MAY 24 1985
v.Z
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University of Ottawa
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ACTES
ECCLESIASTIQUES
E T
CIVILS
DETOUSLES
SYNODES
NATIONAUX
DES
EGLISES REFORMÉES
D E
FRANCE.
EN II. VOLUMES.
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TOUS LES
SYNODES
NATIONAUX
EGLISES REFORMEES
DE FRANCE.
AUXQUELS ON A JOINT DES
MANDEMENS ROIAUX,
ET PLUSIEURS
LETTRES POLITIQUES,
Sur ces Matières Synodales , Intitulées
DOCTRINE, CULTE, MORALE, DISCIPLINE, CAS DE
CONSCIENCE, ERREURS , IMPIETE'S , VICES , DESORDRES,
APOSTASIES, CENSURES, SUSPENSIONS, ANATHEMES ,
GRIEFS , APELS , DEBATS , PROCEDURES , DECRETS,
ET JUGEMENS DEFINITIFS, CONCERNANT
Lfi'Editi Je Tacificaiien (ylturs Infraétions , /« Places Je Sûreté é" /««n Gouverneurs , les Chamirei M'.'
fiirties ^/««r/Confeillers, let jijfemtlées Politiques ^ leuri? ti\ikges , lesUniverfitéi fleurs Profef-
feurs. Us Colegei éflttrs'R.tgtns , lesEglifes Ç$ leurs Pideats , les Confifioiresé' leurs Membres,
les Coloques ^ leurs Departemens , les Synodes ^ leurs Modérateurs , Ajoints , CommilTaires,
Députés , (^ Secrétaires , qui ont aprouvé ces Adles, mis au jour eu deux Volumes,
Par Monfieur A Y M O N , Théologien & Jurilconfulce Reformé,
TOME SECOND,
A LA HAYE,
Chez C H A R L E S D E L O , fur le Cingel , à PEfperat^^.
~ M. D C C. X.
Jvi<; Privilège àe Net Se^^rteurs Us Ftati di^' mUmds &■ de ïVf/îfr^jK
2 XXI. SYNODE NATIONAL
les A£tcs , le Sieur Rivet Pafteur , Et le Sieur Maltret , Ancien.
II.
La Compagnie , procédant à l'Examen des Lettres de Deputation , a
commencé par la Province du Haut Languedoc , 6c de la Haute Guienne, pour
laquelle ont comparu , MonÇieux fean G ardeCi -, Pafteur de l'Eglife de ^/rf«-
vejtn ; & Benoit Baleran , Pafteur de l'Églife de Cajhes : avec Pierre du
Fui, Sieur de Sabournac , Ancien de l'Eglife de Saint Paul de h Miate \
Et Denis Maltret , Avocat en la Chambre de Cafires , Ancien de ladi-
te Eglife.
III.
Pour la Province du PoiEloit , Mr. j4ndré Rivet , Pafteur de l'Eglife de
Thûuars ; & Pierre de la Vallade , Pallcur de l'Eglilè de Fontenat le Con-
te : Avec fonas de Bejfai , Sieur dudit Lieu , Ancien de l'Eglife de Afare-
-vil; Se Gilles Be^aiid, Sieur de la Begandiere ^ Ancien de l'Eglife de Samt
Ftihent,
I V.
• Pour la Province de Bretagne , Meffieurs Pierre de la PUce , Pafteur de
l'Eglife de Siort ; & ylndré le Notr , dit le Beau- Champ , Pafteur de l'E-
glife recueillie dans la Maifon de Monfeigncur le Duc de Roh.m ; avec Etien-
jîe Grois , Sieur de Ker^Bouchard , ConieiUer du Roi , Se Elu de Gnerra»-
de , Ancien de PEglifc de Cmific j Se Jaques de B^aitiitu , Ancien de l'E-
clife de Rennes.
^ V.
Pour Pljle de Frunce , la Picardie , Champagne 8c Brie , Meffieurs faqttes
Imbert Durand , Pafteur de l'Eglife de \^ Fcrté zu Fidame ; Sc Abraham de
la Cloche , Pafteur de l'Egiile de Ckaltrat : avec Elie Bigot , Avocat au
Parleinent de Parts, £c Ancien de ladite Eglife, qui a prefenté des Lettres
tl'Excufc de la part du Sieur Vaugv.et , Ancien de l'Eglife de Lr.on , conte-
nant les Railbns pour lefquelles il n'a pu fe trouver dans cette Compagnie ,
defquellcs Lettres le Synode Provincial examinera les Excufcs , en donnant
tous les Ordres neceflaires , afin qu'il ne s'introduife point d'Abus à l'ave-
nir , fur cela.
VI.
Pour la Province du Vivarez. 2c du Fellai , Monfieur Daniel Champhoran,
Pafteur de l'Eglife du Poitffin ; & Jean du Cray , Pafteur de l'Eglife de ^»/-
le-Neve du Berc : avec Jaques Olivier , Avocat au Siège de Vtllemur du
Berc , Se Ancien de la même Eglife j Se Jacjttes G.miier , Ancien de celle
de Privas.
V I L
Pour la Province de la Bafe Gaienne Meffieurs Jeremie de Bançons , Paf-
teur de l'Eglife de Tonneins dejfous ; 6c Ez.echtel Mennet . Palk'ur de l'E-
glilè de Neraç : avec François de Laz-igna» , Baron dudit Lieu, Gouverneuv
pour le Rot dans fa Ville Se Château de Fuimirol, 6c Ancien de l'Eglife qui
y eft recueillie ; Se fean de la Nouaille , Avocat à la Cour de Parlement de
Bonrde.iux , Ancien de l'Eglife de CenfiC.
VIIL Pour
TENUATONNEINS. 5
VIII.
Pour la Province de Xaintotige , Aunis , & Angotimois , Meflieurs Louii
le Cercler-, Sieur de la Chapfeliere , 6c ferome Cvlomiex. ^ tous deux Pafteurs
de l'Eglife de la Rochelle ; avec Lcm de Saint Maure , Baron de Montofter ,
Ancien de l'Eglife de he[ne ; & Pzfrre du Brenil , Sr. de Fontenelles , An-
cien de l'Eglile de Bjrùezieux .
I X.
Pour les Eglifes de la Souveraineté du Bearn , Monfîeur fean deDiferottei
Pafteur de l'Eglife d^Oleron ; Sc Pierre Negués , Sieur d'Afat , Dofteur eiî
Médecine , Ancien de l'Eglile de Lefcar.
X.
Pour la Province de Normandie , MclTicurs Benjamin Bafnage , Pafteur
de l'Eglife de Quarentan ; & Samuel de Lefcherpiere , Sieur de la Rivière «
Pafteur de l'Eglife de Rouen : avec Paul du Fivier , Sieur de Beaumont ,
Ancien de l'Eglife de Baveux ; 6c faijues le Noble , Sieur de Laie», Ancien
de l'Eglife de Dteppe.
X. 1 .
Pour la Province à"* Anjou , de Tturaine , & du Maine , 8cc. Monfieur
Samuel Uouchereau , Pafteur de l'Eglife de Saumur : avec Eleai^ar dç, la Pri-
waudaye. Sieur de la B.irrée , Ancien de l'Eglife de Bouriueil ■ 8c ^^if/ du
Frt/ , Sieur de la Filleret , Procureur du Roi , dans l'Eleftion 6c Grenier à
Sel de ehateaugontter Ancien de l'Eglife dudit Lieu : lefquels ont reprefentc
à la Compagnie que l'Abfence de Mr. D.miel Coi\pé , l'un des Pafteurs de
l'Eglife de Tours leur Condeputé , eft caufce par la Refiftance duConfiftoi-
re de ladite Eglifc : ce qui a été confirmé par ceux des Frères qui ont paflé
fur le Lieu ; fur quoi la Compagnie a jugé ceux qui en font les Auteurs
grandement cenfurables , 8c n'a pas aprou\c que ledit Sieur Coupé^it acquief-
cé à leur Volonté , au Préjudice de la Rcfoiution du Synode Provincial : 8c
pour leur appliquer la Cenfure convenable , félon l'Exigence du Fait, on a
donné un Plain Pouvoir aux Pafteurs & Anciens Dcputcs de l' //le de France ,
& d'Anjou , lefquels à leur Retour d'ici , iront fur les Lieux , pour s'en
informer particulièrement , & juger de tout par l'Autorité de ce Synode Se
aux Fraix de ladite Eglife de To»rj, après quoi ils en feront leurRaport, foit
par Lettres , ou autrement , au prochain Synode National.
X I r.
Pour la Province du Bas Languedoc , Monfieur Jean Cigord , Pafteur Sc
Profefleur en Théologie , dans l'Eglife de Montpellier ; 6c '}ean Banfîllon ,
Pafteur de l'Eglife d Aiguernorte : avec Pierre de Majfanes , Conftiller du
Roi , 5c Geneial à la Cour des Aides à Montpellier , 8c x'^ncien de l'E-
glife dudit Lieu ; Henri de F.iret , Sieur de Saint Privas , Ancien de .''E-
glife de Fez..
XIII.
Pour la Province des Seveues 8c du Gevuudan , Monfieur Jean Boni , Paf-
teur de l'Eglife de Sauve : avec Jaques de Cambis , Baron de Fons & de5<r-
ri£nac , Ancien de l'Eglife de Quiptac ; 2c Pierre de Suftron , Sieur de Fo-
A a maret
4 XXI. SYNODE NATIONAL
maret 8c de Saint André de Falborgne , Ancien de l'Eglife dudit Lieu ; Icf-
quels ont prefcnté des Lettres de la part de Monfieur Jean la Fite, Parteur de
l'Eglife de St. fean de Gardon, s'excufant de n'avoir pu- comparoître ici à cau-
fe de fon Indifpofition arrivée en Chemin, à laquelle Excufe, comme légi-
time , la Compagnie a eu égard. Depuis il eft arrivé Mr. Efaye des Ma-
rets , Pafteur de l'Eglife à'' Aies , qui lui avoit été fuhftitué , comme il
l'a fait paroître par un Afte , fur lequel il a été admis dans cette Corn--
pasnie.
Pour la Province de Provence , Monfieur Samuel Toftjfains, Pafteur del'E-
glife de Luc : avec Balthazar Gerente, Sieur de Varagues , Ancien de l'E-
filife i^Equieres*
XV.
Pour la Province du Dauphiné, Monfieur PaulGuyon, Pafteur de l'Egli-
le de Dteu-le-fit ; & Dans Betiteroue , Pafteur de l'Eglife de Grenoble : avec
Ja^Mes de Fefc , Seigneur de Lalo ; Ancien de l'Eglife du Alontelimar ; &
François de la Combe , Ancien de l'Eglife de St. Murcellm.
XVI.
Pour la Province de Bourgogne , le Lionnois , iSC Beaujolais , \a Brejfe &•
Gex , Meflïeurs Pterre Colinet , Pafteur de l'Eglife de Parât , en Charrolois;
£c Pierre Heliot , Pafteur de l'Eglife à''Arnai le Duc : avec /f^/» de Jaucourt,
Sicûr de nilarnou , Ancien de l'Eglife d'Avalon j & /ean Gras , Ancien de
l'Eglife de Lion.
X V I T.
Pour la Province d'Orléans , du Berri, & Blaifois , &c. Meilleurs D^niei
Jamet , Pafteur de l'Eglife de St. Amand , en Bourbonnois , & Samuel de
Chamharan , Pafteur de l'Eglife de Lerges & Marché-noir : avec Louis de
Courcillon , Sieur de Dangeau ; 6c J^it^ues de Brizjii Sicurde Denonville^hn-
cien de l'Eglife de Gergeau.
^ ^ XVIII.
Il a auflî comparu dans ce Synode , Monfieur Etienne Chefne-verd , Sieur
de la Milletiere , Député General des Eglifes Reformées de ce Roiaume ,.
qui a été admis pour y avoir fa Voix deliberative & decifive.
MATIERES CONCERNANT LES DEPUTATIONS
ET DIVERSES LETTRES,
Adrejfées au prejènt Synode.
I
Article I.
L eft enjoint à toutes les Provinces d'exprimer à l'avenir , dans leurs Let-
tres de Deputation , les Noms Propres , & les Surnoms des Pafteurs 6c
des
TENTJATONNEINS. ^
des Anciens qu'ils députeront , êc d'y fpecifier les Lieux où il exercent leur
Charge , &c parcequ'on a trouvé dans plufieurs Lettres des Provinces , qui
ont envoie leurs Députés au prefent Synode, les mêmes Défauts qui ont été
remarqués dans les Deputations des Synodes Nationaux precedens,encequi
concerne la Soumiflîon 8c l'Obeïflance aux Décrets & Reglemens qu'on y
fait : ce Synode a ordonné qu'elle fera promile en Termes exprès à tout
ce qui y fera décidé , conclu & réglé , fans aucune Referve ni Modifi-
cation.
I L
Sur la Remontrance faite par l'Eglife de Paris , excufant fon Confiftoire,
&: le Sieur du Moulin , l'un des Pafteurs de ladite Eglife , de ce qu'il ne
comparoit pas devant cette Compagnie , fuivant l'Ordonnance du Synode
de PJJle de France , offrant néanmoins d'y venir , s'il eil averti prompte-
ment, & fi on le juge neceflaire : On n'a point trouvé à propos de faire ve-
nir ledit Sr. du Moulin , ni d'anticiper l'Examen & le Jugement de cette
Afoire , pour la décider hors de fon Lieu , 6c les Excufes, tant dudit Con-
filtoire que du Sr. du Moulin ont été trouvés recevables.
I I L
On a reçu 6c lu dans cette Compagnie , les Lettres de Mefiieurs les Ducs
de Rohan £c de Suilly , comme aufii celles qui ont été rendues de la part de
Monfieur du PleJJis Marly , leiquellcs aboutirent toutes à aflïïrer les liglifes
de ce Roiaume de leur Sainte Rcfolution , de perfiftcr conftanment dans la
Confcflîon & la Dilcipline dcfdites Eglifes , & à leur promettre qu'ils em-
ploieront tout ce que Dieu leur a donné de Moicns pour l'Avancement de
fon Règne ; & pour cet éfct témoignant le grand Defir qu'ils ont , de voir
dans toutes nos Eglifes 6c Aflemblées , 8c d'y entretenir de leur part , une
bonne Se charitable Concorde. Sur quoi outre les Remcrciemens qui leur
ont été faites verbalement , en la Perfonne de ceux qui ont prefenté leurs
Lettres, il a été ordonné , qu'on leur écrira à chacun en particulier , pour
les louer de leur Saint Zèle & de leur bonne Aftcction, en les exhortant de
perfeverer dans cette bonne Refolution , & pour les aflurer que la Compa-
gnie pourvoira de tout fon Pouvoir à leur St. Defir, touchant l'Union de
tous les membres de nos Eglifes.
IV.
AiantétépropoféqueMr. David Home , ci- dcv^nt'Piidcur de l'Eglife de Z>«-
ras, dans la Bafe Guienne, etoit en ce Lieu, nouvellement retourné de fon
Pais âi'EcoJJe , & qu'aiant paflé en Angleterre , le Serenifiime Rot de la Grande
Bretagne , l'a chargé d'une Lettre pour cette Compagnie , qui concerne les
Diferents furvenus touchant quelque Point de la Doétrine des Eglifes de ce
Roiaume, La Compagnie a ordonné devant que de faire l'Ouverture deJadi-
te Lettre, qu'on en envoieroit la Copie à Monfr.de Rouvrai Député General
des Eglifes en Cour, afin que s'il arrivoit qu'on en prit Ombrage , il puilîe
promtement faire voir qu'il ne s'agit d'aucune Afaire d'Etat, mais d'un Arti-
cle qui concerne fimplement la Doftrine de toutes les Eglifes Reformces.re-
cueillies en divers Roiaumcs 2c Republiques, pour laquelle il leur a toujours
A 2 " ' ' été
6 XXI. SYNODE NATIONAL
été permis d'avoir une Libre Communication, dont elle; ne fc prévaudront
jamais pour aucune autre Chofe, fans uncExprefle Sc Nouvelle Permiflionde
Sa Majcfié tres-Chrétienne.
Ledit Sieur Home , aiant eu Entrée , a reprefcntc verbalement que le Roi
de la Grande Bretagne l'avoit chargé d'exhorter cette Compagnie, de la part,
à procurer ôc entretenir une bonne Conformité de Doftrine entre les Paf-
teurs,les Profelïeurs 6c tous les Conducteurs des Eglifes de ce Roiaume, fans
choquer ceux qui enfeignent la Théologie des Eglifes di> Allemagne , & les
iuitres qui n'ont pas les mêmes Sentimens , ou qui traitent le l'oint de la
Juftification d'une manière difcrente : Sc particulièrement la Controverfe qui
ert furvenûë entre les Sieurs du Moulin & Tilenus , aiant égard aux Talens
que Dieuleura donnés pour l'Edification de l'Eglifc, nousalTùrant au refte
de fa bonne Volonté 6c Afeétion pour la^ Propagation de toutes les Egliles de
Dieu 6c des nôtres en particulier ; cela étant auffi la Subftance de la Lettre :
La CovTipagnie aiant remercie très-humblement le Roi delà Grande Bretagne^
en parlant audit Sieur Home , Porteur de fes Lettres , a remis la Délibération 6c
Rclblution du Fait principal en Ton Lieu propre, lors qu'on fera ci-après la
Revifion des A des du Synode de Pïivas.
V L
Les Députés du Confcil de la Province de la Bajfe Gttienne , demandant
d'être oliis dans la Compagnie du Synode , fur quelques choies importantes
qu'ils avoient à reprefentcr : 6c y aiant été introduits , ils ont commencé par
lajuftification des Moicns qu'ils ont emploies dans la Pourfuite de ceux qui
ont contrevenu à VEdit de Nantes, au Préjudice de leurs Eglifes , furquoi
ils ont fait diverfes Remarques particulières touchant beaucoup d Articles ,
& ont fini par une Demande faite à la Compagnie, de prévenir par toutes les
Voies légitimes les divers Sentimens, 6c le Procédé irregulier de ceux de nô-
tre Religion touchant les Afùres d'Etat dont il s'agit maintenant ; Surquoi
la Compagnie a relblu de les afiùrer du charitable Jugement qu'elle fait de
leurs bonnes Intentions, fur tout ce qu'ils lui ont reprefenté touchant leurs
Procédures, &cles Moiens qu'ils ont emploies pour faire obferver P£i/;> dont
il eftQueftion, Sc de leur promettre que, pour fatisfaire à leur Defir, cha-
cun des Députés du prefent Synode remontrera la même chofe de leur part
dans les Provinces, afin que Perfonne nefifle un mauvais Jugement de leurs
Sentimens. Et quant aux Remèdes propres à détourner les Maux publics 6c
particuliers à l'avenir, 6c toutes les fâcheuies fuites qu'ils peuvent avoir: La
Compagnie n'en a point trouvé de plus propre que celui de convoquer la
prochaine A fîemblée Générale, accordée par Leurs M/tje/le's ; lefquclles en
îêront très-humblement remerciées , 6c fupliées néanmoins d'en changer le
Lieu, 8c d'en retarder le Tems , jufqu'au 20. d'Août prochain ; afin que les
Aflemblécs Provinciales aient plus de Loifir d'être tenues. Et pour ce qui
cft de l'Union defirée, la Compagnie fe fent obligée de la procurer en con-
fequence de ce qui a été avancé, & elle le fera par toutes les Voies juftes 6c
pofliblcs. Et quant aux Reftriélions U Modifications du Brevet, elle a ju-
TENUATONNEINS. 7
gé que le tout doit être renvoie aux Aflemblccs Provinciales Mixtes • 8c à la
" Générale Politique: & c'cft ce que les Députés du prêtent Synode reprefen-
tcront , à leur Retour , chacun dans fa Province. Et pour faire au Nom de
cette Compagnie les très-humbles Remercimens &c les Remontrances fufdi-
tes, on en écrira à Monficur de Rouvrai, Député General , par la Voie la
plus promte , en forte que h Compagnie en puilfe avoir Réponfe devant Ça
Séparation.
REVISION
DE LA CONFESSION DE FOI
Des Eglifes Reformées de Friuice.
Article I.
SUr l'Article 6. de la Confeffion , s'ctant trouvé quelque Diference entre
les Exemplaires Latins & les François, les premiers reftreignant aux qua-
tre premiers Conciles anciens , l'Aprobation de ce qui a été déterminé du
Miltere de la Trinité; les autres s'étandant indéfiniment aux Anciens Con-
ciles : La Compagnie a ordonné , que rien ne fera changé dans l'Edition
Françoife.
Sur l'Article 8. , parce qu'il s'eft trouvé une Faute d'Impreffion dans plu-
fieurs Exemplaires, qui altère le Sens dudit Article, exprimant , ^ae Dieu
fait Convertir , au lieu de dire, ^pt' il fait Convertir; La Compagnie exhorte
les l'a(l:eurs des Eglifes oii il y a des Imprimeurs de prendre garde que de
telles Fautes ne fe gliflent plus dans les Editions , 6c en gênerai que ladite
Confeflîon foit imprimée correctement , félon les Exemplaires revijs par les
derniers Synodes Nationaux ; 8c on en avertira, par Ecrit, les Pafteurs 6c
Profeflèurs de Genève.
I I I.
Sur l'Article 9. au lieu de ces Mots, qu'il j ah , il faut exprimer, ^a'i/<j/V.
Dans l'Article 59. à la fin, on couchera les Paroles de PInîlitution, fé-
lon l'Ordonnance des Synodes Nationaux précédens, fuivant les Termes de
l'Evangile fclon 5r. yI/<i«/>ïV* , l'renés , Mangés , ceci eft mon Corp y &c. Ceci
efi mon Sang , Beuvés-en tons , 6cc.
V. ^
La Confeffion de Foi des Eglifes Reformées de ce Roiaume aiant été lue,
mot à mot, a été aprouvée en tous fes Articles, par tous les Députes, tant
en leur Nom, qu'au Nom des Provinces qui les ont envoies au prefent Sy-
node , lelquels ont auffi tous juré auxditsNoms, qu'ils la croient véritable,
qu'ils
8 XXI. SYNODE NATIONAL
qu'ils l'enfeignerortt comme telle, & procureront de tout leur Pouvoir, qu'eî- .
le foit enfeignée &c crue dans leurs ÉgUfes 6c Provinces.
REVISION ET CORRECTION
DE LA DISCIPLINE ECCLESIATI QJJ E.
Art I CLE I.
SUr la Remarque des Députés de la Province à''Orleans & du Berri , tou-
chant le Chapitre premier , enfuite de ces Mots qui font à la fin du 4*
Article : après une entière Ordination dans PEglife a Usuelle il efl envoie , on
raiera les Paroles fuivantes : Fuis on députera deux Miniftres pour le prefenter
au Peuple: au lieu delquelles on fubltituera celles-ci: laquelle fera avertie de
[on EleBionpar A^e & Lettres du Synode, ou du Coloque , portées, & lues. par
ftn Pafieur ou Ancien.
II.
L'Article f. commencera par ces mots: Celui dont PEleBion aura été noti-
fée à PEglife , propofera &c.
. Dans l'Article 7. après ces mots, dans la Réception des Jkfinifires , il faut
commencer ce qui eft dit de la Manière de l'impofition des Mains , par les
fuivans: Tout ce cjue dejjus aiant été obfervé , deux Pajieurs, cjui pour cet éfet
auront été députés par le S j no de , ou par le Colocjue ^ pour impofer les Afains à
celui qui a été élu, s' étant tranfportés fur le Lieu y celui d'eux qui fera l'Ex-
hortation traitera &c.
I V.
Sur la Propofition des Députés de la Province de Bourgogne^ en Interpré-
tation de l'Article 7. du même Chapitre, fur ce qui concerne la Main d'Aflb-
ciation , & les Privilèges du Pafteur nouvellement élu, pour affilier aux Délibé-
rations du Synode ou Coloque qui fuivent Ton Elcétion ; La Compagnie a jugé
que la Main d'Alîbciation ne lui doit être donnée qu'immédiatement après l'Or-
dination félon ledit Article : & qu'en lui accordant la Séance au Coloque , ou
au Synode on ne doit pas encore l'admettre à y donner fa Voix decifivc.
. y- ,
En interprétant l'Article 19. il a été arrêté que les Pafteurs exerçant leur Mi-
niftere dans les Maifons des Princes & Grands Seigneurs , ne pourront pas en-
trer dans la Nomination i:our être députés aux Synodes Nationaux , fi ce n'eft
dans la Province où fera lEglife & le Confiftoire auquel ils feront joints félon
les Règles de notre Difcipliuc , lors que ladite Deuutation fe fera.
V I.
Sur la Remontrance des Députés de Plfle de France Sec. touchant quelque
Changement de Mots , jugé ncceiîaire par le Synode Provincial dans l'Article
47. du
TENUATONNEINS; .j
47. du même Chapiire : La Compagnie n'a pas trouvé à propos d'y rien chan-
^- V I I.
Dans l'Article f. du Chapitre 3. après ces Mots, ih fmvront en cela le For-
mulaire Ordinaire , on ajoutera ceux-ci : Et dans la Leâure qui fe fera , en ne
lira we les Livres Canons f net dst FieKx & du Nouvean Teflamem.
VIII.
Sur la Demande des Députés du Vivarez. & du Vellai , que dans l'Article i T
du Chapitre 7. le Nombre des Anciens qui doivent être envoies aux Coloques
& Synodes , foit réduit au Nombre des Palpeurs , & qu'un ieul Ancien y foit
envoie avec chacun des Pafteurs : Il a été ordonné , qu'on ne changera rien
dans cet Article.
IX.
Sur ce qu'à obfervé la Province de l'Ifle de France , dans l'Article 5". du
Chapitre 8. i La Compagnie a ordonné que les Mots , dont il s'agit , de-
meurant comme ils font , on ajoutera à la fin dudit Article ceux -ci : fan/fou
Receurs etntre PEgUfe ingrate , félon le fttgement qu'en fera le Synode Provin-
cial.
X.
Dans l'Article ^. du Chapitre 1 1 , au lieu de ces Mots, qn^il fût élu DoSleur
&c. il fera bon d'y mettre pour ôter toute Ambiguité , qu'il fitt enfemble Doc-
teur & Miniftre,
XI.
La Province à^Orleans & du Berri , remontrant par fes Députés que l'Arti-
cle 5". du Chapitre 1 5. avoit été changé à Privas , Gms l'Avis des Provinces , &
demandant qu'il demetu-ât comme il avoit été couché par le Synode de Gergeaui
ce qui étoit requis femblablcment par les Provinces du Haut Languedoc 8c des
Sevenes : La Compagnie a ordonné que ledit Article demeurera dans la Forme
en laquelle il a été drellé à Privas.
X I I.
A laRequifition des Députés de Pljle de France^ la Compagnie confiderant
l'Article 32. du même Chapitre, où il ell parlé des Moines & des Prêtres, qui
fe révoltent , 6c retournent à l'Idolâtrie , juge que pour ôter toute Ambiguité ,
ces Mots fuivans doivent être ajoutés , chantant des Meffes , ou rentrant dans leurs
Cloitres.
XIII.
Sur la Remontrance des Députés du Haut Languedoc , qu'attendu l'Utilité
qu'on tire des Monitoires obtenus contre ceux de l'Eglife Romaine , pour leur
faire dire la Venté , il feroit à propos que la Demande en fût permife , & l'Ar-
ticle 1 1 . du Chapitre 14. de la Difcipline raié: La Compagnie a ordonné que
ledit Article demeureroit (ans changement
XIV.
Sur la Demande des Députés des Sevenes , la Compagnie n'a pas jugé necef-
&ire de donner aucun autre Eclairciflcment au 32 Article du même Chapitre,
touchant les Duels : mais que ledit Article doit refter tel qu'il eft , y aiant af-
Tome IL B fes
lo XXI. SYNODENATIONAL
fés de chvtc ; c'cft pourquoi tous les Confiftoires font exhortés à le pratiqué?*
ejiaftcmcnt .
X V.
Apres avoir achevé la Lccbure de la Difcipline Eccclcfiaftiquc , toute la
Compagnie l'a aprouvée dans chacun de fcs Points : ôc tous les Députés ont pro-
mis & juré, tant en leur Nom qu'en celui de leurs Provinces & de leurs Eglifes,
de la pratiquer , & de procurer qu'elle ibit foigneufement obfervée, par toui
.ceux de notre Communion.
REVOCATION ET ECLAIRCISSEMENT
PE PLUSIEURS DECRETS DU SYNODE NATtOv
N A L D E P R I V A S. , ,r,,, C/
Article!,
SUr la Le<51:ure de FArticle qui concerne ceux qui ne s'en tiennent pas à I;V
Pluralité des Voix, dans les AiVcmblces Générales : Les Députés de la Pro-
vince de Xaintonge aiant requis qu'on fit un Décret deCenfurc, contre ceux qui
n'acquiefcent pas aux Rciblutions des Alîèmblccs Générales & Provinciales ,
tant Ecclefiaftiques que Politiques , 6c contre ceux qui s'opofent à leur Execu-
tion : La Compagnie a ordonne , que ceux qui s'opofent auxdites Aflemblées
ièront pourfuivis par toutes les Cenfurcs Ecclcfialliqucs , félon la Prudence des
Confiftoires, des Coloques , & des Synodes Provinciaux , & Nationaux.
II.
Le Sieur de la Milletiere , Député Général , aiant demandé inftanment , tant
en fon Nom que de la part de ceux qui ont été députés avec lui pour la Rcii-
nion , que la Cenfure du Sieur de Barinc , laquelle femble lenouveller la Mé-
moire des Divifions pailees , fût raie des Aftcs du Synode de Privas : La
Compagnie a été d'avis de ne rien changei- dans ledit Article , & de le laifl'er
en ion L Jeu.
III.
Sur l'Article qui permet aux Anciens , ( le Pafteur étant rccufé ) de juger de
tous les Diferens jufqu'à la Sufpenfion de la Cène : la Province du Langnedoc
aiant demandé quelque Changement là-defllis , la Compagnie a jugé que cet Ar-
ticle demeiucra comme il a été conçu.
^ IV.
Sur l'Article dans lequel il a été traité des Promeflb de Mariage , qui fe doi-
vent f\iic par Paroles de Futur , le Sieur de la Rivière demandant que le Nom'
de l'Eglifc de Roisen fût raie, dans l'Avcrtiflement qui lui^fut donne avec celle
de Dieppe , de fe départir de la Coutume qu'elles avoient de faire les Fiançailles
dans le Temple; remontrant (\uc: [■Es)ii'c àe Ro>ien les faifoit feulement dans-
le Lieu où le Confiiloire s'aflemble , les Pafteurs & Anciens y étant prefens:
La.
TENUATONNEINS. „
La Compagnie lui a déclaré , qu'elle n'nprouve pas non plus cette Coû=
îume.
V.
Sur l'Article qui concerne les Ecrits du Sieur Charnier , Pafteur &: Profcf-
(cur à MontaHhitn : La Compagnie a ordonné que devant qu'on les imprime
ils feront mis entre les Mams de quelques Paftcurs & Profellèurs en Théolo-
gie , pour être vus & examinés : Et pour cet efet on a nommé les Pafteurs Sc
Profeflèurs dudit Aioruanban , & fcs Coloques , lefquels en feront leur Ra-
port.
V I.
Le Synode du Dattphiné eft chargé de voir PHiftoire des VaKiois & AlhU
geuis , recueillie & drellée par le Situr i*<?r7-/», qui eft chargé d'en envoier ua
Exemplaire à chaque Province d'abord qu'elle fera imprimée.
L'Article qui renvoioit le Changement de celui de 5f Maixent , touchant !c
Batême, à l'Examen des Provinces , aiant été relu : La Compagnie a été d'a-
vis que les Députés defdites Provinces propoferont les Délibérations de chacu*
ne d'icelles , fclon qu'elles ont été faites à la Pluralité des Voix , & non pas les
Sentimens particuliers d'un chacun d'eux: fuivant quoi il a été ordonné, félon
la Plurahté des Voix des Provinces , qu'on fe tiendra à l'Ordre pratique de-
vant ledit Synode de St. Maixent , & qu'il ne fera pas peraiis de batifer fans une
Prédication précédente, ou immédiatement fuivante.
VIII.
Sur l'Article concernant les Fraix faits par PEglife d^Anmriai , pour êtri
fervie de Pafteurs , durant le Séjour du Sieur le Faucheur à Saumur : La Com-
pagnie a ordonné qu'ils feront mis dans les Comptes des Dépenfes Générales , &
que les Provinces paieront toutes enfemble les Fraix des Eglifes dont les Paf-
teurs feront emploies dans les Aflcmblccs Générales , tant Ecclefiaftiqucs que
Politiques,
1 X.
La Compagnie aiant reçu un bon Témoignage de la Conduite du Sieur B-ih-
/lion, P^ûiQuv d'Aigtiemortes , depuis le Synode National précèdent, a ordon-
né que l'Article de là Cenfure fera raie des Aclcs du Synode de Privas.
X.
En lifant PAéle de Réunion , le Sieur de la Millet iere , Député General , a
reprefenté les bjns Scr\'iccs que les Sieurs du Moulin , & Durand , de l''IJle
■Crojlot , avec les Sieurs Députés Généraux , ont rendu pour la Réconciliation
de tous les Seigneurs nommés audit Aébe , & des autres particuliers. De quoi
h. Compgnie les a remercié en fa Pcrlbnne , Sc décharge de leur Commiffion ,
avec tout l'Honneur que leur Diliaence a mérité.
XI.
Les Eglifes de h Principauté à''Orange réitérant leurs Plaintes , par la bou-
clïedu Sicur 7.'«//f», de ce que le Synode du Duuphiné , tenu k Fetnes , les a
exclus des Aflemblées Politiques de ladite Province : La Compagnie , fur ce
<5«e les Députés de Lidite Provmcc ont avoué qu'ils en avoient été exclus paf
B a une
,2 XXI. SYNODE NATIONAL
une Afl'emblée Ecclefiaftique , a juge que lefdites Eglifes de la Principauté
À''Oran?e , doivent être miles dans leur premier Etat.
XII.
Le Sieur Maire de Btrgerac , aiant propofé de la part de la Ville & de l'Egli-
fc dudit Lieu , que leur Intention n'a jamais été de fe feparer de l'Union de
nos Eglifes , 6c de fe procurer quelque Bien particulier au préjudice du Publicj
comme ils en ont été accufés par la Cenfure du Synode de Privas : La Pro-
vince aiant été oiiic fur les Enquêtes qu'elle étoit chargée d'en faire , 2c leur
rendant Témoignage de n'avoir trouvé , ni par des Preuves , ni par des Con-
jeétures, qu'ils aient procuré le Brevet d'Oétroi pour leur Colcgc, fur les De-
niers accordés aux Eglifes , ledit Sieur Maire requérant auxdits Noms, que cet-
te Somme leur foit donnée par la Conceffion de cette Compagnie , de la libre
Charité defdites Eglifes : Il a été refolu que ledit Sieur Maire produira l'Aéte
par lequel il doit aparoir que la Communauté de Bergerac s'adreflé pour cela à
cette Compagnie , Se renonce à tout autre Moien , Se notanmcnt à l'Efet dudit
'Brevet : auquel Cas elle leur promet toute forte de Contentement.
XIII.
t£s Fidèles du Comtat reneffain de l'Archevêché ai' Avignon , requérant , en
Confequence de ce qui leur fut promis , au Synode de Privas , que leurs Afai»
res faoient recommandées à Leurs Majefiés de la part de cette Compagnie, par
nos Députés en Cour , 6c qu'on feroit des Prières Exprelîcs pour eux dans nos
Eglifes : La Compagnie leur a accordé leur Demande pour ces deux Points , &E
enjoint à tous les Députés de faire le Rapprt , à leur Retour dans leurs Aflèm-
blécs Provinciales , de leur miferable Etat , pour en charger les Mémoires que
lefdites Provinces envoieront à la prochaine Aiîémblée Générale.
XIV.
Scion le Renvoi fait au Coloque de Nimes , par ledit Synode de Privas ,
touchant le Diferent intervenu pour un Aéte dudit Coloque , produit par
le Sr. Bmfillon. contre lequel le Sr. Malmont s'infcrivoit en Faux, il a paru pat
un autre Aéte dudit Coloque tenu depuis , que celui qui avoit été produit
{jar ledit Sr. BanftUon étoit véritable , 8c que ledit Malmont , en aiant vu
e Témoignage Public , a renoncé à fon Accufation contre ledit Sieur Ban-
fillon.
XV.
Le Sieur Brunier , Pafteur de l'Eglife à''Vfés , eft chargé de donner
aux Députés de la Province du Bas Languedoc , les Lettres fuppofces par
Ferrier l'Apoftat , fous le Nom du Capitaine Gautier.
XVI.
En Execution de l'Ordonnance du Synode de Privas , touchant le»
Fraix de la Province d''Orleans, faits par le Sr. Salmon^ au Paiement des-
quels étoit obligée la Province de Guieme , qui jouit de fon Miniftere :
Les Députés du Berri reeonnoiflànt , qu'ils ont tiré des Mains du Sieur
Ducandal , la Somme de 5-00. Livres , à la Décharge de ladite Province
de Guienne , de laquelle les Députés f.iifoient Répétition , comme aiant
paie audit Sieur Sdmon ce q^u'ils dévoient pour fon Soulagemenr : 11 a été
ordon-
T E N U A T O N N E I NS. ,|
ordonné que l'Argent reçu par la Province à^Orleans lui demeurera ; fauf à
h Province de Guieme , de repeter fur ledit Saison, ce qu'elle ^ura debour-
fé pour lui.
X V I I.
L'Ordonnance du même Synode fera obfervée touchant les Fraix des
Commifl'aires envoies à Orléans , qui feront levés fur toutes les Eglifes de
k Province.
XVIII.
Le Sieur de la Fiemerie , Pafteur de Tome-houtontié , en XaintoHge , s'é-
îant prefenté pour requérir que l'Article du Synode de Privas , qui concer-
ne fon Livre , fût modéré dans les Termes , par lefquels on a dit qu'il «toit
plein de Soupçon d'Erreur, remontrant qu'il a befoin d'Inftruétion , & n'a
rien écrit qu'il ne croie ; La Compagnie a refolu que ledit Article ne fera
point changé, mais elle a néanmoins donné Charge aux Sieurs Bafnage 8c Boh-^
eherea» Pafteurs , de revoir fon Livre , & de lui donner Inftrudion : pour
faire le Raport du tout au Synode : Lequel aiant été fait , la Compagnie
lui ordrannant de fupprimer ion Ecrit , lequel , quoi que revii par lui mê-
me , ne peut pas être aprouvé dans fes Expreflïons , ni dans fa Méthode ,
l'exhorte de {uivre , dans ta Manière d'enfeigner , la Forme des faines Paroles
de la Sainte Ecriture , Se juge d'ailleurs charitablement de fes Sentimcns ôc
Intentions , le tenant pour Orthodoxe fur les Matières de la Foi , 6c fur ce
qui concerne les Fondemens de la Religion»
X I X.
Comme on relifoit l'Obfervation faite fur l'Article i8. de la Confeffiondb
Foi , & notamment la Preftation du Serment ordonnée à tous les Pafteurs em-
ploies , êc aux Propofans qu'on apelle au Saint Miniftere , touchant notre
Juftification ; plufieurs Provinces aiant remontré que ledit Article avoit be-
ïbin d'être eclairci ; La Compagnie après une longue & mure Délibération
& Difcurion , a ordonné qu'il leroit couché de la Manière fuivante.
XX.
Parce que quelques-uns demandent un Eclairciflement fur le i8. Article
de la Confefllon des Eglifes Reformées de ce Roiaume , dans lequel il eft
parlé de la Juftitîcation : Le Synode déclare qu'en ce Point , la Forme de
la Doftrine qui doit être reçue Se enfeignée dans lefdites Eglifes , félon les
Eci-itures cft , "Que l'Homme ne trouvant en foi-même , devant ni après
,1 fa Vocation , aucune Juftice, par laquelle il puiflè fubfifter devant le [u-
,» gement de Dieu , ne peut être juftitié qu'en fefus-Chrift notre Sauveur ,
„ lequel étant venu , a été obeïllànt à Dieu fon Père , depuis fon Entrée au
„ Monde , jufqu'à la Mort ignomineufe de la Croix , aiant accompli parfai-
,, tement en Çà Vie & en fa MoTt , toute la Loi donnée aux hommes , & le
„ Commandement de fouffrir Sc de donner Ion Ame en Rançon pour plu-
„ fieurs. Par laquelle ObeïiTance parfaite , nous fommes rendus Juftes , en-
„ tant qu'elle nous eft imputée par la Grâce de Dieu , 6c embraflée par la
„ Foi qu'il nous donne , par laquelle nous fommes aflurés que par le Meri-
„ te de toute cette Obeiflànce, nous avons la Remiflion deltous nos Péchés,
B 3 „ &
j4 xx.i. synode national
„ 6c fommes rendus dignes de la Vie Eternelle. C'eft à cette Sainte Doâriiw
qu'il eft enjoint à tous les Palleurs 6c Profeffeurs en Théologie , 8c à tous les
autres Membres de nos Eglifes , de fe tenir, & de ne s'en départir en aucune ma-
nière , & en Confequence de cela il leur eft défendu de rien prêcher, ou en-
fcigner , de Bouche , ou par Ecrit , en Public , ou en Particulier , qui y
répugne dirc6tement » ou indire<Stement , 6c ordonné que ceux qui feront
élus au St. Miniftere le promettant devant Dieu ; 6c que les Confiltoires, les
Coloques 8c Synodes Provinciaux, tiendront la main à l'Obfcrvation exaétc
de ce que deflUs, veillant fur les Pafteurs 6c fur tous les autres qui y
contreviendronc > pour les pourfuivre par toutes les Ccnfures Ecdeiiatti-
ques.
XXI.
Suivant l'Ordonnance du Synode de PrivM . la Province de Normandie
s'eft acquittée de Cent Livres , envers le Sieur Wattable , Icfquelles ont été
enifes entre les mains des Députés du PeiUstt.
APPELLATIONS.
Article I.
MOnfieur fean Con/latis , Pafteur de l'Eglife du Mas-Granier , apellant
de l'Article du dernier Synode du Haut Lan i^nedoe , tenu i M»MveK.in ^
lui refufant la Liberté qu'il a demandée, attendu l'indifpofition de fa Femme,
qui ne peut pas fuppoiter l'Air de ladite Ville du Mas, 6c le mauvais trai-
tement qu'il a reçu depuis plufieurs années : Et le Sr. Dardes au Nom de
ladite Eglife apellant de l'Article du même Synode , qui permet audit Sieur
Confians de refider à Montanban , jufqu'au prochain Synode l'rovincial :
Tous deux aiant été ouis , & les Députés de la Province aiant cxpofc la Rai-
ibn qui les a portés à en juger ainU : La Compagnie a mis ledit Sieur Coth.
fians en Liberté , à Condition que le prochain Coloque pourvoira fon
Eglife d'un Pafteur qui refide fur le Lieu , 6c ledit Confians d'une autre
Eglife: fie ordonne qu'il fcrvira, en attendant, l'Eglife du A/as, conïmc
devant , fans être obligé à y refider. Et il eft enjoint à ladite Eglife de lui
paier tout ce qui lui fera deu , avant qu'elle foit pourvue d'un autre Paf-
teur,
I I
L'Apel du Jugement rendu par le même Synode de MaHveK.in , touchant
k Décharge de quelques Anciens du Mas-Granier , a été jugé non receva-
ble , la Caufe étant de celles qui peuvent être terminées dans la Province j
Et il acte remontré aux Parties qu'elles étoient reprehenfibles d'avoir prefenté
ici des Aétes fsits par Main de Notaire : 6c de ce que , contre les Dé-
crets des Synodes Nationaux , les Anciens fortant de Charge , nomment
ceux
TENUATONNEINS. i^
ceiTX qui y entrent , au lieu que la Nomination appartient à la Voix com-
mune du Confiftoire. On a fait un pareil Jugement du Prétendu Apel à^lftAC
Periers , attendu que le Cas dont il s'agit , eft de ceux que le Synode Pro-
vincial doit décider.
I I I.
Aiant oui dans fa Caufe d'Apel '^em Froment , Sufpendu de fa Charge
d'Ancien par le Synode du Haut Langnedoc , contre la Refolution de fon
Coloque , qui l'avoit rétabli , liins que le Confiftoire , ni la Partie , ni au-
cun autre en eut apellé , les Députés de ladite Province n'aiant propofc au-
cune Defenfe contre la Raifon de fa Plainte : La Compagnie a cenfuré ladi-
te Province de ce qu'elle a procédé contre les Formes éc contre tout Ordre,
& elle a rétabli ledit Froment dans fa Charge d'Ancien.
IV.
Sur l'Apel du Sieur Paul de BattejMemare , de Rouen , fe plaignant que le
ConGftoiredudit Lieu, n'a pas voulu recevoir les Annonces de fa Fille, après le
Contrat paflé par des Notaires, qu'elle ne fut auparavant Fiancée par le Pafteur :
eftimant cette Neceffité contraire à l'Article du Synode de Privas, & apellant du
Provincial de Normandie, ten\i à. Se'es , l'An 1615. par lequel cette Coutume
d'y apeller le Pafteur devant les Annonces , auparavant pratiqué, étoit.con-
lîrmée 8c enjointe à toutes les Eglifes : La Compagnie a trouvé que le Con-
fiftoire de Pouen a ufé de trop de Sévérité en cela , que le Sonode ne devoit
pas en impofer la Neceflité; c'eft pourquoi il leur eft enjoint de laiftèr à l'a-
venir cela à la Liberté des Parties , exhortant d'autre part l'Apellant d'être
plus modéré qu'il ne l'a été dans fes Lettres , fie lui remontrant qu'il ne de-
voit pas renouveller les Querelles aflbupics depuis long-tems , par la Vigi-
lence duJit Confiftoire , avec fon Aquicfcement.
Sur l'Apel du Sr. Fleuri, Pafteur de l'Eglifc de Tonnai-charente ,àt la Re-
folution de la Province de Xaintonge , le retenant pour Pafteur de ladite Egli-
fe , nonobftant la Prétention de fon Père qui le redemande : La Compagnie
lui a donné fi Liberté , à condition qu'il fera paroître au Synode ou Colo-
que prochain de fon Eglife, qu'il eft demandé fuivant les Formes de laDifci-
pline,par une EgUfc proche) de fon Père, de quoi ledit Synode, ou Coloque,
jugera dans le terme d'un An.
V l.
Le Diferent des Provinces du PoiUon ôt de Bruagne, pour le Demenbre-
ment des Eglifes de Mor.taigu 8c de Fidle-vigne , eft renvoie à la Province
à''Anjoit , pour en juger définitivement , par l'Autorité de cette Compagnie,
attendu que l'Eglife de MottuigH ne fut point ouie au Synode National de
St. Aiaixent , félon ce que les Députés du PoUIoh ont reprefenté.
VIT.
Sur l'Apel du Sr. Textor, Pafteur déchargé dartsla Protince At Bourgogne,
de l'Ordonnance de fon Synode, lui diminuant la Portion qui eft oétroiccà
ladite Province , fous fon Nom : La Compagnie a enjoint à ladite Province,
de lui reftituer ce qui en a été diftrait , & de lui en laifler rentière jouiftàn-
■ ce
U XXL SYNODE NATIONAL
ce pour l'avenir : Ce qui fera gardé déformais tant pour lui , que pour tous
les autres de femblable Condition , fans que les Provinces en puiflent difpo=
fcr autrement. v T T T
Sur l'Apel du Coloque de Chàlons , de l'Ordonnance du Synode àtBour-
goine, adjugeant & unifiant l'Eglife de Maç<m au Coloque de Lion ; ôc par
confequent 1ê Miniftere du Sr. PerreAu , ci-devant Pafteur du Pont deFaux%
La Compagnie a ordonné que l'Eglife de Aiaçen demeurera jointe au Colo-
que de Chàlens , jufques à ce que celle du Pont de Faux puifl'e être pour=
vue d'un Palleur , ce qui fe fera au pl^ûtôt.
I X-
Sur l'Apel du Sr. Ri^erty Pafteur déchargé dans la Province du D<j«/>^ïW,
fe plaignant du Synode Provincial , par lequel la Portion dudk Ripert eft
chargée des Fraix communs avec les autres ; Il a été refolu que ladite Provin-
ce lui laiflèra à l'avenir fa Portion toute franche.
Clément le Cervier dit le Dauphin , apellant de la Sentence du Synode Pro-
vincial , par laquelle il a été depofé du St. Miniftere , n'aiant pas comparu
devant cette Compagnie , fon Apel eft déclaré defert.
L'Apel de l'Eglife àtValfrancefque, fur ce que le Synode des Sevenes avoit
accorde au Quartier de St. Romans A^i Célébration de la5/<r. Cène pour un jour
de '.Dimanche, eft déclaré nul , parce que cette Caufe eft de celles qui peuvent
être jugées définitivement , par le Synode Provincial.
yV 1 !•
L'Apel du Sieur de Mafouverain , Pafteur de l'Eglife de Poufan , au Bas
Languedoc eft déclaré defert , parce qu'il n'aîpas comparu, ni en Perfonne,
ni par Lettres , 6c il eft enjoint audit Sieur de Mafouverain , de Compa-
roître dans la Province des Sevenes , pour repondre fur tout ce dont il
fera enquis.
^ X I I L
L'Apel de l'Eglife de Teyras , dans la même Province , touchant le Mi-
niftere du Sr. G^erm , a été déclaré defert . parce que ladite Province n'a pas
envolé fes Griefs . ni fait comparoïtre quelcun de fa part.
X l V.
L'Apel de l'Eglife du Fignan , de ce que l'Ecole Publique de fa Provin-
ce a été accordée à la Ville & Eglife d'^Andnfe , eft jugé non recevable,
cour être une Caufe de celles qui doivent être jugées définitivement dans
la Province.
X V.
Il a été jugé qu'il n'y avoit pas Lieu d'Apel contre le Jugement des
Sevenes , fur le Refus de l'Union des Eglifcs du haut Rouer gnt , avec
leur Province.
XVI.
Sur l'Apel du Sieur d&MArgonne^ ci-devant Pafteur de l'Eglife de Nojers^
&
TENUATONNEINS. 17
& exerçant à prefent fon Miniflere dans celle de Chaflillon fur Loire , d'où la
Province de Bourgoine le vouloit tirer : Les Députés du Berri aiant alTûré la
Compagnie qu'il fait beaucoup de Fruit dans ladite Egliic de Chaflillon , Dieu
y beniflànt fon Travail : La Compagnie autorifant ft Vocation dans ladite Egli-
fe de Chaflillon , ordonne que la Province du Eerri donnera à celle de Bour-
gegne un Propofant prêt & propre à être emploie au faint Minillcrc , au Gré de
fâdite Province de Bourgavne , dans le prochain Synode Provincial.
X V I L
Sur l'Apel de l'Ancien de Crfy?<r/yr?gr.îf, & du Sieur T/Mf/ le Père, touchant
le Refus qui leur a été fait par le Synode djs Sevenes , de la Perfonne du Sieur
Tinel le Fils , Paftcur de l'Eglife d^Andufe , demandé par fon Père , & par la-
dite EgUfc de Cajielfagrut , pour lui être Paftcur propre : La Compagnie
aprouvant le Jugement du Synode des Sevenes , attendu que les Formalités n'a-
▼oient pas été obfer^'écs dans ladite Demande , ordonne que le Père & l'Eglife
de Caftelfagrat obferveront lefdites Formalités ordinaires , 6c nccellaires : & au-
ront Recours au Synode prochain de la B.ijfe Guienne , ou du Coloquc du Haut
Agenois , qui jugeront de la Portée de ladite Eglife requérante , Se de l'Intérêt
de celle de Puimtrol ; Et au Cas que la Province , ou le Coloque fjfdit , fe joi-
gne à la Demande du Père , & de ceux de Cuflelfagrat , le Synode des Seve-
nes , ou le prochain Coloque d'Andufe accordera la Demande du Perc , & de
ladite Ealife.
X V I I L
A l'Apel du Coloque de Sauvez, de l'Ordonnance du Synode des Scvencs te-
nu à 5f. Jem de GurdonittijMe , que chaque Coloque paieroit fes Fraix ; il acte
dit que le Synode a mal jugé, êc le Coloque de Sauvez, bien apellc : Sc que
déformais l'Ordre précèdent aura Lieu , tant pour les Fraix des Deputations,
que pour les Dons Charitables , ôc tous autres.
XIX.
Après la Leéturede la Lettre de Charles Roi, Notaire Roial à Loudun^
l'Apcl qu'il a interjette , de la Sentence du Synode Provincial ^ Anjou ^ a été
mis à néant : & ledit B.oi exhorté de fe foumetu-e à l'Ordre de l'Egliie , en ce
qui concerne l'Adminiftration du Batême , félon qu'il a été confirmé dans cette
Compagnie , par l'Avis commun des Synodes Provinciaux , qu'elle a examiné
& aprouyé.
XX.
Sur l'x-\pel du Coloque de Champagne, fe plaignant de la Sentence du Syno-
de Provincial de /'/yZe ^e fr^îwcf , qui laiîlbit la Defignation du Lieu auquel il
fê doit convoquer , à la Difcrction dudit Synode, félon la Pluralité des VoiX ;
La Compagnie a ordonné que ledit Coloque de Champagne aura le Droit de la
Convocation dudit Synode , de quatre ans en quatre ans.
XXI.
L'Apel de l'Eglife de Pens , de ce que le Jugement de fon Coloque a été
révoqué par le Synode de la Province de Xaintange , par lequel ladite Eglifc a
été condamnée à paier les Gages du Sieur Peiris , durant fa Suipenfion , eft
renvoie à la Province du Potion , pour en juger définitivement , fclon l'Ordre
T9me II. C obier-
i8 XXI. SYNODE NATIONAL
oblcrvé en Matières Pécuniaires ; comme auflî de la Plainte que fait la même
Eglife de n'avoir reçu aucun Soulagement de la Libéralité du Rot, depuis qu'el-
le ell dépourvue de Pafteur, fila Province de Xamtonge , à laquelle elle fera^
préalablement fa Demande , ne lui tait Droit.
XXII.
Sur l'Apel du Sieur 6,?«#^f , Paileurde l'Eglife de Gevaudun , du Refus-
de Congé qui lui a été fait par le Synode de la BaiIc Gutenne , auquel Apel le
SynoSc àw Haut Languedoc :xàh<^rt , Scl'Eglife de F;7/<f»?«r , demandant ledit
sieur GauJJÎde pour être Pallcur propre de ladite Eglife : La Compagnie recon-
noillànt que le Synode de la Bjfe G (tienne avoit Droit de le retenir i aiaiit néan-
moins égard à la NecelTité & au Delir de l'Eglife de Vtilempir , & aux Afaires
qui apc! lent ledit G<î«j^i^e fui- les Lieux, ôc qui le pourroient dillraire de ft
Charge , a confenti à la Demande de ladite Eglife , 8c au Dcfir de ladite Pro-
vince, qui pourvoira l'Eglife de G^ z'..';/^«m d'un Parteur , ou d'un Propofant,
capable d'être reçîi dans le prochain Coloque du Haut Amenais, en cas que la
Province de la Baffe Gutenne ne la puillé pas pourvoir d'un autre Palleur.
X X 1 I L
Les Députés de l'Eglife & de la Jurade de Nerac , relevant leur Apel de la'
Sentence du Synode de la Baffe Gmenne , ont remontré leurs Griefs , en ce que
ledit Synode aiant cenfuré ladite Eglife , l'a obligée de recevoir pour quatrième
Pnileur le Sieur Launne', ci-devant Paileur de l'Eglife de Senitot, en Norman-
die, lequel a reprefenté qu'il n'avo;t été donné que par Prêt, aiant été volon-
tiiiiemenr dévoué au Service de l'Egliie de Nerac par fon Père , devant même
que d'être reçu au faint Miniftcre , ce qui n'a été tait , que fous Condition que
kiditc Eglife de Nerac le pounoit demander: La Compagnie aiant oiii tout ce
qu'ils avoient à dire , & vu les Ecrits produits de part & d'autre , a jugé les
Procédures du Confiftoirc de Nerac ceniurables , & de fait les a cenfurées , &
reconnu qu'il a fait tort audit Sieur L.ttanné de l'avoir retiré de l'Eglife qu'il
fervoit , fins le vouloir emploier dans celle qui Papelloit , aiant mal commencé
en ce qu'elle avoit fait un Prêt de celui qui n'étoit pas encore en fon Pou-
voir , 8c mal achevé par- la Produélion qu'elle a fait de plufieurs Actes 8c Déli-
bérations contradiétoires. Quant audit Sieur L^M»»e, elle a reconnu qu'il ne
s'étoit point ingéré, 8c qu^il avoit eu Droit de prendre fon Congé , fur le Ra-
pel de fon Père & de ladite Eglife, de laquelle nàinmoins, pour le bien de la
Paix , il a été déchargé , & elle de lui , pour être accordé à une autre Eglife.
Et on a ordonné que celle de Nerac paiera les Gages diis audit Latanne , depuis.
le tems de fon Arrivée , fiuf à déduire le tcms qu'il a fervi les Eglifcs auxquel-
les il a été envoie par le Coloque , ou autrement.
XXIV.
Sur la Remontrance faite par le Sieur Latanne'; que l'Article qui lui a été
délivre , 8c à ceux de Nerac,:ivoiii quelque Ambiguïté . en ce qui concerne le
Paiement de foa Entretien , laquelle x^mbiguité pourroit caufer quelque Refus.
8c nouvelle Difcordc entre ladite Eglife & lui : La Compagnie aiant oiii fur ce-
la le Sieur Aiermet , pour ce qui concerne fon Intérêt , en interprétant fon
i-atcntion fur ledit Article , a ordonné que ledit Sieur Latanné recevra par les
Mainis.
TENUATONNEINS. i^
Mains du Sieur Forton, des premiers Deniers des Portions attribuées à l'Eglifè
de Nerac , la Somme de trois cens Livres , pour l'entier Acquit de ladite Egli-
fe envers loi, fans aucun Recours, de part ni d'autre, lur les Eglifes pour
lefquelles ledit Sieur Latannc a exercé fon Miniftere depuis fon retour ca
Cuienne.
X X V.
Sur l'Apel ai' Antoine àc Rotiffan , Balancier à Lion^ de l'Ordonnance du
Synode de Bourgegncs 8c du Litnneis; par laquelle il lui étoit enjoint de reti-
rer fon Fils de l'Ecole des Jefttites, autrement qu'il feroit pourfuivi par tou-
tes les Cenfures Ecclefiaftiques : La Compagnie , aiant oiii la Lefture de fes
Raifons , les a jugées nulles , & par confcquent fon Apel , & elle aprouvc ce
qui a été ordonne par ladite Province.
X X V î.
Monfieur Efaïe Ferrier s'étant prcfenté pour remontrer qu'il a été juftific
par la Province du Vtvtirex. , Scpour demander d'être rétabli au faint Minif-
tere: La Compagnie a commis deux l'afteurs 6c deux Anciens, pour voir
les Papiers produits de tous côtés , & en faire le Raport, fur lequel on for-
mera le Jugement, îk aiant oiii ledit Raport, tant de ce qui fût reconni^iau
Synode de Privas, & de ce qui requeroit encore une plus ample Preuve,
que de ce qui s'eft pallc depuis dans fes Deportemens, examinés dans les
Confiftoires & Coloqucs, & dans les Synodes i-'rovinciaux, les Députés du
yivarez aiant recité ce qui s'eft pafle dans leur Synode fur fa Prétendue Juf-
tilîcation : Oiii fur le tout ledit Ferrter , tant en fes Réponfes qu'en ce qu'il
a nié, 8c toutes autres chofes étant mcurement pefées : on a trouvé qu'il
n'a point fitisfait à l'Article de Privas, ni vécu depuis comme il étoit obligé
pour faire aprouver à l'Eglifè fa Conduite, aiant donné lieu à de nouvelles
Accufations, fur lefquelles il ne fe trouve pas encore pleinement convaincu,
on a continué fi Sufpcnfion jufqu'au Synode National prochain, & cepen-
dant il fe retirera dans une Eglik de la Province du H.mt Languedoc , ou
dans la Ville de Genève , à ion choix, pour y vivre de telle forte qu'il puif-
fe tirer de ladite Province, ou Eglifc , un Témoignage Public de fa Rcpen-
tance: Et pour ce qui eft du pallc , il travaillera à fe juftiiîer par tous les
Moiens légitimes , defquels ledit Synode National prendra connoiflance ëc
jugera; cependant on lui donnera une Portion de celles qui feront attribuées
à la Province du Bas Languedoc, laquelle lui fera paiée franche & quitte de
tous Fraîx, & de plus on lui accorde la main levée de celle qui avoir été
arrêtée l'Année dernière, entre les mains du Sieur Ducandal ^ ou du Rece-
veur de la Province du Bus LangHedoc.
X X V I L
Sur l'Apel de l'Eglifè de Beders du Refus que lui a fait le Synode de la
Province du Bas Languedoc , de paier les Gages du Sieur Codar , durant le
tems qu'il a été abfent pour les Afaires Générales , à quoi ledit Sieur Codur
s'étoit obligé par une Promcfle en Faveur de ladite Eglife de Bez.iers : La
Compagnie confiderant la Longueur de fon Abfence, pendant laquelle il a
icryi le General de ladite Province, a ordonné, attendu que ladite Eglife de
C X ttwr's
;o XXr. SYNODE NATIONAL
Sez.iers a paie les Giiges dudit Sieur Codur , durant le tems de fon Abfence;-
& a fait des Fraix pour être vifitée par d'autres Pafteurs ) que pour k re=
compcnfer , la Province du Bas Languedoc donnera à ladite Eglife la Som-
me de quatre cens cinquante Livres, fans y précompter ce qu'elle a reçu des
Deniers de l'Oftroi du Rot, à Condition auflî que ledit Sieur Codur demeu-
rera quitte envers ladite Eglife.
XXVIII.
Sur l'Apel de l'Eglife de Bez.iers , de ce que le Miniftere du Sieur Codur
a été prêté pour fix Mois à l'Eglife de Ganges , par la Province du Ras Lan'
gftedoc , aiant été demandé enfuite par un autre Synode de la même Province,
il fût refolu que les Parties fe pourvoiroient devant cette Compagnie , fiif
l'inftance que faifoit ledit Sieur Codnr d'être entièrement Libre : L,e3
Dcputcs de l'Eglife de Beuers , 6c ledit Sieur Cod»r aiant été oiiis fur leurs
Plaintes, Demandes, Raifons , & Réponfes, ledit Sieur Codu-r ^ été donné'
à l'Eglife de Ganges pour y demeurer comme propre Paftcur : 6c on a ordon-
né que la Province du Bas Lanmedoc envolera à l'Eglife de 5ei«>?-/ deux Paf-
teurs qui la ferviront par Prêt, jufqu'à ce qu'elle foit pourvue d'un Paftcur
qui foit propre , lequel on lui donnera le plutôt qu'il fera pollible : & dès à
prefent l'Ancien de Ganges s'eft obligé au Nom de fon Eglife, de la faire fer»
vir trois Mois , par k Miniftere dudit Sr, Codur.
XXIX.
Le Sieur Mairveis le Fils, Paileur de l'Eglife de Pomprgnan, 6cdeIaC<(-
dtere , "s'étant prefenté devant cette Compagnie pour foûtenir l'Apel qu'il a
interjette du Synode des Sevenes , ôtant à PEglife de St. HyppoUte J'Elperan-
ce de l'avoir pour Pafteur, & enjoignant audit Sieur Adairveis de faire f»
Demeure dans un des Lieux de fon Eglife, hors du Bourg de5f. HyppoUte:
& quelques Députés aisnt aufli comparu , au Nom de plufieurs Habitans
du dit Bourg , en Qiialité d'Apellans du nriême Synode . en 'ce qu'il a
déclaré qu'ils ne pou voient pas entretenir deux Pafteurs , & leur a re-
fufé la Demande du Miniftere dudit Sieur Manveis 6c l'Union de fes Egli-
fes, à celle de St. HippoUte: La Compagnie , après avoir oi.ii les Apellans,6c
les Députés du Synode des Sevenes , a ordonné que le prochain Coloque,ou
Synode de ladite '^rovince députera quelques l'afteurs Sc Anciens, lefqucls
aflémblcront l'Egl'.ic un jour Je Dimanche, pour oiiir la Pluralité des Voix,
furies Moiens 6c la Volonté qu'ils uuront d'entretenir deux Pafteurs,auquel
Cas ils lui en donneront un Second au plutôt, mais non pas leSr. Mairveis»
qui demeurera propre à fes EgUfes, 6c les Icrvira, fur l'Ofrc que le Sr. Boni
a fait au Nom du Co oquc de Sauvés, de pourvoir à fon Entretien i confir-
mant au reftc le Jugement d'jdit Synode Provincial , tant en ce Point,
qu'en ce qui concerne la Demeure dudit Sr. Mairveis à St. HippoUte y ÔC elle
lui ordonne de fe retirer au premier jour dans fon Eglife.
XXX.
Sur l'Apel de l'Eglife de Ntmes du Refus qui lui,a été fait par la Provin-
ce du Bas Languedoc^ du Miniftere du Sr. Chauve , à prefent Pafteur de l'E-
glife de Somtnteres , alléguant, tant l'importance de ladite EgUfe de Nimes\
que
T E N U A T O N N E I N s: it
flue le grand Befoin Se Neceflité qu'elle a d'un Pafteur , dont l'Age Se l'Ex-
périence répondent aux Charges de ladite Eglife : La Compagnie , après
avoir oiii la Lefture des Lettres de l'Eglife de Nîmes , kDemande Verbale
faite par le Sr. de Pierredon, Ion Député, & les Raifons du Synode Provin-
cial, par la Bouche de ceux de ladite Province , a ordonné que le Sieur Chaa-
Wfera prêté pour trois Mois à l'Eglife de Nîmes, après lequel Terme le Sy-
node Provincial qui fera convoqué , aiant oiii les deux Eglifes 6c ledit Sr."
Chauve, pourra, s'il le juge neccflaire, difpofer de fonMiniftere j par l'Au-
torité de cette Compagnie , pour le donner à l'Eglife de Nimes , & pour-
voir à l'Eglife de Sommieres d'un autre l^afteur , pris de Nimes , ou d'ail-
leurs.
XXXI.
Le Sieur de la Paye , Pafteur de l'Eglife à'^Aubems en Vivarez., s'étant
prefênté en qualité d'Apellant du jugement du Synode Provincial , par le-
quel il a été déclaré très-ccnfurable, furquoi il fût ordonné que le prochain
Synode de la même Province, le changcroit d'Eglifc , s'il le jugeoit expé-
dient. Se que cependant le Coloque veilkroit iur fes Dcportemens : Lèpre»
fent Synode a cenfuré toutes les Procédures de ladite Province, en ce qu'el-
le a reçu des Mémoires non fignés Sc làns Délateur contre ledit de la Faye-y
l'aiant cenfuré fims fujet, Sc fait cnregitrer faCenfure, Çm% produire aucun
A6te qui rende fon Jugement vabble^ c'eft pourquoi la Compagnie aprou-
vant l'Apel dudit Sieur de la t'aye , a révoqué la Sentence dudit Synode Pro-
vincial en toutes fes Parties.
X X X I r.
Sur l'Apel interjette par quelques Habitans de Caujfaâe , de l'Ordonnance du
Synode Provincial du Haut Languedoc , par lequel le Sieur Grand , auparavant
leur Pafteur , après avoir été fufpendu pour trois Mois , & feparé d'eux pour
trois Ans, leur doit être rendu au bout dudit Terme ; La Compagnie aiant paf-
fé par defllis les Formalités , qui n'avoient pas été bien obfcrvées dans leur dit
Apel , les y a reçus : Et après avoir oiii ladite Province , 6c vu fon Décret, fai-
fant Mention de pluficurs fautes defquellcs ledit Grand eft prévenu : on a con-
clu qu'il feroit fommé de fe prefentcr , pour être oiii perfonncllcment , & jugé
félon le Mérite de fa Caufe. Surquoi ledit Sieur Grand aiant été examiné par
les Commiflaires qui lui ont été donnés : après leur Raport , la Compagnie
agravant ladite Cenfuré , a jugé qu'il ne peut pas exercer fon Miniilere avec
Edification dans l'Eglife de Caujfade ,. c'eft pourquoi elle a ordonné qu'il fera
pourvu d'une autre Eglife par le prochain Coloque du Bas Querci , fans qu'il
puiflé être remis à l'avenir dans celle de Caujfade \ ni que ladite Eglife ait Droit
d'exiger de lui , ou de fon Père , en Qualité de Caution , ce qu'elle lui a foiir-
ni pour fes Etudes , attendu le tems de l'Exercice de fon Mimftere dans ladite
Eglife.
X X X I I r.
Sur l'Apel du Coloque des Iftes , de ce que le Sr. de la Forefi , ci - devant
Pafteur de l'Eglife de St. Jean d'Angles, a été donné a l'Eglife àcManJfé au
Coloque de St. Jean d'AngeU , par le Synode de fa Piovincc : Après avoir oiii
C 3 î^
îî XXL SYNODENATIONAL
le Sr. Co^ , Pafteur , deduifant les Rnifons dudit Coloque , & les Députés
dudit Synode, la Compagnie a confirme le Minifcere du Sieur de la Farefi à
Manfé, & ordonné que ladite Province pourvoira l'Eglifc de St.Jemd'uin-
fles, flu plutôt.
* XXXIV.
L'Apelde l'Eglife à^Jnn^ pour les Portions qu'elle demandoit Franches ,
& qui lui avoient été refufecs par le Synode de la Bajfe Guienne , ell déclaré non
recevable , ôc l'Afaire renvoiéc à ladite Province , laquelle pourvoira à l'Entre-
tien d'un Pafteur , audit Lieu , quand il y fera établi,
XXXV.
L'Apel de l'Eglife de Bolebec ôc du Sieur St»iffon de l'Ordonnance de la Pro=
vince de Normandie , par laquelle ledit Simpfon ell exclus , non feulement de
ladite Egliie de Boieùec , mais auffi des autres Eglifes de Normandie , a été mis
à néant , & le Jugement de ladite Province confirmé , laquelle eft exhortée
d'avoir foin que l'Eglife de Btleke foit poui-vûë d'un fécond Pafteur , fi elle
Icjugcn^ccte. XXXVI.
Sur l'Apel interjette ^xir le Coloque à''Albigeets dans la Province du Haut
tan^Hedoc Sc de la Haute Guienne , du Jugement rendu par le Synode de ladite
Province fur l'Afaire du Sieur fofîon , l'un des Pafteurs de l'Eglife de Caflres ,
en ce qui concerne les Cenfures faites contre ledit Coloque , & les Commiflài-
res qu'il avoit nommés ; la Compagnie , après avoir oUi le Sieur Raffin , Paf-
teur de l'Eglife de Realmont , Défendeur dudit Coloque , & les Députés de la-
dite Province , enferable ledit Sieur Jofion , & le Sieur de la Garrigue , Dépu-
té de l'Eglife de Cajtres ; Sc aiant auflî oiii les Commiflàires qu'elle avoit
nommés pour voir les Pièces produites par toutes les Parties , Sc {procéder à l'E-
xamen & à la Confrontation des Témoins qu'elle avoit indiqués , lefquels fc
font trouvés en ce Lieu ; a levé la Cenfure foite contre ledit Coloque & contre
kfdits Commiflàires par ledit Synode, aprouvant quant au refte fon Jugement
fur tous les autres Points , & ordonnant que tous les Papiers concernant ce Fait
feront mis entre les mains du Sicur Gurdeji^ peur en abolir la Mémoire.
XXXVII.
L*Apel du Sr. Raffin , Pafteur de l'Eglife de Realmont , du Synode du Haut
Lani^uedoc , confirmant l'Ordonnance du Coloque ai' Albigeois , par lequel
l'E"life de Realmont étoit obligée de vifiter l'Annexe de la Fenafe , de fix en
fix Semaines , a été mis à néant , & on a refolu que ladite Ordonnance aura fon
Efet.
X X X V ï I L
L'Apel des Confuls de Paniers , du Jugement du Synode Provincial du
Jiam Laniruedtc , touchant la Prefleance qu'ils pretendoient fur le Juge dudit
Lieu en aprochant de la Sainte Table de la Communion , a été déclaré non
recevable , comme étant du Genre desCaufes qui peuvent Se doivent être ter-
minées dins les Synodes Provinciaux.
XXXIX.
L'Apel du Sr. Cr^ve , Ancien de Famiers , de l'Ordonnance du Synode
du
T E N U A T O N N E I N s: 25
iu Haut Languedoc , touchant les Deniers arrêtés entre les mains du Sr. LU
jromter , eft déclaré dcicrt , Sc non recevable : 6c on a ordonné que ladite
Délibération fera mife eu Efct.
X. Li-
Il a été ordonné fur l'Apel du Sr. Colinet , touchant un Décret du Syno-
de de Bourgogne, que cette Province paiera les Fraix , tant du Voiage dudic
Sr. ColUnet ^ comme celui qui fut envoie en Cour pour porter les Procès Ver-
baux des Eglifcs de Chàlons , & de Parai.
MATIERES GENERALES.
ArTI CLE Î.
SUr la Propofition de la Province du Haut Languedoc , & de la Hauts
Cuienne , de demander très-humblement à Leurs Majeflés , les Gages
entiers, pour les Pafteurs : La Compagnie a été d'Avis qu'il fera plus à pro-
pos que cette Refolution foit faite par les Afîèmblées Politiques Provinciales»
pour être portée enfuite à la Nationale.
Sur la Demande de la même Province, s'il fcroit permis aux Confiftoires
de rendre Témoignage devant le Magiftrat , contre ceux qui fe comportent
d'une manière infolente & outrageure,foit envers ceux qui y font apellés,ioit
envers les Pafteurs & les Anciens ^ On a repondu que l'Article de la Difci-
pline défendant la Révélation , en Jugement , des chofes qui fe font paflces
au Confiftoire , ne doit pas être reftraint aux feules Confelfions des Délits;
mais qu'il concerne auflî celle de toutes les autres Chofes qui s'y paflént, ex-
cepté feulement les Excès 8c Outrages de Voie de Fait , touchant lefquels
il fera permis de révéler au M.igiftrat ce qui fe fera pallé. Qiiant aux Excès
de Paroles, quelles qu'elles foicnt , ce fera au Confiftoire d'y appliquer les
Cenfures Ecckfiaftiques.
III.
La Province de la Haitte Guie-nne, demandant un Règlement certain pour
la Décharge des Anciens des Eglifcs oii ils font en Charge pour un certain tems,
qu'elle defiroit être limité : La Compagnie a jugé qu'il dcvoit être lailfé
à la Prudence des Synodes Provinciaux : Ordonnant néanmoins que celui
qui auroit été Député par le Synode de la Province pour fe trouver au Na-
tional , demeurera dans la Charge d'Ancien . jufqu'à ce qu'il ait exécuté
celle qui lui a été commife Se qu'il en ait rendu Compte, quand même le
temps prefix de fa DecLarge feroit venu.
IV.
Sur la Remontrance de plufieurs Provinces , qu'attendu la Continuatiot*
Je la Corruption des Mœurs , les Menaces des Jugemens de Dieu qu'elles
attirent j la Neceffité d'invoquer le Nom de Dieu cxtraordinairement pour
la.
a4 XXÎ. SYNODE NATIONAL
k profperité de Leurs Majefiés , la Benediftion de Dieu fur les Commence-
mens & les Progrès de la Majorité du Roi approchante, le Bien de fonEtat^
l'Aftcrmiflement de la Paix , 6c l'Union de nos Eglifes , il feroit nccefTaire
de célébrer un Jeune Public , par toutes les Eglifes de ce Roiaume : La Com-
pagnie Pa fixé, pour les Caufes fufditcs ,au quatrième jour de Septembre pro-
chain : Et quant aux Prières Extraordinaires , elle a remis à la Prudence
des Provinces de les faire dans les L-ieux où cette Coutume eft établie , & de
les rétablir dans ceux oîi elles ont été dilcontinuées.
V.
Les Députés du Berri, demandant quelque Changement dans l'Article du
Synode National delà Rochelle, qui contint un Règlement pour les Moines qui
fortent des Convents, afin qu'ils foient renvoies chacun dans fa Province, ce
qui furcharge beaucoup celles qui font Pauvres : La Compagnie n'a pas jugé
devoir rien changer à cet Article ; mais elle exhorte les Provinces d'ufer de
Prudence dans la Réception de telles Gens , & de Charité , pour ne point
charger les Provinces qui ont befoia de foulagement.
^ VI.
A la Requifîtion de la Province à^Orleans & de Bourgogne , les Sieurs Dé-
putés Généraux iont priés 8c exhortés de pourfuivre,au Nom de cette Com-
pagnie , la Vérification des Lettres d'Exemption, de Tailles & d'autres Sub-
fides , obtenues pour les Palkurs ; Sc les Députés des Eglifes en ce Syno-
de, font chargés de porter la même Demande aux A flemblées Provinciales
Mixtes , pour y joindre les très -humbles Requêtes de l'Aflemblée Gé-
nérale , au Cas qu'il n'y foit pas pourvu devant le leras de fa Convo-
cation.
VIL
Sur la Remontrance de la Province du Dauphitié , que dans la Seétion V.
du Catechifmc , il feroit bon de changer les Mots de Prêtre <^ de Pretrife ,
en ceux de Sacrificateur , & de Sacrtficature ^ attendu que Pcrfonne ne doute
du Sens , êc que les Mots font reçus par le Commun Ufage ; La Compa-
gnie n'a pas été d'Avis d'y rien changer.
VIII.
Il a été ordonné pour l'avenir , à la Requifîtion de plufieurs Provinces ,
que les Synodes Nationaux , non feulement ne changeront aucune Chofe â
la Confeffion de Foi , au Catechifme , ni au Formulaire des Prières & de la
Difcipline de nos Eglifes , fi la Chofe n'eft propofée au Nom d'une Provin-
ce , ou de plufieurs ; mais aufll que fi la Chofe efl: de grande Importance ,
elle ne fera point refoluë,fans avoir été auparavant agitée dans toutes les Pro-
vinces dûëment averties : Et s'il arrive que quelque Province s'en avife de
bonne heure i elle pourra en écrire à celle qui aura la Charge de convoquer
le Synode National, laquelle, en Cas que la Chofe preflè, la pourra tou-
cher dans fes Lettres de Convocation , afin que les Députés des Provinces
viennent inftruits là-deffus.
IX.
Sur laQueftion de la Province àuJ^auphint, à iâvoix fi deux ou trois Té-
moin?
T E N U A T O N N E I N s. 25
moins prcfentés par un Acufateur , pour depofer contre un Pafteur ou An-
cien , peuvent être reçus, en forte que leur Témoignage foit Valable pour
la Condamnation de l'Accufé ; s'il n'y a point d'autres Preuves ; la Compa-
gnie a jugé que la chofe étoit fans Dificulté.
A.
A la Requifition de la Province à''Anjeft , le Synode enjoint auxConfif^
toires qui feront l'Eleftion des Anciens , de choifir des Pcrfonnes irrepre-
henfibles, félon la Difcipline, & d'obferver foigneufement l'Article qui con-
cerne les Qualités requifcs dans ceux qui font apcllés à de telles Charges , à
quoi les Coloques Se les Synodes Provinciaux font chargés de tenir la
main.
X I.
Sur la Propofition de la Province de Xaintotige , la Compagnie a ordonné»
Sue ceux qui fe feront recevoir pour Gouverneurs des Places de Sûreté , 8c
ans les Charges des Confeillers des Chambres &: des Parlemens, pour y ob-
tenir les Places accordées à ceux de la Religion, fans prendre les Ateftations
neceflhires, félon l'Ordre du Brevet du Roi , pour lefdits Gouverneurs , & fé-
lon les Articles particuliers , pour les Confeillers des Cours Souveraines, fe-
ront déclarés Infraéteurs de l'Union de nos Eglifes , & pourluivis par toutes
les Cenfures Ecclcfiaftiques : Et que ceux de la Religion qui les pofledent
feront exhortés de ne les refigner qu'à cette Condition ; Et les Confeillers
de la Religion des Chambres Miparties , ou des Cours Souveraines , de ne
confentir jamais à la Réception de ceux qui fe prcfenteront fans un bon Té-
moignage : Et quant aux Moiens de porter des Plaintes à Leurs Majeftés ;
pour ce qui concerne cette Contravention, l'Examen en e(l renvoie aux Af.
femblées Politiques prochaines , accordées par le Brevet de Leurs Aiajefi es :
mais dès-à-prefent les Srs. Députés Généraux font chargés de requérir qu'à
la Place du Sr. Berger , Révolté depuis quelque tems , il foit pourvu d'un
Homme de la Qualité requife , par les Formes fufdites : Et en cas qu'il n'y
foit pas pourvu devant l'Affembléc Générale , ils lui en donneront Avis,
afin qu'on en fi\(Te la Pourfuite au Nom de toutes les Provinces.
XII.
A la Requifition de la même Province de Xaintonge^ il eft enjoint aux
Confiftoires de veiller foigneufement , à ce que ceux qui commandent dans
les Places de Sûreté , ne retirent pas ceux qui font prévenus de Crimes di-
gnes de Punition Corporelle.
XIII.
Sur ce qu'a requis la Province de Xaintongè ; on n'a point trouvé à pro-
pos de dreflér un autre Formulaire d'Excommunication , que celui qui eft
contenu dans la Difcipline.
X I V.
La Province de l'I/îe de France , demandant un Règlement pour la Lec-
ture des Annonces de Marisgcs, afin qu'elles fe publient, à l'avenir, parles
Lefteurs 6c non pas par ks Pafteurs : La Chofe a été laillee à la Liberté ôc
Piicretion des Conhlloires.
Tewe II. D XV. Sur
2é XXI. SYNODE NATION AL
X V.
Sur la Demande de la Province de l'IJIe de France , la Compagnie ordon-
ne que les Articles des Synodes Nationaux precedens , touchant , les Atefta-
tions, foicnt étroitement obfervés , & les Coniîftoires qui en donnent dans
une autre. Forme grièvement ccnfurés : Et pour cet efet tous ceux qui
font en Charge , £c entre les mains de qui ces Atteftations tomberont,
font priés de les garder , pour les prefenter aux Synodes Provinciaux ,
ou aux Coloques , dcfquels dépendent les Egliles qui les auront oc-
trpiées.
XVI.
Sur la Proportion de la Province de Xaifitonge , à laquelle fe font trou-
vées conformes celles du H^tut Lc.ngucdoc , de la Bajje GHunne èc de l Vjle de
France , qu'il feroit expédient de réduire le Nombre des Académies de ce
Roiaume à deux feulement , & de les rendre plus Complettes : La Com-
pagnie n'a pas jugé à propos d'en diminuer le Nombre , mais elle a feule-
ment donne Ordre que ceux qui y font emploies s'acquittent exadement de
leur Devoir.
X V I ï.
Il eft étroitement défendu aux Synodes Provinciaux , aux Coloques ÔC
aux Confirtoires , d'admettre à la Suinte Cène du Seigneur ceux qui entre-
tiennent directement l'Idolâtrie , & ceux qui pour nourrir êc élever leurs
Enfans , ont recours aux Difpenfes du Pape , pour les pourvoir de Bénéfi-
ces , 6c en jouir fous leur Nom : car de telles Gens font jugés indignes d'ob-
tenir un bon Témoignage de nos Eglifcs , pour être admis à la Communion,
ou aux Charges importantes defditcs Eglifcs ,
X V 1 1 I.
Les Sieurs Députés Généraux font chargés de remercier très -humble-
ment Leurs Mt'.jepés, de la part de cette Compagnie , de ce qu'il leur a plû
décharger nos Egliics du Sol par Livre, qui fe prenoit fur les Deniers de leur
Libéralité , pour fournir à l'Apointement defdits Sieurs Députés Généraux;
lefquels doivent auffi fupplier trés-humblement Leurs dites A-^ajefie's ,' d'a-
franchir les mêmes Deniers de trois mille fix cens Livres , qui ont été ex-
traordinairement donnés à ceu:: du Bailliage de G ex , pour les recompen-
iêr de la PrÏTation des Fonds Ecclefiaâiques , dont ils jouiflbient aupa-
ravant.
MATIERES PARTICULIERES.
Article L
Alant fait la Leglure de l'Aûe du Coloque du HautJgenoiy, touchant
les Plaintes du Confeil de la Province de la B.ijfe Guienne , contre le
Sr. du Ppijols , & le Jugement dudit Coloque , à favoir c^u'aiant égard à la
Pro
TENUATONNEINS. if
Proteftatîon dudit Sr. Tujoh , touchant h Sincérité de fes Intentions , il
n'a rointOpinion qu'il ait voulu donner lieu, dans fon Ame, à une telle De-
loiauté, que d'abandonner In Communion facrée de nos Eglifes & leur procurer
du mal volontairement. Qiie néanmoins il juge ledit Sr. Ptijols grandement
ccnfurable dans toute fa Procédure , en ce qu'au lieu de demander à une
AfTembîée Légitime la Correftion des Défauts qu'il pretendoit avoir recon-
nus au Confeil , il l'avoit mis autant qu'il avoit pu en mauvaife Odeur ,
en fuivant une Voie manifeîlement contrr.ire à l'Ordre qui a été obfervé juf-
qu'ici parmi eux , avec beaucoup de Fruit : ce qui eft de dangereufe Con-
fequence , & pouvoit faire une grande Brèche à l'Union; fur quoi il acon..
feflé êc reconnu fa Faute , promettant de fuivre à l'avenir , de point en
point , les Reglemens qui ont été » & qui feront ci-aprés dreflés dans nos
Âflemblées ; Ce que le Sr. Ferratid Pafteur , étoit chargé de faire entendre
à cette- Compagnie : Le tout confidcré , elle a aprouve le Jugement dudit
Coloque , 5c la Soumiflion dudit Sr. de Pujols , auquel elle a reïteré les mê-
mes Remontmnccs , & fait rcnouveller les mêmes Promefles,enconfequen-
ce defquelles il a été reconcilié avec le Confeil de ladite Province , & avec
tous ceux qui avoicnt eu part à cette Offenfe reconnue : & ils ont été ex-
hortés , les uns 5c les-^itrcs , de vivre en Paix à l'avenir, ce quia été pro-
mis refpeftivcmcnt.
I î. ^
Les Députés des Eglifes à^ Auvergne , ai^int remontré leur Condition 8c
Etat déplorable , ôc demandé à la Compagnie l'Affiftance de leur Faveur
dans la Pourfuirc qu'ils font en Cour , des Moiens pour rétablir l'Exercice
de la Vraie Religion à TJJoire , 5c pour avoir un Palteur propre : La Com-
pagnie a charge les Srs. Députés Généraux, d'avoir cette Afaire en fingulic-
re Recommandation, 5c a pailé dans les Comptes du Sr. Ducandal , les deux
cens Livres qu'il leur a données , avec cent Livres qu'elle leur accorde de
plus , outre les quatre Portions qui leur avoicnt été données franches, par u
Province des Sevcnes 5c du Gevaudan , 5c quittes de tous Fraix ordinaires 6c
extraordinaires : 5c elle a ordonné que IcfJitcs Eglifes feront jointes en tout à
ladite Province , de laquelle elles recevront leurs dites Portions , dont elles
pourront difpofcr pour l'Entretien de leur Pafteur , 8c emploier le rerte
^our les Fraix de leur Pourfuite , jufqu'au Synode National prochain.
1 1 L
Les mêmes Députés de la Province de la Bajfe Auvergne , aiant requis la
Compagnie qu'elle les pourvût d'un Pafteur pour l'Eglife à^Tfoire , elle leur
a accordé le Sr. Bal^at , qui s'eft trouvé en Liberté , pour fervir à l'avenir
ladite Eglife 6c fes Annexes , comme en étant le propre Pafteur , lequel
ils feront conduire fur ledit Lieu à leur Dépens , avec fes Meubles 6c Li-
vres, 6c lui donneront le Moiende fe trouver, avec un Ancien, aux Syno-
des Provinciaux des Sevenes , lors qu'ils y feront apellés par des Lettres
«le Convoc.uion.
I V.
Sur la Lettre du Sr. Ficonte de Leran , demandant quelque Subvention
D z pour
28 XXI. SYNODE NATIONAL
pour ajouter aux deux cens l^ivres qu'il promet de fa part , afin de drefler
une Egliiè à Lerun , Limbraffac Sc Pm : La Compagnie lui a accordé une
Portion ordinaire , avec une demie extraordinaire , toutes deux quittes des
Fraix ordinaires ÔC extraordinaires de la Province , telle qu'elle vient de la
Diftribution faite par le Synode National. Et ladite Province rendra Comp-
te de l'Emploi dei'dites Portions au prochain Synode National. On écrira
aufll des L-ettres audit Sr. de Leran , pour louer fon Zèle 6c fon Affeétion ,
pour l'Avancement du Règne de Dieu.
V.
fe4n de Luna , 8c Lanrens Fernandez, Efpagnols » lé font prefentés ici
avec un bon Témoignage de l'Eglife de Montauèan , déclarant leur Abjura-
tion de la Moinerie Se de tout le Papifme , & l'Aprobation de leur Condui-
te , depuis leur Converfion. De même aufll Etienne Converfet de la Fran-
che Comté , qui a quitté la Sefte des facobins , & Pierre Mercurin Proven-
fal , forti auflî du Papifme , demandant tous quelque Subvention charita-
ble : La Compagnie a oftroié à Laurens Fernandez. , à Etienne Conver^
fet , Se à. Pierre Aiercurin , à chacun quarante Ecus par An , ordonnant
que ledit Mercurin fera mis au lieu du Propofant qui fera le premier
emploie en Provence : Et quant à ^ean de Luna , qui defire de fe retirer
en Hollande , elle lui a accordé vint Ecus pour faire fon Voiage : Au
nommé Bnijfon , natif de la Ba[Je Guienne , fortant nouvellement du Pa-
pifme , dix Ecus , pour lui aider jufqu'au prochain Synode Provincial ,
auquel on aura le Soin de le pourvoir : Le tout fans confequence pour
Pavenir , avec Inhibition cxprcfle aux Provinces & aux Pafteurs de fai-
re jamais à l'avenir de femblables Demandes , ou Prefentations j aux Synode«
Nationaux, ou Provinciaux de nos Eglifcs.
V 1.
Le Sieur Confiantin , aiant remontré la Mifere de fa Condition , & de-
mandé une charitable Affillance à cette Compagnie , pour foulager fon ex-
trême Pauvreté : La Compagnie lui a accordé annuellement , jufqu'au Sy-
node National prochain , la Somme de cent Livres , qui feront mifes fur
la Diftribution de la Province de la Baffe Guienne , & prefcntement trente
Livres pour la Depenfe qu'il a faite pour venir ici , & la Communauté de
Bergerac fera exhortée de lui augmenter fes Gages de Rcgcnt pour la Claf-
fe qu'il fert.
VIL
La Demande de l'Eglife de Pons , faite au Nom des Anciens & des Chefs ds
Famille , pour être pourvue d'un Paileur , aiant été rcnouvcllée par les Dépu-
tes du Confiiloire & de la Ville de Pons., la Compagnie a ordonné que le Sr.
C^w/y^Kj déchargé de l'Eglife de AUs Granier, fera donné à l'Eglife de Pons y
au Cas qu'elle lui agrée, & qu'il lui foit agréable : & pour en traiter , elle a con-
fcillé aux fufdits Députés de s'acheminer à Montauban , pour l'entendre & con-
férer avec lui : Lefquels étant de retour , avec ledit Sieur Confians , qui leur a
accordé d'aller dans leur Eglife , tant pour voir fi elle lui agrée , que pour fâ-
Voir fi fon Miniftére y fera agréé quand on l'aura cnteiadu prêcher , 6c ea ce
der-
TENU A TONNEINS, 29
dernier Cas pour la fervir déformais, en Qualité de Pafteur propre : ta Compa-
gnie aprouve leur Compromis en ce Point , & ordonne qu'il fera reçu dans la-
dite Eglife, après fon Agréement, conformément à la Difcipline Ecclefiafti-
"•"■ , viïi.
Les Députés de l'Eglife de Pons , demandant l'Etabliflemcnt d'un Colegc
dans leur Ville , 8c le Fonds néceflaire pour l'entretenir , ont été renvoies à la
Vrovinœ de Xaintonge , pour y pourvoir , félon qu'elle le jugera necefliiire.
l X..
Les Eglifes de Sow/tfj aiant député le Sr. Bufiombi, Pafteur, pour remon-
trer leur Necefllté , êc le Fruit qui peut venir de la Refidence des Pafteurs fur
les Lieux, à quoi leurs Moiens ne peuvent pas fuffire, demandant aufîi quel-
que Aide , pour l'ImprefTion de certains petits Ecrits en Langage Btfcain : La
Compagnie leur a accordé,outre la Portion qu'ils reçoivent de la Province de la
Bajfe Gmenne , deux Portions franches Sc quittes de tous Fraix , & cent Ecus
paiables une fois pour l'Imprefllon defdits Ecrits: & la fufdite Province rendra
Compte defdites Portions , comme des autres , au prochain Synode National.
Monfieur Etienne Roche, Pafteur de l'Eglife de Monbaz.ailUc , 8c de Pillos';
aiant été fulpendu de fa Charge par le Synode Provincial tenu à Ste. Foi , juf-
qu'au Provincial prochain, s'étant prefenté pour demander fon Rétabli flemenc
à la Compagnie : aiant via les bons Témoignages que lui rendent le Coloque, 6c
V'E.^xk àt Bergerac , dans laquelle il refide , 8c celle qu'il feiToit, fa Requête
lui a été accord'ée , & on lui a déclaré , qu'il eft dès à prefent rétabli dans fon
Miniftere , lequel il a été exhorté d'exercer avec Fidélité & Prudence ; 6c
quant à la Remontrance qu'il a faite de la Neceflîté de fon Egliie , la Chofe
a été remife à la Diftribution qui fe fera des Deniers de l'Oétroi de Sa Ma~
Les Députés de Plfle de Fr/î»(rf, demandant un Ordre réitéré au Sieur de la
Touche , Pafteur de l'Eglife de Motichamps en Poison , pour l'obliger à leur
rendre Compte de ce qu'il leur peut devoir pour fon Entretien, durant quel-
ques Années de fes Etudes , à quoi il étoit obligé par les precedens Synodes Na-
tionaux : La Compagnie aiant oiii la Leéture & le Raport des Exceptions du-
dit Sieur de la Touche , & confiderant la modicité de la Somme , dont il eft re-
devable , la Demeure de fon Frère fcrvant au Miniilere dans ladite Province ,
6c le Voiage qu'il alVûre avoir fait à Paris pour cela , oli il eft tombé dans
une grande Maladie , ce Synode l'a déchargé de ladite Obligation , & exhorté
la fuidite Province de ne lui en faire plus de Dem;uide.
X I L
Le Diferent arrivé dans l'Eglife de Mujfidan , & la Plainte de Monfîeur Cha-
bot , de ce que l'Exercice de la Religion a été transféré à Lon^a , 6c le Sieur
LAtanné donné à ladite Eglife fans le Confentement dudit Sieur Chabot , eft
renvoie au Synode de la Province pour le terminer : & ce qui concerne la Sû-
reté de la Place à la prochaine Aflemblée Provinciale Mixte j 6c pour difpofer
D 5 ledit
^ XXI. SYNODE NATIONAL
Itdit Sieur Chabot à un bon Accord , quelques-uns de la Compagnie pafièi'onf
par Mtiffidan à leur retour.
X I I î.
Thilippe A farroule. mû^ de Realr/tont,ctudhnt en Théologie ^Montauù,'.ii,Miint
étc prcfentc poi' les Députés de la Province du Haut Languedoc pour demander
quelque Charité : La Compagnie lui a oélroié foixante Livres , qui lui feront
données ^x le Receveur General , à déduire fur les Deniers de ladite Province,
X I V.
Aiantcté reprefenté par les Députés du l'ivarea, que pluficurs des Eglifes
de leur Province envoiant deux Anciens à leur Synode , caufent de l'Inégalité
pour les Voix, & donnent Lieu à quelques Eglifes de fe plaindre pour de cer-
tains Faits : La Compgnic a laiflé la L.iberté au Synode Provincial du Vivarez.
de régler les Voix par le Nombre des Eglifes , quand il y aura des Contefta-
tions , fans que ce Règlement foit tiré à Confequence pour les autres Provin-
ces qui comptent tous les Suffrages des Députés aux Synodes.
X V.
Jean G»erm , fécond Régent au Colége de Die en Dauphiné , a requis d'être
rétabli au faint Minifbcre de l'Evangile , duquel il eft privé depuis trente ans ,
Ïour une Faute commife lors qu'il étoit à Genève : La Compagnie aiant oiii la
^eclure des Témoignages qui lui font rendus par les Eglifes du Daaphine', où
il a demeuré fort long-tcxus : L'Académie de Die Se ion Synode Provincial
ont refolu , conjointement, d'en écrire à Meflîeurs les Patteurs , Profeilèurs &
Anciens de l'Eglife de Genève , pour avoir leur Avis fur cela : 8c en cas que par
leur Réponfe & Jugement ils y confentcnt , ladite Province eft autorifée de le
rétablir par l'Autorité de cette Compagnie , fi elle juge , toutes chofcs étant-bien
pefées , que fon Miniftere puiflc être en Edification.
X V L
Les Députés du Berri aiant remontré que la Somme de 75*0. Livres rcftanrcs
des Deniers du Colege oétroié à Monfieur le Duc de Suilli , pour Boisbelle ,
ont été emploiées aux Réparations du Colege de Chafitllon , & à quelques Uia-
ges Pieux , & requérant qu'on les déchargeât de la Reftitution ordonnée par le
Synode National de Privas , attendu même la Neceflîté Se Pauvjcté de leur
Province : La Compagnie a intcriné leur Requête , en Confideration feule-
ment de la Pauvreté de ladite Province.
■ XVII.
Surceiqui'a été reprefenté de la grande Necefîîté 6c Famine, arrivée dans
l'Eglife du Aîas St. Puelles : La Compagnie a ordonné qu'on lèvera fur les
Deniers communs aux Eglifes , la Somme de neuf cens -Li^Tes , que le Sieur
DucAndal donnera aux Habitans de ladite Ville, outre ce qui leur en a déjà été
oélroié, le tout montant à douze cens Livres, Icfquelles feront diftribuées par
les Confuls & le Confiftoire, qui en retireront leur Acquit. On a auffi accor-
dé au Sieur jinb-riot , Pafteur , chargé d'une grande F.nmille, la Somme de
ti-ois cens Livres , dont on tiendra pareillement Cornptc au Sieur D/tcandal : Se
afin que la Dillnbution s'en taflé au Peuple avec Ordre Se Fidélité , le Sieur
Jput Ligtiiere , Sieur de Magnarie, Ancien Député des Eglifes de Melguel &
de
TENUATONNEINS. 51
de Lmel pour leur porter^ les Gole£tes defdites Villes , s'étant ti'ouvé id pour
remontrer ce qu'il avoir vu de leur Miicre, a été exhorte de tenir la Main à
cette Distribution , 6c il a promis qu'il aura foin qu'elle Ibit fliite équitable-
ment.
X V I I r.
Sur la Plainte faite par les Députés du Daufhhié , que le Sr. Scoffier n't
point fatisfait à ce qui avoit été ordonné au Synode de Privas , fur ce qu'il de-
vait à ladite Province : Il a été ordonné que la Somme de quatre-vints-dix Li-
vres feroit retenue fur la Province du Berri , dans laquelle ledit Sr. Scoffier fert,
& que le Sr. Ducandal la délivrera à ladite Province à^Dauphiné, fauf le Re-
cours de celle du Berri , fur ledit Sr. Scoffier.
XIX.
Les Députés de la Province du Dauphiné aiant remontré que le Sr. du farri^
aiant reçu dix Ecus de l'Eiglife de Chateau-DaHphin , ôc promis de la venir
fervir, ce qu'il n'a pas fait , ni reftitué ledit Argent: Le Synode àcsSevenes
eft chargé de lui enjoindre de fxtisfixire ladite EgUfe , Se de le cenfurer comme
il le mérite.
X X.
Bertrand Fauger , qui fe trouve dans le Rôle des Depofcs au Synode Na-
tional de St. Maixent , aiant été juftifié des Crimes qui lui avoient été ira»
pûtes , a été rétabli dans fon Minidere, par la Province du Dauphiné , de
laquelle les Députés aiant demandé qu'il fut raié duditRolc des Depafés; La-
Compagnie l'en a fait ôter félon leur Demande.
XXL
En Execution du Jugement de la Province de Normandie en Matière Pé-
cuniaire , attendu qu'il s'eft fait par Renvoi du Synode de Privas : La Com-
pagnie a ordonné que la Province de Bretiigne paiera les deux Tiers des Dé-
pens faits par la Province Danjou , pour le Sieur Triz,onis , Sc que lefdits
Fraix feront retenus entre les Mains du Sieur Dacand^il , far les Deniers de
ladite Province de Bretagne , fi fes Députés n'aiment mieux en convenir 8c y
fatisfaire.
X X I L
Sur la Plainte de la Haute Généralité de Normandie , de ce que les Fraix
Généraux de fa Province étoicnt partagés par égale Portion entre la Bafle
Généralité & la Haute , quoiqu'il y eut de l'Inégalité pour les Eglifes 6c
les Coloques : La Compagnie a ordonne qu'à l'avenir lefdits Fraix feront
divifés en cinq Parties , defquelles la Baflc Généralité en paiera trois, £c la
Haute les deux reliantes.
X X I I L
Sur la Plainte faite par le Synode de Plp de France , de ce que l'Egtife
de Paris ne fe conforme pas aux autres , pour ce qui concerne l'Adminiftra-
tion du Cinquième Denier des Pauvres : La Compagnie aiant oui le Sieur
Btgot , Se vu les Aétes du Synode de PI(le de France ,'qui loue ladite Eglife
de fon Adminiftration , t<. après avoir examiné fes Comptes , a juge que la-
dite Eglife doit eontinuer d'agir ea cela comme elle a fait par le pafie , à la
char-
52 XXI. SYNODE NATIONAL
charge qu'elle rendra Compte dudit Cinquième Denier , au Synode Pro-
vincial.
XXIV.
Le Diferent de l'Eglife d^Orleans avec fa Province , touchant CLiude Ver'
m , ^facobin Convertirez renvoie à la Province d'^wje» , pour en juger par
l'Autorité de cette Compagnie.
XXV.
Sur le renvoi fait à cette Compagnie par la Province du B.is Languedoc'^
touchant le Démembrement des Eglifes de la Safiide , Virât , Vagnar , 8c
JBefas , d'avec l'Eglifc de Barjac , pour être jointes à la Province du Viva^
rez. : La Compagnie aiant oiii les Députés des deux Provinces , & vu le
Jugement du Synode du Bas Langnedtc , adjuge lefdites Eglifes à la Provin-
ce du Vivarez, , en laillant le Choix à ceux du Quartier de Bejfas , de de-
meurer unis à PEelife de Bariac , ou de fuivre les autres.
XXVI.
Les Fraix du Voiage du Sr. Raffin qui eft venu à ce Synode , pour dé-
fendre l'Apel interjette au Nom du Coloque à' Albigeois, lui feront reftitués
par la Province du Haut Languedoc 8c de la Hante Cuienne , fur les Portions
dudit Coloque.
XXVII.
Le Diferent du Coloque à^ Albigeois, zvec le Synode dn Haut Languedoc ^
de la H/iute G/tienne , touchant la diftribution de leurs Portions , eft renvoie
au Synode de la Bajfe Guieme , pour en juger définitivement , par l'Atorité
de cette Compagnie.
X X y 1 1 1.
La Province du Bas Languedoc , aiant demande à cette Compagnie d'être
quitte des Sommes , dont elle fut trouvée redevable , par le Synode de Pri-
vas , attendu que Ferrier , auquel ils avoient leur Recours , a fait évoquer
fa Caufe au Confeil : Il a été refolu que l'Ordonnance de Privas ne fera
point changée ; mais que la Pourfuite des Requerans fera néanmoins fa-
vorifée en luftice , au Nom de la Généralité de ladite Province.
XXIX.
La Compagnie aprouvant les Ouvrages de Monfr. André Rivet , Pafteur
de l'Eglife de Thouars , 6c particulièrement les Ecrits qu'il a publiés con-
tre les Averfaires de la Vérité , l'en a remercié : & pour Recompenfe de fcs
Peines & Fraix ,elle lui a donné la Somme de fix cens Livres , lur les De-
niers communs de toutes les Eglifes.
XXX.
Sur la PropoGtion faite au Nom du Synode du /'o»(??o« , pour le Nouveau
Partage 8c la Multiplication des Coloques de ladite Province : La Com-
pagnie aiant oiii les Raifons déduites pour 6c contre , a ordonné que lefdits
Coloques demeureront au même Nombre, 6c en la même Forme qu'ils ont
été jufqu'ici.
XXXI.
Sur les Lettres de Monfr. Chabot ; demandant à cette Compagnie le Re-
tablif-
TENUATONNEINS. 33
tabliflement de l'Exercice de la Religion à Muffidan : La Compagnie a or-
donné que les Srs. d'En^lade le Père , 6c Hefperien , Pafteur à S te. Foi, vi-
fiteront ladite Eglife , prêcheront à Mujfidan , & difpoferont les Parties à
la Reconciliation , en attendant le Jugement du Synode Provincial , auquel
ce Diferent eft renvoie.
XXXII.
La Province du Bas Languedoc , eft exhortée d'avoir égard à l'Incommo-
dité de l'Eglife d^ Aigue-mortes , 6c de la foulager d'une Portion furnumerai-
re ,qui fera jointe à la Somme totale de ce qui lui eft adjugé dans la Diftri-
bution Générale.
XXXIII.
La Province du Bas Languedoc , eft exhortée de donner à Monfr. Andri
Charnferan , Fils du Sr. Chamforan , Pafteur de l'Eglile du Po^ffin , la pre-
mière Place de Propofant qui le trouvera vaquante.
XXXIV.
Les Députés de ce Synode font chargés, à leur Retour dans leurs Provin-
ces d'y recommander la continuation de la Charité , envers les Pauvres Ré-
fugiés du Marquifat de Salaces, du grand Nombre defquels la Neceffité con-
tinue.
XXXV.
La Compagnie a ordonné que la Portion du Sr. du Moulin , Pafteur de
PEglife é''Orleans , fera quitte 6c déchargée de tous les Fraix de la Province,
& délivrée franche.
DES ACADEMIES ETCOLEGES.
Article I.
LE Sr. foli , l'un des Pafteurs de l'Eglife de Montauban , aiant reprefen-
té à la Compagnie, que s'étant exercé depuis quelques Mois à enfeigner
la L^angue Hebraique , il defire de continuer , pour le bien de l'Académie ,
6c le Soulagement du Sr. Tenans , requérant qu'on lui donne les cent Livres
reftantes des quatre cens oétroiées au Profelîéur en Langue Sainte , attendu
que ledit Sx. Tenans n'en tire que 300. La Compagnie a oélroié audit Sr. "Jo-
li , 6c au Confeil Accademique , qui s'eft joint à ft Requête , ce qu'ils ont
demandé; exhortant ledit Sr. Joli à s'acquiter dignement de fa Charge, com-
me il a promis.
II.
Le Sr. Elle Alba , Maire de Bergerac , aiant fatisfait de la part de la Com-
munauté dudit Lieu , à ce qui lui avoit été propofé par le Synode , 6c ap-
porté un Aéle de la Maifon de Ville du douzième de ce Mois . par lequel la
Jurade aflèmblée lui donne plein Pouvoir , de déclarer que dans la Defigna-
tion du Paiementde la Somme de quinze cens Livres, fur les Sommes oétroiées
Tome IL ' E par
34 XXI. SYNODE NATIONAL
par Majeflé , aux Eglifes de ce Roiaume , ceux de Bergerac fe départent du
Brevet concernant la Defignation dudit Paiement , & le remettent au bon
Jugement & aux Saintes Refolutions de Ce Synode , lequel ils fupplient de
leur accorder ladite Somme , pour l'Entretien de leur Colege : La Compa-
gnie loiiant leur Soumiffion à l'Ordre de l'Eglilè , & en Confideration d'i-
celle , & de l'Importance de leur dit Colege , leur a accordé la Somme de
douze cens Livres , en y comprenant les quatre cens » qui leur avoient été
ci-devant oftroiées : laquelle Somme leur fera paiée par les Voies ordinaires
fur les Deniers Ecclefiaftiques , 8c elle leur a donné Main levée , pour retirer
les Portions de leurs Palleurs , arrêtées entre les mains des Receveurs de la
Province de la Bajfe Gmeme , leur recommandant j en Charité , le Sr. Co«-
fiantin , l'un des Rceens de leur Colege.
I I r.
Le Sr. Joli, l'un des Pafteurs de l'Eglife de Millau, Député du Coloquç
du Rovergne , demandant le Fonds neceflaire pour drefler une Ecole audit
Millr.H , & une Eglife à Ejfenes ; Il lui a été déclaré qu'on ne peut pas
drefler de nouveaux Coleges prefentement , & que l'Eglife d'Ejfenes au-
ra fa Portion , quand elle fera pourvue d'un Pafteur qui la fervira ac-
tuellement.
I V.
Sur les Remontrances de l'Académie de Montardan , tendantes à ce qu'on
lui cède le Refte de la Somme dont elle s'eft trouvée redevable par le
Compte rendu à Privas : La Compagnie n'a pas jugé qu'on dût rien chan-
ger en ce qui fut arrêté audit Synode de Privas.
V.
Le Sr. Gigord , Pafteur £c Profefleur de l'Eglife Se Académie de Momptl-
lier , reprefentant à cette Compagnie que les Sommes qu'il a reçues , 6c qui
n'ont pas été allouées dans les Comptes rendus au Synode National tenu à
Privas, ont été raiées , parce qu'il n'y fût point entendu , 8c faifant main-te-
nant voir par Aétes ix Atteftations qu'il a fervi les trois Quartiers des années
1598. 1599. & 1600. contre ce qui avoit été prefuppofé : La Compagnie
lui a alloué les Gages qu'il a reçus pour ledit tems , montant à dix -neuf
cens vint 8c cinq Livres : Et quand aux autres Sommes des années fuivan-
tes , raiées par ledit Synode , revenant à la Somme de dix-huit cens cinquan-
te Livres , La Compagnie reconnoiflant fcs Travaux pafles , 6c les Grâces
que Dieu lui a conférées , avec une bonne Volonté de continuer fon Servi-
ce pour l'Eglife de Dieu , l'a gratuitement déchargé de la Rcltitution de
ladite Somme , laquelle lui a été donnée d'un confcntement commun, après
que les Députés du Bas Langnedoc Sc des Sevenes furent fortis , par Délibé-
ration de la Compagnie.
V L
Sur la Dificulté propofée par ceux qui ont été nommés pour recevoir les-
Comptes des Académies & des Coleges , en ce que quelques Provinces ont
partagé les Deniers donnés pour lefdits Coleges en divers Lieux , ne trou-
vant pas que le Décret du Synode de Privas y fut contraire : La Compa-
gnie
TENUATONNEINS. 55
<ïnie a ordonné que les Provinces qui le peuvent commodément , uniront ces
Deniers pour un feul Colege : laiflant à celles qui ne peuvent pas faire au-
trement la Liberté de les partager, mais en deux feulement , Se en y ajoutant
du leur tout ce qui leur fera poflible, pour les rendre tels qu'ils puiflent por-
ter à bon Droit , le Nom de Colcges.
VIL
Sur les Demandes 6c Propofitions de l'Académie de Montanbm , faites
par le Sieur Charnier ; La Compagnie a ordonné qu'elle tirera la Somme de
trois cens mille 6c cent Livres j franches des quatre Deniers par Livre dûs
au Sv.àcrttfouz.e;m7{\s la Compagnie n'a pas pu accorder ce qui étoit deman-
dé pour l'Augmentation des Gages des Regens , au Paiement defquels la
Communauté de Mo»taul>^n,c{ï obligée, par le Synode àcS.iim Maixent, fous
Peine de perdre le Droit Académique : Et quant aux Termes du Paiement qui
fefait en trois fois, cela dépendant du Règlement fait pour toutes lesEgliles,
avec le Receveur gênerai , ne peut pas être changé , attendu que c'eft le
Terme de PEcheance de tous les Deniers Ecclefiaftiques. Pour ce qui eft
de la Vérification des Comptes , il n'eft pas neceffaire qu'aucun Receveur
vienne la faire lui même dans les Synodes, parce que les Députés de chaque
Province peuvent & doivent apporter leurs Quittances , & s'en charger pour
leur en rendre Compte.
V I I L
Les Députés du Daiiphiné , aiant demande quelque Somme qui leur foit
paiée annuellement pour PAcademie de D:e en Dauphtné : La Compagnie,
outre les Mille Ecus , une fois paies , qui leur ont été accordés par le Syno-
de de Privas , leur a oftroié quatre cents Livres de Rente annuelle , pour
aider à l'Entretien d'un Profefléur , 6c décharger en cela les Eglifes de ladi-
te Province.
I X.
Outre la Somme accordée à l'Académie de Saumtir par le Synode de Saint
Maixent , & continuée par celui de Privas : La Compagnie lui a encore
donné fix cents Livres par Année , pour rendre fon Colege plus accompli ,
& le fournir de tous les Regens & Profeflcurs neceflaires : de laquelle Som-
me , la Province à^^njou rendra Compte , comme du refte, au prochain Sy-
node National : Se ladite Province ell exhortée d'établir pour fa Recepte, quel-
qu'un qui la puiflê faire gratuitemennt , ou avec moins de Fraix que deux
Liards par Livre.
X.
Le Sr. d^Englade , Pafteur de PEglife de Pomport , faifant Plainte à cet-
te Compagnie de ce que la Province du Bas Languedoc , lui doit encore fes
Gages de quelques années, pendant lefquelles il a enfcignéla Langue Hébraï-
que à Nimes : Il a été refolu que les Députés de ladite Province régleront
leurs Comptes avec lui , au Synode du Hatn Langneàuc & de la Haute Guien-
ne , pour le paier , s'il fe trouve qu'ils lui foient redevables, depuis qu'il a
commencé d'exercer ladite Charge de Profefléur en Hébreu , à favoir depuis
\\\n 1605.
E % XLLa
36 XXL SYNODE NATIONAL
X I.
La Demande de l'Eglife de Vieille-vigne , pour avoir une Ecole dans fâ
Dépendance , eit renvoiée à la Province de Bretagne.
X I r.
Les Pafteurs du Coloque de Gex , ont fait reprefenter par les Députés de
la Province de Bourgogne , qu'au préjudice de l'Ordonnance du Synode te-
nu à Gex, au mois de Mai 1615. par laquelle ledit Synodeavoit ordonné que
la Ville de Gex prendroit pour l'Entretien du Colege de ladite Ville , foixan-
te Livres fur les Sommes affignées aux Pafteurs dudit Coloque , lefquels y
avoient volontairement acquicfcé : ceux de ladite Ville fe font pourvus au
Confeil , duquel ils ont obtenu, par un Arêt, deux cens cinquante Livres,
fur Icfdites Sommes , ce qui caufe un notable Préjudice aux Pafteurs dudit
Coloque : La Compagnie a jugé ladite Ville grandement cenfurable , de ce
qu'elle s'eft pourvue par une telle Voie , contre les Reglemens de l'Union
de nos Eglifes ; c'eft pourquoi il lui eft enjoint de ne chercher aucun autre
Moien d'établir fon Colege que celui qui dépend defdits Reglemens , aiant
Recours à la Province de Bourgogne , dont cette Compagnie ratifie l'Ordon-
nance , concernant les foixante Livres , qu'elle a adjugées audit Colege: Et
en cas que ladite Ville n'obeïflè pas à ce Décret , on procédera contr'elle ,
par toutes les Cenfures Ecclefîaftiques.
X I I L
Les Reglemens faits pour les Académies aiant été lus devant cette Com-
pagnie , ont été aprouvés , 8c les Synodes Provinciaux , les Coloques ,
les Confiftoires & les Confeils Académiques , font exhortés de prendre
foigneufement garde qu'on n'y contrevienne point , & qu'ils foicnt bien
oblcrvcs.
ADDITIONS FAITES AUX ACTES PRECEDENT
Et premièrement
AUX A FELLATION S.
Article I.
L'Apel du Confiftoire de Mornac , de l'Ordonnance du Synode de Xam-
tonge , par laquelle il étoit ordonné que l'Eglife dudit Lieu paieroit au
Sr. le Co^r Pafteur, les Arrérages qu'elle lui doit, eft mal fondée c'eft pour-
quoi ladite Sentence a été confirmée par cette Compagnie , laquelle enjoint
à ladite Eglife de le paicr , fous Peine d'être privée du Miniltcre , par le
prochain Coloque , ou Synode Provincial , par l'Autorité de cette mê-
me Aflcmblée , fuivant la Déclaration Comminatoire dudit Coloque.
IL Sur
TENUATONNEINS. 57
I I.
Sur PApel du Sr. Sttffren , de la Sufpenfion de fon Miniftere faite par le
Coloque du Lionnois , à laquelle , quoi qu'il eût acquiefcé , il pretendoit y
avoir été porté pnr Crainte : La Compagnie aiant oui les Députés dudit Co-
loque, & les Railbns contenues dans l'Ecrit dudit Sr. Suffren , a trouvé que
ledit Coloque a mal jugé fur tous les Points de fon Jugement ■■, c'cft pour-
quoi elle ordonne que ledit Sr.SHJfren fera pourvu d'une Eglife au plutôt par
la Province ilviBas Languedoc , ou autre voifine \ Sc que cependant une Por-
tion des Deniers attribués aux Palleurs , fera retenue entre les mains du Sr.
Bticandal , pour lui être paiéc ; à la Charge que lorfqu'il fera pourvii d'une
Eglife , ladite Portion fera mile fur l'Etat de la Province dans laquelle
il refidera.
ADDITIONS
AUX MA^TIERES PARTICULIERES.
A n T I c L E r.
LEs Lettres du Roi de la Grande BretagKe , reçues à l'Ouverture de cette
Allcmblée , 6c celles de l'Eglife de Gev.cve , aiant été relues -, comme aufli
celles qui onr été rendues enfuite , de la Part de Monfeigneur PEktieur Palatin
& de Monfieur le Maréchal de Bonillon , écrites à cette Compagnie , de même
que celles du Sr. du Monlm £c du Sr. TiUnus , du Diferent defquels- elles par--
loient : L<a Compagnie a député quelques Pafteurs , pour voir l'Inventaire en-
voie par ledit Sr. Tilenus , Sc la Confeflîon dudit Sr. du Moulin , touchant les
Efets de l'Union Hypoftatique , lefqueU Députés ont foit Rapport , que ledit
Inventaire contient quelques Termes & Façons de parler rudes Se impropres at-
tribuées audit Sr. du Monlm , comme extraites des Aéles de la Conférence te-
nue à Paris , defquelles on n'a pu juger fans avoir l'Original , ou la Copie def-
dits Aétcs bien Colationnée. Et quant à la Confcffion dudit Sieur du Aionlin ,
envolée à cette Compagnie , elle a été trouvée Orthodoxe en iii SublVance , 6c
éloignée de tout Soupçon d'Eut^chianiÇme , de Nejtorianifme , Samofatenifme
8c VbiqHitifine. Sur quoi pour parvenir à une entière Extinction de ce Dife-
rent , 8c à une fiinte Reconciliation dcfditcs Parties , la Compagnie a ordonné
que tous les Exemplaires imprimés du Livre du Sr. Ttlenus , t<. de fon Inven-
tau-e Manufcrit, comme auffi les Ecrits Latins 8c François dudit Sr. du Moulin,.
qui concernent cette Queftion , feront envoies à SuMmur , 8c mis entre les mains-
de Monfieur du Plejfis Marly , pour abolir la Mémoire de cette Dil'pute. Et on-
exhorte de la part de cette Compagnie , les Srs. du Moulm ôc Tilenus , de fe
trouver à jour nommé au même Lieu de Sanmur , on l'on pourra faire venir
quelques Payeurs du Voifmage avec ceux de ladite Eglilc , 8c les Profefléurs
de ladite Académie , lefquels , avec ledit Sieur du Plejps , tâclicront da faire
E 5 eoa»-
38 XXI. SYNODENATIONAL
convenir lefditcs Parties dans une bonne Union de Dodrine , êc de les porter à
un faint Oubli de toutes les chofes qui fe font pafTées entr'eux. Et cependant
ledit Sr. du Moulin eft exhorté de la part de ce Synode , de continuer lès Tra-
vaux dans Ion Eglife , avec le même courage que par le pafle , fe confolant par
l'Aprobation Se le Témoignage qui lui a été , & ell encore rendu , de l'Orto-
doxie de fi Foi & de la Doctrine. Et les fufdits Moiens de Pacification feront
reprefentcs au Roi de la Grande Bretagne , à Monfeigneur l^EleUettr Palatin ,
& à Moniieur le Di^c de Bouillon , dans la Reponfe a leurs Lettres, avec Priè-
res à Sa Majefie de la Grande Bretagne , à fon ^Itefe Palatine , & audit Sei-
gneur Maréchal , d'obliger le Sr, Tilenus , par leur Autorité , à cette Entre-
vue , & de commander que les fufdits Imprimés & Manufcrits , qui auront
été envoies hors de ce Roiaume , foient ramaflés 6c fuprimés. Ce que deflus
fera aufli mis dans la Reponfe qu'on fera à l'Eglife de Genève.
Le Sieur Home , ci-devant Paftcur de l'Eghfe de Duras , aiant trouvé , à
fon retour d^Ecofe & di'yingleterre , ladke Eglife poun'ûe d'un autre Pafteur,
Se la Province ne lui aiant point donné d'autre Eglife , cette Compagnie l'a
déclaré Libre pour exercer les Fondions de fon Mmiftercdans la même Pro-
vince ovi il étoit , ou dans les autres Eglifes de ce Roiaume , oii Dieu l'apellera
par les Moiens ordinaires d'une légitime Vocation.
ADDITIONS
AUX MATIERES GENERALES.
A R T I C L E I.
ALint été reprefenté que plufieurs Perfonnes très Notables , dedans &
dehors ce Roiaume , cherchent des Moiens, par lefquels toutes les Egli-
glifes Ortodoxes de France à"" Angleterre , à'u4llemjgne , des Pais Bas, deSuif-
fe, de Genève & autres , puiflènt Commodément , 8c en toute Siàreté, faire
tenir une Aflèmblée Générale de tous les Députés qui y feroient envoies de
leur Part , pour établir une parfaite Uniformité de Doétrine 6c une forte
Union entre elles , ce qui peut d'autant mieux réuffir que le^o^delaGr^K-
de Bretagne s'y trouve difpofé ; Il a été refolu que ceux qui y travaillent en
feront remerciés de la Part de cette Compagnie , 6c priés de continuer ; £c
que cependant toutes les Provinces communiqueront ce Deflein à ceux qui
font Capables de faire réuffir de telles Chofes, afin qu'ils préparent cette Ma-
tière pour l'examiner de plus près , tous enfemble , avec ceux qui feront
Députés au prochain Synode National.
Parce que la pcrnicieufe Doftrine des Jefuites contre la Vie , les Etats 8c
l'Autorité des Souverains , fe publie tous les jours plus impudemment , par
les
TENUATONNEINS. 35
les Principaux de' cette Sefte , Smrez. aiant depuis quelques Mois renché-
ri fur fcs Compagnons dans l'Ecrit qu'il a nouvellement mis au jour : La
Compagnie deteftant cette abominable Doftrine avec les Auteurs , exhorte
tous les Fidèles de l'avoir en Horreur & Exécration , 8c tous ceux qui ont
Charge d'cnfcigner, à la combattre fortement, pour maintenir conjointement
avec le Droit de Dieu celui des Souveraines Puiflknces qu'il a établies.
III.
Les Sieurs Bigot 8c de la Comhe , aiant reprefenté à h Ccwapagnie qu'ils
ont reçu pour leurs Salaires de la Commiffion qui leur fût donnée au Syno-
de de Privas, de laquelle ils ont été déchargés par celui-ci ,k Somme de Mil-
le Ecus : Ladite Somme a été allouée , Se lefdits Sr. Bigot 6c la Comèe , en
font demeurés contens.
ADDITIONS
AUXMATIERES PARTICULIERES,
Article I.
LA Compagnie aiant fait la Lcéture des Lettres d'yichilles Bollioud , conte-
nant les Raifons pour lefquelles il prétend que le Confiftoire de PEglife
de Lion ne le doit pas contraindre à retirer foii Fils du Colege des Jefuites,
les a jugées nulles ; & enjoint audit Confiftoire d'emploier toute la Ri-
gueur de la Difcipline contre lui & contre ceux qui feront la même Chofe.
Sur les Lettres de l'Eglife de Metx,, du 15'. de Mai, rendues à cette
Compagnie le fécond de Juin , par lefquelles elle lui demande un des
Pafteurs de ce Roiaume , qui fera jugé propre pour fon Edification , ôc
fpecialement le Sieur Chevillette , Mmiftre de Fitri , ou le Sieur de la
Cloche , Pafteur de l'Eglife de Loijî , tous deux de la Province de l'fjle
de France : La Compagnie a renvoie à ladite Province la Demande de la-
dite Eglife de Metz. , afin que les Raifons étant examinées au prochain
Synode de ladite Province , on y déclare ce qui pourra être accordé à
ladite Eglilê de Metz..
(g^
COMPTE
40 XXI. SYNODE NATIONAL
COMPTE
DES ACADEMIES ET DES COLEGES,
Avec la Vijlribution des Deniers de VOEtroi de Sa Majejie , tant pour
les EgUfes , que four lefdites Académies ér Coleges.
L
Article I.
Es Comptes {de l'Académie de Montauban , pour les Deniers qui lui
avoient été oftroiés par le Synode de Privés , pour les années i6iz. &
1615. , aiant été prelentés par le Sieur Charnier & le Sieur feaii Bardon , ont
été vus & examinés , après quoi il a été refolu qu'on y allouera aux Comp-
tables la Somme contenue dans la Reccpte fiiitc pendant les deux fufdites
années, fans aucune Confequence pour l'avenir , &: fans aprouvcr la Depen-
fe faite par ladite Académie, qui furpafle l'Etat dreflc au Synode de Privas',
Les Pièces Juftificatives defdits Comptes font demeurées entre les mains du-
dit Bardot! , avec la Copie dudit Compte , duement Signée , l'Original du-
quel a été donné aux Députés de Xaimonge ,-ço\JiX le mettre dans les Archives
de la Rochelle.
I I.
Les Comptes des Académies de Montpellier & de Nimes , pour les Deniers
qui leur avoient été oétroiés par le Synode de Privas , pour les années i6iz.
& K^ig- aiant été perfentés par le Sieur Banfillon, ont été vus & examinés :
Se on a refoki que d'autant que les Gages pour un Profefleur en Théologie
à Montpellier font paies pour fix Mois de la prefente année 1614. & ceux
du Profefleur en Hébreu à Nimes , jufqu'au premier de Mai dernier ; le
fufdit Compte , ou bien la Copie qui en a été rcmifc, dùement lignée, en-
tre les mains dudit BunfilUn , fera portée au prochain Synode National , par
les Députés du Bas Languedoc , comme auffi les Comptes du Coiege de Be-
i.iers , pour y être examinés , & enfuite portés au Synode du Haut Langue-
doc, qui les prcicntcra au Synode National : à defmt de quoi les Deniers du-
dit Coiege feront rendus a qui de Droit. Le tout fans Confequence , ni
Aprobation de laDepenfe faite par ladite Académie , furpaflànt l'Etat drefl'é
audit Synode de Privas : Et les Pièces Juftificatives d'J fufdit Compte font
demeurées entre les mains dudit Banfillon : Et pour ce qui ell des quatre cens
foixante & fix Livres , deux fols , huit deniers , qui font reliées entre les
mains de Gabriel Burgues , Receveur du Bas Languedoc , il en fera tenu Comp-
te par lefdites Académies.
I I L
Le Compte de l'Académie de Samntir , pour les Deniers des années 1612.
£c 1615. , examinée , clos 8c arrêté , par le Synode Provincial d'Anjou, de
Touraine Se du Maine , alîcmblé à Saumnr , le y. d'Avril i6i4- a été pre-
icnté à cette Compagnie , avec les Pièces Juftificatives , Sc calculé par les
Com-
T E N U A T O N N E I N s. 41
Commiflaires députés pour le vcrifier , lefquels ont rapporté que ladite Aca-
tlemie a paie tous les Gages des Profcfl'curs , des Regens 8c Oficiers de la-
dite Académie jufqu'au premier d'Avril dernier , & de plus ceux des deux
Profefîeurs en Théologie , d'un Profcfleur en Philofophie , du Principal ,
du quatrième Régent ôc du Portier , jufqu'au premier jour de Juillet pro-
chain , & qu'elle efl: demeurée Rcliquataire , par la Clôture dudit Comp-
te , de la Somme de mille foixante & deux Livres , huit deniers , dont elle
tiendra Compte : Et les Pièces Juftificatives , avec l'Original dudit Comp-
te, aprouvées en toutes leurs Parties , par cette Compagnie , ont été laif-
fées par le Sr. Bouchereau , rendant Compte pour ladite Académie, entre les
mains des Députés de la Province de Xnintange , pour être portées aux Ar-
chives de la Rochelle.
IV.
Les Académies du Haut & Bas Languedoc , prefenteront à l'avenir leurs
Comptes aux Synodes de leurs Provinces , pour y être examinés , £c enfuitc
aportcs au Synode National , par les Députes de ladite Province.
Le Compte de la Province de Bretagne, des Deniers des années 1 60% . 1 609.
1610 & 1 61 1 ■ pour fon Colege , aiant été vu , examiné , & arrêté au Synode
d'Anjou , le 1 4. de Mai , 1 6 1 5. & la Somme de douze cens Livres mife en Re-
cepte pour lefdites quatre années , paiées au Colege de Blain & de Fitré , a été
aprouvé : & pour ce qui eft du Compte que ladite Province doit rendre , des
années 1612,. cC 1615. n'aiant pas été prefenté par les Députés de ladite Breta-
gne : La Compagnie a ordonné que ladite Province aportera au Synode de la
Province d' /îtrjou lefdits Comptes, Se de là au Synode National prochain , à
défaut de quoi elle fera privée à l'avenir de tous les Emolumens des Deniers dont
il s'agit.
VI.
Le Compte de la Province de Pljle de France , pour le Colege de Clermont,
des années 1607. 1608. 1609. 1610. 1611. i6iz. 1615- aiant été vu, clos.
& arrêté , au Synode du Berri , le 7. de Mars i 614. fuivant ce qui en avoit été
ordonné par le Synode de l'rivas , & les foixante une Livres, cinq fols, qui man-
quoient pour faire la Clôture dudit Compte , ont été trouvées depuis par le
nouveau calail dudit Compte , vérifié par le Synode de ladite Province , fui-
vant le Renvoi de celui du Berrt , fait le 15. de Mars dernier ; c'eft pourquoi
ledit Compte a été aprouvé.
VII.
Le Compte du Colege du Berri , établi à Chkfiillon fur Loin, des an-
nées 1612. 6c 1613 a été aprouvé pour les huit cents Livres données au-
dit Colege.
VI II.
Le Compte du Colege du Poitou établi à Niort , aiant été vu , clos Sc ar-
rêté, au Sy noàs. àe. Xatntonge , le 9. d'Avril 1614. a été aprouvé, fans con-
fequencc pour l'avenir.
^eme IL F IX. Le
42 XXI. SYNODE NATIONAL
IX.
Le Compte des Cokges de la Province de Bortr^o£»e , pour les Denicri
des années i6iz. 6c 1613. a été vu, calculé, examiné 6c aprouvé.
La Province de Normandie , ainnt reprefcnté qu'à caufe de la Perte de
quelque Quittance des Rcgcns de leurs Colcges , qui étoient morts , elle
ne pouvoic pas avoir d'autres Pièces juftitîcatives du Compte qu'elle doit ren-
dre , que l'Atcftation qu'en a donné le Synode de fa Province dansl*Article
qu'elle produit avec fes Mémoires : La Compagnie l'excufant pour le pafle,
a enjoint à ladite Province de Normandie , 6c à toutes ics autres , de ren-
dre déformais leurs Comptes au Synode Provincial , bien vérifiés , par Ac-
quits , 6c de faire aporter au Synode National , ks Pièces Juftificatives def-
dits Comptes.
% l.
Le Compte du Colege du Vivurex. , a été vu , caîailé, & aprouvé.
Le Compte du Colege de la Province des Sevenes , aiant été examiné pap
bdite Province , au mois d'Avril dernier , a été aprouvé par le prefent Sy-
node.
X ï I I.
La Province de Praver.ce , n'aiant pas rendu Compte des Deniers o£troics
à fon Colege , fuivant la Forme prefcrite , ni établi des Ecoles , félon les
Rcglcmens des Synodes precedens , eft excrfée pour le pafle ; mais il lui
eft enjoint pour l'avenir de drefl'er deux Colegcs , 6c d*aporter des Acquit»
vallables au prochain Synode National , fous Peine d'être privée de fon dit
Colege.
X I ^.
La Province de X<a/«fe»^f, n^aiant pas aportc le Compte de fon Colege, il
lui eft enjoint de le porter au prochain Synode de la Province du /'o/ffo/*, qui
l'examinera ÔC en fera le Raport au prochain Synodt National.
ETAT DES COMPTES DU Sr. DU CANDAL
Commis à la Recepte à- Vtjîribtition des 'Dinms e^reks par le Roi »
aux EgUfes Reformées de France , pour l'Entretien de
leurs Pafienrs,
Article!.
LEs CoramiUaJres Depiités. par le Synode Naïional tem.i dans h Vilîe de
Tanneini , au mtais de Miii 1614. êc nommés par chaque Pro^'i'nce,pouT
vérifier les Comptes du Sr. D^^candat, èc faire le Département defdits De-
niers, ont raponé audit Synode qu'en proccuint à l'Examen dcfdus Comp-
•ees>
•TENU A T O N N E I N S. 4^
'!:cs , ils ont reconnu, par l'Etat du Synode National de Privas , que ledit
Sieur i:)«r4W<»/ eft demeuré Reliquataire , pour les années 16^14. 1605. 6c
1606. de la Somme de deux mille, deux cens, quatre vints fept Livres, dix
fols , rejettée fur l'Etat des Garnifons : Et encore de la Somme de iijtc.
Liv. 8. f. !• d. due par les Receveurs àt Poitiers^ de Z-/»?©^;^^ : Icfditcs deux
Sommes faifant celle de 2,4861. Liv. 17. f r. d. dont il ctoit prié d'achever
la Rcccpte y Et pour donner des Preuves de fa Diligence , il a fait prefen-
ter par Snlpice Cuper , fon Commis , un Etat , comprenant les Reftcs def-
dites années, &de celle de 1 607. fuivant l'Arrêté du Synode de 5r.y^/rf^A.•f«/■,
par lequel il aparoit que ledit Sr. Ducandal a reçu la Somme de 248 6z. Li-
vres , 18. f. & la Somme de 4139. Liv. y. f reliante des années 1609. 6c
1610. dont il palle en Depenfe la Somme de 1500. Liv. paiée par Ordon-
nance du Synode de Privas , favoir, au Sr. Fignier, 5-00, Liv; au Sr.Senis,
500. Liv; au Sr. Thomfin , 500. Liv; au Sr. Cuper , Commis duSr. D«c.«k-
dal , zoo. Liv. Et pour fes Droits avec la Depcnfc commune des Comptes
qu'il a refidus pour içfdits Relies , p.n-Jevnnt MeiTicurs Içs Comminaires ,
établis par le Jiot , pour la Vérification defdits Comptes, il donne en Repri-
prifes la Somme de 2669. Liv. en deux Articles , favoir 10500. Liv. 1 6. f.
qui n'ont point été paices aux Receveurs de Puiiiers & de Limoges , £c pour
le Recouvrement de laquelle on fera un Article que les Députés prefcntcront
à l'Aflémblée Générale , afin d'en demander conjointement la Reafilgnation
par la Solicitation de Meflîeurs les Députés Généraux : comme auifi de la
îiommc de gjo Liv. 15. f qu'il n'a pii retirer des Garnifons , ce qui fera
auHi remontré à ladite Aflémblée : toutes ces Reprifes avec ladite Depenfe
faiJant la Somme de 2Zi 19. Liv. 9. f. laquelle étant déduite de la Somme
de 24862. Liv. 17. L 9. d. il doit de Relte la Somme de 2755. L'v. 8. f.
9- d. ôc celle de 97. Liv. 6. f. 4. d. qui n'a pas été comprife dans le Départe-
ment fait au Synode de Privas , pour lefJits Reftes qui font en tout iSjo-
Liv. If. f 2. d. iur laquelle Somme, outre les 150. Liv, mifcs au Comprc
de la Depenfe ci deflus , il demande qu'on lui rerabourfe ce qu'il a fourni &
debourfé l'année 1614- pour faire toutes les Solicitatiops ficles Pourfuiics nc-
ceflàires, pour le Recouvrement defdits Reliquats, comme il paroit dans les
Pièces Juftihcatives qu'il a prefentées à cette Compagnie, & fuivant leReii-
voi defdits Sieurs Commillaires.
I î. ^
,Ik ont gnlîî fçprçfenté qu'ils avoient vérifié les Paiemens fiits , de la Som-
me de 4'^66. Liv. 17. f. provenante defdits Reftes , fuivant le Département
duuit Synode de Privas : comme aufli les Paiemens de la Somme de 45:70.
Liv. ij. f fuivant ledit Département du même Synode, pour les Relies des
années \6oy. gç 1608. par le Certificat dudit Sr. de Rortvrai , Dcpucé Gé-
néral qui a vu les Acquits defdits Paiemens.
U L
. On leur a pareillement fait voir un autre Certificat dudit S. de R^xvrai ,
des Acquits qui lui ont été prefcmés pour la fomme de 249 j5'. Liv. 19. f 1 1.
d, mifè en Relêrvç par ledit S) nodc de l'riyas , & moiennant ce qu<: deflus
kdite Referve n'a plus Lieu. F z Lei".
4+ XXI. SYNODE NATIONAL
I V. ^
Lefdits Commifiaircs ont aufîl vû,examiné& calculé le Compte qui leur a été
prefenté par Salpice Cttper Commis dudit Si". Ducandal, pour le dernier Quartier
de l'année 1611., pour l'année entière de i6iz. 6c pour les trois premiers
Quartiers de l'année 1615. dont la Recepte monte, à 3 48 750 Liv. à fa voir pour
le Quartier de i6r2. 33750. Liv. pour i6ix. 180000. Livres , pour les trois
Quartiers de 161 3. 1 3500. Liv. Et la Depenfede 338937. Liv. 3. f. i. d. à
favoir pour le dernier QLiartier de 1611. 3375'o. Livres. Pour l'année i6iz,
1 74295. Liv. 1 . f y. d. Et pour les trois Quartiers de l'An 1613. 1 5-0882,
Liv. 8. d. dont il en faut déduire fur cinq Articles de l'année i6iz. la Somme
de 593 1 . Liv. II. f. 9. d. faute d'avoir produit la Quittance qu'il fera voir aux
Sieurs Députés Généraux , & en produn-a leur Certificat , pour fe faire alloùep
ladite Somme déduite : Refte qu'il doit pour l'année 1612. & pour les 3.
Quanieis de 1603. ^^ Somme de 9812. Liv. 16. f 11. d. lequel Débit , pro-
vient des ]')cniers qu'il a retenus entre fes mains , fur les Provinces du Haut &
£as Languedoc , & des Sevenes, pour ladite année 1 612. Et les 3. Quartiers de
1613. dont il a paie maintenant , félon l'Ordonnance dudit Synode de Privas^ à
PAcademie de Die, 3000. Liv. au Sieur Charnier, 2000. Liv. au Sieur Perrin^
300. Liv. Refte de net 4512. Liv. 16. f. 2. d-
Outre laquelle Somme de 4512. Liv. 16 f ii.d. dûë pour ladite année
1612. & les 3 . Quartiers de l'An , 1613. ledit Sr. Dncandal eft demeuré Reli»
quataire pour lefdits Reftes defdites années 1604. 1605. & j6o6. de la Som-
de 2839. Liv. 13. f 3. d. en y comprenant la Somme de 97. Liv. 17. 4. d.
qui n'avoit pas été mile dans le Département de Privas , comme il a été dit ci-
dcfllis : de laquelle Somme on a déduit le Sol par Livre qui monte 141 . Liv,
■19. f. & le reftant qui fait 2697. Livres , 14. f a été départi de la Manière fui-
vante.
V L
Dijlribution àt la Somme de 2697. Livres , 14,. fols, pour les-
Provinces fmvantes.
Baiî'e Guiennc , . . , .
Haut Languedoc,
Sevenes, . ...
Bas Languedoc , ....
Vivarez , ....
Dauphiné, ....
Bourgogne , . . . .
lile de France , . . ,
Normandie,
Provence : . . ,
Bretagne, ...
AnjoiT, , . . .
299. Liv.
I r . f. 0. d.
303. Liv.
0. {. 0. d.
198. Liv.
8. f. 0. d.
194. Liv.
9. f. 0. d.
134. Liv.
15. f 0. d.
314. Liv.
8. f. 0. d.
119. Liv.
16. f 0. d.
287. Liv.
15. f. 0. d.
190. Liv.
18. f. 0. d.
78. Liv.
14. f. 5. d.
74. Liv.
18. f. 0. d.
105; Liv.
9. f. 0. d.
Poie-
50OO.
Liv.
o.
f.
2OO0.
Liv.
o.
f.
300.
Liv.
o.
f.
3775.
3S9-
Liv.
o.
f.
Liv.
6.
f.
f7-
Liv.
,^^-
f.
T E N U A T O N N E I N S. 4c
Poiftou, . ^ • .187. Liv. o. f. o. d-
Xaintonge, .... 265-. Liv. 14. f. o. d«
Berri, .... 134- Liv. 14. f. o. d.
VIL
Autre Dijlributim de la Somme àe iic^oo. Livres , d'une part ^éf de
5245. Liv. d'autre, que le Steur Ducandal devoit retenir y fidvant
l'Ordonnance du Synode de Privas , fur les 'Provinces du Bas Lan-
guedoc, des Scvenes & delà Haute Guienne , /;<?f/r les années 1612.
1613. & 1614. montant le tout X la Somme de 16354. Liv.furlef^
quelles il faut dedutre.
Premièrement pour l'Académie de Die , '. ".
Plus pour le Sr. Charnier. . . .
Pour le Sr. Perrin , . . . .
Plus on a remis au Sr. Gigord , la Somme de
A Mr. Gras , pour le Coîoque du Lionnois ,
Audit Sr Ducandal , . . :
qu'il a paie de plus qu'il n'avoit reçu des Reftes des années 604. 605". Sc
606. 8c pour le Sol par Livre , de la Somme donnée audit Sr. Gras.
Et le Reftant qui eft la Somme de 6851. Liv. 18. f. a été diftribué de la
manière fuivante.
A [avoir
L'Ifle de France", . . . , ^76. Liv. i. f. o. d.
Normandie, . , . . 459. Liv. \6. f. o. d.
Bretagne, . . . . 180. Liv. i. f. o. d.
Anjou, ... 152. Liv. i. f, o. d.'
Foidou, • . . . 450. Liv. I. f. o. d.
Xaintonge, . . 639. Liv. 1. f. 6. d.
Berri, . . . . 324. Liv. 1. f. o. d.
Bourgogne, ... . 288. Liv. i. f. o. d.
Vivarez, . . , . 324. Liv. i. f. o. d.
Dauphmé, . . • , 756. Liv. 1. f. o. d.
Provence, . . . , 189. Liv. i. f. o. d.
Bas Languedoc , . . . 468. Liv. o. f. o. d.
Sevenes, . . , . 477. Liv. t. f. o. d.
Haut Languedoc , . . . 729. Liv. r. f. o. d.
Baflè Guienne , .... 720. Liv. 2. f. o. d.
V I I L
C'eft la Diftributian qui doit être faite à tcHites les Eglifes de ce Roiau-
me , ainfi qu'elles font divifées par Provinces , de la Somme de Cent Huit-'
ante Mille Livres oftroiées par Sa Majefié , auxdites Eglifes , tant pour
Pannée courante que pour les fuivantes , conformément au Règlement du
prefent Synode , qui fervira jufqu'au prochain National , fuivant lequel Re-
F 5 glement
4^4 XXI. SYNOPt NATIONAL
glement le Sieur Dueaudal , tant pour lui , que pour le Sieur àe, yttf0ui:.e ,
tera le Paiement de ladite Somme , aux Terme? & de la Manière ci-deflbu?
(ieclarce.
I X.
Avant que procéder à la fufdite Diftribution , on doit diftrairc fur ladite
Somme totale de 18000. Livres, les Sommes ci-après , Premterernent.
four l'Académie de Sedan , la Somme de 4000. Liv. accordées
à ladite Académie , pçir un Brevet , • 4000.. Liv.
Plus pour les Eglifes de Gex , . . , ^^00. Liv.
Pour le Colegc de Sfr^fr.îc , . - . izco. Liv.
Pour le Sr. Confiantin , .... ioq. Liv.
Pour Pierre Mercurin , Etienne Converfet , 2c Laurens Ftrnan-
dez. , Propofant , qui ont été envoies à Montaubati , à Rai-
fo^i de ixo. Livres chacun, fait en twt, 360, Liv.
'Dijîribmion pour les Académies.
Pour l'Académie de Montatihan , la Somme de Vf ''-*^'' '5- *• ^ 4- d
dans laquelle font comprifes iqo. Livres, accordées par le Synode au Sicur
^oli , pour enfeigner la Langue Hébraïque , &; fi. Liv. 13. f. 4, d. pour
les 4. deniers par Livre , que le Sr. de VttfoHz.e prétend , à favoir pour deux
Profell'eurs en Théologie 1400. Livres. Pour un Profefl'eur en Hébreu,
étant Pafteur , 500. Liv. outre les 100. Liv. accordées au Sr. feli. Pour un
Profefleur en Grec , 400. Liv. Pour r. ProfclTcurs en Philofophie , Soo.
Liv. Et pour le premier Régent 100. Liv. le tout enfemble fait 1a Som-
me de Bïfi- Liv. i:^. f ^. d.
Potir l'Académie de Saamur , la Somme de 4995'. Liv. 10. f. a fa-
Ypir, pour deux Profeffcurs en Théologie, 1400 Liv. Pour un Frofçfléur
en Hébreu , 400. Liv. Pour un ProfelTeur en Grec, .400. Liv. Pour deux
Profefleurs en Philofophie , 800. Liv. Au premier Regçnt 460. Liv. Au
fécond, 300. Liv. Au troificme, 200. Liv. Au quatrième, 180. Liv. Au
cinquième jfo. Liv. Et les 600. Liv reftantcs ont été données à ladite Aca-
démie par le prefent Synode , le tout fiiifant la fomme de 4995". Liv jo. f.
Pour les Académies de Nimes & de Adontpellier , 2136. Liv. 13. f. en y
comprenant les 4 deniers par Livre du Sr. de rVY/o/.'Cf , en tout 2236. Liv. 1 3 . f.
Pour PAcademie de Die , la fomme de 406. Liv. 13. f 3. d- y compris
les 4, deniers par Livre. 406- Liv, 1 3. f.
Somme totale, 10026. Liv. 9. f.
Il refte par confequent à diftribuer au Profit defdites Eglifes la Sommé de
159375. Liv. qui feipnt partagées fuiv^nt la Reparcities.x^i'-après.
XI. Dij
T E N U A T O N N E I N s. 47
XI.
^ijiributm de la Somme de 159375. Livres qui Jeront donn/es
à favotr.
A P/Jle de France , potir 64. Portions , & un
Colegc, lafommede 1x970. Lir, i. f! 8. cL
A la Normandie , poar 51. Portions , & un
Colcge, lafommede 10416 Liv. 10. f. 8. d.
A PAnjoH , pour 28. Portions, lafommede 5499- Liv. 9. f. 4. d.
Au Poiflou , à Raifon de 5-0. Portions & demie
y compris un Cokge , lafommede 105 18. Liv. il. f. 4. d.
A la Xaintonge , pour 73. Portions 8c demie ,
& un Colege , la fomme de 14856. Liv. o- f. o. d.
Au Berrt , pour 36. Portions 5c un Colcge,
lafommede 7470. Liv. 14. i. o. d.
A la Bourgogne , pour 31. Portions, Se un Co-
ge , la fommc de 6285-. Liv. o. f. 4. d.'
A laquelle lomme doit être ajouté ce qui a été
accordé aux Eglifcs de Gifjï , à iavoir 600. Liv. o. f o. d'
K\iyivarez., pour 35. Portions, & un Cole-
ge, la fomme de 72.74- Liv. 6. f. o. d.
A b Bretagne , pour 21. Pafteors, 3. Propo-
fans &: 7 Portions furnumcraires , & unColcge :
en tout 20. Portions. 4318. Liv. 3. f. 4. d.
Au Daifphiné , pour 78. Poition8,& un Co-
legc, lafommede ^57^9- Liv. 17. f. o. d.
A la Provence, pour 21. Portions, & un Co-
lcge. lafommede 45'2'4 Liv. 11. f. o. d.
Au Biu Languedoc , pour 65. Portions, Se un
Colege à Bez.iers , la fomme de 13166. Liv. Ii. f. o. d.
Au Haftt Languedoc , pour 86. PortionsSc de-
mie, la fomme de 16989. Liv. 8. f. o> ày
A la Bafe Guienne , pour 84. Portions & de-
mie, y compi-is les 1200. Liv pour le Colcge de
Bergera<: , & 100. Liv. pour le Sieur Cen/tantia ,
dont il a été f^ut mention ci-dciVus, la fomme de 17896. Liv. lo. f.
Toutes lefquelles Sommes ci-deifusfpecifiées ledit Sr. Ducandal paiera par
Quartiers, tant aux Académies 6c Univerfités , qu'aux Co^amis des Provin-
ces , aux Termes & de ta Manière faivante.
A favoir la Piart qui revient aux Provinces de Pl/îe de Frdnce , Anjotf^Nor^
matuiie ^ PoiUou y Bajle Guierme, Berri , & aux Académies qui font dans Icf-"
dites Provinces , entre les mains des- Conamis cjui ont été nommés , ou qis'et-
ies nommeront dans la fuite.
Et
4,S XXI. SYNODE NATIONAL
Et le Premier Paiement s'en fera au premier jour de Juillet prochain , le
Second au milieu d'Oftobre fuivant , & le Troifiême à la fin de Janvier de
l'An i6i^. Pour ce qui eft du Quatrième Se dernier Quartier il fera paie
le if. d'Août de la même Année, comme il fera expliqué dans la fuite.
Pour r/Jle de France , dans la Ville de Paris ; pour la Normandie , à Rouen;
wour le Berri , à Orléans ; pour le FoiUo» , à Poitiers ; pour la Bafle Guien-
ne , à Bouràeanx \ pour le H^ut Languedoc , à Montanban j pour jinjou , à
Tours.
Quant au Bas Languedoc , les Sevenes , la Provence & Xaintonge.
Le Premier Paiement fe fera à la fin du mois de Juillet prochain.
Le Second à la fin d'Oftobre fuivant.
Le Troifiême à la fin de Février de l'An i^ij. à favoir.
Pour la Provence, le Bas Languedoc, & \c% Sevenes , dans la Ville de /î/««r-
fellier; pour la Bretagne , à Nantes;^ pour Xaintonge, à hi Rochelle -, & pour
les Provinces de Bourgogne, Dauphiné & Fivarez., ledit Paiement le fera dans
la Ville de Lion , à lavoir ,
Les deux premiers Quartiers aux Paiemensdes Foires d'Août 5c de Novem-
bre prochain. Et le Troifiême à la Foire des Rois de l'An 1516.
XII.
Les Provinces feront obligées de nommer 8c d'élire dans chacune defdites
Villes , où leldits Paicmcns fe doivent faire , un Domicile , auquel ledit Sr.
Ducandal fe puifle adrefler , pour fairelefdits Paiemcns.
XIII.
Ledit Sr. Dacandal , paiera aufïï aux dites Eglifes , le dernier Qiiartier, en
donnant à chacune defdites Provinces, les Sommes qui leur ont été adjugées
par l'Etat de la Diftribution Générale ci-deifus , à Proportion de ce qu'il au-
ra reçu le 1 5. d'Août de l'An 1615". Et il fournira les Refcriptions aux Pro-
vinces , fuivant la Repartition qui en fera faite , avec les Députés Refidens
en Cour.
XIV.
De toutes lefquelles fufdites Sommes , qui feront ainfi aétuellcment paiccs
par le Sr. Ducundat , il prendra & retiendra un Sol par Livre , qui lui a
été accordé i à la Rcferve des Académies, defquelles il ne retiendra que qua-
tre Deniers par Livre , qui eft le Droit du Sr. de ritfouz.e : Et pour ce qui
cft des Refcriptions du dernier Quartier, trois Deniers feulement, le tout
conformément au Traité fait avec lui par les Députés des Eglifes , au Syno-
de National de Gap , 6c félon les Reglcmens faits par les autres Synodes
fuivans.
X V.
Outre les fufdites Sommes , on a pareillement afTigné deux Portions aux
Sr. Home & Suffren , lefquelles leur feront paiées à l'Acquit Se Décharge des
Eglifes où ils feront emploies , & dont ils feront donner Avis au Sr. Du-
eand.U , parle Commis de la Province, auquel il envoiera lefditcs Portions,
chacune defquelles monte à la Somme de 196. Liv. b. fols. z. deniers.
ROLE
g
TENUATONNEINS. 49
ROLE DES MINISTRES DEPOSE'S ET APOSTATS.
I. 1-v Ans rijle de France ^ George So-jiffe , dit du SohI.is , autrefois Minif-
J J tre de Fontainebleau , étant Dcpole de fa Charge pour les Malver-
fations fe fit Papifte. Il efl: de petite Stature , il a le Poil noir , 6c eft âge
d'environ 40. ans.
z. Le nommé Merlet:e, natif de Rheims en Champagne , aiant été Depofc
pour fon Incapacité , s'eft jette dans le Papifme. C'cft un Pcrfonnage de
grande Taille qui a le Poil châtain , tirant fur le brun , & fort peu de
Barbe.
3. Dans la même Province, Edme de Beauvalet , dit à^A'ix^ & deCf<i«-
vul , autrefois Pafteur de l'Eglife de Laval en f hardie , fe voiant Sufpendu
de fon Miniftere pour fes Malverfations embraffa le Parti de l'tglife Ro-
maine Il eft de petite Stature & a le Poil brun-chatain, & chauve.
4. Dans la Province d^y^njou , le nommé Jean de raffan , Homme de
etite Stature , aiant le Nez aquilin , la Bouche grande , & peu de Barbe,
tpofc pour fes Impudicités & infamies, s'eil: révolté contre lesEgliles Re-
fonnécs
5". En Dauphiné , fojîas Montagne , de moienne Stature , aiant les Che-
veux mêlés , les Yeux fort ouverts & égarés , âgé d'environ 40. ans , au-
trefois Miniftre à''Orpierre , s'eft jette dans la Communion de Rome
6. Au Bas Languedoc Jeremie Ferrier , ci -devant Pafteur & Profefteur
dans l'Eglife & Univerfité de Nimes , Perfonnage de haute Stature , aiant
les Cheveux noirs & Frifés , le Teint olivâtre , les Narines ouvertes ôcles
Lèvres fort groflès, a été Cenfuré pluficurs fois, & enfuice Sufpendu pour fei
Malverfations 6c Rebellions , aiant abandonné le Saint Miniftere, il fût Ex-
communié de nos Eglifes le 14. de Juillet 1615. defqucUes il s'eft entièrement
feparé à l'âge d'environ 38. Ans.
AVERTISSEMENT.
Le Droit de Convoquer le Synode National prochain , eft accordé aux
Eglifes de la Souveraineté du Bearn , à Condition qu'elles dépendront des
Jugemens & qu'elles fuivront les Relblutions des Synodes Nationaux de
France , 8c y relèveront leurs Apellations. A la Charge auftî que s'il fe pre-
fente quelque Dificulté pour la Tenue dudit Synode dans ladite Souverai-
neté , elles en avertiront, dans un An , les Eglifes de la Bretagne, lelquel-
les en ce Cas auront le Droit de le Convoquer dans la Ville de ritre' , 6c
non ailleurs, d'ici à deux Ans , environ au Mois de Mai, favif à le hâter ou
retarder félon l'Avis des Sieurs Députés Généraux , &. des Provinces voifî-
nes. Et au Cas que le Synode fe tienne dans le Be^m , la Fcrmiftîoneft con-
tinuée à la Province de Bretagne , de n'y envoier qu'un Pafteur 8c un An-
cien. La même Chofe eft accordée à la Provence , en quelque Lieu que le-
dit Synode fe tienne.
Tome II. G Tous
5© XXI. SYNODE NATIONAL
Tous ce que dcfl'us , a été mis en Délibération , Conclu , 8c Défini, de-
puis le fécond de Mai , jufqu'au troifième de Juin inclufivemcnt , de l'Ai:
de Notre Seigneur Jesus-Christ M. DC. XIV.
L*Original cfl: Signé par
Monfîeur Jean Gigord, Modérateur,
MonfieurjEAN Gardesi , Ajoint.
Monfieur André' Rivet -n
8c ^Secrétaires
Monfîeur DemsMaltketj
ACTE DU SERMENT D'UNION,
Juré ér foufcfit far tous les Députés des Egiifcs Reformées de France,-
ajfemhlcs dans leur Synode National à Tonneins , dam la Trovina
de la Bafle Guienne.
,, ^tOus fouffignés les -Df^wrfjdes Egiifcs Reformées de France, ■a.Kcmh\i%
,, 1.^ dans le Synode National tenu à To7ineins dans la Province de la Bajfe
,, Guienne ; connoiilant par pluficurs Expériences qu'il n'y a rien de plus ne-
5, cefl'aire pour la Confervation de la Paix & pour le Bien des Eglifes, qu'une
,, fainte Vnion 8c un bon Accord , en DoBrine & en DifcipUne , & en tout ce
„ qui en dépend , 6c que IcfJites Eglifes ne peuvent pas fulMliler long - tems,
„ làns une Vnion & Liaifon étroite des unes avec les autres , & qui foit beau-
„ coup mieux gardée & maintenue que par le palfé : C'elt pourquoi dcfirant
„ d'éloigner, autant qu'il cil; en nous, toutes les Semences de Divifion, &
,, tous les fujets de Partialité , entre lefdices Eglifes , & d'obvier aux Impoftu-
5, res, mauvais Defl'eins , & Menées fecretes , par lefquelles diverfes Perfonnes
„ mal aflfeétionnées à notre fainte Religion tâchent de la détruire : pour lef-
5, quelles Raifons nous fommes obligés , plus que jamais, par un Accord &
5, Confentement unanime, de nous fervir des Moiens qui fembleront contri-
,, buerle plus a nôtre Jufte , Légitime & Neceflaire 'L'n/oM fufdite , fous l'A u-
j, torité de nôtre Souverain Seigneur 8c Roi, & de la Reine Régente fi Mère;
j, Nous avons , au Nom , Se pour le bien de toutes les Eglifes , & pour le Ser-
j-, vice de Leurs Majcfiés, jure & protefté , 8c jurons & proteftons, comme
„ aulTi nous promettons , que nous aurons foin que ces Proteftations foientra-
,, tifiées dans & par toutes nos Provinces, de continuer, infeparablcment «»/«
;, 8c conjointes, dans la Confeffton de Foi, avouée ^ profeflee par les Eglifes
:, Reformées de ce Roiaumx, & confii-mée , aprouvée Sc ratifiée par nous
„ tous : Nous jurons tant en nos Noms , comme au Nom de toutes les Egli-
,, fes & ProviiTces , lefquelles nous ont envoies en qualité de Députés , à cette
^, Aflcmblce, que nous vcnilons vivre Se mourir dans ctxxs Confefjîon , comme
.^, 3ufli Hous proteftons que nous voulons garder mviolablement la Difdpline Ec~
3,, rli^pi^
.ivET, 'y
.ALTRET ^
Secrétaires.
TENU A TONNE INS. ft
,, clejîajiique qui eft établie par les Eglifes Reformées de ce Roiaunie , Se d'ob"
ferver fes Canons pour le Gouvernement de ces Eglifes , ôc la Reformarion
des Mœurs; avouant 6c reconnoiffant que cela ell conforme à la Parole de
Dieu fur laquelle nous jurons & protcllons Obéillance 8c Fidélité à Leurs
, ' MAjeftîs , ne fouhaitant rien tant que de les fervir , fous la Faveur de leurs
5, Ejiits , fans que l'on faflè violence à nos Confeiences.
Juré & foufcrit par
G 1 G o R D , Modérateur. Rivet
G A R û E s I , Afîèflcur. M .
Et par tous les autres Députés de leur propre Main.
ACTE POUR LA TENUE
DE L'ASSEMBLEE GENERALE MIXTE.
Article I.
MOnfieur de Ronvrai , .nôtre Député General , aiant envoie à ce Synode
le iMandcmcnt de 5^ Majefié , daté du vint-deuxiême du prefcnt Mois,
par lequel , à la Requête du Synode National , le Tems de la Tenue de la pro-
chaine Allèmblée Générale Nationale eft remis au vint-cinquiême du Mois
ôi^AoHt , mais ians changer le Lieu : cette Aliêmblée jugeant que la Ville de
(jrf»»^/? n'eft pas un Lieu commode, à caufe qu'elle cit trop éloignée, & à
caufe qu'elle eft le Siège d'un Parlement, & pour d'autres Raifons importantes,
ordonne que l'on écrira des Lettres à Monficur le Maréchal Duc de Lefdiguie-
r^j,que les Députés de Bourgogne & du Daupbiné lui prefenteront,en priant auflî
de bouche Son Excellence,non feulement de ne pas defiiprouver que l'on voulût
changer le Lieu de la Tenue de l'Airemblée,ce que tous les Députés à ce Synode
ont unanimement defiré& jugé neccflaire , mais auffi de joindre fes bons Ofi-
ces aux très-humbles Requêtes que nous adix-lVons à Leurs Majefies , par Mef-
fieurs nos Députés Generaux,qui leur prefenteront des Lettres de cette Allèm-
blée , dans lefqucUes on déclarera , avec toute Humilité , que le feu Roi , de
très-heureufe Mémoire , avoir coutume de choifir le Lieu le plus commode ,
pour la tenue de ces Ailèmblées. Et lefdits Sieurs Députés ne manqueront pas
d'informer très- foigneufcment & très-exactement les Ailèmblées Provinciales
du Succès de leur CommilTion , & cela vers le quinzième de ^Htllet , & même
plutôt, s'il eft poflible. Cette Aflèmblée confeiUe auflî que l'on envoie un
Député de chaque Province , choifi de tout le Corps , pour réitérer , avec tou-
te Soûmiflion & Révérence , leurs très-humbles Demandes à Leurs Majeftés^
^ d'en obtenir ce Chîmgement de Lieu par leurs Prières.
G\ U. De
52 XXL SYNODE NATIONAL
I I.
De plus , Meffieurs les Députés Généraux font très-exprefl'cment chargés de
redoubler leurs Plaintes , de ce fenfible Outrage fait par le Lieutenant dans le
Gouvernement de G»//f, à. MonCieur S iiard, Pafteur de l'Eglife de L^iv^/, Se
de demander que l'on fafle Juftice de cet Oficier , apuiant toujours de Bouche
ce qui a été écrit à Leurs Majefiés , fur ce Sujet , par cette Aflèmbléc. On les
exhorte aufli, félon le Canon fait à Privas, de demander très- humblement, 8c
très-inftanment à Leurs Majeftés , que nous puiflîons être exemts de cette dure
Neceffité, (que l'on nous impofe avec plus de Chaleur que jamais, & à la-
quelle on nous veut forcer avec plus de Hauteur & de Rigueur , contre la Li-
berté de Confcience qui nous a été fi fouvent promife ) de nous nommer nous-
mêmes , de la Religion Prétendue Reformée : nous aimerions mieux foufrir toute
forte de Tourmens, que d être obligés de condamner de nôtre propre Bouche
nôtre propre 8c très-fainte & véritable Religion.
On les exhorte encore d'aflîfter l'Eglife de Dijon , dont on a éloigné le Lieu
de l'Aflcmbléc de quatre bonnes Lieiies de la Ville, quoi que par \^£dit ils
pûflênt avoir un Temple dans les Fauxbourgs , ^ cependant cette pauvre Egli-
fe , après avoir prefenté plufieurs Requêtes très - inilantes , & après avoir fait
des Pourfuites à la Cour pendant dix Ans , fur ce Sujet , ils ont été fruftrés de
leur Attente.
IV.
Ils fe plaindront aullî des Commilliiires , qui ont été envoies en Bourgogne,
pour fau-e exécuter VEdit de Nantes , parce qu'ils ont refufé d'écouter les De-
mandes faites pour le Retabliflèment de l'Exercice de nôtre Religion dans fept
anciens Bailliages , 6c dans les Villes de Saint fean de Laune , & de Noyers ,
où la Parole de Dieu a été dûément Se conll:anment prêchée durant ks Années
1576. & 1577. ^
Ils favoriferont auflî & foûtiendront l'Opofition faite par ceux de nôtre Reli-
gion dans le Vivarez. , aux Requêtes prefentées au Confcil par le Juge du Bas
rivarez., qui vouloit de fon propre Chef & Autorité , porter aux Cours Roia-
les de FtUeneuve , de Berg , & d'Annonai , des Caufes qui fe pouvoient déci-
der dans les Cours des Prévôts, ce quiell expreifément contraire à cet Article
de l'Edit , où il eft déclaré que la Decifion des Matières qui font hors de la Ju-
ridiélion d'une Cour , apartiendront feulement aux Chambres mêlées de VEdit^
ou à d'autres Cours , au Choix de ceux qui profeflciu nôtre Religion.
V I.
Ils fe plaindront encore de ce qu'on laifle crouler les Fortifications du Châ-
teau de Clerrnont dans le Bas Languedoc , qui eft une de nos Villes de Garan-
tie , que l'on nous a donnée en Otage pour nôtre Sûreté : les Papiftes en mê-
me tems fortifiant la Ville dans l'Endroit par lequel elle eft opofée au Château.
VIL
On les prie pareillement d'avoir foin de l'Afaiie de Monfieur de la Garde,
Gouverneur de Tonneins^ lequel étant fommé, & mené devant 5<ï Majefié 8c
fon
T E N U A T O N N E I N s. 55
fou Confeil , après de très - grandes Dificultés, fut renvoie à la Chambre de
Grenoble , d'où les Jefuites , & d'autres du Clergé de l'EgUfe Romaine , vou-
droient le tirer pour le renvoier encore à Paris : & ils prendront toutes les Me-
fures poflibles pour les en empêcher. Soufcrit par
GiGORD, Modérateur. André RivET,y
& > Secrétaires,
G A R D E s I , AffelTeur. D. Maltkït, )
MEMOIRE
DE NOS GRIEFS ET DEMANDES,
Produites & examinées au Synode National de Tonneins , lefqueUes on
jugea devoir pref enter k l'' AJfemblée Provinciale Mêlée , & delà les
porter à l'Ajfemblée Politique Nationale , k laquelle ces Demandes dé-
voient être recommandées par toutes le^ Provinces y é' particulièrement
aux foins particuliers de nos Députés Généraux , jufqu'x la tenue des
dites AJfemblées.
Article I.
LA première Plainte portée par la Province d'0r/f4«/ étoit, que Monfieur
de DfHfl«wV/faiant été pleinement juftifié , par le Décret & Proclamation
de la Chambre de VEdit à l^aris , de tous les Faits qu'on lui imputoit ^ nonob-
ftant cela il avoit été depoiiillé de la Charge de Lieuteaant de Monfieur le Duc
de Sut/t, dans hViWe de Ger^eafe : L'Ailèmblée enjoignit à tous les Députés
de fe plaindre à l'Aflemblée Mêlée des Provinces, que l'on devoit tenir bien-
tôt , de l'Injuftice de cette Aétion ; & de faire en forte que leurs Plaintes fuf-
fent inférées , & enregitrées dans les Mémoires -que l'on preienteroit à ladite
Aflemblée Générale. Et en même tems nos Députés Généraux font priés de
continuer leurs Inftances Se de faire tout ce qui fera poffible , afin que ledit
Sieur Denonville foit rétabli dans fon Emploi , & de renouveller leurs Deman-
des à la Cour pour ce fujet , à moins qu'on ne voulût lui donner un autre Gou-
vernement.
I I.
Cet Echange fait dans la Ville d''^lez. par Monfieur Ribaud Gentilhomme
Papifte , i-aporté au nom de la Province des Sevennes , par Monlieur Defma-
rets , Miniftrc , a été trouvé fort préjudiciable à nos Droits 8c Privilèges , & à
nos Villes de Garantie : C'cft pourquoi on ordonna que l'on en formeroit une
Plainte qui feroit jointe à la précédente
I I I. '
Comme de cette hardie Entreprife des Frères Cor délier s, de vouloir étendre leurs
G 3 nou-
ç4 XXI. SYNODE NATIONAL
nouveaux Bâtimens jufqu'aux Murailles de CujleUjalçifx , ce qui eft cl*un ' très-
grand Préjudice à cette Ville de Sûreté.
IV.
De même, l'Afaire de l'Eglife de Moutelimard , qui s'elt opofés à la Récep-
tion des Frères Recolets dans leur Ville ; parce qu'on ne devoir rien changer
dans nos Villes d'Otage , Se que tout y devoit relier dans le même état qu'au-
paravant.
Pareillement auflî ce qui regarde l'Etabliflcmcnt de l'Eglife de Faïence ,
proche de ladite Ville, qui avoit été empêché par la Divifion des Commif-
ikires.
V I.
De même cette Injuftice fi notoire que l'on a flrite aux Habitans de Landes
dans le Haut Languedoc , l'Apollat Serenac aiant été fait Juge , £c aiant obtenu
une Commiflïon de porter quand il voudroit les Afin-es dc\ant le Confeil Pri-
ve ; par lequel Moien il exerce une Tiranie fur toutes fortes de Perfonnes avec
oui il eft en Procès , ou qui le pouifuivent en Juftice.
VII.
L'Afaire de l'Eglife de Poufanges , en PoiUoH , qui a tâché de lever la Défen-
fe qu'on leur a faite de bâtir leur Temple , quoi qu'ils aient depuis plus de qua-
rante ans un Droit inconteilable de le faire , aiant prêché fans qu'on s'y opolàt,
&: qu'on leur en fit aucun Refus , fous la Haie du Marché.
VIII.
La Sufpenfion de Monfieur de Falohfance, Confcillcr à la Cour du Prefi-
êivA de Montpellier , parce qu'il étoit du Confeil de la Province, contre ceux
àiAigHemortes , eil un autre jufte fujet de Plainte.
L'Afaire du Fils de Monfieur Ravy demis de ion Ofice de Lieutenant dans la
Compagnie de Montpellier , quoi que les Eglilès eulîcnt un Ordre particulier
de Cachet du Roi , en fa Faveur , Se de laquelle Charge il avoit joiii pendant
plufieurs années , eft encore un autre Grief.
X.
' Les Torts, & les Chagrins de Monfieur Cardet, autre Gentilhomme mo-
lefté par Madame la Comtcflè o'yiftver^ne , qui a , au contraire de VEdtt , par
l-ettres d'Evocation , fait paftèr les Afoircs , de la Cour de Caflres., à celle de
hrif.
X I.
Lies Plaintes de ceux du Languedoc touchant le Gouvernement de PeM^uaire^
dont Monfieur Gautier, Capitaine , aiant été Gouverneur , pai- Commiflïon 6c
Lettres Patentes , eft à prefent uni à celui de Salines , qui apartient au Gouver-
neur à^-Aiiuemortes.
XII.
Ceux des Eglifes de la Principauté du Bearn, unies, avec nous en Doétrine
& en Difciplinc , reçues & admifes autrefois par leurs Députés à nos Alîèm-
blées Générales, & au dernier Synode par leurs Députés Dtferotte v^Nagnet,
rapor»
TËNUATONNEINS. ff
rapoiterent leur Etat fort incertain,Sc qu'ils étoicnt environnés de plufieurs dan-
gers dont ils font menacés , par les malheureufes Divifions qui étoicnt dans la
Maifon de Benac , & par plufieurs autres qui étoient bandés contre Monfieur le
Duc de le Force , ce qui les jetteroit dans une Condition fort trifte ; & particu-
lièrement à caufe que depuis quelque tems les Prêtres & les Ecclefiaftiqucs
avoient une liberté entière d'aller par le Pais. Cette Allèmblée cmbrafla plus
lincerement, & de meilleur Cœur que jamais, leur Union 6c Communion , &
députa de nôtre part les Sieurs de Filarnon £c de Chambar.m , auxdits Meflîeurs,
pour les exhorter à la Concorde ; lefquels étant retournés , & aiant rendu
Compte de leur Commiffion , firent leur Raport des grandes Dificultés qu'ils
avoicnt trouvées a les reconcilier, à caufe de l'Opiniâtreté qu'ils avoient remar-
quée dans l'une des Parties , & l'Etat chancellant defdites Eglifes , qui ont un
extrême Bcfoin des nôtres pour les foutenir : C'cft pourquoi l'Aflémblée pria
les Députés Généraux d'avoir un Soin très particulier de tout ce qui lcs|regardoit,
8c d'en ufer en leur Endroit , lors qu'ils fcroicnt au Confeil , avec la même
Affeétion & Diligence , comme pour les Eglifes de France même , 6c particu-
lièrement de tâcher de leur obtenir des Ordres pour reparer leurs Griefs & les
foulager dans les Miferes dont ils fontafligés. Et cela fera auffi reprefenté
aux Provinces , qui en feront Raport à l'Anèmbléc Générale , à laquelle aulïï
les Députés de la Principauté du Bearn aportcront leurs Mémoires 8c Inftruc-
tions , tant pour les Afaires fuimentionnécs du Duc de la Force & de Beriac , (i
cites ne font pas ajuftées alors , que touchant celles qui tendent à Icui" Con-
fèrvation.
XIII.
L'Afaire de Monfieur de Villemade , touchant fi Penfion qu'on lui a promi-
IL-, hors d.e la Bourfe particulière , à caufe des grandes Soufrances qu'il a en-
duré , fera encore une fois recommandée à l'Aifemblce Générale prochaine.
XIV.
L'Afaire de Meffieurs de Laùe' Père & Fils , lefquels au contraire du Privi-
lège de leur Profeffion , ont été l'un 8c l'autre , par Ordre du Confeil , privés
de leur Apel , 8c renvoies au Parlement de Bordea.vx.
XV.
Les Sieurs de l.i Comh 8c Bigot aiant été déchargés de la Commiifion qui
leur fût donnée à /-'r»'!;'^^ , cette A d'emblée donna Ordre aux Députés Provin-
ciaux de raporter le véritable Etat de nos Afaires contre Monfieur Pâlot , qui
ctoit qu'on n'en pouvoir tirer qu'nnc très-mauvaife Réponfe à la Requête que
nous avons prefentée , par laquelle nous demandions qu'il pût être forcé de fai-
re le Paiement à nos Eglifes , de la Somme qu'il doit fur le Reliquat de fo
' Comptes, qui fe monte ù. 24900. Liv. , ce qui a été inutile 2c lans Efct. Et
parce que les Commiflaires fuliiommcs ayoieut mis fur fon Compte une autre
plus grande Dette de 20C000. L.ivres , ledit Pa/ot s'cft défendu de paicr avec
cette Echapatoire, ou que cet Argent avoit été diverti à d'autres Ufages, ou
qu'il étoit de Non-FaUnrs , ne lui aiant jamais été paie. Et c'cft pourquoi, quoi
que les Commiffaires eullènt été remerciés par le Synode, cependant on leur
ordonna de remettre entre les mains de nos Députés Généraux, tous ks Papiers
5é XXI. SYNODE NATIONAL
qu'ils avoicnt touchant nos Afaires , & cela pour l'avenir ; les Provinces aiant
été informées de tout , on recommandera à l'Âllèmblée Générale de pourfuivre
-cette Afaire , & de préienter des Requêtes à Leurs Majefiés pour obtenir d'être
paies defdites Sommes , équitablement & fans Chicane, ou Déduction pour des
Non-Falenrs , fuivant les Ordres qui nous en ont été accordés premièrement.
Se d'autres, .en Confequence des premiers.
XVI.
Les Habitans auffi de la Baronie de Comb.itii , dans la Province des Sevemes,
qui étant pour la plus grande partie Proteftans, dans fept Villes, font néan-
moins privés de leurs Temples £c de l'Exercice delà Religion Reformée, 8c
obligés d'aller fort loin pour cela , & de s'expofer à une infinité de Dangers
pour pouvoir fervir Dieu félon fa fainte Parole ; & tout cela à caufe qu'ils ont
un Seigneur Papifte , qui ne veut pas confentir au rétabliflément de leurs Egli-
fes, quoi qu'il foit ordonné par l'Autorité Suprême. Une chofe cependant
que l'on doit particulièrement obferver, c'ert que dans une des Villes de cet-
te Baronie, que Ton apelle F/f , il y avoit une Egliie & un Pafteur l'Année
1561.
XVII.
Les autres Provinces font exhortées de fe joindre 'avec celle du Dauphiné ,
pour obtenir un Terme fufilant pour les pauvres Communautés & Villages du
Bailliage de Grefivaudan , afin qu'ils puilîcnt recouvrer leurs juftes Droits fur
leurs mauvais Débiteurs Papiftcs , & que l'on fiifle ceflèr toutes les Procédures
en Juftice contr'eux , parce que les CommilTaircs que l'on avoit nommés pour
être Juges entre les Parties , n'étoient pas la moitié Proteltans , comme ils au-
roient dû être ; & parce que le Délai de trois Mois , qu'on leur avoit accordé
pour porter leur Apel à la Chambre de VEdit à Grenoble , étoit un Terme trop
court, 6c dont ils ne pouvoient tirer aucun Avantage.
XVIII.
L' Afaire de l'Eglife de Aiomfque ôc de Tourves ; ceux de MonoÇque aiant re-
çu une Ordonnance du Confeil , de rebâtir leur Temple proche de ladite Pla-
ce , & ceux de Jourves dans la Ville même , comme étant privilégiés j cepen-
<3ant le Bailliage n'a pas encore pu obtenir que cet Ordre fût exécuté.
X 1 X.
En dernier lieu on leur recommande les Afaires des Eglifes diAntibe , For-
calquitr & Desbordes , car quoi que les Réformés de ces Eglifes eufient prou-
vé inconteftablement , que le Culte de Dieu , félon la Religion Reformée ,
étoit déjà exercé parmi eux dès l'Année 1577. ; néanmoins il eil encore fufpcn-
du , à leur grand Préjudice.
EXPE-
TENUATONNEINS. 57
EXPEDIENS
Que ronfropofefour reunir les Eglifes Chrètienms qui ont fecoûé le jong
"^du Pape, &four ajujîer les Vtferens qm font fnrvenus entf elles, ou
qm peuvent encore s^ élever dans la fuite.
PREMIER EXPEDIENT.
NOus devons pofcr comme un Principe fondamental , que de tâcher de
mettre l'Union & le bon Accord entre les Eglifes, c'eft une Oeuvre pieufe
& neceflaire , 6c qui eft très - faifable. A l'égard de fa Poffibilité , nous di-
fons, que l'on ne peut pas mettre une telle Union en éfet fans l'Affiftancc
8c la Conduite des Princes Souverains qui fe font fouftraits de la Servitude
du Pape : entre lefquels Sa Majeftc le Roi de la Grande Bretagne , comme étant
le Principal , & un Monarque d'un Jugement le plus pénétrant , & très-
afil-élionné à nôtre fainte Religion , peut contribuer plus eficacement à l'U-
nion defdites Eglifes.
Cela étant prefupofé , nous concevons qu'on devroit choifir un certain
Lieu où l'on pût être en toute Sûreté , 6c d'un Abord aifé : Sa Maieflé le
Foi de la Grande Bretagne y cnvoicroit deux Théologiens : les Eglifes de
France y en envoieroicnt femblablement deux , comme aufli les Pais -Bas,
de même que les Cantons Protefians de Suijfe i 8c les Princes ô? Allemagne, qui
profefTent nôtre Religion, y en envoieroicnt aulTi chacun un ou deux.
La Zelande , lelon nôtre Opinion , paroit l'Endroit le plus commode pour
un pareil Traité, qui eft comme la Porte de devant V Angleterre , bc où les
Meilàgers peuvent aller fort aifément de la part de tous les Princes d'Allema-
gne 8c de toutes les Eglifes.
Et lors qu'ils y feroient aflemblés , il ne faudroit pas qu'ils cntraflent en
Difputeau fujet de la Religion; parce que lors que les Efprits feroient une
fois cchaufés, Perfonne ne voudroit ccdcr de fon côté, & les Parties retour-
neroient chés eux moins d'Accord qu'auparavant , & l'imagination remplie
de Triomphes. C'cft pourquoi il feroit beaucoup mieux que l'on leur mit
fur une Table les diferentcs Confefjîons des Eghfes Reformées, à"" Angleterre %
S'Ecojfe, de France, des Pais-Bas , de Suijfe , & du Palatin At, 8cc. & que
de toutes ces Confeffions-là on en dreflât une qui feroit commune pour tou-
tes , dans laquelle on pourroit omettre plufieurs Points qui ne .font pas ne-
ceflâircs à nôtre Salut Eternel.: parmi lefquels on peut compter ces Con-
troverfes qui ont été agitées , touchant le Franc Arbitre , la Perfeverance des
Saints , & la Predeftination : étant une chofe très-certaine que toutes les Er-
reurs en Fait de Religion, proviennent de ce que l'on veut ou trop favoir,
ou trop avoir i c'eft-à-dire, que la Guriofité Sc l'Avarice en font les Sour-
Teme II. H ces.
58 XXI. S Y N O D E N A T I O N A L
ces. C'eft ce dernier Péché qui a corrompu 2c ruiné PEglile de Rome.
Mais Satan fait encore tous fes Eforts pour nous corrompre par le premier.
Qiioi qu'il en foit , fi nous pouvions feulement gagner cela fur nous,
que nous ignoraflions volontiers plufieurs Matières , 6c que nous fuïïions
contcns de iavoir uniquement ce qui regarde le Salut de nôtre Ame, èc la
Gloire de Dieu i nous ferions un grand Pas, & on peut dire que nous au-
rions déia bien avancé nôtre Ouvrage d^Vriion.
V.
Cette Confeflion étant ainfi préparée , il faudroit que non feulement les
Députés qui feroient prefens la foufcrivifl'ent , mais auffi tous les Princes , de
même que nôtre Synode National. Et il fiudroit encore faire ce G/»o»,que
s'il s'élevoit enfuite quelque Controverfe foit en jir.gleterre , en France , ou
eh ^llemaive , loit dans les Pét'n-Bas , ou en St^ijfe , on ne conclurroit , ou
decideroit rien ( on innovcroit encore moins) touchant la Queftion Con-
troverfée, fans le Confentement General , & l'Aprobation des Provinces qui
auroitnt foné ledit Acord.
V I.
II eft fort probable qu'étant fi avancés , on trouveroit fort peu , ou point
d'Opofition ; les Parties qui feroient en Traité étant les Eglifes Reformées ,
qui conviennent dans les Articles Fondamentaux de la Foi , 6c qui ne dife-
rent l'une de l'autre que touchant des Vétilles de Cérémonies , ôc le Gou-
vernement de l'Eglife.
V I I.
Touchant lefquelles Cérémonies, 6c la Difcipline de l'Eglife,on feroit une
Déclaration mutuelle, que l'on ajouteroit à ladite Confeffion , par laquelle lef-
dits Députés declareroient , au Nom de leurs Principaux , que les Eglifes ne
le jugeroient , ni ne fe condanncroient jamais l'une l'autre pour cette Dite-
rencc, ne devant en aucune manière être un Obftacle à nôtre Vnion , en une
même Foi 6c Doftrine , nonobftant laquelle on s'aimcroic 6c embraflc-
roit l'un l'autre de Cœur 6c d'affeûion, comme des Croians Fidèles 6c Mem-
bres unis, d'un même Corps.
VIII.
11 feroit à propos qu'après cette Conférence , on célébrât la Cène du Sei-
«eur, comme un Gage de leur Union, dans laquelle les Pafteurs d'^w^/ff^rr^ ,
6c des autres Nations Communieroient enfemble , 6c fe prefenteroicnt réci-
proquement la Communion , 6c que cette lacrée Fête commençâr par un
Jeûne Religieux , qui non feulement feroit obfervé par les Députés , mais
auffi par l'Eglifc particulière du lieu où le Synode feroit aflèmble,ahn d'im-
plorer l'Affithnce 6c la Bencdiftion de Dieu fur un Ouvrage fi Saint , &:
Il important.
I X.
^ On choifira des Députés qui aient fort àCceur un fi noble Deflein : qui
foient des Gens paifibks , graves, craignans Dieu , prudens 6c non conten-
tieux ; Icfquels viennent munis d'un IHetn Pouvoir , 6c de Lettres qui leuf
donnent une ample Autorité de procéder à ce Grand Ouvrage, 6c que ces
T E N U A T O N N E I N s. 5^
Lettres de Conrmiffion portent que leurs Principaux qui les ont envoies pro-
mettent de recevoir avec tout le Refpeâ: poflible les Conclufions de cette
Aflerablée , & qu'ils auront loin de les faire oblerver par toutes foites de
Moicns juftes 5c Icgitimes. Et pendant k Tenue de ceSynodc,il faudra fai-
re publier d'an Commun Contentement, un Jeûne General dans toutes les
Provinces , afin d'implorer la Benediârion de Dieu \ & que les Peuples foient
touchés de Refpeâ: pour un Deflein fi pieux.
Pendant la Tenue de ce Synode, il feroit à propos qu'on envoiàt des Mef-
fagers au Roi de la Grande Bretagne , 8c qu'il en vint aufli de la part de S.i
Majefié , afin qu'on n'y conclût rien, fans fon Avis & Autorité, & qu'aul-
fi-tôt que la Conférence feroit finie , tout le Corps de l'Aflémblée paflat en
Angleterre ^ pour rendre leui-s Devoirs à Sa MajejU, le remercier 2c recevoir
fes Sages Avis , touchant les Moiens de réduire en Pratique leurs Décrets 6c
Refoiutions Synodales & Pacifiques.
XI.
Il feroit neceffaire, avant que l'Aflémblée fe feparât, qu'on y aflignât un
certain jour dans l'Année, pour s'alfembler derechef au même Endroit , où
alors tous les Députés raportcroient ce qu'on auioit fait dans leurs Provinces
refpectives , au Sujet de l'Execution de ce qui auroit été arrêté dans l'Aflém-
blée précédente , Se les Obllacles qui le feroient rencontrés à l'Accompliflè-
ment de leur Deflein : parce qu'il feroit très-dificile, dans une première Af-
femblée.de pourvoir à tous les Expédients qui font neceflaires pour une bonne
Paix & Union : & il fe pourroit faire qu'il y auroit des l^rovinces qui ne
voudroient pas aprouver tous les Points concertés , & dont on feroit conve-
nu ; ou peut-être qu'ils indiqucroient de meilleurs Moietis que ceux qui
auroient étés imaginés au premier Congres.
X I 1.
Durant l'Intervale de ces deux Aflemblccs , Sa Aluieflé de la Grande Bre-
tagne , & les Provinces de notre Confeflionpourroient demander que les Prin-
ces, & les Eglifes Lnteriennes envoiàflent à cette Aflembiée quelques-uns de
leurs Pailcurs , & Docteurs , pour travailler de Concert avec nous , à ce
digne Ouvrage de Réunion , deux avec nous , 6c de nous avec eux. Que fi
on peut obtenir cela , on pourra réfléchir fur ce qui fuit par oii l'on pourra
procéder à cette Reunion.
XIII.
Les Points dans lefquels nous diferons d'avec les Luteriens , font de deux
fortes. Il y en a qui feroient fort aifésà accorder. Les Cérémonies des Eglifes
Luthériennes , font de cette Nature , quon les peut fixcilement excufcr , ÔC
tolérer , parce qu'elles regardent plutôt la Bien-feance qu'aucune Neceflîté,
auilî ne leur en aitribue-t-on p.is : Comine auflî certaines Opinions touchant
la PredcjtiuMion , fur iefquellcs on pourroit drcfler un Article particulier dans
nôtre Cenfeffion Commune , qu'on aprou'.'eroît lans Dificulté , pourveu que
l'on pût éviter d'être trop Curieux : comme on fit dans la Confejfion d''Auf-
bmrg , où il eft fait Meiuion de cette Quelhon , avec beaucoup de retenue.
ri 2. Il
6o XXL SYNODE NATIONAL
11 y a auffi quelque Différence entr'eux 6c nous , touchant la Neccffité du
Batême , que l'on peut en bon fans dire être Neceflaire à Salut ; c'eft-à-di-
re que le Batême doit être Célébré dans l'Eglife, êc au'il eft Neceflaire qu'il
ne foit pas méprifé, fans poufler plus loin fa Necefîîte.
X I V.
11 y a en fécond Lieu cet Article, de la Cène du Seigneur , dans lequel
nous ne nous rencontrerons pas fl aifément; parce qu'il a deux Branches (ca-
pitales. I. rVùt^Mite' au. Coiys àc Jefe/s-Chri/!. 2. Va Réception du Coyj^s
de Chrifi j èc la Communion au Corps de Chnft , dans le Sacrement.
XV.
Pour ce qui eft du Premier de ces Points , nous pouvons fort bien con-
venir dans ces Chofes , i Qiie Jefus-Chrifi prit dans les Flancs delà Sain-
te Vierge Marie, un Vrai Corps Humain femblable aux nôtres en toutes
Chofes , excepté feulement le Péché ; i. Que Ion Corps avoit une Vraie
Chair , fa Quiantité , & fcs Dimentions , 3. Que quand ion Corps étoit
dans le Sein de la Sainte Vierge , quand il pendoit à la Croix , Se quand it
étoit dans le Tombeau , il n'étoit pas ailleurs en ce tcms là , ni en divers
Lieux à la fois. 4. Que le Fils Eternel de Dieu , eft prefent en tous Lieux,
f. Qu'il eft monte au Ciel , qu'il eft affis à la Droite de Dieu ; que le Père
lui a donné tout Pouvoir dans le Ciel & fur la Terre. 6. Que la Glorifica-
tion a éloigné de lui toute Infirmité, mais qu'elle n'a pas détruit la Véri-
té de fa Nature Humaine. 7. Qu'il viendra au dernier Jour avec cette
même Chair qu'il a prife dans le Ventre de la Sainte Vierge , pour juger les
Vivans & les Mors : Et fi outre ces Chofes , ils ont encore quelques Opi-
nions diferentes, touchant lefquelles nous ne puiffions pas nous acorder , il
fiiut que les deux Parties conviennent de ne fe pas condamner , ou danner
l'une l'autre pour ces Difercnces , 8c que dans la fuite on n'écrira plus de Li-
vres touchant cette Controverfe, 6c que l'on ne déclamera plus l'un contre'
l'autre dans les Chaires, mais que nous vivrons dans une Amitié Fraternelle,
en attendant que Dieu nous éclaire , lequel ne rcfufe pas fa Lumière à ceux
qui la lui demandent de bonne Foi.
X V î.
Touchant le Sacrement, 8c nôtre Participation ^u Corps de nôtre Seigneur
Jefs4s -Chrifi t nous pouvons être d'Acord avec eux en ces Points. i.
Que le Elémens Sacramentaux ne font pas des Signes Nuds 6c Vuides , ni
des Symboles Dépouillés , 6c de fimples Figures , Deftituécs de la Vérité.
^■ Que dans le Repas du Seigneur, nous participons Réellement 6c en Efet
au Corps de nôtre Seigneur Je fus Chnfi. 3. Que le Pain n'eft p;vs Tranfub-
ftantié, 6c qu'il ne cefle pas d'être Pain après la Confecration. D'oii il s'en-
fuit. 4. Que le Sacrement ne doit pas être adoré , mais que nous devons
ékvcr nos cœurs à Jeffa-Chrifi , qui eft dans le Ciel. Pour ce qui eft de
la Manière de nôtre Participation &u Corps de notve Seigneur Jefus- Chrifi ,
nous ne devons pas nous en informer fcrupulcuiement ; mais feulement con-
clurre avec l'Apôtre , au 3. des Ephefiens , que fefus-Chrifi demeure dans nos
Cœurs pHr U Foi ; d'où il fuit neceflairement qu'il n'abite aucunement d»ns
les
TENUATONNEINS. 6i
les Cœurs des Incrédules. Mais fi quelqu'un eft d'un Sentiment contraire,
qu'il tolère & fuporte la Foiblefle de fes Frères , ftns les perfecuter d'une
Manière violente 6c cruelle. Et dans les Matières touchant kfquelles nous
fommes d'Acord , donnons nous la Main , 6c cheminons finceremenc ôc
joieufemcnt enfemble vers le Ciel.
XVII.
Nous favons qu'il y a de deux fortes d'Erreurs ; quelques-unes regardent
les Articles de h Foi , Sc les autres les Aàlions Extérieures 6c la Pratique.
Celles là font de la Première Claflc, Sc concernent hN.it.-/re dcJefus-ChnJî^
h Predeftmatton , 5c le Libre arbitre ; £c celles de la féconde regardent la
Communion fous tme feule Ffpece , PAdorMion de l'Hofiie Confucrée , les Priè-
res que l'on fait en une Langue que l'on n entend pas. Quoique les Erreurs
de cette dernière Claflc foicnt moindres en elles mêmes , cependant il arrive
très-fouvcnt qu'elles caufent des Divifions très-dangereufes, en aigriflantSc en-
venimant les Efprits , d'oià les Schifines fuivent immédiatement. Car fi un
homme Communie à la Table du Seigneur, avec une Perfonne qui foitdans
l'Erreur touchant la Predeftination , ou touchant la Nature de Jefus-Chrifi ,
ou qui croie que le Corps de nôtre Seigneur qÇc par tout en mêmetems, quoi
qu'à la vérité , cette Erreur foit fort confiderable , cependant celui qui com-
munie avec lui ne doit pas s'en embaraffer. Mais fi nous communions avec
celui qui rendroit un Culte Religieux au Pain , 8c qui pretendroit Sacrifier
notre Seigneur , cette Aftion nous fcandaliferoit 6c nous feroit abandonner (a
Communion , à moins que nous ne vouluflîons participer avec lui à PldoU-
trie , êc à un Faux Sacrifice. Mais nous avons cet Avantage avec les EgUfes
Luteriennes , que tous nos diferens font du Premier Genre ; & à l'égard de
ces Cérémonies Extérieures , qui font pratiquées parmi eux , le Difcrent
n'eft pas fi confiderable que l'on ne puifle l'ajufter , 6c même très-fitci-
Icment.
XVIII.
Il feroit expédient que l'on mit devant eux , fur une Table, le Concordat
des Eglifes Polonoifes , fait à Sendomir , l'Année if/o. & depuis renouvelle
dans le Synode de Vladijlau l'An 15-81. afin qu'à leur Exemple nous nous
ferviffions de tout ce qui peut contribuer à cette Vnion , en quoi ils méritent
bien qu'on les imite. Et peut-être fe trouveroit-il plufieurs Eglifes parmi
les Luteriens , qui pour avoir la Paix , ne voudroient pas infifter fur leur
Vhiquité , 6c la hifferoient volontiers à Côté.
X I X.
On devroic garder le même Ordre dans la Seconde Affemblée , que dans
la Première , 6c avoir la même Déférence pour Sa Majejté de \a Grande Ere-
tagne, 5c commencer ladite Affemblée par un Jeiine , 8c laConclurre par la
Célébration de la Sainte Cène du Seigneur, à laquelle les Minifires Luteriens ,
£c les nôtres communieroient enlemble.
X X.
11 feroit très-neceflàire que l'on pût trouver enfuite quelques Moiens pour
pouvoir porter toutes les Egliiês , & tous les Peuples à embrafler tous
H 5 ie5
62 XXI. SYNODE NATIONAL
ks Articles de cette Union , Sc queks Princes Souverains , £c les Etats Re-
formes , promirent d'cmploier kur Autorité pour cela ; 6c que cette Dif-
tincrion de Luterieiu , de Cnlviniftes , & de Sacramentaires , étant Odieufc
fût entièrement abolie, & que nos EgUiés fuflént apellécs dans la fuite, les
Ezlifes Chrétiennes Reformées. Il faidroit défendre, fur de groflés Peines, que
l'on ne fe déchirât jamais par des Invectives dans les Prêches , ni ailleurs ,
non plus que par Ecrit ; 6c que les Catalogues des Livres que l'on vend à
Francfort ne fuflcnt plus remplis da ces Titres Injurieux , comme aupara-
vant. Il faudroit encore que les Princes d'^/Z^'/wu^wf envoiâilent en un cer-
tain Jour dont ils conviendroient enfcmble , leurs Pafteurs aux Eglifes Prin-
cipales des Princes Voifins ; & qu'ils reçuflént les leurs de même , & qu'ils
communiâflént enfcmble > à la Table du Seigneur , un Jour Solennel qu'ils
auroient marque.
XXI.
S'il plaifoit à Dieu de faire réuflîr un fi Saint Se fi Noble Deflein, ce qui
aquerroit une Couronne Immortelle à Sa Majejlt de la Grande Bretagne, 8c
aux Princes qui fe feroient joints avec lui : alors il fcroit tcms de foliciter
VEglife de Rome à fe reconcilier ; mais il y a peu d'Aparence que l'onpuifle
faire entendre Raifon au Clergé àz Rome , parce que le Pape ne veut pas en-
tendre parler de Concile ni de Conférence , à moins qu'il n'y prclîdc. Mais
fi cette Union des autres C/hrétiens étoit une fois bien établie , nôtre Re-
ligion en fcroit beaucoup plus confidcrée, & les Minières pourroient prê-
cher avec plus d'Autorité , êc de Succès que jamais.
LETTRE
DU ROI DE LA GRANDE BRETAGNE
AUX PASTEURS ET ANCIENS
Députes au Symde Niational , à Tonneins en France.
Alant eu Connoiflance que vôtre AlTemblée fe tiendroit en Gafco^ne , le
premier de Mai , dans laquelle plufieurs Perfonnes fe font engr.gces de
renouveller cette Controvcrfe , touchant la '"jujlif cation , & de prclfcr les
Confciences à confentir, contre leur propre Jugement, à des Opinions dont ils
n'ont pas même une Claire Idée; Nous avons trouvé bon de vous envoier
Monfieur Home , l'un de nos Sujets , qui cft auflî un de vos Paît eurs , char-
gé de cette Lettre , pour vous exhorter de notre Part , que les Efprits de'
vos Paftcurs & Profcllcurs ne s'aigrifient pas kb uns contre les autres, touchant
des Qucftions plus fubtiks que prontabks. plus curieuies que neceflaires; mais
de tâcher de modérer ces Animofités , qui k font déjà trop augmentées itvec
tant de Chaleur parmi vos Miaiihes i & que vous éttignks ces Blucttes de
TENUATONNEINS. ^^
Diflcntion, lefquellcs fe rencontrant avec le Bois , le Foin, le Chaume, &
des Matières Légères , plutôt que Graves 8c Solides, pourront vous em-
bralcr 8c caufer un Schifme parmi vous , qui vous confumcra tous, à moins
que vous ne le préveniez , & que vous ne l'ctoufics dès la Naiflànce , en
condannant au Feu ces Livres , ces Papiers 6c A^Ianufcrits , qui ne font que
des Matières propres à nourrir le Feu des Controverfes , plutôt qu'à contri-
buer à votre Edification, & qui donnent Occafion aux ILnncmis de l'Ecflife
de Dieu, de tirer avan tage de votre Foiblcflb& d'être plus endurcis dans leurs
Erreurs. Nous vous prions particulièrement d'ajufter cesDiferens qui font
furvenus entre les Srs. du Aioulhi Sc TiUnits , fi vous en prenés Connoifian-
ce, 6c que l'Examen vous en foit remis , enforte que vous ne vous éloienics
pas de la Voie d'Arbitres, laquelle me paroit la meilleure des deux, Scqu'cn
pacifiant leurs Difcrens vous publiés , vous mêmes, combien d'Eftime vous
faites des Dons de Dieu , qui font dans ces deux Perfonnagcs. Cet Hon-
neur dont Dieu nous a revêtu, en nous élevant à la première & plus eminen-
te Place de l'Eglife , pour lajDefence de la\^critc, ëcpour la fervir de tou-
tet nos Forces , dans notre Dignité Roiale , 8c le Défir très-ardent que
nous a\'ons de voir fleurir une bonne Paix 8c Vtàm , parmi tous ceux qui
Profenèut Sincèrement la Foi Chrétienne , 8v le Soin que nous prenons de
vôtre! Confervation , comme étant les premiers qui ont tecouc le Jou<t de
V Idolâtrie, nous portent à en ufer Librement avec vous. Et nous nous pro-
mettons de vôtre Prudence que toutes les Matières feront pacifiées parmi vous,
8c ajuftées à l'Aimable, comme nous avons commendé à Monficur Homeàc
vous en preflér plus fortement de nôtre Fart , auquel vous dcvés ajouter
Foi, le recevant comme nôtre Mefliiger , 8c comme une Pcrfonne qui crt bien
connue parmi vous , 8c qui vous doit être recommandable par fes bonnes
Qualités , étimt fur tout Amateur de la Paix, que nous vous recommandons,
par deflus toutes chofes ; ainfi nous prions Dieu qu'il bcniflc vos Conféren-
ces » 8c Conlultations ; 8c qu'il vous ait toujours en fa Garde. De nôtre
Palais ce zf. jour de Mars, 1614.
Signé,
JAQUES. R. D. L. G. B. Sec.
REPONSE DU SYNODE
AU ROI DELA GRANDE BRETAGNE.
Sire,
CE Zélé dont il a p!û i Dieu d'enfiàmer vôtïc Efprit Roi:il, 8c Te grand:-
Soin que ^•ôtre Ser(mf:.;,u- M^jefté , daigne prendre àcs EglifesChrèrien^
«es , oblige tous les Boas Serviteurs de Dieu dadrell'fr des Prières Sc des-
Vœu,\ continuels au betgmm- de CUi.re ^ afin qu'il lui plaife de prolonger les:
Joui--3«
64 XXI. SYNODE NATIONAL
J ours de Votre Majefié , 8c qu'il fafle profpercr fon Règne. Les Eglifes dt
France , au Nom defquelles nous fommes ici adèmblés ont les plus profonds
Refl'entiaicns de cette Obligation , parce qu'elles ont reçu trés-lbuvent,& à
leur grand Avantage les Influences confolantes de cette Etoile brillante dans
le Ciel de l'Eglife de Dieu , dont nous rendons gloire à Dieu , 6c à Fêtre
Majefté nos très-humbles Remercimens , en lui proteflant que nous confer-
verons toujours dans nos cœurs les Caraftcres ineffaçables de notre inviola-
ble Gratitude. Nous avons receu avec toute la Révérence , & la Soumif-
fion poflible , ces bons Se ialutaires Confeils qu'il a plû à Fêtre Majefté de
nous envoicr ; comme emanans du Saint Efprit de Dieu , ils nous ont con-
firme dans ces pieufes Refolutions que nous avions déjà formées , 8c que nous
avons enfuite réduites en Pratique , d'un Confentcment unanime , dans nos
Décrets Synodaux .'^awi fommes forcés, à nôtre très-grand Regret, de recon-
noître qu'il s'étoit glifle quelque Choie de mauvais parmi nous ; mais aufli
nous pouvons affûrer Votre Majefté que cela n'a pas eu de fuite, 6cnousef-
perons que nos Eglifes n'en recevront aucun Dommage , parceque nous
fommes refolus de nous y opofer courageufement , fortifiés de la Grâce de
Dieu » & de conferver cet Ordre & Vnion , que l'on a gardé parmi nous juf-
qu'à prcfent. Nous en aurions eflarté la propre Racine, fi on en avoit trou-
vé parmi nous , comme il y en a ailleurs , & hors de ce Roiaume. Et pour
ce qui eft des Démêlés entre les Sieurs Tilenns Se du Moulin, nous croions
que Votre Majefté peut nous être d'une grande Affiftance en cela , & nous pro-
mettons de notre coté à V.Ad. que nous donnerons toute la Satisfiftion que
l'on pourra raifonnablement attendre de nous , à ceux qui nous troublent , pour-
veu qu'ils n'entreprennent pas de nous mettre en Pièces- Nous avions toujours
fouhaité la Voie d'Arbitrage, Sc le Silence que nous impofâmesauroit eu un
bon Succès , fi les Parties divifées avoient voulu feulement un peu céder
chacune de fon Côté , fans difputer à qui feroit les premières Avances. Nous
lommcs iî pcrfuadés des bonnes Intentions de l'une & de l'autre , que fi el-
les avoient fait cette première Démarche , elles i'c feroient auflî-tôt données
la Main , 6c chacune auroit facrifié fon Intérêt particulier , pour le bien de
la Paix, le repos 6c la Confolation de leur Confcience , qui afpiroit après.
Nous pouvons bien repondre de l'un des deux , par le pouvoir que Dieu
nous a donné fur Lui, 8c nous avons bonne Efperance de l'autre , particulière-
ment fi Vôtre Majefté emploie fcs Puiflans Confeils pour faire avancer un fi
bon Ouvrage. En même tcms nous avons jugé nçcelTaire de fuprimer tous
ces Ecrits , qui pourroient en quelque Manière nourrir 8c fomenter cette fà-
cheufe Controverfe , qui ell: entre ces deux Serviteurs de Dieu , en rcfer-
vant la Supreffion entière à une entrevue des deux Parties que nous avons
affignée à SaumHr , fur des Fondemcns très-juftcs 8c très raifonnables. Nous
fouhaiterions aufli de tout nôtre Cœur que l'on pût empêcher que ces mê-
me Ecrits ne fe repandiflènt pas hors de ce Roiaume , éc nous prions três-
humblcmcnt 8c trcs-inftanment Vôtri. Majefté ^ d'en vouloir faire arrêter le
Cours dans fcs Etats de la Grande Bretagne. A l'égard de l'Héroïque Déf-
icit! de Votre Majefté ^ que Monfieur Home nous a communiqué , pour
Remrir
T E N U A T O N N E I N s. 65
Reunir les Eglifes de Diverfes Nations en «»<? même Confejjîon & DoSîrine ,
nous le regardons comme une Entreprife digne d'un fi Grand Roi, & qui re-
pond à ce Saint Zèle dontZ.^ Majefté Celefte a embrafé vôtre Ame Roi ah ^ &
de nôtre Côte nous y contribuerons par nos Ofrandes , & nous porterons notre
Argent en Tems & Lieu. Nous prions auflîde tout nôtre Cœur 8c de toutes
les Facultés de notre Ame; que cette Sainte Oeuvre puifle s'avancer pour la
plus Grande Gloire de Dieu , à la Confufion des Ennemis de la Vérité , dont
nous condamnons la déteftablc Doftrine des Régicides , qui viole la Sacrée Ma-
jeflédes Rois , 6c leur Ppopofition par laquelle ils foutiennent que le Pâte peut
interdire tout un Roiaume. De plus, nous fouhaitons très-ardenment d'en-
tretenir une bonne Corefpondance avec les Eglifes de vos Roiaumes , dont
nous en donnons toute l'AlIùrance pofllble à Votre Majeflé , & nous la fu-
plions d'accepter nos Services , lefquels avec toute la Soumiffion qui eft dûë
â Sa Majeflé , nôtre Roi Naturel Sc Souverain , nous ofrons aux Pieds de ^o-
tre Majefié , de laquelle nous voulons toujours être comme nous le fem-
mes.
Les très-humbles Sctrès-devoués Serviteurs
les Fafieurs ûT Anciens des Eglifes Reformées
De Tonneins au Mois de France , aflemblés par la Permiflion de Nô-
de Mai 1614. tre Souverain très-gracieux Louis Treiz.ième,
- dans un Synode National , figné au Nom de
tous , par
Cigord , Modérateur.
Gardeji , Aflefleur.
André Rivet
& ^ Secrétaires.
Denis Jlifaltret .
]
LETTREE
DE L'EGLISE DE GENEVE AU SYNODE NATIONAL
Des Eglifes Reformces de France, aJfembW a Tonneins.
MESSIEURS NOS TRES HONORE'S FRERES.
»î "TTOtre Charité & la Communion que nous avons toujours gardée
„ V avec vous en nôtre Seigneur ^efus , Se la Parole de fa Grâce , nous
it a en toutes Occafions fait participans avec vous, de fes fingulieresBenedi-
,, âions, que le Grand Dieu a répandues fur vos Eglifes, & nous a fait aufïï
„ en tous Tems , & en toutes Ocafions, compatir à vos Aflidions , 6c lef-
y, fentir très-vivement les Maux dont vous ctiés Chargés. Cette même Paf-
Tome IL I ° „ fion
„ lo
66 XXI. SYNODE NATIONAL
„ Con , par laquelle nous prenons part à tout ce qui vous regarde , nous
j, donne à prefcnt Accès auprès de vous , & nous invite à nous fervir de
„ l'Ocafion de vôtre Synode National , pour confoler vos Ames , en vous
,, communiquant nos Penfécs ôc nos Propos qui nous font communs en une
„ même Foi. Si nos Souhaits avoient été accomplis , nous ne nous en ie-
., rions pas tenus à des Lettres muettes , mais nous nous ferions tranfpor-
„ tés en vôtre Sainte Aflèmblée : nous aurions raflaflîé nos Ames de vôtre
,, Prefence, 8c nous aurions converfé avec vous ; mais parce que les dures
Loix de la Neceflité nous en empêchent , nous croions que vous agréerez
ju'ctant abfcns de Corps , nous vous marquions par nos Lettres que nous
ibmroes avec vous en Elprit, nous rejouiflant du bon Ordre que vous gar-
j, dés parmi vous , Sc de la Fermeté de vôtre Foi en fefHs.Chrifi ; Se que
}i nos Cœurs & nos Vœux étant intimement unis à vos Prières ks plus fer-
„ ventes, nous adorions premièrement cette Intime Bonté de nôtre Seigneur,
„ qui infpire des Sentimens de Clémence Se de Bénignité, en ce qu'il vous
,> continue vôtre Liberté, &lcs Privilèges qui vous ont été accordés de te-
„ nir vos Synodes Nationaux , en Paix & Sûreté. Ces Aflcmblces rcprefen-
„ tant vos Eglifes , font un Saint Boulevard contre les A Hauts 6c les Inva-
» fions de vos Ennemis , Se un Ciment trcs-folide de vôtre facrée Union ,
» un fouverain Remède contre vos Maladies ; & en un mot , la Bife de cet
„ excellent Edifice auquel Dieu a mis la main , 6c qu'il a miraculcufement
,, élevé au milieu de vôtre Nation. C'eft une Faveur très-finguliere , &
„ une Grâce trè>-abondante , £c nous ne pouvons pas ailes admirer la Pro-
„ vidence 8c la Sageflê de Dieu qui vous a fuggeré l'Ufage des Synodes, 8c
,, fon Aflîftance ôc Bonté , en vous confirmant dans une fi bonne Cou-
,. tume.
„ Il faut que nous vous difons , Mcfiîeurs , que lorfque la Séance de vos Sy-
,1 nodes Nationaux aproche , nous fommes pollcdés d'une Sainte Jaloufie ,
., 8c d'une Crainte qui nous inquiètent extrêmement , tremblans , en con-
5, fiderant la Confufion 8c le Defordre que l'Efprit Malin a cauie parmi uii:
„ Peuple Impie qu'il a feduit : d'oii nous prenons Ocafion d'élever nos-
5, Ames en Prières extraordinaires vers le Ciel , afin que notre Grand Paf-
,5 teur daigne prefider au milieu de vous, par l'Autorité de fi Parole, 6c qu'il
>, vous conduife par fon Saint Efprit, inclinant vos Cœyrsàune entière Sou-
j, milîîon , Docilité , 8c Obeïfl'ance à fcs Volontés, ôc qu'il garde toujours
j, fon Héritage , 8c qu'il maintienne la Poflcûion de fon Sanètuaire au mi-
„ lieu de vous , d'oii la Vie 8c la Santé foit portée dans toutes les Parties ,.
i-, & dans tous les Membres de fonEglifê; 8c qu'il vous accorde cette Grâce
» que l'on puiife témoigner de vous , que vôtre dernière Oeuvre a été meil-
„ leure que la première. Et dans cette Conjoncture nous fommes' pKis em-
,1 preffés à Lutter avec Dieu ; parce que nous ne pouvons pas éloigner de
„ nos Ames ces Aprehenfions d'une Tempête qui nous menace , qui s'cft
>, amafféc , 8c condenlée auffi-tot que cette pauvre Eglife a commencé à
„ jouir d|u Calnjc. Dans notre Paix , comme dit la Sainte Ecriture, mus
al iivotts eu l^ien (C^ngeijfes.
TENUATONNEINS. ^7
,, Les Troubles dont vôtre Roiaume cft agité , nous font croire que
„ l'Efprit altéré de Sang. & qui dans ces derniers tems s'eft tellement dcchni-
„ né en Meurtres & en MaÛacres , n'eft point encore raflafié , & que le
,, Courroux du juiteôc terrible Jehovah s'échaufera encore davantage contre
,, les Abominations du Monde Impénitent , qui s'endurcit par la Patience 8c
„ indulgence de Dieu , 6c que la pauvre Eglife aura fa Part des Soufrances 5c des
„ Jugemtns , pour avoir eu une malheureufeCondefcendence pour un Peu-
„ pie Impie. Nous ferions tort à votre Intégrité ^ à vôtre Sageffe recon-
,, nuë , fi nous en avions la moindre Méfiance ; cependant la part que nous
„ prenons à tout ce qui regarde vôtre Bonheur^ nous f\it prendre la Liberté
,, de vous exhorter par ce qu'il y a de plus Sacré, de plus Cher , 8c de plus
,, Précieux parmi vous , de ne laifier pas échaper les Ocafions qui fe pre-
,, fentcront non feulement de vous Juftifier pleinement 6c clairement devant
,, le Monde ; mais que vous juftifiés auffi nôtre très Sainte Religion , que
„ vous profeflez, & que renonçant aux Vues Se aux Intérêts du Monde, vous
,, vous atachiés uniquement aux Commandements de Dieu, qui font laRe-
,, gle infaillible de la Sageflé & l'Etandart de nôtre Patience, qui nous con-
,, duira à la Perfeftion de nôtre Ouvrage. Ce fera une Faveur toute parti-
,, ticuliere du Ciel;, d'avoir gardé ce Tréfor inelHmable de la Foi , dans une
,, Confcience pure , & vous remporterez une Viétoirefignalée fur vos Aver-
„ faites , qui vous calomnient, à leur Conviétion 8c Confufion; vôtre fin-
,, guliere Prudence en paroîtra avec plus d'Eclat devant les Eglifcs àç.feÇiis-
,, Ckri'ii , d'avoir pu vous conferver contre la haine, le mépris du Monde, 6c
,, l'Abjeélion ; chetive Condition ici bas , 6v qui tente beaucoup de Per-
,, fonnes. Oui nous efperons certainement que nôtre bon I^ieu écoutera
„ vos Prières journalières, 6c qu'il les exaucera, £c qu'il ne vousexpoferapasà
,; de trop cruelles Epreuves ; mais que pendant le long 6c heureux Règne
,, de vôtre Roi , vous ferés délivrés de toutes Craintes de la Part de vos En-
„ nemis , 6c que vous le fervirés en Sainteté 6c en Droiture le relte de vô-
„ tre Vie.
„ Il y a plufieurs autres Chefs fur lefquels nous aurions pu, & même fouhaité,
,, de nous étendre , pour vous les Communiquer , mais nous ne le ferons
.,, pas à prefent.nous fommes trop acablés de Douleurs, 8c trop emûs d'Hor-
,, reur, par la Chute du Miniftre Février ^ cet infigne Apoflat, lequel aiant
„ abufé depuis plufieurs années des beaux Talens, qu'il avoit reçus de Dieu,
,. 6c aiant deshonoré ce Pelle dilHngué qu'il tenoit parmi vous, qui le fupor-
„ tiés fi particulièrement ; fert maintenant d'Objet à la terrible Vengeance
„ de Dieu : on n'aprit fcs Entretiens 6c fa Conduite impie , dans les Païs
,, éloignés que lors qu'on y eut Nouvelle de fi Révolte . laquelle comme
,, un Eclat fubit du Toonére, étonna 6c abatit tous ceux qui en lurent la Re-
„ lation , comme d'une Chute prodigieufe , 6c à laquelle on ne s'atendoit
,, pas. Nous avons oiii 6c leu ce qui a été dit 8c écrit fur ion Sujet , 8c
>, nous ne pouvons pas deviner ce qui peut avoir caufé fa Dépravation , finoa
,, qu'il s'entreméloit mal à propos des Afaires Mondaines : D'où nous pre-
» nons la Liberté de vous prier , pour l'Amour de Dieu , d'examiner les
I a Voca-
68 XXI. SYNODE NATIONAL
,, Vocations 8c les Emplois, afin qu'ils ne foient pas confondus , au grand
,, Préjudice de l'une 8c de l'autre Fonftion, mais que celle du Mini(lere,foit
j, prccifément limitée par la Parole de Dieu, pour ce qui regarde fes Loix,la
„ Fin du Minillere, la Manière de l'exercer , èc les Aftions du Miniftre. 11
,, eft diferent , êc même entièrement opofé au Gouvernement feculicr ; 8c
„ nous concevons fort bien que les Miniftres peuvent relkr dans les Bornes
„ de leur Sainte Vocation , & être utiles au Public en même tems , & il n'eft
„ pas Befoin qu'ils aient la connoiflance de certains Arts , ou qu'ils s'enten-
,, dent en Afaires qui n'aboutiflent qu'à un Intérêt temporel. D'ailleurs, il
,, eft très-dificile de trouver une Perfonne qui foit capable d'exercer l'une
„ 8c l'autre Fonftion : il y a cette Difercnce , que la Chair & le Sang ne
,, voient rien dans le Saint Minillere, que de pauvre , humble , meprifâ-
„ blc & pénible , rien que de dificile & de dangereux; & au cont^-aire dans
„ le Maniment des Afaires Séculières , on y trouve aflês dequoi nourrir nô-
„ tre Ambition , & notre Convoitife ( la Source de l'Envie ôc de la Jalou-
„ fie ) &c les Moiens de nous aider dans le Deflein que nous avons de nous
,, avancer , êc de dominer fiir les autres; 11 feroit prefque impofliblc d'em-
„ pêcher que la Contagion ne fe communiquât ; elle fe gliflê fi doucement
„ jufque dans l'Ame des plus grands Efprits , qu'ils en font furpris lans
„ qu'ils s'en aperçoivent. Nous favons fort bien , que la Nccefiîté & la
„ Loi , à laquelle on obéît à prefent, autorife en quelque manière cette Maxi-
,, me ; mais elle eft trop pratiquée parmi vous, pour que nous lafoutenions,
,, & que nous la juftifions. C'eft pourquoi , mes très-cheres Frères , nous
,, vous fuplions encore une fois pour l'Amour de Dieu, de confidcrer s'il ne
,, feroit pas meilleur que vous fouffrifics quelque Domage dans les Afaires
„ Temporelles, pliitôt que les Spirituelles fulfent fouillées ;ti fi vous ne de-
„ vriés pas faire Reflexion au Rifque que vous courrés, en detruiiant vos
j, Pafteurs , plutôt , qu'à un Intérêt particulier & Temporel ; Sc fi vous
„ ne fériés pas mieux de conferver parmi vous un Sel pur 8c favoureux, con-
„ tre la Corruption Générale , plutôt que de halarder tout, dans cette Dc-
,, route UniverfcUe , où nous voions que les plus hardis Champions font
,, renvcrfés fur le Théâtre du Monde.
,, Ceux qui font forcés par uneNecefiltéabfoluëSc indifpenfable . defe mê-
,, 1er des Âfiiires qui regardent le Civil , qu'ils en prennent la Charge avec
„ regret 8c douleur ; en foufrant avec peine que l'on les interrompe de leurs
,, Occupations Religieufcs , 8c de leur Vocation Celefte , qu'ils s'écrient
„ avec l'Epoufe des Cantiques , ils m^ont Conftituée la Garde des Vignes \
„ mais je n'ai point gardé celle c^ni était mienne ! fi donc leurs Afaires le
„ requièrent , 8c qu'elles courent un très -grand Rifque , & qu'elles
,5 foient en un extrême Danger , on leur pourra , en de pareilles Cir-
„ confiances » permettre d'en prendre le Soin \ mais qu'ils le faflênt avec
„ la plus grande Circonfpei5lion i qu'ils gardent une Fidélité inviolable , 8c
,. une Intégrité à l'épreuve , fans qu'ils cherchent à s'avancer dans leMon-
„ de par Ambition ou par un Intérêt Secret. Cette Menace eft terrible, leSa-
„ cnfiçateur fera comme le Festfle ■, ôc cette Lamentation eft trifte , Tout
„ le
T E N U A T O N N E I N s. 69
, /<? Mal & le Defordre vient des Prophètes , & les Pierres dft Sati^naire font
„ aux quatre Coins des Rues.
,, Très Chers & très honorés Frères , laiflbns nous gouverner par la
„ vraie Sagcffe ■■, confions nous entièrement à fa conduite ; & renon-
çons à nous mêmes félon le Précepte de l'Evangile, 11 faudroit que
,',' les Perfonnes qui font emploiées au Miniftere , lors qu'elles font char-
„ gées de Commiffions qui ne dépendent pas immédiatement de l'Eglife ,
\, tâchallènt de conferver dans leur Extérieur, 8c dans leurs Entretiens des-
,'. Marques 6c des Caraéteres de leur Sainte Vocation : Qlic leur Pieté, leur
„ Dévotion, leur Gravité, le Renoncement à eux mêmes, & la Priva-
„ tion des Plaifirs Mondains , dont plufieurs Perfonnes de confideration
„ parmi les Chrétiens ne font pas grand Compte , il faudroit dis -je que
,, ces Vertus ferviflent à entretenir la douce Odeur, 6c la Réputation du
„ Gouvernement de notre Eglifc , £c à conferver l'Autorité du Saint Mi-
,, niftere , 6c le Refpeét qu'on lui doit, & que dans l'Ordre du Service de
,, Dieu on vît reluire cette Souveraine Sagefle que la Reine de 5.<^^ admira-
,j dans la Cour de Salomon.
„ L'Impiété & l'Impudence font trop à la Mode par tout ; mais que le Sanc-
„ tuaii-e , que l'Eglife de Dieu foit au moins l'Afile & la Demeure de la Pieté
„ fans Feinte , oii elle puiiTc refpirer librement comme dans fon Air \ qu'elle y
„ paroiflè avec une Contenance aflurée , en démontrant courageufement l'Ef-
,, prit 8c la Clarté de la Vérité , convainquant 6c condannant .les Oeuvres de
„ Ténèbres, &: réveillant avec fon Flambeau luifant,les Confciences aflbupies
„ de la Génération pcrverfe ; que par-là,les Fidèles foient excités à la Perleve-
„ rance , 6c que les Reftes de Jacob foient confervés dans ces jours de Difper-
„ flou & de Defolation.
„ Nous voions clairement que l'Ennemi eft dechainé dans nos derniers tems:
„ La Foi eft diminuée , la Charité eft refroidie , l'Evangile & la Croix fonc
„ devenus mépriiables ; on a oublié le Langage de Canaan, 6c une grande
,, Multitude d'Ames fe font débauchées en fuivant les Confeils de BalaamW faut
„ donc maintenant prendre une ferme Refolution d'éviter l'Impofture, 6c de
„ n'y pas prêter l'Oreille. Nous fommes obligés auffi de vous prier 6c foUici-
„ ter , quoi que nous foions déjà perfuadés que c'eit auffi^vôtre Deflein , de
„ prendre Garde que ces Diferens qui ont troublé vos Eghfes depuis quelques
„ années , touchant la Doétrine de la Juilification , foient terminés. Ces Opi-
,, nions ont été fomentées & fe font fortifiées , par des Préjugés & des Haines
„ fecrctes : on les a répandues par tout , 6c elles fe font multipliées en une in-
„ finité de Qjeftions inutiles 6c dangereufes , par des Difputes de Chicane.
, , Pour ce qui eft de nous , quoi qu'abfolument nous tenions une même Vq\
,, avec vos Eglifes , 8c que nous nous apliquions le Sacrifice que Jefus-Chrtfi
„ a ofert en la Croix ■, 6c que nous croions qu'en fa Mort nous avons une entière
„ Satisfaction pour nous aquiter des Forfaits ?<. Impietés dont nous étions cou-
„ pables , 6c dont nous ne pouvions être aquités que par ce Remède , 6c que
M nous nous tenions à fon Obéïlfance qui nous eft aloiicej cependant, nous ne
» pouvons pas aprouver ces Difputes Ôc Altercations de ceux qui font dans des
I 3 „ Sen-
70 XXI. SYNODE NATIONAL
j' Seiicunens concraires ; encore moins pouvons-nous foufrir qu'ils demeurent
, aliénés , & qu'ils fc condannent l'un l'autre. Tellement que nous aurions
„ mieux aimé que l'on eût foufert cette petite Etincelle , qui feroit d'elle-même
„ devenue u rien , plutôt que de l'atiicr davantage , en la Ibuflant par des Opo-
, fitions qui ont allumé un grand Feu,qui a embrafé les Coeurs du Peuple de
„ Dieu , Se qui les a dévorés par des Jaloufies , par des Soupçons , & par des
„ Préjugés dangereux. Nous avons donné pluficurs fois ce .même Avis, 6c
„ nous avons inlîllé a\ec importunité , afin que l'on pût trouver quelque Tem-
j, peramcnt à un Accommodement , qui pût , fans prcjudicicr à l'une ou à
„ l'autre des Parties , fervir à conduire les Confciences, & à exclurre toutes
„ les Erreurs qui tendent à renverfer nôtre Foi , fie qui ruinent les Fondemcns
j, de nôtre Salut: Et nous avons été très confolés de ce que ces mêmes Avis
j, vous ont été fuggerés par un Grand 6c très-Puillànt Monarque , & par plu-
„ fleurs Perlbnnagcs très-éclairés , & par de três-cekbres Univerfités : Et nous
„ avons auffi été très-joieux de ce que vous ne les avés pas rejettes , 6c que vous
,, avés été contens de nôtre Procédé , 6c de nos bonnes Intentions , comme nous
„ pardonnons trcs-volonticrs , ainfi que les Chrétiens font obligés de f;iire,l'In-
„ civilité de ceux qui les ont pris de mauvaife Part.
„ Et vous , très-honorés Meflieurs , puifque non feulement vous êtes éclai-
„ rés 6c Sages , mais qu'outre cela , il ell en votre Pouvoir de terminer toutes
„ ces ]")ificultés , nous vous prions d'emploier vôtre Autorité fi etîcacement,
„ que vous puiflîés arracher jufqu'à la Racine de ces Qacilions ftcrilcs 6c dan-
„ gereufes, 8c que vous vcilliés que vos Pafteurs 6c Piofeflèurs s'attachent fe-
„ ricufement aux Choies qui fervent à édifier les Eglifcs de Dieu , 6c à confer-
„ ver la Pureté de la l'^oi , & qu'ils abandonnent toutes Conteftations , que l'on
„ apelle fiiuflèmcnt Difputes de Sciences. Surquoi nous prendrons encore la
„ Liberté , pour foulager nos Cœurs , de vous prier de revoir ce Formulai-
,, re qui a été dreflc au Synode de Privas , 6c d'y faire encore une ibis Re-
,, flexion ; non pas que nous y trouvions à redire dans la Subfiance ; mais par-
,, ce que de la Manière qu'il cil conçu , il iemble qu'il vous menace d'une
„ plus grande Brèche , 6c de plusfauiles Partialités. Nous ne fommcs pas les
,, premiers qui aions obfervé que les Formulaires font un Rcrncdc fort dange-
„ reux, à moins qu'ils ne foicnt purement neceifaires, &, déterminés par la Pa-
„ rolc de Dieu même; autrement , des Bandes û ferrées, au lieu de joindre &
,, d'afermii-, ont le plus ibuvent dilloqué les Membres, & y ont fait une Meur-
„ triilure. Nous vous prions auifi,que lors qu'on' drellèra un Nouveau For-
„ mulaircAutentique, on prenne auparavant l'Avis de toutes les Egliics , afin
., qu'elles n'aient pas lieu de fc plaindre qu'elles ont été lurprifcs , 6c que l'on
„ a ufurpé un Empire fur les Confciences, qu'on s'cll .ti'op précipité , 6c qu'on
„ a ufé de Connivence., comme nous iàvons très-bien qu'il ell arrivé à l'iiluë
„ du Synode de Privas. Et en bref, nous croions qu'il vaudroit mieux ne pas
„ toucher à vôtre Confeffion , & ne la pas déterrer fi fouvent comme vous fai-
„ tes , 6c en découvrir jufqu'aux Fondemcns. On le pourroit néanmoins faire
„ maintenant , par de bons Motifs & avec Retenue ; maisaufîî cela feroit qu'à
„ l'avenir, on le donncroit trop de Liberté 6c qu'on feroit trop curieux. Sur
„ tout
TENUATONNEINS. 71
„ tout nous vous fuplions,de faire ceflèr entièrement cesQiieftions acccfibircs,
„ lefquelles n'aboutifîènt à rien de folide , au contraire,elles mettent l'Eglilède
„ Dieu en Pcril , & foiit très-propres à engendrer des Herefies , ou l'Athéil-
„ me, parmi le Peuple ignorant. Nous aprehendons extrêmement que l'Im-
,, preflîon des Livres de TtUnus , ne foit un Ecueil qui fera échoiier ce Grand
„ Ouvrage ; c'ell pourquoi nous vous prions d'empêcher la Publication de Ça.
„ Réponfe, & nous fommcs en Peine quel Milieu nous pourrons tenir pour
„ juftifier notre cher Frère de ce dont il l'a accuie. Cependant pour le Bien
„ de l'Eglife , on juge à propos qu'il garde le Silence , & que les lnvc«^:i^'es
,, cellent de part & d'autre , & qu'on n'ufe plus de Récrimination , nous efpe-
„ rons que l'on pourra trouver quelque Expédient pour iauver l'Honneur 6c
,, la Réputation de nôtre dit Frcre , particulièrement , puifque la Controverfe
„ n'eft pas touchant un Point qui foit Fondamental , à le bien examiner , ni ua
„ Dogme que l'on doive défendre , finon par Occafion & par l'orme de Dil-
j, pute , 8c fans que de toutes les Prcu\es que l'on pourra aporter on en puillê
,, tirer une Confcquence abfoluê, qui établiife une Opinion particulière. Fai-
,, fons donc tout ce qui fera en notre Pouvoir pour tâcher de reconcilier ces
„ deuxEfprits. Et alors celui qui a ofcnfé , & qui ne peut pas, Confcience
,, fauve , donner le tort à nôtre Frère , fera le premier , comme fon Devoir l'y
,, oblige, àlejullifier, fie à le decharg:r , fiifant fucceder les Confeils Pra-
,., ternels aux Inveftives.
„ Nous recevons de fréquentes & de tnftes Nouvelles de ces detcftables
„ Duels, (\\i\ font trop frequcns parmi les Perfonnes de nôtre Religion ^ îkquoi
„ qu'il ne fcmble pas que nous puifljons cxtu-per une PaQîon fi violente & fi
,, brutale , & qui a jette de très-profondes Racines ^ cependant à caufe de l'A-
,, trocité &: de l'Enormité d'un tel Péché , nous prions vôtre fainte AlVembléc
,, d'avoir Recours aux derniers Remèdes , &i de vous fervir de ce terrible Pou-
„ voir que Dieu donne aux Eglifes de tirer l'Epée Spirituelle contre ces Infi-
,, gnes Delinquans , lans avoir Egard il Pcrfonne , afin qu'ufint d'une Sévéri-
„ té implacable envers ces Audacieux Rebelles, Dieu beniifant fes Comman-
,, démens, leurs Pieds qui font fi prompts à courir pour aller répandre le Sang
„ innocent , ibicnt déformais arrêtés. Du moins pleurons dc gcmilfons de-
„ vant le Seigneur., afin qu'il ne nous en impute pas la Faute, & que nos
„ Nfains foieat nettes de ce Sang méchanment répandu parmi nous., & que nos
„ Confcicnces ne reprochent pas à nos Cœurs, d'avoir confenti à cet Efprit
„ meurtrier , & que nous ne foions pas tachés de cette Mirque d'Infamie, qui
„ n'apartient qu'aux Ennemis de Dieu , d'exécuter fa Vengeance fur eux-mè-
,, mes.
„ Enfin, très-honorés & très-chers Frères, connoiflant le foin que vous
,, prenés de nous , Se combien vous êtes alarmés à caufe des Dedeins que Poa
,, trame. Se des Préparatifs de Guerre que l'on fait contre nous, nous vous.
,, donnons à entendre que Dieu nous conferve en t'aix, §c que nous n' pre-
,,, hendoi>s que fes Menaces 6c fes ]ugemcns, nous confiant en lui. qui pro-
„ longera nôtre Tranqiiilité, laqtielle nous voulons emploier à fon Scrvice^
3, & a la Gloire , 2c à afîiftec nos Eglifes en général , lans nous en orgiieiilir
j, dans
72 XXÎ. SYNODENATIONAL
5, dans une Sécurité charnelle. Et nous vous remercions de la Manière hon-
», nête dont vous avés reçu les Aflûrances que nous vous avons données de
>, nôtre Afleclion; 8c de l'Honneur que vous nous faites d'envoier quantité
j, de vos Etudians dans nos Ecoles , ce qui nous fait croire que vous avés
•, de la Confiance en nous ; nous tâcherons par toutes fortes de Moiens de
., les rendre capables de fcrvir l'Eglife de Dieu , en les formant au Moule
», de fa Parole, & de fa fainte Doctrine , 8c de les éloigner , autant qu'il
j, nous fera poiîible , des vaines Sciences feÇuiticfues qui gâtent les plus beaux
j, Efprits. Aidés nous de vos Prières auxquelles nous joindrons auffi les
„ nôtres , pour les adrefler au Trône de Giace j vous nous avés autrefoisai-
», dés par le inême Moien dans nos Détreflcs, êc nous avons fouvent reffen-
„ ti les Efets des Vœux que vous avés faits au Ciel pour nous, dansleitems
„ de nôtre Afliétion , nous n'en perdrons jamais le Souvenir. Qu'il plaife
„ à nôtre bon Dieu vous continuer fes Faveurs , 8c à nous aufli , nous for-
„ tifiant dans nos Infirmités , Sc nous uniifant en une charité parfiite , 8c
„ qu'il nous fafle la Grâce de conferver la Foi jufqu'au bout, d'achever
J, nôtre Carrière avec joie , & d'arriver à la Vie éternelle, 6f que nouspuif-
,, fions vivre pour lelouer,8c glorifier par nôtre Seigneur feÇns-Chrifi .■mxq^û.
it nous recommandons vôtre lamte Aflemblée, & toutes vos Eglifescn gene-
,) rai , étant avec toute Sincérité ,
Tres-honorés & très -cher s Frères ^
Vos très-humbles 8c très-affcftionnés Frères en nôtre
Seigneur. Les I-'afteurs 8c Profefléurs de l'Egli-
De Genève le fe 8c Univerfité de Genève , 8c en leur Nom.
J. ^vril 1614..
S. GOULAKD. 8C I. DlOOATI.
LETTRE
DU SEIGNEUR DU PLESSIS MARLI,
AU SYNODE NATIONAL DE TONNEINS.
MES SIEURS,
JE n'ai pu hilTer partir les Députés de cette Province, fans vous donner
des afliâranccs de mes très-humbles 8c très-fidcles Services : & fans vous
prier de croire , que nonobftant toutes les Tromperies 8c la Déprava-
tion de ce Siècle, je vous parle comme une Perfonne qui quitte le Mon-
de. 8c à qui il ne refte autre Chofe à faire que ma propre Epitaphe qui ne
démentira jamais ma vie; & après tout je ne prendrai jamais mon Intérêt
„ particu-
T E N U A T O N N E I N s. 73
„ particulier pour la Règle de ma Conduite Se de mes Aétions , Se je ne
,, m'abandonnerai jamais à mon propre Sens, pour agir d'une Manière qui
„ foit contraire aux Refolutions de vos Eglifes , dont la Prudence m'a toù-
,, iours paru la plus fîiine, parce que fa Confcience e(t fon Oeil ôc ion Gui-
„ de. Mellîeurs , toutes les Peribnnes bien intentionnées attendent deux
„ Benediftions principales de vôtre Sainte Airemblce , la première cft que
,, vous emploies vôtre Autorité pour fuprimer une fois pour toutes ces
„ Queftions fi peu neceflaircs, qui troublent la Paix 8c l'Union de vos Egli-
„ fes , dans cette Doftrine laquelle s'eft confervée Pure parmi vous, nonob-
„ ftant les Deferdres qui font furvenus en ces derniers tems ^ L'autre.qu'en
,. perfiftant dans les Sermens que le dernier Synode de Privas avoit fait prê-
„ ter, vous vous ferviés des Moiens les plus cficaccs pour guérir les Plaies
„ que nos malheureufes Divifions ont caufccs dans l'Union de nos Eglifes ■■,
„ éc pour bien réùffir , je ne vois pas qu'on puifle fe fervir d'un meilleur
„ Expédient, que de choifir un But auquel chacun vifera d'un Confente-
,. ment unanime Sc de bonne Foi. Je faluë tous les Membres de vôtre Af-
,, femblée , 6c je prie le Tout-Puiflant de vous afîlfter & fortifier par fou
„ Saint Efprit , pour fa propre Gloire , Se pour l'Union, le Reubliflè-
„ ment, 6c la Propagation de fon Eglife.
Vôtre très-humble Sc très-
De SamnHr U affectionné Serviteur ,
zz. Avril 1614.
Du Plessis.
LETTRE DU DUC DE ROHAN
AU SYNODE NATIONAL DE TONNEINS.
MESSIEURS,
„ T Es grandes Obligations que j'ai aux Eglifes de France m'obligent à
5, J^chercher les Occafions de leur en témoigner ma Reconnoiflànce ;
„ c'eft pourquoi je vous écris à prefcnt pour vous prier de croire que je n'ou-
,, blierai jamais les Affillances que je reçus de vous au dernier Synode de
„ Privas, èc particulièrement de diverfes Eglifes de ce Roiaume, & même
,, Je celles que je ne connoiiîbispas. En Vérité, Meilleurs, jevousavoiie-
,, rai franchement que ces Efets de vôtre Bonté font beaucoup au deffus des
„ Services que je vous ai rendus ; néanmoins j'efpere que dans la fuite vous
„ reconnoitrés que vous n'avés pas obligé un Ingrat ; & que j'emploierai
„ toujours joieulement pour vôtre Service ce que vous m'avés gardé. Nous
„ fommes dans des mauvais tems oîi nous avons Bcfoin de prier Dieu extra-
„ ordinairement qu'il vùeiUe nous guider 2c nous confeiller. Nous avons
Terne II. K „ été
74 XXI. SYNODE NATIONAL
„ . été fort afligcs depuis l'Aflcmblée de Sanmtir par les Divifions que l'on a
„ femées 6c fomentées parmi nous. Le Synode de hnvas s'apercevant des
„ Moiens dont on vouloit fe lervir pour nous ruiner, a prévenu tous les
,, Dolfeins de nos Ennemis : Mais plufieurs Perfonnes n'étant pas bieninfor-
,, mées alors de nôtre Maladie, on n'a pas pu y aporter le vrai Remcdc.Pouv
,j ce qui ell: de moi , je crois qu'il eft facile d'ufer du Souverain Remède ,
i, qui confifte dans une parfaite Réihiion de tous nos Membres , afin que nous
H ne faiîions plus qu'un Corps , & qu'ainfi nous foions plus prêts a fcrvir
„ Dieu , le Rù & nôtre Patrie , & que nous foions mieux en état de rom-
5, pre toutes les Mefures des Ennemis , & de les mettre dans l'ImpoiTibilité
>, de nous nuire, £c même de leur en oter l'Envie. Cette Oeuvre, Mef-
>, fleurs, eil digne de vôtre Afiémblcc, bc mérite tous vos Soins & Aplica-
„ tions. M'étant toujours conforme aux Volontés du dernier Synode, je
j, renouvelle encore les mêmes Promclfes,d'obferver vos Ordres en tout ce
f, -qui regardera la Gloire de Dieu, que je fuplie n-ès-ardenmcnt de vouloir
3, prcfider au milieu de vous, & qu'il m'accorde la Grâce de n'abu fer jamais
u des Faveurs que j'ai reçues de la Divine Bonté, mais de lescraploiertou-
», tes à l'Avancement de Ion R.oiaume, &. de conhicrcr le refte de mes jouis
:, ù fon Service. J'ai donne des Ordres particuliers à Monfieur le Baron de
,, Momaufter de vous informer de mes Intentions, 6c de mon Procédé, &
,-, fur tout du Voiage de Monfieur de Haute-Fontaine , qu'il a entrepris par
„ le Commandement de Son Altejfe \c Prince. Jefouhaite que vousluiajoû-
„ tiés Foi en ce qu'il vous dira, comme fi je vous parlois moi-même, &je
,, vous prie auffi d'être allures que je fuis ,
. Vôtre très-ÎMimble & trcs-aftèûioiuré
De St. Je m d'Angeli , à vous fervir,
le 24. d'Avril 1614.
Henri de RohaNo.
LETTRE.,/
■lo'm ^-)i;i.-'' i^-> <jobr!.' '
D U S Ê' I G N E U R DE C A U M O N T
AU SYNODE NATIONAL DE TONNEINS.
-"■i^oMilSStEUR^,
ahaité que mes Afaires m'eullènt pciiais de me tranfpoiter 011
afin d'avoir l'Honneur Se la Satisfacfcioii de fallier vôtre Sainte
J'Aurois fouha
\'ous êtes .
Aflcmblée , 6c vous donner de Bouche des Afl'ûrances de ma Fidélité &
de mon Afli(Stion,en tout ce qtie le Sen'ice de mon Dieu m'oblige pour le
Soutien de les Eglifes , & l'Avancement de fa Gloire. Mais -en étant à pre-
■ - -,-v fent
TENU A T O N N E I N S. 75
„ ieiuempcché pai- des Occupations importantes, dont le Sieur de Maillez.
„ vous informera , je vous prie très-humblement d'exculer mon Abfence , & de
j, croire qu'il n'y a Perfonne au Monde qui foit plus prêt d'cxpofer & les Vies
„ & les Biens des liens, d'un meilleur Cœur pour la Gaule de Dieu & la vôtre,
,, que je le ferai de bazarder la mienne & les V^ics 8c les Biens de tous les
„ miens. Et je prie Dieu qu'il veuille prefider au milieu de vous par fon
„ Saint Eiprit , ÔC qu'il conduiie vos Volontés , de la Manière qu'il lait être la
,, plus expediente pour fa Gloire , le Bien , le Repos , & la Conlervation de
,, de fon Eglilè, dont aiant l'Honneur d'être, j'embralferai toujours ià Com-
,, munion, 6c je m'y foùmetn-ai entièrement en toutes Chofes , fous les Privi-
„ leges de nos Ediis 6c l'Autorité de Leurs Majeflés , vous priant de me char-
j, ger de vos Gommandemens , & d'être allures qu'en tout ce que je pourrai
„ fervir le Public , 6c chacun de vous en particulier , je vous donnerai des Mar-
» ques de mon Afeélion 6c de mon Obéïffance. Le Seigneur vous tienne en
,, la Sainte Garde, très-honorés Mefficurs, 6c qu'il vous comble de fcs plus
„ precieufes Faveurs 6c Bénédictions. Je fuis
Vôtre très - humble 6c
De Paris le 2. affectionné Sen'iteur,
Mai 1614.
CaU M o NT.
LETTRE
DU SEIGNEUR DE CHASt* IL L O N
AU SYNODE NATIONAL DE TONNEINS.
MESSIEURS,
» A yl Es Aétions paffées ( dont Perfonne n'a fujet de fc plaindre , par la Gra-
,, JLVJLce de Dieu , ) font, je crois, des Preuves fufiiantes du Soin que j'ai eu
„ pour la Réiinion des Manbres qui profeficnt nôtre Religion dans ce jRoiau-
). me j comme aufli de la Déférence que j'ai eue pour tout ce que le dernier
M Synode de Prives a fouhaité de moi , 6c qui m'a été figniné par Lettres : &
5> ce que j'ai fut depuis à la Cour , toucliant ce qui regardoit nos Afaires en Gc-
„ neral, 6c dej:uis que je fuis de retour en cette Province , pour conlervcr vos
„ V'ics 6c vos Privilèges , dont vous avés jouïs pendant le Règne du Feu Roi,
J, pourra témoigner que le vrai Sang du feu Seigneur de Chaflillon coule enco-
j, re dans mes Veines , & que j'ai manié les Afaires Pub'i]ues que j'ai eu en
î, main , avec toute la Droiture 6c la Juftice d'une Perfonne bien afeétionnée,
,, comme les Sieurs G/^or^ 6c Codnr , qui ont été Témoins ocu'aires de ma
i> Conduite, pourront vous en informer, s'il leur plaie. Meflîeui^, je n'ai
K 2. „ point
76 XXI. SYNODE NATIONAL
», point d'autres Vues en vous écrivant , que de vous foire comprendre la Défc-
», rence que j'ai pour vous , & que toute ma Vie fera coniacrce au Service des
», Eglifes , à celui du Roi , & pour vôtre Confervation 8c Avancement , qui
», eft ce qui m'cft le plus cher au Monde ; & fi dans le Pofte que j'occupe , je
», vous puis rendre quelques Services particuliers ici , ou ailleurs, je ferai tou-
», jours difpofé à faire ce que vous fouhaiterés de moi. S'il m'avoit été poffi-
», ble d'afîilter à votre Sainte Alïcmblée , comme je l'aurois fouhaité , je vous
», jure que ic vous aurois dit de Bouche ce que je vous écris , que je fuis
», plus que Pcrfonne du Monde ,
Vôtre très-humble & trcs-affeclionné
De Motitpllicr le à vous fervir ,
a6. Avril icîi^.
Chastillon.
LETTRE
DU MARECHAL DUC DE BOUILLON
AU SYNODE NATIONAL DE TONNEINS.
MESSIEURS,
„ T'Avois diferé de vous écrire, parce que j'efperois d'cnvoier mes Lettres
„ I par un des Paileurs de Son Âliejje le Prince EleBe^r Palatin , qui devoit
,, *^ paffer par cette Ville , allant au Synode, Se qui vous auroit rendu celles
„ de Sou Altejfe ; mais le peu de tems qu'il avoit pour un fi long Voiagc, &: le
„ peu de Sûreté quM y a fur les Grands Chemins, l'aiant empêché départir:
„ elles m'ont été adrelïécs afin que je vous les fille tenir , comme je fiiis à pre-
„ fent , prenant en même tems Occafion de vous réitérer les Afiùrances que je
j, vous ai données de mon Aftlétion fincere , & de mes Services pour le Bien'
„ Public , la Prefervation c^ l'Accroiffement de nos Eglifes , pour lequel Su-
^ jet vous êtes à prefent affcmblcî , avec qui je veux garder une bonne Union
,, & Correfpondancc. C'ell à mon grand Regret qu'il y a eu des Diferens en-
„ tre Meflîeurs du Aioulin & Tilenus , dont le dernier eft un des Profeilèurs
X, dans mon Unucrfité , & j'ai fait tout ce que j'ai pu humainement pour les
3, faire celTcr , tellement que ces Reproches choquans font adoucis , 8c j'ofe me
5, promettre que par vôtre Prudence Se l'Entremife de Sa Majeflé de la Grande
1, Bretagne , qui vous écrit par Monfieur Home , Paileur de PEglifc de Duras,
» & par la Médiation de V Eleveur Palatin , dont ce Porteur vous délivrera les
„ Lettres de ma part , on trouvera enfin quelque Expédient pour les terminer
,, entièrement, afin que ces detix Grands Perfoiinages, confiderables parleur
9> Profcflion Se par leurs Mérites , puiUeat à l'avenir emploier les Talons qu'ils-
., ont
TENUATONNEINS. ^7
,j ont reçus de Dieu pour l'Utilité des Eglifes. Et je veux répondre poUr Ti.
,, lenus qu'il aura toute la Déférence poffible pour vos bons Confeils , & je fe-
„ rai auffi de mon Côté tout ce qui pourra contribuer à i'Accompliflèment d'o-
,, ne fi bonne Oeuvre , dont j'attcns une heureufe Ifîuë par vôtre fiige & pru-
,, dente Direélion. 11 ne me relie que d'adrefler nies Vœux à Dieu Tout-
„ Puiilânt , afin qu'il daigne répandre fur vous les Lumières de Ion Saint Efl
„ prit , & fur vôtre Alîcmblée , afin que tout ce qui en rcfultera ibit à la Gloi^
„ re de fon Grand Nom 6c pour le Bonheur de Ion Eglife.
De Sedan le 5. Aïai 1614.
Pofifcriptum, de fa propre Main.
MESSIEURS,
,, Quoi que je fois trè?-affûré que vos Vues tendent toutes à une bonne
„ Réiinion, tant en ce qui regarde le Civil que la Religion , cependant je ne
,, laiflêrai pas de vous y animer, d'autant plus que Satan êc fes Supôts tra-
„ vaillent plus fortement q-je jamais , & font fort occupés à nous divifer,
,, aiant trouvé dans ce Siècle corrompu plus de Libertinage que dans les tems
„ partes. C'eft pourquoi nous vous proteilons qu'en tout ce que je pourrai
„ je m'aquiterai de mon Devoir 8c de mes Services, à l'égard de ce qui fera
„ refolu dans vôtre Sainte Aflêmblée, fans en chercher d'autre Avantage que
,) le Bonheur de vivre Se de mourir en la Crainte de Dieu.
Vôtre très-humble à vous fervir,
Henri de la Tour.
Fin du vint-finième Synode.
K 5 VÎNT^
Tâv XXII. S Y N p DE NATIONAL
VINT-DEUXlÉME SYNODE
NATIONAL
DES
EGLISES REFORMÉES
DE FRANCE.
Tenu à Fiire depuis le 18. de Mai , jufqu'au 18. de Juin.
L'AN M. DC. XVIL
Par la Perraiffion de LOUIS XIII. Roi de France , dit le JuJIe.
Mon/ieur André Rivet, Tajleur de VEglife de Thouars, fut le Modé-
rateur de ce Synode : Monjienr Jean Chauve, Pajfeur de VEglife de
Sommieres, îtiifut donne pour Ajoint : Mcnfieur- Daniel Jamet,
Pafletir de VEglife de St. Amand, c^ Monfieur Ëlic Bigot.
Avocat en la Cour du Parlement de Paris , & Ancien
de VEglife de ladite Ville , furent les Secrétaires ,
qui drefferent les 壔es dudit Synode.
LES NOMS DES MINISTRES
ET DES ANCIENS,
^ui furent Députés audit Synode y par les Provinces fuivantes.
A RTl CLE I.
Près PInvocation du Nom de Dieu on a procédé à la L-cclu-
re des Lettres de Deputation . pour examiner le Plain Pouvoir
de ceux qui fe font trouvés dans cette Aflemblée, oii l'on a
choifi pour Modérateur Mr. André Rivet ; pour Ajoint Mr.
^fean Chauve \ pour drcflèr les Actes Mr. Daniel Jamet ^ ?C
. Mr. Elie Bigot.
1 I.
La Compagnie examinant les Lettres d'Envoi 6c les Pou\ oirs des Dépu-
tés
T E N U A V I T R E'. f^
tes des Provinces a Commencé pnr t Iflc de France , la IHcarùie , ^c. poui
laquelle font comparus Mrs. f eau BùptifieBugnet , Pafteur de l'Eglife de C^w-
piegne ; 8c Samuel Quinfon , Palleur de l'Eglife de la Ferte' au Vtiame ; avec
Lite Bigot , Avocat au Parlement de Paris , Se Ancien de l'Eglife de Farisi
Et Philippe du Cormier , Ecuier Sr. de Fromentieres ^ de la Haye , Aticicn
de l'Eglife de Chaînai.
III.
Pour la Province de Normandie , Meffieurs Abdias de Mont-denis , Paf.
teur de l'Eglife de Fecat/ip \ 8c Pierre Paris , Pafteur de l'Eglife de Pontor-
fon ; avec Samuel le Cat , Ecuier Sr. de Beureul , Ancien de l'Eglife de Gi-
fors ; & Michel le Petit Ecuier , Sr. de la foyjiere , Ancien de l'Eglife de
Saint Lo.
IV.
Pour la Province de Bretagne ^ Mrs. Pierre de la Place , Pafteur de l'Ef^li,
fe de Sjon ; & Guy le Noir , Sr. de Crottvain , Pafteur de l'Eglife de RoThe.
bernard ; Sc Croifie , avec Elie de Goulene , Ecuier, Sr. àtLandovinicre An-
cien de l'Eglife de Vieille-vigne \ 6c Jean Ravenel , Sr. de Boiflillevil /An-
cien de l'Eglife de Rennes,
Pour la Province du Berriy CCOrleans^c. Mr. Daniel Jamet , Pafteur de
l'Eglife de St. Amand; 6c fean Guertn , Pafteur de l'Eglife de Buisjenci, ^vcc
Jean de Brtjfteron , Grenctier au Grenier à Sel de Sancerre , Ancien del'Egli-
ic dudit Lieu ; & fean du Plefis y Elu pour le Roi à Pitimeres , Ancien de
l'Eglife de Chilèure.
VI.
Pour la Province d^ Anjou , de Touraine , &c. Mrs. /'ean Figner , Pafteur
de l'Eglife du Mans ; Sc René Confeil , Pafteur de l'Eglife de Lajjay , avec
Gilles Bonchereau , Sr. de la Mofche , Avocat à Saumur , & Ancien de l'E,
glife dudit L.ieu , £: Annibal le Farci , Sr. de St. Laurcns , Procureur Fif-
cal de la Conté de Laval ^ Ancien.de l'Eglife dudic Lieu.
V I I.
Pour la Province dnPoiflott , Mrs. André' Rivet , Pafteur de l'Eglife de
Thouars , Se Panl Gejlin , Sr. de la Pilletiere , Pafteur de l'Eglife de Cha/le-
leraHt; avec Gilles Begaud Efcuier , Sr. de la Begaudiere , Ancien de l'Egli-
fe de Montagu ; & Samuel Afanlitre Efcuier , Sr. de Jlfaronnai , Ancien de
l'Eglife de la Ganache.
V I r r.
Pour la Province de Xaintsuge , Sec. Meilleurs i'.i;v/w/ /'//«wwm», Pafteur
de l'Eglife de la Roche/le ; 8c Guillaume Rivet , Sieur de Chamverhou , Pa-
fteur de l'Eglife de Tatllebourg ; avec /ean l'reverant , fuge ce Momi.,
gnac , Ancien de PEglifc dudit Lieu ; Sc Monfieur EUe jyieu le f.t , Pro^
cureur Fifcal de la Seigneurie de Sotibiz.e , ÔC Ancien de l'Euliie dudit
Lieu.
I X.
Pour la Province de k Bap Cuiemît ,• Meiïïeurs Pierre de Lamo»flt , P.\C-
8o XXII. SYNODE NATIONAL
teur de l'Eglife de Nerac \ & Pierre Hefperian , Pafteur de l'EgUfe de Saitt'
te Foi , avec ^eati de Genofie , Sieur de la To»-/- , Avocat en la Chambre de
VEdit à Nerac , Ancien de l'Egliic de la Sauvetat ; & rierre du Pichard^
Capitaine de Ciromie 5c Cafiel-moron , Ancien de l'Eglife dudit Lieu de Gi-
ronde.
X.
Pour la Province de \x Souveraineté du Eeam , Mr. fean de Capdevilk ,
Pafteur de l'Eglilè de N.iv.trrias ; avec "^ean Dagneray Avocat au Parlement
de Pau , Ancien de l'Eglife dudit Lieu.
XL
Pour la Province du Bas Languedoc , Mrs. Jean Chauve , Pafteur de l'E-
glife de Sommieres ; & Jaunes de Cbambr:'n , Pafteur de l'Eglife àeNimes;
avec Guillaume de Girard , Sieur de A-ioufic , Ancien de l'Egliic du-
dit Lieu ; 6c Pierre de Calviere , Sieur de Cejaire , Ancien de l'Eglife de
^imes.
X I I.
Pour la Province du Dauphine , Mrs. ^ean Félix , Pafteur de l'Eglife de
Romans ; 8c Denis Bouterone , Pafteur de l'Eglife de Grenoble , avec Pierre
Cinen ; & du Salletos, Ancien de l'Eglife de Aiarras; & Salor/jon Wulfon^Sx.
de Fillettes , Ancien de l'Eglife du Miins.
X I l 1.
Pour la Province du Vivarez. , Fon^^ , &c Mcflicurs Pierre Afarchal , Pa-
flcur de l'Eglife de Satnt Etienne ; & fean Mofé , Pafteur de l'Eglife d'y^w-
Konai ; avec Jaques de Serre ^ Dofteur es Droits , Ancien de l'Eglife d'^«-
henas. Quand au Sieur de CuHove , Ancien de l'Eglife A^Annonat , nomme
dans les Lettres d'Envoi , ne s'étant pas trouve ici , fon Abfence a été im-
prouvée : mais le Sr. de Lufcond qui eft arrivé le 3. du mois de Juin pour
ocuper fa Place , a été reçu dans cette Compagnie.
XIV.
Pour la Province des Sevenes, & de Gevaudan , Meflîeurs Louis Couraut ^
Pafteur de l'Eglife à''Andufe ; & André de la Faje , Pafteur de l'Eglife
de Saint Germain \ avec Jean de Bariac , Sieur de Gafques , Ancien de
l'Eglife de St. Martin ; 6c Jean de Bariac , Sieur de Ville-neuve , Ancien
de l'Eelife du Figuan.
^ XV.
Pour la Province de Bourgogne , Mrs Louis de la Cofie , Pafteur de l'E-
glife de Dijon \ Sc Pierre Boulenar , Pafteur de l'Eglife à^Avalon , au Lieu
du Sr. Hfliot , Pafteur d^Arnai-le-Duc , duquel les Excufes ont été re-
çues, (mais s'il fe prefente devant cette Compagnie, le Sr. Boulenar fe pour-
ra retirer) avec Albert de Mans , Ecuier , Sr. de Balenes , Ancien de l'E-
glife du Pont de Fejle ; & Mr. fetm Gravier, Avocat au Parlement de X>;;o»,
Ancien de l'Eglife dudit Liai.
X V r.
Pour lu Province de Provence ^ Mr. Pierre Maurice , Pafteur de l'Eglife
de Lourmarin , avec Gharles de Bartcbi , Sr. de St, Efieves , Ancien de l'E-
glife
T E N U A V I T R E'. 8i
glile tleThotiars ; Et d'autant que Mr. Samuel Toujfain , Paftcur de l'Eglife
de Lhc , £c Mr. Jean Clément , dit Cadet , Ancien de l'ilglife dudit Lieu ,
fe font aufii prefentés avec des Lettres d'Envoi , d'un Synode tenu à Lahieres,
le If. d'Avril dernier.
XVII.
La Compagnie aiant oiii les Députés a jugé la Deputation des Srs. Mau.
rice &C St.EJle'jes légitime : celle des Srs. ToHjfain êc Clément faite contre
les Formes de la Difcipline Ecclefiailique , & partant illégitime. Néanmoins
pour des Raifons importantes au bien de ladite Province , elle a reçûlefdits
ToHJfuin t< Clément , & a ccnfuré ledit To/iJJain , d'avoir accepté ladite De-
putation, pour laquelle il eft d'autant plus cenfurable qu'il appert parles Ac-
tes du Synode de Samt ALxixent , qu'il eft tombé dans une pareille Faute ;
c'eft pourquoi on l'a averti qu'en Cas de Rechute il léra procédé contre lui
avec plus de Sévérité. On a pareillement cenfuré le Synode qui l'a envoie à
cette Aflemblée, fans avoir obfervé ce qui eft necellairc en de telles Occafions:
Et parcequ'il eft apparu qu'il y a beaucoup de Divifions dans cette Province là ,
celle du Bas Languedoc eft chargée de députer quelques Pafteurs 6c An-
ciens , lefquels par l'Autorité de cette Compagnie feront Alîembler le Syno-
de de ladite Province , s'y trous'eront & y feront tout ce qui leur fera pof-
fible pour y apaifer les Troubles , & pour y reunir ceux qui font en Divi-
fion , Se y rétablir l'Ordre des Afl'emblées Ecclefiaftiques.
XVIII.
Le ai. de Mai on reçût dans celte Compagnie, pour la Province du Haut
Languedoc , Mrs. Jean fopon , Pafteur de l'Eglife de Caftres;^a^ues 'Joli, Pa-
fteur de l'Eglife de Milan , avec facjues de Laurenci , Baron de Adonbrun
Viguier du Fignat , Ancien de l'Eglife de Cafare j & Jean de la Ftalle ,
Confeiller du Roi, & Lieutenant Criminel en la Senechauftée du Qfierci 8c
de Montauhan , & Ancien de l'Eglife ô,''Anghien. Les Excufes de leur Re-
tardement ont étcjugées non recevables, Scieurs Lettres d'Envoidefcclueufes:
Et lefdits Députés ont juré Se figné , tant en leurs Noms que de ceux qui
les ont envoie , le Serment d'I^wm;, la ConfeJJîon de Foi, Sc hDifclplsne Ec-
clepafiiqtie.
X I X.
Un chacun des Députes a juré & protefté devant Dieu n'avoir brigué en
aucune forte , ni fçû qu'aucun de fcs Colegues ait brigué fa Deputation ;
mais parce que la Variété qui s'eft trouvée dans la Forme des Lettres d'En-
voi, de la plupart des Députés des Provinces , touchant la Soumilfion dûë
par les Eglifes aux Décrets des Synodes Nationaux, emporte beaucoup de
Tcms cjui s'emploie à l'Examen des Claufes debatûé's , il a été ordon-
né qu'à l'avenir les Provinces fe tiendront aux Mots & à la Subftance du
Formulaire qui fuit.
X X.
„ Nous promettons devant Dieu de nous foumettre à tout ce qui fera con-
„ clu & refolu dans notre Sainte x'^llémblée , d'y obéir ; Sc de l'exccuter
„ de tout notre Pouvoir , perfuadés comme nous le fommes que Diiii y pre-
TomelL L Luua
il XXII. SYNODE NATIONAL
„ fidera,8cnous conduira par fon Efprit en toute Vérité 8c Equité , par la
„ Règle de la Parole, pour le Bien 6c l'Edification de fon Eglife, &pour
„ fa grande Gloire, C'eft ce que nous lui demandons par nos Prie-
„ res , &c.
X X r.
D'autant qu'il eft apparu que plufieurs tant Paftcurs qu'Anciens, de ceux
qui avoient été élus par les Provinces , ne fe font pas trouvés en ce Lieu ,
mais leurs Subftituts , les Provinces , font averties de prendre Connoiflance
de leurs Excufes, & d'en jueer par l'Autorité de cette Compagnie.
XXII.
Les Députés de la Province de Bretagne , aiant rendu Raifon de la Con-
vocation du Synode National en ce Lieu, par la Demifllon de la Province du
Bearn, à laquelle le dernier Synode tenu à Tomeins en avoit accordé le Droit,
la Compagnie a ratifié ladite Convocation , & les a avertis qu'ils auroient
dû apporter plus de Soin Sc de Diligence touchant l'Adreflè Se l'Envoi des
Lettres aux Provinces , pour leur donner Avis de ladite Convocation : Le-
quel avertilTcmcnt fervirapour toutes les autres Provinces qui feront chargées,
ci-aprcs de Convoquer le Synode National, afin qu'il n'y ait aucun Sujet de
Plainte pour cela.
XXIII.
Le Sr. Pefire) Pafteur de l'Eglife de Vitré, aiant requis au Nom duCon-
fiftoire de ladite Eglile , d'être admis avec les Anciens de la même Eglife ,
dans cette Afl'emblée , lors qu'on y fera la L>eâ:ure de la ConfiJJJon de Foi ^
& de la Difcipline Ecclefiaftique : La Compagnie lui a accordé la Demande ,
tant pour lui que pour deux Anciens choifis & nommés par fon Confiftoi-
re, comme auffi aux autres Pafteurs qui auront Congé de leurs Eglifes,pour
fe trouver à cette Aflemblée, pour les Afaires qui concernent ou leurs Ègli-
fes ou les Particuliers. La même Liberté a été paraillcment accordée aux
Propofans , Sc pour ce qui eft des autres Perfonnes qui s'y prefcntevont,
on obfervera le Règlement du Synode National de k Rochelle , de l'Année
1607.
X X I V. ^
La Compagnie étant formée a d'abord jugé qu'il étoit de fon Devoir d'cn-
roier promptement de fa Fart quelqu'un vers le Roi , pour Témoigner à
Sa Majefié la Joie de toutes nos EglifcSjfur ce qu'il a plû à Dieu de lui don-
ner, par Eftet, des Témoignages admirables de (-a Providence Se de fa Bonté,,
& pour témoigner ïSaA'îajejté les très-humbles Services, & la tiès-affeclion-
née Obeïllànce tant des Députés des Provinces , qui ont envoie ici leus Dé-
putés , que de toutes nos Eglifes de ce Roiaume : Se pour cela on a dépu-
té, d'entre les Pafteurs , les Srs. Hefperien & Bouteroa ,IS<. d'entre les Anciens,
les Srs. de BaUne & de Adoujfuc , auxquels on a donne des Lettres pour pre-
fenter à Sa Majefié , & des Inftruftions fur ce qu'ils auront à lui reprefcn-
ter de la Part de cette Compagnie : dequoi il fera donné Avis àMeffieurs les
Députés aflèmblés maintenant à la Rochelle , & on écrira au Sn-Ducandal^
de délivrer auxdits Députés ce qui fera neceflaire pour leur Voiagc.
^ ^ XXV. U
T E N U A V I T R E'. 83
XXV.
Le Serment à''Vnion de toutes les Eglifes de ce Roiaume , fous la tres-
humble Obeïflance due au Roi , a été renouvelle , juré Se figné , par tous
les Députés de cette Compagnie, tant en leurs Noms qu'en ceux des Provinces
qui les ont envoies.
^ XXVI.
La Cor.fejfion de Foi des Eglifes de ce Roiaume a été lue , mot à mot , de-
vant cette Compagnie , 8c approuvée en toutes fes Parties , par tous les
Députés tant en leur Nom , qu'en celui de leurs Provinces , qui les ont en-
voies , 6c tous ont jure Se protcfté qu'ils l'cnfcigneront, comme la croiant en-
tièrement conforme à la Parole de Dieu , & procureront de tout leur Pou-
voir qu'elle foit déformais enieignée & reçue dans leurs Provinces 6c Egli-
fes , comme elle l'a été jufqu'a prefent.
OBSERVATIONS
SUR LA DISCIPLINE ECCLESIASTI Q^U E
Contenant les Avis donnés par quelques Trovinces.
Article I.
SUr la Remontrance des Députés de la Province à^Jfijou , qu'il feroit
neceflaire de-ne pas limiter un tems fi court aux Propofans pour leur Pré-
paration , comme celui qui ell réglé par le 4. Article du premier Chapitre
de la Dilcipline Ecclefiaftique : La Compagnie fans rien changer audit Arti-
cle a remis à la Prudence des Coloques 6c des Synodes de Prolonger ledit
Tems , félon la Connoiflance qu'ils auront des Talens & du Génie des Pro-
pofans.
Les Députés de / ^IJle de France , demandant que les Mots de l'Article 4,
du Chapitre i. de la Difcipline , par lefquels il cil; dit que l'on annoncera
au Pafteur élu le Pouvoir qui lui elt donné au Nom de fefas - Chrijl , tant
d'anoncer la Parole que d'adminiftrer les Sacremens , foient réitérés devant
tout de Peuple , par les Pafteurs qui auront la Charge d'impofer les Mains ;
La Compagnie n'a pas trouvé à propos d'y rien changer.
Lefdits Députés de Pljle de France , demandans l'Interprétation de l'Arti-
ticle 19. du Chapitre i. de la Difcipline , en ce qui concerne PVmon des
Eglifes & des Confittoires des Maifons des Princes 2c Seigneurs , aux Egli-
fes & Confiftoires des Lieux , où ils feront leur Séjour ; La Compagnie les
a renvoies à la Pratique de l'Article troifiême du Synode National de Mon'
L z t^fi-
84 XXn. SYNODE NATIONAL
tatthAti , où l'on a £ùt des Obfcivations fur la Difciplinc qui eclairciflcnt le-
dit Article 19.
I V.
Les Provinces à^Orleans & du Berri , aiant reprefentc que quelques Pro-
pofans tirant une ConH-quence de l'Article 7. du Chapitre de la Difciplinc ,
oîj il eft kiflé à la Prudence des Confiftoires d'admettre lefdits Propofans
dans leurs Aflemblces , fe font prefcntcs pour avoir Entrée dans les Coloques
6c les Synodes : La Compagnie lailiant ledit Article en fon Entier, pour plu-
fleurs Confiderations , n'a pas jugé expédient que les Propofans foient admis
aux Coloques ni aux Synodes,
V.
Les Députés de la Province de Normandie , aiant demandé Avis pour l'E-
xecution du 16. Article du Chapitre 5-. de la Difciplinc , touchant la Cen-
fure de ceux qui fe marient dans le Papifme : La Compagnie ne leur en peut
donner aucun autre que de prefl'cr les Cenfures par de vives Exhortations i
tant en particulier qu'en public.
VI.
Les Députés de PTJle de France , aiant requis qu'il fût drefle par cette Com-
pagnie un Formulaire de l'Excommunication , auquel ne fuflent pas infé-
rés ces Mots Livré a Satan ; on a laiflé ala Prudence des Confiftoires d'emploier
telle Forme qu'ils jugeront être expcdiente.
A la Requifition de la Province du ffaat Languedoc , il a été ordonné
qu'on ajoutera à la fin du 16. Article du Chapitre f. de la Difciplinc ,
le même Jugement fera fait de toutes les antres Fautes qui méritent une Reconnoif-
fance publique.
V I I L
La Province des Sevenes , demandant qu'en Execution de l'Article i8. de
la Difciplirie , il foit déclaré quelle Peine on doit infliger aux Anciens étant
en Charge , ou déchargés, qui contreviennent audit Article: La Compagnie
exhorte les Confidoires à procéder par toutes les Cenfures Ecclefiaftiques con-
tre de telles Pcrfonncs, & même jufqu'à la Depofition des Anciens qui feront
en Charge, £c de gricve Cenfure contre ceux qui n'y feront plus , fans qu'ils
puiflcnt cfperer d'y être jamais remis. Et quant aux Magiftrats faifant Pro-
feflîondc la Vraie Religion, ils feront exhortés à n'.ipcl 1er jamais de tels Pa-
fteurs & Anciens, & s'ils le font , ils feront forrcment xcnfurcs par les
Confiftoires, d'autant que le dernier Article du Chapitre 5. de la Difcipli-
ne n'a point été exécuté , fiiivant l'Exhortation des precedans Synodes
Nationaux.
I X.
La Compagnie enjoint très-cxprellcment à tous les Députés d'avertir les
Provmccs de nommer promptemcnt , dans chaque Colege, unPa{leur pour
recueillir les Mémoires des Chofes les plus Notables avenues en leurs Quar-
tiers depuis plufieurs années , 6c les apporter au prochain Synode de leur
Province , pour être adrefles à Mr. Rtvet , Pafteur de l'Eglifede7"/;c«^r/,
qui
T E N U A V I T R E'. 8f
qui cft chargé de les recevoir & d'en drefler une Hiftoire , laquelle il doit
prefenter au prochain Synode National.
Les Députés de la Province du D.itiphi>ié,-ànnt reprefentc qu'il fe rencon-
tre plufieurs Inconveniens à la Nomination des Modérateurs des Coloques,
Se des Synodes , faite à Baflè Voix ; conformément à l'Article 7. du Cha-
pitre 8. de la Difcipline , ont demandé qu'il Toit permis à leur Province
d'en ufer autrement , & de la faire à Haute Voix : La Compagnie a jugé
qu'il n'ell point expédient de changer ledit Article ; c'eft pourquoi elle a
enjoint à toutes les Provinces de fe conformer à cette Règle.
XI.
La Province à^Anjon , aiant demandé qu'à la fin de l'Article 16. du Cha-
pitre onzième de la Difcipline il foit ajouté , Qit''on enjoint a;ix Confifioires
de procéder par Cenfnres EcelefiAfiiq:t:s contre ceux cjni contreviennent audit Ar-
ticle: La Compagnie n'a pas trouvé bon d'y rien ajouter : Se néanmoins elle
charge les Confiltoires d'exhorter les Fidèles de faire prefenter leurs Enfans
au Batéme le plutôt qu'il leur cft poflîble après leur Naifl'ance , & de cen-
furer les Rebelles , même jufqu'à les fufpendre de la Ste. Cène.
X I \.
La Province du Berr* , aiant demandé, pour l'Expofition de l'Article 17.
du Chapitre 1 5. de la Difcipline , comment on fe doit comporter quand- il ar-
rive quelque Oppofition au Mariage, lors qu'on eft fur le Point de le bcnir
dans l'Aflémblée Publique : La Compagnie a jugé que cela doit être
laide à la Prudence des Confiftoires , pour en ufer comme ils verront être
expédient.
XIII.
Les Députés de Normandie , requérant qu'en exécutant l'Article tjo. du
Chapitre i:^. de la Difcipline, on limite un certain Tcms dans lequel on bé-
nira le Mariage de ceux qui, pour s'allier, veulent faire Profciîion de la Reli-
gion Reformée, après qu'on aura reconnu de quelle Manière ils fontinftruits:
La Compagnie n'a pas trouvé bon d'ajouter aucune Chofe audit Article; c'eft
pourquoi elle remet à la Prudence des Confiftoires de prolonger, ou abréger
le Tems dudit Mariage , félon la Connoifl'ance qu'ils auront de l'Inftruction
£c delà Pieté des Pcrlbnnes qui voudront le contracter.
XIV.
Parceque l'on void que l'Impiété , 8c l'Iiidiference pour la Religion , fe'glif-
fe £c accroît de plus en plus , aa grand Deshonneur de la Gloire de Dieu ,
& au Blâme de la Vraie Religion , il eft enjoint, très-expreflément , à tou-
tes les Eglifes d'obferver exaétement les Articles 15. ëc 14. du dernier Cha-
pitre de la Difcipline , fans Exception de Perfonnes, 8c d'en rendre compte
aux Coloques 8c aux Synodes qui font chargés d'y avoir l'Oeil. 8cd'em-
ploier de fortes Cenfures contre les Confiftoires qui ne s'aquiteront pas
de ce Devoir.
XV.
Les Députés de njle de France , aiant demandé Avis fur les Dificultés
L 5 qui
éS XXII. SYNODE NATIONAL
qui fe l'cnconcrent dans l'Execution de l'Article a2. du Chapitre 14. Sc der-
nier, qui enjoint une prompte 6c publique Sufpenfion de la Sainte Cène , de
ceux qui apellent, ou fe battent en Duel , ou qui l'acceptent : la Compagnie
fait cette Diftinâion entre ceux dont la Faute ne feroit connue qu'à quel-
ques Particuliers, 6c ceux qui l'auroient commife Publiquement, & dont elle
feroit venue à la Notice d'un chacun ■■, c'eft pourquoi 'clle a remis le Juge-
ment de la Cenfure à la Prudence des Confiftoires , en telle forte que la Dif-
cipline Ecclefiaftique ne foit point enfrainte.
X V I.
La Difcipline Ecclefiaftique aiant été lùë mot à mot , a été aprouvée en
tous fcs Points , jurée par tous les Députés des Provinces , tant en leurs
Noms que de ceux qui les ont Députés , & tous font exhortés de la
faire obferver très • exaftement , à quoi ils ont protefté de tenir la Main.
OBSERVATIONS
faites par le prefent Synode
SUR LES ACTES ET DECRETS
De celui de Tonneins.
Article L
LEs Députés de l'Ifle de France , après avoir fait la Leélure de l'Aétc
qu'ils ont drelTc pour l'Execution de la Commillîon qui leur fut don-
née , 8c aux Députés de la Province d'yinjou -, touchant la Cenfure qu'ils dé-
voient fsire au Confilloire de l'Eglife , de Tours , & au Sr- CoKpe , Pafteur
de ladite Eglife . pour n'avoir pas obéi à l'Ordonnance -de la Province d'^«-
;o» , fur le Fait de la Deputation dudit Sr. Coupe' , au Synode National de
Tonneins , ont déclaré n'avoir pas été affiftés defdits Députés à'' Anjou : La
Compagnie aprouvnnt tout ce qui a été lait par lefdits Députés de Pl/le de
France , a chargé le prochain Synode d'Anjou , d'examiner les Excufes def-
dits Députés d'/^«;»;« , pour voir ce qui lésa empêché d'exécuter la Com-
miffion qui leur avoit été donnée conjointement avec lefdits Députés de Plfie
de France.
1 1.
Parce qu'on a trouvé que le 3. Article des Obfcrvations du Synode Na-
tional de Privas,^ été obmis par celui qui en diétoit les Aétes: La Compagnie
a trouvé bon de l'inférer avec les Aétes du prefcnt Synode , comme s'en-
fuit. " Sur l'Article qui permet aux Anciens , le Palieur étant recufé , de
,; juger tous les Diferens jufqu'à la Sufpenfion de la Cenc : La Province
î, du Bas Languedoc , aiant demandé quelque Changement : La Compa-
TENU A VITRE'.
gnie a jugé que l'Afte demeureroit comme il a été conçu.
S/
La Province de Bretagne , fe plaignant du Jugement du Synode Provin-
cial à'' Anjou , exécutant le Décret du Synode National de Tonneins , a été
oiiie fur tout ce qu'elle a voulu reprefenter à la Compagnie , qui a aprouvé
le Jugement de ladite Province d'^«;o/< , pour le Démembrement de l'tgli-
Je de AI ont agit , d'ayec celle de J^ieille-vigne , Se l'Eglife de rteille-vignec^
avertie de contribuer charitablement à l'Entretien de ion Pafteur , & fi elle
ne peut pas le faire , la Province de Bretngne y pourvoira des Deniers qui
lui font diftribués de la Part du Roi : Et les particuliers qui lont mainte-
nant joints à ladite Eglife de Fieille-vigne , ne pourront jamais s'en diftraire
pour fe joindre avec celle de Montagu.
Les Députés de la Province du Dauphiné , ont fait entendre à la Compa-
gnie que leur Synode a examiné l'Hiftoire des Fandois & Albigeois , recueil-
lie par le Sr. Pernn , mais qu'elle n'a pas été imprimée & diftribuée félon
l'Ordre qui enavoit été donné audit Sieur Ferrin, par le Synode National de
Tonneins j On a ordonné que ladite Hiftoire fera envolée à Melîieurs les Pa-
fteurs & Profefleurs de l'Eglife & Univerfité àc Genève, qui feront priés
par le Synode du Dauphins de la voir. Et quant à la Demande fiûte au Nom
dudit Sr.Perrin ,de quelques Deniers pour l'ImprefTion de fon Livre .- La
Compagnie y aura égard lorfqu'on fera la Diftnbution des Deniers prove-
nans de la Libéralité du Roi, Cependant il eft enjoint à la Province du D.m-
phiné , de procurer l'Impreffion dudit Livre , fans attendre la Gratifica-
tion qu'on doit faire audit Sr. Ferrin , outre ce qui lui aï été donné par le
Synode National de Privas.
V.
Aiant fait la Lecture du Synode National de Tonneins , touchant un Apel du
Sieur de Adargonne , ci-devant Pafteur dans la Province de Bourgogne , & de-
puis retiré dans l'Eglilc de Chafiillon fur Loire, par lequel Article il eft ordon-
né que la Province du Berri donnera à celle de Bourgogne un Propoiant au
prochain Synode Provincial: ladite Province de Bourgogne a reprefenté que
pour n'avoir pas été avertie de la Tenue du Synode du Bem , il n'a pas dû exi-
ger qu'elle eût à s'aquitter de ce qui lui eft ordonne par ledit Article ; c'cil
pourquoi elle demande d'être [confirmée dans ledit Droit : fur quoi la
Compagnie ordonne que dans la Tenue 'du prochain Synode Provincial ,
ladite Province du Berri fatisfcra à ce qui eft porté par ledit Article de Ton-
neins.
VI.
La Province du Fivarez. aiant demandé que la Cenfure qui lui a été faite par
k Synode National de T'o«»««j , futraiée, & que les Lettres du Sieur de la
Forge , Pafteur de l'Eglife ô^Aubenas , ( à l'occafion duquel ladite Ccnfuie
avoit été ordonnée ) par lefquelles il requeroit la même Chofe que ladite Pro-
vince, fulfent lues: La Compagnie leur accorde leur Demande, aiant Egard
à ce que les Mécontentemens des uns & des autres font mainterant apailés , &
pour
88 XXII. SYNODE NATIONAL
pour le Bien de la Paix de ladite Province , & particulièrement de l'Eglilc
V I I.
Après k Lecture des Aftes du Synode National de Tomeins , concernant le
Difcrent qui eil entre les Sieurs du Aloulin 6c TiUhhs , fur lequel Monficur du
riejfis Marli avoit été prié de chercher quelques Moiens de Concorde, en em-
ploiant pour cet Efet , avec les Profclîcurs de l'Acàdemie de 5^//»z«r , quelques
Pafteurs Noifins : Le Sieur Rivet a preicnté une Lettre adreffée à la Compa-^
gnie fur ce Sujct,dc la part dudit Sieur du Plejjis, par laquelle il l'informe de ce
qu'il a fiit a\cc les Sieurs Fleuri , le £loi. Rivet , PerilLiu & BotickereaM,VA\^-
teurs des Eglifcs àc Lopidun , Angers, Thou.xrs , Lijle-Bouchard ^ ^S.tHmur'.
comme auiîravcc le feu Sieur Grayg , ProfelVeur en Théologie dans l'Acadé-
mie de Saumur , qu'il avoit apellé pour lui aider dans cette Afaire, de laquelle
il a refultc enfin un bon Accord entre les Parties , qui fe font refpeétivement
reconnues de frine Dodrine, nonobilant quelque mal entendu de Paroles , lef-
quelles pouvoient être interprétées contre leur Sentiment , étant prifes à !a Ri-
gueur : 11 a été refolu que ledit Sieur du Pleffu en feroit remercié , au Nom de
tout le Synode, ce qui aiant été fait, on a ordonné qu'on remercieroit pareille-
ment fes autres Colegucs , par la Bouche des Députés de leurs Provinces, £c
qu'elles conferveroient toutes, dans leurs Ailemblées Synodales, l'Avis particu-
lier qu'elles en recevroient pour en rendre Grâces à Dieu , d'une commune
Voix, & le prier par un Sentiment uniforme de confirmer cette faintc Concor-
de,non feulement entre ces deux notables Membres des Eglifes Reformées,mais
auffi entre tous les autres du même Coi-ps.
VIII.
On écrira des Lettres de la Part de cette Compagnie à Monfieur le Maréchal
de Lefdiguieres , pour le prier de recommander à Son Altejfe de Savoie les pau-
vres Fidèles exilés du Marquifit de 54/»(rf.f , afin qu'il lui plaife de leur per-
mettre un favorable Retour dans leurs Maifons , avec toute Liberté de Con-
liience.
APPELLATIONS.
Aar I CLE r.
SUr l'Apel interjette par l'Eglife de St. Fukent du Jugement du Synode Pro-
vincial du Poiclou , tenu à Thoujrs , qui ordonnoit que le Sieur de la Begau-
«/ere demeureroit à l'Eglife de Momagri , la Compagnie, après avoir vu les
Mémoires de ladite Egtife de St. Fulgent , produits par les Députés de la Pro-
vince de Bretagne , 6c oui ledit Sieur de h. Begaudiere , a jugé l'Apellation non
reccvable , & confirmé l'Ordonnance dudit Synode Provincial de Thouars , 6c
nidonné que la Province du Poitou aura égard à la Ncceffité de ladite Eglifc
cle St. Fuhent , 8c prendra Soin qu'elle ne foit pas dépourvue de paileur.
^ ' II. L'E
r E N U A V I T R E'. 89
I I.
L'Eglile de la Rochefoucaut aiant apcllé de la Sentence du Synode Provincial
de Xaintonge , tenu à la Rochelle, ordonnant que le Colcge, qui y eft établi, fût
transféré dans la Ville de Pons , & la Ville & Eglife de St. Jean cPAngeli apel-
lant auflî de ladite Ordonnance , demande que ledit Colege lui foitlccordc :
La Compagnie a trouvé que ladite Province n'a pas dû faù-e ladite Tranilation,
c'eft pourquoi elle a ordonné que ledit Colcge demeurera à la Rochefoucaut ,
jufqu'au prochain Synode National , auquel s'il fe trouve que ledit Colege ne
fbit pas bien entretenu , & la Jeuneilè dûément inftruite , ledit Synode le trans-
férera félon qu'il verra être expédient pour le Bien de ladite province : Se l'E-
glife de St. fean d'Angeli cfl exhortée de s'emploier à drellcr un Colege félon
les Moiens que Dieu lui a donnés , 6c ledit Synode National aura Soin de pren-
dre garde fi elle fera fon Devoir , & en jugera avec tous les Egards necelîàires.
Le Sieur de BeaKchawp , Pafteur de l'Eglife de Blain , Apeîlant du Juge-
ment de la Province de Bretagne , a été reçu , nonobftant que i'Afaire fût de
celles qui peuvent être jugées par une Province voifine , &: en corrigeant le Dé-
cret de ladite Province , on a ordonné qu'elle fupliera , par Lettres , Monucur
le Duc de Rohan de faire en forte que ledit Sieur de Beauchatnp foit iatisfâit
fuivant l'Accord fait avec lui , par l'intendant de fa Maifon. Cela manquant,
la Province pourvoira à ce qu'il foit fatisfait, attendu que durant l'Efpacc de
quatre Ans , que ledit Sieur de Beauchamp a demeuré Miniftre de l'Egliie re-
cueillie dans la Maifon dudit Sieur de Rohan , elle a reçu la Portion des De-
niers de la LiberaUté du Roi apartenans audit Sieur de Be.ittchamp.
1 V.
Le Sieur Malfaut a été reçu en fon Apel du Jugement de la Province dé
Bretagne , dont on l'a tiré & mis dans la Diftnbution des Pafteurs : & s'il arri-
ve qu'il ne foit pas donné à une Eglife,devant que la Comp-.rgnie fe fcpare , il eft
mis en Liberté pour fe pourvoir dans telle Province de ce Roiaume qu'il plaira
à Dieu de l'adrelVer , 6c on priera le Sieur Ducandal de retenir entre fes Mains
une Portion apaitcnamc aux Pafteurs , pour erre donnée à la Province dans la-
quelle il fera emploie pour Pafteur. Et d'autant que la Province de Bretagne \
reçu fous fon Nom des Deniers de la Libéralité du Roi, elle lui en fera Refti-
tution , lui paiant î\\ Portion franche de tous Fraix , après avoir déduit ce qu'il
aura touché defdits Deniers, depuis le Tems qu'il eft hors de l'Eglife de la /Vîeuf-
p_;e, jufqu'àprefciit.
V.
L'Eglife de St. Martin Apellante de l'Ordonnance du Synode des Sevenes\
par laquelle elle eft feparéc des Eglifes de Brevous 6c de la MeloHz.e : La Com-
pagnie a aprouvé le Jugement de ladite Province , à laquelle elle enjoint de
pourvoir atout ce qui eft neccflaire , afin que le faint Mmiftere foit entretenu
dans l'Eglife de 5/. Martin , en lui fournilfant autant qu'il en faudra des De-
niers de la Beneficencc du Roi, diftribués à ladite Province.
V I.
Le Sieur Clemenceau , Pafteur de l'Eglife de Poitiers , Apellaiit du Synode
Tome II. M tJu
^o XXIT. SYNODE NATIONAL
du Bas PûiFiou, qui avoit ordonné au Prcjudice du Haut PoiBou, que yo. Livres
fuflènt otécs de cenc cmquante acxordées par ledit.Coloque,au Fils dudit Sieur
Clemence.iH , pour être données au Fils du Sieur Fanre , Palkur de l'Eglife
ai! Albanie , la Compagnie confirmant le Jugement dudit Coloque , révoque
celui dudit Synode auquel il eft enjomt de fourmr fur la Malle des Deniers qui
lui font oélroiés, la Somme dç 50. Livres au Fils dudit Sicur laure.
VII
L'Efglife de Niort ApUante du Jugement de la Province du PoiUoH , qui
avoit rctufé de lui aloui^r la Dépenfe qu'elle a fliite pour être fervie de PalH'urs,
pendant l'Abfence du Sieur Chuttfepied, emploie dans la dernière Aiitmblée
Politique & Générale j La Compagnie a déclaré que cette Afiure eft de celles
qui doivent être jugées par une Province voifinc, & néanmoins pour de cer-
taines Confiderations , elle a reçu ladite Eglife en fon Apel , & en corrigeant le
Décret du Synode Provincial, elle ordonne que le Règlement tait au Synode
Natipnal,dp7"(?»«fw fera exécuté, 6c cependant parce que ladite Eglife a fait
des Fraix non iiecellaires , allant chercher un Pafteur hors de la Province, ils
ont été réduits à la Somme de deux cens Livres , qui lui feront paiées des De-
niers oétroiés à ladite Province , lans que ledit Sicur Chaiifepied foit tenu de
reilituer aucune Chofe des Deniers qui lui ont été fomnis pour fcs Voiages , faites
m fujct de ladite AÛèmblée Générale.
VIII.
L'Eglilê de Ch/ijîeleraiit aiant apellé du f ugement de la Province du Poiiletf^
a. été reçue audit Apel , nonobftant le Règlement des Synodes Nationaux pré-
cédens , auquel toutes les Provinces font exhortées de fe conformer , autrement
on renvoiera tous ceux qui viendront aux Synodes Nationaux pour des Afaires
qui peuvent & doivent être jugées par une Province voifine, & en corrigeant
le Décret du Synode du PotElon , on ordonne que de la Somme de cent Livres
fournie par l'Eglilé de ChafielUraut^ pour l'Entretien d'un Perfonnage nommé
PtrfoH Cordelier , la Province du Poitlou en rembourfera à ladite Eglifc la Som-
me de cinquante Livres.
IX.
, Monlieur Paul Bonnet^ ci-devant Palleur de l'Eglife de Saujon , aiant apel-
lé du Jugement des Coloques des /fies , & enfuite de celui du Synode de Jiain-
tonge , confirmant le Décret defdits Coloques, p.ir lequel il a été fufpendu du
Hùnt Minillere, jufqu'à ce qu'il fe fût entièrement jurtifié du Crime duquel il a
été accule : La Compagnie, après avoir oi.ii les Députés de ladite Province , en
tout ce qu'ils ont mis en avant pour foùtenir leur jugement , & ledit Bonnet pour
fa, Juitihcation , on a aprouvé le Décret defdits Coloques,6c ordonné que ladite
Sufpenfion diu-era jufqu'à la Tenue du Synode Provincial du PoiSioH , qui fera
dans fix Mois; & des à prefent ordonné que les Sieurs Cbefnea» , Pafteur de
l'Egljfç de 5^. AUixent, ic Papm , Pafteur de l'Egîife de St. Hermine, avec
un Ancien de chacune dcfdites Egliiés , ou des voifines , à l'Election defdits
Palteurs , fe tranfporteront liir les Lieux , aux Fraix d« la Province de Xain~
tcnse , 6c s'informeront plus particulièrement du Fait dont il eft Queftion, pour
en taire leur Report audit Synode Provincial , qui en jugera définitivement,,
par
T E N U A V I T R E'. ^x
par l'Autorité de cette Compagnie , Ibit pour agraver ladite Cenfure , s'il eft
iieceflàire , foit pour rétablir ledit Bonnet au faint Miniltcre , s'il eft trouvé In-
nocent: à Condition néanmoins qu'il ne l'exercera pas dans ladite Province de
Xatntonge. Et en attendant ce Jugement ledit Bonnet fera rcçii à la Commu-
nion de la fâinte Cène , mais dans une autre Eglile que celle de Saujon ^ 8c la
Portion des Deniers de la Libéralité du Roi rcçûë fous fon Nom , par la Provin-
ce de Xaintonge , fera retenue entre les Mains du Receveur de ladite Province ,
pour lui être reftituée franche , depuis le Ttms qu'il en a été prive , en Cas qu'il
ibit déclaré Abfous i ôc s'il arrive qu'il foit trouvé Coupable, ladite Province
en rendra Compte au prochain Synode National. Quant à la Deman-
de de l'Eglife de Saujon des Fraix qu'elle a fait pendant l'Abfencc dudit Boyinet,
elle eft renvoiée à ladite Province du Poitou ; qui en jugera auflï définitive-!
ment : Et le Synode prochain de Xaintonge lui fera régler fcs Comptes avec l'E-
glife |de Sattjon , 6c paier ce qui lui eft dû de fes Gages , fans attendre le Ju-
stement définitif.
X.
Sur l'Apel de l'Eglife de Blain du Décret du Synode de Bretagne , qui
avoit ordonné à ladite Eglife de rembourfer le Sr.de la P!uce , Pafteurde
l'Eglife de Syon , de certaine Somme de Deniers qu'elle devoit au Feu Sieur
Antoine Avelin fon Beau-pcre ; le tout a été renvoie au Confiftoire de cette
Eglife de Fitré , attendu que cette Afaire eft de celles qui ne dévoient pas
être raportées devant cette Compagnie.
L'Apel de l'Eglife de F,ez.iers de la Refolution du Synode du Bas' L^mue^
doc , qui lui avoit rcfufé deux Portions furnumeraircs eft déclaré Dckrt ,
Attendu que ladite Eglife n'a envoie ni Mémoires » ni aucune Perfonne pour
déduire les Caufes de fon Apel.
XII.
L'Apel de L'Eglife de Genouillac , du Jugement du Synode du Bas Lm-
guedac , eft déclaré Defert , veu qu'elle n'a envoie aucuns Mémoires ; c'eft
pourquoi le Miniftere du Sieur de Croj , eft confirmé dans l'Eglife de
Bez.iers.
XIII.
Le Sieur Sotibciran , Confiai de la Ville ài'AyfKar^ues , avec quelques Ha-
bitons de ladite Ville , Apellans devant cette Compagnie par Lettres & Mé-
moires , apportés par le Sieur Margarot , de ce que le Synode du Bas Lan-
gnedoc auroit confirme le Miniftere du Sr. BomUî , dans ladite Eglife à^Aj-
marqi'.es , 8c demandant que le Sr. Lattrens qui en avoit été ôté par ledit Sy-
node y fût rétabli. D'autre part le Confiftoire aiant demandé par des Let-
tres & iVIemoires envoies par le Sr. Tafcon , l'un des Anciens, que ledit Juge-
ment fut confirmé -. Le tout étant bien confideré , & les Dépurés du Bas
Languedoc oùis , il a été déclaré que l'Apel dudit Sr. Soubeir/in^àe, iès Co-
deputés n'eft pas recevablc. Or d'autant qu'il eft apparu , par tout ce qui a
été produit , qu'il y' a de grandes Divifions dans PEglifc d'/fm.i?-^«« : La
Compagnie a chargé les Sieurs foU , la Cofle^ Aîonthrnn , Se la r/a/e , Depu-
■ • • M X tés
9Z XXII. SYN.ODE NATIONAL
lés de la Province du Haut Languedoc , s'en retournant à leurs Eglifes , dé
pufler à Ajmarcjues , pour travailler avec Soin & Diligence à reconcilier &
reunir ceux qui y font en Divifion , & pour eflaier de donner la Paixàcet-
te Eglife là , & pourfuivre par toutes Cenfurcs ceux qui fe montreront Re--
belles à l'Ordre de PEglife.
X I V.
L'Eglife de Privas a apellé de l'Ordonnance du Synode du rivarez. , par
laquelle le Colege établi audit Lieu de Privas, & confirmé par l'Ordonnant
ce du Synode National dudit Lieu , a été transféré aux Eglifes à^^uhnas ,
fans que ceux de Privas aient comparu , ni envoie aucuns Mémoires à cet-
te Compagnie i c'eft pourquoi elle a déclaré ledit Apel Defert , jufqu'au'
prochain Synode National.
X V.
L'Ape! de k même Eglife de Privas , du Jugement du Synode du ri-
'varez. , pur lequel il lui eft enjoint de paier , à la Venue du Sr. Valeton ,
ce qui lui étoit dû, tant de fes Gages que de ce qu'il avoir fourni' pour
ladite Eglife , eft déclaré Defert , Sc le Jugement de ladite Eglife Con--
firmé.
X V r
Le Jugement du Synode de Bourgegne , déclarant que l'Eglife de Maçon-
Hc peut prétendre aucun Droit iur le Minillere du Sr. de la Cofle , Paf-
teur de l'Eglife de Di;on , eft approuvé , & l'Apcl de ladite Eglife déclaré
Defert i confirmant le Miniftere dudit Sieur de la Cojh à ladite Eglife de
Dijon,
XVII.
Le Sieur de i'f. Efleves a prelenté les Mémoires de l'Eglife de /C^^YiJ.'Apel-
lantc de l'Ordonnance du Synode du Bas Languedoc , & déduit particuliè-
rement les Raifons dudit Apel , démontrant que le Miniftere du 6ieur Gaf-
faigne , pouvoit être très-profitable à ladite Eglife , 6c requérant la Compa-
gnie d'ordonner qu'il y foit établi , & d'en retirer le Sr. Terond , pour l'em-
ploier dans une autre Eglife : les Députés de ladite Province aiant auffi été
oûis , on a déclaré que ledit Apel n'eft point rccevable , 8c ordonné que le
Miniftere du Sr. Terond fera confirmé dans ladite Eglife de Kaila, aux con-
ditions portées par l'Ordonnance du Synode de ladite. Province , 6c on a
d'autant plus confirmé ledit Jugement qu'il eft apparu que l'Eglife de
Normancdles ne veut pas fouffrir o^ue le Sr. de GaJJ'ai^ne , fon Pafteur , lui
foit ôté.
X V I 1 I.
L'Apcl de l'Eglife de la Motte , du Jugement de la Province du Foi-
flou , n'eft pas rcccvable , 'tant pour être de la Nature des Chofes qui
doivent être jugées définitivement par une Province , que parce que
bditc Efflifc' n'a envoie Perfonne » ni des Mémoires pour foutenir fon
Apel. ^
X I X.
Samuel du Frhe Etudiant en Théologie , a apellé de l'Ordonnance du Sy-
uodt
T E N U A V I T R E'. 95
ftode de Normandie , tenu à Phalaife , le mois d'AvriJ 1616. par kquelle il
a été Sufpendu de la Sainte Cène , avec Ordre que ladite Sufjpcnfion feroit
fignifîée au Peuple, Sc les Menaces de le retrancher de l'Eglife , à caufe de
Tes Erreurs dans la Doâ;rine qu'il a foutenûe contre la Promeflê qu'il avoic
faite de les abjurer , & de ne rien avancer déformais fur cette Matière, ni de
Bouche , ni par Ecrit. Il s'eft trouvé dans cette Compagnie où les Députés
de Normandie & lui , ont été oiiis fur tout ce qu'ils ont eu à propofer : Ec
d'autant que l'Afaire eft jugée de Grande Importance , les Sieurs Jojion ,
Mont-denis , Courant , Ghambrun , 6c ChamfOernoH Pafteurs, ont été Dépu-
tés pour oiiir ledit du Frêne , 6c lui donner Inftruction , fur les Chofes qui
Hous ont été reprefentées , £c pour faire le Raport du tout à la Compagnie.
Depuis cela lefdits Sieurs Députés aiant fait entendre qu'ils l'ont oui , 8c
convaincu par la Parole de Dieu , d'Erreurs contre la Doélrine du dernier
Avènement de nôtre Seigneur Jefus-Chrift , & de la Condition des Hommes
au dernier Jugement: la Compagnie l'a encore oiii , 6c convaincu derechef
tant de cette mauvaife Opinion, que de plufieurs autres contraires au Fonde-
ment de la Doétrine Chrétienne , & aiant perfifté fans vouloir donner Gloi-
re à Dieu 8c abjurer fes Erreurs : La Compagnie approuvant toutes les Procé-
dures & le jugement du Synode de Normar.die > Sc fufpendant encore le
fien , lui a ordonné le Terme de quatre jours pour bien confiderer les In-
ftruétions qui lui ont été données. Et ledit Terme étant expiré ledit du Frè'
ne s'eft trouvé ici bc a déclaré verbalement 2c par un Ecrit figné de la Main-
propre , qu'il renonce à toutes fes Opinions erronées qu'il a ci devant ibute-
nùcs : qu'il le repend de ce qu'il a crû , dit Se écrit , & qu'il defîre de vi-
vre & de mourir dans la pureté de la Parole de Dieu, enfcignée par les Egli*
fes Reformées : dequoi la Compagnie louant Dieu , l'a reçu à la Paix de l'E-
glife, &a dès-à-prefent levé la Cenfurc qui avoi: été fiite contre lui, & or-
donné que tous fes Ecrits , qui ont été aportés ici 1 & fi Retraétation demeu-
reront entre les mains du Sieur Rivet , Pafteur de l'Eglife de Tboiiars : ôc
aiant permis audit du fm)e la Continuation de les Etudes en la Sainte Thco"
logie , on a trouvé qu'il n'eft pas expédient qu'il foit reçu au Saint Minifte-
re devant le prochain Synode National , auquel il fera apparoir, par de bons
Témoignages , des Lieux Se Endroits où il aura demeuré , combien il aura
fait fon Profit des ïnftruélions qui lui ont été données , & quelle aura été
fi Fidélité pour l'Obfervation des Proieilations qu'il a faites devant cette
Compagnie , laquelle aiant oiii ce qu'il a reprefenté , l'a voulu gratifier de
quelques Deniers appartenans à toutes les Eglifes , 2c pour cet éfet elle a or-
donné que le Sr. Ducandal mettra incontinant la Somme de loo. Livres , en-
tre les mains du Confiftoire de l'Eglife de Sa-tt^mnr , pour paier ce que ledit
du Frêne a depenfé audit Lieu , Sc qu'il recevra enfuite 150. Livres chaque
année , jufqu'au prochain Synode National , pour fon Entretien dans i'U-
niverfité de Sauntur , où il continuera fes Etudes, avec k Liberté d'aller
pour le même Sujet dans quelqu'autre Académie , ou à Genève , fi bon- lui
Icmble , auquel Cas il jouira aulfi de ladite Pcnfion.
M i XX. L»A-
94 XX 1 1. S Y N O D E N A T I O N A L
X X.
L'Apel du Sr. de Bedariâe de l'Ordonnance du Synode Provincial du U^a-
phiné, eu. renvoie au prochain Synode du Bas Languedoc , auquel fe trouve-
ront les Sieurs de Bedartde 6c Maurier , ci-devant Paftcur de l'Eglife d'O-
range , 6c à prefent Paftcur (li Aiguières en Provence', pour être cuis en tout
ce qu'ils auront à reprefenter ; & ledit Synode en jugera definitivenient par
l'Autorité de cette Compagnie , comme auffi de la Plainte du Sieur Julien
l'Aine, contre ledit Sr. Maurier ; & lefdites Parties ne ieront pas reçiies à
fe iervir d'autres Procédures que des Ecclefiaftiqucs.
X XI.
Mr. Paul Maurier , Pafteur de l'Eglife à^ Aiguières en Provence , aiant ap-
pelle de l'Ordonnance du Synode du Dauphine' ., qui avoit annulé la Pro-
mcilc que le Coloque du Valentinois avoit faite audit Aiartrier , de recevoir
fon Fils pour Ecolier entretenu aux Fraix dudit Coloque : La Compagnie
a ordonné que le Règlement fait par ladite Province du Dauphiné , touchant
la Réception des Ecoliers fera ci-après obfervé , 6c que le Fils dudit Mau-
rier , prendra la première Place vacante d'Ecolier entretenu dans quelque Co-
loque que ce foit de ladite Province.
XXII.
L'Apel des Eglifes de Berou êc Aulas, de l'Ordonnance du Synode Pro-
vincial des Sevenes eft déclare Defert, & le Jugement dudit Synode ell con-
firmé.
XXIII.
L'Eglife de jQuifnac , apclkntc du Décret dudit Synode des Sevenes , eft
déchue de fa Prétention , pour n'avoir pas envoie fes Mémoires à cette
Compagnie, laquelle a ordonné que le Jugement dudit Synode fera exécuté.
XXI V.
L'Eglife de Rochechouart , a été oiiie fur l'Apel qu'elle a interjette de
l'Ordonnance du Synode du Poitou , & on a déclaré à fes Députés que le
Jugement dudit Synode eft confirmé , & qu'on enjoint aux Paftcurs de
Rochechouart Êc de FertHeil , & au Sr. de la Ptterine , Député en cette Com-
pagnie , par la Province de Xaintonge , de fe tranlporter au plutôt dans ladi-
te Eglife de Rochechouart , pour y travailler du mieux qu'il leur fera poffi-
ble a reunir ceux qui y font en Diferent , 6c pour exhorter le Sr. de Foug"
darvûl , Pafteur de ladite Eglife. de s'en démettre, puifqu'il ne peut pas en
faire les Fonélions, à Caufe de fes grandes 8c continuelles Maladies, 6c de
fe contenter d'y faire quelques Prédications lorfque fa Santé le permettra.
XXV.
L'Apel de l'Eglife de Tours ^ du Jugctnent.de .la Province d"* Anjou , a été
renvoie à celle du Poitou , pour en juger définitivement par l'Autorité de
cette Compagnie.
X X V L
L'Axel de l'Eglife à''Vfez, , du Jugement du Synode du Bas Languedoc, c{i
déclare dufcrt , 8c le Miniftere du Sr. Faucher confirmé dans l'Eglife Se
Académie de Nimes,
XXVIl. L'E"
TENU A VITRE'. 95
X X V I i.
L'Eglife à'Juias , aiant^ apellé du Jugement du Synode des Sfjenes , 8c
envoie des Lettres à cette Compagnie, on l'a reçue en Ion Apel , en ordon-
nant, contre le Décret dudit Synode, que l'Eglife de Bruvife fera déformais
jointe à celle à'^Aulas , lelon qu'elle l'a defirc , & en a rçquis cette Compa-
cnie , par des Lettres qu'elle lui a écrites.
^ XXVIII.
Le Sieur Collinet , Pafteur de l'Eglife de Pareil, aiant apeîlê du Jugement
du Synode de Bortrgoine , par lequel il avoir été ordonné que lui 8c le Sieur
Gravier fon Colegue dans ladite Eglife , ferviroient celle de Bourbon , ledit
Apel a été déclaré Defert , attendu qu'il n'a envoie ni Lettres , ni Mémoi-
res à h Compagnie.
XXIX.
Les Sieurs Charott , la Fajfe , & Gilet , apellans de ce que le Synode dc
la B'ife Guienne avoit rétabli le Sieur de Piifch , dans la Charge d'Ancien àc
l'Eglife de Bergerac , ne font pas déformais recevables en leur Apel , at-
tendu qu'ils n'ont envoie ni Lettres , ni Mémoires à cette Compagnie.
^ XXX.
L'Eglife de Maringttes , a apellé du Jugement de la Province de Bourgo-
gne , par lequel le Sr. Chefnean fon Fafteur a été donné à l'Eglife de SoHbiz.e
en Xaintonge^ èc depuis elle a renoncé à fon Apel , & a feulement perfifté à
ce que les Dépens faits à la Réception dudit Chefrean , pour la Conduite de
fil Perfonne 6c Livres de Genève à Aîaringites , &; une autre Depenfe faite pour
la Réception 8c Conduite du Sieur Tanvol , Palpeur mis au Lieu dudit Sieur
ChefneaH lui foient paiées , fuivant ce que le Sieur des Brojfes Ancien de l'E-
glife de Soptbife l'avoit ofert , & s'y étoit obligé , en Faveur de la Provin-
ce dc Bourgogne \ La Compagnie aiant vu le Compte dcfjits Fraix, montant
la Somme de 208. Livres, 19. fols , 8c l'Article du Synode de Bourgogne , à
ordonné que ladite Somme foit levée prcfentement fur les Deniers aparte-
nans à la Province de Xainton/e , 8c mife entre les mains des Députés de Bour~
gogne , qui de leur Part auflî feront que ce qui eft deu audit Chefneau , pour
Refte de fcs Gages , fuivant qu'il appert par la Cedule qui lui a été fîiite par
les Anciens de ladite Eglife , 6c qu'il a depuis cédé à un Particulier, foit ac-
quité , 8c la Province de Xaintonge pourra fc faire rembourfer ladite Somme
par l'EsHfe de Soubiz.e.
XXXI.
L'Apel du Sr. Rouffel , de la Sentence du Synode du Dauphinc , tenu à
Nions , au mois d'Avril 1617. qui obligeoit ledit Sieur Roufel, de demeurer
dans ladite Province, eft déclaré Defert, pour n'avoir envoie à cette Compa-
nie , ni Lettres , ni Mémoires fur cela.
X X X I r.
Le même Jugement a été rendu fur l'Apel du Sr. Fidel ^ agiffant pou*
le Sr Bouyer , au Sujet d'une Sentence du même Synode.
XXXIII.
L'Eglife de Fttré a apellé du Jugement de la Province de Bretagne , f^t
kc.-u;î
■ç>6 XXII. SYNODE NATIONAL
lequel loo. Livres ont été ôtées des 400. Livres qui font oftroiées à Ton
Çolege , pour être emploiées à l'Entretien d'une petite Ecole dans l'Eglife
de Vieille-vigne : La Compagnie a ordonné que le Droit dudit Cokge de-
meurera propre à l'Eglife de Fitré , 6cque les 400. Livres lui feront entiè-
rement paiécs. Quant à l'Eglife de Vieille-vigne , la Province de Bretagne^
lui donnera 100. Livres pour l'Entretien de ladite Ecole , lefquelles feront
prilês fur les Portions furnumeraires que ladite Province reçoit des Deniers
de la Beneficence du Eoi : & d'autant que jufqu'ici le Colcge de rttré n'a
pas été entretenu , la Compagnie en fera un certain Règlement , lequel
la Province de BretAgue fera obferver , 6c donnera Avis au prochain Sy-
node National de tout ce qu'elle aura fait pour s'aquiter de fon Devoir
en cela.
XXXIV.
Le Sr. Bancons , Pafteur de l'Eglife de Tomeins , a apcllé du Jugement
que le Synode de la Ba[[e Gnicmie a rendu, fur le Congé qui a été donné
au Sieur Marmet , anciennement Pafteur de l'Eglife i-ecueillie dans la Mai-
fon de Monfieur de Bohan ; mais la Compagnie a jugé ledit Apel non re-
cevable , & déclaré que le Synode Provincial a peu juger de cette Afai-
Te , & par confequcnt ledit Jugement a été confirmé par cette Com-
pagnie.
MATIERES GENERALES.
An. TI CLE I.
LA Propofition faite par la Province du Bas Languedoc , touchant quelques
Nouveaux Règlements fur la Diflblution des Mariages, n'a pas été trou-
vée rccevable.
Sur la Demande de la même Province .• La Compagnie a ordonné que les
Pères Se les Mercs qui prennent des Parreins & des Marreincs de la Religion
Romaine , pour prefenter leurs Enfans au Sacrement duBaiême, pardes (-"ro-
cureurs fiitant Profeffion de la Religion Reformée , feront pourfuivis par
des Cenfures Ecclefiaftiques , comme aufll lefdits Procureurs.
III.
Toutes les Egliics font averties de prendre foigneufemcnt garde fur les
Maures chaflcs à^Ejpugae , & courans d'Eglile en Eglife , pour ne les rece-
voir pas trop légèrement , 8c on ne leur donnera aucune Atceftation qu'a-
près un bon Examen de leur Vie 8c Croiance : 8c ceux qui font déjà reçus
6c demeurent dans quelque Eglife , feront aufll foigneufemcnt examinés, tant
pour ce qui concerne leur Inftruétion que fur toute leur Conduite , 6c
quand on leur donnerî^ des Témoignages > on y fera mention de leur Batc-
me , Se du Nombre dô leurs Enfans , en fpecifiant auffi s'ils ont été batifés,
T E N U A V I T R E'. 97
Se à quel Age , & par quelles Marques on pourra reconnoirre que ce
font les mêmes Perfonnes , dont il fei* fait Mention dans lefdits Cer-
tificats.
I V.
Les Députés de la Province de Xaintonge , aiant demandé fi les Maures &
autres Infidèles enlevés de leur Pais, & amenés dans la Chrétienté, Se bati-
fés par les Papifiies , fins avoir reçu auparavant aucune Inftruction , fur les
Dogmes cc Points Fondamentaux de la Religion Chrétienne , doivent être re-
batifés , après avoir été dûemcnt infiiuits ? La Compagnie reconnoiflànt
qu'il y a beaucoup de Defuits dans la première Aétion , tient néanmoins que
de telles Gens ne doivent pas être rebatifés , mais qu'on doit fupléer à leurs
Défauts par de bonnes & Ibigneufcs Inftructions , à quoi les Eglifes aux-
quelles de telles Perfonnes feront adreflees , font exhortées de s'emploier de
tout leur Pouvoir.
V.
Sur la Demande des Députés de la Province d^u^njon 6c de l'I/Ie de Fran-
ce , la Compagnie a ordonné qu'on obferve la Refolution du Synode Natio-
nal àcSanmtir , par laquelle on a décerné, qu'attendu la Neceffité desTems,
les Pafteurs fe peuvent trouver comme Députés aux Aflêmblées oii fe trait-
tent les Afaires concernant la Confervation de nos Egliles ■■, mais nonobfliant
cela les Aflêmblées Générales & Provinciales Politiques font exhortées de
décharger leurs Pafteurs des Deputations en Cour , fuivant ce qui a été re-
quis par plufieurs Provinces.
V L
A la Requifition de la Province du Berri , il efl: enjoint à toutes les Pro-
vinces d'ufer d'Equité & de Charité envers les Eglifes foibles, dans la Diftri-
bution des Deniers de la Libéralité du Roi, & dans la Depenfe qui fe fait
aux Aflêmblées Générales Ecckfiailiques 8c Politiques.
VIL
Les Députés delà Province (\t Bourgogne ,-m.r\X. demandé fi quelqu'un peut
vendre , en bonne Confcicnce , un Droit de Patronage, ouuneChapelenie,
pour emploier l'Argent qu'il en recevra à des Oeuvres de Pieté ? 11 a été
dit qu'il le peut,, fuivant le Décret du Synode National tenu à Fitré
l'An 1582.
V ï I I.
Les mêmes Députés de la Province de Bourgogne , demandant un Règle-
ment pour la Réception & la Depenfe des Moines qui viennent des Pais
étrangers , il a été ordonne que les Provinces auxquelles de telles Gens s'a-
dreflèront les examineront foigneufement , & verront s'ils feront propres aux
Etudes de la Théologie , pour leur donner l'Entretien neccflaire , ou
pour les emploier à d'autres Exercices « félon leur Capacité. Et leicii-
tes Provinces en rendront Compte au Synode National qui y aura égard.
1 A..
A la Requifition de la Province du Haut Languedoc , il efi: enjoint à tou-
tes les Eglifes de reprimer foigneufement toutes les ii.folcnces ,■ cc-ime
Tome //. N t ii^s
pS XXII. SYNODE NATIONAL
celles qu'on apelle Charivaris , Rançons de Mariages & autres. Et ceux
qui aprcs en avoir été avertis le montreront incorrigibles, feront pourfuivis par
toutes les Cenfures EcclefiaftiqMcs ' bc les Magiftrats faifant profcflîon de la
Religion Reformée font exhortés d'y tenir la Main.
X.
Les Députés de ladite Province , demandant que les 'Pafteurs promus au
St. Miniftere hors de ce Roiaume, ne foient pas reçus à en exercer les Fon-
dions dans les Eglifes de nos Provinces , que leurs Témoignages n'aient
été examinés par les Coloques , oîi les Synodes Provinciaux : La Compa-
gnie a ordonné que toutes les Provinces fc conformeront à l'Article 9. des
Obfervations fur la Difcipline , faite par le Synode National de Gnp.
XI.
A la Requifition des mêmes Députés , il eft enjoint aux Profefleurs des
Académies de ne donner pas facilement desTemoignages aux Ecoliers, qu'a-
près un bon Examen de leur Vie & Capacité : Se de plus ils font exhortés
de ne les leur donner que d'une Manière conforme à leurs Talens , Se aux
Progrès qu'ils auront fait dans les Etudes des belles Lettres , ou de la Phi-
lofophie , ou de la Theoloeie.
XII.
Sur la Remontrance faite par les Députés de Normandie , il eft ordonné
que déformais aucun Pafteur qui aura affeété fon Miniftere à quelque Eglife;
ne pourra s'en départir , fans l'Avis du Coloque ou du Synode de fa Pro-
vince , laquelle y aura tel Egard qu'il fera expédient.
X I I r
La Compagnie a ordonné que l'Ufagedu Catechifrae fera frcquentdans tou-
tes nos EgUics, & que l'Expofition qui s'en fera dans les Dilcours des Pafteurs,
par Demandes 8c Rcponfes , foit laiflée à la Liberté des Confiftoires, félon la
Capacité des Enfans qui fe trouveront dans leurs Eglifes.
XIV.
D'autant qu'on a trouvé des Fautes Notables dans les Exemplaires Impri-
més des Bibles entières , & dans ceux du Nouveau Teftament ôc des Pfau-
mes à part : il eft enjoint aux Confiftoires des Eglifes, où il y aura quelque
Imprimerie , de prendre foigneufement garde que les Imprimeurs aient de Bons
Correéteurs, 6c emploient de bons Carnélcres & du bon Papier i Se on or-
donne particulièrement aux Pafteurs de l'Eglife de A^iontauban , de recueil-
lir les Exemplaires du Nouveau Teftament qui a été imprimé in Oétavo ,
depuis quelques Années, dans ladite Ville , & de les fupnmer , à caufe dès-
Fautes en très-grand Nombre de ladite Imprcffion qui en altèrent le Sens, 8c
qui donncroient Lieu à de très-mauvaifes Confequences, fi de telles Copies
étoient débitées ; Et dans la Rcponfe qjji fera faite aux Lettres de Meflieurs
les Pafteurs Sc ProfelVeurs de l'Eglife ôc Académie de Genève , ils fei-ont
priés de prendre foigneufement garde aux Irnpreffions qui fe feront ci-
après chès eux , des Saints Livres , afin qu'elles foient plus Correétes que
«çlles qui ont été faites ci-devaut.
XV. Les
T E N U A V r T R E'. ^
X V.
L-es Députés de PIfte de France , demandant quelque Modification de la Se-
conde Partie de l'Article ^. du Chapitre 6. de la Diicipline Ecclcfiartique : La
Compagnie n'a pas trouve à propos d'y rien changer , mais elle exhorte les Con-
filloires , les Coloqucs & les Synodes , de ne rien faire en cela qui ne foit de
bonne Edification.
X V r.
Sur les Remontrances faites par les Députés du PoiBcn Se d'Anjou , qu'il cft
necefiàire de pourvoir à ce que les Académies ne fe trouvent pas delHtuées de
Profcflèurs en Théologie : La Compagnie exhorte les Provinces de venir prépa-
rées fur cela au prochain Synode National , oià l'on examinera s'il fera bon de
faire un Fonds, pour entretenir quelques Etudians de grande Efperance pour les
deftiner à ces Charges , ou fi on y pourvoira autrement.
X V I L
Sur les Plaintes qui ont été faites par beaucoup de Perfonnes , que les Penfions
des Ecoliers de l'Académie de Saftmur font fi hautes , que plufieurs à Caufe de
cette Depenfc exceflîve n'y envoient pas leurs Enfans : La Compagnie a Char-
gé Mrs. Rivet , la NuJJe , & de la Filktiere , de voir le Confeil Académique
dudit Lieu , quand ils s'en iront dans leurs Provinces , au fortir d'ici , 6c de
lui faire le Raport defdites Plaintes , en lui donnant à entendre que s'il ne mo-
dère pas lefdites Penfions , le prochain Synode National fera obligé de transfé-
rer ladite Académie dans un Lieu plus commode , Se où l'on puifle faire fubfil-
ter les Etudians avec moins de Fraix.
X V I IL
Les Députés de la Province du Bearn , aiant apporté un Reciieil de PHilloi-
re des Martirs de ladite Province , de l'année 1^69- La Compagnie a ordonné
qu'il fera envoie au Sieur Goulart , Pafteur de l'Egliie de Genève , pour l'ajoù-
tei- à la première Edition qu'on fera de l'Hiftoire Générale de nos Mar-
tirs.
X I X.
Pour l'Expofition des Articles du Synode de la Rochelle 6c de Tontteitis , tou-
chant le Règlement de laDepenfe des Moines, qui viennent faire Profefiîon de la
Religion Reformée : La Compagnie a ordonné que déformais les Eglifes & les'
Provinces qui auront premièrement reçu lefdits Moines , ne pourront pas exiger
de celles dont ils font Originaires , le Rembourfement des Fraix qu'elles auront
tait à leur Réception.
X X.
D'autant que par le 29. Article du Chapitre 5. de la Difcipline Ecclefiafti-
ques , il eft ordonné qu'on procédera par Cenfures Ecclefialliques , jufqu'à
l'Excommunication , contre ceux qui fe difant de la Religion Reformée apel-
leront les Fadeurs & Anciens , ou tout le Confiftoire, pardcvant le Magiilrat,
pour leur taire rendre Témoignage contre les Dclinquans , qui auront confcfic
leurs Fautes pardevant eux : la Compagnie a aufiî enjoint à toutes les Egliics
de procéder par' les mêmes Cenfures contre tous ceux qui fe pourvoient devant
les A-kgiftrats pouT éluder les Cenfures des Confiftoires , quoi qu'ils le fafiènt
N z poui-
loo XXIL SYNODE NATIONAL
pour des Cas dont la Connoiflince & la Decifion pourroit apartenir à d'autres
Aflèmblées, de même qu'aux Ecclefiartiques, pardevant lefquelles il fe doi-
vent pourvoir en première Inftancc.
Il eft défendu à tous Pafteurs de prêcher leur propre Sentiment fur des
Chofes Politiques, contre les Refolutions des i\flèmblées Générales , 6c en-
joint aux Confiftoires , aux Coloqucs Seaux Synodes Provinciaux , de veiller
foigneufement fur de tels Pafteurs , & de les pourfuivre par toutes les Ccn-
fures Ecclefiaftiques , Sc même jufqu'à la Sufpenfion de leur Miniftere. On
fera les mêmes Pourfuites contre les Pafteurs qui s'entrechoquent dans leurs
Prédications fur ces Matières.
XXII.
Il a été demandé par les Députés de la I^rovincc di."" Anjou , quel Tems on
doit donner aux Moines qui viennent nouvellement à la Connoiflance de la
Vérité , devant que de les recevoir à faire Abjuration Publique des Erreurs
du Papifme ? A quoi la Compagnie a repondu que les Confiftoires y doi-
vent prendre garde , pour fuivre en cela ce qui fera expédient , après qu'il
fera apparu de l'Inftruélion de telles Perlonnes.
X X I 1 I.
Pour vérifier les Comptes des Coloques 8c des Académies, on a nomme
d'entre les Pafteurs, les Sieurs de la Nujfe , Joli & Paris, èc d'entre les An-
ciens , les Srs. de Ste. Cefure , la Buiffiere & de Ptterne.
XXIV.
Le Sieur de la J^ialle , l'un des Députés du Haut Languedoc , a prefenté
à la Compagnie des Lettres du Sr. Charnier , Pafteur 8c ProfefleurenTheo-
gie à Montauban , avec des Mémoires , parlefqucls il fait entendre jufqu'oi^î
il eft parvenu dans la Compoiltion du Corps des Controverfes qu'il avoit
été prié de drefler , par le Synode National de la Rochelle: Sur quoi la Com-
pagnie aiant apris qu'il y a trois Volumes prêts dont il a delîgné les Matiè-
res dans les fufdits Mémoires , elle a ordonné qu'il en feroit remercié , &c
que les deux mille Livres qui lui ont été ci-devant fournies par le Synode
National de Privas, lui demeureront pour fes Peines 6c Fraix , & afin que
le Public ne foit pas fruftré plus long-tems du Fruit de cet Ouvrage, atten-
du que depuis pluficùrs années , elle a chargé les Confiftoires de Paris 6c
de Lion, d'en procurer l'Edition , en traitant pour cela avec les Marchands
Imprimeurs 6c Libraires defdits Lieux , 6c de Genève , lefquels feuls , ou
en Société, ont acoutumé d'entreprendre des Ouvrages de longue Halaine,
pour faire mettre lefdits trois Voulûmes fous la Prelie à Genève , ou en Al-
lemagne : 6c en Cas qu'ils ne le vùeillent pas faire fans Avance, ils pourront
s'obliger de leur fournir la Somme de 5000. Livres , laquelle pour cetEfet
demeurera entre les Mains du Sr. Ducandal , pour être donnée aux Impri-
meurs qui s'en chargeront , moienant aufii qu'après l'Impreffion faite , ils
feront tenus de donner auxdits Confiftoires de Paris , ou de Lion , fclon le
«entrât qui fera fait avec eux , autant d'Exemplaires defdits Livres qu'il en
faudra pour le Prix defdits trois mille Livres , à quatre Deniers la Feuille,
Icf.
T E N U A V I T R E'. loi
lefquels Exemplaires feront débités par lefdits Confiftoires , à un Prix ni-
fonnable , aux Pafteurs & autres de ce Roiaume qui en defireront, après en
avoir donné auparavant une douzaine à l'Auteur , qui lui feront rendus chés
lui quittes de tous Fraix ; & ceux qui feront chargés des autres Exemplai-
res , en rendront Compte devant un Synode National. Et afin que cette
Refolution puiilc être mife en Execution au plutôt , ledit Sr. Charnier ell
prié d'envoier promtcment, aux fufdits Confiftoires, les Titres defdits Livres,
le Nombre des Cahiers , & le Nombre des Feuilles de Chaque Cahier, avec
une Feuille , écrite de même que celle defdits Cahiers , pour juger de la
Grofléur de tout cet Ouvrage : 6c après que les deux Confiftoires fulllits au-
ront travaillé à ce que deflus , ils fe communiqueront réciproquement ce qui
leur paroîtra convenable pour faire une Conv^ention la plus Avantageufe qu'il
leur fera poflible , laquelle étant ftipulée & fîgnéc , ledit Sieur Charnier fera
porter fcs Manufcrits au Lieu qui lui fera indiqué par l'un des deux fufdits
Confiftoires, aux Fraix de l'Entrepreneur, qui lui feront déduits les premiers
fur le Nombre des Exemplaires qu'il devra donner à ceux qui contracteront
avec lui , félon la Forme ci-de(lus prefcrite , par laquelle ils obligeront lef-
dits Imprimeurs de rendre l'Ouvrage accompli dans un An au plus-tard, après
la Datte dudit Contrat.
XXV.
Enfuite de l'Ordonnance pour l'Impreflîon des Livres du Sieur Charnier \,
Thomas Portau , Imprimeur à San^nar , s'étant prefentc pour faire des Of-
fres la deflus , il a été reçij,6c le Confiftoire de Saumur chargé de contrac-
ter avec lui , en prenant Avis de Mr. du Plejfis , 6c du Sr. Rivet , Pafteur
de l'Eglife de Thonars , après que ledit Sr. Chamirr aura promis de mettre
fa Copie entre les Mains du Sr. Porta» , qui fur fon Avcrtiflêment les ira
prendre de fes Mains, & à fes Dépens. Outre cette Condition dudit Contrat
on y ajoutera les fuivantes , Stipulées avec ledit Portau , qu'il donnera les
Voulûmes Complets d'ici à la Foire de Francfort , & qu'il les portera fur
les Lieux defdits Confiftoires de Parts 8c de Lion , dans le tems de Pâques
de cette année , qu'il les Imprimera en Grand Papier, fur lequel on pourra
écrire lans le laver , tel qu'eft celui du Traité de l'Euchariftie de Monfr.ri»
Pleffis , & de femblable Marge , 8c de 15-. Livres pefant chaque Rame , ou
environ ; Qiie le Caraétere fera un petit Ciceron , imprimé par Colomnes
de Fonte , neuves au commencement , & renouvellces au Belbin félon l'A-
vis du Confiftoire contraétant ; Qiie l'Italien 8c le Grec des Citations , &
l'Hébreu auflî feront Neufs 6c proportionnés ; Qiie les Exemplaires qu'il
donnera aux Eglifes fuivant les Claufes de l'Article précèdent, feront en par-
tie retenus à Saumur , pour y être débités , 8c en partie envoies par ledit
Porta» à Lion 6c à la Rochelle , le tout aux Confiftoires qui donneront Or-
dre pour en faire la Diftribution. Et au Cas que ledit Sr. C^^/»z;>rne vueil-
k pas délivrer fon Manufcrit audit Porta» , le Confiftoire de Faris eft char-
gé de partager avec le Sieur Ducandal , les trois mille Livres retenues entre
fcs Mains , 6c d'envoier à chaque Province ce qui lui appartiendra fuivant
ce Partage.
N 5 XXVI. La
I02 XXII. SYNODE NATIONAL
X X V r.
La Compagnie a reçu des Lettres de Meffieurs les Députés des Provinces ,
qui font maintenant allemblés à la Rochelle , & oui le Sr. de Preaa , Pafteur de
l'Eglife de Fitré , Député de ladite Aficmblée , en la Peribnne duquel elle a été
remerciée du Soin qu'elle a eu de foire entendre à celle-ci fcs communes Inten-
tions ôc Refolutions, pour maintenir l'Union jurée par toutes nos Eglifes : &
•on lui a démontré que cette Compagnie n'a eu ,] 8c n'aura jamais d'autre But
que celui de maintenir ladite Union ferme & inviolable. Et quant à ce que le
Sr. de Prear^ a reprefenté de Bouche & par Lettres , touchant ladite Aflêmbléej
à lîivoir , que les Neccflltés du Tcms l'ont obligée à faire beaucoup de Deputa-
tions en Cour , ou ailleurs , tandis que les fix Provinces ont été aflemblécs,êc
depuis que toutes s'y font trouvées , & que pour fubvenir aux Fraix dcfdites
Deputations , elle a emprunté d'une part 500. Livres Se aooo. Livres d'au-
tre , & qu'il lui eftneceffi-ire d'emprunter encore 1500. Livres, pour faire
une dernière Deputation en Cour : La Compagnie aiant vcu un A£te par lequel
lefdits Sieurs Députés ont hypotequé, pour le Rembourfcment defdites Som-
mes , tous les Deniers de la Libéralité du Roi , donnés à nos Eglifes, a trou-
vé que lefdits Deniers étant purement &fimplement à la Difpofition des Syno-
des Nationaux, n'ont pu ni dû être hypotequés par une Aflèmblée Politique ;
mais néanmoins pour de certaines Confiderations du tcms prefent , & lans au-
cune Confequence pour l'avenir , on a ordonné au Sr. Dttcandal de fournir
la Somme de 5000. Livres auxdits Srs. Députés par Prêt, afin qu'ils en paient
les fufdits Fraix •■, Sc quant aux 500. Livres empruntées par les fix Provinces,
k Compagnie n'en peut rien ordonner , attendu que cela n'a pas été emploie
pour le Fait particulier de la Rochelle , 6c que plufieurs autres Provinces au-
roient Droit de demander auffi le Rembourfemcnt de ce qu'elles ont depenfé
en de pareilles Occafions : Et Mrs. les Députés Généraux font priés de fup-
plier humblement Sa Majefié , de faire remplacer ladite Somme de 5000. Li-
vres , pour être diftribuécs aux Eglifes. Depuis cela lefdits Srs. Députés af-
femblés à la Rochelle , ont écrit à cette Compagnie , par le Sr. de Cojjonet, Dé-
puté du rivarez. , & lui ont déclaré n'avoir pas Befoin delà Somme de 4000,
Livres demandée ci-defllis; c'dl pourquoi il a été ordonné qu'au lieu des 300a.
Livres accordées ci-deifus , le Sieur Dttcandal ne fournira que 11 00. Livres ,
qui feront miles entre les Mains du Sr. Gotran , Bourgeois de la Rochelle , qui
en donnera fon Acquit.
X X V I L
Quant à ce que ledit Sieur de Preaa a reprefenté touchant les Neccîlîtés de
k Ville & Eglife de Sancerre , defquelles on a auffi été informé par les L.ettres
cto Confiiloire de ladite Eglife , ^ du Sieur Baron de Blet , & par lej^aporc
des Députés du Berri , reprcfcntant que les Habitans de ladite Ville, à Caufe de
fes Neceflités paflécs , & pour fe maintenir en Poflcffion de la Place de Sûreté,
fe font cpuifés de Moiens , & engagés d'Emprunts , lefcjuels il eft impoflible
qu'ils puilfent acquiter s'ils ne lont affiliés de la Charité des Eglifes , qui ont
toutes Intérêt en la Confervation de ladite Place : la Compagnie exhorte toutes
les Provinces qui n'ont pas encore fourni lau-s chaiitables Contributions , d'en
faire
TENU A VITRE'. ,05
kire promtement les Colleftes , pour les envoler fans Délai au ConGftoire
de ladite Eglife, & quant à la Condition pour l'avenir, les Sieurs Dépu-
tés Généraux font priés d'avoir cette Afaire en finguliere Recomman-
dation.
XXVIII.
Le Sieur de Preau a été oui fur !a Plainte des Srs Députés de l'Allcmblée
de la Roehelle , de ce que le Sr. de Cret Pafteur de l'Eglile de A4am^que , en
Provence , s'eft opofé avec le Confiftoire de ladite EgUfe , aux Prétentions
du Baron de Se\ms 6c du Sr. Hnron , Pafteurs Députés de Provence à ladite
Afîemhlée. Il a été ordonné que les Pafteurs 6c Anciens qui feront députés
par le Synode du Bas Lmgy.eâoc , en Vertu de l'Autorité de cette Compa-
gnie, pour examiner 6c juger ks Diferens qui font dans la Province de Pro-
vence , prendront auffi Connoiliance de ce Fait , pour appliquer les Cenfu-
res convenables à tous ceux qui feront trouvés Auteurs, ou Fauteurs de cet-
te Divifion.
XXIX.
Enfuite le Sr. de Preau a fait entendre l'Etat pitoiablc des Eglifes à'' ■Au-
vergne , &c en même tcms le Sr. Babert , Pafteur de l'Eglife à^Tjjoire , étant
arrivé ici, la Compagnie l'a entendu fur cela ; 6c après avoir vu les Lettres
de la Rochelle , celles du Confiftoire ài'Tjfoire 6c du Sr. Viconte de la Roche
Curton , reprefentant la deplor.iblc Condition defdites Eglifes ; il a été refo-
lu , qu'outre la Recommandation que les Sieurs Députés des Provinces Af-
femblés à la Rochelle , en ont fait à Mrs. les Députés Généraux , cette Com-
pagnie les chargera très particulièrement d'avoir Soin de cette Afaire plus que
de toutes les autres , £c de fupplier Sa Majejit d'envoier des Commifl'aires
pour faire ceflèr la Perfccution, punir ceux qui ont exercé des Cruautés con-
tre nos Frères , 6c faire exécuter les Edits de Sa Majejle' : Et d'autant que
les Députés des Sevenes , 6c ledit Sr. Babat , ont propofé qu'il eft necelTaire
d'établir deux Pafteurs dans leiditcs Eglifes , la Compagnie a ordonné que
la Province des Sevenes pourvoira à ce que deux Pafteurs y ioient envoies au
plutôt , dont l'un fera fa Rcfidence dans la Ville d'Tjfoire , 6c l'autre fervira
les Eglifes de la Montagne , fclon le Règlement qu'en fera ladite Province ;
6c pour pourvoir à l'entretien deiHits Pafteurs : La Compagnie en confir-
mant les Refolutions des prcccdcns Synodes Nationaux, qai avoient aflîgné
quatre Portions franches auxdites V^gXxÇcs de \z Haute Auvergne , lui en ac-
corde une autre; Sur Icfquelles cinq Portions, ladite Province lèvera tous les
Ans la Somme de cinci cens Livres, pour chacun de fes Pafteurs, dont la Di-
ftribution leur fera faite à mains propres , 6c le Reftant defdites Portions fe-
ra emploie, par ladite Province, aux NecefTités defdites Eglifes : le tout juf-
qu'au prochain Synode National , 6c cependant les Particuliers defdites Egli-
fes fc uifpoferont , par des Moiens convenables , à contribuer pour l'Entre-
tien de leurs Pafteurs, £c le Synode National prochain kra informé de
tout ce qu'ils auront fait pour s'aquiter de ce Devoir : Et fur ce que le-
dit Skwr ■ B ah at ■à requis d'être déchargé defdites Egliics, il a été exhor-
té d'y continuer fon Miniftcre jufqu'au prochain Synode de la Province
des.
104 XXII. SYNODE NATIONAL
des Sevenes , auquel il aura fon Congé s'il le demande , & un autre Pa-
fteur fera mis en fon Lieu ; mais en attendant la Teniië dudit Synode
Provincial , ledit Babat eft donné comme Pafteur propre à PEglife
à'Yjfohe , & le Coloque de Saint Germain donnera un autre Pafleur pour
fervir les Eglifes de la Montagne. : Et parce que ledit Babat a fait plu-
fieurs Fraix pour venir dans cette Aflerablce , & dans celle de la Ro-
chelle , il a été ordonné au Sieur Dncandal de lui fournir , fur la Maflê
des Deniers apartenans à toutes les Eglifes , la Somme de Cent Livres-:
Et pour ce qui efl du Fond que lefdits Députés ont demandé pour en-
tretenir un Colege à TJfoire , la Compagnie n'a pas trouvé qu'il fut ne-
ceflairc de le leur donner , attendu que les Particuliers dudit Lieu étant
foulages, pour ce qui concerne l'Entretien de leurs Pafteurs, peuvent 6c
doivent contribuer à cela , à quoi auffi ils font exhortés.
XXX.
Le troifiême Jour de Juin les Sieurs Hefpérien Sc Bouterott , Pafteurs ,
& les Sieurs de Balene 8c Moujfac , Anciens Députés par cette Compa-
gnie vers le Roi , font retournés , 6c ont fait entendre que Sa Majeflé les
a reçus benignement , & que Lui aiant expofé les Chofes dont ils ctoicnt
chargés par leurs Mémoires 8c Inftrudions , il Lui a plû de les écou-
ter & de leur repondre Favorablement , comme il appert par la Lettre
qu'ils ont apportée de fa Part , à cette Compagnie , qui les a loties &
remerciés aftéétueufement du Soin , de la Diligence & Fidélité qu'ils ont
fait paroître dans l'Execution de la Charge qui leur avoit été donnée :
Et d'autant que Sa Majefté a voulu que toutes nos Eglifes fufl'ent par-
ticulierement informées de fes bonnes Volontés envers elles , afin de
leur donner en cela un Motif extraordinaire de s'en rejouir, & d'en ren-
dre Grâces à Dieu , 6c pour les obliger à fe reconnoître plus étroite-
ment obligées de demeurer Fidèles dans l'Obeïflance 6c le Service qu'el-
les doivent à Sa Majeflé , 6c à prier Dieu pour l'Acroifléraent de f.\
Profperité 6c Grandeur, la Compagnie a aufli ordonné que la Lettre qu'il
a plû au Roi d'écrire à ce prefent Spode , fut enregiftrée ici , 6c tran-
fcrite mot à mot , comme on la voit dans la Copie qui eft après la /i>
rajigue fuivante.
HARAN-
TENU A VITR E'. loç
HARANGUE
FAITE AU ROI
Le 27. de Mai l'An 161 7.
Par Jes Députes du Synode National des Eglifes Reformées de
France , avec la Rcpenfe de Sa Majejie , du 29. de
Mai de la même Année.
AVIS.
LE Synode National tenu à ritré, dans la Province de Bretagne, aiantde-
puté à Sa Majefié , Meflieurs Pkrre Hefperian , Paftcur de l'Eglife de
Ste. Foi , dans la Bafe Guienne ; Denis de Bouterone , Fafteur de l'Eglife de
Grenoble dans le Dauphiné ; Albert de Mars -, Seigneur de B alêne , Ancien de
PEglife de Maringues , dans la Haute Auvergne ; 6c Guillaume Gérard, Sei-
gneur de Mouffac , Ancien de l'Eglife de Mouffae , dans la Province du Bas
Languedoc : ils furent introduits auprès de Sa Aiajefié le xj. du même Mois,
& le Sieur Hefperian harangua le Roi , de cette Manière.
SIRE,
,» Fôtre Majeflé nous voit proftemcs à fes Pieds , avec tous fes Fidele$
j, Sujets qui profefl'ent la Religion Reformée , reprefentés par le Synode
,, National , aflemblé à Fttré ^zr Vôtre Permiflion ik Autorité Roiale; le-
,, quel nous a député pour venir témoigner à Vôtre yT/<»/f/?e leur Joie , &
,, les Remercimens qu'ils rendent à Dieu, 6c à Vous Sire , de cette Paix donc
„ votre Roiaume joiiit , £c pour Lui donner aufli des Marques de la Satif-
,, faftion que nous avons de voir fon Autorité bien établie , & la Perlonnc
,, Sacrée, en pleine Liberté. Après Dieu nous raportons ce Bonheur à cet-
,, te ferme Refolution que rôtre A/ajefié pnt , & qu'elle exécuta fi gene-
„ reufemeut , eu punillant ce Grand Perturbateur de Vôtre Roiaume , qui
„ vouloit renverfer Vôtre Autorité , 6c qui ( ce qui eft encore pire ) avoic
,, expofe Vôtre Sacrée Perfonne à des Dangers très-erainens.
,, ràtre Afajejh' en a agi d'une Manière tout-à-fait extraordinaire, Scl'En-
,, treprife en fut purement Divine 6c Miraculeufe ; parce que dans un Mo-
,, ment elle fit fucceder le Calme à l'Orage , la Paix à la Guerre , nos Crain-
,, tes furent changées en Ailurance , nos Dangers en Sûreté ; 6c nôtre
,, Gouvernement, qui étiit Tyrannique, devint un Gouvernement doux 6c
,, équitable ; c'eft pourquoi on voit à prefent , comme fi ràtre Majefté r\t
„ faifoit que de monter fur le Trône, que nous avons véritablement un i?o/,
,, 6c toute la Terre confefle que le Roi de France eft très-digne de régner 6c
,1 de gouverner.
. Tome II. O j, Main-
to6 XXIÏ. SYN'O'bÊ NATIONAL
,, Maintenant que Fotre /I^<-//>/?/ tient dans fcs propres Mains les Renés diî
„ Gouvernement, tous Vos Sujets Vous rendent l'ObeMànce , SclaSouinil-
), fion qui Vous font dues , & particulièrement ceux de la Religion Reformée ,
), qui font tous prêts de bazarder de tout leur Cœur , leurs Biens , leurs Di-
5, gnités , & leur propre Vie , ^owx \c Service àt Votre Majejlc;
„ Et en \''crité Sire , cette Ailèmblcc qui nous a député vers Votre Majefié,
j> ne fut pas plutôt formée , qu'elle protefta & jura folennellemcnt , comme
3> auflî nous fommcs charges -au Nom 6c de la Part des Egkfes Reformées de vô-
j> tre Roijiume , de proteller &: de jurer , que nous ne nous departiions jamais
j> de cette très-humble Obeiflànce , & de ces fidèles Services , lefquels , com-
i> me vos Feudataires , 6c Siîjcts Nés , nous fommes obligés de rendre à Votre
„ Majefté.
,. Et nous fentons 8c connoiflbns que nous y fommes obligés par tant
», de Faveurs & de Bienfaits que nous avons reçus de Henri le Grand , feu nô~
„ tre Roi , Se le Père de Gloricule Mémoire de P'otre Majeflé , Se lefquels
„ Sire vous nous avés continué, en nous donnant l'Efperance de ne nous en pri-
». ver jamais , parce que nous croions que le Maintien de \'ôtre Autorité ell
5, nôtre Sûreté , que l'Afermiflement de Vôtre Couronne ell nôtre Conferva-
), tion. Mais il y a d'autres Liens qui nous y obligent encore plus fortement
>, que ceux-là , à favoir nos Confciences 8c nôtre Religion ; qui nous enfei-
„ gnent à nous foûmettre aux Puiflanccs fuperieures , & que de leur refifter,
„ c'eft refifter à l'Ordonnance de Dieu , qui a élevé Votre Majeflé fur le Trô-
,, ne , a mis la Couronne fur Votre Tête, le Septrc entre Vos Alams , & toutes
„ les Vertus Héroïques dans Vôtre Cœur Roial. C'ell pourquoi 5/re après
;j, Dieu , nous reconnoiflbns que Votre yf/^/e// cil notre Unique Souverain :
•j> & c'ell un Article de notre Créance , qu'il n'y a point de Puilîànce Médiate
y, entre Dieu 6c les Rois : c'eft une Herefie dannable parmi nous que de le
,, révoquer en Doute , & c'eft un Crime Capital que d'en difputer parmi nous.
„ Sire , nous avons apris cette Leçon de nos Predecelîèurs ; nous en fommes
-», periuadés , 6c nous la publions par tout ; nous prêchons cette Doftrine en
■,, Chaire , dans nos Eglilès : nous voulons vivre 6c mourir dans ces Senti-
„ mens , afin que nôtre Poilerité aprenne à les pratiquer à nôtre Exemple.
„ C'eft pour cela Sire que nous efperons que Votre Majefié fe confiant en nô-
,) tre Loiauté nous continuera la Jouiflance des Privilèges de Vos Edits,8i que
M Vos Oreilles feront ouvertes pour entendre nos Plaintes & nos Griefs , &
j, que tenant la Balance droite, Vous nous rendrez Jullice en toutes Ocafions :
}) par où Votre Majefté nous confirmera , de plus en plus , dans la Refolution
5> que nous avons prife de mourir vos très-humbles , très-fidelcs, di très-obeïC-
,•. fans Serviteurs.
REMARQUE.
Monfieur Hefperîan aiant achevé cette Harangue , Sa Majefié lui fit cette
Reponfe , Si vous continués de me fervir {idellement , vous couvés bien vous af-
fûrer que vous mrù m Bon Rai en Moi, & que je vous preferverai félon mes
£dits.
. T E NU A VIT RE*. 107
Edits. Et pre^iant des Mains dudit Monficur Hefpenan , k Lettre que le Sy-
node avoit écrite à Sa MajeftéjçH l'a donna à Moulieur de Pontchartrain , en lui
commandant de la lire , oT d'y repondre : en Execution de quoi le prefêmSy-
node reçût la Reponfe fuivante.
A NOS TRES CHERS ET BIEN AIME'S
LES DEPUTE'S DE NOS SUJETS DE LA RELIGION. P. REFORME'E,
AJfmbk's au Synode National de Vitré.
DE PAR LE ROL
,, •^ Hers 5c bien aimés : nous avons reçu vos Lettres du lo. de ce Mois ,
M V-vpar lefquelles nous avons vu les Témoignages que vous avés rendu
„ de vôtre Zèle & Afeclionpour notre Service , & pour le Bien du Public,
„ participant comme vous avés £iit à la Joie que tous nos Sujets ont reçue
„ par la Paix dont ils jouiflent , Se que nous leur avons fi heureulement
„ procurée : c'eft ce que Nous avons entendu fort particulièrement par les
„ E)eputés que vous nous avés envoie pour cet Efet , defquels nous avons
V bien volontiers reçu les Nouvelles Aflùrances, Scies Proteftationsquej vous
„ Nous faites de votre Ftdeltté Sc Obeïjfance , dans laquelle /^fr/^^K/- comme
„ vous le devés, 6c comme vous l'' avés fait par lepajfé , vous pouvésauffi être
„ aflurés que Nous aurons toujours Soin de vous maintenir & conferver
5, dans tous les Avantages qui vous ont été accordés , 6c devons faire refien-
,. tir , tant en General qu'en Particulier , les Efcts de Nôtre Inclination Se
î, Bonne Volonté en votre endroit , dans toutes les Occafions qui s'enofFri-
5, ront. Donné à Paris le 29. de Mai 1617.
LOUIS.
ThelipeAHX,
ADDITIONS
AUXMATIERES GENERALES.
Article L
SUr la Demande des Députés de Xaiutonge, qu'il foit ordonné que défor-
mais les Coloques ne puilî'ent faire aucun Démembrement des Annexes
O a d'une
îo8 XXII. SYNODE NATIONAL
d'une EgUfe pour les unir à quclqu'autre, fans l'Avis & l'Autorité du Synode
Provincial , la Compagnie a jugé cette Demande équitable , & ordonné que
ceci fera tenu pour un Règlement General.
IL
Sur la Remarque de quelques Particuliers , les Eglifes font averties , que
par l'Edït du Roi , les Artifans font obligés à Chômer les Jours des Fêtes
obfervées par l'Eglife Romaine , outre le Jour du Dimanche ; Sur quoi on
a laiflé à la Prudence des Confiftoires de faire allémbler le Peuple ces Jours
là , pour entendre la Prédication , ou pour aflifter aux Prières Publiques ^
Se lefdits Confiftoires fuivront en cela ce qu'ils trouveront expédient ; 6c
d'autant que quelques-uns fe font plains qu'il y a des Eglifes oi^i l'on chante,
avsnt la Prédication , la Paufe d'un Pfeaume , de laquelle on referve le der-
nier Verfet pour le chanter après la Prédication ; la Compagnie exhorte tou-
tes les Eglifes de chanter les Paufcs entières , 8c d'obfervcr toujours en cela,
nos Anciens Reglemens , autant qu'il lera poffible.
Le 6. Jour deJuinMonficur àcBertrevil/e , Député General, eft venu dans-
cette Afiemblée, laquelle Ta reçu, félon l'Ordre des Synodes Nationaux,
pour y avoir Voix Delibcrative : & il y a figné 6c juré Wnion des Eglifes'
Reformées de ce Roiaume.
IV.
Ledit Sieur àtEertreville, Député General, a rcprcfenté que les Lettres Pa-
tentes du Roi , touchant l'Exemption des Tailles accordée aux Pafteurs , n'ont'
pas été vérifiées , ni même miles entre fcs Mains , ni entre celles du Sieur
Manialù., fonColeguc : La Compagnie les prie de flure toutes les Pourfuites
necefliiires pour ce l'ait.
V.
Sur ce que le Synode National de Tonneivs avoit enjoint à toutes les Pro-
vinces , de penfer à ce qui a été propofê par plufieurs Graves Perfonnages ,
tant dedans que dehors ce Roiaume , touchant les Moiens d'avon- une bon-
ne Correfpondance avec toutes les Egliics Orthodoxes, afin de procurer une
fort étroite Vnion de Doélrine entr'elles , & d'y convier même ceux qui onc
divers Sentimens : Toutes les Provinces aiant montre qu'elles ont fait tout
ce qui leur a été poflîble pour s'aquittr de ce Devoir, la Compagnie a trou-
vé expédient que l'on attende que ceux qui ont fait de telles Ouvertures pref-
fent davantage cette Afiire , & que cependant certains Perfonnages s'apli-
quent eux mêmes à dreUcr un Projet de tout ce qu'ils jugeront neceflaire :
Se pour cet tfet on a nommé quatre Miniftrcs pour y travailler, à favoir les
Sieurs Rivet Pafteur de l'Eglife de Thouars : Chauve Pafteur de l'Eglife de
bommieres : Ch.imter Pafteur & ProfelTeur de l'Eglife 8c Académie de Aioti'
:.iuban : Et du AIohUh Pafteur de l'Eglife de Parts ; lefquels pourront con-
férer tous enfemble à S^mmur, s'ils ibnt invités d'y aller , Se travailleront con-
jointement avec Monfieur du Plcjfis , 6c les Paileurs de l'Eglife & Profef-
feurs en Théologie de l'Académie de ladite Ville, & après avoir délibère
fur cela , ils en feront uu certain Projet qu'ils cnvoieroiu dans chaque Pro^
vince
TENU A VITRE'. 109
TTince pour y être examiné par les Synodes , qui envoieront leurs Députés
bien inftruits & préparés fur toute cette Matière au Synode National pro-
chain , lequel verra plus particulièrement ce qui pourra fervir 6c être emploie
pour ce Defl'ein.
V I.
Sur ce que plufieuTs Provinces avoient leurs Mémoires chargés de deman-
der à cette Compagnie, qu'elle ordonne qu'un Jeûne foit célébré dans toutes
les Eglifes de ce Roiaume , eu Egard à ce qu'il a plû à Dieu de détourner
fon Irc de deflus nous , 6c de nous donner des Témoignages de fa Bonté : il
n'a pas été trouvé expédient de l'indiquer maintenant ; mais fuivant le Rè-
glement des Synodes Nationaux , la Province qui aura le Droit de convo-
quer le prochain Synode National eft chargée de recevoir l'Avis de Meffrs.
les Députés Généraux , qui font priés, s'il arrive quelque Chofe qui oblige
nos Eglifes d célébrer quelque Jeûne , d'en conférer avec le Confiftoire de
l'Eglife de Paris, pour en donner enfuite Avis à ladite Province, qui s'étant
aflémblée 6c aiant pris fa Refolution , fera favoir à toutes les autre?
Provinces le Tems de la Célébration de ce Jeune Extraordinaire.
VII.
Les Députés aiant reprefenté avoir charge de leurs Provinces de porter cet-
te Compagnie à chercher un bon Moien, pour pourfuivre IcSr. P^/î-^àlaRe-
llitution des Sommes qu'il doit aux Eglifes , ielon l'Eclaircinement qui en
a été fait par ceux qui ont été nommés pour examiner fes Comptes : quel-
ques Députés ont déclaré qu'un »;ertain Pcrfonnage ofroit de faire toutes les
Pourfuites neceflaires , d'avancer les Fraix pour en fournir le Compte au
prochain Synode National , fans en demander aucune autre Recompenfe que
celle que ledit Synode Un accordera, félon le Profit que les Egliles auront re-
çu de ics Pourfuites : La Compagnie a donné Charge aux Députés du Haut
S< Scis Languedoc , àc5 Sevenes , Dattphirié , BoHyj^ogiie ^rivarez. ,■ l'rovence^
de l'IJls de France , quand ils retourneront dans leurs Provinces 6c pafleront
dans la Ville de Paris , de s'aflémbicr avec le Confiftoire de ladite Eglife 6c
les Sieurs Députés Généraux, pour conférer tous enfemble des Moiens qu'ils
jugeront les plus propres pour faire paicr ledit Sieur P^î/of , foit en le perfua-
dant avec Douceur , ibit en acceptant les Ofres qui leur feront faites les plus
Avantageufes pour nos Eglifes ; mais fi lefdits Députés ne peuvent pas tai-
re reufiir quelques - unes de ces Ouvertures avant que de fortir de Paris , ils
pafleront Procuration audit Confiftoire de Paris, 6c auxdits Srs. Députés Gé-
néraux,pour traiter avec celui qui fera les Propofitions Se les Ofres les plus
avantageufes pour nos Eglifes •. fuivant les Claufes £c Conditions portées pat-
ladite Procuration , 6c toutes les Provinces feront informées par lefdits Dé-
putés de tout ce qu'ils auront fait, ou négocié pour cela.
VIII.
Les Députés des Eglifes de la Souveraineté du Bearn , aiant été oûis fuF
ce qu'ils n'ont point accepté le Droit de la Convocation de ce Synode Na-
tional , félon qu'il leur avoit été accordé par celui de Tonneins , à leur pro-
pre Requifiiion,ôc aux Conditions mentionnées dans l'Article duditSynoder
G 3 La
xio XXII. SYNODE NATIONAL
L^ Compagnie n'a pas trouvé bon, quant àprefent. Je demander que lefdi-
tes Eglifes s'aflujctiHcnt à la Difciplinc de celles de ce Roiaume , & qu'elles
dépendent de nos Synodes Nationaux , fur quoi néanmoins elles feront fa-
voa- au prochain Synode National leur Refolution finale, bc s'il arrive qu'el-
les perfiftent dans les mêmes Sentimens qu'elles ont fiitparoître maintenant,
la Compagnie déclare qu'elles peuvent avoir , par leurs Députes , Séance
aux Synodes Nationaux, fous cette Condition qu'il fera en la Liberté des Pro-
vinces, de requérir qu'ils ne puiilcnt pas juger avec les autres Dcputéb de cer-
taines Choies qui concernent les Eglifes de ce Roiaume.
I X.
Sur ce qui a été reprefcntc à cette Compagnie que l'Eglife de Sancerre
étoit oppr«.ll'ce par Monfieur le Comte de AUtrans , qui cfl: fi violent que de-
puis peu de jours il a aflaflîné un des plus notables Pcrfgnnages de ladite
E^Ufe : on a jugé très-neceflaire d'en écrire au Roi, par Monfieur de Bertre-
^Ule, Député General , pour fupplier très-humblemeni Sa Aîajefté , de vou-
loir cmploicr fon Autorité , afin que la Ville de Sanccrre foit maintenue
en Qiialité de Place de Sûreté, 6c que fcs Habilans jouilfent de la Paix
& Sûreté qu'il a plû à Dieu de donner aux Peuples de ce Roiaume, &
pour cet Efet Meflîeurs lés Députés Généraux en feront de fortes In-
itanccs.
X.
l'Article de la Difcipline Ecckfiaftique , qui oblige les Paftcurs à refidcr
fur les Lieux oti font retirés leurs Troupeaux , fera exaélement obfervé dans
toutes les Provinces. Et d'autant que cette Compagnie eft informée qu'on
y a contrevenu dans quelques-unes , & fpecialement dans celle du Haut
Languedoc , de laquelle plufieurs Pafteurs font leur RcGdcncc k Aïontatfl>an,
& non pas dans leurs Eglifes , il eft enjoint à tous d'aller faire leur aétuelle
Demeure avec leur Famille fur les Lieux où iont leurs Eglifes, & cela dans
trois Mois, après que le Décret de cette Compagnie leur aura été fignifié, &
ladite Signification leur en fera faite par le Confiftoiic de l'Egl ife de Alontaitban;
Se s'il arrive qu'ils rcfufent d'y obéir , ils font des-àprcfent déclarés Suf-
pendus du Saint Miniftere. Les Coloques & Synodes font auilî exhortés
d'y tenir la Main , & de pourvoir les Eglifes d'autres Pafteurs qui s'obli-
gent à refider fur les Lieux , & ledit Confirtoire de Montanban fera favoir
aux Eglifes la Sufpenfion de leurs Pafteurs , & la Liberté qu'elles ont de
fe pourvoir d'autres , félon les Rcglcsde la Difcipline Ecclefiallique : Et
le prochain Synode National fera averti de ce que les Provinces auront fait
fur cela , pour s'aquiter de leur Devoir.
Pour obvier à la Plainte, de quelques Provinces qui ont rcprefenté que les
Commis qui reçoivent les Deniers du Sr. Ducaridd,\çs, retiennent entre leurs
Mains plus long tems qu'ils ne doivent, fous Prétexte qu'ils n'ont reçu au-
cun Argent dudit Sr. Dncmàal , il eft prié par la i'>orapagnie d'cnvoier une
Copie des QLUtances dciliits Commis , aulfitôt qu'il les aura reçues, ou bien
fes Agens, lelquels les adrelVeiont à ceux qui feront nommés pour cela dans
.cha-
T E N U A V I T R E . ,ij
rhaque Province , afin que par ce Moien on puiOe être informé , avec Cer-
titude, du Tcms auquel il délivre l'Argent de fa Recette , & que les Egli-
fes , qui font Pauvres , ne foient pas deftituées plufieurs Mois de ce qui leur
apartient , & afin que les Commis Provinciaux ne s'en prévalent plus à l'a-
venir fous quelque faux Prétexte.
XII.
D'autant que plufieurs Députes de cette Compagnie ont reprefenté n'a-
voir pas pu apporter afles d'Argent pour leur Depen(è,il eft enjointauCom-
mis du Sr. Dptcandal qui eft maintenant en cette Ville de leur en donner , a
bon Compte de ce qui peut appartenir à leurs Provinces, auxquelles ils ren-
dront Compte de ce qu'ils auront reçu dudit Commis.
X ï I I.
Parce qu'il eft neceflàire de faire plufieurs Expéditions & Dépêches
qui caufent des Fraix Extraordinaires à nos Eglifes : La Compafrnic a
ordonné au Sieur Dncandal, de mettre entre les Mains de Mcffieurs les
Députés Généraux la Somme de 400. Livres pour chaque Année , juf.
qu'au Synode National prochain ; laquelle Somme fera délivrée toute en-
tière & dans un fcul Paiement auxdits Srs. Députés Généraux , qui en fe-
ront la Diftribution dans les Ocafions & pour les Afaires qu'ils jugeront im-
portantes ou neceflaires.
MATIERES PARTICULIERES.
Article I.
LE Sieur de Movis , Gouverneur de Pons , aiant écrit à cette Compagnie
6c demandé le Rembourfement de plufieurs notables Depenlès qu'il a
faites;, tant pour les Réparations , que pour la Confervation de la Ville de
Pons , il a été ordonné qu'il fera fait Reponce audit Sieur de Afonis , pour
lui fliirc entendre que cette Compagnie ne peut pas y fatisfaire, quoi qu'elle
en ait le Defir , attendu que les Deniers qui font en là Difpofition apar-
tiennent aux Pafteurs , fans pouvoir être divertis ailleurs : mais elle prie-
ra néanmoins les Sieurs Députés Généraux de s'emploier pour lui envers
le Roi , afin qu'il plaife à Sa Mujefté de commander qu'il foit rembour-
fé defdits Dépens.
I I.
Stmeon Comte de Saint Damien , l'un des Réfugiés du Marqiiifât de Sa-
luées , s'eft prefenré au Nom de Monfieur Berndrdm Meilleur , auffi Réfu-
gié dudit Marquifàt , comme il appert par une Ateftation de l'Eglife de ta
Tour de U Serve-, du 15 Oftobre i6ié. & a demandé Affiftance à cette
Compagnie , laquelle n'a point aprouvé que ledit Comte coure d'Eglife
en Eglife pour en tirer des Subventions , attendu que les Eglifes de ce
Roiaume ont ci-devant contribue charitablement pour l'Entretien des Egli^
OL XXII. SYNODE NATIONAL
fes dudit Marquifat ; c'ell pourquoi on lui enjoint de fe retirer , £c ccpen^
•dant la Compagnie ordonne de lever fur la MaiFe des Deniers de l'Oftroi de
Sa Majef}e, la Somme de 60. Livres , qui feront délivrées à MonfieurCj[>4«»-
irutt , l'un des Pafteurs de l'Eglife de Nimes , pour être donnée au Fils du-
dit Bernardin Meilleur , Etudiant dans l'Académie de Nimes , lequel doit en
faire un bon Ufige pour fon Entretien,
III.
Madame hDftchefe de la TremomlU, eft fuppliéc par cette Compagnie d'é-
crire à Monfieur le Vrinct d''Or(inge , pour le prier d'ufer de Support envers
les Sieurs fullien , Alamy , & leurs Familles , êc de fouffrir qu'ils retournent
demeurer dans la Ville à^Orange , pour y occuper les Charges&Oficcsdont
ils étoient pourvus ci-devant , 8c qu'il lui plaife auffi de prier Monfieur le
¥rince Mmrice 8c Monfieur le Duc de la Tremomile fon Fils , qu'il lair plai-
fe de joindre leurs Prières aux fiennes , envers ledit Seigneur , pour le même
Efet. Une pareille Demande fera faite à Monfieur de Bouillon par des Lettre-s
de cette Compagnie.
AfcaniHs Allion a été oiii fur ce qu'il a eu à propofer contre la Province
du Dauphine , & les Députés de ladite Province aiant auflî été oùis , la
Compagnie a exhorté ledit yJlUon.de fe comporter avec Douceur fccModeftic,
& de lé foumettre à la Difcipline Ecclefiaftique , à laquelle s'il manque d'o-
beïr, on enjoint à ladite Province de le cenfurer félon qu^il fera expédient, &
pour fubvenir aux Befoins dudit Allion ,on lui a accordé la Somme de trente
Livres, avecDefenfe de fc prefcntcrà l'avenir devant les Synodes Nationaux
pour y faire de pareilles Demandes.
Ofiantin Maréchal Imprimeur , aiant fait lire devant cette Compagnie un
Article du Synode Provincial du Berri , Tenu à Chaftillon fur Loire , par le-
quel elle eft fuppliée d'accorder audit Quantin quelque Somme de Deniers
pour entretenir fon Imprimerie , le prefent Synode n'a pas trouvé bon qu'on
lui fafle de tels Renvois ; mais on a néanmoins ordonne de faire donner
audit Quantin la Somme de 50. Livres, qui ne lui fera paice qu'une fois , fans
aucune Confequence pour l'avenir.
Le Sieur Imbert s'étant prefenté devant cette Compagnie, £c aiant reprc-
fenté qu'il ne s'étoit 'engagé d'exercer fon Miniftere dans l' Fjh de France, ç\\i^i
Condition d'aVoir la Liberté de fe retirer ailleurs quand l'Ocafion s'en pre-
fenterpit , 8c ladite Referve de Liberté aiant été conteftée par ladite Provin-
ce, il avoit néanmoins été déchargé de l'Eglife de la Ferté , & prêté enfuite à
celle à'OrleafiJ par le Coloque de Beauce , jufqu'au prefent Synode , fur
quoi les Députés de PJjle de Francs aiant. remontré leur Droit de Répétition ,
& demandant en Efet ledit Sieur hvbert , 8c ceux de la Province du Berri
avec le Députés à''Orleans , infiftant à ce qu'il foit donné à ladite Eglife, at-
tendu le grand Fruit que fon Miniftere y a produit , & la Neceffité dans la-
quelle elle s'eft trouvée ci-devant , aiant été heureufement reparée par ledit
Sieur
TENU A VITRE'. ïf;
Sieur Iml^ert , la Compagnie l'a adjugé pour Pafteur propre, à ladite Egli-
fé à''Orleam , & enjoint à la Province du Derri de donner un Propolant à
celle de l''/fie ^^ France , d'ici au prochain Synode National.
V I I.
La, Province des Sevenes a reprefenté à cette Compagnie qu'il avoit été or-
donné par le Synode National de Pm-as, qu'on donneroit à ladite Province
trois Portions pour les Egliles (T Auvergne , dcfquelles le Receveur de ladite
Province n'a cependant rien touché , quoique ladite Province les ait four-
nies de {ts propres Deniers , auxdites Eglifes , depuis ledit Synode de Pri-
vas , jufqu'à celui de Tomeivs , attendu que lefdits Députés n'ont pasjufti-
fié , par des Acquits , ce qu'ils ont fourni ; La Compagnie a ordonné qu'ils
porteront au prochain Synode de la Province du Haut Languedoc , le Rple
des Pafteurs qui fervent aétuellemcnt , & l'Etat de leur Diftribution , figne
par les Modérateurs , tel qu'il fut preienté au Synode de Tonneins : enfem-
ble les Acquits des Pafteurs qui ont fervi lefdits Eglifes pendant ceTcmslà,
& ledit SyncKle Provincial en jugera définitivement , 6c en attendant ledit
Jugement les Portions demandées feront retenues par le Sieur VucMdal ,
pour leur être données, s'il eft ainlî jugé par ledit Synode, & ledit Sr. Dacan-
dal en rendra Compte au prochain Synode National.
Les Députés de PIf.e de France ont reprefenté que le Sieur Verrin , main-
tenant Pafteur dans la Province du H<iut Languedoc , £c ci-devant entrete-
tenu par la Province de l'IJle de France , s'eft abfentéde l'Eglifê qui lui avoit
été nftîgnée par le Coloque de Champas^ne , & n'y eft pas retourné après le
Tems qui lui avoit été donné au Synode d'^_; , tenu l'An 1615". & qu'il n'a
pas rembourfé les Fraix qui ont été faits pour ion Entretien , dans les Uni-
vcrfités où il a étudié ; Sur quoi on lui a ordonné de fc prefenter audit Co-
loque de ChatKpa'ine , 011 il n'a point comparu , mais feulement écrit des Let-
tres d'Excufe , & déclaré que fon Intention n'étoit p;;s de retourner dans la-
dite Province , il fût fufpendu du Saint Miniftere pour une Année , Se la-
dite Sufpenfion lui a été lignifiée , comme il paroit par des Lettres du 3.
Mars 161 7. écrites au Synode de ladite Province: La Compagnie après
avoir veu les Lettres du Sieur Perrin , 8c oiii les Députés du Haut Langue-
doc,&z confideré mûrement toutes chofes , a trouvé que le Coloque deCha;?}-
pagne a ufé de trop de Rigueur , & en la corrigeant elle ordonne que file-
dit Sr. Perrin ne s'eft pasabftenu des Exercices de fa Charge depuis que la
Sufpention lui a été fignifiée,il s'en abftiendra durant l'Efpace de deux Mois
entiers , à commencer du jour que le prefent Décret lui aura été notifié par
les Députés du fJaut Languedoc , qui le feront incontinent après leur Re-
tour dans leur Province , & le difpoferont à liquider fes Comptes , & à
paier , dans fix Mois , à la Province de Pip de France , tout ce qu'il lui
doit , comme il lui eft enjoint par cette Compagnie , à faute de quoi ladite
Province du Hant Languedoc fera tenue de le renvoier dans celle de / Ifle de
France , pour y exercer le Saint Miniftere : Et le Coloque à'' Aymar-
^ues , eft fortement cenfuré , pour avoir reçu ledit Sieur Perrin , con-
Tome II. p xxz
114 XXII. SYNODE NATIONAL
tre les Reglemens de notre Difcipline Ecclefiaftique.
IX.
Sur la Conteftation des Eglifes de Montagu & de Fieille-vigne , on a oiij
les Sieurs de Laudoviniere & de la Begauiliere , Anciens defdites I' glifes , 6c
vil la Demande de l'Eglife de A-iontagn , concernant la Moitié dts i'ortions
reçues de l'Argent de la Bcnefîccnce du Roi, fous la Signature du Sieur de
iregufon , Paftcur , fervant également lefdites Eglifes de Montagu 8c de rùil-
le-vigne , tant dans la Provinces àuPoiRon que dans celle de Bretagn e^àcTpms
l'An 1559. jufqu'au Mois de Décembre 1616. qu'elles ont eu chacune un
Paftcur Séparément , la Demande faite par ladite Eglifc de Montagu , a été
jugée équitable ; c'eft pourquoi on a ordonné que ladite Eglife retirera du
Fonds reftant defdites Portions , qui cft enux les Mains des Anciens de rieil-
le-vigne 8c de Afotit.tgu , à Troportion de ce qu'elle aura contribué pour l'En-
tretien 6c les Gages dudit Sieur Fregttfon , pendant qu'il fervoit également
lefdites Egliies , fuivant la Liquidation qui en fera faite entr'ellcs , par les
Quittances, Mémoires 8c Regiftres dudit Sr. Fregufon,èc des Anciens defdites
Eglifes , tant de ce qui eft provenu de la Beneficence du Moi , que des Con-
tributions particulières , pour l'Entretien dudit Pafteur : Et on ordonne
auffi que ladite Eglife de Montagu , donne pareillement fatisfaftion à celle de
Vieille vigne , touchant ce qu'elle aura fourni pour l'Entretien dudit Pafteur,
au delà de fa Moitié des fufdits Apointemens.
X.
Sur la Plainte des Députés de Pljle de France , de ce que le S'i&m Richer^
entretenu aux Ecoles par leur ProvirKe,qui l'a fait recevoir au Saint Minifte-
re , s'cft abfenté de l'Eglife qui lui avoit été aflîgnéc , &: qu'il avoit fervie
quelques années , fans avoir reftitué les Fraix de iondit Entretien , & s'eft
fait aggreger dans la Province de Xaintonge : La Compagnie, après avoir con-
lideré tout ce qui a été reprefenté par lefdits Députes & par ceux de Xain-
tonge , a déclaré qu'elle trouve que la Province de l'IJle de France a trop
facilement laiffé partir ledit Richer , quand il a abandonné la Province 6c le
Troupeau auquel il avoit été donné pour Pafteur •■, Qiie celle de Xaintonge
eft cenfurable pour l'avoir reçu fans Ateftations , 6c pour avoir contrevenu
en cela aux Reglemens de la Difcipline Ecclefiaftique •- Et quant audit Ri-
cher , il eft fortement cenfuré de ce qu'il n'a pas demandé un Congé & une
Ateftation en bonne Forme, touchant la DoétrineSc fi Conduite dans lefdites
Eglifes ; c'eft pourquoi cette Compagnie lui ordonne de rendre Compte à
la Province de /'/jle de France , & de lui rembourlêr tout ce qu'elle a four-
ni pour fes Etudes , avant fa "Promotion au Saint Miniftere , & cela dans
fix Mois , à faute de quoi la Province de Xaintonge eft chargée de le ranger
à ce Devoir par toutes les Cenfures Ecclefiaftiques.
X I.
La Province du Haut Languedoc a demandé à la Compagnie qu'elle voulut
«ordonner que les Eglifes de rHle-penfac , Leirac 6c Eufe , qui font mainte-
nant unies à la Province de la Bajfe Guienne , en lufl'ent démembrées pour
être jointes au Coloque à^Amugnaç , dans la Province du Haut Languedoc.
H
T E N U A V I T R E'. n^
Il a été ordonné que les deux Provinces fufdites en conféreront enfem-
ble , ik. entendront lefdites Eglifes , 6c puis en détermineront ce qui fe-
ra expédient.
X I r.
Le Sieiir Grand , Pafteur de l'Eglife de Caufade du Haut Languedoc , a
demandé par des Lettres à cette Compagnie, qu'il lui plût de reforaier le Dé-
cret qui avoit été fait contre lui , au Synode National de Tonneins , par le-
quel il lui étoit défendu de jamais prêcher dans l'Eglife de Caufade j ôc
aiant produit les Témoignages qui lui font rendus par le Coloque du Hant
Qtterci , 6c même par le Synode du Haut Languedoc \ la Compagnie» don-
né pouvoir à ladite Province de permettre audit Grand fon Retour 8c l'Exer-
cice du Saint Miniftere dans ladite Eglife de Caufade , après avoir foigneu-
fement confideré, fi déformais il pourra y être en Edification, & après avoir
auparavant bien pefé les Raifons & examiné les Befoins de ladite Eglife de
Caufade.
X I I L
Sur le Diferent de l'Eglife de Saumur , avec la Province de Bretagne ,
touchant la Penfion ?i l'Entretien fourni par ladite Eglife , à Julien four-
mer , forti du Convent des Capucins de la Ville de Blois , les Députés d'yin-
jou & ceux de Bretagne aiant été ouis , la Compagnie a réglé 6c modéré tous
lefdits Fraix , à la Somme de cinquante Livres : à favoir ao. Livres pour la
Nourriture dudit Fournier , & 50. Livres pour fes Habits, laquelle Somme
de fo. Livres fera paiée fur les Deniers de la Libéralité du Roi , par la Pro-
vince de Bretagne , à ladite Eglife de Saumur.
X IV.
Le Sieur Baron de Tourneba a écrit à cette Compagnie, & envoie un An-
cien de l'Eglife de Falaife , par lequel il a reprefenté que fa Femme defunc-
te a fait un Légat de certaine Somme de Deniers , qui doivent être pris dans
la Province de Zelande , pour être cmploiée à l'Entretien d'un Ecolier qu'il
defire de prendre ou en Zelande , ou à Bafle , ou à Genève , pour lêrvirau
Saint Miniftere dans l'Eglife des EJjars : Et d'autant que la Somme léguée
n'eft pas fuffifante pour ledit Entretien , ledit Sieur de Toumebu promet de
fuppléer au refte : fur quoi les Députés de la Province de Normandie aiant
étéouis, la Compagnie louant le Dtllein 5c le Zèle dudit Sieur Baron, ex-
horte la Province de Normandie de le prier de ne prendre aucun Propofant
qu'en ce Roiaume , Sc par l'Avis du Coloque , ou du Synode , ce que ne
voulant pas accorder , il lui fera permis de le prendre oii il voudra, à Con-
dition qu'étant prêt à être emploie , il fera prefenté à ladite Provin-
ce , Se reçu par elle félon les Règles de la Difcipline Ecclefiaftique.
XV.
Le Coloque de Faix dans la Province du Hmit Languedoc , a écrit 8c en-
voie des Mémoires à cette Compagnie , lui reprcfentant les grandes Opref-
fions que les Eglifes de ce Quartier là ont foufFertes , depuis fix Ans , 6c
les grands Fraix qu'elles ont été contraintes de faire pour fe maintenir dans
k l-'olleffion des Places de Sûreté , 6c fe pourvoir aux Cours de Parlement
P z ac
ji6 XXII. SYNODE NATIONAL
& nux Chambres de \''Edit , & au Confeil d'Etat : Ladite Compagnie a
irouvé que ledit Coloque a dû s'adreflcr premièrement à ladite Province, 8c
qu'elle ne peut pas détourner les Deniers qui font deltinés pour l'Entretien
des Pafteurs.
X V r.
Le Coloque de Gex , requérant la Compagnie d'avoir Egard à la Pauvre-
té de fes Patleurs, 8c d'ajouter quelque Chofe à ce qui leur a été accordé ci-
devant : La Compagnie a ordonné que le Sr. Dticandal fera prié de paier
iefdits Pafteurs , par Préférence à tous les autres , £c que les 60. Livres qui
avoient été prifes pour l'Entretien du Colege de Gex , fur toute la Mal-
fe des Deniers qui leur font accordés , n'en fera plus ôtée à l'avenir, atten-
du qu'il a été pourvu d'ailleurs aux Befoins dudit Colege.
XVII.
David Chauveton Ecolier , autrefois entretenu par la Province de Pljle as
France , 6c depuis reçu au Saint Miniltere , & donné pour Pafteur , par la^-
dite Province , à l'Églife de Claje , de laquelle il s'cil abfenté depuis qu'if
a obtenu un Congé de trois Mois , qxii lui fût donné pour aller vifiter fon
Père vieux 6c caduc , Pafteur de PEglife de Livincil dans la B.ijfe Gnienne ,
fans être retourné félon faPromefle, Taquelle aiant ainfi violée , ladite Pro-
vince l'a cenfuré , 6c a ordonné qu'il feroit une entière Rcftitution de tout
ce qui avoit été fourni pour fes Etudes , avant fa Promotion au Saint Mini-
llcre ; Ce qu'aiant fait , elle s'eft néanmoins plainte à cette Compagnie , la-
quelle aiant confideré que ledit Chanveîon a fervi ladite Eglife pendant trois
Ans , 6c qu'il eft même venu au Confiftoire de Paris , où il a ofert de fervir
ladite Eglile de Claye , avant qu'elle fut pourvue , ou telle autre qui luife-
xoit aftîgnée, on a trouvé qu'il eft néanmoins cenfurable pour n'être pas re-
tourné dans le Tems qui lui avoit été prefcrit , 6c pour n'avoir pas envoie
des Excufès légitimes. On a auffi reconnu que la Province de la Baffe Gnien-
ne n'a pas dû renvoier ledit Chan-veton , fans un Congé de fa Province 6c
Eglife : 6c quand au refte , cette Compagnie a ordonné que ledit Chauve-
ton paiera dans un An, à la Province de Plfle de France , la Somme de trois
cens Livres , pour tout ce qu'elle peut prétendre de lui, à Caufe de fon En-
tretien , 6c s'il ne peut pas le faire, la Province de la Baffe Gnienne y pour-
voira , 6c fera le Paiement de ladite Somme.
X y 1 1 1 .
La Province du Haut Languedoc a prefenté a cette Compagnie le Juge-
ment qu'elle a rendu fur le Fait que le Synode National de Tonnems lui
avoit renvoie , touchant le Diferent entre Monficur Danglade 6c la Provin-
ce du Bas LangHedoc , à laquelle ledit Sr. Danglade dcmandoit le Paiement
de certaine Somme de Deniers rcftante de fes Gages de Profeflcur en Hé-
breu , dans PAcademit de Nimes , depuis l'An 1605. jufqu'à l'An 1607. par
lequel Jugement la Province du Bas Languedoc a été condannée de paier audit
Sieur Danglade la Somme de 400. Livres j mais aiant démontré qu'elle n'a
pas été avertie de la Tenue dudit Synode da Haut Languedoc , la Compa-
gnie y aiant Egard , a ordonné que ladite Province liquidera fon Compte,
au.
T E N U A V I T R E'. n/
au prochain Synode des Sevenes , Sc paiera ledit Sr. DangUde , ou en Ac-
quits , ou en Deniers réels , à défaut de quoi le Jugement du Synode duHaat
L.mzttedoc fera exécuté.
XIX.
Les Députés de la Province delà Bajfe Gnieme , aiant demandé que les trois
Portions franches qui avoient été accordées , par le Synode National de
Tonneins , aux Egliics de Soûle , en y comprenant celle qui avoit été adju-
gée pour le Sieur de Buftembis , Pafteur dans le Bearmls , Se qui fert lefdi-
tes Eglifes de Softle , fuflènt continuées : La Compagnie confiderant que
les Deniers ci-devant oftroiés n'ont point été donnés pour l'Entretien d'un
Pafteur actuellement emploie , ne peut leur accorder maintenant que deux
Portions franches , qui leur feront délivrées par le Receveur delà .5*îj$7tfG«;>«-
ne. De plus elle ordonne qu'attendu la grande Diftance defdites Eglifes ,
de celles de la Baff'e G (tienne , elles feront déformais unies au plus prochain
Coloque daBeam, jufqu'au prochain Synode National , auquel lefdites Egli-
fes feront favoir par leurs Députés la Diligence qu'elles auront faite
pour fe pourvoir de Pafteurs , Sc le bon Emploi des Deniers qui leur
font oélroiés.
Le Sieur Ptlofi , s'étant prefenté avec une Refolution de l'Aflémblée Gé-
nérale de NifTjes , par laquelle il étoit renvoie au Synode National , pour y
être dedomagé des Pertes qu'il a faites , & des Sommes qu'il a emploiées
pour conierver la Place à''AHbenas à nos Eglifes, félon la Promeflc 8c le Ser-
ment qu'il en avoit fait devant la première Affemblée de Chafielleraut : La
Compr.gnie n'a point Jugé qu'elle fut obligée à ceDedomagement,ni que les
Deniers dont elle difpolè doivent être emploies à de tels Fraix : mais aiant
néanmoins Egard à la grande Neceflité dudit Sieur PtloU , 6c aux bons Ser-
vices qu'il a rendus aux Egliles , dcfquelles il a de bons Témoignages , elle'
lui a accordé , pour fon X^oiage , la Somme de 500. Livres , qui lui fe-
ront paiées contant , Sc outre cela quatre Portions franches , fur la Pro-
vince des Sevenes , pour fubvenir à Son Indigence, jufqu'au prochain Sy-
node National.
X X r.
^ean le Fevre , marchant Libraire demeurant à Genève, z écrit à cette Com-
pagnie, pour la prier d'avoir Egard à l'Injure qui lui a été faite en la Perfon-
ne de fà Fille , par le Sieur Mainville le Fils , maintenant Pafteur de l'E-
glife à^Artes en Beurn : Les Députés du BeArn aiant été oiiis , ladite Compa-
gnie exhorte leur Synode de lui enjoindre de s'en aller au plutôt à Genève ,
pourfe juftitîer devant le Magiftrat,êc lever le Blâme de fon Miniikrc , à
Faute de quoi il fera pourfuivi félon la Difcipline Ecclefiaftique , jufqu'â
la Sufpenfion du Saint Miniftere , 6c les Informations 6c autres Pièces ren-
voiées à cette Compagnie ont été miles entre les Mains des Députés du £f»/rB,
pour être portées à leur prochain Synode.
XXII.
Sur ce que le Confiftoire de l'Eglife de M9H{m, dans la Province du ^^r-
- P3 " '"^ ~ ^^>
ii8 XXIÎ. SYNODE NATIONAL
ri , a demandé à la Compagnie que ladite Eglife foit unie à celles de Bourge-
gne , &: que le Minillere du Sr. de la Roche , qui lui a été prêté pour fix
Mois , lui foit continué : Les Députés du Berri étant oiiis , la Compagnie
ordonne que ladite Eglife portera fes Demandes au prochain Synode du Ber-
ri , qui eft exhortée d'y avoir tous les Egards pofTibles , ôc d'y pourvoir cha-
ritablement.
XXIII.
Les Députés de /'//?«■ de France 6c de Champagne , aiant reprefenté qu'il fc
prépare une grande MoiironàZ-<2^i'^-/'f/, de laquelle il paroit déjà un bon Com-
mencement j'Sc qu'il eft dificile d'y établir l'exercice de la Religion, fi le Lieu
£c Bailliage de Sens ne lui eft pas donné par la Ceffion du Lieu d^^ttigny , qui eft
àprefent ôc depuis long-tems inutile : La Compagnie, après avoir oiii les Dé-
putés du Eerri , difant n'avoir aucune Commiffion fur cela , Se faifant néan-
moins Inftance de retenir ledit Lieu pour ceux de Sens , a ordonné que ladi-
te Province du Berri cédera ledit Lieu du Baillage à ceux de Langres,à. Dé-
faut de quoi elle adjuge tout le Baillage de Sens a la Province de l' IJle de Fran-
ce Si. de Champagne, pour y faire un nouveau Choix du Lieu qui fera le plus
propre & convenable pour la Conftruftion d'une Eglife.
XXIV.
Le Sieur de la Place, Pafteur de l'Eglife de Sion , fe plaignant de ce que
Daniel la Place fon Frère , Ecolier entretenu par la Province de Bretagne ,
n'a pas été emploie félon qu'on la trouvé Capable , 6c demandant qu'il foit
mis en Liberté .- La Compagnie a ordonne que la Province de Bretagne
lui donnera une Eglife dans deux Mois : ce que ne faifant pas il fera
<ionné pour Pafteur à l'Eglife de Laval , dans la Province d''^njoa ,
laquelle il fervira l'Efpace d'un An , au bout duquel il fera permis à
celle de Bretagne , de le rapeller 6c de lui afîigner un Troupeau.
XXV.
L-e Sieur Baùat , aiant reprefenté à la Compagnie qu'il ne peut pas
fatisfaire à fon Ordonnance qui lui a enjoint de demeurer dans l'Eglife
àWJfoire , jufqu'au Synode de la Province des Sevencs , parce qu'il n'a
pas de quoi s'y pouvoir entretenir : On a enjoint au Commis du Sieur
Ducandal , qui eft maintenant en cette Ville , de donner contant audit
Sieur BahAt , la Somme de Cent cinquante Livres , fur les Portions qui
ont été accordées aux Eglifes d'j^verne , de laquelle Somme ledit Baêat
rendra Compte au prochain Coloque de Saint Germain , 6c y fera venir,
avec lui , un Ancien defditcs Eglil'es , pour vérifier ledit Comte , qu'il
y prefenteia lui même ; 6c le Commis de ladite Province des Sevenes
prendra la Quitance dudit Sieur Babat pour Argent content , laquelle fe-
ra aufli reçue par le Sieur Ducandal , pour la même Somme , à la Déchar-
ge dudit Receveiu'.
X X V L
Le Sieur Cnerin, Pafteur de l'Eglife de Boisgenci, aiant reprefenté à cette
Compagnie que s'étant obligé avec quelques autres de fi Province , à fournir
une grofl'e Somme de Deniers , pour la Confcrvation de la Ville 6c du Fort de
CeT'
J E N U A V I T R E'. 119
Cergeau , pendant ces derniers Troubles , pour laquelle il eft maintenant pour-
fuivi , & en danger d'être mis en Prifon , s'il ne plait pas à cette Compagnie
d'y pourvoir, par le Moien des Deniers de l'Augmentation accordée aux Egliics
par le Traité de Louàun : La Compagnie aiant reconnu que par ledit Traité de
Londm il avoit été adjugé à Monficur le jVIarquis de Rofni , une certaine Som-
me qu'il a reçue pour ce fujet, on a refolu d'écrire audit Sieur Marquis, afin
qu'il lui plaile de faire dédommager ledit Sieur Gi{erm,cn lui donnant la Somme
pour laquelle il s'eft engagé avec quelques-uns de fes Amis , laquelle fera prile
des Deniers que ledit Sieur Marquis a reçus pour la Confervation de ladite Ville
& Fortcrclle de Gergean : 6c pour cet Efct cette Compagnie lui adrciîèra des
Lettres contenant un Ordre précis , ôc de fortes Solicitations pour cela , lefqiiel-
les feront données aux Députés Généraux pour les lui prefcnter,5c pour l'exhor-
ter à faire que cette Somme foit paiée à la Décharge dudit Sieur Guerin & de
ceux qui fe font obligés avec lui , & la Province du Berri le joindra auxdits
Sieurs Députés , pour faire la même Demande ; & en Cas qu'ils ne puiflcnt
rien obtenir dudit Sieur Marquis , ils en donneront Avis à toutes les autres Pro-
vinces, afin que leurs Députés , qui viendront au prochain Synode National ,
foient chargés d'avoir Egard à la Remontrance dudit Sieur Gnerm.
XXVII.
Les Députés du Dauphiné ont rendu Compte des Deniers ci-devant donnés
pour les Fidèles exilés du Marquifat de Sdlitces , lequel Compte a été examiné,
aprouvé , & mis entre les Mains des Secrétaires de la Compagnie , avec les Pie-
ces Juftificatives , pour être le tout porté aux Archives de la Rochelle, ëc ladi»
te Province du Dauphine en eft déchargée.
X X V I I L
Le Sieur Soais , Pafteur & Profelîêur de l'Eglife & Académie de Montauban,
a demandé, par des Lettres à cette Compagnie, de lui oétroier quelque Somme
do Deniers pour l'ImprefTion des Livres qu';l -^ oo^^pc^fCs : mais attendu que les
Députés de plulieurs Provinces lont chargés de requérir que déformais on ne
donne aucune Recompenfe pour ce Sujet , fi ce n'ell à ceux qui auront écrit
par le Confcntement des Synodes Nationaux : La Compagnie,louant ledit Sieur
Sonis de fon zélé , de fa Diligence & Fidélité en tout ce qui concerne fa Charge,
recommande à la Province du Haut Languedoc de voir les Ecrits dudit Sieur 5(7-
»/V, 2c d'avoir Egard à fcs Ouvrages , afin qu'ils ne demeurent pas enlevelis s'ils
méritent d'être mis en Lumière.
XXIX.
Les Sieurs Chrétien 8c Jacob Hubert Frères , Enfans du Sieur Hubert , Paf-
teur de l'Eglife de Berne , font venus en cette Compagnie, à laquelle ils ont pre-
fenté des Lettres des Seigneurs de Berne & dudit Sicur Hubert , demandant de
grofles Sommes de Deniers que le feu Sieur de Starmins , Père de la Femme
dudit Sieur Hubert , avoit prêtées , en pai'tie de fes propres Deniers , 6c en par-
tie d'empruntés & fournis pour le Bien des Eglifes de ce Roiaume , il y a qua-
rante Ans ou environ, dequoi ils ont prefenté un Mémoire qu'ils en avoient
confcrvé, lequel aiant été vu & examiné, la Compagnie n'a pas trouvé que les
Pièces produites obligent nos Eglifes au Rembourfcaient d'aucune Somme -,
^ ° t'efl
110 XXII. SYNODE NATIONAL
c'eft pourquoi on fera cette Réponfe auxdits Sieurs de Berne, & audit Sieur H/i-
berty aux Enfans duquel on a donné deux cens Livres, qui leur feront prefente-
ment paiées par le Sieur Dncatidal , pour les Fraix de leur Voiage.
X X X._
Le Sieur Solers , Efpagnol de Nation , retiré depuis quelque tems dans l'E-
glife & Académie de Scmmur , en a reçu un bon Témoignage , par les Députés
de la Province à^An^on , qui atteftent qu'il a fait des Progrès dans la Pieté , les
belles Lettres , £c l'Etude de la Théologie : Surquoi la Province de Normandie
Paiant demandé pour l'entretenir jufqu'à ce qu'il foit capable d'être reçu au
faim Miniftere , la Compagnie a ordonné que la Portion accordée à ladite Pro-
vince pour un fécond Palkur , dans l'Eglifc de St. Lo, fera emploiée à l'En-
tretien dudit Solers , 6c quand il fera promeu au faint Miniftere , & emploie
dans ladite Eglife de St. Lo , ou dans quclqu'autre de ladite Province, cette
même Portion lui fera continuée comme aux autres Pafteurs.
X X XL
Le Sieur de la Fiale, Député de la Province du Ham Languedoc , aiant re-
quis au Nom de Laurens Fernandez. , que la Somme de fix vints Livres que le
Synode National de Tonneins avoit ordonne lui être annuellement donnée , lui
foient paiée à l'avenir : on a déclaré qu'attendu que ledit Fernandez. a appris un
Métier & s'eft marié à Momauban où il fait fa Refidence , ladite Subvention ne
peut plus lui être continuée,mais que s'il eft prelVé de Neceffitéjl'Eglife <de /J/ok-
tauban l'affiftera des Deniers des Pauvres.
X X X I T.
Pierre Mercurin Provençal , entretenu des Deniers de nos Eglifes , depuis le
Synode National de 7"<3»«e/»/ jufqu'à prefent , a fait prefcnter un Témoignage
de l'Académie de Montauban , & demander que la Subvention de fix vints Li-
vres lui loit continuée. Surquoi la Compagnie a ordonné au Sieur Dttcandal
de lui paier pour une tois ou. L.ivxco , ofin q,,',! fc puifle retirer dans la Provin-
ce de Provence, 8v y être emploie d'une manière conforme à fa Capacité, fui-
Aant le Décret du Synode National de Tonneins.
XXXIII.
Le Sieur Sujfren , Pafteur de l'Eglife de Montignac, dans la Province du Bas
Languedoc , a demandé que ce qui avoit été ordonné ci-devant par le Coloque
du Lionnois, & confirmé par le Synode Nationnal de Tonneins, à favoir qu'il
ne pouvoit pas exercer le iaint Miniftere dans le Rcflbrt du Coloque de Ntmes,
fut révoqué : La Compagnie aiant vu les bons Témoignages qui lui font ren-
dus , lui accorde fa Demande ; & permet à la Province du Bas Languedoc de le
pourvoir d'une Eglife , dans quelque Coloque que ce foit , félon qu'elle le trou-
vera expédient.
XXXIV.
Nicolas Jejne , ayant depuis peu de jours fait Abjuration dans cette Eglile
è& Vitré, des Erreurs du Papifme , a été recommandée la Province de Nor-
mandie , pour avoir Soin de Pemploier à ce qu'elle le trouvera propre : & le
Sieur Ducandal eft chargé de lui donner 50. Livres pour lui aider à fe rendre
dans ladite Province , de laquelle il eft Originaire. Et d'autant que les Depu-
T E N U A V I T R E'. i^j
tés de ladite Province ont fait entendre que leur Synode ne s'aflemblera que
dans un An d'ici , le Coloque de Caen eft exhorté de prendre premièrement ce
Soin , en attendant que toute la Province aflêmblée puiflé y pourvoir.
XXXV.
Le Sieur du Bais Pafteur, aiant été déchargé de PEglifc de Laval, par le
Synode à'' Anjou , à Caufe de la Pauvreté de ladite Eglife , a été mis dans la
Diltribution des Pafteursi Sc s'il arrive que la Compagnie fe fepare fans lui af-
fîgner un certain Troupeau , il eft mis en Liberté pour fc pourvoir dans la Pro-
vince où il plaira à Dieu de l'adrefler , & on retiendra une Portion des Deniers
de la Libéralité du Rot , entre les Mains du Sieur Dacandal, pour être donnée à
la Province dans laquelle il fera emploie. Et les Deniers de la Libéralité du
Roi, octroies à ladite Eglife de Laval, feront paies audit Sieur à\xBois]\i(-
qu'au premier de Juillet prochain exclufivcment , le tout fuivant l'Accord fait
avec ladite Eglife , à quoi la Province âi'AHJoM tiendra la Main : & ledit Dk-
cand'Al lui paiera ladite Portion jufqu'à ce qu'il foit pourvu d'une Eglife , &
alors elle fera donnée à la Province dans laquelle il fervira , à Condition que
s'il fert dans quelque Eglife à laquelle la Compagnie aura afligné une autre
Portion, ladite Province en donnera avis audit Sicur Ducandal, qui en ren-
dra Compte au prochain Synode National.
XXXVI.
Le Sieur Mabot , aiant été mis dans la Diilribution des Pafteurs , a été pre-
icntement donné pour Pafteur à l'Eglifc de Gifors en Normandie , oii il fc
tranfportera au plutôt , 8c ladite Eglife eft exhortée de le recevoir 6c de le trai-
ter charitablement , & le Sieur Ducandal ne retiendra point fa Portion félon
qu'il avoit été ordonné ci-deilus , attendu que ledit Mahot prendra celle qui
avoit été adjugée à l'Eglife de Gifors , à quoi il a acquiefcé.
XX XVII.
Le Sieur de la Vieuville a fuplié la Compagnie d'exhorter les Pafteurs de cette
Eglife de Fttré, de vifiter l'Eglife qui eft recueillie dans fa Maifon^ le plus fou-
vent qu'il leur fera polTible : àquoilefdits Pafteurs s'étant volontairement of-
ferts , Se aiant promis d'y aller une fois chaque Mois , ils ont néanmoins décla-
ré qu'ils ne pouvoient pas y faire toutes les Fondions Paftorales les jours de Di-
manche. Ladite Compagnie reconnoilfant que la Province de Bretagne a Droit
d'en juger , 6c voianr d'autre part que fon Synode ne s'aftêmblera pas de long-
tems , exhorte lefdits Pafteurs à faire tous les Ans iLx Sermons les jours de Di-
manche, dans ladite Eglife de Ftenville , Sc fix autres dans le Tems qu'il leui'
plaira.
XXXVIII.
La Compagnie aiant reçu la Plainte des Députés de la Ba^e Guienne , de ce
que les goo. Livres , qui avoicnt été adjugées au Sieur de Buflenobis, par le
Synode National de T'owwwni , n'ont pas été paiées parle Sieur Ducandal, Se
de ce cjue ladite Province a été obligée de les lui paier de fes propres Deniers :
Il a été ordonné audit Sieur Dncandal de rembourfer kdite Province fur les Re-
liquats de fcs Comptes.
Tome II. O XXXIX. La
122 XXII. SYNODE NATIONAL
XXXIX.
' La Province du Uerri jiiant déclaré que le Synode National Je Tonneins avoit
charge le 'èixç.MX DucandaL de retenir entre fcs Mains une Portion fous le Non>
du Sicur Home , pour être donnée à lu Province dans laquelle il fcroit emploie,
pourPafteur, ôc qu'il s'efl; retiré dans ladite Province, fans qu'elle ait néan-
moins reçu ladite Portion , comme il paroit dans les Comptes dudit Z)//r<ï»/!;;<î/:-
La Compagnie l'-a chargé d'en rèmbourfer ladite Province , & die la lui paiei'
fans Délai.
...■--. -X L.-
Le Sieur Coàur , Profeflèur en la Langue Hébraïque dans l'Académie de
Montpellier , s'cft plaint de n'avoir pas été fatisfoit de ce qui lui appartient pour
fes Gages , pendant qu'il a exercé fon Miniftere dans la Province de Provence :
Surquoi la Compagnie a renvoie le Jugement de cette Affaire aux Paftcurs gc
Anciens du BàsLanvaedoc, qui p.u' l'Ordonnance de cette Compagnie fe doi-
vent trouver au Synode de Provence, pour obliger les Egliies , qui ont été
fervics par ledit Sicur Cadfir , de régler leurs Comptes avec lui & de le con-
tenter.
DES- ACADEMIES ET COLEGES.
Art icle I.
LA Province de la Bajfe Gnienne aiant demandé que toutes les Académies fuf^
fent réduites à deux bien entretenues : La Compagnie n'a point trouvé à
propos d'en diminuer le Nombre.
■ Les Députés de la Province des Scvenes demandant qu'une des Parties de
l'Académie qui ell au Bas Languedoc leur foit ocbroiée , la Compagnie n'a pas
jugé expédient de leur accorder leur Demande.
La Province an Bas Languedoc a reprefenté qu'il eft expédient de réunir les
deux Parties' de l'Académie, qui font l'une à Niâtes, & l'autre à AfontpelUerx
La Compagnie connoifl'ant que cela eft neceflàire , nonobJlant que les Députés
de ladite Province aient demandé qu'il fut permis à leur Synode de faire ladite
Réiinion , en y apcUant les Députés des Provinces voifines , pour de bonnes
Confiderations elle a fait dès à prcfent ladite- Réiinion , 6c ordonné que toute
ladite Académie fera établie à Niraes , & que le Confeil Académique s'aflèm-
blera au plutôt, & apellera les Députés des Provinces voi'fines , lefquels ont été
dès à prefent nommés, à favoir pour le Dauphiné, le Sicui- Fxlix^ pour le
Vivarezj ^ \eS\t^3X Aiofé , foxxï \e.% Sevenes ^ \z Sxcuv Cortrant ; ^o\i\'\^ Proven-
ce , le Sieur Mattrier \ tous Députés dcfdites Provinces à cette Aflbmblée , &
tous enfemble travailleront à fournir ladite Académie de bons Proteflcurs , fui-
vaiu les Reglemens qui en ont été dixAes par les Synodes Nationaux precedens.
TE NU 4 V I T R E'. 12;
6c celui-ci enjoint au même Confcil Académique de prendre foigneufcment gar-
de que la Jcuneflè foit bien inibuice & maintenue Ibus la J^ifciplinc, 6c que
les Resens & les ProFcllèurs s'acquitent fidèlement de leur De\'oir.
^ I y.
Les Députés des Sevenes ont demandé que des Deniers dfe la Libeiialitc dir Roi
donnés à leur Province , quelque Somme foit ajoutée i\ celle de 400: Livres
qui eft fournie à chaque Province pour l'Entrctieri* d'un Colegc : La Compa-
gnie n'a pu donner aucune Augmentation de Deniers pour cela , mais elle en-
joint à la Province des Sevenes d'avoir Egard à la Demande de l'Eglife d'^nd»-
fe. & de faire en forte que le Colege qui y elt maintenant établi Ibit dûëment
entretenu.
V. .. ,
Le Confiftoire Se le Confcil delà Ville & Eglife de Gex ont éœt à^fcettc
Compagnie , 6c reprefenté qu'ils ont exécuté ce qui leur avoit été ordonné par
le Synode National de Tcnneins, touchant PEtabliffement de leur Colege . au
Sujet de quoi ils ont fuplié ladite Compagnie de leur donner quelque Somme
d'Argent fur la Mafl'e des Deniers de la Libéralité du Roi, accordés aux Egli-
fes deceRoiaume, afin qu'ils puiflént entretenir ledit Colege par cette Sub-
vention: Il a été ordonne que le Sieur Ducandal leur donnera chaque An-
née la Somme de cent Livres , qu'il prendra fur lefdits Deniers de nos
Eglifes.
V L
Attendu que les Maifons où eft le Colege de Sa^mnr ont été achetées des De-
niers apartenans à toutes les Eglilés , comme on l'a reprefenté ; la Compagnie
charge le Sieur ^/7/f/ , Pafteur de l'Eglife de T/;o«</rj, de s'informer au Nom
de qui a été paflé ledit Conti-at de l'Aquifition defdites Maifons , & d'en faire
faire une Dèclai-ation au Confiftoire de Sanmar , laquelle fcm aportœ au pro-
chain Synode National. - v !i lio
VII. ■^\ h:^-
On a paie aux Députés à^'yinjou , à la Requifition de l'Académie de SaH-
mnr , les Fraix qu'Us ont fait pour chercher Monficur Comarus , 6c pour le
conduire , avec fa Famille Sc fes Meubles, ^Saumur , 8c on a ordonne de lui
paier la Somme de douze cens Livres annuellement , comme auflî ce qui a été
ibumi pour un Bedeau , un Poitier, & la Rente de la Maifon du Colege,- ôc le
refte de leur Compte a été clos & aprouvé. ; ; o '..:;'
V_l I I. ^ -•r. v'n -i..:'
La Province de /' Ijle de France n'aiant pas aporté le Compte de fon Colegc
eft excufée pour cette fois ; mais il lui eft enjoint de rendre Compte au procliain
Synode National des Deniers reçus pour ledit Colege,dcpuis le Synode Natio-
nal de Te««««/. ' y'-^ .;..:■ i ■->'■■'
, I X.. _^ ::iwAn,^ ^y. l 5\oiV >
La Province du Bas Lamuedoc n'aiant pas envoie les Comptes de PAcade-
îiiie de Nimes & de Montpeilier , eft jugée très-cenfiu"àble .• c'cft pourquoi il
lui eft enjoint de fatisfnre à ce qui lui a été oi-donné par le Synode de Tonneins,
£c d'aporter au prochain Synode National tous fes GK)mptes , tant du paflé que
Q.2 de
124 XXII. SYNODE NATIONAL
tk l'avenir , jufqu'audit Synode , à faute de quoi ladite Province cil dès à pre-
fent déchue du Droit de fon Académie.
X.
La Province du Haut Languedoc eft pareillement cenfurée pour n'avoir en-
voie aucun Compte de l'Académie de Montauban , 6c dès à preiènt elle eft dé-
clarée dechûë de fon Droit d'Académie , fi elle n'aporte pas au prochain
Synode National tous les Comptes , depuis le Synode National de Ton-
neins.
X I.
Sur les Plaintes faites à cette Compagnie de la part des Profeffeurs des Aca-
démies, il a été ordonné que déformais toutes les Acadeniies feront paiées dey
quatre Quartiers de leurs Penfions Annuelles , ilu" les trois premiers Quartiers
des Demers oélroiés par le Rot à nos Eglifcs.
X 1 I.
Il eft enjoint aux Confeils Académiques & aux Confiftoires , de faire Choijr
des Propofans les plus avancés , pour les emploier à faire la Lecture dans nos
Eglifes devant les Prédications , & de cenfurer ceux des Propofans qui refu-
fent de s'aquiter de ce Devoir.
X II r.
Il eft pareillement enjoint , d'une Manière très-expreflè , aux Confêils^
Académiques, de faire que les Statuts & les Reglemens Académiques , dref-
fés par les Synodes Nationaux precedens , foient exaétemcnt obfervés , afin
que les Défauts qui ont été remarqués ci-devant , ne fe trouvent plus , mais
que les Ecoliers fc comportent avec toute la Modeftie qui eft convenable a
leur Profeflion , & foient diligens & aflîdus aux Leçons de la Langue Hé-
braïque 6c de la Greque, comme auffi aux Difputes de la Théologie : Et afirt
que lefdits Reglemens ioient mieux obfervés , les Synodes des Provinces
où il y a des Académies, font charges de députer tous les Ans deux Pafteurs,
qui feront pris hors des Eglifes du Relfort defdites Académies , lefquels s'en
iront en certain Tems dans ces Académies là, pour y examiner tous les Eco-
liers , êc pour voir s'ils profitent , & fi les Profeflèurs font leur Devoir, en-
fuite de quoi ils informeront les Synodes defdites Provinces, refpeétivement*
les Députés defquelles aporteront au prochain Synode National les Statuts &
les Règlements Académiques , 6c donneront des Preuves que lefdites Pro-
vinces ont fait leur Devoir pour empêcher qu'aucun Etudiant , ou Profef-
feur, n'y contrevienne.
X I \r.
L'Académie de Montauban , aiant demandé une Augmentation de Gages
pour fes PiX)feflèurs , attendu qu'il y a eu une Augmentation des Deniers
de la Libéralité du koi : 11 n'a pas été jugé raifonnable d'ajouter aucune
Chofe à ce qui leur a été accordé ci-devant.
XV.
Le Sieur Joli , Pafteur 6c Profefleur de PEglife & Académie de Montau-
hati', aiant demandé que la Somme de Cent Livres qui lui fut adjugée parle
Synode National as Tome W} foit augmentée de quelque Somme, pour lui
donner
TENU A VITRE'. j-i^.
donner plus de Courage de s'emploier à faire les Leçons de la Langue He,
braiquc : La Compagnie ne pouvant rien y ajouter, exhorte le Sieur Tinafis,
aufll Profefleur de Langue Hébraïque, de céder audit Sieur Jo/i , h Somme
de Cent Livres , des trois Cens qui lui font oftroiées a Caufe de ladi-
te Charge,
XVI.
Les Députés du Haut Languedoc , ont demandé quelques Sommes de De-
niers pour établir deux Coleges , l'un à MtlLiud ^ & l'autre à Pamiers , re-
montrant d'un côté que leurs Eglifes font fort éloignées de l'Académie de
Montauban , & d'autre part la Pauvreté des Eglifes de Pamiers 8c des Lieux
circonvoifins, & que celle de MilLvid eft voifine d'une Colege de feÇuites: La
Compagnie ne pouvant pas augmenter le Nombre des Coleges , ne peut
auffi rien ordonner fur ce que lefdits Députés ont demandé; mais elle exhor-
te néanmoins ladite Province , d'avoir Egard aux NecefTités de PEglife de
Famiers , 8c d'y pourvoir félon fes Moiens.
X V I L
Sur la Demande de l'Académie de i'^«»z/^r , faite par kSicmBenoifi, Profef-
feur en Grec , à laquelle fe font joints les Députés de la Province d^Anjo» ,
il a été ordonné que d'autant qu'il eft neceflàire que les Académies foient
pourvues de Profefleur en Théologie, avant que ceux qui font en Charge dé-
cèdent , ou ne puiflènt plus exercer ladite Charge; la Province dans laquel-
le fera l'Académie s'ét^mt aflemblce avec le Sénat Académique , 6c aiant jette
les yeux fur quelque Pafteur , de la Volonté Sc Difpofition duquel ils feront
aflurés , le pourront retirer de fon Eglife , par l'Autorité de cette Compa-
nie ; mais ce Pafteur là , ne pourra pas l'abandonner qu'elle ne foit dûement
pourvue d'un autre, 6c ladite Eglife aura deux Mois de Tems pour fe pour-
voir , à quoi même elle fera aidée , par la Province qui aura pris ledit Paf-
teur pour l'emploier dans l'Académie.
X V I I î.
Enfuite la Compagnie aiant Egard à ce que l'Académie de Saumur a de-
mandé d'être potn-vûe au plutôt d'un Profellcur en Théologie , elle a jette
les yeux fur le Sr. de la Cofie , Pafteur de l'Eglife de Dijon , 8c Député de
ia Province de Bourgogne , Sc après avoir veu les bons Témoignages rendus
à fa Pieté 6c Capacité , elle a reçu Promefle de lui qu'il dépendra entière-
ment de cette Afl'emblée , 8c qu'il veut s'emploier à tout ce qu'il fera jugé
propre ; fur quoi il a été exhorté de remplir la Charge de Profefleur en
Théologie dans l'Académie de Saumur , où il fe tranfportcra avant l'Hiver,
Se y fera quelques Exercices de ladite Charge , en attendant la Tenue du Sy-
node de la Province d'' Anjou , duquel il fubira l'Examen , fuivant nos Re-
glemens ; 8c en fuite il fera confirmé dans ladite Vocation , 6c recevra les
Gages de Profefleur , depuis le Tems qu'il aura pris Congé de fon Eglife
de Dijon , à laquelle cette Compagnie voulant pourvoir félon l'Ouverture que
ks Députés de EvHrgogve ont faite i elle a- écrit au Synode du Bearn , afin'
qu'il permette que le Sieur Chandteu , Pafteur deTEglife d^Oleron foit mis
en Liberté, pour venir fervir ladite Eglife de Dijon, & audit Sr.dc Chandie»,
^z6 XXII. SYNODE NATIONAL
Pour \ donner Ton Confentement : & les lufdites Lettres ont été données
au Sr. de la Cofte , qui s'en va dans lé Beam , pour des Afaires qui le con-
cernent : Et parce qu'on a trouvé expédient de dtfigner dès-à-prefent quel-
ques Pafteurs qui puiflent remplir les Charges des. Profe fleurs, quand il fera
neceflaire , êc fe préparer à cela dès-à-prefent : La Compagnie exhorte leSr.
de Chamvernoti , Palkur de l'Eglifc de TatUeboing à le difpofer pour cet Em-
ploi j afin qu'il puifle s'en acquiter dignement quand il y fera apellé.
EXAMEN DES COMPTES
DES UNIVERSITE'S ET DES C O L E G E S.
Article I.
LEs Sieurs de la Nujfe , P^nis , ôc foU Pafteurs , Se les Sieurs de S. La-
zare, de la Buijfonniere , Sc de la Baterne Anciens» ont été ctabUs en Co-
mité , pour examiner les Comptes de nos Univerûtés & Goleges .
Le Compte du Colege de Normandie a été vérifié dans la Province , &
apporté devant cette Compagnie , oîi il a été clos & aprouyé ; Mais la dite
Province eft avertie d'envoier déformais les Pièces Juftificatives defdits
Comptes , en meilleure Forme que celles qui ont été prefentées mainte-
nant de fa Part.
Le Compte du Colege de Bretagne a été vu , closSc «prouvé pour les
Années 1615., 14-, 15-, Se 16. inclufivemcnt.
Le Compte du Colege des Sevenes a été vérifié pour les Années 1614. ,
ij. Se 16. inclufivement.
Le Compte du Colege de Bez,iers, a été vu &: aproavé pour les Années
161 a. t 15-» 14 > ïf- -^ ^^' Mais ledit Colege eft demeuré redevable de
la Somme de 46. Livres , dont il rendra Compte ci-après.
Les Députés du Daftphiné ont fait voir que le Compte du Colege de
Bie a été veu & réglé par le Conieil Académique » c'ell pourquoi il a
été aprouvé par cette Compagnie, pour les Années 1614., 15. ûc 16.
Il eft. enjoint à la Province du PoiEion de faire drellcr les Comptes du Co-
lege à&Mort', félon les Reglemens du Synode National de Tvmans , fié le-
dit Compta a été aprouvé pour les Années 1615. ,- i^. , 15. & 16. comme
auffi pour le Quartier de Janvier de la prefente Aimce.; . ^
VIII. La
TENU A VITRE. i^^
\ I I I.
La Pj-ovincc de Bmrgogne. n'a pas aporté le Compte de fon Colege :
mais elle eft néanmoins excufce par cette fois, en Conlcquencc de ce qu'el-
le a promis qu'elle ne manquera point à l'avenir de le prefcnter au Syno-
de National.
I.X. _ ^
Le Compte du Colege de la Rechefoucatdd i. été via & aprouvé pour les
Années i6iz. , 15., 14. & if. pendant kfquelles il a reçu iSjp. Livres,
éc n'en a emploie que 1600. : c'eft pourquoi il doit rendre Compte du Rc-
fte au prochain Synode National.
X.
Le Compte du Colege du Berri a été vu , clos 8: aprouvé pour les An-
nées 1614. j 15. Se 16.
X L
■ Les Sieurs Commiflàires ont veu le Compte de lu Province du Fivarez. ^
& fur les Défauts qui y ont été u-ouvés , la Compagnie a oi'donné que ladi-
te Province apportera au prochain Synode National fes Comptes des Années
161 4., If. iJc 16. avec leurs Pièces juftificatives , à faute de quoi on re-
tiendra fur ladite Province , les Sommes paiées poui- l'Enùetien de leur Co-
lege. . : ;iov l'fiQ'iai .-
X I l. ^.-"h-;--
Lefdits Sieurs Comraiiîàires ont raporté que les Deniers donnes à la Pro*
vince àc Provence , pour un Colege, ont été emploies à pluficurs petites Eco-
les , contre l'Intention 6c les Ordonnances des preccdans Synodes Natio-
naux , 6c même que les Députés de ladite Province n'ont aporté aucuns
Acquits , dequoi ils font cenfurcs : Et les Députés du Bas Languedoc, qui
y doivent aller pour d'autres Afaires , verront leldits Comptes , Cs. aiym
en forte que les Deniers dellinés pour ledit Colege foïpnt dûcment emploies:
Et les Quiittair^c i-or>t a>i pcvflé <ju>^ de l-avenir feront aportées au prochain
Synode National , à Faute de quoi ladite Province eft dès-à-prcfent déchue
du Droit de fon Colege.
XIII.
La Compagnie n'a pas aprouvé que le Colege de Bergerac ait manqué
d'envoier fon Compte , & on lui enjoint de le faire à l'avenir, & cependant
on lui continue la bomme de iioo. Livres , fuivant le Règlement du Sy-
node National de Tonneins.
XIV.
Le Sieur Ducandal^ntm. la Somme de 200. Livres à l'Académie de Die,
outre les 400. Livres qui ont déjà été données ci- devant à ladite Académie,,
par le Synode National de Tonneins.
DES
128 XXÎI.SYNODE NATIONAL
DES EGLISES A POURVOIR
EN DIVERSES PROVINCES,
Auxquelles on a ajjîgné quelques Tortions fumumeraires , dont elh
rendront Compte au prochain Synode National.
Au T I CLE ï.
LEs Rôles des Pafteurs qui fervent aftuellement, ont été aportcs aupre-
l'ent Synode , félon qu'il avoit été ordonné par les Synodes Nationaux
preccdens . ÔC d'autant que la plupart des Députes des Provinces ont décla-
ré avoir plufieurs Eglifes à pourvoir , lefquellcs font deltitués du Saint Mi-
niftere , tant par le Décès de leurs Pafteurs qu'autrement : La Compagnie
y aiant Egard, dans la Diftribution des Deniers de la Libéralité du Roi , a
ordonné qu'on ajoutera fur les Rôles de chaque Province les Eglifes que
l'on a jugé devoir être pourviies fans Délai , & recevoir une Portion fur-
numeraire pour chacun des Pafteurs qui les ferviront : à Condition que lef-
ditcs Provinces feront voir au prochain Synode National , par des Aéles. de
leurs Synodes Provinciaux,dûement fignés,que lefdites Eglifes ont été pourvues,
jÔC en quel Tems elles Pont été : à Faute de quoi on retiendra fur leurs au-
îres Portions l'Argent qu'elles auront reçu pour ce Sujet : & outre cela la
Compagnie a ajouté quelques autres Portions fumumeraires en Faveur des
Provinces , dont elle a connu les Befoins particuliers , Se les Neceflltés ex-
traordinaires.
Le Rôle des Pafteurs aétuellement emploies dans la Province du Bas Lati-
gtiedoc a été vu , & fur les Remonimm-i^j f«;tco par Coo Dcpurés , qu'il y a
eu autrefois deux Pafteurs à Sommieres , on leur a oâroié une Portion pour
un fécond Pafteur , & une autre pour l'Eglife de Villefert , 8c une troifiê-
me pour l'Eglife de Palais , auquel ladite Province donnera des Pafteurs,
6c fera voir au prochain Synode National le bon Ufage dcfdites Portions,
outre lefquelles cette Compagnie lui en a encore donné une pour l'E-
glife de Sainte Cefaire êc fes Annexes , fuivant la Defignation des Députés
de ladite Province,
I I L
Les 'Députés du PoiBoH , ont reprefenté qu'ils ont a pourvoir ièpt
Eglifes , deftituées de Pafteurs depuis quelque Tems , à fayoir , Ro-
chechonard , Lujîgnan , Civrai , la Chafianeraye , Chantenai , Pui - beliard,
& finalement le Poyre , pour lefquelles on a oélroié Icpt Portions , à la
Charge d'en rendre Compte au Synode National prochain, 6c outre cela on
a donné à ladite Province une Portion Surnuméraire.
rv.
La Province du Berri recevra deux Portions , dont l'une fera pour l'Eglife
de
TENU A VITRE'. ri.y
■Je Biurges , 8c l'autre pour celle de ShUU & de Richerhont , à Condition
qu'elles feront pourvues de Miniftres , & qu'on en donnera connoifîàncc
au Synode National : ^ pour ce qui eft de la Portion que les Dépu-
tés de ladite Province on: demandée pour l'Eglife d' Auchamp , à prefent
fervie par les Pafteurs de celle de Blois , étant neceflaire d'y établir un
Pafteur , 4a Compagnie n'a pas voulu la leur accorder , parce que ladite
Eglife peut être commodément fervie par lefdits Pafteurs ; mais aiant Egard
aux Befoins de ladite Province , on lui donne fept Portions Surnuméraires
dont deux feront paiées franches au Sr. Gtterin Pafteur de Boisjenci , pour le-
quel on a de certains Egards particuliers.
11 a été enjoint à la Province de Pl/Ie de Frmce\ de pourvoir promtement
d'un Pafteur l'Eglife de Langres , Se pour cet Efet on lui a adjugé une Por-
tion , & outre cela en Confideration de la multitude des Eglifes pauvres , on
lui a accordé douze Portions Surnuméraires , pour être emploiées au Soula-
-gement des Neceiîiteux.
La Province de Bourgogne fera voir au prochain Synode National , de quel-
le Manière elle aura eu foin de pourvoir l'Eglife de Nojers , pour laquelle il
lui a été accordé une Portion Surnuméraire, avec la Continuation de deux
Portions ci-devant oftroices pour Muringes Se PailUu , Sc outre cela on lui
donne encore fept Portions Surnuméraires.
V I I.
La Province de XsfïKfowje aura quatre Portions , pour pourvoir promte-
ment les Eglifes qu'elle a déclaré être , depuis peu , dcftituées de Pafteurs,
à favoir un fécond Pafteur à Saint fean d'^ngeli , un à rille-fagnan , un à
Tomai-boutonne , & un à Genoac. Quant à la Demande qu'elle a fait d'une
autre Portion pour Baigne , Chevauceaux , & Mouliere , on y aura Egard
au prochain Synode National , fi elle rend fidèlement fes Comptes, 6c fi la-
dite Eglife eft trouvée pourvue d'un Pafteur. Au furplus ladite Province
aura deux Portions furnumeraires, en y comprenant la demi Portion qui lui
avoit été octroiée par le Synode de Tonneins , lefquelles Portions feront em-
ploiées au Soulagement des Srs. Roffignol -. Gabard , We/fes , Pertr , & Teuf-
fraitj) l-afteurs déchargés, ou beaucoup incommodés.
V I 1 1,
Les De}>utés du Haut Languedoc , ont protefté que les dix Eglifes fui-
vantesont été depuis peu deftituées de Pafteurs, par le Décès de ceux qui
les fervoient , ou par leur Abfence , & que ladite Province en a d'autres qui
pourront y faire les Fonctions Paftorales au plutôt , à lavoir Capelvau , Braf-
fac , Cornus , Nixeves , Caumont , Aloneux , Pttxcapjuaux , Figeac , Sève-
nieres, & la Fougiere , pour chacun defquels on donnera une Portion , à la
Charge qu'il y en aura une entière qui fera emploiée au Soulagement de l'E-
glife de Sair.m , & la moitié d'une autre pour fubvenir aux NeceÛités du
Sr. yittbriet , Pafteur déchargé.
Tof"" ^I' R IX. Ls
130 XXII. SYNODE NATIONAL
IX.
La Province dî' Anjou » ^ déclaré qu'elle étoit fur le Point de donner «k
Pafteur à l'Eglife du Chafteau de Letl , Sc Un à celle de A'font-dottbUatt^
& pour cet Efet on lui a octroie deux Portions , & une autre fous le Nom'
du Sr. Gomarus , Profefleur en Tlicologic dans l'Académie de Sannmr , 8c
deux Portions Surnuméraires ont encore été ajoutées aux précédentes , pour
être emploiées au Soulagement des Eglifes les plus foibles.
X.
La Province des Severies , recevra une Portion Surnuméraire pour l'Egli-
fe de Murveges , & une autre qui lèra partagée entre les Eglifes de Conbale,
& de St. Baftle.
XI.
La Province de Normandie , fera gratifiée de fept Portions Sumumerar-
res i une pour l'Eglife de Saint Pierre fur Dive , une pour un fécond Paf-
teur à SAtnt Lo , une pour l'Eglife de Chef-frêne , une pour celle de Gatt-
rai êc Bricjueville , une pour celle de Gifors , une pour celle de Frefcamf ,
Se une pour celle du Hazre , toutes ces EgUfcs étant vacantes depuis peu »
tant par le Decés que par le Changement de leurs Pafteurs , elles feront
pourvues au plutôt , dequoi le prochain Synode National fera infoiiné : Et
outre ce que deflus , on a tiouvé bon d'ajouter encore fix autres Portions
Swnuniersùres , pour le Soulagement des Eglifes les plus pauvres & les
plus foibles, dans ladite Province.
XII.
Les Députés du Fivarex. , ont proteflé que les fept Eglifes fuivantes ont
été deftituées , il n'y a pas long Tems, de Pafteurs , & que leur Province
y veut pourvoir au plutôt , à favoir Samt Sauveur, la Eâfiide , de luirai ^
Saint Pons , Mirabel , Racles , Sc Poftjfîu ; pour chacune defquelles la Com-
pagnie a ordonné une Portion , à Condition que ladite Province fera con-
noître au prochain Synode National ce qu'elle aura fait pour les pourvoir.
Cependant on a oftroié à ladite Province iix Portions Surnuméraires, dans
kfquelles font comprifes les deux qui lui avoient été accordées par les Sy-
nodes Nationaux precedens , & des cinq nouvellement ajoutées , il y en au-
ra la Moitié d'une pour le Sieur Champforan , qui eft accablé de Vieilleflc
& de Neceffité.
XIII.
Aiant été remontré qu'il y a trois Egltfes à pourvoir dans la Provence , à
favoir la Cofie , Sederon , èc la Churfe , il eft enjoint au Synode de ladite
Province de donner un Pafteur à chacune : & pour cet Efct on lui a
donné trois Portions Surnuméraires , dont elle rendra Compte au prochain
Synode National , comme auffi de fix autres Portions qu'on lui donne
de plus , lefquellcs feront diftribuées aux Eglifes les plus neceffiteufcs ^
félon la Prudence de ladite Province.
XIV.
Les Députés de la liafe Gttienne , ont déclaré 5c protefté que leur Provin-
ce eft prête à pourvoir les neuf Eglifes fuivantes , à favoir celle de A'enicy
d'un
T EK U A V I T R E'. i^i
<î''cin troillême Pafleur , Geone , Befvac , Condom , Efpieus ^ Sauz , & M^.
rin, Haflingues ^Bayoune^ \e Mai 'èc Caumont , 6c finalement Pele^eves, tou-
tes dcftituées de Paftcurs, pour lefquelles on a do nné.aeuf Portions , defquel-
!es ladite Province rendra Compte au prochain Synode National.
X V- ■
Deux Portions ont été dominées à la Province du Dauphiné , à favoir wnc
pour l'Eglilc de Aiontùrun , 8c l'autre pom" celle de Beaurepaire : de la Pro-
vifion-defqucllcs , corame aui3â des Portions qui leur font o£troiées , ladite
Province rendra Compte au prochain Synode National , 8c à Caufe de la
Neceflitc de plufieurs Egliks de la même Province , la Compagnie lui a don-
jié fept Portions Surnuméraires.
XVI
11 a été permis à la Province d^Bretagm , de prendre une Portion fous le
Nom du Sieur Marvct , Pafteur de l'Eglife recueillie dans la Maifon de Mr.
de Rohan . Se attendu la pauvreté des Eglifes (3e ladite l'rovince , on lui a
donné huit Portions Surnuméraires, dont l'une fera délivrée à l'Eglife de A7rf«-
tes, franches de toutes les Charges de la Province , & on prendra fur les au-
tres , fept Cens cinquante Livres , pour être données au Colege de Vieil-
le-vigne , félon la Refolution ci-deflus , & cinquante Livres pour le Sou-
lagement de ladite Eglife.
XVII.
Quoique par un Aète particulier délivré au Sieur Cuper , Commis du Sr.
Dficandal , les Srs. Rivet & Chmvé , aiant été chargés de la Somme de dou-
ze cens cinquante fix Livres , qu'ils dévoient diftnbuer à quelques Particu-
liers des Eglifes , félon les Ordonnances du prefent Synode , & aiant pro-
duit des Acquits de ceux qui les ont reçues , la Compagnie reconnoiiiant
que ce n'a été que pour faciliter le Compte dudit Sr. Ducandal, & que lef-
dites Sommes ont été délivrées auxdits Particuliers , elle en décharge lef-
dits Sieurs Rivtt &c Chattv*.
ETAT DES COMPTES DU Sx. DUCANDAL,
Camms pour la Recepte des Deniers o^îroiés par le Roi aux Eglifes Re-
formées de France , pour f Entretien de leurs Pafteurs : & de la
Dtjbihvîwn défaits Deniers , faite félon le Règlement du Synode Na-
tional tenu a Vitré , pendant les Mois de Mai & de Juin , de l'An
J617.
Article!.
LEs Commifliiires Députés par ce Synode , Se nommés de chaque Pro-
vince, pour Examiner les Comptes du Sieur Dncandalt & faire la Dif-
tfibution des Deniers de l'Oûroi du Roi , ont reprefenté audit Synode, que
R z pro-
131 XXn. SYNODE NATIONAL
proccdani à la Vérification & à l'Examen defdits Comptes , ils ont reconnu
que ledit Sieur Dncandal fe charge en Reccpte de la Somme de cinq cens ,
Ibixante cinq mille , cinq cens , & quarante trois Livres , treize fols , neuf
deniers : à lavoir
Pour le Quartier d'Octobre de PAn 1615. de la fomme de 45000. Livres.
Pour toute l'Année 1614. de la fomme de 18000. Livres.
Pour toute l'Année lôij. de pareille fomme de 18000. Livres.
Pour les trois Quartiers de l'Année 1616. de la fomme de 144600 Livres"
& de la fomme de 2.859. Livres, 13. f. p.d.Jde laquelle il éroit demeuré re-
devable par l'Etat final de fon Compte précèdent , vérifié au Synode Na-
tional de Tenneins^ & enfuite par Meflîeurs les Commiflaires nommés par le
Roi , pour la Revifion deidits Comptes-
Plus de la fomme de 5*4 f. Livres, qu'il a retenues à là Province du /?W«f
Languedoc , & à celle de la Haute Guienne , fur ce qu'il avoit à leur paier ,-
pour les Années 1612. , 15. 6c 14. fuivant l'Ordonnance dudit Synode
National.
Plus de la fomme de 75.54. Livres, qu'il a retenues pendant les fufdites trois
Années , aux Provinces du Bas Languedoc & des Sevenes , faifanr partie de
la fomme de 11109. Livres, que ledit Synode avoit ordonné de retenir fur
L:dite Province. L-e Surplus, montant 35775. Livres, niant été retenu aux di-
tes Provinces , par une autre Ordonnance dudit Synode.
Plus de la fomme de 515. Livres , qu'il a reteniîes fur ce qu'il avoit à four-
nir à la Province de la Ba^e Cuier.ne , pour l'Année 1615. par Ordonnance
du Synode de Privai ^ pour erre délivrée à la Province du Berri.
Toutes les fufdites Sommes faifant la fufdite Somme Totale de 565545. Li-
vres 15. f. 9. d.
Lefdits Députés ont auflî trouvé que la Depenfe Totale dudir Compte ,
pour ledit Qiiartier d'Octobre 1615 pour tous ceux de l'An 1614. Se pour
trois Quartiers 8c demi de l'An 1615. & trois de l'An 1616. tanr pour les
Paftcurs que pour les Univcrfités, monte à la fomme de 555078. Livres , icj,
f. a. d. dans laquelle n'eft pas comprife la fomme de 525. Livres , dont il
fait un Article feparé : laquelle jointe à la fui'dite Somme , fait en tout
555605. Livres ^ 19. f. x. d. Et la Rectpte totale eft de 565545. Livres,
15. f 9. deniers.
. C'ell pourquoi ledit Sieur Dttcandal c9i redevable de 5 1 959- Livres 1 4. fols
7*. deniers, outre la Somme de 60505. Livres 14. f. i.d. dont il effc demeuré
Reliquataire, pour n'avoir pas produit les Quittances qu'il doit fiûre voir auxdits
Députés Généraux , pour en raporter leurs Certificats au prochain Synode
National. '
Lequel Reliquat, Monficur5»/jp?rfC«j5^>-, rendant Compte pour ledit Sieur
Ducandal , a déclaré provenir tant de la Somme de 506. Livres qui refte à:
paier à la Province de Xaintonge, pour l'Année i6i,^,. que de ce qu'il n'a rien
donné à l'Académie de Sedan ÔC au Colcgc de Bergerac pour le demi Qiiartier
d'Oârobre de PAn 1615. Comme aufiî d'une plus grande Somme qui lui a été
donnée en Reprife audit Compte , dans leqvtcl elle a' été raiée , & donnée à re-
cevok
TENU A VTTRP. 133
revoir aucîît Sieur Dftcandal, pour en faire enfuite du Recouvrement , I.i Diftri-
bution à toutes les Provinces , fuivant le Règlement du Synode National de
Tomieins, ou fuivant les Ordonnances ôc les Repartitions du prefent Synode,
qui lui feront données.
Outre ce que dcffus, ledit Sieur Ducandal ào\t encore pour le Quartier
d'06tobre de l'An 1616. la Somme de 45'ooo. Livres, qu'il diftribuera aux
Eglifes , fuivant laJR-cpartition dudit Synode de Tonneins.
Plus il doit le Quart de la Somme de 960000. Livres, de l'Augmentation
accordée aux Eglifcs par le Traité de Londun , dont ledit Sieur Ducandal n'a
paie que le Quartier du Mois de Juillet de l'An 1613. , c'ell pourquoi le Ref-
tant fera dillribué fuivant ladite Repaitition. Surquoi il faut noter que ledit
Quartier doit monter à la Somme de 540000. Livres,mais qu'il en a été dillrait
I 65'o. Livres par Ordonnance du Confeil , pour fupleer à l'Apointement de
Meflîeurs les Députés Généraux.
On prendra fur le Débit dudit Compte , provenant des trois premiers Quar-
tiers de l'Année 1616. les Sommes ci -après fpecifiées, lefquelles on ordonne
audit Sieur Ducandal de paier , ou de raenir entre fes Mains.
Premièrement la Somme de trois mille Livres qui dévoient être retenues par
ledit Sieur Ducandal , pour être délivrées à celui qui imprimera les Oeuvres du
Sieur Charnier , dont il retirera un Acquit..
Plus la Somme de 1 1 00. Livres accordées à Mefîîeurs les Députés de la Ro-
chelle , pour les Fraix de leurs Députés en Cour , laquelle fera délivrée, par le-
dit Sieur Ducandal, au Sieur Gautier , Bourgeois de la Rochelle.
Plus la Somme de 700. Livres, pour les Fraix des Députés du prefent Syno-
de , vers le Roi.
Plus 400. Livres qu'on a ordonné de mettre entre les Mains de Meffieurs
les Députés Généraux , pour les menus Fraix des Expéditions en Cour.
Plus 500. Livres paiees au Sieur Buflenobis, pour la Province de la Bajfe
Guienne , fuivant l'Ordonnance du Synode de Tonneins-,
Plus 500. Livres , pour le Voiagc du Sieur Pilotis.
Plus 300. Livres de Gratification au Sieur Cuper.
Plus pour Samuel du Frêne loQ. Livres.
Aux Enfans du Sieur Hubert, Pafteur de Berne, 200. Livres.
hu^icuv B abat , Pafteur d'7}/«Ve , 100. Livres.
Pour le Fils de Bernardin Aieglior, l'un des Réfugiés du Marquilàt de Salu-
ces 60. Livres , qui feront délivrées par le Sieur Ducandal , au Sieur Cham-
brun , Pafteur de Nimes.
Au Sieur de St. Matthieu , Envoie par Meffieurs les Députés Généraux , à
l'Aflémblée de la Rochelle , par le Commandement du Roi 150. Livres.
A Nicolas Joafme , ci-devant Moine,. 50. Livres.
Pour Afcanie Allion 50. Livres.
Pour les trois Portions accordées aux Eglifes ôi' Auvergne , par le Synode
National de i'r^'z/^j , & mifes fur le Département de la Province des Sevenes,
dont les Députés ont reprefenté avoir fait le Paiement auxditcs Eglifes , fans les
avoir reçiiës , c'eft pourquoi leiUitcs Portions, montant à la Somme de 1677.
R i Livres,
134 XXII. SY-NQDE NATIONAL
L-ivres, feront retenues, fuivant l'Ordre de cette Compa2;nic, psîF le Sieur
Dftcandal , jufqu'au Jugement du Synode Provincial du //<2ar Languedoc.
Aux Soldats de laGarnifon, & au Portier du Château de Fttrc 7^6. Livres.
Toutes les fufdites Sommes failant celle de g^Sg. Livres, qui feront paiées
par le Sieur Duc^tidal^ à bon Compte de ce qu'il cil demeuré rede\ ablc pour les
fxois premiers Quartiers de PAnnce i6i6.
AriTI C)iLE II.
y, -r^Tftribution faite dans 'tôBtes ks Provinces de la Somme de aafooo. Li-
„ l_yvrcs, oftroiéespar 5<« ulil^jV/f aux fufdites Eglifes ; pour l'Année cou-
„ rantc,& pour les fuivantes, jufqu'au prochain Synode National, fuivant la-
„ quelle le Sieur jDi»c<ï;7^d/ fera les Paiemens de ladite Somme, conformément à
„ ce qui a été ci-devant réglé avec lui , au Synode National de Gap , & ce qui
„ le fera ci-après, fuivant la Commiiïion qui en a été domiée aux Sieurs De-
„ pûtes Genei-aux.
Sur laquelle Somme de za5'ooo. Livres , avant que de faire ladite Diftribu-
tion , il faut déduire les Sommes ci-deûbus , qui ont été donnés pour l'Entre-
lien Annuel des Univerfités & desColeges.
Pour l'Académie de D/>, . . . 600. Livres.
Voux \c Co\ç2f àt Bergerac , . . . lioo. Livres.
Pour l'Univerfité de Sedan , . . • 4000. Livres.
Pour l'Uni vcrfité de 5rf«»?«r, . . . 5190. Livres.
Pour l'Univerfité de Montaubm , . • 3 ^ f ' • Livres.
Pour l'Univerfité de N/wfj, . . • ax^ô. Livres.
Vovxr h VcnÇ\on de Samuel au frêne, . . 15-7. Livres.
Pour les Eglifes de G ex . & leurs Coleges , . • 4300. Livres.
PoUï le Supplément de l'Apointement de Meflîeurs les Dé-
putés Généraux , la Somme de . . . 55°°- ^^-ivres.
Toutes lefquelles Sommes font celle de . . 241:54. Li\Tcs.
qui fera prife fur la Somme de 16875-. Livres, qui font le Montant des trois.
Quartiers de la fufditc Somme de iz^oeo. Livres: c'eil pourquoi li rellr à di-
ftribuer, pour léfdits îtôîS Quartiers , la Somme de 1 3981 6. L.ivrcs, entre tou-
tes les Provinces , & 4800 Livres à celles qui ont des Coleges.
A rifle de France , pour cinquante Paiteurs , quatre Propo-
fàiis , & deux Portions Surnuméraires , en tout 66. Portions ,&:
400. Livres pour un Colcge , la Somme de . . il i4l>. Livres,
A h. Province du Poi^lou , pour fi. Pafteurs , trois Pmpo-
fans, Senne P<)ttiori Surnuméraire, cmtaiît 56. Portions^ &c
40o!LivrcspourunColege, laSôftimede . 9519. Livres.
A la Province du B,is Lançuedoc , pour 64, Pafteurs, tmis
î>ropoï;uis . '6c ufte Portion Surnuméraire , en tout 68 . Poïv
Itions , & 400. Livres jwur le Golegc de Bez.iers , la Somme de 1 1475. Livres.
A la Province du Berri , pour 33. Pafteurs , trois Propo-
fans, 6c 7. Portions Surnuméraires , & 400. Livres pour un
Cole-
TENU A V I T R Ë'. t^f
Colege, la Somme de .... 7402. Livres.
A la Province de Xamtonge , pour 68. Pafteurs , 5-. Propo-
fans , &: deux Portions Surnuméraires , & une pour le Sieur
Bmnit , en tout j6. Portions , & 400. Livres pour un Co-
lege, la Somme de ... . 12, 776- Livres.
A la Province de Bonrgoii^ne , pour 14. Pafkeurs , trois Pro-
polâns , 7. Portions Surnuméraires , deux pour Marrnges &
Paillai: , en tout 36. Portions Sc 400. Livres pour un Colege,
k Somme de • . . . 6fS$. Livres.
A la Province à'' Anjou, pour 2&. Pafteurs, trois Propo-
ians, & deux Portions Surnuméraires , en y comprenant celle
du Sieur de la Cofte , en tout 33. Portions , la Somme de 5'374' Livres.
A la Province du Haut Lattguédoc, pour 84. Pafteurs , 7,
Pi-opoJans , une Portion & demi Surnuméraire , en tout ^i.
Portions & demi , la Somme de . . . i^'oô^. Livres.
A la Province de la Ba^e Guiettne, pour 77. Pafteurs, 5. Pi-o-
pofans, en tout 8x. Portions, la Somme de . . "^^^f* Livres.
A la Province des Sevenes, pour 5'3. Pafteurs, 3. Propo£ms,
z. Portions Surnuméraires, y. autres Portions pour lesEgliles
d'7]/o«>f , de S.tuve , d'Auvergne , & 4. pour le Sieur Ptlotif,
en tout 67. Portions, & 400. L.ivres pour un Colege ,1a Soiti-
mede . . . . . 1 1310, Livres.
A la Province de Normandie, pour 44. Pafteurs, 6". Pro-
pofons, & 6. Portions Surnuméraires , en tout 66. Portions,
& 400. Livres pour un CoLge , la Somme de . . 9519- Livres^
A la Province de frovence ^ pour ij. Pafteurs, 5. Propo-
fâns, Se 6. Portions Surnuméraires, en tout 24. Portions, &
400. Livres poiu- un Colege , ia Somme de . 4308. Livres-
A la Province de Bretagne, pour il. Pafteurs, i- Propo-
iâns , 6c une Portion poui islunia , £c 8 Portions Surnumé-
raires , en tout zj. Portions , & 400. Livres pour un Colege,
la Somme de . . . . . 5990. Livres.
A la Province du Dauphiné , pour 83. Pafteurs , 8. Propo-
fans , 7. Portions Surnumei-aires , en tout 98. Portions, Sc
400. Livres pour un Colege , la Somme de . 1 635*9. Livres.
Au Sieur du .50// Pafteur, pour une Portion la Somme de i6î Livres.
Autre Vijlribution de la Somme de ^6250. Livres, qui ne doivent être
dijinbuc'es qu'aux Egii-jes •> pour le quatrième Gluartiet,
A la Province de Pljle de France , la Somme de . 4? i g ■ Livres.
A la Province du PoiElou , la Somme de . . 3668. Livres,
A la Province du 5*1/ I<^w^i^«^</flr , la Somme de . 445'4- Livres.
A la Province du £<fm , la Somme de . . 2820. Livres.
A la Province de -ï^/«fcKgf , la bomme de . 4978. Livres.
A Is
ï3é XXII. SYNODE NATIONAL
A la Province de 5o«)-^(?^»if , la Somme de . '. 4560. Livres.
A k Province du Fivarez. , la Somme de . . ^489. Livres.
A la Province d'-^wjo» , la Somme de . . 2162. Livres.
A la Province du Haat Languedoc , la Somme de . 6058. Livres.
A la Province de la 5^/? G«;>»«f , la Somme de . 5571. Livres.
A la Province des Sez'fwc/ , la Somme de . , 4388. Livres.
A la Province de Normandie , la Somme de . , 5668. Livres.
A la Province de J'ro'z/«;« , la Somme de . . 1580. Livres.
A la Province de ^r^M^wf , la Sçmme de . , 1445"' J^-iv^'
A la Province du D^»/;/)/«ff, la Somme de . 64.19. Livres.
Au Sieur du Bois , la Somme de • - • 65. Livres.
Sur ce qui a été rcprefenté par la Province du Bas LangHedoc, que dans la
Dillnbutoin des Portions de ladite Province , on n'a mis qu'une Portion, pour
le Sieur Scoffier , auquel on en avoit affigné deux 6c demi^ La Compagnie a
ordonné que le Sieur Dncandal donnera , tous les Ans , jufqu'au procham Sy-
node National , une demi Portion pour ledit Sieur Scoffier, ûu- le Débit de
Jbn Compte.
La Province des Sevenes aiant demandé le Droit de convoquer le prochain
Synode National , il lui a été permis de l'aflemblcr dans trois Ans , au com-
mencement du Mois de Mai , en choififlant un Lieu commode pour ladite Con-
vocation , laquelle on lui permet auffi de faire , avant ou après ledit Terme ,
s''il y a des Raifons importantes qui l'obligent à cela , touchant lefquelles ladite
Province prendra les Avis des Députés Généraux en Cour , 2c des Provinces
voifines.
ROLE DES MINISTRES APOSTATS ET DEPOSEES.
Article L
DAns la Province du FoiEfoH, "jaques Ale/fajer , Natif de Champdenicr ,
dans ladite Province , âgé de 55. Ans , aiant été Pafteur à Lujîgnan , le
jetta dans le Papifme,le a8. de Mars dernier. Il a été déclaré Afoftat & De-
^y/e par le Synode tenu à Thouars , le 8. Avril. Il eft de moienne Stature ,
& porte une petite Barbe noire, avec les Cheveux de même. Son Regard
cft prcfque toujours penchant 6c tourné contre la Terre.
Dans la Province d'v^«;o«,on a Depofé du faint Miniftcre Antoine du Per-
che, Natif d'-^/fMco», ci-devant Pafteur de l'Eglife de Alont-doubleatt , âgé
de 46. Ans, ou environ. 11 a la Barbe noire , &; les Cheveux auffi. Il eft
Camus & Pied-bot, & d'une Taille médiocre. C'eft pour avoir abandon-
né fon Eglife , ôc fait le Vagabond , qu'il fut depofé.
III. Dans
TENU A VITRE*. 13;
l I f.
Dans la Proyince du Bas Languedoc , Efaie Ferrier , ci-devant Pafteur de
TEglife de St. Gilles, aiant ctèfufpendH de Ion Miniftere, par les deux Sy-
nodes Nationaux preccdcns pour fes Malverfations , s'eft Révolté contre nos
Eglifes à l'âge d'environ gf. Ans. Il elt de moicne Stature , fon Poil eft
Châtain obfcur , & fa Barbe fort claire. Il tient continuellement la Tête
haufl'ée.
IV.
Dans la même Province, Alexandre Selon a ctc Depofe pour Crime d'A-
dultere,6cpour avoir été convaincu de Parjures 6c de Calomnies. 11 étoit
Pafteur de l'Eglife de Vameil, Natif de Nmes , £c âgé d'environ 35". Ans.
11 eft de petite Taille, 6c d'un Poil tirant fur le rouge, avec une petite Bar-
be'de même Couleur.
V.
Dans la Pî'O'iyf Kc^ , André Bufet , Nnùf dc Vienne en Dauphiné, étant Paf-
teur de l'Eglife delà Cojle, s'eft rendu Apofl-at i l'âge d'environ 30. Ans.
Il eft de moiene Stature Se porte la Tête baiflée, fes Yeux font égarés 6c Ion
Nezprefque toujours rcfrogné: fa Barbe eft roufle 6c fes Cheveux font plus
clairs.
V L
Dans le Dauphwé, Jofué Barbier , autrefois Pafteur de l'Eglife de Livra»,
eft maintenant Apoflat. Il a la Taille courte 6c groflè , les Yeux louches ,
la Langue grafic 6c les Cheveux noirs. Il eft âge d'environ 40. Ans.
VII.
Dans la Province des Sevenesy Pierre Cailleteau, ci-devant Pafteur de l'E-
glife de Pont de Mont-Vert , âgé d'environ 65. Ans , de petite Taille, quar-
ré d'Epaules, aiant la Face large 6c la Vue courte , a été Depofé pour fes
Malverfations.
Tout ce que defllis a été mis en Délibération 6c conclu à Vitré , en Bre-
tagne, demiïs le 18. jour de Mai , jufqu'au 18. de Juin , de l'An 1617. 6c
(igné à l'Original, ;ui Nom de tous les Députés de ladite Aflerablée Syno-
dale, par
André Rivet, Modérateur.
Jean Chauve, Ajoint.
Daniel Jamet,*^
^"^ ^ Secrétaires.
El I E Bigot, Û
Fin dfi vint'deuxiime Spodt.
Tome IL S VINT-
138 XXIII. SYNODE NATIONAL
VINT-TROISIÈME SYNODE
NATIONAL
DES
t
EGLISES REFORMÉES
D E F R A N C E.
Tenu à Aîais y depuislei. d'Oftobre, jufqu'au 2. de Décembre,
L'AN M. DC. XX.
Par la Pcrmiffion de LOUIS XII L Roi de France, dit le J«/?e.
Mon/leur Pierre du Moulin , Tajleur de VEglife de Paris, fut le Mo-
dérateur ^e ce Synode : Monjîeur Laurens Brunier, PaJleurdeVEgh-
fe d'Vfcz, lui fut donné pour Ajoint: MonJieur Nicolas Vi-
guitXiPafleur de VEglife de Blois , & Monjîeur Thomas Pa-
pillon , Avocat au Parlement de Paris , & Ancien de
lEglife dudit Lieu , furent les Secrétaires , qui
drejjerent les Jl0es dudit Synode.
LES NOMS DES MINISTRES
ET DES ANCIENS,
Qui furent Députés audit Synode y par les Provinces fuii'autes.
Article I.
Our la Province de P/fe de France , les Sieurs Pierre du
Moulin , Pafteur de l'Eglife de Paris ; & Ifaac de Jui^né, Paf-
teur de l'Eglife de Fafi ; Sc Thomas Papillon , Avocat au
Pailemcnt de Paris , Sc Ancien de l'Eglife dudit Lieu. Le
Sieur de Marolles , Ancien de l'Eglife de Vitri , nommé
dans les Lettres de Deputation aiant été abfent , s'eft excu-
fé,pour des Raifons dont cette Compagnie a renvoie le Ju-
gement au Synode de ladite Province.
II. Pour
T E N U A A L A I s. 139
I I.
Pour la Province de Normandie , les Sieurs Samuel de t Efcherpiere , Sieur
de la Rivière, Pafteur de l'Eglife de Roiien; Daniel Alaffis , Paileur de l'E-
elife de Caïn; Antoine Bridou Ecuier, Sieur de Bofcleroi , Ancien de l'Egli-
le de Fefchamp ; & Jaques de Montbrttn Ecuier , Avocat au Siège de Fircf
6c de Coude , Ancien dudit Conde.
III.
Pour celle de Bretagne , les Sieurs £z.echiel Marmet , Pafteur de l'Eglife
recueillie dans la Maifon de Monfieur le Duc de Rohan j Se Philippe de raf-
faiilt . Ecuier Sieur de FeHmonj[el , Ancien de l'Eglife de la Roche-Bernard.
IV.
Pour celle à'Orleans 6c du Berri , les Sieurs Daniel Jamet , Pafteur de
l'Eglife de St. Amar.d \ Nicolas Fignier , Pafteur de l'Eglife de Blois ; Jean
d''Ebeve Avocat , Ancien de l'Eglife de Gien ■., & Galliot de Camùis, Ecuier
^■gieur de Souflelles , Ancien de l'Eglife de Romorantin.
Pour la Province de Touraine 8c d'ylnjott , les Sieurs Samuel Boucherean ,
Pafteur de l'Eglife de Saumur ; Mathieu Cottiere, Pafteur de l'Eglife de To«r/;
6c George Rabotean Avocat , Ancien de l'Eglife de Previlli ; le Sieur de la
Plante , Ancien de l'Eglife de Samuur abfent, s'étant excufé par des Lettres,
fon Excufe a été admife.
V I.
Pour le Haut 8c le Bas PotBou', les Sieurs fean Chaujfcpied , Pafteur de
l'Eglife de AVorr ; ^ean Carre' , Pafteur de l'Eglife de Chafielleraud; Gilles
Begattd , Eci'ier Sieur de la Begaudiere , Ancien de l'Egliie de Montugu j
Efaie Durmas , Ecuier Sieur de Montmartin-, s'étant excufé de ce qu'il eft Ab-
fent, parce qu'il eft tombé malade en venant ici, fon Excufe a été trouvée
légitime.
V I I.
Voux \2i Xaintonge ^ les Sieurs DMiiel Chefnet , Pafteur de l'Eglife d'*Ars,
dans l'Ifle de Re i fean Confiant , Miniftre de l'Eglife de Pons ; Pierre Pa-
quet , Ancien de l'Eglife de la Rochifoucaud ; Pierre Fromantin , Ancien de
l'Eglife de St. Je.m A' Angeli.
VIII.
Pour la Baffe Guienne , les Sieurs ^ean du Luc , Pafteur de l'Eglife de
CafleljaloHx \ Jaques Privât , Pafteur de l'Eglife de Cafielle ; François foli,
Confeiller & Secrétaire du Roi , Se fon Audiencicr dans la Chanceleric de
Bourdeaux , & Ancien de l'Eglife dudit Lieu ; & fean fu.llien de Boutieus,
Ecuier Sieur d^Artigues ^ Ancien de l'Eglife de Grateloup.
Pour le Vivarez^ , les Sieurs David Agard, Pafteur de l'Eglife de railance
6c de Sojon ; Daniel Richard , Pafteur de l'Eglife du Cheilar ; fean de la Bla-
che. Sieur du Bejfet , Ancien de l'Eglife de U Bajlie ; Jean de Rovré , An-
cien de l'Eglife d^Apthenas.
Sa X. Pour
140 XXIII. SYNODE NATIONAL
X.
Pour le Bas Languedoc, les Sieurs Lattrens Brunier , Pafteurdel'Eglifed'C/'-
fet.j Michel le Faucheur, Pafteur de l'Eglife de Montpellier; Charles deBotf-
i^ues. Sieur du Po;it , Ancien de l'Eglife dudit Lieu ; 6c Antoine de Rocqnes^ -
Sieur de Clattljonnes , Ancien de l'Eglile de Momfrein.
X I.
Pour le Haut Langtteàûc & la Haute Guieme , les Sieurs Jean Voifm, Paf-
teur de l'Eglife de Realmont ; Antoine Garifoles , Pafteur de l'Eglife de
Tuilaurens ; Paul de Lappc , Sieur de Maravat , Gouverneur de Mauvoijw,
Ancien de l'Eglife dudi: Lieu > facjues du Pui , Lieutenant particulier du
Senechal de Montanban , Ancien de l'Eglife dudit Lieu.
X 1 L
Pour XzBouriogne , les Sieurs Pierre Heliot y Pafteur de l'Eglife d'Arnai le
Duc; François Pierrauld, Miniftre de l'Eglife de Mac*n ; & Noé du Noitr,
Ancien de l'Eglife de Buffi. Le Sieur Sommez.e , nommé pour fe trouver ici^
s'étant excufé'par des Lettres , de même que les Sieurs Guichard £c Forefl- ,
qui avoient été fubftitués comme Anciens , leurs Excufes font renvoiées à
leurs Provinces qui pourront juger fi elles font recevables.
^ "^ X I I L
Pour la Provence, les Sieurs Pierre Haron , Pafteur de l'Eglife de ^«>tj
èc Elle de Glandeves , Sieur d^Ajon, Ancien de l'Eglife de Puimichel.
X I V.
Pour le Oauphine', les Sieurs Paul Guion, Pafteur de l'Eglife de Dien-le-
fit\ Pierre de la Croz.e , Pafteur de l'Eglife de Courtez.on ; fatjnes Bernard ^
Ancien de l'Eglife du Alontelimar ; & Moife du Pont , Ancien de l'Eglife
de la Mure. Le Sieur de Champoleon , nommé dans les Lettres d'Envoi ,
s'eft excule par des Lettres.
XV.
Pour la Province des Sevenes , les Sieurs Pierre Guillaume , Miniftre de
l'Eglife de St. André de ralùornes; Daniel Fauturm , Pafteur de l'Eglife du
Figean; Jean dd Fignoles , Sieur de 5ï. Bonnet, Ancien de l'Eglife de Co/(?-
gnac j 6c Jean Baudouin , Docteur es Droits , Ancien de l'Eglife de la
- ^Sale.
X V L^
La Souveraineté du Be.^-.m a aufii envoie pour Députés à ce Synode, les
Sknrs Pierre Daùbadie , Pafteur de TEglife de Pau; &C Jean de la Cojh,S{enr
de Badet, Ancien de l'Eglile de Moneins , avec des Lettres de Créance, dans
îefquelles on a trouvé des Défauts, Se paiticuiicrenient en ce qu'elles n'ont
nas la Claufe qui oblige à la Soumiflion ôc à l'ObéïHance aux Décrets de cet-
te Aflemblce : c'ell: po :rquoi on leur a fait la Lecture de l'Article du Syno-
de National de Fitré, concernant cette Matière , fur laquelle aiant propolc les
Diticultés 8c les Motifs qui les empêchent de pouvoir entièrement fuivre la
Difcipline des Eglifes de ce Roiaume de France , ils ont été admis avec \'oix
deliberativc, foas la Reftriétion dudit Synode de Fttré , qui porte que tou-
tes les Provinces auront la Liberté de demander qu'ils n'aient point de Voix
decifl-
T E N U A A L A I s. ,41
decifive, pour juger de certames Chofes qui concernent les Eglifes de ce
Roiaume : & tout ceci n'a été réglé que par Provifion feulement , jufqu'au
Synode National prochain.
XVII.
Le Sieur C/)4/4/ , l'un des Députés Généraux des Eglifes Reformées de
ce Roiaume, auprès de Sa Afajefie, a pareillement été mtroduit ici pour y
opiner, félon le Pouvoir qui en a été donné aux Sieurs Députés Généraux,
par la dernière Aflcmblée Générale tenue à Lodun , £c fuivant la Coutume
de nos Eglifes.
ELECTION
D'un Modérateur, d'un Ajoint, & de deux Secrétaires.
ON a élu pour diriger ce Synode le Sieur Pierre du Moulin , & pour
Ajoint le Sieur Brttnier , Se pour recueillir les Voix & drcfler les Aftcs,
les Sieurs Ftgnier 6c Papillon.
DIVERS ARTICLES PRELIMINAIRES.
Ar TI CL E I.
ON a prefenté à cette Aflêmblée des Lettres de Monfieur le Duc àzRu-
han , par lefquelles il l'airure de fon Zèle pour, la Gloire de Dieu , 8c
de l'Affcélion. qu'il a pour le Bien de nos Eglifes, de quoi il a été remercié
par des Lettres du prefent Synode.
Les Sieurs Defmarez. & Olier , Pafteursde l'Eglife à^Alais, aiant deman-
dé d'être admis dans cette Compagnie , pour afiiilcr à la L>eâ:ure de IzCon'
fijjïon de Foi & de la Dtfapline Ecclepafticjue : on a trouvé bon que lefdits
Srs . Defmarez. 6c 0/<fr, avec deux Anciens de ce Lieu , choifispar leur Con-
llftoire, aflîftent à cette Leéture : & quant aux autres Pafteurs qui ne font pas
envoies par leurs Provinces , on fuivra les Rcglemcns des Synodes de la Ro-
chelle & du dernier de Fitré.
III.
Tous les Députés qui font ici ont fait Serment , chacun en particulier ,
fuivant l'Ordonnance du Synode de Privas, de n'avoir pas brigue pour avoir
leur Dépuration diredeinent ou indireélement , ni emploie qui que ce foit
pour cela. Se afin que ce Règlement foit toujours obfervé, on fera déformais
un pareil Serment dans tous les Synodes Nationaux.
I V.
Le Sieur BenediSt Turretin , Pafteur & Profefleur en Théologie à Gene-
•ve , aiant apporté des Lettres des Pafteurs & Doéleurs de l'Eglife de Gène-
S 3 ' ve.
142 XXIIL SYNODE NATIONAL
ve , pleines de Témoignages de leur Sainte Afection pour les Egliles d*e ce
Roiaume , 6c de leur étroite Communion avec elles, a été prié, par cette
Compagnie, de lui iaire part de fcs Avis £c Confeils, par fa Prelcnce & Aflîftan-
ce , pendant qu'il fejounera dans cette Ville : Et quant à la Subftance
dcfdites Lettres , après en avoir bien attentivement examiné tout le contenu
de Point en Point , on y a renondu d'une Manière convenable.
V.
Des Lettres de Monfieur le Bue de LefdigHteres ^ ont été prtftntées à
cette Compngnic , par lefquelles il lui témoigne la Continuation de fon De-
fîr , pour l'Avancement du Règne de Jefas-Chrifi , fur quoi on lui a en-
voie des Lettres de Remercimcnt.
V I.
Le Sieur BaHftHon , Pafteur de l'Eglife Daiguemortes , aiant des Lettres
de Monfieur de Chaftillon , fie fiit entendre de Bouche , les Proteftations du-
dit Seigneur , par lefquelles il afliîre qu'il emploiera tout ce qui eft en fon
Pouvoi'r, à l'Exemple de fcs Predecefleurs, pour l'Avancement du Règne
de fefHi-Chrifi , la Compagnie l'en a remercié par des Lettres Synodales.
ACTE DU SERMENT D'UNION
Signé par tous les Députes de cette Ajfemblée Synodale , iant
Pajlems qu'Jnciens.
NOus fouflîgnés , Députés des Eglifes Reformées de France , Aflemblés
en Synode National , dans la Ville d'Alais des Sevenes , connoiflànt
par l'Expérience du paflc , qu'il n'y a rien de fi neceflaire pour conferver
une bonne Paix, & maintenir l'Etabliflemcnt defdites Eglifes , qu'une' Sain-
te Vnion £c Concorde inviolable , tant dans la Doclnne tjue dans la Difciplt-
}ie , 6c fes Dépendances , 8c que lefdites Egliles ne peuvent pas fubfiftcr
fans une bonne Se étroite Vmon &c Conjontion mutuelle de tous leurs Mem-
bres , beaucoup mieux gardée qu'elle n'a été par le paflé. Pour cette Fin
fouhaitant d'ôter à l'avenir toute Semence de Divt/îon , fie tout Sujet de Par-
tialité entre nos Eglifes, ôc d'obvier à toutes les Impoftures , Menées , &
Calomnies , par lefquelles des Gens mal affcétionnés à nôtre Religion ta-
chent de la difilper & ruiner ; Ce qui nous donne Lieu de penicr plus que
jamais , à chercher d'un commun Accord 6c Confentement , les Moiensde
notre jufte , légitime 6c neceflaire Confcrvation dans la fufdite Vnion , fous
l'Obeïflance de nôtre Roi 6c Souverain Seigneur .• 6c pour cet Efct Nous
avons juré au Nom de toutes nos Eglifes , pour leur bien propre 6c pour le
Service de Sa Majefié , 6c nous jurons derechef £c protcftons , avec Pro-
melVe de fiùre ratifier les mêmes Proteftations dans nos Provinces , de demeu-
rer infeparablement Vnis 6c Conjoints dans la ConfeJJIon de foi des Eglifes Re-
formées de ce Roiaume , confirmée, ratifiée , 6c approuvée par Nous tous.
T E N U A A L A I s. ,^3
qui jurons , tant en nôtreNom qu'en celui des Eglifes & des Provinces qui nous
ont député pour venir à cette Afl'emblée , de vouloir vivre & mourir dans
cette même Confejfton, & nous proteftons auflî, tant pour nous que pour ceux
qui nous ont député , de garder inviolablement la DtfcipUne Ecclefiafiic^rte ,
établie dans les Egliles Reformées de ce Roiaume , 6c de iuivre les Regie-
mens qu'elle contient , foit pour la Conduite defdits Egliles , ou pour la
Correftion des Mœurs : reconnoilVant qu'elle ell conforme à la Parole de
Dieu, l'Empire duquel demeurant en fon Entier, nous prote lions & jurons
de rendre toute ObeiflanceSc Fidélité à S.i Majefié , ne defirant autre choie
que de pouvoir , à la Faveur de fes Edns , fervir nôtre Dieu , en Liberté
de Confcicnce : 8c pour cet Efet la fufdite Vnion a été jurée & fignée , par
Pierre du Alouim , Modérateur du Synode , & Minitlre de l'Ëglife de
Paris , & Député pour l'I/le de France , pour la Picardie , Se la Cham-
pagne , &c.
Par Laurens Erunier , Ajoint , Miniftre de Jefus-Chrift dans l'Eglilc
d'^Vfez. , Député pour le Bus Languedoc.
Par Nicolas Fi^nier , Miniftre de Jefus-Chrift dans l'Ëglife de Blois ,
Secrétaire du Synode , & Député de la Province d Orléans 8c du
Berri.
Par Thomas Papillon , Avocat au Parlement de Paris , & Ancien de
cette Eglile , Depiité pour rijle de France , & Secrétaire du Sy-
node .
I. Jurée & fignée par Ifaac de guigne , Pafteur de l'Ëglife de Faffi , Se
Dcputé pour P IJle de France , la. Picardie , Champagne, Scc.
%. Jurée &C figné par Samuel de PEfcherpiere , Seigneur de la Rivière ,
Miniftre de la Parole de Dieu à Rotién : par Daniel Aiajjl , Pafteur de l'Ë-
glife Reformée de Caen : par Jaques de Aiontbrun, Ancien de l'Ëglife de
Condé fur Noireau , Sc par Antoine Briduen , Seigneur de Bois le- Rois , An-
cien de l'Ëglife de Fefcamp , Députés pour la Province de Normandie.
5. Jurée Se fignée par Paul Guion , Miniftre de la Paroie de Dieu dans
l'Ëglife de Bien le fit, par Pierre de U Croz^e ^ Miniftre du Saint Evangi-
le dans l'Ëglife de Court ez.on , dans la Principauté d'Ur^nge : par Moife du
Pont, Ancien de l'Ëglife de la Mure : par Jean Bernard , Doftcur en Droit
& Avocat, Ancien de l'Ëglife dti Monteli-rnar , Député pour la Province du
Danphiné.
4. Jurée Se fignée par PaulHuron , Pafteur de l'Ëglife de^/>^: parZ/Ze
de Glande ves , Seigneur d^Ajon , Ancien dans l'Ëglife de Pui r/iichel , Dé-
putés pour la Province de Provence.
5-. Jurée Se fignée par Daniel Fenturin , Pafteur de PEglife àuFigan : par
Pierre Guillaume , Pafteur de l'Ëglife de Saint André de Valhorgne : par/f./w
de Fignoles , Seigneur àc\St. Bonnet , 6c de Calignac , Ancien de la même
tglife : par ^e.ni Baudouin , Dofteur en Droit Civil , Se Ancien dans l'Ë-
glife de la Salle, Députés pour la Province des Sevencs.
6. Jurée Se fignée par Ez.echiel Marmet , Pafteur de l'Ëglife aftemblée
dans la Maifon du Seigneur Dhc de Rohan : par Philippe de \FaJfatit Ecuier,
Sci-
Î44 XXIÏI. SYNODE NATIONAL
Seigneur de Peumouffel, Ancien dans VE^hfc àe Roche Bernard ^Deiputcsipom-
la Province de Bretagne.
7. Jurée 8c (ignée par Daniel Jamet , Pafteur de l'Eglife de St. Ammd ^
dans le Bourbounois ; par Galliot de Cot»his , Seigneur de Senfielle ^ Ancien de
l'EgUfe de Romorantin ■-, par /'ean de Bénes , Avocat audit Parlement de Pa-
ns , & Ancien de rEgUfe de Gitgan , Députés pour les Provinces d'Or-
leavs £c du Berri.
pour les Provinces '^de Bourgogne , du Lionnois , & de la Brejfe.
9. Jurée & fignée par DanielChanet , Pafteur de l'Eglife à''Ars de l'ifle de
Ré , Y>ArJean Confiant, Pafteur de l'Eglife de /'ow/.par Pierre Patjuct , Ancien
de l'Eglife de la Rochefoucaud : par Pierre Fromentin, Efcuier Seigneur de
Châtinat, Prévôt de la Ville de St. feand'Angeli ^ Députés pour les Provin-
ces de Xmntonge , d\4'^nix , Sc Angoumois.
10. Jurée & lignée par Je.in de Foiftn , Pafteur de l'Eglife de Réaîmont y
parmi les Albigeois: par Antoine Garifoles , Pafteur de l'Eglife de /'««-/»</^r^«f
dans le Lattragais : par Paul de Lappé , Seigneur de Afarivau 6c Gouver-
neur de Afaulteriny dans V Armagnac, Ancien de la même Eglife; par Jaques
du Put, Ancien de l'Eglife de Montauban, Députés pour les Provinces du
Haut Languedoc, Sc de la H.utte Gutenne.
1 1 . Jurée 6c fignée par f. Ch.mfepied , Pafteur de l'Eglife de Niort : par
Je.m Carré, Pafteur de l'Eglife de C^d/f/f;-rf«^j pzr G i les B égard , Seignenr
de hBegaudiere , Ancien de l'Eglife de Montagu , Députés pour la Province
du Poi^o/t.
1 2. Juré & fignée par Samuel Bouchereau , Pafteur de l'Eglife de Saumur -.
par Mathieu Cottiere , Miniftrc de la Parole de Dieu à Tours : par George Ra.
boieciu , Ancien dans l'Eglife de Previlhy Députés pour les Provinces d'An-
]0H , de Touraine , Sc du Maine.
15. Jurée & fignée par Pierre de PAbbadie , Pafteur de l'Eglife de Pau :
par fean de la Cofie , Seigneur de Badet Plaifance , & de \Moneeis , Ancien
de ladite Eglife de Moneeis , Députés pour la Principauté du Bearn.
14. Jurée Se fignée par Jean du Luc , Pafteur de l'Eglife de Cafteljaloux;
par Jaques Privas , Pafteur de l'Eglife de Caftelle , fur la Dordogne ; par
François Joli), Ancien de l'Eglife de Bourdeaux; yzrjean de BoutieHs,El'c\iki
du Roi, Se Seigneur d''Artigues , Ancien de l'Eglife de Gratelonp j Dépurés
pour la Province de la Bajfe Guienne.
1 5. Jurée &C fignée par David Agard , Pafteur de l'Eglife de railance,^
de Sopn: par Daniel Richard , Pafteur de l'Eglife duChelard en BmVr^ : par
Jean de la Plache , Seigneur du Befet , Ancien de l'Eglife de hliafiie : par
Jean de Rovré t Dofteur en Droit Civil , Seigneur d'Efbonaud , Ancien dans
l'Eglife d''Anbenas , Députés pour la Province du Vivarez..
16. Jurée 6c fignée par Michel le Faucheur , Pafteur de l'Eglife àt Mont-
pellier : '^zx Antoine de Rocqnes , Seigneur de Claujfones , Ancien de l'Eglife
T E N U A A L A I s. 14,-
Je AfoHtfrtit, ^ar Charles de Bouques , Seigneur de Pons , Do£teur en Droit
Civil , Se Ancien de i'Eglife de MontpelUer , Députés pour la Province du
Bas Languedoc.
17. Jurée & fignée par fean de Châtiais , Député General par les Eglifes
Reformées de France , auprès de Sa Majefié.
LA CONFESSION DE FOI
Ltk , Retouchée , & /Ipprouvee.
LE Mot d''Vmté qui fe trouve dans quelques Exemplaires au XXVI. Ar-
ticle , doit être changé en celui d'Vmon , félon l'Avis des SynodesNa-
cionaux de /UlontaHban , de Saumur , & de la Rochelle.
La Confeffion de Foi aiant clé lue , Mot à Mot, & examinée de Point en
Point, a été approuvée & jurée d'un commun Accord , par tous les Dépu-
tés prefens à cette AtTembléc , lefquels ont non feulement promis Se protef-
té de vivre Se de mourir dans cette Foi , mais aufli d'en procurer l'Obfer-
vation dans leurs Provinces , Sc d'en faire prêter !e Serment à tous ceux qui
les ont envoies.
LE FORMULAIRE DU SERMENT
Qui fut drejfepar lé Synode National d'Alais , pour être donne à tous
les Membres des Synodes Provinciaux.
JE N. N. Jure Se Protefte devant Dieu Se cette Sainte Aflemblcc,queje
reçois . aprouve Se embrafle tous les Dogmes , ôc toutes les Chofcs qui
ont été décidées au Synode de Don , comme étant conformes à la Parole
de Dieu, Sc à la Confefîîon de nos Eglifes. Je Jure Se promes de perfifter
dans cette Doélrine, pendant toute ma Vie, Se de la défendre de toutes mes
Forces , Se de n'avancer jamais rien qui lui foit contraire , foit en Prêchant,
Enfeignant dans les Ecoles , ou par Ecrit. Je déclare aufïï & je protefte que
je rejette , Se condanne la Doélrine à^Ariitmius^ parce qu'elle fait dépendre
de la Volonté de l'Homme , les Décrets de l'Eleélion de Dieu , dont elle
extenue la Grâce à laquelle il ôte fon Eficacité ; elle eleve l'Homme , Se les
Forces du Libre Arbitre , ce qui la détruit Se fait revivre le Pelagianifme ,
Se eft un Mafque avec lequel le Papifme pourroit fe deguifer , pour fe ghf-
fer parmi nous , outre qu'elle nous ôte toutes les Aflurances de la Vie Se du
Bonheur Eternel. Ainfi Dieu foit à mon Aide , Se me foit Propice, com-
me je fjis ces Serments fans aucune Ambiguité , Equivoque , ou Referva-
tion Mentale .
Jurée Se fignée , par . .
Tome II. T Pierre
146 XXIII. SYNODE NATIONAL
Pierre du Moulin , Pafteur de l'Eglife de Paris , Député pour HJÎe de
France , 6c Modérateur du Synode.
Lanrens Brunier , Pafteur àizVE^\(t d'Vfez., Député pour la Province
du Bas Languedoc , & Ajoint du Synode.
Nicolas Vignier , Pafteur de l'Eglife de Blois , Député pour la Province
d'Orléans , 8c Secrétaire du Synode.
Ifaac de Jnigne , Pafteur de l'Eglife de Fajfi , & Député pour la Provin-
ce de l'Ip de France , de Picardie , &c.
Samuel de l'Efcherpiere , Pafteur de l'Eglife de Rouen; Daniel Ma fi,Fn{.
teur de l'Eglife Caën : Antoine Bridon, Ancien de l'Eglife de Fefcamp ; faques
Monthai, Ancien de l'Eglife de Condé, Députés pour la Province de Normandie.
Ez.echiel Marmet , l'afteur dans la Maifon du Duc de Rohan : Philippe de
Vajfant , Ancien de l'Eglife de Roche IJernard , Députés pour la Province
de Bretagne.
Daniel Jammen , Pafteur de l'Eglife de St.Amand : Jean de Bennes, An-
cien de l'Eglile de Gien : Galliot de Cambirs , Ancien dans l'Eglife de Ro^
moraniin , Députés pour la Province d''Orlenns.
Samuel Bouchereau , Pafteur de l'Eglife de Saurnur : Matthieu Coffiers, Pa-
fteur de l'Eglife de Tours : George Rahoteau , Ancien dans l'Eglife de /'r«////',
Députés pour la Province de Touraine.
Jean Chauffepied , Pafteur de l'Eglife de Niort : fean Carré , Pafteur dc
l'Eglife de Châteleraut : Gilles Bégaud , Ancien de l'Eglife de Montagu , Dé-
putés pour la Province du PoiSlou.
Daniel Chanet , Pafteur de l'Eglife d''Jrs : Jean Confians, Pafteur de l'E-
glife de Pons : Pierre Paajuet , Ancien dans l'Eglife de la Rochefoucand : Pier-
re Fromentin , Ancien dans l'Eglife de St. fean d'Ange U , Députés pour la
Province de Xaintonge.
faques du Luc , Pafteur de l'Eglife de Cafiel-jaloux : Jaques Privât , Pa-
fteur de l'Eglife de Châtillon : François foli , Ancien dans l'Eglife de Bour-
deaux : fean Guillon , Ancien dans l'Eglife de Crateloup , Députés pour la
Province de la Bajje Guienne.
Daniel Agard , Pafïeur de l'Eglife de Valence : Daniel Richard , Pafteur
de l'Eglife du Cheilard : Jean de Blache , Ancien dans l'Eglife de Bof-
fres : fean du Rouvre , Ancien dans l'Eglife à^Auhenas , Députés pour la
Province du Fivarez
Michel le Faucheur , Pafteur de l'Eglife de Montpellier : Charles de Boa-
ques : Ancien dans la même Eglife : Antoine de Roques , Ancien dans l'Eglife
de Montfrin , Députés pour la Province du Bas Languedoc.
'Jean le Foijin , Pafteur de l'Eglife de Realmont : Antoine GariJfoles^P'âûeux
de l'Eglife de Pui-laurens : Paul de Luppe , Ancien dans l'Eglife de Mau-
voiltn : faques du Pui Ancien dans l'Eglife de Montauhan , Députés pour le
Haut Languedoc .
Pierre Helliot , Pafteur de l'Eglife d''Arnai le Duc : François Perrauld, Pa-
fteur de l'Eglife de Mafçon, 6c Noguet du Noter , Ancien dans l'Eglife de
Bujfi , Députes pour la Province de Bourgogne.
Pier>-
T E N U A A L A I s. 147
fierre Hujfon , Pafteur dans l'Eglife de Riez. , Elias de Glandeves, Ancien
dans l'Eglife de Pui-imchel , Députés pour la Province de Provence : Paul
Gfiion , Pallcur de l'Eglife de Dieu le fit : Pierre de U Croz.e, Pafteur de l'E-
glife de Courtez.on : facjHes Bernard , Ancien de l'Eglife du Montelimar , 6c
Mojfe du Port , Ancien de l'Eglife de la Mure , Députés pour la Province
du Dauphiné.
Pierre GuilUmin , Pafteur de l'Eglife de St. uindré de Valborgne : Daniel
Venturin , Pafteur de l'Eglife du ri;ian : Jean de Fignoles ^ hndcn dans l'E-
£lile de la SaIU , Députes pour la Province des Sevenes.
Pierre VAbbadie , Pafteur de l'Eglife de Pau , & Jean de la Cafie , An-
cien dans l'Eglife de Aîoneins , Députés pour la Principauté du Bearn.
De Chalas , Député General pour les Eglifes Reformées de Franee tTur-
retin Pafteur 6c Profefleur en Théologie dans l'Eglife de Genève.
REVISION
DE LA DISCIPLINE EGCLESIASTIQ.UE
Avec les Obfervations ^ les CorreEiions , qu'on y a faites dans le
Synode d'Alais.
Article I.
TOutes les Provinces font exhortées de faire l'Eleftion, l'Examen, 6c l'Or-
dination des Pafteurs , d'une Manière qui foit entièrement conforme à
ce qui a été prcicrit & ordonné pour cela , dans le quatrième Chapitre de
la Difcipline Ecclefiaftique : les Provinces du Hmut Languedoc & des Sevenes^
qui commencent par l'Examen de ceux qu'elles veulent élire , fe conforme-
ront audit Article.
I I.
Sur la Demande faite par la Province d' Anjou , pour favoir fi on doit cé-
lébrer quelque Jeune dans le tems qu'on fait l'Ordination des Pafteurs ; il
a été refolu de ne rien innover dans la Pratique ordinaire de nos Eglifes, ni
dans les bonnes Maximes qu'elles ont fuivi jufqu'àprefent, quoiqu'il foith-
cite de fe conformer au Règlement de l'Article 5. du dixième Chapitre de la
même Difcipline , quand il fera.neceflaire dans les Cas particuliers de quel-
<jue Befoin extraordinaire.
III.
Su^- le neuvième Article du Chapitre 10. la même Province «/'-(^«;o«,aiant
demandé ce que doit faire une Eglife , ou Province , lors qu'aiant un Pro-
pofant capable d'être emploie au Saint Miniftere , éc n'aiant pas le Moien
de le pourvoir d'Eglife , il y a qu'elqu'autre Province , ou Eglife, qui de-
mande qu'on le lui prête: La Compagnie ordonne que ledit Article foit exac-
T z temcnt
hs xxiil synode national
tement fuivi, & qu'aucun Propofant ne foit envoie pour prêcher dans les Lieux
où il n'aura pas un Troupeau propre ; mais lorfqu'il y aura des Provinces,
ou des Eglifes qui n'auront pas le Moien d'emploier leurs Propofans , elles
pourront les céder charitablement à celles qui les demanderont , à Con-
dition qu'ils y feront établis comme Pafteurs attachés au Service d'un Trou-
peau particulier.
IV.
Sur l'Article 1 1 . les Provinces font exhortées de s'informer , dans leurs
Synodes, de ceux qui tranfgreflent cet Article, pour les cenfurer de la Ma-
nière qu'il a été ordonné par les Synodes Nationaux.
L'Ufage des Catechifmes étant très-utile 8c neceflaire , il eft enjoint à
toutes les Provinces de faire obferver dans chacune de leurs Eglifes l'Article
12. avec plus de Soin qu'on ne l'a fait en quelques Endroits ci-devant , Se
les Provinces en rendront Compte au Synode National prochain.
L'Article fuivant du Synode de Privas , fera lu dans tous les Confiftoi-
res , pour remédier aux Scandales qui viennent de ce qu'il y a des Pafteurs
qui contreviennent à cet Article , & lefdits Confiftoires en rendront
Compte aux Coloques , 6c aux Synodes Provinciaux ; Se ceux-ci en feront
pareillement leur Raport aux Synodes Nationaux.
Sur la Leéture du 18. Article du i. Chapitre , enjoignant aux Pafteurs
d'exhorter leurs Peuples à garder la Modeftie en tout ce qui concerne leurs
Vetemens, Se d'en donner eux-mêmes l'Exemple tant en leurs Perfonnes que
dans leurs Familles ; Diverfcs Plaintes aiant été faites de ce que beaucoup
de Pafteurs y contreviennent , de même que leurs Familles Se leurs Enfans ,
en portant des Habits mondains Se trop éloignés de la Modcilie , 8c de la
iîmplicité convenable à des Chrétiens qui portent le Titre de Reformés : La
Compagnie defirant de remédier à un fi grand Scandale , donne Charge
très exprefle à tous les Modérateurs des Coloques Sf des Synodes Provin-
ciaux , de corriger ces Excès par des Cenfures Se des Rcprimendes , en tel-
le iorte que les Refraétaires foienc fufpendus de leurs Charges, par l'Auto-
rité de cette Compagnie , jufqu'à ce qu'ils aient ôté le Scandale: Se afin d'y
veiller de plus près , on permet à tous les Particuliers , fuivant l'Ordre de
la Dilcipline , d'avertir le Confiftoire des fufdits Excès, Se de leur en deman-
der la Correélion , laquelle leur étant déniée ils pourront s'adreflcr aux Co-
loques , pour en obtenir des Cenfures contre les Confiftoires Sc contre ceux
qui fupportcront leurs Défauts.
VIII.
Sur le dixncuviême Article, dans les Exemplaires où il y a à la Fin de
cet Anicle , pour ri'en faire qu^titie même Eglife , & tin mèrne Confiftoire , ri
faut effacer ces mots , & tin même Confiftoire.
I X.
Sur le ^o. Article , d'autant qu'il fe peut faire que dans la Corruption de
ce
T E N U A A L A I s. 149
ce Siècle quelcun étant Depofé par un Coloque , ou dans une Province ,
s'ingère dans une autre pour y prêcher, avant que le Synode National fe
tienne , Sc puiflè avertir toutes les Eglifes de ladite Depofition : La Com-
pagnie exhorte les Pafteurs, & les Confiftoires, de n'admettre pas légèrement
à la Chaire les Miniftres d'une autre Province , s'ils n'en ont pas une am-
ple Connoifl'ance : & quant aux Apoftats, ils feront promtement dénoncés
par les Pafteurs des Lieux où leur Révolte eft arrivée , afin qu'ils ne fur-
prennent aucune Eglife.
Sur le a. Article du fécond Chapitre , il eft enjoint aux Provinces du
Ham Se Bas Languedoc , d'obferver étroitement tout le Contenu dudit
Article.
X L
Le %. Article du 5. Chapitre fera couché de la Manière fuivante : les Regens
dr l(s Maîtres à^ Ecole figneront la Confejfion de Foi & la Difcipline Ecclefia-
Jhque , & les Villes & Eglifes n'en recevront aucun fans le confentement de leurs
Confiftoires.
X I L
Sur l'Article 5. du Chapitre ^ . les Députés de Provence ont demandé , fi un
Fidèle, qui n'eft point apcllc à la Charge d'Ancien , peut faire la Leélure de
la Parole de Dieu dans l'Eglife , 8c les Prières , à l'Abfence des Pafteurs , dans
les petites Egliies , ovi il n'y a pas dans les Confiftoires des Perfonnes propres à
faire cette Leéture & ces Prières. Surquoi la Compagnie déclare que le Con-
fiftoire a la Liberté de choifir celui qui fera propre à faire cette Leéture , & les
Prières , quoi qu'il ne foit pas dans le Rang des Anciens , moiennant qu'il foie
d'un Age compétent & d'une Vie irréprochable , & qu'il figne la Confeflion
de Foi fie la Difcipline Ecckfiaftique.
X I I L
Sur le 1 6 Article du Chapitre 5". les Députés de la Province des Sevenes ont
demandé qu'après ces Mots , les Pères & Mères cjui marient leurs Enfans, on
ajoute , les Tuteurs , les Curateurs , er autres ejui tiennent Lieu 'de Pères Qr de
Mères , & qui marient leurs Puptls , & on leur Accorde cette Addition.
X I V,
Sur le Chapitre iî. Article 9. ces mots, autant qu il fera foffible, feront
raies , & dans toutes les Provinces,les Pafteurs feront obligés de donner la Cou-
pe auffi bien que le Pain , fans aucune Diftinéiion de Perfonnes, comme aufïï
d'emploier des Pai'oles convenables dans l'Adminiftration de l'un 6c de l'autre
Signe , pour élever en haut les Efprits des Communians j 8c on enjoint bien ex-
prcflément à tous les Synodes Provinciaux , d'avoir l'Oeil fur les Pafteurs qui y
contreviendront.
X V.
Sur le 5. Article du Chapitre 15. la Province de Normandie defirant que
toutes les Eglifes fe conforment à la Coûtunie qui eft parmi eux , oi^i les Fian-
çailles font célébrées par les Pafteurs avec des Prières 8c des Exhortations
aux Parties , pour les préparer au faint Etat du Mariage : La Compagnie louant
T 5 ceuK
ISO XXin. SYNODE NATIONAL
ceux qui fuivent cet Ufage , juge néanmoins que cela doit être laillc à la Liber-
té des Fidèles , fans y conu'aiudre qui que ce foit , en aucune Manière.
X V L
Sur l'Article f. du même Chapitre , xi'autant qu'il s'eft trouvé de la Diverfi-
té dans les Exemplaires de la Diicipline Ecclefiallique , cet Article y fera inféré
par les mêmes Termes dont on fe fervit , quand il fut drefle à Privas , à fl^voir,
), On emploiera déformais les Paroles de Fxtur dans les Promejfes de Mariage ,
4, qu'on apelle Fiançailles , & lefditcs Paroles ne feront pas eilimées aufli Indillb-
„ lubies comme les Paroles de Prefent , attendu que les Paroles de ; refent
,> ne promettent pas feulement le Mariage , -mais fervent à le contracter enEfet.
j, Néanmoins ces Promelî'es de Futur ne feront pas violées fans de grandes £c
„ légitimes Railbns : c'eil pourquoi l'on condanne la Coutume de quelques
j, Eglifes qui font les Fiançailles par l'Entremife & la Benediétion du Pafteur ,
„ avec Donnation de Corps par des Paroles de Prefent ; car il eit manifefte que
)} par de telles Solennités les Parties font vraiement 6c acluellement mariées , 6c
i> que par les Annonces faites enfuite , la féconde Benediftion que ces Perfon-
„ nes-là vont recevoir dans i'Eglife , n'eft pas necelTaire : mais cette Compa-
5, gnie n'improuve pas néanmoins que le Palkur aflifte aux Fiançailles , qu'il
,, y faflè la Prière Sc exhorte les Parties à la Concorde & Fidélité, laillant les
5, autres Formalités qui ne fervent qu'à rendre Indilîbluble un Lien qu'on eft
J, fouvent contraint de rompre dans la fuite , tant à Caufe des Opofitions qui
„ fe font aux Annonces que pour d'auùcs Empéchcmens qui furvicnnent.
J, C'ell pourquoi les Eglifes qui font les Fiançailles dans le Temple avec une
„ Solennité pareille à la Bcnediétion du Mariage, ne fuivront plus cette Coû-
«> tume , mais le conformeront aux autres Eglifes de ce Roiaume.
XVII.
Sur l'Article i6. du Chapitre 15. la Province d^ Anjou aiant demandé fi on
peut recevoir les Annonces de Mariage des Etrangers , comme font les yil/e-
mam , les ^ojfois , & autres , fins avoir des Atteftations de leur Pais , lefquel-
ks bien fouveat font très dificiles à obtenir : La Compagnie remet à la Pruden-
ce 6c au Jugement des Confiftoires , de voir ce qui fera Expédient en de pareil-
les Occafions , étant toujours obligés d'exiger quelques bons Certificats de ces
Etrangers, autant qu'il leur fera poiTible.
X V I 1 r.
Sur le même Article la Province de la Bajfe Gnienne demandant qu'on fade
quelque Rcglement,au Sujet des Annonces qui fe publient quelquefois avec des
Titres pleins de Vanité : La Compagnie jugeant qu'il ell mal-aifé d'en faire
une Règle certaine , exhorte néanmoins tous les Particuliers d'en ufer avec le
plus de Simplicité & de Modellie qu'il fera pollible.
XIX
L'Article 7. du Chapitre 14. fera couché ainfi : " Les Avocats & Procureurs
., ne pourront pas s'emploier pour les Caufes qui tendent à ôter le Prêche 6c à
„ établir la Mellè , & en gênerai il ne leur fera pas permis de donner Confcil
„ ni Aide aux Ecclcfiailiques Romains, dans les Caufes qui tendront directe-
,, ment , ou indirectement , à TOpreffion des Eglifes Reformées.
XX. Sur
T E N U A A L A I s. ^t
X X.
Sur l'Article 1 1 . la Province de Normandie demandant quelque Modifica=
tion de ce qu'il contient : La Compagnie a ordonné que ledit x\rticle demeure-
ra tel qu'il eft , félon la Refolution du Synode de Tomeins.
Sur le 1 6. les Synodes, les Coloques , &c les Confiftoires font exhortés de
prendre garde que tous les Pafteurs Se autres , qui mettent quelque Livre en
Lumière', obfervent exaftement cet Article , Se on les charge auflî de corriger
feverement les Contrevenans.
X X I I . ^
Les Reglemens de la Difcipline aiant été lus , & examinés très foigneufc-
ment , ont été ratifiés par tous les Pafteurs 6c les Anciens Députés au prefent
Synode , tant en leurs Noms propres qu'en ceux de leurs Provinces.
REVISION
Du Synode de Vitré.
Art 1 CLE I.
L'Article concernant la Commiffion donnée au Sieur Rivet ,de recueillir les
Chofcs Mémorables concernant nos Eglifes, pour en drelîer une Hiftoire ,
aiant été \\x , avec les Excufes contenues dans les Lettres dudit Sieur Rivet , par
lefquelles il déclare n'avoir rien fait pour cet Ouvrage Faute d'avoir reçu les Mé-
moires qui lui dévoient être envoies par les Provinces : L^i Compagnie a ordon-
né qu'on écriroit au Sieur Bufon , Lieutenant General de Cajhljalotfx , pour
l'exhorter de continuer l'Hiftoire de ce Tems qu'il a entreprifc d'écrire. Scie
prier de communiquer fon Ouvrage au Synode de fa Province , & toutes ks
autres Provinces font chargées de lui envoier leurs Mémoires.
I L
Sur la Leéture d'un Article de Tomeins , inleré dans le dernier Synode de
ritrt, par lequel il eft permis aux Anciens d'un Confiftoire, le Pafteur en
étant rccufé, de pouvoir fufpendre de la fiinte Cène un Scandaleux i les Pro-
vinces du Berri & des Sevenes aiant remontré les Inconvenicns qui fe peu-
vent rencontrer dans l'Execution de cette Ordonnance , la Compagnie a ju-
gé que s'il arrive que le Pafteur foit valablement recufé, les Anciens fculs ne
doivent pas prononcer une Sentence de Sufpenfion de la fainte Cène , liUis apel-
1er un Pafteur voifm.
I I r.
Sur l'Article concernant le Sieur de Beauchamp , en {livcur duquel il fût
ordonné que fâ Province lui paiât tout ce qui lui étoit dû pour fa Penfion ,
durant l'efpace de quatre Ans , qu'il a exercé, le Saint Miniftere danslaMai-
fon de Monfieur le Duc de Rohan, attendu que pendant ce Tems ladite Pro-
vince
i;2 XXIII. SYNODE NATIONAL
vince a reçu ladite Pcnfion dudit Sieur de Beaneha/np , des Deniers ac-
cordés par la Libéralité du Roi : après avoir examiné les Lettres dudic Sieur
de Beauchamp , portant Plaintes contre ladite Province , 3c demandant qu'u-
ne des Eglifes d'Anjou foit nommée pour en juger par l'Autorité du prefent
Synode National ; la Somme de huit cens, quatre vints , dix-huit Livres,
dix fols , neuf deniers , qui lui eft due , reliant cependant entre les mains
du Sieur de Boifiellent , Receveur des Deniers de la Province de Bretagne :
La Compagnie a ordonné que ledit Sieur de Beanchamp & le Sieur Pejler ,
que les Députés de Bretagne ont déclaré être chargés des Pièces concernant
cette Afaire , fe trouveront au Confiftoirc de l'Eglife de Saumnr , d'ici au
premier jour d'Avril prochain . afin que leurs Comptes étant examinés , le-
dit Conûftoire en juge définitivement , par l'Autorité de cette C ompagnie :
Se cependant ladite Somme de huit cens , quatre-yints , dix-huit Livres ,
dix fols , neuf deniers , demeurera entre les mains dudit Receveur de la
Province de Bretagne , pour la délivrer audit Sr. de beanchamp , fi on trouve
qu'elle lui foit due.
IV.
Sur ce que les Provinces ctolent chargées , par le Synode de Vitré , de
penfer aux Moiens neceflaires pour empêcher que les Académies ne
demeurent pas dépourvues de Profefleurs en Théologie , la Compagnie
fliant entendu les Avis particuliers de plufieurs Provinces , déduits mainte-
nant ici , par leurs Députés , elle a ordonné qu'on choifiroit pour ces Em-
ploi un certain nombre des Pafteurs qui fervent nos Eglifes, fans faire aucun
autre Fonds , ni choifir de Jeunes Etudians » attendu qu'ils n'ont pas tout
ce qui eft requis pour la Conduite 6c l'Education de ceux qui viennent aux
Exercices de nos Académies.
V.
Le Sieur Bouchereau , aiant été oui furies Plaintes qui avoientété faites
au dernier Synode de Fitre\ touchant l'Excès des Penfions de ceux qui vien-
nent étudier à Sanmitr , la Compagnie eft demeurée fatisfaite de ce qu'il a
promis qu'on y remédiera.
L'Article qui défend aux Pafteurs de prêcher leurs SentimensParticuliersi
fur les Afaires Politiques , aiiint été lu , on a reprefenté que quelques Paf-
teurs y ont contrevenu dans la dernière Aflèmblée de Loudun , la Compa-
gnie defirant d'étoufer toutes Semences de Divifions , n'a pas voulu entrer
dans l'Examen du pafle i mais pour l'avenir , il eft défendu à tous les Paf-
teurs de mêler dans leurs Prédications ( qui ne doivent avoir que la Parole
de Dieu pour Matière , ) aucun Difcours d'Afaires Politiques , fous Peine, à
ceux qui y contreviendront, d'encourir toutes fortes de Ccnfures, jufqu'à
la Sufpenfion du Saint Mmiftere , d'autant qu'ils expofent à Opprobre l'E-
vangile de Chrifi ; à quoi les Provinces prendront foigneufement garde, pour
en demander Compte à leurs Députés, au retour des Allcmblées Générales,
comme auffi de ceux qui s'ingèrent d'en traiter dans leurs Ecrits.
VII. Dans
T E N U A A L A I s. 153
V I I.
Dans PArticle par lequel les Eglifes font exhortées de chanter les Pau-
fes entières des Pfeaumes , & de fe conformer en cela à l'Ancien Ufa-
ge , autant qu'il fera pofliblc , ces Mots Autant qu'il fera, pojftble , feront
raies.
VIII.
Sur le Comandcment fait à quelques Pallcurs delà Province du Haut Lan-
guedoc , refidens dans la Ville de Aïontauhan , £c non pas dans leurs Eglifes,
d'aller faire leur adluelle demeure , avec leurs Familles , furies Lieux, oii
ils ont été établis Pafteurs , & cela dans trois Mois après que ce Décret leur
auroit été fignihé , avec une Déclaration exprcfîe que s'ils n'obeïflbient pas
à ladite Ordonnance , ils étoient dès lors Sufpendus du Saint Miniftere : On
a examiné des Lettres d'Excufe envoiées ici par le Sieur Richard , Pafteur
de l'Eglifede Memfac Se d''Ijlemade , ÔC par le Sieur Benoifi , Pudeur d' ti-
bias Se de Realville , 6c par du Mas , Palteur de Ferliac , demeurans à Mon-
tatd'an , 6c oUi les Députés de ladite Province du Haut Languedoc : La Com-
pagnie jugeant tous ces Palleurs coupables d'une Rébellion manifefte contre
l'Ordre Se la Difcipline Ecclcfiaftiquc : d'un grand Mépris de plufieurs Sy-
nodes Nationaux : de Defertions de leurs Troupeaux , Se d'Ufurpation du
Saint Miniftere , après la Déclaration de Sufpenfion prononcée contre leur
Defobeiflance au Synode de f^ttre' , a fortement cenfuré la Province du Haut
Languedoc , qui a fi long temps fupporté ce Détordre , Se le Confiftoire de
l'Eglife de Alontauhan , qui a permis à ces Pafteurs de prêcher après ladite
Dénonciation de leur Sufpenfion faite à Vitré , Se confirmant derechef ladite
Sentence elle déclare que les Sieurs Beneifi Se Richard , font fufpendu du St.
Miniftere pour trois Mois , à conter du jour de la Signification qui leur fe-
ra faite du prelènt A6te : Et en Cas que dans trois Mois ils n'obeïflent pas
aux Ordonnances des Synodes Nationaux , Se ne refident pas dans leurs
Eglifes , ils font dès-à-prefent Depofés : Et quant au Sieur du Mas , la
Compagnie lui oélroic encore un Âlois après la Signification de cette Or-
donnance , au bout duquel s'il ne refide pas dans fon Eglife , il eft déclaré
Sufpendu du Saint Miniftere , jufqu'à ce qu'il ait obéi , Se les Portions de
la Libéralité du Roi , qui leur pourroient être diftribuées comme aux autres
Pafteurs , feront reteniies entre les Mains du Sr. Ducandal , lequel ne s'en
deffaifira pas qu'ils n'aient entièrement fatisfait à cette Ordonnance. Mais
le Sieur Gardèft n'eft pas compris dans cette Cenlurc , attendu qu'il a une
légitime Excufe de fi Demeure à Montauhan dans fa grande Vieillefiê, étant
recommanJable par les louables Travaux qu'il a faits pour le Service de l'E-
glife de Dieu , pendant la Vigueur de fon Age : Et le prefent Acte fera fi-
gné par le Modérateur , l'Ajoint Se les Secrétaires de cette Compagnie , lu
Se fignifié tant au Confiftoire de l'Eglife de Aiontauban qu'à celui de cha-
que Eglife des fufdits Pafteurs , par les Députés de la Province de la Bnjfe
Guienne , aux Fraix de la Province du Haut uanguedoc , lefquels Fraix font
taxés à trente fix Livres , qui feront fournies par le Sieur Ducandal ., fur
les Deniers de ladite Province , à laquelle il eft enjoint de faire exactement
Tome II. V obfer-
154 XXIII. SYNODE NATIONAL
obferver la Dilcipline , en ce qui concerne h Refidence de tous les Pafteurs
dans leurs Egliles.
IX.
Samuel du Frêne , Etudiant en Théologie s'étant rcprcfcnté devant cette
Compagnie , félon l'Ordonnance du dernier Synode de rttré , avec un Cer-
tificat du Confiftoire de l'Eglifc de Saumur atteftant fa Pieté , Tes bonnes
Mœurs , la pureté de la Doftrine , le Soin qu'il a pris de confoler les Ma-
lades , tout le tems qu'il a demeuré parmi euK , & la Modeftic qu'il a fliit
paroître en affiliant dans leur Confilloire avec un grand bilence : tout cela
étant confirmé par un autre Témoignage du ReârcUr & des Profetleurs de
l'Académie dudit Lieu , qui déclarent auffi avoir reconnu les bons Progrès
dudit du Frêne , tant dans les Langues que dans la Théologie, par les Pro-
pofitions qu'il a faites , par les Thefes qu'il a foutenucs publiquement , 8c
par fes Difcours particuliers , la Compagnie ajoutant Foi à ces Atteflations,
a accordé audit Samuel du Frêne , la Somme de Cent Livres pour fon Vola-
ge, & celle de deux Cens Livres» pour fon Entretien d'une Année,du-
rant laquelle il pourra être spellé au Saint Minillere dans quelque Eglife
Le Sieur Chanveton aiant été condanné par le Synode de Fitré , de paier
la Somme de trois Cens Livres , à la Province de Pl/le de France , par la-
quelle il a été entretenu aux Etudes 5 & aiant été ordonné qu'à fon Défaut
la Province de la Bajfe Guienne , dans laquelle il fert à prefent , y fatisferoit,
on a lu les L.ettres dudit Sieur Ckauveten , par lefquelles il requiert d'être
déchargé du Paiement de ladite Somme , tant pour n'avoir pas tenu à lui
qu'il ne feloit renduàtems dansl'EglifedeC/rfjV,où il fervoit, qu'à Caufe des
Afaires Domeftiques qu'il a fur les Bras : aiant auffi entendu h Province de
la Bajfe Guienne , & les Remontrances qu'elle a fait fur ce Sujet, avec celles
de l Ifle de France , perfiitant dans fes Demandes ; La Compagnie a Confir-
mé le Décret du Synode précèdent , pour l'Execution duquel ladite Somme
de 300. Livres fera retenue par le Sieur Ducandal , fur les Deniers de la
Libéralité du Rot , apartenans à la Bafe Cuienne, pour être reftitués à ladite
Province de i'Ifle de France , attendu le Témoignage qui a été rendu ici de
la Pauvreté dudit Sieur Chauveton.
X L
Sur l'Afaire du Sieur Danglade, pour les Arrérages qu'il prétend lui être
dûs , par la Province du Bai Lar,gHedoc , pour le tems qu'il a exercé la Char-
ge de Profeflcur en Hébreu dans l'Académie de Ntmes : Les Lettres dudit
Sieur Danglade aiant été examinées, avec le jugement de la Province des 5*-
venes , fur le Compte qu'il a rendu ; La Compagnie a oélroié quatre cens
Livres audit Sieur Danglade , à favoir 300. Livres qui lui feront fournies
fur les Deniers de l'Académie de Nimes , parce qu'il a enfeigné l'Hébreu faus
avoir reçu aucun Paiement pour cela , & Cent Livres fur les Deniers com-
muns de la Province du Bas Languedoc , & les deux fufdites Sommes ,
faifant celle de quatre Cens Livres , feront ratirées des Mains du Sieur
Ducandal.
xn. vu-
T E N U A A L A I s. 155
XII.
L'Union de l'Eglifè de Moulins à la Province de Bourieine , accordée par
la Province du ^^m, a été approuvée 6f confirmée par cette Compagnie; 6c
lur le Diferent qu'il y a entre ladite Eglifc de Moulins 8c la Province du
Berri , pour ce que ladite Eglife prétend lui être dû , comme il a été repre-
Icnté par le Sieur yean Durand Pafteur de Moulins , elle en réglera fes
Comptes avec ladite Province , au premier Synode du Berri , par Iç Dépu-
té qui s'y trouvera de Bourgogne, & en Cas qu'ils n'en fu fient pas d'Ac-
cord , la Province d'Anjon en jugera , par l'Autorité de celte Compa-
gnie.
XIII.
Sur la Ledure de l'Article concernant le Sr. Cuerin , Pafteur de l'Eglilc
de Baugenoi , obligé , avec quelques autres de la Province d'Orléans & du
Berri , pour une groflc Somme de Deniers ; les Députés de ladite Province
aiant remontré que quelque Inftance qui ait été faite envers Monfieur le
Marquis de Rofni , tant par les Srs. Députés Généraux auprès de SaMajeflé,
que par eux , ils n'ont rien nû obtenir de lui ; à l'Occafion de quoi ledit
Sieur Guerin 8c fes Coobligés étant dans une grande Peine , & menacés d'ê-
tre contrains au Paiement de ladite Somme par Emprifonnement , ils fup-
plient très humblement cette Compagnie d'avoir Egard audit Sieur Guerin
8c à fes Coobligés, êc de lui continuer, jufqu'au prochain Synode National ,
la charitable Subvention qui lui fut oétroiée au précèdent : La Compagnie
n'y a pu condefcendre . pour ne détourner pas les Deniers de la Subvention
à d'autres Ufages qu'à ceux pour lefquels le Roi les a oétroiés.
XIV.
Sur la Plainte de ^ean le Fêvre, Marchant Libraire , Bourgeois de Genè-
ve , contre le Sr. Mmvielle le Fils , à prefent Pafteur de l'Eglife d^Ortez,
dans le Bearn , dont le Jugement avoit été remis au Synode du Bearn , avec
Exhortation de lui enjoindre de s'aler julHfier devant les Magiftrats de Genè-
ve, &z en Cas qu'il ne le fit pas, de le pourfuivre jufqu'à la Sufpcnfion du
St. Miniftere : après avoir examiné les Procédures qui ont été faites à Genè-
ve , devant le Magiftrat & devant le Confiftoire , à l'Inftance dudit le Fè-
vre i l'Intervention des Amis dudit Mmv'elle ,^o\ir Accorder avec lui, les
Lettres écrites par ledit le Fevre , au Synode du Berri , les Défaites & Sub-
terfuges dudit Minvielle , les Raifons pour IcfqucUes le Synode du Bearn n'a
pas uié de Sufpenfion contre lui, reprefcntées par les Députés^ La Compagnie
ne pouvant pas approuver qu'un Perfonnagc flétri par une Acufation de l'ail-
lardife foit fupporté dans l'Exercice du Samt Miniilcre , au Déshonneur &
Opprobre d'une fi Sainte Charge , exhorte derechef le Coloque & le Syno-
de du Bearn, d'interdire la Chaire audit Afinvielle, julqu'à ce qu'il foit en-
tièrement juftifié , & pour cet Efct on écru-a audit Synode du Bearn , au-
quel on donnera auffi quelques Avertilfemens charitables , félon la Commu-
nion qui eft entre nous , & on chargera en même tems leurs Députés de no-
tifier cet AÛÊ audit Synode.
V a XV. Le
156 XXIII. SYNODE NATIONAL
X V.
' Le Synode de ntré aiant ordonné que la Somme de 400. Livres , feroit
mife entre les Mains des Sieurs Députés Généraux , pour paier plufieurs
Fraix en Cour , & y faire des Dépêches & autres Dcpcnfes extraordinaires
pour nosEglifes, &le Sieur de Bertreville ci-devant Député General , aiant
écrit à cette Compagnie , & envoie un Compte de l'Emploi que lui 6c le
Sieur Mumalà fon Colegue ont fait de ladite Somme , pendant l'Exercice de
leur Charge , & aiant aulfi remis au Sieur de la Rivière , Pafteur de l'Egli-
fe de Rouen , la Somme de Cent foixante 8c huit Livres , qui reftcnt de la-
dite lomme de 400. Livres : la Compagnie remerciant ledit Sieur de Bcrte-
-ville , de fes Soins 8c de fa Fidélité , a ordonné que ladite Somme fera remi-
fe dans la Maflé commune des Deniers apartenans à toutes les Eglifes , &
qu'une pareille fomme de 400. Livres , fera fournie aux Sieurs de Fcvas Se
ChaUs , Députés Généraux , pour les emploier en de pareilles Occafions ,
fclon la'Neceflité des Aflùrcs , Se ils en rendront Compte au Synode Natio-
nal prochaui. XVI.
Le Sieur '^em Chuwoè , Paftcur de l'Eglifc de Sommieres , aiant rcprefen-
té comment à l'Occafion de la Charge qui lui avoir été donnée , par le Sy-
node de Vitré , 6c aux Sieurs du Moulin, Rivet & Chnmier , de penfer aux
Moicns neceilaires pour procurer une bonne Réunion , entre toutes les Egli'
fes qui fe font feparées de la Romaine ; il s'cft mis en Chemin pour aller en
Hollande & le trouver au Synode de Dorârell , fuivant l'Avis donné à la
Province des Sevenes , par leldits Sieurs Députes Généraux en Cour , & par
PEglife de Paris , & comment il a été détourné de ce V^oiage pour venir dans
le Lafjffuerloc , fur l'Avis que le Sr. Charnier & lui reçurent à Genève , de la
Defcnce qui leur étoit feite par Sa Aiajefié , de fe trouver àcctte Affemblée;
La Compagnie approuvant ce que ledit Sr. Chauve a fiîit,&: l'en remerciant,
a ordonné que la Depence qu'il a faite pour ce Voiage lui fera rembour-
fée des Deniers communs des EgUfes , de même que celle audit Sieur Cha-
rnier en confcquence de quoi lefdits Sieurs Charnier & Chauve , aiant
prefenté leurs Comptes , les Fraix dudit Sr. Charnier fe font trouvez morr-
ter à la Somme de deux cens cinquante cinq Livres , ëc ceux dudit Sieur
Chauve à la Somme de cent foixante & quatorze Livres, qui leur feront rem-
bourfées par le Sieur Ditcandal.
XV 1 I .
Sur la Remontrance du Sr. Paul Bonnet^ qu'ainnt été ordonné par le Sy-
node de Vitré , qu'il ne feroit pas rétabli dans la Province àe. Xaititonge , quoi
qu'il pût fe juftifier du Crime dont il avoit été accufé , & qu'en aiant été
Abfous , & en Confequence de cela rétabli dans le St. Miniftere par le Sy-
node du PoiEloM , autorifé par l'Ordonnance du National de Vitré , fans
être remis dans la Province de Xaintonge , il demande à cette Compagnie
qu'il lui plaifed'ôter la fufdite Reftriétion, afin que cette Tache qui flétrit
fon Miniftere , étant abolie , il le puilfe exercer dans la Xaintonge , comme
il a fiiit ci-devant , félon la Rcquifition même du Synode àf: Xaintonge , dont
il
T E N U A A L A I s. 157
il appert par un Acte que les Députes de ladite Province ont produit ici,non-
obftanc l'Apel interjette par le Coloque des /fies dans la Province de Xaw-
tonge , contre ladite Requiiition : La Compagnie après avoir examiné l'Or-
donnance du Synode de Fitré y déclare qu'elle n'y peut rien changer , mais
elle ordonne néanmoins en faveur dudit Sr. Bonnet , que la Province de JT^/w-
tonge lui tienne Compte de ce qui lui eft dû , & lui donne la Portion fran-
che des Deniers de l'Octroi du Koi , qui lui fut adjugée par le dernier Sy-
node National de ritre.
APPELLATIONS.
Article I.
LEs Confuls & le Confiiloire de Realmont , ont fait prefenter des L.ettre3
à cette Aflembléc par le Sieur Con-as , l'un des Confuls de ladite Ville ,
requérant que le Minifteie du Sieur /'o;/« leur foit continué, nonobllant l'A-
pel des Eglifes de Aiontaab.in & du l'onde Cameréz^, du Synode de Pui'
Lirens-àu Haut Languedoc , qui l'avoit prêté à l'Egliié de A<f auvoi/în, ]ufqu'an
Synode National : La Compagnie louant le Zèle de l'Eglif^ de Reatmont , a
ordonné que ledit Sr. roi/ïn demeurera à ladite Eglife , laquelle eft exhor-
tée de donner toute forte de Contentement audit Sr. Foifin , fuivant l'Affe-
ction qu'il a fait paroitie ici envers elle , Sc le Coloque W Albigeois , Laura-
geois , Se le Bas Qtterci , affilieront de leurs Paftcurs l'Eglife de Mauvoijîn
jufques au Synode Provincial , félon la Requifition qui i n a été faite par le
Sieur de Maravat , & pour cet Efct ledit Coloque s'alTemblera au plutôt
après le Retour des Députés de cette Compagnie.
La Province de Normandie , demandant une Augmcntion de Deniers ^
pour pouvoir établir deux Colegcs , attendu la grande Etendue de ladite Pro-
vince , la Compagnie n'a rien pu ajouter à ce qui lui a été accordé par les
Synodes Nationaux precedens ? Et quanta l'Apel de l'Eglife de Dieppe , de
l'Ordonnance du Synode Provincial adjugeant le Colege de ladite Provin-
ce à la Ville de St. Lo , il a été déclaré nul , Se le Décret dudit Synode Pro-
vincial Confirmé.
I I l.
Sur l'Apel du Sr. Gaufant , Pafteur du Ponteau de Mer , du Jugement de
la même Province , laquelle n'a pas voulu acquiefcer aux Inftanccs réitérées
qui ont été fûtes en divers Synodes par le Sr Gaujjant fon Perc, demandant
que fon dit Fils étant déchargé de l'Eglife 8c Congédie de la Province où
il a exercé fon Miniftere jufqu'à prcfent, vienne auprès de lui pour luidon-
ner les Confolations qu'il en a efperées quand il la fait étuaicr a fes Dcpcns :
La Compagnie aiant examiné les Raifons de l'Opofition de ladite Province ,
dont les Députés témoignent que ledit Sr. Ca/ifant eft fort chcri par tous
V 5 ceux
153 XXIII. SYNODE NATIONAL
ceux de fon Eglife , 6c que fon Miniftere y produit de très bons Fruits , elle
a ordonné que ledit Sr. Gaujfmt le Fils , demeurera dans ladite Province de
Normundie, comme l'un des Miniftres qui y font aggrcgés pour y fervir en
Qiialité de Pafteurs , félon les Règles de k Difciplinc Ecclefrallique.
1 V •
Le Sieur de la Cofle aiant été accordé à l'Acidemie de SuHmHr , pour Profef-
feur en Théologie, parle Synode de Vitré, à Condition de fubu- l'Examen
dans la Province ^^ Anjou , fuivant les Reglemens de la Difcipline Ecclefiarti-
que : & les Députés dudit Synode à'' Anjou , conjointement avec quelques Paf-
teurs des Provinces du Poi£lou , de Normandie , du Berri & de Bretaint , aiant
jugé, par l'Examen qu'ils en ont fait, fur les Explications du Vieux & du Nou-
veau Tcftament, &: fur des Difputes Theologiqucs & Scholaftiqucs , que Dieu
ne l'apelloit point à être Profciîéur , mais qu il feroit mieux de continuer d'cm-
ploier les Talens qu'il a pour l'Exercice du laint Miniftere & la Prédication de
l'Evangile, dans l'Eglife qui lui pourroit être affignée , il s'ell rendu Apellant
de cette ])eliberation ; mais la Compagnie, confirmant le Jugement des Députés
de ladite Province à"" Anjou , & des autres Palpeurs qui ont été emploies audit
Examen, a néanmoins, pour plufieurs Confiderations & pour le Repos &
Confolation dudit Sieur de la Cofie , ordonné qu'il fera mis dans le Rôle des
Pafteurs qui font exhortés de fe difpofer & préparer à remplir les Charges des
ProfelVeurs en Théologie , qui feront aftîgnécs par le Synode National prochain \
ëi cependant ledit Sieur de la Cojh eft mis en Libeité pour fe retirer oii il lui
plaira, 6c on lui a donné trois cens Livres des Deniers communs des Eglifes,
pour les Fraix de fon Voiage , outre ce qu'il doit avoir reçii félon l'Ordonnan-
ce des Députés qui ont pourveu à fon Entretien depuis qu'il a été examiné , &
le prefent Synode lui accorde aufli une Portion franche , £c deux cens Livres
de plus, jufqu'à ce qu'il foit emploie dans quelque Eglife pour y exercer les
Fonétions du laint Miniftere , 6c pour cet Efet on lui donne un An de Ter-
me , pendant lequel il cherchera quelque Troupeau qui ait befoin d'un Paf-
teur.
V.
Sur l'Apcl de Demoifelle Iz.abeaH de Gallex , Veuve de feu Samuel Touffains,
Paftcur de l'Eglife du Luc , Apellante d'une Ordonnance du Synode à^ Aiguiè-
res en Provence^ par laquelle il ne lui a été adjugé que 75-. Livres, fans lui fai-
re paier ce qui étoit dû au Sieur Toujfains fon Mari , pour des V^oiagcs faits au
Nom des Eglifes de ladite Province , & à elle,pour ce qu'elle prétend lui devoir
être donné pour la première Année de fa Viduité : La Compagnie aiant Egard
à la Mémoire dudit Sieur Toujfains , & aux Services qu'il a rendus aux dites
Eglifes , elle a ordonné que la Province de Provence donnera à ladite Demoifel-
le Iz.abeAu de Galles la Somme de 400. Livres , qui feront mifes dans un Lieu
fur à Intérêt pour les Enfans dudit Sieur Touffains, & que ladite Veuve fera
paiée des feptante cinq Livres qui lui ont été adjugées par le Synode de LormX'
rin \ & quant aux Enfans dudit Sieur Touffains , ladite Province leur diftribue-
ra foixante 6c quinze L.ivres chaque Année , pour leur Entretien , durant dix
Ans , 8c la fufdite Eglife du Luc paiera aufli à ladite Demoifelle le rcftant des
Arrc-
T E N U A A L A I s. ,^9
Arrérages qui font dûs au feu Sieur Te/tjfains fon Mari , par le Compte qui en a
été fait'avec elle.
V I.
Le Sieur Barthelemi Refont , Pafteur de l'Eglife de FeLiux , Apellant de
plufieurs Procédures des Synodes de Provence , faites contre lui , depuis l'An
i6ii. ,& principalement de celles du Synode tenu à Aigukresyxa Mois de Mai
de l'An 1619. , d'autant qu'ils l'ont privé non feulement d'une Paitie des Por-
tions oélroiées à l'Eglife de felciMX par le Synode National de Privas, mais
l'ont auffi chargé d'Accufations qui fletrillènt ion Honneur, &; fufpendu pour
trois Mois du faint Miniilere , Se renvoie enfuite à la même Aflcmblée , après
l'avoir contraint à fliire des Soumiffions indécentes , & reçu contre lui plufieurs
Accufations fans Preuve ni Fondement, & au prejudice du Jugement rendu
par les Sieurs Brumer , Chambrun , & de St. Cez.aire , Icfquels s'étant trouvés
au Synode de Lorr/tarin , dans ladite Province , au Mois de Novembre de l'An
161 7. félon l'Ordonnance du Synode National de Fitré , en avoient pris Con-
noillànce 6c l'avoient abfous par l'Autorité dudit Synode National. Surquoi
les Députés de ladite Province aiant été entendus , & le Raport du Sieur Br«-
nier examiné , la Compagnie a fortement cenfuré la Prox-incc de Provence de la
Legerité, de la Confuiîon , & de la Paffion immodérée qui a paru dans les Ac-
tes dudit Synode à'' Aiguières , c'ell pourquoi en calîant fon Jugemcnt,clle a or-
donné que Icfdits Aftes feront fuprimés en tout ce q\ii concerne le Sieur Refont,
lequel néanmoins eft aufll grièvement cenfuré de ce qu'il n'a pas fait le Cas qu'il
devoit des Aflémblécs Ecclefiaftiques , & de ce qu'il s'cil trop occupé aux Afai-
res du Monde , fie a fait paroitre un Dcfir de Gain dcshoiinéce, qui l'a tiré dans
une Faute hontcufe, que cette Compgnie reconnoit mériter la Sufpenfion de
fon Miniftere , Il les Châtimens qu'il a reçus du Seigneur, Se la Naïveté de ù
Confeffion n'émouvoient pas la Compaflîon de fc-s Juges, Se ne donnoient pas
Efperance que ce lui fera à l'avenir un Aiguillon qui l'obligera à piiendre mieux
garde à fes Actions; c'eil: pourquoi il lui eft détendu d'accepter déformais aucu-
ne Dépuration aux Alfemblées Politiques. Et pour ce qui eft des Comptes
qui doivent être réglés entre la Province de Provence 8c ledit Rejftnt , ils font
renvoies à l'Eglife à^Alais , qui en fera le Raport à cette Compagnie.
'' Sur l'Apel du Sieur André Guerin , Pafteur des Eglifes de pncas Se Cordes ,
de l'Ordonnance du Synode àc Provence, adjugeant vint E^Us aux dites Egli-
fes , pour les grands Fraix qu'elles ont été contraintes de faire , à l'Occafion
des Empêchemens qu'elles ont reçîi pour l'Exercice de la Religion , par le Sei-
gneur du Lieu : & les Outrages qui ont été faits audit Sieur Gnerin , félon les
Rapoits qui en ont été faits par les Commifl'aires nommés par la Province mê-
me , pour en informer , quoi que cette Afàire ne foit pas de celles qui doivent
venir à la Connoilîànce de cette Compagnie , elle l'a néanmoins retenue pour
certaines Confiderations , & a cenfuré ladite Province de fes Procédures peu
charitables , & qui contiennent une Chicane indigne des Serviteurs de Dieu j
& elle a autorifé le Coloque du Capençois en Dattphint., pour voir leurs Comp-
tes , 6c leur adjuger ce qu'il trouvera' devoir être paie aux uns & aux autres ,
i6o XXIII. SYNODE NATIONAL
8c après cela cette Compagnie recommandera inceflamment l'Afaire defdites
Egliies aux Sieurs Députés Généraux , pour en demander Jullice au Confeil de
Sa A<faiefté.
VIII.
Sur l'Apel du Sieur Raphaël Gabet , Pafteur de l'Eglife de Tuleites en Dau-
fhiné , du Jugement du Synode de Provence, tenu à A'tonofcjHe le 25'. Octo-
bre 1618. & à Aiguières le 2. Mai 161 y., lui refuiant le Congé & les Témoi-
gnages honorables qui lui ibnt légitimement dûs , & qui lui ont rnéme été oc-
troies, non feulement par l'Eglilè de la Cojie, laquelle il a lervie pendant trois
Ans , mais aufli par le Synode de Thouars , quoi que divifé , ne voulant pas
non plus lui rembourfcr les Fraix de divers Voiages qu'il a été obligé de taire
pour ce Sujet , & déclarant non recevable l'Apel qu'il avoit interjette pour déni
dejuilice: La Compagnie jugeant les Procédures faites contre ledit Sieur G^-
bet injutlcs & defectueufescn plufieurs Chofcs , ainfi qu'il a été remontré aux
Députés de ladite Province, ordonne que les x^tlcs qui concernent ledit Sieur
Cabet feront raies des Cahiers de ladite Province qui ell très cenTurable , & el-
le confirme le Miniftere dudit Sieur Gabet dans la Province dudit Dauphiné,
èc ordonne que la Province de Provence lui donnera le Témoignage qui lui con-
vient , Se vint Ecus pour fes Voiages.
IX.
Le Seigneur Pierre Afercurin , Pafteur de l'Eglife de Cifieron en Provence-,
Ancllant de ce que le Synode de ladite Province lui a refufé les Actes dudit Sy-
node, qui font Mention des Deniers qu'il prétend lui être dûs , pour la Pcnfion
qui lui fut affignéc pendant qu'il étoit Ecolier , & qu'on en fit étudier un autre
en ù Place , après lui avoir fait faire une Cefiion , à ladite Province , de la Som-
me de io. Ecus qui lui avoient été oétroiés au Synode de rme: la Compagnie
a renvoie ledit Mercurin au Coloque des Baronies en Dauphmé , qui réglera les
fufdits Comptes par l'Autorité du prcfent Synode , êc jugera de tout ce qui peut
concerner les Pietenfions dudit Alercurin.
X.
Le Sieur Rehoulet , Pafteur de l'Eglife de Fergeres & de Conâognan , Apel-
lant de l'Ordonnance du Synode des Sevenes , confirmant le Jugement de la
Province du Bds Languedoc , qui ordonne que ledit Sieur Reboulet recevra qua-
tre cens Livres defdites Eglifes , & deux cens Livres de l'Argent du Roi , en y
comprenant la Portion de fes Eglifes; la Compagnie a jugé que cette Afaire
n'eft pas de celles qui doivent être renvoiées à l'Examen des Synodes Natio-
naux ; c'eft pourquoi en confirmant l'Ordonnance du Synode des Sevenes , elle
l'exhorte de s'abftenir des Termes de Pratique : & fi ledit Sicur Reboulet a
quelque Chofe de nouveau à propofer contre la Province du Bus Languedoc ,
il pourra derechef s'adrcilèr à la Province des Sevenes.
^ X I.
Sur l'Apel de /f^» de la f4)f, Pafteur à''Aubenas, touchant un Article du
Synode du Vivarez.^ tenu à Chateauneuf , par lequel il eft dit que le Sicur de
la Paye aura Ion Congé de l'Eglife d'yJtibenas , & ne pourra plus exercer fon
Miniftere dans la Province du Fivare^ : aiant fait la Ledure des Informations
dreflecs
T E N U A A L A I s. i^r
drcflëcs contre ledit Sieur delà frfjf, par quelques Pafteurs 8c Anciens, com-
me auflî par un Coloque tenu à Meiras^ au Mois d'Août dernier; & les Dé-
putés de ladite Province aiant fait la Déduite de tout ce qu'ils avoient à remon-
trer , 6c produit les Lettres d'une partie des Anciens du'Confiftoire de l'Eglifc
à''Jlubenas, & des autres Habitans de ladite Ville, fe joignant à l'Apel du Sr.
de la Paye , 6c députant pour cet Efet à cette Compagnie , les Sieurs de la Bo-
rie , de Fonds , de Serres , & de la Faife : aiant auflî entendu le Sieur du 5rf»/r,
l'un des Anciens de ladite Eglife , chargé de quelques autres Lettres du même
Confiftoire, & de quelques Habitans d^^nùenas, demandant l'Execution de
l'Ordonnance dudit Synode de Chateaiineuf: La Compagnie reconnoiflànt de
grands Défauts dans toutes lefdites Parties , a cenfuré les Commiilàires pour
avoir plutôt echaufé qu'éteint la Divifion , & fomenté un Syndicat contre les
Reglemens des Synodes Nationaux. Elle a auflî cenfuré le Synode de ladite
Province de ce qu'il a prononcé fon- Jugement fur des Témoignages recufables,
& fans la Confefllon ou Conviétion du Sieur de la Faye, , & montré trop de
PaflTion contre lui , fie rempli les Actes de Chofes peu convenables ; La même
Cenfuré a pareillement été faite contre les Anciens de l'Eglife ô^Anbenas en gê-
nerai , parce qu'on a remarqué pluficurs Défauts dans leurs Procédures contrai-
res à la Difcipline Ecclefiaftique , & particulièrement en ce qu'ils ont voulu fai-
re valoir les Suffrages du plus petit Nombre contre ceux du plus grand , &
ont introduit cette Efpece de Syndicat entre eux , de très dangercufe Se peril-
leufe Confeq iicnce dans l'Eglife. Et quant audit Sieur de la Faye , la Compa-
gnie ne pouvant pas non plus fuportcr les grandes Tauies dont il s'cfl: trouve
convaincu par fà propre Confcilion , & voulant l'exciter à confiderer mieux
déformais la Dignité de cette liiintc Charge , à laquelle Dieu l'a apellé, on Ta
fufpendu pour deux Mois de l'Exercice du fiint Miniftere , au bout dcfqucls
le Coloque du Valantinots en Daufhiné, députera , aux Fraix de l'Eglife d'^«-
bcnas , quelques Pafteurs & Anciens , pour rétablir dans ladite Eglife,lcdit Sieur
de la FAye , avec une bonne & ferme Paix 6c Reconciliation emre tous , à la-
quelle cette Compagnie aiant exhorté , au Nom du Seigneur, tous ceux de la-
dite Eglife qui fc font trouvés ici prefens , ils ont promis d'entretenir fainte-
raent de leur part ladite Paix , & de la procurer de toutes leurs Forces entre
leurs Concitoiens , & afin de ne laiflèr rien en arrière pour difpoler mieux les
Cœurs à cette Paix , les Sieurs C/z^/^/irp/W & Bernard s'y achemineront dès à
prefent , pour y tra\'ailler , tant avec le Confiiloire qu'avec les particuliers de
ladite Eglife.
X I I.
Sur l'Apel du Sieur de Lagarie , Profellêur en Philofophie 2c Miniflre à
Laufanne, interjette contre le Synode du fiaut Languedoc, tenu à Piti-Lan.
rens, par lequel il avoit été exclus de difputcr la Chaire de Profellêur en Lan-
gue Hébraïque, dans l'Académie de Mont^mban , comme il s'yofioit, & en con-
firmant dans ladite Charge de Profellêur le Sieur Abel Bkhetea» , lequel y a
été admis ians Examen m Exercices precedens , quoi que la Compagnie remar-
que du Défaut dans cette Inllallation dudit Sieur Bichetean , tant de la part de
l'Académie de Ahntanban que de celle du Synode , elle confirme néanmoins
Tome II. X rOrdon-
i6z XXIII. SYNODE NATIONAL
l'OidcHinance dudit Synode de Pui-LaHrens en ce qui concerne la Charge dudit
Bicheteatt , Sc recommande à la Province du Haut Langftedvc le Sieur de Laga-
rie , tant pour avoir Egard aux Fraix de ion Voiage , Idon ce qu'elle voudra
lui en faire rembourfer , que pour le pourvoir d'une Eglilc , après qu'il aura été
examiné félon l'Ordonnance du Synode de Gap , Sc elle enjoint auffi à ladite
Province d'obferver plus exactement les Reglcmcns des Synodes Nationaux ,
dans la Réception des ProfeiîBurs Publics.
XIII.
Sur VA^d du Sicm- Ifaac Feyrieti , Palteur eic l'Eglife du Pent de Rejan,
tant en fon Nom qu'en celui de quelques autres Palleurs & Anciens abfcns ,
d'une Sentence rendue contre eux . au Synode tenu à bnan^on en DaMphiné, le
18. de Juin 1620. au Sujet d'une CommifTion qu'ils ont exécutée conjointe-
ment avec le Coloque à^ArnùrHuois : La ComjTagnie n'aprouvant pas que lefdits
Apellans aient paiïé enfembic une Procuration audit ^fjrîf» , pardevantun No-
taire Public , comme s'il eût été Qiiellion de plaider devant un Tribunal Ci-
vil , elle les a renvoies pour le Fond de l'Afiiire , à la Province du Bas La>ig»e'
doc , pour en juger définitivement, à caufe que les Députés de ladite Province
n'avoient point les Papiers necellaires pour ce Jugement, 6c qu'il n'a pas été
ti ou\'é bon que le Sieur de la Crofe les allât quenr à les propres Fraix , comme
il s'y eft ofert. XIV.
]Le.S'ïCUï Ologarai , Miniftre de l'Eglife de Maz^res, aiant prefenté PApel
du Coloque de foix , interjette contre le Synode de la Province du Haut Lan-
guedoc , tenu à Pfti Lanrens , le 18. juin 1620. à caufe du Retranchement
des Portions qui avoient été données à l'Eglife de Foix-, par le Synode Natio-
nal de la Rochelle , & qui ont été oubliées au dernier Synode de Vttré , & pour
kfquelles ladite Province a refufé de faire un Fonds : La Compagnie a promis
d'y avoir égard lors que la Diftnbution s'en fera , après s'être informée de ce
qui a été ordonné fur cela par les Synodes Nationaux prcccdens. Et quant à
la Subvention demandée par les Députés du Confcil du Bant Languedoc & de
la Haute Guienne , au Nom dudit Coloque de Foix , pour drelîèr un Colcgc
dans la Ville de Pamiers , on fuivia la Rdblution de l'Aiticle du Synode Na-
tional de Fitre\ fur cette Matière.
X V.
L'Apel des Habitans du Bourg de St. Aignan , du Jugement du Synode de
Xaintonge , tenu à Tonnai-Ch^vrente , par lequel ils étoient joints à l'Eglife de
St. Jean d'An^eli , eil; déclaré non rccevablc, parce qu'il concerne une Afairc
qui fe doit terminer par le Synode de ladite Province.
XVI.
Surl'Apelde Philippe P imut ,touchx:\t le Synode Provincial à'' Anjou, par
lequel il a été jugé que le Sieur Bouccjuet exercera la Charge de Receveur de
l'Académie de Saumur , à la Place dudit Pinaut , comme s'ofrant de le faire
gratuitement , & ians rien prendre, fi ce n'eft pour les Fraix de fon Compte :
La Compagnie en a remis le Jugement & la Diipofition à ladite Province , la-
quelle par ce Moien dédommagera & déchargera ledit Sieur Pinaut, félon ce qui
lui paroiu-a converuble.
XVII. Sur
T E N U A A L A I s. 163
X V I I.
Sur l'Âpel de l'Eglife de Privés , concernant un Décret du Synode du
Vivarez.^ tenu à Chateauneuf , le Mois d'Août dernier , par lequel il eft dit
qu'en tolérant le Procédé de ladite Eglifc de Privas , en ce qu'elle a fait
exercer ci-devant le Miniftere delà Parole de Dieu par Provifion , finis que
ledit Synode ait jugé convenable de lui accorder la Liberté de fe pourvoir
abfolument de quelque Miniftre pris dedans ou dehors ladite Province, par
l'Avis & le Confentement de fon Coloque ■■, mais s'cft rcfervc l'Autorité ab-
ibluë de la pourvoir , aiant suffi déclaré que la l'ortion des Deniers de la
Beneficence du Roi ; qui a été adjugée à ladite Eglife de Privas , apartient
au Sieur de Lttbac , quoi qu'il ne la ferve point : La Compagnie cenfurant
la Province du Vivarez. pour ces mots de Telerance de l'Exercice du St. Mini-
fiere , qui feinblent acculer de faute ceux qui , pour avoir charitablement
fervi l'Eglife de Privas , dans fa Neceffité , font bien plus dignes de Louan-
ge & de Remerciment que du Blâme indiqué par le Mot de Tolérance , im-
yrouvant auffi les Termes de \' AbÇolué Autorité que ledit Synode fe referve,
elle a ordonné que ladite Eglife de Privas fe pourra pourvoir d'un Pafteur,
dans tous les Lieux où Dieu lui en prefentera le Moicn, fous le bon Gré du
Coloque ou du Synode l'rovincial. Et fur ce que la Compagnie a entendu
dudit Sieur de Lubac , on lui écrira pour l'obliger d'en venir rendre Raifon,
& cependant fa Portion des Deniers de l'Oftroi demeurera arrêtée entre les
Mains du Receveur de la Province du Fivarez., jufqu'à ce qu'il fe foit en-
tiereme«t juftifié.
XVIII.
Sur la Demande de quelques Anciens , 6c autres Habitans de la Ville de
Giviac , d'un l'afteur qui leur foit propre , attendu les Ailauts qui leur font
continuellement livrés par les Adverfiurcs , 8c fur l'Apel qu'ils ont interjet-
te contre le Synode du Bas Lanmedoc , par lequel le Sieur de Jacornas leur
a été donné pour Pafttur , comme auffi fur la Rcquifition contraire de quel-
ques autres Anciens & Habitans de Giviac , & de St. André , demandant la
confirmation du Miniflcre dudit Sr. Jacornas dans leur Eglife : La Compa-
gnie aiant remontré auxdits Habitans de Givtac , que l'inconftance qui fe
trouve parmi eux, les porte à des Difputes préjudiciables àleurs Confciences 8c
contraires à l'iidincarion de l'Eglife : ëc les aiant exhortés à une Sainte
Un ion 8c Concorde, 6c à la Conltance dans la Profcffion de la Vérité, fans
vaciller , elle leur a promis de travailler à les pourvoir d'un Pafteur pourfix
Mois , afin de les afermir 8c reconcilier tous enfcmble, £c qu'elle les recom-
mandera enfuitte à leur Province : & quant à la Subvention qu'ils deman-
dent pour entretenir le St. |Miniftere chés eux , on y aura pareillement
Egard , autant qu'il fera poffible.
XIX.
Sur l'Apel du Sieur de Saint Etienne , Baron de Gauches, du Jugement du
Coloque de Sauve , confirmé par le Synode de la Province des Sevenes 8c de
Gevandan , tenu à Aieyrvez. , au mois de Juillet dernier , par lequel il fut
déclaré que ledit Sr, Baron de Congés étoit Sufpendu publiquement des Sts.
X z Sacre-
î64 XXIII. SYNODE NATIONAL
Sacremens , pour les Injures 2c les Violences qu'il nvoit emploices contre îc
Sieur Codur , Miniftre de l'Eglife de Gauges : ledit Synode aiant auffi ordon-
né qu'en Cas que ledit Sr. Baron continuât de troubler ledit Sr. Codnr dans
l'Exercice de fa Charge, ladite Province le fecouriroit & le defcndroit elle
même par toutes les voies légitimes , Ecclefiaftiques Sc Politiques ; les Con-
fuls Se Habitans de Gauges aiant fait produire à leurs Députés un autre Apel,
de la Cenfure prononcée contr'eux par le même Synode , 8c reprefenté
qu'aiant été permis audit Sr. Codur , de fe retirer dans une Eglife de leur
Voifinage,jufqu'à ce qu'il fut pourvu d'une Eglife parle Synode Provincial,
il leur étoi^t néanmoins enjoint de lui continuer fa Penfion, de même que s'il
eut été aétuellement emploie chés eux , fur quoi ils ont enfin demandé que
ledit Sr. Codur foit ôté de leur Ville y Tous Icfdits Apellans aiant été enten-
dus fur ce qu'ils ont eu à propofer , 8c les Députés de la Province des 5ff-
"venes fur les Raifons de leur Jugement ; le Sr. Codur fur fes Defenfes & Ju-
ftifications , & deux Anciens de l'Eglife de Gaugss , fur deux Lettres de leur
Confiftoire, pour demander que ladite Eglife ne demeure pas davantage pri-
vée de la Parole de Dieu : La Compagnie confirme la Sentence du Synode
de Meyrvez, , en ce qui concerne la Sufpenfion du Sr. Baron de Gauges des
Sts, Sacremens & la Publication qui en a été faite , avec la Cenfure defdits
Confuls & autres Habitans de Gauges , comme adberans aux Violences de
leur Seigneur , contre leur Pafteur : Et de plus elle a cenfure le Confiftoi-
re qui efl: prefentement à de Gauges, pour la Légèreté qu'il a fait paroître dans
ces Lettres 6c fes Témoignages , c'ontraires & opofées les unes aux autres : Et
quant au Sr. Codur , afin de rétablir la Paix dans ladite Eglife de Gauges, &C
lui donner en fon particulier quelque Repos , il fera ôté de ladite Eglife, ôc
on ordonne à la Province des Sevenes de le faire pourvoir d'un Troupeau,
foit par le Synode ou par le Coloque d'Anduz.e , qui s'aflemblera , d'ici au
preinicr jour de l'Année prochaine , durant lequel Tems l'Eglife de Gattget
lui fournira fa Penfion , Sc le rembourfera aufli de tout ce qu'elle lui doit
du pafl'é jufqu'à prefent : & ledit Sieur Codur , eCt exhorté de ne fe mêler
plus à l'avenir des Afaires Politiques , attendu les Fatigues , les Chagrins
& les grands Embarras qui l'ont détourné des Fontions de fon Miniftere,
pendant qu'il a voulu s'emploier dans ces Intrigues du Monde ; c'eft pour
quoi on lui défend d'aflifter aux Aflemblées Politiques : Et parce que ledit
Sieur Baron de Gauges , 'les Confuls 8c autres Habitans du même Lieu , ont
été exhortés de fe reconcilier avec ledit Sieur Cedur , 8c lui avec eux , en
oubliant réciproquement les Ofences commifes de part 8c d'autre , pour vi-
vre dans une Sainte Concorde, 8c que cela a été fait mutuellement; La Com-
pagnie, pour afermir cet Accord avec Icfdites Parties, 8c tous ceux dudit Lieu
qui font Abfens , a levé la Sufpenfion dudit Sieur Baron de Gauges ,
8c l'a rétabli dans la Paix de l'Eglife , 8c par ce Moien tous les Procès ,
tant Civils que Criminels , intentes de part 8c d'auwes , cefferont entic-
reincnt.
X X.
Sur l'Apel du Sr. Galefin , fttge de la Ville d'Vfex, , au Sujet du Syno,.
de
T E N U A A L A I s. 165
de du Bas Languedoc , par lequel ledit Sieur Calepin a été fufpendu de l.i
Sainte Cène , avec Ordre de publier ladite Cenfure : Quoi que cette Afaire
ne foit pas precifément de celles qui , félon la Difcipline Ecclefiaftique,doi-
vent être renvoiées au Jugement des Synodes Nationaux , néanmoins pour
le bien de la Paix , 6c pour d'autres Confiderations importantes , la Com-
pagnie la retenue j & après en avoir fait l'Examen , elle a jugé que le Sy-
node du Bas Languedoc a juftement fufpendu de la Sainte Cène ledit Sieur
Calepin , non pas pour des Chofes qui concernent la Fonétion de fa Charge,
à laquelle il n'a point eu Intention de déroger , mais pour le Blâme que le-
dit Sieur Calepin a attiré , mal à propos , fur nos Egliles , par les Choies
avancées dans fes Procédures contre le Sieur Condin Vtgnier , de la Ville d'V-
fez.,S)C par ce quiluieft échappé de contraire à la Profeffion qu'il fait de la Re-
ligion Reformée; 8c d'autre Part cette même Compagnie a reconnu , pour plu-
fieursl Railons , que ledit Synode n'a pas dû ordonner la Publication de ladite
Sufpenfionimais parce que le But de tous ceux decette Aflemblée eftde pro-
curer par tout une Samte Union , & principalement entre les Perfonnes
que Dieu a élevées aux Charges Publiques , ledit Sr. Calepin a été exhorté
de fe reconcilier avec ledit Sieur Gandin , en telle forte que l'un Se l'autre
prennent enfemble de fi bonnes Mefures , qu'ils puiflent travailler de Con-
cert pour le Maintien de la Tranquilité Publique , & l'avancement du Rè-
gne de JefHs-ChriJt , félon leur Vocation , à quoi lefdits Sieurs Coudin Sc
Calepin aiant acquiefcé , ils ont été réconciliés , & fe font départis de tous
Procès & Inftances , promettant de vivre en bonne Amitié 8c Concorde, ôc
de fefoumettre , en Cas de Contrevention , à toutes les Cenfures Ecclefiafti-
ques , jufqu'à la Sufpenfion des Sacremens , 6c à l'Excommunication , au-
thorifant pour la Publication de l'une 6c de l'autre , le Confiftoire Se leCo-
loque d'Vfez. avec le Synode du Bas Languedoc : & par ce Moien ladite Suf-
penfion , publiée contre ledit Sieur Calepin , par le Synode du Bas Lan^
guedoc , a été levée, & en même tems il a été rétabli dans la Comraii-
nion de l'Eglife.
XXI.
Sur l'Apel du Sieur Botdet , au Sujet du Synode du Bas Languedoc , te-
nu à "Ufez. au mois de Mars dernier , rejettant l'Opofition formée par ledit
Sr. Boulet , contre le Sr. Afiier , pour fon Eleûion dans la Charge d'An-
cien , la Compagnie a Confirmé la Sentence dudit Synode , 6c cenfuré très
fortement ledit Bonlet , de ce qu'il continue à faire paroître une grande Paf-
fion ëc Animofité , contraire à la Charité qui doit unir les Serviteurs de Dieui
& elle cenfure auffi ledit Sr. y^ftier du peu de Refpeét qu'il a témoigné
porter au Saint Miniftere , dans les Paroles dont il s'eit fervi contre ledit Sr.
Boxlet , 8c contre les Commiflaires Députés à Ntmes par fon Coloque , ôc
pour avoir perdu ;le Tems, 8c fait beaucoup de Depcnfe,pour des Procédure»
qui n'étoient point convenables à fa Vocation.
XXII.
Sur PApel interjette par une grande partie des Habitans de la Ville de i'.»?^-
«f, touchant la Cenfure qui leur a été faite par le Synode des Sevenes , tenu à
X l rtgean.
i66 XXIII. SYNODE NATIONAL
Figean , le Zi^. Avril 1617. requérant que lidite Ccnfure foie levée, 8c raiée
des Actes dudit Synode , auxquels Apellans le Conilftoire de Sauve s'eft
joint, pour demander à cette Aflembl-ce un fécond Fafteur , du Confente-
ment du Sr. Boni , qui dit avoir befoin d'un Colegue pour le fervice de fon
Eglifc , quoique le Synode du Ftgean ne leur ait pas promis d'en chercher
un autre : La Compagnie ne jugeant pas que cette Ataire foit de celles dont
les Synodes Nationaux doivent prendre Connoiflhnce , les a renvoies à leur
Provmce , pour y demander un Palkur , foit dans un Synode , ou dans un
Coloque , félon les Formes requîtes par la Diicipline Lcclefiaftique ; mais
cette Compagnie reformant néanmoins, pour Icbion de la Paix, la Sentence
dudit Synode du Vigean , elle a ordonne que ces mots de FaUions & de Syn-
dicats , feront raies de VA&c dudit Synode.
X X 1 I L
Sur l'Apel de l'Eglife de Lormann , 6c des Sieurs Maurice Pafteur , &
Corriger Ancien de ladite Eglifc , touchant le Synode de Provence , tenu à
Remvules , au mois de Mai dernier , par lequel ledit S'icur ALwnce a ctcfuf^
pendu du St. Mmiftere pour trois mois ^ ôc puis rétabli quelques jours après,
par le même Synode ; mais après que ledit Sieur Maurice & le Sr. Corriger,
eurent été contrainsuie fe mettre à genoux pour demander pardon à l'A llem-
blce , celui qui en étoit le Modérateur aiant exprdléinent invoqué Dieu pour
ce Sujet , 8c pour des Caufcs ou nulles , ou de peu de Conlc-quencc,<î\iand
elles fcroient vraies •■, La Compagnie Condamnant la Proviiice de Provence ,
pour avoir abufé de la Difcipline , fcc donnéOccafion de meprifer le Saint
tJfage des Prières , ordonne que l'Aéte de ladite Sufpenfion, drellee au"*>.y-
node de Remoules , fera efacé dans tous les Exemplaires où il peut avoir
été écrit , & que les Aâes dudit Synode étant remis au Net , les vieilles
Copies en feront après remifes entre les mains dudit Sr. Aiaurtce , & qne le
piefcnt Décret lera lu au prochain Synode de la Province de Provence ^yù\x le
Sr. Hpsret*, comme Député de ladite Province , & cnregiftré avec les Adts
dudit Synode de Provence.
^ XXIV.
Sur l'Apcl du Sr. HeElor foli , touchant le Synode du Haut Languedoc ,
tenu à Pui-lauretis , au mois de Juin dernier , par lequel il a été fufpendu du
St. Miniftere , pour un An , après leçiucl il fe pouvoit pourvoir de quelque
Eglife hors de ladite l'rovince où il a été convaincu de Faillardife , & fur l'A-
pcl de la Ville & Eglife de Montaubun , fe plaignant de la trop grande In-
dulgence dudit Synode envers ledit Sieur JoU , Hc la Ccnfure fute contre le
Confiftoirc de Aîomanb^.n : les Députés de ladite Province aiant été enten-
dus fur les Raifons de leur Jugement, tant au Sujet de la Penfion dudit 3'<'-
// , que fur le Fait de la Ccnfure contre ledit Confiftoirc , pour fa Négli-
gence & l'Omiffion des Formalités requifes. dans une Procédure Ecclefiaftique,
6c tout ce que ledit foli a voulu aleguer de Bouche & par Ecrit , pour fes
Jufntications £c Dcfcnfes \ La Compagnie a ratifié le Jugement dudit Syno-
de en toutes fes Parties , & même au Sujet de la Ccniùre dudit Confiftoirc ,
pour les Défauts manifeftes qui ont été trouvés dans fes Procédures ; mais
par-
T E N U A A L A I s. 167
parce qu'en encrant dans un Examen plus Particulier & dans une plusgran-
de Difcuiîion des Chofes Alléguées j^ar ledit Sr. Joli , & des Aftes qu'il a
produits de nouveau , il s'eft trouvé coupable du Crime dont il ctoit accu-
fé , ^ de plulieurs mauvaifes Pratiques , par Icfquelles il s'ell plonge dans
le Mal , en telle forte que Ton Miniftere ne pourroit plus être qu'en Scanda-
le ; La Compagnie agravant le Jugement dudit Synode de rui.Uurens , dé-
clare ledit foli entièrement depofe du St Miniftere , 8c lui en interdit tous les
Exercices , ôc toutes les Foncions , en lui permettant de retirer 6c de garder
tous les Aftes 6c autres Ecrits , parla Produftion defquels il prctendoit de fe
juftifier.
X X V.
Sur l'Apel du Sieur Etienne Ciraud , d'un Décret du Synode de XaïutoH^e,
tenu à Marenev, au mois de Juillet de l'An 1619. par lequel il ell déclaré
iiïdigne d'exercer la Cliarge de P-aftcur dans l'Eglife de Dieu , 8c depofé
du Saint Miniftere , fans le piver de l'Efperance d'un Rctablifl'ement,
dans fon Miniftere, s'il donnoit des Témoignages de la Reformation de fi
Vie 8c de fes Mœurs, devant un Synode National : & fur l'Apel d'une au-
tre Sentence , interjette par les Srs. Confimn & Reffel , Deputts du Coloquc
de P<ms , au mois de Décembre i'An 1629. pour s'enqucrir de ia VicSc des
M<Eurs dtiàit Gtrartd ^ qui fût privé pour trois Mois de la Communion de la
Sainte Cène , par ledit Coloque , avec Ordre que ladite Sufpenfion feroit
notifiée au Peuple : Les Députes de la Province de Xaintoi^ge aian-t été ouis
fur leurs Demandes , & ledit Giraad llir les Dcfenlcs , tant par Ecrit que
de Bouche , & aiant confefle une partie des Fautes dont il étoit accufé, La
Compagnie trouvant ledit Etienne Ciraud convaincu de Profanation , de Pail-
lardife , d'Yvrognerie , de Larcin , de Parjure , de Mépris de l'Ordre E^-
clefiaftique , de Calomnies , de Convoitife, de Rapines & de plufieurs au-
tres Aâions contraires aux bonnes Mœurs , & entièrement indignes d'un
Serviteur de Dieu , elle l'a depofé du Saint Miniftere , & lui en a interdit
toutes les Fondons : remettant au Jugement de l'Eglife, dans laquelle il de-
meurera , comme Particulier , de l'admettre à la Cornmunion de la Sain-
te Cène , lors que par l'Amendement de la Vie , il fe montrera digrte
d'y être reçu.
X X V r.
Sur l'Apel du Coloque de Rouergue interjette par le Sieur Jnfues , Paf-
tcur de l'Eglife de St. à.» Breil , contre le Synode du Hant Lamnedectcrwi
à Mtllaiid , par lequel ledit Coloque a été condanné à paier cinq Cens Ecus
au Sr. duL«c,pour leDemolilfement de la Place dcAlont-clarat^commc étant
une Chofe obtenue par Surpnfe , Sc contre l'Ufige auquel les Deniers des
Eglifes doivent être emploies. Aiant entendu le's Reinontrances dudit Sr.
du Luc contre ledit Coloque, 6c les Raifons alléguées par les Députés delà-
dite Province : la Compagnie n'a pas jugé q-ue cctîc A faire appartienne à la
Connoiflance des Synodes ; c'eft pourquoi elle l'a renvoiée aux Villes 8c aux
Communautés du Coloque du Rouergue, lefquelles y pourvoiront de leurs pro^
près Deniers, attendu que ceux de la Libéralité du Rot ne lont pasoétroiés
pour cela. XXVIl. Sur
léS XXIII. SYNODE NATIONAL
XXVII.
Sur l'Apcl Je l'Eglife à''Autun & de Couches^ touchant la Délibération du
Synode de Bourgogne , qui lui a refufc le Miniftere du Sr. Hector, bc a menacé
de la Cenfurer, en Cas qu'elle perfifte à demander que ledit Sr. Hea:or lui
ibit donné pour Pafteur .• La Compagnie ne pouvant pas révoquer le Juge-
ment de ladite Province de Bourgogne , parce qiie ceux qui y ont Intérêt ne
l'ont pas maintenant en Etat d'envoier ici leurs Mémoires ,ni desPerfonnes
pour défendre leur Caufe , mais la Compagnie enjoint néanmoins à ladite
Province de Bourgogne de donner au plutôt un Pafteur à ladite Eglife/5('y^»r«»
6c de Couches , félon les Formes portées par la Difcipline Ecclefiafti-
que.
XXVIII.
L'Apel interjette par ceux àeFoufai,m Sujet de l'EntrentienduSr./^/jM-
hle , leur Pafteur , contre le Synode du PoiSlou , a été déclaré non receva-
ble , parce qu'il concerne une Matière qui peut être jugée définitivement
dans les Synodes Provinciaux.
XXIX.
Sur l'Apel du Sr. des Marets , de l'Ordonnance du Synode du Fivarez. ,
tenu i Privas, confirmant la Délibération du Coloque de Rochecheone, du zy.
Juin 1(5 19. & celle du Coloque de Privas , du 10. Novembre 161 9. qui
obligent ledit Sieur des yJf;«r^^j, de fe démettre entièrement de l'Eglife dcFaU^
après qu'elle lui aura paie tout ce qui lui eft dû pour les Arrérages de {à
Penfion : Les Députés de ladite Eglii'e de Fale , demandant d'être pourvus
d'un autre Pafteur , aiant été entendus, & ceux de ladite Province auflî, fur
les Raifons de leur Jugement , la Compagnie confirmant ladite Ordonnan-
ce du Synode du Fivarez. , pour ce qui concerce la Demiftion dudit Sr. des
Marets de l'Eglife àcFale , improuve néanmoins la Procédure de ladite Pro-
vince , touchant la Formalité de l'Ordonnance faite contre ledit Sieur
des Marets , lequel eft exhorté par cette même Compagnie de prendre gar-
de à la Dignité de fa Charge, & de fe comporter d'une Manière convenable à
la Gravité que doit avoir un Pafteur, & on le recommande à ladite Province
du Fivarez. , afin qu'elle ait Soin de le pourvoir d'une Eglife , quand elle
aflêmblera fon Coloque , ou fon Synode , £c afin qu'il puifle avoir cepen-
dant de quoi fubfifter avec {\ Famille , ladite Province lui donnera une
Portion franche , des Deniers de la Beneficence du ^o/,& outre cela quinze
Ecus en Argent contant , pour les Fraix de fon Voiage : le tout fans préju-
dice de fes Gages que l'Eglife de Fale lui paiera, en fondant fcs Comptes de
tout le palTé jufqu'à prefent , & pour cet Efet les Deniers de l'Oftroi de Sa
Majefté , qui ont été aflîgnés à ladite Eglife de Fale , feront retenus entre
les mains du Receveur de la Province du Fivarez. : Et afin que ledit Sieur
des Marets foit paie fans Délai , cette Compagnie donne Charge aux Sieurs
ylgard & Richard , de s'emploier conjointement, Sc feparément, à procurer
toute forte de Satisfadion audit Sieur des Marets , de ceux de ladite Egli-
fe de Fait.
XXX. Sur
T E N U A A L A I s. ,69
XXX.
Sur l'Apel du Sieur de la Cloche., d'un Deci-et du Synode de la Provin-
ce de Bretagne, pour ce qu'il prétend lui être dû par l'Eglife àe Nantes :
la Compagnie l'a renvoie à la Province d'Anjou , pour en juger définitive-
ment.
XXXI.
Sur l'Apel de l'Eglife de Châlons, de l'Ordonnance du Synode de Bourgo-
gne, tenu à Gex , l'An 1617. touchant l'Opofition faite par le Sieur du A^o/>r
Avocat, à la Réception de quelques uns nommés pour Anciens, à Caufc
qu'il y en avoit déjà pluficurs qui étoient proches Parens dans le Confiftoi-
rç de ladite Eglife, à favoir un Pcre Se fon Fils, trois Beau-Freres, unOn
cle 8c fon Neveu , tous en Charge dans le Tems de la Sufpenfion dudit Sr.
du Noier, furvenuë pour cette Opofition ; la Compagnie juge que ladite
Opofition eft valable, puis qu'elle tend à empêcher une Cabale deplufieurs
Aliés 6c Parens, Se que ledit Coloque a eu Raifon de lever la Sufpenfion du-
dit Sieur du Noier ; c'eft pourquoi, fans changer maintenant l'Etat du Con-
Cidoire de Châlons , on lui enjomt d'obferver, à l'avenir, autant qu'il fera
poffible, les Avis qui lui ont été donnés par leditSynode de Bourgogne, tou-
chant le Changement des Anciens qui font de la même Famille, ou proches
Parens dans ledit Confiftoire , lequel eft blâmable de s'être recrié contre les
Admonitions dudit Synode.
XXXII.
Sur l'Apel de l'Eglife de ralon la Gorfe,&c de 5<jnï'^^/, contre la Province
du Fivarez. , pour lui avoir refulé l'Afllftance qu'elle demandoit, pour refi-
fter aux Maux qui lui font fufcités par la Perlecution du Baron de la Gorfe ,
6c pour ne lui avoir pas voulu permettre de s'unir à la Province du Bas Lan-
guedoc, dans lefquelles Demandes elle perfide encore; La Compagnie ne
peut confentir au Démembrement de ladite Egli/è de Falen d'avec la Provin-
ce du Vivarez. pour pluficurs Raifonsi mais elle enjoint à ladite Province
d'avoir un Soin fpecial de ladite Eglife de Valon dans la Diftnbution des De-
niers du Roi, pour lui aider à fuporter les Afliftions que la Perfecution lui
caufe,
XXXIII.
Sur l'Apel de l'Eglife de Millau , du Jugement de la Province des Seve-
nes , louchant le Rembourfement des Fraix qu'elle demande au Sujet de
Noël le-Gelai, ci-devant de l'Ordre des Carmes , envoie à Millau par l'Egli-
fe de Marve\ la Compagnie juge que le Coloque du Rsvergue , au Service
duquel ledit Gelai eft dedié, doit paier lefdits Fr.ùx.
XXXIV.
Sur les Demandes de l'Eglife du Luc, Apellante d'un Décret du Synode
àh Provence; la Compagnie ne juge pas qu'elle ait Lieu d'exiger les Fraix
de fès Députés au Synode de Thouars , attendu que cette Dépenfe lui eft
Commune avec les autres Eglifes de la Provence, non plus que les vintEcus
odroiés par ledit Synode , pour un Maitre d'Ecole , parce que cela pourroit
renouveller la Matière des Diflentions éteintes» n'aiant aucunes Preuves que
Tome II. Y ladite
170 XXIII. SYNODE NATIONAL
ladite Somme de lo. Ecus ait été réellement debourfée : 8c pour ce qni
eft de la Subvention demandée pour le tcms à venir , on y aura Egard
quand on fera la Diftribution générale des Deniers de l'Oclroi de Sa Ma-
XXXV.
L'Apel de PEglife de MontfdUer , d'un Décret du Synode du Bas 'Lan-
guedoc^ touchant la Coleéte pour la Conftruétion d'un Temple à Cafielnaity
a été jugé non recevabie, & le Décret dudit Synode a été confirmé, à Con-
dition que le Pafteur qui eft établi pour fervir audit Cafielnau Se à fês An-
nexes i refidera non pas à ^o»rptf//»^?- , m-àis z. Montferrter y ou dansaan autre
Lieu qui foit plus à la portée de ladite Eglife: que le Temple fera bâti dans
un Endroit plus éloigné de Montpellier^ éi que les Anciens feront choifis en-
tre ceux qui demeurent aétuell'ement dans le Lieu où ladite Eglife eft éta-
blie, ou que s'ils demeurent à Montpellier ils feront élus par le Confente-
ment du Confiftoire de Montpellier, lequel, en Cas qu'il fe faflè une Cc-
leâe pour la Conftruftion d'un Temple dans k fufdit Lieu , nommera un
de fes Anciens, pour en recueillir gc dillribuer les Deniers , félon l'Ordon-
nance du Synode du Bas Languedoc.
X X X V L
Les Députés de la Province de Bourgogne ^ aiant prefenté une Lettre du
Sieur de Montfanglart , Pafteur de l'Egiife de Corbigni , par laquelle il fè
rend Apellant d'une Sentence du Coloque du Berri , tenu audit Corbigni ^
fax laquelle il eft ordonné qu'il foufrira la Diminution de cinquante Livres,
par An, fur fes Gages, à caufe de la Pauvreté rmmifefte de ladite Eglife,
& que, s'il ne peut pas fuporter ce Rabais , il fera mis dans l'Etat de la
Diftribution générale des Deniers de la Libéralité du ^oi, pour avoir quelque
Dcgravement : Ledit Sieur de Montfanglart aiant auffi apellé d'un Décret
du Synode tenu à Gergeau. , au mois de juillet dernier , par lequel il eft die
qu'en révoquant une partie de ladite Sentence , qui ccMidamie ledit Sieur de
Montfanglart à fe contenter de 45'o. Livres , il confirme l'autre Partie qui dé-
clare qu'il fera rois dans la Diftribution des Pafteurs, fi ladite Eglife ne veut
pas lui donner ce qui manque pour achever la Somme de 500 . Livres: ce
Décret n'a point été exécuté jufqu'à prcfent; c'eft pourquoi les Lettres de
ladite Eglife de CarUgni aiant été lues , 6c voiant que là Pauvreté l'oblige à
demander une charitable Subvention pour l'Entretien dudit Sieur de Mont-
fanglart y fans faire aucune Mention de fon Apel , & les Députés de ladite
Province aiant reprefenté que ledit Sieur de Montfmgiart n'a interjette au-
cun Apel de l'Ordonnance dudit Synode, l'Execution de laquelle a été re-
mife au Synode fuivant, par lequel les Lettres de l'Eglifc de Corbigni ^.ân-
dit Sieur de Montfanglart aiant été examinées , on n'y a point aufli trouvé
qu'il y fut parlé d'aucun Apel , mais feulement que ladite Eglife & ledit
Pafteur fe joindroicnt pour demander du Secours comité ils font mainte-
nant : Tout cela aiant été bien confiUeré, la Compagnie renvoie ce qui con-
cerne ledit Sieur de Montfano^lart au Synode du Berri, 6c déclare qu'elle au-
ra Egard à k Demande faite par ladite Eglife , à laquelle on donnera qucl-
q^Lie
T E N U A A t A I s. lyi
que Subvention dans la Diftribution générale des Deniers communs des
EgUfes.
■^ X X X V I T.
L'Apel du Coloque du Rovergue , de l'Ordonnance du Synode dû lÎAHt
LanvHedoc , touchant le Sieur Combret , ell déclaré Defert.
XXXVIII,
L''Apel du Coloque d''Vz.ex., d'un Décret du Synode du Bas Languedoc ,
ordonnant que les Portions qui font accordées aux Profefléurs de l'Académie
de Ntmes , lefquels aiant la Vocation de Miniftres de l'Evangile, n'en font
pas les Fondions , feroient néanmoins franches en Conûderation de ladite
Charge, èc exemtes de tous Fraix , a été déclaré mal fondé , & l'Ordon-
nance dudit Synode a été confirmée.
XXXIX.
L'Apel du Sieur de rnlfon la Colombiere , d'un Décret du dernier Synode
Provincial du Dauphiné ■& été déclaré Defert,
XL.
L'Apel du Sieur Philippin ^ Natif de Nettchatel tn SuiJJe , ci-devant Mini-
ère de Châteah Daulphin , en D^Hphiné, & à prefent déchargé du faint Mi-
niftere , cft déclaré Defert.
X L L
L'Apel du Sieur Covin, d'une Refolution du Synode de BtHrgtgnet a été
déclaré non recevable.
X L I I.
L'Apel des Confuls U Magillrats de la Ville de MUlau , d'un Décret du
Synode du Haut Languedoc, eft déclaré Defert , comme auffi celui des Habi-
tans de Sf. Jntfnin > & celui du Coloque du Bas ^nerci , contre l'Eglife de
MonfdHbm.
X L I I I.
L'Apel des Egljfe» de St. André , de St. Mttrctl & à^Hommme , d'une
Délibération du Synode des Sevenes, a été déclaré Defert, comme aufli celui
du Sieur de Falgmroles de Uditç Province; Se le Règlement delà même Pro-
tmce, touchant lei Fraix des Aflemblces Politiques s fera fuivi.
X H V.
L'Apel de l'Eglife de 5^ Pam dana VAKrmgfeis , contre Iç Sieur de Vil'
limnr , contre le Synode du H«Ht Lmigufdos , tenu i Pm-L^rens , au Mois
de Jum danicr, eft déclaré Defert-
X L V.
L'Apçl du Coloque ^''AHugm's de l'Ordonnance du Synode de PMi'La»-
rem dans le H^m Im^Hcdot, touchant le Démembrement de PEgUfe de St.
ylmmd, produit par le Sieur /^«i/?», a été jugé Deilrt . attendu que ledit
Coloque n'a envoie aucune Pcrfonne , ni aucun Mémoire pour foutenir ledit
Apd.
X L V ï.
L'Apel du Sieur Bl*vtt, de l'Ordonmncc du Synode de BsHrgegne, tou-
«iiant le Retablilferacni d'un Ancien duns l'Êglilê de Beaune , a été renvoie
Y X au
172 XXIII. S YNODE NATIONAL
au prochain Synode de la même Province , pour en juger provifionelle-
ment.
X L V I I.
Sur l'Apel du Coloque & de l'Eglife de Sancerre , d'un Décret du Synode
à''Orleans & du Berri , tenu à Sancerre , l'An 1 629 , par lequel il o\\ ordonne
que l'Eglife de Sancerre fera démembrée dudit Coloque , pour être jointe à ce-
lui du Bourbonnais , & l'Eglife de Chilleure jomte à celui de Sancerre ; ledit
Coloque aiant déduit les Raifons de fon Apel , par la Bouche du Sicur de Be-
ves Scies Députés de ladite Province aiant produit leurs Défenfes, la Com-
pagnie en reformant la Sentence dudit Synode du Berri , a remis Iciciites Egîi-
fes de Sancerre ÔC de Chilleure ,dans le même Etat qu'elles .étoient avant ladite
Sentence.
X L V I I I.
Sur l'Apel de l'Eglife de Mont.iuban , interjette contre le Synode de la Pro-
vince des Sevenes , parce qu'il lui a refufé le Mimitcre du Sieur Olier ^ l'un
des Pafteurs de l'Eglife à^^Lus : aiant entendu les Députes de l'Eglife de Mon-
tattban , les Confuls , les Magiftrats & le Confillioire de l'Eglife à'ALiis , & en
particulier ledit Sieur 0/«>r, fe remettant entièrement à la Difpofition & aux
Ordres de cette Compagnie , SC après avoir aulli ouï les Députés de la Province
des Sevenes , tant fur les Raifons de leur Refus que fur le Témoignage qu'ils
ont rendu du bon Succès des Travaux dudit Sieur 0/ier , la Compagnie a con-
firmé le Miniilere dudit Sieur Olier dans l'Egliiè à''ALns , félon k Difcipline
Eccleliaftique , & elle exhorte l'Eglife de Montaub.m de faire mieux fon De-
voir à l'avenir qu'elle ne l'a fait JLiiqu'ici , Sc d'entretenir quelques Etudians
qui puiflent la fervir dans fi Necefîlté, lans que les autres Eghfes foient obligées
de lui en fournir.
X L I X.
Sur l'Apel du Sieur Mathieu Lauptrt, contre le Synode du Bas Lan/j^uedoc,
tenu à Vfez, , au Mois de jVIai dernier , par lequel le Sieur Jean Coutelier , ci-
devant Minillre de l'Eglife de Nimes , a été rétabli dans le fàint Miniftere , à
Condition de l'exercer hors de ladite Province , contre l'Ordonnance du Syno-
de précèdent de la même Province , tenu à Maugmau , au Mois de Mai de l'An
1619. , par laquelle ledit Contelter étoit depole du fiint Miniilere comme indi-
gne d'une fi fainte Charge \ Les Opofitions dudit Coutelier , contre ledit Sieur
Laujfart , aiant été Ibutcnûës par divers Aétes qu'il a produits , 8c les Députés
de ladite Province entendus fur les Raifons de l'un & de l'autre Jugement , 6c
fur une Enquête flûte à Nimes , par des Députés qui en ont eu une Commiffion
exprell'e : La Compagnie a fortement ccnfuré la Province du Bas Lans^uedoc, de
ce qu'elle a rétabli ledit Coutelier dans le faint Miniilere , contre les Regle-
mens de la Difcipline Ecclefiaftique. L'Eglife de A-lontpellier eft aufli ccnfu-
ïée de lui avoir laillc dittribucr le Sacrement de la fainte Cène : £c pareillement
ceux qui l'ont fait prêcher dans la Province du Bas Languedoc , pendant que
l'Exercice du faint Miniftere lui étoit interdit dans ladite Province. Ç'eft
pourquoi ledit Coutelier aiant contrevenu aux Reglemens Synodaux, & dcslio-
noré le laint Miniftere par fes Vices , la Compagnie l'en a entièrement depofé
&
T E N U A A L A I s. 175
& l'a dégradé de fa Charge de Paftcur , fans Efperance d'aucun Retablifle-
ment.
L.
L'Apel du Coloque à^Jlbigeois contre le Synode du Bas Languedoc , tenu a
Put-Laurens , touchant la Cotifation des Eglifes , eft renvoie au Coloque de
Montpellier.
L I.
L'Apel de l'Eglife de Realmont , contre l'Eglife de la Fenajfe, interjette au
Synode de PHi-Laurem dans le Hahi Languedoc , ell: déclaré Defert.
LU.
L'Apel du Confiftoire de l'Eglife de la Tr^^w^/^^^, du Jugement de laCenfure
faite contre ledit Confiftoire , par le Synode de Xawtonge , tenu à Marenes , eil
jugé non recev^iblc , parce qu'il concerne des Matières qui fc doivent terminer
dans le Synode Provincial. On a pareillement déclaré Defert l'Apcl de l'Egli-
fe de Bref lier , de la même Province de Xaintonge , Se celui du Sieur de la
Chauffée , Ancien de l'Eglife de St CLmde , interjette contre le Synode de la-
dite Province , tenu à St. Jean d'^ngeli , touchant le Miniftere du Sieur
LUI.
Sur l'Apel de la Province du PoiElou , interjette contre le Confeil Académi-
que de Saumur , fur la Réception du Sieur Cameron dans la Charge de Profef-
feur en Théologie , à laquelle il a été apellé par ledit Confeil Académique : félon
la Refolution du Synode àiAnpu : Après avoir entendu les Députes de la Pro-
vince du Po/i?»/^ , fur les Raifons de leur Opofition, & les Députés à?Aniout
tant au Nom de leur Province , qu'en celui de l'Académie de Saumur , & le
Sieur Vi^nier , comme l'un de ceux qui , avec les Sieurs de la Bnijjonniere & de
la Place , avoient été apellés des Provinces voifines , par ladite Académie de
Saumur, pour l'Examen dudit Sieur Cameron: La Compagnie jugeant que la
Province du PoiSlou n'a été mûë que d'un bon zélé dans Ion Opofition , aprou-
ve néanmoins & confirme tout ce qui a été fait , tant par la Province d'' Anjou &
l'Académie de Saumur , que par les Commilîàires d'' Anjou & ceux des autres
Provinces, pour la Vocation dudit Sieur Cameron à la Charge de Profellcur en
Théologie , c'eft pourquoi ladite Vocation a été déclarée légitime, 6c cette
Coinpat'nic l'a confirmée.
L I V.
Sur l'Apel du Sieur Mahaud, touch-^nt la Délibération par laquelle le dernier
Synode de Normandie ne l'a pas retenu pour Pafteur dans l'Eglife de Poiiea
qui l'avoit recherché , 8c fur la Demande qu'il avoit faite d'être pourvu d'une
Eglife: La Compagnie n'a pas aprouvé la Conduite de l'Eglife de Rouen envers
ledit Mahaud , non plus que la Diftinéfcion qu'elle fut des Notables d'avec
les Chefs de Famille , laquelle il lui eft défendu d'emploier à l'avenir , à Caufe
de plufieuis Inconveniens qui en peuvent arriver , 6c néanmoins parce que ledit
Sieur Mahaud a requis d'être déchargé de l'Eglife de Roiien , comme il paroir
par un Acte du Confiftoire de ladite Eglife, il n'a pas Droit de s'en reputer le
Paftçur : & pour ce qui concerne les Chofes contenues dans les Lettres que le-
Y 3 dit
ïU XXIII. SYNODE NATIONAL
dit Siew Mahaitd a adreflees â cette CoKipagniE, il dl rcnvoii au Synode pio-
chain de Normandie , qui difpofcia de la Perionne Se du Minillere audit Sieur
Mahaud , par l'Autorité de cette Compagnie ; & cependant il ira fervir l'E=
glife du P&nteau de Mer , iclon l'Oii'domiance du dernier Synode de Nor-
manàie.
L V.
Sur l'Apel de l'Eglife de Nimes contre le Synode du Bas Languedoc , tenu à
MmguUu , par lequel le Miniftere du Sieur CkAttve lui a été refuie : Aiant ouï
les Magiftrats , les Confuls $cle Confiftoire de Nimes , comme aufll ceux de
Sotnmieres , opofant le Droit qu'ils prétendent avoir liar le Miniftere Se la Per-
ionne dudit Sieur Chauve : &c les Députés de l'Eglife de Mentaiiban , concur-
rais dans la même Demande dudit Sieur Chauve , lequel aiant auflî été en-
tendu en particulier , a reprefenté qu'il y a une très fincere & mutuelle Afec-
tion & Correfpondance entre 1 Eglile de Sommier es & lui , & que Dieu a ré-
pandu fa Benedidionfar fcs Travaux dans ladite Eglife : les Députés de la Pro-
vjnce du Bus Langnedec mnx. pareillement fait la Déduite des Railbns de leur
Refus , la Compagnie a confirmé le Mifliftere dudit S\mxChdHve, dans l'Egli-
fe de 5(?>www-r/ , félon le Jugement de ladite Province. Mais voianr qu'il eft
auffi fort neceflàire pour le Service de l'EgUfe de Nimes , elle le lui a prêté pour
un An , lequel commencera dans le Teras qu'il plaira à ladite Eglife de mar-
ijuer pour y faire venir ledit Sieur Chauve , au bout duquel Au il fe retirera à
&orar/i!£r€s, pour y continuer Ifâ Fondions de ton Mijaiftcrc.
hYl
Sur Ir'Apel de l'Eglife de St- Martin de Bouls' m x,co¥\tT:t le Synode des Stvt'.
Kfs , parce qu'il ne lui a voulu affigner que dix Ecus pour toute la Subvention
oui lui fut oftroiée au Synode National de FHré\ La Compagnie a ordonné ,
que l'adite Eglii'e de St. Marm tirera une Portion franche fur les Dtmers de la
iprovinçe des Sevfnes.
L V U.
^r l'Apel <îe l'E^ife d'^r/ dans Tlfle de Rf, d'un Décret du Synode de
Xaintmgei par leauel il a été ordonné que le Sieur Chefnet > Pallcur de ladite
Eglife, ferviroiï celle de St fem à''Ay}gelt \ Aiant lu lc& Lettres de ladite Egliic
dWr/ , ôc ouï les Députés de la Province de Xaintmie , avec ledit Sieur Chef.
Het ; la Compagnie a confirmé fon Miniftere dans ladite Eglife à''/lrj , & re-
mis à ladite Province de Xaintonge le Soin de pourvoir ladite Eglife de St. Jean
4,^Amel* ff Ion fa Necefficé.
^ L V I I L
.Sur l*Apel des Magiftrats . des Confuls & du Confiftoire de Nimts , in-
terj.eisé jaontre le Synode (\u ff^uf Imou^doe , tenu à Maz^res, par lequel le
Sr- Charnier lv;ur ctoit rcfufé pour Piofclleur en Théologie ; aiant examine
ics bewatisJcii U Ifs Prçtetitiaas des Députés du Baj Languedoc , & les Op-
pofitip.ns dêfdits Mfgiitrits Si Confuls, avec celles du Conliftoire & de l'A-
4ïademie de MintAuhan : le Syn 'de du Hattt Languedoc ajant auflifait dédui-
re ks R.aiibos de fon Refus , par les Dcpuiés dc^ ladite Province •■, la Cxim.
pagnjc, pouj" ne riçu altcrcf daas kdite Académie de Montauban, a Confir-
mé
T E N U A A L A I s. i;^
me la Vocarion dudic Sr. Chantier , dans le Miniftere & dans la Charge de
ProfclTeur en Théologie ,:& elle exhorte lefdits Magiftrars & Confuls, de mê-
me que ladite Eglife &C Ville de Monrauban , de donner du Contentement
aadit Sieur Charnier ,iÇix\ qu'il pui-flè Gontirtuer fes Travaux au milieu d'eux
avec plus de Joie & de Fruit.
L I X.
L'Apel de l'Egliie de Caën Se de Senitat , contre \f Synode de Nor^
mattdie, touchant quelques Deniers attribués au Colege de ladite Provin-
ce , a été renvoie au premier Coloque qui s'aflemblera dans Ufle de
France.
L X.
Sur l'Apel de l'Eglifc de Pons , interjette contre un Décret du Synode du
Vivarea:. , tenu à Château-neuf , ordonnant que le Sr. de la Motte ferviroit
comme Pafteur de ladite Eglife, celle de ^l^/r^^e-/ conjointement , contre le Gre
de ladite Eglife de Saint Pons, & que la fomme de 80. Livres , qui avoit été
affignée , par la même Province , aux deux Eglifes enfemble , demeureroit
à celle de Mirahel feule : la Compagnie aiant Egard aux Dificultés 6c Em-
pêchemens qui le rencontrent dans l'Exercice du Miniltcre dudit Sieur de la
Motte , audit Lieu de Saint Pons , enjoint au Coloque d'Anhenas , de pour-
voir ledit Sieur de la Motte d'une autre Eglife , par Echange, 6c de donner
un autre Pafteur à ladite Eglife de Saint Pons & de Mirabel , ce que faifant
elles demeureront unies enfemble, & jouiront de cette Somme de 80. Livres,
de la Subvention qui leur a été accordée par ladite Province , pour l'Entre-
tien de leur Pafteur : & fi ledit Coloque ne peut pas pourvoir d'une EgUle,
ledit Sieur de la Motte, les Choies demeureront dans le même Etat qu'elles
font à prefent , jufqu'au premier Synode de ladite Province , & le Sieur de
la Motte ?cv^. fa Refidence à Mirahel 8c jouira de la Subvention qu'il re-
çoit maintenant , & cependant ladite Eglife de Saint Pms lêra afliftée 8e
eonfolée par les Palleurs du Coloque de ladite Province tour à tour.
L X I.
Sur l'Apel de quelques Habitans de Saint Lattrens d^ Aigoui.e , au Bas Lan-
^ttedoc , interjette entre quelques Ordonnances du Coloque de Nimes ^ tenu
à Aimariues , au mois de Février de la prefente Année i6zo. & du Synode
du Bas Languedoc , tenu à Vfez. , au mois de Mai dernier , par lelquelles iB
Sifiur Gabriel Tujfan a été rétabli dans le Saint Minirtere , duquel il avoit été
Sufpendu par le Coloque de Nimes , tenu à Aimargues au mois de Juillcc
de l'An 1 619. fans que ledit Tuffan fe foit julhfié des Crimes dont il avoic
été.accufe , & pour kfquels il avoit été fufpendu de fa Charge : les Dépu-
tés de la '■'rovince du Bas Languedoc Sc les CommiiTaires du Coloque de AV-
mes 6c ledit Tuffan , aiant été entendus , la Compagnie a cenfuré ladite Pro-
vince , êc ledit Coloque de Nima , avec lefdits Commiflaires en particulieiv
du peu de Fondement 8c des Contradiètions qu'il y a dans leurs Proceduresj
& quant au Sr. Tuffan k reconnoiflant coupable 6c convaincu de s'être trop
occupé 6c embarralîé des Afaires de ce Siècle , contre le Précepte de \^Apotre,
& d'être tombé duns plufieurs grands Défauts , elle l'a fufpendu du- Same
MiniC-
176 XXIII. SYNODE NATIONAL
Minillere , ôc lui en a interdit toutes les Foncions , jufqu'au tems du Syno-
de National prochain, par lequel il fera rétabli , s'il y Bit voir , par de bons
Témoignages , qu'il s'eft conduit plus lagement . &; qu'il a profité de cet-
te Correction : Et en Cas que le Synode National ne foit pas convoqué
l'An 1623. il pourra être rétabli dans lii Charge par le Synode du Bas Lan-
nuedoc , pour Icrvn- hors du Coloque de Nimes : 6c cependant on lui don-
nera tous les Ans une Portion franche & excmte de tous Droits , laquelle
fera prife fur les Deniers des Eglifes de ladite Province; & l'Eglile de Belle-
garde Sc fes Annexes paieront audit S'ieuv Tuf an tout ce qu'elKslui doi-
vent encore de fes Gages , pour le tems qu'il les a fervies , 8c le Coloque
de ladite Province fera exécuter ce Décret.
L X I I.
L'Apel interjette par l'Eglife d'Alais , au Sujet d'un Pulpitre qui a été
pofé entre les Bancs des Femmes , & pour lequel on s'eft querelc & bat-
tu de telle forte qu'il y a des Gens en Procès , ëc fulpendus de la Sainte Cè-
ne pour cela , n'étant pas en Etat de pouvoir être difcuté maintenant > eft
renvoie au Coloque d'Vfeii, dans le Bas Languedoc.
AVERTISSEMENT.
Toutes les Provinces auxquelles cette Compagnie donnera des Portions
Surnuméraires , dans la Diftnbution Générale , Icront obligés de rendre
Compte , au Synode National prochain , de l'Emploi qu'elles en au-
ront tait.
MATIERES GENERALES.
Article I.
LA Compagnie aiant été avertie des Divifions extraordinaires qu'il y a dans
le Bas Languedoc , à Caule du grand Nombre des Pafteurs qui aflîftent
aux Aflemblées Politiques l'rovincialcs , & en gênerai des Inconvcniens qui
furvicnnent pour les Dcputations des Pafteurs, au Sujet des Afaires Politi-
ques , 8c principalement en Cour , & voulant remédier- à ce Defordre qui
attire du Blâme fur le Saint Minirtere,& détourne les Pafteurs de leurs Fon-
dons,au grand préjudice de leur Troupeau qu'ils abandonnent , elle défend
à tous les Pafteurs de ladite Province 6c autres , d'accepter déformais aucu-
ne Dépuration en Cour , ni même de la Part des Grands , ou vers les
Grands : Et quand aux Affemblées Provinciales Politiques , elle exhorte
ladite Province du Bas Languedoc, d'y députer plutôt par Coloqucs que par
Eglifes , 5c prie l'Aflemblée Générale prochaine de confirmer ce Règlement ,
&
T E N U A A L A I s. ,77
& de décharger tous les Pafteurs des Afaires Politiques , autant qu'il fera
pcflible. Finalement elle enjoint au Synodes Provinciaux d'avoir l'Oeil fur
les Pafteurs qui auront accepté de telles Dcputations , & de les pourfuivrc
par des cenfures jufqu'à la Sufpenfion de leur Miniftere : & fi les Synodes
Provinciaux négligent de faire obferver ce Décret , les Synodes Nationaux
les porteront à faire leur Devoir par toutes les Voies qu'ils jugeront les plus
convenables.
I I.
Les Sieurs Boucheron , Pafteur de la Begandiere & Joli d'Ebenes , avec les
Sieurs Bernard & du Put Anciens, ont été nommés pour Examiner les Com-
ptes du Sieur Ducandal , Receveur General des Deniers de la Libéralité du
ILoi.
I I I.
Les Sieurs de la Rivière & de Juigni , avec les Sieurs de la Begaudiere
4^Ei>enes , Pafjuet , de Bonct^ues & foli Anciens , ont été nommés pour re-
cevoir les Comptes des Académies 6c des Coleges , & pour en faire le Raport
à cette Compagnie.
Le Synode National de HVr/aiant donné Charge à quelques Députés de
diverles Provinces, de s'emploier conjointement avec les Sieurs Députes Gé-
néraux en Cour , pour faire paier au Sieur Ballot , les Sommes dont il eft:
redevable aux Eglifes , lefquels , fuivant le Pouvoir qui leur en fut donné,
aiant remis le Soin de cette Afaire au Confiftoire de Paris , qui en a Remis
tous les Mémoires 6< donné la Commiffion aux Sieurs Guidon 8c Du-JJeau ,
lefquels ont promis de travailler audit Recouvrement , pour lequel ils ont
déjà fait quelques Procédures : La Compagnie a aprouvé 8c confirmé la Pro-
curation qui leur a été donnée par lefJits Sieurs Députés Généraux Se par le
Confiftoire de ladite Egliie , les a remercié de leur Peine , & prié de conti-
nuer cette Pourfuite : 6c pour leur témoigner fa Reconnoiflance elle ordon-
ne qu'ils prendront deux mille Livres des premiers Deniers qu'on recevra
de la Somme de vint-quatre mille Livres , au Paiement de laquelle ledit Sr.
Pâlot a déjà été condamné , en Faveur defdites Eglifes , auxquelles lefdits
Sieurs Guidon & DnijfeaH tiendront Compte du furplus de ladite Somme de
2.4000 Livres : Et s'il arrivoit que ladite Somme de 24000. Livres ne fut
paiée par ledit Sieur Pâlot , ladite Somme de deux mille Livres qui leur a été
oétroiée , pourra être prife fur les plus clairs Deniers qu'on recevra dudit
Sieur Pâlot : Et quant aux autres Sommes ~que ledit Sieur Pâlot doit aux
Eglifes^ , la Compagnie en accorde un Qiiart audits Sieurs Guidon & Duif-
fian , à la Charge de faire les Pourfuites neceffaires à leurs Fraix & Dépens,
lans Efperance de les recouvrer fur lefdites Eglifes : Et au Cas que lefdits
Sieurs Guidon &iDeiiJJeau ne veuillent pas accepter ces Conditions, & conti-
nuer leurs Pourfuites fur ce Pied là , ils feront rembourfcs des Fraix qu'ils
ont faits jufqu'ici félon le Compte qu'ils en produiront de bonne Foi , au
Confiftoire de l'Eglife de Privas , lequel en donnera Avis à toutes les Prp-
vinces , 6c fera conjointement avec les Sieurs Députés Généraux , le Par-
T^ime 11. Z tage
178 XXIII. SYNODE NATIONAL
lage & la Diftribution des Papiers qui concernent les Sommes qui revien-
nent à chaque Province , afin qu'elles faflent cette Pouriliite chacune en leur
r.articulicr, comme elles le jugeront convenable & expédient.
Enfuite de la Délibération prife dans ceSynode, touchant ce qui refte dû
aux Eglilcs par le Sr. Pâlot , la Compr'-gnie a j-talié une Procuration iiujouT'^
d'hui lo. de Novembre, pardevant un Notaire, laquelle a été mife entre k*
mains des Députés de la Province de rijle de France, pour être délivrée aux
Sieurs Guidon ^D ut jfeiiH,(\\i^mà ils auront convenu & itipulé, par Ade pu-
blic, qu'ils aprouvent la Convention Eiite par cette Compagnie , avec Pro-
mefle de s'emploier à faire la Pourfuice contre ledit Sr. Pâlot, l'uivant les Con-
ditions fpecifiées dans ledit Accord.
V î.
Puilquc la Corruption des Mœurs 6c la Diflblu tien qu'on voit maintenant,
parmi toutes fortes de Perfonncs , dans ce Roiaume , nousjfouvnit un puU-
fant Motif de nous humilier devant Dieu, afin de prévenir tes Jugcmenspar
toutes fortes de Témoignages de Repcntance , & que le pitoiable Change-
ment arrivé dans les Eglifcs du Bearn , unies avec nous , & dans plufieurs
autres de diverfes Provmces , nous menace de quelques funcftcs Suites , il
a été ordonné que cette Compagnie célébrera un Jeune Public , avec P£^-
fe de ce Lieu , le 14. de Novembre qui fera Samedi prochain , & que tou-
tes les Eglifes Reformées de ce Roiaume le cekbrçroot auili le premier Jcu-
di.du Mois de Mars de l'année prochaine.
VII.
La Province de Normandie demandant un Règlement plus particulier que
celui de notre Difcipline , pour la Réception des Propofans , attendu les
grands Inconveniens qui furviennent tous les jours , lorfqu'ils font reçus au
Saint Miniftere , fans qu'on ait une parfaite ConnoilTance de leurs Inclina-
tions , de leurs Moeurs , ôc de toutes leurs bonnes & mauvailès Qualités , par
des Témoignages Autentiques de leur Conduite : La Compagnie ne jugeant
pas qu'il foit neceflairc de faire de nouveaux Regleraens, pour cela, enjoint
•à toutes les Provinces d'obferver bien exactement ceux qui font dans la
Difcipline Ecclefiaftique , & dans les Aûes des Synodes Nationaux , pour
n'impofer pas légèrement les Mains à des inconnus , ôc parce que les fufdits
Inconveniens proviennent fort fouve.it des Témoignages avantageux qui
font donnés aux Ecoliers par les Docteurs & Profefleurs des Académies ,
ils feront avertis de n'en donner aucuns , à l'avenir , par Faveur , ni
contre la Vérité : 6c pour éviter d'autant mieux tous les Abus fur cette
Matière , il cil expredement défendu aux Provinces de recevoir les Pro-
pofans étrangers , ni aucun autre, fans la Requilltiou formelle Se le bon
Tenioignage de la Province d'oii :1s fortcnt.
VIII.
Le Sieur DneatuUl ne fournira de l'Argent à Perfonne , dans les Aflem-
blées Politiques , fans une Refcription du Receveur de la Province où ladi-
te Aflèmblée fe tiendra , ni fans en avoir reçu Ordre des Synodes Provin-
ciaux
T E N U A A L A I s. 179
ciaux, à Défaut de quoi on n'allouera point dans fes Comptes les Sommes qu'il
aura fournies de fon propre Mouvement fans l'Aveu defdits Receveurs , ôc
fans l'Ordonnance defdits Synodes .
I X.
Les Deniers de la Libéralité du Roi , ne feront point emploies à d'autres
Ufages qu'à ceux auxquels ils font deftinés par la Diftribution des ^^j'nodes
Nationaux, qui les doivent afllgneraux Pafteurs&à leurs Veiives & Familles
quand elles font pauvres , comme aulîî pour les Fraix des Synodes, quand les
Eglifcs n'ont pas le Moien d'y envoicr des Députés à leurs propres Dépens.
Sur le Règlement demandé par la Province du PeiUtu , pour déterminer
l'Age que doivent avoir les Enfans des Palteurs lors qu'ils feront reçu pour
Etudians entretenus par les Provinces i la Compagnie remet cela à'^la Pru-
dence des Coloquea Sc des. Synodes Provinciaux, félon l'Ordonnance du Sy-
node National de Saint Matxent.
X I.
Le Sieur fajMes Sjhner, s'ctant picfenté devant cette Compagnie , com-
me il avoit fait au Synode National de Fitré ^ avec des Lettres des Sei-
gneurs de la Republique de Eeme , requérant au Nom du Sieur Sjbner
fon Père , d'être rembourfé d'une groOe Somme de Deniers dûë au feu
Sieur Starmius ^ Père de la Femme dudit Sr. Sybner ; la Compgnic lui a re-
montré derechef , qu'il ne paroit point dans aucune des Pièces qu'il pro-
duit, que nos Eglifcs fe foicnt obligées au Rembourfementdefdites Som-
mes , mais que ces Obligations concernent le feu Roi Henri le Grand
d'heureufe Mémoire, & Monficur le /'rince de Condé ; c'cll pourquoi on en-
volera cette Reponce par Ecrit auxdits Seigneurs de la République de
Berne , en Conilderation dcfquels on a donne audit Jai^nes Sybner la Som-
me de Cent Livres , pour les Fraix de fon \^o!i)gc , en déclarant que
nos Synodes ne donneront plus jam-.ris aucune Choie pour cela.
X r 1.
Attendu que pluficurs Egliies fè voient tous les jours en Danger de laif-
fcr périr leurs Troupeaux , parce qu'elles n'ont pas le Moien a'entretenir
des Pafteurs , toutes les Eglifes , qui défirent l'Avancement du Règne
de Jefrs-Cbrifl , font exhortées de travailler, autant qu'elles pourront,
à établir quelques Fonds , foit par Donnations entre Vils , ou par Legs
Teftamentaircs , foit pat d'autres Moiens convenables , afin que le
Trefor Sacré du Miniftere de la Parole de Dieu , puillè toujours être
confervé au milieu d'elles , & que la Pollcnté des Fidèles foit inftruite
Se Confirmée dans la Connoiflànce de la Vraie Religion.
Le Sieur Dncandal fe trouvera au prochain Synode National , afin d'avoir
PAprobation de fa Commiffion par le Député General de nos Eglifes, & les
Sieurs Députés Généraux prendront Garde que ladite Commiffion ne foit
pas changée en Titre d'Ofice : 6c ledit Sieur Ducandal eft auffi prie d'aver-
tir les Provinces du Tems auquel il donnera aux Commis particuliers des
Z 2 Pro-
jSo X XI II. s y N ode N AT ion al
Provinces ce qui leur doit être paie pour chaque Quartier Sc de la Somme,
qu'il leur aura fournie , & des Relcriptions qu'il leur aura mifes en main
Et pour la Vérification des Quittances qu'il fera à l'avenir des Deniers des
Pafteurs , elle fe fera avec les Sieurs Députés Généraux en Cour , conjoin-
tement avec le Confiftoire de l'Eglife de Paris , oii avec ceux qui feront
députés par ledit Confiftoire , pour cet Efet , afin que la Vérification des
Comptes dudit Sieur Dticandal foit faite cnfuite par la Produccion de fes
Quittances aux Synodes Nationaux , dans chacun defquels il fera femblable-
ment apparoir de la Diligence qu'il aura faite pour avoir le Paiement
des Refcriptions Sc des Affignations qui lui auront été données , kf-
quelles a Défaut de Paiement , il reprendra dans fes Comptes.
X I V.
La Province des Seveties aiant demandé qu'il foit défendu aux Notaires ,
failant Profeflîon de la Religion, de procéder, comme ils font dans ladite Pro-
vince, à la Donnation des Corps par des Contrats de Mariage qu'il font entre
des Parties qui font de diferente Religion , jufqu'à ce que le Confiftoire du
Lieu en ait euConnoilTance : La Compagnie remet à ladite Province, Seaux
autres qui ont cette Coutume, d'en faire tel Règlement qu'elles jugeront être
convenable pour l'Edification des Fidèles.
X V.
Le Règlement fait dans la Province de Xaintonge , pour exclurre de la
Charge des Modérateurs, dans un Synode Provincial, ceux qui auront prefidé
dans un Synode précèdent , 6c de la Deputation à un Synode National, ceux
qui auront été au Synode National immédiatement précèdent , à été improu-
vé & cafte , pour laifler aux Synodes Provinciaux la Liberté de nommer
ceux qu'ils voudront , 6c ceux qu'ils jugeront plus capables , ou plus
propres à exercer l'une Sc l'autre Charge , félon la Difcipline Eccefiaftique.
Js. \ I.
Sur la Demande de la Province de Bourgogne , s'il eft: plus expédient
de faire les Eleélions des Modérateurs au Synodes , 8c les Deputaiions
à haute Voix qu'à bafle : La Compagnie juge que pour éviter plufieurs
Inconveniens , il cft plus utile de faire lefdites Elections Sc Deputations à
bafle Voix.
XVII.
Sur la Demande de la Province du Dauphiné , fi un Miniftre peut exer-
cer la Charge de Profefl'eur en Philofophie avec le Miniltere : La Compagnie
juge que ces deux Emplois ne font pas convenables enfemble.
X V I l I.
D'autant que chaque Eglife eft; obligée de donner une Penfion fixe à fes Paf-
icurs, ce ne feront point eux qui manieront les Deniers de l'Oétroi du Roi ^
mais les Confiftoires, dont les Eglifes pourvoiront auffi aux Fraix des Synodes
& des autres Affcmblécs , tant pour détourner ce qui pourroit donner Occafion
de blâmer les Pafteurs, que pour les décharger du Soin des Ataires Temporel-
les, & empêcher qu'ils ne foient p;is interrompus dans leurs Exercices. La
Compagnie charge les Synodes ProviaciAux de s'informer de la Conduite de
ceux.
TENU A AL AI S. î8j
ceux qui feront autrement , pour les corriger par toutes les Cenfures Ecclefiafti-
ques , en prenant garde que ce Règlement n'empêche pas néanmoins que les
Pafteurs ne puiilênt recevoir les Deniers de l'06troi pour en rendre Compte à
leurs Eglifes , lors qu'ils voudront les recouvrer gratuitement, fans faire aucune
Corivention avec lefdites Eglifes pour en tirer du Profit.
X I X.
Les Provinces font exhcwtées de faire faire des CoUeftes dans toutes les Egli-
fes , pour les Pauvres perfecutés du Marquifat de Saluées , & ce qui s'en re-
cueillira fera envoie à L/o« , entre les Mains du Sieur Grac.
X X.
Toutes les Eglifes feront des Regiftres de ceux qui meurent ,auffi bien que
des Mariages.
XXI.
Les Pafteurs & Profefleurs de l'Eglife de Geaeve ,{cront pries de ne ^x:rmet-
tre point que l'on y imprime de Nouvelles Verfions Françoifes de la Bible , ni
que l'on change aucune Chofe dans la Liturgie , mais que s'ils ont quelques
Obfervations à publier fur la Verfion reçue , ils les faflênt imprimer feparé-
ment , après en avoir donné Avis aux Eglifes de ce Roiaumc , 6c reçu leur
Réponfe.
XXII.
Sur la Demande qui a été faite, par la Province du PoiBou,dt drefler un For-
mulaire d'Excommunication plus étendu que celui qui eil; dans la Difcipline,
parce qu'il y a maintenant une li grande Corruption de Mœurs , parmi toutes
fortes de Perfonnes , qu'on eft obligé d'emploier fort fouvent ce Remède de
l'Excommunication : La Compagnie a trouvé bon de drefler pour cet Efet le
Formulaire fuivant.
FORMULAIRE D'EXCOMMUNICATION
Pour corriger les Impenitens.
,, A y«"Es Frères, voici la quatrième fois que N. N. pour avoir commis Scc.
„ i.Vl& s'être montré Impénitent & Contempteur de toutes les Admonitions
,, qui lui ont été faites plufieurs fois, fclon la Parole de Dieu , a été luipendn
,, de la fainte Cène du Seigneur, laquelle Sufpenfion £c fes Caufes vous ont été
„ notifiées, pour vous porter à joindre vos Prières avec les nôtres, afin qu'il
„ plût à Dieu de ramolir la Dureté de fon Cœur , & le toucher de Repenran-
„ ce , en le retirant du Chemin de la Perdition : Mais puis qu'après l'avoir fi
„ long-tems fuporté , prié , exhorté , menacé Se adjuré de fe convertir à Dieu,
„ par tous les Moiens qui l'auroient dû exciter à la Repentance, il perfeveie
„ dans fon Impenitence , & lé révolte contix Dieu par une Obftination d'En-
„ durcillèment , & foule aux pieds ia Parole & l'Ordre qu'il a établi dans fon
„ Eglife , & fe gloiifiant de fon Péché eft caufe que l'Eglilè eil troublée de-
„ puis fi long-tems , & que le faim Nom de Dieu eft blafphemé : Nous Mi-
„ niftres de h. Parole de l'Evangile de feftis-Cbrifi , que Dieu a armés d'Armes
Z 3 „ Spiri-
i$2 XXIII. SYNODE NATIONA L
„ SpiiitucUcs , puifiaiitês de par Dieu à la Dcftruftion des Forterefics qui s'o-
„ pofcnt contre lui , auxquels le Fils Eternel de Dieu a donne la Puiflàncc de
,j lier 2c de délier fur la Terre , dëckrant que ce que nous aurons lié fur la
„ Terre iera lié dans le Ciel : voulant nettoicr la Maifon de Dieu & délivrer
„ TEglifc de tout Scandale , Se glorifier le Nom de Dieu en prononçant Ana-
„ thème contre le Méchant : au Nom & par l'Autorité du Seigneur /efas , de
„ l'Avis des Paftcufs & Anciens aflêmblés ici , fie du Conlîlloire de cette Egli-
„ fe de &:c- Avons retranché & retranciions ledit N. de la Communion de l'E-
„ gliie , 6c l'excommunions & ôtons de la Société des Fidèles , afin qu'il vous
,, ibit comme unPaien fie Peager,& qu'il foit en Exécration & Anutheme parmi
„ tous les Vrais Fidèles , que la Prelcncc & Compagnie Ibit tenue pour Conta-
„ gieufe , & que fon Exemple {iiifilTe vos Eiprits de Fraieur, & vous faflë
„ trembler fous la Main puifliinte de Dieu, puisque c'eft une Chofc horrible
„ de toml^er entre les Mains du Dieu Vivant. Laquelle Sentence d'Excom-
„ munication le Fils de Dieu ratifiera ëc lui donnera Eficacc,jufqu'àce que le
,, Pécheur , confus & abbatu devant Dieu , lui donne Gloire par fa Conver-
„ fion , Si que délivré des Liens de Satan , qui l'enveloppent , il pkure fon
,1 Péché avec des Larmes de Repentance. Priés Dieu , Frères bien aimés ,
„ qu'il ait Pitié de ce miferable Pécheur , & que ce Jugement horrible, lequel
,, nous prononçons contre lui avec Regret & grande Triftefie de Cœur , par
„ l'Autorité du Fils de Dieu , ferve à l'humilier , & à faire entrer dans le Che-
„ min du Salut , une Ame qui s'en eft égarée. yimeH ^men. Maudit eft ce-
„ lui qui fait l'Oeuvre du Seigneur lâchement. Amen. S'il y a quelqu'un
„ qui n'aime point le Seigneur Jefus-Chrtfi qu'il jioit Aiutheme : Maranathai
Amen.
X X I I r.
La Province de Xaintongè aiant demandé Avis comme on fe doit comporter
envers ceux qui fe pourvoient aux Cours desParlemens,par des Apellations com-
me d'Abus,contre les Ordonnances 8c les Cenfurcs Ecclefiaftiques ; La Compa-
gnie enjoint aux Synodes, aux Coloques fie aux Conilftoires, de procéder con-
tre de telles Perfonnes comme contre des Rebelles à la Dilcipline Ecclefialli-
què, par toutes fortes de Cenfures , jiifqu'à l'Excommunication, après avoir
auparavant mis cnUlage toutes les Voies de Douceur , & emploie de faintes Re-
montrances pour ramener ces Perfonnes à leur Devoir , & peur les obliger à fe
foumettre aux Ordres 6c aux Reglemcns de l'Eglife.
XXIV.
Sur la Remontrance fiiite dans ce Synode National , qu'il fliloit penfer aux
Moiens d'empêcher que les Ar?Ktyiiens, qui ont troublé les Pais-Bas , ne fc glif.-
faflént dans ce Roiaume : La Compagnie aiant reçu cette Propofition comme
Louable , Juite & Neceflàire pour la Paix de l'Eglife 2c l'Entretien de la Pu-
reté dans la Doftrine , 6c pour affermir de plus en plus nôtre Union avec toutes
les Eglifes Reformées, elle a jugé que comme la Maladie des Eghfes des Pais-
lias nous avertit de penfer à nous , il eft necellhire que nous travaillions à préve-
nir ce Mal par les mêmes Moiens dont ils fc font fervis pour le diflîner. C'eft
pourquoi,puis que le Synode National de Dordrccht, convoqué par l'Autorité
le
T E N U A A L A I s. 185
le fagc Confcil & la Vigilance des très Illuftres Seigneurs les Etats Généraux de
touccs les Provinces Unies de leur Gouvernement , auquel Synode ont aufîî af-
filie plulieurs Grands Théologiens des autres Eglifes Reformées, a été &; eft
encore , dans tous les Pais-Bas , un puifîànt Remède pour ôter la Corruption
de i'Eglifc , & }X)ur en arracher les Herefies contraires au Dogme de la Predef-
t: nation , & aux autres Articles qui en dépendent ; La Compagnie , après l'In-
voCMion du Nom de Dieu , a voulu que les Canons dudic Synode de Dordrecht
fuùciit lus en pkm Synode, ce qui aiant écé foie, & après en avoir examiné
fore attentivement, & bien i^elc, tous ies Articles , ils ont été reçus & aprouvés
d'un Conlèntemeiit unanime , comme très conformes à la Parole de Dieu , Se
à la Conifllon de Foi de nos Eglifes , les aiant trouvé dreHes avec beaucoup de
Prudence , &c très popres à découvrir les Erreurs des Arminiens , & à confon-
dre tous ceux qui les foutiennent. C'cft pourquoi les Pafteurs & les Anciens
Députés qui compofcnt cette Aiîèmblée ont juré & protefté, chacun à Part,
qu'ils conicntent à cette Doétnne , & qu'ils la détendront de tout leur Pouvoir
jufqu'au dernier Soupir de leur Vie : duquel Serment la Forme & la Teneur
icront ajoutées à la fin de cet Article, pour rendre ce Serment d'autant plus
Authentique & inviolable, qu'il doit être confirmé par toutes les Provinces : Sc
afin qu'il leur foie rendu plus Notoire , la Compagnie a ordonné qu'il fera im-
primé & joint aux Canons dudit SyiK>de de Dordrecht , pour être lu & publié
dans tous les Synodes Provinciaux , & dans toutes les Académies , qui le feront
siprouver , jurer 6c (igner, par les Pafteurs & les Anciens , de même que par les
Profellèurs i>C les Regens , ôc par tous ceux qui voudront être reçus au faint
Miniftere , ou dans quelcune des Charges des Profeflèurs de nos Académies. Et
fi quelcun rejette, en tout ou en partie, la Doélrine contenue dans ledit Synode,
& décidée par fes Canons, ou refufe de pi'éter ledit Serment de Confentement
ou d'Aprobation , la Compagnie ordonne qu'il ne foit reçu dans auame Char-
ge Ecclefiaftique ou Scholaltique. De plus k Compagnie exhone , par les
Eninulles de la Mifericorde de Dieu , Se par le Sang de l'AUiancc , tous ceux
auxquels la Charge des Ames cft commife , qu'ils marchent enfemble d'un mê-
me Pied , qu'ils s'ablliennent des Qudlions vaines & curieufes , qu'ils ne
fouillent point dans le Conièil Secret de Dieu au de-là des Termes de fi Paro-
le ; qu'ils ignorent plutôt les Cbofes cachées que de s'ingérer dans celles qui
font illicites , & qu'ils fallènt fervir toute la Doétrine de la Predcftination à la
Pratique des Vertus , à la Confolation des Ames , au Repos des Confciencçs ,
& à l'Etude de la Pieté, afin que par ce Moîen toute Occafion de Contcfta-
tion foit levée. Se que nous demeuiions unis dans une même Foi avec nos Frè-
res des Pats-Bas , & avec les autres Eglifes qui foiit hors de ce Roiaume ,
comme foûtcnam avec -elks un même Combat, alîàiilis par les mêmes Enne-
mis, & apellés à une même Efperance, en fepts-Chri[i Nôtre Seigneur, auquel,
avec le Père, Sc le Saint Efprit, foit Honneiu- Sc Gloire ,aux Siècles des Siè-
cles. Amen,
FOR-
i^ XXIIL SYNODE NATIONAL
FORMULAIRE DU SERMENT
Gui doit être prête dans tons les Synodes Nationaux & Provinciaux i-
" comme il l'a été dans celui-ci.
JE N. jure & promets devant Dieu, & cette fainte Aflemblée, que
je recois, aprouve 8c embraflè , toute la Doftrine enfeignée & décidée
, par le Synode National de Dordrecht , comme entièrement conforme
à la Parole de Dieu, & à !a Confeflion de nos Eglifes, c'eft pourquoi je
, jure&promets'deperfevercr durant ma Vie dans la Profeflionde cette Doc-
\\ trine, 6c de la défendre de tout mon Pouvoir , & de ne m'éloigner jamais de
cette Règle dans mes Prédications, ni en enfeignant dans les Coleges ou
" Académies, ni dans mes Ecrits ou Converfations , ni en aucune autre Ma-
", niere foit en Public ou en Particulier : & je déclare auffi 6c protefte que
\-, je rejette Se condanne la Doélrine àcs Arminiens , parce qu'elle fait dépen-
dre l'Eleâion du Fidèle de la Volonté de l'Homme , Sc attribue tant de
", Pouvoir à fon Franc Arbitre qu'elle anéantit la Grâce de Dieu , 6c parce
,, qu'elle deguife.le Papifme pour établir le Pelagianifme , 6c renverfer toute
„ la Certitude du Salut. Voilà pourquoi je renonce à tous ces Dogmes.
,, Ainfi Dieu veuille m'aider , 6c m'être Propice, comme je jure devant lui
„ ce que deflus , fans aucune Ambiguité, ni Détour, ni Rétention Men-
„ taie.
XXV.
Sur ce que le Commis du Sieur Ducandal a reprefenté que , plufieurs Dé-
putés dans ce Synode n'aiant aucunes Lettres Synodales, par lefquclles il foit
requis de leur fournir ce qui leur peut être neceflaire pour les Fraix de leur
Voiage , les Commis des Provinces pourroient faire quelque Dificulté de
lui tenir Compte de ce qu'il a baillé à chacun defdits Députés , pour les fuf-
dits Fraix : La Compagnie a ordonné que les Commis des Provinces feront
obligés de recevoir pour Argent comptant les Promefles defdits Députés
concernant lefdits Fraix , 6c d'en pafler des Quittances valables , à la De-
charge dudit Sieur Ducandal, fur les premiers Deniers qu'il aura à fournir
aux Eglifes defdites Provinces.
XXVL
Les Députés aux Synodes Nationaux aporteront déformais le Rôle des
Eglifes £c des Pafteurs qui les fervent actuellement , fignés par les Modéra-
teurs 8c les Scribes des Synodes Provinciaux , à Défaut de quoi on n'y au-
ra point d'Egard , quand on fera la Diftribution des Deniers de la Libéralité
du Roi,
MATIE-
T E N U A A L A I s. x8f
MATIERES PARTICULIERES.
Article I.
LE Sieur 'Gafpard Martin , Pafteur de l'Eglife de Saillant en Dauphiné,
aiant reprefemé la Perte qu'il a faite dans Plmpreflion de fon Livre , in-
titulé Le Capucin Reformé , duquel Ouvrage les Libraires de Genève aiant tire
un plus grand nombre d'Exemplaires que celui dont ils avoient convena
avec ledit Sieur Martin, il eft demeuré chargé de ceux qui lui ont été don-
née pour les Fraix de ladite Impreffion qui a été faite à fes Dépens , le Pu-
blic a été fourni de ces Exemplaires que lefdits Libraires ont fait tirer 6c dé-
biter furtivement à l'Infçù & au Préjudice dudit S\t\iï Martin: La Compa-
gnie aiant Egard aux Peines qu'il a foufertes pour la Profeffion de la Vérité,
& au Fruit de fes Ecrits , de même qu'à fon Indigence , lui a oftroié une
Portion franche, jufqu'au Synode National prochain, outre la Penfion or-
dinaire que PEglife de Saillant lui donne ■■, 6c en même Tems le Sieur Tnrre-
tin eft prié par cette Compagnie de s'emploier auprès defdits Libraires àtGe-
«fz/tf,pour les porter à reparer le Tort qu'ils ont fait audit Sieur Martin, par
la Diltribution des Livres qu'ils ont fait imprimer Se veadre d'une Maniè-
re Frauduleufe.
I L
Le Sieur Jaques de la Planche, aiant heureufement fervi l'Eglife de Dieu
pendant vint-fix Ans , en Provence , 6c fe trouvant maintenant prefque pri-
vé de la Vûë, 6c fort incommodé , tant par une grande Dificulté de Ref-
piration que par diverfes autres Incommodités, provenant des Travaux qui
ont épuile fes Forces , 6c de la Caducité de fon Age décrépit , le Synode de
ladite Province touché de fon Etat de Soufrance l'a difpenfé des Fonctions
du faint Miniftcrc, & lui a donné des Témoignages fort honorables de fes bons
Services 6c de fa Conduite régulière ; mais attendu qu'il eft deftitué des Moiens
ucceflaires pour fa Subfiftance dans fa Vieilleflè , 6c aiant fait connoitre fes
Befoins à cette Compagnie, elle lui a donné une Portion franche , laquelle
fera mife par le Sieur Dncandal entre les Mains du Sieur Gras à Lion , pour
la lui faire tenir dans le Lieu où il fera fa Demeure , 6c on lui a donné pre-
ientement la Somme de trente-lix làvres, pour les Fraix de fon Voiage.
III.
Le Sieur Jean Paul /'(?rr/«,Pafteur de l'Eglife de Nions en Dauphine', s'étant
prefenté devant cette Compagnie , pour lui rendre Compte de l'impreffion de
l'Hiftoire des fraudais Si ^ll>tgeois,ikamn déclaré qu'il eft maintenant occupé
à écrire PHirtoire Univerfelle de l'Eglife, qu'il fuivra depuis le Commence-
ment du Monde jufqu'à prefent j La Compagnie l'aiant loiic de ce qu'il en-
treprend un il grand Ouvrage, 6c remercié de la Peine qu'il a priiè de met-
tre en Lumière ladite Hiftoire des Faudois, remet à fa Prudence ScConfcience
àjugcr du Fruit que l'Eglife peut tirer de fes autres Ecrits , fans lui en pre-
fcrire aucune Neceflité. Et fur ce que ledit Siem Ferr in a reprefenté qu'il eft
Tome II. A a charge
i86 XXIII. SYNODE NATIONAL
chargé d'un grand Nombre d'Enflins, & qu'il fuplie la Compagnie de don-
ner au moins quelque Subvention à l'un de fes Fils^ lequel aiant été débau-
ché pnr les Je fuites & s'étant cnfuite converti, donne maintenant unegran^
de Efperancc de pouvoir fervir utilement l'Eglife de Dieu : La Province du
DaHphiné eft exhortée d'y avoir Egard félon fa Charité , 6c félon le Mérite
dudit Sr. Perrin.
I V.
Sur la Demande du Sieur Aviat , de Ville Neuve de Berg , Doéteur es
Droits , prétendant le Rembourfement de cinquante Ecus , qu'il dit avoir
emploies pour les Eglifes, quand il a été Député par les quatre Provinces
voiflnes, à favoir du Bas Languedoc , du Dauphiné , des Sevenes , 8c du Vi-
varez. : La Compagnie a jugé que les Provinces , par lefquelles il a été em-
ploie, doivent lui paier ce qui lui eft dû pour fa Quote Part , & que pour
cet Efet leurs Deniers feront arrêtés entre les Mains du Sieur Dxcandal.
V.
Le Sieur Simeon Hofits , Pafteur de l'Eglife de FUle Neuve de Berg , de-
mandant quelque Subvention pour ladite Eglife, tant à Caufe du Domma-
ge qui lui eft furvenu par les Troubles de Privas , que pour lesFraix qu'el-
le eft contrainte de faire en Cour pour le Diferent du Confulat de ladite Vil-
le ; La Compagnie ne! jugeant pas que les Deniers de l'Octroi de Sa Majefté
doivent être emploies pour de tels Sujets, a néanmoins recommandé cette
Afaire aux Sieurs Députés Généraux, pour en avoir Juftice au Confeil du
Roi^ & pour ce qui eft de la Necefllté de ladite Eglilé , on y aura Egard
dans la Diftribution Générale des Deniers de la Beneiîcence du Roi.
V I.
Le Sieur Nacez. , Notaire & Secrétaire des Confuls de MontaubAn , au
Haut Languedoc , demandant d'être rembourfé , parles Eglifes, des grands
Fraix qu'il a fut pour fe faire rendre juftice du Tort qui lui a été fliit au
Parlement de Touloufe , fur une Chofe qui concerne l'Infraftion des Edits de
Sa Majefié, & l'Intérêt commun de nos Eglifes; La Compagnie exhorte h
Province du Haut Languedoc d'avoir Egard au Dédommagement dudit Sieur
Nacez. , & d'y pourvoir charitablement félon le Jugement qu'elle fera de
l'Importance de fon Afaire.
VIL
Les Magiftrats , les Confuls > le Confeil & le Confiftoire de la Ville de
Privas , aiant reprefenté, tant par des Lettres que par le Raport du Sieur T,(i-
vernel^ Ancien 8c Député de leur Part, les grandes Pertes, les Incommodi-
tés 8c les Afliélions qui leur font furvcnûës depuis le Décès de Monfieur de-
Chambaud , qui le reduifent aujourd'hui dans un pitoiable Etat , & très di-
gne de CompafTion : félon qu'il eft aufll déclaré par des Lettres du Synode
Se de l'Aflemblée Provinciale du Vivarez., requérant quelque charitable Sub-
vention, afin qu'une Eglife fi confiderable ne foit pas entièrement defolée:
La Compagnie a ordonné que ladite Eglife de Privas recevra prefentement
la Somme de fix cens Livres , & que toutes les Eglifes de ce Roiaumc fe-
ïonc exhortées par tous les Députés de cette Afl'eioblée, quand ils feront de
retout
T E N U A A L A I s. 1S7
retour dans leurs Provinces . d'ouvrir les Entrailles de leur Compaffion pour
fubvcniraux Befoins de ladite Eglife de Privas, par une Coleéte générale,
telle qu'elles jugeront à propos de la faire entr'elles , dont les Deniers feront
envoies aux Egliies de Lion & de Nîmes , qui les feront remettre à celle de
Privas. On écrira auffi de la Part de cette Compagnie à Meflleurs de Gou-
vernet , de Montauban , de la Charfe , de Montbrttn , Sc aux autres Parens
du feu Sieur de Chambaud , pour les exhorter de prendre Soin que les En-
fans dudit feu Sieur de Chambaud ne foient pas détournés de la vraie Reli-
gion , & que pour les y retenir ils en prennent la Tutelle , félon les Loix de
ce Roiaume.
VIII.
Les Chefs de Famille de la Religion Reformée du Bailliage âi*Anrillac des
Montagnes de la Haute Auvergne , demandant la Continuation des Portions
qui leur furent accordées par les Synodes Nationaux de Gap & de b Rochelle ,
h Compagnie ordonne que la Portion qui a été odroiée à ladite Eglife du Bail-
liage ài'AHrtlluc lui fera donnée franche Se exemte de tous Fraix,par la Province
du Haut Languedoc.
I X.
Le Sieur Cafau. , Pafteur de l'Eglife de LeiEloure , demandant au Nom de la-
dite Eglife, quelque charitable Secours pour la tirerde la grande Mifere & du
pitoiable Etat où elle fe trouve réduite , & remontrant qu'elle a Befoin d'être
foûtenuë à l'avenir ; la Compagnie compatiflànt à l'Etat de ladite Egliie , affi-
gnera pour elle une Portion franche fur les Deniers de fon Contingent , dans la
Dirtribution qu'on fera pour les Eglifes de la Province du H^ut Languedoc:
& la Colede qui iè fera dans ladite Province du Haut Languedoc & de la Haute
Guienne fera donnée à ladite Eglife de Lei^loitre.
X.
L'Eglife de Tulettes dans la Province du Dat/phine', demandant quelque cha-
ritable Subvention , attendu fa Pauvreté & le mauvais Etat ou elle fe trouve ,
pour refiller aux Ennemis qui l'environnent dans le Comtat renaijfm où elle le
trouve enclavée , ce qui fait auffi qu'il eft fort important à toutes les autres Egli-
fes Reformées de la bien foutenir : La Compagnie a ordonne que la Por-
tion que ladite Eglife de Tulettes doit avoir comme les autres de la Province
du Dauphtne', fera franche, & que de plus elle aura une demi Portion fran-
jche fur les Deniers de toutes les Eglilès , jufqu'aoi Synode National pro-
chain.
-XI.
Laurens "Jolis l'un des Réfugiés du Marquifat de Saluées , aiant aporté des
Lettres de l'Eglife de Guillefires , compofée de Réfugiés dudit Marquifat , par
lefquelles elle demande qu'on lui accorde une Portion des Deniers de Sa Maje-
fié , pour entretenir un Pafteur , attendu qu'outre le Befoin particulier qu'elle
en a, ceux qui gemillént encore fous la Perlècution, dans le Marquifat de Sa-
luées^ & qui font privés de la Prédication de la Piurolc de Dieu, pourroicnt
itre attirés dans ladite Eglile de GuUleftr-es , où il fe feroit des Progrès pour
l'Avancement du Règne de Jefus-Chrifi ; La Comt>agnie a odroié une Por-
Aa a tioa
i88 XXIII. SYNODE NATIONAL
tion Surnuméraire pour les Befoins extraordinaires de ladite Eglife de Cmlle-
lires laquelle fera prife fur les Deniers communs des autres Eslifes.
' ' ^ XII.
Le Sieur Gmngonis fera affilié de dix Ecus fur la Portion des Deniers du
Contingent de la Province de Provence , 6c pour ce qui eft de la Demande fixité
par le Sieur du Riet , Etudiant en Théologie , il cil: ordonne à la Province du
Bas Languedoc de pourvoir à ion Entretien,felon les Reglemens faits par les Sy-
nodes Nationaux , ^ cependant il recevra foixante Livres des Deniers de la
Province du lias Languedoc , tant pour fe retirer de cette Ville , que pour s'en
aller à Montauban.
XIII.
Antoine Verdier , ci-devant Prêtre dans le Comtat (X Avignon , a été affilié de
fix Livres , pour fe retirer à Grenoble .
X i V .
L'Ef'lifc de St. Paul trois Châteaux , demandant une Subvention, tant pour
drefler'une Ecole que pour achever de bâtir un Temple qui ell reilé imparfait,
a été renvoiéc à la Province du Dauphine', laquelle cit exhortée d'avoir charita-
blement Egard à ladite Eglife.
"" XV.
Le Sieur ^ean Peirer , Pafteur de l'Eglifc de Paillac , en Auvergne\ faifant
des Plaintes au Nom de ladite Eglife , contre le Synode de la Province de Bour-
gogne^ de ce qu'il ne lui a pas donné les Portions qui lui ont été oftroiées par
le Synode National de Privas , & requérant d'être unie à la Province des Seve-
ties, la Compagnie, pour ce qui regarde l'Union demandée par ladite Eglife
de Paillac , avec ladite Province des Sevenes , l'a renvoiéc au Synode de Bour-
gogney , auquel elle déclarera Ion Defir , & en fera drellér un Aélc pour le pre-
fenterau Synode National prochain. Et quant aux deux Portions qui font
données à ladite Eglife de Patllac , l'une fera franche & déchargée de tous Fraix,
& l'autre fera de la même Nature que celle des autres Eglifes de la Province de
Bourgogne.
La Compagnie a o£troié aux Sieurs Guerin , Reffent , Gabet Se Mereurin , là
Somme de 48 Livres , à favoir 1 2. Livres à chacun pour la Dépenfe qu'ils ont
faite dans ce Lieu , pendant huit jours qu'ils y ont fejourné par Ordre de ladite
Compagnie , qui enjoint au Sr. Ducandal de leur paier ladite Somme , en la ti**
rant de la Maflc des Deniers communs des Eglifes.
XVII.
Le Sieur Blevet , aiant remontré de la Part de PEglife d'Is-fm-Tille , qu'el-
le a été obligée de faire une grolî'e Dépenfe pour les divers Changemens des
Pafteurs qui lui ont été donnés par la Province de Bourgogne , laquelle ne veut
point lui fournir aujourd'hui les Moiens Necellàires pour entretenir le Sieur
Blevet fon Pafteur : La Province de Bourgogne ell exhortée d'y pourvoir , 6c
pour cet effet il lui.eft enjoint de donner à PEglife d'*Is-fur-Ttlle une Portion &
demi des Deniers de la Libéralité du Roi , jufqu'à ce qu'elle fe puiflè rembour-
fer des Fraix pour kfdits Changemens de l'jifteurs.
xvm. Le
T E N U A A L A I s. iga
XVIII.
Le Sieur Jaques Joli , Pafteur de l'Eglife de Millau , aiant reprefenté
qu'outre l'Entretien de fa Famille propre qui l'epuilî'e, il eft maintenant fort
furchargé par celle de Ion Frère , qui eft deftitué des Moiens necelîàires
pour l'entretenir : La Compagnie pour témoigner fa Charité & fa Compaf-
fion envers lui, déclare qu'elle donne un Portion Franche & Surnuméraire à
lai Province du Haut Languedoc, -pour la diftribuer audit /^^af/ /<;/« , jufqu'au
Synode National prochain ; Et quant aux Papiers qui concernent les Aftea
Ecclefiaftiques produits par le Sieur HeElor Joli , ils ne lui feront point ren-
dus , mais on les gardera pour en difpofer félon qu'il fera ordonné par cette
Compagnie.
X I X.
Sur les Demandes de l'Eglile d'//o«Vf , faites par le Sieur le Blanc fon Pa-
fteur : La Compagnie a ordonné que l'Afaire de ladite Eglife d'Ifoire fera
recommandée aux Sieurs Députés Généraux en Cour : & que les Portions
aflignées à ladite Eglife ôi'IJfoire , 6c à celles des Montagnes à"" Auvergne, 'çzx
le Synode de Vitré , leur feront continuées jufqu'au Synode National pro-
chain i mais quant au Colege pour lequel ces Eglifes là demandent une Sub*
vention , on ne peut rien changer à l'Ordonnance du Synode de ritré ,
non plus qu'à ce qui regarde l' Etabli flement d'un Nouveau Colege en
Auvergne , jufqu'à ce que Dieu ait augmenté le Nombre de leurs
Eglifes.
XX.
L'Eglife de ISeaune eft chargée de contenter le Sieur Blevet , qui l'a ci--
devant fervie comme Pafteur , & de lui paier tout ce qu'elle lui doit , avant
qu'elle foit pourvue d'un autre Miniftre.
XXI.
L'Eglife de MarÇeilh 8c le Sieur RelJent fon Pafteur , fe plaignant que les
Deniers qui leur ont été oârroiés par les Synodes Nationaux precedens ne
leur ont pas tous été paies, & que la l'rovince de Provence leur en retient une
Somme confiderable , par Ordre du Confeil Académique de Nîmes , nom-
mé par le Synode du Bas Languedoc , fuivant le Pouvoir qu'il en avoit reçu
du Synode National de Vitré : La Compagnie a chargé les Sieurs Joli , De-
henes, & Bojleroi , de voir lefdits Comptes ; ce qu'aiant fait ils ont trouvé
que ladite Province de Provence eft redevable audit Sieur Re(fent de la Som-
me de feize cens vint-trois Livres , feize fols , dix deniers, pour tout ce qu'il
peut prétendre jufqu'au 15. de Septembre de l'An i6iy. fans y comprendre
les Droits du Receveur de ladite Province i Sur quoi il a été ordonné qu'el-
le paiera audit Sieur Rejfent la Somme de cinq cens Livres en Deniers réels,
& que le furplus montant à 1 123. Livres , 16. fols , 10. Deniers , lui fe-
ra paie en Deniers ou Acquits valables, dans la prochaine A flémblée du Co-
loque qui fe tiendra à Gap , & ledit Coloque eft autorile pour faire la Véri-
fication des Quittances dudit Paiement , 6c pour régler le Compte des Fraix
que ledit Reijent demande pour des Procédures faites à Grenoble 6c ailleurs ,
contre la fufdite Province , laquelle lui paiera aufli la Somme de trente Li-
Aa 5 yres
I90 XXIIL S Y N O D E N A T I O N A L
vres pour la Depenfe qu'il a faite au fujet de l'Execution de l'Ordonnance du
Coûfeil Académique de Nimes.
XXII.
La Compagnie aiant remarqué plufieurs Défauts dans la Conduite des Egli-
fes de Provence , tant pai" les Ades de leurs Synodes qui lui ont été prefen-
tés ) que par les Informations particulières qui en ont été faites , fuivant la
Commiflîon qui en avoit été donnée , par le Synode de Fine , à la Provin-
ce du Bas Languedoc , il a été trouvé bon , pour y remédier à l'avenir, de
dreflèr le Règlement fuivant « lequel on enjoint à ladite Province de Pr#-
vence d'obferver exaûenlent, en toutes fes Parties-
CANONSDU REGLEMENT
Fait four les Synodes de Provence.
I . T E Synode Provincial de Provence ne fe feparera point qu'il n'ait de-
I i figné le Lieu du Synode fuivant , & l'Eglife qui aura le Droit de le
convoquer en marquera le Tems , par l'Avis de deux Cglifes voifines.
z. Aucun de ceux qui n'auront pas des Lettres d'Envoi de leur Confi-
ftoire , de quelle Qualité ou Condition qu'ils foient , ne pourront entrer
dans les Aflemblées fynodales que lorfqu'ils y feront apellés , mais on ex-
horte les Confidoircs de recevoir des Gentils-hommes dans la e harge d'An-
ciens , afin qu'ils puiflent être députés auxdits Synodes.
3. Ceux qui feront députés aux Ailemblèes fynodales , n'y traiteront que
des Afaires purement Ecclefiaftiques.
4. Les Charges Synodales feront tellement diftribuées que toute Matière
de Jaloufie , d'Envie & de Difcoide , foit ôtce.
5". Les Secrétaires des Synodes n'en coucheront point les Articles en
Forme de Procès Verbaux , ni en Termes de Palais , mais avec fimpli-
cité & Brièveté.
6. Les Députés ne fe fepareront point qu'après que tous les K&zs feront
mis au net , lus & fignés dans chaque Séance.
7. Pour les Matières Pécuniaires, on fuivra les Rcglemens desSynodesNa-
tionaux , qui portent que les A pellations faites pour cela feront rcnvoiées à la
Province prochaine , pour quelque Somme que ce f -it : à l'Ocafion de quoi
on exhorte les Palteurs de ne s'abfcnter pas de leurs Eglifes pour ces fortes
d'Afaires , fans une très grande Neccflité , mais d'envoier leurs Comptes
nets, dans les Lieux oii iis adreflcront leurs Apellations , & de prendreaufli
garde à ne fe rendre jamais Solliciteurs des Procès, s'ils n'y font pas contraints
par quelque Necefiité très urgente.
8 Parce que le Nombre des Pafteurs de la Province n'eft pas fufifmt
pour drefler trois Coloques, & qu'il y a des Inconvcniens à n'en avoir
que deux, lorfqu'il furvicnt quelque controverfe entre un Coloque6c l'autre,
lefdits l'aftcurs fe reuniront dans un feul Synode , julqu'à ce que Dieu au-
gmente leur Nombre.
9. Pour
TEN U A A L A I s. 191
9. Pour procurer l'Obfervation de ces Canons dans la fufdite Province ,
le Sieur Brunier Pafteur de l'Eglife à^Vfez. fe trouvera au premier Sy-
node de Provence , & toutes les fois qu'on y convoquera un Synode , la-
dite Province en donnera Avis à celle du Bas Languedoc 8c à celle du
Dauphiné , afin que quelques Pafteiirs de l'une & de l'autre puiflent être
députés audit Synode , comme il fe pratique entre les autres Provinces ,
pour entretenir une mutuelle Communication , & une bonne Correfpon-
dance.
X XI r r.
Les Dificukés qui fe font rencontrées fur la Propofition de reiinir lesEgli-
Jês de Provence avec celles de la Province du Bas Lang^ftedoc , ou avec celles
du Dauphiné , aiant fait juger qu'on ne fauroit y reiiffir maintenant , 5c aiant
confideré d'autre Part que le Nombre des Eglifes & des Pafteurs qui font
en Dauphiné eft fort grand, & qu'il femble qu'à Caufc de la Proximité, une
Partie pourroic être commodément jointe à la Province de Provence , pour
y former un«6ynode compofé d'un Nombre confiderable de Pafteurs , ladi-
te Province du Dauphiné eft exhortée d'examiner quelles de leurs Eglifes
peuvent être facilement unies avec celles de ladite Province de Provence, pour
en faire le Raport au Synode National prochain.
XXIV.
L'Eglife de Severac aiant fait demander par le Sieur de Cahufac,c]u''\\ plût
à cette Compagnie de lui donner Confeil touchant ce qu'elle doit faire con-
tre ceux qui la veulent priver des Exercices du Saint Miniftere, pour l'En-
tretien duquel elle demande aufli du- Secours : On a recommandé à la Pro-
vince du Haut Languedoc de pourvoir à fes Befoins par quelque Subvention,
& on écrira aux Sieurs Députés en Cour , de travailler pour faire ceflér les
Vexations qu'on fait à ladite Eglife
XXV.
Sur la Demande du Sieur Paul Dode , ci-devant Pafteur de l'Eglife de Sr.
Jean de Bardonnanche , depofé du Saint Miniftere par la Province des Seve-
nes , requérant d'être rétabli , fuivant l'Efperance qui lui en avoit été don-
née par un Décret du Synode tenu à la Sale , qui fut révoqué par le Syiio-
de de la même Province, tenu depuis à Meyrvez,, où l'on vérifia les Crimes pour
lefquels il a été depofé : La Compagnie a confirmé ladite Sentence de De-
pofition, Se après lui avoir interdit toutes les Fonétions du Saint Miniftere, el-
le l'a exhorté de s'attacher à une autre Profeffion , fans Efperance d'être ja-
mais rétabli dans fa Charge Paft orale.
XXVI.
Sur la Plainte faite par l'Eglife de Paris, de ce qu'aiant jufqu'ici libéralement
cédé aux Eglifes de Clfle de France , de Picardie 8c de Champagne , les qua-
tre Portions oftroiées à fes Pafteurs, lefdites Provinces les veulent retenir abib-
lument , fans en permettre aucune Difpofition à l'Eglile de Paris ; la Com-
pagnie a jugé que , félon la Diftribution fiiite par les Synodes Nationaux ,
lelHites Portions appartiennent à l'Eglife de Paris ; c'eft pourquoi on les
remet à fa Difpofition : mais elle eft néanmoins priée d'en uler encore à l'a-
î9î XXIII. SYNODE NATIONAL
venir avec la même Charité qu'elle a fait jufqu'ici , pour le foulagement
des pauvres Eelifes defdites Provinces.
^ XXVII.
Le Sieur Pilautis , aiant prefenté des Lettres de l'Aflemblée de Loudun ,
<^ui le recommander celle-ci , afinque les Portions qui lui ont étéoftroiées,
par le Synode National dcFttré, lui foient continuées; la Compagnie , fui-
vant le' Jugement dudit Synode de Fitre , n'a pas reconnu que les Eglifes
en gênerai ibicnt obligées de lui donner une telle Rccompcnce , ni que les
Deniers Dcftincs pour le Soulagement des pauvres Egliies ÔC des Pafteurs ,
doivent être emploies à de pareils Ufagcs, attendu même la grande Neceffité
de la pliÀpart defdites Eglifes , néanmoins elle ordonne que ledit Sieur Pi-
lautis recevra les quatre Portions qui lui ont été données par le Synode de
ritré, iufqu'au premier iour de l'Année prochaine i6zi.
■^ ^ ^ X X y 1 1 1.
Le Sieur de Lul^ac aiant comparu ici pour rendre Raifon des Caufes pour
lefquelles il n'exerce pas fon Miniftere dans l'Eglife de Privas , fuivant la
Vocation : la Compagnie aiant examiné toutes les Procédures fur lefquelles
le Coloquc de Privas a donné une Sentence de Sufpenfion contre lui, laquel-
le a été depuis confirmée par le Synode du Fivarcz. ; Et ledit Sieur àcLnbac
aiant produit fes Defenfes contre les Accufations de fes Dénonciateurs : les
Preuves fur lefquelles lefdites Accufations 6c Juftifications font fondées ne
paroifliint pas allés claires , ladite Sentence de Sulpenfion, & toutes les Pro-
cédures qui en dépendent , ont été renvoiées au prochain Coloque du Falen-
îinois , dans la Province du Dauphine , où les Sieurs de la Cojîe & du Port
Dauphinois , & le Sieur Richard du Ftvarez. fe trouveront pour faire de nou-
velles Informations , Se pour entendre particulièrement le Sr. de Couches,
Minillre de Tournon de Privas , aux Fraix de la Province à\iFtvc.rez.,(\m fe-
ront taxés par le Coloque du Falentinois , afin que ledit Sieur de L«^.jf puif-
fe être abfous , ou condanné par l'Autorité du prefent Synode , tant fur les
Choies qui ont dcja été mifes en avant ,que fur celles qui feront produites de
nouveau, & mêmes par le Confiftoire de l'Eglife de Privas, qui ne manquera
pasde porter audit Coloque tous les Aélcs Ecclefiaftiques qui ont été faits fur
cette Matière , afin que le Saint Miniltere foit déchargé de tout Blâme : Et
en Cas que ledit Sieur de Labac foit jullifié,il ne pourra pas néanmoins fer-
vir aucune des Eglifes de la Province du l'ivarez..
XXIX.
Sur la Demande des Gouverneurs , des Magiftrats , des Confuls 8c du
Confiftoire de la Ville à''Orange , requérant que le Miniftere du Sieur Cham-
hrun leur foit oéVroié ; les Gouverneurs , Magiftrats , Confuls &: Con-
fiftoire de l'Eglile de Nir/ies , aiant reprefcnté le Droit qu'ils prétendent
avoir fur la Perfonne & le Miniftere dudit Sr. Chambrun , on a entendu les
Députés de la Province du Dauphiné & du Bas Languedoc , & en particulier
ledit Sieur Chambrun , demandant d'être mis en Liberté , parce que les fré-
quentes Maladies qu'il a foufertes depuis deux Ans , l'ont empêché de rem-
plir tous les devoirs de fa Charge ; La Compagnie voulant avoir Egard à
l'Etat
T E N U A A L A I s. 195
l'Etat Se aux Befoins de l'Eglife d'Or<««|f , lui a accordé ledit SkurdeCham-
brun pour Pafteur , à Condition néanmoins qu'il fervira encore l'Eglife
de Nîmes, jufqu'à ce qu'elle foit pourvue d'un autre Miniftre qui iupplée au
Miniftere dudit Sr. Chambran.
XXX.
Sur les Lettres de Monfieur le Prince d'Or^Kj-f & des Curateurs de l'U-
niverfité 6c Bourguemaîtres de la Ville de Leyde , requérant que le Sieur Ri-
vet foit confirmé dans la Charge de Profefl'euren Théologie de ladite Uni-
verfité , ou pour toujours, ou au moins jufqu'au Synode National prochain :
la Province du PoiHhh aiant donné fon Conlcntemcnt conditioncl , pourl'E-
tabliflement dudit Sieur Rivet dans ladite Univerfité , Se les Chefs de Fa-
mille de l'Eglife de Thouars s'oppofant à la Prolongation du Terme de deux
Ans accordes , par ladite Eglife , audit Sieur Rivet , pour fervir dans la-
dite Académie de Leide , La Compagnie fiiiiant un très grand Cas de la Re-
commandation d'un Prince qui s'eft tant acquis du Mérite dans toutes les
Eglifes Reformées , Se de l'Union des Eglifcs des Pais-Bas avec les nôtres,
elle a accorde ledit Sicur Rivet pour deux Ans à ladite Académie de Leide ^
& après qu'ils leront expirés il retournera dans fon Eglife , fuivant la Con-
vention qu'il en a fait avec elle.
X X X L
Sur la Requifition du Sicur Marmet , touchant l'Etat où il fe trouve ré-
duit i la Compagnie , connoillant fon Zèle 6c fa Pieté , lui a donné la Li-
berté de fe retirer , pour exercer fon Miniftere oîi il le jugera plus convena-
ble pour fa propre Confolation tic l'Edification de l'Eglife.
X X X I L
Sur la Demande du Sr.de la Perrière, ci-devant de l'Ordre des Chartreux^
lequel aiant renoncé au Papifme , fliit maintenant Proftflîon de la vraie Re-
ligion , & demeure en ^ujoh dans le Lieu de fa NaifTance : La Compagnie
exhorte ladite Province de lui continuer 1 Entretien de huit fols par jour
en Confideration de fon Age 8c de fi Qualité , fuivant l'Oclroi qui lui
en avoit été fait ci-devant. Se qui a été révoqué en partie. De plus la
Province de Bretagne dont il eft forti , Cc qui l'a recommandé à celle d''An-
joH , lui fournira tous les Ans un Habit aflorti depuis la Tête jufqu'au
Pieds.
XXXIII.
L'Eglife de Montauhan aiant demandé que le Sieur Jojîon , qui lui avoit
été prêté pour fix mois , par la Province du Haut Languedoc , 8c qui a été
rapeîlé par l'Eglife de Cafires , avant que ce tems fût expiré , lui foit don-
ne , pour quelques mois de plus , £c que fi leur Neceffité continue, le Sr. de
Garijjiles leur foit prêté : La Compagnie faifant Réflexion à l'Importance
Se à la NcccfTité de ladite Eglife^a ordonné que ledit Sieur Jefion lui fera en-
core prêté pour trois nwis , Sc pour ce qui eil du Sieur de Gnrijfoles, nonob-
ftant les Remontrances qu'il a faites pour n'être pas diftrait du Service de
l'Eglife de Pui-Lturens . il fervira aufli l'Eglife de Aiontauban pendant fix
mois , au bout defquels lefdits Sieurs Jofton 8c Garijfoles fe retireront dans
Tome IL Bb leurs
194 XXIII. SYNODE NATIONAL
leurs Eglifes , fans cjue lefdits Sieurs de Montanban puiflent faire aucunes
Conventions particulières avec eux.
XXXIV.
La Plainte faite par le Sieur Cappel , Profefleur en Langue Hebraique
dans l'Académie de Saumur , touchant quelques Deniers dont il fe trouve
redevable pour un certain Ecolier nommé au Dite , qui lui fut recomman-
dé par l'Eglife de Bourdeaux , Sc qui a été entretenu par la Province de la
Bajje Guienne , eft renvoi ée à ladite Province , ou à l'Eglife de Bourde aux ,
avec Exhortation que l'une ou Pautre rembourfent ledit Sieur Cappel.
XXXV.
La Plainte de l'Eglife de Montauhm , faite contre la Province de la Bajfe
Cuieme , au Sujet de quelque Argent fourni à des Ecoliers fortis du Fa-
pifme , eft renvoiée au Jugement de la Province de Xaintonie.
^ X XX V I. _
Sur la Remontrance de l'Egliie de Adomanhan qui demande qu'on laifle
aux Anciens la Liberté de donner la Coupe de la Samte Cène , félon la Pra-
tique de ladite Eglife : La Compagnie ne peut rien changer dans le Règle-
ment de la Difcipline,quiaété revu & confirmé par ce Synode fur cette Ma-
tière i c'eft pourquoi il eft enjoint à tous les Pafteurs , lans aucune Excep-
tion , de fefoumettre audit Règlement, de même qu'à tous les autres Statuts
de la Difcipline Ecclefiaftique
X X X V I L
Sur la Demande qu'a fait le Sieur Raj^n , Fadeur de l'Egliie de Reaimant,
qu'on l'afTilte de quelque Somme d'Argent pour la Pourfuite d^un Procès
qui concerne l'Eglife de renez. , & fur une autre Demande fiite par le Sr.
Lornhelajfe, Pafteur de ladite Eglife de Fenez., lequel reprefente qu'elle a be-
foin d'une Subvention extr:iordinaire : La Compagnie renvoie le tout
à la Province du Haut Languedoc , pour affilier le Sieur Raffin félon qu'elle
le jugera convenable , &^ pour donner la Portion qui eft affignée audit Sieur
Lombelajfe franche ôc exempte de tous les Fraix de ladite Province , jufqu'à
ce que l'Eglife de Fenez, jouïfle du Légat qui lui a été fait par la feu Dame
de Fenez. : Et quant à l'Afaire concernant le Procès de ladite Eglife de Fenez.
elle fera recommandée aux Sieurs Députés Généraux en Cour.
X X X V I I L
La Demande faite par le Sieur Balerande , pour l'Eglife de Brajfac , a été
renvoiée à la Province du Haut Languedoc , laquelle eft exhortée d'avoir
Egard à la Neceffité de ladite Eglife , & au Mérite du Sieur Ba/erande , qui a
travaillé depuis fi long-tems avec Succès, par l'Exercice de fon Miniftere, dans
ladite Province.
XXXIX.
Sur la Requifition de la Province de la. BaJfe Guienne Zz de l'Eglife de
Bourdeatix , qui demandent qu'on accorde quelques Deniers à ladite Egli-
fe , pour la degraver de la gioffe Dcpenfe qu'elle a été obligée de fai-
re dans la Pourluite d'un Procès intenté par le Sieur Saint Angel ; La
Compagnie coanoiflant ôc louant le Zèle de ladite Eglife , déclare néan-
moins
T E N U A A L A I s. 19^
moins qu'elle ne peut pas lui accorder ce qu'elle demande.
Sur les Remontrances de l'Eglife de Pm-mirol , tendantes à faire voir
qu'elle a Befoin d'être affiliée par les autres Eglifes , à Caufe de l'Embrafe-
ment gênerai par lequel toute la Ville de Pui-mirol a été confumée ; La
Compagnie exhorte la Province de la Baffe Guienne , & les trois Provinces
roifines de celle là, de fecourir ladite Eglife de Pui-mirol ç^r des Coleâ:cs par-
ticulières : & quant à l'Afaire des Habitans de Pui-mirol , elle a été recom-
mandée aux Sieurs Députés Généraux, afin qu'ils tâchent de leur obtenirqueU
■que Soulagement 6c Libéralité de Sa Majejté.
X. j_< 1.
La Compagnie aiant apris par des Lettres de l'Eglife de Girtac , l'Afliétion
où elle fe trouve réduite , par les Aflauts des Averlaires , y a envoie le Sieur
Francher M. D St. E. 8c Profefleur en Théologie dans l'Académie de Ni-
mes , pour confoler 8c fortifier ladite Eglife , 8c le Voiage dudit Sr. Fratt-
£her fera fait aux Dépens du Bas Lattguedoc.
XL IL
La Province de Flffe de France aiant réitéré les Plaintes qu'elle fit au Sy-
node National de Fttré , contre le Sieur Pereri , qui n'a point fuivi l'Ordon-
nance dudit Synode : la Compagnie après avoir fait la Lecture des Mémoi-
res dudit Sieur Pereri concernant fa Juliificntion, & entendu les Députés de
la Province du Haut Languedoc , fur les Raifons qui ont porté le Synode te-
nu à Millau l'An i6ij. à rétablir ledit Sr. Pereri dans l'Exercice de fon
Miniftere , elle a aprouvé ce qui a été fait par le Synode de Aitllau , & ex-
horté la Province de Pl/le de France de fe contenter de la Somme de ^roo. Li-
vres , pour tout ce qui lui eft encore dû par ledit Pereri : & en Confequen-
ce de cela, aoo. Livres feront retenues par le Sieur Ducandal , fur la Provin-
ce du [faut Languedoc , avec les autres 300. Livres qui ont déjà été laillécs
entre les mains dudit Sieur Ducandal pour cet Efet , Sc fi ladite fomme de
300. Livres n'a pas été reçue par la Province de PI[le de France , la Somme
de COQ. Livres entière fera retenue par ledit Sieur Ducandal.
X L I 1 L
Sur la Demande fiite par la Province de l'IJle de France , pour l'Execu-
tion de l'Article du Synode National de l'ttré , touchant le Sieur Richer ,
qui s'cll retiré dans la Province de Xaintonge , les Députés de ladite Provin-
ce aiant étéoiiis , tant pour ce qni la concerne dans ledit Article , que fur
les Plaintes fiires contre ledit Sieur Richer : La Compagnie a ordonné que
ledit Article du Synode de ^<fre fera exécuté en tout & par tout , mais que
pour ce qui concerne la Liquidation des Comptes dudit Sr. Richer, clic fera
fiiite par l'Eglife dcSaumur, où les înterreflés comparoîtront le premier jour
de Mai prochain. Cependant ladite l'rovmce de P/jle de France ert exhortée
de traiter charitablement ledit Sr. Richer, èc de nepasexiger de lui , à la Ri-
gueur , tout ce qu'elle prétend lui être dû.
X L I V.
La Province du Dauphiné elt exhortée de continuer la Subven-
ir b z tion
196 XXIII. SYNODE NATIONAL
iion qu'elle donne à la Veuve du Sieur Falquet.
X L V.
Sur la Remontrance faite par l'Eglife de Buux , touchant fa Pauvreté ,
caufée par les Maux & les Perkcutions qu'on lui a fait , pour la priver de
l'Exercice de la Religion, qu'elle n'a pu conferver fms éluder des Chicanes
qui lui ont caufé des Fraix extraordinaires : la Compagnie volant fa Necef^
fité lui a oftroié une demi Portion furnumeraire des Deniers communs, dont
elle jouira jufqu'au Synode National prochain , auquel elle rendra Compte
de l'Emploi qu'elle aura fait de ladite demi Portion : Se cette Compagnie re-
commandera aux Sieurs Députés Généraux en Cour , de faire tout ce qu'ils
pourront , afin que ladite Eglife ne foufre plus tant de Vexations comme
elle en a eu ci-devant.
X L V I.
Le Sieur Hi^ron , aiant demandé qu'on lui accorde la Liberté de fe reti-
rer de l'Eglife de Hiez. , dans laquelle il fert , 8c de for tir de la Province de
Provence , a été renvoie à ladite Province, laquelle procédera à fa Décharge,
fclon les Formes de la Difcipline Ecclefiaftique.
X L V I I.
Le Diferent entre les Sieurs Racault , Lavife , Fourneret & autres de
l'Eglife de Bemne, eft renvoie au Coloque de Châ/ons en Bourgogne , -pour
en juger.
X L V 1 I I.
La Plainte faite par la Province des Sevenes, d'un Jugement rendu contre
elle par la Province du Bas Languedoc , en Faveur du Sieur àLQ.Serinac , pour
quelque Depenfe faite dans fon Voiage du Synode de Tonneins . a été ren-
voiée au Jugement de h Province du rtvarez. ,hquc\\e en décidera aux Fraix
de la Partie qui fe trouvera dans le Tort pour le Principal.
X L I X.
Les Députés de la Province des Sevenes, aiant reprefenté que la Somme de
foixante & deux Livres , dix fols , refte duc au Sieur Bàhat , à prefent Pa-
fteur de l'Eglife de Cafiamole, par les Eglifes à"* Auvergne , fuivant le Comp-
te arrêté par l'Ordonnance du Synode National de ritre : La Compagnie
a ordonné que la Province des Sevenes , à laquelle les fuflites Eglifes font
unies » lui paiera ladite Somme , ou la lui fera paier au plutôt.
Sur la Remontrance de l'Eglile de Serverette dans les Sevenes , la Compa-
gnie a ordonné que l'Afaire qu'elle a en Cour fera recommandée aux Sieurs
Députés Gena-aux , 6c qu'on écrira au Sieur d'Entr aiguës, pour le prier
de l'accommoder d'un Lieu fur fes Terres pour l'Exercice de la Reli-
gion , 8c la Portion qui ell aflignée à ladite Eglife fur les Deniers de
l'Oétroi du Roi , lui fera donnée franche 6c exemte de tous Fraix , par la
Province des Sevenes.
L L
L'Eglife de Langres aiant reprefenté par des Lettres , 8c par la Bouche
des Députés de l'JJle de France ffunt fgsEfortspourl'Etabliirement de l'Exer-
cice
T E N U A A L A I s. ^^c^y
cice de la Religion , que les Opofiiions qui lui ont été faites par les~^Aver-
faires de la Vérité, qui la tourmentent encore tous les jours : La Compagnie
pour donner à ladite Eglife le Moien de fubfifter , & d'avancer le Règne de
Chrifi , a donné deux Portions Surnuméraires à ladite Eglife , jufqu'au pro-
chain Synode National.
L I ï.
Sur la Remontrance qu'a fait l'Eglife de la Baftide de fa Pauvreté, & leSr.
Laurens fon Parteur de la fiene.pour avoir été feize mois privé d'EgIife,& defti»
tué de toute Subvcntion,avant que d'être pourvu dans la Province àuFivarez.-^
La Compiignie aiant Compaffion dudit Sieur Laurens , a ordonné qu'il rece-
vra prefentcment 200. Livres , furies Deniers communs desEglifes, atten-
du qu'il a été obmis dans le Rôle des Palleurs au Synode National de Vitré:
8c pour faire fubfiller ladite Eglife de la Baflide , elle eft recommandée à la
Province du Vivarez. , qui jugera parriculieremcnt fi l'Eglife de Roches peut
être commodément unie avec elle , ou s'il y a d'autres Moiens propres pouy
laConfervationde ladite Eglife.
LUI.
La Plainte que fait l'Eglife de Quifac à caufe du Démembrement de quet-
ques Annexes d'avec elle , n'a pas été jugée recevable , nonobftant l'Or-
donnance de la Province des Sevenes , laquelle aura Soin de faire fubfifterles
Eglifes qu'elle a drellées de nouveau.
L I V.
L'Afaire du Sieur Homel Doéteur es Droits , à Valence , fera recomman-
dé aux Sieurs Députés Généraux.
L V.
Demoifelle Jeanne NaU'et Veuve du Sieur David Sebafiien , Mini-ftre de
l'Eglife de Clermont de Lodeve , aiant fiit reprefenter que la Subvention qui
lui a été oétroiée par la Province du Has Languedoc , depuis û\ Viduité , a été
omife dans les Comptes de ladite Province, qui lui doit encore fix vints Li-
vres d'Arrérages de ladite Penfion : La Compagnie a ordonné que ladite De-
moifelle recevra ladite Somme de fix vints Livres, fur les premiers De-
niers que le Commis de la Province du Bas Languedoc aura entre fes
mains.
L V L
Sur la Remontrance faite par les Députés du Eeani , de la Neceffité qu'il y
a d'établir une Eglife dans le Pais de Labour , uni à la Province de la Bajje
Gttienne : attendu même qu'il y a maintenant dans le Bearn un Etudiant en
Théologie , capable d'être emploie au laint Miniftere , & de prêcher en la Lan-
gue du Pais , ce qui ne s'étoit pu faire julqu'à preiciK. La Compagnie déli-
rant de procurer l'Acroiflcment du Règne de JejHS-Chrift , a ordonné que la
Province de la Bafe Guienne recevra tous les Ans la Somme de 500. Livres,
pour établir une Eglife dans ledit Puis de Labour , à Condition de rendre
Compte de l'Emploi de cette Somme au Synode Natioaal prochain..
L V 1 L
Les Demandes des Eglifes de Mont-Redm , PJJle ft> Jour dan , St: Sever,
Bb 5 Sî,
i9l XXIII. SYNODE NATIONAL
St. Serre y 6c d'£;^«f j, foiU renvoiées à la Province du Haut Languedoc, pour
y pourvoir coirune die jugera convenable.
L V I I I.
Le Jugement rendu par le Coloque d''^nduz.e,fur le Diferent arrivé dans l'E-
glife de ^>. "^ean de Cardonnhigues , pour les Bancs, & confirmé par le Syno-
de de la Province des Sevenes , ne concernant pas les Chofes qui doivent être
décidées par les Synodes Nationaux , eft renvoie à ladite Pro^'mce des Sevenes,
qui procurera l'Execution de ce qu'elle en a ordonné.
L I X.
Sur le Diferent furvenu dans l'Eglife d'^/*«w, depuis l'Ordonnance de ce
Synode, inférée avec les Apellations, la Compagnie , après avoir entendu les
Migiihats, lesConfuls, le Confilloire & les Députés des £c;ic//fj i avec ceux
de ladite Ville, & le Sieur Olier en particulier , les a tous exhortés à une fîiinte
Concorde Se bonne Union , pour le Maintien de laquelle les Penfions de l'un
êc de l'autre Paftcur,à lavoir celle du Sieur des Murets, èc celle du Sieur 0/ier^
feront rendues égales, de forte que chacun d'eux recevra 700. Livres par An,
fans y comprendre les Fraix des Coloques & des Synodes qui feront fournis par
ladite Eglife; 6c tous les Aéles du Confiftoire, qui font préjudiciables audit
Sieur Olier , feront raiés,pour oter toute Semence de Divifion : & s'il arrive que
le prefent Accord foit violé, le Coloque d'Vz.ez. cil autorifé pour en juger, avec
Pouvoir de difpofer de la Perfonnc & du Miniikre du Sieur Olier , en Vertu
de la Commiflion que cette Compagnie lui en donne.
L X.
Sur ce que les Députés de la Prorince àj' Anjou ont remontré que la Portion
aflignée par le Synode National de /^«W, au Sieur du Bots-, a été paiée des
Deniers apartcnans à ladite Province : 6c que les Sommes aloiiécs dans les
Comptes du Sieur D«Crf»<^4/ pour ladite Portion , durant les Années 1617 6c
1618. , 6c [rour les trois premiers Quartiers de l'An 161 9. doivent être rem-
bourfées à ladite Province , attendu le fufdit Paiement : La Compagnie a or-
donné que la Somme de 6ao. Livres aloiiée dans ledit Compte , pour lefdites
Années , fous le Nom du Sieur du Bois , 6c tenue en Soufrance , fera paiée au
Commis de la Province âj' Anjou , 6c qu'on en tiendra Compte au Sieur Ducan-
dal, s'il en produit une Quittance, & qu'il retiendra une Portion fur ladite
Somme pour la Diibibuer audit Sieur du Bo/s , là oii il fe retirera.
L X I.
Le Sieur de Claufoune aiant reprcfènté que Sa MajefléVà pourvu de la Lieu-
tenance de Roi ^ dans le Gouvernement de la Ville 6c du Château de Leitourct
Redemandant un Certificat,par lequel il j-iaroillè qu'il fait aélucllement l^rofef-
fion de la Religion Reformée : la Compagnie n'a pas pu le lui refufer , attendu
qu'il ell venu ici en Qiialité d'Ancien ))eputé au prefent Synode,par la Provin-
ce du Bas Languedoc.
L X I I.
La Compagnie voulant pourvoir l'Eglife de Guiq^nacy félon fà Promeffe & le
Cas qu'elle en fait , voiant d'ailleurs que les Talcns du Sieur Codur , ci-devant
Porteur de l'Eglife de Guuges , font propres pour l'Edification de celle de Gi:i-
T E N U A A L A I s. 159
gnac , elle l'a exhorté d'aller emploier fon Minifterc dans ladite Eglife de G«i.
gtiac , jufqu'au prochain Synode de la Province du Bas Languedoc, enfuite de
quoi U y a confcnti, promettant de s'y tranfporter au plutôt , Se quand il y fera,
ladite Province pourvoira l'Eglile de Gmgnac d'un Paftcur qui lui Ibit propre;
& le Sieur Codur s'adreflèra au Coloque à''AndHZ,e , ou au Synode des Sevenes ,
pour fe faire donner une autre Eglife : & afin que celle de Gui-nac ait le Moien
de fubfilkr, la Portion qui lui eil affignée parmi les Eglifes du Bas Languedoc,
lui fen donnée franche . par ladite Province , & elle recevra d'ailleurs une de-
mi Portion Surnuméraire des Deniers communs à toutes les Eglifes.
L X 1 1 I.
Sur la Demande que fait l'Eglife de Montignac d'être affiliée dans un PrcP-
ces qu'acné foûtient pour fliire rétablir un Temple , qui fut démoli pendant
ks GuCTres Civiles : La Compagnie recommande ladite Eglife à la Province
du Bas Languedoc , afin qu'elle lui donne quelque Subvention , Se ks Dépu-
tés Généraux feront pries d'avoir Soin de procurer le Retabliiîèment dudiî
Temple.
L X I V.
La Demande qu'a fait le Coloque de Gez. , qu'il lui fort permis de n'envoier
que deux Pafteurs , Se deux Anciens , aux Synodes Provinciaux , cil rcnvoiée
à la Province de Bourgogne , qui jugera fi cela eil expédient : Et pour ce qui
concerne la Requilition que ledit Coloque fut, pour avoir une plus grande Sub-
vention que celle qu'il reçoit des Deniers de la Libéralité du Roi , la Compa^
gnie ne croit pas lui devoir accorder aucune Augmentation des Pomons Sur-
numéraires.
L X y.
Sur la Demande qu'ont fait les Députes de l'Eglife de Adontauban , que le
Sieur Gxion , Paileur de l'iighfe de Dien-le-fit en DaMphiné , foit donné à ladi-
te Eglife de Alontatibiin , pour y exercer le Saint Minillcre : après avoir enten-
du ledit Sieur Gnion Sc les Députés du Dauphiné , la Compagnie n'a pas voulu
difpofer de la Pcrfonne dudit Sieur Gmon , attendu que l'Eghfc Sc In Province
où Dieu l'a établi n'en ont eu aucun Avis.
L X V L
Le Coloque de Saint Germain des Sevenes efl Ccnfuré, pour avoir jugé trop
légèrement de ce qui concernoit l'Accufition intentée contre le Sieur Touf-
fatn , après l'avoir même iufpcndu des Fonctions du Saint Minillcre , Sc de la
Participation des Sacrtmens : & la Province des Sevenes ell auffi ccnfurée pour
avoir connivé à cette Faute : Se afin de décharger de Blâme le Saint MiniftcrCy
ledit Sicur ToHJfain fe trouvera au Synode prochain de la Province du Bas Lan^
guedoc , pour y être juilifié ou condamné , félon l'Exigence du Cas , Sc les
Règles de la Difcipline Ecckfiallique.
L X V I I.
La Lettre du Sieur Marhais , aiant été lûë , la Compagnie l'a remiiê à la
Province du ?oiQoti , pour y avoir tel Egai-d que de Raiibn.
L X V 1 1 I.
L'Eglife de Nîmes aiant deii^ndé par des Lettres Se par la Boucioe de les Dé-
putés.
300 XXIII. SYNODE NATIONAL
pûtes Olivier 2c A'Iaz.anJ.ier , que le Sieur Carnet lui foit donné pour Pafteur ,
attendu qu'il a les Talcns ncceflâires pour l'édifier , & pour reparer les Brè-
ches que l'Aportafie & la Débauche de quelques-uns de ceux qui l'ont fervie ci-
devant lui ont caufées : La Compagnie faifant une Attention particulière aux
Bcfoins , à l'Etat & à l'Importance de ladite Eglife , tant à Caule de la grande
Multitude de Peuple dont elle ell compofée . que pour l'Acadcmic qui y eft
établie , n'a pas néanmoins voulu emploier fon Ablblue Autorité fur le Minif-
ter£ dudit Sieur Carnet : mais aiant Egard à fes Excufes & à l'Opofition de la
Province d^Orleans & à celle du Berri , elle Exhorte tant l'Egliie de Saint '
j^mand que ladite Province du Berri , dans laquelle il exerce Ion Minillere ,
de bien pefer l'Importance de l'Eglife de Nimes , pour lui oâroier tout ce
que la Charité , 6c la Sainte Communion qui eil; entre toutes les Eglifes , re-
quièrent , & dans cette même Vue on écrira à Monfieur le Dhc de Suilli , afin
qu'il lui plaife de donner fon Confentemcnt pour cette Vocation^
L X I X.
Le Sieur de Chateatt-mal aiant reprefenté les Services que fon Père & lui ont
rendus aux Eglifes , 8c les Pertes qu'il a faites pour la Profcfîîon de la Vraie
Religion , demandant qu'on lui accorde quelque Subvention pour entretenir
un de fes Enfans dans les Etudes : encore que la Compagnie juge qu'une
telle Demande ne doit pas être faite aux Synodes Nationaux, en Confideration
néanmoins de la Pieté dudit Sieur de Chateau-mal . elle enjoint à la Province
du Dauphiné d'y avoir Egard , & de pourvoir le Fils dudit Remontrant de
la première Place d'Etudiant qui fera vaoïnte , dans ladite Province.
L X X.
Les Neccffités de l'Eglife de Sancerre aiant été reprefentées par des Lettres
de ladite Eglife, & par la Bouche des Députés à^Orleans fk du Berri , a^'cc une
Recommandation de l'Allëmblée Générale tenue à Load^n ; la Compagnie
voulant Subvenir aux Befoins d'une Eglife fi importante , ordonne qu'on lui
délivre tous les Ans deux Portions Surnuméraires , dont elle jouira fans au-
cune Diminution , jufqu'au Synode National prochain , & pour cet Efet
elles feront jointes à celles de la Province du Berri , qui lui en fera la
Diilribution.
L X X L
La Portion & demi Surnuméraire oétroiée au Sieur Efcoffier , Pafteur de-
chargé à Caufe de fa Vieillefié , par le Synode National de Titre', fera jointe
à celle de la Province des Sevenes , pour lui être donnée franche & exempte de
tous Fraix , parles mains du Receveur de ladite Province , fuis qu'il attende
aucun Ordi-e fpecial pour faire ledit Paiement.
L X X I I.
Sur la Remontrance faite par le Sieur de CUuz.one , touchant la Pauvreté
de l'Eglife de Mont -frein dans le Bas Languedoc , on a oétroié à ladite
Eglife une demi Portion Surnuméraire , qui fera jointe à celles de la Diltnbu-
rion de la Province du Bas Languedoc.
L X X I I I.
Sur' la Remontrance faite par le Sieur Dajon , touchant la Pauvreté de l'E-
elife
T E N U A A L A I s. 261
glife de Pm-michel en Provence , l:i Compagnie a oftroié à l;\dite Eglife une
Portion Surnumcraire dans la Diftnbution Générale.
L X X I V.
La Compas;nie aiant ordonné qu'on feroit à la fin de chaque Synode Natio-
nal une Lifte des Eglifes auxquelles on diftnbueroit les Colleaes , £c qu'on y
marqueroit par quelles Provinces elles feroient fpecialement afliftées , on a trou-
vé bon que pour exécuter cette Ordonnance, la Coleéte des Provinces du Dan-
phtné, du Bas Languedoc , de la Provence, des Sevenes ^ du Vivarez. , & de la
Bourgogne , foit afFeétée pour l'Egliie de Privas : celle du Haut Languedoc Sc
de la Haute Gutenne , pour LeiEivure : celle de la Bajfe Guienne Sc de Xainton-
ge , pour Ptii-mirel : celle de IV/Ie de France de Normandie & du Berri , pour
'Netancourt : celle à^ Anjou Î5C du Poiclou , pour Fandôme : fans que lefdi-
tes Collèges puiiVent prejudicier à la Générale pour les Réfugiés de Sa-
luces.
L X X V.
Etant du Devoir de tous les Pafteurs de refider au milieu de leurs Troupeaux,
les Députés des Provinces du Bas Languedoc , des Sevenes ôc du Haut Langue-
doc^ font chargés d'avoir Soin , quand ils feront de Retour dans leurs Eglifes ,
de faire entendre à tous ceux dcfdites Provinces , qui contreviennent à ce De-
voir , que s'ils ne vont pas refider dans leurs Eglifes , u-ois Mois après qu'on
leur aura fait l'Intimation de ce Décret , ils feront fufpendus de toutes les Fonc-
tions de leiàr Muiiftere.
L X X V L
L'AEtire des Enfàns Mineurs du feu Sieur Reinelais , dont le Sieur de laG^r-
lai leur Oncle eft Curateur , fera recommandée aux Sieurs Députés Généraux en
Cour , pour faire rendre Juftice à ces Pupiles
L X X V 1 I.
Sur la Remontrance faite par la \^eûve du feu Sieur Emanuel Seb.'.flten , au-
trefois Mimlb-e de i'Eglife àt Cmffac : La Compagnie a ordonné que ladite
Veuve fera paiée de tous les Arrérages de la Subvention qui lui a été accordée
par la Province des Sevenes , fur les premiers Deniers qui fe trouveront entre les
mains du Receveur de ladite Province , laquelle eit auflî exhortée de continuer
la même Subvention à ladite Veuve , & de la lui faire donner par ledit Rece-
veur , fans qu'elle paife par d'autres mains.
L X X V I I I
Sur ce que l'Egliie d'Z^/è* a demandé qu'il lui ioit permis de chercher un
n-oifiême Pailcur, Ibit dedans ou dehors la Province dont elle dépend: La Com-
pagnie en acquicflant à cette Demande a néanmoins ordonné que ladite Eglifê
fuivra dans cetteRecherche toutes les Formalités lequifes par la Difcipline Eccie-
iîaftique , & qu'elle ne fera rien au Préjudice des Pafteurs qui la fervent à pre-
fent , & qu'elle ne fe relâchera jamais du Soin particulier qu'elle doit avoir du
Sieur Brunier ôc de fa Famille , puifque les Travaux de ce Pafteur lui ont été
fort utiles depuis long-tems , £<: lui font encore maintenant aufll profitables que
necefl'aires.
Totne IL G c LXXDC- Les
202 XXIII. SYNODE NATIONAL
L X X I X.
Les Dificultcs qui fe font prefentées dans l'Eglife de Guiguac touchant la Va-
cation du Sieur Jacornas qui y fut envoie pour Paftcur , par la Province du
Bas Languedoc , aiant été telles que cette Compagnie a trouvé bon qu'il fût ti-
ré hors de ladite Eglife , fans néanmoins que cette Sortie porte Préjudice à
l'Honneur defonMuîillere,dans l'Exercice duquel il s'eft comporté d'une Maniè-
re très-loiiable : 6c ledit Sieur Jacomas n'aiant reçu aucun Entretien de ladite
Eglife de Guiit^nac , depuis qu'il lui a été donné , quoi qu'elle ait reçu les De-
niers de l'Oétroi du Roi , durant ce tems là , il eit enjoint à la Province du
Bas Languedoc de faire paier ledit Sr. Jacornas , de tout ce dont ladite Eglife lui
efl redevable , pour fes Apointemens : jufqu'au jour qu'il fera pourvii d'une
autre Eglife , foit en retirant de celle de Guignac ce qu'elle lui doit , foit en y
fuppkant des Deniers communs de ladite Province .• Et en Cas que le Colo-
que de Nimes , ou un autre de ladite Province , ibit convoqué avant le Synode
de ladite Province ; il aura Soin d'établir ledit Sieur facornas dans une Eglilê,
pour y continuer fon Minillere.
L X X X.
Les Lettres du Sieur ài'Antreigues Picheron , contenant des Plaintes touchant/
un Outiage fait au Capitaine Pierre Etienne , aiant été lues , on a ordonne
qu'elles feront envolées au Confeil de la Province des Sevenes , afin qu'il y
pourvoie avec les Sieurs Députés Généraux en Cour , qui en feront in-
formés par cette Compagnie , laquelle aura Soin de leur en donner Avis.
L X X X I.
Les Sieurs la Ftte , Aimât & Paulet aiant demeuré quelques jours dans cette
Ville , par le Commandement de cette Compagnie , pour des Afaires con-
cernant la Province des Sevenes , feront rembourfés de leurs Fraix par ladite
Province.
L X X X I I.
Suzanne Mourre , Fille du feu Sieur Mourre , Pafteur de l'Eglife de Diett'
le-fit , en Dauphiné , eft renvoiée à ladite Province du Dauphiné , pour être
afliftée dans là Pauvreté.
L X X X I I L
Sur l'Avis de quelques Abus qui fe commettent dans le Bas Languedoc , &
particulièrement en ce que ceux qui ont été une fois Modérateurs dans un Syno-
de , font toujours Ajoints au Modérateur , dans le Synode fuivant , la Com-
pagnie déclare que cela eil: contraire à la Liberté requiie par la Difcipline Ec-
clefiaftiquc , pour l'Eleétion des Conduéteurs des Synodes ; & qu'il y a un
autre Abus, en ce que ladite Province donne Commiflion à des Pailcurs de fai-
re la Reccpte des Deniers des Coloques , attendu que cela peut attirer du Blâ-
me fur leur Mnillcre , èc les détourner de remplir les Devoirs de leur
Charge.
L X X X 1 V.
La Manière de conférer les uns avec les autres par des Lettres Miflîves , au.
lieu d'affembler les Coloques pour délibérer fur les Afaires de grande Impor-
tance , Se les Brigues qui fe font , dans quelques Eglifes , pour le Choix des
An-
T E N U A A L A I s. 203
Anciens , & fur tout dans le Bas Languedoc , obligent cette Compagnie d'en-
joindre fpecialement à ladite Province , & à toutes les autres en gênerai , de
ne fuivre plus ces Maximes , & de faire cefTer toutes ces Brigues , en pre-
nant un fi grand Soin de les abolir , que les Députés qui viendront au Sy-
node National prochain y faffent voir que toutes les Eglifes fe font cor-
rigées de ces Défauts.
DIVERSES MATIERES
Concernant les Académies ^ les Coleges.
Article I.
LEs Profefleurs en Philofophie prendront garde en traittant les Queftions
dePhifique,ou de Metaphifique, qui ont quelque Raport à la Théologie,
de le faire de telle manière qu'ils ne donnent aucune Atteinte aux Principes de
la Vraie Religion, & ne faflent point naitre des Scrupules dans les Efprits de
lajeunefle, qui foient contraires à la Pieté : 6c quant aux Doéteurs, & Pro-
fefleurs en Théologie , ils s'abftiendront , autant qu'il leur fera poflîble ,
des Queftions curieufes , & des vaines Recherches des Scholaftiques Ro-
mains , 6c ils ne s'étendront fur la Réfutation des Herefies inconnues
parmi nous, qu'autant qu'il eft neceflaire pour l'Interprétation des Paflages de
l'Ecriture Sainte , qu'ils expoferont en gardant dans leurs Difcours Dog-
matiques la Gravité , 6c la Simplicité qui fe remarque dans les Ecrits dont
Dieu s'eft fervi , en ces derniers Tems , pour ralumer le Flambeau de fon
Evangile.
La Province du PoiUon , aiant demandé que les Profefleurs 8c les Regens
des Coleges Sc des Académies n'exercent point la Médecine qui les
détourne ordinairement de leur Profefllon , mais que leurs Gages foient au-
gmentés s'il eit neceflaire , afin qu'ils ne foient pas contrains de s'apliquer
à aucune autre Chofe : la Compagnie ne jugeant pas qu'il foit facile de
faire un Règlement fixe & précis Tur cela , remet à la Prudence des Con-
feils Académiques de faire tous les Statuts qu'ils jugeront pouvoir être les
plus utiles & les plus convenables fur cette Matière.
I I I.
Les Profefleurs en Théologie , qui font en même tems Pafteurs dequeU
ques Eglifes , ne fe trouveront point aux Coloques , ni aux Synodes Pro-
vinciaux , ou Nationaux , s'ils n'y font envoies avec des Lettres de leurs
Confiftoires, ou apellés par les Synodes, ou parles Coloques, lors qu'on
y traite des Afaires concernant les Académies , ou des Points de Doûrine
très-importans.
C c z IV. Un
204 XXIII. SYNODE NATIONAL
IV.
Un Miniftre peut être Profefleur en Théologie & en Langue Hébraïque,
mais il n'eft pas bien feant qu'il exerce la Charge de ProfcHeur en Langue
Greque , s'il n'eft pas déchargé du Saint Miniftere , parce qu'elle n'eft em-
ploiée la plus part du tems que pour l'Expofition des Auteurs PaiensSc Pro-
phancs : mais les Profeflcurs en Théologie 8c en Langue Hebraique , qui
font Miniftres , feront néanmoins con'îderes comme Pafteurs du Lieu où ils
feront établis pour prêcher la Parole de Dieu , par le Confentemcnt de l'E-
glife qui leur aura aflîgné de certains jours pour cela , fans les obliger aux
autres Fondions ordinaires du Miniftere , defquellcs ils doivent être déchar-
gés, pour ce qui concerne la Difcipline Ecclefiaftique fur les Articles des
Fondions Paftorales : Et quant aux autres Miniftres qui exercent aujour-
d'hui lefdites Charges de Profefleur , fans avoir aucun Troupeau qui leur
foit aflîgné en particulier , ils ne doivent point être mis au rang des Pafteurs
dans les Lieux de leur Demeure ; c'cft pourquoi il produiront au Synode
National prochain des Témoignages de ceux qui les connoiifent, afin qu'on
leur puifle donner quelque EgHfe , 6c cepenJant ils feront tolères dans cel-
les où ils font maintenant : bien entendu que ceci ce concerne que ceux
qui n'ont aucune Charge fixe dans les Académies , ni dans les Coleges ,
8c qui ne font que des Profeflèurs & des Prédicateurs errans 8c volon-
taires.
_ _ V.
Sur la Propofition qui a été faite de régler le Nombre des Académies ,
pour les rendre fournies de tous les Profelkursncceflaires, loit pour la Théo-
logie , foit pour les autres Sienccs : il n'a pas été trouve bon de faire main-
tenant aucun Décret pour cela , attendu qu'un Changement fur cette Ma-
tière pourroit altérer la bonne Union qui doit être confervée parmi nous :
mais toutes les Provinces font néanmoins exhortées de fe préparer là deflus
pour être en état d'informer le Synode National prochain de tout ce qu'elles
jugeront qu'il devra refoudre fur cette Propofition , 8c celles oti il y a des
Académies de même que les Villes dans lefquelles lefdites Académies font
établies , aporteront aufll au même Synode National un Etat des Moiens
qu'elles pourront avoir , pour faire un Fonds fufifant pour l'Entretien d'une
Académie Complète.
VI.
Sur les diveries Propofitions faites par les Sieurs ^<f?-^«//^ , tant en fon Nom
qu'en celui de l'Académie de Montaukm , la Compagnie déclare au Sujet de
la première , qu'elle confirme la Vocation dudit Sieur Beranlt pour la Char-
ge de Profefleur en Théologie . dans ladite Académie , attendu les loiiabies
Témoignages que les Députés du Haut Languedoc lui ont rendu , touchant
les Exercices Académiques qu'il a fait depuis deux Ans : mais ladite Provin-
ce eft néanmoins cenfurée de ce qu'elle n'a pas obfervé toutes les Formalités
requifes par la Dilcipline Ecclefiaftique , dans la Vocation dudit Sieur Be-
ranlt ^ pour l'inftaler dans la Charge de Proiefleur en Théologie. Sur la fé-
conde Propofition , la Compagnie a ordonné qu'outre les 700. Livres de
Ga-
T E N U A A L A I s. 205
Gage que kdkSkur Berault reçoit de ladite Académie , il aura une Portion
franche fur les Deniers de l'Oâiroi apartenans à la Province du Haut Lan-
guedoc , comme les autres Pafteurs qui fervent les /académies : Et parceque
ledit Sieur Berault n'a point jouï de ladite Portion , depuis qu'il cil Profef-
feur à Montmbun , ladite Province fera tenue de lui en paier tous les Arré-
rages jufqu'à prefent , des premiers Deniers qu'elle recevra du Sieur Du-
candal , attendu qu'elle a reçu ladite Portion fous fon Nom ; Et quant à la
Plainte qui a été faite touchant le Paiement General de ladite Académie de
Montauhan, elle eft mal fondée, puis qu'il ne fe trouve pas que ladite Aca-
démie foit traitée d'une Manière moins avantageufe que les autres Académies;
c'eft pourquoi elle fe contentera du Règlement commun que les Synodeà
Nationaux precedens ont fait pour cela, lors qu'ils ont ordonné que les De-
niers oélroiés aux Académies feront pris fur les trois premiers Quartiers de
chaque Année dans la Mafle commune de toutes les Eglifes , fans attendre
le Terme du dernier Quartier, dont le Paiement eft plus incertain.
VII.
Les Gages afllgncs à l'Académie de MontauLtn , pour un Secrétaire Aca-
démique, n'ont pas dû lui être oétroiés , c'eft pourquoi ils feront raies de
fcs Comptes , tant du pafle que de l'avenir,
VIII,
Sur la Demande de l'Académie de Saumur , accompagnée des Lettres de
Recommandation du Sieur dn Pleffis Murli , requérant que le Sieur Cîwe-
ron continue d'enfcigner la Théologie dans ladite Académie : on a lu les Let-
tres de l'Eglife de Boindeanx , & entendu les Remontrances du Sieur Joli
faites au Nom de ladite Eglife , pour obliger ledit Sieur Cameron à retour-
ner dans Ion Eglife , pour y faire les Exercices de fon Miniftere , comme
il y eft obligé. Le Sieur Privât Député de la S^./e Gniemie , chargé des Mé-
moires dudit Sieur Cameron, en aiant fait la Leéture, la Compagnie connoif-
fant que le Miniftere dudit Sieur Cameron appartient de Droit à l'Eglife de
Bourdeanx , ordonne néanmoins que ledit Sieur Cameron demeurera dans
ladite Académie de Saumur , jufqu'au Synode National prochain , attendu
les grands Avantages que toutes nos Eglifes reçoivent de ladite Académie ,
par les Travaux dudit Sieur Cameron ; c'eft pourquoi l'Eglife de Bourdeaux
eft exhortée de n'improuver pas cette Relolution , 6c cependant l'Académie
de Saumur fera tout ce qui lui fera poflîble pour fe pourvoir d'un autre Pro-
feflêur en Théologie.
I X.
Sur la Demande que fait l'Eglife de la Rochefoucant pour avoir une Aug-
mentation de Subvention pour fon Colege , la Compagnie trouvant qu'il
feroit de dangereufe Confequence d'augmenter la Somme qui eft deftinée
pour ledit Colege , exhorte la Province de Xaintonge de confiderer qu'il eft
de fon Intérêt d'aflîfter ladite Eglife d'une Somme convenable , tirée des
Deniers communs de ladite Province , pour entretenir ledit Colege duquel
elle reçoit de très grands Avantages.
Ce a X. Les
2o6 XX m. SYNODE NATIONAL
X.
Les Propofitions faites par l'Académie de Montauban , pour la Re^n-
fion d'une Ordonnance du Synode Natotional de Privas, & pour les fix
Deniers par Livre du Receveur de ladite Académie , n'ont pas été ju-
gées recevables.
X \.
Sur le Diferent furvenu entre les Eglifes d'*Alais & d'AndHx.e , pour le
Colcge établi dans la Province des Sevenes , la Compagnie ne voulant rien
changer à prefent dans l'Etat des Provinces, & délirant de con(erverla bon-
jie Correfpondance & l'Union de toutes les Eglifes , a ordonné que ledit
Colege demeurera dans la Ville d'AnJMz.e jufqu'au Synode Niitional pro-
chain , auquel la Province des Sevenes rendra Compte de l'Etat dudit Cole-
ge , afin que s'il n'eft pas tel qu'il doit être pour l'Utilité de Eglifes , on
le puifle placer ailleurs.
X I L
La Compagnie procédant à l'Eleftion de quelques Pafteurs, pour fournir
les Académies de Profefléur en Théologie lors qu'il en fera Bcfoin , félon
le Décret de ce Synode , inféré dans les Obfervations qu'il a faites fur ce-
lui de rare , elle a nommé les Sieurs du Moulin , Ftgnier , Bouchereatt ,
Garijfoles , Cottiere , de Champveriwn & la Cofte ; lefquels font exhortés à fe
difpoferSc préparer, afin que le Synode National prochain les puifle emploier
utilement dans les Académies oii il y aura des Charges de l'rofctTeurs va-
LES COMPTES
DES ACADEMIES ET DES COLEGE S.
Article L
L'Académie de Saumur a rendu Compte du dernier Quartier de l'An 1616.
Se de ceux des Années 1617. , 1618. 8c 1619. & du premier Qunrticr
de l'An i6io. Sc ledit Compte a été vérifié 6i aprouvé comme bien Se fidè-
lement dreflë.
I I.
L'Académie de Saumar aiant demandé, qu'attendu la Fidélité & l'Exaéti-
tude qu'elle a fait paroître en rendant fes Comptes , dans lefquels il paroît
qu'il y a une Somme de Deniers entre les mains de fon Receveur qui font
de relie , elle auroit Befoin .qu'elle lui fut laiflée pour lemploier à élargir
les Clafles du Colege , qui lont maintenant trop petites , à Caufe du grand
nombre d'Ecoliers dont elles font remplies : la Compagnie lui a accorde trois
cens Livres pour cela , à Condition qu'elle rendra Compte de leur Emploi ,
au Synode National prochain.
III.Lcs
T E N U A A L A I s. 207
I I I.
Les vint Ecus que le Confeil de l'Académie de Sanmitr donne tous les
Ans pour quelques menus Fraix de fon Imprimerie , ont été alloués dans
fcs Comptes pour le paflc , fans que cela lui attribue aucun Droit d'en faire
de même à l'avenir.
I V.
L'Académie de Montauban a rendu fon Compte pour les Années 1614. ,
1615"., 1616. , 1617. & 1618. lequel a été d'autant mieux aprouvé qu'on
y a trouvé que la Depcnfe de ladite Académie excède fa Recepte de la Som-
me de 397. Livres. ly. fols.
La Province de PJJle de France était obligée de rendre Compte pour le Co-
kge qui ell établi à Clermont , depuis le Synode National de Tunneins , fie ne
l'aiant pas fait, non plus que la Liquidation de fon autre Compte précèdent»
qui fut renvoie à l'Examen du Synode de Charenton , parce qu'il n'étoitpas
dreflé en bonne Forme : la Compagnie veut bien excufer ladite Académie
pour cette fois, mais elle lui enjoint de drefler lefdits Comptes d'une Manière
convenable, pour les aporter , avec toutes les Pièces jutlincatives, au Syno-
de National prochain , fous Peine d'être privée dudit Colcge.
Les Comptes du Colege de Normandie ont été aprouvés , pour les An-
nées 1617. , 1 61 8. & 1 619.
VII.
Les Provinces d'Orléans & du Berri ont prefenté le Compte du Colege
établi i Chânllim {iiï Loin , pour les Années 161 6., 17., 18., 19.6c i6io.
lequel a été vérifié & aprouvé.
VIII.
Le Compte du Colege de Morr, rendu par la Province du PoiUon , pour
les Années 1617. •. i6i8. & J619 aiant été trouvé conforme aux Pièces
juftificatives fur léfquelles il a été dreflé, on l'a mis avec ceux qui font bien
aprouvés.
I X.
Le Colege de Bergerac , dans la BaJJe Guienne , a rendu fon Compte de-
puis le premier Avril 1614 jufqu'au dernier de Mars i6zo. & on a trouvé
que la Depenfe y excède de beaucoup la Recepte de ce qui lui eft donné de?:
Deniers communs des Eglifes.
X.
La Province du Kivarez, aiant partagé fon Colege en deux, à favoir pour
Annonaï , fie Anbenas : Annonai a rendu fes Comptes pour les Années i6\j\-t
15-. , 16. , 17. , ïh , 19. 6c pour fix mois de l'Année i6zo. & Aubenas
pour les Années 1615". , 16. , 17., 18. & pour neuf mois de l'An 1619.
& après avoir examiné lefdits Comptes , ils ont été aprouvosi mais pour ce
qui elt de la Demande qui a été faite par ladite Province , qu'au lieu defdits
Coleges , il lui foit permis d'emploier les 200. Livres qui lui font afllgnées
fur les Deniers de l'Oûroi àxx. Roi en gluueurs petites tcoles i La- Compa-
gnie
2o8 XXIII. SYNODE NATIONAL
gnie ne lui a pas voulu accorder ce Changement , non plus qu'à la Province
de Bourgogne , faifant la même Demande pour changer fon Colege en de pe-
tites Ecoles.
XI.
La Province du Bas Languedoc a prefenté le Compte du Colege de Be->
^iers , pour les Années 1617., 18. 5c 1619. lequel a été aprcuvé.
X. I 1.
Le Compte du Colege a'Atidaz.e , pour la Province des Sevenes, a. étchka
rendu pour les Années 161 7., 18. & 16 19.
XIII.
La Province de Bourgogne a prefenté le Compte de fon Colege pour les
Années 1617. , 1618. & 1619- Mais parce que ledit Compte n'eit pas en
bonne Forme , 6c que ladite l^rovince ne le rend que pour trois cens , qua-
tre vints Livres par An , au lieu de 400. Livres , il lui eft enjoint de leren-
dre à l'avenir pour ladite Somme entière , & d'en faire vérifier les Pièces
juftificatives aux Synodes Provmciaux , afin de les aporter en meilleure Forme
au Svnode National prochain.
XIV.
Le Coloque de Gez. rendra Compte de l'Adminiftration de fon Colege ,
au Synode Provincial de Bourgogne , par lequel ledit Compte iera aportc au
Synode National prochain , comme celui de toutes les Provinces de ce Roiau-
me , fous Peine d'être privée du Bénéfice dudit Colege.
X V.
La Province de Provence eft fortement cenfurée de n'avoir aporté aucun
Compte des Deniers qu'elle reçoit pour fon Colege . nonohftant les
Avertiflémens des Synodes Nationaux prccedens i c'elt pourquoi il lui eft
enjoint de faire mieux fon Devoir à l'avenir , fous Peine d'être privée des
Deniers qu'elle reçoit pour ledit Colege.
XVI.
Le ;Comte du Colege du Dauphint , aiant été vérifié, on a trouvé que ledit
Colege a fiiit des Depenfes qui furpaflcnt la Somme qu'il reçoit des Deniers
de l'Oétroi de Sa Aiajefié, c'eft pourquoi ledit Compte a été aprouvé ; mais
ladite Province n'en aiant pas produit les Pièces juftificatives, elle eft exhor-
tée de ne donner plus fes Comptes à l'avenir fans y joindre toutes les Pic-
ces qui en dépendront.
XVII.
Le Compte rendu par l'Académie de Nimes , touchant la Diftribution
des Deniers quijlui ont été donnés , depuis le Synode National âeTonnetns,
a été aprouvé , à la Referve de quelques Articles qui ont été réglés de la
manière fuivnnte. Premièrement fur les Sommes emploiées l'An 161 8 de
400. Livres fournies au Sieur Codur Profefléur en Langue Hebraique. pour
Je Tranfport de fes Meubles depuis Montpellier juiqu^à. Nîmes ,\zCompûgmc
n'en a alloué que 100. Comme auflî de 850. Livres données au Sieur Fau-
cheur , Profefléur en Théologie , tant pour Gratification que pour Ion Dc-
meubleraent , on en a retranché ajo. La Compagnie aiant trouve bon de
grati.
T E N U A A L A I s. 2oc>
gratifier le Siçur Faucheur du Refte , afin de lui donner le Moien d'augmen-
ter fa Bibliothèque & de travailler plus utilement dans fa Charge, aiant aufli
trouvé bon de lui donner ifo. Livres pour le tranfport de fes Meubles de-
puis Vfez. jufqu'à Nimes. On a pareillement raie la Somme de loo. Livres
données au Sieur Faguenat Imprimeur, pour achetter des Caraaeres,&: une
autre Somme de 60. Livres données aux Sieurs Coditr & Petit , Profefleurs
en Langue Hébraïque & Grecque , pour fe trouver au Synode Provincial
tenu à Maugniaus : Et dans le Compte de l'Année 1620. on a raie la Som-
me de 90. Livres données tant auxdits Sieurs Codur &: Petit , qu'au Sieut
Faucheur , pour fe trouver au Synode à^Vfez. , Et 40, Livres pour l'Impref.
fion du Livre d'un Ecolier. Toutes lefquelles Parties raiées montant à la
Somme de 6io. Livres , feront retenues par la Province du Bas Languedoc
fur les Deniers de ladite Académie de Nîmes , pour les déduire du Paiement
qu'on lui fera : La Compagnie n'a pas aufll voulu aloiier au Sieur Boudon ,
ci- devant Commis pour la Recette des Deniers de ladite Académie , plus
d'un fol par Livre fur les Sommes qu'il a reçues ; & pour celles qu'il recevra à
l'avenir il n'en aura que fix deniers par Livre, comme les Receveurs des au-
tres Académies : Et fur la Demande qu'ont fait les Profefleurs de ladite
Académie d'avoir quelque Rcmbourfementdes Fraix du Voiage & du Séjour
qu'ils ont fait en ce Lieu , pour y demander £c obtenir que le Sieur Cha-
rnier leur fut donné pour Profeflêur en Théologie , la Compagnie ne pou-
vant leur accorder aucune Somme pour cette Depenfe, les a renvoies à la
Province du Bas Languedoc , qui y aura tel Egard que bon lui fem-
bkra.
X V I I r.
Le Compte du Colcge de Bretagne a été reçu & aprouvé pour les Années
1617. , 18., 19. & 1620.
STATUTS GENERAUX
Faiti dans ce Synode, peur les /îcadcmies des Eglifes Reformées
de France.
Article I.
IL y aura dans chaque Académie deux Confeils , l'an Ordinaire , qui ne
fera compofé que des Pafteurs de l'Eglife du Lieu oii ladite Académie
Icra établie , 8c des Profefleurs Publics , avec le premier Régent du Cole-
ge, & ce Confeil aura pour Chef le Reéleur de l'Académie. L'autre Ex-
traordinaire compofé de quelques-uns des Principaux Membres de l'Eglife,
au Choix de la Maifon de Ville, fi elle eft compofée de Perfonnes qui
fafl'ent Profeflion de la Religion Reformée, ou bien des Confirtoires dts
Lieux oîi il n'y a pas une entière Liberté de Confcience, 6c des Pafteurs
Terne II. Dd &
2IO XXIII. SYNODE NATIONAL
Se. Profeilcurs Publics : Et pour choifir un Prefident qui dirige ce Con-
feil Extraordinaire, on s'accordera félon la Circonftancc des Lieux Se de*^
Perfonnes.
IL
Le Confcil ordinaire fe tiendra une fois la Semaine , l'Extraordinaire fé-
lon les Occurrences, & pour des Cas plus Importans, quand le Confcil Or-
dinaire trouvera bon de le Convoquer,
I I L
Le Confeil Extraordinaire aura le Droit d'élire les Profefleurs & les Regens
Clai3iffiques, de les Cenfurer, de les Sulpendre de leurs Charges & de les dc-
pofer quand le Cas l'Exigera , comme aufli de procéder félon qu'il fera ex-
pédient contre ceux qui n'obéiront pas au Confcil Ordinaire , ou qui me-
priferont les Admonitions qu'on leur aura faites , pour les porter à s'aquiter
de leur Devoir^ Ce même Confeil aura le Soin de l'Adminiftration des De-
niers oftroiés à l'Académie , & le Confcil Ordinaire veillera fur la Conduite
des Profeflcurs Publics ,6c fur celle de tous les Regens 6c Auditeurs , afin
que chacun fafle fon Devoir.
I V.
Le Reftcur fera élu d'entre les Pafteurs 8c ProfcOeurs , 5c fa Charge du-
rera un An pour le moins , avec Pouvoir au Confeil Académique Ordi-
naire , par lequel il fera elù , de le continuer plus long tcms s'il eft ex-
pédient.
V.
Tous les Membres du Confeil Ordinaire , tant le Reftcur que fes Cole-
gues, feront fournis auxCenfures qui fe feront quatre fois l'Année .• les jours
avant qu'on donne la Cène , de même qti'il fe pratique dans les Confiftoi-
res , ôc les Regens aflemblcs , avec le Principal qui y prcfidera , feront af-
fujetis aux mêmes Loix.
V L
Par les Profefleurs Publics on entend ceux qui enfeignent la Théologie ,.
la Langue Hébraïque 5c la Grecque , la Philophie , la Rethonque & les
Mathématiques.
V I l.
Il y' aura deux Profeflcurs en Théologie pour le moins, l'un defqueîs cx-
pofera l'Ecriture Sainte, fins s'étendre beaucoup fur les F.ieux Communs :
L'autre enfeigncra les Lieux Communs , 8c s'il eft poffiblc d'avoir trois Pro-
fdfeurs, l'un Expofera le vieux Teftament, l'autre le Nouveau , & le troi-
llême les Lieux Commus ; lefquels il achèvera en trois Ans , pour le plus tard,
en expliquant le tout folidement 6c le plus fuccintement qu'il fera pofllblc
d'une Manière Scholaftique, pour faire d'autant mieux profiter les Etudians,
qu'ils feront obligés de s'apliquer plus fortement aux Difputes , 6c aux Dif-
tinélions Metaphifiques : Et les Profefleurs en Théologie s'obligeront à dic-
ter quelque Sommaire 4e kyrs Leçons
VIII.
Les Docteurs Sc Profefleurs en Théologie feront nommés 6c prefentés
par
TEN U A A L A I s. m
par le Confeil Académique Extraordinaire dans les Synodes Provinciaux ,
pour être examinés & reçus fuivant le troifième Article du fécond Chapiu'c
de la Difdpline Ecclefiaftique.
I X.
Chacun d'eux fera des Leçons quatre fois la Semaine, &C exercera les Etu-
dians , par des Propofitions en Forme de Sermons qu'ils feront les uns après
les autres , toutes les Semaines, tant en Latin qu'en François , félon l'Or-
dre qui leur fera prefcrit,& dans le Tems,les jours Scies He'ures que le Con-
feil Académique leur marquera.
11 y aura des Difputcs Particulières en Théologie chaque Semaine , 5c de*
Publiques , fous chaque Profelfeur , une fois le Mois.
X I.
Tous les Etudians en Théologie feront enregiftrés par le Recleur, après
que le Confeil Académique aura exammc les Témoignages de leurs bonnes
Mœurs , 8c fondé leur Capacité par des Qiieftions 6c 1 ncerrogats propres à
découvrir s'ils ont fait des Progrès dans les belles Lettres , 6c dans la Phi-
lofbphie, qui foient fufifins pour leur Etat, à Défaut de quoi ils feront ren-
voies dans les Clafles de ces mêmes Etudes.
X I L
Lefdits Ecoliers feront obligés de fe trouver à toutes les Leçons de Théo-
logie , aux Propofitions 3c Difputes » comme auflî de propofer , de foutenir
des Thefes Se argumenter , chacun fucceflîvement , depuis le premier jul-
qu'au dernier , fclon le Rang de leur Immatriculalion , avec cette Rckrve
que les nouveaux venus pourront être difpenfés de faire des Propotîiions 8c
des Difputes Publiques pendant fix mois , ou un An, fclon la Difcrction des
Profeflèurs qui jugeront de leur Capacité.
X I 1 L
Les Thefes de Théologie pour les Difputes Publiques feront fort abrégées,
£c contiendront , autant qu'il fera polTible , quelque Lieu Commun , iâns
que Icfdites Thefes foient chargées des Objections qui peuvent être faites
dans laDifputc, ni d'une longue Deduârion de toutes les Raifons qui fervent
à confirmer la Vérité , afin que ces Thefes ne foient pas des Traités auffi
difus que ceux qu'on met dans les Livres.
XIV.
Le Difciple qui foutiendra des Thefes en Théologie fera un petit Dif-
cours en Latin , avant qvi'on entre en Difpute , tant pour faire voir le But
Je fcs Thefes , que pour former fon Stilc Se fe rendre plus Eloquant.
Après chaque Propofition des Ecoliers, on fera une Cenfure libre & rao-
dcfte en la même Langue dont le Propolant fe fera feivi dans fon Difcours,
êc pour cet Efct les Etudians en Théologie feront les premiers qui feront
leurs Remarques Critiques, en l'Abfcnce du Propofant, lequel viendra enfui-
te entendre celles des Profeflèurs 2c des Pafleurs , qui feront Modérateurs de
i'kiciion chacun à leur Tour.
D d 2 XVI. Lef-
212 XXIII. SYNODE NATIONAL
XVI.
Lcfdits Etudiansen Théologie pourront élire un Prêteur d'entr'eux, avec
llx Aflcflcurs qui tiendront le Rôle de leurs Colcgues, & avertiront un cha-
cun des Exercices qu'il devra faire, & du Tems auquel il fe doit tenir prêt
pour cela. Il leur fera aufîl permis d'avoir entr'eux un Règlement particu-
lier , aprouvé 8c ratifié par le Confeil Académique , qui prendra garde que
chacun s'exerce par des Difputes 8c des Propofitions , félon qu'il fera pre-
fcrit dans ledit Règlement , fans qu'aucun néglige les Moiens qu'il aura pour
faire de bons Progrès dans fes Etudes.
XVII.
On fera tous les Ans un Examen des Etudiansen Théologie, ou du moins
de ceux qui leront entretenus par les Provinces , ou par les Églifes , afin
d'en pouvoir rendre un Témoignage plus certain , & pour les obliger tous
à bien emploier leur Tems.
DISTRIBUTION GENERALE
Faite entre toutes les Provinces , de U Somme de deux Cens , vint-cinq/
Mille Livres, données far Sa Majefté, aux Eglifes Reformées de Fran-
ce , qui en ont fait la Répartition entr' elles pour l'Année 1621. ô^
pour lesfuivantes , jufqu'au Synode National prochain.
Suivant laquelle le Sieur Ducandal fera, les Paiemens de ladite Som-
me, en obfervant ce qui a été réglé ci-devant avec lui , par
le Synode National de Gap.
Article P.
SUr Tes trois premiers Quartiers de la fufdite Somme de deux Cens vint
cinq Mille Livres , qui montent à 168750. Livres j il faut diftribuer les
Sommes marquées ci- après
A favoir , à l'Académie de Sedan , 4000. Livres.
Au Coloque de Gsx , en y comprenant les 5600. Livres
données par le Roi. 45oo- Livres-
A l'Académie de 5*««w»r , 519°* Livres,
A l'Académie de A/m^/, 515-1. Livres.
A l'Académie de Afo«f4«^<2« y ?i5'i' Livres.
Au Colege de Bergerac ^ iioo. Livres.
A l'Académie de D/f, 600. Livres.
Pour le Suplement de l'Entretien des Sieurs Députés Géné-
raux^ 5500. Livres.
IL Aux-
TENU A ALAIS, Hf
I I.
Aux Provinces de V/Jie de France, de Picardie , & de Champagne, fôixan-
te & onze Portions , pour cinquante Pafteurs aétuellement emploies , pour
wne Eglife à pourvoir , & pour douze Portions furnumeraires , pour quatre
Propofans & deux Pafteurs déchargés , deux Portions Surnuméraires pour
PEglife de Langres , & 400. Livres pour un Colege : onze mille , trois cens
trente quatre Livres , deux fols , deux deniers.
I î r.
A la Province du PoiStoff , pour foixante Portions, à favoir pour quarante
neuf Pafteurs a£tuellement emploies , deux Pafteurs déchargés , deux Paf-
teurs à pourvoir , deux Eglifes à pourvoir , trois Propofans , deux Portions'
Surnuméraires, 8c 400. Livres pour un Colege ; neuf mille , fix cens, qua-
rante Livres , deux deniers.
IV.
A la Province du Sas Languedoc , loixante & onze Portions, afavôirpour
6z. Pafteurs a£tuellement emploies , deux Pafteurs qui font aufli Profeflèurs
en Langue Hébraïque & Grecque , dans l'Académie de Nimes , une demi
Portion Surnuméraire pour le Sieur Brunier Pafteur de l'Eglil'e d^Vfez,une
demi pour PEglife de Âtontfrein , une demi pour celle de Gttifnac , pour un-
Pafteur déchargé Sc trois Propofans , & une Portion 6c demi Surnunreraire
avec 400. Livres pour un Colege : onze mille , trois cens , trente trois Li-
vres , huit fols,
V-
A la Province à^Orleant £c du Berri , 47. Portions , pour 32. Pafteurs ac-f
tuellement emploies , trois Eglifes à pourvoir , trois Propofans , deux Por^
rions Surnuméraires pour PEglife de S-^ncerre , & 7. Portions Surnuméraires
pour toute la Province , 6c 400. Livres pour un Colege ; fept mille , fix
cens , trente huit Livres , trois fols , huit deniers.
VI.
A la Province de Xaitmnge , quatre vints Portions , pour foixante Sc ti'ois
Pafteurs aftuellemcnt emploies , trois Portions pour les S'\z\irs,lVelch,Thon'
lofife , 8c Gabard , une pour le Sieur Bonnet , laquelle lui fera donnée enco-
re qu'il ferve hors de ladite Province , & huit Portions pour les Eglifes à
pourvoir, Se pour PAftîftance des Eglifes pauvres , 2c 400 Livres pour un
Colege : douze mille , fêpt cens , dix-neuf Livres.
VII.
A la Province de Bourgogne, quarante Sc une Portions , pour ai. Pafteurs ac-
tuellement emploies, deux Egliies à pourvoir, un Paileur déchargé, trois
Portions Surnuméraires afeftées particulièrement aux Eglifes de Moulins , PaiU
lac Se Maringues , pour quatre Propofans , & huit Portions Surnuméraires ,
dont une demi fera donnée au Sieur Perrem , Pafteur de PEglife de Maçon ,■
une Portion Surnuméraire pour le Sieur de la Planche , Pafteur de la Province
de Provence dechai-gé, 6c 400. Livres pour un Colege ; fix mille , fept cens,
treize Livres , treize folj.
Dd s VIII. A^
514 XXill. SYNODE NATIONAL
VIII.
A la Province du FivAtez., quarante 8c une Poition , pour zî. Paftcurs , en
y comprenant les Sieurs de Lubac Se des Âdaretz. , trois Propofans, quatre Egli-
ics à pourvoir, deux Portions Surnuméraires , pour le Sieur de la l-oreji , une
pour l'Eglife de ralon la Gorcc , uite pour Ftlleneitve de Berg , deux Portions
Surnuméraires, & 400. Lvivres pour un Colegc: fix mille, iept cens, treize
Livres, treize fols. ,.,...:....
E X.
A la Province à^ Anjou , trente fix Portions , pour 17. Paûeurs aâruellcment
emploies, deux Profelîcurs en Théologie, trois Propofans, une Portion Sur-
numéraire pour l'Eglife de Fefws , un Pallcur déchargé , & trois Portions Sur-
numéraires pour le Soulagement de toute ladite Province : cinq mille,cmq cens,
quarante trois Livres , 14. fois.
A la Province du Haut Languedoc , cent & une Portions , pour quatre-vinrs
Pafteurs aduellement emploies , quatre Paileurs décharges , une Portion Sur-
numéraire pour le Sieur joli Paftcur de Millau , fept Propotans , neuf Por-
tions Surnuméraires , dei'quelles on affiliera particulièrement les Eglifes de
LeiEloHre , Minerbois , PUifance , Calviftet Sc Foix ; fuivant l'Ordonnance des
Synodes Nationaux prccedens : quinze mille , cinq cens , cinquante Sc trois
Livres , z. fols.
X I.
Pour la Province de la Bajfe Gttienne , quatre-vints 2c cinq Portions , pour
foixante & huit Pafteurs actuellement emploies, cinq Propofans, une Portion
pour l'Eglife de Bourdeafix\ deux Portions pour le SicUr de Bujlenobis , onzd
Portions pour les Eglifes à pourvoir, ou pour le Soulagement des Pauvres,
& trois cens Livres pour drefler une Eglife au Païs de Labour: treize mille,
trois cens, quatre- vints 6c neuf Livrés , dix-fept fols , neuf deniers.
A. 1 1'
A la Province des Sevenes ., foixante 6c cinq Portions pour cinquante & trois
Paftcurs , laiflânt néanmoins a ladite Province la Liberté de partager également
lefditcs Portions entre tous les FiUleurs,qunnd il y en aura un plus grand nombre
qu'à prcfent. Une Eglife à pourvoir, cinq Portions pour les Eglifes ^Tffoire
Se à&X^ Haute Anvergiie ^ une Portion ôc demi pour le Sieur Efcofier Parteur
déchargé , pour trois Propofilis , une Portion Surnuméraire pour Marmejo'
let , & 400. Livres pour un Colege , mille , quatre cens , neuf Livres , neuf fols.
A la Province de Normandie , cinquante Se fept Portions , pour 47. Paftcurs
afluelkment emploies, deux Eglifes à pourvoir, une Portion Surnuméraire
pour l'Eglife de QuiUebœHf , fix Prôpôïâns , fix Portions Surnuméraires ,
& 400. Livres pour un Colege : neuf mille , cent , feptantc huit Livres > trois
fols, huit deniers.
X I V.
A la Provence, vint & trois Portions , pour quatorze Paftcurs aéluellement
emploies, deux Eglifes à pourvoir, deux Propofans , fept Portions Surnumé-
raires,
T E N U A A L A I s. n^
raircs, defquelles une fera diftribuée à l'Eglife de Puimtchel, une à celle de
rdaux , une à celle du Luc , demi à celle de Baux , & 400. Livres pour un
Colese: trois mille , neuf cens, quarante & une Livres , feize fols.
XV.
A la Provijjce de Sretagtie vint & deux Partions , pour on2£ Paftçurs ac-
tuellement eiiiploiés , -une Eglifc à pourvoi;- , deux Propofims , huit Portions
Surnuméraires, dont l'une fera donnée à l'Eglife de Nantes, & 400. Livres
pour un Colege : trois mille , fcpt cens , quatre- vint ôc fept Livres , quinze
fols , huit deniers.
XVI
A la Province du Dauphiné , pour loj". Portions, ù lavoir pour quatre-vints
& fix Paileurs, huit Propolans, dix Portions Surnuméraires , defquelles on en
donnera une à l'Eglife ôi' embrun , une à l'Eglife de Uarraux , une à l'Eglife de
GuiiUfire, une à l'Egliiè de Romans, une demi à celle de Tulle t tes ,400. Li-
vres pour un Colege , & une Portion Surnuméraire pour le Sieur Oafpard M.ir-
tin : feize mille , cinq cens , foixante & neuf L jvrcs , deux fols , {ïx deniers.
Au Sieur de la Cofte , cent, cinquante quatre Livres.
Au Sieur du Bois , cent , cinquante quatre Livres.
La Somme totale pour les trois premiers Qiiartiers des Portions ci " deflus ,
monte à , cent , foixante huit mille , fept cens, & cinquante Livres.
XVII.
Sur le dernier Qiiartier de ladite Somnx de deux cens vint cintq railk Livres,
qu i monte a la Somme de cinquante fix mille , deux cens , cinquante Livres ,
on doit paier à chacune des Provinces les Sommes ci-dellbus , à lavoir ,
A la Province de /'//?<? <^f fr;î«c^ , . 4400. Liv. 5. f 8. d.
A la Province du /^o/7?a« , . . 372-1- Liv. o, f o d.
AViVrovinccàn Bas Languedoc , . 4403- Liv. 3. 1. 8. d.
A la Province d'Or/(f^»jj ÔC du 5frrj, . 1914. Liv. if. f 8- d.
A la Province de X<î/»?(?«g«- , . . 4961. Liv. 6. f. 8. d.
A la Province de 5(7«rgog«f , . . i5'4Z. Liv. 13. f S. d.
A la Province du FiV.i)T^ , . . 25'4Z. Liv. 15. f 8- d.
A la Province d'^«/w , . . 2.2.32. Liv. \^■ f o. d.
Alx^mwncc du. Haut Languedoc , . 6163. Liv. 13. f. 8. d-
A la Province de la B4/_/f G«/>»Kf , . 52-7 ï- Liv. 8. f 4. d.
A la Province des 5fweK« , . . 405 '• Liv.. 19. 1. 4. d.
A h Province de Normjtndte , , . 35'34- Liv. 19. f. 4. d«
A la Province de /'row»cf , . . 1426. Liv. 7. f. 8. d.
A la Province de /'ViTM^Mf, . . 1364. Liv. 7. f. 4. d.
A la Province du I).z»;)^iW, * . 65-1 1. Liv. ïj. f o- d.
Au Sicur de la Ct5?tf, , . . 62. Liv. o. f. 4- d..
Au Sieur du So/.f , . . . 62. Liv. o. i. 4. d..
td Somme totale pour le Quartier d'Octobre
monte à cinqua.ntc fix Mille, deux Cens, ciu-
<juautc Livres. 5625-0. Livres.
ETAT
2î^ XXIÏÎ. SYNODE NATIONAL
ETAT DES COMPTES DU SIEUR DUCANDAL,
Commis à la Recepte des Deniers o6iroiés far le Roi 'aux Eglifes Refor-
mées de France , four l'Entretien de leurs Pafteurs , & le Calcul de
la Vifiribution defdits Deniers , jait au Synode National tenu à Alais,
au Mois d'O0oke & de Novembre, de ÏAn 1620.
Art icle I.
LEs Sieurs BoHchereait , Pnfteur de la Begaiidiere , Joli , d'Ebenes., Bernard
& du Ptii Anciens , aiant été nommés par le Synode , & autorifés pour exa •
miner les Comptes du Sieur Ducandal , ont reprefenté qu'en procédant à la
Vérification defdits Comptes , ils ont trouvé que ledit Sieur DHcandal fe cliar-
ge en Recepte de la Somme de Trente-un Mille , neuf cens , trente-neuf Li-
vres , 14. fols , 7. deniers , pour le Débit du Compte qu'il a rendu au dernier
Synode de Fitré.
IL
Il fê charge auflî de la Somme de cinquante quatre Mille , fix cens Livres,
pour le Quartier d'Oftobre de l'An 1616 , 8c de neuf Mille , fix cens Livres
reftantes de vint & deux Mille , cinq cens Livres , des Deniers de l'Augmenta-
tbn accordés par Sa Majejié dans le Traité de Lotidun.
III.
Il fe charge pareillement de la Somme de Cent quatre- vints & cinq Livres ,
j. fols , 2. deniers, pour Reftc des Parties que ledit Synode de ^/Vr/ne lui avoit
pas mifes en Ligne de Compte pour fa Décharge.
Ledit Sieur DHcandal ne s'étant pas chargé de la Somme de quinze Mille ,
quatre Cens , quatre-vints dix-huit Livres , fept fols , fix deniers , fur le demi
Quartier d'Octobre , de l'An lôif. , 6c de douz£ Mille, Cent foixante Livres
treize fols , fur le Quartier d'Octobre de l'An 1616., parce qu'il n'a pas reçu
k Paiement des Sommes contenues dans les Refcriptions qui lui ont été don-
nées, àCaufe que les Receveurs Généraux en ont été déchargés, il n'eft rede-
vable pour le Reliquat de ce Compte que de la Som.me de trois Mille , deux
Cens, quarante cinq Livres, dix-neuf fols, neuf deniers. Et il dit que ce
Reliquat vient de la Somme des trois Mille Livres que le Synode National de
Vitré lui fit donner pour l'impreffion des Ouvrages du Sieur Charnier , & des
Cent quatre-vints cinq Livres, fept fols , deux deniers, tenues en Soufrance
dans le Compte qu'il fendit au même Synode , fous le Nom du Commis de
Xaintcnge , auquel ladite Somme n'a pas été paiée , mais il ofre de s'en dechar-
oer félon qu'il plaira à la Compagnie de l'ordonner. Et d'autant que dans le-
dit Compte,rendu au Synode de ntre',on n'a pas aloué audit Sieur DHcandal la
Somme de foixante Mille , cinq Cens, cinq Livres, quatorze fols , un denier,
dans laquelle fc trouvent les Cent quatre-vints cinq Livres , fept fols, 2. de-
niers ci-deflus , il a produit les Quittances de foixante Mille , cinq Cens , cinq
Livres,
T E N U A A L A I s. 217
Livres , quatoi-zc fols , un denier , Se par confcquent toutes les Parties dudit
Compte , qui ne fut pas entièrement clos au Synode de Fitré , n'a plus aucun
Reliquat dont ledit Sieur Ducandal ne ibit valablement déchargé.
Lefdits Commiflaires ont auffi trouvé que ledit Sieur Ducandal fe charge de
la Somme de fix Cens, huit Mille, huit Cens, cinquante Livres, dont il a
fiut la Recepte pour les Années 1617. , 1618., èc pour les trois premiers Qiiar-
tiers de l'An 1619., & après avoir examiné les Acquits de tout ce qu'il a paie,
ils ont reconnu qu'il ell entièrement déchargé de ladite Somme , & que les
Eghfes lui font même redevables de dix fols fix deniers, mais qu'il doit pro-
duire les QLiittances de la Somme de quatre Mille , vint neuf Livres , ftpt fols,
fix deniers alouées dans ledit Compte , pour ce qu'il doit avoir paie au Commis
de Provence , à l'Académie de Sedan , & aux Sieurs du Bots & du Frefne , qui
pourront les lui donner pour les produire avec les Comptes qu'il rendra au Sy-
node National prochain.
DISTRIBUTION
'De la Somme de 5246. Livres, 19. fois, 9 deniers-, dont le Sieur Du-
candal ejl demeuré redevable dans la Clôture du Compte qu'il a ren-
du au prefent Synode.
ArTI CLE I.
AU Sieur Efcojfier , Pafteur déchargé pour la demi Portion
qui lui fut donnée par le Synode National de Fitré , la
Somme de 1 14. Livres.
Au Sieur du Frefne , pour ce qui lui a été donné au lieu de la
Pcnfion qui lui fut aflîgnée par ledit Synode de Fitré , 500. Livres.
Au Commis de la Province du Fivurez. , pour TEglife de
Privas , 600. Livres.
I V.
Au Sieur Giraud, ci-devant Pafteur dans la Province de Xain-
tonge, 60. Livres.
V.
Au Sieur des Maretz. , Pafteur dans la Province du Fivarex. , 45- Livres.
V L
Au Sieur de la Cofie , 500. Livres.
VIL
Au Sieur Laurens , Pafteur de la Baftide dans le Fivarex. , 200. Livres.
Tome IL E e VIIL Au
2iS XXIII. SYNODE NATIONAL
VIII.
Au Commis de la Province de Xaintonge , pour ce qui eft dià
à ladite Province liir le Compte rendu au Synode de Vitré , i Sy. Livres.
1 J\.'
Aux Sieurs N. N. Li Somme de 846. Livres,
qu'ils ont diftribuées maintenant pour les Neceflltés de quelques
Eglifcs , félon l'Avis de cette Compgnie.
Au Sieur de la Cofie outre 168. Livres que le Sieur de la Ri-
vière a fournies audit Sieur Dacandal , 39. Livres pour, faire la
Somme de zoo. Livres.
XI.
Au Sieur Snlpice Caper , Commis dudit Sieur Ducandal , la
Somme de 400. Livres.
XXI.
Audit Sieur Dncandal pour fon Droit de Recepte d'un fol
par Livre , de la Somme de trois Mille , deux Cens , quarante
cinq Mille Livres , qu'il paiera fans aucun autre Rabais , 142. LivrCb.
Somme totale qui doit être paiée pour le Reliquat du fufdit
Compte, 3*45'- Li\Tes.
AVIS
Touchant la Convocation du Synode National prochain.
LEs Provinces de Pljle de France , de Normandie , du Haut Languedoc ,
& (T^njoH , aiant demandé que le Droit de convoquer le Synode National
prochain leur foit oétroié, la Compagnie l'a accordé à la Province de fijle de
France , qui eft exhortée de bien confiderer fi elle pourra avoir un Lieu com-
mode pour tous les Députés qui doivent y venir de la Part des Eglifes Refor-
mées de ce Roiaume : & en Cas qu'il lui furvienne des* Inconvenicns dans le
Tems de ladite Convocation , elle en donnera Avis à la Province du Haut Lan-
guedoc ^ à laquelle elle cédera fon Droit, afin qu'elle faflè afl'embkr ledit Syno-
de au Commencement du Mois de Mai de l'Année 1625. Et s'il arrive
que quelques Provinces trouvent ncceflàrre de faire demander à ladite Provin-
ce de /'//^<f de France , ou à celle du Hattt Languedoc , par l'Entremife des
Sieurs Députés Généraux , & pour des Motifs ou Afaires de grande Importan-
ce, que la Convocation dudit Synode foit retardée, ou avancée , cette Com-
pagnie leur permet de faire ladite Convocation dans un autre tems plus conve-
nable,dont on leur laiife la Dcfgnauon, avec cette Referve que ledit Synode
fe tiendra néanmoins avant la Fin de ladite Année 1625.
ROLE
T E N U A A L A I s. 219
ROLE DES MINISTRES APOSTATS,
DEPOSE'S ET VAGABONDS,
Depuis' Is dernier Synode National jufqu à prefent .
I.. •V^Aniel Rourguignon , ci-devant Pafteur de l'Egli(ê de Doht , & de la
Moselle , aiant abandonné la Religion Reformée , a été depofé du faint
Minifterc par le Synode de la î'rovince ^''Orléans tenu dans le Berri , l'An
1617- Il elt âgé d'environ 40. Ans , aiant le Corps un peu voûté 6c ven-
tru j fa Taille ell d'une grandeur médiocre, fa Face riante , fon Teint rou-
ge, fon Nez couperofc, & fa Barbe noire.
2. Pierre Marcha , fe faifant apeller de Pras , na.t\( d'Annottai dans le Fï-
-varez., âgé d'environ 56. Ans, Apoftat, ci- devant Pafteur de l'Eglife de
St. Eftienne en Forez.. Il eft de haute Stature , 6c porte la Tête fort levée ,
fon Poil eft châtain, Sc fon Vifage bazané. La Province du Fivarez. l'a de-
pofé du faint Miniftere, pour Caufe d'Adultère.
5. Jean Preffac , dit Aïarion , natif de Montauban, ci-devant Miniftre de
l'Eglife de Brieteflre dans V Albigeois. C'eft un Apoftat âgé d'environ 50.
Ans. 11 eft d'une moiene Taille , pâle de Vifcge , avec un grand Nez &
de petits Yeux enfoncés dans la Tête. Il parle d'un Ton fort haut, Sc avec
beaucoup de Précipitation & de Rapidité.
4. Laurens , Apoftat, N-iiiî àt Montpellier. Il eft âgé d'environ ^o.
Ans , & d'une petite Stature , aiant la Tête pelée , la Barbe noire , de pe-
tits Yeux , de grofles Lèvres , 6c le Vifige plein. Il étoit ci - devant Paf-
teur de l'Eglife iTAimM-gites , dans le Bas Languedoc , oii il fut d-poié pour
Crime d'Adultère.
5. HeBor Joli, ci-devant Pafteirr de l'Eghfe de MontAuhan , dans le Ham
Lmguedec , âgé d'environ 45". Ans , s'étant trouvé convaincu de Paillardife
& de quelques autres Dereglemens , a été depofé par ce Synode. C'eft un
Pcrfonnage de grande 6c groflè Stature , dont les Cheveux font noirs 6c fri-
fés, 8c la Barbe crépue mêlée de quelques Poils bazanés.
6. Etienne Girand , ci devant Pafteur de TEglitè de Gttemofac en Xainton-
ge , âgé d'environ ^z. Ans, de médiocre Stature 8c gi'élé, de Poil noir, la
Face rouge, les Yeux enfoncés : Depofé par le Synode de Xaintonge , fous
Efperance de Retabiilleraent ; mais entièrement dégradé 6c depofé par ce Sy-
node , pour Yvrognerie , Adultère & Larcins
7. Jean Coitelter , ci-devant Miniftre de l'Eglife de Nimes , dans le Bas
Languedoc , âgé d'environ gf. Ans , de petite Stature 6c ramalîee , Tête
chauve , Cheveux noirs , Front large : Depofé pour Paillardife 6c autres
Fautes.
8. /■'aulDode, ci- devant Miniftre de l'Eglife de St. fean de Gardonniges,
Depofé par Sentence du Synode des Sevenes, confirmée par celui-ci , à Cau-
fe de plufieurs Crimes; âge d'environ 52. Ans. Il a les Cheveux blonds,
Ee 2 la
220 XXIII. SYNODE NATIONAL
la Barbe roufie , la Face longue , le Nez pointu Se boutonne, les Yeux rou-
ges & enfoncés. C'eft un Herfonnnge de petite Taille qui porte la Tête
panchée , £<: dont le Regard elt prcfque toujours abaifle vers la Terre.
Q. Philippin ^ ^2.ù( de Neuchàtel en Suife , d'allés haute Stature , gros de
Corps , Manchot de la Main droite , aiant la Tête demi -chauve, le Col
mince 8c long , la Face noirâtre & les Narines fort ouvertes. 11 étoit ci-de-
vant Pafteur de l'Eglife de Château Dauphin , Sc après avoir été fufpendu
du faint Minillere, il a continué fes Malverfations en faifimt le Vagabond.
Tout ce que deflus a été mis en Délibération , Sc conclu au Synode Na-
tional des Eglifcs Reformées de France , & de la Souveraineté du Hearn, à
^lais, dans la Province des Sevenes , depuis le premier jour d'Oftobre, juf-
qu'au'fecond jour de Décembre, de l'An 1620. & les Aêtes Originaux en
ont été fignés au Nom de tous les Deputés.dontil aétéflùt Mention à l'Ou-
yerture du prefent Synode , par
Pierre du Moulin, Modérateur.
Laokens Brunier, a joint.
ICOLAS VlGNIER, -^
ET S Secrétaires.
HOMAS PaPILON, J
ROLE
Des Eglîfes Refermées de France , & des Pafteurs a[imlkm€nt em-
ploies à leur Service l'An 16:0. , drejfe au Synode Na-
tional d'Ahis.
Province de Tlfle de France , Champagne, Picardie,
Brie, &:c.
Eglise s.
Coloque de l'IJle de France.
Pasteurs. Eglises.
Pasteur s.
f François de Lauberan
Senlis, fLe Blanc.
1 Pierre de Montigni.
VBeaulieu l'Aine.
Paris-,
J Du Moulm.
1 Samuel Durand.
Fere Safrenai ôcVau-
joint, Richard.
l^Meftrezat.
Meaux, Blondel , l'Ainé.
.
fjean Lievin, dit de
Touquin & Cha-
A verne ,
V Beaulieu.
lando, Miqueau.
Lifî,
Brisbar, le Jeune.
Clermoiit& Ville
Chye,
Diiclot.
Poix » Maillard.
Bcz«
T E N l> A
A L A I S. 221
E G L 1 s F s .
Pasteurs.
Eglise.s. Pastewrs.
Bezu 6c Château
Chalti^i, De la Cloche.
Tierri ,
Bilot.
Hai , Vaflan.
Fontainebleau',
De Courcelles.
Sezane , Maflln.
Helmerou , Debeaune.
Celoque du Pais Chartrain.
Langreb 6c Paflerant, PereraT.
Blainville,
Durand, le Jeu ne.
^ ri II ' fCornouaille.
Pafteurs décharges, ^Yolant.
Houdan ,
Blondeljle Jeune.
La Ferté , Belle-
Province de Normandie.
ville 6c NeuvilU
', Quinfon.
Anthon ,
Mantes,
Couronné.
Chorin.
Clafe de Caën.
Mont Lovet,
Prieur.
Caè'n , rjcan Bouvier.
iDaniel Maffis,
Chartres 6<Favieres, De LofTe.
rue tsianc.
Ikrnieres &
DuPkflisMarli.
■ Beaulieu, le Jeu-
Baali, Samuel Bnyeux.
%eux, Jean le Breton.
ne.
Coloque àe Picardie.
St Vaft , Etienne le Sage.
Colombiercs &
les Effarts , Pierre Tirel.
Amiens,
Le Hucher.
Des Veelz , Bricourt,
St. Quentin,
Brisbar l'Aine.
Thevieres, Antoine le Gene-
Compiegne,
Bugnet.
vois.
Eftaples ,
Darandes.
Oifemont ,
Le Val de Guife ,
Blanchard.
Sigard.
Clajfe de Faîaife.
fLe Tellier.
Falaife, Pierre le Saulx.
Calais,
<Canlier.
Condé, Guillaume Blan-
CRaius.
chart.
Laon,
De Vaux.
Atis & de la Celé , Pierre Morin.
Crefpi, Chauni
Maffieres 6c
ScLeniUi.
Boucher.
Moulines , Pierre Baudren.
St. Silvin, Gallot.
Coloque de
Champagne.
Frefnes 8c
Vitré, David Bourgec.
Châlons,
Beau mont.
Vitri,
Efpance ,
Chevillette.
Carré.
Cîafe de Cojlentin.
Vaffi,
De Juigné.
Charenten 6c fBenjamin Baf-
Netancour,
Champdomere.
Ste. Mère Eglife, (^ nage.
Won6cTalaife,
Duval.
Pontorfon , Pierre Paris.
Imecour ,
Blondd,le Cadet.
La Haie du Puis, Franc. Moiflant.
St. Mars,
Alpée.
St. Lo , Marc Maurice.
Bar fur Seine >
MiUi.
Grouci, Jeremie Chanier.
Ee 3 Dure
x2î< XXIII. SYNOD
Eglises. Pasteurs.
Dure & Fonteaai, Antoine de la Fleur.
ChefFrene , "^
Gauiay&Briqueville, J ^''''"''"■
Clajfe d'Alençon.
., f Jean Boudier.
Alençon, ^ "^ Charles Beau vais.
Sées 8c l'Aigle, liàac Afire,
Monc-Gaubert , David de la Noiie.
Fontaines Sc Croiffi, Etiaine le Prévôt,
Clajje de Rouen.
Ç Jean Maffitniliande.
Roiicn, < Langle & Samuel.
C- De Lefcherpiere.
Ponteau de Mer , Nicolas Gauflent.
Derbec, Abraham le Senechal.
Quillebœuf, Guillaume Cacherat-
Pont l'Evêque, Daniel Baudart.
Evreux. Adam Seigneuré-
Giibrs , Mahaut.
Clajfe àe Caux.
Baacqueville , Lune- "\ t^ i n i
. rai & Linebœuf , j D^ la Baaie.
Ç Moife Carthaut.
Dieppe , s Abdias Montdenis.
C David de Caux.
Bolbec, Jaques de Larrei.
Senitot , Jean de h Motte.
Fefcamp, ^
Havre , j
Vacantet,
Province de Bretagne.
-,. , f Duprcau.
^'"'■^' 1 dePeiler.
Rennes ,
De Souvigne.
Plevir,
De Richciicu.
Sien,
Delatlace.
E NATIONAL
Eglises. Pasteurs.
Blain , De Bcauchamps.
Nantes , De la Cloche.
Vieille-vigne , Ferguflbn.
Rochebernard ÔC Croilîc , de Crevain.
Tonqueder ai Lantngues, De la Délaie.
LaMouilaie, Vacante.
Rohan en ia Maifon , Marmet.
Province du Berri.
Cdoqm du Berri.
I Gicn fur Loire ,_ François Oifeau.
I Châtillon fur lloire, Michel le Noir.
IChàtiUon fur Loire, Louis Margonne.
Epenlle , Bcnoift de la Rx»che.
I Corbigni les St.
I Léonard , Etienne Monfmglard.
Châtillon fur Loire , Simeon Juricu,
L / Alexandre l^oiflbnnet.
Sancerre,^ Paul Allard.
j Charité, Jean Tabi.
iLa Celle Sens, Daniel Bourguignon.
I Coloquù dOpîeans é- de Blots.
Orléans , Jaques Imbert Danmd.
., f Laurens Bourguignon.
Mer, ( Eli, p.j^^. ^ ^
„, . f Nicolas Vignier.
^^°'5' t JeanAllavd.
Rcmoiuiitin, Jacob Brun.
I Chaillcure & \ Benjamin de Lau-
IHondaroy , S nai.
Marche noir , Samuel deChamberan.
j Baugenci, Jean Gucrin.
I Sanchcville Genonville, \ Jérôme
& Bazochcs , / Bclon.
Gergcim , David Homme.
Dangeau , Jean Alix.
Challeaudun , Jaques Lami.
Jo.Khin du Moulin dccha.g'é.
Cola-
TENU A ALAIS
E GLl
Pa s te u rs.
Coloque du Bourbmnm.
Eo LI s ES.
Bourgiieil,
Bauge ,
St. Amand,
La Chaltre,
Argenton ,
Heriflbn 5c Chirac,
Moulins,
Iflbudun ,
Aubullbn ,
David Jamet. i Saumur
Louis Scoffier.
Elie Salmon. '
Pierre Falquet
Ifaac Babaud.
René liedé.
Salomon Pigeau.
[
123
Pasteurs.
François de laGalire,
Jean Pinceau,
Louis Cappel.
Boucherau.
François Gonnarus.
Province du Foi6tou.
Coloque du Haut ToiStou.
Province d'Anjou , &c.
Coloque du Maine.
{Jaques Clemenceau.
Mans 5
Saint Aignant , i
Mignerai ,
Belefme ,
Lalîài,
La Val .
La Barre,
Pringe ,
Château du Loir
Jean Vigrieu.
l Antoine Du-
r mont.
Jean Norman. I Y'gÇan ,
RenéConfeil. ' "
Vacante.
Jean Grcnon
Abel Barbier.
Edmond Tricot.
Coloque de Touraine.
{
Daniel CoufFré.
'^' \ Mathieu Cotticre.
L-iilc Bouchard , Pierre Perillau.
Pruilli , Jean Roger
Châtillon fur Indre, Pierre deCoudrai .
Vendôme , Ifaac le Peletier.
Montoire, Paul Solomcau.
Mondoubleau , Vacante.
Craon 6c Château
Gontier,
Angers ,
Chavanes,
Mirabeau ,
Coloque ê^ Anjou,
}
Poiftiers,-, r.-q,,,3 coubi.
|Chafteleraut,{ S qX.
Thouars, André River,
Chauvigni , Jean Foran.
I f^ochechouard , Forgcaut.
JeanGuillcmard-
Saufai oc Aub.mie, Vincent Faurc.
Canfai Lantilli & \ Nathanael
Montreiiil Bonin , / Moncftier.
Couve, Jaques de Quville.
La Tremoiiille , Jean Brun.
Parthenai , Nicolas Belin .
Givrai , Maflbn.
Lufignan, Dufiout,
Coloque du Milieu du ToiHou.
... f Jean Lhaufeoied.
'^^^"'. 1 Jaques Co>gmc.
St. Maixent , JonasChaigneau.
Mailli , Marc Fofla.
La Mothe , La Forcade.
Champdenier Sc T _^ ^ .
St.Chniioflc, / Pafquier.
Mongon , Jean de LiBlanchiere l'Aine.
Loudun ,
{
Etienne Ber-
nard.
Etienne le BlonJ
ZacarieBoid.
Jean Gourdrie.
Jean Fleuri.
Nicolas Defpirai»
eux 6c \
lai, /
Chermeu:
St. Gclv
Maillczai,
Delaflire ,
Aunai & Chize,
Chtf-boutonne Sc
Pî.iiai le Chat ,
Iflbudun i
Benjamin de Lau--
nai.
Léonard.
Tfaevenot.
De Leftsmg.
j Clément.
Tlîcodore Tiaeau.
Mîff--
224 XXIII.
Egli ses.
Miirfillac & FI crac ,
S YNODE NATIONAL
P A s TEU K s. i Eo L I s E s. PaSTEURS.
Paitjiurt
Coloqve au Bas Poicîou.
Fontenai,
Luflbn ,
Mouchamp ,
Tallemont ,
Ste. Hermine,
Marcvil
Pierre de la Valadc.
Jean Bonnaud.
René de LolVe.
Jaques Prunier.
jaques Papin.
Jaques Ranonnet.
Saujon ,
St. Juft,
! Coze ,
I St. Jean Dangles >
Mefchers ,
St Denis d'Oleron,
St, Pierre d'Oleron ,
LaCh .ife & Bourncztaux, Dcfportes
Garnache & Beavois / Daniel Jail-
fur Mer , \ lard
St. Bcnoift & du Givre , Guenneau
Sables, Olonne & J Jean
la Chaume , \ Fleuri.
St. Giks fur Vie , Jaques Arthui
St. Fulgcnt & des ( Patrice
Herbiers, \, Tenant.
Pouiauge fc du bon i^ere . de la Place
Vaudere, Mathieu Champanois
Mouillcron , Bazanges r Cefar
Se la Jandovinierc. \ Barni.
Celai & Rrcvillaret. [auftoun
St. HilaireSc Touflai , Vatable l'Auié
Coulonges.
Montagu ,
La Caftaneraye
Du Poiré,
Chantaunan& Pi
Vatable le Cadet
Nicolas Marbés.
Prieur.
Brail.
.„..,„„ „ . _jbelliard, du Frenai
Pafteurs Décharge Monfr. Vatable
le Père.
Province de Xaintonge.
Coloqm dei IJles.
J De laChabofcelaie,6c
Marenes, \ Rj^her-
La Tremblade ,
Arvert ,
lllornac »
Royan ,
Le Brevillct ,
Papin
Bizet.
Palmier.
Heraud.
Le Coq
Giraud.
Touloufe.
Chalmont
Barbaud.
Mofet.
De la Jaille.
Guillelmi.
Le Château d'Oleron , Petit le Cadet.
Coloque d' Angotimois.
Jarnac ,
Vertrlieil & RuflFec ,
AubeterrcSc St. Aulaie,
St. Maifmes,
Angoulême & Montignac
Welfch.
Goinmarus.
Guuaud.
Beaujun,
Hiver.
Segenzac & Liniercs , De Boienval.
Coliiac, Perreau.
La Rochcfiiucaud, Hoq.
Bourg Charente, Pacard l'Aine.
Coloque de Xaintonge.
Xaintes ,
Nie vil près Xaintes i
Jonfac ,
Miranbeau,
Barbczieux ,
Montande , Fontaines
& Orillac,
La Roche Chalais "X
& Monguion, J
Archiac & Lonzac,
St Fort & St. Germain
Mortagne 6c St. Sever
Pons ,
Plallàc & Clan.
Petit.
Racler.
Marien.
Gruel.
Rofrel.
^ Hamilton.
Belot.
Saget.
Claudel' Aîné.
Clafé.
Conftans.
Chequcl.
in.
Cohqm de St, Jean d'Ângeli
St. Jean d'Angeli,
Soubife.
St Laurcns 6c Fourcas.
Tonai-Chareote.
De BeHe.
Chcfneau.
Paris.
Ftrri,
Tail-
TENU A ALA
Eglises. Pasteurs. Egli
Taillebourg&Bri- f G. Rivet & Momignac,
zanbourg, X. Champvernou. Pile
St. Saiinien, Londé, Lenquaie ,
Thors Mathas & Fraifneau , Picard. Yfiegeac,
Fontenai l'abbaru, Boudouin.
Maize, Guiot.
Coloqiie d'Aunix,
( Merlin.
I De L oumeau.
Colommier.
La Chappeliere.
1 Salbert.
l. Blanc.
NievilScMarfilli, Menanceau.
Laleu 6c Loumeau, Wipillot.
Thairé, Salles Sc la Jarrie , Tnzonis.
Bourg-neuf, Le Fevre
Surgeres, Tagaud.
Marans , De la Violette.
I S.
La Rochelle, J
La Flotte en Réj
Ars en Ré,
St. Martin en Ré,
Pafteurs décharges
'•[
Le Chantre.
Chainet.
Auberineau.
Roflignol.
Gabart,
Touflain.
Province de la Bafle Guienne.
Coloque de Terigord.
Bergerac ,
Pomport.
Muffidan
i
La Li
„de,[
Himet ,
Sigoules,
La Force,
Montfrafier ,
Tome IL
Daniel Pineau.
Jean Pothet-
Jean Maifonie.
Elirzée Anglade.
Piçrre la Tané.
Jeremie Blamen.
L.eonard Berbignieres.
Léonard Almicr.
Pierre Saletîes.
David Chauveton.
Pierre du Pui.
François JMilhet.
Pasteurs*
Jean Beifelance-
Etienne Roches.
Jean de Languebai.
Ifaac Planteau.
Coloque du Limoujin.
Turene, Charles Andrieu.
Chateauneuf 6c f Charles du
Maillars, V. .Mars.
Ragentat , David Bordac.
Beaulieu, Abraham d'Ornefac.
Limoges , François Monfeux.
Coloque du Bas Agenois.
Ç Guillard Primerolc.
Bourdeaux, "^ Jean Cameron.
Cartel Se Gironde, Paul Baduel.
Miremont, Jaques BerdoUn.
. Ç Pierre Hcfpericn.
^ • l Jean Miffolin.
Ste.Foi,
Ainefte, ' Pierre Anglade.
Genfac , Daniel Molan.
Duras , Pie rre la Jarguc.
Bazas, David Magucil.
Caftillan, Jaques Privât.
Montaret , Jofeph Baficti.
La Sauvetat, François Claude.
Coutras, . Michel Monceaux.
Libourne. Matth.Beaujordin.
Theobon& Villeneuve» Ifaac Bouret.
Coloque du Haut Agenois.
Tonneins le Bas , Jeremie Beaucorps.
Ç ]>crtrand Ricotier.
Clcirac , < Pierre Favieres.
L. Moife Ricotier.
Caftelmoron .
Monflanquin,
Puimirol ,
Grateloup ,
Tournon ,
Ff
Efaie Bouft.
Ambroife Conltand.
Pierre la Faiettc.
Abel Denis.
Daniel de la Frefnai.
Amme,
«6 XXIII. SYNODE NATIONAL
Eglises. Pasteurs.
Amme, Bertrand Betould.
Tonndns Deflus , Jean Alba.
Beina-c, Jean Ficron
La Fite, Jaques Rainai
La Lopede, Erafte Conquert
Gabaudun , Jean Cazaus
Caftel-Sagrat , Aron Tinel
Coloque du Condomois.
[Eglises.
) Caftelniui ,
j Angles ,
1 Roquecourbc
I Briteftc ,
j Lombes ,
Montudon ,
Braflac
Cafteljaloux .
Monhurt ,
Leirac,
Jaques Dulur.
Jean Lailhade.
IHiac Silvius.
5" Jean Mafparaute.
Nerac , ■[ pierre la NuOe.
Labaftide , Jaques du Fort
Montrabeau, Jaques BaJat.
Pues , Pierre C aftaignoi.
Montignac, Etienne Safin.
Lavardac, Daniel Feraudel.
Soûle , Jaques de Buftondi.
Mont de Marfan , Jean Luzan.
Eaufe,Manciel & laCazc,PicrreCobrat.
Viela Hauga & ? , i r- r i
Caftelnau, _^ Jacob Cafebonne.
Vie , Jean Naronalde
Grofie , Vacante.
Caumont , & Mas d'Agenois
Aftingues , Baionne &
Tartais , racontes.
Province du Haut Languedoc.
Cohque d'Albigeois.
f Bularan.
Cadres, -s Jofion.
V. Dn Pin,
Du Pin.
_, , 5 Ruffin.
ReaImont,| v^if-^„.
La Caune , Fabri.
Vianne , Miramont.
Vabre , Dacier.
PoatdeLam, Devaux.
Pasteurs,
Vacante,
Balaran, le Fils.
Bodier.
Marion.
Daneau.
Caftelfranc.
Vacante.
Speraufles & Bi-elats , Nadal .
St. Amant, Defpinafle, le Cadet.
LaCabarade, Audibert.
Paulin 6c Lanegus, Bachot
Moulieres , Pafteur déchargé.
Cdoqne du Ronergue.
..... 5" Dutil.
Mi^^"' 1 Joli.
S te. Afrique
Pont de Camares,
St. Sever.
St. Rome ,
St. Jean du Briieil
St Félix,
Cornus ,
Aiflene ,
Bontoux.
Remiral.
Gan.
Bonafoux.
Houmafli.
Jaques.,
Vacante.
Vacante.
Goudun Pafleur déchargé.
Foix.
Bordes, Du Puis l'Aine.
Saverdun , Du Puis le Cadet.
Pamies, Beraud.
Mazeres , Ologarai.
Masd'Afd, Clice.
Leram,Limberron8c Dum, Bourgade.
Saverac & Camarade , Marfolan.
Caria, De la Fontaine.
Labaftide, Gaillard.
Foix , Molineri Aureillard.
Caumont. Vacante.
Gebaudan déchargé.
Coloque de Lmrageois.
Cuq , Defaigues.
Maî
E CL 1 SE5.
Mal Stes. Puelles,
Soreze ,
Bevel ,
Pni-laurens ,
Mazamet ,
St. Paul de la Mkttc
Cartnain ,
T EN U
PaSTE URS.
Guerein.
Beranger.
Defpinafle , le Cadet,
f De Guariflbles.
\_ De la Curne.
Roflel.
Vïlemur.
Dupui
A A L A
I Egli ses.
St. Seré,
Cardaillac >
Cajarc ,
Figeac ,
Senevieres ,
La Tronquiere
I S.
Aubriot déchargé.
Coloque du Bas §uerci.
. Tenans.
I Sonis.
Montauban, '• Charnier.
A Joli.
V. Bichcteau.
Albias & Realvile ,
^ . . f Tholofimi.
St.Antonin, ^^ ^uerin.
Villeraade , Menfac f
Se la Garde. L
Bruniquel. Cafaux l'Aine.
St. Leoplaire, Corbaries \ ^ ,
& Reinies, > ^^bos.
Benoift.
Richaud.
Negrepeliffe,
Villcmur:
Campagnar, la Guepie "^
êc St. Michel , J
Cauflade,
Verliar ,
Verfneil ,
Moncuq 8c Rams,
Charles.
Caufide.
Tremblai.
Moinier.
Du Mas.
Reinard .
Vacantes.
117
Pasteurs.
Le Roier.
Peirille.
Le Grand.
Vacante.
Vacante.
Vacante,
La Fon le Père déchargé.
La Souveraineté du Beara.
Coloque de Pau.
Ç Pefaur.
Pau,Lons,ôcJuranfon,S D'Abadis.
CPereScFils.
Morlans , Du Bois.
Gan , Sabattier.
La Seube , Vequier.
Cefeau , Gruier.
L'Efca , Salettes.
Serres , Du Jac.
Artix, Pefcarrat.
Coloque de Nai.
Cohque d' Armagnac.
Mauvefin , Gardefi
Leitoure, Cavois.
L'ifle Jourdan, Pereri.
Pui-Cafque & Montfort, Vacantes.
* ■ " Cafaux le Cadet.
Nai,
AfFen,
Pontac»
Aflat,
Noftin ,
Beufte,
Arros ,
La Puiadc.
Hefperien.
Thelefe le Fils.
Clavel.
Faugé.
Neift.
Minbielle.
Coloqife de Vicbieil,
Mas Granier,
Coloque du Haut C^erci.
Glenat & Calvine t , La Fon Fils.
Couches,
Lembeige ,
Sebignac ,
Guarlin ,
Montraup,
Theze ,
Avoie-
Ffa
Puiol.
La Garrique.
Marque.
Rival.
La Vigne.
Lollounau.
V ignau.
Taubun, déchargé.
228- XXIII. SYNODE NATIONAL
Eglise*. Pasteurs. Eglises.
Ou rai ,
Coloqtie dVleron.
{
Oleron,
Navarreux
Arudi,
Viele ,
Baretors ,
Caftelnau ,
Ofle,
Menfin,
Luc,
Geosbaig
Piflerote.
Chandieu.
Capdeville.
La Placette.
Bedora.
Baronnieres.
La Tourte.
Fabas .
Piflerotte le Fils.
Muiez.
Lafebonne.
Hafparum le Père déchargé.
Coloque d'Ortéez.
Pasteurs.
Staudan.
St. Palais ,
Cuflbnel .
Ortéez ,
Mallac,
Caftillon,
Baigs ,
Ste. Sufanne.
Lombicim,
Caftetins ,
Goufe ,
Lagor ,
Artéez ,
Morlane.
Pardies ;
Belloc ,
Roftolan.
Bergude.
Formalagues.
Spelette.
Tamon.
Capelle.
Martin.
L.a Fitte.
Minbielle le l'ère
MinbicUe le Fils.
Paloc le Fils.
Rémi.
Tartas.
Paloq le Père déchargé.
Coloque de Sativeterre.
Sauveterre
Salies ,
{
Baftide,
Carefle,
Araviflbn ,
Aulax ,
Charre »
St. Gladic ;
Café.
Beque.
Café Major.
Poulrat.
Faget.
Davanr.
Laignerot.
Buftenobis.
Toulouze le Père.
Province du Bas Languedoc.
f Brunier,
i. Artis,
Uzez ,
Montelus >
St. Ambroife
St. Gengeis,
Barfat ,
Les Vaux.
Borciran ,
Fons ,
Monfrain i
Lu flan,
Baignoîs,
Blaniac ,
Vers,
St. Q.uenîin,
Genouillac,
Navacelles ,
Chamboursaud ,
Maignan le Père.
f Petit,
l. Courroi.
Failli.
Galois.
Bouton,
Arbvuid.
Arnaud.
Vilaret.
Caftillon.
Du Gas.
Noguier.
Sorbier.
Du Gros.
Petit le Fils.
Gafaignes.
Maignan le Fils.
Tefîîer Pafteur déchargé.
Villefort. Vacante.
St.Cafari, St. Jean Seirar- 'j ._
gués £c St. .Havier. J ^'^c^Mts.
Coloque de Nimes-.
{ Chambrun.
Nimes, { Olivier.
; Fauchet.
^ Coitelier.
Aiguières,
Calvilon ,
Aimargues ,
Nages ,
Aiguemortes.
Sommieres •
StLaurens»
Tuillon.
Renvei.
Boulet.
Tourtolon.
BanfiUon.
Chauve.
Tuflan.
MaciU
Eglises.
Macillargues
Vannert ,
St. Gilles,
Aubais ,
Vergefis ,
Bernis ,
Clarenfac,
A m'argues ,
Le Queilac ,
Pecpaix
TENU
Past EUR s.
JuftemenJ.
Crubelier.
Terond l'Ainé.
Conftans.
Sage.
Laurcns.
Bertrand
Efcofier le Fils.
Terond le Cadet,
Traçante
229-
Pasteur s.
Vacante.
lean Ducrai.
Pierre Maurice.
Efcoffier le Perc déchargé
Coloqne de Montpellier.
A A L A I S.
Eglises.
Du Luc ,
Monofque ,
Lumarins,
Puimichel.Thouars ^ .
&Efpinoufe, J laques Baile.
La Colle , Vacante.
Scdcron , Vacante.
LaLharfe, Vacante,
Province du Dauphiné.
Coloque des Baromes.
f Rudaud.
I Perot.
Montpellier, <^ Faucheur.
I Codur.
"^ Vedrines.
Gignac, De Mallouneraitije Père.
Bedarriéux,
St. Parageire
Lunel,
Cornonteral ,
Florenfac ,
Malquel,
Bcfiers ,
Graiflblac ,
Pou flan,
Pignan ,
Clermond ,
Bices.
Maflbnnericle Fils.
De Lare.
De Croi
Spagnac
La Vieil.
Prud-home.
Begon. 1
Rouflel Pafteur dechai
Province de Provence
Nions , Jean Paul Pern'ir:
Orange, f Jofue Roirel le Père.
° ' l^ Jean d Lfpagne.
Vinfobres , George Mozius.
Taulignan, lean Petit.
Suis, Jean Martinet.
Cou rtefon , Pierre de la Croze.
Rouilel Condairées, Jean Cordel.
Junin [ St. Paul trois Châteaux, Jean Dragon,
Durand . | Venterol , Jean Faire'.
Tullctes , Raphaël Gabct.
St Eupheme, Jaques Bouvier.
Monbrua, Vacante.
Curban,
Jean Maréchal.
Merindol,
Jaques de lal'lanche.
La Vallée ,
^
Antoine.
D'aiguës
J
De la Croze.
Seine ,
Pierre Chalus.
Aiguières ,
Paul Maurice.
Biez,
Pierre Huron
Velaux,
Barthelemi Recend.
locas.
André Garin.
Coloque éCEmbrimois.
T- , r Hugues Mathieu.
Embrun, ^^ je^n Covel.
I Moulines , Jean Antoine Canto;
j Arnicu , Jean Antoine Javel.
I' Freiflîniercs , Pierre G iles.
Vars, Daniel PafcaL
.Abries, lean Guarcin.
I Chafteau Dauphin, Pierre Perrot.
Briançon, Gervais Alexius.
Chorgcs , Abraham Colignon.
I Coloque du Gapenfois.
Gap,
David du Piotai.
Seire^l,
Barthelemi Durand.
Ff3
Val-
230 XXI II. SYNODE N ATI o
NAL
Eglises.
Pas teurs.
\'aldvomc ,
Jofué Ripert.
Coloqtie du
Grejlvaudan.
St. Bonet,
Jaques Dcftieniie.
Oipierre ,
ïliiac Ferraut.
E f. L 1 s E s.
P A s TcUR s.
VY'ines ,
Martin Faubert.
Mont de Lent ,
André Fabri.
Rofims ,
Pierre de Boniot.
Mifoèn ,
Henri d'Elpagne.
Ofée André.
Afprcs ,
Jaques Mathieu.
La Mure ,
f Denis Bouleroiic.
Coîoque de la Fdlo'ùife.
Grenoble ,
Orpierre ,
i.François Murât.
Pierre Piffind.
fClaude Perron.
Celles,
Charles de la Croix.
Pragela ,
i,Jean Balcet.
Corps ,
André d'Hebis.
Montouks ,
Bernardin Guerin.
Terrailês ,
fean Rudelt.
Uflcaux,
Pierre Jourdan.
Beflès ,
' 'aul BarrueL
Mean,
Jofeph Chamforan.
La Grave,
Michel Janivcr.
Villaret,
Samuel Clément.
Banaux ,
Daniel Bovier.
FencftrcUes ,
David Jourdan.
Elcartcn d'Oulx
Thomas Conte.
Coloqm du Falentimis.
Coloq
te de Dfois.
Bourdeaux ,
Vefe,
Jean Gilllers.
Seballien Jai.
Pontaux-,
David Magnet.
Dieu le fit.
Paul Guien.
Eftablet,
Jean Bariflie Olivier.
Chàteau-neuf,
François Valençon.
Beaufort ,
Sailleus ,
Jean de Suignes.
Jean Habram.
Montelimar ,
f Jules Fevet.
l^Adrian Charnier.
rjean Wlfem la
Lauriol ,
Gafpard Vidal.
; Colombiere.
Livron ,
Jaques Repuerau.
Die,
'} Jean Scharpius.
Alun ,
Paul Dupui.
VEtienne Blanc.
Creft,
Alexandre de \^inais.
Chaftillon ,
Pierre Apais.
Saën& ^
Jean Diagcn Chau-
La Motte,
Benjamm V-^acher.
Maurias , j
mcave.
Quiat, ' -
JofuéRolîèl,leFils.
PafteHri déchargés , André Papoit,
Coloqut
du Fiennois.
Guillaume Fapuis,2c Bertrand
Frugier.
St. Marcelin.
Jaques Barbier.
L'Arbre ,
Abraham Roquin.
Province
des Sevenes.
Château double
, Jean Cuchet.
llaac d'ilerieu.
Pont en Rorans
Coloqti
e de Sawve.
Romans ,
Jean Félix.
Beau mont ,
Simcon Hofti.
Gangcs ,
Simeon Codur.
Vcrcors ,
Jean Bonnet.
V.gar,
Daniel Verturin.
Beaurepaire ,
yMante^
]")urfar.
EfaïeLaurens..
Aulac,
Sumene ,
JeanNovis. "
<'
Abraham de Vloup.
St
TENU
A A L A I S. 231
Eglises.
Pasteurs.
St. Hipolïte ,
rPaul de Falguero-
-} les.
Coloqtie à'Andiife.
(Jean Surville.
Eglises.
Pasteurs.
Sauve ,
J ean Boni.
Breneux
f Jean l'Aleman,
St. Laurcns,
Daniel Rouflel.
y ean la Fitte.
Quiflàc,
Jaques Barlie.
St. Jean de Gar-
Paul Daude.
Valerauge ,
Jean Vilaret.
donnenche ,
Monobles ,
Abel Mcir^•is.
Vefenobre ,
Paul Poler.
Meiiveis ,
Jean Soleil.
Alais ,
f Efiïïe des Marets.
Colognac ,
[ean Sarran.
(.Pierre Olier.
Combas ,
: Nicolas Blanc
f Loiiis Courant.
Aumercas ,
François Budard.
Anduze,
^François Horle.
Aveze ,
Jaques Guifar.
Generargue ,
LiaSale,
Pierre Barach.
Breu ,
laques Tubar.
Antoine Ru-darel.
St. Mai-fel, Man-
)
Sodorgues ,
Daniel Guerin.
dagour, Caftcl-
^Moïfe Bel.
Cardet ,
Antoine Etienne.
rei& St. Julien,
)
Lezan ,
'Laurens Eimar. .•
Melet,
Antoine Imbert.
Coloqtie de St. Germain.
Thoii-as ,
François Sauvage.
Palieurs dech.%r^és ^
St. Martin de
Bavai , 6c Barthelemi Marion.
Coiconac ,
Jean de la Ballide.
St. Germain de
Province du Vivarez , 6cc.
Calbaron ,
André de la Fuie.
St Marcel,
François Dujarri.
Coloque au Haut Vvvarez.
St André de
V'albergue ,
Pierre Guillaume,
Gluras ,
Blaife Faucher .
Marvejols ,
Jean Toufîàin.
Barthelemi Roure.
Soion ,
David Agar.
St. Pnvaz ,
Chambon ,
Jofeph Villon.
Barre ,
Pierre Tuber.
Cheilar ,
Daniel Bichard.
Florae ,
Jean Garacol.
St. Etienne ,
Pierre Marcha.
Ste. Croix ,
Jean Guifar.
ffeanMoie.
DeVebron,
Jean des Eiîàrs.
Annonai ,
l^Zacarie Ducros.
St. Martin de
Boulieu ,
Ifaac Dugas.
Bobaux ,
Thomas Mazaurie.
Chalençon ,
David Benvoi.
St. Etienne de
Dcfagne ,
Marcelin Tardon.
Valfrancefque
Pierre Barion.
Vernous ,
David Blanc.
PontdeMonvcrd,Paul Tur.
LaGorce,
Pierre Pierre.
Colet,
Jean Guion.
St. Julien,
ean du Dive.
Cohqm
de Privas,
Val Francefque ,
MoiTcBlanchon.
Caftaignols,
Etienne Roux.
St. Sauveur,
Zacarie Dùcros.
St. Auban ,
Daniel Chamforao,
-St. Vmcent,
Abraham Lizai.
Frauksy
23Z XXIII. SYNODE
N ATIO
N AL, êcc.
Eglises. Pasteurs.
Eg Ll s L. s.
Pasteurs.
Praules , Jaques de Couches .
Parai ,
Pierre Colinet.
St. LilVas, Jean André Zulcon.
Conches ,
Jacob Textor.
St. Fortunat , Pierre Marchant.
Marignes ,
René Chefneau.
Bais, Gabriel Bonté.
Pont de Vaux ,
Hierome de Saumai-
Privas Henri de Lubcc
fe.
Buffi ,
Heliodore du Noier.
Coloqne à'Anbenas.
Bourbon ,
Barthekmi Gravier.
Aubenas , Jean de la Paie.
Coloqu
e de Lion.
Puch , Jean Lambert.
Vais , Antoine de la Motte.
Lion ,
f Efaie Baille.
Valon , David Choilat.
i, Antoine le Blanc.
Villeneuve , Jean des Maretz.
St. Pons , Facante.
Pont de Veilc ,
Maçon ,
Claude de Lorme.
François Pcrreaud.
La BaÛide de Vi-
Bourg,
Alexandre Rouph.
ral , Vacante.
Belle Ville,
Daniel Sarret.
Rocles Se fes An-
Paillac,
Jean Laurens.
nexes , Vacantes.
Clugni,
Geoffi oi Bruis.
Le Pouzin , Vacante.
Prevoft ,
le Père, Palleur dc-
charg
c.
Province de Bourgogne.
Cohq
lie de Gex.
Coloqtie de Dijon.
Ornex ,
Pierre Prevoft.
Chalex,
Jean Jaffre.
Jar fur Tille , Pierre Grillct.
Arnai le Duc , Pierre Heliot.
Crofet ,
Amé l'erreaud.
Verfoi ,
Jean Serra Longa.
Bcaune , Urbain Blevct.
Saconex ,
Pierre de Picaux.
ChalliUon , Noé Gautier.
Theiri ,
Abraham du Pont.
St. Jean deLofne, David Roi.
Colonges ,
Jean Batirte Châlons.
Dijon , Vacante.
Ccffi,
Jaques Clerc
Avalon , Pierre Bolenard .
Divonne ,
Jaques Gautier.
Gex,
François Borzat.
Coloque de Châîons.
Targues ,
Autun ,
A met de Bons.
Vacante.
Châlons, Theoph Caflègrain
Noiers ,
Vacante.
Il y a dans cette Lifte 760. Eglifes , dont g8. font depoui-vûës de Miniftres,
6c les 722. reftantes fervies par 729 Pafteurs. Outre lefquels 14. font déchar-
gés. Par ce Calcul il paroit que fi toutes lefdites Eglifes étoient pourvues , il y
jiuroit en tout 78 1. Palteurs.
Fin du vint-troifiême Synode.
LES
235
LES
ACTES, CANONS, DECISIONS & DECRETS
DU
XXIV. SYNODE
NATIONAL
DES
EGLISES REFORMEES
DE FRANCE.
ET DU BEARN.
Tenu dans la Ville de Charenton St. Maurice ^zM^rks de Taris t le
premier de Septembre , & fini le premier d'OBobre de
l'Année de Nôtre Seigneur ,
M. DC. XXIII.
Par l'Autorité & la Permiffion de LOUIS XIII. Roi de France
èc de Navarre , étant le foixante - quatrième Roi de fon Roiau-
me , dans la quatorzième Année de fon Règne : fous lequel le
Premier CommifTaire pour Sa Majefté , qui étoit le Seigneur
Augujle Gdlanài Membre des Eglifes Reformées, aflifta audit Sy-
node , conformément aux Lettres Patentes de Sa Majefté , du
17. Avril 1623., vérifiées au Parlement de Paris , le fécond de
. Mai fuivant ; étant le bon Plaifir du Roi qu'il y auroit toujours
., à l'avenir, dans les Coloques & Synodes , un Oficier de Sa Ma-
, jefté , profelTant la Religion Reformée , qui reprefenteroit fa
: Perfonne, pour prendre garde qu'on n'y traitât que des Matie-
- res Ecclefiail:iques , comme il a été Décrété par le dernier Edit
- -de Pacification fait à Nantes au Mois d'Avril l'An du Salut
159S.
^■Tomt IL G,g TA-
234
XXIV. SYNODE NATIONAL
TABLE
DES CHAPITRES,
Contenant les Matières que Von traita au premier Symde National de
Charenton.
C H A P. I. T E Premier Commiflaire du Roi dans un Synode Natic
X-»nal ; le Seigneur Augufie GalUnd , Député audit Syno-
de. Ele£tion des Oficiers.
C H A p. 1 1. La Commiffion du Roi au Seigneur Galland.
C H A P. III. Un grand Débat touchant cette Commiflion.
C H A P. IV. Aprobation de la Confeffion de Foi.
C H A P. V. Remarques fur la Difcipline Ecclcfiaftique.
C H A P. VI. Remai-ques fur le Synode National à''Alais.
CHAP. VJI. Reflexions fur les Obfcrvations faites parle Synode d'^/rf«
fur deux A£tes du Synode National de Vitré.
CHAP. VIII. Reflexions touchant les Apellations.
CHAP. IX. Rcflexionsfur le Chapitre des Matières Générales.
CHAP. X. Réflexions fur celui des Matières Particulières.
CHAP. XI. Reflexions fur les Coleges & Univerfltés.
CHAP. XII. Obfervation fur les Loix Générales qui regardent les Univcr^
fi tés.
CHAP. XIIÏ. Apellations à ce Synode National.
CHAP. XIV . Des Matières Générales.
CHAP. XV. Faits très remarquables touchant Monfieur Primrefe , Paf-
teur de l'Eglifc Reformée de Bourdeaux , 6c le Jefuitc y^r-
noHx.
CHAP. XVI. Règlement qui fut drefle pour obéir aux Lettres Patentes da
Roi , par lefquelles il étoit défendu de députer des Minif-
tres aux Aflèmblées Politiques.
CHAP. XVII. Les Raifons pourquoi le Roi ne voufut pas que McMifieur du
MQKltn fût Miniilre dans l'Eglife de Varis , ni ailleurs
dans le Roiaumc. Un Catalogue des Livres compofés
par Monfieur du Moulin. L.C Témoignage que le Doc-
teur Tfdjfes rend en faveur de cet Auteur , Sc de fes Ou?
vragcs.
CHAP. XVm. Matières Piuticulieres de ce Synode Natioiul.
CHAF.
TENUACHARENTON. 235
C H A P. XIX. Expédient pour conferver la Paix dans les Eglifes Protcf-
tantes.
C H A P. XX. Les uns parlent Curcelleut , les autres EecehoUus.
C H A P. XXI. L'AdrefTe de Monfieur Cameron au prefent Synode.
C H A P. X X 1 1. Des Univerfités Se Coleges.
C H A P. XXIII. Les Comptes du Sieur Dncandal.
C H AP. XXIV. Diftribution des Sommes , entre les Provinces.
C H A P. X XV. Le Rôle des Apoftats.
CHAP. XXVI. Decifion des Controverfes d^jirminius ; Canons touchanc
la Predeftination , l'Eleftion , & la Réprobation. Er-
reurs rejettées, Chap. I. De la Mort de Jefus-Chrifi ,
Se de la Rédemption du Genre Humain , par ^efus-
Chrifl-, Erreurs rejettées. Chap. 1 1. De la Nature
corrompue , de la Converfion , & des Voies dont Dieu
fe fert pour convertir les Pécheurs. Erreurs rejettées.
Chap. III. La Perfcverance des Saints. Erreurs rejet-
tées. Chap. IV. Le tout foufcrit par le Modérateur 6c
les I^eputés de ce Synode.
CHAP. XXVII. Remarques fur quelques Membres de ce Synode.
6g % LE
ijé XXIV. SYNODE NATIONAL
LEPREMIER
SYNODE NATIONAL
D E
C H A R E N T O N,
Tena l'An 162^.
Au Nom de Dieu x'\men.
Les Aftes du Synode National des Eglifes Reformées de France ,
tenu à Charenton proche de Paris , depuis le premier de Jfp-
tembre ]\x(\\\.\'^\i premier d'Ocfobre , de l'An de Nôtre
Seigneur, Mille, fixcens, vint trois.
CHAPITRE I.
Concernant le Premier Commijfaire du Roi j les Dépites é' les Oficiers
de ce Synoàe.
Article I.
^^ E Seigneur Augufte Galland , Confeiller du Roi , dans fon
F/^ Confeil Privé & d'Etat , & Procureur General du Roiaume
^ ■ de Navarre , avoit Commiffion du Roi pour faire l'Ouvertu-
re de ce Synode, en Vertu de l'Autorité de Sa Majefté, & pour
être prefent à toutes les Séances dudit Synode , comme il fera
déclaré enfuite.
II.
Ceux qui ont comparu , en qualité de Députés, pour la Province de Norman-
die , furent , Monlieur Benjamin liafnage , Palleur de l'Eglife de CPjaren~
ton i ^ean Maxinttlian de Baux , Seigneur de Y* Angle , Pallcur dans l'E-
glife de Roiiien ; fean LoUis Mujîel, Ecuier Seigneur de Boirroger, Ancien,
dans l'Eglife de Pontatt de Mer ; & Jaques de la Lois , Ancien de l'Eglife de
St. Le.
I I I.
Pour les Provinces d'Or/f^wj 6c du Berri, Monfieur Stwen Jurieu^ Pafteur
de l'Eglife de Chafiillon fur Lotre ; Jaques Imbert Durand , Paft eur de l'Egli-
fe d'Orléans ; Elie du Bois , Ecuier Seigneur de Senelieres , Ancien de l'Eglife
■ l ^ de
TENU A CHARENTON. t^j
de Chktemàun \ & Jean du Four , Confeillcr pour le Roi & Ton Juge dans les
Séances de Blois, Se Ancien de l'Eglife de ladite Ville.
I V.
Pour la Province ô^ Anjou , Monfieur feAn Vigner.x , Pafteur de l'Eglife
âuMaj; Ipiac le Pelletier , Pafteur de l'Eglife de Vendôme ; George Rabot-
tean. Avocat 6c Ancien de l'Eglife de Pruilli ; 6c Samuel Prf{chieu>-,^eïgncu\:
de la Mejnerie 6c des Eaux & Forêts dans VAnjon , Ancien de l'EgHfc de
Bauge. Pour la Province du Haut 8c Bas Languedoc , Monfieur Ifaac Ca-
ville, Pafteur de l'Eglife de Cove ; Jaques Cottibi , Pafteur de l'Eglife de
PoiBiers ; Claude Gourjoud , Ecuier , Sàg^ncur de Venoars , Ancien dans l'E-
glife de Lujtgnan ■■, & Michel Defroulin Ecuier , Seigneur du Bois St. Mar-
tin , Ancien dans l'Eglife de Moufchamp .
V.
Pour la Province de Xaintonge , Monfieur Guillaume Rivet , Seigneur de
Chtiuvernon , Pafteur de l'Eglife de Ttlkbourg ; Théodore de Lignon , Juge
Afliftant dans la Ville de la Rochefos^caut ^ 8c Ancien de l'Eglife dudit Lieu;
8c "^ean Thomas luge de Mirambeau , Ancien de l'Eglife du même Lieu ,
à l'égard de Michel le Blanc Pafteur de l'Eglife de la Rochelle , i,!. Député en
même tems conjointement avec ledit Seigneur de Chauvernon , il tomba
malade auffi-tôt qu'il fut arrivé à Paris , 8c mourut un Mercredi le Troifiê-
me dudit Mois de Septembre , 8c fut enterré le jour fuivant dans le Cimitie-
re de Charenton.
V I.
Pour la Province de la Bajfe Guienne , Monfieur Jean Alba , Pafteur de
PEglife de Tonneins ; faques Berdolin , Pafteur de l'Eglife de Duras , Sei^
gneur de Buffron , autrefois Lieutenant dans la Prévôté de C.i/le/jaloux, An-
cien de PEglife de ladite Ville ; 8c Mathtus Cap-du-Roi , Avocat au Parle-
ment de Bourdeau.x, 8c Ancien de l'Eglife de ladite Ville.
V I J.
Pour la Province du Bas Lanzuedoc , Salomon Crubetier , Pafteur de l'E-
glife de yauvert ; 8c Jean le Faucheur , Pafteur de l'Eglife de Ntmes , 8c
ProfeflTeur en Théologie dans l'Univerfité de ladite Ville ; "jaques Ferquet ,
Dofteur en Droit Civil , 8c Avocat, Ancien de l'Eglife de Montpellier ; 8c
Pierre du Alas , Doâreur en Droit Civil , 8c Avocat , Ancien dans l'Eglilê
de Lunel , abfcnt 8c qui ne vint point au Synode.
VIII.
Pour les Provinces du Haut Languedoc 8c de la Guienne , Monfieur Pier-
re Beraud, Pafteur 8c Profeflcur en Théologie dans l'Eglife 8c Univerfitéde
Montauban ; Pierre Savait^ Pafteur de l'Eglife de Caflres ; Jean Alauz.i ,
Procureur du Roi dans la Judicature de Fi7/<f-Z^o«^«e, Ancien dans l'Egli-
fe de Pui-laurens \ 8c Jaques Herauldi , Dofteur en Droit Civil , 8c Avocat,
Ancien de l'Eglife de Figeac,
I X.
Pour la Province de Bourgogne , Monfieur Tfaïe Baili , Pafteur de l'Egli-
fe de Lion ; faquei Cltr , Pafteur de PEglife de Seffr^ Pierre POrtel, Ecuier,
Gg 5 Sex-
n^ XXIV. SYNODE NATIONAL
Seigneur de Zar/ac , Ancien dans l'Eglife de Bourg ; 6c yilhert de Mars ,'
Ecuier, Seigneur de BaUnes , Ancien dans l'Eglife de Maring/tes , abfentSc
qui ne vint point au Synode.
X.
Pour la Province du Deutphini , MonÇitnx Jaques de Chambrun , Paftear
de l'Eglife à''Orange ; Adrian Charnier , Pafteur de l'Eglife du Montelimart ;
Moife du Port , Ecuier Capitaine 6c Gouverneur du Château de Lamure , Sc
Ancien dudit Lieu ; & Daniel Bois , Avocat au Parlement de GrembU , 8c
Ancien de l'Eglife de la même Ville.
X I.
Pour la Province des Sevenes, Monfieur Berliert, Pafteur de l'Eglife de
J^uifac, Paul Paulet , Pafteur de l'Eglife de Fez.enobre , & Ancien de l'E-
glife de St. Germain & Calbergue ; & Antoine Dépecés , Dofteur en Droit Ci-
vil , & Avocat , Ancien de l'Eglife à''Alez..
X I r.
Pour la Province de Vifle de France , Monfieur Samuel Durand , & Mr.
fean Meftrez,at , Pafteur de l'Eglife de Paris ^ Pierre de Launai , Confeiller
& Secrétaire du Roi , Ancien de ladite Eglife ; 6c /<î^«w de Heraud, Ecukr,
Seigneur de Fojfeufe , Ancien dans l'Eglife de Baillolet,
XIII.
Le Seigneur de Montmartin Député Général vers Sa Majefie\ de la Part
des Eglifes Reformées, de ce Roiaume , affifta en Perfonne à ce Synode,
conformément au Règlement de nos Eglilcs > qui a été fait pour un pa-
reil Cas.
X I V.
Huit jours après l'Ouverture du Synode , les Sieurs BertrAnd d'' Avignon,
Seigneur de Souvtgné , Pafteur de PEglife de Rennes; & Jean de Gennes,Sei-
gneur de la Bafte , Ancien dans l'Eglife de fitré , Députés pour la Province
de Bretagne, arrivèrent, & demandèrent d'être admis à ce Synode i 8c furcç
qu'on leur demanda pourquoi il n'étoient pas venus plutôt , ils repondirent
qu'ils n'avoient pas pii tenir leur Synode Provincial auflj- tôt qu'ils l'auroicnt
fouhaité, parce que Sa Af^;>// aiant donné Ordre à quelques Perfonnes par-
ticulières d'y envoier un Oficicr, qui pût aftifter en perfonne audit Synode ,
la Nomination & CommiiTion dudit Oficier avoit été diferée , ce qui avoit
été la Caufe de leur Retardement j leur Excufe fut reçiàë par l'Allem-
bléc.
X V.
Douze jours après que l'on eut commencé les Séances . Monfieur Jean
^Ijferott , Pafteur de l'Eglife de Monings , Député pour la Principauté du
Beam y arriva, & déclara que les Lettres de la Convocation de ce Synode n'a-
voient pas reçues dans leur Province que depuis fort peu de tems , tel-
lement qu'ils n'avoient pas eu le loifir d'aflembler leurs Députés , «
lemenc
TENUACHARÊNTON. ii9
icmeiit eu le tenîs de le faire latoii' à là Perfotuie qui dgvôiï prendre Ton
Ofice, en Cas d*un pareil accidefit ^ C'eft pourquoi il pria ffès'mjfflbkmeriï
l'Aflemblée de Vouloir recevoir Tes E^cufeë ; ce qu'elîs fît , U lui donna
PermiiTion de prendre Plade dafis Cé Synode, Se d'cpiner cofflîîie kg autres.
Mais parce que dans Tes Lettres de CoiîlnriiîicJn , cette Claufê é& Soutniffion
étoit conceuë dans^ les inerties Termes, & aux niênlesConditiom fous k('.
quelles les Députes de ladite Principauté avoienf été ci-devanc reçus dans
ces Aflemblées , & que le Sjrtode à^AUt^ avoit foufert Ces Cc?nditiort4 àc*u-
fe de la conjonéture des Afaires de Ce tem.s là , êc par Providon feulëtîient
jufqu'à la tenue du pfefent Synode; C'eft pourquoi cette Arièmblée ordon"
na qu'en confequence des Modifications 8c Reftriétiorts faites paf les Synodes
Nationaux précédents , les Provinces àuroiênt ^eine Liberté de dire a Mon-
û&m- d^Tffrotti qu'en de certains Cas qui regardôient particillieretnene lésEgli«
fes de ce Roiaume , il ne lui feroit pas permis d'orpiner , ou de décider ; ^
qu'auparavant que l'Aflemblée fe feparât , on pi'ieroit ledit Mortfieur d'//^^
rotte de produire les Raifons pourquoi les Egliles de la Principauté du Searn i
àvoient lî long-tems diferé de fe foumettre entièrement à la Difcipline des
Eglifes de France , fur quoi l'Aflemblée delibercroit , & dont elle jugeroie
Cnfuite.
X V î.
Le Seizième jour après l'Ouverture du Synode , les Députés pôur la Pro-
vince du Fivarez. arrivèrent , lavoir , Moniteur fofeph rdlou , Pafteur ds
i'Eglife de Chambon ; Solomm Fnure , Pafteur de l'Eglife de FnvAS \ Antoine
Perrotin , Avocat, Ancien dans l'Eglife de rtllenenve de Èërg ; & Jenn Faure'
Seigneur de Champlas , Ancien dans l'Eglife de TournoH ■proche Privas, qut
faporterent , qu'à eau fe des Délais, & des Dificultés que les Gouverneurs £C
Oficiers de5^/î/<«;f/e avoient f;ut naître, leur Synode Provincial n'avoir pu
s'aflembler que vers la fin du Mois d'Août , ce qui avoit extrêmement re-
tardé leur Voiage , tellement qu'ils n'avoient pu venir plutôt à cette Aflém-
blée : On reçût leurs Excufes , 6c on les avertit de girder à l'avenir exaéte-
mement la Forme prefcrite par les Synodes Nationaux , dans leurs Lettres de
Deputation , Sc d'aporter par Ecrit les Noms de ceux qui étant Députés d
cette Alîèmblée n'avoient pu y venir
X V I ï.
Le vint & unième jour on aporta & on lût en pleine AlTemblée desLet-'
très de la Province de Provence^ aflemblée dans fon Synode à Cabrieres , le
vint-huitiême du Mois ôi'Ao-it dernier ; par lefquelles ledit Synode s'excu-
foit de ce qu'il n'avoit pas envoie des Députés à cette Aflemblée , & prioit
qu'on ne le prit pas en mauvaife part ; mais on rejetta toutes les Raifons
qu'ils alléguèrent pour s'excufer , Se on Cenfura ladite Province pour avoir
manqué à Ion Devoir en cela , puis qu'elle pouvoit , fi elle en avoit eu b
Volonté , députer quelpu'un de fon Corps à ce Synode ; SC on la cenfura
encore de ce que fes Lettres étoient pleines de taches , 6< de ratures, 6c
de ce que la Claufe de Soumiflion aux Decifions Se aux Canons n'étois-
pas couchée en termes aflcs Emphatiques > comme les Synodes Nationaux-
precedens l'avoient prefcriç, XVllL Loïs
240 XXIV. SYNODE NATIONAL
XVIII.
Lors que l'on eût fait la Prière , & que l'on eut lu les Lettres de Depu-
tation , Monfieur Durand Paiteur de l'Eglilè de Paris , fût nommé 8c élu
pour Modérateur ; Monfieur Bailli , pour Ajoint , 6c Monfieur le Fan-
chettr Miniftre , Sc Monfieur de VJunai Andien, furent élus pour Secré-
taires.
CHAPITRE IL
La CowmiJJion du Roi , an Seigneur Galland.
AUffi-tôt que les Ofiders du Synode furent choifis , le Seigneur Cal-
land déclara qu'en Vertu des Lettres patentes du Jioi, dattées du Dixfep-
tiême à"* Avril dernier , & vérifiées dans ia Cour de Parlement de Paris le
Second du Mois de Alai fuivant , par lefquelles Sa Majefté avoit ordonné
que dans toutes les Aflemblées de fes Sujets de la Religion P. Reformée ,
foit Coloques ou Synodes , il y auroit un Oficier de ladite Religion qui y
aflîitcroit en Perfonne de la part de Sa Majejlé , pour prendre garde , que
l'on n'y propofàt ou debatît aucunes Afiures, fi ce n'eft celles qu il étoit per-
mis par les Edits de propofer & debatre , defquelles il feroit le Raport à
Su Alajefié : Il étoit venu prendre Place dans cette Aflemblée,le Roil'aiant
envoie pour être fon Député au prefent Synode , comme il paioiflbit parles
Lettres Patentes de Sa Aiajefte\ fignées de fa propre Main, Lenis, & un peu
plus bas , par Ordre de Sa Majefte, de Lomenie , & Sellées du grand Seau de
Cire jaune , Sc datées du Vint- neuvième àç.Jy.tllet dernier : lefquelles fu-
rent produites & leues, contenant ce qui fuit.
,, Loptis par la Grâce de Dieu , Roi de France & de Navarre, à nôtre Bien-aimc
„ Se Féal Confeiller dans nôtre Confeil d'Etat , ÔC Confcii Privé , nôtre
,, Procureur General dans nôtre Roiaume de Navarre , Monfieur ^u^ujle
,, Galland , Salut. Nôtre volonté étant , 6c aiant ordonné par nos Lettres
,, Patentes, portant date du Mois d'Avril dernier, que nos Sujets de la Re-
,, ligion P. Reformée puiflent tenir leurs Allcmblces Synodaks, comme ils
,, l'ont fait autrefois , pour conférer des Matières de leur Difcipline, & vou-
„ lant nommer un de nos Onciers de la même Religion, pour être prefent
j, dans ces Aflemblées , afin que l'on n'y traitât d'aucunes autres Matières
„ que de celles qu'il leur cil permis d'y traiter , par nos Edits : Maintenant
„ parce que dans le Mois de Septembre , les Députés de ladite Religion, doi-
,, vent convoquer à Charenton un Synode de toutes les Provinces de notre
„ Roiaume : pour ces Caufes , étant bien allure de vôtre bonne Affection à
,, nôtre Service, 8c pour le Repos & la Paix de nôtre Pkat, nous vo'js avons
, donné £-c vous donnons Commiffion par ces prefentes de vous tranfporter
,, à cette Aflcmblée, foit qu'elle fc tienne à Charenton , ou que par nôtre
5, Permiffion ils aient choifi depuis un autre Endroit , pour y être prcl^nt
„ peu-
TENU A C H A R E N T O N. 241
;, pendant tout le tems de fa tenue , & pour veiller très-foigneu fement que
, l'on n'y traite rien qui foit contraire à nôtre Service , ou préjudiciable à
„ la Paix Publique : Kt au Cas que l'on y propofe quelqu'autre Chofe que
„ ce qui regarde purement l'Ordre Se la Dilcipline de ladite Religion P. Re-
„ formée , vous vous y opoferés 6c l'empêcherés en leur faiiant les Remon-
„ trances que vous jugerés neceflaires dans un tel Cas : & vous nous ferez
,, favoir le tout , nous marquant exadement ce que l'on y aura tranfigé de
„ particulier. Et à Caufe de la Confiance que nous avons en votre Loiau-
,, té & Affeélion , nous vous avons Commis & Député, Sc nous vous Cora-
„ mettons fie Députons pour être prefent à ces Aflemblées , que nos Sujets
,, de la Religion P. Reformée tiendront , par nôtre Permiffion , dans ladi-
,, te Ville de Charenton , fans que vous aiez Befoin d'un Pouvoir plus am-
,, pie que celui que nous vous donnons par ces Lettres Patentes, lefqueîles vous
„ pourrés communiquer à telles Perfonnes que vous jugerez à propos , afin
„ que nos Sujets n'en prétendent Caufe d'Ignorance. Parce que tel eft nô-
,, tre Vouloir, & nôtre Bon Plaifir. Donné à St. Germain en Laie le zp.
„ de Juillet , de l'An de Grâce 162^. la Quatorzième Année de nôtre Re-
„ gne. Signé Louis , 8c un peu plus bas , par Ordre de Sa Majefié ,
Lomenie.
CHAPITRE III.
Un grand Débat touchant cette CommiJJîon.
LEs Lettres Patentes du Roi étant leûes , Monfieur de Montmartin Dé-
puté General pour les Eglifcs vers 5^/1/4; e/?«, raporta que lorfque fon
Colegue Monfieur Maniald & lui furent informés de ladite Volonté du Roi,
ils firent tout leur poffible , en deduifant plufieurs Raifons à Sa Majefié
pour la Dilfuader de faire cette Déclaration ■■, mais que le Roi n'avoit eu au-
cun Egard à tout ce qu'ils avoient pu reprefenter , aiant fait vérifier la-
dite Déclaration dans fa Cour du Parlement de Paris. Tellement que ni
fon Colegue ni lui n'aiant i)u faire davantage , ils remcttoicnt le relie à la
prefente Allcmblée,qui rcïtiri-roient leurs Plaintes à Sa Majefié, ?)i\\\\-ààïti{'c-
roit une Requête pour ce Sujet , fi on ne le jugeoit à propos. Le Syno-
de délibérant en prefence du Seigneur Galland , touchant cette Afaire , 6c
confidcrant que par la Déclaration de Sa Majefié , nos Coloques & Synodes
étoient injuftement acuiés 8c condannés d'avoir pafle les Bornes de leur De-
voir , qu'ils ont néanmoins toujours rendu à Sa Majefié , dans toutes leurs
Confukations , & dans toutes les Matières qu'ils ont traitées. De plus ,
queleBeneficedecesEditsétoit fort diminué par là. 6c que tous les Privilèges
qui nous avoient été accordés croient prefque tout à - fait révoqués i c'eft
pourquoi il fut refolu que l'on prefenteroit un Placer fort Autentique à Sa
Tome II. H h ^^ie-
34i XXIV. SYNODE NATIONAL
Majefté , pour la prier de vouloir maintenir nos Eglifcs dans l'ancienne 1a-
berté qui leur avoit été accordée , & dont elles avoicnt toujours joiii ci-de-
vant i & on donna Ordre à deux Anciens de drefl'er la Forme de ce FUcet^
Se les Députés des Provinces qui avoicnt quelques Mémoires touchant un
pareil Sjuet fureat priées de les communiquer j Cependant ce Synode louhai-
tant de donner des marques claires &: dont on ne pût pas douter , de fon
Obeïflance & Fidélité envers le Roi , admit ledit Seigneur GiiUand parmi les
Députés, afin qu'il fût Témoin Oculaire 8c Auriculaire de la Sincérité & droi-
ture de leur procédé & conduite . s'afsûrant que \oy^c\\iç. Sa Majejlé ^vlxoïX.
examiné leurs Ravfons & qu'il auroit reconnu la Fidélité & Intégrité defdi-
tes Aflémblées , il nous retabliroic par fa Bonté Roiale, dans notre ancien- ,
ne Liberté & nos Privilégies.
Chaque Député de cette Aflemblée , conformément aux Décrets des Sy-
nodes precedens prêta Serment qu'il n'avoit pas brigué fa Ekpuration , dire-
ftement ni indircétement , pour lui même , ou pour d'autres : Et il fut or-
donné qu'à l'avenir on feroit prêter ce Serment à tous ks Membres de nos
Synodes Nationaux.
CHAPITRE IV.
Aprobatien de la Confeffion de Foi.
Article I.
LA Confeffion de nôtre Foi étant lûë mot à mot , après l'avoir bien exa-
minée dans tous fes Points & Articles, elle fût unaniment aprouvée par
tous les Députés qui étoicnt prefens à ce Synode, qui promirent tous & jurè-
rent , que par la Grâce de Dieu ils vouloient vivre & mourir dans cette mê-
me Foi , 6c qu'ils feroient prêter ledit Serment à toutes les Provinces, lefquel-
les feroient enlorte par tous les Moiens poffibles qu'elle fût obfervée.
Après que l'on eut fini la Leéture de la Confeffion de Foi , les Députés
à cette Aflemblée , afin de marquer, comme il y étoient obligés leur De-
voir 6c leur Soumiffion à Sa Majefit , lui Députèrent les Sieurs de Cham-
brun , Meftrez.at , de furalt & Rahoteau , avec Mcffieurs nos Députés Géné-
raux , pour rendre leurs Devoirs & leurs três-humbles Refpecls à Sa Alaje-
fit, & pour lui faire une Proteflation , au Nom des EglifLs Reformées de
'ce Roiaume , qu'elles refleroient toujours dans la Fidélité inviolable, 8c
dans l'Obeïflance qu'elles dévoient à Sa MAjefié.
CHA-
TENU A C H A R E N T O N. 245
CHAPITRE V,
Obfervations touchant la Lecture de la Difcipline Ecclejiajliqtie.
A R TI CLE I.
LOrfque l'on lue le quatrième Canon du Chapitre quatriêmc,plufieurs Dé-
putés dirent qu'il faloit chercher quelques Moiens aflurés & propres, par
lefquels on pût prévenir les Fraudes qui fe commettent au Sujet des Atella-
tions. Le Synode jugeant qu'il n'étoit pas neceflaire que l'on fit aucune
Adition à ce Canon, enjoignit à tous les Confîlloires ôc Pafteurs d'exa-
miner fort foigneufement & les Ateftations & les Perfonnes quilesaportent,
afin d'être aflurés , de leur propre bouche , de leur Confeflîon & de leur
Religion , Sc que fiiivant qu'ils repondroient on connût s'ils entendoient
bien leur Religion.
Sur le feiziéme Canon du cinquième Chapitre , les Députés du PoiBoit
demandèrent , fi ceux qui avoient été Mariés félon les Rites de l'Eglife Ro-
maine, ou qui auroicnt permis que leurs enfants eûflent été mariés avec les
mêmes Cérémonies ; lefquels parconfequent auroient été Sufpendus par l'E-
glife , les Députés demandèrent fi ces Perfonnes là, après avoir reconnu leur
Faute , Se en avoir marqué de la Repentance , pouvoient être déchargés
de cette Sufpenfion Publique. Ce Synode jugeant que cette Cenfure étoic
indifpenfablement neceflaire pour les retenir dans leur Devoir , parce que
d'ailleurs ils font aflez enclins à fe vautrer dans de pareils Pèches. i il ordon-
na que ce Canon feroit très - exactement obfervé ; £c d'autant plus que
fans une pareille Sufpenfion , ils ne pourroient pas fufifanment reparer le
Scanda le qu'ils auroient donné à l'Eglife.
III.
Sur le douzième Canon du Neuvième Chapitre , au lieu de ces mots ,
aprh cjHoi on célébrera la Cène du Seigneur , on inférera feulement , & on cé-
lébrera le Cène du Seigneur. Afin qu'on en laiflè le tems de l'Adminitlration,
entièrement au pouvoir du Synode.
IV.
En lifant l'onfième Canon du trentième Chapitre de la Difcipline» la Pro-
vince de Xamtmge propofa cette Queltion : favoir , fi un Homme quiavoit
époufé la Nicce de ia Femme, pouvoit être admis à la Pénitence Publique,
& reçu enfuite à la Communion de l'Eglife : Le Synode jugeant qu'un tel
Mariage elt inceftucux , déclare , qu'aufli long-tems qu'ils habiteront en-
femble comme Homme 6c Femme , l'Homme ne fera admis ni à l'une ni à
l'autre.
V. _
Sur k feiziéme Canon du trentième Chapitre, là Province dei'IJle de Fran-
ce requit que dans les Certificats que nos Confittoircsdonneroient touchant
-/ Hh z les
244 XXIV. SYNODE NATIONAL
les Bans de Mariages qui feront publiés dans leurs Eglifes , on y inférât ex-
prefiement que lefdits Bans avoient été publiés dans ks Eglifes ou les Parties
qui auroient contrafté feroicnt bien connues , ou y faifoient leur Refiden-
ce la plus grande partie du tems ■■, Sur quoi le Synode enjoint à tous les Pa-
fteurs de marquer dans les Certificats , que les Parties qui s'étoient promifes
refidoient ordinairement dans les Eglifes o\x les Bans avoient été publiés.
Sur le quatorzième Canon du quatorzième Chapitre , la Province du Dau'
phiné requérant , qu'après ces mots dans les Coleges des Prêtres , Moines , fe-
fmtes , & Reli^ieufes , on ajoutât & autres Maîtres d'^Ecole , Papifles : Le
Synode ordonna qu'on n'ajouteroit rien audit Canon , cependant il défendit
aux Parens de prendre des Perfonnes d'une Religion contraire dans leur Mai-
fon , pour enfeigncr leurs Enfans : de plus il laifla à la Prudence dcsCon-
filtoires, desColoques,& des Synodes Provinciaux , la Liberté de faire tels Ca-
nons qu'ils jugcroient convenir le mieux à l'Etat des Eglifes qui feroient
fous leur Dircétion.
VII.
Après que Pon eut lu les Canons de nôtre Difcipline , 8c qu'on les eut
examiné avec Atcntion : tous les Payeurs êc Anciens qui étoient Députés
à cette Aflemblée levèrent les mains au Ciel 8c jurèrent en leur Nom , ôc
au Nom de toutes les Provinces qui les avoient Députés , qu'ils les gardc-
roient & obferv croient, & qu'ils tâcheroient de les faire obferver par tous les
Principaux defdites Proviiices.
^ VIII.
On lût les Lettres des Pafteurs & Profcllèurs de PEgiife Se Univerfité de
Genève , qui éioient des Reponfes à celles que le dernier Synode National
leur avoit écrites , par lefquellcs ils nous ailiiroient " Qu'ils s'acordoient
avec nous d'unConfcntement unanime, non feulement dans les Points Ef^
*[ fentiels de nôtre Religion , mais auffi dans toutes fes Circonftances 6c
Cérémonies extérieures, & que pour marque de cela ils avoient fui vi l'A-
vis qui leur avoit été donné par ledit Synode , d'ajouter quelques Paroles
d'exhortation après celles de l'Inftitution de la Cène dtt Seigneur , quand
ils en auroient dirtribué les Elemens Sacrés, 8c qu'au lieu qu'ils s'étoient
'' fervis autrefois de Pain fans Levain feulement pourfe conformer aux Eglr-
fcs Voifines du Canton de Berne , maintenant par Amitié & pour fe con-
former aux nôtres ils fe fervoient , 8c vouloient fe fervir ci-après , de
Pain Commun, dans ce Saint Sacrement : Et qu'au lieu que leurs An-
ciens avoient autrefois affilié les Palleurs, dans la Diftribution de la Cou-
pe, ris avoient refolu qu'elle ne feroitplus prefentée que par les Pafteurs feu-
lement. Ajoutant à cela plufieurs expreffions fort tendres , pour témoig-
ner leur Amitié & l'Union Fraternelle qu'ils vouloient garder avec les Egli-
fes de ce Roiaume ; Sur quoi cette Aflemblée refolut que l'on leur feroit une
Reponfe tort ample 2c honête . par laquelle on leur marqueroit nôtre A feftion
réciproque, 8c la grande Eltime que nous avons delà leur, 8c l'Honneur que
nous nous en fàifons. /-, u »
C H A.»
TENUACHARENTON. 24.
CHAPITREVI.
Obfervations qm Von fit en lifant les Aiîes au Synode National d' Mm^
Article I.
PArcc qu'enfuite des Reflexions que le Synode à^Alais avoit faites fur nô-
tre Difcipline Ecclcfiaftiquc , il avoit enjoint à toutes les Provinces que
l'on eût Soin que le douzième Canon du Chapitre de ta Difcipline , touchant
le Catechifme , fut exadement obfervé ; Cette Afl'emblée enjoint' la même
Chofe, & charge les Synodes Provinciaux d'informer le Synode National
prochain fi ce Canon aura été obfervé exaétement , ou fi on y aura contre-
venu.
î I.
Ce Synode de même que celui à'AUis ordonne & enjoint aux Confiftoi-
res de lire le Canon» fait à Privas, touchant la Modeilic que les Paftcurs
doivent garder dans leurs Habits, & qui doit être r.uïïî dans leurs Familles,
& il enjoint à tous les Coloques & Synodes d'cmploier toutes fortes de
Moiens pour faire qu'il foit mieux obfervé , & d'avoir Soin que les Confi-
ftoircs le lifent une fois l'Année dans leurs Aflemblées, & d'en faire le Ra-
port au Synode National prochain.
I r I.
Sur le Canon du même Synode qui enjoint aux Pafteurs de donner eux-
mêmes la Coupe auffi bien que le Pain à la Table du Seigneur ; diverfes Pro-
vinces demandant que ces Paroles , autant qu'il efl pofftble, qui avoicnt été
raiécs parle Synode à^AUis du neuxiéme Canon du Chapitre douzième de
nôtre Difcipline, y fuflent remifes: Cette Aifembléeconfiderant que la plus
grande Partie des Eglifcs de ce Roiaurae fe conforment au Canon dudit Sy-
node, 6c que pluficurs autres Eglifes des Pais étrangers y ont pareillement
aquiefcé, 6c que l'Obfervation dudit Canon convient aulTl beaucoup mieux
à la Dignité 6c Excellence du Sacrement Je la faintc Cène , 6c contribue
davantage à l'Edification des Communiansi elle enjoint à toutes le? Eglifes
de l'obfèrver uniformément.
CHAPITRE VIL
jRefiexions fur les Obfervations qui avoient été faites dans les J£îes dt^
Synode National de Vitré.
Article L
LE Canon du Synode de Fitré , qui défend aux Minrftres de parler en Chai-
re d'aucunes Afaircs d'Etat ou de Politique, lequel a été enfuite confiïmé;
Hh j. gar-
y
Hé XXIV. SYNODE NATION AL
par le Synode d'v^/'i?/, fera lu dans les Confiftoires , & on enjoindra très cx-
preflement aux Synodes Provinciaux de le faire oblcrver , 6c de donner de
Donnes Preuves au Synode National prochain , qu'ils auront obéi à ce qui leur
a été ordonné touchant la Diligence qu'Us doivent emploier , afin qu'il foit exac-
tement fuivi.
Sur le Canon qui commande aux Paftcurs de rcfider dans leurs Eglifcs , cet-
te Allêmblée ordonne , qu'après le douzième Canon du premier Chapitre de
nôtre Difcipline Eccîcfiaftique, on ajoutera le Décret fui\ant : Tous les Mini-
(tres reflderont aEliiellement dans leurs Eglifes , fous Peine d'être depofés de leur
Miriîflere.
CHAPITRE VII L
Jonchant la Matière des A^ellatiom.
Article I.
LOrs que l'on liât le Canon 'qui concerne l'Egliié de Ganges , Se Monficur
Cod»r autrefois Pafteur dudit Lieu i cette Allèmblée étant informée par les
Députés Provinciaux des S'fyfwwej , que cette Province n'avoit pas trouvé une
Eglife vacante pour en pourvoir ledit Sieur Codar , elle ordonne que ladite Pro-
vince aura Soin de le placer avant fon Synode prochain , & qu'au Cas qu'elle né-
glige de le faire, ledit Co^«r attendra la Tenue du Synode du Dauphiné-, au-
quel cette Allèmblée donnera Ordre de l'établir dans une Eglife particulière , où
il puiflè s'emploier au Miniftere avec Succès, ce qui lui conviendra mieux que
de refter dans l'Oifiveté.
I I.
Sur le Canon qui regarde l'Eglife de St. Laurens , Se Monfieur Tujfan fon
Pafteur fufpendu par le Synode d'^lais , 6c dont la Sufpenfion a été prolongée
jufqu'à prefent , fous cette Condition qu'il pourroit être rétabli dans fon Mini-
ftere,fi la Convoaition de ce Synode National écoit diferée plus long-lems : Cet-
te Aflemblée étant informée par les Députés du Bas Languedoc , que ledit Tuf-
fan s'ell: depuis toîijouTs comporté avec beaucoup d'Humilité & de Modeilie ,
& qu'il a extraordinairement foufert pendant les derniers Troubles , en Confi- ,
deration de quoi il a été rétabli dans fon Ofice Paftoral au dernier Synode tenu
à Vfez, , félon le bon Plaifir dudit Synode ■■, cette Aflemblée aprou\'ant
le Décret du Synode d"Lyf^, a confirmé ledit Tujfan dans fon Miniftere, no-
nobftant la Formalité omife par ledit Synode , qui auroit dû attendre jufqu'à ce
que le terns prefcrit par ledit Synode d'^/^'-f fut entièrement expiré ; Se de plus
elle adoucit la Seycnté du Canon de ce Synode, 8c permet au Synode du Bas
Languedoc d'aflîgner audit Tuffan une Eglife particulière dans le Coloque de
Nimes , ou dans un autre Endroit de ladite Provmce du Bas Languedoc , fi el-
le y confenL
CHA-
TENUACHARENTON. 347
CHAPITRE IX.
Contenant les Matières Générales.
Article I.
LE Canon qui regarde les Ateftations que l'on donne aux Propofans fera lu
dans les Confiftoires , dans les Coloques , & dans toutes les Univcrfités i &
les Synodes Provinciaux s'emploieront , autant qu'il leur fera pofilble ,afin qu'il
foit très étroitement obfervé.
IL
Le Canon touchant les Moicns de faire fubfifter nos Mini lires & de maiqte-
nir le faint Miniftere , fera W dans tous les Confiftoires , Icfquels font exhortés
de le faire exécuter , Sc obferver , autant qu'il leur fera polTible.
I I I.
Sur ces Paroles dans le Formulaire de l'Excommunication , a» Nom , & par
P Autorité de Nôtre Seigneur Jefus, & par l'Autorité des i'ajteurs & des An-
ciens A^emblés en Coloque , & du Conjifioire de cette Egltfe j les ProyincêS
A'' Anjou Se du PoiH^ou demandèrent fi un Confiftoire paiticulicr ne pourroit pas
procéder à l'Excommunication fans l'Avis 6c le Confentement du. Coloquc : Ce
Synode jugea, conformément à la Difcipline de nôtre Eglife, que les Confi-
ftoires pouvoient le faire avec toute aftlirance , pourvu qu'il n'y eût pas d'ApeL
Cependant à Caufe de la grande Importance de cette Aélion , les Confiftoires
font exhortés de n'agir en cela qu'avec l'Aprobation du Coloque , ou du moins
qu'après en avoir donné Avis aux Pafteurs des Eglifes voifines.
I V.
La Province du Berri requérant que ledit Formulaire pût être inféré dans le
Corps de notre Difcipline, 8c qu'on dreftàt un autre Formulaire pour le Reta-
blillcment d'un Pénitent Excommunié , qui feroit joint au précèdent i le Sy-
node remettant à la Prudence des Miniftres & des Confiftoires , d'emploier
pour la Réconciliation des Penitens Excommunies , le Formulaire qu'ils juge-
ront le plus convenable aux Lieux & aux Perfonnes dont il fera Queftion, or-
donne que le fufdit Fonnulairc drefle pour l'Excommunication fera incorporé
avec nôtre Difcipline , 8c placé immédiatement après le dix-feptiême Canon du
premier Chapitre , 8c que les Paroles par lefquelles il finillbit en feront raiées, à
lavoir , fe fervant de cette Forme , eu d'une autre , c»mme le Çonfifioire le trou-
vera A propos. Au lieu defquelles on infei-era celles qui fuivent : Mes Frères ,
voici Ia quatrième fois , dre.
CHi^
Z42 XXIV. SYNODE NATIONAX
CHAPITRE X.
Contenant les Matières Particulières.
Art le l e I.
SUr le Canon qui regarde la Compofition de l'Hiftoire des Albigeois , cet-
te Aflcmblée étant bien informée de l'Erudition 5c de la Capacité du
Sieur du Tilloit, Pafteur dans l'Eglife de Sedan, décréta qu'il feroit prié d'é-
crire ladite Hilloire, 8c on exhorta les Provinces de lui envoier tous les Mé-
moires qu'elles avoiem fur ce Sujet.
I I.
Sur le Canon qui regarde Monfieur Pilotis, les Députés des Sevenes re-
quérant qu'il pût être rembourfé des groflcs Pertes qu'il avoit faites pour le
Service de nos Eglifes : Cette x\(reinbLée s'accordant avec le Synode di'Alais,
répondit que les Deniers qui étoient deftinés pour nos Eglifes ne pouvoienc
pas être emploies à d'autres Ufages.
Touchant le Canon qui condanne la Province du Haut Languedoc à faire
Reftitution de la Somme de cinq cens Livres à celle de l'JJle de France ^
ladite Province du Languedoc demandant d'être exempte de paier les deux
cens Livres qui lui reftent à paier : cette Aflêmblce jugea que cela ne de-
voit pas faire changer un féal mot dans ledit Canon , & que ladite Province
s'adrefl'eroit à celle de PJjle de France , que l'on prieroit d'avoir quelque Egard
pour elle.
IV.
Sur le Canon fuivant , touchant Monfieur Richer , cette Aflêmblée aiant
vu le Jugement du Confiftoire de Saumur nommé pour lui faire rendre fe$
Comptes, elle confirme ledit Jugement, en priant néanmoins ladite Pro-
vince de /^7/Zf </e France , d'en ufer charitablement envers ledit Richer, félon
le Canon du Synode ^ Alais , & l'Avis du Confiftoire de SaHmnr.
V.
Après que l'on eut achevé la Lefture des Matières Particulières , on re-
BQarqua que plufieurs Provinces n'avoient pas aporté avec elles des Preuves
d'avoir exécuté diférens Canons, comme il avoit été ordonné par divers
Synodes Nationaux precedens : c'eft pourquoi celui-ci ordonna que les Dé-
putés Provinciaux produiroient à l'avenir les Aétes de leurs Synodes Pro-
vinciaux , & les Témoignages que lefdits Synodes Nationaux avoienl or-
donné qu'ils aportaflént , pour faire voir qu'ils avoient exécuté les Ordres qui
ieur avoient été donnés.
CHA-
TENU A CHARENTON. 24^
CHAPITRE XL
Concernant les Univerfites , les Coleges, ér les Trofcjfeurs.
Article I.
SUr le Chapitre des Coleges & des Univer{îtés,le Synode à^j^njon demanda
que le quatrième Canon touchant les ProtelTeurs en Théologie ë: en Lan-
gue Hebraicjue , qui font Miniftres, ScSenfés Pafteursde l'Eglife où eiU'U-
niverfitc, tût expliqué : Ce Synode confirmant le Décret d'-tildis , déclara
que le Sens dudit Canon étoit, que les Eglifes n'étoient pas obligées de leur
donner des Salaires, ni de les emploier à des Exercices fi frequcns que leurs
Paîteurs ordinaires, & qu'on laifloit à la Prudence des Confilloires de s'ac-
corder avec lefdits ProfciTeurs. & de les gratifier félon qu'ils feroicnt em-
ploies, aiant néanmoins Egard qu'ils fuflcnt entretenus honnêtement, en
agiiîant avec eux raifonnablemcnt & équitablement.
I 1.
Sur le cinquième Canop , par lequel la Province du Haut Languedoc ell
ccnfurée , après ces mots , & pour n'avoir pas obfervé toutes les Formalités re-
quifes par la Difcipltne, dans la Réception dudit Sieur Beraud k la Chaire de
ProfeJJeiir en Théologie ., on ajoutera les Motsiuivans: D^autant que ledit Sieur
Beraud s'ejl fournis lui-mêwte au plus rigoureux Examen , comme les Députés de
ladite Province l'avaient atteflé.
III.
Sur l'onzième Canon qui avoit fixe le Colege de la Province des Sève.
ww, d'ans la Vi le d'-V«(^«ie,par l*rovifionleiilement , jufqu'à l' Afiemblce de
ce preicnt Synode : il a été ordonné qu'attendu que par le Silence que ladite
Province & la Ville à''Alais gardent là deiius , il femble qu'elles y confcn-
icnt , les Chofes relieront dans le même Etat qu'elles ctoient dans ce
tems-là.
IV.
En lifant l'Article qui ordonne d'aporter les Comptes des Coleges 8c des
Univerlîtcs, Mcfiieurs de ^j/w/îe^ ,& /^ C/e-rc l'afteurs, ik les Sieurs du Port
& du F(?«r Anciens, Rirent établis en Comité pour examiner tous lefdits
Comptes.
C H A P I T R E XII.
Remm-quefur les RegJemens Généraux faits pur les JJmverfitcs.
Article I.
CE Synode après avoir conféré touchant un Auteur Clafiîque qu'on liroit
dans les Cokges , ordonna que tous les Regens des Baffes Clafl'es liroient
Tome II, I i tous
250 XXIV. SYNODE NATIONAL
tous les Samedis à leurs Ecoliers uneScélion du plus grand Catechifme, Ibit
en François , en Latin , ou en Grec , félon leur Capacité , 8c qu'on la
leur feroit aprendre par Cœur , 8c qu'on la leur expliqueroit d'une Manière
familliere.
CHAPITRE Xlir.
A^ellations interjettees paràeiant ce Synode National.
Article I.
PArce que l'Eglife de Mefntl-Imbert apella de la Sentence du Synode de
Normandie , lequel avoit ordonné que ladite Eglife feroit unie à celle de
Falatfe : les Députés de ladite Province aiant été ouïs , déclarèrent que l'on
ne les avoit pas avertis , Sc qu'on ne leur avoit fait aucune Intimation de
cet Apel , jufqu'à ce moment , 6c Monfieur de Beaufiel , Député pour la-
dite Lglife , aiant été oui. demanda qu'elle put être jointe à celle iï'Ori/ec;
Ce Synode enjoignit à la Province de Normandie de procurer la Rciinion de
l'Eglile de .Hejnil-Imhert avec celle de Falaife , & en Cas que ladite Eglife
de Mefnil-I?»hert ne voulut pas confentir à cette ReUnion , alors on la join-
droit à celle ôi'Orbec , Cf ladite Province ancxcroit celle de Falaife à telle
Egliie qu'on jugeroit plus convenable pour la commodité des Pafteuis &des
J'euplts , & qu'en même tems lefdites Egliiès feroicnt fervies par les Mini-
ftres voifins , félon qu'il a été ordonné par kur dernier Synode Provin-
cial.
I I.
Monfieur Belon Pafteur de l'Eglife du Gevaudan dans la Bafe Gnienne , ap-
pella du Jugement du Synode du Haut Languedoc , qui avoit déclaré que
l'Eglife de Montatthan ne lui donneroit aucune Rccompenfe pour fes Servi-
ces pendant le tems de la Retraite : Le prefent Synode ordonna que le Ju-
gement de ladite Province feroit aprouvc.
III.
Un Ancien de l'Egliic de Saint Savignan apella d'un Décret du Synode de
Xaintonge , qui avoir mis Monfieur des Oftliers en Liberté , alln qu'il pût
s'unir à l'Eglife de Tailleboug , & aider au Miniflre dudit Lieu : Ce Syno-
de , pour plufieurs Raifons , fe rcferva la Connoillânce de ce F;r,t & reforma
ladite Sentence , & confirma celle du Coloque de Saint fean à^Angeli , te-
nu à farnac le vint-dcuxiêine du mois à'' Avril dernier ^ Monfieur de Ladde,
conjointement avec les Confiftoires des Eglifes de Trcviers ., & de Colombiers
apellcrent des Décrets de divers Coloques £c Synodes , tenus dans la Pro-
vince de Normandie , qui avoient afiîgné la Pcnfion que Madame de h Haie
du Pui , avoit donnée à un Propofant en Théologie , 6c à un Fils de Mon-
fieur de Bafnage , qui n'avoit pas encore ateint ce degré : Ce Synode ne
pouvant pas être juge de cette Afaire, parce qu'il n'en étoit pas informé , &
qu'on
TENU A CHARENTON. 251
qu'on n'avoir pas produit les Pièces fans lefquelles on ne pouvoir pas rendre
un Jugement , remit au Confiftoire de l'Eglife de Paris la Détermination fi-
nale de ce Difcrent , qu'il devoit décider dans l'Efpace d'un Mois , après
<\\it l'Aflêmblée fe feroit feparée , 8c on ordonna à ladite Province , d'cn-
voier les Aftes de la Donnation de ladite Dame , 6c les Relolutions dcsCo-
Joqucs & des Synodes fur ce Sujet , à l'Eglife de Paris , afin qu'elle en ju-
geât par l'Autorité de cette Aflemblée , & parce que Monficur de Bafnage
déclara qu'il ne vouloit pas accepter ladite Penfion , le Synode laiflant les
Paiemens qui avoient déjà été faits , ordonna qu'à l'avenir on ne paieroit au-
cune Somme fans avoir une Caution pour le Rembourfement en Cas de be-
foin.
I V.
Monfieur Ber^ud , Pafteur de l'Eglife de Mafcon , apella de deux Dé-
crets du Coloque de Lion , un defquels concernoit de certains Fraix qu'il
avoit fait dans fon Voiage à ce Coloque ■■, 8c l'autre lui ordonnoit de retour-
ner à fon Eglife dans l'Efpace de fix Semaines : Cette All'emblée jugea que
ledit Bcraud éroit cenfurable, parce qu'il avoit troublé ladite Eglife pour des
Matières triviales , lefquelles il auroit pu terminer dans fi propre Province,
& pour n'avoir pas voulu aquieicer à l'autre Ordonnance dudit Coloque,
£c on lui recommanda de retourner fiir le Champ à fon Eglife.
V.
Le même Bcraud porta un autre Apel , d'un Décret du Synode de Gex ,
lequel l'avoit ccnfuré pour avoir été abient de fon Eglife pendant l'Efpace
de quatorze Mois , & avoit ordonné qu'on lui retiendroit fept Mois de Ga-
ges de fa Penfion ; & l'Eglife de Mafcon apella auffi du même Décret, de-
mandant que l'on diminuât quelque chofe de cette Somme : Ce Synode con-
firmant la première Sentence du Synode de Gex , reduifit fon Amende à
quatre Mois de Gages, eu Egard aux Remontrances de l'Eglife de Mafcon,
laquelle Somme fut déduite des Apointemens qui lui étoicnt paiécs de
l'Argent du Rot , 6c de fon Eglife, félon l'Ordre établi par le Coloque
de Lion.
V I.
Les Anciens du Havre de Grâce apellerent d'un Décret du Synode Pro-
vincial tenu à Dicfpe , touchant certaines Sommes d'Argent : mais cette
Aflemblée rejettant leur Apel , cenfura lefdits Anciens, pour avoir porté devant
ce '^ynode National une Afiiire qu'ils pouvoient aifément termmer dans leur
propre Provmce.
V I I.
L.e Sieur de Gafjues apella, au Nom de l'Eglife de St. Martin de Boh.mx
d'un Décret , par lequel le Synode des Sevenes tenu à Alaix lui avoit oté
Monficur iï'AUegre pour le placer dans une Eglife di' Auvergne , fans pren-
dre Soin de pourvon- ladite Eglife de 5t. Martin d'un autre ''afteur : Les
Députés de ladite Province des Sevenes , étant interogés touchant cette A f.ti-
re , repondirent qu'ils n'avoient fait un tel Changement que du Confcnte-
inent de" l'Eglife de St. Martin qui l'avoit bien voulu lailler aller ; fur quoi
Il X l'Af-
î52 XXIV. SYNODE NATIONAL
l'Aflcmblée ordonna à ladite Province de rétablir Monfieur d'' Allègre dans fa
première Eglifc , & de chercher un autre Miniitre pour cette Eglife à'' Ah-
■vergue d'oii il fortoit ; & que cela fût t'ait nu plutôt, alîn que Iclciites Egli-
fi's n'euflent aucun Sujet de fe plaindre : Sc'quc le Synode commandât enco-
re à ladite Province de ne pas conientir à l'avenir qu'un Paftcur quirtâtlon
Eglife feulement par un Confentcment mutuel, fans qu'il y eût quelques
Raifons valables pour cela , dont le Synode ou le Coloque de la Province
devoit prendre Connoiflance.
VIII.
Le Confifloire de C<2y?rw aporta les Décrets du Coloque à^ Albigeois y & du
Synode Provincial du Haut Lr.n'i^ucioc , par lefquels Monfieur de CoT^buLif-
Je , Pallcur de l'Eglife de Fabres avoi.tcté ccnfuré,pour avoir profère quel-
ques paroles dans les derniers Troubles , qui avoicntcaiilc quelques Tumul-
tes dans ladite Viilc ; Se avoit été de plus oblige par ladite Provmce de com-
paroître en Perfonne devant le Confifloire de Cajtres pour y donner Satisfac-
tion à leur Eglife , & aux Confuls de ladite Ville ; Cette Ailemblée confi-
derant que l'Ofenfe dont il étoit Queftion , devoit être mife au Nombre de
celles qu'on avoit ordonné de mettre en oubli par la Paix& l'AmniiHe que^^
Majeflé nous avoit accordée , jugea que ledit Confifloire devoit être fatis-
fait du Décret de fon Synode, lequel avoit été pleinement exécuté, & qu'ainfi
on ne feroit plus Mention de cette A faire.
IX.
Le Sieur de V Allen apella du Jugement rendu par la Province de X^in-
ge , confirmant celui de la Rochelle , qui l'avoit condanné non feulement à
abjurer 1 s Erreurs que Ton avoit recueillies dans fes Ecrits , à quoi il avoit
fatisfait , mais auffi de s'en rétracter en Public , 5c d'en faire Pénitence de-,
vant toute l'Eglife. QLioiquc cette Afiemblée aprouve les Actes 6c le Pro-
cédé dudit Synode Provincial , & du Confiiloire de la Rochelle , comme en
aiant agi avec Prudence & Charité , cependant étant touchée deCompaffion
envers ledit Sieur de V Alleu , ik. confiderant combien il avoit fait de Pro-
teflations d'une vraie Repcntance devant cette Afiemblée, & qu'il avoit fut
derechef fi volontiers un nouvel Aéte d'Abjuration , figné de f; propre
main ; cette Afiemblée ordonna qu'il feroit reçu à la Paix & Communion
de l'Eglife; mais avec cette Condition, qu'il ne participeroit pas auSacrement
de la Saintc'Cene qu'après deux Mois d'Epreuve, pendant lefquels il donne-
roit des Marques de fon Obeïfiànce & de fa Ptrfevcrance ; lequel temscom-
menceroit du jour que cet Aéle feroit publié dans l'Eglife de la Rochelle ,
qui feroit un jour de Dimanche , immédiatement après le Prêche de Mon-
fieur Beraucl , Paileur Sc l'rofefieur en Théologie à A'fontaub>:n , qui fût Dé-
puté par cette Afiemblée à l'Eglife de A^ontat.-ban pour ce même Sujet. Et
ce Synode ordonna que fi ledit Sieur de V Allen retomboit eafuite dans fes
Erreurs , 6c qu'il les débitât , foit par Ecrit , ou dans les Entretiens , ou
autrement, il foit retranché de l'Eglife par l'Excommunication.
X.
Ledit Sr. de V Alleu demandant que le Papier fur lequel fon Abjuration & fa
Retra-
TENU A C H A R E N T O N. 253
Retraûation des Erreurs furdites étoient écrites , ne fût pas envoie à h Ro.
chelle , non plus que PAfte qui t'uibit Mention de fon Abjuration , & qui la
confirmoit, parce qu'il avoit deflein de quitter cette Ville , Se d'aller s'éta-
blir à Paris : Le Synode ordonna que le liegître de ladite lictraétation ÔC
Abjuration fcroit gardé dans l'Eglifc de Paris.
J\. 1-
Le Sieur de RhhcUeti , Pafleur de l'E-g^ife de Flouer & de S.tint Mah ,
apcUa de la Sentence du Synode Provincial de Bret.i^r.e , qui avoit ordonné,
que les Sieurs du Preau, , 2c de Sonz'igné ., Palpeurs , & le Sieur de Conte,
Ancien , viliteroient cette Eglile , 6c s'enquerroient des Defordres que l'on
y commettoit , afin de les taire cefler , & de les prévenir dans la Suites
Après que les Députés de ladite Province eurent été ouïs , de même que le-
dit Monlîcur de Richelieu , qui lût auffi les Aétcs de la Vifitc des Commif-
faires Députés pour ce Sujet, Icfqucls furent avoués par ces derniers ; Cette
Allembléc jugea que le Synode en avoit agi fort prudenment lorfqu'il avoit
ordonné cette Vifite;mais que cependant il auroit encore mieux fait, de pren-
dre garde à des chofcs de plus grande Importance que celles qui étoient con-
tenues dans ce qui avoit été rapovté , qui n'ctoit que de iîmples Bagateles,
£c dont il ne dcvoit pas prendre connoiùànce , & encore moins cmbaraffcr
l'Alîcmblée de Contes fi chctifs j de plus on remarqua que le Procédé def-
dits Commiflaircs n'avoir pas été Sincère dans l'Execution de leur Commif-
fion , parcequ'iis n'avoient pas raporté ce qu'on pouvoit dire en Faveur de
Monfieuv dt Richelieu, ne s'étant informé que de ce qu'on pouvoit dire con-
tre lui , & aiant trop légèrement écouté toutes les Accufations que l'on in-
tcntoit contre lui : comme aufiî d'avoir reçii les Tcm.oignnges de ceuxquine
dévoient pas être admis félon les Loix à depofer contre un Minière : Et
pour Monfieur de Richelieu , cette Aifemblée jugea qu'il meritoit d'être
cenfuré très aigrement , pour avoir négligé fon Devoir , 6c pour n'avoir
pas gardé d'Ordre ni de Difcipline dans fon £glife.pour n'avoir pas pronori-
cé les Ccnfures avant que de donner la Communion à la Table du Seigneur,
comme on doit toujours le pratiquer , êc pour être parti de fon Eglifc
avant le tems marqué , 8c fans avoir pris Congé de ladite Eglife , félon les
Formes ordinaires , pour avoir montre trop de légèreté d'Efprir, pour s'ê-
tre trop adonné à fes Paflîons , pour avoir parlé'des autres en Termes def-
avantageux , & pour s'en être pris aux Morts , qu'il a inlultés comme fes
Ennemis : Et parce que cette Ali'cmblce ne pouvoit pas être maintenant bien
inftruite de l'État de l'Eglifc de Planer , on ordonna au Coloque de Con--
fiatittn , dans la Province de Normandie , de la vilker par leurs Députés , &
ledit Coloque' fiJt autorifé pour pourvoir à toutes chofes pour cette Eglife ,
comme il le jugeroit Convenable pour l'tidification & la Pieté, & même
d'ôter ledit .^leur de Richelieu de fon Miniilere s'il y en avoit de juftes Gau-
les :Pour ce qui ell des Fraix des Députés , ils doivent être paies par b Pro-
vince de lîretagne.
X I r.
L'Eglife de i>/>, 6c les Sieurs Martinet & Huron , apellerent d'un Jugc-
I i 5 mène
25+ XXIV. SYNODE NATIONAL
ment rendu contr'cux , par le Synode Provincial du Dauphiné , favoir Mr.
Martinet, fe plaignant que ledit Synode avoit ordonne qu'il fût ôté de ladite
Eglifc de Die , fous Prétexte qu'il fcroit mieux , quoi que quelques Synodes
precedens lui euflènt donné la Préférence. Et Monfieur Huron Çc plaignoit
de ce que ledit Synode lui avoit défendu l'Exercice du Miniftcre dans la Pro-
vince du Dat4phiné , où il s'étoit retiré pendunt les derniers Troubles : Et
l'Eglife de Die fe plaignoit de ce que ledit Synode n'avoit eu aucun Egard
aux Demandes qu'elle avoit faites pour obtenir que Monfieur Ilmm fût fon
Pafteur ; Sur quoi Ic"^ Députés de la Province du Dauphir.é furent ouïs, de-
duilant les Raifons qui avoient oblige leur Synode de prononcer ces Senten-
ces i les fufnoinmcs Martinet Se Huron furent auifi ouïs, de même que ce-
lui qui étoit envoie pour parler en Faveur de l'Eglife de Die ; & on produi-
fit tous les Aftes qui avoient du Raport à cette Afaire , & on les examina:
après quoi l'Aflcmblée ratifia le Jugement de la l-'rovince du Dauphtné , &
déchargea ledit Monfieur Martinet de fon Ofice Paftoral dans l'Eglife de
Die , feulement pour le foulager & le mettre plus en Repos j mais elle or-
donna que ladite Eglife de Die lui paieroit tout ce qui lui étoit dû depuis le
premier jour qu'il avoit été déchargé de ion Minillére , dans cette Eglife ,
par le Synode du Dauphins ; 11 lui fût permis de fervir l'Eglife de Eeaumonf^
& le Synode National exhorta la Province du Dauphiné , de lui continuer
la moitié de fon Salaire ordinaire pour l'aider à fubfifter : Et à l'Egard de
Monfieur Huron, parce qu'il fût convaincu d'avoir quitté fon Eglife pour un
Sujet fort léger, & d'avoir fait des Brigues pour être établi dans l'Eglife de
Die , & d'avoir fomenté des Divifions dans l'Eglife de Monfieur Martinet
à l'Expulfion duquel il avoit eu la meilleure part ; d'avoir confenti à plu-
licurs Aétions irrégulieres, d'avoir été complice de la Rébellion de plufieurs
Membres de ladite Eglife , au grand Mépris du Confiftoire & des Décrets
de plufieurs Synodes Ecclefiaftiques , d'avoir tenu des Conventicules 6c des
Afl'cmblées privées , publié des Jeûnes & des jouis de Prières, d'avoir écrit
des Livres contraires à l'Analogie de la Foi, 6c à la faine Doélrine , & d'à--
voir fait plufieurs autres Chofes contraires à l'Ordre , & à la Difcipline éta-
blie dans les Eglifes de Dieu , & qui ne convenoient nullement avec la Vo-
cation honorable du Sacré Miniftére ; Ce Synode agravant le Jugement du
Synode Provincial du Dauphiné , le fufpendit du Saint Miniitere poar trois
Mois , & lui donna la Pcrmiflion d'aller dans une autre Province que celle
du Dauphiné pour s'emploier au Minillére : Et parce que le Confilloirc de
l'Eglife de Dte avoit trop adhéré à quelques Particuliers d'un Efpnt brouil-
lon, dont il avoit fuporté l'infolence : cette Aflcmblée le jugeant digne d'u-
ne fevere Réprimande, l'exhorta de montrer plus de Zèle Se de Vigueur à
l'avenir, pour l'Obfervation de la Difcipline de nos Eglifes, 'U de s'eforccr que
les Decrcti & les Canons de nos Synodes Nationaux fuilcnt mis en Execu-
tion : Et afin que toutes ces Cenfures tuilent Ictir Efet , on nomma
les Sieurs l'uulet ôi Berfie Pafteurs & Députés de la Province des Sevenes,
pour aller les dcnoncer au Gonfiftoire de la Ville de Die , quand ils retour-
aeroicnt dans xurs Provinces.
XIII. Le^
TENU A CHARENTON. 255
XIII.
Ledit Sieur Hurou vint le lendemain au Synode, & le pria que l'on levât
fa Sufpenfion , £c que l'on lui accordât quelque Chofe pour fubfifter en at-
tendant qu'il fut pourvîi d'une autre Eglife : Mais le Synode confirma la-
dite Sufpenfion , & ordonna qu'on lui acorderoit une petite Somme pour
lui aider à fubfifter.
XIV.
L'Eglife de Sauve 6c Monfr. RoJJel , Pafteur de PEglifc du Montelimar ,
apellerent d'une Sentence rendue par le Synode du Dariphnie, qui n'avoit pas
voulu l'accorder à ladite Eglife de Sauve , mais l'avoit confirme dans celle
du Monteltmar , quoique la première le redemandât très-inftanment .- x'^près
que les Députés de l'Eglife de Sauve furent ouïs , & Monfr. Rojfel qui par-
la pour lui-même , comme aufii Monfr. Charnier , qui comparut de la part
de l'Eglife du Monteltmar , Se les Députés du Dauphine èc des Sevenes : Ce
Synode ordonna que Monfr ^«1/7^/ feroit prêté à l'Eglife de 5<<az^f, pour y
prêcher la l'arole de Dieu 8c adminiitrer les Sacremens , jufqu'au Synode
National fuivant j 2c enjoignit auColoque du Aîomeltmar à''àvoir Soin que
ledit A'(?/(?/' fut remis alors dans fon Eglife.
X V.
Monfieur de Gounet Seigneur de Mtrabel , apella d'un Décret du Synode
du Dauphins , touchant Monfr. Perrin Paileur de l'Eglife de Serres : Après
que l'on eût ouï les Députés de la Province , qui raportcrent que l'on n'a-
voit rien dit ni fait dans leur Synode fur ce Sujet ; Monfr. l'errm étant ab-
fent, 8cl'Ailemblce n'aiant pas les Aétes necefiaires pour décider cette Afai-
re , donna une pleine Autorité à la Province de Bourgogne d'en juger , & on
enjoignit à la Province du Dauphiné d'envoier fes Aéles à ladite Province, 6c
d'y ajourner les Parties.-
XVI.
Monfr. Peireille Pafteur de l'Eglife de la Cah^rede , apella d'un Jugement
du Coloque d^ Albigeois , & du Synode du Haut Languedoc , qui l'avoient
dcpofé du Saint Miniftere : Après qu-e l'on eu: lu les Lettres dudit Peireille,
qui étoicnt adreflêes à ce Synode , Se que l'on eût examiné toutes les Pro-
cédures que le Coloque à^ Albigeois avoit faites contre lui , les Députés de la
Province du Haut Languedoc , aiant auffi parlé de la Part de leur Synode ;
cette Aflèmblée confirma non feulement la Sentence du Coloque & de la
Province, mais il l'agrava en otant audit Peireille toute Efpcrance d'être ja-
mais rétabli dans le Saint Miniftere.
XVII.
Monfr. iÇror^r^^ autrefois Prefident de l'Echiquier à £)//(/«, porta un Apel
du Décret du Synode Provincial de Bour^o.ne , mais il fut déclaré nul , &"
l'Ailèmbléc enjoignit auConfiftoiie di Dijon de procéder contre ledit Sr. 7i>o-
eard par toutes les Cenfiires de l'Eglife , s'il ne renvoioit p.)s là FiUc à ion
Mari , laquelle il gardoit fans fon Ccnfenteraent.
X V I I L
L'Eglife de Crofet apella du Jugement du Synode de B ont gagne , quravoitr
©rdon;'
256 XXIV. SYNODE NATIONAL
ordonné que les Eglifes de Chevri & de PomUU , jouïroient également, Sc ù
leur Tour rivec celle de Crofet , du Minillere de leur i^ifteur : L'Aflennbléc
Tenvoin cette Afnire ;ui Synode i-'rovincial , lequel après l'avoir revue 6c exa-
minée en jugera en dernier Rcfiort.
X 1 X.
L'Eglifc de Aionohlet apcUa d'un Jugement de la Province des Sevenes ,
parce que ladite Province avoic prêté ion Minillre pour fix Mois à l'Eglife
de S.iirtt Hifolite : L'Eglife de Saint in'polite a'pdh aullî du même Jugement",
Les Dcp'.ités de Saint hipolite furent ouïs , Se demandèrent que le Miniite-
re de Monfr. Marvel leur fût confirme pendant toute fa Vie \ & les Dépu-
tés de la Province furent auiîi ouïs ; on liât pareillement les Lettres defdites
Eglifes , de même qu'un Canon du Synode National de Totineins , Êc on
examina plufieurs autres Aétes : Après quoi cette Aflemblée, altérant le Ju-
gement delà Province de fii)//?-^o:;Ke, ordonna qu'à la Requête de Monfr A'Jar-
vel , il fcroit établi durant fa Vie dans le Minillere de l'ii.glife de Saint Hi-
polite , &i chargea en même tems ladite Province de pourvoir l'Eglife de
Monohlet d'un autre Miniftre.
X X.
Les Confuls de la Ville à''Anduz.e , apellerent d'un Décret du Synode des
Sevenes , qui portoit que Moni'r. Courant continueroit fon Minillere dans
l'Eglife à''j^ndHz.e , èc ledit Monir. Cciir.wt demanda d'être exemt de fcrvir
ladite Eglife ; Le Députe de ladite Eglife , &; les Députés de la Province
aiant été ouïs , & après que l'on eût lu les I ettves dudit Courant : Le Sy-
node déchargea ce dernier du Miniliere de ladite Eglife , & ordonna eue la
Province le prefenteroit à un autre Afiemblée; depuis il ordonna aux Dcpu-
tés des Sevenes de paiTcr Y^x yinelrt^^e lorfqu'ils reiourneroient dans leur l'ro-
vince , & de pacifier les Diferens qui écoitnt entre les Confuls & le Confi-
iloire de l'Eglilè à''.-JHduz.e ; Et parce que les Députés de ladite Ville avoient
fait des Pkintes de Monfr. Ollier , qui étoit encore un de leurs l>atleurs ;
cette Ademblée confidcrant que c'étoit touchant des Cbofes très (Impies . &
qu'ils ne les avoient pas portées à leur Synode Provincial , comme ils au-
roient dû le faire , ordonna que Monfieur Ollier continueroit fon Mmiftere
dans la même Viile, jufqu'à la Séance du Synode fuivant, qui rcgleroit cet-
te A faire.
XXL
Monfieur Tricot , Pafteur de l'Eglife du Cbâteati de Loire , fj plaignant
(Ju Confidoirc de l'Eglife de Tours , parce que lui aiant été ordonné par le
Synode Provincial à' Anjou de juger, au Nom & par l'Autorité dudit Syno-
de , des Diferens qui étoient entre Monfr. du Verier^ Ancien de ladite Egli-
fe , 8c lui, avec ledit Tricot , il avoit donné un Répit de quinze jours à Mr.
du Verger^ avant lequel teras ce Synode National (c ièparcroit,&: qu'alors il
fcroit trop tard pour y aporter les Apeîs , & qu'ainfî les Diferens ne pour-
roient pas être terminés , C^ette ADemblée confiderant que ledit du Verger
étoit abfent , renvoia cette A faire au Coloque d'Anjou , £c lui donna plein
pouvoir d'en juger en dernier ReÛbrt, deux Mois après que le prcfcnt Syno-
de fe fe roit feparé. XXI ï , Mon-
TENUACHARENTON. 257
XXII.
Monfieur Guerin Pafteur de l'Eglife de Beaugenci , porta fon Apel du Ju-
gement du Synode du Berri ; Cette Allembléc, pour qjelques Raifons par-
ticulières tirées de la Nature même de l'Afaire en Qiieltion , jugea que la
Connoiflance n'en apartenoit pas à nos AflèmbléesEcclefiaftiques, comme iî
avoit été détermine auparavant par les Synodes Provinciaux.
XXIII.
L'Eglife de Piii-laurens apella d'un Jugement du Synode du Haut Lan-
guedoc , par lequel Monfieur Ganjfules , Falteur de cette Eglife , avoit ctéprê-
té à l'Eglife de Aîontatiban , jufqu'à l'Aflemblée du Synode National fui-
vant , ce qui étoic encore contraire à un Décret du dernier Synode Natio-
nal tenu à AUis , qui avoit prêté Monfieur Gartfoles à ladite Kglife , feu-
lement pour fix Mois , avec Defenfe exprefie à l'Eglife de Momauban de le
retenir après les fix Mois expirés i Monfieur du Bois Député pour ladite
Eglife de Montanban aiant été ouï, avec l'Ancien de l'Eglife àcPHt-UHrens ^
comme auflTi les Députés de ladite Province , cette Aflèmblée révoqua le Ju-
gement dudit Synode du Haut Languedoc, -çomï avoir violé le Décret du der-
nier Synode National à''JLns : cependant confiderant le grand Befoin de
l'Eglife & de l'Univerfité de Aïontafib.*» , elle ordonna que Monfieur de
Carijfoles refleroit dans l'Eglife de P hi-Uui ens jufqu'au Synode National fui-
vant , lequel le donneroit à l'Eglife de Alontanhan , pourveu que lui-même
y confentît 6c qu'il en feroit prié ; le Synode même ordonna qu'on lui écri-
roit pour le foliciter à accepter ladite Eglife.
XXIV.
L'Eglife de Montreuil Bonnein apella d'un Jugement du Synode National
du PoilloH , qui lui avoit ôté fon Faileur & l'avoit donné à l'Eglife de Mon-
tauban : Après que les Députés de ladite Province eurent été ouïs ,1'Anèm-
blée confirma Monfieur Delon dans l'Oficc Paftoral de l'Eglife de Montan-
ban , aux mêmes Conditions qui avoient été exprimées dans le Décret du
Synode Provincial du Poitou.
XXV.
L'Eglife de Thouars apella d'un Jugement rendu par le Synode du Poic-
toH , lequel pour quelques Raifons particulières avoit renvoie au Coloque
du Hant Poiïioa la Demande qu'elle avoit faite de Monfr. de h Peltiere pour
fon Miniftre , 8c qui étoit alors Minillre de Chàtelheraut. Après avoir ouï
les Députés de l'Egliiè de Thouars 6c les Députés de la Province , 6c aiant
aufiTi lu les Lettres de Monfieur le Duc 6c de Madame la DHchejje de hTre-
moHtlle ,cq\\ss de l'Eglife de Chàtelheraut èc de Monir. de la Peltiere , com-
me auflî les Mémoires qu'il avoit envoies, quitendoient tous à ce qu'il fût de-
chargé du Minillere de l'Eglife de Chàtelheraut , à caufe de Ion Indifpofition;
Cette Alfemblce , aiant égard à la Santé dudit Sieur de la /■'f//;>rf, rcnvoia le-
dit Jugement au Coloque du Haut PoiHopt, auquel il fût enjoint de pourvoir
l'Egliiè de ChÀtelheram d'un digne 6c habile Miniftre , vu l'Importance dç
ce Pofte.
Tome IL K k XXVI. L'£-
a5S XXIV. SYNODE NATIONAL
X X V r.
L'Eglife ck Fiiffi apella du Jugement du Synode Provincial àePJJle de Fran-
tt, qui lui avoit ôté Monfr. Jttgne ibn Palleur, parce qu'il s'étoit plaint ,
durant plufieurs années qu'elle n'agiiîbit pas bien à fon Egard , & qu'elle
étoit fort raeconnoiiTante en fon Endroit. L'Eglife de Pajfavant,àe M»nt ,Sc
Prejfigni apella auffi du Jugementdu même Synode, prce qu'il l'avoit privée
de fon Paltcur Mr. Bubinet , en taxant ladite Eglifc d'Ingratitude, 8c l'avoit
donné à celle de {'''affi. En même tems l'Eglile de Saint Quentin fe plaignit
de Mr. fuigne , lequel lui aiant été prefenté par le fuidit Synode , pour en
être Palleur , après s'être accordé avec elle, & commencé les Fondions du
Saint Minillere , s'en defilta , fous Prétexte qu'il vouloit aller chercher ies
Efcts & fes L-ivrcs , & retourna à Fajfi , mais n'étoit pas revenu dans fadi-
te Eg'ifc l'aiant laifle deftituée de Mmiftre. Après avoir ouï les Députés
de Saint Quentin & les Députés de ladite Province , Êc examiné plufieurs
Lettres qui avoie- t été écritts à cette Aflcmblée par ks Eglifcs de Fajfi^Paf-
fivant , A'jont l'reffi'^nt & Saint Quentin Sc par Monfr. Jntgne : Ce hynodc
reconnoiflimt que ladite Province avoit eu de très juftes Raifons de faire ces
Changemens, ordonna cepcixlant (àcaufe qu'elle avoit donné quelque Satis.
fiiction ) que le Sieur de 'guigne continueroit fon Miniflere dans l'Eglifedc
Vaffi , & le Skwy Bubinet dans celle de Pajfavant , Alont & Preffigni : Et afin
que l'Eglife de Saint Quentin ne fût pas vacante plus long- tems , cette Af-
lemblee chargea les Députés de P/Jle de France , qui étoient prefens , d'écri-
re à deux Miniftres les plus proches Voifins de la Ville de Saint Quentin ,
& de leur commander d'ordonner Monfr. .4-/ f/?^/>r en lui impofint les Mains,
pour le Miniftere de cette Eglife , où il en exercera les Fontions jufqu'à la
Séance du Synode National fuivant , lequel l'établiroit dans ladite Eglife ,
ou la pourvoiroit d'un autre Mini(lrc,& placeroit en même tems ledit Mon-
lîeur Âiejlaier dans un autre endroit plus à fon Avantage. Déplus , cette
Affemblée cenfura les Egliiés de Vaffi 6c de Pajfuvant, pour avoir agi d'une
manière peu finccre , ôc ingrate envers leurs Palpeurs. Monfieur Juigne
fût auffi cenfuré de fon Inconftance , & de ce qu'il avoit manqué de Parole à
ladite Eglife.
XXVII.
Quelque tems après cette Ccnfure -, Moniîeur fuigne vint nu Synode ,
qui demanda que ce reproche d'Ingratitude dont on avoit noté fon Eglife de
raffifùt levé. Si pria auffi de n'être pas taxé d'Irrefolution^., aleguant pour
fon Eglife , qu'il en avoit toujours été fatisfiiit , & que s'ils n'avoient pas
contribué à fon Entretien, ce n'étoit pas faute de bonne volonté, & qu'ils n'a-
voient pas été en état de le faire. Cela fut accordé ■■, mais la Cenfurc qui
le reeardoit refta toujours.
XXVIII.
Monfr. à^ Aldehert ]\xs,c de Sattve apella du Jugement du Synode des5i?t/<r-
nes, par lequel il étoit ordonné que Monfr. Boni ^ Pafteur de St. j1ndre\ aiant
mérite d'être fufpcndu , ne recevroit cependant qu'une Severe Réprimande en
Public , 6c qu'il continueroit fon Miniftere.
Après
TENUACHARENTON, 259
Après que l'on eût lu les Lettres des Sieurs Aldebert Sc Boni, & que l'on
eut produit les Actes qui regardoient ledit fugement , les Députés de la Pro-
vince aiant pareillement été ouïs , de même que Monfr. Rojfel , lequel par-
lant pour iMr. Boni demanda qu'à caufe qu'il étoit abfent l'Afaire fût renvoiéc
à la Province, cette Aflemblécdecbraque la Province meritoit d'être Cenfuréc
trés-feverement , pour avoir montré tant de Lâcheté Se de Négligence , 2c
pour avoir ufé d'une Indulgence coupable dans le jugement qu'elle avoit
rendu ; & déclara que ledit Boni relleroit fufpendu de Ion Miniftere depuis
le jour que cette Sentence lui fcroit fignifiée , 8c que les Députés de ladi-
te i'rovince s'en mformeroient enfuite , jufqu'à la tenue du Synode Provin-
cial du Haut Lun^Mtdcc , devant lequel les Parties lézécs porteroicnt leurs
Plaintes : les Députés étant chargés de les y fommer, afin que ledit Syno-
de pût, par l'Autorité de cette Affemblée . examiner & agraver ladite Senten-
ce , s'il en étoit Befoin : Et on ordonna à la Province des Sevenes de pro-
céder avec Sévérité & Vigueur contre les Pafteurs qui fe comporteroient
mal dans leur Ofice , £c d'en rendre Compte à l'Aflemblée Nationale.
XXIX.
L'Eglife de Nions apella d*un Jugement rendu par la Province du Dau-
phftié , portant que ladite Eglile ne fe pourvoiroit pas d'un Miniftre hors de
ladite Province , Kc que Monfieur Bouvier feroit fon Miniitre pour fixMois.
Après que l'on eût lu les Aétes neceflaires pour avoir une bonne Intelligenœ
de ce Cas , & que l'on eût ouï les Députés de k'.dite Province , on jugea que
ledit Pafteur ne lui étoit pas neceflaire prefentement , & qu'elle n'avoit pas
de Raifons de chercher un Pafteur hors de ladite Province , à laquelle il
fut enjoint d'en donner un à ladite Eglife , dont elle fut contente.
XXX.
Monfieur de Pairedm , Ancien de l'Eglife de Niwes apella de la Sen-
tence de fon Confiftoire . qu'il avoit rendue fur des Matières concer-
nant la PrelVcance , & la Manière de recueillir les Voix & les fufrages
dans ledit Confifloire .; le Synode ne jugeant pas que cette Afaire fût
propre à être debatuè dans ce Lieu , la renvoia au Coloque de ladite
Eglife.
X X X î.
Les Anciens de l'Eglife de Charenton , de Ste. Mère , de T'''e!lognes & du
F'al-de-ferte,^v^\M npellé de la Sentence du Synode Provincial de Normandie ,
qui avoit ordonné que l'on changeroit Monfr. de Bafrage leur Pafteur, pour
être placé ailleurs, afin qu'il fût en plus grande Sûreté éc plus commodément;
cet Apelfflt déclaré nul.
XXXII.
L'Apel de Mr. Bicheteau ,Vroït^cuï en Langue Hébraïque à Montauhany
du Jugement du Synode du Haut Langnedoc, tenu à Aiontiiubm k vint-cin-
quième du Mois d'Avril , fut déclaré nul.
XXXIII.
L'Apel de Mr. du Mas,Piii\tur dans l'Eglife de Champagne, du Jugement
an Synode du Haut Languedoc ,tcn'Ài Montanban le vint-cinquiême d'Avril,
fut auflî déclaré nul. Kk a XXXIV. L'Apel
^6o XXIV. SYNODE NATIONAL
XXXIV.
L'Apcl de Monfr. Pernier , autrefois Paftcur dans l'Eglife de Paillac du
Jugement da Synode de Bourgogne qui l'avoit dcpofé du Sacré Miniftere.fut
déclaré nul.
XXXV.
Les Pafteurs 8c Anciens de l'Eglife d'i^<r^?7/e , apellerent du Jugement de
la Province de Bourgogne, qui ne leur avoit pas voulu accorder la moitié des
Portions Surnuméraires qui leur avoit été ajugce par le Synode â^/îlais ; Les
l..ettres defdits Anciens aiant été examinées , &c après avoir ouï les Députés
de ladite Province, cette Aflèmblée confirma le même Jugement, 6c ordonna
qu'à l'avenir les Portions Surnuméraires accordées à ladite l'roviuce feroient
entièrement à leur Difpofition.
XXXVI.
Monfieur le Pin , Ancien de l'Kglife d'/furtille apella d'un Jugement
du Synode de Bourgogne , tenu à Gex la prefente Année , mais fon Apel
fut déclaré nul.
X X X V I L
L'Apel des Anciens ôi'Aubenas 8c d'Annonai , du Jugement du Synode
Provincial du Fivarez. , pour avoir réuni les deux Coleges qui avoient
été auparavant partagés entre ces deux Villes, & les avoir léubli à Privas,
fut déclaré nul.
CHAPITRE XIV.
Des Matières Générales au prefent Synode.
Article I.
LEs Sieurs de Chamhrm 8c A(feflrez.at , Miniflres de l'Evangile , & les
Sieurs farlan Se R^hoteau Anciens , Itfqucls conjointement avec nos Dé-
putés Généraux avoient été Députés pour aller auprès de Sa Majeflé, étant
de Retour, rnportcnnt qu'ils avoient délivré leurs Lettres de la Part de cet-
te Aflèmblée , à Monlleur le Clhnnccllier , & à Monfr. de la rieuville, £c
aux Principaux Sccrctnircs d'Etat defqucls ils avoient été reçus très-favora-
blement, &: que tous ces MeflTieurs les avoient aflurés que le Roi étoit dans
l'Intention de confcrvcr la Paix du Roiaume , 6c principalement de mainte-
nir fês Sujets de la Religion Reformée , pœirvcu que de leur côté ils perfi-
Ibfifent dans leur Devoir 6c Obeïflance : Et ils prièrent les Paikurs 6c An-
ciens de ce Synode, que lorfqu'ils feroient de Retour dans leurs Provinces,
ils exhortaient les Peuples à repondve à ce que Sa A fajefie ^ttcndok d'eux, com-
me ils l'avoient promis: Qti'enfuite ils avoient été introduits auprès de 5^
Majefté , qui étoit accompagnée de Monfieur le Chancellier 6c d'autres Sei-
gneurs du Confeil Pnvé , auquel ils «voient délivré les Lettres de cette Af-
femblée ,
TENUACHARENTON. 261
femblée , en aflûrant Sa Majefté , au Nom de ce Synode , & de tou-
tes les Eglifes Reformées du Roiaume , de leur Loiauté , Soumiffion&:
Obeïflànce , comme ils y étoient obligés par leur Naiflance , par leur Re-
ligion , & à Caufe des Bienfaits qu'ils avoient reçus de Sa Majeflé. Déplus,
qu'ils avoient remercié très-humblement Sa Majefté dt cttiz Paix qu'il lui
avoit plû d'accorder à fés Sujets de la Religion Reformée , & avoient fu-
plié Sa Majejlé , avec toute l'Humilité dont ils étoient capables , qu'elle
daignât leur en accorder toujours la JouïlTance , par fa Bonté Roiule. A
quoi Sa Majefié avoit fait cette Reponfe de fa propre Bouche : Que fi Ces
Sujets de la Religion Réformée fe comporteient bien , er ^iPils vecHJfent dans le
Devoir & PObeiJfmce cjue Dieu dr la Nature exigeaient d'eux , il leur con-.
tinueroit la JouiJfaHce des Privilèges defes Edits , & que Aionjr. le Chancellier
nous dirait fc s Sentimens d'une Manière plus Ample.
Après quoi Monfr. le Chancellier parla & nous dit , " Que Sa Majefté
„ aiant été bien informée des Aétions , & de la Conduite que ce Synode avoic'
,, gardée , en étoit extrêmement fatisfaitc \ mais que Sa Majefié voulait
,. nous découvrir fcs Sentimens fur deux Points , dont le premier regardoit
,, les Miniftres Etrangers j que la Volonté de Sa Aïajefié ctok , que les
,, Eglifes ne fe lerviroient pas de Minillres, ou d'autres Pcrfonncs qui n'é-
„ toient pas nées dans fon Roiaume , 6c cela pour des Raifons particulières
„ fur Icfquelles il n'étoit pas beioin qu'il s'expliquât , qu'il y en avoit ce-
,, pendant une fort claire, qui étoit que fes propres Sujets, qui font nés tels,
„ étoient plus atâchés à fon Service que des Etrangers. L'autre Point re-
y gardoit le "^ynoJe d'Alais , quoique Sa Majefté n'eût aucun Deflcin d'ô-
,, ter à nos Eglills quelque Chofe de leur Liberté , par Raport à leur
,, Créante i ni de faire quclmie Changement dans les Exercices de nôtre
„ Religion , ou dans notre Doélrine 6c Difcipline ; mais que Sa Maieflé
,, n'éroit nullement fuisfaite , que le Synode National des Eglifes Refor-
,, mécs de ce Roiaume ■ tenu à yi lais, eut obligé les Pafteurs, par Serment , d'a-
„ prouver une Doftrinc qui avoit été définie dans un Gouvernement Etran-
,, gcr:& que ûSa A<f,jjel? é pvoic^cok la Religion Reformée , on ne devois
„ pas s'y meprendi-e , qu'il n'cntendoit pas d'être le Proteéteur d'une Foi
,, Nouvelle & Etrangère.
Lorlque Monfieur le Chancellier eût achevé fon Difcours , les Députés
iliplicrent trcs-humblcment Sa Alajejlé àc vouloir les entendre fur ces deux
Points : Ct que le Roi aiant accorde avec beaucoup de Bonté; ils déclarèrent
touchant le premier, qu'il éroit vrai que les Eglifes de ce Roiaume fe fer-
voient à prefent , comme elles avoient fait depuis long-tems , de Miniftres
Etrangers ; mais qu'ils s'étoient toujours contenus dans les bornes de leur
Devoir pour ce qui concerne Sa Majefté, èc que durant les Guerres le Rai s.voit
laifle les Payeurs dans leurs Eglifes, fans s'informer de leur Pais, ni de leur Na-
tion i mais que puiique Sa Adajefté nous faifoit l'Honneur 'de nous faire con-
noître fes Volontés pendant la Paix, en nous déclarant que nous ne nous de-
vions plus fervir de Minillres de dehors , nous pouvions auffi reprefenter,
avec toute forte de Refpcâ:,que par là quelques-unes de nos Eglifes , bietï
K k 3 kia
202 XXIV. S YN ODE NATION A L
loin d'être prcievvécs , l'e v-en-pient deftituccs de Pafteiais,& ne goûteroicm
pas égulemeiit avec les autres cette douce Paix dons nous jouiiVons. Déplus,
que parmi ceux de l'Eglife Romaine dans ce Roiaume , il y avoit une gran-
de Multitude d'E-cclefiailiques d'autre Nation, qui pofl'edoient des Bénéfices
très - honorables & fort lucratifs dans l'Kglifc Gallicane ; C'eft pour-
quoi ils prioient très- humblement Sa Majefié qu'elle ne voulut pas faire une
Diftinftion fi fevere entre fcs Sujets , comme de permettre à ceux d'une Re-
ligion de fe fervir d'Etrangers, & de le refufer aux autres : Et a l'égard du
fécond Point , qu'il étoit vrai que le Synode de Dort., compofé des Députés
deDiverfes Eglifes Reformées, avoit décidé certains Points de Dodhine, afin
.de s'opofer à quelques Erreurs qui troubloicnt les Pais Bas : mais que cette
Decifion cônvenoit très - bien avec la Confcffion de Foi des Eglifes de ce
Roiaume , 8c avoit été prefentée aux Predeceflèurs de Sa Majejte : Telle-
ment que la Subftance de la Doétrine établie dans ce Synode n'étoic pas Nou-
velle . & qu'il n'y avoit rien de Nouveau en elle , fi on en cxceptoit les
Formalités & fon Aplication ; qu'on avoit eu en Vue en cela de s'en fervir
comme d'un Rempart & d'une Borne contre les Erreurs qui s'élevoient par-
mi nous : Tellement qu'ils prioient très-humblement le Eot de ne pas croi-
re que fes Sujets euflènt le moindre Deflèin de le faire Proteftcur d une Do-
ftrine Nouvelle & Etrangère. Après que les Députés eurent fini IcurDif-
cours , on leur commanda de fe retirer , afin que Sa Maj^fié pût délibérer
fiir ce qu'ils avoient dit ; 8c aiant enfuite été rapelés , Monfreur le Chance-
lier leur dit , qu'à 1 Egard du premier Chef, Sa A'fajej}é aiant entendu 6c
examiné les Raifons qu'ils avoient aportées n'éloigneroit pas les Palteursdes
Eglifes de ce Roiaume, c'efi-à-dire ceux qui y étoient aétuellement emploies
auMiniftcrcou qui faifoient quelque Fonâion dans les Eglifes , maisq u'à
l'avenir Sa Majefié ncnKnàoix. en aucune Manière que l'on en reçût au Mi-
nirtere d'autres que ceux qui feroient nés fcs Sujets j Sur quoi Sa AJajcfté
interrompant Monfieur le Chancelier, rcpeta de h propre Bouche : je
ne veux pas que l'on mette dehors aucMn de ceux qui font a prefent dans le
Jidinijlere.
Enfuite Monfieur le Chancelier reprenant fon Difcours leur dit que tou-
chant le Second Point , Sa Majefié nous laiflbit l'Entière Liberté d'être les
Juges de nôtre Dodrine , & qu'il n'en vouloit prendre aucune Connoif-
fance ; mais il donna feulement à entendre que nous ne devions pas nous en
raporter fur La Foi d'autrui , ou faire Serment fur une Foi étrangère ; mais
que chacun devoit être libre de croire ce qu'il voudroit ; fur quoi les Dépu-
tés jugeant que cette Reponfc n'étoit aucunement au Préjudice de nos Egli-
fes , parce que dans notre Religion on ne jure pas fur la Foi d'autrui; après
avoir remercié une féconde foi Sa Majefié , de toutes fes Faveurs , & avoir
fiiit une nouvelle Protcllation de leur Obeiflance & ^^feétion à fon Service,
ils fe retirèrent : 8c érant allés trouver Monfieur le Chancclhcr avant que de
partir pour lui parler en particulier , & le remercier , de même que Mcf-
fieurs de Hmfieux £c d'Hervaut , de la Réception favorable qu'ils leuravoient
faite , & de ce qu'ils les av.oicnt introduits auprès de Sa Majefié ; ils furent
nifor-
TENU A CHARENTON. 263
informés par ces Meffieurs que le Roi avoit été fort fatisfait de leurs Perfon-
nes, 6cque5<* v^^y^/?*' pcrfiftoit dans la bonne Volonté qu'il leur avoit décla-
rée de confervcr en Paix fes Sujets de la Religion Reformée , pourvu qu'ils
continuaflènt dans leur Obeiflance.
I I.
Lors que les Députés eurent fait leur Raport , Mon{ieurG/i(//4KJ,Com-
miflkire & Député pour Sa Majefit à tctte Alfemblée, déclara ce qui lui avoit
été recommandé de la Part du Roi fur ces deux Points , dont nous venons
de parler : Le Synode, fe foumettant entièrement à ce que Sa Majefiédcmzn-
doit touchant la non-Admiffion des Etrangers aux Ofices de nos Eglifes, rc-
folut cependant de chercher les Moiens & les Occafions favorables de le prier
que nos Eglifes pûflent jouir des mêmes Libertés qui leur avoient toujours
été accordées à cet égard : Et pour le fécond Point touchant le Serment ,
l'Aflcmblée déclara que l'Intention du Synode <\^Alais n'étoit pas de donner
k moindre Ateinte à l'Autorité de Sa Majefté , dont il feroit toujours fort
jaloux , Se que ledit Synode n'avoit eu aucun Deflcin d'introduire des
Coutumes Etrangères dans ce Roiaume , ni des Doélrines Nouvelles j mais
feulement de marquer que nos Eglifes Reformées de ce Roiaume ctoient
unies avec celles des Pais-Bxs , en certains Points de Doétrinc qu'elles ont
toujours retenus , 6c dont la Sub(hnce eft comprife dans nôtre Confelfion de
Foi , mais qu'il étoit furvenu là-dellus quelques Dificultés dans les P<Jw-5/«i;
Cependant afin de donner toute forte de Contentement à Sa Afa]efit',èc que
l'on n'eut aucun Lieu de nous faire des Reproches fur un pareil Sujet , ce
prefent Synode confiderant que la Ville de Dort dépend d'une Republique
Etrangère , ordonna qu'à l'avenir lors que l'on feroit prêter le ferment à
nos Eglifes & Univerfités , on le feroit dans quelques Formes qui n'au-
roient aucun Raport avec celle dont on s'étoit fervi pour le Synode de ladi-
te Ville de Dort , & d'une Manière qui feroit exprimée dans un Canon dref-
fé par ce prefent Synode , que l'on feroit imprimer , 6c inférer dans les pre-
fens Aétes.
III.
La Province de Normandie propofa que l'on fît un Canon qui obligeât
tous les Pafîeurs de vifiter une fois l'Année les Familles de leur Églife, &de
remarquer les Progrès que leur Troupeau faifoient dans la Pieté , 6c de les
y inviter par des Motifs prcflkns. Quoique le Synode ne jugeât pas qu'il
fût neceflaire de faire un nouveau Canon exprès pour ce Sujet ; néanmoins
il exhorta les Pafteurs à veiller foigneufement fur les Peuples qui croient
commis à leur Charge , félon la Règle de .l'Evangile, 6c à l'Exemple de ces
dignes Miniflres qui fe font rendus recommandables par le Soin 6c le Zek
qu'ils ont eu pour la Maifon de Dieu.
IV.
Cette même Province demanda aulTi que dans la Diftribution que l'on fe-
roit des Deniers que noi;s avions de la Libéralité de Sa 'i-hijefié , on n'eût
pas Egard au Nombre des Pafteurs , mais à celui des Egliies ; Ce Synode
National décréta , comme celui de Privas avoit fait auparavant , que lefcU-
tes
26+ XXIV. SYNODE NATIONAL
ces Portions feroient diftnbuécs à Proportion du Nombre des Miniftree; mais
cependant il exhorta les Provinces , d'avoir un Soin particulier des Eglifes
Pauvres & de les foulager quand on fera la Diftribution defdites Sommes ,
dans chaque Province.
La Province à''JnjoH demanda à ce Synode que l'on cherchât quelques
Moiens pour alTûrer des Apointemens certains à nos Univerfités i mais onn'ea
pût pas trouver dans cette Conjoncture.
La Province de la Bajfe Gttkne propofa, s'il ne feroit pas Expédient de met-
tre quelques Notes à la Marge des Textes de nôtre Bible Françoife , & de
les faire imprimer dans la première Edition que l'on fera des Saintes Ecritu-
res, lefquelles nos Averfaires nous accufent d'avoir corrompues: Cette Af-
femblée ne le jugea pas necefl'aire , parce que nôtre Traduftion de la Sainte
Bible avoit été fufifanment défendue par nos Théologiens , comme chacun
peut le voir , s'il fe veut donner la Peme de confulter ce qu'ils ont écritavec
beaucoup d'Erudition & d'Ortodoxie fur ce fujet.
VII.
La Province du Bas Languedoc demandant la Permiflîon pour nos Pafteurs
tîe continuer la Levée les Deniers qui apartiennent aux Coloquesi Cette Af-
femblée reprit 6c ccnfura aigrement cette Province , pour avoir propofé une
Chofe fi contraire au Canon fait à ^lais, £c défendit à tous les Miniftres de
fe mêler à l'avenir de telles Rcceptes , & les Députés de ladite Province fu-
rent chargés de leur communiquer cette Ordonnance immédiatement après
leur Retour : & déclara que ceux qui y contrevicndroient feroient fufpen-
dus par cela même , du Sacré Miniltere, laquelle Sufpenfion continueroit
jufqu'à la tenue du Synode National fuivant , pardevant lequel ils compa-
roitroient en Peribnnc pour y rendre Compte de leurs Aétions: Et les Modéra-
teurs des Coloques & des Synodes furent exhortés de ne rien négliger pour
faire obferver très-exaélement ce Canon, qu'autrement ils en ieront refpon-
fables devant le Synode National.
VIII.
La Province de Bourgogne propofa que dans la fuite aucune Eglife ou
Miniftre ne fut admis à faire qudque Propofition , ou à prefenter quelque
Requête, finon par le Canal des Synodes Provinciaux , & des Députés de
la Province ; Cette Affemblée accepta & aprouTa ladite Propofition , comme
s'acordant fort bien avec les Statuts des Synodes precedens , & on en drefla
un Canon.
IX.
La Province du Dauphiné demandant à ce Synode , que Pon choifît quel-
ques Perfonnes pour faire un Recueil de plufieurs Paflàges des Ecrits des
Pères . qui pourroient fervir dans la Controverfe de PHiftoire de l'Eglife ;
Le Synode ne jugea pas à propos de charger Perfonne de cette Commifllon,
parce qu'on avoit déjà publié une grande quantité de Livres fur ce Sujet, £c
que plufieurs de nos Théologiens Ortodoxes avoient déjà fait de pareilles
^ ' Collée-
T E N U A C H A R E N T O N. 265
Collections : néanmoins il exhorta ceux i qui Dieu avoit donné des Ta-
lens Se de l'Efprit , de s'exercer fur cette Matière , Se de Compofcr un Livre
de l'Hiftoire de l'Eglile, dans laquelle on marquât l'Origine , la Multiplica-
tion , 6c les Progrès des Controverfes , ôc 011 elles fuflenc réfutées par quel-
ques Paflàges des Saintes Ecritures , pour la plus grande Edification de
l'Eelife de Dieu.
. ^- . . .
La même Province demanda fi les Confiftoïres ne pouvoient pas obligei-
par les Cenfures de l'Eglife , un Avocat à depofer contre fon Client les cho-
fes qu'il lui auroic communiquées en Secret ; Cette Aflemblée confiderant
que l'on fait Confidence de plufieurs Matières aux Avocats , fur lefquelles
leur Emploi les oblige de garder un Secret inviolable , jugea que les Confi-
floires ne pouvoient pas les y contraindre , à moins que ce ne fût pour de cer-
tains Cas de très-grande Importance pour le Bien Public , ou pour des Afai-
res d'Etat.
XI.
Les Députés Provinciaux auxquels on a donné des Commiflions pour nos
Aflèmblées Nationales , ne feront pas admis à plaider pour aucune de nos
Eglifes , ou des Perfonnes particulières qui apelleront du Jugement de leur
Province ; Mais il leur fera permis d'aporter avec eux les Mémoires 6c les
Inftruétions defdites Eglifes , ou des Apellans Particuliers , 6c de les don-
ner au Synode National, qui pourra les Liifler entre les Mains des Commiflai-
res pour en faire leur Raport.
X I L
Ce Synode ratifiant les Décrets des Synodes precedens , dcfendit à tous les
Coloques 6c Synodes Provinciaux d'emploier les Sommes qui avoient été
données par Sa Majefié , à d'autres ulâgts qu'à ceux auxquels elles avoient
été premièrement deltinées; 6c ordonna qu'elles ferviroient uniquement pour
l'Entretien de nos Minières , & pour maintenir le Sacré Miniilcre, comme
auffi pour entretenir les Univerfités, les Coleges, les Propofans , les Veu-
ves Êc les Palteurs , 6c pour fubvenir aux Fraix des Synodes Nationaux, con-
formément aux Intentions de Sa Majefié.
X I 1 L
Monfieur à''HHijjeaH comparoiflant devant cette Afl'einbléc, comme on le
lui avoit ordonne , de même qu'à Monfieur Guidon , pour rendre Compte
des Procédures qu'ils avoient faites contre Monfieur Pâlot , pour retirer de
lui ces grandes Sommes dont il êtoit redevable à nos Eglifes : ledit Monfr.
à''Ht{iJfeaH déclara que fon Colcgue MonC\c\\x Guulon , qui étoit alors abfent,
6clui, n'avoient pas beaucoup avancé dans cette Afaire , depuis le dernier
Synode à''AUts ( qu'ils avoient informe du Procès commencé par eux coiître
ledit P(ilot) à caufe que les Guerres étoicnt furvenuës quelques tems après,
& parce que les Commifiaires que le Roi avoit nommés pour voir les Comp-
tes dudir Pâlot , ne s'étoient pas trouvés dans le tems qu'il faloit ; mais que
cependant ils nétoient pus reliés entièrement oififs , 6c que leurs Peines n'é-
toient pas perdues j car quoique les Afaircs fullènt fort embrouillées , ils lei
Tome II. Ll avoient
266 XXIV. SYNODE NATIONAL
avoieiit néanmoins fi bien éclaircies , que les Eglifcs en tireroient un grand
Avantage , & non leulement celles qui y étoient les plus interreflées , mais
que l'Epargne pourvoit auffi en profiter confiderablement , êc même ledit
Mr. Pâlot. Que la Dificultc qui s'étoit rencontrée autrefois d'obtenir des
Commiflàires pour examiner les Comptes de Mr. Palot,\€s avoir portés àcon-
clurre, que pour mener cette Afaire à une bonne Fin , il falloir la mettre en-
tre les mains des Juges Sédentaires , comme font ceux des Cours Souverai-
nes: & que depuis l'Ouverture de ce Synode, Monfr. Malat Secrétaire de Sa
Majeffe, Homme d'une grande Probité , très-bien connu , & qui s'entcn-
doit bien dans les Afaires , avoic propofc par une tierce Perfonne , qu'au cas
qu'on voulût lui donner la quatrième Partie des Sommes que l'on pou rroit
recouvrer de cette Afaire , il entreprendroit de la pourfuivre , flins jamais
demander autre chofe des Eglifes , pour fes Fraix ôc Dépens ; C'ell pour-
quoi s'il plaifoit au Synode de continuer & de proroger auxdits Sieurs Gui-
don 6c à^HftiJfeau les Moiens & le Pouvoir qui leur avoient été accordés 8c
confirmés par le dernier Synode iX^Alais , & leur donner Permiffion de s'u-
nir avec ledit Sieur de A-lalat , &de pourfuivre cette Afaire dans telles Cours
& Juridiftions qu'ils jugeroient à propos , avec cette Condition , que la
CHiatriême Partie de ce qu'ils pourroient en retirer leur feroit cédée pour les
dédommager de tous leurs Fraix , & pour leur tenir lieu de Recompenfe ,
ils efperoient que dans l'Efpace de fix Mois, les Eglifes auroient tout Sujet
d'être fatisfaites de leurs Entreprifes , 6c de la conduite qu'ils tiendroient,8c
qu'elles en tireroient le Fruit qu'on en pouvoit efperer : Et afin que l'on
piît remarquer les Progrès qu'ils ieroient dans leurs Pourfuites , ils prièrent
l'Aflêmblée de charger le Synode de l'7/Ze de France ô.^cn prendre Connoiflàn-
ce, 6c de l'Autorifer en cela, afin que fuivant le Succès que l'on en auroit ,
on leur donnât Ordre de continuer ou de furfeoir leurs Procédures.
Déplus on pria cette Aflèmblée d'ordonner à Meilleurs nos Députés Gé-
néraux de donner Affiftance auxdits Sieur Gujdon , àCHuilfeAu , & Mal^it ,
lors qu'ils en auront Befoin , 6c lors qu'ils la leur demandcroient 5 Mais le
Synode jugea plus convenable , avant que de pafler plus outre , de confé-
rer avec Mr. /"^î/or, parce ,que dans ce temsla il étoit fort aifé de le faire, c'eft
pourquoi on opina que l'on prieroit Monfieur Pâlot de venir à cette Aflèm-
blée ; ce qu'il fit : 6c aiant propofé que s'il plaifoit à l'Aflêmblée de nom-
mer un Committé, compofé des Membres de ce Synode, il parleroit de cette
Ataire avec eux ; fur quoi Monfieur de /h ont m art in, un de nos Députés Gé-
néraux , Monfieur de BafnAge Pafteur , du Port , du Fonr , & de Launni
Ancien*; , avec Monfieur à''Htii(feau , furent nommés pour conférer avec le-
dit Sieur Palat , afin d'eflaicT s'ils pourroient le porter à terminer cette Afai-
re à l'amiable ; Icfquels s'étnnt entretenus avec lui , firent mport à l'Aflêm-
blée qu'il étoit fi éloigné de compofcr avec nos Eglilès , 6c de rendre quel-
ques Chofe des grandes Sommes que nous lui demandions, qu'au contraire,
il pretendoit qu'on lui étoit encore redevable.
Sur quoi le Synode donna Commiflîon aux Sieurs Durand 6c Me}}rez.at ,
l'alicurs, 6caux fieurs Marhft,A-ïaJJ'oner,Bi^got,èi àzVAnnat , Anciens de
l'Eïïli-
T E N U A C H A R E N T O N. 267
l'Eg'ife de P.iris , d'agir conjointement avec les Sieurs Montmattin Sc A/.t-
M?Wf,nos Députés Gcnemu^f, ou avec l'un d'eux en l'Abfence de l'autre, 5c
de refoudre :& conclurre , au Nom Sc de la Part de toutes nos Eglifes ,
tout ce qu'ils jugcroicnt le meilleur dans cette Afaire ; & de traiter &
s'accorder avec un , ou plufieurs Solliciteurs, en leur donnant plein Pouvoir
de la pourfuivre, de la Manière qu'ils jugeroient la plus avantageufe pour le
Bien de nos Eglifts •. Se les Députés Provinciaux des Eglifes de ce Synode
leur donneront une Procuration fîgnée pour cela ; mais avec cette Condition,
que ceux avec leiquels ils s'accorderont , ne pourront rien demander ou
prétendre des Eglifes , pour leurs Peines, Fraix , Pertes, ou Salaire, dans
la Pûurfuite & Solicitation de cette Afaire.
XIV.
Monfieur Ducaudal vint à cette Aflèmblée , pour l'aflurer de la continuation
de fes Senàces 8c de fon Afeftion envers les Eglifes, ëcîlui déclara aveccom.=
bien d'A{fiduité-6c d'Importunité , lui & nos Députés Généraux, avoientfo-
licité le Roi & les Meffieurs du Confeil , pendant l'Efpace de fix Mois de
fuite, d'aflîgner fur quelque Taille particulière de cette Année les Sommes
que Sa Majeflé nous avoit accordées par fi Bonté. Qu'il s^étoit écoulé un
long efpace de tems, avant qu'il eût pu voir aucun jour de réuffir i mais qu'à
la hn on lui avoit donné des Ordres & des Allîgnationsqu'iln'avoit pas vou-
lu accepter , parce qu'on ne pou voit faire aucun Fond deffus ; & qu'cnfui-
te vers la fin du Mois di' Avril , on lui en avoit donné d'autres qu'il avoit été
obligé de prendre , parce que les Meffieurs du Confeil étoient demeurés fer-
mes dans la Refolution de ne lui en point donner d'autres. Qu'à la Véri-
té ces dernières Affignations étoient un peu meilleures que les premières, mais
que l'on feroit fort long-tems avant qu'on en pût être paie ; que les Som-
mes n'en fcroicnt échues que dans fix Mois ; que toute l'Aflemblée favoit
très-bien qu'on ne lui avoit pas voulu accorder des Ordres , ou des Affigna-
tions fur des Tailles pour l'Année dernière i6zz. comme il en avoit deman-
dé-, qu'aucontraire 5;^ MajeJIe ^voh révoqué celles qu'il avoit données aux
Egliles . pour l'Année i6ii. & les avoit emploiées ailleurs : 6c qu'à l'égard
des Arrérages qui nous étoient dûs des Années dernières , il avoit pris tous
les Soins poffiblcs & ufé de toute fa Diligence pour les recouvrer, mais avec
peu ou point de Succès ; qu'il avoit aporté fes Comptes > & qu'il prioit l'Af-
fèmblce d'établir un Commité pour les examiner & les finir ; Cette Allem-
biée aiant remcixié ledit Sieur Ducandal , avec une Afection toute panicu-
liere , des Soins , de la bonne Volonté & du Refpeft qu'il avoit toujours
marcuié avoir pour nos Eglifes , dans toutes les Occafions qui s'étoient pre-
fentccs , le pria de leur continuer fon Amitié, & nomma Monficuj àt Bafna^
ge & le Clerc , Paftcurs , du Port , Sc du Four , Anciens , pour examiner
les Comptes.
Et d'autant que nos Eglifes aifroient été fort incommodées , Ci on avoit
diferé fi long-tems le Paiement des Sommes qui nous avoienc été accordées
par Sa Majelfe , pour l'Année courante : le Synode députa les Srs. de VJn-
gle Padeur, Sc du Fort , Ancien , & les Sieurs de Montmartin ècDhcandal
Ll a pour
268 XXIV. SYNODE NATIONAL
pour aller à la Cour prier Sa Majeft-e , au Nom de cette Aflemblée, de nous
accorder d'autres Affignations & des Ordres plus précis, afin que nousreçûf-
fions plus promtement le Paiement defdites Sommes i ils fijrent auffi chargés
de fuplier Sa A/^/f/?/ d'y ajouter quelques autres Sommes, à la Place de celles
que l'on nous avoit ôtées les années précédentes > 6c dont nous n'avions ja-
mais touché la Valeur d'un Sol.
X V.
Quelque tems après nos Députés revinrent de la Cour, qui raportcrent à
cette Aflemblée que Sa Majefie leur avoit fait un Acueil très favorable, les aiant
aflïjrés qu'au Cas que les Sujets de la Religion Reformée perfillaflcnt dans leur
Devoir Sc ObéilVance , il leur donncvoit en toutes Occafions toute Ibrte de Con-
tentement, 6c que Meffieurs de fon Confeil Privé leur avoient auffi parlé d'une
Manière fort obligeante , 6c avoient ordonné qu'on leur paiàc mcontinent qua-
rante Mille Livres ; nos Députés leur remettant les vieilles Affignations qui
nous avoient été accordées pour une pareille Somme : mais qu'à l'Egard du
Rembourlément qu'ils avoient demandé qu'on leur fit , des Années pallées , en
afllgnant fur certames Tailles les Sommes qui nous étoient diiés , ces Meffieur»
avoient répondu qu'on ne pouvoit pas leur faire- raifonnableinent une telle De-
mande £v qu'ils ne voioient pas pour quel Sujet ils nous l'accordcroicnt .
XVI
La Province à^ Anjou demanda que l'Univerfité de Saumttr ne fût pas plu3
long-tems deftituéc de Profcfleurs en Théologie , mais que l'on tâchât par quel-
ques Moicns d'y envoier Monfieur Cameron^ic de le faire le plutôt que l'on
pourroit : Monficur le Commiflàire & Député pour Sa Majeftê à ce Synode
déclara que la Volonté du Roi étoit que ces deux Meffieurs , Mr. Gilbert Frini-
rofe 6c Mr. Jean C amer on, {broient exclus de tous les Ohces Publics , foit de
Pafteurs dans nos Egliies , ou de Profelîcurs dans nos Univerfités de ce Roiau-
me , non pas à Caufe de leur Nation comme étant Etrangers , m.ais pour quel-
ques Raifons particulières d'Etat , qui rcgardoicnt le Service de Sa Aifajefié.
Et Monfieur Galland nous prefenta les Lettres de Sa Majeflé écrites de fa pro-
pre Main , 6c fignées Z.o«/V , 6c un peu plus bas de l O mente , datées du vint-
cinquiême du preient Mois. L-'Ailcmblée connoiilant donc que telle étoit la
Volonté de Sa Adajeflé, ne voulut pas opiner s'ils continu eroient dans leur
Miniftcre, ou non , mais députa les Sieurs Cû«/^i Minillre de l'Evangile, 6c
du Bois , 6c St. Martin ^Anciens , avec MoJifieur de Aïontmartin Député Ge-
neral , pour porter une Requête à Sa Majefie de la Part de cette Aflemblée ,
par laquelle on le fupiieroit très humblement, de vouloir donner Ordre que nos
Minillres pûflcnt recueillir le Fruit des Fromcflès qu'il nous avoir flûtes de-
puis peu de tcras.
CHA-
TENUACHARENTON. 2^9
CHAÏ'ITREXV.
Au Sujet àe Monfîeur Cameron , & du Jefmte Arnoux.
ON ne peut pas dire le Sujet pourquoi le Roi de France en vouloit tant à
Monficur Cameron , c'eft pourquoi on ne mettra pas ici des Conjectures ;
car comme elles pourroient être julks, elles pourroient aufli ne l'être pas. Si
Monfieur Cameron a eu Deflein d'alier les Religions Protellante 6c Papille, on
ne peut pas néanmoins dire qu'il ait été Papifte,au contraire, il étoit très éloigné
de cette Doélrme 6c de ce Culte: mais il avoit choqué les Je fuites \ cepen-
dant il ne l'avoit pas fait à un tel Point comme Monfieur Primrofe fon Cole-
gue & Compatriote , qui fut obligé de quitcr Bordeaux & la France , au lieu
que Mr. Cameron fut reçu enfuite à la Chaire de Profeflèiu' en Théologie dans
l'Univerfité de Montauban.
Le Père Arnoux , Jefuite , prêchant devant le Roi 8c la Reine & la Cour de
France , un jour de Pentecôte de l'Année 1619. dans le Château à^Amboifet
entreprit une Chofe auffi impoilîble que de blanchir un Morc,en ce qu'il voulut
cfacer de fa Société cette Tache inefaçable , à lavoir que fes Cafuites difcnt qu'il
eft permis pour de certaines Railbns de tuer fon Roi .Q.z Je fuite auroit voulu le tirer
d'Afaires d'une Manière ou d'autre avec cette Hardiellè qui cil fi naturelle aux
R. R. P. P. de cette Société. 11 allûra cet Auditoire Roial.avcc la plus grande
Confiance , que leur Eglife ni les Pères àe leur Société n'avoicnt jamais crû ni
avancé que les Sujets pûllcnt,lbus aucun Pretexte,avoir Droit de fe révolter con-
tre leur Souverain, que bien loin de là ils anathematifoient tous ceux qui cnfei-
gnoient ou prechoient que l'on pût avoir aucun Sujet de mettre a mort fon Roi ;
êc qu'ils anathematifoient , autant qu'il étoit en eux , ceux qui confeilloient les
Rebellions, ou qui en étoicnt les Partifans, ou qui donnoient Aflîftance aux
Rebelles. Sa A/ajefle'^ tout cet Uluftre Auditoire furent extrêmement rejoliis
d'une Déclaration fi ouverte du Jefuite , & foitircnt du Sermon très contens Sc
très édifiés , comme ils le témoignèrent : 2c Sa Majefté dit en Public qu'il
avoit grande Raifon d'être fatisfiiit des Pères de la Société , & que le Perc Arnoux
venoit de condanncr fort pleinement, & au Nom de toute fa Compagnie ^c Livre
de Mariana : Monfieur Pnmrofe le trouva prefent à ce Sermon , & frémit de
tout fon Cœur d'entendre ce Jefuite abufer avec tant de Licence du bon Na-
turel du J?o«, &: de voir que ce Prédicateur s'aplaudiilbit de pouvoir ainfi en
impofer à fes Auditeurs trop crédules, par fes Equivoques, qui étoient d'ail-
leurs aflés groffieres. Surquoi il pria Monfieur de Modene , qui lui écoit
entièrement inconnu, dans ce tems-là, de demander au Père Arnoux fi le Frè-
re Jacjues Clément , qui , avec un Poignard empoifonné, perça les Entrailles
du Roi Henri Troifiême, qui étoit un Prince excommunié par le /'<?/!r,avoit tué
fon Roi ? & fi le Pape excommunioit Sa Alajefié à prefent régnante , & qu'il
déclarât le Roi dechù de fon Roiaume, fi leurs R. R. voudroient reconnoitrc
Loii!sTreiz.iême poux leur Rci ^ ÔC fi un Aflàfiîn comme Jean Chaftel, P terre
Barrière , ôc Fra^içois Ravaillac , tous Difciples des Jefuites , atcntoit fiu la Per-
L 1 5 foauc
a;o XXIV. SYNDDR NATIONAL
fenne du Roi , ûp $epmé le veudi'ojE fonutllre èi ftmdiêmatifei'»eQmme eeupa-
ble du Crime de Haute Trahifbn au fu] lèmç Degré ^ poijr avoir ofc lever fcs
Mains Ivinglantes fur l'Oint du Seigneur ? Ceux qui étoient auprès comprirent
auflî-tot la Fourberie & l'Equivoque du fefttite qui les avoit dupés ; car il nç
put répondre à la Demande de ce Miniilre Protellant. Mais quoi que le Jefuite
ne pi.it pas répliquer :i ics Argumens , il trouva cependant le Moicn & l'Occa-
fion de lui rendre la pareille ," & de fe vanger. Ce fut lui qui folicita le Parle-
ment de Bordeaux , & qui en obtmt un Décret, {lar lequel il étoit ordonné que
ceux qui n'ctoient pas nés dans le Roiaume ne pourroient pas être Miniftres en
France. Monfieur Gilbert Primrofele voiant donc par là dcpoflèdé de fon Egli-
fe, pafi'a en Angleterre, & fiit élu PaÛeur de l'Egliie Françoife de Londres^
où il exerça le Minillere jufqu'à l'a Mort. Son Petit Fils lui a fuccedé quelque
tems après , dans le même Ofice Paftoral. Voies cette Relation dans la Page
75. 6c jô. de fon Vmegyriqm, dit très Grand, &u-ês Pmjfant Seigneur Charr-
ie) Prtnce de Galles.
CHAPITRE XVI.
yln Sujet des Ajfemblées Politiques des Mimftres,
LE Seigneur Galland demanda que dans la fuite les Pafteurs ne pufl'ent pas
être Députés aux Ajfer/thlées Pcliticjuts : déclarant que tel étoit le Plaifir de
Sa Majefié , qui leur avoit été exprelVément notifié dans les Lettres écrites -à ce
Synode. Surquoi chacun opina qu'il faloir entièrement fe foumcttre aux Com=
mandemens de Sa Majefié , & que l'on infereroit les dites Lettres dans les Ac-
tes de ce Synode, comme il nous avoit été enjoint; elles étoient caite§ en ces
Termes.
DE PAR LE ROI.
«' 'C E A L & bien Ame , Nous vous avons fait connoitrc ci-dcvant quelle
M * ^^^^^ Nôtre Intention touchant les Miniftres Etraiîgcrs qui font à prefent
5, en Ofïce dans les Eglifcs de Nôtre Roiaume, A: en particulier touchant ces
„ deux Eeoffois , les Sieurs Primrofe 6c Cameron , auparavant Mmiilres de nô-
„ tre Ville de Bordeanx. Et parce que dans Iti dernière que vous nous avés
,, envoiée,vous nous marqués que l'on fait naître quelques Dificultés fur ce Su-
„ jet 5 c'eit pourquoi nous vous repetons une fccoîjde fois, que Nôtre Volonté
„ & Nôtre Rcfoluiion eft que Icfdsts Primrefe &: Canttrtn ne feront ni l'un ni
Il l'autre emploies en aucune Manière dans les Oficcs Publics de Miniilres,
j, dans les Eglifcs v ou de Miniftres & l'roliîlîcurs dans It^s Eglifo; & Univcrfi-
^, tés de In Religion Reformée en Fra>iet^ : non pas tant à Caufe outils font
„ étrangers, mais particuliercm.ent pour des Rai fons qui regardent Nôtre Ser-
,^ vice. De plus NOUS les empécherés , (pour cette Raifon que leur Synode a fait
TENU A CHARENTON. 271
un Canon contraire à laDéfcnfe que Je leur avois notifiée par vous}de députer
des Minières aux Affemhlées Politiques, ^^xcs. que la Vocation du Minillere ell
d'une autre Nature , & que de pareilles Deputations doivent neceflàirenient
les diilraire de leur Emploi, fi elles ne les éloignent pas tout-à-£ùt des De-
" voirs de leurs Fonétions Spirituelles. Et au Cas qu'ils fallent quelques Di-
',' fidultés d'obéir à nos Commandemens , vous leur focs entendre qu'ils Nous
obligeroient de Nous fcrvir d'autres Moiens pour cela , Ibit en iailant des De-
'i clarations Publiques contr^eux, ou bien en envoiant des Ordres en Nô-
^, tre Nom pour les empêcher de tenir ces ylfj emblée s. Cependant nô-
,, tre Intention n'efl pas d'exclurre de ces Ajfemblées Politiques les Minières
„ des Villes oii elles s'allcmbleront : Mais ISlous voulons que ce que Nous
„ vous faifons favoir à prefent Ibit inlcré dans le Rcgître de votre AiVcmbléc,
„ afin que nul n'en prétende Caufe d'Ignorance, en Cas que l'on y contre-
„ vienne : Parce que telle ell Notre Volonté , & Notre bon Plaifir. Donné
,, à St Germain en Laie le zj. de Septembre de l'An Mille fix cens vint trois-
„ Sif^né Louis , &: plus bas l'Omeme , & la Sufcription étoit , A notre Fe\il&
,, Amé Confeiller dans Notre Confeil d'Etat , & Confeil Privé ^ àr Procureur
,, General foitr Notre Gouvernement de Navarre, le Seigneur GAXiXià Notrs
„ Commijfaire au Sjnode de Charenton.
Article I.
De quelques Faits Puyticuliers.
Le Synode étant informé que le Notaire Public qui avoit reçu la Procura-
tion que nous avions donnée aux Sieurs Durand, Me''irez.At , & Aîajfovts.Big-
got & de VAunat , avoit omis par Inadvertance , de révoquer les Lettres de
Procuration que les Synodes Nationaux precedens avoicnt accordées , en vue
de recouvrer les Arrérages qui étoient dûs à nos Eglifes par Monileur Pâlot:
ledit Synode déclara , comme il vouloit le déclarer une feconde fois s'il étoit ne-
ceflairé , qu'il eftimoit nulles , Sc invalidoit toutes les Lettres de Procuration
qui avoient été accordées ci- devant à qui que ce fût, par nos Synodes Natio-
naux.
II.
Cette Aflcmbléc defirant que tous les Synodes Nationaux fuivans pûllcnt
avoir une Connoiflance particulière du Nombre des Paftcurs emploies au Ser\ i-
ce des Egliies de ce Roiaume, ordoraa que l'on fcroit dès à prefent un Catalo-
gue des Noms & Surnoms . tant des r.liniftres qui étoient actuellement dans le
Miniikre, que de leurs Eglifes, comiiieaiiffi des Miniftres Déchargés , &dcs
Eglifes Vacantes ; lequel Rôle feroitjoînt aux Actes Originaux de ce Synode,
& gardé par la Province qui auroit le i^nvilege de convoquer le Synode Nar.o-
nal fui vaut; ce qui fe pratiqueroit fuccelUvement à l'Egard des autres Synoces
Nationaux qui fuivroient : & on enjoignit à tous les Députés des Provim es
d'aporter avec eux les Noms & Sunwms de chaque Minilbe qui étoit^ aduclle-
lement emploie au fiiint Minillerc , dans leur Département reliieCtif ; & afin
que
27: XXIV. S Y NODE N ATÏON A L
que cela fe fit plus loigneufcment £c plus exactement, lefdits Députés turenc
cliargcs d'aportcr en même tems les Actes de leurs Synodes Provinciaux, fouf-
crits & atcftés par les Modérateurs de chaque Province.
III.
Les Sieurs Cottihi Pafteur , Se du Bois St. A/artin Ancien , qui avoient été
Députés vers Sa A'îajejié , pour la fuplier très humblement de la Part de cette
Aflcmblée,de foufrir par un Efet de fa Bonté , que Monfieur du Moulin Paf-
teur de l'Eglife de Paris, ^^^xl revenir dans ce Roiaume , & qu'il fût rendu à fon
Troupeau, 8c exerçât fon Miniftere comme auparavant , & que Meilleurs de
Trimrofe & CMueron fuflcnt auflî rétablis , l'un dans l'Eglife de Bordeaux , &;
l'autre dans l'Eglife de Smmur , dans lefquelles ils ctoient Palkurs & Protlf-
fenrs : Ces Meflleurs étant revenus de la Cour raporterent que Sa Majeflé les
avoit reçus avec fa Bonté accoutumée, & que leur aiant donné Audience, le
JRoi leur avoit fait dire par Monfieur le Chancelier qu'il avoit été fatisfait de leur
Mellàge ; mais qu'ils dévoient informer l'Allèmblée, que pour plufieurs Rai-
fons ( dont nous ferions très contens s'il nous les declaroit ) Sa Aîujejté ne vou-
loit pas permettre que lefdits Miniftres , dn Moulin , Primrofe , 6c Cameron,
demeuralfent dans ce Roiaume ; Sc que puis qu'ils fivoient la \'"olonté du Roi,
de fa propre Bouche même , & parce qu'il en avoit écrit de fa propre Main , Sa
Majefié ne vouloit pas qu'on y répliquât. Que cependant à Caufe de leurs très
humbles Demandes,5ii Majefié permettroit que ces Minillrcs reftaflènt dans le
Roiaume, mais avec cette Condition, qu'ils n'exerceroient pas l'Ofice Pafto-
ral : Que néanmoins les Chofes pourroient changer .avec le tems , & que l'on
feroit tout ce qui feroit poffible pour les contenter.
CHAPITRE XVII.
Contenant quelques Remarques fur le dernier Article précèdent.
Article I.
LA Raifon pourquoi le Roi de France avoit conçu tant dTndignation contre
Monfieur du Mettlin , cS; pour laquelle il ne voulut jamais permettre qu'il
fût admis au Miniikre de l'Eglife de Paris , ni d'aucune autre Eglilé ou Uni-
verfité de ce Roiaume , étoit parce que lore que Louis Treiz^^iême , par l'Avis
du Cardinal de Richelieu Ion fidèle Coadjuteur dans les Afaires d'Etat , comme
il fe nommoit lui-même , eût entrepris de ruiner toutes les Eglifes Reformées
de France , Monfieur du Moulin avoit écrit une Lettre à Jaques Premier Roi
de la Grande Bretagne , ( lequel aimoit & eilimoit ce favant Miniftve ) dans la-
quelle il faifoit lavoir à Sa Majefié, que non feulement les Yeux de toutes les
Eglifes Reformées de France étoient fur lui , pour implorer fon Secours .dans
leurs Detreflcs , mais aufîl que toutes les Eglife$ Protellantes de V Europe le re-
gardoient comme leur Protecteur. Cette Lettre fut rendue au Roi faques, mais
elle
TENU A CHARENTON. 275
cHe tomba par hazard enti-e les Mains du Duc de Buckingham , qui l'envoia en
Original au Roi de Fratice : lequel ne l'eut pas plutôt reçue qu'il envoia incon-
tinent des Ordres pour emprifonner Monfieur du /k/ouûn , Idquels ne furent
pas exécutés fi diligenment , & fi lecretemcnt,que Monfieur du MouUn n'en fût
averti , par des Amis qu'il avoit à la Cour , & il ne manqua pas de fortir au plus
vite du Roiaume de France : il le retira à Stdan , petite Principauté dont le
Maréchal Duc de Bantllon étoit Souverain , & il fut apellé enfuite à l'Ofice de
Pafteur & Profefleur dans l'Egliie & Univerfité de ladite Ville, oia il demeura
le refte de les jours, 6c où il mourut âgé de quatre -vints dix Ans l'Année
1650.
// a mis au jour les Ouvrages fvivans.
I. Tetri Molinai Elementa Logica, inOftavo, Lugduni Batavorum ifg6.
160^.
II. Meditatio in Ffilmum 113. adverfus Jacobum Perronium Epifcoptm
Eburonifenfem , in Oétavo.
III. De Peregrinatîone & Altaribus , in Oftavo.
I V. De Monurchia. Temforali Pontifieis Romani, Londini 1 6 1 4, . in Oftavo^
V. Narré de Li Conférence Ferbale & par Ecrit tenue entre Monfieur du Mon-
lin & Monfieur Bcze , 1 6ox. in Oétavo.
V I. AcrotIJement des Eaux de Stloè',pour éteindre le Feu du Pfirgatoire dr
noier les Satisfailions Humaines & les Indulgences , à la Rochelle 1 604 in
Oaavo.
VII. Défenfe de la Foi , four Jaques Premier , Roi de la Grande Bretagne,
à la Rochelle 1 604. in Oélavo.
VIII. Trente deux Demandes propafees par le Père Coton, avec les Soin-
tiens : & foixante quatre Demandes propofces en Contrechange , à la Rochelle
161 7. in Octavo.
I X. Véritable Narré de la Conférence entre les Sieurs du Moulin é' Gontier,
en Avril i èoc). in Oélavo.
X. Théophile, ou de l' Amour Divin ^ à la Rochelle , 1 609. in Duodecimo.'
X I. Heraclite , ou de la Vanité & Mi fer e de la Vie Humaine , 1 609. in Duo-
decimo.
Xli. Apologie pour la fainte Cène du Seigneur ^ contre la Prefence Corporelle
dr /'2 Tranjjubfiamiation , 1 6 1 o- in Oélavo.
XIII. Accomfliffement des Profeties. Livre dans lecfuel font expofées les Pro-
feties de P Ecriture Sainte , concernant le Pontife Romain &fon Siège , à la Ro-
chelle 1 6 1 1 . in Oélavo.
XIV. Ail ions de Grâces du P Gontier, au R. P. Revifeur, pour avoir
entrepris fa Défenfe contre le Sieur du Moulin , & répondu a fes Demandes tou-
chant PAntiaiiiité , 161 a. in Oélavo.
X V. Le Saint Revetl Spirituel, à la Rochelle in Decimo fexto.
XVI. Défenfe de la Confejfion des Eglifes Reformées de Fx^nœ, contre les Ac-
cufations du Sieur Arnauld , à Charenton 1 6 1 7. in Oélavo,
Ton^ IL Mm X\ai. De
274 XXIV. SYNODE NATIONAL
X V I r. De la ToMte-Paijfance de Dieu & de fa Volonté , à la Rochelle 1 6 1 -.
n Oclavo.
X V 1 1 r. Lettres a Aieffieurs de l'Eglife Romaine, 1 6i i . in 06tavo.
XIX. Véritable Narré de la Conférence entre les Sieurs de Raconis & du
MouYm Profejfeftr en Théologie , à la Rochelle 1618. in Oclavo.
XX. Bouclier de la Foi, ou Défenfe de la Confejjion de Foi des Eglifes Refor-
mées du Roiaiime de Vy^xnce,, contre les Objetlions du Sieur Jean Arnoux , àCha-
lenton 161S. & À Sedan i6iz. in06tavo. Tranflaté en Anglois , in Quarto.
X î^ !• Confeil Fidèle & Salutaire . fur les Mariages des Perfonnes de Reli-
gion contraire, à Chaicnton 1619. in Duodecimo (^ in 06Vavo.
XXII. Lettres écrites a un de fin Troupeau , fur L Calamité prefente,i6zi .
in Oclavo.
XXIII. Répcnfe a cjuatre Demandes faites par tm Gentilhome du Poitlou,
a Sedan 1623. in Odavo.
XXIV. Sermon fur le neuvième Chapitre is^i? Daniel , Verft premier ^ jttf-
qu'au. neuvième ^ à Sedan 16x3. in Dccuno fèxto.
XXV. Elemens de Logique , à Sedan i 618. in Oclavo , à Paris 1624. in
Duodecimo 6c in Vigcfimo qiiarto.
XXVI. Elewens de la Phtlofophie Morale, à Sedan 1624. in Duodccim©
GT in Vigcfimo quarto.
XXVII. Du Comhat Chrétien, ou des AfliB.ions , a Meneurs de l'EgUfe
Reformée de Pans , à Sedan 1622. in Duodecimo.
X X V II 1. Réfutation df la Réplique du Cardinal du Perron , in Folio &
in Quarto.
XXIX. Dialogue Rufiique , en deux Parties, in OiSlavo & in Duodecimo.
XXX. fuge des Coiitroverfes , m Oclavo , deux Volumes.
XXXI. Hyperafptfles , feu Defeiifir Verttatts, in Oclavc.
XXXII. Anatomia Armeniantfmi , in Quaito.
X X X I 1 1. Vates , in Och^^ o & in Qirarto.
XXXIV. Opéra Philofophica , Logica , Moralia , Philica , in Oftavcr.
XXXV. La l'htlofophie, Logique, Aforale & Phifque -, in 06lavo.
XXXVI. Eclaircijfement de la DoElrine Salmurienne , in 06lavo.
XXXVII. Lettres de Réconciliation a Monfieur Amiraut , in Oélavc.
XXXVIII. Opofnion a la Parole de Dieu, in Otlavo.
XXXIX. Journal des Capucins , in Oftavo.
XL. InfiruUions pour con fêler les Afalades ; in OÊtavo & in DucuCcimo,
X L 1. Vocation des Pafieurs , in 06lavo.
X L 1 1. Nouvelle Brigue pour le Bâtiment de Babel , in Oclavo.
XLIII. Examen du Livre duV^. P. L. Jofeph ^1? Morlais Capucin, in Oc-
tavo.
XL IV. Examen de U DoBrine de Meffieurs km\x\\xà & Teflard , in Oc-
tavo.
X L V. Trois Sermons faits en prefence dis Capucins , in 0£lavo.
X L VI. Dix Décades de Sermons , in Decimo fexto.
X L V II. Tefiament d'une Mère a fin Enfant à uxitre , in Odavo.
XLVIII. Vie
T E N U A C H A R E N T O N. 27^
XLVîII. rie de'Leon Premier , & de Gïcgpiïc Premier , in Odavo.
X L i X . Prières de du Moulin , in EXiodecimo
L. Qitatrains Grecs , Latins cr François , in Odbavo.
L I. Anatomia Miff^ , in Duodecinao.
LU. VjintibctrbAre , ou du Langage Inconnu , in Odavo & in Duodc-
dmo.
L I r r. Tconomachus , in Duodecimo.
LTV. DeCopiitione Det , in Vigefimo quarto.
LV. ^nfiification contre les Impoftftres de Ù\mbo\irg, in OdâVO.
LVI. Aaatomie du Livre de CoeffczeiiU, in Odavo.
LVII. Lettre a Monfieur Drelincomt , toftchant le Sieur de Villeneuve ^ in
Odavo.
L V I 1 1. DePcenitentià , in Odavo.
LIX. Traité des Traditions'Rjom'àmts , in Odavo,
LX. TbefesTbeoloiica de NuttfraEcclefta , Sedanii6li. in Quarto.
LXI. De Ecclefia-vijtbilis Dignitate ^ bedani 1622. in Quarto.
LXII. De Notts vera Ecclefia , Sedani 162 a. in Quarto.
LXIir. DeObedtef)tiu& l'otefiat^, nec non. de Foto Obedienti* Monnfl:ic*,
Sedani 16x5. in Quarto.
L X 1 V Ode dédiée a. U Mémoire de Feu Monfienrle Duc de Bouillon, Prin^
et Souverain de Sedan , à Sedan 1625 . in Quarto.
L X V. Lettre a. Monfieur de Ballac, 1653. '" Odavo.
L X V I. Réponfe a U Lettre de Monjieur de Ballac , 1 6^5. in Odavo.
LXV^ir. Lettre k Monfieur de la Milletiere, à Sedan 1655'. in Odavo.
L X V 1 1 1. Seconde Lettre a Monfieur de la Milletiere , a Sedan 1638. in
Odavo.
LXiX. Oratio de Laudibus Theologia , Sedani 1619. in Decimo fexto.
L X X. Anatomie de Li Mejfe , oit il ejl montré qu'elle eft contraire a la Paro-
le de Dieu , à Sedan 1 63 6 in Odavo.
L X X I. Deuxième Partie de CAnatomie de la Mejfe , en François & en La-
tin, à Sedan 1659. in Odavo.
L X X 1 1. Le Capucin , Traité dans leijHel eft écrite POrigine des Capucins &
leurs Fœux ^ Règles & Difcipline , à Sedan 1641. in Odavo.
L X X 1 1 1. Aleàitation four [e préparer a là fainte Cène, à Charenton 1 643.
in Duodecimo.
LXXIV. P. Molinxi & Mofis AmmXdii, adverfus Fridericum Spanhe-
mium, Librijudicum , feu ^ro Dei Mifericordia çir SapientiaO' J-uftitia^Apolo-
gia , Roterodami 1649 in Odavo.
LXXV. Exhortation faite a fes Enfans , peu de temj avant fi Mort, i
Charenton 165-8. in Odavo.
Mm a CHA-
27<3 XXIV. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE XVIII,
Matières Particulières.
Ar T I CLE I.
LA Province du PolBou demanda que Monfieur Ferrand, Pafteui* de l'E^ifë
de St. Cla/tde, pût être joint à Ion Synode , parce que les Eglifes de Cham-
fagne- Mouton , 8c de Courcilles , qui font de la Dépendance de ladite Provin-
ce , compofent au moins les deux Tiers de fon Auditoire : mais les Députés de
Xaintonge s'y opoferent , parce que leur Province avoit entretenu ledit Ferrand.,
Pavoit reçu au facré Miniftere , 6c pelenté à l'Egliie de St. CLitide ; & à Caufe
que les deux autres Eglifes s'étoient jointes de leur propre mouvement à leur
Province. On liât les Lettres de l'Eglile de St. Claude , qui declaroient qu'on
ne pouvoit pas la feparer de la Province à^/lngoumois ; mais que s'il faloit qu'el-
le fût feparée , elle fouhaitoit plutôt d'être unie aux Eglifes de Champagne-
Mouton 6c de Courcilles , au Cas qu'elles demandalfent que iMonfieur Ferrand y
allât pour les fervir : Cette Aflemblée décréta qu'auffi long-tcms que ces Egli-
fes rerteroient unies enfemble , elles feroient réputées Membres de la Pro\ince
de Xaintonge ^ Sc que lors que la Province du Poitiou pourroit donner un Mi-
nière à chacune des Eglides de Cham]>agne- Mouton & de Courcilles , ou un.pour
les deux , alors çHes retourneroient à la Province du PoiRoh ; & dans ce Cas-
là , le Minillere de la fainte Parole de Dieu 8c des Sacremens pourroit être fixé
dans l'Eglife de S^. Claude, dont la Province de Xaintonge pourroit prendre
Soin , & la pourvoir d'un habile Miniftre , fie prendre auffi Soin que ledit Mi-
niftre fût entretenu.
II.
En Conlèquence du Jugement rendu par l'Aflerablée fur l'Apel de l'Eglife
de Mefnis-Imhert ( la Provmce de Normandie requérant que l'on eût Soin de
l'Entretien de Monfieur 5,'!/f«.v,dc{lgné Paftcur de l'Eglife de Mefnis- Imberr
Si de Faluife) cette Airemblée remit cela à la Province qui lui accordcroit ce
qu'elle iugeroit à propos; & défendit à ladite Province de N^orraandie de char-
ger les Eglifes comme elle avoit foit , en aflîgnant quelque Chofe aux Propofans
avant qu'ils fullènt apellés au Mimftere.
III.
Lii Province du PoiSlou demanda que l'Eglife de Rocheckouart , qui avoit au-
trefois dépendu de fon Synode , mais qui étoit jointe depuis peu à !a Province
de \-à Bajje-Gmenne , pût être une ièconde fois unie à celle du Poitou: Après
que l'on eût demandé le Sentiment des Députés de la Bajfe GMi&nne touchant
ce Sujet, ils répondirent qu'ils ne s'étoient jamais mêlés de cette Afaire, 8c
qu'ils ne s'en mèleroient pas , à moins que Monfieur l'arthe , Paileur de l'E-
glife de Limoges, qui demeuroit à Roclt&chou.wt , ne vint refider dans leur Pro-
vince ; furquoi cette Ajfembléc o.donna que ledit Monfieur Barthe le retire-
roit dans fon Eglife » &C que ladite Eglifc de Rochechouart fc réuniroit à la
Pio
TENUACHARENTON. 277
Province du PotitoH , qui feroit obligée dans la fuite de lui fournir un Paf-
teur.
I V.
Le Synode permit à Monfieur l'0«/f<i«,Pa{leur dechargé,de fe retirer dans là
province, où l'on lui affigneroit fa Portion.
^ - V.
La Province de la Sajfe Guientie demanda que le Haut Languedoc fût obligé
de lui rembourfer les Portions qu'il avoit reçues , fous les Noms de MefTieurs
Pereri , & Cafaux , deux Minillres aduellcment dans le Service de deux Egli-
fes de ladite Province : Cette Afiêmblée confiderant l'Etat de la Province du
Haut Languedoc, & le Soin particulier qu'elle avoit eu de mettre des Miniftres
dans les EgUfes à la Place defdits Sieurs Pereri & Cafaux , Se que ces Portions
étoient affignées au Haat Languedoc pendant le tems qu'ils y relleroicnt , & que
les Sommes que ladite Province de Isi Baffe Guienne demandoiï etoient fort peu
de Chofe, jugea qu'on n'en feroit aucune Reftitution.
VI.
La Province du Haut Languedoc demanda que l'on joignit quelques Eglilés
du Coloque de Nerac à celui à' Armagnac : Les Députés de la Bajfe Guienne,
dont le Coloque de Nerac dépend js'opoferent à fa Requête. Surquoi le Syno-
de ordonna que le Coloque de Nerac feroit augmenté , & renforce de plufieurs
Eglifes des autres Coloques du Haut Languedoc , que l'on lui joindroit,Sc lailfa
l'Execution de ce Décret aux Soins de ladite Province.
V I I.
Monfieur Joli , autrefois Minillre de l'Eglife de Montauban, dcpofe de fon
Oficc par une Sentence du Synode National à^Alais , pria cette Aiïemblée de
le rétablir dms fon Minifterc , parce que ledit Synode ne lui avoit pas fait per-
dre toute Eiperance de rentrer en Once: Après que l'on eût revu exaétcment
le Jugement du Synode à''Aiais, & que l'on eût ouï les Députés du Haut Lan-
guedoc, qui déclarèrent qu'ils avoicnt un Ordre exprès de leur Province d'in-
tercéder pour lui, auprès de ce Synode , & après que l'on eût produit les At-
teftations de l'Eglife 6c du Confiiloire de Montauban , & du Synode du Haut
Languedoc , par lefquclles on rcndoit un bon Témoignage de la Vie & des
Moeurs dudit Joli , comme s'étant toujours bien comporté depuis fi Dcpofi-
tion , & qu'elles tendoient toutes à fon Rctabliflement ■, le Synode jugea qu'il
pourroit être admis une féconde fois dans l'Exercice du ftint Miniftere ; matj
que cependant , afin d'avoir des Preuves allûrées de Ça Repentance 6c Con-
verfion , fon Retablillêment feroit diferé jufqu'à la Séance du Synode National
prochain.
VIII.
Le Député de la Province du Bearn raporta que les Afaires y étoient dans
une telle Situation, qu'elles ne pcrmettoient pas qu'on s'y conformât entière-
ment aux Ordres de nos Eglifes de France , & pour cette Raifon il deman-
da qu'on tolérât encore un peu de tems les Maximes des Reformés de ladi-
te Province , le Synode trouva bon de les fuporter jufqu'à la tenue du Sy-
node National fuivanc.
Mm q îX. Parce-
27S XXIV. SYNODR NATIONAL
I X.
Parce que la Province de la Haute Guieme avoir demandé que le Pafteur
de l'Egliie de Labour^ auquel le Synode National ^jilats avoir accordé la
Somme de rrois Cens Livres , pût été cenfé Membre de ladite Province , &
avoir Séance dans Ton Synode , &: qu'il fût aflujetti pour fon Miniftere à
ladite Province : Cette Aficmblée jugea que ces Afaires feroient LilTecs dans
le même Etat qu'elles étoient alors , & qu'elles avoient été auparavant ,
jufqu'à PAlicmblée du Synode National fuivant ^ mais avec cette Condition,
que la Province du Bearn feroit rclponf.ib!e de ces Sommes : ôc auflî du
Miniftere dudit Pafteur, £c du Succès de Ion Miniftere dans la Terre de
Labour.
X.
La Province de X'ifle de France demanda de quelle Manière on fe compor-
jCeroit à l'Egard de ceux qui fixifoient Profi-flion de la Doârine i^Arminius ,
& ceux qui repandoicnt iés Dogmes dans les Converfations? Ce Synode dé-
créta que tous ces Dogmatifeurs feroient pourluivis par les Cenfures de l'E-
glife ; Mais qu'à l'Egurd de ceux qui, quoi (\\x' jirmmtetn , ne femoientpas
leurs Opinions , nos Pafteurs & Conflltoires tàchcroient de les gagner par
quelques Moicns , en leur infinuant les Vérités de la Saine Doclrme : Mais
que fi au bout de trois Mois, ils reftoient obftinés dans leurs Erreurs . on
les retrancheroit de la Communion de nos Eglifcs , 6c ne foufriroit point
qu'ils aprochafient de la Table du Seigneur avec Nous.
CHAPITRE XIX.
Expédient pour confencr la Paix dans les EgUfes Reformées.
Article XL
Des Matières Particulières du Chapitre precedens.
LA Province de Vf/le de France propofa à cette Aflemblée , que pour coa-
ferver la Paix & l'I'nion dans les Eglifes , 6c pour empêcher q'JC la Di-
vifion ne fc mit parrni nous , il étoit neccllaire de trouver quelque Expédient
pour tenir en Bride les Efprits brouillons , qui étant trop ataclics à leurs pro-
pres Opinions 8c abondans en leur Sens, ne cefioient de tâcher de corrompre
la Saine Doctrine, qui s'dl confervee pure jufqu'à prefent par la Grâce de
Dieu , & pour fermer le Paflâge aux Erreurs qui avoient été condannécs par
le Synode d^yilats : L'Aiîemblée reçût favorablement cet Avis de la Provin-
ce de iTp de France , & décréta que tous les Confiftoires , Coloques , Sc
Synodes Provinciaux , auroienr un trcs-grand Soin que ce Canon de la Dif-
iiipline de notre Eglife, touchant l'Imprelfion des Manufcrits,fût exactement
©bfervé , & qu'auparavant qu'on les portât fous la Piefle , ils fuilent loig-
neufe-
T E N U A C H-A R E N T O N. 279
«cuicment examinés & «prouvés par nos Théologiens , commis par le Sy-
node Provincial à ce Sujet, dont ils rendroient Compte au Synode National
fuivant. Déplus , on enjoignit à tous nos l^ikurs, qu'ils eûfient à fc con-
tenir dans les Bornes de la limplicité Chrétienne dans leurs Ecrits , & dans
leurs Prêches , 8c qu'ils en rctranchaflènt toutes ces Quel^ions inutiles que
l'on multiplie en les (.xaminant trop curieufcment , & qu'on s'opofcroit àde
telles Pcrfonnes qui entreprendroicnt de falfificr h.\'erité qui nous a été en-
feignée par nos Doéteurs d'Heurcule Mémoire , dont Dieu a béni le Mini-
ftere d'une Façon û particulière dans ce grand Ouvrage de la Reformation ;
& que l'on feroit Tur tout cnforte que clans les Ecrits ou Sermons , on au-
roit particulièrement en Vue la Paix des Egliiès , la Gloire de Dieu, & l'E-
dification des Peuples.
X I I.
Monfieur de Buftenoâis , Pafteur des Eglifcs de Maulecn , Sam^uis , 5£
AJontort , dans la Terre de Sorties en Bifcate, lé plaignit à cette Aiiémblcc,
que les Portions qui lui avoient été accordées par le Synode de ritri ne lui
avoient pas été paiées entières , c'ell-à-dirc cxemtes de tous Fraix , depuis
l'Année 1619. quoiqu'il eût été ainfi ordonné par ledit Synode; c'cd pour-
quoi il pria qu'on lui paiat ce qu'on lui avoit retenu. Déplus il demanda
encore qu'on lui accordât deux autres Portions entières, pour ilibvenir à l'En-
tretien d'un Minirtre pour lefdites Eglifes , parce qu'il n'étoit pas capable de
les deiérvir toutes lui ieul ; Les Députés de la Principauté du ^Mr«, furent
ouïs dans leurs Répliques contre ledit Sieur de littjtenobis ; enfuite de quoi
le Synode ordonna que les Portions que les Synodes de Fttré Se d^^'Uis lui
avoient ailignés > lui feroient accordées fans en rien diminuer ; & qu'auflî
long-tems qu'il exerceroit les Fonélions Paftorales dans ces Eglifes, fms avoir
un Colegue , ou quelqu'Affiitance , on lui continueroit le même Paiement,
& que lors qu'on lui donneroit une Aide , on y ajeutercit encore une autre
Portion pour fon Colegue ; & l'Aflémblée le pria de tâcher de trouver un
Affiftant , pour lequel Monfieur Dncand.il lui garderoit fa Portion , jufqu'à
ce qu'il ft^roit apellé Se établi conjointement avec lui dans ces Eglifes.
XIII.
L'Eglife de AiontAuhan , demanda que Monfieur OlUer ■, qui lui avoit été
prêté par le Confentement 6c Ordre du Goloque à^Vfez, , & par l'Autorité du
Synode National (x'Alais , pût refter fon PalVeur durant fa Vie. Apres que
l'on eût oui les Députés Provinciaux des Sevenes & du Bas Languedoc , d<.
qu'ils eurent raifonné fur cette Matière, le Synode ratifia l'Ordre du Coîo-
que d'y fez..
X I V.
D'autant que Monfieur le Dhc de la TremouilU, & l'Eglife de Fitré, de^
mandèrent que Monfieur Blanchart , Pafteur de l'Eglife de Coudé far Nereatt.
dans la Province de Norm.irdtt . pûr-ètre donné à l'Eglifj de ritré : Après
que l'on eut ouï les Députés Provinciaux de Normandie , & que l'on eut
lu les Décrets de cette Province, qui enjoignoicnt audit Blav.chart de monX'
ner à fon Egiife , fur Peine d'en être déclaré Défertcur , & les Député? de
îBu XXIV. SYNOBE NATIONAL
Mretagne informant ce Synode qu'ils n'avoient aucuns Mémoires , ni Ordres
de leur Province fur ce Sujet : cette Aflèmblée déclara qu'on infligeroit une
Cenfure très-fevere audit Blanchart , pour avoir méprifé la Difcipline de no-
tre Eglife , 6c que dans l'efpace de deux Mois après laConclufion de ce Sy-
node il retourneroit à l'EgUfe de Condé , autrement qu'il fêroit fufpendu de
l'Ofice du Minifteie.
X V.
Monfieur du Bois , autrefois Pafteur dans l'Eglife de La Fal , Se de L^
Barre,(\vi\ en avoit été déchargé par le Synode Provincial à^AnjoH,{e plaignit
à cette Aflèmblée, que rEglife de Fontaines & de Croci , dans la Province de
Normandie , l'aiant apellé pour y exercer fon Miniftere , le Synode de cet-
te Province n'y vouloit pas confentir ni foufrir qu'il fût établi dans ladite
Eglife : Cette Aflèmblée , après avoir ouï les Députés de Normandie fur ce
Sujet , ordonna que ledit Mr. du Bois feroit rcçii & établi dans le Minifliere
Paft:oral de ladite Eglife de Fontaines 5c de Croci , jufqu'à la première Séance
du Synode Provincial de Normandie.
^ X VI.
Monfieur Joli priant cette Aflèmblée qu'on lui afllgnât quelque Chofc
pour fubfifter , lui &C ii pauvre Famille , jufqu'à la tenue du Synode Na-
tional iuivant , & qu'il lui fût permis d'afpirer à la Chaire de Profeflèur en
Langue Hébraïque , s'il s'en trouvoit quelcune vacante -, cette Aflèmblée
lui accorda la dernière Demande , 8c à Caufc qu'il étoit réduit dans une
grande neceflité , lui 6c fa Famille , on lui accorda Cent Cinquante Li-
vres, 6c qu'à l'avenir on lui continueroit une Portion franche , fous le
même Titre qu'elle lui avoit été accordée par le Synode National éî'A-
lais,
CHAPITRE XX.
Contenant la fuite des Matières Tarticulkres.
Article XVII.
MOnfieur de Courcelles , autrefois Pafl:eur dans l'Eglife à"* Amiens , qui
avoit refufé de foufcrire à la Doétrine reçue par le Synode d'/4/^w,8c
qui s'étoit démis volontairement , Sc de fon propre mouvement , de fa Char-
ge Paftorale, au Synode Provincial de l'JJle de France ,i^Yotc^zni maintenant,
devant cette Aflèmblée, qu'il avoit entièrement rejette 6c abandonné les Dog-
mes des Arminiens , 8c qu'il aquiefçoit à la Do6trine reçue par les Egli-
fes Reformées de ce Roiaume , requit très-humblement ce Synode de le ré-
tablir dans fon Ofice Paftoral , aflurant qu'il fe conformeroit à la Saine Doc-
trine, comme il étoit dès ce tems là dans les Sentimens Ortodoxcs. Après
nue les Députés de l'JJle de France eurent produit les Procédures que leur
dçr-
TENU A C H A R E N T O N. zSr
dernier Synode avait faites au Sujet dudit CourcelUs Se de fa Demiflion , il
fut rapellé au Miniftere , 6c il déclara fort clairement 6c en termes très-ex-
près qu'il retenoit 6c retiendroit tous les Points de la Doctrine , qui étoit
contenue dans les Canons faits au Synode d^^lais, 6c confefla que cette Doc-
trine étoit la véritable , 6c conforme à la Sainte Parole de Dieu ; renonçant
à toutes les Erreurs condannées par les fufdits Canons , & qu'il reccvoitces
Canons 6c tous les Articles qu'ils contenoient , 6c qu'il étoit prêt à les fi-
gner .étant dans la ferme Refolution de les défendre de toute fa Force, pen-
dant le Cours de fa Vie ? L'Aflemblée aiant reçiî cette Déclaration 6c Pro-
teftation , le rétablit dans l'Ofice Paftoral , 6c le renvoia à la Province de
r/Jle de France , pour être prefenté à une Eglife ; 6c au Cas qu'il n'en trou-
vât pas dans -cette Province , il pourroit accepter celle qu'on lui ofriroit ail-
leurs ; le Synode lui permit encore, pour faConfolation,de prêcher par In-
térim dans toutes fortes d'Eglifes Reformées, pour l'Edification des Peuples,
8c même dans celle de Paris , pourvu qu'il y fCit invité ; Déplus , cette
Aflemblée aprouva toutes les Procédures qui avoient été faites par ladite
Province , fur le Sujet dudit Sieur CourcelUs , comme aiant été dreflëes
avec beaucoup de Prudence & de Charité ; 6c donna en même tems une
Portion audit Courcelles , pour Cl Subfittance , jufqu'à ce qu'il fut pourvu d'u-
ne Eglife.
XV III.
On lût dans cette Aflèmblée des Lettres des Direéteurs, 6c des Profef-
feurs de la Célèbre Univerfité de Leide , par lefquelles ils demandoient que
Monfieur Rivet, qui avoit été prêté à leur Univerfité , par le Synode Na-
tional précèdent , pour être Profefleur en Théologie dans ladite Univerfité,
y fût continué & confirmé pendant fa Vie , par l'Autorité dudit Synode à
prefent aflèmblé- On examina auffi les Lettres de Monfieur Rivet à cette Al-
fèmblée ; 6c fon Frère Monfieur Chauvemon déclara que le Doélcur Rivet
avoit toujours fut paroître beaucoup d'Afeélion pour fa Patrie , comme fon
Devoir l'y obligcoit , 8c ce Defir fincere jqu'il n'avoit jamais perdu de lui
rendre Service ; mais qu'à prefent il ne pouvoit pas quiter l'Univerfité de
Leide fans fe faire un Préjudice très-confiderable , lequel il defiroit d'éviter ;
C'eft pourquoi il fuplioit cette Aflèmblée de le laifièr encore pour quelques
années dans' ladite Univerfité ; Sur quoi le Synode lui accorda fa Demande,
£c ordonna qu'il y rclteroit jufqu'au Synode National fuivant , 6c que l'on
fcroit Reponfe aux Direâeurs & Profefleurs de ladite Univerfité de Leide.
Remarqne. Il y rcfta toute fa Vie , 8c mourut l'an i6^i. Ses Ouvrages font
imprimés en trois Volumes in Folio.
XIX.
L'Eglife à'^lais demanda que Monfieur Chauve , Miniftre de l'Egliîe de
Sommier es , lui fût accordé pour Paileur ; Après que l'on eut lu les Lettres
de l'Eglife d'^/./z-f , 6c celles de Monfieur Chauve , qui fe plaignoit que fes
Epaules étoient trop foibles pour un Fardeau fipefant.Sc qu'il ne pouvoit pas
fins alTirtance fatisfaire aux Devoirs de la Charge dans aucune de ces Egli-
fes ; Les Députes des Sevenes furent ouïs , comme auffi ceux de la Provm-
-Tome IL N n CC
382 XXIV. SYNODE NATIO N AL
ce du B<is Latigueàoc , 6c Monfjeur VEfpeifcs , parlant pour l'Eglik à^A-
lais ; Surquoi ce Synode confirma Monficur Chauve dans le Min-iftcre
tîe fon Eglilè de Somniieres , & enjoignit à la Province de prendre le
Soin qu'il eût de l'Affiftimcc & de la Coniblation dans fes grands Tra-
vaux.
X X.
L'Eglife de BoHrdeaux demanda qu'on lui accordât pour Pafteurs Mef-
fieurs Alba , Miniftre de l'Eglife de Tonneins ., & Ferrand , Miniftrede l'E-
glife de la Parade , dans la Province de la Baffe Caietine ; Monfieur le Pre-
lident 8c les Confeillers de la Cour d^yigeu demandèrent audî qu'on leur fit
la Faveur de leur accorder le même Monfieur Alia , pour être leur Mini-
ftre : Après qu'on eut examiné les Lettres des Eglifes de Tmneins , de la
Parade , de Beitrdeaux 2c à^Agen , de même que celles de Monficur le Pre-
fident ôc des Confeillers de cette dernière Ville , & que Pon eût ouï Mon-
fieur Coderait , Ancien de TEglifc de Bourdeatix , ôc Monfieur Albn^ com-
me auflî les Députés de Cnienne ; cette Aflémblée accorda Monfieur Fer-
rand a l'Eglife de Boardeanx , & Monfieur Aléa , à celle tW-lgen, jufqu'au
Synode National fuivant ; & enjoignit au Coloque , & à Von Défaut,
au Synode de la Province , de pourvoir au plutôt l'Eglife de la Parade ,
afin qu'elle ne fut pas plus long-tems deftituée de Pafteur.
XXL
La Province du FivArez. fit le Raport à cette Aficmblée de la mauvai-
fe Conduite de Monfieur Defmaretz. , auparavant Paficur dans l'Eglife de
Valet i Cette Aflémblée ne pouvant pas juger de cette Afaire , à Caufequc
Monfieur Defmaretz. ctoit alîfent , la rcnvoia à la Séance fuivante du Colo-
que du Falenttnois dans la Province du Dauphir.e', pour en prendre Connoif-
fance , ouïr les Témoins , & en juger en dernier Reflbrt , par l'Autorité
de cette Aflémblée , Se ordonna que ledit Defmaretz. feroit cité de compa-
roître devant ledit Coloque , 6c que les Députes de ladite Province, ypor-
teroient les Aftes qu'ils avoieni: produits d;ms cette Aflémblée.
X X I L
Monficur Huron , Miniftre fms emploi , ^i\X. prefenté à l'Eglife de Mi-
remheax , dans la Province de Xaintenge , à la Requête de A]onfr. Tho-
nias , Ancien de ladite Eglife , & cette Aflémblée lui avançj auflî foixante
Livres.
X X I I L
Monfr. Morel, Député pour TEglife de Bie, pria cette Aflémblée d'or-
donner, que dans la Suite on paiât les Salaires aux Profeflcurs de cette UnL
verfitc j 6c qu'au Cas que le Synode voulût le faire , ladite Egiife ofroit de
céder fes Droits fur ladite Univerfité , dont elle ctoit en Pofleflîon par des
Contrats qu'elle avoit fait avec la Province du DaHpbiné , ou bi^n que la-
dite Aflémblée accordât quelque Augmentation à cette Univerfité, pour aider
à l'entretenir j Le Synode ordonn.a que Ton lui continucroit les fix Cens
Livres que le Synode d'AUii lui avoit accordées.
XXIV. La
TENU A C H A R E N T O N. zgj
XXIV.
La Province de Provence fe plaignit par Lettres , de Monfr. Huron^ quel-
que tems après Minillre de l'iighiê de Riet. dans la même Province , parce
qu'il avoit plufieurs Papiers qui apartenoient à ladite Province , & qu'il n'a-
voir pas rendu Compte de fa Deputation au dernier Synode à^AUis, & enco-
re parce qu'il étoit redevable de Sommes confiderables à ladite Province ;
C'cll pourquoi elle pria cette Aflèmblée d'ordonner à Monfr. Huron de ve-
nir en Perfonne au Synode National fuivant, pour repondre à ces Plaintes:
Après que Monfr. Huron eût été ouï, parlant pour lui-même , & que l'on
eût aufli examiné les Mémoires produits par les Députés de Provence , cette
Aflemblce ne jugea pas que les l^laintes contenues dans les deux premiers Ar-
ticles fûlTent raiibnnables , ni charitables , c'eft pourquoi elle n'en chargea
pas Monfr. Huron: & pour ce qui eft de la troifême,qui regardoit les Som-
mes que ceux de Provence pretendoient leur être dues , elle en renvoia la
Connoiflânce 6c le Jugement au Gonfiitoirc Ac Montpellier, ■m(\Vid Monfieur
Huron devoit délivrer lui-même , ou pur un Meflâger, ce qu il avoit à pro-
duire pour là propre Jultifîcation.
XXV.
Le même Monfr. Httron fe plaignit que la Province de Provence ne lui
avoit pas paie un fol de la f-'ortion qu'il devoit avoir des Deniers du A'o;, depuis
la tenue du dernier .Synode à''/iLits : Ce Synode ne jugeant ps que laCon-
noiflance de cette Afaire lui apartint , la renvoia , comme la précédente , au
Confiftoire de Âlontpelher.
X X V r.
La Veuve de Monfr. Toujfains qui avoit été Pafteur de l'Eglife du Luc en
Provence , fe plaignit , que nonobltant toutes fes Solicitations Sc les Démar-
ches qu'elle avait fûtes , elle n'avoit jamais pu obtenir de cette Province un
Denier des tiuatre Cens Livres , ni des foixante & dix , des Arrérages qui
lui avoient été ajugés par le Synode National d'^lais , pour l'E-ntreiien de
fes pauvres Entans Orphelins ; L'Alfemblée ordonna à Monfr. Ducandal de
paier les quatre Cens Livres à ladite 'Veuve de feu Monfr. ToHjfains , des
Sommes qui apartenoient à la Provence , cnfuite de la Caution qu'elle avoit
donnée , qui étoit Monfr. Galles fon Père , Doéteur en Médecine dans la
Ville d^Oranoe : Et à l'Egard des Arrérages , 8c autres Articles qu'elle de-
raandoit, le Jugement en fût renvoie au CJoloque des Baronnies en Dauphine\
auquel il fût enjoint de mettre leiDecret du Synode à''Alats en Execution ,
&: de terminer enhn cette Afaire par l'Autorité de cette AlVemblée.
X X V 1 \.
Les Députés de Proz'fwf^ n'aiant rendu aucun Compte de l'Ob/êrvation
des Canons qui avoient étéfiits en particulier pour eux dans le Synode d'/f-
Lits: Cette Aiferablée ordonna que les Sknrs de- Chamhnn ^ Crubelier ^,
iroienten Perfonne., au Synode Provincial fuivant deladife Province , la-
quelle paieroit les Fraix de leur V^oiagc, & qu'enfùitè'ies Pravipcesdu /J^«-
fhiné & du Languedoc envoieroient chacune un Fallcur à Itur Synode llii-
vant , pour avoir Soin que ces Canon s 'fa lient exactement obfcrvcsi'arccux
Nn a de
2S4 XXIV. SYNODE NATIONAL
de Provence : Et que kfdites trois Provinces , du Dauplr.iné , du Bas Lan-
guedoc , & de Provence , en rendroient Compte chacune en particulier , au
Synode National fuivant : Le Synode enjoignit encore une fois à la Pro-
vince de Provence d'obferver trcs-ioigneufement ces Canons, autrement qu'el-
le n'auroit point de Part aux Sommes que nous recevons de la Libéralité du
Roi , ni aux intérêts dcfdites Sommes.
XXVIII
Monfr. Gafpard Martin ^ Pafteur de l'Eglife de Salins , fe plaignit qu'il
n'avoit jamais reçu un fol de la Portion que le Synode à^Alais lui avoit ac-
cordée , & pria cette Afl'emblée de lui en afligner une autre , jufqu'à i'Af-
femblée' du Synode National fuivant : Ce Synode ordonna qu'on lui paie-
roit, dans l'Année prefente, la Portion qui lui avoit été accordée l'An
i6zo. par le Synode d'yiLtis , 6c de plus , une Augmentation de Cent
'•""" XXIX.
Monfieur du Fal , ci-devant Palleur de l'Eglife de F.iLsi/h , danslàPro-
vince de P/fle de France, comparût en Perfonne devant cette Aflcmblée , re-
quérant d'être rétabli dans le Miniftere , & qu'on le pourvût d'une Eglife
par l'Autorité de ce Synode , lequel n'étant pas bien inllruit des Raifons qui
avoient mû ladite Province à le fufpendre des Exercices du Saint Miniftere,
le renvoia à la Province de l'Ijie de France , pour en difpofer félon qu'elle
jugeroit être le meilleur pour la Gloire de Dieu Se l'Edification des
Eslifes.
^ XXX.
La Veuve de MonCieur Preau , Pafteur lors qu'il vivoit , de l'Eglife. de
Vitré en Bretagne ■,^\cknx.z une Requête à cette Aflémblée, demandant qu'on
lui alouât la même Penfion qu'on donnoit aux autres Veuves de fa Condi-
tion feulement jufqu'à ce qu'elle eût terminé le Procès qu'elle avoit
intenté contre les Afliiflins de fon Mari : Le Synode ne jugeant pas que
la Connoiflance de cette Afaire lui apartint , la renvoia au Synode de la-
dite Province de Bretagne , à laquelle elle fut particulièrement recom-
™"'"'- XXXI,
Monfieur Joli , autrefois Pafteur de l'Eglife àc Hour & Bai/Met, prefen-
ta une Requête à cette Ailemblée , par laquelle il demandoit qu'à Caufeque
le Coloque de Beaufe , par Ordre du Synode Provincial de PlJJe de France,
lui avoit interdit les Fonélions du Miniftere pendant trois Mois, pour avoir
deferté defdites Eglifes de Honr & Batllolet , l'Aflembléc voulût lever £\
Sufpenfion , 8c la fiire raier des Aéles dudit Coloque : Après que l'on
eut ouï Monfieur de Safenfe , Ancien de l'Eglife de Baillolet , 8c les Dé-
putés de njle de France : Cette Aflémblée aprouva ladite Sufpenfion : ce-
pendant pour plufieurs Raifons elle ordonna qu'elle feroit laiée des Aâres
dudit Coloque de Beattjfe.
^ X X X I r.
La Province de la Bajfe Gttiennc ie plaignit que dans la Repartition qu'on
avoiE
T E N U A C H A R E N T O N. 2^5
avoit faite des Sommes que nous avions reçues de Sa Majeflé, & de celles
qu'on devoir recevoir cette Année là , le Synode avoic oublié la Somme
de trois Cens Livres, que le Synode d'Jlais lui avoit aflîgnée pour l'Entre-
tien d'un Miniftre, dans les Eglifes de la Terre de LaJpoar , en Bifcaie. Le
Synode pria Monfieur Ducandalàc paier à ladite Province de la BafeGmen-
ne , la Somme de trois Cens Livres chaque Année , des Deniers qui fe-
roicnt de refte, pour les Apoihtemens d'un fécond Frofefleur, dont la Pla-
ce n'étoit pas remplie, dvms les Univerfités de Saumnr , de Montaulfan, 6c
de Nimes.
CHAPITRE XXL
Au Sujet de Monfieur Cameron Pajleiir é- Profejjeur.
Article XXXIII.
Des Matières ParticMUeres.
MOnfieur Cameron reprefenta à cette Aflemblée , que quoi qu'il eût étc
Iblicité & même prelîë d'accepter des Emplois fort avantageux hors de ce
Roiaumc , il n'en avoit cependant voulu accepter aucun , à Caufe de la grande
Afcdion qu'il avoit pour les Eglifes de France, 5c des Obligations qu'il leur
avoit; mais (\\iç.Sa AdajefiJ ne voulant pas confentir qu'il rentrât dans fon Ofi-
ce de Pallcur , ni de Profclîeur dans quelque Eglife ou Univerfité , il étoit à
prefent deftituc de tous Moicns de pouvoir fubfiiler , lui & £\ Famille ; qu'ainfi.
il fuplioit la Vénérable Aflemblée d'avoir quelque Egard à G\ Condition qui
étoit afles trifte. Surquoi le Synode ordonna qu'on lui paieroit mille Livres,
à fwoir fept Cens Livres pour Salaire, en qualité de Profelîèur pour l'Année
prefente, deux Cens Livres pour une Portion , & Cent Livres pour les Fraix
qu'il avoit faits dans fes Voiages. Et on pria Monfieur Diicandal de lui paier
lefdites Sommes , des quarante Mille Livres qu'il avoit plù à Sa Mafejié de
nous accorder en Argent contant , dont il devoit déduire fept Cens Livres de
l'Argent qu'il devoit paier cette Année-là à l'Univerfité de Saumur, & ti'ois
Cens Livres de ce qu'il lui devoit pour les Arrérages des Années jprecedentes ,
qui n'étoient pas encore paiées- Remarque. Monfieur C^w^row fût enfuite apel-
lé à la Chaire de Profeflèur dans l'Univerfité de Montanhanfin il mourut l'An
i6ii., âgé d'environ 45-. Ans. Ses Ouvrages imprimés font contenus dans
un Volume in Fdio , 6c dans un in Quarto.
Nn 3 CHÂ--
2U XXÏV. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE XXII
Des Univtrfiîes à" des Cokgts.
Article I.
PLufieurs Provinces propoférent de réduire le Nombre des Univerfités à
deux , afin qu'il fut plus aifé de les remplir de Profefleurs. Après que la
Chofe eût été dcbatuë long-tems par les Députés des Provinces, le Synode prit
cette I^folution , que pour le prefent on n'innoveroit ni changeroit rien à l'E-
gard du Nombre ni du Lieu des Univerfités , mais qu'elles continueroient fixes
'àSaumur^ ^Afontankan, 6c à Nimes.
Il fut refolu qu'on paieroit comme auparavant les Salaires des Profefleurs qui
ont fervi dans nos Univerfitcs, cette prcfente Année 1617,.
II I.
Cette Aflembléc confiderant la Pauvreté de nos Eglifes , èi combien il étoit
ncceflàire que nous fuflions bons Economes des Sommes que le Roi nous accor-
doit , ordonna qu'à l'avenir on fuprimeroit les Places de Profefleurs en Langue
Crec^tte , commt étant de peu d'Utilité.
L'Ofice de Principal dans nos Univerfités , qui étoit autrefois le Premicrde
tous les autres Ofices , fera fuprimé à l'avenu- ^ ôc la Surintendance du Princi-
pal fur le Colcge fera conférée à quelcun des Profefleurs , ou Pafteurs , que le
Confcil de l'Univerfité en jugera le plus capable , pour laquelle, outre fon Sa-
kire ordinaire de Profeiî'eur ou Minière , il recevi-a la Somme de cent Livres
par Année, & aura ibn Logement dans leColege.
Nos Univerfitcs 11e donneront point de Gages aux Imprimeurs.
L'Ofice de Portier & de Bedeau ne fera plus diftingué , ôc on ne donnera que
foixante Livres chaque Année à celui qui en fera pourvu,
-î 'A ^avenir on donnera à l'Univerfité de Niwes h Somme de dix-huit Cens
Livres , àfavoirpôur deux Profefleurs en Thealogicy à chacun Icpt Cens Li-
vres, & pour un Profcflcur en Langue HehroKjue, quatre Cens Livres feu-
iemetit.
V I I I.
On remerciera Monfieur Codftr , qui enfeigne à prefent la Ltiniue Uebrait^ue
dans l'Univerfité de Ntmes , des Peines qu'il a pnfes dans l'Exercice de fon
Ofice , dont il s'eft; bien aquité , & il fera prefenté à l'Eglife de Bernix , pour
en être Pafteur , ou à quelqu'autre , comme leColoque , ou le Synode Provin-
cial le jugeront convenable : fie outre la Portion de l'Eglife dans laquelle il
exercera le Miniftcre , on lui en accorde encore une dont il joUira jufqu'à la te-
TENU A CHARENTON. 2S7
nue du Synode National fuivant. Et d'autant que Monfieor Petit cnleignoir
autrefois la Litngue HebraiqHt ^ il fera déformais Profertèur en Langue Hebraï-
ef!4e dans ladite Univerfité de Ntmes.
IX.
On donnera à l'Univerfité de Montattlfan la Somme de trois Mille , quatre
Ctns cinquante Livres par Année : pour deux Profefleurs en Théologie, à fept
Cens Livres chacun , Se pour deux Profeflèurs en Philolbphie , à quatre Cens
Livres chacun , Sc de plus huit Cens cinquante Livres pour ladite Univerfité,
jufqu'à l'Aiîcmblée du Synode National prochain , fans que cela doive tirer à
Confcquence pour l'avenir , ni pour un plus long Terme.
On donnera à l'Univerfité de Saumur , la Somme de quatre Mille & Cent
Livrer, àfivoir, pour deux Profeflèurs en Théologie, à chacun fept Cens
Livres ; pour deux Profeflèurs en Philofophie , à chacun quatre Cens Livres ;
pour le Refteur du Colege , Cent Livres; pour le Rcgent de la Première
Clafle , quatre Cens Livres ; pour le Régent de la Seconde , trois cens Livres;
pour le Régent de la Troifième , deux Cens cinquante L,ivres ; pour celui de
la Quatrième, deux Cens dix Livres ; pour celui de la Cinquième, Cent qua-
trc-vints Livres i &; pour le Bedeau 6c Portier, foixante Livres.
X I.
Et prce qu'il n'y a qu'un Profeflèur en Théologie dans chacune de nos Uni-
verfites, cette Auemblée ordonne que la Somme de deux Mille & Cent Livres
pour les Places vacantes des Profeflèurs , fera gardée entre les Mains de Mon-
fieur Diicandal, qui les diftribuera hors du fécond 5c du troifième Quartier de
l'Année i 624. aux Profeflburs qui y feront établis. Et en Gis que ces Places
ne foient pas remplies, ou que quclcune refte Vacante, ledit Sicm Dmmdal
dittribuera aux Pauvres Eglifc-s la Somme qui lui reftera entre fes Mains.
X I I.
L^ Ordres que l'on expédiera pour le Paiement des Salaires de nos Profèf-
feurs & Regens feront donnés Sc fignés par le Recteur & le Confeil de l'Uni-
verfité , & on inférera expreffément cette Claufe dans lefdits Ordres , Que les
Profeflèurs êc Regens font tous actuellement emploies.
X 1 l I.
Le Synode fouhaitant de faire un Canon que l'on pût obferver dans l'x*\dmif-
fion des Etudians en Théologie qui dévoient être maintenus par les Provinces ,
ordonna qu'à l'avenir les Provinces feroient fort circonfpeétes dans le Choix
qu'elles feroient des Ecoliers,dont les Coloques dévoient paier l'Entretien,parce
qu'ils étoient defl:inés au fàcré MiniJl:ere , qu'ils dévoient fur tout examiner leur
Vie Se Mœurs , leur Efprit , leurs Talons , Sc leurs bonnes Qiialités , de mê-
me que les Atcttations des Confilloires & Coleges des L.ieux qu'ils avoient fré-
quentés : qu'on ne devoit pas non plus les admettre qu'ils n'euflènt auparavant
achevé leur Cours de Philofophie; que pour cela les Ecoliers qui fe piefen-
toient à nos Univerfités, dévoient aporter des L-ettres des Académies où ils au-
roient étudié, qui en fiflent Foi, ou d'auti-es Témoignages équivalensi que
de plus , ils ne feroient pas reçus lans donner Caution de la Reltitution des
Somr-
288 XXIV. SYNODE NATIONAL
Sommes qu'on avanceroit pour eux, au Cas qu'ils vinflcntà Apoftafier, ou
que dans la fuite ils changeaflent de Sentiment , 6c qu'ils embraflailent quel-
qu'autre Profeffion que celle du Miniftere. Le Synode ordonna encore qu'afin
que Pon pût procéder avec une plus grande Siirecé dans le Choix qu'on en
feroit , on ne prefenteroit aux Univcrikcs que des Perfonncs qui donneroient
de belles Efpcrances de bien rculTir dans les Etudes ; 6c qu'ainfi Icfdits Ecoliers
fcroicnt examinés non Iculement par les Coloques qui les nommeroient ; mais
aulTi par le Synode Provincial. Les Coloques aufîî qui les auront envoies re-
commanderont aux ProfeCieurs des Univcrfités, de veiller continuellement fur
leur Conduite , & de les former dans les bonnes Moeurs , puis qu'ils doivent
être des Elevés deftinés pour enfcigner les Peuples & leur fervir d'Exemple ;
qu'on prendroit un Soin' d'eux , par deffus tous les autres , qu'ils n'all.aifent
pas çà Se là en Voiagc , & qu'ils ne cliangeaffent pas pour aller étudier dans
d'autres y niverfités , fins en avoir auparavant confulté leur Coloque : Que les
Proftffeurs les examineroient deux fois l'Année tout au moins, & qu'ils ren-
droient un Compte fidèle aux Coloques de la Conduite de leurs Elevés , oc du
Progrès qu'ils feroient dans les Etudes , Sc qu'on prefereroit les Fils des Mini-
ftres il tous les autres , cateris paribus.
X I V.
La Province à"" Anjou prefenta les Comptes de l'Univerfité de Saumttr,
pour trois Quartiers de l'Année, i6io. , pour toute PAnnée 1621. ,& i6z%.,
jufqu'au ix- de A'I.ii 1625.; mais parce que les Députés de ladite Province
n'avoient pas aporté leurs Quittances pour vérifier lefdits Comptes, cette Af-
fembléenc pouvant pas les examiner, ni les finir, les lenvoia au Coloque du
JJ'ïut PoiBott., qui devoit les voir pour en faire le Raport au Synode Natio-
nal fuivant: & parce que dans le même tems on s'aperçût que dans lefdits
Comptes ou avoit aliéné beaucoup d'Argent, cette Aflemblec ordonna que
les Sommes que Ton avoit emploiées pour paicr les Imprimeurs, la Taxe que
Pon avoit impofée llir quelques-uns des Regens, pour faire une Galerie dans
le Temple, ôc pour reparer les Apartemens des Profeifeurs, feroient raiées déf-
aits Comptes , &: qu'on les retiendroit fur la Province d'^«;c« ; fauf aux Dé-
putés de ladite Province d'avoir leur Recours à ceux qui avoient ordonné
ces Dépenfes , quels qu'ils fu fient.
XV.
La Province à^Orkans 8c du Berri aporta les Comptes 'de fon Colege, établi
à Châtillon (uï Loire , pour les Années 1621. & i6tz., jufqu'au ix. de
Mat 16x5. , lefquels furent reçus & aprouvés. Et il fût permis à la Pro-
vince de l'JJle de France de lui prêter quatre Cens Livres de l'Argent de fon
Colege, jufqu'à ce qu'il fût érigé.
La Province du PoiBo^t por4:a les Comptes du Colege de Mort, pour les
Années 167-0. Se i6zi., & par un Compte arrêté dans la Province , ledit
•Colege étoit endetté de la Somme de trois Cens Livres, qui n'avoit pas été
paicc , parce que le Colege avoit été fuprimé par Ordre de Sa Majcfit;
jùnfi la Province du FolUon devoit être refponfable de ladite Somme de tiois
Cens Livres. XVII. La
TENUACHARENTON. 289
XVII.
La Province de la Bafe Guienne n'aporra aucuns Comptes pour le Cole-
ge de Bergerac depuis le Mois de Mars i6zz. , parce que Sa Majefié avoir
ordonné expreflement qu'on ne lui donnât pas un Sol de l'Argent qu'il
nous avoit accordé.
X V I r r.
Ceux de la Province de Xaimonge aporterent leurs Comptes pour le Co-
iege de la RochefoHcault , pour l'Année 1620-, lefquels ne furent pas aprou-
ves: mais parce que les Députés de ladite Province fe plaignirent qu'ils n'a-
voient rien reçu pour les Années i6zi. & i6zz. , quoi qu'ils euUent toij-
jours entretenu leur Colege : cette AiFemblée ordonna qu'ils donneroient les
Comptes au Synode National fuivant ,de ce qu'ils avoient dcbourfé, qui en
agiroit raifonnablement avec eux.
X I X.
Les Députés de la Province des Sevenes ne rendirent point de Compte
pour leur Colege établi à AndHz.e , par le Synode National d'^/.»V, parce
qu'ils n'avoient jamais touché un Denier depuis qu'il étoit érigé , 8c parce
qu'ils demandèrent d'être rembourfés de tous les Fraix qu'ils nvoicnt lirits
depuis PEtablillement de leur Colege , l'Aflemblée leur ordonna d'aporter
leur ^Compte au Synode National fuivant , qui auroit Egard à leurs De-
mandes.
X X.
Ceux de Bretagne prefenterent leurs Comptes pour le Colege érigé à Vi-
tré, depuis le Synode d'y//rf;.f jufqu'à ce tems-là, Sc ils firent un Reçu de
quatre Cens Livres que le Synode National leur avoit données , & firent
auffi un Billet comme ils étoient obligés de fournir deux Cens Livres tous
les Ans pour l'Entretien dudit Colege , 6c leurs Comptes furent reçus 6c
aprouvés.
XXI.
Les Députés pour la Province du Vivarez. ne rendirent aucuns Comptes
pour leur Colege établi à Privas, par le Synode ô^ALùs , parce qu'ils n'a-
voient rien reçu du tout , quoi qu'ils enflent fuporté les Fraix de fon Eta-
bliflement & de ion Entretien ; c'eft pourquoi ils prièrent l'Aflemblée de
faire, par quelques moiens, qu'ils fuflent rembourfés au plutôt. Ils furent
renvoies au Synode National fuivant , qui les traiteroit félon la Juftice 6c
l'Equité.
XXII.
Ceux de la Province de Pljle de France prefenterent les Comptes qui avoient
été délivrés au Mois de Mars dernier à leur Synode , depuis le Commence-
ment de l'Année 16 15. , jufqu'au àzxvixtx à.z Décembre i6iz.; mais parce
qu'ils ne produifirent aucunes Quittances, ni aucuns Témoignages pour vé-
rifier lefdits Comptes > comme il leur avoit été ordonné par le dernier Syno-
de National, les Commifl'aires ne purent les examiner, ni les terminer : C'eft
pourquoi l'Aflemblée jugea que la Province de l'IJle de France avoit encouru
les Cenfures , pour n'avoir fait aucun Cas des Menaces du dernier Synode
Tome II. Oo Natio-
290 XXIV. SYNODE NATIONAL
National , 6c pour n'avoir pas éclairci les Comptes des Sommes qu'on avoir
données pour l'Entretien de leur Colege , 6c on leur commanda d'aporter
leurs Comptes immédiatement après l'Afl'emblée du Synode Provincial fui-
vant, au Coloque de Reiien, lequel les examineroit par l'Autorité de cette
Aflèmblée , 8c en feroit le Raport au Synode National fuivant, fur Peine de
perdre le Droit & les Titres dudit Colege.
XXIII.
Les Députés du Dauphiné aporterent leurs Comptes pour l'Univerfité de
Die, lefquels furent reçus 6c aprouvés.
XXIV.
Les Députés de la même Province aporterent aufli leurs Comptes pour le
Colege établi à Ambrun, 6c produifncntplufieurs Quittances, pai" lefquclles
il pariJt que les Sommes qu'ils avoicnt debourfécs montoient plus haut que
l'Argent qui leur avoit été donné par le Synode National. L'Allémblée
aprouvant leurs Comptes , exhorta la Ville à^yimbrun de porter fes Quittan-
ces au Synode Provincial , afin qu'il les portât au Synode National pro-
chain .
XXV.
Cette Aflcmblée rejetta les Excufes faites par la Province de Normandie,
pour n'avoir pas aporté les Comptes de fon Colege , 6c lui enjoignit d'être
plus foigneufe dans la fuite, 5c de ne pas manquer d'aporter fes Comptes au
Synode National fuivant, tant pour le paflé que pour ce qui fuivroit jufqu'à
ce tems-là,
X X V L
Ceux de la Province du Bas Languedoc déclarèrent qu'ils n'avoient pu
donner aucuns Comptes pour leur Colege de Bez.iers , parce que depuis la
tenue du Synode National d'.^/.w.f , ils n'avoient reçu aucuns Deniers pour
l'Entretien dudit Colege.
XXVII.
Les Députés de la Province de £o«rg»^»f délivrèrent leurs Comptes pour
leur Colege établi à Pont de Velle ; mais n'aiant point aporté de Quitances,
ils furent obligés de les garder , avec Ordre de les prefenter en meilleure For-
me au Synode National fuivant.
XXVIII.
Les mêmes Députés aporterent auffi leurs Comptes du Colege de Gex ,
pour les Années 1617., 1618., 1619., 1620. 6c 1621. , lefquels furent
reçus 6c aprouvés, Sc on leur accorda une Augmentation décent Livres pour
le même Colege.
XXIX.
Les Députés de la Province de Provence ne rendirent pas leurs Comptes>
quoi que le dernier Synode à''Alais les y eût exprefiément obligés ; c'eft
pourquoi cette Aflèmblée leur ordonna de les produire au Synode National
fuivant, fur Peine de perdre leurs Droits de Colege : Et les Députés du
Dauphiue', 6c du Bas Languedoc, furent chargés d'aller, comme il leur avoit
été ordonné par un Décret de cette Aflèmblée , au Synode de cette Provin-
ce,
T E N U A C H A R E N T O N. 291
ce , pour s'informer particulièrement de l'Etat dudit Colege, & fi ladite Pro-
vince en avoit bien agi, ou non, à fon Egard.
CHAPITRE XXIII.
Les Comptes du Sieur Ducandal.
Article I.
LEs Sieurs de liafnage & le Clerc , Pafteurs ; du Port , & du Four ^ An-
ciens, aiant étéconlHtués en Comité pour examiner les Comptes du Sieur
Ducandal, raporrerent qu'après les avoir bien vérifiés , il fe trouvoit rede-
vable de quatre Cens, quatre-vints , dix-huit Mille, huit Cens, vint cinq
Livres , reçues pour le dernier Quartier de l'Année 1619., 6c pour les An-
nées 1620. Se 1621. Defquels Deniers il avoit debourfé la Somme de qua-
tre Cens , quatre-vints, dix-huit Mille, huit Cens , cinquante cinq Livresi
dix Sols & quatre Deniers .• Tellement qu'on lui devoit vint Livres , dix
Sols & quatre Deniers i mais que dans ledit Débourfement étoit contenue la
Somme de Cent foixante neuf Mille , huit Cens quarante deux Livres,deux
Sols £c deux Deniers, dont on avoit fait Repriie en Argent contant , dans
lefdits Comptes , laquelle Somme reftoit à paicr des Qiiartiers d'Oélobrc des
Années i6iy. , 1620. & 1621., & que ledit Sieur Ducandal tâcheroit de la
recouvrer par fa Diligence Ôc feb Soins, qu'il en feroit enfuite la Repartition
entre les Eglifes, & aporteroit au Synode National fuivantles Témoignages
de la Diligence dont il auroit ufé pour en être paie, 8c de la Manière dont il
en auroit difpofé.
De plus , la Somme de fiK Mille , fix Cens, dix-huit Livres , un Sol Sc
quatre Deniers , étoit contenue dans ledit Débourfement dont on n'avoit pas
voulu l'obliger à rendre Compte , à Caufe qu'il n'avoit pas les Quitances
des Receveurs des Prov'inces de Provence & de Bretagne , 8c du Colege de
Bergerac, lefquelles il fut chargé de produire au Synode National fuivant.
De plus , ledit Sieur Ducandal produifit les Quitances des Parties qui ne
lui avoient pas été demandées lors qu'il rendit fes Comptes à PAflemblée
Nationale d''AIaù; c'elt pourquoi le Synode l'en déchargea.
Oo z CHA-
XXIV. SYNODE NATIONAL
CHAPITREXXIV.
Mm "Répartition entre les Provinces , de la Somme de deux Cens , vint
cinq Mille Livres y accordées par Sa Majefté, aux Eglifes Reformées
de France, poîir V Année prochaine 1624., &pottr les Années fmvan~
tesjnfqn'à la tenue du Premier Synode National ; félon laquelle Mon-
Jieur Ducandal /»? obligé de faire les Paiemens fuivans , comme il
avoit été convenu autrefois entre lui àt le Synode National de Gap.
DEs trois Quarts de la Somme de deux Cens , vint cinq Mille Livres,
qui fe montent à Cent foixante huit Mille, fept Cens cinquante Livres>
on diltribuera les Sommes fuivantcs.
A l'Univerfité de Sedan, _ 4000. Livres.
Au Coloque de Gex , y compris les trois Mille, fix Cens
Livres qui lui ont été données par Sa Majeflé , & Cent Li-
vres d'Augmentation que le prefent Synode lui accorde, la
Somme de
Au Co\e2^e àe Bergerac ^
A l'Univerfité de Saumur ^ . . ,
A l'Univerfité de A/iwe^,
A l'Univerfité de J/w;w»^^«,
A l'Univerfité de D/>,
Adition d'un Don Gratuit, fait à Meflîeurs nos Députés
Généraux en Reconnoiflance des bons Services qu'ils ont
rendus aux Eglifes , 33"^°- Livresi
A la Province àc Normandie , pour cinquante quatre Por-
tions , à favoir pour quarante quatre Pafteurs , aftucllement
dans le Service , deux Eglifes vacantes qu'il faut pourvoir;
pour fix Propofans, deux i'ortions Surnuméraires, 6c quatre
Cens Livres pour un Colegc, la Somme de 8230. Livres.
A lu Province du ïlerri , pour quarante quatre Portions,
à fiivoir pour vmt fix Pafteurs aéluellement en Ofice, deux
Pafteurs déchargés , trois Propofans , & trois Portions Sur-
numéraires , ÔC quatre Cens Livres pour un Colcge , la
Somme de 2600. Livres.
A la Prc/inced'^K/»«, pour trente deux Portions; à fa-
voir pour vint fept Pafteurs acluellemcnt emploies au Mi-
niftere , trois Propofîins , Cc deux Portions Surnuméraires ,
la Somme de 4640. Livres.
A la Province du PoiBott , po^ur foixante trois Portions,
à favoir, pour quarante fix Pafteurs aétuellement emploies
dans le Mmiitere , fix Eglifes vacantes , qui doivent être
pourvues, trois Pafteurs déchargés , y compris Monfieur
VOtfeasî^
45-00.
1200.
Livres.
Livres.
4100.
Livres»
1 800.
5450.
600.
Livres.
Livres.
Livres.
TENUACHARENTON. 293
VOifean , Trois Propofans & Cinq Portions Surnumérai-
res , Se Quatre Cens Livres pour un Colege , k Somme
de 9535"- Livres.
A la Province de Xaintonge ^ ■pour quatre-vints cinq Por-
tions, à favoir pour Soixante trois Pafteurs aftuellement en
Service , pour un Pafteur qui doit être placé , Trois Pa-
fleurs déchargés , Cinq Propofans , & Treize Portions Sur-
numéraires , dont on en affignera une à MonCicur Thevenot^
& une autre à Monfieur Thouloufe , 8c Quatre Cens Livres
pour un Colege , la Somme de 12726. Livres.
A la Province de la Bajfe Guienne , pour Cent fix Por-
tions, à favoir , pour Soixante quatre Pafteurs aétuellement err
Ofice , un Pafteur hors de Charge , Soixante Eglifes vacan-
tes , à pourvoir , Cinq Propofans , 8c Vint Portions fur-
numeraires , pour les pauvres Miniftres que les Guerres ont
ruinés , 6c pour les Eglifes qui font pauvres , & Troi»
Cens Livres pour les Eglifes de la Terre de Labour , la
Somme de 15-^71. Livres."
Ajia Province du Bas Z-ïk^w^^/oc, pour Quatre Vints dix-
neuf Portions , à favoir , pour Cinquante deux Pafteurs ac-
tuellement en Service , Trois Pafteurs déchargés , dont l'un
eft Monfr. Tourtelon , Trois Egliles vacantes à pourvair ,
Trois Profe fleurs , Trois Propofans, & Vint -cinq Por-
tions Surnuméraires, Quatre Cens Livres pour un Colege,
la Somme de i47)"6. Livrey,
A la Province du Haut Languedoc , pour foixante Por-
tions , à favoir, pour Soixante huit Pafteurs actuellement en
Ofice, huit Pafteurs déchargés, Vint Eglifes vacantes à pour-
voir. Sept Propofans , & Vint Sc une Portions Surnumérai-
res , y compris la Portion de Monfieur foli , la Somme de 18561. Livres.
A la Province de Bourgogne , pour Trente fix Portions, à
favoir , pour Vint deux Pafteurs aétuellement emploies au
Miniftcre , deux Eglifes vacantes à pourvoir , pour Mon-
fieur de la Flanche Pafteur déchargé , Trois Propofans Sc
Huit Portions Surnuméraires , dont Bourg , Moulins, Pail-
Iac , & Maringues doivent avoir leur part , 6c Quatre Cens
Livres pour un Colege, la Somme de 6910. Livres.
A la Province du Dauphine', pour Cent & trois Portions,
à favoir , pour Soixante dix - neuf Pafteurs aftuellement en
Ofice , un Pafteur déchargé , Cinq Eglifes vacantes à pour-
voir , Huit Propofans , 8c Dix Portions Surnuméraires ,
dont la Mure , Barraux , Raconis, Romans , Amhrun , Sc
CuUieftre , auront chacune une Portion, Se fallute onTuL-
kte , en aura une demie , Sc Qiiatre Cens Livres pour un
Colege, la Somme de 15626. Livres-.
Oo 5 A
2f^ XXIV. s y N O P E N A T I O N A L
A la Province de l'Ifle de France , pour Soixante & une
Portions, à lîivoir , pour Quarante fix Pafteurs aduellcment
en Ofice , pour Quatre Pailcurs déchargés , une Eglife va-
cante à pourvoir, Quatre Propoftns & Six Portions Surnu-
méraires, & Quatre Cens Livres pour une Colege , la Som-
me de 9-45" • Livres.
A la Province des Sevenes , pour foixante & dix Portions,
à favoir , pour Cinquante 6c un Paftcurs aftuellcment en
Ofice , un Pafteur déchargé , Quatre Egliles à pourvoir ,
trois Propofans , &: Onze Portions Surnuméraires, dont l'E-
glife d'Auvergne en aura Cinq , J^iijfac & Cambras deux ,
Quatre Cens Livres pour un Colege , la Somme de 33ot' Livres.
A la Province du Ftvarez. , pour Quarante huit Portions,
à lavoir , pour Vint deux Pafteurs aftuellement en Ofice ,
deux Pafteurs déchargés , Six Eglifcs Vacantes à pourvoir ,
Trois PropoHuis , Se Quarante Portions Surnuméraires ,
dont deux font affignées à Monfr. Villon , & à Mn.rinai^
des Maretz^ , chacun une, & aux Eglifes de Vais ^ Vallon ^
& Vtlleneuve-de.Berg , chacune une , & Quatre Cens Li-
vres pour un Colege , la Somme de 7560- Livres-
A la Province de Provence , pour Vint 6c une Portions,
à favoir , pour Qiiatorze Pafteurs aduellement emploies au
Miniftere , deux Propolans , Se Cinq Portions Surnumérai-
res, & Quatre Cens Livres pour un Colege , la Somme de 344J. Livres.
A Mr. Buflenobis , Trois Portions , dont l'une doit ref-
ter entre les mains de Mr. Ducandal , juftju'à ce qu'on ait
pourvu l'Egliiedc Soûles d'un autre Pafteur , & la Provin-
ce de la Bajfe Cuienne fera depotitaire de ce Capital , la
Somme de 455- Livres.
La Somme totale monte à léSjfo. Livres.
Tour Vautre §luart , qui monte à la. Somme de Cinquante Jlx Mlle y deux
Cens 5 Cliquante Livres , il en doit être donné.
A la Province de Normandie y
A la Province du Berri ^
A la Province d^ Anjou ,
A la Province du PoiHott,
A la Province de X^/«fe»^(f, 49^3- ^iv. 14. f 2. d.
A la Province de la Bajfe Gxienne^ 6127. Liv. 14. f. 8. d.
hlàVrovincc dvi Bas Languedoc y 57'^'h- '-'V. 6. f. o. d.
A la Province dt Bourgogne, 2196. Liv. 14- f. 4. d.
A la Province du. Dauphtrjt\ 6069. Liv. 17. f 4. d.
Ala Province des 5w<?«fJ, 4046. Liv. 11. 1. 8. d.
A la
3121.
Liv.
13
f. 0.
d.
2312.
Liv.
6.
f. 8.
d.
1849.
Liv.
17.
C^.
d.
2641.
Liv.
18.
f. 6.
d.
TENUACHARENTON. 295
A la Pft)vince de \'>Ip de France > gj-ig. Liv. 6 T a. d-
A {^Vxov'mcc àc Bretagne, 11^8. Liv. 6> (. 8. d-
A la Province du Fivarez. , 27^4. Liv. 6. f. o. d.
A la Province de Provence , 1 2 1 8. Liv. 9. f. 6. d-
A Monfieur^*/f«e^?J, 175, Liv. 8. f. 6. d.
La Somme totale , 5615-0. Livres. ""*
CONCLUSION
Touchant le Synode National Trochain.
LEs Provinces du Haut Languedoc , de Normandie , du Eerri , & de
Bourgogne , requérant d'avoir le Privilège de convoquer le Synode Na-
rional fuivant , on l'a accordé à celle du Haut Languedoc , qui le Convoque-
ra au Mois de Mai de l'Année Mille fix Cens Vint-fix.
CHAPITRE XXV.
Rôle des Minifires Apfiats , oti T>epofes.
I.
yAques Mahout , ou Marchand , autrefois Pafteur de l'Eglife du Havre de
Grâce , dans la Province de Normandie , Homme de moienne Stature ,
avec des Cheveux noirs , une petite Barbe , & des Yeux enfoncés : âgé
d'environ quarante Ans, Apoftat.
Jean Guillemart ^ autrefois Pafteur dans l'Eglife de Chandemer , dans la
Province du PaiBou , âgé d'environ cinquante Ans , aiant la Barbe noire, &
qui commence à grifonner , de petite Stature, la Vue balfe, 6c qui paroic
mélancolique , Apoltat.
I I I.
Antoine le Blanc , ne à Be.mne , 8v Miniftre dans la même Ville, âgé d'en-
viron quarante cinq Ans, de haute Stature, aiant la Barbe blonde, un Nez
aquilin , allés menu, & les Jambes déliées , Apoftat,
I V.
Jean Bulfet . autrefois Miniftre dans l'Eglife de Pragelas, dans la Province
du Dauphiné , âgé d'environ trente-deux Ans , de petite Stature ,- avec de».
Cheveux noirs , Mélancolique, dehe & maigre, qui penche un peu laTê-
496 XXIV. SYNODE NATIONAL
te, aiant de grofles Lèvres i depofé pour \''ArmmiAmfme , par le Synode du
DaHfhitté-
Henri de Lttbac , autrefois Miniftre de Privas dans le Vivarez. , âgé d'en-
viron trente Ans , de Stature moienne , la Tête chauve , mais les Cheveux
qui lui relient font d'un brun châtain , la Vùë égarée , les Yeux enfoncés
dans la tête , laquelle il remiie à tous momens , d'une Contenance fiere ,
dépofé par le Coloque du ydentinois, pour Adultère 2c plufieurs autres
Crimes.
V \.
Jaejues Repafeau , autrefois Pafteur de l'Eglife de Livron , dans la Pro-
vince du Dauphiné , âgé d'environ quarante-cinq Ans , depofé par le Syno-
de de la même Province , pour avoir voulu commettre un Adultère , cepen-
pendant on lui a fait efperer de le rétablir dans le Miniftere, après quelques
Années de Repentance , pourvu qu'il puifle aporter de bons Témoignages ,
comme auffi de fa bonne Vie Sc Conduite ; laquelle plufieurs ont déjà re-
marquée en lui.
VII.
Jean de Dieu , âgé d'environ trente Ans , natif de Sauve , de haute Sta-
ture , les Cheveux blonds , le Vifage long , un gros Nez , les Yeux en-
foncés dans la tête , le Vifage fort rouge , depofé par le Synode des Seve-
nes , il a depuis Apoftafié.
VIII.
Perielle , autrefois Pafteur de l'Eglife de Cabarade , dans la Province du
Haut Languedoc , âgé de trente-cinq Ans , la Barbe noire, une giofle Tê-
te & un gros Nez , des Pieds courts , de fort petite Taille, depofé par le
Synode de cette Province , pour avoir voulu commettre un Adultère ,
pour avoir prophané la Sainte Parole de Dieu , 6c pour plufieurs autres
Crimes.
I X.
Jean de fondeville , autrefois Pafteur de l'Eglife d^OJfe , dans la Princi-
pauté du Bearn, de petite Stature, avec des Cheveux blonds , un Air fier ,
de grands Yeux > âgé d'environ trente Ans , depofé par le Coloque d'O/f-
ron, pour caufe d'Adultère , pour avoir eu du mépris pour le Saint Mini-
ftere 8c à Caufe de fa vanité infuportable , qui l'a depuis fait apoftafier.
X.
Samuel Pourrac , autrefois Pafteur de l'Eglife de la Baflide & àeFillefran-
che , dans le Principauté du Bearn , de moienne Stature, avec des Cheveux
roux , qui commencent à grifonner , âgé d'environ cinquante-cinq Ans , il
a les Epaules voûtées, la Tête chauve i depofé pour Adultère, par le Syno-
de de la Principauté , tenu à Nai , le dernier d'Août.
XI.
Pierre Paloc^ue , autrefois Pafteur de l'Eglife de Luc , dans la Principau-
té du Bearn , de très-petite Stature, avec des Cheveux fort noirs, des Jam-
bes menues , la Viîë courre , âgé d'environ trente Ans, depofé par le Sy-
node
TENU A CHARENTON. 257
node tenu à Nai , -à Caufe de Hi Conduite dénaturée envers fes Parcns qui
font âgés , £c pour de grands foubçons d'Adultère , dont il n'a jamais pu fê
juftifier , & parce que dans toutes fes Manières , il a toujours agi en Hom-
me indigne du Sacré Minillere.
XII.
jf(f4» Perrier , autrefois Pafteur dans l'Eglife de Paillac en Auvergne , de
petite Stature , avec des Cheveux roux , un Néz couperofé , âgé d'environ
cinquante Ans , depofé par le ^ynoàc ào. Bottrgogne , pour avoir defertc de
fon Eglife , Sc pour quantité d'autres Crimes.
CONCLUSION.
Tous lefdits Aétes , Décidons , & Canons furent faits dans le Synode
National des Eglifes Reformées de France , & de la Principauté du Beara,
aflemblé à Charenton Saint Afannce proche de Paris , depuis le premier de
Septembre jufqu'au premier \}i^OElobre de l'Année i6ig. di'.ns lequel aufli on
prêta le Serment d'Union en DoUrine 8c en DifcipUne , Se de Fidélité à Sa
Majefié , comme il avoit été pratiqué dans les Synodes Nationaux precedens.
Se en même Termes que ceux de la Forme du Serment qui avoit étédreflee
par le Synode à^Alais : Et le tout étoit figné , par
Durand, Modérateur.
Baili Afleffeur,
Le Faucheur
Se ^ Secrétaires.
De L A u N A
■]
On ajouta ce qui fuit aux Aftes de ce Synode , écrit de la propre Maia
de Monfr. de Launai.
Vraie Copie envoiée au Coloquedu Pais Chartratin, ateftée de la Main de
Monfr. de Laun.ii un des Secrétaires dudit Synode, & un des Députés pour
la Province de l'/Jle de France , & par ceux dont les Noms fuivent.
Gfiillaftme Rivet ; Bertie Pafteur de l'Eglife de QtiiJJuc ; fean le Clerc ^ de
Chambrun ; Charnier , Pafteur de l'Eglife du Montlimar ; Saint Amblier ; fu~
?•;>», Pafteur de l'Eglife de Chàtillon fur Loire ^Villon , Havres; Monfieur de
Langle , Pafteur de l'Eglife de Rouen ; Pierre Paulet , Pafteur de re-
z^enobre ; à^ Avignon , Pafteur à Rennes ; P. Beraud , Pafteur ÔC Pro-
fefleur dans l'Eglife de Montauban ■■, Savoie, Pafteur dans l'Eglife àc Ca-
firts \ Ijle Pelletiers Pafteur dans l'Eglife de Vendôme \ Cottibi y Pafteur à
Poiaiers,
Tome IL Pp CHA-
2^8 XXIV. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE XXVI.
CANONS ET DECRETS
DU SYNODE NATIONAL DE DORDRECHT.
Examinés, Confirmés , ér établh dans le Synode National dei Eglifes Re-
formées de France , tenu à Charenton proche de Paris , durant le
Mois de Septembre de Vannée 1623. qui doivent être iwviolablement
Obfervés par toutes les Eghfes & les Univerjités de ce Roiaume.
SECTION I.
De la PredefiiHAtion , Eletlion > (y Reprohation.
C A N O N I.
D Autant que tout le Genre Humain a péché en Adanr, & que les Hom-
mes ont encouru par là , la Malédiction & la Mort Eternelle. Dien ne
leur auroit pas fait d'Injuftice quand il les auroit laiiïts dan^ Itur Etat de Pê-
che , & fous fa Malédiction , & s'il les avoit dannés pour toute l'Eternité.
C'eft ainfi que 1 Apôtre St. Panl en parle Ram 3 19- ■23- Tous ont péché en
Adam, & font entièrement privés de la Gloire de Dieu : & Rom. 6. 23. Les
Cages du Péché c'^efi la Mort.
Mais Die» a manifefté fon Amour , en ce qu'il a envoie fon Fils au Mon-
de , afin que ceux qui croiroient en lui ne periflént pas, mais qu'ils eùffent
k Vie Eternelle, i. Jean 4. 9, Jean 3. 16.
III.
Et afin que les Hommes fùflent portés à croire , Dieu a envoie à ceux
qu'il lui a plû , les agréables nouvelles du Salut , par l'Evangile , pir lequel
les Hommes font apellés à la Repcntance &: à la Foi , en Jefui-Chrift Cru-
cifié : Et comment croiroient-ils en celui duquel ils n'ont point oui parler :
Et comment entendront- ils , s'il n'y a quclcun qui leur prêche : Et corn-
fiicnt prechera-t on s'il n'y en a pas qui foient envoies , Rom. 10. 14. ij.
1 V.
. Ceux qui ne croient point à l'Evangile l'ire de Diet* demeure fur eux;
mais ceux qui reçoivent & cmbraflcnt Jeftis-Chriji nôtre Sauveur , avec une
vive Foi , font mis à couvert par lui de l'Indignation de Dtett, 8c délivrés de
la Dannation , & font faits participans de la Vie Eternelle.
V.
DieH n'eft aucunement Caufe , ou coupable , de l'Incrédulité des Hom-
mes , car les Hommes font eux-mêmes la Source de leurs Péchés , Mais la
Foi
TENU A CHARENTON. 29^
Foi en fefus-Chrift , & h Félicité par lui , eft un Don Gratuit de Dit» , félon
qu'il clt écrit aux Ephtf z. 8. Car vous êtes fruvés p^tr Grâce, par la Foi: &
cela non point de vous , c''efl- le Don de Dieu , Sc aulîî aux l'hiltp. i . i^. Parce
au' il vous a été gratmitement donné de croire en Chiift.
VI.
Que Dieu donne la Foi dans fon tems à quelques-uns , & non à d'autres,
c'eft un Efet de fon Décret éternel , Car de tout tems font connitës a Dieu ton-
tes fes Oeuvres. A<5tes 15". 18. Et*/ accomplit avec Eficace tomes Chofes félon
/e Confeil de fa Folonté; Ephef i . 1 t . Et dans l'Execution de ce Efccret il
adoucit par la Grâce les Coeurs des Elus, quelques durs qu'ils foient, & les
poite à croire ; mais par un juite Jugement il laille ceux qui ne font pas Elus
dans leur Méchanceté , ëc Endurcillèment. Par où nous connoiflbns particu-
lièrement la Profondeur de fa Mifericorde , & auffi cette julk Diitindion qu'il
foit parmi les Enfins des Hommes qui étoient tous également abandonnés , &
perdus dans le Feché Et les Décrets de l'Eleftion & de la Réproba-
tion révélés par la Parole de Dieu font un Sujet d'une Confolation inénarrable
aux Perfonnes dévotes , pendant que les Impies , & les Incrédules la tordent à
leur Perdition.
V I I.
L'Eleftion eft un Propos immuable de Diea , par lequel félon le bon Plailîr
très libre de fa V^olonté , il a choifi par une pure Grâce, à Salut, en Jefus-
Chrifi , avant la Fondation du Monde , un certain Nombre d'Hommes , qui
n'étoient pas en eux-mêmes meilleurs que les autres ; car ils étoient tous plon-
gés dans le même Goufre de Miferes , il les a , dis-je , choifis dans le Genre
Humain , qui étoit dechû par fa propre Faute , de fon Etat d'Innocence , dans
la Delblation. Et Dieu a auflî conilituc ce Jcfus-Chrijl de toute Eternité, pour
être le Chef & le Médiateur de fcs Elus , & la Pierre Fondamentale de leur Sa-
lut i 8c ainfi il a arrêté de les donner à fefns-Chrifi , afin qu'il pût les fauver,
les apeller , & les atirer eficacement à fa Communion , par fa Parole 6c par fon
Saint Efprit , & a i-efolu de leur donner une Foi Salutaire en lui , pour les ju-
llifier & fantifier ; Se après les avoir confervés, par fa Toute- Pvii tîance , dans
la Communion avec fon Fils, pour leur monti-erla Souveraineté de fes Compaf-
fions , Se le Prix des Richcflès de fa Grâce , il les glorifiera , comme il eft écrit,
Ephef. 1.4., 5, f?. Dieu nous a tlûs en Jefus-Chnft , avant la Fondation dx
Monde \ afin (jpie nous fuffions faims (è" irreprehenfîbles devant lui en Charité ■,
nous aiant predeflinés pour nous adopter a foi , par Jel'us-Chrift , fel«n le bon
riaifir de fi Volonté; a la Loiiange de la Gloire de ft Grâce , de laquelle il nous
fi, rendus partictpans en fon Bien Aimé. Et Rom. 8. 29- Ceux qu'il a prede-
jUnés , il les a aufft apellés; c^ cettx qu'il a apellés , tl les a anjji jufiifiés; &
cenx ijft'fl fi jufl-ifiés , il les a auff glorifiés.
VIII.
Cette Election n'cft pas de divers Genres, mais la même , feulement à l'E-
gard de ceux qui feront fiuvés, dans le Vieux & le Nouveau Teftament. Par-
ce que les Saintes F.critures ne nous enfeignent & ne nous prêchent qu'un feul
bon Plaifir , qu'un fcul Décret , & Conicil , de la Volonté de Dieu , par le-
Pp 1 quel
300 XXIV. SYNODE NATIONAL
quel il nous a choifis de toute Eternité à la Gloire du Salut , à la Fin, & aux
Moiens , qu'il a préparés, dans lefquels nous devons cheminer pour aller à lui.
Cette Eleétion ne fe fait pas enfuitc d'une Previfion de Foi , ou d'une Obéif-
fance de Foi , & de Sainteté , ou d'autres bonnes Qualités & Difpofitions, com-
me Caufes ou Conditions requifes dans l'Homme, qui eft élu ; mais Dieu lui
donne la Foi & l'Obéillancc de Foi , & la vraie Sainteté , enfuite de cette Elec-
tion. Ainfi l'Eleélion eft la Source des Biens Salutaires, d'oili émanent la Foi,
la Sainteté , 6c les autres Dons de Dieu , 8c la Vie Eternelle , comme des Fruits
de cette Elcétion, ainfi que le dit l'Apôtre Saint Paul., aux Ephef. 1.4. Selon
tjuil nous avait élus en lui , avant la Fondation du Monde , afin que nous fftf-
Jîons faints & irreprehenjibles devant lui en Charité.
La Caufe de cette Eleétion eft donc le bon Plaifir de Z>î>«,laquelle ne confîf-
te pas en ce qu'il a choifi , comme une Condition à Salut , certaines Qualités
dans les Hommes , ou Actions qu'ils pouvoient faire ; mais en la Volonté qu'il
a eue de fe choifir certaines Perfonnes parmi le grand Nombre des Pécheurs >
pour en faire fon Héritage particulier; comme il eft écrit, Kom. 9. 1 1, 12, 13.
ylvant cjue les Enfans furent nés , & qu'ils eujjent fait ni Bien ni Mal , &c.
Jl lui fut dit, à favoir à Rebccca , le plus grand fervira au moindre, ainfi qutl
eft écrit ^, f ai aimé Jacob , & fiai bai E,ù\v\. Et aux ASles 13. 48. Et tous
ceux qui étaient dejiinés a Li Vie Eternelle , crûrent.
XI.
Et parce que Dieu eft immuable, infiniment fage & Tout-Puiilant , & qu'il
connoit toutes Chofes j fcs Décrets d'Eleélion ne peuvent jamais être révoqués,
ni annulés , & les Elus ne peuvent pas être reprouvés , leur Nombre ne peut
pas diminiier.
X T I.
Les Elus font afliàrés dans un certain tems , de leur Eleétion à la Félicité
Eternelle , quoi qu'elle fe faiîê peu à peu , & par une Mefure fort inégale. Et
ils ne l'obtiennent pas en pénétrant avec Curiofité dans les profonds Secrets de
Dieu i mais en fondant cxaétcmcnt leurs Cœurs ils rencontrent ces faintes Joies
fpirituelles , avec les Fruits immanquables de leur Election , dont il eft fait
Mention dans la Parole de Dieu , qui confiftent en une véritable Foi en nôtre
Seigneur Jefus-Chnfi , une Crainte Filiale de Dieu, une fainte Douleur de
leurs Péchés unt: Faim & une Soif de Juftlce•
X I i I.
De cette AlTûrancc intérieure , & du Sentiment de leur Elcétion , les Enfans
de Dieu prennent Occnfion de s'abaiilèr & de s'humilier en eux-mêmes plus
profondément devant Dieu , & d'.idorer les Profondeurs de fes Compaffions ,
que l'on ne peut pas fonder , ÔC de fe netoier de toutes les Soi.iillurcs de la Chair
8c de l'Efpnt , comme aufll d'aimer Dieu ardenment , Se par deiliis toutes
Chofes , qui les a premièrement aimés d'une Afeftion fi forte , & fans %ale.
Par cette Doélrine ils font fort éloignés de devenir Tiedes & Nonchalans , & de
croupir dans une Sécurité charnelle , ou de négliger leur Devoir , & de garder
les
TENUACHARENTON. 301
les Commandemens deDiex; Ddquds Péchés ceux-là font coupables par un
jufte Jugement de Dieu, qui prefumant legeremept, Se inconfiderement de
leur Élection , s'abandonnent à la Débauche , ik font fervir la Grâce de Dierf
à leur Impudicité, & refufent de marcher dans la Voie des Elus de Dieif
XIV.
Et comme cette Do^rine de l'Eleftion Divine, félon le Confeil infiniment
fage de i?<>«,a été prechée par les Prophètes du Vieux Teftament, par nôtre
Seigneur Jefits-Chrifi & par fes Apôtres, fous le Nouveau Tertament,8c qu'el-
le fe trouve dans les Saunes Ecritures; elle doit auflî être prêchée Publique-
ment en nos jours dans les Eglifes de Bien, à ceux pour lefquels clic ell prin-
cipalement defignée , avec un Efprit de Difcretion , Pieufement & Religieu-
fement, en Tems & Lieu , finis rechercher curieufement dans les Voies du Très-
Haut, mais pour la Glone de fon Saint Nom, pour la Paix, la Coufolation ,
& le Bonheur Eternel de fon Peuple.
X V.
De plus, les Saintes Ecritures rendent d'autant plus illuftre & recomraanda-
ble cette Grâce Eternelle & Gratuite de nôtre Eleélion , quand elles témoi-
gnent que tous les Hommes ne font pas Elus , mais que Diett en a laill'é plu-
sieurs hors de fon Eledion Eternelle , à favoir ceux que Dieu par fon bon Plai-
fir ( qui ell toujours très Libre , très Juile , Irréprochable , & Immuable ) a
voulu abandonner dans ce Goufre de Miferes communes à tous les Hommes ,
dans lequel ils s'étoient plongés Tète baillée , & auxquels il n'a pas donné cette
Foi Salutaire , ni la Grâce de Converfioni mais les aiant abandonnas à leurs
propres Voies & Defirs , il les condanne finalement par fon jufte Jugement , 8c
les punit durant toute l'Eternité, non feulement pour leur Incrédulité, mais
■ aufli pour leurs autres Crimes , afin de manifefter fa Gloire. Voilà le Deci-et
de la Réprobation , qui ne fait aucunement Dten Auteur du Péché, la feule Pcn-
fcc de cela fcroit un horrible BlaJpheme ; mais au contraire Dieu démontre par-
là qu'il eft un Juge terrible, irreprchenfible , jufte , & qu'il tire Vengeance
de l'Iniquité.
XVI.
Ceux qui ne (entent pas encore entièrement dans leur Ame cette Foi vive en
Jefus-Chrtj}, cu une Confiance paiticuliere en Dieu , fie la Paix de la Confcien-
ce , en s'eforçant de rendre une Obciifance Filiale à Dieu , & de le glorifier en
^efus-Chrij} ; lefquels cependant fe fervent des Moiens par lefquels Dieu a pro-
mis d'opérer ces Grâces en nous ; ceux-là ne doivent pas fe décourager quand
ils entendent parler de Réprobation , ni fe mettre au Nombre des Reprouvés;
mais ils doivent toujours pratiquer diligenment les mêmes Vertus , & foupircr
après cet heureux moment auquel Dieu rependra abondanment fa Grâce iur
eux, & le demander très-inftanment à Dteu , au lieu d'être épouvantés de cet-
te Doétrinc de la Réprobation , lors qu'ils défirent fincerementde fe convertir à
Dieu , & de lui plaire , & d'être délivrés de ce Corps de Mort, quoi qu'ils ne
Taflcnt pas des Progrès dans la Pieté & dans la Foi comme ils le fouhaiteroicnt :
parce que Dieu , qui eft rempli de Compaffion , a promis qu'il ne vouloir pas
éteindre le Lumignon qui fume , n] brilbr le Rofcau cafle. Mais cette Doc-
Pp 3 trille
502 XXIV. SYNODE NATIONAL
trine eft à la vérité terrible à ceux qui oubliant Dieu , ^ ^efns-Chrifl nôtre Sau-
veur , font entièrement allèrvis aux Soins devorans de ce Monde , 6c aux Con-
voitifes de leur Chair , pendant toute leur Vie, n'étant pas régénérés.
XVII.
C'efl: pourquoi puis que nous devons juger de la Volonté de Dieu par fa Pa-
role , qui témoigne que les Enfans des Fidclcs font Saints , non pas à la Vérité
par leur Nature, mais par un Bienfait particulier du Traité deGi-acc , dans le-
quel ils font compris avec leurs Parens : les Pères & Mères craignant Dieu ne
devroient pas douter de l'Election à Salut de leurs Enfans , dont Dtcft prend
Soin dès leur EnÉmce.
XVIII.
Si quelcun murmure conn*e la Grâce gratuite de Diett dans l'Eleétion , & de
la Sévérité de £\ Jultice dans la Réprobation i il faut lui objecler ce que dit
Vylpôtre aux Rom. p. 20. O Homme qui ts tt* , toi ijui contefies contre Dieu?
La Chofe formée dira-t-elle à celui cjui l'' a formée, pourquoi m' as-tu ainfi faite}
Et ces Paroles de nôtre Sauveur , Mat th. 20. 15". Ne m''efi.il pas permisse fai-
re ce que je veux de mes Biens ? Ton Oeil efi-il Malin de ce que je fuis Bon^.
Mais pour nous qui adorons ces Divins Miftercs , écrions - nous avec l'apôtre
aux Rom. ir.33,34, -^^t ^6. O Profondeur des Rtchefes , dr de la Sapience ,
& de la Connotjjance de Dieu, ijue fes fugemens font incomprehenftbles , tÙ" fis
Voies impojfibles a trouver ! Car cjui a connu la Penfée du Seigneur ? ou qui a
été fon Confeiller ? ou qui lui a donné le premier , & il lui fera rendu ? Car de
lui, & par lui y & pour lui font toutes Chofes. A lui foit Gloire cternellcmcnt,
uimen.
ERREURS REJETE' ES.
La Vo^irine Orthodoxe de VEletîion à- de la Réprobation aiant été ex-
po fee, le Synode rejet ta les Erreurs fmvantes , é^ condanna
àans neuf Articles.
CEux qui font confifter le Décret de PEledion à Salut, " Dans la Volonté
„ que Dieu a de fauver ceux qui croiront 6c perfcvereront dans la Foi , &
„ l'Obéïllànce de Foi , difant qu'il ne nous eft rcvclé aucune autre Chofe dans
„ la Parole de Dieu touchant ce Décret." Parce qu'une pareille Dodrine feduit
les Simples, & contredit manifeftcment la Sainte Ecriture, qui témoigne que
Dieu veut fauver non feulement ceux qui croiront ; mais auiTi qu'il a choifi de
toute Eternité certaines Perfonncs , auxquelles il donnera la Foi & la Perfeve-
rancc en 'Jefus-Chrift , dans un certain tems, plutôt que dans un autre. Com
me ileft cent en i",. 7i?.-î« 17. 6. J'ai manife'iié ton Nom aux Hommes que tu
m us donnes. Et aux A[les i j . 48 . Tous ceux qui étaient ordonnés a la Fie
Eter-
TENU A CHARENTON. 305
Eternelle crurent, èc aux Ephef. 1.4. // neus a choijis avant la Fendation d>^
Monde , afin *»<? ne^s fnftons Saints.
II.
Ceux qui enfeignent " Que l'Eleftion de T>ieu à la vie Eternelle eft de di-
„ vers Genres , dont l'une eft indéfinie , 8c l'autre définie Se particulière,
„ difant que celle-ci eft imparfaite , revocable , non abfolue , mais condi-
„ tionelle , & que l'autre eft parfaite , immuable abfoluë. Item qu'il y a
,, unelileétionàlaFoi.&une autre à la Vie bc à la Félicité Eternelle, telle-
,, ment que l'Eleftion à la Foi juftifiante peut être fans une Eleétion abfo-
„ lue â Salut''; Mais tout cela n'eft que Fiction de quelques Cerveaux blef-
fes , qui ne prennent pas l'Ecriture pour Guide ; car ils corrompent la Sa-
crée Doftrine de la Divine Eleétion , & rompent toute l'Enchainure de nô-
tre Salut , Rom. 8. 29. Ceux que Dieu a predefimés , il les a aujfl of elles , &
ceux c}n''ll a apellés il Us a juftifiés , & ceux qu'il a jufiifés , il les a attffi glo-
riBe's.
I I I.
Ceux qui enfeignent'' Qiie le bon Piaifir Se le Propos déterminé de l'/f.v,
„ dont l'Ecriture fait mention dans la Doétrine de l'Elcélion , ne confifte
„ pas en ce que Dieu a choifi certaines Per{onnes plutôt que d'autres, mais
,, en ce que , de toutes les Conditions poflîblcs, (entre lefqucllcs font les
,, Oeuvres de la Loi , ou la Subordination des Caulcs kcondes) il a choifi
„ les Actes de la Foi. quoique Vils en eux-mêmes , & l'Obeïlîànce imparfai-
,, te , pour une Condition de nôtre Salut , & que par fa pure Grâce ill'ac-
,, ceptera comme une parfaite Obeï (lance , & la jugera digne de laRecom-
„ penfe Eternelle" : Parce que par ces pernicieufcs Erreurs le Bon l'iaifir
de Dieu , & les Mérites de nôtre Seigneur ^efi^s-Chrtfi, (onz tous énervés, 6c les
Hommes font détournés par des Qiteftions inutiles , de cette vraie Doétri-
ne de la GraccGratuite de Dieu, qu'ils n'apliquent pas à la Juftification , 6c
s'éloigmnt de la fimplicité des Saintes Ecritures ; Kt cette Sentence de l'A-
pôtre fera pleine de Fauflété , 2. Tim. i. 9. ^ni nous a Sauvés & af elles
far une Sainte Vocation : non point félon nos Oeuvres , mais félon fon Propos
arrêté, & la Grâce qui nous a été donnée en Jefus-Cbrift, aVitra les Tems
Eternels.
I V.
Ceux qui enfeignent '' Que dans l'Election ù la Foi , il y a cette Con-
,, diiion rcquife que l'Homme fera un bon Ulaee de la Lumière de Nr.ru-
,, re , qu'il fera horinête , humble , 6c difpofe pour la Vie Eternelle ,
,, comme fi fon Election dcpendoit en quelque manière de ces Chofes " j
Car cette Opinion eft le Pelagianifme tout pur , 6c charge V Apôtre de Faul-
feté , Ephef i 2. g 4. 5.6-7. 8.9. Entre lefquels nous avons tons cenverfe attr-
trefois dans les Couvoitifes de notre Chair , /iccompltjfant les De/îrs de netre
Chair , & de nos Penjées : (s' nous étions de Nature Enf.ins dTre , comme aujf
tous les autres ; Allais Dieu qui efi riche en Mtfer'uorde par fa grande Charité ,
Àont il nous a aimés , du tems même que nous étions morts en nos Fautes , nous
<i vivijiés enfemblt avec Cbrirt , par U Grâce du quel vous êtes Sauvés ^& nous
a ref-
504 XXÎV. SYNODE NATIONAL
a repifcités erifemble , & nous a fait feoir enfemble , dans les Lieux Celefies en
Jefus-Chrift , afin qu^il montrât dans les Siècles a venir les ahndanmcnt excel-
lentes Richejfes de fa Grâce , par fa Bénignité envers nous en Jcfus-Chrift :
Car vous êtes Sativés par Grâce , par la Foi : cfr cela non point de vous ,
c'efi le Don de Dieu , non point par les Oeuvres , afin que Perfonne ne fe
vlorifie.
V.
Ceux qui cnfeigncnt " Que l'Eleftion imparfaite 8c non abfoluë des Per-
",, fonnes particulières , fe fait enfuite d'une Previfion de leur Foi comraen-
„ cée , 6c d'un commencement de Converfion , de Sainteté , de Pieté , Se
5, de la Continuation de ces Vertus pour un Tems : mais que l'Elcdion
„ parfaite Sc abfoluë fe fait enfuite d'une Prefcience de leur Converfion 6c de
n leur Perfeverance jufqu'à la Fin dans la Foi , la Sainteté , & la Pieté , 6c
„ qu'en cela confifte ce Mérite gratuit , par lequel ceux qui font Elus font
„ plus dignes que ceux qui ne le font pas ■, & que par conlequent la Foi, £c
„ rObeïflancede Foi , la Sainteté . la Pieté £c la Perfeverance ne font pas
,» des Fruits , ni des Efets d'une Eleftion afliirée , à la Gloire ; mais des
„ Conditions , 6c des Caufes fans lefquelles il ne peut pas y avoir d'Elec-
,, tion : lefquelles Caufes 6c Conditions font requifes 6c prévues de telle
„ Manière , que l'Eleétion imparfaite , 6c celle qui eft abfoluë fe font par
„ Raport à ces Conditions " : Cette Doctrine eft diamétralement opofée à
l'Ecriture , laquelle nous inculque en divers endroits de pareilles Sentences
comme aux Rom. 9. 12, L' Elellton ti' eft pas par les Oeuvres ^ mais par cehn qui
éipelle. Aétes 15.48. Tous ceux qui éteient ordonnés à la Fie Eternelle crurent.
Ephef 1.4. Il nous a élus en lui , afin que nous fuffions Saints. Jean. 15. \6,
Ce n'efl^ pas vous qui m'avés élus ^ mais c'efi moi qui vous ai élû.lS^om.ii.
6. ^e fi c''efi par Grâce ce n'eft plus par les Oeuvres i . Jean. 4. 10 En
ceci efi la Charité ., nsn point que nous aions aime Dieu , mais parce que lui
mus a aimés , & quil a envoie fin Fils pour être la Propitiation pour nos
Péchés.
VI.
Ceux qui enfeigncnt " Qiic toute Election à Salut n'eft point conftante,
„ mais que quelques-uns des Elus peuvent périr éternellement nonobftant les
„ Décrets de Dieu ". Par cette Erreur groffiere ils rendent Dieu Sujet au Chan-
gement , 6c ôtent aux Fidèles la Conlblation qui eft fondée fur la Fermeté
inébranlable de l'Eleétion de Dieu ; 6c contredifent manifeftement aux Sain-
tes Ecritures , qui nous enfeignent , J^ue les Elus ne peuvent jamais être
feduits. Math. 24. 24 6c Jean. 6. 59. ^ue Chrift ne perdra pas un de
ceux qui lui ont été donnés par fin Père, 6c Rom. 8. nj. Ceux qu'ail a pre-
defiinés , il les a aujft appelles , & ceux qu'il a apellés , il les a auffi jufii-
fiés, & ceux qu'il a jultifiés , il les a aujfi glorifiés.
VII.
Ceux qui enfeignent'' Que durant cette Vie il ne nous revient aucuns au-
,, très Avantages , ni ConnoilVances , ni AiVûrances de cette Elcétion à la
„ Gloire , que ce qui peut procéder d'une Condition Contingente 6c qui
» peut
TENU A CHARENTOÎ4. 30;
,. peut changer"; Mais c'eft fupofcr trop abfurdement l'Incertain pour le
Certain ; Cela répugne auffi au bon Sens 5c à l'Expérience des Fidèles, qui
fe rejouïfl'ent avec l'Apôtre dans le Sentiment qu'ils ont de leur Eleftion ;
louant DicH de fes Divines Faveurs , félon l'Admonition de nôtre Seif^neur
fefm-Chrifl , de ce que leurs Noms font écrits au Livre de Vie , Lttc. 10. zo.
ces Fidèles oppofent le Sentiment de leur Lleftion aux Dards enflâmes des
Tentations du Démon, en le défiant de cette manière , ^defi-ce c^uiimen.
fera Accufatien contre les Elus de Dieu : Rom 8. 22.
V 1 1 I.
Ceux qui enfeignent , " Que Dieu , par fa Suprême Volonté toute feuk;
„ n'a pas arrêté de lailler tels & tels dans la Chute à'' Adam , & dans cet
„ Etat de Péché & de Condannation , 8f de leur rcfufcr les Grâces necef-
„ faires pour produire la Foi en eux , ÔC opérer leur Converfion". Saint
Paul eft très formel fur cet Article, Rom «j. i8 II a Compaffion de celni eju'U
veut , & il endurcit celui cju''ilveut. Matth. i j. r i. // nom eft donné de con-
mître les Secrets du Roiaume des Cteux , mais il ne leur efi pus donné . Matth.
1 1. 25. î^>. /e /f rends Grâces ô Père ; Seigneur du Ciel & de U Terre de ce que
tu as caché ces Chofes aux Sages , & aux Entendus , & les us revtlees aux
petits Enfant .y II tft ahji , Père , parce c/ue tel a été ton hon Plaiftr.
IX.
Ceux qui enfeignent, " Qiic la Caufo pourquoi Dieu a envoie l'Evangile
„ à une Nation , preferablement à une aurre , n'eft pas fa feule Souveraine
,, Volonté & ion bon Plaifir , mais que c'tft parce qu'une Nation a été trou-
,, vée plus digne , que l'Evangile lui fût communique"; Car y!/o//ï> con-
tredit cette Opinion , en termes exprès , lors qu'il parle ainfi aux Enfans
d'/fraël, Deut. i o. 1 4 . i 5 . roici les deux & les deux des Cteux, la Terre & tout
ce qui efl en icelle font au Seigneur ton Dieu : & néanmoins le Seigneur s^fi
aproché par Amour de tes l' ères feulement , & les u aimés , & a élu leur Semen-
ce après eux , c'eft a [avoir vous de tous les Peuples , comme il apert au-
jourd'^hui : Et Jefus-Chrill , Matth. 11. ii. Aïalheur a toi Chorax^in , mal-
heur k toi Bethfiida , parée que (i ces Miracles eûfjent été faits dans Tyr
or dans Sydon , qui ont été faits au milieu de vous , tis fe fufent repenti]
avec le Sac & la Cendrx.
SECTION II.
T>t la Mon de Jefus-Chrift , & de la Rédemption des Homms
far cette Mort.
Canon I.
Dieu eft non feulement infiniment Mifericordieux , il eft auffi infiniment
jufte: Et fa Juftice demande, comme il nous eft révélé dans la Parole de
Tome II. Q^q Dteu^
3o6 XXIV. SYNODENATIONAL
D<>«,que les Péchés que nous avons commis contre Sa Majefté infinie, foient
non feulement expiés par des Punitions Temporelles , mais auflî que nous
endurions des Châtiments Eternels', dans nos Corps & dans nos Ames ; &
nous ne pouvons pas nous mettre à couvert de la Vengeance de Dieu , fans
que fa Juftice fait plainement fatisfaite.
Nous étont donc entièrement impoffible de fatisfaire nous mêmes à cette
Juftice , & d'éviter fcs Jugemens terribles, Dien par fa Mifericorde immen-
fe, nous a donné fon Fils Unique pour être nôtre Repondant, qui a été fait
Péché , & Makdiétion pour nous, fur l'Arbre de la Croix , afin qu'il fâ-
tisfit pour nos Péchés.
Cette Mort du Fils de Dittt eft l'Unique , & le plus parfait Sacrifice
pour nos Péchés , ôc la Satisfaélion la plus entière , dont le Prix , & le Mé-
rite font infinis , Se qui lont très-fufifans pour expier les Pêches de
tout le Monde.
I V.
Cette Mort eft d'une fi grande Valeur , parce que la Perfonne qui a fou-
fert eft non feulement Vrai Homme , & parfaitement Saint i mais auflî par-
ce qu'il eft le Fils Unique de Dtett , Cocternel & de la même Eflènce avec
le Fcre & le Saint Efpnt : Car tel devoit être nôtre Sauveur, afin qu'il ref-
fentit dans fa Mort la Colère 6c la Malediftion de Dieu, que nous avons mé-
ritées par nos Péchés.
V.
De plus , l'Evangile nous promet que ceux qui croient en Jeftts-Chrifi ne
périront pas , mais qu'ils auront la Vie Eternelle , laquelle Promeflè on doit
faire & prêcher à toutes les Nvitions , 6c Perfonnes , auxquelles Dieu par
fon bon Plaifir envoiera fon Evangile :fic on les doit pareillement exhortera
la Foi Se à la Repentance.
VI.
Et d'autant que plufieurs de ceux qui font apellés par l'Evangile ne fe re-
pentent pas , & ne croient pas en fefus- Chrifi , mais perifl'ent dans leur Infi-
délité j cela ne vient pas d'un Défaut , ou Infufilarice qu'il y ait dans le Sa-
crifice de Jefiis-Chriji , ofert fur la Croix ; mais la Faute eft en eux. Se vient
4'eux-mêmcs.
VII.
Mais tous ceux qui croient véritablement , 8c qui font délivrés de leurs
Péchés, 8c fiuvés de cette Perdition Eternelle , \)'M Jefus-Chrifi ; ceux-li
tiennent cette grande Faveur de la pure (îrace de Dieu feulement , qu'il n'c-
toit pas obligé de leur donner , Se qu'il avoit rcfolu de leur accorder de tou-
te Eternité, en Tefits-Chrifi.
VIII.
Parce que le Décret 8c le bon Plaifir àcDiea le Père étoit , que fa Puif-
Éince Vivifiante , 6e la Vertu Salutaire Se Eficace de la Mon très-pretieufe
de foaFils » s'étendit iui tous les Elus , afin de leur donner , à eux feule-
ment
TENU A C H A R E N T O N. 507
ment , la Foi Jiiftifiance , & par-là les amener innùlliblement au Salut:
•c'ell-à-dire , Die» vouioit que Jefus - Chrifi , par fon Sang répandu iUr la
Croix, avec lequel il a ratifié la Nouvelle Alliance , rachetât tous ceux d'en-
tre les autres , de chr.que Nation , Roiaume , Peuple , & Langage , qui
étoient Elus pour le Salut de toute Eternité , & qui lui étoient donnés par
le Père , afin qu'il leur donnât la Foi , ( laquelle comme les autres Dons du
Saint Efprit , il leur a aquife par fa Mort, ) & qu'il les purifiât par fon
Sang , de tous les Péchés tant Originel qu'Aébuels , commis devant & après
la Foi reçue , & qu'il les gardât fùrement julqu'à la fin, les prefentant en-
fuite à ion Père, fans tache Ôc fans Macule.
I X.
Ce Deflein procédant de l'Amour que Dieu a cù Eternellement pour les
Elus, a été puilfament accompli dès le commencement du Monde jufqu'à
prefent , quoique les Portes de l'Enfer s'y foient opofées , mais en vain ; 6c
ce même Décret de Dieu fera auflî accompli dans les tems à venir , de telle
manière , que les Elus ièront tous rallemblés en un, & qu'il y aura toujours
une Eglilè de Fidèles fondée dans le Sang de fefus-Chrifi^ , laquelle portera
toujours un Amour conllant à fon Sauveur, qui comme fon Epoux , a ren-
du i'Efprit fur la Croix pour fon Epoufe; & cette Eglilè perfeverera dans fon
Service , 8c le glorifiera fur la Terre & cnfuite durant toute l'Eternité dans
le Ciel.
ERREURS REJETTE' ES
Ltf Doctrine aiant été expofée , le Synode Rejetta les Erreurs fmiantes ,
& condamna dans fept Articles.
I.
CEux qui enfeignent" Que Dieu le Pcre avoit deftiné fon Fils à la Mort
., ignominieufe de la Croix, fans un Propos déterminé de fauver quel-
„ qucs Pêcheurs en particulier ; tellement que la Ncccflité , l'Utihté & la
,, Dignité de l'imputation de la Mortde7^/«.f Chrifi pouvoit relier ,Sccon-
„ tinucr dans fon Efiènce , & être complète dans toutes ks Parties, quand
,, même la Rédemption impctrée n'auroit jamais été appliquée actuellement
„ à aucun en particulier , ou pour quelque Perionne Particulière "; Cette
Doctrine eft injuricufe à la Sagellè du Pcre , & au Mérite de fefus Chrtfi, 6c
eft contraire à la Sainte Ecriture; Car Jefus-Chrifl dit expreilemcnt dans St.
Je-in lo. 15. 27. /<? mets ma Fte fonr mes Brebis. Et le Prophète Efuïe dit de
nôtre S;.uvcur , Chap. 53. 10. j^pr'es qnil anra mis fon yime en ObUtio» pour
le Péché tlfe verra de la Pofierité , il prolongera fes jours , & le bm PLujïr de
PEtcrr.clprofpercra en fa Maifin. En un mot cette Doétrine renverlè cet Ar-
ticle de notre Créance , Je Crois la Sumie Eglife Vniverfdle.
Q_q X II. Ceux
5oS XXIV. SYNODE NATIONAL
I I.
Ceux qui enfeignent" Que le Deflein de fefus-Chrifi , dans fa Mort,n'é-
,, toit pas de ratiher efeftivement , par fon Sang , la Nouvelle Aliance de
„ Grâce , mais feulement d'aquerir à fon Père un Droit de Contraéter de
„ Nouveau avec les Hommes une autre Aliance , foit de Grâce ou d'Oeu-
,, vres , l'une & l'autre étant d'une même Eflence"; Cette Doftrine elt
opofée à l'Ecriture , qui nous enfeigne , Hebr. 7, 12. Que fefus'Chrift à été
fait Pleige d'une Aliance d'autant plus excellente: c'eft-à-dirCî delà Nouvelle
Alliance , & tithr. 9- 15. 1 7. ek il j a un Tejlament , il efi necejfaire que la Mort
dit Tcfiatenr intervienne.
I I r.
' Ceux qui enfeignent'' Qiie Jefus-Chrifi par fa Satisfaftion n'a pas mérité
,, certainement à chacun la Félicité Eternelle , ou cette Foi par la-
,, quelle fa Satisfaûion peut être apliquée eficaccment à Salut : mais qu'il a
j, feulement aquis au Père le Pouvoir de traiter de Nouveau avec les Hom-
,, mes , 8c de leur prcfcrire de Nouvelles Conditions , telles qu'il lui plai-
,, roit , & dont l'accompliflement dependroit du Libre Arbitre de l'Hom-
j, me, Scqu'ainli'il/auroit pii arriver que, ou que Perfonne n'auroit pu lesob-
„ ferver , ou que tous les Hommes auroient pu les accomplir "i Une telle
Opinion nous donne une Idée trop bafTede la Mort de fefHs-Chrift , & ceux
qui en font imbus ne reconnoiflènt pas lelFruit principal que cette Mort nous
a aquis : 8c d'ailleurs cette Doétrinc renouvelle & tu'e de l'Enfer l'Herefie
des PeUfiens a\i\ a été condannée de tous tcms.
IV.
Ceux qui enfeignent" Que cette Nouvelle Aliance de Grâce queZ)/>« le
„ Père a contraftéc iivtc les Hommes par la Mort de fefus-Chrifi , ne con-
„ fifte pas en ce que nous fommcs juftitiés devant Dtttt , & fauves par la
,, Foi, lorsque nous nous en tenons à la Mort de j^/âj-C/;;-//?, mais en ce qu'à
„ Caufe que la Loi demandoit une parfaite Obcïflànce , elle eft maintenant
,, abolie , & que Dieu rtpute la Foi même , bc une imparfaite Obeïflance
>, de Foi , pour une entière ObeilTance à la Loi , laquelle il eftime , par
5, une pure Grâce , être digne d''jne Recompenfe Eternelle"; Ces Perfon-
ncs contredifent en termes formels les Saintes Eeritures, Rom. }. 2?. »4. Etant
jujl-ifiés Gratuitement par fa Grâce , par la Rédemption t^tti eft f« JefuS-Chriil: ,
tjue Dieu a ordonné de tous tems , ^our être Propitiatoire par la Foi en fon Sang:
Et ainfi ils introdjifent avec Socin, une Nouvelle Juftification devant D/V»,
contre l'Opinion commune de toute PEgiife.
Ceux qui enfeignent" Qiie tous les Hommes font reçus à un Etat de
„ Reconciliation , & à la Grâce de l'Aliance , tellement que nul n'eft Su-
,, jet à Condannation , & qiie Perfonne ne fera condanné pour le Péché
„ Originel, mais que tous font exempts de la Coutpe qui elt dans ce Péché";
Car ce Sentiment cil opofé à la Sainte Ecriture , qai afirme, Ephefz 3 . Q^t
nans étions de Nature Enfans d'Ire.
V L Ceus
TENUACHARENTON. 309
V I.
Ceux qui fe fervent de cette Diflindtion " d'Impetiation Sc d'Aplication,
„ afin de pouvoir infinuer dans les Efprits des Ignorans cette Opinion ; Que
„ Dieu a voulu communiquer à tous les Hommes le Mérite de la Mort de Je-
,, fta-Chrifi; & qu'à Caufe que quelques-uns preferablement à d'autres, font
„ faits Participans de la Remiffion des Péchés , & de la Vie Eternelle , cette
,, Diference procède & dépend principalement de leur Libre Arbitre, s'apli-
„ quant à eux-mêmes cette Grâce, qui eft oferte indiferenment à tous, mais
„ que cela ne dépend nullement du Don fingulier de la Mifericorde , qui ope-
„ re eficacement en eux , afin qu'ils puiiTent fe l'apliquer à eux-mêmes, plû-
„ tôt que d'autres. Car faifant fcrablant de propofer leur Doûrine dans un
bon Sens , ils tâchent de répandre dans les Ames , le plus pernicieux Venin dn
Pelagianifrae.
y 1 1.
Ceux qui enfeignent " Qu'il n'étoit pas neceflaire que Jefus-Chrifi mourut,
„ qu'aufTi il n'eft pas mort pour ceux qui font l'Objet de l'Amour infini de
,, DicH-, & Elus à la Vie Eternelle, comme fi ceux-ci n'avoient pas Befoin
„ de la Mort de nôtre Seigneur. Ce qui eil: contraire à ce que dit l'Apôtre ,
Cal. X. zo. Chà^m'a atmé , & s''efi donne foi -même pour moi-. Rom. 8. 32.
Qui eft-ce qui intentera Accitfation contre les Elus de Dieu ? Dieu efi celui qui.
JHJUfie., qui fera celui qui condannera ? Chrill eft- celui qui eft mort pour nous.
Ils contredifent auffinotrc Sauveur même , fean \o. 15. Je mets ma Fie pour
mes Brebis . Chap. if. il, 13. C'eji ici mon Commandement que vous vous ai-
mtés l'un l'autre , comme je vous ai aimés. Nul na plus grand Amour que
celle-ci , à favoir , quand quelcun met fon Ame pour fes Amis.
SECTION III.
De la Corruption de l'Homme y de fa Converfion à Dieu , à' de quelle
manière ilfe convertit.
C A N O N I.
L'Homme a été créé à l'Image de Dieu , 6c orne dans fon Entradement de In
Connoiflance de fon Créateur, & doué des Qualités Spirituelcs , de Juftice,
dans ia Volonté, de Pureté dans fon Cœur , & dans toutes fes AfFe6tions. Il
ctoit auffi parfaitement Saint; mais aiant abandonné Dieu , par l'Inlligation du
Démon , il s'eft depoiiillé lui-même de ces Excellens Dons , & précipité dans
l'Aveuglement & dans les Ténèbres : La Vanité s'eft emparée de fon Entende-
ment; fon fugemcntaécé corrompu; la Malice , la Rébellion, 6c l'Endur-
ciiVement ont poifedé f\ Volonté & fon Cceiu- , 6c il n'y a plus eu qu'Impureté
dans fes Afeéticns.
Q.q 3
IL Tel
jio XXIV. SYNODE ^f A T I ON A L
I I.
Tel a été l'Homme après fa Chute , tels font les Enfaiis qui font defcendus
de lui ; il eft le Père corrompu d'Enfans corrompus , la Corruption par un ju-
fte Jugement de Dieu , aiant coulé depuis Adam dans toute la Portcrite , ( feftis-
Chrifl ièul excepté ) non pas par Imitation leulement , comme les FeUgiem ont
ofé l'avancer , mais par la Propagation de fa Nature corrompue.
III.
C'eft pourquoi tous les Hommes font conçus dans l'Iniquité, & naiflent
Enfans d'Ire , entièrement incapables d'accomplir aucun des Devoirs du Sa-
lut, enclins au Mal , morts dans le Péché auquel ils font aflujetis , & fans une
Grâce Régénérante du Saint Efprit , ils ne peuvent pas retourner à Dieu , ni
çn avoir la Volonté , m reformer leur Nature dépravée , ni même s'y dif-
pofèr.
I V.
11 cil vrai que depuis cette Chute l'Homme conferve encore quelques Rcf-
,res de la Lumière Naturelle , laquelle étant imprimée dans fon Cœur lui don-
ne quelques Idées du Créateur & des Chofes Naturelles , par lefquelles il peut
^ifcerncr ce qui eft Honnête d'avec ce qui ne l'eft pas, 6c marquer quelque
Emprcflcment pour l'Etude de la Vertu, & pour ce qui eft moralement Bon.
Mais il eft li éloigné de pouvoir ateindre par cette Lumière Naturelle à cette
Connoifiance Salutaire de Dieu , & de retourner à lui , qu'au contraire il n'en
fait pas un bon Uliige , mais la fouille Sc l'obfcurcit en fuilant ce qui eft injufte
devant Dieu.
V.
Il en eft de la Loi Naturelle de même que du Dccaloguc que Dieu donna
auxfuifs; car elle nous découvre bien l'énormité du Péché, & convainc nô-
tre Conlciencc de plus en plus de la Haine que nous devons lui porter j mais
comme elle ne nous propoie aucun Remède , 6c ne nous donnant pas la Force
d'y refifter & de nous dégager de cet Etat de Mifere , 6c l'Homme étant fi in-
firme dans la Chair , elle le laiftc dans fa Tranfgrcftîon , & dans la Malédic-
tion , tellement qu'il ne peut pas obtenir par elle aucune Grâce à Salut.
Cette Grâce donc que ni la Lumière Naturelle , ni la Loi de Dieu , ne peu-
vent donner , eft opérée eficaccment par la Vertu du Saint Efprit , par la Pré-
dication , ou le Mmiftcre de la Reconciliation , à favoir , l'Evangile touchant
le Meffie , par lequel il a plû à Dieu, 6c Ion bon Plaifir eft toujours le mê-
me , de fauver tous les Croians . fous le Vieux & le Nouveau Teftament.
VIL
Dieu a révélé ce Secret à très peu de Pcrformcs fous le Vieux Teftament :
mais depuis que , fous le Nouveau, cette Muraille qui diftinguoit les Peuples
eft abatuë , Dieu l'a manifefté à davantage de Nations. Et on ne doit pas atri-
buer le Sujet de cette Dilpealkion à la Dignité qu'aucune Nation ait fjr une au-
tre, ou parce qu'elles font un meilleur Ufage des Lumières Naturelles i mais
on doit le raportcr uniquement à la Grâce Gratuite, à l'Amour, 6c au bon
Piailir de Dieu; c'eft pourquoi ceux cpi ibnt faits participans de ces infi-
gnes
TENUACHARENTON, grr
gncs Faveurs, & qui font infiniment au deflus de leurs Mentes, devroicnt le re-
connoitre, 6c s'en humilier, & en rendre des Aftions de Grâces , mais ceux qui
font deftitués de cette Grace doivent adorer la Jullice & la Scvcnté des Jugcmens
de Dieu , fans les fonder trop curieufcment.
VIII.
Tous ceux qui font apellcs par l'Evangile font apellés tout de bon : car Dieu
déclare très ferieufement , & véritablement, par fa Parole, ce qui lui e(l
agi-éable ; à fwoir , que tous ceux qui font apellés viennent à lui , ÔC c'eft pour-
quoi il promet très ferieufement que tous ceux qui viennent & croient en lui ,
trouveront le Repos de leur Ame, & auront la Vie Eternelle.
IX.
Quoi que plufieurs de ceux qui font apellés par leMiniftcre de l'Evangile n'y
viennent pas , & qu'ils ne fc convertirent pas à Die» , ils ne doivent ps
néanmoins fe plaindre de l'Evangile , màt fefHs-Chrifi, qui leur eft ofert dans-
l'Evangile ; ils n'en doivent pas non plus atribuer la Faute à Dieu , qui les apcl-
le par l'Evangile , & qui leur a auifi accordé plufieurs Grâces ; car h Faute eft
en ceux qui étant apellés reçoivent la Parole negligcnment , ou ne la reçoivent
pas dans leur Cœur; c'eft pourquoi après des Joies fondées fur une Foi pafla-
gere, ils reprennent leur premier Train de Vie: d'autres étoufcnt la lainte
Parole par les Soins épineux 8c les plaifirs de ce prefent Siècle , & ne portent
point de Fruit, C'clî la Doétrine que Jefus-Chnfi prêchoit dans la Parabole
du Laboureur.
X.
Lors que ceux qui font apellés par le Miniftere de l'Evangile, viennent &
fe convertiilcnt , on ne doit pas atnbucr cela à l'Homme , comme fi lui-même
par un Acte de fli Volonté fe difcernoit des autres , qui auroicnt reçu de même
que lui , une Grâce fufîfîintc pour croire Se pour fc convertir. Car ccitc l^oc-
trine efl: le grand Arc-boutant fur lequel i'Orgucilleufe Herefie de Pelage s'ap-
puiott ; mais on doit le raporter uniquement a Diett^ . lequel ,■ comme il^a choifi
les Siens de toute Eternité en Jefus-Chrif} , il les apellc auifi cficacenxrnt dans
le Tems , leur donne la Foi Sc la Repentance , 8c les aiant délivrés des Puif-
fâncesdes Ténèbres, ilks transfère dans le Roiaume de fonFils, afin qu'ils
puiilènr rcrvire Témoignage de la Vertu de celui qui les a apellés des Ténèbres
a ia Lumière merveilleule , èc qu'ils ne fe glorifient pas en eux-mêmes , mais ull
Seigneur. C'eH: ce que l'on peut lire dans les Saintes Ecritures.
XI.
De plus , lors que Die» accomplit fon bon Pkifir fur fes Eliîs , & qu'il les
eonvertit , il ne fait {-«ris feulement que l'Evangjlc foit prêche à leurs Oreil-
les fimplcment , mais il éclaire leur Entendement des Livmieres de
fon Saint Efprit, afin q'ie par là ils puiflent difltngucr les Chofes qui fonC
jultes 8c félon t'Efprit de x>r>« , & par la Force eficacedu même Efpritde
Régénération il perce jufqucs d:ms les Replis les plus caches de leur Ame,
il ouvre leurs Cœurs qui étoient fermés . il les amolit , il circoncit le Pré-
puce de leur Ame, il répand de nouvelles Qualités dans k'.r Volonté, 8c
D»*» opère en elle afia qu'elle devienne bonne, de roauv-ulc qu'elle étoir.
^12 XXIV. SYNODE NATIONAL
cc qu'au lieu d'être rcvechc , elle obéïfTe ; il la fortifie auffi , afin que , con>
me un bon Arbre, elle produife de bons Fruits.
XII.
C'eft cette Régénération qui eft tant priféc dans la fainte Ecriture. C'eft
cc Renouvellement Se cette nouvelle Créature , c'eft cette première Refur-
reétion de la Mort, c'eft cette Grâce vivifiante que Dien opère en nous, fans
nous , 8c tout cela ne ie fait pas feulement par des ELnfeignemens qui frapent
les Oreilles , ou par des Preuves Morales , ou Demonftratives , ou d'une
telle Manière que lors que Dien a agi de fon côté il foit au Pouvoir de
l'Homme d'être régénéré ou non , de fe convertir , ou de ne fe pas con-
vertir: non; mais cette Opération eft entièrement Surnaturelle , très efica-
ce, & en même tems très agréable, admirable , fecrete , ôcinefable; laquel-
le , félon les Saintes Ecritures infpirées de Diett , par l'Auteur de cette Ope-
ration , n'eft pas , par raport à fon Eficace , moins gloricufe que l'Ouvrage
de la Création , ou de la Refurrcftion: tellement que ceux , dans le Cœur
defquels D;V« opère d'une Maniete fi merveilleufe, font très certainement,
infailliblement, Sccficacement régénérés , 8c croient aduellement ; Se alors
leur Volonté étant déjà renouvelée , elle eft non feulement mûë de Dien.,
mais étant excitée de Dieu , elle coopère aufli avec lui , tellement que l'on
peut fort bien dire que l'Homme croit, 6c fe repent par le Moien de cette
Grâce qu'il a reçue.
XIII.
Les Fidèles ne peuvent pas comprendre pendant leur Vie de quelle Ma-
niere cette Opération fe fait en eux ; cependant ils peuvent être fort fatis-
fiits, puis qu'ils connoiflent, ôcqu'ils fentent que par cette Grâce ils aiment
leur Sauveur de tout leur Cœur , & croient en lui.
XIV.
Tellement donc que la Foi eft un Don de Dieu , non pas à Caufe qu'elle
éft oferte de Dieu à la Volonté libre de l'Homme , mais parce qu'en efet el-
le lui eft donnée , qu'elle eft infpirée], 8c qu'elle eft vcrféc dans fon Cœur,
Se aufll non feulement parce queDi>« donne la Puiffance de croire, 8c qu'il
attend enfuite le Confentcment de la Volonté de l'Homme , & qu'il croie
actuellement i mais parce que celui qui opère le Vouloir Se le Parfaire , pro-
duit dans l'Homme la Volonté, Se l'Aéle de croire en même tems.
X V.
Dieu n'eft obligé de donner cette Grâce à Perfbnne. Car comment dc-
vroit-il quelque Chofe à celui qui ne peut rien faire ? Qu'eft-ce qu'il pour-
roit devoir à celui qui n'a rien en propre que l'Iniquité Scie Menfonge ? Ce-
lui donc qui a reçu cette Grâce de Die» devroit l'en remercier Eternelle-
ment, 8c en efet auffi il en eft reconnoiflant. Celui qui ne l'a pas reçue,
ou qui ne fe foucie pas des Dons Spirituels, ne peut pas s'en glorifier. Et
pour ce qui eft de ceux qui font une Profeffion extérieure de la Foi , 8c
Amandement de leur Vie, nous ne pouvons juger d'eux qu'en bien, com-
me les Apètrei nous l'enfeignent i car l'intérieur du Cœur de l'Homme nous
eft caché : mais à l'Egard des autres qui ne font pas apellcs , nous devons
prier
TENU A C H A R E N T O N. 313
prier Lieu très ardenment , de les apellcr eficacement , 6c nous ne devons en
aucune Manière les infulrer , comme fi nous étions nous-mêmes la Caufe de
cette Diference qui eil entre eux &: nous.
XVI.
D'autant que par la Chute, l'Homme n'a pas ctOîè d'être Homme, c'eft-
à-dirc, d'être une Perfonne douée d'Entendement & de Volonté, & que le
Péché dont la Contagion s'eft répandue fur le Genre Humain , n'en a pas
aboli la Nature, mais l'a corrompu , & tué Spirituellement : auflî cette Di-
•n'ne Grâce de la Régénération n'opère pas fur les Hommes , comme fur des
Souches , £c ne leur ote pas leur Volonté, ni ce qui eft le propre de la Vo-
lonté, 8c ne lui fait aucune Violence , au contraire elle l'anime fpirituelle-
ment, elle la guérit, elle la reforme, 8c la lie aufll agréablement que puif-
fanment; de telle forte , qu'au lieu qu'elle étoit rebelle auparavant, 8c que
la Chair s'élevoit infolenment contre l'Efprit, maintenant cette prompte 8c
fincere Obéiflance de l'Efprit commence à régner en elle , 8c c'eft en cela
que confifte ce Retabîiflemcnt Spirituel 8c la Liberté de nôtre Volonté Et
fi ce grand Ouvrier , Auteur de tous Biens, ne travailloit pas pour nous
d'unr manière auflî mcrvcilleufê , l'Homme ne pourroit jamais efpercr de
fc relever de fa Chute, pui^ que lors qu'il étoit dans l'Etat d'Innocence,
le Péché s'eft emparé de fon Coeur, 5c l'a précipité dans le Goufre de Per-
dition.
XVII.
Ainfi donc, comme cette Toute-Puidante Opération de Bien, par laquel-
le il produit & foutient nôtre Vie Naturelle , n'exclut pas , mais requiert
l'Uufage des Moiens, par lefquels félon fa Sagefl'e infinie il lui plait de fai-
re voir fa Puiflance j aullî cette Oeuvre furnaturelle de Diest , par laquelle il
nous régénère , n'exclut en aucune Manière , ni ne renverfe pas la Prédica-
tion de l'Evangile, que Dieu très Sage a ordonnée pour être la Semence de
la Régénération 8c la Nourriture de nos Ames. C'eft pourquoi les Apôtres,
8c les Doéteurs Evangeliques après eux , ont toujours enfeigné 8c prêché
cette Grâce de Dieu à fa Gloire , 8c pour l'Humiliation des Orgueilleux , 8c
en même tems ils ont eu Soin de tenir les Peuples dans leur Devoir, parles
Admonitions de 1"* Evangile, comme d'ouïr la Sainte Parole , de participer
aux Sacremens, 8c de s'exercer dans la Pieté; de même auflî Dieu défend que
ceux qui enfeignent dans l'Eglife ne le tentent pas, en voulant feparer les
Chofes qu'il a étroitement unies. Car la Grâce eft conférée par les Exhor-
tations; 8c d'autant plus que nous fommes prompts à nousaquiter de nôtre
Devoir, d'autant plus grande eft la Grâce de Dien qui opère en nous; au-
quel Seul eft dûë toute la Gloire des Moiens , 8c des Fruits de ces Moiens,
& de l'Eficace qui nous fantifie. Amm.
Tome IL Rr ER--
314 XXIV. SYNODE NATIONAL
ERREURS RE J ETE'E S.
La "DoBrim Orthodoxe awnî été expofee , le Smoàe rejetta les Erreurs
des neuf Jrticks fuivans , touchant»
I.
CEux qui enfeignent , " Que le Péché Originel pris dans le Sens rigide
„ n'cft pas fuhfant pour condnnncr tout le Genre Humain, ou qu'il ne
„ mérite pas des Châtimtns Temporels & Eternels" Car cela eft contraire à
la Doûnne du Saint /Ipàtre , Rom <^. i <.. qui dit que par «« y?»/ Homme le
Teché tji entré an Monde , & far le Pecki ^ la Mort , & ainfi la .. ort eft par-
venné fnr tous les Hommes, parce c^ue tous ont péché. Et au Verf. i 6. LaCoul-
fe efi d'une (eue Ofenfe en Condunnation. Et Ror». 6. ij. Les Gages du te-
(hé t V// lu Mort.
Ceux qui enfeignent " Que les Dons Spirituels , les bonnes Habitude}
,, 8c les Vertus, comme la Bonté, la Sainteté, la jullice ,n'étoienr pas dans
>« la Volonté de l'Homme au Commencement de fa Création • & que par
I, confequent elles étoicnt infcparables de lui , & qu'il ne pouvoit pas les per-
,< dre par la Chute. Car cela ell contraire au Caraftere & à la D^fcription
que l'Apôtre nous donne de l'Image de Dieu, Ephef 4. zf. lors qu'il nous
dit qu'il confille tn Jujlice & eu vraie Sainteté; lelquelles Vertus ont été pla-
cées dans la Volonté.
III.
Ceux qui enfeignent " Que les Dons Spirituels n'ont pas été feparés de
«I la Volonté de l'Homme dans fon Etat de Mort Spirituelle , parce que la
j, Volonté en elle-même n'a jamais été corrompue , mais feulement empê-
,, chée dans fes Aétions, par les Tendues de Ton Entendement, & le Dere-
„ glement de fes P;.flîons , lefquels Empéchcmens étvint levés , la Volonté
,, peut deploier fa 1 iberté Naturelle , c'ell-à-dire , elle peut d'elle-même
„ vouloir & choifir , ou ne vouloir pas le Bien qui lui aura été ofert.'*
Voilà une Erreur Nouvelle, U qui tend feulement a relever la Force du Li.
bre Arbitre de l'Homme , par deflus la PuiOance de la Grâce gratuite , co
qui clt contraire à ce Pafl-ige du Prophète Jeremie Chap. ij- 9. Le Coeur efi
cauteleux Cr pervers plus que toutes Chofes. Et contraire à ce qui nous a été
enfeigné parle Saint Apôtre, Ephef. 2. 3. Entre lefquels , c'elt - à - dire , ter
Enfans de Defitéijfance ,nous avons tous converfé autrefois dans les Conveitifes dt
notre Chair , accowplijjant les Dejtrs de la Chair & de nos Penfées.
IV.
Ceux qui enfeignent " Que l'Homme avant que d'être régénéré n'efl: pas
,, abfolument , ou proprement empêché , ou depoiiillé des Forces Spiri-
„ tueles pour le Bien Spirituel mais qu'il peut être afamé, êc altéré de la
n Juitice, 6c de la Vie, 6c ofrir à Diett un Cœur contrit 6c humilié, enSa-
« Cfiike»
TENU A CHARENTON. 315
M crificc , qui lera acceptable à !)/>«." Parce que ces Opinions font diamé-
tralement opofées aux propres Termes de l'Ecriture, comme , Ephef. z. \.
Lors que vous éttés morts en vos Fautes , & en vos Péchés , /'/ vous a, vivifie's :
G en. 6. 4. & '6. xi. L'' Imagination de fin Cœur n'efi que Mal en tout Tems.
D'ailleurs , cette Faim & cette Soif de la Grâce , & ce Defir d'être délivré
de la Servitude du Péché , & d'ofrir à Dieu les Sacrifices d'un Cœur brifé ,
confifle en ce qui eft le propre de la Régénération.
Ceux qui enfeignent " Que l'Homme corrompu , & encore dans fon
,, Etat Naturel , peut faire un fi bon Uf^.ge des Grâces communes , ( par
,, lefquelles il a une Connoillance de la Lumière Naturelle , ou ces Dons
„ qui lui rcftent après fa Chute) que par le bonUfage qu'il en fait,il peut,
„ par Degrés, obtenir une plus grande Grâce . à fivoir , la Grâce Santi-
,, fiante de l'Evangile, & même la Vie Eternelle , & que par ces Moicns
,, Dieu efl: prêt, de fon côté, de fe découvrir, & de révéler fefus-Chrifi à
,, tous , parce-qu'il leur donne eficacement les Moiens neceffaires par lef-
„ quels ils peuvent parvenir à la Connoiflance de fefus-Chrtfi , & avoir la
,, Foi 6c la Repcntance " Mais cela eft notoirement faux par l'Expérience
I, de tous les Ages, & le Témoignage de la Sainte Ecriture, Pfea. 147. 19.
10. // anonce [es Paroles a Jacob, fes Statuts (^ fes Jugement a ifraël. //»'<«
point fait ain/t a toutes les Nations , & ne leur a point donné a connoitre fes fu-
gemens. A£t. 14. 16. Il a laiffé aux Tems paffés toutes les Nations marcher dans
leurs Feies, Aft. 16 6, 7. Il leur fut défendu , à lîwoir , à. Paul , 8c à fes
Compagnons , d^anoncer la Parole en Afie , étant donc venus en Myfie, ils ef-
Jaioient d'' Aller en Bithynie i mais l'Efprit de Jcfus ne le leur permit point.
V I.
Ceux qui enfeignent '" Qiielors que Dieu convertit un Homme à Salut,
„ ce n'eft pas qu'il rnette de nouvelles Qualités dans fa Volonté, ou dcnou-
., velles Habitudes Se d'autres Grâces , & que par confcquent la Foi par la-
,, quelle nous ibmnes premièrement tous con\ ertis , & par laquelle nous
,, fomracs tous apellés Fidèles, n'eft pas une Qualité, ou une Grâce, que P/ew
„ verfc dans nous , mais une Aétion feulement de l'Homme ; qu'on ne la
,. peut apelkr un Don . que , parce que l'Homme peut l'aquerir de lui-
„ même " Car tout cela eft opofé aut Saintes Ecritures , qui déclarent en
Termes exprès, que D/é'?^ a répandu dans nos Cœurs les Nouvelles Quali-
tés de la Foi, de l'Obéillance , & du Sentiment de fon Amour, fer. 34. 5:5.
fe mettrai ma Loi dans eux , & décrirai en leur Cœur , & ferai leur Dieu ,
& ils feront mon Peuple , Efaïe 44. j . fe répandrai mon Efprit fur ta Semen-
ce, & ma BenediElion fur tes Germes. R.om. 5. Verf f. La DileUion deD'xcn
efi répandue en nos Cœurs, par le Saint Efprit , qui nous a été donné. Et ces
Opinions font contraires aux Prières Sc à la Pratique des Eglifes de tous
les Siècles, qui ont crié avec 7er. ;}. 18. Convertis rmicr je ferai converti.
V 1 I.
Ceux qui enfeignent " Que la Grâce convertiflante n'eft autre Chofe
j> qu'une douce Pcrfuafion 1 ou comme quelques autres l'expliquent , que
Rr 2. „ la
5i6 XXIV. SYNODE NATIONAL
,, la plus noble Manière d'opérer la Converfion de l'Homme , & qui con-
„ vient mieux à fon Naturel, eft celle qui fe fait par Perfuafion , & que
,i rien n'empêche que cette Grâce qu'ils apellent Morale , c'eft-à-dire , des
l, Argumens fimplement perfuafifs , ne puident changer l'Homme Naturel
,, en Homme Spirituel , & même que Dieu ne fe fèrt pas d'autres Moiens
l, pour porter la Volonté à confentir , que de cette Manière de perfuader,
5, & qu'en cela confifte l'Eficace de l'Opération de Dieu , par laquelle il
,„ prévaut d'autant plus fortement fur l'Opération de Satan, en ce que Sa-
„ tan ne promet que des Biens Temporels, au lieu que Dieu promet la Vie
,' Eternelle." Parce que cette Opinion eft la Doftrine de Pelage , Se contrai-
re aux Saintes Ecritures , lefquelles , outre cette Manière d'Opération par
des Preuves Morales, ou Demonftratiyes , en reconnoiflent encore une au-
tre dans la Converfion de l'Homme, à favoir , celle du Saint Efprit , qui
eft beaucoup plus Divine & plus eficace , comme dans Ezech. j5. 26. Je
vous donnerai un nouveau Caur , je vous donnerai aujfi un Efprit nouveau , (jr
itérai le Cœur de Pierre de vôtre Chair , & vous donnerai un Cœur de Chair.
V I I L
Ceux qui enfeignent " Que Dieu dans la Converfion de l'Homme ne
„ montre pas toute la Majefté de fa Puiflànce infinie, en flechiflànt fa Vo-
,, lonté rebelle, afin de le porter infailliblement â croire, & à fe convertir;
,, mais que nonobftant toutes les Opérations de la Grâce dont il fe fert pour
,, le convertir , l'Homme peut encore refifter à Dieu , & au Saint Efprit
même , lors que Dieu a refolu de le convertir , & qu'en Efet PHomme
„ refifte fouvent à Dieu de telle Manière que cela empêche fa Régénération,
6c qu'il eft toujours dans fon Pouvoir d'être régénéré ou non." Car c'eft
vouloir priver Dtei* de l'Eficace de fa Grâce dans nôtre Converfion, & fou-
mettre l'Aâion d'un Dteu Tont-I-'uiflant à la Volonté d'une Créature foi-
ble ; ce qui eft contraire à la Doûrinede Saint l'aul-, Eyhef \. 19. qui nous,
enfeigne: Que nous croions félon l'Eficace de la /'utjfance de fa Force. Et dans
la 2. auxTheflalon. i. i .. Dieu accomplit en nous tout le bon Plaifîr de fa Bon-
té & POeuvre de la Foi. 1 fier. !• 5- Par fa Divine Puiffance il nous donne
tout ce qui apar tient a la Fie & k la Pieté.
Ceux qui enfeignent " Qiie l'a Grâce & la Volonté de l'Homme con-
„ courent, 8c agiflènt enfemble, ( quoi que chacune de fon côté ) dans le
,, Point de la Converfion, & que la Grâce, comme Caufc, ne précède pas,
„ en Ordre , le Mouvement de la Volonté , c'eft-à-dire , que Dieu rCmàc
„ pas eficacement la Volonté de l'Homme, à fe convertir, avantquela Vo-
,, lonté fe meuve, 6c fe détermine elle-même" Mais la Primitive Eglife a
anathcmatizé cette Doftrine, depuis plufieurs Siècles. Rom. 9. 16. Ce n'efi
point donc ni du Foulant ni du Courant , niais de Dieu ^ui fait Mifericorde ^
i.Cor. 4. 7. Qui ejl-ce c^uimet de la Diference entre toi & un autre? Qjteft.
ce que tu- as que tu ne Paies recû\ Et aux Philip, i. i 3. Ceft Dieu ^ui produit
en vous y avec Eficace ^ & le Foulotr & le Parfaire t félon fon bon Plaifir.
SEC=
TENU A CHARENTON. 317
SECTION IV
Touchant la Perfeverance des Saints.
C A N O N L
CEux que Die/t a apellés par un Propos déterminé , à la Communion de
Ton Fils fefus-Chrtfi notre Seigneur, & qu'il a régénérés par fon Saint
Efprit , il les délivre de la Tiranie du Fcché , mais il ne les afranchit pas en-
tièrement de l'Empire de leurs Paflions, pendant cette vie^
De là vient que l'on commet tant de Pêches d'Infirmité , Sc que îesmeiî-
fcures Oeuvres des Saints ne font pas exemptes de Taches ; c'eft pourquoi
ils ont un grand .Sujet de s'humilier profondement devant Die» , & d'avoir
recours à JejHs-Chrtfi Crucifié, & de mortifier leur Chair déplus en plus , par
l'Efprit de Prières, & par les Exercices de Pieté , & d'afpirer à la Perfedion ^
jufqu à ce qu'ils foient dégages de ce Corps de Péché , & qu'ils régnent a
jamais dans le Ciel avec l'Agneau de Dte,t.
111.
Ceux qui font convertis ne pourroient jamais perfifter dans cette Grâce ;
fi Dieu les laiflbit à eux mêmes , à Caufe des. reftes de Péché qui font enco-
re en eux ; Mais Dieu eft fidèle , qui le, fortifie & les confirme par l'Abon-
dance de fes Compaflîons , dans cette Grâce qu'il leur a une fois donnée, la-
quelle il leur confervera jul'qu'à la fin
I V.
Néanmoins quoique cette Puiflance de Dieu , par laquelle il fortifie Sc con-
férve les vrais Fidèles dans leur Etat de Grâce, foit fi forte qu'elle ne puiflè
jamais être furmontée par la Ch.ur , il cft vrai cependant que ceux qui font
convertis ne font pas tellement régis & mus par l'Efprit de Dieu , qu'ils ne
puilTent s'écarter par leur propre Faute , dans quelques Adions particuliè-
res, de la Conduite de fa Grâce , & être feduits par les Apetits de la Chair ,
& les fuivre ; C'eft pourquoi ils doivent toujours veiller & prier de peur
qu'ils n'entrent en Tentation ; & en Cas qu'ils, négligent leur Devoir , ils
font non feulement fujets à être feduits. Si entraii:ics par la Chair, le Mon-
de , & l'Ennemi du Genre Humain , dans des Péchés très-griefs ; mais ils-
tombent aûuellement, 6c leur Chute eft très lourde. Nous en avons de triftes
Exemples en Davtd , St. Pierre 6c divers autres Saints Perfonnages dont
l'Ecritui'e fait Mentioru
V.
Et par de tels Péchés ils ofenfentZ>/>« très-grievement, & Ce rendenteux
mêmes coupables de Mort ; ils contrillent le Saint Efprit , ils interrompent
le Cours Sc l'Exercice de leur Foi , ils font une Plaie profonde dans leurCon-
fience, & ils peuvent pour un tems perdre le Sentiment de la Grâce de Dten^
jufqu'à ce qu'il ait fait reluire la Face de fon Amour l'aternel fur eux ; ce que
R r 3, i;?f»
5i8 XXIV. SYNODE NATIONAL
Dieu fait auffi lorfque le Pêcheur fe repent , & (ju'il retourne dans la Voie
de Ion Devoir. .
V I.
Car Dieu qui eft Riche en Gratuités félon le Propos immuable de Ton Elec-
tion , ne retire pas entièrement ion Saint Elprit d'avec fes Elus , non pas
même dans leurs plus tcrnbles Chûtes ; 6c ilne permet jamais qu'ils tombent
fi bas qu'ils perdent la Grâce d'Adoption , & leur Etat de Jultification, ou
qu'ils Commettent le Péché à Mort , ou coptre le Saint Efprit : Et il
lie les abandonne pas julqu'au Point de loufnr qu'ils fe précipitent dans une
entiers Deibuôion.
V I I.
Car comme dans ces Chûtes Dieu conferve en eux, principalement & très
foigneuferaent , fa Semence Immortelle de Régénération , auffi elle ne fe perd
pi ne le détruit jamais en eux ; il ksrenouvelle même enfuite par la Parole de
fon Elprit , ôc les amène à la Repentance , produifant en eux un Saint Re-
pentir de leurs Pêches ; tellement qu'ils en dcmanuent le Pardon avec un
Cœur contrit & brifé , & l'obtiennent par la Foi dans le Sang du Média-
teur , &: reflentcnt encore une fois la Grâce de leur Réconciliation avec
Dieu , Ils adorent fa Fidélité & les tendres Entrailles de fcsMiLncordes, &
ils travaillent enfuite à l'Oeuvre de leur Salut plus foigneufement, avec crain-
te , & en tremblant,
VIII.
■ Ce n'eft donc pas par leur propre Mérite , ou par leurs Forces , mais
c'ell uniquement par un Efet de la Grâce Gratuite , & de la Mifericorde de
Dieu qu'ils ne perdent pas la Foi & la Grâce , & qu'ils ne perifl'ent pas dans
leurs Péchés , ce qui anivcroit infailliblement fi ce n'étoit que Dieu eft
Fidèle dans fes FromeHcs, Immuable dans lès Décrets , & qu'il ne veut
ni ne peut pas révoquer les Mentes & l'intcrccflion de fon Saint Fils , 6c
qu'il ne fou/rua pas que le î>eaa de fon Saint Efprit foii éfacé.
Et pour ce qui eft de l'Eleétion des Fidèles, & de leur Perfeverance dans la
Foi , ils en peuvent être afiùrés, & en font même aflûrés ielon les diferens
Degrés de leur Foi, par laquelle ils fout fortement perfuadés qu'ils font, &
qu'Us continueront d'être les Membres vivans de l'Eglife de /'efi/sChnj} ,èl
qu'ils obtieiodront la Remiifion de leurs Péchés, Se lu Vie Eternelle.
X.
C'eft pourquoi cette Affûrance ne vient d'aucune Révélation particulière,
autre que de la ParoUe de Dieu , mais elle procède de la Foi aux Promefles
de Dieu , lefquclles il nous a fufifanment révélées dans fa Sainte Parole, pour
nôtre Confolation i & du Témoignage du Saint Efprit , avec le nôtre , que
nous fommes Enfms.de X)i>«, Rom. S. i6. 17. Et enfin elle procède d'une
Sainte èc Swieufe Etude, & des Eforts que nous faifons de tenir nôtre Con-
fience nette , & de pratiquer de bonnes Oeuvres : Et fi les Elus de Dieu
ctoient privés ici bas de cette Confolation qu'ils remporteront enfin la Vic-
toire, & qu'ils fulVent deftitués de cette Aflûrance de pofléder un jour la
Vie
TENU A CHARENTON. 519
Vie Eternelle , ils feroient les plus malheureux de tous les Hommes.
X I,
Néanmoins quoique l'Ecriture témoigne que le Fidèle aura à combattre
contre pluficurs Doutes, qui proviennent de la Chair , qu'il fera batu par
de rudes Tentations, & qu'il ne fentira pas toujours ces douces Confolations
de la Foi, Se cette Aflûrance de prefcrvercr dans la Voie des CommanJemens
de Dieu \ il doit pourtant être alTûré que le Père des Confolations ne fou=
frira pas qo'tl foit tenté au-deflus de fes Forces ; mais qu'avec la Tentation
il lui donnera les Moicns de la fuporter , & qu'il en fortira Viftoricux. i.
Cor. 10. 15. Jlvous donnera t'Ijfûe avec l* Tentation , afin que vous la fuijfteiz.
foâtenir.
X If.
Et cette Aflûrance de perfeverer jiifqu'à la fin, bien loin d'être une Matiè-
re d'Orgueuil au Fidèle , & de le plonger dans une Sécurité charnelle , au
contraire elle lui eft un vrai Sujet d'Humilité , & d'avoir une Crainte Filia-
le , de même que d'être vraiment Saint & Patient dans tous les Aflauts
qu'il foutient ; H a encore lieu de s'adrefler à Dieu par des Prières ardente»,
de fuporter l'a Croix & de confcfler conllanmcnt la Vérité, êc de fe réjouir
continuellement en Dieu Tellement que la Con ideration des Bien- faiu
qu'il a reçus , lui eft un Puifl'ant Eguillon pour l'Exciter à en remercier
Dieu , & à s'exercer de plus en plus dans la Pratique de la Fieié \ ce qui
nous eft recommandé par l'Ecriture , êc que nous devons faire i l'exempk
des Saints.
X 1 l I
Tellement que lorfque l'Aflùrance de la Perfeverance eft rallirmée dans le»
Fidèles , qui fe font relevés de leur Chute , elle ne les rend pas tiedes &S
nonchalants dans la Pieté , mais elle les fait prendre garde de marcher plu»
droit dans la Voie des CcMTimendemcns de Dieu , dans lesquels nous devons
cheminer , 6c ils retiennnent cette ferme Efperence , fi ce n'eft qu'abufans
de l'Amour Paternel, 8c de la Clémence de leur Souverain Maitre, il» ne
donnent encore Sujet a.Diett de retirer fa Face loin d'eux (dont la Vue eft
beaucoup plus agréable au Fidèle que la Vie même , ëc la Privation , pire
que la Mort) & qu'ils ne retournent dans de plus grandes Angoiftesôc Tour-
ments de leur Confcience.
XIV.
Et parce qu*il a plù à Dieu de commencer fa Tâche par h Predicatior» de
l»Evai>gilc , aufli il la continuera 8t perfeétionnera par 1 Ouïe , la Lcftuie
ks Menaces 6c les Promeflcs de l'Evangile , £c par PUfage que nousfcïonc
des Sacremens.
X V.
Cetîe Doctrine de l'Afforance & de la Perfeverance des- Vrais Fideîe»\
que Die» nom a révélée dans fà Parole , à la Gloire de Ton Ssfint Nom,Sc
pour la Confolation des Ames i-ieufes , ÔC qui eft imprimée dans le Ceeor
des Elus, eft de telle Nature qu'on ne ^-leut pas la comprendre ; Sata» k
bait, le Mcwide s'en moque , & ks Ignorant 6c ks Hipocritts e»abBfent,&
ks
320 XXIV. SYNODE NATIONAL
les Efprits erronés la combatent. D'un autre côté elle a toujours été chérie
par l'Epoufe de Jeftis-Chrifi qui l'a défendue comme fon Trefor ineftimablc,
lequel Die» confervera fi bien , que les Machinations , ni aucunes Forces ,
ne prévaudront jamais contre ceux qui la pofledent. A un feul Dien, Pè-
re , Fils> & Saint îLiprit, foit Honneur & Gloire , maintenant 6c à jamais »
Awen.
ERREURS REJETE' ES
La DoSirine Orthodoxe aiant été expofée , h Synode Rejettâ.
les Erreurs de
CEux qui enfeignent " Qiie la Perfeverancc des vrais Croians n'eft pas
„ un Efet de leur Eleftion , ni un Don de Dieu aquis par la Mort de
„ fefHs-Chrifi , mais une Condition de la Nouvelle Aliance, que l'Homme
j, doit obferver de fon plein Gré avant fon Ekaion, & fa Juiufication ab-
', foluë"; Car les Sauites Ecritures témoignent qu'elle procède de l'Elec-
tion , & qu'elle ed donnée aux Elus en Vertu de la Mort, Refurreétion, 8c
Interceffion de fefits-Cbrtjl , Rom. 1 1 . 7. L'EleUten Pa, obtenu , & les autres ont
été endurcis. Et aux Rom. 8. 3 1. ja. j 5. 34. Lut qui n'a pas épargné Jon propre
Fils , mais qui l'a livré pour nous tous , comment ne nous dennera-t-il point aujjî
toutes Chofes avec lui ? jQui intentera Acufation contre les Elus de Dieu ? Dieu
«■y? celui qui jujitfie , qui fera-ce qui Condannera : Chrift efi celui qui eji mort ,
Cr q»i pltfi ^fi > '5'^' 'fi rejfufcité , qfti aujfi efi a la Dextre de Dieu , & qui
prie même pour nons ; qui nous feparera de la Dile^ion de Chrift i Sera-ce fO-
prefilon : Ou PÂn^oife : Oh la Perfecution : Ou la Famine : Ou la Nudité : Oh
le Peril-.OufEpée; En toutes ces chofes nous fommes plus que Vainqueurs par
celui qui nous a aimés.
II.
Ceux qui enfeignent" Que Dieu en Efet, donne aflesde Force au Fide-
",, le pour perfevererdans la Foi , & que fi de fon côté il s'aquite de fon
„ Devoir , Dieu le confervera : néanmoins qu'en fupofant toutes les Choies
„ qui peuvent être neceflàires pour perfeverer dans la Foi , fie les Moiens
„ dont Dieu fe fervira pour l'y maintenir , il fera toujours Libre , il depen-
„ dra toujours de la Liberté de la Volonté de l'Homme de perfeverer dans
„ la Foi, ou de n'y pas perfeverer '* Voila la Doélrine de Pelage toute pu-
re ; êc lors que ceux qui la profeflént attribuent une pareille Liberté à
l'Homme , ils en font un Sacrilège. Outre que cette Opinion eft contrai-
re âl'Evangile, qui ne laifle aucun Sujet à l'Homme de s'élever , & qui en
raporte toute la Gloire à la Grâce de Dieu, 6c aufli au Témoignage àc Saint
F/iul, lors qu'il dit > 1. Cor. 1. 8. Que Dieu nons afermira jufqua la fin
pour
TENUACHARENTON. 321
fOUr être irre^rehenfibles en la Journée de notre Seigneur Jefus-Chrift.
Ceux qui enfeignent '' Que le Fidèle Régénéré peut non feulement dc-
5, choir entièrement de la Grâce j unifiante , & de la Grâce à Salut, (ce
,, qui arrive fouvent ,) £c périr- éternellement "i Cette Opinion anéantit la
Grâce de la Juftification ÔC de la Régénération , 6c la Garde perpétuelle
de Jeffis-Chrifi ^ ce qui eft contre ce que dit le St. Apôtre , Bom. 5-. y. 10.
Etant maintenant jujiifiés en [on Sang , ne ferons nous pas fauves de la Colère par
lui : Car fi lors que nous étions Ennemis nous avons été réconciliés a Dieu par lu
Mort de fin Fils , beaucoup plus étant déjà réconciliés ferons nous fauves par fm
Vie : Et contre ce que dit i>t. fean i, Ep. 3.9. Quiconque efi né de Dieu ne
fait point de Péché : car la Semence de Dieu demeure en lui , & il ne veut pas
pêcher, parce qu'il $^ né de Dieu, fean io-l8. 29. & fean 10. 28. 16. Et
moi je leur donnerai la Vie Eternelle , & elles ne périront jamais \ l'erfonne aufll
ne les ravira de ma Main : mon Père ejui me les a données efl plus grand quetous^
& Perfonne ne peut les ravir des Mains de mon Père. Moi (y- le l'ère fommsi
un.
I V.
Ceux qui enfeignent " Qiie les Fidèles 6c Régénérés peuvent tranfgref-
„ fera Mort, c'eil-à-dire , qu'ils peuvent commettre le Péché Irrcmiiliblc
„ contre le Saint Efprit". Qiioique l'Apôtre & Difciple bien aimé de nôtre
Seigneur dife le contiaire dans le Chapitre Cinquième de fa première Epine,
après qu'il a parlé dans IcsVerlcts feizeêc dix-fcpt,de ceux qui commettent le
Péché à Mort , & défende de prier Dieu pour eux ; il ajoute dans le dix-
huitiême Verfêt , Nous favons que quiconque efl né de Dieu ne pêche point, mais
celui qui efl- engendré de Dieu fe garde foi-même , & le Malin ne le touche point
V.
Ceux qui enfeignent " Qiie pendant le Cours de cette Vicies Fidèles ne
„ peuvent avoir aucune Aflurance de leur Perfeverance , fans une Reveia-
„ tion particulière " ; Car par cette Doctrine le Fidèle eft privé de la Con-
folation la plus folide que l'on puifle avoir pendant cette Vie, &eft abandon-
né à la Méfiance , & ira toujours flotant dans fes Opinions , & les doutes de VE-
gltfe Romaine : Mais les Saintes Ecritures font dériver cette Afiùrance non
pas d'aucune Révélation particulière , ou extraordinaire , mais des vraies
Marques des Enfans de D;>«, &de fes Promellès infaillibles , comme Ro7n. 8.
58. Aucune Créature ne pourra nous feparer de la Dtlection de Dieu , I. Jean.
5. 24. Celui qui garde fes Commundemens demeure en lui , c£r lui en icelui : &
par ceci nous connoijfons qu''il demeure en nous , k favoir , par le Saint Efprit
qu'il nous a donné.
V I.
Ceux qui enfeignent" Que k Dodrine de l'Aflûrance de la Perfeverance
„ dans la Foi eft un Oreiller fur lequel la Chair peut dormir en fureté , ÔC
„ qu'elle eft contre la Sainteté, & la Pratique des bonnes Oeuvres, les Prie-
,, res, & tous les Exercices de Pieté, & qu'au contraire, il eft fort louable
„ de refter dans la Défiance, & dans l 'Incertitude "i Mais ces Perfonnes là
Tome II. S f ■ font
322 XXIV. SYNODE NATIONAL
font fort opofés à l'éficace de la Grâce, & à l'Opcration du Saint Efprit qui
habite dans ks Elus , 8c contraires à l'Apôtre Si. Jean , qui les condamne en
Termes formels, i./^w»^.a. Bien aimés , nous fimmes maintenant Enf ans de
Dieu; mats ce que nom ferons , neft poit.t encore ufaru : or mus [avons qx''a-
prcs qu'il fera aparn , nous ferons femblabUs a Itti: car nous le verrons atnji com-
me ilefi : Et ils doivent en être plus fortement convaincus par les Exemples
des Fidèles du Vieux & du Nouveau Tellament, lefquels quoique pcrfuadés
de leur Perfcvcrance Se de leur Salut , ne négligèrent pas la Prière , ni les
autres Exercices de Pieté.
V I I.
Ceux qui enfeignent" Qu'il n'y a pas de Difcrenceçntre une Foi pour un
„ Tems, 6c celle qui nous fauve 6c nous jullifie , excepté feulement dans
leur dui-ée". Car fefns-Chrtft nous marque fort clairement trois Diferenccs
entre ceux qui croient feulement pour un Tcius , U les vrais (. roians , lors
qu'il paile (Afatth. i2.20. Luc.'è. 15. & dans les Verfeis fuivants ) de celui
qui a reçu la Semence dans des Lieux pierreux :& de celui qui l'a reçue diins
une bonne Terre. La première Semence n'avoit point de Racine; mais la Se-
conde a jette une profonde Racine, l'une n'aporia point de Pruiti mais l'au-
tre en ranorta conllanment ôc en divers Degrés.
VIII.
Ceux qui enfeignent" Qu'il n'y pas d'Abfurdité de dire , que lorfquc la
„ première i<egeneration eil éteinte . l'Homme peut enfuite être Régénéré
„ plu fleurs fou "i Mais par cette Doétri ne , la Semence de L»/f« par laquelle
nous fommes Rcgcncrés, ell faite corruptible \ contre le Temoignige de 5f .
J'icrre i. Epit. Chap. 1. 13 étant Régénérés non poi,it par une Semence corrup^
tible , mais incorruptible.
I X.
Ceux qui enfeignent " Que l'on ne voit en aucune part que Jefus-Chriji
„ ait prié pour la Perfeverence infuUible de la Foi des Fidèles"; Ils
contredifent le Seigneur même qui dit en St Luc zi. 33. Simon Pierre , fat
prié pour toi afin cjue ta Foi ne défaille point : Et en St. Jean Chap. 17. II. Garde
tn ton Nom ceux cjue tu m as donnés : Et au Verfet if. Je ne te prie point que
tH les êtes du Monde mats que tu les gardes deA^al
C (INCLUSION
Nous foubdgnésjes Paûeurs & Anciens, Députés pour les Eglifes Rc-
formées de France , au Synode National de Clourenton St. Maurice , proche
de Paris, tenu au Mois de Septembre 1623. Déclarons avec toute la Sincéri-
té poiTible, que les Canons ci-de(Vus font fondés fur la Parole de £'/f«,8f con-
formes à la Confeflîon de Foi,aprouvée 6c reçue dans les Eglifes Reformées
de ce Roiaume , c'eil pourquoi nous proteftons en la Prefencede Dieu, que,
m:)iennant faGrace„nous ne nous en départirons jamais , en Témoignage de
quoi, nous les avons fignés, kCharenton , le tientiême jour de Septemb.i6z'3,.
DuuAND, Modérateur. L-e Faucheur & \ ç^^,._.-„,
BuLi, Airefleur. DcLaunai. / ^ecietanes.
Btr-
TENU ACHARENTON. 523
Berhie , Pafteur de l'Hglife de Quiffuc.
Jean le Clerc , & de Chambrun.
Charnier , Pafteur du Montlimar.
Jean le Pelletier , Pafteur de rendome.
Savois, Pafteur de l'Eglile de Caftres.
Mefîîre Je.in Embellter.
Jurtett , Fafteur de Chatillon fur Loire.
Villon & Fanre , Anciens.
J.M.de Langle, Pafteur de ^o«tf«.
P. Paulet , Pafteur de l^ez.enobre.
Avignon , Pafteur de Rennes.
P. Berand , Pafteur & Profefleur de l'Eglife Se Univerfité de MentAH-
ban.
Cottibi , Pafteur de PoiBiers.
Cuilleaume Rivet , Pafteur de l'Eglile de Taillebourg en Xaintonge.
CHAPITRE XXVI.I.
Remarques fur quelques-uns des Dépités a, ce Synode.
I.
MOnfieur Durand, Modérateur du Synode, avoit été prcmicrcment Mi-
niftre du Landrrave de //<f//<f, & enfuite il le fut de la PrincciVe C<î/^w«(r
.Ducheffe de Bar Sœur de Henri Qitatrtême , & en dernier Lieu de l'Egliic
de Paris ; G'étoit un très Saint Homme de Dten , très éloquent & très zé-
lé Prédicateur ; c'etoit une liclair & un Tonnerc en Chaire. On voit trois
de ces Sermons imprimés ftjr le Dix -neuvième Verfet du premier Chapitre
de PEpître de St.l'aul nwTheJfaloniciens.U tomba malade au retour dece Sy-
node , & mourut l'An i6z6.
II.
Pierre de Lannai, qui étoit le Secrétaire Laïque de ce Synode ,étoitun
Gentil-homme d'une Grande Erudition, & qui étoit fort en Réputation par-
mi les Reformes de France. Il a écrit des Commentaires en François fur
toutes les Epîtres de St Paul , qui font imprimés en deux Volumes in Quar-
to : il a aufli commenté , mais fous un autre Nom, le Prophète Daniel, ^
l'Apocalipfe de St. Jean.
III.
Adrien Chantier , étoit le digne Fils du grand Charnier , troifiême Mini-
ftrc fticcelTivcmcnt :iprès fon grand Père, qui écoit un Pafteur trèspieux dans le
Dauphiné , Cet y^drten Charnier ctO(jt im Miniftre très-éclaiié &qui fûtexile
pour la Caufe de Chrift ; Le Minifterc a été dans cette Famille pendant fix
Générations i MonCicui Léger , qui étoit Pafteur dans les Vallées du /"/V'»»»^,
S f z écrit
3H XXIV. SYNODE NATIONAL, &-c.
écrit que le Minillere avoit été dans cette Famille durant plus de quatre Cens
Ans , & que le grand Père de celui dont nous parlons , prêchoit encore lorf-
qu'il étoit âgé de plus de cent Ans. Voies Léger , Hiflotre des FaKdtis , Li-
vre 2. Page 560. Ce même Aànen Ch^mtcr , fut Député à plufieurs Synodes-
& choifi pour en avoir la Conduite. Il fucceda à fon Père dans l'OficePafto-
ral du Mont/imar.
I V.
^urieu, il étoit Père de Mr. Junea , ce Célèbre Profefleur en Théologie
qui eft maintenant Pafteur de PEglife Françoife de Rotterdam.
Beratitl , 11 fucceda à fon Peie dans les Fondions de Pafteur 6c Profefleur
dans l'Eelife £c Univerfité de Montauban.
V I. ^
CitilUume Rivet , Il étoit Frère d^ André Rivet , Profefleur en Théologie
à Letde , diftingué de celui-ci par le Surnom de Chdmpernon ; Il ne voulut jamais
quitter Ion Eglife de TailUbunrg,\\ a toujours été fort afeârionné à la Mailon
de \zTremoMille;'\\ fut Dcputé à plufieurs Synodesic'étoit un Homme d'une Pru-
dence llnguliere, 8c fort adroit à manier les afaires Synodales , c'eft pourquoi
lorfqu'il mourut il fut fort regreté , à Caufe de la grande Perte que l'on fit
à fa Mort : Mais Dieu fît lever à fil Place en deux Ans de tcms , vint Mi-
niftrcs , tous capables de bien diriger les Alaires des Synodes Provinciaux ;
Mr. GnilUnme Rivet a compofé un Livre intitulé de fttfiificatione , 6c un-
autre , de Invocatione & Adoratione S.wîtorum Defun^orum. J'ai vû encore
un autre de fes Ouvrages en François touchant V Autorité des Saintes Ecrituretf
in Quarto , & il y en a un Quatrième in Oilavo , des Droits de Dieu.
MefTiYC Au^ffjle Gaiïand fut te premier Commiflaire que le Roi envoia dans
les Afi'emblées Nationales des l'.glifcs Reformées. 11 reprefenta la Perfonnedc
Sa Atajefté àm^ celle-ci : Je croi qu'il étoit natif du Be^rn , ou de Navarre \
C'étoit un fimeux Jurifconfulte , & un grand Antiquaire : fes Ouvrages font
imprimés in Folio, fous le Titre de Mémoires four PHtfioire de Navarre ^àe
la Flandre , par Guillemont Paris , 1 648.
VIII.
Mr. de Baux , Seigneur à"" Angle , Pafteur de l'Eghfe de Caen , Le R. D.
de VAni^le, fon Fils eft Prebendier de Weftminjler en Angleterre.
IX.
Mr. MeJ}rcx,at , Voies le Second Synode de Charenton dans lequel il pre-
fida.
Fin du Fint- quatrième Sjnode,
LES
325
LES
ACTES, CANONS, DECISIONS
ET DECRETS
D U
XXV. SYNODE
NATIONAL
DES
EGLISES REFORMÉES
DE FRANCE,
E T D U
B E A R N,
Assemble'
Dans la Ville de CASTRES, en Languedoc,
L'Année de Nôtre Seigneur Jésus- Christ,
M. D C. X X V L
S f s TABLE
$î6 XXV. SYNODE NATIONAL
T A B LE
DES CHAPITRES,
f ! Contenant
Les Matières dont on traira aUj-Syngde l^Iational de Caftrts.
Chapitre I. TW KOnfieurCz\\zx\^ prodmft fa Commijfion du Roi ,pourpren-
JW. dre Place & reprefepter Sa Majcftc dans ce Synode. La
Commiffion même. Les Députés au 6jKode. L'Ele^ien des
■ Oficters Synodaux. • ^
Chap. II. Le Mandement du Roi< pour convo^âer le Sj/iicde , on il re<rloit
les Matières que l'on devait y traiter.
La Harangue du CommijJ'aire General au Synode.
La Ke'ponfe qne le Synode y fit.
Le M.Lndement du Roi touchant l'EleUion d'un Nouveau De-
pnté General y après la Mort du précèdent.
Dijpute touchant ce Alandement.
Le Synode écrit au Roi touchant cette EleElian.
Le Retour des Députés, avec la Réponfe du Roi , de Bouche (^
par Ecrit. La Lettre du Roi. La Lettre de MonfeurHcr-
baut Miniftre d'Etat au Synode.
La Déclaration plus ample du Commiffaire. General touchant la
Volonté du Roi , & plujieurs autres Chofes tlemand-ées par Us
Députés,
L'Ordre du Roi a» Symde pour tiimmer les Députés Généraux
avant ejue de tenir des yijjcmhlées Po'itii^ues.
Conférence entrt le. Synode ■&■ le Cojnmijjaire General.
Remontrance du Sagneur ^'Angoulin en faveur du Maire , du
Prevofi , cr des bourgeois de la Ville de la Rochelle.
Chap. XIII. Aprohation de la Confcffion de Foi.
Chap. XIV. Remarques fur la Difcipline Ecclefuftique.
Chap. XV. Aéie contre les Debauche's^:
Chap. XVI. Ker/iArques fur les Allés du dernier Synode National.
Chap. XVil. Revtfiun des Matières Générales du Synode N.itional précèdent.
Chap. XVill. Défenfe faite aux Mintjtres de finir du Rataume fans la Per-
miffion i-u Roi.
Chap. XIX. Vn Minijirc Uepofé çr enfuit e rétabli.
Cha-
Chap.
Chap.
III.
IV.
Chap.
V.
Chap.
Chap.
Chap.
VI.
VII.
VIII.
Chap.
IX.
Chap.
X.
Chap.
Chap.
XI.
XII.
TE NU A G A S T R E
X X. ApelUtiens de flupeurs Perfonnes.
3V
Chapitre
Chap. XXI. Difcipttne concernant les Aîtnijlres Scunialeux.
Chap. XXII. Siifpenfion d'un Mimjtre & fui^tment rendu m Sujet de queU
^Hts Pufieurs.
Chap. XXIII. Vn Minifire BcunÀuUux âefoÇé,
Chap. XXIV. Difeipline exercée fur tm Mtmitre débauche.
Chap. XXV. Matières Genemles.
Chap. XXVI AHe four conferver Us Titres , les Papiers & les Efets des
Eghfes. ^
Chap. XXVII. Deùl/eyM!on concernant un feûne Public.
Chap. XXVIII. Diferens entre les Villes de U Rochelle , de Montauban &
de Cal très.
Chap. XXIX. Alutieres Particulières.
Chap. XXX. Soin cjue l'on prend d'une pauvre Egltfe perfecute'e , 6" de
qiieli^'tcs autrei yifaires.
Chap. XXXI. DonMtonf*.ite a AloiulieurKZhzmia, & diverfes autres Ma-
tières Générales & Particulières.
XXXII. DesVntverfiiés, & Coleges.
XX XIII. Lettre du Synode au Roi
XXX IV. P.trt*ge de l' Argent entre les Eglifes &' Provinces.
XXXV. Baie des Mintfires dep«fes.
XXXVI. A£ie pour convoquer le Synode National fuivMtt.
Chap.
Chap
Chap.
Chap.
Chap.
Chap.
XXXV II. Catalogue de tous les Mtntjlres & de toutes les Eglifes.
Chap. XXXVill. Lettres de l'Eglij'e de Gentve. La Reponfe ^uc le Synode y
fitt & les Lettres de l' Egltfe de Pans au même Synode.
1£
;a KXV. SVNODE NATIONAL
L E
SYNODE NATIONAL
DES
EGLISES REFORMEES
DE FRANCE,
TENU A CASTRES,
L'An m. DC. XX VL
Au Nom de Dieu Amen.
Les Aftes du Synode National des Eglifes Reformées de France i
& ôiwBearni Aflemblé à Cafires dans le Pais àt^ Albigeois, V Ati
de Grâce Mille fix Cens Vint fix, depuis le feiziême de
Septembre i jufquau cinquième de Novembre y de la
quatorzième Année du Règne de Louis XIIL
Roi de France &: de Navarre.
CHAPITRE I.
Contenant me Lettre du Koi pour la Convocation de ce Synode ^ é" Us
Noms des Députés qui s'y trouvèrent avec le Commijfaire
de Sa Majefté.
AVIS PRELIMINAIRE.
L'Ouverture de ce Synode comparut le Seigneur Calland ,
un des Seigneurs du Confeil Prive de Sa Majefté , & de fon
^■^', Confeil d'Etat , Procureur General pour le Roiaume de Na-
"iH varre , & Commiflaire du Roi , Député par Sa Majejlc à
^' cette Aflemblée , avec la Lettre fuivante.
DE PAR LE ROI.
H E R s 8c bien Ames , étant dans la ferme Refolution de garder Se
d'obferver , Se d'avoir Soin que l'on garde & obfcrve Religieufemen:
:;C
T E N U A C A s T R E s. 329
„ nos Edits & Déclarations , & que vous puiffiés jouir des Faveurs 6c Privile-
,, ges qui vous ont été accordés par lefdits Edits , nous confentons de tout nô-
„ tre Cœur que vous vous alîcmbliés dans le Synode National que vous avcs
„ convoqué dans nôtre Ville de Caftres , pour le Mois de Septembre prochain ,
„ où vous ne traiterés d'aucunes autres Matières que de celles qui regardent
„ purement la Diicipline de vôtre Eglife j & nous avons en même tems choifî
,, nôtre Féal & Bien-Amé Confeiller le Seigneur GalUnd , un des Seigneurs
„ de nôtre Confeil Privé , Se d'Etat, ôc Procureur General pour nôtre Gou-
„ vernemcnt de Navarre , pour être prefent , de nôtre part , à vôtre Aflem-
„ blée , & pour affilier à toutes vos Confultations , 6c pour vous aflùrer que
„ nôtre Intention eft de vous maintenir en Paix ; c'ell pourquoi nous voulons
„ que vous lui ajoutiés Foi en toutes Chofes, & que vous foies perluadés
., qu'auffi long-tems que vous vous contiendrés dans les Bornes de la Fidélité
„ &. de l'Obéilîancë que vous nous devés. Nous vous traiterons toujours
,, comme Bons & Fidèles Sujets , & que dans toutes les Occafions qui fe pre-
„ fentetont , Nous vous ferons rcllèntir les Efets de Nôtre bonne Volonté &
„ Afeftion , comme le Seigneur GalUnd vous en informera plus particuliere-
„ ment en nôtre Nom. Donné à Nantes ce 24. de Juillet 1 626.
Signé LOUIS, 6c un peu plus bas, Fhtlippeaux ^ 6c l'Adrefle étoit ,
A nos Chers 6c Bien-Amés les Députés au Synode National des
Eglifes P. Reformées , alîêmblés par nôtre Permiffion dans nôtre
Ville de Cajtres.
Article ï.
Comparurent dans ladite Afîemblée pour la Province de Provence ,\cs Sieurs
Paul Maurice , Pafteur de l'Eglilc ai Aiguières , Se Jaques Franc Notaire Pu-
blic , Ancien de l'Eglife de Lormarin.
Pour la Province du Fivarez., Forefi , èc Tellai , les Sieurs Alexandre de
Final , Pafteur de l'Eglife à^Annonai ; 6c Paul Acca.urat , Pafteur de l'Eglife
d'Aubenas; èc Daniel Arcajtn , Notaire du A'o», 6c Ancien dans ladite Eglilc
à^Auhenas ; & Daniel Sahutier , Ancien dans l'Eglife de Filleneuve i de Berg.
Toutes ces Perlbnnes furent priées de prendre garde qu'à l'avenir leur Synode
Provincial ne foufrit pas que les Lettres de Commiffion , ou les Mémoires qui
feroient portés devant le Synode National , fulfent drefles ailleurs que par leur
Aflemblée Synodale, ni qu'ils fufîènt fignés par d'autres que par les Modéra-
teurs, ou Aflefîèurs, en Cas que les Modérateurs defdits Synodes fufTent choi-
fis pour Députés.
I I L
Pour la Province de ^r«4|»e , Xti, S\&urs. André le Noir , Seigneur de Bf4«.
champ , Pafteur dans l'Eglife de Belin ; & Philippe de Fajfant , Ecuier , Sei-
gneur de Martimont , Ancien dans l'Eglife de la Roche Bernard.
1 V.
Pour la Province des Scvenes , les Sieurs Nicolas le Blanc , Pafteur de l'Egli-
Tome II. T t fe
350 XXV. SYNODE NATIONAL
fede Bar:, & Lanrens Aitnarà, Pafteur de l'Eglife de Lex.an, avec Claude de
G^l/riac , Seigneur de Bea»f or t , Ancien dans l'Eglife d''Avez.; & Charles de
C.ilvet , Seigneur à'' Aires , Ancien de l'Eglife de St. Privas.
Pour la Province du Dauphine , Denis Bontereite , Pafteur de l'Eglife de
Grenoble; ^ fean Conel , Palleur de l'Eglife d'-^w^r««:, avec David Chahet,
Ancien dans l'Eglife de Die ; & Antoirte Brijfet , Ancien de l'Eglife du Mint-
limar.
V I.
Pour la Province de Bourgogne, les Sieurs Pierre Bollenap , Pafteur dans l'E-
glife à'Avalon , dont les Aflemblées le font à ranx , pour les faints Exercices ;
ik Alexandre Rouphe, un des Pafteurs de l'Eglife de Lion ; conjointement avec
Albert de Mars , Ecuier Seigneur de Prt/fHc^, Ancien dans l'Eglife de Alarin-
gtses ; & Laz.are du Put, ConfeiUer pour le Roiàms la Cour Prefidiale de Ber.g
dans la Province de Brejje , £c Ancien de l'Eglife de ladite Ville.
Pour la Province du Haut Languedoc , les Sieurs Pierre Ollier , Pafteur
de l'Eglife de Montauban ; Sc Moife de Baux , Pafteur de l'Eglife àcMaz^amet;
avec Mr. /f.!K des Portes, Doâreur en Droit Civil , Se Avocat au Parlement,
Ancien de l'Eglife de Caltres; & le Sieur Jean hrajjar , Dofteur en Droit Ci-
vil , & Avocat au Parlement , Ancien dans l'Eglife de Montattban ; lequel fût
obligé de refter dans ladite Ville, pour Caufe de Maladie, & il ne vint pas auflî
parce qu'il n'avoit pas été averti.
^ ^ VIII.
Pour la Province du Bas Languedoc , les Sieurs ^ean Chauve , Pafteur de
l'Eglife de Sommieres ; & Alichel le fancheur , Pafteur de l'Eglife de Montpel-
lier ; avec François Petit , Doéteur en Droit Civil , 6c Avocat , Ancien dans
l'Eglife de Nirnes , & Théophile Ranchin , Secrétaire de la Chambre du Roi , Sc
Ancien dans ladite Eglife de Montpellier.
IX.
Pour la Province de la l^a^e Guienne , les Sieurs fean Miz.rubin , Pafteur
de l'Eglife de Sainte Foi; &: /.^^«fj du Fort , Pafteur de la Baftide , dans l'Ar-
magnac; conjointement avec Mr. ^ean foan. Seigneur de Loullan , Avocat au
Parlement de Bourdeaux , Ancien dans l'Eglife de Duras ; & Monficiu" Ifnae
Grenoiiilleau , auflj Avocat au même Parlement , Se Ancien de l'EgUfe de Ca~
êelmeren en Albret.
X.
Pour la Province de Xaiutonge, les Sieurs Jean Confiant, Pafteur de l'E-
glife de Pons ; Se David Belot , Pafteur de l'Eglife de la RocheçhaUis,nyec Je^n
Refne, Ecuier Seigneur d'^«go«/«W.' Ancien dans l'Eglife de la Rochelle { &
Elle Merlat , Avocat au Parlement de Bourdeaux , Se Aucieiï de l'Eglife de
Mirambeau,
X I.
Pour la Province du PoiÛou , les Sieurs Pierre de la Vallade , Pafteur de
î'Eplifede Fmtenai le Comte \ & l[aae du Soûl ^ Pgfteur de l'Eglife de LuJÎ.
TENU A CASTRES. 331
£Mn; accompagnés de C7«7<?j Bf^^»^ , Ecuier, Seigneur de h Begaudtere , An-
cien dans l'Eg^iCe de Montague ; ^Jaques Coxdcl , Seigneur de 5o/^«<7b, An-
cien dans l'Ealife de St. Maixent.
^ XII.
Pour la Province d'-(4K;'<»« , les Sieurs Daniel Couppe , Pafteur de Louduu ;
2c Etienne le Bloy , Pafteur de l'EgUfe d'Angers , fans Anciens avec lui , parce
que ceux qui l'accorapagnoient au Synode tombèrent malades en Chemin.
XIII.
Pour les Provinces d^Orleans & du Berri , les Sieurs Jean Guerin , Pafteur
de l'Eglife de Bangenci, Sc fean foli , Pafteur de l'Eglife de la Charité, ac-
compagnés de Jaques Pafquier , Confeiller ôc Contrôlleur du Roi dans la Ville
de Battgenci , & Ancien de l'Eglife de la même Ville; 6c Pierre Longuet ^ Avo-
cat au Parlement de Paris , Sc Ancien de l'Eglife d^ljlotidtin.
X I V.
Pour la Province de Normandie , les Sieurs Jean Beaunier , Seigneur de la
Frefnage , Pafteur dans l'Eglife de Ca'én , & Pierre Erondelle , Pafteur dans
l'Eglife de Roiien ; accompagnés de Pierre du Pertuis , Ecuier , Seigneur d'£-
ra^ni , Ancien dans l'Eglife de Gifirs j 6c Mr. François jQuillel , Seigneur de
la Briere, Confeiller Sc Aflefléur dans le Vicomte d^Alençon , 6c Ancien de l'E-
glife qui s'aflèmble dans ladite Ville.
X V.
Pour la Province de l'IJle de France , les. Sieurs Jean Meftrez.at , Pafteur de
l'Eglife de P^j^;.? ; èc David Blondel, Pafteur de l'Eglife de Houdan , accom-
pagnés de Jean de Gravelle , Ecuier Seigneur de Beauteme , Ancien dans l'E-
glife de Houdan \ £c Ifaac HaiJfeaH , Ancien dans l'Eglife de Paris.
XVI.
Pour la Province du Bearn , les Sieurs Pierre Rival , Pafteur de l'Eglife de
Mti ; 6c Jean de Pommarede , Avocat au Parlement de Navarre , Ancien dans
l'Eglife de Monrlans ; lefquels n'avoient pas dans leurs Lettres de Dépuration
cette Clattfe de Soumijfion que les Synodes pieccdens avoient exigée, à Cauie de
quoi on leur dit que pour cette fois-là ils feroient fouferts au Synode National ;
mais que pour l'avenir , ils ne feroient pas admis à ces Aflemblées auparavant
que l'on eût lu notre Confcllion de Foi , en quoi feulement ils font unis avec
nos Eglifes.
XVII.
■ Le fécond jour d''OElobre Monfieur de Montmartin , Député General pour
les Eglifes de ce Roiaume , vers Sa Majefté , vint à ce Synode , & y prit Pla-
ce , où il dit fon Sentiment conformément aux Canons de nos Eglifes , & fé-
lon qu'il avoit été pratiqué auparavant dans les Synodes Nationaux.
XVIII.
Après avoir invoqué le Saint Nom de Dieu , par une Prière folennelle, Mon-
fieur Chauve fut choifi' pour Modérateur , & Monfieur Bouteroue pour Aflèl-
feur, & Meffieurs Blondel & Peut pour Secrétaires.
T t z CHA-
33Î XXV. SYNODE NATIONAL
C H A P I T R E II.
Manàment du Roi four la Convocation du Synode y auquel Sa Majefté
f refait les Matières, qu'on y doit traiter.
AVERTISSEMENT.
AUffi-tôt que le Synode fut foimé , Se que les Oficiers furent choifis , le
Seigneur Galland délivra les Lettres Patentes de Sa Majejie ; Icfquelleson
tranfcrivit, après en avoir fait la Lcéture, & on en infera la Copie dans les Ac-
tes de ce Synode ; elles contenoient ce qui fuit.
LETTRES PATENTES DU ROI.
^, T ouïs parla Grâce de Dieu Roi àt France ^ àc Navarre , à nôtre
„ !__/ Amé 6c Féal Confeiller dans nôtre Confeil Privé , & Confeil d'Etat , £c
„ Procureur General pour nôtre Gouvernement de Navarre, le Seigneur G<ï/.
„ land , Salut. Aiant permis , conformément aux Edits , à nos 'Sujets Pro-
„ fefl'ans la Religion P. Reformée , de convoquer & tenir un Synode Nàtio-
„ nal dans nôtre Ville de Caftres , dans la Province du Languedoc -, au Mois
,, de Septembre prochain , afin qu'ils y puiflènt traiter des Matières qui apar-
„ tiennent à leur Religion. Etant necellàirc que dans ledit Synode Nous aions
„ un Commillàire établi de Nôtre Part, qui prenne Garde que nos Sujets ne
„ propofent aucunes Afaires , que celles qui regardent leur Religion, comme
j, il leur eft accordé par nos Edits. Et fâchant par Expérience que Nous ne
„ pouvions pas choifir une Peifonne plus digne que Vous , dont la Fidélité &
j, Afcébion à nôtre Service Nous eft bien connue , 6c étant iîinsfait de ,1a Vigi-
j, lance 6c du Soin particulier que vous avés fait paroitre au dernier Synode Na-
„ tional tenu par nos dits Sujets à Charenton,k Mois de Septembre de l'An de
„ nôtre Seigneur , Mille fix Cens vint trois , à nôtre Contentement & au leur;
„ Pour ces Caufes Nous vous avons commis , député, ôc ordonné, & Nous
„ vous commettons , députons 6c ordonnons par ces Préfentes d'aller à nôtre"
„ dite Ville de Crty?rf/, & de prendre Séance dans ledit Synode National, de
j, nôtre Part , y reprefentant nôtre Perfonne , pour affifter à toutes leurs Con-
„ fultations Se Refolutions, 6c pour empêcher par nôtre Autorité, que rierr
„ n'y foit piopofc ou debatu , excepte les Chofes qui font purement de ladite'
,, Religion, félon la Teneur de Nos Edits & Déclarations, £c particuhere-
„ ment de ceux que Nous avons faits 6c publiés au Mois de Septembre , Mille
„ fix Cens vint tiois , touchant la Tenue de leurs Coloqucs 6c Synodes; &
,, vous prendrés aufli Garde que nul de nos Sujets ne falfe des Convcnticules
„ fecrets dans ladite Ville , & fur tout que l'on n'y délibère far aucune autre
„ Chofe que fur ce qui peut contribuer à nôtre Service & Autorité, & à la
„ Confervation de la Paix de nôtre Roiaume. Et en Cas que l'on y propofe
„, quelque Chofe qui foit contraire à nôtre dite Volonté , Nous vous commaji-
,, dons-
T E N U A C A s T R E s. 355
n dons de l'empêcher d'abord immédiatement , & de faire en nôtre Nom
„ telles Defenfes & inhibitions que vous juperés à propos; de quoi, comme
„ auffi de toutes les Matières qui auront été propofées Se refolues dans ledit
„ Synode , vous dreflerés un ample Procès Verbal , afin que nous étant ap-
„ porté, à votre Retour, Nous puiflions avifer à ce qui fera le plus expe-
„ dientpour notre Service , & pour laTranquilité de nos Sujets: Et afin que
,, vous puifliés exécuter ces Chofes, Nous vous donnons un Plein Pouvoir
„ & nos Ordres par ces )*rcfentcs , parce que tel eft Nôtre Bon Plaifir.
„ Donné à Nantes , ce Vintième fuillet , de l'An de Grâce Mille fixCens
,, Vint-trois , 8c de nôtre Règne le dix-feptiême.
Signé Louis : Et un peu plus bas , de par le Roi PhiUfpfaux. Et fêlé
de Cire Jaune.
CHAPITRE III.
La Harangué faite far Monjieur le Commijfaire au Roi , au Syneàe.
,, ^~^ Ette Coramifiion étant lûë , Mr. Galland déclara fort au long les Or-
„ V-jdres qu'il avoit reçus de Sa Ma;efie\ qui étoient en fubftance. i.Une
„ Aflûrance de la bonne Volonté du A'o/ envers fes Sujets de la Religion Re-
„ formée , & des Promeflés que Sa Majefié leur faifoii de leur en continues
„ le Libre & Paifible Exercice , & qu'auffi long-tems qu'ils perfillcroient
,, dans leur Devoir & Obéiflance envers 5** Maiefié , il auroit Soin que fes
,, Edits fuffent ponétucllement obfervés. %■ Et afin de témoigner d'avanta-
,, ge leur Obéiflance , Sa Majefié les exhortoit de vivre déformais de mcil-
j, Icure Intelligence Se de s'accorder avec fes autres Sujets de Religion Dife-
,, rente : enforte que les Diferences de Religion ne caufaflent pas de Dife-
,j rcnce dans leur Afettion : Sa Majefié aflûrant auffi fes Sujets de la Reli-
,,, gion Reformée que l'on obferveroit le même envers eux , 8c qu'ils ne fè-
,, roient en aucune Manière molellés , ni recherchés , fous Prétexte de iic-
„ ligion. ^- Mr. Galland demanda auffi que ceux qui profeflbient la Reli-
,, gion Reformée promiiîcnt de leur côté de n'avoir aucune intelligence, ôc
„ de ne faire aucune Aliance .avec des Peuples de dehors le Roiaume ; mais
n qu'ils fe repofafl'ent avec une entière Confiance fur la Parole de] 5^ Af.i-
„ Il ajouta de plus que Sa Majefié lui avoit commandé de nous avertir que
,, pendant la Guerre il n'avoit jamais eu Defléin d'abroger les Edits , parce-
,, qu'il aimoit trop le Repos de fes Sujets; Et qu'immédiatement après qu'il
„ avoit été déclaré Majeur il avoit confirmé lefdits Edits, qu'il avoit renou-
„ vcllé fes Traités, & fait paroître une Bienveillance particulière envers les
„ Miniftres , & cjue dans les Afaires les f lus importantes de P Etat ili'étott
3, Jervi des Seigneurs & Gentils-hommes profejjant ladite Re/i^ton Reformée ; &
3^ que lors que dans quelques Conjonftures particulières il avoit été obligé
Tt 5 M d'en;
334 XXV. SYNODE NATIONAL
„ d'en agir autrement , il leur avoit néanmoins accordé des Efets de faCIe-
j, mcncc , en recevant & pardonnant des Communautés entières , Se qu'il
„ avoit donné une Amniftie générale , à tous fes Sujets quis'étoient foumis
„ à Ion Autorité. 4. Et quoique le fouvenir des Actions paffées fût en-
„ fcveli ; Que cependant la Volonté de Sa Aï ajefj cioït que l'on mît en
„ Execution le Canon que l'on avoit fait au Synode de Rej-lmont , & que
5, l'on fit Information contre tous les Miniftres qui avoi«nt fuivi la Fanion
,, Efpagiwle , 6c que les Députés Généraux ordonnaflent que Ton fît une
5, Déclaration à ce Sujet ; non pas que Sa Ma;efté eût Defleinque l'on pour-
3, fuivit ceux que l'on trouveroit coupables , ou qu'il voulût qu'on lespu-
„ nit enfuite de cela ; mais feulement afin d'ôter tous les Sujets de Trou-
„ blés , & que la Réputation de ceux qui avoient perfifté dans leur Devoir
,, ne fût pas tachée. 5. Ledit Seigneur Galland ajouta de plus , que corn-
s, me il avoit été Décrété dans le dernier Synode à Charenton ,c^Viç.\c%¥oï\c-
„ tions des Miniftrcs feroicnt fixées aux Devoirs de leur Vocation, fur tout
„ à prêcher l'Obeïflânce au Peuple , au lieu de faire comme plufieurs dans
j, les derniers Troubles , qui tenoient des Aifemblées Politiques , 6c fe mê-
„ loient des Afaires d'Etat. 6. Et afin que les Sujets reftaflent Obcïflans &
„ Soumis à l'Autorité àc'Sa Majefié , & qu'il ne fuflént pas fubornés par
j, des Coutumes étrangères , Sçdes Manières de vivre diferentes, le Roià&-
„ fendoit , félon les Loix établies en un pareil Cas, que les Minières ne for-
,, tiifent pas du Roiaume fans fa Perraiflion particulière i 6c que Sa^ Majef-
j, ?e n'entendoit nullement que les Synodes pretaflent desMiniitresauxPrin-
s, ces Etrangers , ou aux Republiques qui les enfoliciteroicnt, ioit qu'ils
„ les demandaflent pour refter dans ces Pais là pendant leur Vie , ou pour
„ un Tems limité feulement \ mais que l'on laifleroit cela à la Difpofition
» du Roi , qui auroit Egard à fes bons Voifins 6c Aliés.
CHAPITRE IV.
Reponfe que le Synode fit k cette Harangue.
5, T E Synode après avoir rendu des Actions de Grâces auD/V« tout Puif-
j, JLfant , qui porte les Cœurs des Rois à favonfcr nos pauvres Eglifes,&
j, qui leur continue fa Proteélion , remercia auffi très-humblement Su Maje-
„ /// des Exprcffions de Bienveillance qu'il temoignoit à fes Sujets de laReli-
» gion Reformée , & de la Paix qu'il leur avoit donnée , de même que des
M Efets fenfibles de fa Bonté, Se de la Clémence, cju'il leur avoit faitreflèn-
„ tir : Et afin que Sa /ILye/é pût être afiurcedenôtreObeiflanceàfesCom-
„ mandemens qu'il intimoit dl'Aflemblée , il fût rcfolud'un Confentement
>, unanime, qu'on feioit une Déclaration, comme on y étoit obligé, pour
), difculpcr notre Sainte Religion de tout Blâme, par laquelle onferoityoir
M nôtre Fidélité Sv Soumiflîon aux Ordres de Sa Alajejlé , & qu'on lui te-
,j mojgne-
TENUACASTRES. 335
,1 moigncroit nuflî qu'après Dieit , nos pauvres Eglifes de France fe repo-
„ foient fur fou Autorité, & n'efperoient qu'en fa Clémence 8c en k Jufti-
„ ce, dentelles atendoient d'être protégées & confervces ; tous fes Sujets
„ de la Religion lleforméc étant prêts de facrifier leurs Dignités , leurs
„ Biens & même leur Vie pour le Service de Sa Majejté; que nos Pafteurs
„ prêchoient cette Doûrine à leurs Eglifes , qui étoit conforme à la Parole
,, de Dieu contenue dans les Saintes Ecritures , Se à cette ConfclTion de Foi
„ qui clt fuivie & reconnue par toutes les Eglifes Reformées de France :
„ Et la première Chofe que l'on arrêta , fût, que, nonobftant que l'on eût
„ trouvé dans toutes les Occafions parmi les Peuples de la Religion Refor-
„ mée des Modèles d'une Patience véritablement Chrétienne à uiporter les
„ mauvais Traitemens qu'on leur avoit fait dans tous les Endroits du Roiau-
j, me , 8c en tous tems , cependant tous nos Confifloircs contînucroient
,, d'exhorter les Eglifes d'abonder dans la Patience Chrétienne &d'uicrtou-
,( jours d'une finguliere Modération & d'aimer la Paix Se laTranquilité Fu-
,, blique, comme auflî d'en uler envxrs nos Compatriotes de la Religion Ro-
„ maine avec toute la Civilité poflible , Se de leur rendre en toutes Occa-
5, fions les Devoirs que laCIiarité 6c l'Humanité exigeoit des vrais Fidèles ,
1, conformément à la Parole tlcDiett , Se aux Intentions de Sa Majefté; que
), l'on requit aullî très-humblement de jcttcr les yeux de fa Compafllon Roia-
„ le fur les grandes Detreflcs de fes Sujets de la Religion Reformée opri-
,, mes ' quoiqu'ils eûflcnt toujours travaillé de toutes leurs Forces à gagner
,, Se à confcrver l'Afeétion & l'Amitié de leurs Compatriotes Se Concitoicn s,
,, par Icfquels ils étoient cependant encore moleP.és en pluficurs endroits du
,, Roiaume , empêchés dans l'Exercice de leur Religion, & prives de leurs
„ Temples que l'on demoliUbit même fous leurs Yeux en tems de Paix -,
,, ou bien que l'on donnoit à des Prêtri. s ou autres du Clergé de Rome, pour
„ en faire dcsMaifons : Qu'on leur avoit ôté jufqu'à leurs Cimetières , que
,, l'on en avoit déterré les Morts a\ ec la dernière indignité : Qvie nos Minif-
„ très avoient été cruellement traités , batus , bleilés, déchirés Se chaflcs de
„ leurs Eglifes, quoiqu'ils fufl'ent très Innocens , n'injuriant ni le public en
,, General , ni Perfonnc en Particulier , comme nos Députés Généraux le
„ demontreroient fort amplement lors qu'ils en feroicnt le Raport à Su
„ Ma/ejié.
,, Le Synode déclara de plus, que comme les Eglifes du Roiaume avoient
„ toujours été bien unies dans la Profeflîon d'une même Eoi , & des Ac-
„ tes de la Charité Freternelle , étant toutes Membres d'un mêine Corps
,, Miftique dont les Fidèles avoient la même Vue , Se tendoient à la même
j, Fin de fervir Dief( Se leur Roi dans la tranquilité de leurs Ames &: la Li-
„ berté de leurs Confciences ; ledit Synode déclara qu'à Pcgord des Egiifcs
„ des Nations Etrangère';, ils n'avoient jamais eu, ni ne vouloient jamais
„ avoir d'Aliance , ni de Correfpondance avec el'cs , qu'en ce qui feroit fe-
,, Ion Dieu , Se le bon Plaifir de Sa AdajeJIé , fouhaitant toujours de vivre
}, fous les Ailes de fa Protté^ion.
5) De plus l'Aflèmblée pi^tefta qu'on n'^avoit jamais fait aucune Declara-
. ,, tion-
3^6 XXV. SYNODENATIONAL
,, tion ni reproche à nosEglifes, qu'elles eu fient trempé dans quelques Con-
„ fpirations , ou Trahifons avec les Efpagtioh , ou avec des Ennemis de la
M Couronne, 8c que fi on pouvoit prouver qu'il y en eiît quelques-uns
i, d'entr'eux qui fuiîcnt engagés dans des Intrigues Ci pcrnicieufes , les De-
„ pûtes à l'Adéniblée feroient les premiers qui Ibufcriroient de tout leur
,) cœur à la Condannation de ces Perturbateurs du Repos Public , & qu'ils
„ les abhorroient eux 8c leurs adlierans , & qu'ils proteftoient dès l'heure
„ même d'abhorcr ÔC de detefter la Doélrine Se les Pratiques de ceux
» qui avoient tenté plufieurs fois de tremper leurs Mains dans le Sang des
„ Rois , & qui entretenoient encore des Intelligences fecrettes dedans ôcde-
„ hors le Roiaume contre la Couronne 6c l'Autorité Roiale , & contre la
5, Sacrée Perfonne de Sa Afajejîe'..
„ Et à l'Egard du Canon dreflë dans le Sydode de Realmont , & que l'on
{) lut dans le prefent Synode de Caftres , la Compagnie déclara qu'elle ne
), pouvoit diflimuler fon Refl'entiment touchant le grand Tort qu'on avoit
» fait audit Synode de Realmont , qui avoit été forcé par le Commiflaire de
,, Sa Majefi.é , qui y afiilla en Perfonne , de pafier un tel Aéte , par lequel
,,, il fcmbloit que l'on avouât qu'il y tût quelques Miniltres acculés d'entre-
„ tenir de Secrètes intelligences avec les Efpagnolt , Ennemis jurés de la
„ France 8c de nos Eglifes , quoi qu'en éfct il ne s'en fût trouvé pas unCou-
,y pable de ce Crime ■■, & que les Eglifes avoient tout Sujet d'adorer la Bon-
,. té de Dieu à leur égard , de ce qu'après une Recherche très-exa£te & très-
,, fevere , aucun de nos Pafteurs n'en avoit été taché; & que les Calomnies
,, de nos Ennemis les plus déchaînés, & les plus envenimés , n'avoient pas
j, trouvé Lieu . puis qu'on n'avoit pu accufer Perfonne en Particulier de no-
„ tre Communion : l'Evénement aiant pleinement démontré que nos Egli-
,, fes avoient été acufées injuftement , Û. trouvies Innocentes élevant tout le
,, Monde.
„ Et touchant les deux Points fuivans , cette Aflemblée refolut .de don-
„ ner une entière Satisfaction à Sa Majellé. Et parce que nos Synodes Na-
„ tionaux precedens avoient fait un Canon touchant le premier, celui-ci ar-
sj reta aufïi d'en faire un autre fur le même Sujet , dont les actions repon-
„ droient enfuite pour le fécond, enforte que5^ i^/<î/>/?/auroic tout Lieu
,, d'être contente de l'Obeïflance , de la Soumifîion , de la Fidélité , &
i, des bons Services de nos Eglifes , en General 8c en Particulier, à quoi
s, nôtre Devoir nous oblige en Confience , conformément au Comman-
,» dément de Dieu.
ms)^^
CHAPI-
T E N U A C A s T R E s. 337
CHAPITRE V.
Mandement du Roi touchant VElecîton d'un Nouveau
Député General.
AVIS.
LE Seigneur Galland , Commiflàire, aiant été informé de la Mort de Mr.
Maniald, un des Députés Généraux de nos Eglifes auprès de Sa Majefie\
prefenta le Vintiême de Septembre , au Synode National , le Mandement fui-
vant, envoie par Ordre exprès de Sa Majefie'.
PATENTES DU ROI.
^ ^^^ E Vint-troifièmc d'^o«r Mille fix Cens vint-fix , Sa Majefie' énnt
, V^ à Nantes , ôc confideranc que le Terme de trois Années n'étoit pas
. encore expiré , dans lequel les Sieurs de Mont7nartin , & Maniald , qui
, avoient été élus Députés Généraux pour fes Sujets Proteftans de la Religion
, P. Reformée , afin de refider à la Cour & y aprendre les Intentions de
, Sa Majefté , ÔC que l'on doit Rtire une nouvelle Eleétion d'autres Depu-
, tés , pour leur fucceder dans leur Ofice ; & confiderant de plus quecet-
, te Eleélion ne pouvoit pas fe faire plus commodément que dans une Af-
, femblée Nationale , que Sa Majefté a permis à fes Sujets de la Religion
, P. Reformée de Convoquer , & de tenir dans fa Ville de Cafires, au Mois
, de Septembre fuivant , afin de leur épargner beaucoup d'Embaras , Scplu-
, Heurs Dépens inutiles , à quoi ils feroient autrement obligés , s'il leur fa-
, loit Convoquer une autre Allèmblée exprès pour ce Sujet : pour ces Caii-
, fes , & pour divcrfcs autres Raifons importantes qui regardent fon Scrvi-
, ce , le Repos Se la Tranquilité du Gouvernement & du Roiaume , Sa
, Majefie a donné la Fermiilion aux Députés qui feront prefent audit Syno-
, de National , de faire Choix de nouveaux Députés qui puifl'ent refider Sc
, lervir en cette Qiialitc , auprès de fa Pcrfonne Roiale , à la Place des Srs.
, .de Montmartin & Manuild, 6c cela en prcfence du Sieur GalLind , un des
, Seigneurs de notre Confeil d'Etat , 6c Commiflaire à ladite Allèmblée JNJa-
, tionale , & d'y propofer fix Pcrfonnes , Capables, Fidèles, 8c très Afec-
, tionnées au Service de Sa Majefté , &. au Bien Public , afin que Sa
, Majefié en choififlè deux . d'entr'eux pour cet Ofice de Députés Ge-
, neraux , par lefqucls les Sieurs de Montmartin & A'fani.ild , feront de-
, chargés de kur Emploi , en obfervant les Formes ufitées en pareil
, Cas : Pourvu toujours que dans lefdiies Afièmblécs on n'y traite que
, des Matières qui regardent uniquement la Difcipline de leur Religion,
, comme il a été arrêté par les Edits & les Déclarations de Sa Ma^eflé :
, En Témoignage de quoi , Sa Majefié a commandé d'expédier le pre-
Tome II. V v ,. fcnt
533 XXV. SYNODE NATIONAL
„ fent Mandement , figné de fa propre Main , & contrefigné par un Con-
„ feiller de fon très Honorable Confeil Privé , Se Secrétaire d'Etat , £v
j, de fcs Commandemens.
Signé LOUIS,
Et un peu plus lîas ,
PhilipfeaHX .
CHAPITRE VL
Difpute fur le Mandement pecedeni.
LAfl'emblce reflechiflant fur le Mandement de Sa Majefié , & confiderant
qu'il ne contenoit pas un Commandement exprès , mais feulement une
fimple PermiiTron de nommer des Députés Généraux , & qu'il reftraignoit
cette Permiflion de telle Manière, qu'il fembloit qu'il ne laiflât aucun Pou-
voir au Synode d'obliger ledit Monfieur de Montmanin à rendre Compte
de ce qu'il avoit fait depuis le commencement de fa Dcputation , jufc^u'à ce
tems-là ; 8c mains encore de l'obliger à donner des inftruétions à celui
qui pouvoit être élu à cet Olîce : Outre que le Synode n'olbit pas bazar-
der une pareille Eleftion fans enfraindre ouvertement les Edits de Sa Aîajef-
ti , fes Lettres Patentes , & fes Lettres Sciées , Se même cet Ordre que
nous avions accoutumé de garder ; D'ailleurs les Synodes precedens , aiant
protefté & déclaré folennellement , qu'ils ne vouloient pas fiiire de pareil-
les Chofes de leur Chef , ni même en prendre Connoiffance : de plus , que
depuis plufieurs années les Egliles ne vecevoient aucune Afliftancede la Bon-
té de S:i Majefte , Sc qu'il feroit necellàire que l'on prefentât une très-hum-
ble Requête au Roi , pour le prier très-inftanment de donner Ordre que
l'on exécutât fes PromefTes , 6c qu'on les accomplît en tous leurs Points.
Pour ces Raifons , 6c particulièrement afin que nous pûflîons nous tenir
dans le même Ordre , 8c Ancienne pratique de nos EgHfes , le Synode ju-
gea qu'il faloit fiire une Dcputation à Sa Maje/lc , 8c choifit les Sieurs de
BoKterotte , 8c de Baleines , pour porter leurs très-humbles Demandes à Sa
Majefté , auxquels on donna des Lettres Sc des Inftruétions , pour les pre-
fenter au Roi , & aux Principaux Miniftres d'Etat,
Cg^
CHA-
T n: N LT A CASTRES. 539
CHAPITRE VU.
Ccpic de la Lettre que le Synode envola <tu Roi
SIRE,
^, T Expérience êc le Sentiment que nous avons des Bontés Roiales que Fo.
,, l^tre Majefié ■à eûès pour nos Eglifes , 6c la Part que nous prenons aux
,, Soufranccs de nos Frères que l'on a foulés , nonobitant Vos Edits, parce
,, qu'on n'a pas exécuté vos Ordres dans vôtre Roiaume , nous obligent à
„ députer vers vôtre Majefté les Srs. âc BouteroHe , & de B^/e/«f/ , pour pro-
,, tefter à vôtre Majejté , de nôtre Part , que nous relierons inviolablement
,, atachés à fon Service , & que nous fomraes très-lenfibles aux Faveurs que
„ vôtre Majellé nous a accordées , dont^nous la remercions très-humble-
,, ment, en lupliant en même tems \àtrc Ma jejlé yzr nos Requêtes , d'avoir
,, Egard à nos pauvres Eglifes qui font oprimees. Nous avons une telle
,, Confiance en la Bonté de vôtre M^jefié, qiie nous efperons qu'elle leur
., donnera une Audience favorable , 6c qu'elle nous acordera nos très-hum-
,, blés Demandes. Nous efperons auflî queD«>« acceptera les Prières ardentes
,, que plufieurs Miliers de Dévots lui font continuellement pour laProfperité
,, de vôtre Majeflé , lelquels, quoiqu'ils gemifent fous l'Opreflîon 8c dans la
,, Tribulation , reftent néanmoins dans l'Obeïfiance due à vôtre Majeflé, 6c
„ confervent toujours l'nfeftion que des Fidèles Sujets doivent à leur Sou-
„ verain ; & nous recourons tous les jours au Trône de Grâce pour fuplier
„ nôtre Gravd Dieu qu'il répande fes plus pretieufes Benediftions fur vôtre
„ Sacrée Perfonne, & qu'il falTe profpcrer fon Règne & fon Gouvernement,
,, afin que vôtre Alajejh' foit toujours un Invincible Monarque, duquel
,, nous ferons aufli continuellement avec un très profond Refpeft 6c une
,, parfaite Soumilîîon.
Dp. VoTiiE Majestl'
Les très humbles , très Fidèles & très
Obciflans Sujets & Serviteurs , les Paf-
teurs , & Anciens des Eglifes Reformées
De Cafirej au Mois dé France , aflèmblcs dans leur Synode
-de Septembre i6i6. Notional à C.tfhes, & au Nom de tous.
Chauve Modérateur , Bottterone AfTef-
feur, Blonde! . i^ Petit, Secrétaires.
CHA-
340 XXV. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE VII I.
Touchant le Retour des Députés avec la Reponfe du Roi.
LE vint-huitiéme d'Octobre , les Sieurs BoKteroue 8c de /?rt/t'/«?/ Députés
vers le Roi , retournèrent avec des Lettres de Su AJajefié & de Monfr.
à'Herbaut Secrétaire d'Etat , lefquels raporterent que Sa Majefié \cuy avoit
fait un Acuëil très-favorab e , comme auflî les Miniftres d'Etat , & qu'aiant
prefenté leur Requête aux ConfeiUcrs du Conleil Privé de Sa Aiajtfié , ils
avoient obtenu un Ordre adrellé au Piu-lemcnt de Thor^/oufe, pour lever les
Modifications que ledit Parlement avoit ajoutées au dernier Edit de Pacifica-
tion , 6c qu'on leur avoit promis que l'on envoieroit des Commiflairesdans
les Provinces de Xaintonge , du Haih Languedoc , ù la Rochelle , & dans le
Pais d'w«//A- pour faire exécuter fort exafterncnt l'Edit : Qii'on les -avoit
auffi adurés que l'on teroit bonnes ?c valides les Affignations que Monfieur
Ducandal avoit autrefois reçues , que de plus, ils avoient reçu un Ordre pour
toucher douze Cens Livres pour les defraier dans leur Voiage , outre la Som-
me de dix Mille Livres que SaMajefié acordoit aux Synode pour fubvcnir à
la Depcnfe des Députés ; Mais à l'Egard du lletabliflcmcnt de Monfieur du
MohUh dans l'Eglife de Pans, & la i-'ermiflion de tenir une An'emblée Gé-
nérale , Sa Majèjlé étoit fort éloignée de la leuracorder , & n'y vouloit nul-
lement confentir , & qu'il nous feroit connoître plus amplement fes "^cnti-
îrients fur cet Article , 6c que Monfieur Galland Commiflaire , nous feroit
Connoître qu'il étoit bien dilpolé envers nous , à l'Egard de la Nomination
de nos Députés Généraux i Sur quoi on remercia Dieu qui nous avoit acor-
dé de trouver Grâce auprès du Rot ; ëc l'on remercia auffi les Députés qui
avoient été envoies auprès de Sa Majefté , lefquels on loua à Caufe de leur
Conduite & prudence , dont le Roi avoit été fort fatisfait , Se que les Con-
feillers de Sa Majeflé avoient aprouvéc.
LETTRE DU ROL
Qfii fut adre[jée an Synode National ajjemblé a Caftres,
,, y^^ H E u s & Bien-Amez , nous avons reçij vos Lettres par les Sieurs
„ V— / l'outeroiie & de Baleines vos Députés, & nous avons apris de leurs Bou-
„ ches , & par la Requête qu'ils nous ont preilntée , ce qu'ils avoient Or-
„ dre de nous déclarer de vôtre Part ; Sur quoi nous avons donné de Boii-
,, che 6c par Ecrit les favorables Reponfes que ces mêmes Députés vousra-
5, porteront, auxquelles nous joindrons de très bon Cœur les Efets de nôtre
j. Grâce Se Faveur Roiale , dans toutes les Ocafions qui feprefenterontpour
,, le Contentement en General , & le Bonheur de tous nos Sujets de vôtre
,, Religion , 8c de chacun d'eux en Particulier : comme auffi nous nouspro-
„ mettons de nôtre Côté que vous vous tiendrés dans les Bornes de la Fidé-
lité
T E N U A C A s T R E s. g^i
„ lire Se Obeidance que de bons & Loiaux Sujets doivent à leur Roi ; Se
,, quevous verifierés par vos Actions les Protelbtions de vos Députes, com-
j, me nous vous exhortons auffi de le faire, 6c de plus de donner Séance au
,, Sieur Galland notre Confeiller dans notre Confeil d'Etat , 8c que vous
,, ajouterés Foi à ce qu'il vous dira , comme venant de nôtre Part. Donné
„ à St. Germain en Lrt/> ce Quatorzième d'0c7a/'/-f 1626. Signe LOUIS , Se
,, un peu plus bas , Philippeaux. Et l'Adrefle ctoit,
A nos Chers & Bien-Awes les Députés de la Religion P. Reformée , Af[em-
blésfar notre Permiffion , dans le Sjnode National de notre Fille de Caftres.
CHAPITRE IX.
Copie de la Lettre de Monjlenr ^'Herbaut a, ce Sjnode.
MESSIEURS,
„ "V T Os Députes ont été flivorablement reçiîs de S:i ALijefié, 8c elle a
„ V apris de leur Bouche avec beaucoup de Satis£iftion , les AHurainres
,, de vôtre Fidélité & de vos Intentions iînceres pour la Paix Se la Tran-
j, quilité Publique. Lors que Sa Maje/lé vous acorda cette Paix , c'étoit
„ dans la ferme Refo'ucion de la garder toujours avec vous, 8c de vous fai-
,, re jouir, en Confequcnce d'icelle, detousles Privilèges qu'il vous a acor-
,, dés par (es Edits ; U refte de vôtre Côté que vous y contribuiés par tout
,, ce que le Roi peut atendre de vôtre Prudence , 8c de vôtre Conduite, 8c
,, que par l'Expérience que vousavés du paflé vous vous perfuadiés que la
]) Durée £c le ferme Etabliflément de vôtre Repos dépend principalement
„ de vôtre ObeïiTance , rendant au Roi ce qui lui eft dû . à quoi vous êtes
,, obligés : Et vous pouvés être très-afiurés qu'en fafant de même, vous
„ gagnerés les bonnes Grâces de Sa Majejté, qui vous comblera de Faveurs
„ de plus en plus , 8c que je ferai toujours prêt à vous rendre toutes fortes
,, de bons Ofices auprès de Sa Majeflé , 8c que vous en reiVentirés les Efets
„ confolans, comme vous l'avés mérité. Je fuis MeiTicurs
Vôtre très Humble 6c AfFeâionné
Serviteur , d' Herbant.
Elle était adrefée , à Meffienrs les Députés , Ajfemblés par la Permiffion de
Sa Majefté au Spode National de Caftres.
Vv 3 CHA-
54Î XXIV. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE X.
Ort^re du Roi pour la Nomination des Députés Généraux.
LOrs que l'on eût lu les Lettres de Sa Majeflé , Monfieur Gallandy Coni-
miflnirc du Roi ^ déclara que pour plu fieurs bonnes Railbns, dont Sa Ma-
jefié avoit informé nos Députés , il ne pouvoit pas confentir au Retour de Mon-
iîcurdu Moulin, & que -S'éî Majefié avoit aulîi des Raifons fort Importantes
pour ne pas permettre que l'on tint des Aflérablécs Générales Politiques ; ne
les voulant accorder qu'en Cas de Neccflîtc , & lors que les Afaires de l'Etat le
requerroient. Et touchant l'Election des Députés, il nous dit que le Rei
n'entendoit ni ne vouloit pas que la Religion Reformée fut fans Ordre & fans
Difcipline , & qu'immédiatement après la Mort du Sieur Mamald , un de nos
Députés Généraux , il avoit conftitué une Perfonne d'Honneur & de Crédit
pour exercer cette Charge , avec Monfieur de A-hntmartin , jufqu'à ce qu'on y
eût pourvu autrement Et que depuis fon Mandement du dixième d'O^o^rp,
il avoit donné Permiffion au Synode de procéder à l'Eledion de fix Perfonnes
bien portées pour le Service de Sa Majefiéix. du Public , &; qui n'cufl'ent Liai-
fon avec Perfonne , mais qui dependifl'ent abfolument de leur Souverain , entre
Icfquels 5ij /l/,«/<'y?(? enchoifiroitdeux, pour remplir cette Charge; c'eft pour-
quoi ledit Monfieur GulUritl exhorta le Synode de procéder à cette Nomina-
tion, & de choiiîr des Perfonnes de Qualité, & de Probité, comme il avoit
toujours été pratiqué en de pareils Cas ; difant auffi que nous devions nous fer-
sïx de l'Occafion du preiênt Synode pour faire cette Eleftion , parce que h Si-
tuation des Alaires ne demandoit pas que l'on nous permit de convoquer unç
Aflètnblée Politique : déclarant qu'au Cas que nous negligeaflions de faire cet-
te Nomination; le Sieur de Montmurtin , 6c celui que le Roi lui avoit donné
pour Colcgue, fcroicnt privés de leur Commiflion par Ordre du Roit n'étant
p;'3du tout Raifonnable que p>ar taute de Députés Generau>^, les Afaires des
Sujets de Sx Maiefié , qui profclToient la Religion Reformée , fuflent négli-
gées Se abandonnées. Et Monfieur le Cpiïjmilîaire prefenta le Mandement de
^j Mtijfiié, qui contcnoit ce qui fuit.
M A N D E M E N T D U R G I.
,, •"'E dixième ài'OUebre i6a6. , le Roi étant à St. Germain en Laje^ &
„ V-/conllderant que le Terme de trois Années , cour lequel le Sieur
,, Afutfmartin , îk le Défunt Sieur Maiiiald avoicnt été nommes pour refi-
,, der Se fervir à la Cour, 2c pour être auprès de Sa AUjffié, en Qualité de
I, Députés GcncnvJX pour fes Sujets de la Religion i^ Reformée, ell déjà
',', expiré depuis quelque tems , & qu'il c(l necefiaire que l'on failèuneNou-
„ vclle ElcéHon d'autres Députés pour fuccedcr à leur Emploi , & remplir
,, itur Place; Se confiderant auflî que ctttc E.ledion ne pouvoit pas fe fai-
,',' re plus commodément que dans l'AlVcmblée d'un Synode National , que
î • il Sa
TENUACASTRES. 34;
M Sa Aïajefté avoit accordé que fcfdits Sujets le tinflent dans la Ville de Caftret
>, le dernier de Sep teinère, cour leur épargner de plus grands Fraix qu'ils fe-
,> roient obligés de foire , 6c pour éviter plufieurs Inconvcnicns qui Icur
,. furviendroient s'ils convoquoient une autre Aflêmblcc tour exprès pour
j. ce Sujet: & auflî pour le Bi£n6c Sûreté duRoiaume, 5^ Af.yejh' ne pou-
5, voit pas accorder pour le prefent que l'on tint une Allcmhlce Politique.
1, C'eil pourquoi > pour ces Caufcs ; èc plufieurs autres bonnes Raifons.
,> & fort Importantes pour fon Service, pour le Repos Se LiTranquilité de
„ fon Gouvernement, elle avoit accordé que les Députés audit Synode Na-
>, tional confultafl'ent en Prcfence dudit Seigneur GalUnd , Confeiller du
„ Confeil d'Etat de S,i Majejh', & fon Commifîaire audit Synode, touchant
„ l'Election des Nouveaux Députés, pour refider auprès de Su Maje/lé,à. la
„ Place des Sieurs Alontmarti» Sc Hardi. , un des Secrétaires du Roi , nom-
5, mé par Sa Majefié dans fon Mandement du treizième du Mois àcSeptem-
,, bre dernier, Sc de lui ofrir fix Perfonncs de Qualité , propres pour rem-
,, plir une pareille Charge; foit qu'ils fùfient Membres dudit Synode, ou
>, non, pourvu qu'ils fulfent Loiaux & bien afeclionnés à fon Service &: à
„ la Tranquilité Publique, & qu'ils ne dependifl'ent de Perlonne au Mon-
5, de que de Sa Majefté, afin qu'elle en choilit deux d'entr'eux pour exer-
„ cer cet Olice de Députés Généraux. Enfuite de quoi les Sieurs de Aiont-
,. marttH 6c Hardi fcdemettroient de leur Emploi , félon les Formes accou-
„ tumées en pareils Cas : Pourvu toujours qu'en ladite Aflèmblée on ne
j, traitât d'aucune autre Chofe que de cette Eledion , & des Matières qui
,1 ont du Raport à la Difcipline de leurs Eglifes , fuivant les Edits Se De-
„ clarations de Sa M.-^jcJté. Cependant il avertit les Députes du Synode
,, qu'on n'en devoit tirer aucune Conkquence , Sa AlajejU fe refervant la
\, Permiffion de fiure tenir des Aflemblées Politiques qu'il accorderoit à fes
„ Sujets de la Religion P. Reformée , lors que fa Sagefle le trouveroit nc-
„ ccflaire , & que les Afaires de l'Etat le pourroient permettre. Et ledit
„ Sieur Gal/and déclara qu'il avoit Ordre de Sa Majejh' de leur expédier le
„ Prefent Mandement, qu'il avoit bien voulu figncr de fa propre Main ,
„ & que le même Seigneur Galland fon Secrétaire d'Etat , de fes Ordres 8c
,. Finances avoit contrefigné. Signé dans l'Original , LOUIS, êc plus bas
,, Philippeaux.
CHAPITRE XL
Conférence entre h Synode & ie Comanljaire du Roi,
CE Mandement aiant été lu, le Synode jugea à propos de tenir une Confé-
rence au Sujet dudit Mandement, à'i.xxs la Maifon duComminairedu/?ftf,&
pour cet Efet on y envoia douze Perfonnes de ceux qui étoienc Députés au Sy-
node : Lefquelles aiant fait leur Raport de tout,le Synode confideranc le Chan-
344 XXV. SYNODE NATIONAL
gement -qui étoit arrivé par la Mortimpicvûë du Sieur de ManiaU, & l'Im-
portuiiité Je Monfieurde Montmartin fon Cobgue, pour être déchargé d'un
tel Fardeau , comme il l'apcloit, difant qu'il lui ctoit impoffiblc de le por-
ter lui fcul plus long-temsj 8c les Neccffités prefliintes de nos Fglifes, qui
demandoient que quelques Pcrfonnes fe chargeallent du Soin de leurs Afai-
res, & qui puil'ent les Iblicirer avec un nouveau Zèle, Se confiderant prin-
cipalement le Mdîidement de Sa Afajefit , apuié par les Exhortations de Mon-
Gcur Galiand fon Commiflàire, qui déclara , félon la Réponfe qui avoit été
faite à la Requête que nos Députés avoient prefcntée , que la Conjonéture
des Tems 6c l'Etat prefent des Afaires ne permettoient pas à Sa Majeflé
de nous accorder encore de tenir des Ailemblées Générales Politiques, qu'au
Cas que le Synode ne voulut pas nommer les Députés , le Roi le fcroit lui-
même , comme il en avoit déjà pris Soin , aiant par fon Mandement du trei-
zième de Septembre , donné Ordre exprès que Monfieur Hardi fut joint à
Monfieur de Montmartin dans la Commiflîon de Député General. Fources
Raifonsdonc, & pour éviter un Nombre prefqu'infini d'Inconveniens très
vifiblcs: Le Synode procéda à l'Eleétion de fix Perfonncs, qui dévoient
être prefentées à Sa Adajeflé , Icfquelles furent choiGes à la Pluralité des Voix;
à favoir, les Sieurs Claude Baron de Gabrias & àcBeanfort, Loiiis de Cham-
pagne, Comte de Sitze , 6c Henri de Clermont ^''Amboife , Marquis de Galle-
rande; pour la Nobleflè ; 6t les Sieurs /^/ï/«j Avocat au Parlement, demeu-
rant à B/ois : Texier Avocat du Roi dans la Scncchauiléc à^ Armagnac ; 6c
Laz.are du Pui Confeiller à la Cour Prefidiale dt Bonrg-en-BreJfe iponr \g com-
mun Peuple , afin que des fix Sa A^ajeftc Tpùt choifir les deux qu'il jugeroit
à propos pour exercer cet Ofice de Députés Généraux.
Mais parce que le Règlement fltit par nos Eglifes avec PAgrcmcntdu^o/,
pour la Nomination defdits Députés Généraux , portoit que tous les trois
Ans on convoqueroit une AHcmblée Générale par l'Ordre e.xpres de SaAJa-
jefie , & qu'auparavant on tint des AlTcmblées Particulières dans toutes les
Provinces , afin de préparer les Cahiers , les Mémoires 8c les autres Inftruc-
tions des Provinces , pour les délivrer entre les Mains de ceux qui feroicnt
Députés à l'Aflemblée Générale, qui les cxamineroient ; 6c qui choifiroienc
entre ces Papiers ceux qui regardoieiit particulièrement nos Eglifes , pour
les prefentcr à Sa Majefie , 6c contribuer par là au Repos 6c à la Paix de
fes Sujets : Et parce que fix Années étoient déjà écoulées depuis la dernière
Afîcmblée Politique que le Roi avoit eu la bonté de nous acorder , & que
les Synodes preccdens tenus ù A/ais 6c à Charenton ôc ce dernier Synode
de Caftrcs , conformément aux autres, avoient pofitivement ordonné qu'au-
cun de nos Pailcurs ne fe mèlci-oit dans la luite des Afaires d'Etat , ni n'af-
fifteroit en Perfonne aux Aficmblées Politiques, ce que 5^» yl/rf;f/?/ avoit
aulfi aprouvéi le Synode ne voulant pas tranfgrcilcr les Déclarations du i?o/,
ni les Canons des Synodes ci-deflus mentionnés, ni caufer aucun Préjudice
au Gouvernem.ent que Sa Majefté -s^voxt bien voulu aprouvcr dans nos Egli-
fes 4c ce lloiaume , 6c lequel il ne vouloit pas abolir , comme il nous Pa-
VQM donné à entendre ; le prefent Synode déclara que nous n'avions aucun
TENUACASTRES. 34^
Defl'ein par cette Eleftion , ( laquelle nos Eglifes' étoient obligées de faire ,
& à laquelle Sa Majefié nous avoit engagés) de prejudicier en rien aux Droits'
& aux Privilèges des Aflèmblées Politiques Générales , auxquelles il apar-
tenoit proprement de prendre le Soin des Afaires de l'Etat , & que les Sy-
nodes fuivans ne (croient pa? tenusd'en ufcr de même ; G'eft pourquoi le
Synode ordonna aux Députés qui leroient acceptés par Sa Majefié -, de de-
mander au bout de dix-huk Mois , avec toute la SoumifTion imaginable , 6c
avec de fortes Inftances à Sa Majejlé , un Ordre de Sommations pour une
Aflemblée Générale , comme il avoit plû à Sa /ijajeflé de le faire efperer à
nos Eglifes par fes Promefles Roiales qu'il nous avoit faites en Termes ex-
près » dans fon Âdandement ci-deflus mentionné : Et d'autant que par ces
Aflèmblées on n'avoit pas d'autres Vues que de reprefcntcr au i^o<, auNom
de nos Eglifes , tout ce qui pouvoit contribuer au Service de ^a Aiajefié, 6c
au Repos de fes Sujets . il faloit pour cet Efet que l'on tint des Ailtmblécs
dans les Provinces , auxquelles on pourroit porter toutes les Plaintes , les
Remontrances 6c les Propofitions de nos Eglifes en General , 6c en Parti-
culier , lefquelles feroient portées de là à l'Aflemblée Générale , où le tout
feroit examiné , 6c depofé entre les mains de nos Députés Généraux ; mais
ce Synode étant une Aflemblée d'une autre Nature , 6c n'aiant pas dcCom-
niiflîon des Provinces , ne pût pas donner aux Députés qui étoient cl-.oifis ,
les Mémoires ni les Inftructions nccefsaires ■■, Il arrêta donc que les Députés
que5^ Majefté nommeroit pour refter auprès de fi Perfonne , fuplieroient très-
humblement Sa Majefié, de vouloir permettre que l'on tint de pareilles Af-
fêmblées dans chaque Province , auflî-tôt qu'il fe pourroit faire , dans lef-
quelles on recueilliroit toutes les Plaintes , 6c les Remontrances qui regar-
deroient le Service du Roi , lefquelles feroient portées aux Pieds de Su iViajef-
?r , par Meflîeurs nos Députés Généraux , auxquels on les envoieroit, atîn
que par ce Moicn là le Roi pût être bien informé de la Conduite , 6c des
Griefs de fes Sujets Proteftans, ce qui feroit une Chofe fort utile à Sa Ma-
jejté 6c de grande Importance pour fon Service.
Le Synode ordonna auiTi que Melfieurs les Députés Généraux conferc-
roient avec les Miniltres d'Etat (étant une Chofe dont on ne pouvoit aucu-
nement fe difpenfer) pour favoir de quelle Manière ils pourroient avoir Cor-
refpondance avec les Provinces, 6c les Provinces avec eux , parce que fans
une pareille Correfpondance tout ce qu'ils feroient ne feroit d'aucune utilité
pour les Eglifes.
Il fut en même tems refolu que chaque Province donneroit par Ecrit les
Griefs de fes Eglifes , 8c ceux des Particuliers qui profenbient nôtre Reli-
gion , 6c que pour cet Efet on les envoieroit à l'Eglife de Paris, qui raf-
fembleroit le tout pour U mettre entre les Mains de nos Députés Généraux.
Totnc IL Xx G H A-
L
216 XXV. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE XII.
Remontrance de Moifleur ^i'Angoulin, en Faveur dn Maire , àes-Echr
lins 3 é^ de la Ftlle de la Kochelle -, & la Confirmation de
quelques Regkmens touchant ks Députes.
Ors que le Synode eue arrêté qu'en confequence du bon Plaifir du Rot ^
on procederoit à PEleftion de Députés Généraux pour refider auprès de
Sa Majefté ; le Sieur à''AngaHlin un des Echevins de la Ville de la Rochelle ^
Ancien de ladite Ville , & Député pour la Province de Xaintonge , remontra
qu'en de femblables Cas , Meilleurs les Maires, les Echevins 6c les Bourgeois
de ladite Ville avoient de tous tems eu les Privilèges d'une Province , 6c que
leurs Députés avoient affifté Pcrronnellement dans toutes les Aflembléct. Gé-
nérales Politiques, & aufli dans les Synodes Nationaux lors que les Dépu-
tés Généraux avoient été choilîs ; & demanda que le Syn ,dc lui permit d'a-
Toir Voix dans ladite Ekétion , non feulement en Qualité de Député Ge-
iieral de la Province de Xaintonge , mais auflî comme les Députes de Mef-
iîeurs le Maire , ks Echevins, 6c Bourgeois de ladite Ville , aiant la Gom-
miffion avec un plain Pouvoir de le demander de la Part defdits Meflleurs ,
'laquelle il produifit , &: elle étoit lignée , Cachot Secrétaire de leur Synode,
3e quatorzième du Mois ô'Otlobre dernier ; Sur quoi les Députés de Xain-
t^ige furent ouïs , lefqucls déclarèrent que ledit Sieur à^Angoulin étant un
de leurs Colegues, 6c Duputé conjointement avec eux , pouvoit comme tel
avoir fia Voix dans ladite Eleclion •■, qu'autrement leur Province en foufri-
roit un Préjudice confiderable , fi un de leurs Députés étoit exclus de don-
ner fon Sufrage dans ladite Elcélion ; le Synode rendant Juftice au Deman-
deur Monfieuï ^^ AngnuHn , & ne jugeant pas qu'il fût raifonnable qu'une
feule Perfonne eût deux Vo-x dans une pareille Occurance , ordonna que
ledit Sieur à^AngouUn n'auioit qu'une Voix dans l'Eleélion; mais qu'on lui
lailleroit le Choix de prenJre laQialité de Député pour la Province àt Xain-
tonge , ou de prendre celle de Dcputé pour la Ville de \-!i Rochelle kxûcmtnt:
Et ledit Sieur à''AngaHlin déclara en même tems qu'il ;donneroit la Voix en
Qualité de Député pour ladite Ville de la Rochelle , avertiflant le Synode
qu'il ne pretcndoit pas que cela tirât à Confequence, 6c que cela prejudiciât
«n rien aux Droits £c Privilèges de ladite Ville £c Province : & il deman-
da un Aéle comme il avoit fait cette Déclaration ; Ce qui lui fut ac-
cordé.
D'autant qu'il y avoit plufieurs Chofes qui manquoient dans les Lettres
de CommifTion que des Députés de quelques Provinces avoient aportées ; le
Synode fit exhoitcr Icfdircs Provinces , par leurs Députés , de voir que le
Canon du Synode National de To;;»?/»/ fut exécuté , lequel avoit ordonné
que les Noms ôc les Surnoms de tous les Députés feroient exprelfément in-
Icrés dans kfdites Lettres ; & de prendre g.ude aufll foin particulièrement
<^ue ks Lettres de Commiffion ôc le? Mémoires ne fuflcnt pas fignés par
ceux
T E N U A C A s T R E s. 547
ceux qui feroient Députés aux Synodes Nationaux , ou par ceux qui fc-
roient fubftitués en leur Place en Cas de Maladie, ou de Mort , ou autres
Accidens, mais par les Ofîciers des Synodes Provinciaux , à favoir pour le
Modérateur , les Afièfleurs , 6c les Secrétaires.
En confequence du Canon fait dans le Synode de Privas , on enjoi-
gnit aux Provinces d'avoir Soin que les Députes de chaque Province
pretaflènt Serment qu'ils ne donneroient pas leurs Sufrages à ceux qui
auroient brigué leur Election , ou Deputatioa , à nos bynodes Natio-
naux,
CHAPITRE XIII.
^probation de la. ConfeJJîon de Foi.
LA Confeffion de Foi aiant été lûë mot à mot , 8c fort diftindcment Ar-
ticle |3ar Article , elle fût ratifiée d'un Confentement General de tous
les Députés , tant Pafteurs qu'Anciens , lefquels protefterent pour eux
mêmes &pour leurs Provinces , qu'ils vouloient mourir dans la Profeffion de
cette Foi , qu'ils l'enfeigneroient dans legrs Eglifes, & qu'ils feroient leur
poflible afin qu'elle fût inviolablement gardée.
CHAPITRE XIV.
Remarques fur la LeÛme de la Vifcipline Ecclefiajlique.
An T I c t.E I.
A Près ces Paroles du Cinquième Canon du Premier Chapitre . fim pou-
voir iidminifirer les Saints Sacremens , on ajoutera encore , m célébrer
des Mariages,
En lifant le Vint-neuvième Canon du même Chapitre, le Synode décla-
ra que par les Difl'entions mentionnées dans ledit Canon , nous devons non
feulement entendre ce qui eft propofé par le Padeur , mais auffi ce qui eft
agité par l'Eglife , ou par les Membres entr'eux.
III.
Sur le premier Canon du troifiême Chapitre , on déclara que ceux qili
feroient acceptés à l'Ofice d'Ancien , ne pourroient pas être obligés de s'en
a(juiter avant qu'ils y fufl'ent reçus , ledit Ancien pouvant julqu'à ce tems
là révoquer le Confentement qu'il auroit donné.
Xx z IV. Lors
348 XXV. SYNODE NATIONAL
IV.
Lorfque l'on lût le fixicme Canon du huitième Chapitre , à la Requc-
ïe des Députes Provinciaux du Berri , on ordonna que les Synodes Provin-
ciaux feroient obligés , avant de fe leparer , de procéder aux Cenfures, com-
me on en avoit fait un Décret en pareils Cas pour les Coloques.
On exhorta toutes nos Eglifes d'obferver Religieufement & ponctuelle-
ment le Neuvième Canon du douzième Chapitre , touchant l'Âdminiftra-
tion de la Coupe au Sacrement de la Sainte Cène , 6c de rendre Compte au
Synode National fuivant de leur Obeiflance.
V I.
On ordonna que l'on raieroit le huitième & le neuvième Chapitre de
nôtre Difcipline, comme étant fuperflu, êc ne pouvant être pratiqué par
nos Eelifes.
VII.
On fît le même Jugement touchant le quatrième Canon du dixième Cha-
pitre, & on le corrigea ôc changea en ces Termes. Les Eglifes ^ui ont ac-
eoHtHmé de faire des Prières Publiques en certains jours de la, Semaine^ pourront
les continuer ,^ fuivant le même Ordre c^u' elles ont obfervé heureufement depuis flu-
Jî'Curs Années , & les autres Eglifes pourront imiter leur bon Exemple, lors que
Dieu leur fera /<: Grâce de leur en donner le Moien , ce qui contribuera à lettr
Edification.
VIII.
Les Fadeurs tâcheront aufll par leurs Remontrances & Exhortations
d'cmpèchcr que la Parole de X>/e« ne foit profanée par le Mépris qu'on en
fait , pluficurs négligeant les Sermons & les Ordonnances Publiques d'un
culte Religieux , & même les Prières dans les Familles , où l'on remarque
tous les jours une plus grande Tiédeur pour les Exercices de la Pieté Chré-
tienne.
IX.
Le dix-huitième Canon du treizième Chapitre fera conçu en ces Termes;
Ceux qui demeurent dans des endroits où P Exercice Pttbltc de nôtre Religion
n'eft- pas établi , pourront faire publier leters Bans dant Us Eglifes Papifies, étant
une Chofe purement Ctvile.
X.
Le Synode enjoignit aux Eglifes de rendre Compte à leurs Coloques, & Sy-
nodes Provinciaux , des Infraâions que l'on avoit faites au Seizième Canon
du quatorzième Chapitre de nôtre Difcipline , & ordonna aux Coloques de
cenfurer les TranfgreUcurs , foit qu'ils l'eufTent violé ou par écrit ou par
leurs Aftions-
X I.
Lors que l'on lût le vint-quatrième , le vint-cinquiême , & le vint-fixiè-
mc Canon du quatorzième Chapitre , on ordonna qu'on feroit le Canon fui-
vant , lequel feroit lu dans toutes les Eglifes , aufîi-tôt que les Députés fe-
roient de retour dans leurs Provinces.
CHA-
TENUACASTRES. 349
CHAPITRE XV.
Déclaration à- Règlement contre les Débauches.
D Autant que Dien eft juftement courroucé contre les Hommes impies »
& qu'il marque fon Indignation fur ceux qui étant éclairés de la Lu-
mière d'en-haut ferment les yeux à la Vérité , afin de pouvoir fe plonger
plus librement dans les Voluptés , & les abominations de ce Monde , 8c
tourner la Grâce de Bien en raillerie ; Le Synode National des Eglifes Re-
formées de ce Roiaume , ne pouvant voir ( fans répandre des Larmes Se fans
avoir le Cœur navré de Douleurs , après avoir reflenti les terribles fugemens
de Dieu par ces Defolations & ces Troubles que nous avons foufertsj)quc
la Diflblution 8c h Débauche régnent encore parmi des Perfonnes qui fedi-
fcnt Membres de l'Eglife de Dieu ; quoi qu'en éfet ils loient des Profana-
teurs infâmes de fon Saint Nom , &c qu'ils deshonorent par leur Vie Liccn-
ticufc la Profeffion qu'ils font de nôtre très Sainte Religion , & femblent
prendre à Tâche de nier 8c de détruire toutes les Pratiques de la Pieté , 8c
de la Religion , en fe montrant fi ouvertement ingrats des Grâces qu'ils ont
reçues de h Divine Bonté : Pour donc nous mettre à couvert de fon jufte
RelVentiment , 8c pour émouvoir , de plus en plus , les Entrailles de fes
CompafFions Paternelles (qu'il a eu toujours ouvertes, même lors qu'il nous
a châtié le plus rigoureufement, ) ce Synode National décréta que l'on ex-
horteroit toutes les Eglifes de ce Roiaume , par les plus preflans Motifs , 8c
les plus fortes Raifons , à s'humilier profondement devant Dieu , 8c à fe re-
pentir fincerement 8c de bon Cœur , de renoncer aux Vanités du Siècle , à
la Paillardife , à ces Aparcils fomptueux 8c fuperflus ; les Femmes à quiter
fur tout les Ornemens indccens des Frifures , des Fards, 8c cette Coutume
lafcive d'aller la Gorge nuë , les Bals , les Mafcarades, 8c en General , tout
ce qui eft inutile , & qui eft de l'Invention de l'Efprit de Ténèbres ; afin
qu'ainfi les Fidèles reformant leur Vie , ^ produifant des Fruits d'une vé-
ritable Repentance, puiiTent témoigner par leurs bonnes Aétions qu'ils ont
bien confervé ce Pretieux Joyau de la Vérité dont la Garde leur a été con-
fiée : Et on ordonnera à tous les Confiftoires de tâcher , par toutes fortes
de Moiens , que Dieu leur fournira , darrcîer l'Infolcnce de ceux qui , fe
glorifiant dans la Scelerateffe , continuent dans leurs Defordres , 8c leurs
i^ratiques Criminelles , 8c qui refiftent aux Confeils que le Grand Dieu leur
donne dans fa Sainte Parole,
Et afin que ce Canon fut exécuté plus Fidèlement , plus Soigneufement,
& avec plus de Facilité ,< le Synode ordonna qu'on le liroit Publique-
ment dans toutes nos Eglifes , 8c que dans tous les Coloques 8c Synodes
les Pafteurs rcndroient Compte de l'Obfervation qu'on en auroit faite,fur Peine
d'être refponfables , dans leurs Perfonnes, de toutes les Tranfgreffions qu'on
auroit commifes contre ledit Canon.
Après que l'on eût lu tous ks Articles delà Difcipline de nos Eglifes, les
Xx 3 De
550 XXV. SYNODE NATIONAL
Députés des Provinces promirent pour eux, pour leurs Eglifes, & pour
ceux qui les avoient envoies de î'obferveE , ■&■ de prendre un Soin très
particulier qu'elle fût très-religieufcment obfcrvée dans leurs Provinces.
C H A P I/!I?ni::|«;./:IXi^V-'l,' "
Remaries fur la Le0ure dis JBes du S^âe^Màmààé Çharenton.
GE Synode marchant fur les Veftiges du dennier Synode National , tenu
à Ckireiuon , & condecendant à la Requête de plufieurs Provinces , opi-
na que Ton fuplieroit très-humblement î>\iMaje/ie\ de permettre que touteis
nos Aiîcrablées Ecclclïaftiques pûflent. avoir la même Liberté dont dleë
avoient toujours joui jufqu'à l'AnnéejMiUe fix Cens vint- trois.
Sur la Lcfture du troifiéme Article des Remarques , faites par ledit Sy-
node , touchant la Difcipline de aôtre Eglife , on ordonna que l'on retien-
droit l'Ancienne Coutume pour la Oelebration de la Sainte Cène à l'Iflue des
Synodes Nationaux.
Le troifiéme Article du premier Chapitre de la Difcipline de nôtre Egli-
fe , fait dans ce Synode, lera dans la fuite exprimé en ces Termes. Les Mi-
ttifirts & leurs Familles refideront aUuellement &c. Et pour obéir à ce Canon ,
tous les Miniftres de la Province du Ham Languedoc qui refidcnt à prefent ,
pu qui refideront ci-après, dans la Ville de Montauùan, le conformeront im-
médiatement & fans aucun Délai à cet Ordre de leur Synode Provincial, fur
Peine d'être depofés de leur Miniftere ; & le Synode Provincial prochain
rendra Compte au Synode National fuivant, de la Manière dont il en aura
agi avec les Dchnquans , Se avec quelles Cenfurcs il aura procédé con-
tr'eux.
Lors que l'on fit la Lecture des Aâ;es du Synode National de Charenton,
cette Aflemblée fut informée que le Décret qui avoit été fait par les Dé-
putés, dudit Synode , touchant le Départ de Monfieur Codur pour le Da-tf-
phiné , lequel on devoit pourvoir d'une Eglife dans cette Province , n'avoit
pas été exécuté ; C'eft pourquoi le Synode ordonna qu'on le Sommeroit
de comparoître en Perfonne devant cette Affemblée , dix-huit jours après
qu'il eu auroit reçu la Sommation , pour rendre Raifon de fa Defobeïlfance, Se
au Cas qu'il en ht Refus , l'Aflèrablée déclara qu'il feroit Sufpendu de fon
Miniftere , 6c c|ue nonobftant qu'il fut abfent on procederoit contre lui, 6c
flu'on le jugeroit définitivement.
V.On
T E N U A C AS T R E s. ^p
V.
On ordonna à la Province de PJp d'e France d'écrire à l'Eglife Se à l'U-
niverfité de Sedan , pour les prier de vouloir refigner les Manufcrits que feu
Moniîeur de Tii/oi avoit kilîës , pour les faire imprimer , afin que les ex-
cellons Ouvrages de ce bon Serviteur de Dieu fullènt rendus publics, 6c que
l'on profitât de la Doftrine qu'ils contenoient.
VI.
Le Synode accordant fa Demande à Monfieur Perraud ,VnQ:eui de PEgK-
fe de Aiacon , & confentant aufli à ce que les Députés de Bourgogne avoient
propofé , ordonna que la Ceniure qu'on avoit portée contre lui dans le der-
nier Synode National , fêroit raiéedes Ades dudit Synode.
VI I.
A la Requête de la Province de la Uaffe Gmenne , & à Caufe des bons Té-
moignages qu'elle avoit rendus de Monfieur Huron^ & par l'Expérience que
l'on eût que l'Eglife de Be'^a. , dont il étoit Miniftre , feroit mieux édifiée
du Minilterc dudit Monfieur Hnron , on accorda que l'Acte de Cenfure
dénoncé contre lui, par le dernier Synode National de Charenten , feroic
au fil raie.
V I I I.
On ordonna de fuprimer tous les Ecrits qui avoient été délivrés par Mon-
fieur Perrin Paftcur de l'Eglife de Nions , & par Monfieur de Mtrabel,àecQ-
dé, à hViov'mce.àt Bourgogne ^ & que les Députés de ladite Province avoienc
enfuite délivrés à ce Synode.
I X.
On recommanda à toutes les Eglifes l'Obfervation du troificme Article
des Matières Générales , lequel avoit été fait dans le Synode de Charenton ci-
deflus mentionné.
X.
On lût les Actes Se les Lettres de certains Anciens Sc Chefs de Familles
de l'Eglife du Montlimar ■, les Lettres de l'Eglife de Sanve , & de Son Al-
teffe le Duc de Rohan , & on donna Audience aux Sieurs Caron 8c Mouf-
chamf Députés du Montlimar , & aux Députés Provinciaux du D.tuphiné 6c
àcsSevenes, comme aufiî à Monfieur Gucrrin , Commifiairc dudit Seigneur
D/ec, & à Monfieur Rojfel, Pafteur de VEgVifcàu A^otulimar , que le dernier
Synode avoit prêté à l'Eglife de S.iuve jufqu'à la tenue de cette Affemblée.
Surquoi on fit un Décret que Ton prêteroit Monfieur Rojjel pour trois Ans
à l'Eglife qui cft dans la Maifon de Monfieur le Duc de Roban ; mais à cette
Condition, que ledit Monfieur Rafcl n'abandonneroit pas l'Eglife de Sauve,
ayant que le Coloque de ladite Ville de Saw^e , ou la Province des Sevenes,
eût mis un autre Miniftre en lîi Place; 8c on pria cette Province d'en fournir
un^au plutôt: le Synode ordonna encore que lors que les trois Années de ce
Prêt fcroient expirées , Monfieur Rojjel Se l'Eglife du Montltmar s'adreHe-
roient à la Province du Dauphiné. à laquelle ce Synode donna Pouvoir de
placer Monfieur Rojjel dans ladite Eglife du MontUm^r au Coutentement de
l'un ôc de l'aucre.
CHA-
3p XXV. SYNODE NATIONAL
CHAPITREXVII.
Revijïon dis Matières Générales du Sjimde National Précèdent.
Article I. -
SUr la Lefture du dix-fcptiême Article des Matières Générales, du dernier
Synode, plulîeurs Députes raporterent que l'on croioit généralement dans
leurs Provinces , que ledit Synode avoit , contre la Coutume de nos Egli-
fes, traité des Afaires de l'Etat. Auxquels le Synode fit Réponfe, qu'il n'a-
voit jamais eu le moindre Deflein de fe mêler des Afaires de cette Nature ,
dont on avoit toujours laiffé la Connoiffance & lesDecifions aux Aflemblées
Politiques que l'on avoit convoquées à cette Fin , par un Ordre exprès de
Sa Majejié ; Sc que ce Synode n'avoit agi en ce qu'il avoit fait, que pour
témoigner fon ObéiTfance aux Volontés de Sa Majefié,que Mondeur Calland
avoit notifiées à l'Affemblée, Sc confirmées par les propres Lettres de Sa
Afajefie, déclarant expreffément fes Ordres 6c fon bon Plaifir. De plus ,
que fi nos Paftcurs n'avoient pas obéi en cela, on les auroit traité de Brouil-
lons, en les accufant de vouloir fe mêler des Afaires qui n'avoient aucun
Raport à leur Profeffion , ce qu'ils n'avoient jamais eu envie de faire , tous
les Pafteurs proteftant , chacun en fon particulier, qu'ils fouhaiteroient qu'on
ne les fit jamais venir à de pareilles Affemblécs , quelqu'Avantage qu'il leur
en pût revenir, par Raport au Service du Roi , l'Afte du Synode d'*^Iais,
dans le premier Article des Matières Générales , étant un Témoignage fort
Autentique que nos Eglifcs etoient dans d'autres Sentimens depuis long-
tems.
I I.
D'autant que les Sieurs Guidon 8c à^Hu'iffeiin avoient reçu une Procura-
tion pour pourfuivrc Monfieur Pâlot , laquelle ne fût révoquée qu'à
Condition que Monfieur Mdat fe joindroit avec eux , à quoi ledit Sieur
MaLit ne vouloit pas confencir: afin donc que cette Revocation ne pût être
prife en mauvais Sens, comme fi lefdits Sieurs à''HuiJfeau & Guidon -avoient
manqué de Diligence ou de Fidélité , lefquels au contraire en avoient tou-
jours fait paroitre dans toutes leurs Aftions pour cette Pourfuite , dont les
Eglifes leur étoient fort redevables : Ce Synode déclara qu'il recevroit une
Satisfaction toute particulière, fi Mr. 4/<j/<ï? pouvoit être induit à entreprendre
de vuider cette Afaire , dont il lui confia le Maniement conjointement avec les
Srs. G««^o» 5c d''Huijfea!{,c[QÏ avoient toujours été exempts de Reproches.Ôc
qu'on n'avoit pas même foupçonnés d'avoir malverfé en rien , & auxquels
on devoit rendre toute forte de bons Témoignages 6c de Remercimens dûs
à leur Capacité, à leurs Soins, Diligence, Intégrité, 6c à leur Zèle fingu-
lier pour le Bien de nos Eglifes, ce qu'on ne pouvoit aucunement leur re-
fufer. Surquoi l'on ordonna que le prefent Témoignage que l'on rendoit
à ces Meflleurs feroit inféré dans les Aâics de ce Synode, ^fin d'être porté
dans
T E N U A C A s T R E s. 353
dans toutes les Provinces , ôc que par ce Moien toutes les Eglifes en fuf.
fent informées.
I I I.
Monfieur Pâlot de St. Antonin prefenta une Requête à cette Affcmblce en
Faveur de fon Frère Pâlot., requérant ce Synode de vouloir faire ceffer tou-
tes les Procédures que Monfieur Malat tivoit commencées contre fon Frère ;
Et que l'on choiht des Arbitres de chaque Côté , auxquels on donncroit un
plein Pouvoir de terminer les Diferens entre lui Se les Eglifes de ce Roiau-
me. On lût auffi les Lettres du Sieur MaUt qui donnoit Avis à l'Affem-
blée des Progrès qu'il avoit déjà faits dans la Pourluite de cette Afaire. Sur-
quoi le Synode trouvant que les Plaintes 6c les Requêtes dudit P-'-lot n'a-
voient rien de jufte 8c de raifonnable , & fâchant par Expérience qu'il ne tâ-
choit qu'à gagner du Tems par là , à tirer cette Afaire en Longueur . 8c
à éluder, s'il étoit poflîble , les Pourfuites qu'on avoit déjà commencées,
déclara qu'il faloit remercier Monfieur Malat des Soins & des Peines qu'il
s'étoit données, & qu'on le prieroit de continuer avec le même Zèle. On
en ufa de même à l'Egard de Monfieur Arnaud., à Caufe de l'Afcélion tou-
te particulière qu'il avoit témoignée envers nos Eglifes. On pria aufli in-
flanment Monfieur Gallanù Commiffaire , de favonfer nos Eglifes à la Conr ^
& de les aflîller par fon Crédit, en priant Sa ^1/.?;(?//e de vouloir ,par un Efet
de fx Bonté , ordonner qu'on nous rendît Juftice.
I V.
On lût des Lettres de Meffieurs Marbaut,à(^ Majfanes ^ Bigot, &de Lau-
nai , nommés CommUfiires par le dernier Synode National, pour traiter de la
Part de nos Eglifes avec des Perfonnes capables de porter Monfieur Falot à
nous donner quclqn.c Satisfaction raifonnable. Monfieur Mejirsz^.tt un des
Commifiaircs aufll fit Raport de ce qui avoit déjà été fait en cela , tant par
lui-même que par les autres qui avoient la même Commifiïon que lui. Apres
quoi on aprouva toutes leurs Aélions , & elles furent ratifiées.
V.
En lifant l'Acte du Synode de Charcnto» , qui contenoit la Réponfe de Sa
A/ajeJré aux Sieurs Cottwi & dit Bois Saint M.trt!7% , Députés par IcJit Syno-
de auprès de Sa Ma:efle , dans laquelle on fiifoit efperer à nos Eglifes qu'on
levcroit la Dcfcnfe fiite contre Monfieur du Moulin , 6c qu'il Icroit réta-
bli dans ion Minillere en ce Roiaiimis : On lût aufiî une Lettre de
l'Eglife de Paris , qui demandoit nôtre Intercefiion auprès de Sa Majejh',
afin que nous priafilons le Roi d'accorder à nos Eglilès la Jouïflance de ce
qu'on leur avoit fait efiierer, Les Députes de PLie de France preicntercnt
cette Requête conjointement avec l'Eglife de Pans. Surquoi le Synode re-
folut qu'on fuplieroit très humblement Sa /W.ï/f/?e d'accorder à Monfieur du
Moulin de retourner en Frar.ce , ëc d'y exercer l'Oficc Pafloral dans ladite
Eglilè: On arrêta auflî que l'on prieroit Monfieur du Moulm , par Lettres
de la Part de ce Synode , de fe joindre avec nos Egliiês dans la Demande
qu'elles fiiifoicnt de fon Retour ôc de fon Rctabliflcment en France , 6c de
s'adreffer aufll en particulier à Sa Majellé par une Requête qu'il lui prefen-
TofKc H, Y y teroit;
354 XXV. SYNODE NATIONA L
teroit ; en quoi on cû: un Succès flivorable , puifque Sa Majeflé étant importu-
née de tous Côtés,nous accorda enfin ce que nous lui demandions avec beau-
coup d'emprcllcment.
Les Députés Provinciaux de la Bajfe Gnienne & du Poison , aiant été ouïs »
il fut refolu que les Eglifes de Rochechouuirt Se de Limoges continueroient d'être
unies à la Province de la Baf[e GcJenne , comme elles avoient été auparavant ,
quoi qu'elles en eullcnt été fcparces par un Décret du dernier Synode Na-
tional , parce qu'elles ne pouvoicnt fubhftcr étant divilees, ôc à Caulé que l'E-
glife de Limoges ne pouvoit pas être unie au Pei5lou uns prejudicier au Coloquc
du Limojin.
VIT.
MonCicur Pierre Guillemin, Pafteur dans l'Eglife;~de Labeur, prcfenta une
Requête à cette AiVemblée , demandant qu'on continuât le Don de la Somme
de trois Cens Livres que les Synodes precedens ùvoicnt accordée à ladite Egli-
fe , & qu'on donnât de plus la Somme de foixante Livres pour être em-
ploiée à l'Education d'un jeune Ecolier que l'on élcveroit aux Etudes pour
le rendre capable de ftrvir ladite Eglife , & de prêcher en la L-angue du Pais ;
6c que l'on priât auffi Sa Majefié de vouloir accorder encore deux Places dans
ladite Terre de Labour , pour y exercer le Culte de nôtre lâintc Religion.
On lui accorda fa Demande en tous fes Points, fous cette Condition, que
l'Ecolier qu'ils entretiendroient feroit prefenté au Synode prochain de la
Bajfe Guienne , ôc que ladite Province feroit tenue de rendre Compte au
Synode National fuivant de cette Somme de foixante Livres, comme aufîî
de celle de trois Cens Livres accordée à l'Eglife de Labour , dont le Paf-
leur feroit obligé dans la fuite , d'affifter en Perfonue aux Synodes Provinciaux
de la Bajfe Guienne.
VIII.
Après que l'on eût dreflc le dernier Canon , cette Allèmblée fit Refle-
ï{ion que le Synode National de Tonneins avoit accordé à Monfieur Bufte-
nohis , Pafteur des Eglifes de Soûles , la Somme de trois Cens Livres , pour
les Fraix de l'Impreflion de certains Livres écrits en Lingue Bifcaienne^
Se qu'enfuite par un Décret du Synode de Fitré, la Province de la Bmjfe
Guienne avoit été lembourfée de ladite Somme , qu'elle avoit avancée au Su-
jet de ladite Imprcflîon : Sur quoi on donna Ordre à ladite Piovince de faire
rendre Compte à Monfieur Buftenobis de l'Emploi de cette Somme , dont elle
feroit Raport au Synode National fuivant.
ÇS*25CL^
CHA-
T E N U A C A s T R E s. 355
CHAPITRE XVIII.
Touchant la Vefmfe faite aux Minijlres , de fort ir du Roiaimefans la
PcrmiJJion de Sa Majefté , & quelques autres Matières
TartktiUeres.
Article I.
MOnfieur le Commiflaire de Sa Majefié aiant déclaré que la Volonté du Roi
étoit , que conformément aux Loix , aucun Miniilre ne foitît du Roiau-
me fans la Pcrmiflîon expreilè de Sa A^ajefl-é\ & qu'au Cas que quelques Prin-
ces étrangers , ou Republiques fouhaitaflènt qu'on leur prêtât des Mmiftres
pour un tems , ou pour toujours , les Minittres n'y coufentiroient pas qu'ils
n'en euflbnt auparavant obtenu la Permiiîîon de Sa Ma]efté : Le Synode & tous
les Minillres de nos Eglifes fc fournirent , comme ils ont toujours fait,aux Loix
du Pais.
Le Synode recherchant les Caufes qui avoicnt empêché l'Execution des Ca-
nons particuliers, que le dernier Synode National avoit faits pour un meilleur
Gouvernement de la Province de Pro~jenc« , jugea que ladite Province nœritoit
d'être cenfurée, au Cas qu'elle ne Te pût pas difculpcr d'avoir montré de la Né-
gligence en cela. Et d'autant que les Sieurs CrubelUer Se Chambrun , «qui
avoient été conftitués Commillaires par le Synode de Charenton , pour vifiter
ladite Province , avoient été contremandés par Monfieur Récent : on enjoignit
audit Récent de comparoitre devant le Synode prochain du B^is Langtte-
doc pour répondre aux Accufations que l'on porteroit contre lui ; S< le prc-
fent Synode ordonna que ladite AflemblSe Provinciale le fufpendroit du Mini-
ftere , au Cas qu'il l'eût mérité : Et on reçût les Excufcs de Meflîeurs Crubel-
Uer Se Chambrun , avec celles de Meflîeurs Chauve & Bouteroiie : Et le Syno-
de enjoignit à Meflîeurs le Faucheur i>C Conel d'aller au premier Synode de Pr9-
'uence , li ceux qu'on vient de nommer étoient légitimement empêchés , & de
faire que Icfdits Canon; des Synodes Nationaux precedens fuilent mis en Exe-
cution , & de remédier aux Defordrcs qui en pouvoient retarder l'Obfer-
vation.
III.
L'Accord fait entre ladite Province & la Veûre de Monfieur TouffaiKs fût
aprouvé 6c confirmé.
IV.
Le Synode ordonna que les Commiflaires qui étoient defignés pour remédier
aux Confufions dont cette Province étoit ac'.itce, feroicnt juges des Pkintcâ
qiie l'Eglifc de Lormartn avoit ponces devant cette Aficmbléc.
V.
Le Synode confirmant la Sentence de la Province de Pljle de France , décré-
ta que Moniieur du Fal feroit mis dans le Rang des Paiteuis déchargés , &
Y y a q u'on
356
XXV. SYNODE NATIONAL
qu'on lui affigneroit une Portion franche , comme aux autres qui avoient une
pareille Subvention en la même Qualité.
VI.
Et afin que le douzième Article du Chapitre des Colegcs (k des Univerfités,
fût obfcrvc plus foignLufv.mcnt qu'auparavant , on exhorta fort fcrieuilment
toutes les Provinces , dans la Juridiftion defquellcs Icfdits Colcges & Univerfi-
tés étoient érigées , de fitire cnforte par tous les Moiens pofliblcs , qu'il fut mis
en Pratique : & on ordonna aux dites Provinces de rendre Compte au Synode
National fuivant , de leur Obéiflance en cela.
VII.
A la Requête de la Province de la Bajfe Gnienne , le Synode confirma les
Sieurs Atb^i (jC Ferrand dans TOficc Paltoral des Eglifes à''uigen 6c de Bour-
deaux.
VIII.
Sur le Raport que firent les Commiflaircs qui avoient été nommés pour exa-
miner les Mémoires de Monfieur du Bois Paftcur , lequel avoit été envoie, par
le dernier Synode National , à l'Eglife de Fontaines & à celle de Crojft , jufqu'à
la tenue du Synode de Normandie ^ Touchant le premier Article de ies Plain-
tes & Demandes , on lui ordonna de s'adrefler à la Province à''Jnjou , laquelle
s'emploieroit fi eficacement pour lui, qu'il auroit une entière Satisfaétion , de-
vant être paie de ce qui lui étoit dû,particulierement par Madame de la Barre ;
Se fur le fécond , que la Province de Normandie lui tiendroit Compte de fa
Portion qu'elle avoit reçue, fous le Nom dudit Monfieur du Bois , lequel avoit
été mis fur la Lille pour avoir part à la Portion que ladite Province avoit re-
çue. De plus , que la même Province le pourvoiroit d'une Eglife , ou qu'elle
lui donneroit une Décharge honorable du Miniitcrc qu'il avoit exercé dans la-
dite Province , au Cas qu'il n'y eût pas d'Eglife qui eût Befoin de fon Service,
Se que tout ce qui eil contenu dans ce Décret lui feroit notifié.
CHAPITRE XIX.
Touchant un Minifire àepofé é- ensuite rétabli.
MOnfieur faunes Repajfeau aiant prefcnté des Témoignages fort honorables
de la Conduite qu'il avoit tenue depuis fa Depofition , & demandant ti-ès
humblement , & même avec les Larmes aux yeux, qu'il pût recueillir le
Fruit des Efperanccs que le dernier Synode National lui avoit données , &
qu'après avoir flvit paroitre des Marques évidentes de iia finccre Rcpcntance il
pût être rétabli dans le Miniftere i Se les Députés du Daf-iphiné aiant Ordre de
leur Synode d'intercéder pour lui ,^ d'apuier les bons Témoignages que l'E-
glife du Montlimar lui avoit rendus , dans laquelle il avoit toujours rcfidé de-
puis , & laquelle il avoit bien édifiée par fes bons Exemples , & par fa Con-
verfation Religieufe : Le Synode aiant une Compaifion fingulierc dudit Sieur
Ecfajfeauy
TENUA CASTRE s. 3^7
Repajfetiii , & étant touché de fon Etat , êc d'ailleurs aiant égard aux fortes
Inilantcs & pleines d'Afeétion que la Province du Dai^phiné £:\\io\t en fa Fa-
veur, de même que l'Eglife du Aiontlimar , dans laquelle ilavoit toujours
demeuré pendant les quatres dernières années , avec une grande Edification^
après l'avoir averti fort fcrieufcment de fe tenir fur fcs Gardes , de bien
rcgler fes Pas , de marcher en Crainte dans la Voie du Seigneur , Se d'ê-
tre plus Circonfpcci à l'avenir , en ce qu'il avoit fcandalifé 6c l'Egliie ôc le
Monde , ceux de dedans fc ceux de dehors par fon Péché 2c par fa Chute,
jufque là que fes meilleurs Amis en avoicnt été très-furpris & épouvantés ^
Ce Synode le rétablit dans fon Miniftere , & dans tous les Droits d'un Mi-
niftre Evangclique, 6c décréta que fon Non feroit raie du Cataloguedes Mi-
niftres Depolés , tellement qu'il pourroit , lor^ que quelque Eglife l'apcle-
roit à fon Service , recommancer les Fonélions Paftorales . & s'en aquitet
avec autant d'Honneur ik de Confolation , comme il en avoit été empêché
avec Honte & Ignominie.
CHAPITRE XX.
Contenant les Jpellations,
Article I.
LE Sieur Giboux porta fon Apel d'un Jugement de la Province des Se-
venes , lequel on examina paticnmcnt touchant fes Griefs qui avoient
donné lieu à fon Apel , dans l'Opofition qu'il avoit formée avec fcs Parti-
fms, contre le Retablillement de Monficur Co«r.î»f dans l'Ofice Pailoral de
l'Eglife d'^/j// ; 8c auffi en ce qu'il ak-gua touchant l'Interdiction de la
Table du Seigneur , qui avoit été dénoncée contre lui , par le Confiiloire
de fa propre Eglife , ik par le Synode Provincial : Les Députés des Sévè-
res furent auiîî ouïs parlant pour leur Province : Enfuite de quoi le Syno-
de déclara que ladite Opofition n'avoit aucun Fondement raifonnable , &
confirma le Décret dudit Synode Provincial , pour remettre Monfieur Coti-
r^»/dans l'Eglife à''Alais • & Monllcur Giboux aiant pris en bonne Part les
Remontrances qui lui furent faites par cette Aiîcmblée , & aiant enfuite pro-
tefté qu'il vouloit fe defifter de toutes les Accufitions qu'il avoit faites con-
tre Monfieur Definarets , 6c Monfieur Courant fon Colcgue , lefqueK il dit
reconnoître pour des honnêtes Perionnes , très-dignes & trè^-fideles Minif-
trcs de l'Evangile , d'une Vie exemplaire & fins Tache dans leur Répu-
tation ; le Synode ordonna auflî que lefdits Sieurs Defmarets 6c Courant de-
clareroient publiquement & dans le Confifioire de Montpellier ,<\\i'\h recon-
noifibient ledit Sieur Giboux pour un fort honnête Homme , de bonne Vie
Se auquel on ne pouvoit rien reprocher ; 6c qu'après une telle Déclaration
de l'une 8c de l'autre Part , le Confirtoire les reconcilieroit , 8c que le S^eur
Y y ^ Œ,
35S XXV. S YN ODE NATION AL
Gihoux feroit i-eçû à la Paix 8c à la Comiminion de l*Eglife par l'Autorit^
du Synode, qu'on Icveroit la Sufpcntloa qui avoit cic donnée contre liii
par la Province des Sevcnes , Sc qu'on l'otcroit des Regîtres.
On lût des Lettres de l'Eglifc de Paris avec un Apel de la même Eglifc,
d'un Jugement du dernier Synode Provincial , 8c Mefficurs Mefirex.at &
*X''HHtlfeaH , avec les autres Députés de cette Province , furent ouïs parlant
fur ce Sujet; Cette Aflemblée fit un Décret , que la Cenfure prononcée
contre l'Eglife de l'ttris dans le Synode de Vljle de France feroit révoquée ,
& qu'on avertiroit ladite Eglife de Paris d'obferver exaftement les Canons
Synodaux touchant la Recherche des Pafteurs , & de plus ce Synode lui
accorda entièrement Monficur DailU , parce qu'elle l'avoit demandé avec
empreflement.
*^ Tir.
Jean Mellier s'étant opofé à l'Ele£tion & à la Réception du Sieur Jean
Celaris , à l'Ofice d'Ancien , 8c aiant porté fou Apel devant ce Synode , il
fût renvoie à la Province du fl<»«ï Languedoc ^ à laquelle on donna plein Pou-
voir d'en juger.
IV.
Le Synode ratifiant le Jugement de la Province de Xaintonge , duquel
l'Eglife de A^ontandre' 3.voït apellé, ordonna qu'à l'avenir les Synodes Pro-
vinciaux jugcroient Souverainement 8c Définitivement des Caufes qui regar-
doient le Démembrement ou l'Union des Eglifes Anexes.
V.
C'eft pourquoi fuivant ce Canon l'Apel de l'Eglife de St^ Hilaire, dans la
Province du PoiStou , fut déclaré nul , non-obftant ce que le Sieur de la Be-
eaftdiert pût remontrer au Contraire.
* VI.
L'Apel de l'Eglife de Saint Fttlgent, dans la même Province, fut an-
nulé.
V I I,
On rendit la même Sentence fur l'Apel de l'Eglife de Quilftc , d'un Dé-
cret de la Province des Sevenes.
VIII.
Et pour la même Raifon on rcjctta l'Apet de l'Eglife de Saave , dans la
même Province.
IX.
Quoi qu'on ne dût pas porter aux Synodes Nationaux les Diferens qui
furviennent touthant la Dilhibution des Sommes que Sa Majefté zccoràc %
nos ËgUfes , ncanmoms afin de terminer les Difputes qui étoient entre les
Eglif.^ de le Bajfc Uuienne touchant ce Sujet ; 1-- synode commcnda aux Dé-
putes de ladite Province de conférer avec MtlTicuis heht èc de Baux Minif-
tres de l'iivangile , & avec les Sieurs MerLuhi la Urttntere l\nc\cx\s,S)C qu^m
Cas qu'ils pûfVcnt trouver quelque jufte iVMieu pour les accommod:r , ce
qu'Us feroientferoit ratifié par l'Aflcmblee , fans aucune Confequtiicepour de
pa-
TENUACASTRES. 359
pareils Cas. On renouvclla encore cette ancienne Dcfenic contre nosMinif-
tres ; à favoir , qu'aucun Miniftre ne feroit la Reccpte des Deniers que S*
Maje[té affignoit à nos Eglifcs , U qui leur étoient diflnbués par les Dépu-
tés de chaque Province , parce que lefdites Eglifcs dévoient les reccvou" im-
médiatement des Députés , ôc en avoir l'entière Difpofition , & àCaufe que
les Palkurs entireroicnt une Pcnfion plus fixe& plus afiûrée, leur étant don-
née par leurs Eglifes.
^ X.
L'Apel de Monficur Pere^ , Pafteur de l'Eglifc de Cajarre , fût invalidé ;
gc l'Aflémblée enjoignit à la Province du Ha^t Languedoc de faire enfoite
que ledit Perez. piàt recevoir dans la fuite plus de Contentement de fon Egli-
se qu'il n'en avoit reçu jufqu'à ce tems-là : & qu'au Cas que ladite Eglilc
ne le fuisfit pas entièrement , & qu'elle ne lui paiàt pas ce qui lui étoitdû,
avant la tenue du Synode Provincial fuivant , elle feroit privé-e de fon Mi-
niftere , & qu'on établiroit ledit Monfieur Perez. fur un autre Troupeau; 8c
même qu'il ne pourroit pas être obligé de fervir cette Eglife là contre fa Vo-
lonté , à laquelle il n avoit été donné que pour un tems limite.
XL
Le Jugement rendu fur l'Apel de l'Eglife à^ Angles , fut déclaré nul , &
la Sentence de la Province reconnue bien fondée fur l'Equité & la Charité,
Se par confequent elle fut confirmée.
XII.
L'Apel de Monfieur Pierre Prévit Pafteur dccharsé , fut déclaré nul.
XIII.
L'Eglife de Bergerac aiant apellé Sc Demandé qu'à Caufe que la Sentence
de la Province de la Baffe Guienne avoit été anulée • les douze Cens Li-
vres qui avoient autrefois été accordées à fon Colege , lui tuflent continués :
On lût les Mémoires de cette Eglife , Se on ouït aufli les Députés de ladite
Province, après quoi le Synode décréta que les quatre Cens Livres que l'on
avoit données à chaque Province, pour leur Colege , feroient continuées à
celui de Bergerac , jufqu'aa Synode National fuivant, auquel les Deputésde
ladite Ville rendroient Compte de ce qu'ils auroient fait pour le Retabliflè-
ment de leur dit Colege , au Défaut de quoi , la Sentence du Synode Pro-
vincial , pour transférer ledit Colege dans la Ville dQ.Ncr.:c , feroit confir-
mée : Et à l'égard des autres huit Cens Livres , le Synode ordonna qu'on
en remettroit quatre Cens entre les mains de Monfieur Ducandal , 8c que
l'on donneroit les autres q\iatre Cens Livres à la Ville de Nerac , avec cet-
te Condition feulement , que ceux de Bergerac trouveroient quelque Moien
de rétablir leur Colege.
X I V.
Monfieur Deff»areu, zuqutl la Province du Fivarez. avoit interdit l'Exer-
cice du Saint Miniftere , demanda dans fon Apel , que ladite Province fut
obligée de le rétablir dans les Fonélions de fon Ofi ce, & d'entrer en Comp-
te avec lui ; Le Fynode , après avoir oui les Députés de ladite Province,
ordonna qu'on leveroit la Sufpenfion qui avoit été prononcée contre lui. &
c^ue
360 XXV. SYNODE NATIONAL
que ladite Province lui rendrait Compte de l'Argent qui lui étoit'diJ par le
Conlîlloire à''Alais , £c que Monfieur Conper le paieroit inceflanment Ar-
gent Comptant , de ce qui reftoit à ladivc l'rovince ; & que pour reparer
k manque de Charité dont ceux de ladite Province avoicnt été manifefte-
ment coupables en fon endroit , ceux-ci prenJroicnt à l'avenir un Soin
particulier de le contenter , 6c de lui donner des Motifs pour l'encourager
dans fon Miniflere.
XV.
Monfieur George d'ylrbMt , autrefois Pafteur de l'Eglife de Boifcoi-
ran , comparût en Perfonne devant ce Synode pour foiitenir fon Apcl ; Mais
après avoir oui les Députés de la Provmce du B^s Languedoc , par laquelle
il avoit été dcpofé , Sc Monfieur Pau!et Pafteur de renenobre , qui témoi-
gna contre lui, fur un des Principaux Articles pour lefquels il avoit été con-
danné ; Se après avoir examiné les Lettres , 6c Aéles qui faifoient pour lui,
Se contre lui ; le Synode confirma le Jugement qui avoit été rendu contre
ledit à''Ârbattt , & le déclara , pour toujours , indigne d'être emploie au
Saint Minilkre ; & l'Aflemblée décréta de plus , qu'il ne feroit pas admis
à la Participation des Sacremens , jufqu'à ce qu'étant touché d'un profond
Remord , & d'une ferieufe Repentance de fes Péchés , il çonfedât libre-
ment & fincerement fon Ofence devant l'Eglife , dans laquelle il avoit con-
ftanment rcfidé.
XVI.
Monfieur Bermd , Pafteur de l'Eglife de Montanban , & Profefieur dans
l'Univcrfité de la même Ville , apella d'un Décret du Synode Provincial
du Haut Languedoc , & confequcnmcnt de tout ce que les Députés dudit
Synode avoient fait , 6c du Coloque du Bas Otterci : On lût les Lettres des
Magiftrats de la Prévôté de Moutatiban , 6c celles des quatre Confuls de la-
dite Ville ■■, on ouït auiîi les Sieurs de la Roche Se Bardon Confeillers d:ns
cette Prévôté , Mcfficurs de la Rofe ôc Anglas premier Sc fécond Confuls 6c
un des Délégués , 8c Monfieur Beraad auflî, qui expofi fes Griefs , de mê-
me que les Députés de la Province •, Sur quoi le Synode prit la Connoiflan-
ce de cette Afaire , & déclara que les Sieurs Maurice 8c le Blois , Minières
de l'Evangile , Martimotn Se LaulLm , Anciens , iroient pour ce Sujet à
/dotitanban , où , conjointement avec le Confiftoire de cette Eglife , ils
s'informeroient foigneulém.cnt de tous les Faits alegucs contre Monfieur Be-
yjfid , qu'ils examineroient les Témoins , qu'ils dreflcroient un Procès
Verbal contre lui , 6c qu'ils le pourfuivroient jufqu'à Sentence définitive ,
8c auroient Soin de lui rendre bonne Juftice , fur ces Apellations 8c tou-
chant le Principal de cette Afiure , comme il étoit .laifonnabk.
XVII.
Mondeur Beraud Pafteur de l'Eglife de Lunel, apella en fon propre Nom, ^
en celui de la Sœur la Demoifelle BLiKdine Scoffier , d'un Jugement rendu
par le Synode de la Province des Sevenes \ lequel aiant été lu 8c examiné ,
Ce Synode déclara que ledit Jugement étoit Injufte ; £c que l'Opofition
faite par la Demoifelle facqueline Scojfier étoit bien fondé, 6c que les Rece-
veurs
TENUACASTRES. 36»
veurs de ladite Province delivrerolent incefîànment à Monfieur Schojfier , la
Somme de quatre Cens Livres , un fol, quatre Deniers paies en Argent ef-
feftif par le Confiftoire à^Anduz,e , autorifé en cela par le Synode des Sevc
nés , de laquelle Somme il afïïfteroit la Sœur qui étoit en Neccffité.
. XVIII.
Les Sieurs G fiez. Pafteur, & Bten-noHs-vienne Ancien de l'Eglife dM//^«yl
fin, expoferent leur A pel Scieurs Plaintes, contre la Province du Berri :
Les Députés de la même Province , 6c Monfieur Texier Ancien, délégués
par le Confiftoire d'yf«^«i7o», deduifirent auflj leurs Raifons au Contraire j Et
après que l'on eut ouï l'une & l'autre Partie , 8c qu'on eût examiné le tout,
on invalida le Jugement du Synode de ladite Province, parce qu'elle ne devoit
pas ôter un Pafteur de fon Eglife fans le placer en même tems ailleurs , en-
core moins devoit -elle préférer un fimple Ecolier à un Miniftre qui étoit
ordonné : Le Synode ordonna de plus que Monfieur Gnez. continueroit fon
Ofice Paftoral dans l'Eglife à^AubHJfon jufqu'à la tenue du Synode Provincial
fuivant ; ôc il renvoia au même Synode les Diferens qui étoient entre les.
Anciens de cette Eglife 8c Monfieur Gue^ leur Pafteur , 8c entre ces mê-
mes Anciens 8c d'autres Membres de cette Eglife : Le Synode commanda
auffi aux Députés de cette Province , de porter à leur Synode le Mémoire qui
avoit été produit dans cette Aflèmblée , jic enjoignit en même tems aux Srs.
Salomon 8c Scoffier de l'informer de la Vérité de tous ces Articles d'Ac-
cufation qui étoient contenus dans ledit Mémoire , afin que ledit Synode
pût rendre juftice aux Paities lezées , 8c cenfurer ceux qui étoient en
Faute.
X I X.
Cette Aflèmblée ratifia le Jugement rendu par la Province du Ha/tt Lan.
guedoc , 8c invalida l'Apel de Monfieur Bicheteau Profeiïeur en Langue Hé-
braïque dans lUniverfité de Adontauban , ordonnant néanmoins qu'on lui af-
figneroit une Portion franche dans celles de ladite Province ; 8c que confor-
mément aux Décrets des premiers Synodes Nationaux , il pourroit prêcher
dans l'Eglife de Montattban quand il en icroit requis par le Confiftoire , 8c
que dans la fuite on nuioit plus d'Egard à 1 Edification de ladite Eglife , 8c
ù la Confolation de Monfr. Bicheteau comme la bonne Prudence 8c la Chari-
té y obligcoicnt.
X X.
Monfieur Tocque , Députe pour l'Eglife de Pamiers prefenta à cette Af-
fcmblée les Lettres , 8c les Aftcs de fon Eglife , lefquels il lût , 8c deman-
da au Nom de cette Eglife que le Décret du Synode Provincial du Haut
Langnedoc fût annulé , 8c que Monfieur Gaillard fût déchargé du Miniftere
de cette Eglife : Après que l'on eût mûrement examiné la Chofe, le Syno-
de déclara que ladite Province avoit rendu un Jugement fort Jufte , 8c"que
TApcl de ladite Eglife étoit mal fondé ; mais à Canfe de l'Importance de
cette Eglife , on lui permit de fe pourvoir d'un fécond Pafteur, 8c que ce-
pendant Monfieur Gaillard continueroit Ion Miniftere dans cette Eglife juf-
qu'au Synode National fuivant , lequel le pourvoiroit d'une Manière fort
Tome II. Z z par-
5/Jz XXV. SYNODE NATIONAL
partkulierc , en le pUiçant fort honorablement & à fon Contentement dans
une autre Eglife , au Cas que la Paix 8c l'Edification de l'Eglife de Ftimiers
requît que l'on le changeât.
X X. !•
On enjoignit à Monfieur Peiroi , Pafteur de l'Eglife de AhntpelUer de
comparoître en Perfonne dans cette Ville , cinq jours après qu'on lui auroit
fignifié le prcfent Ade , pour repondre aux Quettions que le Synode lui
propoferoit , Sc en Cas de DefobeïiVance , le Synode ordonna qu'on lepour-
fuivroit avec la dernière Rigueur, félon nôtre Difcipline.
XXII.
Cette Affemblée ratifia k Sentence du Synode du Haut Langnedoc , qui
avoit annulé l'Apel que Ruinai avoir fait conti-e l'Eleftion de Jaejnes Canne ,
à l'Ofice d'Ancien dans l'Eglife de St. j^fnque , 6c les réconcilia enfuite l'un
avec l'autre.
XXIII.
On produifit & liât en plein Synode les Aétes 8c les Lettres de divers Ha-
bitans de la Ville de St. Ambroife , apellant d'un Jugement du Synode du
Bas Languedoc , Sc les Lettres de plufieurs Particuliers de la même Ville ,
écrivant^cn Faveur de Mr. Courrai , Pafteur de ladite Ville : Cette AfTem-
bléc Confirma la Sentence du Coloque ^'VÇez. , & du Synode Provincial ,
8c cenfura les Apcllans , en la Perfonne de leurs Députés , pour avoir , par
une Paffion cfrcnée , traité des Afaires de l'Eglife hors du Confiftoire, dans
les Maifons des Confuls de leur Ville , 2c aporté une grande Quantité d'A-
culations frivoles contre Mr. Coptrroï leur Pafteur; 8c décréta de plus qu'il
feroit continué dans le MiniÛcre de l'Eglife de St. Ambroife , 8c que fi on
l'en ôtoit , ce qui ne fe fcioit qu'à fa Requête , ladite Eglife ne feroit pas
pourvue d'un autre Pafteur, jufqu'à ce que ceux de ladite Eglife feluflcnt en-
tièrement dépouillés de leurs Paflîons defoidonnées,8cde toutes leur Amertu-
me, 8c qu'ils fûflent réunis dans les mêmes Sentimens ; après quoi ils pour-
roient chercher , par des Voies paifibles , un Miniftre propre pour contri-
buer à leur Inftruétion 8c Edification •■, ce qu'il fignifia à cette Eglife par les
Députés de Bourgogne , qui furent chargés de pafler par la Ville de St. Am-
broife , à leur Retour dans leur Province , 8c é'informer les Habitans de la-
dite Ville, des Intentions de ce Synode , 8c de tâcher de les réconcilier les
uns avec les autres , £c avec Moniieur Courrai leur Digne Payeur, 8c de
reconnoître dans quels Sentimens ils étoient fur ce Sujet, afin qu'ils en piîf-
fbit faire le Raport au Synode du bas L^guedoc , auquel cette Afiemblée
donna le Pouvoir de le fervir de toute forte de Moiens légitimes pour pro-
curer la Paix 8c l'Edification de cette Egliie.
XXIV.
On lijt les Mémoires 8c les Lettres que les Confuls d'-.^wis/^x.fproduifirenr,
apellant d'un Décret du Synode Provincial des Sezenes , de même que les
Mémoires 8c les i^ettres du Confifioire de ladite Ville , qui étoit aufii Par-
tie avec eux : On ouït les Députés de ladite Province , avec les Sieurs Pui-
rtdoti Contul , 8c Chtilet Ancien , parlant pour le Confilloire , 8c
Mr.
T C N a A C A s T R E s. 363
Mr. Horle , Miniftie : Après quoi le Synode rejetta cet Apel , Zc cenfura
le Procédé de ceux qui l'avoient porté devant cette Aflcmblce , Sc qui le
vouloient foûtenir par des Voies non ufitées èc illicites , 8c même par des Li-
belles d'Accufations venant du Confiftoirc, rempli de Matières de nulle Im-
portance ; & on confirma Mr. Hurle dans l'Ofice Paftoral de cette Eglife ,
avec Permiflion , à ladite Eglife , de fc pourvoir d'un fécond Pafteur de-
dans ou dehors de fa Province , fuivant qu'elle le pourroit taire plus com-
modément ; Le Synode décréta de plus que ladite Eglife atendroit le Syno-
de Provincial fuivant , pour en obtenir un Ordre de reiinir PEglife deVt^r-
«4/ jointe en ce tems là avec celle de Lez.an , lequel Synode lui accorderoit
fa Demande , & trouveroit quelqu'autre Moien pour l'Entretien de l'Eglife
de Lcz.an , lors que celle de Tornas feroit incorporée de nouveau avec celle
à^Andnz.e , comme elle l'avoit été auparavant.
XXV.
L'Aflemblée confirma le Décret du dernier Synode de fffle de France, non-
obftant les Lettres & les Plaintes de Mr. Richard Palleur , & celles de cer-
tains Anciens de l'Eglife de Fendieres qui s'y opolbient ; & le Synode en-
joignit audit -^/V^^jr^ d'exercer fon Minilterc dans ces Eglifes auxquelles il
avoit été nifigné , fous Peine d'être fufpendu de fon Miniftere ; & on pria
ladite Province d'avoir Compaffion lie lui dans fa Pauvreté , & de pratiquer
la Charité envers lui.
X X V r.
Mr. Raz.es , aiant apellé d'un Jugement du Synode Provincial dn Bas Lan-
guedoc , le Synode rejetta fon Apel ; 6c pour mettre Fin à toutes les Con-
tentions qui étoient entre lui Se Mr. Martin , Procureur à Beziers , il fut
ordonné qu'à l'avenir on ne porteroit plus de pareils Démêlés dans ces
Aflêmblées.
X X V ï L
On rejetta auffi l'Apel de l'Eglife de Maz^amet , parce qu'il n'étoit pas
de la Nature de ceux qui doivent être 'portés dans nos Aflêmblées , & par-
ce que les Députés Provinciaux du H^pit Languedoc s'étoicnt oferts de pren-
dre le Soin que les Apellans , 6c ceux qui s'étoient joints à eux , eûfléntune
entière Satisf^élion.
X X V I I T.
L'Apel de MwRoJfel , Pafteur de l'Eglife â.''/foire , touchant des Matiè-
res pécuniaires , fût renvoie au jugement de la Province du Bas Languedoc ,
pour fe Conformer à un Canon qui avoit été fait dans un pareil Cas.
XXIX.
L'Aflemblée remit au Coloque ^Ambrun les Diferens Apels deMonfieur
Genoier , Pafleur de l'Eglife de Riez, en Provence ; lequel Coloque devoit
Sommer ceux de l'Eglife de St Lhc de produire ce qu'ils avoient à repondre
pour eux , & de les menacer , que nonobitant leur Aptl , s'ils necomparoif-
foient pas , ou qu'ils rcfuftflent d'obéir à cet Ordre , Se d'aporter le Livre
de leur Confilloire, par lequel on pût reconnoîtrelaJufl:ice ou le Tort qu'on
avoit de leur demander ce qu'ils faiioient , on prononceroit un Jugeaient
contr'eux. Zz z XXX. On
364 XXV. SYNODE NATIONAL
XXX.
On aporta en pleine Aflemblée le contenu des Mémoires de Mr. Sattceux,
qui avoit apellé d'une Sentence rendue contre lui , par le Synode de tlfle
de France , & par les Commiflaires que ladite Province avoit envoie de la
Part de l'Eglife de Baiolet \ Les Députés de cette Province furent ouïs ;
fur quoi on leur dit que leurs Procédures n'étoient pas dans les Formes ,
fans invalider néanmoins la Sentence dudit Synode , ni des Commiflaires :
Que ifi ledit Synode avoit dû citer ledit Monfieur Sauceux de comparoîtrc
devant leur Aflêmblce j & que dans l'A£te qui regardoit ledit yix.Saitceux,
ils avoient oublié de faire Mention de l'Edit de Sa Majefié : Et afin que l'on
eiàt une bonne Connoiflance du Fond de cette Afaire , le Synode ordonna
que les Députés Provinciaux de Normandie pallcroient par l'Eglife de Baio-
let , en s'en retournant dans leur Province , oî^i ils examineroicnt Mr. San-
ceux 6c fon Confiftoire , 8c qu'après avoir ouï les deux Parties ils tcrminc-
loient tous cesDiferens par un Jugement final.
XXXI.
Monfieur Defmarets, Ancien de l'Eglife d'0/yfw?f»r, n'aiant envoie ni Let-
tre, ni Mémoire pour foutenir fon Apel , d'un Jugement de la Province de
rifle de France j le Synode l'a déclaré nul.
XXXII.
Le Synode déclara auffi nul l'Apel d'un Jugement de )a Province de
Bourgogne porté par les Sieurs Renaut 8c Tronevil , au Nom de Mr. VAdvife^
touchant une certaine Déclaration qui lui avoit été délivrée , laquelle il de-
voit garder.
XXXIII.
Mr. de Fournival Ancien dans l'Eglife de Beanne , apella pour fon Confil-
toire d'un Décret fait dans le dernier Synode de Bourgogne , tenu à /Jfurtilles ,
lequel avoit cenfuré ledit Confiftoire , pour n'avoir pas obfervé toutes les
Formalités requifes dans fa Réception à la Communion avec nous des Per-
fonnes d'une Religion contraire : mais fon Apel fut déclaré nul ; & le Con-
fiftoire fut cenfurc ; pour avoir interjette un Apel devant ce Synode pour
le Sujet d'une fimple Cenfure.
CHAPITRE XXI.
DifcipUne qui doit être emploie e contre les Miniftres Scandaleux , é' divers
Articles qui contiennent la fuite des Matières précédentes.
X X X 1 V.
Pierre Péris , autrefois Pafteur dans l'Eglife à''Etrai , porta lui même fes
Plaintes devant ce Synode contre la Province de Xaintonge j à Caufe que
ladite Province l'aiant déchargé du Service de fon Egliie, avoit refuie de
lui.
TENUACASTRES. 365
lui donner une Atteftation de fâ bonne Vie 8c Doftrine. L-es Députes de cette
Province dirent les Raifons pourquoi ils en avoicnt fait le Refus , lefquelles
étoicnt fondées fur la Vie fcandaleufe dudit Péris, & fur ia Méthode d'enfei-
gncr, dont plufieurs Eglifes avoient été fort ofenfées : & ledit Per/i voulant fc
jultifier, le Synode prit de là Occafion de l'interroger fur pkifieurs Articles
dont il avoir été accufé , & convaincu i à favoir , i . D'avoir abandonné fon
Minillcre. z. D'avoir fréquenté & hanté trop familièrement de mauvaifcs
Compagnies, 6c d'une Communion opofée à la nôtre, 6c particulièrement des
Apoltats qui s'étoient révoltés de la Véritable Religion , pour embraflér les Er-
reurs du Papifme , & de s'être alfociéavec des Perfonnes qui avoient été retran-
chées de nos Eglifes , pour leurs Erreurs & Blafphemes. 5. Pour avoir été
convaincu de Prophanation , d'Infolence , 6c d'une Vanité infuportablc. 4.
Pour avoir été convaincu de plufieurs Menfonges & Médilances , pour avoir
comploté contre nos Eglifes , 6c plufieurs de leurs Membres. Et d'autant qu'il
avoit encore fur lui, lorsqu'on l'examinoit, un Libelle très exécrable contre
Sa Majefté , !k contre la Paix de l'Etat , qui avoit été compofc par des Efprits
Séditieux , 6c Ennemis de la Tranquilitc Publique , lequel fut mis entre les
Mains de Monfieur Galland Commill'airc du Roi . pour en difpofer comme il le
jugcroit à Propos ; le Synode le depofa du Sacré Miniftere , 6c lui ôta toutes
Elperanccs d'être jamais rétabli , 6c le fufpendit de la Communion des Sacre-
mens , jufqu'à ce que rendant Gloire à Die» & confeflant fes Ofences , il fit
voir au Monde les Fruits d'une véritable Repentance : Lequel A6tc on notifia
à toutes les Eglifes.
XXXV.
Meflîeurs Peju , Pafteur , Bainonx , Ancien , 8c RonjfeaH , tous Deputéj-
par les Chefs de Famille de l'Eglife de Af^ >- , déclarèrent les Griefs pour lef-
quels ils avoient apellé ; 8c au contraire les Députés Provinciaux de la Province
du Berri apuierent la Sentence de leur Synode. On produifit auflî les L.ettres
& les Aftes des deux Parties , lefquels furent lus par Monfieur Peju , 6c par
lefdits Députés. Surquoi le Synode ;ugea que ladite Province ne devoir pas
avoir raporté devant cette Aflèmblée,des Aâres 8c des Mémoires qui n'avoient
pas été vérifiés dans leur Synode, 6c qui avoient été drellcs dans des Conven-
ticules; qu'ils ne dévoient pas non plus avoir empêché ceux de l'Eglife de Mer
de s'aflèmbler,pour confulter enfemble touchant leur Jonftion avec leur Paf-
teur dans cet Apel. Et à l'Egard de Monfieur Pf/«, le Synode l'avertit de fe
tenir fur fes Gardes, & d'en ufer toujours avec la Modération qui convenoit
à fon Age & à fa Vocation , 8c décréta que les deux Pafteurs les plus proches
Voifins de l'Eglife de Mer, dans la Province à'' Anjou , vifiteroient cette Egli-
fe ; & cenfura très-fcverement ceux de fes Membres qui avoient menacé & in-
fuite le Synode Provincial; lefquels Payeurs confereroient avec eux touchant
leur Befoin & leur Demande , dont ils feroient le Raport au Synode fuivant de
la Province d'Anjou , auquel le prefent Synode donna pouvoir de juger de tou-
tes les Matières qui étoient objcâées contre ledit Monfieur Feju. , 6c de difpofer
de fon Minillcre , foit en le déchargeant de fon Eglife de Mer , ou en l'y con-
tinuant , comme ils jugeroient le plus à propos pour le Service 6c la Gloire de
Z z 3 Dieu,
566 XXV. SYNODE NATIONAL
Dieu , &: l'Edification de cette Eglife , à laquelle Monfveur Pcju fut renvoie ,
pour y continuer les Fonârions de ton Miniitere, jufqu'à ce que cette Afau-e fut
^ugce & entièrement terminée-
X X X V 1.
On lût les Lettres des Confiftoires , des Chefs de Famille, de Monfieur Fer-
rand Pafreur de l'Egliie de Bordeaux , de même que celles de Monfieur de Perd
Paflieur de l'Eglife de Monflancjuin , adrcfiêes à ce Synode National ; les Dépu-
tés Provinciaux de la BaJJe Gmenue produifirent aufii certams Mémoires , lel-
dits Députés furent ouïs , de même que les Sieurs Roberdeau & à''Herbaux , que
les Eglifes de MonflancjHin ?^ àc Borde,utx zvoiem envoies. Après quoi l'Âf-
femblce ratifia le Jugement de cette Province-, & trouvant que Monfieur 7^fr«
meritoit d'être cenfuré très feverement à Caufe de fon Irrefolution & Incon-
ftance , décréta que ces Lettres & Memones feroient portés par les Députés de
la Bajfe Guienne , à leur Synode National fuivant , où ledit Monfieur Perei
comparoitroit aufii en Ferfonne , pour rendre Compte de toutes fes Aétions.
X X X V I L
Monfieur le Vineux , Pafteur de l'Eglife de Eaz.as , aiant fait fcs Plaintes ,
le Synode , pour lui rendre Jurtice , ordonna que la Province de la Baffe Guien-
ne lui rendroit fa Portion, laquelle lui avoit été accordée par le Synode Natio-
nal de Charenton , en Confideration des grands Dommages qu'il avoit fouferts,
& des Pertes qu'il avoit faites pendant les derniers Troubles. Et d'autant que
l'Eglife de Baz.as apella d'un Décret Judicial de ia Province , laquelle lui avpit
ôté l'Augmentation dont elle joiiiflbit auparavant, le Synode ne jugeant pas que
fon Apel méritât d'être reçu , comm;mda à cette Eglife de s'adreilér à une des
Provinces Voifines , laquelle prendroit Connoiilancc de la Demande , & lui
rendroit J uftice,conformement aux Canons de la Difcipline E/Cclefiaftique.
X X X V 1 I I.
Parce qu'il étoit neceflâire que Monfieur Boni , Pafteur de l'E.glife de St.
JeanàcCardonengue ^ vint en Perfonne pour répondre fur plufieurs Articles
dont il étoit accufé; ce Synode ordonna que cinq jours après qu'on lui auroit fi-
gnifiéle prcfcnt Aéte , il viendroit dans cette Ville, fous Peine d'être déclaré
coupable & condanné comme convaincu des Crimes qu'on lui avoit imputes.
E,t on enjoignit aux Députés de l'Eglife à^Anduz.e de lui fignifier inccflanmenr
ledit Aéte.
XXXIX.
L'Eglife de Bordeaux apella d'un Décret du Synode de la Baffe Guienne , par
lequel Meffieurs Alba & Verci a\ oient été confirmés dans leur Ofice Faltoral
des Eglifes d'y^^ew & de Aîo«r^4«^a/« ; mais leur Apel fut rejette: & le Sieur
Roberdeau , Député de ladite Eglife , demandant que l on ordonnât que Mef-
fieursde la/»i?, Palkur dans l'Eglife de Sz^fJ?-?-? , d\iBailïn, Payeur dans l'E-
glife de FiUemur ,Dufas , Palleur de l'Eghfe de la Baflide dans Y* Armagnac ,
& de Rainiti , Paiîcur dans PEglife de Ja Fite proche de Clatrac , fcrvïifent
PEglife de Boràeuttx , à Condition que les Fraix qu'il en coutcroit à ces
quatres Egiilès pour fe faire Servir pendant l'Abfence de leurs Paltcuis , & qui
feroient emploies au Service de l'Eglife de Bordeaux fùiicnt rembouifé^ par
l'Esli-
T E N 0 A C A s T R F. s. 567
l'Eglifede cette Ville : Le Synode lui repondit qu'il n'étoit pas équitable
que l'on difporàt du Miniftere de Meffieurs les Paftcurs de la tite Êcde Bm-
lin, avant que d'avoir le Confentement de leurs Egl îles , & des Provinces
du Bearn , & du /J^rtt Languedoc ^ : Et d'autant que ledit Sieur de Roberdeai*
prefenta une nouvelle Requête , infidant foitement qu'au dctaut des Minif-
tres ci-deflus mentionnés de la Ftte £c BaïUn , il eût fon Recours à Meffieurs
Berdolin, Paftcur de l'Eglife de Duras , Se d'^///^«/, Palkur de PEglile de
Nerac, afin qu'ils vinflent à Bordeaux , 6c qu'ils alTiltailent l'Eglile de ladite
Ville aux mêmes Conditions que defliis i Le Synode accepta ces Ofres , 8c
enjoignit aux Eglifes de la liafiide , hfite,Dfiras Se Nerac , d'obferver pon-
tuellcment cette Ordonnance , Sc de permettre que leurs Pafteurs Servif-
fent l'Eglife de Bour-deanx par Quartier , lors qu'ils y feroient apellés,
Plufieurs Dificuîtés étant furvenuës dans la DifculTion de l'Afaire qui re-
gardoit Monficur Efinpiac ; les Sieurs Tnhi 6c Longuet furent chargés de fe
tranfporter dans l'Eglife ô:"Vfez. pour examiner Mr. Noguiere , touchant fes
propres Afaires , 8c pour fiivoir de lui s'il reconnoiflbit ces Papiers que l'on
avoit mis entre leurs Mains , & interroger les Témoins qu'on produiroit de-
vant eux , & pour le Sommer de comparoître en Perfonne devant cette Af-
femblée , afin de refondre à ce qu'on alegueroit contre lui ■■, Se qu'au Cas
qu'il rcfufât d'obéir a cet Ordre , le Synode décréta qu'il fcroit incontinent
fufiTcndu du St. Minilkre.
X L I.
Le Synode rendant Juftice fur l'Apel du Coloque à^Alhigeois , ordonna
que les Eglifes dudit Coloque refteroient unies comme auparavant.
Le Synode défendit à Mr. Récent de prefenter davantage de Requêtes à
nos Synodes Nationaux, touchant des Matières Pécuniaires autrement qu'on
le pourfuivroit avec les plus rigoureufes Cenfures de l'Eglife j & l'Examen
de fes Demandes fut renvoie à la Province du Bus Languedoc , qui eût Or-
dre d'y mettre Fin, par l'Autorité de ce Synode.
X L I I 1.
L'Aflemblce enjoignit à Monfieur Fabri , Pafleur de l'Eglife Je la Came,
de fe tranfpoiter dans cette Ville , le jour après qu'on lui auroit fignifié le
prefent Afte, ou que s'il le refufoit on emploieroit contre lui les plus fevercs
Cenfures de nôtre Difcipline , ce que les Députés duHam LanguscUs dé-
voient inceflaniaent lui notifier.
CUA^
368 XXV. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE XXIL
Difcipline exercée contre un Miniftre Delinquent, & yhtfieun autres
Matières Particulières.
AUT I C LE I.
ON lût les Aftes Se les Mémoires qui turent produits contre Monfieur
Peirol , comme aufll les Lettres d'Excufes qu'il écrivit à l'Aflemblée ,
pour éluder la Sommation qu'on lui avoit faite de comparoître i 5c après
avoir ouï les Sieurs Ajiier , Carlincas , & les Députés Provinciau:^ du Bas
Langaedoc , le prelent Synode jugea que le Synode Provincial , & le Con-
fiftoire de Montpellier avoient été trop indulgens envers ledit Peirol, & qu'ils
l'avoient fuporté trop long-tems , attendu que la Sufpenfion dont il étoit
menacé, étoit un Châtiment fort au deflbus de l'Enormité de fes Crimes i
& que le Confiftoire ne devoit avoir eu aucun Egard pour fon Apel, qu'il
n'avoit interjette que pour empêcher l'Execution du Décret du Synode ; &
qu'ils ne dévoient pas avoir fermé les yeux fur plufieurs Défauts que
l'on avoit remarqués dans fes Sermons > ce qui avoit donné Lieu à plufieurs
de Ce plaindre de lui ; & l'Aflemblée ordonna que ledit Peirol feroit fufpen-
du du St. Miniftcre, à Caufc d'un Entêtement qu'il avoit pour ks Procès, 8c
à Caufe qu'il avoit manqué plufieurs fois à lès Promeflcs ; laquelle Sufpen-
fion dureroit jufqu'au Synode fuivant du Bas Languedoc ; & que pendant ce
tems-là le Coloque auroit Soin de pourvoir fon Eglife d'un autre Pafteur ;
Le Synode étant enfuite informé , par le Confiftoire de Montpellier , de la
Nature Se de la Vérité des Ofences dont ledit Pif/ro/ étoit aculé,agrava la Sen-
tence qui avoit été rendue contre lui , ordonnant qu'il feroit dcpofé du Mi-
niftere,au Cas qu'il ne montrât pas fa Repentance , ens'aquitant de fes Vïo-
raeflès , Se en donnant une entière Satisfaftion à l'Eglife qu'il avoit fcandali-
fée , en manquant tant de fois à fa Parole.
Les Sieurs Longuet 8c T^î^/Commiflàires, que le Synode avoir chargés de
paflèr par la Ville à''Vfez. , pour citer devant eux Mr Noguier, Pafteur de
cette Eglife , retournèrent après l'avoir ouï , Se contronté les Témoins , Se
firent le Raport de tous les Aétes que l'on avoit produits pour Se contre Mr.
AJtier : Après quoi ledit Aftier Ù. les Sieurs Noguier 8c EJpagnac , Sc les
Députés' Provinciaux du Bas Languedoc parlèrent chacun à leur tour : fiir
quoi le Synode confirma le Jugement de ladite Province , en tous fes Arti-
cles , Se déclara immédiatement ledit Sieur Efpagnac , Innocent de tous les
Crimes dont ledit Aflier l'avoit acufé ; Se le Synode cenfura ce dernier à
Caufe de fon Animofité Se de fon Efprit pafilonné , Se ordonna qu'il fe re-
concilieroit avec fa Partie Averfe , 8c que l'on fuprimeroit tous les Papiers
qui avoient été produits dans cette Caufe ; ce qui étant fini, 8e le Sieur y^/l
tisr aiant prié le Sieur Efpagnac d'oubliçr tout ce qui s'étoit pafle, le Synode
con-
TENUACASTRES. 3^9
confentit que toutes les Cenfures que le Synode de la Province du Bas Lan-
guedoc avoir prononcées contre lui , fuflcnt révoquées , 6c ôtees du Re-
gître.
1 1 r.
Le Synode ouït le Sieur Mercurin , Pafteur de l'Eglife de Gr^r^, lequel
expofa les Principaux Griefs dans fon Apel du Synode Provincial de froven-
<v? i & jugeant que ladite Province ne dcvoit pas lui avoir rcfufer ion Aflîf-
tance , dans la Perfecution qu'il avoit foufert de la Part des Ennemis de l'E-
vangile , il fut ordonné que Monfieur Cnfer lui paieroit inceflanment, de
PArgent commun qui apartcnoit aux Eglifcs de Provence , la Somme de Cent
cinquante Livres , dont le Receveur de ladite Province feroit Refponfable ;
& de plus , que pour l'encourager on lui affigneroit dans la fuite une de-
mi Portion , outre ce qu'on avojt Coutume de donner auparavant à l'Eglife
de GrAce.
IV.
Le Synode rendant Juftice à Monfieur Beraud fur fon Apel , 6c annulant
toutes les Procédures que l'on avoit faites contre lui , excepté celles des Co-
mités que l'on avoit établis particulièrement fur cette Afaire , & aiant exa-
miné toutes les Aculations , la Depofuion des Témoins , les Recufations ôc
les Dcfenfes qui avoient du Raport à ce Sujet , déclara , fans que Ferfonne
y contredît , que ledit Monfieur Beraud étoit ablous £c juftihé de tous les
Crimes qu'on lui avoit imputés, & qu'il y auroil une parfaite Réconciliation
avec ledit Monfieur Beraud , & ceux qui avoient fait paroître tantd'Animo-
fité contre lui : & afin de contribuer à la Paix & à l'Edification de l'Egli-
fe de Montauban , on commanda aux Sieurs Charles Se Delon , Paflcuis de
ladite Eglife , de fe tranfporter dans cette Aficmbléc , & s'y étant prefcntcs
on les informa des bonnes & Saintes Intentions de Monfieur Beraud , & on
les exhorta tous enlemble Se en particulier de vivre dans une Sainte Union
& un Amour Fraternel , afin que l'Eglife de Dieu qu'ils fcrvoient fût édi-
fiée par leur Miniftere; & de mettre dans un éternel Oubli tous les Keficn-
timens d'Injures 2c d'Animoûtés.
. . Y-,
On examina les Aâ:es qui avoient été portés au Coloquc <^ Albigeois , par
les Commiflàires nommés dans le Synode de Realmom , pour faire une In-
formation des Crimes que l'on avoit impofés à Monfieur Fabri , Palleur de
l'Eglife de la Cnune : & ledit Monfieur iv»^r< fut ouï touchant les Griefs
dont il fêplaignoit dans fon Apel ; on ouït aufli Monficuv de A-faroule , Paù
teur de l'Egliie de Pent de Lare , un des Commiflàires, & les Députés i-ro-
vinciaux du Haut Languedoc j Sur quoi le Synode condanna la Nonchalan-
ce de ladite Province , qui n'avoit pas voulu écouter les Plaintes que plu-
fieurs avoient portées contre leur Pafteur , m le fommer à répondre aux Ac-
cufations qu'on avoit formées contre lui ; & paflànt aux Raifons qui avoient
induit le Coloque à former un Jugement contre ledit Fabri , ratifia la Sen-
tence de Sufpenfion que ledit Coloque avoit prononcé contre lui ; & l'aiant
repris fort feverement , félon que l'Enormké de fon Crime le rcqueroit , il
Tome IL Aaa fut
370 XXV. SYNODE NATIONAL
fut ordonne cnfuite que lors que le Terme de fa Sufpenfion feroit expirée ,
il feroit rétabli duis Ton Ofice bc dans les Fondions de fon Minifterc,dans
une autre Eglile que celle de la Caune , dont ledit Coloquc avoit refolu
qu'il feroit déchargé.
VI.
■ On déclara nul l'Apel que l'Ancien de l'Eglife de ricfez^enfac avoit inter-
jette , d'un Décret du Synode de la Baffe Chienne en Faveur de Monfieur
Bragemc , un de fes Pafteurs , lequel Décret portoit que l'Eglife de ricfe'
zetjptc lui paieroit fon Salaire.
VIL
• Monfieur Gravier , ne comparoiflànt pas , ni n'envoiant aucuns Mémoi-
res pour défendre l'Apel qu'il avoit formé contre un Décret de la Province
de la h'alfe Gttienne , par lequel il deelaroit que Monfr. Potet, Mimitre , aiant
promis à Mademoifelle Gravier une certaine Somme , ladite Demoifcllc de-
mandoit que ledit Potet s'aquitât de lit ProuîclVe i mais fon Apel fut dé-
claré nul.
CHAPITRE XXIII.
Un Minijlre Scmàaku^! Depfe , & un autre menacé d'être Dégradé
tme féconde fois.
Article I.
ETieme Gir.jcd , ci-devant Miniftre de l'Evangile dans l'Eglile de Barbe-
z^iettx , n'aiant pas foutenu l'Apel qu'il avoit interjette d'une Sentence
du Synode de la Province de Xaintonge , lequel l'avoit depofé , pour plu-
fieurs Crimes très atroces, 6c particulièrement pour Canfe d'Adultère ; le Sy-
node déclara fon Apel nul i Sc ratifiant la Depofition dudit Giraud, agrava
fa Sentence , en lui ôtant toute Efperance d'être jamais rétabli dans le St.
Minifterê, & lui défendant d'en faire les. Fonârions.
I I.
Les Habitans de Sainte Laurence en Aigouz.e- , apellerent d'un Jugement
du Synode du Bas Languedoc , qui avoit rétabli Mr. Tuffan , dans le Mi-
niftere, dans le Coloque de Htmes ; mais on renvoia leur Apel au Synode
fuivant desSifz'fKf.f, qui en prendroit Connoifiance ; 6c l'Afléroblée ordonna
que ledit Synode des Sez'enes procedcroit contre ledit T(iJfiin,A\x Cas que les
Articles d'Acculation dont il étoit chaigé fuflènt vérifiés , & de le depofer
du St. Miniftcre j avec Ordre à Mr. yt?«/wfr d'Affifter au Coloquc prochain
de Nimes , & de recevoir toutes les Procédures qui avoient été tkires , &
îfs nouvelles que l'on feroit contre cet indigne Miniftre.
CH A-
TENUACASTRE6. 371
CHAPITRE XXIV.
'Difcipline exercée contre un Mmijîre Depofe pour des Crimes infâmes &
énormes , avec la Cenjure d'un autre Sufpendu potirfes Fri-
ponneries érfon Avance.
Article I.
D Autant que Jaques Jdi ^ autrefois Piifteur de l'Eglife àtAIilhaud, apel-
la d'une Sentence rendue contre lui par le Synode du Haut Languedoc
qui l'avoit dcporé du St. Miniftere : Les Députés de ladite Province aiant
cté ouïs , 8c ledit foli lui-même , lequel on Somma pluficurs fois de fe juf-
tifier des Crimes dont il étoit noirci , mais en vain, parce qu'il en étoit cou-
pable ; Le Synode ratifia la Sentence qu'on avoit prononcée contre lui, dans
tous les Articles particuliers : Et parce que les Crimes dont il fut convain-
cu étoient très-odieux & très-enormcs , comme d'avoir atenté fur la Pudici-
tc des Femmes , d'avoir tenu des Difcours Infâmes & Profanes , d'avoir eu
le Delfein d'apoftafier , d'avoir fait peu de Cas de l'Evangile de yf/^^-C^r//?,
d'avoir cherche des Partifnns de fa Révolte , & femblable aux Démons d'a-
voir folicitc d'autres Minillres de fe joindre avec lui; defquelles Accufitions
il étoit obligé en Honneur 8c en Confcience de fe juftifier,s'il avqit été tou-
ché de quelques Sentimens de Religion , ou s'il eut eu encore quelques rel-
tes de Crainte de Dieu devant les yeux : De plus ledit Joli aiant parlé avec beau-
coup d'Impudence en prefence du Synode , ôc montré de l'Endurcinemcnt
6c de l'Impiété , le Synode fût fi faifi d'Horreur , de voir fon Impenitence,
qu'il agrava la Sentence de fon Synode Provincial , en déclarant qu'il étoit
entièrement indigne d'être emploie au St. Miniftcre de l'Evangile, & le De-
pofa des l'inftant même des Fonélions du St. Minillcre , fans qu'il pût ja-
mais y être rétabli , Sc le retrancha de la Communion des Sacremens , à ia-
quelle il ne fcroit plus admis, qu'après qu'il auroit donné des Marques d'une
véritable Rcpcntance , dont on éprouveroit la Sincérité pendant plufieurs
Années , lors qu'il auroit confeflé fon Péché publiquement , 6c donné Sa-
tisfiiélion devant l'Eglife de Dieu des Crimes Dcteftables 6c Scandaleux qu'il
avoit commis : 6c qu'au Cas qu'il perfiftât dans fa Rébellion, les Confiltoi-
res 6c les Coloques le livreroient au Pouvoir de Satan., par la Sentence terri-
ble d'Excommunication.
Ceux qui avoient Infpcétion fur les Pauvres de PEglife à^Ânduz^e , apcl-
lant d'un Décret du Synode du Haut Languedoc ; 8c le Sieur y^/dcùen, ]u.-
ge de SdKve , fit des Plaintes contre le Sieur Jean honi , Pafteur de l'Eglife
de Saint Jean de Curdonengue \ Monfieur Caillon fut ouï , parlant pour l'E-
ghfe à'' Ànditz.e \ 6c Monfieur Aldebtn le Jeune , expofi le Sujet qui avoit
donné Lieu audit Apel ; Monfieur Boni de même que les Députés Provin-
ciaux du Haut Languedoc furent ouïs dans leurs Defenfes ; Le Synode aiant
fafifaniuent examiné toutes les Acutations, 6c tous les Sujets d'Ofcnfcs qui
Aaa a étoitnt
372 XXV. SYNODE NATIONAL
étoient contenus dans ces Procédures , jugea que Monfieur Boni avoit mérité
d'être Cenfuré très- feverement pour Ton Avarice, voulant faire un Profit
fordide , ce qui avoit paru fort manifeftement , en ce qu'il avoit difpofé des
Biens de fernette Andovsne à fon Avantage , 6c à celui de fes Enfans , agif.
fant en cela d'une Manière opofce à l'Intention de celle qui avoit fait le Te-
ftament , l'aiant fait en Faveur des Pauvres Membres de l'Eglife d'j4nduz.e:
De plus le Synode déclara que ledit Boni ne pouvoit pas en Confcience re-
tenir , 6c encore moins s'aproprier ces Biens fur lefquels il n'avoit aucun
Droit , mais qu'il de voit les reftituer inceflanment à ceux auxquels ils apar-
tenoient : Et on lui lignifia enfuite que s'il faifoit Dificulté de mettre ledit
Décret en Execution , ou qu'il diferât de le faire , on avoit donné Autorité
au Coloque de Nimes de procéder contre lui , & de le dcpofer de fon Mi-
niftere ; Mais dans la fuite aiant donné des Marques fenfibles d'une vérita-
ble Rcpen tance , & promis au Synode de donner une entière Satisfaétion,
touchant ce qu'on dcmandok de lui , après avoir fuportc paticnment £c en'
vrai Pénitent la Sufpcnfion de fon Minillere , par laquelle il avoit été puni
quelques Mois auparavant , le Synode le rétablit dans fon Minirtere : Et à
l'Egard de Monfieur Aldehrt qui avoit été retranché du Sacrement de la
Sainte Cenc , & que l'on avoit fait paflèr pour un Calomniateur , le Syno-
de leva cette Cenfure & ordonna qu'on ne parleroit plus de l'autre Article,
mais que fon Fils feroit fort feverement repris en Public , pour avoir té-
moigné tant de Paffion dans fes Acufations ôc fes Pourfuites , par des Ex-
prelïïons remplies de Fiel dans fes Lettres , ce qui avoit extrêmement irrité
la Province du Jfattt Languedoc contre lui , & par oii il s'étoit atiré un Ju-
gement fi rigoureux : Et on exhorta ces deux Mefileurs Boni & Aldebert de
Je réconcilier de bonne Foi cnfemble, & d'oublier tout ce qui s'étoit pafle; On
avertit particulièrement ledit Aldebert d'en ufer dans la fuite avec plus de Ci-
vilité & de Chanté envers ledit Boni : 6c qu'au Cas que l'on eût quelques
nouvelles Matières d'Acufations contre lui , le Sieur Aldebert le pourfui-
vroit félon la Forme & les Canons de la Difcipline de nôtre Eglife : L'Af-
lèmblée ordonna encore que l'on examineroit Meflieurs Melntis 8c Berte
Pafteurs , & ceux qui avoient été prefens lors que l'on avoit fait le Te-
ftament dont nous avons parlé , laquelle Commiflîon fut donnée à leur
Synode Pravincial luivant , qui devoit s'informer s'ils n'avoient pas eu
quelque Part dans ladite Malverfation , afiin qu'ils fuflent traités félon
qu'ils l'auroient mérité*
CHA-
TENU A CASTRES. 375
CHAPITRE XXV.
Matières Générales.
Article I.
D'Autant que tous les Pafteurs , ks Chefs de Famllîes , & les Mem-
bres de nos Eglifes doivent s'adreflèr tous les jours au Trône de Grâ-
ce, pour prier le Dieuàc% Mifericordes qu'il répande fes plus preticufes Be-
nediftions , Temporelles 6c Spirituelles , fur la Perfonne éc Sa Majefié^no-
tre Souverain Monarque , qu'il fade Profperer fon Règne , 6c qu'il confer-
ve ce Roiaume en Paix &c en Tranquilité ; on exhorta toutes les Eglifes
de prier Dieu avec Ferveur, en Public & en Particulier, qu'il daigne pren-
dre Sa Maje/té Sc fes Enfans Nés de fon Corps , fous fa Divine Proteâion,
8c que pour ce Sujet ils dévoient s'unir en Oraifons , afin qu'il exauçât les
Vœux de fes pauvres Enfans . qui vi voient à couvert fous ks A îles de fon
Oint , qu'il lortifiât le Sceptre entre fes Mains, 8c qu'il l'établît dans la
Maifon , de Génération en Génération , & qu'outre les Grâces qu'il lui
avoit déjà acordées , il piit encore être honoré dans les Siècles à venir , du
Titre glorieux de Pcre des Rois , comme il l'étoit déjà de celui de Père de
fon Peuple.
II.
I.c Synode confidcrant que par l'Infinie Mifericordc de Dieu qui inclirï-
noit le Cœur de Sa Aiajefté à. la Paix , les Eglifes de ce Roiaume jouïflbiene
d'un Profond Repos , 8c que nonobftant cela il reftoit encore dans le Cœur
de plufieurs Perfonnes de grands Reflentimcns des Maux qu'ils avoient fou-
ferts , qui pourroient être dans la Suite une Semence de I>iflentions 8c de
nouveaux Troubles, parlefqucls Bien feroit dejhonoré, le Roi en foufriroit
un Préjudice confidcrabk , 8c la Paix de nos Eglifes en feroit interrompue,
ledit Synode exhorte tous les Fidèles, au Nom du tout Puiflant, d'étoufer
tous les Reflencimens des Maux que les dernières Guerres Civiles leur avoient
fait endurer, 8cque pas un de nos Membres ne recherchât fes Voifins au Su-
jet de ce qui s'étoit pafle pendant ces malheureux Troubles , puis que le
fouvenir en devoit être aboli par les Edits de Paix , 8c les Déclarations de
Sa Majefic : mais qu'ils s'aimartcnt les uns les autres , d'une Afeftion fince-
re , 8c qu'ils vecuflcnt enfemble , à l'avenir , comme Membres d'un même
Corps , s'cforçant à l'envie à qui rendroit le meilleur Service à Sa Majefté,
8c qu'ils tâchafient , par toute iorte de Moiens , de reparer les Brèches que
l'on avoit faites à la Maifon de Dieu : On exhorta en particulier les Habi-
tans de la Ville deC<j/?rfj,de rendre tout le refpeft 8c l'Obeïflance qu'ils dé-
voient à leurs Magiftrats 8c Supérieurs , comme étant établis iur"eux par
l'Autorité de Dieu même : Les Magiftrats furent aulTi exhortés de s'aquiter
de leurs Devoirs envers ceux qui ctoient fournis à leur Gouvernement ; 8c
de les uajter avec Modération , Douceur , 8c Afeétion Paternelle , 6c que
Aaa 5 ks
374 ^XV. S YN ODE NATIONAL
les uns êc les autres , tant les Supérieurs que les Inférieurs , tendiflènt tous
à une nic.ne Fin , dans toutes leurs Aftiôns, qu'ils eûflent toujours la Gloi-
re de Dieu en Vûë , £c la Pdx ôcle Bonheur de l'Etat.
I I 1.
Le Synode confirmnnt ks Canons des Synodes Nationaux prccedens, tou-
chant l'Entretien des Alohies ; décréta qu'au Cas qu'un Moine ne put pas
fubfifter dans la Province oix il refidoit . 6c que ladite Province ne voulût
aucunement contribuer à (on Entretien , la Province qui en feroit char-
gée s'adrcllcroit à Monfieur Dncandal qui lui donneroit fa Subfiilance , des
Sommes qui apaitenoient à la Province dans laquelle il avoit premièrement
demeuré , & où i! avoit abjuré les Erreurs & l'Idolâtrie de la Religion Ro-
maine.
I V.
Déformais , lors que les Synodes Nationaux feront finis , les Députés
Î porteront avec eux les Comptes que Monfieur Z)«c-4«^;î/ aura rendus pour
es Sommes qu'il aura diftnbuécs à chaque Province . afin d'oter par là tous
les Soubçons de Partialité, dans le Partage des Sommes que Sa Majefie nous
acorde par fa Bonté.
V.
Le Synode enjoignit exprefiement à toutes les Provinces , qu'à l'avenir
en ne préférât pas un Propofant à un Ancien Pafteur , lors qu'il s'agiroit
de remplir des Eglifes vacantes ; & qu'au Cas que les Modérateurs des Co-
loqucs , ou des Synodes foufriflcnt que ce Canon fut violé , ils feroient de-
mis de leur Ofice.
VI.
Afin que les Pafteurs qui avoient été déchargés par les Coloques , ou Sy-
podes , ne prifl'ent pas , dans la fuite , la Liberté de fe promener de Pro-
vince en Province , & de fe fourer de leur Chef dans des Egliies Particuliè-
res , fans le Confentement des ( oloques , ou des Synodes , ce qui deshono-
re le Miniftere , Se qui eft manifellement fcandaleux : le Synode ordonna
que lors qu'un Pafteur feroit difpcnfé de fcrvir fon Eglife , s'il ne pouvoit
pas être aufiîtot établi dans une autre , il feroit néanmoins obligé de reftcr
dans fi Piovincc , ou comme un Pafteur decliargé, ou comme un qui feroit
emploie de telle Manière que ladite Province jugeroit à Propos , juiqu'à ce
qu'il fût apellé par quelque Eglife , pour y faire ks Fondions de Pafteur ,
foit dans cette Province là , ou dans un autre.
V I I.
On ordonna aux Pafteurs de l'Egliié de Paris de revoir les Textes qui
étoient à la Marge de nôtre Confejfion de Foi , Sc d'informer les Eglifes qui
avoient des Imprimeurs de prendre un Soin particulier de leurs Remar-
ques , & de voir qu'on les imprimât félon leur Copie corrigée fans au-
cune Diference.
VIII.
Les Eglifes qui ont des Imprimeries qui leur apartlennent . avertiront nos
Imprimeurs de prendre Garde de ne pas inférer dans les Calendriers , des
Rc-
TENUACASTRES. ^7^
Remarques Hiftoriques , attendu qu'elles irnteroient peut -être nos Aver-
faires , & leur donneroientOccafionde faire tout le Mal qu'ils pourroient à
nos Eelifes.
^ I X.
On n'inférera pas dans les Lettres de Deputation «ux Eglifes , & atix
Synodes Provinciaux , de la Part des Eglifes Particulières , ces Chu fes d'en-
tière SoumifTion , que l'on met dans les Lettres Provinciales aux Synodes
Nationaux.
X.
On lai (Te entièrement à la Difcretion des ConGftoires, les Cenfurcs qu'ik
infiigerom à ceux qui affiftent aux Batêmes , aux Mariages , ou Funérailles,
que l'on cekbre dans l'Eglife Romaine.
' \ XI.
Le Canon du Synode National de Ga^ , touchant les Enterremens
d-.inî les Temples & les Cimetières, fera très exaftement obfervé par les
Eglifes.
CHAPITRE XXVI.
I^met ponr Cenferver les Papiers des Eglifes , les J6îes , les
Procednres , les Mémoires , &c.
Article I.
PLuCeurs Papiers qui étoient de Grande Importance pour nos E?lî(c9 î
aiaiu été perdus , Se cette Perte nous aianc caufé un Préjudice' très confi-
derable , Faute d'avoir choitl qmelqu'Eglife en I^rticulier, danschaque Pro-
vince , où l'on auroit remis les Originaux de toutes les Procédures de nos
Dqmtcs Généraux ; Ce Synode defixant de prévenir un tel Defordre, à l'a-
venir , décréta cpae tous les Ecrits qui refioient entre les Mains de ceux qui
avoient été emploies aux Dcputatbns Gencniles leur feroicnt rcdemarnlés , pay
les Confiftoires des Eglifcs dans lefquellcs ils fl'.ifoient leur Refidence , afin-
qu'ils y pùflenc être conterves , plus foigneufcment qu'aaparavant : Et quie
ks Originaux des Déclarations , des Mandcmens ^ 8c des Reponfês que l'on
nvoit faites fur diferentes Matières , & les autres Papiers qui Fegardoient
le Corps de nos Eglifes en General , feroicnt portes dans la Ville de la Jiû-
ehelle , pour y être mis dans les Archives : Et qu'à l'Egard des autres Pa-
piers , 6c Aftes des Procédures , qui avoient du R;.port aux Eglifes en par-
ticulier , il y auroit dans chaque Province une Eglife qui en auroit la Garde,
afin qu'on fçût oii les trouver lors qu^l'on en auroit Beloin : Et on nom-
ma pour cet Efet dans la Province du Haut Lafigttedoc , l'Eglife de A:fo>j-
taiiban ; pour le Bas Lari'^rtedoc , l'Eglife de Nima \ pour les Sevenes^ An-
dtiz.e ; T^ouxV Anjou , Loxànn j pour la Bourgogne ^ G ex ; pour \c Fizwre^t
Prt-
376 XXV. SYNODE NATIONAL
Privas ; poui" la Bajje Gaienne , Sainte Foi; pour le PoiEloH , Niort ; pour
la Xaintonge , la Rochelle ; pour /"'//Z^ <^f France , Paris ; pour la Norman-
die , Alençon ; pour la Bretagne , 5f//« j pour le Dauphiné , D/u ; pour le
Bfm, Chat t lion ff^r Loire; Sc pour la Provence , Aigmeres.
D'autant que divcrfes Provinces avoient été chargées des Mémoires de
plufieurs de nos Eglifes , qui gemiflbient cruellement oprimées par leurs
Avcrfaires , qui étoient privées de la Liberté de Confcience , ne pouvant
pas rendre à Dieu le Culte qui lui eft dû , 6c qui ne jouïflbient pas des
Droits & des Privilèges que 5<i< ^^ï/V// avoit acordés à nos Eglifes j & la
Ncccflité requérant que nous cherchaflîons dans la Proteâion du Roi des Re-
mèdes contre ces Delordrcs , qui aloient toujours en augmentant j Le Sy-
node ordonna à Monfieur Haucher de recueillir en un Corps tous fes Griefs,
& les autres que deux Pafteurs avoient certifiés , & d'aller immédiatement
après l'AiTemblée , les prefenter à Sa. Majeflé , & la fuplier très - humble-
ment , & très-inftanment , de la Part de toutes nos Eglifcs , de vouloir
acorder fa Proteétion à fes plus Fidèles Sujets de la Religion Reformée, qui
n'avoient pas de plus grand Defir au Monde que celui de témoigner dans
toutes les Ocafions rObeïflance 6c la Soûmiffion que de bons Sujets doi-
vent à leur Souverain.
III.
La Province du Dauphiné confulta cette Aflemblée , fur ce qu'on devoit
fliire contre ceux qui violoient le Canon du Synode de Tonneins ,\t(\ut\ obli-
geoit les Pafteurs de n'adminiftrer le Sacrement du Batême , que dans les
Aflemblées oii l'on precheroit immédiatement après , ou devant l'Adminif-
tration de ce Sacrement , attendu que dans plufieurs Eglifes , on ne prefen-
toit les Enfans pour être batifés que lors qu'on faifoit les Prières Publiques,
6ns diftinguer les Jours pendant lefquels on prêchoit : Après que l'on eut
debatu cette Matière ferieufement 8c fortement , l'Aflemblée reconnoifl'anc
que la Forme & les Paroles necefl'aires , pour la Confecration & la Célébra-
tion de ce Sacrement , étoient pleinement comprifes dans la Liturgie de nos
Eglifes , 6c jugeant que pour le prclent il étoit entièrement inutile d'infif-
ter fur l'Obfervation de ce Canon du Synode de Tonneins , elle ordonna que
les Provinces aiant examiné les Raifons pour £c contre , donneroient à ceux
qui feroient Députés au Synode National fuivant des Inftruétions fur ce
Sujet , afin que ledit Synode piit procéder à la Refolution de ce Cas , & le
décider entièrement.
CHA-
TENU A CASTRE s. 377
C H A P I T R E XXVII.
Refolîitim pour un Jeune Public dans toutes les Eglifes
Reformées de France.
Article I.
LA Colère de Diea étant allumée contre Ton Peuple , & s'étant manifef-
tée en divers Endroits, depuis plufieurs Années, tellement qu'il a vifité
leurs Iniquités en leur envolant plufieurs Fléaux , comme la Pelle, le mau-
vais Tems , l'Epée tranchante , & tout ce que la Guerre entraîne de plus
defolant 6c de plus afreux , ce qui a caufé une extrême Pauvreté dans nos
Provinces 8c toutes fortes de Mileres ; Sc au lieu que tant demauxauroienc
dû nous porter à une ferieufe Repentance , & à la Reformation de nôtre
Vie ; cependant les Hommes perfiftent encore dans leurs Péchés 8c abondent
dans leurs TranfgrelTions i de forte que ce grand Legillateur qui peut feul
conferver Se détruire , n'eft pas apaifc , mais fa Main eft encore étendue ,
8c quantité de nos pauvres Eglifes font afligées par les Ennemis de l'Evan-
gile , qui mettent tout en Oeuvre , 8c qui fe fervent des Moiens les plus Injuf-
tes 2c les plus Violens pour nous ôter la Proteétion de Sa Majefté , 8c nous
empêcher de jouir des Fruits de cette Paix qu'il a accordée indiferenment 8c
également à tous fes Sujets : Et d'autant que les Perfonnes qui ont un peu
de Sens commun, devroient avoir apris par les Maux qu'ils ont endurés , 8c
par lefquels Dteu a châtié nos Eglifes , qu'ils fe font atirés tous ces Juge-
mens , par leur Impenitence , 8c par leur Endurciflément de Cœur , &c que
Bien veut qu'ils s'humilient devant lui , 8c que par une Patience vraiement
Chrétienne ils fallent fcrvir ces Chatimens de Remèdes pour prévenir les
Peines Eternelles dont ils font menacés , 8c qu'ils ont trcs-juftement méri-
tés , ôc que leur Condition déplorable étant un puiflant Motif qui les de-
vroit exciter à fe convertir à Dieu , avec Sincérité , il eft tems qu'ils ail-
lent au Sanéluaire , pour fe jetter entre ks Bras de la Souveraine Mifericor-
de , d'oii feulement ils doivent atendre des Bcnediétions , 8c ne pas s'apuier
fur le Bras de la Chair , comme ils ont fait fi ibuvent , 8c fi inconfideré-
ment ^ C'eft pourquoi ce Synode National reprelcntant les Eglifes Refor-
mées de ce Roiaume , enjoint à tous les Pafteurs de renouveller leur Zèle,
8c d'exciter les Confciences de leurs Peuples à une vraie Dévotion envers
Dieu , à rendre l'Obeillance qui eft dûë aux Puiflances Supérieures , 8c à iê
repentir de leurs Oeuvres de Mort ; Car les Pafteurs aiant négligé leur De-
voir en cela , les Ignorans n'ont pas été imbus des véritables Sentimens de
la Sainte Religion , ils fe font écartés du bon Chemin , 8c ont Blasfcmé
le Saint Nom de Die^ ; L'Aflemblée ordonne encore qu'on obfervera un
Jour Solennel de Jeûne 8c de Prières , dans toutes les Eglifes de ce Roiau-
me , à fwoir , le premier Jeudi du Mois de J/;/rï prochain j parce qu'il
faut s'humilier devant Dieft , n'y aiant pas d'autre Moien plus propre pour
Tome II. Bbb de-
378 XXV. SYNODE NATIONAL
détourner fa Colère arrière de nous , & pour hâter le tems de nôtre Déli-
vrance , qu'en reformant nos Mœurs ■■, 6c en réglant mieux nos Aftions Sc
notre Conduite à l'avenir.
I I.
Le Synode exhorta toutes les Provinces , & les plus riches Eglifes d'é-
riger des Biblioteques communes , pour la Commodité & l'Utilité des Paf.
teurs ; & les Députés de Bourgogne furent chargés , lors qu'ils retourneroient
dans leur Province , d'en avertir fur tout le Confiftoire de Afompellier ;
L'Eglife de Paris , l'Univerfité de Montauban & celle de Nimes , furent
auffi informées en particulier de l'Intention du Synode fur le même Sujet.
III.
Le Synode enjoignit à tous ceux qui dans la fuite feroient examiner leurs
Comptes dans les Synodes Nationaux, d'aporter leurs derniers Comptes avec
eux i & aux Commiflàires qui feroient envoies pour examiner & terminer
ces Comptes , de ne pas procéder audit Examen ,^ qu'ils n'eiiffent leu au-
paravant très-exaétcment tous les Ades du dernier Synode touchant les der-
niers du pénultième Compte , parce que dans ces Comptes là , il y avoic
toujours des Remarques pour le pafTé & pour l'avenir.
Sa Ma/efié aiant permis que l'on fit une Colefte Générale , dans toutes
les Eglifes de ce Rojaume , pour affifter les Villes de la Rochelle , de Mon-
tauban , & de Cafires , qui etoient devenues fort pauvres , les Députés def-
dites Villes vinrent au Synode , & demandèrent que l'on y fit la Reparti-
tion defdites CoUeétes , proteftant tous , qu'ils feroient fort contens de la
Part qu'on leur en donneroit ; Sur quoi le Synode Décréta qu'on delivre-
roit un Quart de ces Sommes à la Ville de Cafl-res , & que les D-ois autres
Quarts feroient diftribués également aux Villes de la Rochelle & de Aîok-
CHAPITRE XXVIir.
Diftrms entre les Fdies de la Rochelle , de Montauban à- de Caftres-.
Art I c le L
LE Synode ajuftant les Difcrens qui étoient furvenus entre les Villes &
les Communautés de la Rochelle , de Montauban , & de Cajhes , dans
le Partage de cet Argent de la Coleéte dont on a fait Mention dans le Cha-
citre précèdent ; & aiant ouï les Railbns & les Prétentions defdites Villes &
Communautés , de la Bouche de leurs Députés , & par le raport des Com-
miffaires qui avoient été établis pour ce Sujet ; & aiant mûrement examiné
îe tout , Décréta , que la quatrième Partie de cet Argent feroit délivré à la
Vilk de Cajhes , ôc que les trois autres Quarts feroient divifés également en-
T E NU A C A S T R E S. 37^;
tre les Villes de la Rochelle 8c de Montauban : Et afin que lefdites Villes &
Communautés pûflent jouir du Bien-fait 8c de la Confolation de ces Collec-
tes, l'Aflemblée enjoignit à leurs Députés qui étoient prefensjd'en nommer
un d'enti-'eux pour recevoir ces Deniers , qui fût Homme de Probité , ca-
pable, & qui pût repondre de ces Sommes, avec trois ou quatre autres Per-
fonnes d'une Fidélité , 6c Intégrité reconnue , qui pulTcnt être prefens , &
a£tuellement emploies dans la Diftribution de cette Somme , laquelle fe fe-
roit par le Comiuandement Se l'Autorité des Maires 8c des Conluls defdites
Villes i 8c que cet Ordre feroit figné 8c copié parlefditslnfpeéteurs des Pau-
vres , 6c qu'eux Se ledit Receveur, leroient obligés d'envoier un Certificat au
Synode National prochain, comme ils avoient emploie fidèlement ces Sommes
à afiîfter leurs Pauvres, 8c qu'on avoit fuivi en bonne Confcience l'Intention
des Donateurs , dans la Diftribution qu'on en avoit faite , & qu'aucun d'eux
n'en avoit détourné un Denier , foit pour paier les Fraix de leur Voiage,ou
de leur Dépuration , ou pour aucune autre Sujet ; Le Synode fit choix du
Receveur & de ceux auxquels on donna le Maniement de cet Argent : Et
Eour faciliter la Recette de ces Deniers , 8c pour prévenir tous les Délais ,
i Confufion , l'Inégalité dans la Diltnbution , 8c autres Inconveniens,qui
feroient furvenus fi lefdvtes Villes eûflent envoie des Perfonnes dans les Pro-
vinces , 8c les Eglifes particulières , pour ramafler ce qui avoit été accordé,
& les Depenles qu'elles auroient faites pour paier le Voiage de ces Perfon-
nes ; on jugea à Propos d'ordonner aux Confiftoires de Lion 8c de Paris ,
de choifir chacun une Perfonne d'entr'eux,pour être le Receveur General de
cet Argent : Et on enjoignit à toutes les Provinces , d'envoier au plutôt ,
ôc s'il étoit pofllble , un Mois après le Retour de leurs Députés , l'Argent
qu'ils auroient recueilli , à favoir les Provinces de Pljle de France , Norman-
die , Bretagne , Anjoi* , Berri , PoiUoH , 8c Xaintonge , à celui qui avoit la
Commiffion de le recevoir , dans la Ville de Paris : Et ceux de Bourgogne ,
Dauphiné , Provence , Fivarez, , Sevenes , Haut 8c Bas Languedoc , 8c la
Gftienne , à celui qui étoit conftitué pour le recevoir dans la Ville de Lion :
afin qu'aiant reçu cet Argent, ils le fiflent tenir aux Commiflaires Particuliers
defdites X'^illes , ou par Lettres de Change , ou autrement.
En Coniêquence du dernier Article , le Sieur à'^Ar.gouHn fut nommé pour
être le Receveur pour la Ville de la Rochelle , 8c les (nfpeâcurs furent Mr.
de VHommeaPi Sc Monfieur Colorniet. Parteurs , avec Meffieurs Paul Mervaut
& Nicolas Chefnel Gentil-hommes , Citoiens 8c Anciens de la Ville de la
Rochelle j 8c pour la Ville de Adontauban , le Sieur Rocjnes , premier Con-
ful , fut déclaré Receveur , 8c Meffieurs OlUer 8c Charle , Pafteurs , a^'ec
Meffieurs à^AjJier , Barrampere , 8c du Bois Anciens , furent établis pour
Infpeéteurs : Et pour la Ville de Cafires , Mr. Thomas fut nommé Rece-
veur , 8c le Sieur de la GaÇcjHtrie de Servnles , de Liffac , de Bernard An-
cien , de Legonier , 8c Roni l'Auditeur , furent nommés Infpeéteurs : Et
tous ceux dont nous venons de parler furent aprouvés par le Synode.
Bbb z III. Il
38o XXV. SYNODE NATIONAL
I I I.
Il fût ordonné que dans chaque Province on auroit un Cahier des Plains-
tes les plusConfiderables,& des Griefs des Eglifes particulières oprimées an
Sujet de la Religion , 8c qu'on envoieroit tous ces Cahiers à l'Eghfe de
Paris , qui en feroit un Recueil pour être mis entre les Mains de nos Dépu-
tés Généraux.
CHAPITRE XXIX.
Matières Particulières.
Article I.
Quelques Perfonnes aiant fubtilement & malicieufenient tiré d'entre les
mains des Députés du Bas Languedoc , certains Papiers dont il étoit fait
Mention dans un Inventaire qu'ils avoicnt aporté à ce Synode , dans les-
quels on voioit les Raifons qui avoient porté le Synode Provincial de ladite
Province à prononcer un Jugement contre George Arham \ le Synode étant
néanmoins fort fatistait de la Conduite de ces Députés , 8c particulièrement
de Monficur Fetit , rendit Témoignage de leur Intégrité 5c les déchargea
entièrement de tous les Papiers que l'on avoit confiés à Monficur Aimar ,
un des Députés Provinciaux àt^Sevenes, qui devoit les reprefenter en toutes
Ocafions , excepté ceux qui concernoient Monfieur Arbaut que nous venons
de nommer , qu'il avoit reçijs des mains de Mrs. Aieflrez.at & du Fui, (qui
avoient été chargés par le Synode de les examiner) lequel leur en avoit don-
né un Recepiflé de la propre Main.
I I-
En faifant la Lecture des Acufations 8c de plufîeurs autres Aéles que l'on
avoit portés contre Mr. Arbaut , l'Adcmblée ordonna au Coloque à''Anelx'
z.e de s'informer de la Conduite du Sieur du Cros , 8c de R^ili , Pafteur
dans l'Eglifc àc Saint Jean de Marvejoli , 8c de procéder conti'cux. On or-
donna aufl] aux Commiflâircs Députés par la Province du Bas Languedoc de
délivrer toutes les Procédures audit Coloque , lequel jugeroit encore de ces
Diferens qui s'étoient élevés entre ledit Arbaut 8c les Coloqucs de Mont-
pellier 8c iliiVfez. , ce qui devoit être lignifié audit Coloque d'Andftz.e par
fon Secrétaire.
III.
Monfieur Tourtehn , Pafteur déchargé) vint à ce Synode , oii il fe plaig-
nit , d'une Manière à faire Compaffion , de fa l'auvreté , ôc demanda que
l'on lui donnât quelqu'Affiftance \ Mr. Couper fut prié de lui avancer Cent
Livres de la Portion qui lui étoit affignée , 8c qu'il tiroit de ce qui écheoit
en Partage à la Province du Bas Languedoc ; le Synode le recommanda en.-
core l'articulierement à la Charité de ladite Province.
IV. Om
T E N U A C A s T R E s. 581
I V.
On lût encore les Plaintes que Jean le Fevre , Marchand Liberaire de Ge-
«fi-e, avoir déjà faites auparavant à plufieurs de nosSynodcs Nationaux, con-
tre Monfieur Monveil Miniftre , qui fervoit en quelque part dans la Pro-
vince du Bearn ■■, Après que l'on eût entendu toutes les Raifons que les Dé-
putés de cette Province raporterent en Faveur dudit yî/^wi/f»'/ , le Synode
n'admettant aucunement leurs Raifons , & ne pouvant pasfuporter plus long-
tems que les Avis & les Ordres des Synodes precedens tuflênt mepnfcs ,
que les Plaintes dudit leffi-rif ,&de l'Eglife de Genève fuflent ainfi rejettécs ,
& qu'un Homme qui étoit taché dans fa Réputation , aiant commis des Cri-
mes infimes , defqucls il ne s'étoit jamais julHfié , Se dont il nes'étoitpas
même mis en Peine de fe difculper , fût continué dans le Minillere^l'Aflem-
blée étant aufli mal iatisfaite de la Conduite du Synode Provincial, qui n'a^-
voit eu aucun Egard aux Procédures que cette Ville lUuftre de Genève avoic
faites contre lui , & qui n'avoit pas eu Soin que ledit Manveil Çç. purgeât
des Crimes dont il étoit acufc, afin de reparer le Scandale en le déchargeant,
s'il étoit Innocent , ou en le punillant d'une Manière exemplaire pour les
Ofenles : L'Alfemblée fit donc ce Décret ; qu'au Cas que le Synode de la
Province du /iV^rn ne fatisfit pas à h Requête du J^emandeur, £c"à laVolen"
té de nos Synodes Nationaux precedens fur ce Sujet , & qu'ails n'aportaf-
fe pas au Synode National prochain, de bons Témoignages comme il avoit
obéi au prefent Ordre , fes Députés ne fcroient plus reçus dans nos Aflem-
blées pour y prendre Séance , oti pour y donner leurs Voix , mais qu'ils
en feroient entièrement exclus.
V.
Les Députés du Bearn , fe plaignirent que les Mlniftres Je leur Province
s'opofoient direftement , Sc ouvertement , à l'Obfervation du Canon de
notre Difcipline , lequel enjoint à nos Confiftoires de cenfurer les t'arens
qui envoyent leurs Enfans étudier dans les ColegcS" qui font gouvernés par
des Prêtres ou des fefuites ; Sur quoi le Synode ordonna que Mr. ai Mont -
martin feroit envoie auprès du Roi , pour prier très- humblement Sa Majefig
qu'il lui plût de laiflêr à nos Eglifes le Libre Exercice de nôtre Difcipline,
que Sa Majefie avoit acordé par fes Edits ; & les Patleurs de l'Eglife du
Bearn furent exhortés d'être plus exaéts que jamais à l'obferver , étant fon-
dée fur la Parole de Dteu , Se fur les Canons ôc la Pratiq^ue de l'Eglife-
Primitive,
V î.
Monfieur Pomier , autrefois Pafteurde l'Eglife de Saint G//?/ dans la Pro-
vince du Poitou , raporta à cette Aflemblée combien il avoit foufcrt depuis
qu'il avoit été déchargé du Service de cette Egliie , par où il avoit été pri-
vé de cette Part qu'il avoit Coutume de recevoir des Deniers que Sa Majef-
té nous accordoit ; Le Synode ordonna que ledit Sieur Pûntter recevroit la
même Somme qui lui feroit revenue s'il eût été aétuellemcnr enOhce,juf-
qu'à ce qu'on eût pourvu cette Eglife d'un autre Pafteur, laquelle Somme-
lui feroit paiée des Arreraces qui étoient dûs à la Province du Poitou.
Bbb^ yiiL^
3S2 XXV. SYNODE NATIONAL
VII.
Le Synode remarquant que les Défaut qui étoient^ dans la Vocation de
Monfieur PJé ne venoient pas de lui-même i mais du Synode de Provence \
& aiant Cenfuré fort feverement ce Synode , du Mépris qu'il avoit fait des
Canons de nôtre Difcipline , dans l'Elcftion £c Ordination des Miniftres ,
décréta que ledit Monfieur de Rié feroit recommandé à ce Synode, afin qu'il
le plaçât dans quelque Eglife ; & qu'on lui alouèroit une Poition franche
fur le Partage des Eglifes de Provence , & que Mr. Couper lui paieroit trente
Livres Argent comptant de la Maflè des Eglifes de cette Provmce , dont le
Receveur tiendroit Compte à Mr. Dacandal.
VIII.
D'autant que les Aûes 8c Mémoires produits par Mr. Courtoi, Pafteur de
PEglife de Saint Ambroife , ôc par fon Ayerfe Partie , avoient été aportés à
ce Synode par le Comité qui" en avoit fait la Ledure , lefquels Aéles &
Mémoires étoient liés enfemble , & furent délivrés par Inadvertance , par
Mr. Blondel un de nos Secrétaires , aux Députés #e la Y'iWtàz Saint Ambroi.
fe ; Le Synode ordonna que lorfque les Députés Provinciaux de Bourgogne
executcroient la Coramiffion qui leur avoit été donnée , ils prendroient Soin
que les Papiers qui apartenoient audit Mr. Courtoi lui fuflènt fidèlement ren-
dus i 8c qu'au Cas que ceux qui les avoient entre les Mains refufalîènt de
les remettre à Mr. Courtoi , ils y feroient forcés par les Cenfures les plus ri-
gourcufes de nos Eglifes.
1 Ji.
L'Aflèmblée or donna que la Cenfure prononcée par leColoque àuValan-
tinois , contre la Province du Fivarez. , feroit raiée des AétesduditColoque,
à caufe que les Parties s'étoient acordées,
X.
Sur la Plainte de Monfieur le Gane , Pafteur de l'Eglife de Barbez.ieux ,
îe Synode décréta que la Province du Haut Languedoc lui paieroit, de l'Argent
le plus clair qu'elle recevroit de Mr. Ducandal, la Somme de Cent Livres ,
à quoi les Fraix de fon Voiage avoient été taxés, à Condition qu'onycom-
prendroit ce qu'il avoit déjà reçii de ladite Provmce.
Le Synode étant fort difpofé à acorder à l'Eglife de la Rochelle , fa De-
mande, qui étoit queMr. /^/KCf«r , Pafteur de f IJle Bouchard , fût établi à la
Rochelle , décréta , que non-obftant les Remontrances des Députes de la Pro-
vince à''Anjou, Se l'intcrct qu'ils témoignent avoir, aufti bien que leur Egli-
fe, à l'Etablillèment dudit Mr. rincent , il feroit dès lors cenfé& reconnu Pal^
teur de l'Eglife de la Rochelle ; avec cette Condition , cju'il exerceroit en-
core fon Mmiftere pendant fix Mois dans PEglifc de Pljle Bouchard, 8c que
la Province tTAnjou feroit fon poflîble pour trouver un Miniftre qui rem-
plît fa place pendant ce tems-là ; 8c que l'Eglife de PJJle-Bouchard 6c celle
dç.l'à Rochelle s'acorderoient enfemble [touchant le rcmbourfement que celle-ci
devoit faire à la Première , des Fraix qu'elle feroit obligée de flure à l'Oc-
cafion dudit Changement.
XII. Les
TENUACASTRES. 385
X I I.
Les Députés de la Province de Xaintonge demandant que l'Eglife de Sa-
veilles pût être jointe à celle de Ville -faiotmn , & incorporée au Coloquc
à^yingottmois , à Caufe des prenantes Neceflkés de cette Eglife ; Le Syno-
de renvoia cette Afaire à la Province du Poitou , qui fut prié d'acorder ,
par Ciiarité , la Demande de la Province àt Xainfonge , afin que par cette
Union i'Egbfe de Ftlle-faignan pût d'autant mieux fubfifter.
Monfieur à^AHglatie , Pafteur des Eglifes de Mouz.ie 5c Pom^ert , aiant
envoie des Lettres à ce Synode , par lelquellcs il demandoit d'être paie de
l'Univerfité de Nimes , pour certains Fraix qu'il difoit lui être dûs i fa Re-
quête fut rejettée.
XIV.
L'Eglife à'' Auvergne témoigna à l'Aflemblée qu'elle confentoit que le Sy-
node prochain du Haut Languedoc reuiiît toutes ces Eglifes en un Coloque,
& que l'on leur joignît encore ks Eglifes qui éioient les plus Voifmes de
Saint Germain ; auquel Cas l'Eglife ^''^invergne feroit ancKce au Synode des
Sevenes.
X V.
Le Sieur a'HftijfeaH requérant , tant en fon Nom , qu'en celui de Mr.
Guidon , qui ctoit Commis conjointement avec lui par le Syiiode de fitre ,
pour pourfuivre le Sieur Pâlot , que le prefcnt Synode voulût prendre Soin
qu'ils fuflent rembourfés de leurs Dépens , & qu'on leur paiât la Somme
de deux Mille Livres qui leuravoit été promife par le Synode à''yildis ; Le
prefcnt Synode n'aiant pas encore recouvré un Denier dudit Pulot , des gref-
fes Sommes qu'il devoit à nos Eglifes , ÔC ne fe trouvant pas un fol de paie
des Vint Mille Livres fur lefquclles ils devoienc prendre les Deux Mille
Livres qui leur étoient promifes , l'Aflemblée pria ces deux Meilleurs d'a-
voir encore un peu de Patience, & de fe confoler avec plufieurs Eglifes qui
étoient dans le même Cas oii ils fe trouvoient à prelént ; Sc que li dans la
fuite DieH nous donnoit une bonne Ifllië de leurs pourfuitcs , on leur tien-
droit ce qu'on leur avoit promis : & le Synode les allûra de plus , qu'au Cas
que l'on ne pût rien retirer des Sommes que ledit Pâlot nous devoit , avant
la Séance du Synode National fuivant , on les fatisferoit néanmoins , avec
le même Argent dont Mr. Dacand.il paioit les Eglifes : Et parce qu'ils ne
demandoient que Deux Mille Livres , le Synode s'engagea de les leur paier Se
Cinq Cens de plus , à Caufe qu'ils avoient atendu ii long-tems : Ce que le-
dit Sieur iTHuifeau accepta très volontiers , tant pour lui-même , que pour
Mr Guidon fon Colegue , qui étoit abfent.
XVI.
Le Sieur â*An^oulin demandant pour la Ville de la Rochelle , que le S]?-
node rembourfât à ladite Ville , la Somme de Deux Mille Cinq Cens Li-
vres, qu'elle avoit prêtée à certains Députés des Provinces» aficmblés dans cet-
te Ville , l'Année Mille fix Cens dix-fept : Cette Demande fut renvoiéc , à
l'Aflemblée Politique fuivame , t^ue ^ àdaiefté auroit ia Bonté d^acorôsra.
its-
384 XXV. SYNODE NATIONAL
fes Sujets de la Religion Reformée , laquelle auroit Soin d'examiner cette
Afaire , comme lui apartenant ; parce que les Synodes Nationaux ne dé-
voient pas difpofcr des Deniers que Sa .i-faje/h' nous acordoit , pour d'au-
tfes Ulages particuliers , qu'à ceux pour lefquels Sa Majeflé les avoit def-
tinés.
XVII.
Les Députes de Pljle de France déclarant que le Livre que Monfieur^/oa-
del , Pafteur de l'Eglifc de Houdan , devoit compofer, pourroit être d'une
très-grande Utilité pour nos Eglifes : & le Synode étant d'ailleurs informé
de fa profonde Erudition , & de fon Adrefl'e à fe fervir des beaux Talens
dont Dien l'avoit orné pour l'Edification de fon Eglife ; Décréta qu'on l'en
prieroit en Public , 8c que le Sieur Dncmdal lui feroit prefent de Mille Li-
vres , pour Marque de l'Eftime que nos Eglifes faifoient de ce Savant Mi-
niftre , dequoi il pourroit acheter des Livres ; & qu'auflî-tôt que fes Ou-
vrages feroient pi-êts à être mis fous la PreiVe , le Synode paieroit les Fraix
de l'Imprcffion ; 6c parce qu'il excelloit fur tout à écrire l'Hiftoire , & à
rechercher les Antiquités , on le pria très-inftanment de s'y apliquer , & de
combattre avec ces Armes , les Ennemis de la Vérité.
XVIII.
LaDemande de Quentin Maréchal ^ Imprimeur , demeurant à C/;<»fir/^d'r</«<,
fut renvoiée à la Province du PoiElott , qui devoit y avoir Egard , félon les
Règles de la Charité Chrétienne , & on défendit audit Maréchal de ne plus
embarrafler le Synode National, d'Afaires de peu de Confequencc.
XIX.
Le Synode ne voulant rien ôter aux Provinces , de leurs Privilèges , per-
mit à celle du Haut Languedoc de rapcller Mr. Cafaux , Pafteur, qui avoit
été prêté à l'Eglife de Aiontagnac , dans la Bajfe Guienne ; Sc à la Ba\]e Guien-
ne , de rapeller Monfieur Têtard , qui étoit Miniftre de l'Ilglifede Realmont,
dans la l'rovince du Haut Languedoc , lorlque la Neceflîté ôc le Bien des
Eglifes le requeriront.
X X.
Monfieur Mefirez.at prefcnta des Lettres au Synode , delà Part de Mr.
de Launai , & demanda en fon Nom , 6c pour fon dit Colegue, que l'Af-
femblée voulût les décharger de la Commiffion que le Synode National de
Charenton leur avoit confiée \ Mais le Synode ne pouvant pas changer le Dé-
cret dudit Synode , les pria inftanment l'un 6c l'autre de coutmuer dans
leur Emploi , pour le Bien General de nos Eglifes.
XXI.
Monfieur Toloz,att , Pafteur de l'Eglife de Saint Antoine , reprefentant la
grande Pauvreté de fon Eglife & de fa Famille , & l'Extrême Neceflîté à la-
quelle il étoit réduit fur la fin de fes jours; Le Synode ne pouvant à prefent
rien changer dans les Conftitutions précédentes , qui regardoient l'Aflîftan-
ce que l'on devoit donner aux Miniftres qui éioient dans l'Indigence , or-
donna qu'on lui delivrcroit inceflanment trois Cens Livres , pour le
Soulagement de fon Eglife , de laquelle on prendroit particulièrement
Soin
TENUACASTRES. ^gf
Soin au premier Partage que l'on fcroit des Deniers que l'on recevroit
de Sa Maiefié.
XXII.
On lût en plein Synode des Lettres de Madame la Marquife de Boptille ,
&deMonfieur du Mont, autrefois Pafteur de l'Eglife de Mimbre , dans le
Pais du Maine : & après que l'on eût tliit Information des Crimes dudit du
Mont , on ordonna à lu Province de procéder contre lui , Se de le dépoter
de fon Oiîce de Miniftre , Sc que k bynode en donneroit Avis à cette
Dame.
X X I I L
On remit les Plaintes de Mr. Tottjfam , Pafteur décharge dans la Provin-
ce du Dauphiné , à la Province des Sevenes , qui devoit s'emploier en Fa-
veur dudit Mr. Totijfain , afin qu'il fût paie de ce qui lui étoit dû de fes Ga-
ges, par l'helife de /yarveiolt.
^ . ^ X lY-
Monfieur Brucet , Propofiint , aiant été apellé par l'Eglife de la Verdac ,
f)Our en être le Pafteur , on donna Autorité au Coloque du Condomols de
'examiner £c de l'Ordonner.
CHAPITRE XXX.
Soin que Von frit d'une pauvre Eglife prefecutee , & de fu/ieurs mitres
Af aires 'Farîiculieres.
Article I.
ON lût des Lettres que l'Eglife de la Motte Mauravel, dans la Province
de la B.iffe Guienne , cnvoia à ce Synode , par lefquelles on fût infor-
mé de la Cruelle Pcrfecution que Mcfficurs le Cardinal de Sottrdis & VEvè-
<^ue de MailUz,a!s , avoient fufcitce contre cette Eglife ; Sur quoi on pria
très-humblement Moniieur le Com.mifi'aire du JRot d'écrire à Sa Aiajefié , &
aux Miniftres d'Etat, en Faveur de cette Eglife afligée : Et on ordonna aulîl
que l'on écriroit fur le Champ à Monfieur le Duc à^Efpernon , pour fuplier
inftanment ion Excellence de faire enforte , par fon Crédit , que les Edits
de Sa Majeflé fuflent exécutés , 6c que nous fuffions confervés en Paix : On
écrivit aufli à nos Députés Généraux , qui étoient à la Cour , de s'adrclier
à Sa Majefié , 6c de la prier , avec toute l'Humilité poffible , d'ufcr enco-
re de iîi Clémence qu'elle avoir toujours montrée, en faifant cefler ce Torrent
de Perfecutions i & de faire faire Juftice des Infrafteurs de fes Ordonnances, 8c
d'arrêter la Furie de ceux qui , dans ce tems de Paix , ofoicnt pnvcr les ^u-
jets de Sa Majeflé àc la Jouïflance des Bien- faits de fes Edits , 6c du L.ibre
Exercice de leur Religion : On avertit auffi l'Eglife de la Motte de fc met-
tre auftl-tôt en Pofleflîon du Temple , 6c de fe laifir de tous les Titres ne-
Terr/e IL Ccc ' ceiliùres,
386 XXV. SYNODE NATIONAL
Geflaires , & Je toutes les Preuves du Droit qu'elle avoit fur ce Templei &
d'aporter dans cette Ville tous les Témoignages , & tous les Aftes des l'ro-
hibitions qui leur avoient été faites par les Oticiers dudit Cardinal , & de
tous les Excès & Outrages que l'on avoit commis contre les Membres delà-
dite Eglife , pour les envoier en Diligence à Mr des Loges , Avocat au
Confeil de Sa Majeflé , qui fe ferviroit de tous les Moiens neceflaircs pour
pourfuivre les Ennemis de nos Egliles, afin de les faire punir comme ils le
Hieritoient.
I I.
Monfieur de la Motte , Pafteur de l'Eglife de Dugua , dans le Fivare^ ,
déclara & prouva de Bouche , ix. par des Aétes qu'il produifir, les grandes
Pertes , & les cruelles Perfecutions qu'il avoit foufertes , pendant les der-
niers Tioubles ; Le Synode l'aflura que dans le Partage que l'on feroit à
nos Egliles , on prendroit un Soin particulier de lui, & qu'on lui alouëroit
quelque choie pour fa Subfiftance.
Le Synode aiant Compaflion de l'Etat déplorable de Monfieur du Bois
Notaire l-'ublic , demeurant dans la Ville du Po»z,in , ordonna qu'on lui
donneroit trois Cens Livres , de la Mafle de l'Argent qui feroit aloué à la
Province du Vivarez, : Et parce que l'Eglife de Paris lui avoit déjà prêté
Cent Livres dans fon grand Bcfoin , on la pria de lui remettre cettte Som-
me par Charité.
I V.
Le Synode aiant Egard aux Plaintes de la Veuve de Monfieur Rofjel décé-
dé , Se aux grandes Pertes que l'Eglife de Bedurjonx avoit faites , Décréta
que la Province du Bas Languedoc lui paieroit la Penfion qui lui étoit alouée
pour l'Année de fon Veuvage , ik qu'à l'avenir elle auroit quelque Choie
de fixe pour fon Entretien , Scladite Eglife fut déchargée du Paiement qu'el-
le lui devoit faire : De plus , à Caufc qu'elle étoit dans une très-grande Ne-
ceffité , Mr. Dmanàal fut prié de lui avancer Cinquante Livres, de l'Argent
oui revenoit à ladite Province.
V.
Le Synode Acceptant les Ofres de Monfieur le Faucheur, Pafteur de l'E-
glife de Montpellier , lui promit Ion Afliftance , & le pria de prendre Cou-
rage , en l'exhortant d'emploier diligcnment les beaux Talcns que Dieu lui
avoit donnés à developer , & à rckittr tous les Sophifmes dont le Cardinal
du Perron avoit rempli fon gros Volume de l'Euchariftie , a-fin que l'Eglife
de Dieu pût être édifiée par un Travail fi louable , & fi utile , £c que les
faux raifonnemens des Ennemis de la Vérité fuflcnt renverfés.
V L
On accorda Soixante & douze Livres aux Sieurs Maurice , de Btois , de
Martimont , & Collan , pour j->ater les Fraix de km- Voiage de Aiontaub.iu i
ce qui étoit dix-huit Livres pour chacun d'eux.
VIL
On ordonna à Monfieur Cou^r de paier inceflânment à Monfiem- Mankr^
Pa&
TENU A CASTRES. 3S7
Pafteur de l'Eglife de Bourinquet , Cent quarante Livres , en Confideration
des grandes Pertes qu'il avoit faites , outre ce que le Synode lui garderoit
encore , lors qu'on partageroit l'Argent qui ctoit deftiné pour le Soulage-
ment Se l'Entretien de nos Eglifcs du Haut Languedoc; Et le Synode de cet-
te Province fut chargé de prendre Soin de cette Famille , conformément
aux Loix de la Chanté Chrétienne.
VIII.
On afîîgna Cent Livres à Monfieur Bailin , Pafteur de l'Eglife de Fille-
mur , qui lui feroient paiées des Deniers les plus Liquides qui apartenoient
à nos Eglifes : On arrêta outre cela que lors qu'on feroit le Partage de cet
Argent , on auroit un Egard particulier aux Neceflités de cette EgUfe, & à
celle de fon Pafteur.
I X.
Les Sieurs Crabd Se Moiitanier , Pafteurs des Eglifes de Bias & de la Ca-
baride , déclarèrent , £c prouvèrent devant le Synode , par des Témoigna-
ges Autentiques , 8c des Mémoires qu'ils produifirent , l'Impoffibilite oii
ils étoient de refter plus long-tems dans leurs Eglifes, à Caufedu trifteEtat
auquel ils étoient réduits j Sur quoi il leur fut permis de faire leur Refiden-
ce à Montaiiban , julqu'à ce qu'il plût à Dieu de bénir ces pauvres Eglifes ,
6c que l'ocafion fe prefcntât plus favorable d'aller s'y rétablir ; à quoi le Sy-
node Provincial fuivant auroit Soin de pourvoir,
X.
Les Eglifes de Souléi &c de Labonr , étant à une très-grande Diftance des
autres Eglifes de ce Roiaume , ce qui empêche nos Synodes Nationaux de
favoir leur Etat , & leurs Neceflités , & d'avoir afles de Connoiliuncc
de l'Ufage qu'elles avoit fait du Secours que ce Synode Sc les Synodes Na-
tionaux precedens leur avoient fait tenir : Les Sieurs de Mii^anbin &C Gre-
tjouillenH eurent Ordre de fe tranfporter fur ces Lieux là , immédiatement
après que le Synode fe fcioit feparé, pour prendre Connoifl'ance de leur Con-
dition , comme Vifiteurs établis pour ce Sujet ; 6c de s'informer des Difc-
rens qui étoient entre Monfieur Bullenobis Sc GHtllemin ^^fin de les accom-
moder ; & de faire le Raport des Befoins de ces Eglifes , que l'on avoit in-
corporées depuis peu au Synode de la Bajfe Guiemie , qui auroit Soin qu'el-
les fe prefentaflènt par leurs Députés , aux Aflèmblées Synodales , oir ils
rendroient Compte des Ufiges auxquels ils avoient emploie cet Argent, qui
leur avoit été donné autrefois par les Synodes Nationaux precedens ; &
ce même Synode de la BaJfe Gnienne fut chargé de prendre Soin de ces
Eglifes.
XI.
La Province des Sevenes aiant avancé Mille Livres pour les Eglifp': à'' Au-
vergne , demanda à cette Aflèmblée qu'il lui plût de la lui rembourièr ; Le
Synode refolut par un Décret , que (1 ladite Province pouvoir prouver , ce
Dcbourfcment là, elle retireroit cette Somme , de PArgent que le dernier
Synode National avoit acordc à ces Eglifes.
Ccc a XII. Mon-
5S8 XXV. SYNODE NATIONAL
XII.
Monficur Paulet , reprefentant au Synode , avec combien de Violence il
•avoit été torcé dans fon Eglife de re^enobre, d'oîi il avoir été chaflë , ordon-
na que cette Cau(ê feroit particulièrement recommandée à nos Députés Gé-
néraux , & que lors qu'on feroit la Dirtribution de l'Argent , à l'Ifluë dé
ce Synode , on auroit toute forte d'Egard à fes Befoins.
X I IL
Monficur 8c Madame ôi'Angeau fe plaignant que le Synode de l IJle de Fran-
ce avoit défendu que l'on ne les recommandât pas à Dieu , dans les Prières
Publiques, faites dans l'Eglife de Chartres , qui s'aflémbloit au Pont de fr<iK-
ehefetHs,c^\io\ qu'on eût autrefois prié pour le Seigneur & pour la Dame de cet
Endroit ; L/Cs Députés de l'IJle de France aiant raporté les Raifons de cette
Prohibition , 6c après les avoir juftifices par les Aftes de deux diferens Sy-
node , difant néanmoins qu'ils avoient condanné l'Omiflîon de ces Prières,
ÔC qu'ils auroient même ordonné qu'on fit comme autrefois, s'ils n'y avoient
pas trouvé beaucoup d'Opofition \ Le Synode décréta que le Pallcur de l'E-
glife de Chartres feroit mention dans fes Prières dudit Seigneur & de ladite
Dame , en les nommant par leurs Noms, conformément aux Délibérations
des Synodes de ladite Province.
XIV.
Monfieur Codnr envoia des Lettres d'Excule , lefquelles fiârcnt lues dans
ce Synode : comme auffi les Aétcs du dernier Synode National , 8c ceux des
Synodes Provinciaux du Bas Languedoc; Monfieur Codnr faifoit mention dans
lefdites Lettres du Changement qu'il avoit fait de fon Eglife, pour aller de-
meurer hors de la Province des Sevenes j Sur quoi le Synode décréta que la-
dite Province feroit cenfurée, pour avoir eu tant d'Indulgence pour ledit Co-
dur , & jugea que l'Explication qu'un de fes Députés avoit donnée du Ca-
non du Synode de Charenton , ne pouvoit pas être reçîië ; parce qu'elle étoit
direétement contraire à l'Intention dudit Synode ■ 8c défendit dès l'heure
même audit Codur , d'exercer fon Miniftere dans les Provinces du Bas Lan-
guedoc &c des Sevenes , & aux Synodes de ces Provinces de lui en permettre
l'Exercice , fous Peine , aux Modérateurs de ces Synodes , d'encourir les
Cenfures ; De plus on Commanda audit Codnr d'obeïr au Synode Natio-
nal de C^<ïrf«?o« , êc de fe retirer dans la Province du Dauphiné; oii l'oncher-
cheroit à le placer : & qu'au Cas qu'il refufât dobeïr à cet Ordre , le Sy-
node procederoit contre lut avec pleine Autorité, 6c félon, la Rigueur de nô-
tre Difcipline.
XV.
On oétroia Six-vints Livres à Mr. de la Begaudiere, pour paier les Fiaix
de fcrti Voiage, qu'il entreprît par le Commandement de ce Synode.
X V I.
On paia Soixante Livres aux Sieurs Tabi 6c Longuet , auxquels on avoit
ordonné de Soimuer Monfieur Nognter devant ce Synode , & d'ouïr Se cxa»-
miner les Témoins,
XVII. Ce
TENUACASTRES. 389
X V I I.
Ce Synode honorant la Mémoire de Monfieur Daneatt , ci-devant Miniftre
de l'Evangile de fefus.Chnft , très-fameux Pafteur Se Profefl'eur en Theolo»
gie dans l'Eglifc & Univerfité du Beam , & afin que fes Savans Ouvrages
ne reftafFent pas dans l'Oubli, il pria Ton digne Fils de les ramafler en un Vo-
lume , 6c de les publier , & ce prefent Synode fe chargea de paier les Fraix
de rimpreffion : Remarque. Ils ont été mis au jour dans un Volume in
Folio.
XVIII.
On accorda Soixante Livres aux Sieurs Miz.aMbtn & Gremmlleau , ( Corn-
miflàires établis par ce Synode , pour vifiter les Egliles de Soûles & de La-
bour ) pour paier les Fraix de leur Voiage , ordonnant qu'ils en rendroien't
Compte à la Province de la Bajfe Guienne , laquelle leur en fourniroit enco-
re d'avantage fi cela ne fufifoit pas . lequel furplus ilsmcttroicnt fur les Comp-
tes qu'ils aportcroient au Synode National fuivant.
XIX.
Le Synode aproirva que Monfieur ^Eragni , Député ptir la Province de
Normandie dcmand-ant une Place aflbrée, oii ceux de la Religion Reformée
pûflent exercer leur Culte dans le Bailliage de Chanmont , dans le Territoi-
re du Vexin; & qu'après qu'on l'auroit obtenue, elle fût incorporée avec
Pljle de France , poui-vû que le Quartier de Gifors y confentît , & qu'elle
fût la Partie moins nombreufe de l'Eglife de Sancourt ; Se qu'au Cas que les
Provinces de Normandie 8c de /'//?e de France ne pùlTent pas s'acorder fur ce-
la , elles fe foumertroicnt au Jugement du Synode Voifm.
CHAPITRE XXXI.
'Donation faite à Monfiem' Charnier , é^ la Continuation des
autres Matières Particulières.
Article I.
MOntîcur Charnier Pafteur de l'Egliie du .^/ok/Z/wz^?-, prefenta à ce Syno-
de les Ouvrages de fon très-honoré Père , remplis d'une Erudition
très-profonde , lefquels il publia , après en avoir été prié par plufieurs Sy-
-nodcs Nationaux prccedens ; La Compagnie jugeant qu'il était très-équita-
ble de marquer l'Eftinie qu'on avoit toujours eûë pour fon Père d'heureufe
Mémoire , 6c de témoigner de la Rcconnoiflance de tant de Services qu'il
avoit rendus à nos Egiifcs , fit un Prefent audit Monfieur Charnier , de la
Somme de trois Cens Livres , pour les Livres qu'il dédia à ce Synode , la-
quelle lui fut délivrée par Monfieur Coxper , de la Mafic Générale de nos
Èglifes : 6c on ordonna de plus, qu'on lui affigneroit deux Portions fur l'E-
Ccc 2 tas
390 XXV. SYNODE NATIONAL
tat de la Province du Daaphiné , pour lui être paiées avant le Synode Natio-
nal fuivant.
I L
Le Synode confiderant les longues Soufranccs du Sieur Confiant , pen-
dant Ton Emprifonnement à BourdeuMx , 'ai combien il lui en avoit
coûté pour en être élargi , decreu que l'on prendroit trois Portions
franches de l'Argent qui apartenoit à nos EgUles , lefquelks lui feroient
délivrées par Monficur Ducandal , avant la tenue du Synode National
fuivant.
III.
Monficur Beiïiot requérant très- humblement que ce Synode eût Pitié de
lui , à Caufe de fes grandes Neceffités , aiant fait des pertes fort confidera-
bles , pendant fon Emprifonnement à Bourdeaux : on ordonna que Mon-
fieur Ducandal lui paicroit une Portion & demi franche , jufqu'au Synode
National fuivant.
I V.
Les Sieurs Petit & Dunuit , Députés de l'Eglife de A'/W/, s'adreflerent à
ce Synode .requérant qu'on leur donnât Monfieur Baux , Miniftre de l'Eglifc
de /yaz..tmet , pour être leur Fafteur ; après que l'on eût oui les Députes
du Bas Languedoc , qui fe joignirent à ces Meffieurs dans leur Demande i Les
Députés de l'Eglife de Maz.amet aiant auffi parlé , de même que Monfieur
Bauxt & les autres Députés du Haut Languedoc , qui s'opoferent à cette De-
mande : on ordonna que cette Aiaire feroit portée au Synode prochain du
Haut Languedoc , auquel on enjoignit de pourvoir l'Eglife de Aiaz^amet , &
d'acorder leur Requête à ceux de Nimes.
V.
Les Sieurs Durant & Petit , demandèrent de plus , que par l'Autorité du
Synode , Monhcur Chambrun qui avoit été envoie à la Ville i^Orange , par
le Synode National d'Alais , pût être rétabli dans l'Eglife de Nimes ; Mais
l'A d'emblée repondit que Icfdits Députés dévoient s'adrefièr à l'Eghfe d'O-
range ; & qu'au Cas qu'ils en fuflént refufés , ils auroient Recours au Colo-
que des Barontes , dans le Daiiphiné , qui repondroit favorablement à leur
Requête.
V I.
L'Eglife d'iy/^:. députa le Sieur Lexcjue , avec des L.ettresàcette Aflem-
Wce , la priant que Monfieur Bucz. , Fadeur dans l'Ëgliie de Cournon-Ter-
ratl , lui fût accordé pour Paftcur : On ordonna à cette Eglife de s'adrefler
au Synode National fuivant du Bas Languedoc , auquel on enjoignit de dif-
pofer ledit Bnez. à repondre favorablement aux Demandes de l'Egliled'^//?:,
a Caufe -de l'Importance du Lieu , & parce que le Synode avoit plufieurs
bonnes Raifons de latisfaire à ladite Requête.
Le Synode étant informé , par les Députés de Bourgogne , que l'Eglife de
Paillac étoit deftituée de Miniftre , & confiderant l'Importance de ladite
Eglife , "ordonna que Monfieur Repaffeau Pafteur , qui étoit en ce tems-là
fans
TENUACASTRES. 591
fans Emploi , feroit envoie à cette EgUfe , pour y exercer les Fonctions du
Miniftere ; ce que l'on notifia à ladite Eglife , par des Lettres fignées des
Oficiers de ce Synode National.
VIII.
Monfieur QHeltts prefenta des Lettres de l'Eglife à^AnàHx.e , par lefquel-
les elle demandoit que Monfieur l^tnai, Miniftre de l'Evangile àç.Jeftts-Chrifi^
dans l'Eglife ^''Annonat, pût lui être acordé pour Pafteur ; Apres que l'on
eût ouï ledit Vinai , de même que les Députés de la Province du Vtvarez.
& des Sevfties , on renvoia cette Demande au Synode Provincial fuivant du
Vivarez. , lequel fut prié d'avoir un Egard tout particulier pour la Perfon-
ne de Monfieur Finai^ & pour faConfcrvation , 6c de confiderer l'Importan-
ce de ladite Eglife \ 8c qu'ainfi par Raport au Bien de cette Eglife , & à la
Charité Chrétienne , on devoit traiter ce digne Miniftre arec toute PHon-
nêté poflîble.
I X.
Le prefent Synode ordonna qu'on informeroit le Synode Nationil fui-
vant du Bas Languedoc ( qui étoit chargé de citer Monfieur Re\]ent à rendre
Compte de fes Aftions ) que Monfieur Mercnrin avoit déclaré dans ce Sy-
node , que ledit Relent l'avoit envoie , contre fa Volonté , vers les Cora-
miflaires Cruhelier êc Chambrun i & qu'abufant de fa Facilité, & de fa Bon-
té , il ne lui avoit jamais déclaré ce qui étoit contenu dans les Lettres de
Créance qu'il lui avoit mis en Main ; tellement que quand il étoit venu à
FoUert & à Orange , il avoit été obligé de faire fon Raport touchant ce
qu'il s'étoit pu reflbuvenir des Difcours tenus entre lui 8c ledit Rejfent.
On ordonna au Coloque à^Emùrun de juger en dernier Reflbrt du Difc-
rcnt qui étoit entre l'Eglife de Cifteron & k Sieur Mercurin, par l'Autoi-i-
té du prefent Synode.
On donna Cent Livres à Monfieur Repajfeatt , pour fubvcnir à les Ne-
ceflités preftntes , & pour lui aider à tninfporter fes Meubles à Paillac ,
kfquellcs dévoient lui être paiées des Sommes qui apanenoient à nos
Eg'ufes.
X l F.
Monfieur Barre , Doétcur en Droit Civil, & Avocat de M»»tUmay,2myt
fait un Traité touchant VAntechriji, lequel fût examiné parpluficursTheo-
ïogierra , commis potir ce Sujet , qui en firent beaucoup d'Eftime j, il fût
aufiî aprouvé par ce Synode.
X I I T.
Mon^fienr Saraz.m Paftear de l'Eglife de Campagne , eût Pernflffîon de «|ai-
ter la Proviix:e du Haut Lang>*edoe , ÔC d'ailer fervir quelque Eglilê de Bo>!tr~
gagne où il ferok a'pelléj mais toujoiirs arec cette Condition, qu'il rïe taillc-
roit pas l'Eglife de Campagne avant la Séance du Coloque du Bas Q/»/r«,qui
avoit pouvoir de décharger cnticrenitnt kdit SarazJ» , £c qui prendroit Soir*
que ladite Eglife ne reftàt pas. deiittoée i& PaÔeœ.
XIV. Qb
591 XXV. SYNODENATIONAL
XIV.
On pria très-humblement Monfieur GalUtjd Commiflaire du Roi , d'écri-
re au Prefident du Parlement de Thotùonfe , en Faveur de divers Habitans
de Britefie , parce qu'on avoit envoie des Ordres pour les prendre 6cles me-
ner en Prifon, quoique les Chofes pour lefquelles on les recherchoit eiàflènt
été pardcnnées par Sa Majefié , dans fes Lettres de Grâce £c d'Amnip'e.
XV.
Monfieur Petit , prefenta à cette Afl'emblce les Mémoires de Mr. Remoi^
Pafteur de l'Eglife de Colvijfen , lefquels furent délivres aux Députés du S<î/
Languedoc , ôc portés à leur Synode Provincial , lequel fut exprcflémenc
chargé de les examiner.
X V ï.
On donna trente Livres à Nicolas Severin , de la Mafle commune de l'Ar=
gent de nos Eglifes ; mais avec cette Condition qu'il n'importuneroit plus
PAflèmblée par fes Demandes ;& on ordonna que les Provn^es auroient Soin
de faire refter leurs Pauvres dans leur Pais , afin que les Synodes Nationaux
a'en fuffcnt plus embaraflés.
XVII.
On donna gratuitement à Monfieur Coupe>\ Député vers Monfieur DucaH'
dal,U Somme de Quatre Cens Livres , de l'Argent qui apartenoit en com-
mun à nos Eglifes.
XVIII.
On donna Cent Livres à Monfieur j^Hgftfl^e Gallatid, Commiflaire pour
Sa Afajefié à celte Aflemblée , pour ce qu'il avoit depenfé dans l'Afiiirc de
PEglife de Forcalquier.
^ XIX.
On ordonna à la Province du Bas Languedoc de paier à Mr. NoguteAnSoTSi-
me de Trente Livres , outre les Portions Surnuméraires de ladite Province;
à quoi fes Dépens avoient été taxés pour venir au Synode.
X X.
On acorda à Monfieur Potoel , la Somme de Cent Livres , outre ce dont
il pourroit avoir Befoin , à l'Ocafion de fon Emprifonnement que le Confeil
Privé avoit ordonné , & dont la Cour de BeK-iers devoit prendre Connoiflan-
'Ce , êc agir contre lui ; laquelle Somme il devoit recevoir de l'Argent que
nos Eglifts avoient en commun.
X X ï.
On donna auffi vint Livres , du même Fond , au Crieur de la Vil-
le de Cdftres,
XXII.
On donna- Soixante Livres de k même Mafle au Portier du Synode ;
& on pria Mefiieurs les Confuls & Msgiftrats de la Ville de CAJtres, de
le rétablir dans fon Ofice de llegent , qu'il avoit autrefois exercé dans
leur Colege.
X X I I î.
Monfieur Ducandal fut prié d'avancer fur la demi Portion qui étoit acor-
déc
TENUACASTRES. 395
déc à Monfieur Mercarin , Pafteur de l'Eglife de Grajfe , ce qu'il faudroit
pour retirer l'Ordre d'Emprifonnement que le Confeil Privé avoit donné con-
tre lui , afin que le Parlement de Provence n'eut pas Connoiflance des Ma-
tières pour lefquelles il étoit molellé,& qui l'empéchoient de vaquer aux Fonc-
tions de fon Miniftere,
XXIV.
Le Synode Provincial fuivant du Hant Languedoc ^ fut chargé de prefen-
ter Monfieur Grafjet , Pafteur de l'Eglife de V/Jle de Jourdain à l'Eglife de
Maz.amet , pour y exercer les Fonétions du Minifterei & de pourvoir l'E-
glife de ladite Ijie , d'un autre Miniftre.
XXV.
On recommanda particulièrement à Mr. de Montmartin , nôtre Député
General, les Afàires qui regardoient l'Eglife de Sarvarettes.
X X Vf.
On pria la Province du Haut Laniuedoc d'avoir Egard aux Pertes que Mr.
à*yineau , Pafteur de l'Eglife de Caftres , avoit foufertes pendant les premiè-
res & les dernières Guerres , & de lui afligncr quelque choie par Charité ,
pour le Confoler.
XXVII.
On donna Sept Cens Livres aux Enfans de Feu Mr. Cameron , en Témoig-
nage de l'Eftime qu'on avoit pour lui; auxquels Monfieur Ducandal devoit
donner tous les Ans une Portion , juiqu'au Synode National fuivant i De
plus , le Synode dit à Monfieur Olier , qui plaidoit pour l'Eglife de Montait-
ban , qu'au Casque ladite Eglife ne paiât pas auxdits Enfans , les Huit Cens
Livres qui étoient dues à Monfieur Cameron leur Père , qui avoit été au-
paravant Pafteur & Profefleur dans ladite Ville & Univerfité , Monfieur
Ducandal rertendroit cette Somme fur l'Argent qui étoit afligné à ladite Uni-
verfité ; afin qu'ainfi elle s'aquitât de fes Dettes envers ces Pauvres Or-
phelins : Et le Synode ordonna que l'Argent qu'on leur acordoit , Sc celui
qui leur feroit paie par l'Eglife de Montauban , feroit confié à leur Tuteur,
pour leur Ufage.
XXVIII.
Le Synode ordonna que l'on paieroit Cent Livres à Monfieur Banftllon ,
très digne Miniftre , en Confideration des Grofles Peitcs qu'il avoit faites;
laquelle Somme lui feroit paiée de l'Argent que nosEglifes avoient en Com-
mun ; fans que fa Province dût néanmoins retrancher des Secours qu'elle
avoit coutume de lui donner , mais au contraire , qu'elle l'aideroit encore
dans h Pourfuite de fon Procès , dont elle rendroit Compte au Synode Na-
tional fuivant.
XXIX,
On recommanda l'Eglife de Fe^^nobre, aux Charités de la Province des
Sevenci.
XXX.
Monfieur 'Mercat requérant que le Synode eût Egard aux grands Fraix,
que l'Eglife de Pons avoit été obligée de faire pour obtenir l'Elargifl'emeat
Tome IL Ddd de
394 XKV. SYNODE NATIONAL
de fon Pafteur Monfieur Conftatis ; on renvoia cette Demande au Synode
Provincial fuivant de Xaintonge , qui fût exhorté d'aflîfter cette-pauvre Egli-
fe , des Portions Surnuméraires de fon Département.
XXXI.
On recommanda auflî les pauvres Eglifes de Maz.edafit , les Bordes , Sa.
•varat , & C.imarades , aux Charités de la même Province , que l'on pria
auiTi d'avoir un Soin particulier de Mr. Marjilton , qui avoit beaucoup fou-
fert pour la Caufe de Chrifi.
XXXII.
l'Eghfe de Banx informa ce Synode , que fi Monfieur Baux alloit à Niâ-
mes pour y exercer les Fondions du Minillere , il ne pouvôit faire Fond
fur aucun Entretien afluré , puis qu'on ne lui en avoit point promis; 8c que
lors qu'il en avoit parlé à Meffieurs Pettt ^ Durant Députés de Nîmes ^ ils
lui avoicnt repondu qu'ils ne pouvoient faire aucun Acord avec lui, n'cnaiant
ps reçu Ordre de leur Eglife i ce que ledit Petit confirma en plein Sy-
node ; Sur quoi l'Aflëmblée exhorta l'Eglife de Nimes , de faire que Mr.
Baux fût content ; & qu'au Cas qu'il s'élevât quelque Difpute pour cela ,
elle feroit portée au Confiftoire de ^y/ontpellier , qui reçût le l'ouvoir de ce
Synode , d'en iuecr en dernier Reflbn.
^ ' "^ XXXIII.
Monfieur Bardon , Receveur des Deniers qui apartenoient à la Province
du Haut Languedoc , fût prié d'avancer à la Famille de Mr. Voifin , du pre-
mier Argent qu'il recevroit, la Portion franche qui avoit été acordée par ce
Synode National à ladite Famille.
X X X 1 V.
La Requête de l'Eglife de FielU-vtgne , par laquelle elle demandoit qu'on
lui acordât Cent Livres , pour l'Entretien de fon Ecole , fût renvoiéc à la
Province de Bretaqne que Ion exhorta d'y avoir Egard.
^ XX XV.
Monfieur Raz.es prefenta une Requête à cette Aflemblée , au Nom de
l'Eglife de Trejfms , en Faveur de laquelle il fut ordonné que la Province
du lias Languedoc lui donneroit de l'Aflillance , & qu'elle raporteroit au Sy-
node National prochain , dans quel état elle feroit.
XXXVI.
Les Meflîeurs Conjlans & Erondelle dirent leur Sentiment, touchant un Li-
Vre que Monfieur Bufort Avo\t compofé , lequel ils avoient examiné ; Sur
quoi on défendît qu'il fût imprimé; & Mr. Fort, un des Députés de la BaJ/è
Guienne , fut cliargé de raporter audit Bufort , les Raifons qui avoicnt mû le
Synode à en empêcher l'imprefiion.
XXXVII.
D'autant que le dernier Synode National de Charenton , avoit aloué trois
Portions franches aux Eglifes de Soûles , au Cas qu'elles fuflent pourvues
d'un fécond Pafteur : Cette Aflcrablce autorifa le Coloque du Condomois, pour
l'Examen du Propofant que l'on difoit être le plus propre pour le Miniftere:
âc on chargea la Province de la Bajfe Cuienne, d'avancer la Somme qu'elle
juge-
T E N U A C A s T R E s. 39c
jugeroit neceflaire pour l'Entretien d'un fécond Pafteur , 8c d'en faire le
Raport au Synode National fuivant , qui lui rembourferoit ladite Som-
me.
X X X V I I 1.
Le Spiode Décréta que l'on donneroit à chacun de nos Profeflcurs des
Univerlîtés de Montauban & de Saumur , deux Cens Livres , du premier
Argent que l'on recevroit -, pour les Années Mille fix Cens Vint & un , Se
Vint deux , dans lefquelles ils n'avoicnt rien reçu.
XXXIX.
La Province du Haut L angttedoc aprenant que le Synode avoit fait un Partage
de quelques Sommes , demanda le Rembourfement de quatre Cens Livres ,
qu'elle avoit paiées à Monfieur Beyand , Profefleur en Théologie dans l'Uni-
verfité de Montauban , pour obéir à un Décret du dernier Synode Natio-
nal de Charenton j Mais on lui ordonna de porter la Demande au Syno-
de National fuivant , qui auroit Soin qu'on lui paiât ladite Somme qu'elle
avoit avancée.
X L.
On reçût les Comptes que /'7/7<? de France rendit pour fon Colege ; 8c le
Synode ordonna , que la Cenfure prononcée contre ladite Province feroit
raiée des Ades du dernier Synode National,
X L I.
Cette Aflemblée ne jugeant pas qu'il fut raifonnable de révoquer l'Or-
donnance qu'elle avoit faite touchant Monfieur Péris , mit cet A6te , qui
concernoit plufieurs Chefs de Famille de l'Eglife de MontflAntjHin , & les Ac-
tes de l'Eglife de Boftrdeaux , Se de Monfieur Ferrand , entre les mains des
Députés de la Ba/fe Guienne , pour en faire leur Raport au Synode National
fuivant , auquel le Jugement final de cette Afaire fut renvoie.
X L 1 I.
Les Députés du Datiphiné prefenterent des Lettres de Monfieur de Piotet ,
Pafteur de l'Eglife de MoUnes , avec les Canons de nos Synodes Nationaux,
& de la Djfcipline de nôtre Eglife , qu'il avoit compiles en un Volume af-
fés gros , Sur quoi on nomma des Commiffaires pour evaminer cette Collec-
tion , lefquels l'aiant aprouvée , on remercia ledit Monfieur Piotet ; &: on
ordonna qu'il feroit averti par Lettres des Défauts que Icfdits Commitlaires
avoient remarqués dans fon Livre , afin qu'il pût les corriger , 6: qu'*!! fût
d'un meilleur Ufage pour nos Eglifes.
X L I 1 I.
Monfieur de Montmartin , Député General pour nos Eglifes , fit Raport
à cette Aflemblée , qu'il avoit obtenu depuis quelques Années , du Con-
feil Privé , divers Ordres qui étoient d'une très-grande Importance pour nos
Eglifes , & qu'il feroit fort à propos qu'il en eût la Garde , afin qu'il pût
les produire dans les Ocafions où il s'agiroit du Service de nos Eglifes : Et
d'autant que plufieurs Provinces remontrèrent , qu'afin que leurs Provin-
ces en fufiènt informées , & qu'ainû ils fuflent mieux en Etat de faire va-
loir , & exécuter lefdits Ordres du Confeil Privé , il étoit neceliaire qu'ils
Ddd a en
596 XXV. SYNODE NATIONAL
cri eûflent des Copies , fidèlement tranfcrites Se colationées avec les Ovigi-
naux ; L6 Synode Confiderant que s,il faloit donner à chaque Province une
Copie defdits Ordres , il en couteroit beaucoup de tems Se d'Argent, pria
Monfieur G^//<j«^,Commifraire de Sa Majeflé,àt vouloir prendre la peine de
les faire copier , afin qu'ils pûflènt être utiles aux Députés des ProviiKes ,
félon que la Neceflité de leurs Matières le requerroit.
X L I V.
Les Magiftrats de la Ville de Cafires , aiant rendu une Sentence contre
Mr. Pierre Péris , à la Requête de Mr. Confians : L'Aflemblée ordonna
qu'on delivreroit inceflànment audit Mr. Confians Vint-quatre Livres, pour
paier les Fraix de ce Procès.
X L V.
On donna quarante Livres à celui qui avoit tranfcrit les Copies des Ca-
hiers , que les Magillrats de cette Ville avoient aportés à Mr. Montmartin ,.
& les Comptes que Mr. Ducandal avoit rendus.
X L V I.
Le Synode ordonna qu'aufli-tôt que le Terme de la Sufpenfion du Sieur
Fahre feroit expiré , le Coloque ô!' albigeois s'aflembleroit , & pourvoiroitl'E-
glife de la Caftne d'un autre Pafteur.
X L V I I.
Monfieur Combalajfe pria cette Afiemblée de l'Aflîfter , 6c la Veuve de
Monfieur Rapn , de quelqu'Argent , afin qu'ils pûfient pourfuivre leur Pro-
cès & le terminer , qui étoit touchant leur Temple de Prenez.; mais leur De-
mande fut renvoiée au Synode Provincial luivant du Haut Languedoc, com-
me il avoit été pratiqué en pareil Cas par le Synode National d''Alais ; &
l'Allèmblce les aflûraen même tems d'emploier tout fon Pouvoir pour prou-
ver i'établiflèment de leur Eelife.
X L V I I L
On enjoignit aux Députés Provinciaux de Bourgogne y fie à Monfieur Beau-
fort Député pour la Province des Sevenes , de pafler par les Villes de Sau-
ve & d'Andttz.e , à icui tttour, & d'informer les Confiftoiresdefdites Lieux,
de l'inttntjon de ce Synode , & de faire leur poflîble pour réconcilier les Srs.
Bo>H 6c Aldebcrt 8c de fane enforte que l'Infpefteur fur les Pauvres de k
Vdle ù^Anduz.e, 5c ledit Boni^ convinflènt d'Arbitres pour mettre fin à leurs
Diferens.
X L I X.
Les Procédures contre les Sieurs Péris 6c '^oU , furent délivrées aux
Députés Provinciaux de Xaintonge 6c du Haut Languedoc , dans lefquelles
Provinces ils dcmeuroient tous deux, avant qu'ils fuflènt dcpofês ; 8c les
Procédures contre Monfieur Beraud furent miles entre les mains de Mr.
Baux.
L.
Le Synode étant informé des rares Talens que Monfieur Godefroi ■doÇlc-
doit , qui étoit Dofteur en Droit Civil , 6c Profeflèur de la Faculté dans
l'Univcrfité de Genève , ordonna qu'on le prieroit , à Caufe qu'il étoit très
bien.
T E N U A C A s T R E s. y,j
bien verfé dans l'Antiquité , de tâcher de découvrir , 8c de rendre Publics
tous les Artifices , & tous les Deguifemens , dont le Cardinal Baronius , 8c
plufieurs autres Doftcurs de l'Eglife Romaine s'étoient fervis, pour falfifier
l'Hiftoire touchant l'Eglife Primitive.
L I.
On pria Mr. Galland <.Vécnxe à Mr. le Prefident de Thouloufe, en Faveur
de Mr. Bidac , qui étoit détenu dans les Prifons de Sommieres , pour avoir
abjuré les Erreurs de ceux de la Communion de Rome : & Mr. Petit fut
chargé de porter à ce Parlement les Lettres 8c les Ordres de Sa Majejte' , 8c
de fe joindre à Mr. Calland le Fils , qui y feroit envoie par fon Père pour
ce Sujet.
Li 1 1.
On pria Mr. Ducandal , de paier à Mr. Mercurin , la Somme de Soixan-
te Livres , qui lui avoit été accordée par le Synode National de ritré , la-
quelle il mettroit fur les Comptes de l'Argent qui apartcnoit à nos Eglifes.
L 1 1 1>
Monfr. Afefirezat , 8c Mr. à^'Huijfeau prefenterent des Lettres de l'Egli-
fe de Paris , par lefquelles ils demandoient très-humblement que Mr. Chau-
ve , qu'ils avoient fi fouvent 8c û inftànment demandé pour Miniftre, leur
fut enfin acordé , les Députés de Pl/le de France fe joignirent aufïî avec eux
dans leur Requête : mais Mr. Chauve fit auffi de fortes Inftances devant ce
Synode , pour obtenir de pouvoir continuer fon Miniftere dans l'Eglife de
Sommieres , à Gaule de fes grandes Afliétions ôc de fes Neceflîtés prelentes :
8c les Députés Provinciaux du Bas Languedoc folicitercnt auflTi fortement par
leur Requête , que les Droits 8c Privilèges de cette Eglife 8c de leur Pro-
vince fûflent conlervés , 8c que ledit Mr. Chauve ne fût pas changé : Cette
Afaire importante fut mifê en Délibération , le Synode Confiderant à quoi
Mr. Chauve étoit le plus EncHn , 8c l'Importance particulière de l'Eglife de
Paris , 8c l'Etat prefent de celle de Sommieres ; décréta que l'Eglife de Pa-
ris porteroit fa Demande au Syviode Prochain du Bas Languedoc , auquel on
enjoignit d'avoir toutes les Déférences railonnables pour la Requête de l'E-
glife de Paris , 8c de la gratifier pleinement en cela , pourvu que Monfr.
Chauve ne fe fît pas un Cas deConfcience de Changer, 8c qu'il n'eût pas dé-
terminé pofitivement que fon Devoir l'obligeoit de vivre 8c de mourir dans
l'Eglife de Sommieres.
L I V.
On lût une Lettre de l'Eglife du Figan , 8c on entendit fon Meflager ,
Mr. de Villeneuve , de même que les Députés de la Province des Sevenes ,
touchant le contenu de ladite Lettre : Après quoi le Synode donna Permit
fion à ladite Eglife, de chercher un Pafteur hors de la Province des Sevenes,
8c enjoignit au Coloque de Sauve d'affifter ladite Eglifejufqu'à ce qu'elle pût
trouver un Miniftre dont elle fût fatisfaite.
L V.
Mr. Confians 8c Mr Belot , reprefenterent à ce Synode les grarrdes 8c pref-
làntes Neceflîtés par lefquelles ils étoient travaillés , étant redevables déplu-;
Ddd 5 ûeufi
398 XXV. SYNODE NATIONAL
fleurs Sommes qu'ils av oient été obligés d'emprunter pendant le temsdeleur
Empnfonnemenc à Bourdeaux , ôc fe voiant dans l'impoffibilité de fatisfaire
à leurs Créanciers ; Sur quoi on ordonna au Receveur de la Province de
Xaintonge , de leur paier treize Portions & demie (qui leur avoient été ac-
cordées pour les Années 1627., 1628. £c 1629.) fur ce qui leur étoit dû
de l'Année i6ii. & r.fin que ledit Receveur n'eût aucune dificulté à l'Oc-
cafion de ces Portions , il devoit les joindre aux autres Portions qui leur
étoient acordées , afin qu'ils les divifaflênt également entr'eux , comme ils
avoient acoutumé.
L V I.
Cette Aflemblée décréta que fi quelqu'Eglife du Coloque de Nimes fou-
haitoit d'avoir Mr. Buax pour Miniftre , (lequel étoit en ce tems-là Paftcur
de l'Eglife de Cttei^ne , ) que ledit Mr. Baux pourroit accepter l'Invitation
qu'on lui en feroit , fans que Perfonne l'en emj>cchàt , ou le moleftât en au-
cune manière.
L V I I.
On ordoruîa aux Députés des Sevenej de pafler par la Vîlle de Bez.ters ,
lors qu'ils s'en retour neroient chés eux , & de recommander aux Juges 8c
Confeillers de Cette Cour , les Afaires de l'Eglife à^Alais , & celles de Mrs.
PanUt & Ban/tllon, Minillres.
L V I 1 r.
D'autant que dans le Département de la Province du ffatit Languedoc , on
avoit marqué deux Portions pour deux Profefleurs en Théologie dans l'U-
niverfité de Montauban , quoi qu'il eût été auparavant déterminé par ce Sy-
node que lefdits Profefleurs ne recevroient qu'une demi Portion , & qu'il en
eût donné Quitance à leur Eglife ; on arrêta que Monûeur Ducandalrtt\cn-
droit entre fes mains une de ces Portions , dont il rendroit Compte au Sy-
node National fuivant.
L I X.
On lût dans cette An'emblée une Relation des Peines de Monfieur BanfU
Ion , de même que les Lettres que le Marquis de f^arennes , Gouverneur
^Aiguemortes,kzxvi\t à Monfieur Galland, Commiflairede 5(<yJ/./;fy?/dans ce
Synode ; Sur quoi Monfieur le Commifl'aire fut fortement folicité d'intercé-
der pour Mr. Ban/lllon , auprès des Juges dans la Cour de Beziers, èczwprès
dudit Marquis de Farennes ; il fut arrêté , d'un Confcntement unanime ,
que l'on prcfenteroit une três-humble Requêteà5^yW<«;y/?e , pour la prier de
permettre que nos Eglifes 8c nos Minillres jouiflent des Douceurs de cette
Paix & de cette Liberté, qui nous avoit été acordée par fes Edits, 8c que 5^
Majefié eût la Bonté d'ordonner que ledit Monfieur de Garennes , 8c tous les
autres Gouverneurs de Places , imitaflent Sa Mitjeflé dans fes favorables Dif-
pofitions envers nous , & de faire que fes Sujets de la Religion Reformée ,
tant Miniftrcs que leurs Troupeaux , rccueilliflént en Paix les Fruits de la
Proteétion de Sa Majefié : de plus ce Synode ordonna , que jufqu'à ce que
Monfieur Banfillon fût rétabli dans les Fondions de fon Miniftere dans l'E-
glife d^Aignemortes , ladite Eglife feroit fervie par les Pafteurs qui en feroient
les
TENUACASTRES. 559
les plus proches Voifins, auxquels l'Aflemblée recommanda particolierement
d'avoir une Charité 'Chrétienne envers ladite Eglife , qui lèroit autrement
privée de la Confoln-ion de la Sainte Parole de Dieu , & de l'afTifter en tou-
tes Ocafions dans fes Neceffités preflantes.
L X.
Monfieur Petit fit le Raport de ce ^ue Mr. Galland le Fils & lui avoient
fait , & de la Conférence qu'ils avoient eue avec Mr. le premier Prefidenc
du Parlement de ThoMloufe , & ils prelènterent les Lettres dudit Prefident ,
à ce Synode : Sur quoi il fut ouï très - favorablement , le Synode le re-
mercia des Peines qu'il avoit prifes ; on ordonna que l'on feroit Reponfc
aux Lettres dudit Prefident ; & l'on pria les Confuls de Montaubm Se de
C*flres , de fe tranfporter à Thouloufe , immédiatement après la Saint Mar-
tin , & de foliciter l'Enregîtrement des Lettres 8c Mandemens de Sa Ma-
jefté à cette Cour de Parlement , & de faire enforte qu'elle levât toutes les
Reftriârions qu'elle avoit fait aux Déclarations de Sa Majejté.
L X I.
Les Députés du Daaphiné , parlant avantageufement de Monfr. Agard ,
qui avoit quitté depuis peu le Couvent & l'Ordre des facobins à Avignon i
le Synode ordonna que l'on en feroit le Raport au Synode National fui-
vant , où l'on auroit Soin de faire rembourfer à la Province qui l'affif-
toit , les Secours qu'elle lui fourniflbit , & qu'elle acorderoit jufqu'à ce
tems-là.
L X I I.
La main de Bien étant apefantie fur Monfieur de ValUàe , puis qu'il l'a-
voit encore vifité dans la Ville de Cafires -, le Synode ordonna , que pour
le fecourir dans fa Maladie , on lui donneroit fur la Somme de dix mille Li-
vres , que Sa Majefle avoit acordée pour paier les Fraix de cette Aflemblée
Nationale, la quatrième Partie de la Portion qui venoit à la Province à^An-
joH , laquelle ne feroit pas mife fur fes Comptes , lui étant donnée gratis :
Et Mr. Coûter fut prié de lui avancer cet Argent.
L X I I I.
Le Synode ordonna que tous les Papiers que le Sieur hmi & Alàehert
avoient aportés , feroient depofés par Monfr. du P«» & Monfr. de Grenonil-
leau , entre les mains des Députés Provinciaux du H^iut Langaedoc ; ce
qui fut fait.
L X I V.
Monfieur Buflenobis, Pafteur de l'Eglifè de Soalés , infonna ce Synode ,
que nonobdant que le Syfiode National de C^^rf«f(7» eût ordonné qu'il feroit
entretenu par ladite Eglife, ïieanmoins le Quartier d'Oftobre , de l'Année
1614. lui étoit encore dû , & tous ceux des Années entières de 162.5. &
i6i6 Et il requit très-humblement ce Synode que l'on eût compafTion Je
lui dans fon Befoin preflant ; Ce qu'il reprefcnta, étant la propre Vérité,
& dont on ne doutoit point , on pria Mr. Dftcandat de lui paier tout ce
qui lui étoit dû i & on l'aflûra que fi par un Principe de Chante Chré-
tienne , 6c de Generofité, il vouloit lui avancer cet Argent, il s'en r.m-
bour-
400 XXV. SYNODE NATIONAL
bourferoit lui même fur la première Somne , qu'il reœvroit , apartenant
3 nos Eglifes.
L X V. *>,
Le Synode s'aperce vant que par le Parcage qui avoît été fait dans le Sy-
node National de Charenton , on avoit acorde à l'Univerfité de Montanban
h, Somme de Huit Cens Cinquante Livres, outre fes Apointemens ordinai-
res , laquelle devoit lui être paiée jufqu'à la Séance de cette Aflèmblée ; &
que par Inadvertance on avoir encore mis la même Somme dans ce dernier
Partage , comme fi elle lui étoit dûë , & qu'on fût obligé de la paier à cet»
te Univerfité ; C'eft pourquoi le Synode ordonna , que de cette Somme de
Huit Cens Cinquante Livres , on en donneroit feulement Cent Cinquante
à ladite Univerfité , & Soixante au Bedm & Pord^r , 8c que Monfr. i?«-
c^nd4 retiendroit tous les Ans à cette Univerfité Se Province, le furplus, qui
feroontoit à Six Cens quatre-vint dix Livres ■■, comme aufli Cens quatre»
vints neuf Livres . U huit fols . pour une Portion qu'on avoit retranchée à
la Province du /f^»? Latiguedoc , & à la Hmte Cmmnf , de fes Por-
tions qui étoient mifes dans ledit Partage j dont ledit Monfieur Dttcm-.
dal aporteroit fes Reçus > 6( rendroit Compce du tou; au Synode National
fuivant.
L X V I.
Monfr. Dncanâal fût prié de paier à la Province du Berri , outre les Por-
tions qui lui étoient afTignées, une Portion que l'on avoit omife dansleComp-
le du Partage.
L X V I î-
L'Aflemblée ordonna que l'on rendroit à Monfr. à^4cier, Pafteur déchar-
gé , la Portion que le Synode de Charmen avoit oublié de lui afligner , lors
qu'on fit le Partage des Deniers qui apartenoiem à la Province du Haut
Languedoe i 5c qu'on la lui paieroit, en Mains propres, du premier Argent
que l'on recevroit pour nos Eglifes.
L X V î U.
D'autant qu'on avoit afligné â un autre Coîege qu'à celui de Nerac , la
Somme de quatre Cens Livres du Contingent qui étoit pour la Province de
la Bajff Cmenne ; le Synode ordonna que Monfr. Ducandal retiendroit ladite
Somme , parce qu'on avoit tait ur^ Article particulier de quatre Cens Livres
pourleColege de Bervtraç.
L X î X.
Le Synode refolut , qu'au Cas que Monfieur Petit fût molefté par l'A=
IJoftat Péris , il prendroit fon Parti , & Ibutiendroit fon Innocence. , 6c
qu'on lui paieroit tous les Dépens qu'il pourroie faire dans la Suite pour
fe défendre.
L X X.
Les Députés du Dauphiné rcprefenierent l'Extrême Pauvreté de l'Eglifedc
Fariff & on prefcnta '«ufU des Lettres de ladite EgUfc à ce Synode , lequel
afljgna à ces Députés une Portion franche du Contingent de la Province du
Datif hint , laquelle ils dclivreroicut à ladite Eglife , avant la Tenue du Synode
j^ational fuivant. L X X 1. Les
T E N U A C A s T R E s. 401
L X X I.
Les Députés du DaHphiné prefenterent des Lettres de Monfieur le Fieil-
Uhx Pafteur ; lefquelles étant lues , le Synode loua Ion Zèle 8c fa Pieté , &
aprouvant fa Retraite hors de la Ville de Nimes , chargea la Province du
!?.?«/;<!;;«/ de le placer dans une autre Eglife,où il pourroit cmploier les beaux
Talens que le Dieu de Grâce lui avoit acordcs fi libéralement , pour l'Efi-
cation de fon Peuple.
L X X I I.
Le Synode exhorta la Province ^ Anjou , de faire imprimer le dernier To-
me des Oeuvres de Théologie de Monfr. Cameron , & promit que le Syno-
de National fuivant auroit Soin de lui rembourfer les Fraix qu'elle feroit
obligée de faire pour cette Impreffion.
CHAPITRE XXXII.
Des Uniwrfités é- des Coîeges.
Article L
MEflîeurs Roijués & Hnglas , l'un premier , 6c l'autre fécond Conful de
Montdubun , Mr. Veemes Reéteur du Colege de leur Ville, 6c les Dé-
putés de la Province du Haut Languedoc , demandèrent que Monfr. Charles,
autrefois Profefleur en Théologie dans l'Univerfité ùîOrtez.i , Miniftre dans
la Principauté du Bearn , pût être ôté de là , & envoie à Montaiib.m , pour
être Pafteur £c Profelfcur dans leur Eglife Se Univerlîté ; Mais il y eût un
grand Débat pour ce Sujet , tant à Caufc des Befoins prefens des Eglifes
du Bearn , qu'à Caufe que ces Mcffieurs ci-deflus nommés , en avoient de-
mandé le Confentement à Sa Majejîé èc audit Mr. Charles ; Apres que l'on
eût bien examiné le tout , l'Aflemblée jugea , qu'on ne pouvoit pas ufer
d'Autorité envers ces Eglifes , pour les obliger à décharger Monfr. Charles
en Faveur de l'Eglife 8c Univerfité de Momauban j & même que ni la Rai-
fon-ni la Confcicnce ne permettoient pas qu'on les y exhortât , mais on re-
folut néanmoins d'avertir leurs Députés , qu'au Cas qu'ils ne vilîènt pas
Lieu de garder ledit Monfr. Charles , ils le refignaflent volontairement à la-
dite Ville , afin d'obliger par ce Moien la Province du Haut Langue-
doc.
I L
Le Synode ne trouvant pas à Propos de diminuer le Nombre des
Univerfués , 8c n'aiant pas en ce tems-là les Moiens de pourvoir à leur En-
tretien , bien loin de pouvoir augmenter les Apointemens qu'on avoit Cou-
tume de leur paier , décréta que les Profefléurs des Univerfités de Momau-
ban & de Saumur , recevroicnt du premier Argent qui feroit diftribué à nos
Eglifes , ce qui leur étoic dû pour les Années 1625. & 1624. fans qu'on
Tome IL Eee leur
4ôt XXV. SYNODE NATIONAL
leur en rabatît aucune Chofe , & que pour les Années 1621. & i6ix. , on
leur paieroit une certaine Somme du Fond qui étoit à la Difpofition du Sy.
node ; & que tous ceux d'entr'cux qui étoient Pafteurs , & qui n'avoient
point de Rétribution de leurs Eglifcs , reccvroient cette Portion qui leur
ctoit aflîgtlëe" , de même que les autres Pafteurs ; mais avec cette djferen-
ce , qu'on ne leur en rctrancheroit rien pour ks Fraix ordinaires de la
Récente.
III.
Le Synode aiant mûretneiit confider!^' les Raifons qui avoicnt mû le Sy-
node National de Charentm , à fuprimer l'Ofice de Profeilcur cm Langue
Grecque , dans les Univerfités qui étoient entretenues par nos Eglilcs ,
trouva bon de le rétablir ; mais à cette Condition , que les Profcllcurs ex-
pliqueroient à leurs Difciplcs les plus élegans traités des Pères : Et parce que
Monfr. P^eems , Refteur de l'Univerfité de Montauban , avoit demande la
Permiffion d'enfeigner les Mathématiques , & la Metaphifique dans le Co-
lege , en même tems qu'il enfeigneroit la Langue Grecque ; fa Demande
fut renvoiée au Confeil de cette Univerfité, pour en juger félon que la Pru-
dence le leur difteroit.
I V.
A l'Egard des Demandes laites par Monfr. Petit , Profelleur en Thcolo-
gieà Nimes , en Faveur de l'Univerlîté de ladite Ville j le Synode ordon-
na , premièrement , pour les Années 1613. Se 1624. , que les Profefleurs
fe contenteroient de ce qu'ils avoient déjà reçu, & qu'ils porteroientpatien-
ment leur Part des Incommodités qui étoient communes à toutes nos Egli-
fes : Et que pour les Années 1625. 6c 1626. ils recevroicnt leur Salaire tout
entier , des premiers 8c plus clairs Deniers qui nous feroient acordés par les
Libéralités de Sa Majtfit. Secondement, que lefdits Profcileurs, au.\quels
on avoit aloué une Portion Franche , comme aux Sieurs Codur & Petit , la
recevroient des mains de Mr. Ducaiidal , dans la Province du Languedoc.
Troifiêmemcnt , que ledit Mr. Codur . Profefleur en Langue Hébraïque ,
feroit mis fur le même Pied que les ProfelTeurs de la même Langue dans nos
Ùniverfités ; 8c qu'il ne pourroit pas arendre de plus gros Salaires que ceux
011*11 àVoit acoutUWi'é de recevoir auparavant.
On exhorta routes les Provinces d'examiner dans leurs Synodes , fi on ne
pourroit pas changer nos Univerfités , d'une Place à une autre : ou fi on
ne pourroit pas les réduire à un plus petit Nombre qu'elles n'étoient
en ce tems là ; afin que le Synode National fuivant piJt prendre des
Mefures là-deOus, £c ordonner ce qui feroit le plus expédient pour le Bien
de nos Eslifesen General.
VI.
On ordonna 'qVe tous ks Pâlkurs qui enlcignoient la Langue Hébraïque,
recevroient , outre leur Salaire ordinaire comme Pafteurs", les Apointemens
en Qualité de Profefleurs : Et à l'Egard des Profefleurs en Théologie qui
fervoient ks Eglifcs de lios Univerfités, dont ils recevc«ent quelque Rctri-
butioQ
T E N U A C A s T R E s. 403
bution à Caufe du Minillere qu'ils y exerçoient , on leur affigna une demi
Portion , mais en Déduction de la Penfion qui leur étoit promife par leurs
Eclifcs.
VII.
On décréta que Peux Cens dix Livres feroient le Salaire Annuel des Rc-
Sens de la cinquième & iîxième Clafle du Colege de Saumur.
VIII.
Le Synode donna Permiflîon à la Province des Sevenes , d'établir fon Co-
lege dans la Communauté qu'elle jugeroit pouvoir ifiieux contribuera fon
Entretien.
IX.
Afin de conlêrver les Droits de nos Eglifes , & que l'on pourvût nos
tJniverfités de ProfelFeurs habiles ; on ordonna que l'on écriroit à Monfr.
André Rivet , pour le difpolér Sc perfuader d'accepter une Chaire deProfef-
feur dans une de nos Univcrfités ; 6c que l'on écriroit femblablementàMrs.
les Curateurs de l'Univçrlîté de Leide,^ouï les prier de la Part de ce Synode,
de mettre ledit Monfr. Rivet en Liberté : Et l'Eglife de Paris fut chargée
de faire tenir ces Lettres à leur Adrellè , d'en recevoir la Reponfe , 6c d'y
répliquer s'il étoit nçceflaire.
Le Synode ordonna , qu'afin que le Colege de cette Ville de Ca(lres,i\it
confervé , on lui donneroit la Somme de quatre Cens Livres tous les Ans ;
laquelle Somme Monfr. Ducandal reticndroit des Deniers qui avoient été
acordés au Colege de Bergerac , fans que cela dût prejudicier aux Concédions
que l'on avoit fixités ci-devant à la Province de la Bajfe Guienne , en Faveur
des Villes de Bergerac & de Neruc.
X I.
L'Univerfité de Nimes n'aiant pas porté fes Comptes des Sommes qu'elle
avoit reçues 6c emploiées depuis le dernier Synode National , il fût ordonné
qu'elle les porteroit au Synode fuivant des Sevenes , lequel devoit les exami-
ner £c les terminer par l'Autorité de ce Synode.
X I I.
La Province du liant Languedoc envoia fes Comptes par Monfr. Bardon ,
qui avoit été conllitué Receveur pour ladite Province , £c Paieur de l'Uni-
verfité de Montaubun , pour les Années 1619., 1620-, 16x5. 8c 1614. mais
il ne rendit point de Compte pour les Années 1621. Se 1621. ni pour les Aa-
nées lôif, & 1626. parce qu'il n'avoit rien reçu pour ces Années là , pen-
dant Icfquelks tout étoit en Troubles par la Guerre : & il fe trouva à la
Clôture de fes Comptes , qu'on lui devoit la Somme de deux Mille Cent
cinquante neuf Livres , dix-neuf Sols , & dix Deniers , ce qui procedoit
du Paiement d'une Somme de huitCens onze Livres, qu'il avoit fait aux Pro-
fefléurs , pour leurs Gages de l'Année 1621. 6c d'une autre Somme qu'il
avoit emploiée pour paier auxdits Profeflcurs , leur Salaire , de l'Année
16%^. 6c de fept Cens Livres qu'il avoit délivrées à Madcmoifelle Charnier^
pour l'Année de fon Veuvage ^ pour laquelle Somme 4c deux Mille Cent
Eec z Li-
404 XXV. SYNODE NATIONAL
Cinquante neuf Livres , dix Sols , fix Deniers , on nfîlgna un Fond pour
fon Rembourfement , à favoir , le premier Argent qui feroit dillribuéànos
Eglifes : 5c on enjoignit à tous ceux qui feroient chargés de pareils Comp-
tes à l'avenir , que leurs Depenfcs n'exccdafl'ent pas les Sommes qui leur
feroient confiées par les Synodes Nationaux , & dont ils auroient donné leurs
Quitances , fous Peine de perdre ce qu'ils auront avancé.
XIII.
La Province d'Anjou , pour obéir à un Décret du Synode de Charcnton ,
aiant donné au Coloque du Haut PoiSlott , les Comptes des Sommes qu'elle
avoit reçues, pour l'Entretien de l'Univerfité à Saumur , pour trois Quar-
tiers de l'Année 1620. 6c pour les Années complètes de i6ai., 1623. ôc
1624. Se pour le premier Qiiartier de l'Année i6iç. il le trouva p.ir ces
Comptes , qu'elle avoit paie vint-cinq Livres, quatre Sols , & fix Deniers
plus qu'elle n'avoit reçu; & fes Députes firent voir par les mêmes Comp-
tes , qu'ils n'avoient rien touché pour l'Année entière de 1622. 8c qu'ils
avoient néanmoins debourfé tout le Paiement de trois Quartiers de ladite An-
née , lequel Paiement fut prouvé par les Qintances qu'ils en montrèrent ;
n'aiant aulTî point touché d'Argent pour le Profcfleur en Théologie , dont
la Chaire étoit Vacante alors ; Ainfi lefdits Comptes furent reçus 6c aprou-
vés , Se on leva la Cenfure que le Synode àeCharenton avoit prononcée con-
tr'eux , laquelle étoit dans les Aftes dudit Synode , Se on leur rendit aufiî
les Sommes qu'on leur avoit retenues par un Décret du même Synode.
X I V.
L-a Province du Da»phiné ^unt exhibé trois Comptes, touchant ce qu'elle
avoit reçu & debourfé pour l'Univerfité de Die , pendant trois Années , à
commencer le premier jour de Juillet de l'Année Mille fix Cens vint-trois,
jufqu'au premier de fuilUt de l'Année Mille fix Cens vint-fix^ lefdits Comp-
tes furent reçus 6c aprouvcs.
X V.
La Province de \''IJle de France aiant produit les Comptes qu'elle avoit
rendus au Coloque de Rouen , touchant l'Argent de fes Eglifes , pour dix
Années, à commencer dès l'An 1615. jufqu'à l'An 1622. fa Précepte mon-
toit à quatre Mille Livres , Sc ce qu'elle avoit debourfé en fiiifoit quatre Mil-
le fept Cens quatre , tellement que la Depenfe qu'elle avoit faite excedoitfes
Revenus , de fept Cens quatre Li> rcs ; Mais le Synode ne piàt pas foufrir
que l'on lui tint Compte du furplus qu'elle avoit avancé , à quoi tous les
Députés des Provinces ne voulurent pas non plus confentir : On l'avertit
donc que dans la liiite elle prit un peu mieux Garde comment elle depenfoit
Ion Argent , & que fi dans les Comptes qu'elle rcndroit dans les autres Sy-
nodes , la Somnx; debourfce excedoit le Revenu qui étoit defiiné pour fon
Colcge, on ne lui feroit pas bon le furplus.
XVI.
La Province de Xaintonge , pour obéir au Synode National de Charente» ,
aiant porté les Comptes de ce qu'elle avoit debourfé pour le Colcge de la
Rechefaucauld , durant les Années 16-2.1 ., 1622., 1623. & 1624. il fe trou-
va
T E N U A C A s T R E s. 405
va que le Dcbourfement qu'elle avoit fait fe montoità Mille neuf Cens qua-
tre-vints dix-neuf Livres & dix Sols , fans qu'elle eût jamais touché nn feu^
Denier pour l'Entretien de ce Colege.
^ XVII.
Les Provinces ôi'Orleans , 8c du Berri aiant rendu leurs Comptes pour
leur Colege , au Synode l'rovincial tenu à Chàtillon fur Z-e/Vs ,& pour trois
Quartiers de l'Année 1625. & pour les Années entières \6^^. Se 1625. Se
pour trois Quartiers de l'Année 1626. ce qu'elles avoient debourfé montoit
à trois Mille, quatre Cens , trente trois Livres, neuf Sols , & cinq De-
niers \ 6c leur Reccpte , à deux Mille , huit Cens Livres ; tellement qu'il
leur étoit dû fix Cens trente-trois Livres , neuf Sols , cinq Deniers ; Lef-
dites Provinces furent averties de ne pas debourfer, à l'avenir, plus que le
montant des Sommes qui leur étoient afllgnées pour l'Entretien de leur
Colese.
XVIII.
Les Députés de la Province du Poison aiant rendu les Comptes pour leur
Colege , qui étoit auparavant à Ntort , il parut que leur Rccepte montoit à
trois Cens Livres , félon l'Acte du Synode National de Charenton : Et par-
ce que leurs Députés raporterent que 5j A'f.ijefié avo'xl entièrement Suprmié
leur Colege de Niort , 5c qu'on ne vouloit pas foufrir qu'il y en eût aucun
dans cette Province •■, il fut décrété que ladite Province feroit refponfable ,
non feulement de ces trois Cens Livres , mais aufli de tout ce qu'elle avoit
reçu depuis le dernier Synode National.
XIX.
La Province du Vivarez. n'étant pas en état de rendre fes Comptes, (com-
me il lui avoit été enjoint par le dernier Synode National ) de ce qu'elle
avoit reçu 6c debourfé pourfon Colege de Privas, 3. Caufe qu'elle étoit par-
mi les Troubles de la Guerre , qui avoient empêché qu'elle reçût aucuri
Denier pendant l'Efpace de quinze Mois , ladite Province fut avertie de ne
pas manquer d'aporter fes Comptes au Synode National prochain.
X X.
La Province du Vivarez. prefenta les Comptes pour le Colege ^Anàuz-e ,
qui montoient à trois Mille , deux Cens , deux Livres , quinze Sols , la-
quelle Somme on avoit debourfée pour fon Entretien pendant les Années
1621., 1622., 1623., 1624. , 1625-. 6c 1626. Et les Députés de cette
Province déclarèrent qu'ils n'avoient reçu que Cens Livres pour toutes
lefdites Années.
XXI.
I>es Députés de la Province de Normandie portèrent leurs Comptes , par
lefquels ils firent voir que depuis le premierde j^«///ff de l'An 1622. jufqu'au
jour qu'ils rendoient Icfdits Comptes , ils avoient reçu , pour l'Entretien de
leur Colege , la Somme de Mille , trois Cens Livres , Sc qu'ils avoient de-
bourfé treize Cens , vint-quatre Livres, fix Sols, 6c fix Deniers.; 6c qu'ainfi
on leur devoit vint-quatre Livres, fix Sols, 6c fix Deniers, qu'ils déclarèrent
ne vouloir pas demander.
Eee 3 XXII. La
4o6 XXV. SYNODE NATIONAL
XXII.
La Province de Bourgogne n'aiant aporté ni Comptes ni Quitances à ce Sy-
node , non-obftant l'Ordre qui lui en avoit été donné par le Synode Na-
tional de Charenton , à Caufe que l'Eglile du Pont du Fellai , dans laquelle
fon Coloque s'aiîèmbloit, avoit négligé d'obéir àdeux Synodes Provinciaux ,
lefquels , pour imiter les Synodes Nationaux, avoient ordonne a ladite Eglife
de drefler fes Comptes , comme il étoit évident par les Aftcs de ces Syno-
des : Outre que fcs Députés avoient été fi preffés lors qu'ils étoient venus
à ce Synode , qu'ils n'avoient pas eu le tems de s'informer du Sujet de cette
Omiflîon \ Sur quoi on ordonna à ladite l'rovince de dreflèr fes Comptes, Zi
de les porter bien réglés au Synode National fuivant;
XXIII.
La Province de Bretagne n'aiant pas pu établir fon Colege dans la Ville
de ritré , avant le Mois de fanvier dernier , & n'aiant pas reçu un Denier,
outre les quatre Cens Livres qui étoient premièrement deiHnées pour fon En-
tretien ; on lui ordonna de porter fes Comptes au Synode National fuivant,
comme aufli un Compte de ce qu'elle pourroit recevoir jufqu'à ce tems-là,
pour fon Entretien.
XXIV.
La Province du Dauphine' produifit plufieurs Quitances pour fon Colege
établi à Ambrun , par lefquelles elle faifoit voir qu'elle avoit debourféplus
qu'elle n'avoit reçu ; c'eft pourquoi le Synode aprouvant fes Comptes ,
exhorta l'Eglifc à'^imbrun d'aporter à l'avenir fes Comptes en bonne For-
me à fon Synode Provincial , afin qu'ils fuflênt enfuite délivrés au Synode
National .
XXV.
On ordonna à la Province de la Bajfe Gmetine , de rendre Compte des
Sommes qu'elle avoit reçues pour fon Colege de Bergerac, au Synode Pro-
vincial fuivant de Xaintonge , qui fût chargé de les examiner , £c de les finir ;
ôc d'en faire enfuite le Raport au Synode National fuivant.
X X V L
Les Députés de la Province de Provence, s'excufant de ce qu'ils n'avoient
pas fait ce qui leur avoit été enjoint par le dernier Synode National, fondant
leurs Excuiès fur un Commandement précis que le Duc de Gutfe leur avoit
fait , de fe feparcr & de partir , avant qu'ils euflènt eu le tems d'expédier
aucune Afaire; le Synode renouvella, & ratifia encore une fois , le Décret
du Synode National de Charenton , 6c enjoignit à ladite Province de Pro-
vence d'y obeïr , fous Peine de perdre tous les Droits du Colege qu'elle
avoit
X X V 1 I.
Les Députés de laProvincedc Provence àccïnrexcrw qu'ils n'avoient point de
Comte â aporter , parce qu'ils n'avoient touché que Cinquante Livres ; &
que non-obftant qu'ils n'euflcnt rien reçu des Deniers de Sa Majeflé , ils
avoient donné les Salaires acoutumés , au Régent de leur Colegede Bez.iers.
XXVIH. Les
T E N U A C A s T R E s. 407
XXVIII.
Les Sieurs Roques Se la Crelfe , premier & fécond Confuls de A7»«fj, priè-
rent le Synode d'accorder Mr. GarilfoUs , Pafteur de l'Eglifcde Pui-Laurens
à leur Univerfiré , pour y remplir la Charge du fécond Profcfleur en Theo-
gie ; & les Députés de leur Province (e joignirent à eux dans leur Demande :
Mais les Députés de Pui-Laurens s opolerent auxdits Confûli , & Mr. Ga-
nffoles demanda Permilîîon au Synode de continuer i-£sercicc- de fonMinif-
tere dans ladite Eglife i Cependant le Synode confiderant que cette Univer-»
firéavoit grand Befoin d'un autre "Profelléur', accorda aux Demandeurs leur
Requête , 6c ordonna à Mr. Ganjfoles de fe tranfportcr dans cette Univerfi-
té , pour la Servir , en Qiialitc de Profefl'eur en Théologie, aufll-tot que le
Synode Provincial du Hiiait Langnvdoc fcroit aflem.blé , lequel auroic Ordre
de pourvoir l'Eglife de Pm-Laursns ^ d'un h;;bile Minière dont elle fut bien
fatisfaitc , & ce Synode la pria de décharger Mr. Carijfoles,^ de contribuer au-
tant qu'elle pourroit à lui procurer quelque foulagement.
CHAPITRE XXXIII.
Co^ie de la Lettre que le Synode écrivit au Roi , touchant la Nomination
de nos "Députes Généraux.
AVERTISSEMENT.
LEs Lettres de tous les Synodes Nationaux , font ccntes & drcfl'ées par
leurs Oficicrs, Modérateurs ou Secrétaires', néanmoins la meilleure Copie ,
d'oii la LcLcre iuivante a été tirée, fait remarquer qu'elle aété écritepar Mr. le
Faucheur , Pafteur de l'Eglilê de A'Ioyitpellter , mais il eft manifclle qu'il étoit
Député pour la Province du Langnedoc ,âvec le Modérateur de ce Synode.
SIRE,
, Tn Tant informes par les ManJemens de rôtre AiAjsfiê , £c par la Bouche
„ lit de Mr. Galland vôtre CommiSlâire à ce Synode , des V'olontés de rà-
,, ire Aiajefle' touchant la Nomination de nos Députés Généraux , pour refi-
„ der à la Co'rr , de la Part de nos Eglifes : Quoique ce foit uiie Afairequi
„ n'apartient aucunement à nôtre Vocation, Se que par là nous nous voiens
,, frulhés, à nôtre très-grand Chagrin , des Efperances que rotre Majefié
,, nous avoit données , dans les Déclarations 8c les Mandemens , que nous
„ pourrions tenir bien-tôt une Allemblée Générale ; cependant , afin qu'en
„ ceci, Se en toutes nos autres Actions, nous puiffions marquer nôtreentiere
„ Dcference,& notre parfaite Obeïflànce aux Commandemens de Forr<f yl/.i-
,, je/ié , nous avons procédé à cette Eleétion , nous confiant , comme Fone
„ Aiaiefi^ nous l'a prcMBJs , que lorique les Afaires importantes de l'Etat le
,, pourront permettre. Vous donncrés Strevos Ordres Roiaux , pour la Con-
„ vocation d'une A flembléc Générale Politique; C'eft pourquoi nous avons
„ nommé les Srs. de la Lux^e , de Clermout , & de Bsanfon, Sc.ks Srs. Baz.my
« Texier
AoS XXV. SYNODE NATIONAL
„ Texier & du Viii, Perfonnes d'une Probité reconnue, d'une Fidélité à l'c-
j, preuve, 6c qui ont toujours été très afeftionnés au Service àt^otre Adaje-
,, jlé , Se à Ton Gouvernement . & qui ont toujours recherché la Paix de la
,, Nation : & nous avons enjoint aux Srs. /5/»wi^f/,6c de /?.<»/f»?f, d'aller vers
„ rotre Alaje/fe, afin qu'après qu'ElIc en aura choifi d'eux d'entr'eux ( ce
,, qu'ils feront aufli-tôt favoir à nos Eglifts ) rotre A^ajefle agrée qu'ils lui
5, reprefentent nos juftes £c réels Griefs , qu'ils acompagneront d'une Pro-
,, teftation fincere de nôtre parfaite Obeïflhnce aux Ovàixs de Tôt re Majefié:
Et nous prions très-humblement rotre Ahiiefié de leur accorder une Audien-
„ ce favorable, & d'étendre fes Compaflîons Roiales fur le meilleur 6cle plus
,, innocent de fon Peuple, lequel quoi qu'il ferve Fotre Aiajeft e -xwcc plus
d'Ardeur, Sc de meilleur Cœur que tous les autres Sujets de /^o/ru /i/^yi?///,
„ ne jouira cependant jamais de la Douceur & du Bonheur de X'ôtreGouver-
, nementf fi les rudes Froidures & les Calamités qui l'opriment , & fous
lefquellcs il gémit depuis fi long-tems , ne finident bien- tôt. Pour ce qui
\\ cft de nous-mêmes Sire , nous Proteftons lolennellcment à rctre Majejté ,
,, que quelle que foit nôtre Condition, Heureufe ou Mifcrablc , nous fom-
,, mes rcfolus de vivre & de mourir dans la Fidélité que nous devons àTotre
• Majefié 8c à fon Gouvernement ; Mais nous efperons que quand rotre
,, Majefié fera bien informée que nous lui obcïlTons de bon Cœur,& qu'elle
„ fera pleinement inftruite de ces indignes Tiaitemcns que nous avons reçus
par la Malice de nos Ennemis , P'ôtre AJajefié ne nous rendra pas feulc-
„ ment Juftice dans quelques [.ieux , mais dans toutes les Provinces de fon
Roiaume, 8c nous jugera plutôt dignes de lîi Proteftion , & d'être mis à
,, Couvert par fon Equité & par fa Bonté Roiale , que d'être expofcs plus
„ long-tems à ces rudes Opreflions & Miferes qui nousacablent.
,, Dans cette Confiance, Grdtid Roi,\\o\is avons Recours à noixc Diea & nous
,, nous adrellbns Jour & Nuit au Thrône de (à Grâce, pondant nos Soupirs
,, au Ciel, ôclui expofmt nôtre Afliftion , & nous le prions de toutes les Fa-
cultés de nos Ames qu'il lui plaife de Conferver la Sacrée Perlonnedero-
,, tre Majefié , qu'il établidè la Gloire de vôtre Sceptre , & qu'il infpire dans
vôtre Cœur ivo/W, des Sentimens de Pitié & de Compafilon envers nous, afin
,, que par là nous aions Lieu de bénir, déplus en plus ,fonGrand&Glorieux
, Nom , & qu'il nous accorde la Grâce de vivre le refte de nos Jours , fous
„ l'Autorité d'un Monarque fi Clément , 8c qu'il répande de fon Ciel furvô-
\, tre Couronne, fes plus prccicu fes Bened irions.
i, Ce font les Vœux êc les Prieixs que font ,
SIRE» D E VÔTK E M AJE s T E.
Les plus Fidèles , les flus Humbles ^ & les plus Obeiffans
Sujets dr Serviteurs.
Les Pafteurs 8c Anciensdes Eglifcs Reformées àcFrance, Aflèmblcs
. dans leur Synode National a Cafires , 6c au Nom de tous.
A Caftres le 5. Chauve, Modérateur. Blondel & \ Secrétaires.
Novembre i6z 6. BomeroHe,IS,&QLQViX. Pettt. j
C H A-
T E N U A C A s T R F, s. 409
CHAPITRE XXXIV.
Partage fait entre les Provinces , de la Somme de Deux Cens, Vint. cinq
Mule Livres , accordées par ba Majefté aux Eglifes Reformées de
France , pour l'année Mille fix Cens Vint-fept , & pour les Années
fuivantes jif qu'au Synode National prochain : laquelle Somme
Monfiettr Ducandal doit paier auxdites Lglifes , fttivant la Convention
qui a été faite entre lui é' le Synode National de Gap.
AVIS.
LEs trois Quarts de ladite Somme, montant à i6Sj^o. Livres, feront
diftribucs félon l'Ordre fuivant.
Premièrement, aux Univerfités 8c aux Cbleges.
Secondement , à Mtflleurs les Députés Généraux , en Cour.
Trotfiêmement , à nos Pafteurs Sc aux Eglifes , dans les quinze Provinces."
Quatrièmement ^ aux Pafteurs qui font venus à ce Synode pour des Com-
miffions extraordinaires , ou par des Ordres Exprès dudit Synode.
PREMIEREMENT.
Onpaiera aux Univerfités & aux Coleges ce qui fuit.
I. A l'Univerfité de 5<?(i/t» , 4000. Livres.
Aux Habitans du Païs de Gex pour leur Colege , en y
Comprenant les trois Millet fix Cens Livres, que le Roi leur
avoir donné, & Cent Livres pour leur Colege, en tout, 44,00. Livres.
Aux Habitans de Bergerac pour leur Colege, 400. Livres.
Somme totale, 8800. Livres.
1. A l'Unlverfité de Montauban , pour deux Profeflcurs
en Théologie, l'un en Langue Hébraïque , un en Grec, Se
deux en Philofophie, 5000. Livres.
Plus 850. Livres Surnuméraires tous les Ans , jufqu'au
Synode National prochain. 850 Livres.
Somme totale, SSjo* Livres.
5. A l'Univerfité de Nimes , pour deux Profefleurs en
Théologie , un en Grec , & un en Hébreu , 2100. Livres,
4- A l'Univerfité de Saumur , pour deux Profefleurs en
Théologie , un en Hébreu , un en Grec , & deux en Phi-
lofophie, 3000. Livres.
Au Reâreur du Colege, Cent Livres, ioo. Livres.
Au premier Régent, quatre Cens Livres, 400. Livres.
Tome II. Fff Au
410 XXV. SYNODE NATIONAL
- Au fécond , trois Cens Livres, 500. Livres.'
Au troifitme , deux Cens, cinquante Livres , ^Jo. Livres-
Au quatrième, deux Cens dix Livres, 210. Livres.
A celui de la cinquième & fixicme Clafle, deux Cens , dix
LJYies 210. Livres.
Au Portier 6c Bedeau , Soixante Livres , 60. Livres.
Somme totale > 45'3o- Livres.
5. A l'Univerfité de Die , fix Cens Livres , 600. Livres.
SECONDEMENT.
Pour achever la Penfion de nos Députés Généraux, trois
^lille , trois Cens Livres, ^goo. Livres.
Somme totale de ces fix Sommes particulières, 15280. Livres.
TROISIEMEMENT-
Aux Pafteurs & Eelifes dans les Quinze Provinces de ce Roiaume , 6c à
ceux de la Principauté du Bearn.
A la Province de Xaintonge , quatre -vints & fix Portions , & une de-
mi Portion , à fa voir pour cinquante- neuf Paileurs actuellement dans le Ser-
vice , y compris la demi Portion de Monficur Ferrand, quatre Eglifes à pour-
voir , cinq Propofans , trois Pafteurs déchargés , quinze Portions Surnumé-
raires ; plus quatre Cens Livres pour un Cclcge , en tout , la Somme
de douze Mille , deux Cens foixante-lépt Livres , deux Sols , & trois De-
niers. izx6j. Liv. z. {. 5. d.
A la Province de Normandie, cinquante- neuf Portions, à favoir , pour
quarante deux Pafteurs actuellement dans le Service , trois Pafteurs déchar-
gés , fix Propofans , cinq Eglifes Vacantes, deux Portions Surnuméraires.
Une Portion hanche pour QjttUebœuf, & quatre Cens Livres pour leColc-
ge 5 la Somme totale fe monte à S^ft- Liv. 1 8, f.
Il I.
A la Province du Haut LangKedoc , Cent trente-deux Portions, à favoir,
pour Soixante-cinq Pafteurs emploies , deux Profelfeurs en Théologie à cha-
cun d'eux une demi Portion franche , pour le Soulagement de quelques Egli-
fes , cinq Pafteurs déchargés, parmi lefquels Monûeur Btcheteau eft comp-
té comme Profeflcur ^ fept Propofans , dix-fept Eglifes Vacantes, trente-fix
Portions Surnuméraires qui feront dilhibuées aux pauvres Eglifes, &à leurs
Pafteurs, parmi lefquels font particulièrement Meifieurs ^o/»«/- , Tolcfuin ,
Cnhujiic ôc Baux le Jeune , lefquels recevront chacun une Portion franche,
Se
TENUACASTRES. 411
& l'Eglife de Minerbois , une autre Portion franche, & quatre Cens Livres
pour le Colege de Cadres ; Ce qui fait en tout la Somme de dix-huit Mil-
le, trois Cens, trente-fîx Livres , fix Sols onze Deniers,
18536. Liv. 6. f. ir. d.
A la Province des Sevems , feptante-fcpt Portions . à favoir pour cin-
quante-fept Pafteurs aduellement emploies , entre lefquels Monfieur Rofd
fera compté jufqu'au Synode National prochain, un Palteur déchargé, trois
Propofans , deux Egliles Vacantes , quinze Portions Surnuir^raircs , dont
il y en aura cinq qui feront franches ; pour les Eglifes à^Anverine , une à
Monfieur Paulet , une à l'Eglife de C»«r^^« , une a Nue^a , Mwt i Saint An-
dré, une à l'Eglife de Servette , une à i'Eglife de Cutjfue , une à Hanariz^e ,
& quatre Cens Livres pour le Colege ; la Somme totale fait dix Mille ,
fept Cens , & quatre Livres , neuf Sols , fix Deniers ,
10704. Liv. 9. f. 6. d.
A la Province du Danphiné , Cent dix Portions , à favoir pour foixantc
& cinq Patleurs actuellement emploies , quatre Pafteurs déchargés , huit
Propofans , fept Eglifes Vacantes , foix.inte Portions Surnuméraires , dont
on délivrera les fuivantes franches , une a l'Eglife à?Ambritn , une à celle de
Baraux , une à celle de fM-efJei une à celle de Romans , une à celle de Guil-
leftre , une à celle de Loriot , demi à celle de TttUette , deux à Monfieur
Ckimter ,; une à Monfieur PiottU , &: quatre Cens Livres pour le Colege.
La Somme totale monte à quinze Mille , deux Cens, trente -cinq Livres ,
trois Sols. 1 5255. Liv. 3 . f.
A la Province du Berri , quarante deux Portions , à fivoir pour vint-
huit Pafteurs en Service aftuel , deux Pafteurs déchargés , trois Propofans^
Quatre Eglifes Vacantes , cinq Portions Surnuméraires , dont on en paiera
deux franches à Monfieur Guen». , & quatre Cens Livres pour le Colege.
Ce qui fait en tout la Somme de Gx Mille, foixante qu-itre L. ivres, dix Sols
& quatre Deniers. 6064. Liv. 10. f. 4. d.
VII. , ^
A la Province d'Anjott , trente-fix Portions , à favoir poiir vrnt-deux
Pafteurs en Service aftuel , trcis Pafteurs déchargés, trois Fropollins , qiua-
tre Eglifes à pourvoir , quatre Portions Surnumcraires. Ce qui fut en
tout quatre Mille , cinq Cens, cinquante-cinq Livres , un Sol ,
4555. Liv. r. f.
V I 1 r.
^ A la Province du, rivarez,,ipour cinquante & une Portion , à favoir, pour
vint-quatre Pafteurs en Ohce , trois Pafteurs déchargés , entre lefqiiels Mr.
Dejhiareiz. cît conié ^ trois Propofans, quatre Eglifes Vi'xantcs ,; dix -fept
Portions Surnuméraires , dont on en paiera une franche à Moniicur de la
Mette , de. même qu'à Monfieur de f^mai , une à l'Eglife de ^>. Enen.
m , une à celle, du Chailar , une à Villeneuve de Ber^ : On paiera auffi à
Fffa ladite
4ii XXV. SYNODE NATIONAL
ladite Province trois Cens Livres, qui avoient été accordées au Sieur du Boi/,
6c quatre Cens Livres pour le Colege , ce qui fe monte à fept Mille , deux
Cens , Ibixantc £c dix-fept Livres , dix - neuf Sols , trois Deniers ,
7277. Liv. 19. C. 3. d.
A la Province de Bourgogne , quarante & une Portions , à favoir , pour
vint-deux Paikurs en Service , deux Pafteurs déchargés , quatre Propofans,
trois Eglifes Vacantes , &: dix Portions Surnuméraires , dont on en donne-
ra deux franches à Bourg , deux à Paillac , deux à Maringués , une à Mou.
Itns , £c quatre Cens Livres à leur Colege. En tout cinq Mille, neufCens,
vint-neuf Livres, fix Sols , cinq Deniers. 59^9- Liv. 6. f. 5-. d.
X.
A la Province de Vifle He France , foixante & deux Portions , à favoir ,
pour quarante-trois Pafteurs actuellement en Ofice , trois Pafteurs déchar-
gés, quatre PropoHms , douze Portions Surnuméraires , Se quatre Cens Li-
vres pour le Colege. Le tout taifant la Somme de huit Mille , fix Cens ,.
Ibixantc Sc une Livres , quatorze Sols , trois Deniers ,
8661. Liv. 14. f: î. d»
X h
A la Province du PolBou , foixante trois Portions , à favoir , pour qua-
rante-fept Pafteurs aétuellement emploiées , deux Pafteurs fans emploi, deux:
Pafteurs déchargés , deux Eglifes Vacantes . trois Propofans , fept Portions
Surnuméraires, à Condition que ladite Province fatisfaira aux Demandes de
^! enfin Maréchal , félon ce qui a été décrété .uparavant dans l'Article dix-
huitième des Matières Particulières , 8c qu'elle paiera à Monfieur Ferrand
une demi Portion . & quatre Cens Livres pour le Colege. Ce qui fe monte
à huit Mille , neufCens , foixante trois Livres , ffize Sols , onze Deniers.
8963. Liv. 16. f. II. d.
X I L
A la Province de la Bajfe Guienne , Cent quinze Portions , à {avoir , pour
foixante-cinq Pafteurs aéluellemcnt en Service , un Pafteur déchargé . cinq
Propofans , dix Eglifes à pourvoir, deux Portions franches à rEglitede5o«-
lés, vint-deux Portions Surnuméraires , 6c quatre Cens Livres pour le Cole-
ge de Nerac. Ce qui fait en tout feize Mille , trois Cens , douze Livres ,
fept Sols , dix Deniers, 165 ix. Liv. 7. f. 10. d.
X I I L
A la Province de Provence , vint-quatre Portions 8c demi , à favoir, pour
quinze Pafteurs en Ofice , un Pafteur déchargé , trois Eglifes Vacantes ,
trois Portions Sc demi Surnuméraires , dont on en donnera une à l'Eglife
de Forciilcjuier , une demi à Monfieur Mercurin , êc quatre Cens Livres
pour le Colege. Ce qui fait en tout la Somme de trois Mille , fix Cens ,
trente-fix Livres , dix-huit Sols. 5636. Liv. iB. f.
XIV.
A la Province de Bretagne, vint-deux Portions, à favoir, pour onze Paf-
reurs aduellemenc en Charge , deux Propofans , deux Eglifes vacantes, fept
Por-
T E N U A C A s T R E s. 415
Portions Surnuméraires, & quatre Cens Livres pour kColege. LaSomme
de trois Mille , trois Cens, foixante-fept Livres. 2267. Liv.
XV. ^^ '
A la Province du Bas Languedoc , Cent quatre Portions ; à favoir , pour
quarante quatre Pafteurs en Ofice , cinq Pafteurs déchargés , deux Profef-
fciirs , trois Propofans , neuf Eglifes Vacantes , trente une Portions Surnu-
méraires, dont on paiera les fuivantes franches , une à l'Eglife à"" Aigttemor-
tes , deux à celle de Sommier es, une à celle à'' Aimargnes , mais à Condition
que fon Pafteur aidera l'Eglife de Sommieres toutes les fois qu'il en fera re-
quis : deux à celle de Gtgnac , une à celle de Pignan , une à celle de Bazinar-
gftes , une à celle de Peremals , une à celle de St. Cille, une à Monfieurfi<i«-
Jillon , & quatre Cens Livres pour le Colege de Bez-iers. Ce qui fut en
tout la Somme de quatorze Mille , quatre Cens , vint quatre Livres , onze
fols, fix denieis. 14414. Liv. 11. f. 6. d.
Q.U A T R I E M E M E N T.
Aux Pafteurs qui afliftent extraordinairement à ce Synode.
A Monfieur Con/lansPzûc^^r de Pons , félon le quarante deuxième Article
des Maticres Particulières, pour trois ïoitions, quatre Cens , quatre Livres,
douze fols, fix deniers. 404. Liv. iz. f 6, d.
A Monfieur Belht , Pafteur des Eglifes de Chalais 8c de la Roche , félon
le quarante troifiême Article des Matières Particulières , pour une Portion
& demi. 202. Liv. 6. f. 2. d.
1 1 r. ^
A Monfieur Dnbois Notaire Public, félon le vint feptiême Article des Ma-
tières Particulières, pour une Portion , 124. Liv. 17. f. 6. d.
IV. ^
A Monfieur Guillemin , Pafteur de l'Eglife de Lahottr , pour cette Egli-
fe, & un jeune Ecolier , trois Cens, foixante Livres , conformément à l'A r-
ticle du Chapitre des Matières Particulières ci deflus mentionné, 560. Liv.
La Somme totale des Portions pour les Pafteurs & les Eglifes des quinze
Provinces fufdites, & celles qui font contenues dans les quatre derniers Ar-
ticles ci-deffus font enfemble , 145-470. Livres.
La Somme totale des trois premiers Quartiers de l'Année 1627., prifedes
deux Cens , vint cinq Mille Livres, accordées par Sa Majeflé, monte à la Som-
«lede, iSSjfo. Livres.
Fff3 PAR.
4î4 2CXV, S Y NO-DE /NATIONAL
PARTAGE
Du §iuartier d'Octobre, {quiefik dernier §luarfier pour ladite Année^
des Sommes de cinquante Jix Mille, deux Cens, cinquante Livres.
L.
S. D.
A la Province de Xaintonge , . ô ,
4718
6 z
A la Province du Haut Langmdoe y
7*^3
9 0
A celle des Sevenes , . . , . ,
4198
17 z
A celle du Berri , , ...
azpo
z 4
A celle de Normandie , ....
5117
4 0
A celle du DaHphiné ^ ....
5997
14 7
A celle di' Anjou , -
1965
X 0
A celle du Fivarez. ... , ,
4781
16 0
A celle de Bourgogne , . . '. .
aa^f
A celle de P//le de France , ^
35S0
16 6
A celle du FoiUotf , . i . .
?46z
lï 0
A celle de la Bajfe Onienne , . » .
6x75
7 0
A cçUe de Provence , , '. , .
1507
If 0
A celle de Bretagne , , . , .
J199
'tt
A celle du Bas Langaedoct
5670
K MonÇxzMV fem Confl ans ^ Paftcur de Pw»/,
160
1% 2
A Monfieur David Belht , Pafteur ,
81
,6 1
A MQnfiear du Bois , Notaire Public ,
H
4 3
La Somme totale monte à
S6tyO
Livres.
La Somrae totale des quatre Quartiers ci-deflus fait U . .
Somme de aâ^ooo Livres.
PARTAGE
jf^/V « «w EgU/èSi de la Somme de dix Mtlk Livres , que Sa Majefté
d'ytfi? accordée pur paier les Fraix de ce Synode National , à la dé-
charge di toutes les Provinces , auxquelles on domera les Sommes ci-
ntres.
L. S. D.
A la Province de l'I/Ie de Franee , pour quatre Députés , 769 4 4
A la Province de Normandie, pour quatre Députés , jô^ 4 4
A la Province d'' Anjou , pour deux Députés , 584 j i 5
A la Province du Berri , pour quatre Députés , 769 4 4
A la Provmcc de £'o«r|;<?^«<f , pour quatre Députés , 769 4 4
A la Province du Danphiné, pour quatre Députés , "jC^ 4 4
A la
T E N U A C A s T R E s. 415
A la Province du Fivarez. , pour quatre Députés , yf^g a ^
A\zVro\'mce du Bas Langftedoc, pour quatre Dpeutés , 769 44
A la Province des Sevenes , pour quatre Députés , 76g 4 4
A la Province de /'roî/fwc^ , pour deux Députés , 58^ 12 2
A la Province du Haut Languedoc , pour deux Députés , 584 ii 5
A la Province de la B^/f G«/>««^ , pour deux Députés , 384 iz 5
A la Province de X^ïwrowge , pour quatre Députés , y 6^ 4 4
A la Province du PoiBoH , pour quntre Députés , 769 4 4
A la Provmce de Bretagne, pour deux Députés , 384 1 2 2
Somme Totale, loooo Livres.
CHAPITRE XXXV.
Kole des Miniftres Depofes , & àe mix auxquels on a interdit les FonC"
fions du Mimftere dans nos Egltfes , pour ylpojiafie , pour avoir été Va-
gabonds , & pur ^lujïeurs autres Crimes S- Malverfations.
E Tienne Giraud, autrefois Miniftre de l'Evangile de fefus-ChriJi dans l'Egli-
le de Biirhez.ieux,d^vïs la Province de Xaintonge , Homme de haute Stature,
avec des Cheveux noirs, les Yeux enfoncés dans la Tète , fort hardi 8c prompt
a parler, qui avoir Coutume de former les Paupières lors qu'il parloit de quel-
qu'Afiiire d'Importance, & d'un Air fouriant lors qu'il parloit de Bagatelles,
aiant environ trente-cinq Ans , fut depofé pour plulieurs Crimes , & prticu-
lierement pour Caufe d'Adultère.
Pierre Petit , autrefois Miniftre de l'Eglife d'Efire'e , proche de la Rochelle,
dans le Pais à^Aunix , Provençal de Nation , de moiennc Stature , bien Pro-
yortionné , âgé d'environ foixante Ans , qui commence à devenir gris , un peu
Chauve \ d'un Air foiiriant , aiant le Nez élevé en Aquilin ; depolé par ce Sy-
node pour avoir abandonné fon Miniftere , Se fréquenté les Ennemis de nos
Eglifes i c'étoit un Prophane , Orgueilleux & Infolent , & qui inventoit toutes
fortes de Calomnies contre nos Esrtifcs & leurs Membres.
I ï I.
Noël Gantier , autrefois Miniftre de l'Evangile dans l'Eglife de Châtillon fur
Seine, dans la Province de Bour^o^ne, il eft de petite Stature, aiant les Yeux
enfoncés dans la Tête , &: la Vue baflê , de fort mauvais Regard , les Cheveux
gris, âgé d'environ cinquante Ans; depofé par le Synode oc ladite Province,
pour Schilme , Sc pour s'être rebellé contre l'Ordre ÔC la Difcipline de nos
Egliiês.
IV. Hm.
4.i6 XXV. SYNODE NATIONAL
I V.
Hugues Baèinct, autrefois Pafteur de l'Eglife de Brî.«,dans la Province de
PJJle de France \ de très petite Taille, 6c fort Brun, avec des Cheveux châ-
tains , de grands Yeux & de grollès Lèvres, le Col court & un peu voûté,
âgé d'environ vint-huit Ans i il abandonna le Minillere , 6c apoftafia cnfuite.
V.
Nicolas facornais , autrefois Pafteur de l'Eglifç de Cheilari, dans la Province
du Haut Languedoc ; petit Homme , Brun , avec des Cheveux châtains , un
long Nez Aquilin , le Col court, 2c un peu voûté i il abandonna le Minillere,
âgé d'environ îrente-cinq Ans.
Jean Garfm , Pafteur de l'Eglife de Terrafes la Grave , dans la Province du
Dauphiné ; abandonna fon Miniftere , & devint Apoftat , âgé d'environ qua-
rante Ans; demoiennc Stature, d'un Air chagrin, qui panchoit la Tête de
côté; les Cheveux roux , les Yeux .enfoncés , fori Brufque dans fes Difcours
Se dans fes Manières ; Qiiereleux , & <^ui avoit bonne Opinion de faPcrfonnc,
étant devenu Incorrigible , il fut depofe par le Synode de ladite Province.
VII.
, Paul Péri, autrefois Pafteur de l'Eglife de Château Queiras; aiant été fuf-
pendu pendant deux Ans , il fut enfin dépofé du faint Miniftere , par le Syno-
de Provincial du Dauphine', pour Adultère , dont il fut convaincu , pour fes
Parjures, Menfonges ôc Calomnies, & pour divers autres Crimes atroces; il
apoftafia depuis. 11 étoit d'une Taille moicnne , d'une mauvaife Phifiono-
jnie , les Sourcils élevés , les Narines fort ouvertes , le Nez plat , la Barbe
pointue , fort vain & fort fuperbe dans fon Port , âgé d'environ trente-fix Ans
VIII.
George Arbauà , autrefois Pafteur de l'Eglife de Boicoiran , dans la Province
du Bas Languedoc , Depofé par le Synode de Hi Province , pour Ufure & Lar-
cin, & pour avoir fait peu de Cas de fa Vocation , & écrit des Libelles difama-
toires. Il eft court & gros , aiant le Vifage brun & maigre , la Tête chauve ,
le Nez Aquilin , la Barbe noire, âgé d'environ cinquante Ans.
I X.
Jat^ues Joli , autrefois Pafteur de l'Eglife de Millau ; depofé par la Pro-
vince du Haut Languedoc , pour avoir entrepris de commettre Adultère , pour
fes Difcours Impies & Profanes , pour avoir formé le Deflèin de fe révolter
contre la véritable Religion , & pour avoir folicité plufieurs autres Pafteurs d'a-
poftafier avec lui,pour s'être élevé contre l'Ordre & la Difcipline de nos Eglifcs :
Il eft de haute Stature , aiant la Tête petite & chauve , les Yeux rouges
& humides , âgé d'environ cinquante - cinq Ans , fa Barbe commençoit à
blanchir.
X. ^
Confins , qui étoit né dans le Hainaut\ il avoit été Régent du Colege de St.
L(': Il étoit d'une Taille moienne, avec le Vifage maigre ôc brun, les Che-
veux nous , de petits Yeux enfoncés dans la Tête , âge d'environ trente-cinq
^nsi Vagabond.
IV. Bean^
T E N U A C A s T R E s. 417
X I.
Beauvillier , Errant d'une Eglife à une autre , qui s'ingeroit dans le Mini-
ftere lors qu'il en trouvoit l'Occafion. Il difoit qu'il étoit né à Negreçeltjfe ,^
Beau Fils de Monficur Remaiid qui avoit été Miniftre de Bourdeaitx ; Avocat
de Profeffion , de petite Taille , les Yeux châtains Sc enfoncés , maigre de Vi-
lage , eftropié du Bras gauche , âgé d'environ trente-fix Ans ; Vagabond.
Boaitotis , auparavant Pafteur de St. Afrique , il avoit les Cheveux roux de-
mi gris , avec des Dartres noires fur le Vilàge & fur les Mains , un gros Ven-
tre , de petite Stature , aiant été fufpendii de fon Minilliere , par le Confiftoire
& les Pafteurs voifins de St. Afrique j il apoftalia enfuite, âgé de cinquante-
cinq Ans.
CHAPITRE XXXVI.
'Decnt pur la Convocation du Sytwde National fuivant i dans la Pro-
vince de Normandie.
LA Province de Normandie & celle du Berri demandant qu'on leur accor-
dât la Permiffion de convoquer le Synode National fuivant , la Province
de Normandie l'obtint à la Pluralité des Sufrages , Sc on lui enjoignit d'en-
voier des Lettres de Convocation pour le Mois de Mai de l'An 1 6x9.
CONCLUSION.
Tous ces A6tes 8c ces Canons furent dreflés dans le Synode National des
Eglifes Reformées de France aflemblé dans la Ville de Cafires,\c ly. de Sep'
tembre , & qui continua jufqu'au jT. de Novembre 1 6zf}. Il étoit figné dans
l'Original ;
Chauve, Modérateur.
BouTEUouE, Aflèffcur.
]
B L O M D E L ,
ET V Secrétaires.
Petit,
Et par tous les Députés & les Anciens qui étoient
envoies à ce Synode.
Tome IL Ggg CHA-
4i8 XXV. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE XXXVII.
Catalogne de toutes les EgUfes Reformées de France , é^ de la Princi-
pauté du Bearoi avec les Noms & Surnoms de leurs Pafteurs,^//-
pofé félon l'Ordre desfeize Provinces , faifmt chacune un Synode di-
fiinB j lequel Catalogue fut aporté far les Dépités def dites Provinces
à ce prefent Synode National tenu â Caftres.
LA PREMIERE PROVINCE.
Eft celle de Bourgogne, qui eft divifée en quatre 0%w^^,aiant tren-
te deux Eglifes, Se trente quatre Pafteurs.
I. Le Coloqiie de Cbâlons.
I. T ''E^xk àtChàlonsi\\>o\\rVii{\.cms Théophile Chapgruin. z. LePafteur
I xie Bourbon eft Barthelemi Garnier. g . Btijjl a Eltodore du Noier. 4. Geo-
froiBmicik à Courfac. <^.f?an Feriàet eft ^\ Pur as. 6. Lohïs Romphe eft iMar-
tingftts. 7. Paul Canet eft à Cheirac. 8. Noël Leflegue eft à Monleas.
i. Le fécond Coloque de Bourgogne eft à Lion.
9. Ejaïe Baillé 6c Alexandre Romphe Cont à Lion. 10. Pierre 5i?//'<»- eft dans
l'Eglife de dVJÀcon, 11. facob Textor eft au Pont de Fellai. 12. Pierre Tannel
çQ: à Pelleville. 13. Pierre P.elet eft à BoMrg.
3. Le troifiéme Coloque eft à £)/;<?«.
14. David Roi cH à St. Jean Del.efr>c. t'y. Pierre Balenat cH à. Sinallin. 16.
Etienne Gautier eft à Dijon. 17. 7<?^« Durand eft à Ifftirttlie. 18. François
Renaud eft à Beaune. 19. Sarfinel Rondot eft à Chatillon Çuï Seine, lo. fr<iB-
fo« Manget eft à ^f«e /f X)«c-. 1 1 . j^^^» Compère eft ïNoiers.
4. Le quatrième Coloque eft à Gfx
2.2. feanJupes^cÇc^ Çhaltiis, 13, François Perre.iu eG: à Terfoi. 24. P/V>'>if
dePreau eft à Crajfet. 25. j'f'*" ^^ C/f*"^ eft à Lf^. 2 5. Jaques Gautier 6c
Daniel Snuret font à GfA:. 27. j^*?*?» P^auralongne eiï à T^o/W. 28 ^o/ê/>^ /"r^-
2/#/? eft à Farnex. 29. François Borfat eft à S^fOK-a/. jn. AmUnd de Bore eft à
Fmges. 31. Jofiph AuhricH àColonge. 32, Paul Bacuet cH iDivonne.
LA
T E N O A C A s T R E s. 419
LA SECONDE PROVINCE
EJl rifle de France, dans laquelle efi le fécond Synode Provincial. El-
it eji di-vifee en quatre Coloques , qm comprennent trente fix
Eglifes, & quarante & un Payeurs.
I. Le premier Coloque eft celui de l'IJle de France.
I j . T^Ans lequel eft l'Eglile de Paris , & fes Pafteurs font , Pierre du Mou-
i^lin, fe.iriAfefirez.at, èc Charles Drelmccurt. 34,. Noienfel ci\. i Chà-
teatiThterri. ^^.Jacoèéeik à C/nie.'^ô De^refiet^k FomainebleuH. 37.^011-
fieur le Blanc eft à Sentis. 58. Carre' ç.^ à Aieatix. 39. Migneau eft à Ton-
ffiin. 40. Danois eft à Lifi. 40. La Ferté t^ à Spenai,
2. Le fécond Coloque eft en Champagne.
41. A/a£în eft à Chàlons. 4.1. Courcelles eft à Vitri. 43. Boucher eft à Se-
fantiechatazdi. 44. Benune Becud eft à Felmora. 45. B;7ff eft à B<ir fur Sei-
ne. 45. Rafqaet eft à Efpietiet. 47. Campdemer eft à Netancourt. 48. Juigne
eft à ^<i//î. 49. ^///f?. eft à i'r. /^/^rj. 50. Richard eft à Falaiz.e Roiancour.
ji. KoHvel eft à Raffavant.
3. Le troifiême Coloque eft en Picardie.
çi. Monfieur ^^/7/<«r^ eft à Clermont èc à fes Annexes , à favoir , Cow-
fiegne, Mondtfîer , ^Omercour. 53. Tricotel t^ à Chanvieraffl. ^-j. Icoriges
eft à L4/W. 55, Rambours eft à Ba/geu/i. 5^5. Mefiaier cû: à 5f. Quettiin. 57.
Blanchard eft à Oiferaond. 58. Df /« C/ocif eft à Amiens. 59. Blondel eft à
Efiablet. <5o. Buguet ,Saulier, & Berard font à Calais.
4, Le quatrième Coloque eft dans la Beanjfe.
6\. PeloguintÇilBenevtUe. 61. Br^sud cO: zBaillolet èCâOux. 6^. David
BlondeltOi-xHoHdan. 64. ^«««^r eft à IaF«r/c Scà L«ow. 6$. De Levereaut&
■1 Plegs.NorviHe. 66. Aubertin cÇi à Chartres - Favteras. 67. C/;at//B eft à
Aiwiit-Averne. 68. Couronne c^ \\ Aufon.
LA TROISIE'ME PROVINCE
£/? /^ Bretagne, ^^«^ laquelle ^ le troijième Synode Pr&vincidiU'aiant
^«Vm Coloque, dix Eglifes, ç^ onze P a fleurs.
6y. TV JrOnfieur Fergufon eft Pafteur dans la rieille-rigr.e. 70. De la P/^c*
iVl5e«w eft Pafteur à 5w«. 71. De 5o«z'«^/7« eft a /Jf««<'-f. 72-- ■^'<^^''-
Ggg z A^«
420 XXV. SYNODE NATIONAL
lieu cft à Plouver. 73. André le jSloir eft à Blain. 74. Guido It Noir eft à
Roche-Bernard. 75. Loftïs Prichel, Seigneur de hHaje.,c{ï ÀTri^nier. 76. Z)c
la Place, \eSecond,eii k la Moupie. 77. Depefire , & Pierre Ortin , 8c 2?o-
ehellois, Çoni à ^i/rf. 78. £>f /« />/<«<;? k Jeune eft à Nantes.
LA QUATRIE'ME PROVINCE
Comprend h Touraine , /'Anjou , le Maine , le Vandomois , é^ le
Grand Perche j dans laquelle efi le Quiinième Synode Frovincialî
qm eji divijé en trois Coioques, aiant 'vint & une Eglifes, é"vint
Fajieurs.
I . Le Coloque de Touraine.
1^' A KAnhieu Cottier eft à Tours. 80. Pierre de la Combe eft à Chàtillon
XVi.fur r Indre, à Lorftt, £c à Bufanois. 8 t. ^ean Rogier eft à Previlli.
82. Philippe rincent eH à l'J/le- Bouchard, 8j. Paul Sahmer eft à Montoirs.
S4. //i<<c /f Pelletier eft à Vandome.
3. Le deuxième Coloque à^ Anjou.
85. 7^4» Gourdri eft à Mirebeau. %(^, Daniel Coupé , Seigneur de DeVo^fx,
eft à Louditn. 87. Sar/iuel Bouchereau y Moife Amiruud , 6c i^o^/j Cappel^
Profefleur en Langue Hébraïque , font à Saumur. 88. Etienne le Blois le
Jeune, eft à Angers. 8^. Ettenne Bernard eft à Chateau-Gontier , à Cracu, &
iLiindelles. yo, 3^f<«» Pineau eft à Bau^e. yl. François de la Galère cft à
Bturgutil.
3. Le troifiême Coloque eft dans le Maine.
92. D<«»«V/ Pfm eft à la ^^rrcr. 55. Etienne le Blois le Jeune eft à Lavai.
94- René Confeil c(t z Lajfai. 95. René Alain eft à Belefne. 96. ^^f/ ^»;/^
r<<«<^ elt à Minhai & à 5ï. Aignm. 97. ^frf» Ftgneux eft au /îîf(«»x 6c à /^r^f-
«4;. 98. y^^tf/ Charles e^'i à Prtfigé. 9v. TnVof eft à Château du Loir. Mon-
fieur Antoine du Mont , àevaevixow dans ce Coloque, où il n'avoir point d'E-
glilè, Se n'étoit pas emploie.
LA CINQUIE'ME PROVINCE
Efl celle an Poiftou, ^tf»^ laquelle eft le Cinquième Synode Provin-
cial , divifee en trois Coioques , tfww? quarante fept Eglifes , d?*
cinquante & un Pafteurs.
Le i. [Coloque du ^^i' Poitou.
Nteine Brail eft à Po«>f & à BellevUle. 10 1 . i'/>?Ttf iî/rf//ir^ eft a
^St. HUaire & à Foujfai. 102. .^««e Savomet eft à Bafn^ge 6c à
Manvil-
A;
T E N U A C A s T R E s. 421
Manvillerm. 103. Samuel Fleuri eft i Montagne. 104. Thomas fanfon eft à
Briieil , ï Uamet , & à Lez.ai. 105. François Savonnet eCtà rendoret. 106.
Jojtas Olivier eft ^ Chantonnai 8c à Pui-beliard. 107. Z»«/j A; Fermier e eft à
la Châtaigneraie. 108. René de Lufes Seigneur de la Tanche eft à Monchamp.
109. Jbruham des Portes eft à la CLii:/^ gc à Bournezeafix. 110. Gabriel BoU'
quet eft à 5/-. Fuirent & aux Herbrieres. 1 1 1 . ^é-^w ^^ /^ /'//ice Seigneur de
Rofefl€ur,dr. à i'oHz.ange 2C à Pouf ère. m. Daniel Taillard eft à la G/!r»«cif .
1 13, Charles Adalet eft à 5f. Giles fur Fie- 1 14. Jacques Prunier eftàTalmond
fur le lard. 115. Daniel Guerman, Rochelois, eft à 5r. Eenoifi 8c à Gwrf . 1 1 6.
facques Ranconnet eft à MareviL iiy. Jacques Papin, Rochclois eft à Saint
Hereminine 8c à la Chapelle. 118. fean Fatable eft à Coulonges tes Roiau.x.
1 19. P/Vrrf <^e /<« Vallade eft à Fontenai le Conte.
Le 1. Coloque du Moien Toiftou.
120. Pierre Pafquier eft à Chanden-er. 1 1 1 . Benjamin de Launai. Seigneur de
GrrfZ'/Vr, eft à Saint Gelais eft à Chervevi. \zi. fean de la Blachiere eft à
Mougon. 113. Jean Chalmot eft à Chefboutonné. 124.. Aî^irc fo/7i eft à Aiel-
le. I15. Théophile Lefnier eft à Marctllac 6c à -r^/|»n? \zC.fean Chaujfepied,?:^
"Jacques de Longnac , font à Niort. î 27. Samuel le Blanc eft à 5rf/«f 'iiaixant.
128. Jean de la Fûurcade cH à.h Afotje Saint Heraïe. 129. Nathanael Mo-
nafiier eft à IJfoudun. i jo. Jacques Chagneau eft à Chatfai Sc à Aulnai.
3 . Coloque du //(^«^ VoiBon.
151. ^^^» Forand eft à Chavigni. iji. Vincent F avre eft à le Vigean.
135. ^fiî» Alujfon eft à Ouirai. 134. //7i,îc <i» 5o«/ eft à Lujtgnan. i^ylfaac
de Cuville eft à Cor/. 1 35. fofué d' Artois eft à Montreitil-benin. 137. A^zVo-
/;ïj ^f/<» eft à Partenai. 1 3S. ^<i/// Gellin, Seigneur de la Pillatiere, e^kThouars.
139. Jacques Clemenceau 6c Jacques Cottibi , Ro'chelois, font à Poitiers.
140. Jean Carré, Sc Daniel P^îM.fontà Chàtelberaut. 141. T/^^ic Vergnon e^
à Aulbaigne 6c à Saubfe. 142. Ferrand eft à Champagne-Mouton,
"Eglifes dans le ToiBou , qui étoient deftituées de Pafteurs j &
qu'il taloit pourvoir.
143. Les Sables d'Olonne Se la Chaulmer d^ns le Bas PoiElou. 144.. Benêt ^
dans le /Wo;>» PoiHou. 145. Rochechouard , dans le //««? PoiUou.
Eglife Interdite.
1^6. Luffon , dans le 5^x Poifiou.
Pafleurs àejîituées d'Eglifes , ^rf«j /<? Poi£tou.
JeanBomaffd , autrefois Pafteur de l'Eglife de Luf on , interdit, dans le
Ggg 3 ^^
422 XXV. SYNODE NATIONAL
Bas Poitou i Jaqties Anus , Seigneur de Fille-ftifon , autrefois Pafteur de
Benêt, dans le Moien VoiHou.
Pajleurs déchargés , àan^ k Poiftou.
Gourderi , autrefois de VEfiang , ci-devant Pafteur de Chifei 6c AulnAt \
dans le Moien Poitou , Sc Jean Brun.
LA SIXIF/ME PROVINCE.
Comprend la Xaintonge , l'Aunix , & l'Angoumois , qui fait Ig
Sixième Synode Provincial- Elle efi divifée en Cinq GoloqueSj
aiant Cinquante- quatre EgUfes , & Cmquante-fept Pajleurs.
I. Coloque de Saint Jean d'Angeli.
147. T£rf» Cnelmin, 8c fapher du Figier, Seigneur de Montie,r, (ont à Saint
y fean d'Angeli. 148. GttiUaHnte Rivet , Seigneur de ChaMpvernon eftà
TailUboHrg. l^c). Guillaume Lundi, Ecoiï'o'is ,e(i i St. Savignan. 151. Phi-
lippe Pafcard le Jeune , eft à Tors, à Freneau 8c à Mabas. 151. René Cheneauy
Kochelois , eft à Soubife. if2. Thomas Gtiiot , Rochelois, eft à Ny. ijj.
Pierre Charron ctt. à. Tonnai- Boutonnai. 154. Samuel de la Foret , cd à Mau-
ne. 155. Sebaflien Baudouin cÇiiiLFontTomiai-U-batu, 156. Abraham Joieux
eft à Tonne-Charente.
2. Coloque des IJÎes.
157. Zacharie Crifpin , Chabajfolai , Pierre Richet , èc Fandelincourt , font
Pafteurs de l'Eglife de Marennes. 15g. Jacques Thouloufe , de la Rochelle^
eft à St. fufi. Ifaac de la faille eft à St. Denis en Meron, 160. Pierre Aioi-
fe eft dans le Château à^Olleron. 16 \. Saint Pierre d'Olleron eft dépourvue du
Miniftere de' Monfieur Jean Gutllemtn, qui a été envoie à l'Eglife de St. fean
à''Angeli. 162. Jean Gruel eft à Aïefchiers. 16]. Jean Perreau , Roche-
lois , eft à Setujon. 154. Pie-rre Poulimiers eft à Mornac. 165. Léonard
Thevenot tÇt ï St. Jean il'' Angle. idC'. Olivier le Clerc, Seigneur de La-
monnerie eft à Aruret. 167. Claude Heraud , Rochelois , eft a Cozat. 16S.
fac/fues Fontaine, Rochelois , eft à Roïan. 162. Jacques PapincH à. hTrem-
blade.
3. Coloque à'Aunix.
170. feanTagaud eft à Surgeres. 171. La Rochelle a pour Pafteurs .J.ï-
muel l'Homr/ieau, £c HierômeColomies àuBe.irn , Louis le Clerc, Seigneur de
Chapeliere, Jean Salben Rochelois ,& /■'/fr/'i; Bvfquillon , auxquels ce Synode
a ajoinc Philippe Fincent ,^mvci^o\s V:\i\cuï àcV/jIe Bouchard , dans V Anjou.
171, Pierre Menanceofi , Rochelois, eft à Nieul Si à Laleu. 173. Louis A u-
bineau ,
TENUACASTRES. 425
hineaa , Rochelois , 8c Jean du Crai de Ntmes, font à St. .'Wartin dans Vl/le
de Rc. 174. Jean le 'fihantre VLochdoh, eft à la Flote dans Vlfle de Ré. 175.
^rs & LoHie dans l'/y?f ^^ /!/ font privées de Duniel Chauet qui a été envoie
à Marans. 176. îfaac Co/ant, de St. Martin dans la même //?f,eft à la Sur-
re , à 5^/^ , Sc à Taircl. 177. Daniel C/?4»f^ Rochelois, eft à AiArms. 178.
Salomon le Fevre eft à Hourgnaut 6c à AngoyMns.
4. Coloque de Xaintonge.
179. Théophile Rofel el\ à Xaintes. 180. /«■»!« Confiant eft à /'««j. 181.'
Gemoz.at 6c L/o«/ font deftituées de Pafteurs. 182. j^^;; Marcon eft à 5<iî-
^«/. 183. Pierre Chafe c'a. à St.Severin. I04. /m» li^ CA/z/f 5f/;/or eft à
5/. forî Se à Mortagne. 185". Charles Chot^uet c(i à CLimbois & à l'LiJiac.
l85. £//■?:«<? l'rijleasi. Seigneur de la Fienerie, eft à fonfac. 187. Samuel de U
Garie eft à Barbez.ieH.\- 188. Ez.echiel Saget Rochelois, eft à ylrchiac. 189.
David Belpt cH à ^ocèf &C à ChaLiis. 190. /^<î« Hamtlton Ecollbis , eft à
Oz.ilLic , à Montendre y Sc à Fontaines. lyi. L'Eglife de Mirarnbeau eft
Vacante,
5. Coloque à'Angoumois.
192. Thomas Hog, Ecoflbis , eft à la Rochefoucaut , & à Aindois. 193,
Abraham Hiver c^ k Angonlème. 194. Jacejues Gautier t^ k Cognac. 15^5 >
Etienne Tixcul eiï ù Fillefagnan. 195. J^e.jw Commarc eft à Fertueil &C à Ru-
fet. 197. //^^<^ «'«' C/j«8«,v Junior , eft à la Roche-beaucourt , & à 5.î/fj. J98.
Etienne de Boienval eiï à Segonfac & 2. Limieres. 199. T/Ti^ïc P^ï^r»/ eft à ^^ir-
«^(c & à 6'^î/K/^ Mêmes, 200. ^^-îb Ferrt*nd eft a 5rfiw/^ C/c»/ , à Champagne ,
& à Courteillas.
LA SEPTIE'ME PROVINCE.
£/? /<z ^rf/7ê Guienne , ^^w^ laquelle eji le Septième Synode Provincial.
Elle ejl divifee en Cinq Coloqnes , ^«; comprennent Soixante &
onze Eglifes , e^ Soixante & quinze Pajîeurs.
I. Le Coloque du i7^«^ Agenois.
^Onneins , a pour Paftcur Monfieur T/wf/ 202. Kicettier le Père
eft à Clair ac. 203. Favier eft à la /^///é'. 204. Df»»/ eft à Gra^
ieloup. 205. De Bouteille tù. à la Parade. iq6. Befon eft à Montfanfon Sc à
Lufac. 207. Lamoureux z^ï Puimirol. 208. Bout t^k Caflelmoron. 209.
Per/t el\ 3. Aloufiantjuin. 210. Renervtlle c\k z Saint Berthommiou. 2ii..i<ia-
turin eft à Montaud Sc à Caflelnaud. 212. De /^i yk/.î«/ eft à Gtzaudan. 213
Jf^» ^'.,4/^^ eft à -r'J'^fB. 214.. Decongueret eft à Galapian. 21 5. Df la Frei-
nai eft à ToHrnon.
7,, Co-
t;
424 XXV. SYNODE NATIONAL
2. Coloque du Bas jigenois.
rxd. DeMaulanst^. a. Einaife. 217. Miz..aubin z^t ï Sainte Foi y^ïHef.
perian. 218. Claude eft à la Souvelat. 219. DhIou cft à Pufiols. î:o. Au-
gier ç.9i3. Pelegra, an. Bejfotir tû. à Moucaret. 222. Plentean eft a. Sauf
/ignac. 123, Renaud eu. à Caftelmoron & à A'iontfegur. 224. Daniel Ferrand
elt à BoHrdeaitx. 22 j. Monceau eft à Courtras. 2 2(5. Le Ftneaux eft à fi^j-
.Î.4. 227. Salettes ck ï Teoùon. 218. Pnvat c(lï Cafiillon. 219. Jacques
Bertolin c(t 0. Duras. 2jo. Pornezac-Nardin eft h yenfac. 231. Ricottier \e
Fils eft à Caflelq^ironde. 232. Bernardin , eft à Miremont, 233. Bauduel
eft à la Roquette St. André.
3, Coloque du Perigord.
234. B«-^i??-4<r a pour l'afteurs , Meflieurs , Pineau & Beaujardin. 23 j.
Langlade eft à Pomfort. 256. Buiffclance eft à Limeuil. 237. Caflahadie eft
à la Linde. 238. Pote' c(i à Aintet. 139. David Hefperien-Puis eft à Z<î(«-
^«^/. 240. Satané à Mufidan. 241. Chauveton eft à Sigoules. 24.2. Z)«
/•«?' eft à la Forcf. 24,3. Débordât eft à Saliinac. 244. Freron eft à Jj<î<g«4f.
245. (7^jo» eft à Iffigeac. i^6. Lafoneft ïBerbignieres. 24.7. Be«^« eft à
Mom-faJJler. 248. Gafi cCi ïFigeac. 24;). P.«^ir? eft à Co«r 6c à Mont'ba-
^illac.
4. Coloque du Limojïn.
250, Df .B(îr/f Senior eft à Limoges. 2?!. Df B^r^f funior dt^Chateau-
muf. 25'2. B4?«/eftà Argenta. 253. F/Wow , elt à Turéne. 254. /'^rff*
eft à 'Qe au lieu.
■y
5. Coloque du Condomois.
1^^. Dubue tkï Ca^eljaloux. 1^6. Meffienrs Laufe ,èc Charles Sc à'' Au-
bus font à AVr<2£-. 157. i)« Forf eft à la Bafiide Sc à .S.'/i«? /a/?/'». 258.
Silvius eft à Lairac. 259. C^^^î^/a; eft à A/o«f/^«^<r. 260. Bragenne eft à.
Vie £c à Mont-real. z6i, Cbardavenne [eft à Caumont. r6i. Laquebaie
eft à /'«f^. 265. Monjoux eft à Labarac. 264. ^.î/T?» eft à Efpignet ôc â
Calignac. 265", X)« F<«» eft à /tio»f <^i? Marfan & à Geauve. 166. La Fite-
Solone eft à Vaflingues & à 5t«'«r j^f^» ^f Z-«a,-. 257. Z,<a f«i? eft à Pigone
268. Bor^f«<ïz/f eft à A7«^<ï , à Cafielnau fic à Viellac. . 269. Faillode eft à
Monjerçt. 270. Nadal eft à C«/^. 271. Bfiid? eft à Alont-raveau.
LA
T E N U A C A s T R E s. 42;
LA HUITIE'ME PROVINCE,
Et le Huitième Synode Trovincial.
La Province de la Haute Guienne Se du Haut Languedoc , divifée
en Sept Coloques , qui comprennent Soixante 6c quatre
Eglifes , &c Soixante-fix Pafteurs.
I. Coloque de Cajlres.
zyz'. Cafiresz pour Pafteurs fean Jollon , Pierre Savais ^ Sc ^anas Daneau.
17-^. Pierre Tejlas eft à Reaimant', zj^. Jean Gérard eft à Caflelnau. 275.
Samuel du Frefne eft à Fiane. Z76. François Rigal eft à CoufiAl & à Fervrie-
rac. X-JJ. Pierre Calmz.at eft à Prouthes. 27H. fean Etienne Baheran eft à
Brapc. ijrf. Theocrife-^att eft i Iz Caz.e. zS'o. Philippe Marottlcixï P»mI
de Lain. 2S1. François F abri eft à h. Canne. 18 r. Pierre Comberajfe eft à
Vihare, 28}. Jean Balerand eft à Angles, 284. David Fie eft 3. Roehe-
Courbe. 185-. Jean Tremblai e^ à Sefligan , Sc a ces trois Anexes , qui font
Paulin, Teillet , & Jeanes. 285. Philippe Rautonnier cd i Montredon. 287.
Etienne Cavi eft à Cabarade. x88. Jofeph Grajfe, Senior eft à Britefic. iSy.
Lombez. eft deftituée de Pafteur.
2. Coloque du Rouergue.
290. jF<?<i» du Tail , & Bonnafoux font à Millau, i^i. Samuel f.tcquese^
À\Cornu. 292. P/Vrri? Bdf^ff eft à Saint Severe. 29 j. ^<îco^ Audebert eft à
Aijfenu. 294. /"«frri? /l/<</^c;«rrf eft à 5^»»r ^owc. 25J. Baltha^ar Jacques
eft à S<a/«^ ^fi»» du breuil,
Eglifes réduites à une extrême Pauvreré , & qui ne pouvoient pas
entretenir des Pafteurs , dans le même Coloque.
295. Saint Afriejue , fans Miniftre. 2-97. Le Pont de Camerett , fans Mi-
niftre, 298. Saint Fœlix, fans Miniftre. 299. Severae ^ fans Miniftre.
3. Le Coloque de Foix.
joo. Paul Gaillard eft à Pamiers. 501. Paul Gautihe eft à Mez.erai. joi.
Pierre Violât eft à Saverdun. jo^ . Jofeph de U Fontaine eft à Caumont. 504.
f accrues Molinen eft à la Bajlide de Leran , Sc à Belefia. 3 Of. DAvi4 Bour-
gage eft à Curla. jo5. /e^w Morfolan eft à Savarac , ÔC à Camarade. 307.
/(?^» 0/*>r eft à /W^r^ .,^x,;7. 308. L'Eglife de Foui eft deftituée de Pafteur.
Tome IL tthh Co-
4^6 XXV. SYNODE NATIONAL
4. Coloque de Laurûguais.
309. Anàré Barangier eft à Sourexe. jio. Panl Gaiijîde cft à Fui-Liurens
^M. Pierre Violât eft à Maz^amet, gi»-. Jofeph de ta Fontaine cù: à Revel.
3 i g. Jaques Molineri cft à Curoying. ^ 14, David Ùourgage eft à «S/^. jirtfand,
515. j'fiî» Fillemur eft à 5<*<«? i-'^}«/ Damiate. 5 1 6. y^.^f/ /'^/«//«ï eft à AhxH-
lott , ^ à fes Anexes qui font à'^yiignesfond & St. Gitans. 517. /^î>/re fl<ï«jc
eft à C»^.
Eglifes deftituées de Pafteurs , dans ce Coloque.
318. Mas, Vacante. 319. Ste. Puelle , Vacante.
5. Coloque du Haut Querd Se de la Haute 4u'vergnt.
%7.0. St. Cletù eft à Ni. 3 î I . Jean te Vojer eft à Gtenàt 8c à Catumet, dàtls
le Baillage à^Avrillac , dans la Hante Auvergne. 322, Antoine P€rez,ç.^ à
Crf^c^iftf, 313. £tienne Candis efï À Tronguiras, 5c àfes Anexes. 424. /^*-
/f^r eft deftituée. 315. C4?-«i///^c eft deftituée. 326. Servienne eft defti-
tucc.
6. Coloque à'Ârgmagnac.
527. Aïatthieu Texier eft à Mauvezin. 328. ^^^k Grajfet eft à Lifle-jour-
dain. 319. ^e^» X)o2.e eft à Li/toure. 350. Aîonfort , PnigapjHc , & Ifurs
Anexes , font deftituées. 331. 7^rf» ^« /î/.w eft à /Vïafrravier.
7 Coloque du 5tfx giuerci.
354. Montanban a pour Pafteurs , Pierre Olier , Pierre Chartet , Timothe'e
Béton , & Pwrf Berand , tous trois Natifs de la même Ville. 55;. Negre-
felijfe N. 334. <!if Reatville eft à le Bo/.f. Cau^ade. N. 335. 5r. Antonin
N. ■^ij. Campagnac M. 338 Bruniquel N. 339. Berliac N. 54.0. Cor-
f>arieux & Reinters font à 5f. Leophaire. 341, Villemur N. 342. Met^ifac ,
Vitlemade 6c la G^r^f iV. 345. Moneng & ^<îz//> , fans Pafteur. ^^^.Ferfeil
deftituée, 6c fcpt Eglifes depuis AVgyfpf////êjufqu'àr*7/fW«r, toutes deftituées»
LA NEUVIE'ME PROVINCE.
Et le Neuvième Synode Provincial.
iitf Province du Bas Languedoc <;/myf'e V» trois Coloques , ^«î ^<?«?-
frenmnt quarante-fept Eglifes , c?" cmquante-fep l'afteurs.
I. Coloque d'CT/^^;.
345. T "TSez. a pour Pafteurs Antoine Nogtùer 8c MonÇitwx Manuel. 346.
V-/ Cafiagnier eft à Navafejfes. 347. //^<îc E/pagnae eu. à 5f. Finies.
34«.
T E N U A G A s T R E s. 42;
54.8. Bouton eft à Fuftx. ^49. Arnaud ell à Fohs. jyo. Ftllaret eft à Mont-
■frein. 351. >^«^r/ Cofitai elt à 5f. Ambroifr. ^^z. Du Bros eft à BUnfac. j 5 ^ .
Cormers eit à Boicoiran. i,'^^. RailU !c Père , eft à 5"f. jf^^^. 55-5. Rava-
iiel eft à Bagnols. 3 î<î. v^^îV eft à Genomllac, 357. Théodore 'Prunier eft à
Lujfan. îjb'. 7'!'''« i^^z'/w eft à AiomeltH. 359. 5»r^w eft a.'&arefac. j5o.
lacques Halli le Fils , eft à Montarin.
2. Coloque de Montpellier.
^61. Montpellier a pour Paftcurs Michel le Faucheur , Daniel Perol , de
Fidrines , ^ fean Gérard. 0,61. Jean de Croi eft à BfS-ïVrj. 365. Prudhom-
me eft à Piznan. 3<Î4. Z-4w/ eft à B(?<s/^>-ï>».v. 365. Majfeuvrin eft à Floren-
fal. 166. Efcofier dl 3. Lunel, '^67. l''Hofpttal e.^a. Montagnac. -^ôS.Carne-
fac eft à Foujfain. 369. iVco??.^ elt à ^i-, Pergeoire. 370. Co«i«r eft à /t/^/-
;;;■/. 371. £/» f<?i> eft à Gignac,
3 . Coloque de Nhnes.
IJz.Nimes a pour Paftcurs Jean le Faucheur Profefleur, Rofelet ., Samuel
Petit , & Philippe Codttr. 373. Quentin eft à Cdlvijfon. 374. Banz.illon eft à
AigueÇmortes. 37). Chanal eft à Marfillargues . ij6, Jean Chauve cCi à 5o/w-
mieres. 577. Fauvert a deux Pafteurs , Inflamond 6c Salomon Grubelter. 578.
Durand eft à Galarguat. 379. Gajfaqitier eft à Aîelleau, 380. Bertrand eft à
Faflrie. 381. Le 54^i? eft à Nagier. 7,'èz- Roux eft à -Sr. Laurens. j^^^.Riche-
re eft à Asdbais. 384- Sigirroli eft à Aimargues. 3 S 7. Fournier elt à Claran-
ftc. ^^6. Pierre eit 3. Fargepiis. ^Sj. Gautier c{t à. Aichar. 388. Le 5r«K eftà
.!>>. C/'/e/. 589.^5^1'/ eft à Anjargues. 390. Saurineii à Bulignargues. 391. f^V/o»
eftàBe//e?«r«^e.
LA DIXÏR'ME PROVINCE.
Et le Dixième Synode Provincial ,
;E/Z ^tfw /w Sevenes , oîi tl y a trois Coloques , qui font Compofés dt
Cinquante quatre Eglifcs , e^- <^£ Cinquante fix Pafteurs-
I . Coloque de J"^/»? Germain.
591. -f^Tienne Roujfeteftà. A^onjoux. 393. Simeon Valarée, eft à Severitt(.
XZi 394- Jacques Cuflard eft à Florac. 595. /e^» Corrigis eft à .S?. y«-
/z>«. 396. Nicolas Blond cÙ. à B^re. 597, Pottieve eft à Pontvari. 3 y 8. T/Îï^
P entier eft à Cafiagnols. 399 yî^o^yê ^e /^î Combe eft à Privas. 400. Daniel
Roujfel eft à 5f, Afartin de lloudant. 401. André d.e la Fa^e eft à 5f. Germain.
402. Pierre llarjou eft à 5/-. Etienne. 4.03. Ambroife Deirolcs eft à 5f. André'.
404,. François Valnager eft à Valfrancefque, 405. ^e»ïw Gaifrrt ç.Çx.ï Ste. Croix.
A.06. Pierre Tulet eft à A^alez.in. 407. j'fttM «^e /^ Baflide eft à S<t«/»?<iire,4bS.
/e<«« Laurens eft à Marnel. 409. y<»//;i?' ^ej £/^ri efr. à Febron. ^lo.fean Cuion-
Hhh 2 efc
4z8 XXV. SYNODE NATIONAL
eftau Colet. 41 1. Barthtlemi Rommiere eft à St. AnAré de la Nuffe. ^ll.A^ei.
fe Blacon eft à JJfoire. 413. Moifc Boler cft à Chavagrins,
1. Coloque d'Ânduze.
414. François Horlai eft à AndMZ.e. ^i ^. Efaie DefmaretZj^ & Louis Courand
font à j4/ais 416. ^ean Boni eft à St. fean de Cardonengues. 417. PanlPanlet
eft à Vez.enobrode. 418. Antoiyie de Sienne eu. à Canohet. 419. Laitrens Vimtir
eft à Lez.an. 410. 'y'f^w Boujpird eft à Toiras. 4'. i. Antoine Rudavel cft a la
5<«//^. 412. j'mw Ribochier eft à Brenonis. ^^zi.'Jacejues de Bergues eft à Z,o>--
j^«f/. 424. Daniel G Mer in eft à Rivalet. 415'. Antoine Imbert eft à le Dagnan.
426, Gnenerargues a deux Pafteurs , G«z Chavanon , 6c Pierre\Barne.
3. Coloque de Saulve.
427. Daniel Fouturin eft à Figeai. 418. /<•<?« Survitdle eft iMalanet. 429,
j^frf« Afenx* eft à y^/<i*. 430. facijHes Èerle eft à B>-(r«. 451. j'é-^î» 6'o/«V eft il
Auruelas., 432. Antoine Fincent eft à Mernefis. 453. ^m» Guillaret eft'iFal-
lenarguas. 434. Louis Gnichard eft à Snrnene. 43 5. Jacc^ues Tuher eft à Mon-
degas. 436. Pierre Guillammeine t(t à 5r. Laurens, 437. Z,o«rV ^f /<< C<j(7' eft
à Ganges. 438. Abraham de 5?. Z-ow/» eft à Coloinas. 439. ^^(f/ Marnedisç.{x.
à 5/-. Hipolite. 440. i/fKri <if /^ Cow^f cft à Pompgnon. 441. Jofué Rofel eft
à Sauve. 442. Pierre Barbât eft à Ouijfac. 443. Jacques Alegre eft à Combas,
444. jEy^je Laurens eft à du ^f/ôrr. 445'. 7'^/»/ Tugurolles eft à iV.
L'ONZIE'ME PROVINCE
£/? f^Me <^« Dauphiné , c« s'ajfcmbk l'Onzième Synode Provincial ,
^«î f/Z ^m/f e« Huit Coloques , ^w Comprennent Soixante &
quatorze Eglifes c^ Soixante & quinze Pafteurs.
I. Coloque de l^Ambrmois.
446.T£4« Co«f/ eft à Ambrun. 447. !)««/>/ P<»/c^^ eft à Guilleflre. 448. D^.
J «/>/ ÊfV eft à ^^. Freillas & à 5f>-r4r. 4.49. Raphaël Gabet eft à CA^-
/f4« - ^^eiras 6c à Arajeu. 450. j^^ro^ ChagUer eft à Abiez}, Aiguillot eft à
Ris/folas. 4f I. Daniel du Portrai eft à Moulines. 452. 7/^^c Ferrand eft à
Château Dauphin. 455. Farf^ eft deftituée. 454. Charges eft deftituée.
2. Coloque du Gapenfois.
4Jî. y^^» 7'4«/ P^r</« eft à i'^'rr^/. 45<;. jfo/«é Ripert efz à Faldronat.
457. /4fç«f/ d^ Etienne eft à .î^/wf £o«»«. 458. C/!<»r/« <<? /<« Crcf^r eft à
T E N U A C A s T R E s. 4^9
Caprivre. ^^9. Jacjues Matthieu efl: à Sfrctt. 4.60. Ifaac Ferrunà eft à Rs-
z.ens. ^^i. Jean Cotinebier t^à Lareigne. ^62.. JeanBonnetcù: àOrcicrat.
4(?j. Samuel Kerlet eft à Gap. 454. Efaïe Matthieu eft à Veines.
5. Coloque de Valkhfon.
^5f. Bernardin Guerin efl: à Mantoules. ^66. Thomas Comte eft à Vfcanit.
467. S.tmufl Clément cÇtd. Vtllaret. 468. D^t?»^ Jorâain efl: à Feneflr elles.
4(79. Jaques GtUes tÇt k Mean. 470. Daniel Pajleiir cû à Pragelas. 47 r.
François Guerin efl: à Briançoa. 471. Phtlil/ert de Joh.x eft à Chaumont. ^jr.
L'Eglife de Sale-Bertrand eft deitituée.
, 4. Coloque de DwV.
474. PïVrrir y^/»fA: eft à Chàtillo». 475. Z>^z//J Magnet eft à Penteis. 471^.
Antoine Janel eft à Quiras. 477. Etienne le Blanc eft à £)/>, 478. G«</^.jr Martin
eft à heaufort. 479. j'^^» Charpe Ecoftbis eftàA< /ï/<)//ir. 480. ^e-^î;; Cherst-
hin &c Jeati Manve font à Beonrutat. 48 i . L'Eglife de 5;îf7/<îBj eft Vacante.
5. Coloque du Vienmir.
482. St.Marcellin, 485. Pont en Royans. 484. Beaumont. 4.S5 Château-
double. 4f)<5. Romans. 487. Larlre. 488. Beaurepaire. 488. On ne peut
pas dire fi toutes ces Eglifes étoient Vacantes ; mais les Noms de leurs Paf-
teurs ne font pas marqués dans le Catalogue du Ktennois.
6. Coloque de Grejivatidan.
489. ^?«r» d'EfpUgne eft à AJifoen. 490. !?<«»»>/ Boutereite eft à Grenoble.
491. François Murât eft à ^f/^fJ. 492. jff^» 5^r«f/ eft à Lamure. 493. £)<».
•y/âf Eufiache eft à. Terrajfes . 494. ylbrahant Colignac eft à B^r;-.-?»*'. 495..
/>/>rrtf PtjforteR à 5r. /f^w d'fJerans. ^^gr,. yJndré £)eli eft à Trefmini. 497.
Daniel ffeuger & jff<ï« Tudelle font à Cowj. 490. Hugues Rofim eft à C/fr-
w»e«;. 49.9. Cf//rf? eft deftituée.
7. Coloque du Valmtmois.
foo. ^'«^jM Giliarscû. à Bourdeaux. 501. /f<î» P^m eft à G"*?/?, foi. /f^»
Tou(fains eft à /'Om/. 50^. Sebajiien Gai eft à ^f/f. 5-04. P^«/ Gw/ow efl:
à i:)»>» /f /r. 5-05. Gfri/,««j .^/;a-« eft à L/z/r<7». yo6. ^^^w r></>« & Co».
ton Badie font à Montlimar. 507, ^^r/>n Charnier eft à Manas. 508. /f.J»
Dragon, Seigneur de Chavienne,eiï à Daujfenes. 509. uibrahar» Jourdain 2s
-P<>rrf Bacheltt font à Sauz.et.
Hhh 3 8. Colo-
450 XXV. SYNODE NATIONAL
8. Coloque des Barcnnies.
«jio- Barthelemi Dtirand efl à E»phemie. 511. ^a^aes de ChambruH Sc
David Silvius font à Orange. 512, yean Dragon ei\. à Courtoifon. 51J. ^^<îk
Armin cft à 5f. /'<ïk/ trois Châteaux. 514. ^frtij Cardes eft à Montbritn. 515,
//î/rfc Chelier 8c Olivier de FoUfix font z Tanterol &; à Adons. 516. George
MuugrastÇi. à TtibUtte. 517. Gabriel Bonde eft iVinfobre. 516'. François
Valsmon eft à Tulign^tn. 5 1 9. faques Bonnet tft à Condor fet.
LA DOUZIE'ME PROVINCE
/^ ffj/e <^// Vivarez, CT" ^^ douzième Synode Provincial qu'on y ajfembh
ejl formé de quatre Coloques, /?//îWf i;/w^ £^?i/^^ . Cr ww;.
quâtre Pajieurs.
1. Coloque de Fw^^.
^zo. ^yilowon Favre eft à Privas. 511. f atones Decauchet ed à Tournon.
^522. ^«is/r/ Z«//o» eft à AUJfas. 5 2 ^ . fïVrrf Reboule f eft à Vivârez. .
$i\. Jean de la Faye cii à Bars, jzy. Antoine la Motte cii à Marleaux. ^16.
Simeo» Dodet eft à .Sf. Forlunat. 527. Daniel Chanforart ed àSt. Alhan.
2. Coloque à'Jnnonai.
518. Alexandre de Vinai eft à Annonai. 529. Daniel Richard eft zCheilas.
çîO. /'/err* Merchat eft à Gluras, 531. David Agard eft à 5o>«. 551. Af</r-
«•?//<■« Cardin eft à Defagne. 5^3. D^z»»^ B/^<w eft à Chateauneuf. 554. y/^r-
y<? ^tf Pierre eft à Benr*. 535. //^<Jc Dégufîz.e eft à i'r. Etienne. 535. Jofeph
F'illoneA à Chambui, 557. //d^e </« (j«.i eft kBaru lieu. 538. j^m« Laurent
çft à TaUuron.
3. Coloque à'Aubmas.
Ç59. Paidl Accourat ett. à A»benas. ^^o. Daniel Chanal cû à r.iloti. ^,^x.
.Antoine Faucher eft à Aiirabel, 54;* jfe^w Jmbert cft ù /'//f/. 543. Antoi-
ne Cevaudan eft à VtlleneKve de Berg.
LA TREIZIE'ME PROVINCE.
^« f/2 ffJ/e ^e Provence , c^ /e Treizième Synode Provincial , n'ont
qu'un Coloque, /f;'5;e iE^^/f/fJ , & Jeize Pajieurs.
eA±.-r\Atil Miitirice c(t ii Ef^ui erres, f/^f. Pierre Challier cCt à Seine. ^^^>.
_|_ Btirthelemi Relent eft à Velattx. 547. Antoine Crez.e cft ;\ A? Motte,
5,^8. Clattde /iLirechdl c(i ù. Cnrban. 549. Andrc Gtierin cita Jor»ti. y 50.
Pierre
T E N U A C A s T R E s. 431
Pierre MuHricc dt k Lormarin. 551. ^ndré Geiiojer ck ii Risz.. J51, Juqms
Btiili eft à Lacofle. yn- 7"^»^^ Maltt eft a Merindol. 55^. ^>idré Bernard
eft à /<» C^<i<»-«. fîî- /'«>rr# /i^ercurm cfc à Gr^/f. ç^'S, Jeun du Rier eft à
Luc. 557. fean Bernard eù. 3. Soderon. 558. P*t«/ Jardiuur cîtiMaHof-
ques. ff<?. ^A^»'s Refcent eft à (^elaux.
LA QUATORZIE'ME PROVINCE
Et le Synode Provincial ^'Orléans & du Berri, comprenent trois Colo-
ques, vint -neuf Eglifes , é- trente Pafieurs.
I. Le Coloque de Sancerre, de G/f», & da Nivermis .
•^ôo.'r^Ttenne Aîonfanglard eft à 5;. Léonard, proche de Corbigni. ^f>t. S;-
±_jTKi>n Jarieit eft à Chàttllan fur Z-c^/k^. 562. Daniel Jumet eft à G/f«^
fur Loire. '^6-^. Louis Margone eft à Chihillon (mv Loire. 554 S<f«o/> ^f /^
Roche ck i Bruinon. 565. jiï<f»r» C/;fW6«f £)4«r»|«/ joiiiE du Miniftere d'/-
facUabuttd. '^66. î'aul yîlardR.oc\\ç.\o\% cx.o\t iSuverre. 567. feunTal/ickir
la Charité. 568. yf««e Po.if eft a /^ 5<r//f 5c à Z»<;Ajf. 56>\ £//e SemetRe eft
àj Defpueilles.
2. Coloque à' Orléans &; dixBlatfois.
570. NicoLu ftgnier 6c Paul Tefiard iont à 5/o/>. 571. ^jf»^ 5r»» eft i
Romorantin. 571. David Horace ch à. Cheleuvre ic k Boudura. 575. JeanGue-
rin eft à Boifgenci. 574. Jérôme Belon eft à Bafochfs & à DenouviUe .575. fAc^Mi
Imbert ^DurAndÇontlOrle^ns. 576. LoftisTutJJurd eÇl à Dan^ean.
3. Coloque du Bourbonnais.
îSo. £///fV S-^/î/fl» eft à y^r^^wre», jSi. Zff«/V Scoffier eft a 5/. Arnaud & à
^^/ff. 582. /'*<rrr^ Fal^Het tkiiDeltfe. 585. René Bédé eft à Aloudan. 584.
GutlL-.ttme ^tgnon tÇt iL AHbuJfon. 585. Cjfr^Mwcftdeftitucc. 5 8 5 . ^^rgfj eit
dcftituéc. 5S7. L^ Châtre Sc 5f. J(f<i» Fm» font dcftituées.
LA QUINZIE'ME PROVINCE
£?Z^ Synode Provincial de Normandie efi divifé en cinq CoIoques>
flw»? trente-cinq Eglifes, & quarante PajUurs.
I. Coloque de Roiien.
58«/.Tj 0^>» a pour Pafteurs Jean Maximilien de Langle , P/Vr^-i? Erondelle,
XV& Daniel Primerofe. 590. Abraham le SenefchaLtk à Oz-Z-ff 55 1 . G»//-
'lattme Cacherai elt à Quilleheuf. 592. Charles de Lofât eft à Smcourt. 59 J^
Etienne Fxdes eft au ?<;»; L'hvêqHe. ji;^. P;>rrf IsTellter eft à Evreux.
%, C9I0
432 XXV. SYNODE NATIONAL
z. Coloque de Caux.
59 5 . Abdias de Mondenis , & Moïfe Cartaud font i Dieppe. ^g6. faques de
Larrei efl à Boijlebec. 597. \faM àe lu Balte eft à Lmcrect & à BaftjtievitU. 598.
Jfaac de la Motte eft à Seintet. 5-99 . David Guellode eft à FefcHm. rtoo. Jean
Baudouiu eft au Havre de Grâce.
3. Coloque de Caén.
601. Jean le Boniver, Seigneur de la fr#/«<i* , fean de la Ballehache , tc Sa.
tntiel Bochart (ontïCu'én. 602. Samuel hajeHXcÇt à. Baalis. 60^. feanle?jreten
c'à.kBagntHX. 60^. Ettemie le Sagee^ïSt.Vaft. 605. Antoine le Genevois t^i
Trencctis. 606. DavidChandaretcÇi^Geff'ojfe. 60 j. feanTafin&ù. i LesEJfart.
4. Coloque de Falaifi.
608. Pierre MoriH eft à Atis. 609. D^W BurgatdtzFrefnat. 610. Pier-
re Baulran eft i Mezier es. (Su. Gftillaume Blanchard c{ti Titre'. 61 1. Noël
Calot eft à -Sf. Silvain. 613. JeanBlanchard eftà Condéfm Noiveatt.6i^.Pier'
rè Bajeux eft à Falaife.
David de Caux , Pafteur fans Eglife.
5. Coloque de Conjlantin.
615. Benjamin de Bafnage 8c Antoine de la Fleur font à 5f^. y^erf Fglife. 616.
Marlk^ Maurice ckïDulé, 617. l'incent Soler eft i St. Lo. 61'i. Jeremie
Chartiereft à Graujfi. 5iy. Joachim le Moine eft iGujtre. 6io. Ifaac de Ten-
nés eft à Chefre/ne. 61 1~ Lue Bocjuet eft à Chajfagne. 611. La Haye Dupui
eft deftituce. 52 g. ^m^.» eft deftituée.
11 y a dans cette Province un Cxiême Coloque , àfavoir, celui à^Alen^or.;
mais il a ité omis de même que fes Eglifes , dans ce Catalogue.
LA SEIZIE'ME PROVINCE
Et le Synode Provincial du Bearn.
CEtte Province étant une Principauté, die a toujours envoie deux Députés
choifis dans fes Synodes , à nos Synodes Nationaux des Eglifes Reformées
deceRoiaurae , & elle étoit reprefentée dans ce Synode de Cajlres , par les
Sieurs />/Vrrf ^e Rival, Pafteur dans l'Eglife de Nanai, 6c Jean de Pommere-
de , Avocat au Parlement de Navarre , Ancien de l'Eglife de Marias ; mais
lefdics Députés n'aporterent pas avec eux le Rôle des Eglifes ôc des Pafteurs de
fcur Province , C'cft pourquoi on n'en a pas fait l'Euregiftremcnt dans cette
làlie.
CHA-
T E N U A C A s T R E s. 431
CHAPITRE XXXVII L
Lettre de VEglift de Genève , au Synode National de Caftres.
Très-Honorés & tres-chers Frères.
»' /^N n'a pas tenu de Synode National depuis plufieurs Années dans vô-
„ V_ytre Roiaume , auquel nous n'aions rendu nos Devoirs , à Caule de
.,, cette étroite Communion que nous avons avec vous en notre Seigneur. Nous
„ avons auffi de nouveaux Sujets de remercier Dieu de ion infinie Miicricor-
„ de,qu'il fait paroitre de jour en jour , ilir vos Eglifes , & dont il les com-
„ ble d'Année à autre , rcnouvellant ies tendres Compaflîons par le Som qu'il
„ prend de les confcr ver. Mais fi jamais nous avons dû nous répandre en Ac-
,, lions de Grâces , nous femmes obligé? à cette heure de lui marquer notre
„ Reconnoiflance , d'une Manière toute extraordinaire, parce qu'il [ai oit vi-
„ fiblement que cette Divine Providence prend un Soin particulier de vos
„ Eglifes, qu'elle les défend , fie qu'elle les protège. Voiant les étianges Ac-
\,, cidens qui vous lurvcnoient coup fur coup , 6c tant de Tempêtes dont vô-
,, tre Roiaume étoit allàilli , ôc les Angoifies de tant de nos Pauvres Frères qui
„ gemiiloient dans de cruelles Perfecutions, nous avions defcfperé de voir ja-
„ mais raiaitre le Calme dans vôtre Roiaume , 6c nous n'oûons pas nous fla-
„ ter que vos Eglifes dùflènt jamais joiiir d'aucun Repos , ni que l'on put voir
,, encore une fois l'Exercice de vôtre Religion rétabli , ni que la Dilciplinc de
,, votre Eglife , qui cft la plus excellente qui ait ;amais été pratiquée dans le
-„ Monde Chrétien , diit refleurir avec tant de Luftrc. Toutes ces Craintes
„ qui nous paroillbicnt être bien fondées, avoient étonné nos Ames, & jette
„ nos Cœurs dans un profond Abatement; mais maintenant nous voions , dans
„ ce Calme , que la Divine Sagefiê raflèmble fes Enfans , comme la Poule
,, tient fes Poufùns , fous l'Ombre de fes Ailes, & qu'elle renouvelle la Face
,, de fon Eglife, par vos Afièmblées , comme l'Aigle renouvelle lii Jeuneliè:
„ &: cette Mifericordc eft d'autant plus a eilimer , que le Seigneur nc^ daigne
„ pas l'accorder en nos jours,à tous ceux qu'il a honoré de la Connoilîance &:
,, de fon faint Evangile. Car outre que la Subverfion de tant de Provinces ,
)i la Delblation funelte de ces Eglifes qui ont autrefois fleuri en Allemagne , en
.,, Bohême, en Moravie , & dans la r»lteline, continuent encore ,. que leur
,, Dilîipation, & leur Difperfion vont toujours en empirant ; que les Juge-
,, mens de Dieu font déploies , & qu'ils defcendent du Ciel avec tant de Preci-
,, pitation , qu'il fcmble que l'un hâte l'autre •■, & que des Ravages apellent
„ d'autres Ravages, pour achever d'exterminer les refl:es de ces Eglifes dcfo-
„ Ices : C'eil pourquoi nous nous profternons jour & nuit aux pieds de nôtre
„ Père Ceiefte , £c nous adorons les Richellés de fa Grâce en fefus-Chrtfi , qui
„ a enfin mis des Bornes au l'eu de fa Colère, en forte que toutes les Egliiés
„ n'en Ibnt pas dévorées. Et nous fuplions très ardenment Sa Majefté Divine,
„ que comme nôtre Cr^nid Dieu tient les Cœurs àc^Rots entre fes Mains, que
Tome II. 1 1 1 :, ce
434 XXV. SYNODE NATIONAL
j, ce DieuSasp. veuille infpirer dans l'Ame de vôtre Roi des Sentiraens de Clc-
„ mcnce & de Paix envers fon Peuple, & qu'il ait enfin Compaffion de vos
5, Eglifcs; que fous fon Gouvernement on puilfe célébrer le Nom de ^Eternel
„ avec la [oie d'une Confcience libre , que la Vérité produife la Foi dans le
„ Monde", & que la JulHce dcfcende du Ciel , qui nous aporte les Fruits d'u-
„ ne bonne Paix Spuituelle & Temporelle , qui nous fandtifient , & qui nous
j, rendent agréables aux Yeux du Souverain Monarque de l'Univers. Nous
,, portons encore dans nos Cœurs , que nous élevons au Trône de Grâce, nos
J, pauvres Frères qui foupirent dans l'Afliftion , 6c qui font oprimés par le
,, pcfmt Fardeau qui les acable , &: nous prions le Divin Confolateur de leur
„ envoler la Confolation de fon St. Efpnt , & de mettre Fin à leurs Detrcf-
5, fes & à leurs Soufrances , félon fon bon Plaifir. Tous ces Objets dignes de
„ la plus tendre Compaffion, qui fe prefentent tous les jours à nos Yeux,
J, c'ert-à-dire , cette Multitude de Réfugiés, qui étoient eux - mêmes autrc-
„ fois le Refuge des Fidèles, & qui les mettoient à couvert de l'Orage, &
„ qui étant mamtenant échapés du Naufrage, Dieu les en aiant retirés , par ia
„ Main toute Puiflànte , cherchent une Arche pour- fe garantir du Déluge,.
„ Se abordent dans cette Ville , comme dans un Sanctuaire.. Tous ces triiles
„ Objets nous excitent à recourir à Diett , à l'importuner par nos Prières , ôC
„ à ne le pas laiflèren Repos, juiqu'à ce qu'il^ ait délivré fes pauvres Enfans,
>i de tant de Calamités. Et nous voulons auffi faire naitre dans vos Cœurs des
» Sentimens de Douleur envers ces Pcrfonnes qui en font navrées , afin que
,, vous en aies Compaffion ; i>£ auffi afin que nous reflechiffions fur les Voies
]> de D/>«,dans la Conduite qu'il tient à l'Egard de nos Eglifes , & que nous,
„ qu'il a établis dans fa Mailbn pour veiller à fon Service , le glorifiyons dans
,, fes Jugemens qu'il a manifeftés fur eux ; c\- ce font fes Jugemens qu'il a pro-
j, mis à tous ceux qui le fuivront , 6c que nous voions pleinement exécutés en
), nos jours. D'ailleurs, nous avons pu remarquer dans ces derniers Trou-
» blés , que c'eil en vain que l'on fe fie fur le foible Bras 'de la Chair, 6c de
), combien de Dangers font accompagnés les Secours que les Hommes en re-
,> çoivent : au lieu que Dieu eil le véritable Bouclier de nôtre Salut , qui peut
5, lui Seul défendre nôtre Eglife , 6c à qui Seul on doit-raporter la Gloire de fâ
,> Dehvrance & de fa Confervation. Et par cet Aveu, le Fidèle ( reconnoif-
„ fant que l' Affiilance d'en Haut ell promife à tous ceux qui l'attendent, 6c qui
>> la demandent avec Confiance 6c avec Impatience, comme vous-mêmes,
» três-honorês & très- chers Frères, l'avés expérimenté dans de rudes Eprcu-
5j ves ) adorera toujours la Providence dans fes Décrets , 6c préférera les Ar-
?> mes de l'Efprit de Dieu , aux Conicils de la Chair , afin que ceux qui mé-
,» prifent les Puiflânccs que Dieu a établies fur nous , 6c qui les foumettent au
), Fouvon de P Homme de Péché , pour être foulées à fes Pieds, puifl'ent être
>, confondus dans leurs Mcnfonges 6c Calomnies, dont ils nous noirciflènt ,
]> par ces Témoignages évidens de nôtre Fidélité 6c de l'Obéifiànce , laquel-
»i le, conformément à l'Evangile, nous rendons à Dieu de à ceux, à l'Auto-
j> rite de qui il a foumis nos Pèrfonnes, 6c nos Biens de ce Monde. Et c'cft
)t ce que l'on avouera , £c que Pou rccoiinoitra très - clairement lors que les
T E N U A C A s T R E s. 435
„ Pîifteurs feront attachés au Service intérieur du Sanauaire,c'eft-à-dire , à l'E-
,, difioition de nos Ames precieufes & immortelles , qu'ils ne chemineront
'„ pas par les Sentiers du Monde , & qu'ils ne feront pas agités de ces Craintes
,, Mondaines ; mais qu'ils glorifieront Dieu aux jours de leurs Tribulations ,
, en', fe refignant entièrement à fa Conduite , ne voulant dépendre unique-
,', ment que de lui , étant fortement perfuadcs qu'il ne les abandonnera jamais ;
qu'en ;uant pris Soin , il fera leur Gardien , leur Forterefl'e , leur Bras
," fort, une Muraille de Feu & d'Airain autour de fonEglife; qu'il marchera
, à leur Tête i qu'il conduira l'Avantgarde , 6c qu'il fera l'Arricregardc des
', Enfans à^/frael , lors que les Prêtres feront entièrement occupés à porter
,, l'Arche de fon Aliance. Et en tout ce que nous difons,ce n'eft pas que nous
„ voulions juger aucunement les Oeuvres de Perfonne ; nous ne faifons que
,, vous communiquer, avec tout le Refpeél que nous vous devons, les Senti-
,, mens de nos Confciences, lefquels nous cfperons que vous aprouverés; &
,, nous vous marquons que nôtre plus grande Paffion eft de voir reparer les
„ Brèches du Temple de Dieu , & que fefHs-Chrifl faflé reluire fa Face fur
,, nous & fur nos Frères, attendant toujours cette bicnheureufe Efperance de
,, fa Venue, que nous pouvons juger être proche , par les rudes Aflauts que
,, nous voions foufrir à fon Eglife , & voiant toutes les Nations ébranlées , qui
„ font des Avantcourcurs fidèles de cette Glorieufe Aparition, avant laquelle,
,', nous cfperons , qu'aiant châtié fon Eglife , il tournera les Torrens furieux
:, de fes Jugemens , contre les Ennemis de la Vérité & de fa Gloire , £c qu'il
„ détruira le Fils de Perdition par le Soufle de fa Bouche. Il eft vrai qu'il y a
„ une Chofe qui femble couper Pié à nos Efperances , & qui en efet empêche
„ les Progrès de l'Ouvrage de Dieu, à favoir, cette malheureufe Violence
„ d'un grand Nombre de Perfonncs , qui s'endurciflentdans le Péché , qui
,, fe roidilfent contre la Verge de la Colère de Dteu , & qui fuccombcnt làche-
„ ment aux Tentations du Démon , lors qu'ils font mis à l'Epreuve , dont
,, nous avons le Cœur navré. Néanmoins , très-Honorés Meffieurs 6c Frc-
„ res , nous fommes fort réjouis d'aprendre que la Vifitation du Seigneur a
„ produit d'excellens Fruits parmi plufieurs de vos Eglifes , en ramenant la
,, Pratique de ces Vertus fi neceflaires au Fidèle , & qu'il eft fi dificile d'exer-
,, cer dans le tems de Profperitc, comme l'Amour de la Parole de Dieu, le
,, Mépris du Monde, & un faint Zélé dans la Prédication de fon Evangile,
,, pour confondre le Péché & l'Erreur, pour reformer nôtre Vie , 6c nôtre
,, m;uivaife Conduite que nous avons montrée par le palVc , 8c pour fortifier le
„ Chrétien foible Se infirme. Voilà une Marque bien claire de la Force de
„ l'Efprit de D/f » , qui doit être magnifié , non feulement pour avoir fauve
„ fon Eglife lors que le Monde la croioit pêne •■, mais auffi , comme nous fora-
,, mes bien informés de toutes Parts , Sc dont nous nous rejouillons avec vous
„ en nôtre Seigneur , pour avoir manifefté fa Vérité avec Éclat , lors que nos
,5 Adverfaires prenoient Occafion de vous infulter dans vos Tribulations , 6c
„ qu'ils croioicnt qu'il leur feroit aifé de triompher , par leurs Sophiftiqueries ,
,, de la Doctrine de l'Evangile, comme, en renverfant vos foibles Remparts
„ de Terre : mais ils ont trouvé que le Roc de la Parole de Dieu eft inex-
I i i z „ pugnable.
436 XXV. SYNODE NATIONAL
j, pugnable , lors que les Hommes ont le moins de Part à fa Défenfe; 8c
,, que la Vérité a prévalu lors qu'elle s'eft montrée dans fa Beauté & faSim-
„ plicité naturelle.
„ C'eft pourquoi nous efperons , & nous avons une ferme Confiance,.
„ que Dieu, qui a béni vos Travaux , n'aura pas commencé 6c avancé fon
,, Ouvrage pour le détruire, & qu'il n'aura pas édifié Sion avec vos Mains ^
„ pour l'abandonner à la Rage de fes plus cruels Ennemis. Ainfi , très-
,, Honorés Meflîcurs 6c Frères, la Joie & la Couronne des Eglifes de Dieu,
,, réveillés vôtre Zélé; & quelques Dificultés qui naiflent , ou au dedans,
„ ou au dehors, fortifiés-vous , 8c continués de travailler à l'Oeuvre du
„ Seigneur; & comme vous avcs été en Speétacle aux Hommes & aux An-
„ ges, continués de porter le Flambeau de l'Evangile; combatés le boa
„ Combat avec les Armes de la Juftice d'une Main , & de l'autre pre-
,, nés tous les Soins poffibles d'extirper toutes les Racines d'Amertume du
„ milieu de vous , & de retrancher toutes les Qiieftions Subtiles, qui dimi-
,, nucnt très fouvent £c afoibliflcnt l'Union de tous vos Membres , qu'il ell
,, neceflaire que vous cimentiés par une Uniformité de ConfeiTion , afin
,, d'éviter toutes ces funertes Divifions , qui s'éleveroient autrement , par
„ une Divcrfité d'Opinions 6c d'Inclinations. Toutes les Eglifes Refor-
„ mées, autant que nous avons pu l'aprendre, ont été remplies d'une veri-
„ table Joie , lors qu'elles ont été informées de ces folidcs Déclarations qui
,, ont été faites dans vos Synodes Nationaux, contre le Pclagianifme refluf-
„ cité , $C lors qu'elles ont fû les Soins que vos faints Conciles ont pris de
,, tenir vos Eglifes pures de ces Erreurs. Celui qui a femé de; l'ivroie dans
,, le Champ du Seigneur, ne dort pas, mais il efl continuellement occupé:
„ c'eft pourquoi il eft ncceflaire que vous foies toujours fur vos> Gardes, &
,, que vous ne relâchiés rien de vôtre Vigilance, de peur que vous ne per-
„ diés le Fruit de vôtre Travail. Mais qu'eft-il Befoin que nous infiftions
,, plus long-tems fur un pareil Sujet? 6c pourquoi vous exhorter à comi-
,, nuer dans vos faints Propos & Refoluiion- ? puis que vôtre Zélé fervent
„ eft un puifiànt Exemple pour exciter les autres : il fufit que nous vous.
,, aions ouvert nôtre Cœur , & que nous foions bien perfuadés que vos
„ Intentions conviennent avec les nôtres.
>, Et d'autant que par ces derniers Troubles,des fameufes Univcrfités ont fou-
- ,, fert , à nôtre très grand chagrin , quelques Eclipfes.Sc ont été interrompues ,
„ nous ferons tout nôtre poluble pour entretenir le Feu de cette petite Chan-
„ délie que D/f«,par fi Bonté, a allumée fur nôtre pauvre Chandelier : Et noe
„ Vénérables Magifi:rats,ont refolu de contribuer, de plus en plus,à l'Entre-
„ tien & à l'Encouragement de nôtre Ecole , & de nôtre Univerfité , la-
j, quelle n'a jam;us eu d'autres Vues dès fa Fondation , que de préparer des
„ Inftrumcns qui pûflent être un jour Capables d'édifier le Temple du Sei-
i, gneur : Et dès-à-prefent ils fc fcntent d'autant plus obligés de Servir vot
j. Eglifes , qu'ils favent que par là ils s'aquitent d'une vielle Dette , puis
j, que nous rcconnoiilbns qUe nô-trc Académie doit fon Origine aux dignes
„ Travaux de qu, Iques-uns de vos fameux Minillres ; outre le Solh que
» vous
TENUACASTRES. 4^7
„ vous avez pris de fon Acroiflèment , & les Confolations particulières, &
„ les Afllirances de vôtre bonne Volonté, que le dernier Synode de Charen^
„ ton leur a données , & dont nous fommes bien perfuadés encore, en ce que
„ vous envoies vos Ecoliers ici , auxquels nous tâcherons d'inculquer dea
j, Sentimens de Pieté , 8c nous les formerons dans la vraie Dodrine ,
,, afin que nous puiflîons vous les rendre capablesd'exercer le M iniftere dans
,, l'Eglife de Dieu : De plus nous vous remercions de tout nôtre Cœur du
,, fouvenir que vous avez eu de nos Eglifes au Tems pafle , Se nous bc-
„ niflbns Dieu des Bontés que Sa Majefté a témoignées avoir pour cette
„ Ville , ce qui elt une continuation des Faveurs Roiales que nous avons
„ toujours reçiiès de la Couronne de France; car fes premières Déclarations
,, portoient qu'il ne vouloit pas exclurre ceux qui étoient Natifs de cette
„ Ville, au Cas qu'ils fu fient apellés, félon vôtre Difcipline, au Minifteredes
,, Eglifes Reformées de fon Roiaume : Et nous prefumons tellement de vôtre
„ Afeétion envers nous, que nous efperons, qu'au Cas que cette Déclaration
„ contre le Pelagianifme n'ait pas encore été notifiée aux Eglifes , vous leur
,, en feréspartinceiranment:.Ilne nous relie qu'à faluer très-affeébueufement
„ en nôtre Seigneur, vôtre Sainte Affemblée,8c à vous ofrir nos très-hum-
,, blés Services , vous priant de naus continuer vôtre Bien-veillance , &
,, d'unir vos Prières avec les nôtres pour nous, comme nous recommandons
j. Continuellement à Dien le Père de nôtre Seigneur fefns-Cljrifi , à la Pa-
„ rôle de fa Grâce , & à Ion Efprit de Confolation , toutes vos Eglifes, vos
„ Perfonnes , vos Travaux , 6c toute vôtre Sainte Aflémblée , fupliant le
„ gi*and Palteur des Ames qu'il vous prenne lous fa Proteélion , qu'il vous
,, benillê , qu'il daigne prcfidcr au milieu de vous, £c qu'il vous rende par-
,, faits en toute bonne Oeuvre . qu'il vous comble de lès Grâces , iix. qu'il
„ répande les plus precieufes Benediîtions fur vous, pour la Gloire de fon
„ Saint Nom.
Très Honorés Mefîîeurs Sc Frères ,
Vos très-afeâ:ionnés Frères , & très-humbles
Serviteurs au Seigneur , les Pafteurs &
L'AdrelFe étoit Profeflêurs de l'Eglife 6c UniverfKéde Gf-
neve , 8c au Nom de tous.
A nos très Honorés Mejficurs & Prevot.
Frères , les Pafteurs & Anciens des Diodati.
Eglifes Reformées de France , af- 'B.Turetin.
femhlés dans leur Synode National Du Pan.
à Caftres,
f^m
<^^
RE^
45S XXV. SYNODE NATIONAL
REPONSE
Dés Pajleurs à- Ancims Tieputés au Synode National de Cadres , à la
Lettre des très Révérends Pajteurs & Profefjeurs de Genève.
Très Honorés Mejfietirs & Frères ,
" TjArmi les Confolations que la Bonté de Diett nous a accordées dans ce
,, X Synode , celle que nous avons leçùè de votre Communion en Efpnt
„ avec nous , Sc cette Afeftion finccre que vous nous Témoignés , nous
„ ont été d'autant plus agréables , que parce que comme nous nousrejouif-
„ fons au Seigneur , aufli nous avons Sujet de le remercier de ce qu'après
„ tant de Troubles , & de Defolations , il nous eft cependant permis de
,, nous aflèmbler de tous les Coins , & de tous les Quartiers de ce Roiau-
„ me , pour l'Etabliflement & le Maintien de fon Saint Culte : Vous vous
„ êtes auflî prefentés par vos Lettres , pour avoir Part dans cette Sacrée
,, Harmonie , augmentant par l'Union de vos Cœurs avec les nôtres , ces
„ riches Benediétions que le Prophète a comparées à cette Huile pretieufe ,
„ repandîië fur la Tête à^Aaron , & à la Roiee qui defcend de la Montagne
„ de Sion ; & elles ont eu tant d'Eficace , que le firaple ouïr de vos dou--
,, ces Confolations , 8c de vos Saints Confeils , a caufé en nous de fecrets
j, & puiflàns Mouvemens , 8c nous a élevés en Efprit à fefHs-Chriji ^ nôtre
» Chef , qui nous unit tous en un Corps Miftique ; C'eft pourquoi nous
3j vous embraflbns en nôtre Seigneur , 8c nous recevons, en vous remerciant,
5» vos Prières & vôtre Sainte AfeÛion , rendant Grâces à nôtre Père Celefle,
„ que comme vous l'avoués pieufement , il nous a fait un Exemple de fes
I, Compaffions , & nous aiant Sauvés de pluficurs Périls & Detrcflès , il a
5, confervé nos Vies , ( par un aufll grand Miracle , qu'il empêcha autrefois
5, que le Buiflon Ardent ne fût confumé, ) au milieu de fes Combuftions
„ de la Guerre qui a ravagé nos Contrées: Nous ne pouvons pasaufli afles
» adorer fa Bonté fi finguliere,en ce que, quoique les Péchés de fon Peuple
„ l'aient provoqué à Colère, de telle forte , qu'il a renverfé nos Retran-
., chemens , démoli nos ForterclVes , 6c féché ce Bras de la Chair dans le-
,, quel nous avions tant deConfiance; Cependant il a fuporté , & il fupor-
9, te encore par fon Bras PuiHant, le Peuple de fon Aliance, confondant les
5, Defleins & les Efperances de ceux qui ne fe promettoient pas moins que
,, la Ruine totale de nosEglifes fleuriflantes , voiant leur trifte Etat temporel;
>, ceux-ci ne confiderant pas que les Elus de Dieu gardent la Vraie Religion
■>, dans leurs Coeurs, par l'Eficace de cet Efprit de \'^ie , lequel aiant ref-
„ fufcitc Jefus-Chrifi de la Mort, donne la Force £c la Vertu aux Fidèles de
j, triompher de toutes les Forces & des Aflauts du Monde , & de la Mort
,, même : A ce Sujet de Remerciment , nous en ajouterons un autre plus
,, particulier , qui cft , que depuis que la Paix eft ratifiée , Dieti a rempli
j, nos Cœurs de Joie , lors qu'il a confervé Sa A'fajefié , ( à la Clémence
.) de
TENUACASTRES. 439
>, de qui nous devons nôtre Paix, ) d'une horrible Gonfpiration , qui avoit
>, été tramée contre fa Sacrée Perfonne , par fcs Ennemis, &. par ks nôtres
>, fcmblablement ; Le Grand Dieu nous fafl'e la Grâce que le Reflentiment
>, de tant de Bien-faits , puifle faire naitre en nous un vrai Deplaifir de l'a-
>, voir ofenfé , que nôtre Amour redouble envers lui , & que nous , aux-
„ quels il a commis le Gouvernement de fon Eglife, puiffions êtredèsMo-
„ déJes du Zélé , & de toutes les Vertus Chrétiennes , que nous foions la
„ Lumière d'une Saine Doétrine & d'une Vie irréprochable , que nous puif-
„ Cons déraciner tous les Vices par lefqucls nos Troupeaux fc font atirés les
„ Jugemens de Dieu \ Car en Effet nous avons jufte Sujet de nous humilier,
„ étant encore fous la Croix , & les Edits de Sa Majeflé n'étant pas encore
,, exécutés en plufieurs Points 6c Articles , ni même obfcrvés , la Malice
I, de nos Ennemis augmentant le Nombre de ces Infractions , fie par confe-
,, quent la Mefure de nos Soufrances , tout cela étant ordonné par la Sage
„ Providence de nôtre Dieu , afin de nous Corriger ^ Car comme autrefois
j, il eût Pitié de /;îfo^ , en luttant aveclui , néanmoins d'un Coup de fa Main
„ dont il le frapa , il le rendit boiteux le refte de fa Vie : De même aufli
„ dans cette Délivrance de nos Miferes paflées & de nos Confufions, laquelle il
„ a bien voulu nous acorder par fa Bonté, il a cependant laiflé plufieurs Blef-
,, lures dans le Corps de nos Eglifes, qui nous doivent exciter à la Repcn-
„ tance , & qui doivent réveiller notre Zelc , afin de le prier fans Ccflè , 2c
„ émouvoir par là fes Entrailles de Compaffion envers nous : Nous n'avons
„ recours qu'à la Grâce gratuite de Dieu , qui eft nôtre Refuge Sc notre
,, Sanétuaire \ & nous reconnoiflbns que cette Patience Chrétienne ,& cette
,, Soumiflion à la Divine Providence , eft nôtre Remède le plus afluré con-
,, tre tous les Maux qui peuvent nous arriver : Et nous avons cette Confo-
„ lation, (qui nous vient de l'Expérience que nous avons de la Vanité des
„ Secours Humains ) qu'il efl: à prefcnt de même qu'au Tems paflë , lors
„ qu'il fauvoit fon Peuple , non pas par l'Epée ou l'Arc , ni par la Force
,, des Armes , mais par fon Efprit : Ce même Efprit qui aplanit les hautes
„ Montagnes devant Zorobabel , travaille auffi puiilanmcnt à prefcnt com-
„ me il a fait ci-devant , tellement que nous voions fouvent de vraies Mon-
,, tagncs de Dangers & de Dificultés.que l'on avoit élevées contre fonPeu-
„ pie , réduites à Néant , ce qui public que fon Nom eft grand , qu'il eft
,r admirable dans fes Confcils , & Excellent dans toutes fes Oeuvres.
De plus vous pouvés être bien aflurés de nôtre Part , que nôtre Inten-
„ tion eft que ceux que Dieu aura apclles pour fervir dans fa Maifon , s'a-
„ tachent ferieufement & uniquement à leur Miniftere ; car nous favons.
,, très bien que lors qu'ils s'ocupent à la Prière , C comme MotÇe fur la Mon-
„ tagne) 6c qu'ils vaquent aux Exercices Paftoraux, ils atirent les Benedic-
„ tiens du Ciel fur leur Peuple : Et parce que vous nous exprimés la Sa-
,, tisfiétion que vous refl'entes de voir cette Harmonie Univerfeile de nos
„ preccdcns Synodes , dans tous les Points de Doétrine , & la Rejeftioa
j, des Erreurs , qui ont troublé pluGcurs de nos Eglifes; nous nous croions
j, obligés d'augmenter vôtre Joie , 2c ùt la faire continuer, 6c en vous don-
^ nans
440 XXV. SYNODE NATIONAL
>j nant de nouveaux Sujets de Remercier D;>», de ce qu'on n'a trouvé qu'un
»» Cœur , 6c qu'une Ame » pour maintenir la Confeffion de Foi, & laDif-
>, cipline de nos Eglifes , fi bien nous avons été unis de Sentimens 8c d'A-
5, feftions ; par où nous CToions avoir Lieu d'efpercr que Die>t confervera
ï, fon Héritage dans ce Roiaume , lui même prenant le Soin de cette Sacrée
', Haye , par une Benediftion toute particulière , lors qu'il a détruit toutes
», les autres qui étoient faites de Terre , ôc de la Main des Hommes , dans
9, plufieurs Endroits ; 8c même nous nous confions , que comme autrefois
«, Dieu fit triompher fon Arche, en Captivité , enfaifant proftemer D^^on
j, devant elle , lors même quifraël étoit le plus méprifé ; aufil il fera que
». l'Evangile triomphera de la Superftition, au milieu des Egliles foufran-
9, tes : Et comme la Croix de fon Fils a remporté la Viétoire fur le Mon-
», de ; auffi la Croix de fes Enfans , (que eft celle de Jefm-ChnJÎ- ) fera la
», Confufion de leurs Eimemis. Voila , très Honorés Meflîeurs Se Frères,
», nôtre Confolation , parmi les Ruines , & au milieu de la Defolation de
», nos Eghfes , dans plufieurs Endroits de l'Europe, Se laquelle vous nous
», defignés dans les Lettres que vous nous avés écrites : Levons donc nos
5, Mains & nos Coeurs à Dteu , 8c prions-le d'avoir Pitié de la grande Af-
», fliftion de ^ofeph , 8c qu'il rende encore fa JerufaUm Célèbre par
»» toute la Terre , pour la Gloire de fon Saint Nom : Et ce qui nous en
„ donne de plus fortes Efperances , c'eft que les violentes Entreprifes de
», Satan nous enfeignent que le Tcmsaproche auquel il fera confondu; D'ail-
„ leurs nous favons que Dieu n'a jamais châtie & humilié fa pauvre Egli-
„ fe , que dans la Volonté de l'exalterenfuite; Se que s'il a mis fes Enfans fi
», proche du Tombeau c'a été dans le Delfein de les fufciter pour confondre
», le Monde : Et d'autant qu'au milieu de tant d'Afliétions , Dieti a fait
„ voir dans votre Republique, & dans votre Eglife , un Exemple trcs-
», glorieux de fa Proteâion très-finguliere , nous lui en rendons des Aélions
91 de Grâces continuelles \ 8c nous le louons & remercions encore très-par-
„ ticulierement de ce que votre Chandelier d'Or aiant toujours été alumé ,
„ ôc n'aiant pas ceflé de rependre fa Lum.iere , votre Univerfité a tou-
,, jours pris grand Soin d'élever £c de préparer quantité de bons Inftru-
„ mens, pour fervir dans le' Miniftcre de nos Eglifes î en quoi nous
», rcconnoifibns le Zélé £c la Pieté de vos Illultres Magiftrats i auxquels
„ nous fouhaitons toutes fortes de Benediftions : Se nousToiions Dieu de ce
„ que par la Bonté de nôtre Roi , nous ioiiiflbns de nos Anciens Privilèges
,, pour rebâtir nos Eglifes , 8c les faire fervir dans ce Roiaume , par le Mi-
„ niftere de ceux qui doivent leur Education à vos Soins Se Inftruélions ;
,, & nous ne m.anquerons pas d'informer nos Provinces , par leurs Depu-
», tés , lors qu'ils s'en retourneront, des Obligations qu'elles vous ont Et
,, en même tems nous vous remercions, de to'ut nôtre Cœur, des Peines que
,, vous prencs de cultiver ces tendres Plantes, que l'on vous a envoiées de
,, plufieurs Provinces de ce Roiaume. Et nous joindrons à ces Remerci-
„ mens nos Prières , que nous adreflêrons à Dien , afin qu'il daigne répan-
.) dre fes plus precicuics Benedidions fur vous, Se qu'il vous propofe toû-
,, jours
TENUACASTRES. 441
^) 'yMTS pour un Exemple de fa Grâce Se de fa Mifericorde , à toutes les
„ Eglifes de fon cher Fils , vous couvrant , & la Republique dans laquelle
„ vous demeurés , des Ailes de fa Protection , à la Gloire 6c Honneur de foa
„ Saint Nom , & pour la Confolation de nos Eglifes , au Nom defquelles
^ nous fommcs.
Très Honorés Meûleurs Se Frères.
Vos très humbles , Se très-afedlionnez Servi-
De Cafires , ce i (5- teurs en nôtre 'seigneur , les Pafteurs 6c An-
4e Décembre i6z6. ciens des Tglifes Reformées de France, af-
femblésdans nôtre Sydode National, &au
Nom de tous.
L'Adrefle éto'it ,
jî Meffieurs les Pafleurs
é" Anciens de PEgltfe de
Genève ,
Chauve , Modérateur.
Bouteroue, AiTefleur.
Blondel. Ô
Se ^ Secrétaires ducjit Synode.
Petit , -3
A Genève.
L E T
R
De VEgJife de Paris , d nos très Honorés MeJJîeurs , les Pajleurs &
Anciens i ajfernblés dans le Synode National a Caftres.
„ Très Révérends Se très Honorés Frères,
i, •~i'Eft avec un Extrême Déplaifir que nous fommes forcés de vouspor-
,, V_/ter des Plaintes contre nôtre Province; mais nous avons un très-jufte
„ Sujet de vous importuner : Nous avons toujours entretenu une Corrcf-
,, pondance Chêtienne , 6c une Union Fraternelle avec elle : Sc en vérité ,
„ Meffieurs , s'il ne s'étoit agi que de nôtre intérêt particulier, nous eufîions
„ enduré toutes fortes de mauvais Traitemens , pliîtôt quedevousinterrom-
,, prc dans vos Saintes Se Importantes Ocupations ■, Mais l'Honneur de nô-
„ tre Miniftere , la Gloire de Dien , 8c l'Avancement du Règne de "Jeffis-
„ Chrifi y font engagés ; C'eft pourquoi nous implorons , avec toute Li-
,, berté , l'Affiftance de vôtre Charité , 6c les Secours de votre Protection
„ Fraternelle , parce que nous fommes très-perfuadés de vôtre Zcle pour le
s, Bien Se l'Edification de nôtre Eglife. Vous favés Meffieurs , par quelle
„ Afliûion Dieu nous a vifités depuis peu , en apellant à foi cet excellent
j, Perfonnage Monfieur Durant , dont les Dons , Se les rares Talens joints
Tome IL Kkk „ à
44Î XXV. SYNODE NATIONAL
„ à une Habilité toute particulière pour leMiniftere, étoient Généralement
,, connus par tout ce Roiaume i Ce Paftcur qui nous ctoit refté , tomba
,', dangcreufement malade , parles Fatigues dont il étoitiurchargé pendant
fa Maladie , qui dura environ quatre mois jScil auroit infailliblement fuc-
,',' combe fous le Poids de fon Fardeau , fi I);V« ne l'avoit pas affifté extraor-
, dinairement.- Auffi-tôt que Dieu eut retiré nôtre très-digne Pafteur, nous
',' nous aperçûmes de laNeceflîté qu'il y avoitde donner quelque Aide aux deux
„ qui lui furvivoient, Se c'étoit le Defir de toute l'ILglife, & la Prière qu'elle
" en faifoit. 11 nous étoit du tout impoffible de trouver dans nosColoques,
„ un Miniftre qui eût toutes les Qiialitcs requifes pour remplir cette Place ;
,! car outre qu'il n'y en avoit point qui eût la Voix aflcs forte pour nôtre Au-
„ ditoire ni qui fut afles capable pour édifiçr un fi grand Peuple , plu-
„ fleurs étoient ateints de Maladies , 8c diveries Egliles étoient dertituées de
Pafteurs; & bien loin d'en être aidés ,plufieurs Eglifes Voifmes nous ont
',', demandé nôtre Affiftance. D'aiïembler un Synode pour chercher les
„ Moiens de nous foulager , 6c eux aufli , il n'cioit cas en notre Pouvoir ,
car outre que la Saifon étoit incommode , l'Hiver étant extrêmement ru-
5, de nous étions alors au plus fort des derniers Troubles, & fans aucune
, Efperancc de la Paix que Y^tett nous a enfuite donnée par ia grande Bon-
,' té & Compaffion , étant donc obligés de travailler à nous pourvoir ail-
leurs nous ne fûmes pas fort embarrallcs fur qui nous jetterions les Yeux;
" car la' Providence de Diept aiant permis qu'à l'extrémité de la Maladie de
„ Monfieur Durant , Mr. Daillé r\om fit trois Sermons, qui touchèrent tel-
„ lement toute nôtre Eglife , que des lors , on dit communément , que
,' Dieu nous aiant afligés d'une Main , il fcmbloit qu'il voulût nous foula-
jj, ger de l'autre, en nous adreffant une Perfonne, que nous croyions pouvoir
,* obtenir fort aifément , & bien-tôt ; parce que la PlK3vince d'' Anpu étoit
aflés pom-vûë d'iiabiles Pafteurs , & de plufieurs Propofans qui donnoient
,, de orandes Efperanccs. Mr. Dn-rant fe repolantde fes Travaux dans le Sein
^''Abr.zham , nous crûmes qu'il étoit de nôtre Devoir de concourir aux
',' Defirs empreflcs que plufieurs de nos Membres avoient exprimés pour la
,' Perfonne de Monfieur Daillé, 8c auflî à Caufe que nous étions bien infor-
T, mes de fi Pieté exemplaire , de fi Probité , 6c de fon Erudition ; lequel
,' à Caufe de fcs beaux Talens , Sc de la Grâce de l'Efprit de Dlerr qui étoit
„ en lui, avoit déjà été recherché par plufieurs fimeufes Eglifes, voifinesfic
„ éloignées ; Mais Dieu par fà grande Bonté nous l'avoit relervé : 8c afin
„ que nous pûflîons procéder honêtement , 6c dans les Formes , en l'apellant
„ à l'Ofice Paltoral de nôtre Eglife , nous refolûmes premièrement de prier
5, qu'on nous le prêtât, comme les Lettres que nous avons écrites à PEglife
„ deSaitmnr', & à Mr. Daillé en font Foi, outre que nous pouvons enco-
,, re le prouver par les Aftes de nôtre Confiftoire ; N ais celui que neus
„ avions député a Saumur , 6c à la Conduite de qui nous avions confié cette
5, A faire , nous avertit , par un Mellager qu'il nous envoia exprès , qu'il
„ feroit plus aifc de l'obtenir abfolumcnt , parce- que l'Eglife de Saumiir
,, pouvoit plus facilement fe procurer un Pafteur , que d'en emprunter un
„ pour
TENUACASTRES. 445
,, pour quelques Mois ; Sur quoi il nous demanda de nouvelles Lettres, £c
„ une Commiflîon plus ample. La Qualité de la Perfonne que nous avion»
, emploiée dans cette Negotiation , 6c nos Befoins preflans , nous firent re-
foudre de demander leMiniftere de Mr. BatlU, purement & abfoluraent:
I, nous flatanten même rems que le Synode auroitaprouvé ce que nous avions
„ fait , & qu'il y auroit conienti , étant auffi difpofés, de nôtre Côté, de
rompre tout ce Traité , au Cas que l'on fit voir que nous nous étions
', trompés dans le Choix que nous avions fait , bc qu'il y eût quelque Cho-
' fè à redire à la Dodrine , à la Vie , ou aux Mœurs de celui que nous
,, avions apellé au Minifterc de nôtre Eglifej AuiTi-tôt que nous avons apris
., que vôtre Synode étoit aflèmblé , afin de nous aquiter de nôtre devoir ,
1, nous avons "délègue les Sieurs Mefirez-at , Bigot , 6c à^Hnijfeau , iefquelî
„ nous avons chargés de vous faire le Raport de la Conduite que nous avons
,, gardée dans cette Afaire , & pour prier votre Aflemblée d'aprouver la De-
,, mande que nous failôns de Mr. Daillé , quoiqu'en ce tems-là l'Eglife de
,, Saumur ne nous eiJt pas promis de nous l'accorder : Nous avions tout
„ Lieu defperer que ces Meflieurs auroient confideré l'Importance de notre
,, Eglife , & les Honnêtetés qu'ils en recevoient continuellement ; nous
,, nous flations encore qu'ils nous confoleroient dans notre Afliction , Sc
,, même qu'ils auroient loué nôtre Procédé , ou du moins qu'ils auroient
„ foufert que nous achevaffions ce que nous avions commencé : mais
„ bien loin de là , ils nous cenforerent , & rejetterent nôtre Deman-
„ de , fans nous donner jamais la moindre Raifon de leur Refus ; Ce qui
,. nous étonna extrêmement ; & en efet , Meflieurs , il nous eft fort fenfi-
„ ble qu'après tant de Démarches que nous avons faites , nous foions blâmés
„ pour une Aélion , dans laquelle, (nous le proteftons devant Die» Se Tes
„ jlnges , & devant votre Sainte AffemhUe) nous n'avions d'autres Vues que
,, la Gloire de Dieu , & l'Avancement de fon Règne ;& nous ne pouvions
„ pas croire que nôtre Synode Provincial auroit une pareille Dureté envers
,, no'js , fi l'Intérêt & les Prétentions de quelques Personnes particulières n'y
,, avoient prévalu ; Car nous ne nous fencons nullement coupables d'avoir
„ violé aucun Canon de la Difcipline de nôtre Eglife : au lieu que ces Mrs.
,, fous Prétexte de l'établir , la fapent jufqu'aux Fondemens ; Car étant pru-
„ denmcnt ordonné par nôtre Difcipline , qu'une Eglife ne pourra pas apel-
„ 1er un Pafteur d'une autre Province, fans l'avoir auparavant communiqué
„ au Synode Provincial , on a pourvu parla àdeuxChofes; Premièrement,
„ pour l'Edification de nos Egliies. & pour le Maintien d'une Sainte Union
„ entre les Eglifes de ce Roiaume , elle permet à une Eglife de fc choifir
,, un Pafteur dans une autre Province , & de l'apei'er à fon Service: Si donc
„ cette Permiffion eft: pour toutes les Eglifes, ( plufieurs s'étant Servies de
., ce Privilège) on doit l'acorder à plus jufte Titre à l'Eglife de /"^im, dont
„ on reconnoit aflés l'Importance ; Nous l'avons toiâjours pratiqué jufqu'à
„ maintenant , & jamais perfonne ne s'y eft opofé j Car c'cft ainfi que nous
,, avons obtenu Monficur du Aîonim , qui lervoit fon Âltejfe Rotule Madame
„ la BHchefe de Bar défunte, & nous en ufàmes de mêmeàl'OcafiondeMr.
Kkk z » ^«-
44+ XXV. SYNODE NATIONAL
„ Durant qui étoit au Service de fon Jltefe Madame la Duchejfe de Detacl
„ Fonts. L'autre eft que laDifcipline a eu en Vûë d'empêcher que l'on ap-
,, pellât inconfiderément,8c avec trop de Précipitation, des Perlbnnes dont la
3, Doftrine ne feroit pas Saine , ou qui meneroient une Vie fcandaleufe, ou
„ dans lefquels il y auroit quelque Chofc à redire : afin que lî les Eglifes
,, apelloient de telles Perfonnes , le Synode pût s'y opoier jui^ement; Mais
,, lors qu'on n'a rien à objefter contre ceux qui font apellés, le Synode n'a
, ' pas k Pouvoir de mettre Empêchement à une telle Vocation , ce Pouvoir
„ étant condamné par la Parole de Dieu : Et il n'ell aucunement Probable
,, que ceux qui ont dreflé les Canons de nôtre Difcipline aient eu le moin-
\, dre Delîein d'impofer un Joug pareil à nos Eglifes , ou qu'ils eûflent
„ voulu prefcrire des Conditions à nos Parte u rs , plus rudes que celles qu'ils
„ ont prefcrites aux Etudians , lefquelles étant recherchés par les Eglifes ,
„ Scprefentés aux Synodes, ne peuvent pas être rejettes, lors qu'ils onttou-
tes les Qualités rcquifes pour être emploies au Saint MiniftçrciC'eftpour-
', quoi nous fommes bien perfuadés que nous ne nous lommcs point écartés
„ des Canons de nôtre Dilbipline ; puifque nous avons apellé un Miniftre
„ qui étoit déjà emploie àl'Ofice Paftoral dans nos Eghfes,&qui a toujours
,, été aplaudi dans l'Exercice de fonMiniftere , outre qu'il n'étoit pas Etran-
,, ger , 2c que fa bonne Vie , 6c fes Mœurs nous étoient bien connues ,
5, comme nous en donnâmes Avis aux Députés de nôtre Synode, auffi-tôt
,, qu'il nous fut pollible , en demandant fon Aprobation : Mais au contrai-
„ re , loin de nous favorifcr , il rompit les Lierrs de cette Chaine d'Or de
„ nôtre Communion avec nos Eglifes , & voulut nous fruftrer de ce Bon-
„ heur &: de cette Franchife dont nôtre Difcipline nous a privilégiés , de
,, laquelle nous fommes en i'offcffion, 8c dont nous avons toujours joui juf-
„ qu'à prefent ■■, fie cela , fans nous en donner aucune autre Raifon que leur
,, Volonté Scieur bon Plaifir ; Car fi ces Mefîîeurs prétendent aporterpour
„ Raifon qu'ils ne connoiiVent pas Monfieur Daillé : nous repondons qu'ils
„ ont eu tort de ne s'en être pas informés , avant que de nous avoir refufé
„ la Satisr.iétion que nous leur demandions ; & que s'ils l'avoient connu ,.
„ bien loin de le rejetter , ils en auroient fait Eftime , & l'auroient carefle»
„ D'ailleurs , fi une pareille Conkquence étoit recevable , on pourroit par
„ là rejetter tous les Pafteuis qui font venus des autres Provinces, après avoir
y, été apellés au Service de qutlqu'Eglife ; Mais s'ils aleguent que leur Sy-
„ node defaprouva abfolument cette Vocation , parce que nousen agîmesavec
„ trop de Précipitation ; 8c que nous devions premièrement avoir demandé
„ leur Confeil iur un pareil Sujet : Nous repondons quenous leur enavons
„ donné Part , aufli-tot que l'Ocafion a pu nous le permettre ; & fi nous
„ ne l'avons pas fait plutôt ce n'étoit pas que nous manquaffions de Refpeét
„ envers eux ; Ces Meffieurs favcnt très-bien que nous en avons toujours
„ iifé avec beaucoup d'Humilité avec eux , êc que nous leur avons été très
„ Afcétionnés : Mais on doit imputer tout ceci au Malheur des Tems , 8c
„ à cette Afliétion par laquelle Dieu nous a vifités:8cfupofé que nousaions
« manqué dans cette Circouftancc , (de quoi ils ne pourront néanmoins ja-
mais.
TENUACASTRES. 445
;'i mais nous convaincre ) oii eft le Zélé? oii eft la Charité? Si nous avions
„ commis une Faute , faut-il s'en prendre à Dieu ? Faut-il qu'une Eglife auffi
„ confiderable que la nôtre en foufre , & qu'elle celle d'être bien édifiée ? En
„ Efet, fiX>/>/^n'_avGit pas infpirédesSentimens de Charité 8c de Compaflion
„ à quelques Egliiés qui font éloignées de nous,la Condition de nôtre Eglife au-
„ roit été fort deploi-able;car nôtre Synodenenousdonnapas d'autre Confolation
„ que de nous rcnvoier à nôtre Coloque, & lors que nous nous y fommes adref-
^ fés,Ia première Eglife dont nous avons demandé l'Affiftance , nous a répondu
„ qu'on ne pouvoit pas nous aider , jufqu'à ce que le Coloque eût ordonné la
„ Manière dont on le feroit \ éludant par là nôtre Demande. Car vous fa-
„ vés allés , Meffieurs ,^ qu'on tient fort rarement ces Coloques , Sc combien
„ de Peine nous avons à les aflèmbler. C'eft poxirquoi l'Eglife de Saumur
„ aiant eu la Charité de confentir que Monfieur Daillé vint nous fervir; 6c le
„ Synode ^''Ahioh imitant ce même Zélé , l'aiant auffi agréé , nous n'avons
,, fait aucun Scrupule d'apeller Monfieur Daillé à nôtre Affiftance, duquel
;, Dieu a vifiblcmcnt béni le Minillere parmi nous j parce que cette Eglife en
„ eft très bien édifiée , Sc nous avons tout lieu d'efperer que cela continuera de
„ même , 5c que nôtre Troupeau profitera de plus en plus de la fainte Parole
„ qu'il prêche avec beaucoup d'Eficace : ainfi nous avons de très juftes Sujets
„ de remercier Dieu Je ce qu'il nous a mis dans l'Efprit de faire un pareil
„ Choix. Nous vous fuplions donc, ti'ès Honorés Meflîeurs, qu'en confi-
„ derant nôtre Sincérité Se nôtre Zélé dans cette Afaire ; mais fur tout la Gloi-
„ re de Dieu 5c l'Edification de notre Eglife, il vous plaife de confirmer le
,-, Choix que nous avons fait, 6c de nous mettre à couvert des Reproches que
,, quck^ucs-uns veulent nous taire. Nous vous prions auffi de lever la Cenfure
„ qu'on a prononcée contre noiîs , Sc d'avertir nôtre Province de nous témoi-
„ gner plus d'Afection dans la fuite. En quoi faifant vous animerés nôtre Zé-
„ le au milieu des Fatigues que nous fuponons,pour le Service de nôtre Eglife,
„ 6c de plufieurs autres , auxquelles nous fommes 'prêts de rendre continuelle-
„ ment , lors que l'Ocafion ié prefentera , toutes fortes de bons Ofices. Ec
^ nous fuplions la Majeflé Divine , très Honorés Meffieurs , de vouloir prefi-
„ der dans vôtre Sainte Aflemblée, par fon Saint Efprit, 8c que leTout-Puif-
„ fan: conferve vos Perfonnes , & beniflè vos Travaux. Etant
Vos très-Humbles , & très-Obéifians
Frères , les PaftcuTs 6c Anciens de
A Paris ^ le. zo. Août, 1626. PEgliiè Reformée de f^r/'j , Scau
Nom de tous.
Et à la Marge ,
Noas vous fuplions trles-humblement Dretincourt , Pafteur.
ele donner Audience à Mon^eurMcàrc- Bigot, Tardifs Dinets ^
zat , qui a Ordre de vous faire plus par- Mafanes , Millet, RailLird^
ticulierement le Rapcrt de cette Afaire. & Mandat , Anciens. .
Lit Fin du Sjnode National de Caftres ,
Qui eft le Vint -cinquième Synode National
des Eglifcs Reformées de France.
Kkk ^ LES
0^ XXVL SYNODE NATIONAL
LES
ACTES, CANONS, DECISIONS
ET DECRETS
D u
XXVL SYNODE
NATIONAL
DES
EGLISES REFORMÉES
DE FRANCE,
E T D U
B E A R N,
Assemble'
Dans la Ville dcCHARENTON, proche de Paris.
Tar V Autorité à" PerrniJJïon de
LOUIS XIII.
Roi de France & de Navarre.
Qui fit affifter un Commiiîaire General de fîi Part audit Synode , dont les Sef-
fions commencèrent le premier Jour du Mois de Septembre , 6c fi-
nirent le dixième d'Oftobre luivant de
L'Anne'e de Nôtre Seigneur Jesu s-Christ,
M. D C. X X X I.
TABLE
TENUACHARËNTON. ^47
TABLE
DES CHAPITRES,
Contenant
Les Matières dont on traita au II. Synode National de Ckarenton.
CHAPITRE I.
CHAP. ÎI.
CHAP.
CHAP.
CHAP.
CHAP.
CHAP.
III.
IV.
V.
VI.
VIL
CHAP.
CHAP.
VIII.
IX.
CHAP.
CHAP.
X.
XI.
CHAP. XII.
CHAP.
CHAP.
CHAP.
CHAP.
XIII.
XIV,
XV.
X V I.
CHAP. XVII,
CHAP. xvm
MOnJteur Gnllnnd , Cammilfaire du Roi. Le Manàe-
hient dit Roi fo^ir convoquer le Synode. Les Noms
des Députés, & PE lésion des Oficiers dudtt Sjnode.
Les Lettres Patentes du Roi , & fa CommtfJIon a Monfieur
Galland.
La Harangue de Ahnfieur Galland au Synode.
La Réplique du Modérateur a cette Harangue.
Députés envoies au Roi , avec une Lettre du Sjnode.
Les Cahiers qui contenaient plujieurs Griefs , envoies au Roi.
Les Depnés retournent de la Cour , avec la Réponfe du K.oiy
& des Lettres au Sjnode.
EleUion des Députés ùencrr.ux en Cour.
Monpeur Beiaud admis comrae Député General des Lglifes
Reformées, pour prendre Séance & donner fa Voix dans le
Synode.
Vne féconde Lettre du Synode au Roi.
Les Députés Généraux firent le Raport de P Audience qu'ails
avoient eue , é" de la Réponfe que le Roi avait faite à
cette Lettre.
Les Sieurs Bouteroue & de Bafnage adrais comme Députés
Généraux , pour prendre Séance & avoir Voix dans le Sy-
node.
Lettre du Roi a Moniteur Galland /«r ce Sujet,
Aprobation de la Conftffon de foi.
Remarques fur la Dtfciplme Ecclefiajlique.
Vu grand Débat touchant l Incorporation des Eglifes du Bcani
avec celles de France , a laquelle Monfieur le Commijfai-
re du Roi s''opofoit.
La Réplique du Sjnode à Manfîeur Galland.
La Protejlation du Synode fur l'Vnion des Egltfes du Beai'Q
avec celles de France.
CHAP.
40 XXVl SYNODE NATIONAL
C H A p. XIX, Diverfes Matières des Sjnodes , des Coloqttes ^ des .Far'
tkuliers.
CHAP. XX. Plftfunrs Jpellations.
C H A P. XXI. Matières Générales.
CHAP. XXII. AUe en Faveur de nos Frères Luteriens & Protellans,'
CHAP. XXIII. Matières Particftlieres.
CHAP. XXIV. Des Vniverfités & des Coleges.
CHAP. XXV. ABe -pour la Cotifation des Provinces ^ four l'^ Entretien de
nos IJniverptés.
CHAP. XXVI. Partage des Charités faites pour entretenir nos Vniverfttis.
CHAP. XXVII. Les Comptes des Provinces touchant leurs FoHrnitnres pom
PEntretien des Coleges & des Vniverfités.
CHAP XXVIÎI. Les Comptes de Monfiettr Duçandal.
CHAP. XXIX. Vn Partage de foixante Mi-Ile Livres entre les Provinces.
CHAP. XXX. Rôle des Mtnifires depofés & des Apoftats.
CHAP. XXXI. AUe pour çonvoc^uer le Synode National fuivant k Alen^
çoa.
CHAP* XXXII. Remarfues fur trois Députés duprtfent S)H9df.
LE
TENUACHARENTON. ^49
LE SECOND
SYNODE NATIONAL
DES
EGLISES REFORMEES
DE FRANCE,
TENUACHARENTON,
L'An m. DC. XXXI.
Au Nom de Dieu. Amen.
Les Aftes & les Décrets du Vint-fixiême Synode National des Eglifes
Reformées de France jè: du Bearn , tenu pour la féconde Fois à Cha-
renton St. Maurice , proche de Paris , dans la Province del'IJle de
France j par l'Autorité & la PermifïïondeLo»« XIII. Roi de
France 6c de Navarre s pendant la Vint-deuxiême Année
de fon Règne , lequel Synode fut commencé le pic-
mier de Septembre y & fini un Vendredi, le 10.
d'Oâîobre de l'An 1631.
CHAPITRE I.
Monteur Galland Commjfaire du Roi. Le Mandement du Roi potfr
convot^fier le Synode. Les Noms des Députés , & V Election des
Oficiers dtidtt Synode.
Article I.
L'Ouverture du Synode , Monfieur Galland , Confeillcr du
Confcil Privé 6c du Confeil d'Etat de Sa Majefié , & fon
Procureur General pour fon Gouvernement de Navarre ,
comparut en Perfonne en Qualité de Commiflâire Dt-puté
de ia Majeflé à cette Aflemblée , lequel preicnta le Mande-
ment de Sa Majefié^ figné de fa propre Mam, pour convoquer
un Synode National.
Tome IL LU An-
..^5o XXVI. SYNODE NATION AL
Arti cle; I I.
MANDEMENT DU ROI.
CE zp. jour de fmvier de l'Année de Nôtre Seigneur, 1651. le Roi
étant à Paris ; fur la très humbk Requête de fcs Sujets de lu Religion
p. Reformée , qu'il leur fût permis de s'aiîembler en un Synode National,
n'en niant pas tenu depuis celui de Caftres , dans l'Année i 6x6. Sa Maje(ié
étant fort difpofée de gratifier fefdits Sujets , 2c de leur donner quelques Té-
moie;nages de fa Faveur Roiale , leur a accordé £c permis , & accorde & per-
met'à fefdits Sujets , le Pouvoir & le Privilège de tenir un Synode National,
' le premier jour de Septembre prochain , à Churent on proche de Paris , mais
\ fous cet^e Condition , qu'ils n'y agiteront que les Matières qu'il leur eft per-
] mis de traiter par les Edits de Sa Majefie; & que le Sieur Galland , Con-
' feillerde5^ Majeflé dm^ion Confeil Privé, 6c Confeil d'Etat, 6c Procu-
' reur General pour fon Gouvernement de Navarre , affilteia en Perfonne
' dans ledit Synode , comme Commiiîàire de Sa Majefie, de même qu'il a
] été pratique ci-devant- En Témoignage de quoi Sa MajeJU m'a commandé
d'expédier ce prefent Ordre , qu'il lui a plû de figner de fa propre Main ,
aiant ordonné qu'il fût contre-figné par moi (bn Confeiller Se Secrétaire d'E-
tat , ôc de fes Commandemens &: de fes Finances.
Signé dans l'Original ,
LOUIS.
Et un peu plus bas ,
Phflippeaux.
ARTrci.E III.
Les Pafieurs & les Anciens , dont les Noms font inférés ici , comparurent de
la Part de plujîeurs EgUfis & Provinces de ce Roianme ^pour ajfi/ier au prefent
Synode.
Pour la Province de Bourgogne', les Sieurs Pierre Bonllenat , Pafteur de l'E-
glife de ^aux , & Alexandre Rouphe , Pafteur de l'Eglife de Lion , avec les
^icmsTimothée Armet , Avocat dans le Confeil Privé , Ancien de l'Eglife de
Conches, Sc Lazarre du Pui , Confeiller pour le Roi dans la Cour Frefidiale de
Bourg , 6c Ancien de l'Eglife aflembléc dans la même Ville.
Pour la Province de Provence , les Sieurs Paul Maurice\ Pafteur de l'E-
glife à"" Aiguières j 8c Pierre de Peire, Seigneur de Retardet ^ Ancien de la mê-
me Eglife.
V.
Pour la Province âî'Orleans Si an Berri , les Sieurs Daniel fumets Pafteuf
de l'Eglife de Gten fur la Rivière de Loire,. & fa^ues l'Ami , Pafteur de l'E-
glife de Chateaudun , accompagnés de Monfieur Claude Bernard , Ancien de
l'Eglife de Châtillon fur Loire , & Baillif de ladite Ville , & d'Henri du Four ,
Dodeur en Médecine , Ancien de l'Eglife de Blois.
VI. Pour
TENUACHARENTON, 4^1
V I.
Pour la Province du PoiQo» , les Sieurs Ifaac de ChvUU , Paftcur de l'Egli-
fe de Conhé; Se Jean le Maj^on , Pafteur de l'Ëglife de Civrai , avec les Sieurs
René de Lauvrignac , Ecuier, Seigneur de Miaxvrai, Ancien de l'Ëglife de
St. Maixent ; & Gtlei Begmi ^ Seigneur de la Begaptdiere, Ancien de l'Eglifr
de Montagne.
VIT.
Pour la Province de Xj/«fon£f , les Sieurs Guillaume Rivet , Seigneur de
Chamfvernon ■, Palleur de l'Ëglife de T^^ï/if^o^r^j ^ Pierre Richer , Seigneur
de Taudelincourt , Pafteur de l'Ëglife de Marennes \ accompagnés des Sieur»
Denis Pkc^uet , Ecuier , Seigneur de Large Bâton , Ancien dans l'Ëglife d'^n-
goiilème i & Charles Confiant , Contrôleur pour Sa Majefié dans l'Eledion de
St. ?ean d'yln^eli , Ancien de l'Ëglife de cette Ville.
VIII.
Pour la Province de Bretagne, les Sieurs fofué de la Place, Pafteur de l'Ë-
glife de Nantes qui s'aflèmbloit à Suffé , fins Ancien ; car Monfieur Daniel de
la Touche , Seigneur de la Ravardiere , Ancien de l'Eglise de Ploer j Sc Daniel
Chataigncr , Seigneur de la Grolliere , Ancien de l'Ëglife de Fieille-Vigne , qui
furent iubilitués à fa Place, envoiereiit l'un & l'autre des Lettres, par lefquel-
les ils demandoient d'être difpenfés d'aflifter â ce Synode , qui reçût leurs Ex-
cufes.
I X.
Pour la Province de la Ba^e Guienne , les Sieurs Jaques de Berdoline , Paf-
teur de l'Ëglife de Duras , Sc Charles à'Aubus , Pafteur de l'Ëglife de Nerac;
accompagnes des Sieurs ^ean de Maz.illieres , Avocat dans la Haute Cour du
Parlement de Bourdeaux , Seigneur de Gr.ive , 6c Ancien de l'Eglifc de Nerac-^
le Sieur 7f^»yi/î»?»«, Seigneur ^i' Fritinct ,k\Qa& au même Parlement, & x\ncien
de l'Ëglife de Der^erac, fut Député, mais étant tombé malade il fut exculé;
& il comparut à la Place Ijaac de Gencite, Seigneur de h Tour , Avocat dans
le même Parlement 6c Ancien de l'Ëglife de Sauvetot , que l'on fubftitua par les
Sufrages du Synode Provincial.
Pour la Province du Fivarez. , le Sieur Daniel Richard, Pafteur de l'Egliic
du Chetlar ^ & Louis Santel, Avocat , ÔC Ancien de la même Eglife. Ladite
Province fit fes Excufes de ce qu'elle n'a voit envoie que deux Depiités, lef-
quels furent reçus pour cette fois ; 8c on leur enjoignit poiit l'avenir de ne plus
ometrre la Claufe de Soumiflîon , qui n'étoit pas mfcrée dans leurs Lettres de
Deputation , qui furent rendues au Synode.
X I.
Pour la Province des Sevenes , les Sieurs Mo'ife Blafchan , Pafteur de l'Egli-
fo de St. André de Valborgne; & Antoine Fincent , Pafteur de l'Ëglife as. Mer-
neis; conjointement avec Etienne Billunn^es , Seigneur de Blancfort , Ancien de
l'Ëglife du Ftgan; 8c Claude à' Airehledoz.e , Ecuier, Seigneur de Clairan^
Ancien de l'Ëglife de Canohkt.
L 1 1 a XII. Pour
452 XXVI. SYNODE NATIONAL
X I I.
Pour la Province à"* Anjou , les Sieurs Matthieu Cotiere , Pafleur de l'Eglife
àt Tours; ^ Moife Amirand , Paftcur de l'Eglife de Saumur, & Profeflcur
en Théologie dans cette Univerfitci conjointenient avec les Sieurs Philippe
Niet , Conleiller du Roi , Se Gardien des Greniers à Sel dans ladite Ville de
Saumnr, 6c Ancien de cette Eglile j 2c fofeph Poiae , Avocat en Parlement, An-
cien de PEslile de Previlli,
XIII.
Pour la Province du D4//;;/??»er', le Sieur /'/«■rr? Pittard, Pafteur de l'Eglife
à'^yllben ■■, avec le Sieur François de Montauban de Rambault , Ecuier , Sei-
gneur de F///^rj , Ancien dans l'Eglife de Gap\ & le Sieur Etienne Gilbert ^
Avocat, Ancien dans l'Eglife de Die; le Sieur Denis de Bouterone , Pafteur de
l'Eglife de Grenoble , lequel , quoi que choifi , ne comparut pas , à Caufe de la
Déknk de Sa Majefié -, néanmoins il obtint dans la fuite Permiffion d'affifter à
ce Synode , comme on le peut voir dans les Aftes dudit Synode.
XIV.
Pour la Province du Bas Languedoc, les Sieurs A-fichel le F.iucheur , Pafteur
de l'Eglife de Montpellier; & Jean de Croi ^ Pafteur de l'Eglife de ^f?.«(?r/;
conjointement avec les Sieurs Pierre Cheyron , Avocat , & Ancien de l'Eglife de
Nimes - & André Brtineau , Avocat , &: Ancien dans l'Eglife de Baonols.
XV.
Pour la Province du Haut Languedoc , le Sieur Timothée Delon , Pafteur de
l'Eglife de Montauban ; avec les Sieurs Pierre de Fillette , Seigneur de la fon-
quiere t Ancien dans l'Eglife de 5r. ^»f5»#« ; ^ PaulConftans , Confeiller pour
le Roi , Ancien dans l'Eglife de Montauban , & Profellèur en Théologie dans
cette Univerfité , ne comparut pas , à Caufe des Inhibitions de Su Maje/lé;
mais enfuite lors qu'elles furent levées il prit Place dans ce Synode.
XVI.
Pour la Province 6c Principauté du Bearn , comparurent les Sieurs Pierre La-
badie, Pafteur de l'Eglife de /'rf« ^ & fean de Pommer ade y Avocat au Parle-
ment de Navarre , Ancien de l'Eglife de Morlas.
XVII.
Pour la Province de Normandie , les Sieurs Abdias de Mondenis i Pafteur
de l'Eglife de Dieppe ; & Laurens le Fevre , Avocat au Parlement de Norman-
die, Ancien dam l'Eglife de Rouen; 8c fean Cardel , Seigneur de Marettes ,
Confeiller du Roi, Si fon Contrôleur dans l'Eleélion à^Alençon , Ancien de l'E-
glife dudit Lieu j 6c le Sieur Benjamin B.ipna^e, Pafteor de l'Eglife de Ouaren-
*in , lequel , quoi qu'il fût choifi , ne comparut pas auffi-tôt , à Cauie de In
Prohibition de Sa Aiajefié; mais d'abord qu'elle fiit levée , il prit Séance dans-
ledit Synode , comme il paroitra par les AéVes fuivans.
XVIII.
Pour la Province de il fie de France, les Sieurs fean Mefirez.at , Pafteur de
l'Eglife de Pans-.Hc David Blondel , Pafteur de l'Eglife de RouJJi ; conjointement
avec \csSkm-i fean de Gravelles,JLc\i\cv, Seigneur de Banterne , Ancien dans
r Eglife de Houdauy Se Charles //f;/.iK^, Avocat, Ancien de l'Eglife de Montdidier.
XIX. Le
T E N U A C H A R E T O N. 453
XIX.
Le quinzième jour de Septembre ; Monfieur le Marquis de Clermont , Dé-
puté General pour les Eglifes de ce Roiaume , auprès de Sa Majefté , vint
à ce Synode, félon l'Ordre accoutumé des Synodes Nationaux , Se y prit
Place, la Prefeance lui aiant été donnée félon fa Qualité 6c fa Dignité, comme
il fut enfuitc décrété dans l'Article onzième des Matières Générales.
XX.
Après que l'on eut fait les Prières à Dieu, Mr. Me[lrez.at, Pafteur de l'E-
glife de Paris fut choifi pour Modérateur , à la pluralité des Voix ; ôc Mr.
Jamet pour Afleffeur ; 8c Mr. Blondel Pafteur, ôc Mx.Armet Ancien , fu-
rent élus pour Secrétaires dudit Synode.
CHAPITRE II.
Les Lettres Patentes du Roi.
Article I.
AUfll-tôt que l'on eut choiiî les Oficiers du Synode , on lût les Lettres
Patentes de Sa Majejlé , dont voici la Copie.
Article IL
„ LOUIS, par la Grâce de Dieu Roi de Fratice & de Navarre , à nô-
„ Amé & Féal Confeiller dans nôtre Confeil Privé , & nôtre Confeil d'E-
}) tat , 6c Procureur General de notre Gouvernement de Navarre , le Sieur
„ Galland , Salut : Aiant permis à nos Sujets de la Religion P. Reformée
j, de tenir un Synode National à Charenton proche de nôtre Ville de Paris,
,> le premier jour de Septembre prochain , dans lequel les Députés de toutes
„ les Provinces de nôtre Roiaume s'afTembleront , pour confulter touchant
1] les Matières qui regardent leur Religion , & aiant la Volonté de choifir
,. une Perfonne de Mérite Sc dont la Fidélité nous fût particulièrement con-
j, nûë , pour être prefent à ce Synode en qualité de notre Commiflàire ; 6c
j, rapellant à nôtre Mémoire les bons & fidèles Services que vous nous avés
), rendus dans divers Emplois fort importans , que nous vous avons confiés
y, dedans ôc dehors le Roiaume , dont vous vous êtes toujours aquité très-
1, dignement^ 6c mêmes dans ces Synodes Nationaux que nous avons permis
>, d'être convoqués par nos Sujets de ladite Religion , à Charenton , dans
,, l'Année 1615. , 6c dans nôtre Ville de Caflres , dans la Province à''Alhi-
„ geois dans l'Année i6i6. Etant donc perfuadés que nous ne pouvons pas
j) choifir une Perfonne plus propre que vous , étant très-fatisfaits que vous
j, continuiés de nous donner des Marques de vôtre Afeélion à nôtre Servi-
,j ce. Pour ces Caufes nous vous avons député 6c donné Coramiflîon , 8c
LU A » nous
454 XXVL SYNODE NATIONAL
,, nous vous Députons audit Synode , & vous donnons CommilBon , par
t^ ces prefentes Lettres Patentes , Signées de nôtre propre Main , ëc vous
M ordonnons de vous tranfporter incelianmcnt dans notre ViWc de Char etjton,
„ pour aflîfter à cette Aflèrablce comme reprefcntant notre Perfonne, &d'y
,, propoicrôc refoudre toutes les Matières comme il vous a été commandé, fui-
,, vant les Mémoires ficlnftrudions que nous avons délivrées entre vos Maifls;
9, & de prendre garde, fur tout, que l'on n'y traite d'aucunes Afùrcs,que de cel-
« les dont on doit délibérer, & qu'il eft permis de terminer dans ces Aflémblées
,, conformément â nos Edits : Et au Casqu'ony entreprenne quclipeCho-
,, fe au contraire , vous vous y opoferés , & en interpofr.nt nôtre Autorité ,
„ vous l'cmpêcherés , de quoi vous nous donnerés connoiflance au plutôt ,
,. afin que nous y aportions les Remèdes les plus propres: En vertu de quoi,
SI nous vous donnons un Plain Pouvoir par cette Commiflion fc nôtre Com-
„ mandement , dont nous vous chargeons par ces prefentes Lettres Patentes;
„ parce que telle cil nôtre Volonté ôc notre bon Plaifir.
Donné à Adonceaux ce Seizième à'' Août , l'Année de Grâce Mille, Cx
Cens , trente & un , 8c la vint-dcuxiême de nôtre Règne.
Sifné dans POriginal ,
LOUISi
Et un plus bas ,
Fhilippeattx.
Et Sellé du grand Seau de Cire Jaune.
CHAPITRE III.
Harangue de Mmjïeur Galland au Synode,
LEs fufdites Lettres Patentes étant lues par Mr. Galland, Commiffaire de
Sa Muje/h\ il fit cette Harangue au Synode.
„ Que le Roi aiant mis en Oubli tout ce qui s'étoit paffé pendant les der-
„ niers Troubles , qui étoient furvenus, à la grande Afiiction de ce Roiau-
„ me,^^ Majefté l'avoit chargé d'allùrer fes Sujets de la Religion Reformée,
„ des bonnes Intentions qu'il avoit eues , & de fon Afeélion Roiale , que
,, pendant qu'ils fe contiendroient dans les Limites de leur Devoir , qu'ils
,, s'abftiendroient de parler mal du Gouvernement , qu'ils ne cherche-
,, roient pas à troubler le Repos Public , & qu'ils n'auroient aucune
\, mauvaiie Intelligence ou Correfpondance avec les Habitans du Pais , ou
,, les Etrangers , mais qu'ils reftcroient uniquement atachés au Service de
„ Sa Majejlé ; ils trouveroient un bon Père dans leur Roi , dont ils rece-
5, vroient toutes fortes de bonsTraitemcns, £c qu'il leur accorderoit la jouïi-
,, lance
TENUACHARENTON. 455
„ fance de leurs Privilèges , & le Libre Exercice de leur Religion, comme
M auffi le Pouvoir de convoquer & de tenir des Synodes Provinciaux & Na-
„ tionaux ; Mais d'autant que les Ordres que Sa Majejlé avoit donnés les
„ Années paflëes, avoient fouvcnt été interprétés finiftrement par fes Sujets,
„ Sa. Majefié fouhaitoit en les renouvellant , ôter à fefdits Sujets tous Prétextes
„ de Mes-intelligence.
■„ C'eft pourquoi , en premier Lieu , Sa Majeflé àtm^nàcnx: , qu'y aiant
„ eu des CommifTaires établis dans les Aflemblées Synodales , tant Nationa-
„ les que Provinciales , par fes Lettres Patentes de l'Année 1625. fon-
„ dées fur la Pratique qui a toujours été obfervée dans l'Eglifc Primitive, &
„ dans les Gouvernemens des Roiaumes les mieux polices , Tes Sujets de la
„ Religion Reformée s'y conformcroient avec une entière Obeïrtance , ÔC
„ qu'ils s'ablliendroient de ftirc des Proteftations ou des Remontrances au
„ contraire.
I ï.
,. En Second Lieu , par ces mêmes Ordres , lefquels font félon les T.oix
j, du Roiaume , il étoit arrêté , qu'aucun Etranger ne fcroit reçu à l'Oiî-
„ fice Paftoral dans aucune des Eglifes , lefquelles doivent être fervics par
,, des François Originaires de ce Roiaume , au Préjudice dcfqucls , ncajv
,) moins , plufieurs Etrangers o^nt été admis j C'eft pourquoi Sa Alujejtérc-
» nouveUant cette Ordonnance , fufoit Inhibition à fefdits Sujets de rece-
», voir à l'avenir aucune Perfonne qui ne fut née en France: Et à l'Egard de
>, ceux qui avoient été admis depuis l'Année i6z^. contre cette ditte Or-
)> donnance , Sa Adajefié ^romzt\.o\tàc les en dilpcnfcr , pourvu qu'ils tinf-
», fent cela comme one Grâce de (x Part : Et d'autant (^ue plufieurs avoienc
j, fîit une Exception en Faveur des Miniftres qui étoient nés dans les Roiau-
s, mes , Republiques , ou Villes Alliées de Sa Alajeflé , ou qui étoient fous
., fa Protection , Monfieur le Commillaire dec'ara que par Etrangers ondc-
>. voit entendre toutes fortes de Perfonnes , lans Exception jqui n'étoient
», pas nées dans le Roiaume ou dans les Etats de Sa -t/ajefié, quoi qu'ils fuf-
») icnt Originaires des Roiaumes , Republiques & Villes , dont Sa Majefié
,, ctoit Allée , ou qu'il tenoit fous fa Prote6Hon,
,, En Troifiême Lieu , Sa Âfajrfte' defendoit à tous Miniftres de fortir
j) du Roiaume fans fa Permiilion , & prticulicrement à Mondtur Sall?ert ,
,, Miniftre del'Eglife de h Rochelle , qu\ eft non feulement forti du Koiaume
r» fans la Permiffion de Sa Majeflé , mais qui l'a fait par un Mépris de fon
3, Autorité Roiale ; C'eft pourquoi Sa Afajefté renouvelle encore une fois
»• ces Prohibitions, & enjoint audit j^lhn de refidcr dans l'Endroit qui
3, lui a été affigné , & lui détend de iairc aucune Fonftion du Miniftere ,
3. foit en Public ou en Particulier : & ce Synode National ne pourra
»3 pas le mettre fur le Rôle des Miniftres , pour être prefenté aux Egltfes.
» vacantes»
IV. „ En
4^6 KXVÎ. SYNODE NATIONAL
I V.
„ En Quatrième Lieu , par les Synodes Nationaux de Charenton & de
,, Cafires , il étoit expreflement défendu aux Miniftres de s'entremêler des
;t Afaires de l'Etat ; & cependant Monfieur Beraud , Miniftre de Montau-
3, bm , & Profefl'eur en Théologie dans cette Univerfité , s'ett mêlé non-
„ feulement des Afaires de l'Etat , mais auflî de celles qui regardent le Mi-
„ litaire , & a été allés téméraire pour foutenir , dans un Livre qu'il a leû
M à ion Auditoire , que les Miniftres peuvent porter les Armes , ôc repan-
fi dre le Sang ; ce qui eft une Doél:rine entièrement opofée à la Parole de
f, Die» , aux Décrets des Conciles , 6c aux Loix du Roiaume , & d'au-
,. tant plus dangereufe dans ce Doéteur , parce qu'il enfeigne ces Sentimens
i, a:ux tendres Efprits de lajeuneflé dont on lui a confié l'Education i& qu'il
n eft fort à craindre qu'il ne les empoifonne par de pareilles Inftruétions ,
,) qui font tort contraires à!la Tranquilité ôc à la Paix Publique j C'eft pour-
,1 quoi ces Manufcrits ne méritent pas de paroître en Public , étant entière-
i, ment opofés à l'Efprit de l'Evangile •• Et àia Majefté a ordonné qu'ils fe-
j! roient fuprimés , défendant à tous Imprimeurs Se Liberaires de les Im-
>> primer ou de les Vendre , Se commande à tous les Membres de ce pre-
), fent Synode National de cenfurer l'Auteur , Se d'en condanner les
,1 Ecrits.
CHAPITRE IV.
Re^onfe du Modérateur à cette Harangue.
Article I.
MOnfîeur le Commiffaire aiant fini fa Harangue , on fit des Prières à
Dieii pour la Confervation de la Sacrée Perfonne de Sa Alajefté , pour
la Profperite de fon Gouvernement , pour l'Etabliflement de la Paix Publi-
que dans ce Roiaume , 6c pour la Gloire de fa Couronne , 6c on rendit de
très-humbles Aftions de Grâces à Sa Majefté pour la Continuation de fes
Faveurs Roiales envers' nos Eglifes , qui n'avoient ni ne vouloient avoir an-
cune Intelligence avec les Etrangers i êc le Modérateur du Synode protefta
au Nom de tous les Députés , qu'après Dieu ils vouloient dépendre unique-
ment de Sa ■i'jeijejié , & fe confier en fa Proteûion , Se vivre fous fon Au-
torité Souveraine : Et il fut arrêté que , touchant cet Article que Monfieur
Galland Commiffaire de Sa M^i'y/lé propofa , quoique l'Envoi des Commif-
faires Roiaux dans nos Aflemblées Synodales eût été mal interprêté de plu-
fieurs , Se auquel Envoi de faux Raports que l'on avoit fait contre nos
Synodes avoient fervi de Prétexte , ce qui avoit caufc uni grand Préjudice à
nos Eglifes, &; avoit donné Sujet à nos Synodes Nationaux preccdens, de
prefcacer des trcs-humbles Requêtes à Stt Majeflé , pour lui demander qu'il
lui
TENU A C H A R E N T O N. 4^7
lui plût de laifler nos Eglifcs dans leur Ancien Etat de Liberté: Néanmoins
parce que S.i ALijsft-e avoit ordonné que l'on ne l'importuneroit plus fur ce
Sujet , les Eglifcs aquiefcerent à fes Volontés , puis qu'il vouloit que cette
Ordonnance fût exadement obfervée , 6c le Synode obcït au bon Plaifir de
Sa Majelié , & aux Ordres qu'elle avoit prefcrit , par où les Eglifcs fe pro-
mettoientqu'à l'avenir elles recueilliroient les Fruits de leur Innocence, qu'elles
faifoient connoître par leur Conduite qui devoit être aprouvée d'un chacun ;
& elles en avoient d'autant plus de Raifon , que les derniers Synodes Nal
tionaux de Charenton Sc de Cajhes s'étoient déjà beaucoup aidés de la Pruden-
ce & de la Franchife de Monficur Galland ; C'eft pour quoi on refolut par
un Décret , que , conformément aux Intentions de Sa Majefié, nos Aflèm-
blées Synodales fe foumcttroient à obferver precifément les Déclarations de
Sa Alajejié, de l'Année 1623. touchant l'Envoi de fes Commiflaires daasnos
Synodes & Coloques : Et que l'on fuplieroit très- humblement Sa Maje(té
d'enjoindre aux Commiflaires qu'il lui plairoit d'envoier dans les Provinces,
de ne pas abufer du Nom & de l'Autorité de Sa A^ajefié , en faifant naître
plufieurs nouvelles Dificultcs qui pourroient priver les Eglifes des Efets de
fa Bonté Roiale.
I I.
Et d'autant que Sa Âfajefie avoit défendu à nos Eglifes , par une Déclara-
tion de l'Année 1615. de recevoir à l'Ofice Paftoral les Perfonnes qui fe-
roient nées dans des Pais Etrangers Se hors de fa Jurifdiftion , & que plu-
fieurs Synodes Provinciaux avoient entendu que ceux-là en dévoient être
exceptés , qui étoicnt nés dans les Etats Aliés de Sa Majefs', ou qui étoient
fous fa Protcâion Roiale ; dans laquelle Opinion ils avoient été confirmés
par fes Commiflaires Roiaux , en la prelence de qui , 6c non autrement ,
quelques Miniftres avoient été admis : Monfieur leCommiflaireG.î/A<«^nous
aiant adûré maintenant, que l'Intention de Sa Afajejie éiok de comprendre
fous le Nom d'Etrangers toutes les Perfonnes , fans aucune Exception, qui
étoient nées hors du Roiaume ; & que fadite Majefié étoit en même tems
très-bien difpofée d'en ufer favorablement envers tous ceux qui avoient été
reçus depuis l'Année 1625. 8c de les confidercr comme fes Sujets Naturels:
Cette Aflcmblée pria ledit Monfieur Galland Commiflàire , de continuer les
bons Ofices en Faveur de nos Eglilcs , & chargea les Députés qui feroient
envoies à Sa Majejïé , de la prier très-humblement Sc très-inflanment que
les Palpeurs ci-deflus mentionnés piàflènt être compris dans cet Afle de Grâ-
ce , £c que tous ceux qui étoient nés dans des Pais Aliés de Sa Majefiépuf-
fent être admis aux Fondions Pafl:orales dans nos Eglifes , fans aucune Dif-
tinûion , ôc de même que s'ils étoient nés François , & cela en Prefencede
fon Commiflàire.
I I I.
Et à l'Egard des Articles troifiême ôc quatrième, dont il étoit fait Mention
dans la Harangue de Monfieur le Commiflàire , avec de fort bonnes Rai
fons , on pria ledit Commiflàire d'aflûrer Sa Majefié , que les Eglifcs s'ata-
chant de plus en plus à l'Obfervation de ces Rcgleinens qui avoient étéfait-
Tomll. M m m dans
458 XXVI. SYNODE NATIONAL
dans les deux derniers Synodes Nationaux , & dont Sa Majeflé avoxz cté
pleinement latisfaite , prendroient garde que l'on ne portât plus de Plaintes
à Sa M^-jeflé lur ce Sujet : Et à l'Egard de l'Afaire particulière de Monfieur
Salhrt , le Synode rendant toute Obeillancc au bon Plaifir de Sa Majefté ,
6c laiflant ledit S.dbert dans l'Etat auquel il étoit dans ce tems-là , jugea
néanmoins qu^il étoit obligé fclon les Loix de la Charité , d'avoir Recours
à la Bonté de Sa Majefié en fa Faveur ; C'eft pourquoi l'Afl'emblce refolut
que l'on fuplicroit très - humblement Sa Majefté , de vouloir lever , par un
Efet de h Clémence qui lui ctoit Naturelle , toutes les Marques de fon
Indignation contre lui , & de foufrir qu'il eût Part à Tes Faveurs Roiales
qu'il avoit accordées à tant d'autres , & qu'il avoit même étendues fur ceux
qui étoient cnvelopés avec lui dans les Malheurs des derniers Troubles.
Et d'autant qu'un certain Livre avoit paru qui portoit le Nom de Mr.
Beraud , dont la Préface avoit déjà été condannée par les Seigneurs du très-
honorable Confeil Privé de Sa Afajefié , & que nous étions chargés de l'exa-
miner & de le condanner , en cenfurant auflî fon Auteur ; on ouït ledit
Beraud , Profelleur, lequel confefla ingénument être PAuteur de ce Livre ;
difant qu'on le lui avoit extorqué par Force , pendant la Malignité & la
Confulîon des derniers Teins , & que ce n'avoit jamais été fa Pcnfée d'in-
finuer aux Ecclefiaftiques qu'ils pouvoient prendre les Armes , & répandre
le Sang •, Sc touchant quelques i'ropofitions auxquelles on avoit donné un
mauvais Sens , 6c contraire à fon véritable Sentiment , il déclara avec toute
la Sincérité poffible, 6c en prefence de Dieee, qu'il defavouoit les Ambiguï-
tés dans Icfquelles ces Expreflions étoient conçues, & qu'il deteftoit de tout
fon Cœur toutes les Confequences qu'on en pourroit tirer , proteftant que
fa Créance étoit entièrement conforme à celle des Eglifes Reformées de ce
Roiaume , qui convenoit avec la Sainte Ecriture , & qui avoit été décidée
dans nos Synodes Nationaux precedens , lefquels avoient déclaré qu'aucun
Miniftre ne s'ingereroit dans l'Adminiftration des 'Afiires de l'Etat , parce
qu'elles font entièrement opofées à leur Profeffion : Se que par confequent
il reconnoiflbit que l'on pouvoit conclurre , qu'ils ne peuvent pas lever les
Mains fur Perfonne pour répandre fon Sang , ni s'engager dans des FaéVions
Militaires, puifque cela eft fi manifcltement opofé à la Sainte Parole de !)/>«?,
Se à la Confeflion dfe nos Eglifes qui étoit fondée fur l'Evangile j C'eft pour-
quoi cette A fl'emblée, confirmant les Décrets de nos Synodes Nationaux pre-
cedens , cenfura très feverement ledit Berand, pour s'être ferviimprudenment,
& mal à Propos , de ces Expreflîons fcandaleufes,, qui tendoient à établir
une Doftrine Erronée , Sc elle IJeclara encore une fois qu'elle rcjettoit Se
Gondannoit cette Propofltion que l'on avoit extraite du Livre dudit Beraud ,
ôc on lui défendit , de même qu'à tous les autres Profefiéurs de nos Univer-
fités , 8c aux Miniftres de nos Eglifes , d'enfeigner à l'avenir , foit de Bou-
che , ou par Ecrit , une pareille Doftrine , fous Peine d'encourir les Cen-
furcs Ecclefiaftiques-
V. Et
TENUACHARENTON. 459
V.
Et touchant les Paroles Tiquantes dont Monfieur le Comuilflaire avoit
fait Mention , l'Aflembléc déclara que nos Eplifes en étoicnt fort innocentes.
Se que nos Minières avoient toujours prêche la Parole de Die» d'une ma-
nière douce vC Modeftc , & que cependant ils avoient très-fouvent , & en
plufieurs Endroits été tort maltraités de nos Adverfaires , lefquels pour nous
rendre Odieux & Criminels , avoient donné une Interprétation maligne
aux Expreflîons les plus fimples & les plus innocentes de nôtre Confef-
fion de Foi.
VI.
Monfieur Galland Commiflaire de Sa Afajefié, requérant que l'on éloignât
Mr. BaJIide de fon Eglile de Saint Afrique dans le Haut Languedoc , à Cau-
fe de la Conduite qu'il avoit tenue dans ladite Eglife , aiant tâché de trou-
bler la Paix & la Tranquilité Publique : l'Aflerablée étant informée que le-
dit Bafiide étoit Prifonnier refolut de fuplier très-humblement Sa Majefié de
lui accorder , de même qu'à ces autres Sujets de la Religion Reformée , de
jouir du Bien-fait de fes Edits , 6c de le renvoier devant fes propres Juges ;
& elle décréta en même tems qu'il feroit ôté de la Province du Haut Lan-
guedoc , & que dès l'inftant fon Miniftere celleroit dans l'Eglife de Saint
Afrique , & que ladite Province auroit Soin de mettre un autre Pafteur en
fa Place.
CHAPITRE V.
Députes envoies au Roi , avec une Lettre de la fart du S)node.
MEffieurs Amiraud , Pafteur , & de Fillars , Ancien , furent choifis à
la Pluralité des Sufrages , pour aller vers Sa Majefié , le remercier
très-humblement , 8c lui prefcnter les Requêtes de nos Eglifes ; auxquels
Députés on donna leurs Inftruétions j 6c des Lettres pour Sa Majefié , £c
pour les Premiers Miniftres d'Etat.
Copie de la Lettre que le Sydode écrivit à Sa Majefté.
SIRE,
„ "V rOtre Majefté nous aiant gracieufement permis de nous A flèmbler dans
,, V cette Ville de Charenton , après avoir levé nos Mains à Dieu, pour le
,, remercier de ce qu'il lui a plu nous faire trouver Grâce auprès de Sa Ma-
„ jeflé, nôtre premier Soin a été de rendre à ràtre Maje/h' . comme au Por-
„ trait vivans de Dieu fur Terre , nos très-humbles Remercimens 6c nôtre
„ Reconnoiflance des Bien-faits que nous avon-= reçus de l^ôtre /uaiejh' :
,> Nous efperons que comme Dieu , que ràtre MajejU reprefente , entend
Mmm z f les
460 XXVI SYNODE NATIONAL
„ les Prières de fcs Enfans , 8c a Compaflîon d'eux dans leurs Plaintes 6c
„ Afliftions , & les Soulage dans leur Mifere ; il plaira auffi à Fhre Ma-
,, jefté de recevoir, (en vous ofrant nos Services , &c en reconnoiflant très-
„ humblement les Devoirs auxquels nous fommes obligés envers Fane Ma--
„ j>/e,) les Requêtes de vos Sujets afligés en pluficurs Manières diferentesj
„ lefquels ne fe fervant d'autres Moiens que de ces Requêtes humbles 6c inno-
j, centes , ont Recours à Vôtre /l^aje/ié , comme à un Sanftuaire de Bontés
„ Roiales , 8c le confient entièrement en fa Clémence. Qu'il plaile donc à
,, Fètre Majefté de foufrir que les Sieurs Amirauà 6c de VilUrs fe profter-
„ nent à vos Pieds , & qu'ils réitèrent en Prcfence de Fotre Majefié lesPro-
„ teftations finceres de nôtre Fidélité, 6c très- humble Soumiffionà vôtreSer-
„ vice , & qu'ils informent Fotre Majefté en combien de Manières on avio-
„ lé vos Edits , prefque dans toutes les Provinces de vôtre Roiaume -, pen-
„ dant que de nôtre Côté , 6c au Nom de tant de Miliers d'Ames qui pro-
„ feflcnt nôtre Sainte Religion , nous continuons dans ce Synode, oîi nous
„ fommes afl'emblés par la Faveur de votre Bonté Paternelle , de faire des
„ Vœux au Ciel , 6c de redoubler nos Prières les plus ferventes , pour la
„ Profperité de vôtre Perfonne Sacrée , pour l'Etabliflement de vôtre Scep-
„ tre , pour le Maintien de vôtre Etat , 6c pour le Triomphe de vos Ar-
« mées, priant le tout Puiflant qu'il répande fes Benediétions fur vôtre Fa-
it mille Roiale , étant,
SIRE,
De Vôtre Majefle
Les plus Humbles , les plus Obeïflans , & les
plus Fidèles Sujets 6c Serviteurs.
Les Députés du Synode National Afl'em-
blé , par vôtre Permifîion , à Charente» ,
& au Nom de tous.
De ChMrertten ce 15. Meftrezat , Modérateur du Synode.
Seftemht 16^1. Carnet , AffcCiCur.
■}
Blondel ,*
6c ^ Secrétaires.
Armtt
Cg^
CHA-
T E N U A C H A R E N T O N. 461
CHAPITRE VI.
Copie du Cahier de nos Plaintes , o' des Infractions que Von a faites aim
Edits de Sa Majefté , prejenté au Roi de U Part du Sjnode, par
les Sieurs Amiraud & de Villars,
AU ROI.
Article I,
SIRE,
NOus vos très-humbles Sujets de la Religion Reformée , ademblés par
la Permiffion de Fôtre Majejlé dnns ce Synode National à Charemon ,
reconnoiflbns ingeniiment que nous ne pouvons pas exprimer, ni même con-
cevoir, comment nous pourrions aflcs remercier l^otre Aiajefté de tant d'illuf-
tres Témoignages qu'elle nous a donné de fon Afeâiion Paternelle ; C'eft
pourquoi nous ne cédons pas d'adreflér nos Prières les plus Dévotes 8c les
plus ardentes au Trône de Grâce , pour obtenir de notre Dieu qu'il veuil-
le preferver vôtre Sacrée Perfonne , & qu'il maintienne vos Etats en Paix
Se en Tranquilitc : 8c nous Coniacrons nos Fortunes 8c nos Vies entière-
ment au Service de Fotre Aûajeflé , félon que nôtre Devoir 8c nôtre Naif-
fance nous y obligent , 8c comme nôtre Religion nous enfeigne de les ex-
pofer en toutes Occafions , pour l'Honneur de nôtre Souverain.
11.^
Et d'autant qu'il a plû à rôtre Majeflé de confirmer , par diverfes Déclara-
tions , les Edits qui ont été faits en nôtre Faveur , 8: même de les placer dans
la Clallè des Loix Fondamentales de Vôtre Roiaume ; nous fuplions trés-hum-
blement Fôtre Majejié d'ordonner qu'ils foient exaétement obilivés , 8c ponc-
tuellement executés-
I ! ï.
Particulièrement en ce qui regarde l'Etabliflement de nos Eglifes , dans les.
Villes où nous n'avons pas encore pu avoir le Privilège de nous y établir , no-
nobftant tous les Soins que nous avons pris de Elire exécuter vos Edits v 8c que
celles qui ont été abatuës pendant les Malheurs des derniers Troubles , par les
Ordres rigoureux qui font forris du Coniéil Privé de Fotre Majeflé, le dernier
de Mai, à l'Inftigation de Monfieur l'Evêque de Faïence 8c de fes Complices ,
puiflent être encore une fois rebâties ; parce que l'Execution de ces Ordres a été
Caufe que plufieurs Milliers d'Ames dévotes ont été privées de l'Exercice de
leur Religion , 8c réduites à gémir continuellement devant Dieu,
IV.
Tarn d'Afliftions , Sire , font d'autant plus dignes de vos Compaffions
Roiales^ qu'elles font extrêmes ; car dans le Fivarez. il y a vint-neuf Eglifes qui
font defïituées du Culte Religieux ; dix-neuf dans les Sevenes , 8c dans les Hles
de Ré 8c à^Oleron il y en a vint-quatre y outre plufieurs qui font proche de leui
M m ra 5 Ruiiîe ,
462 XXVI. SYNODE NATIONAL
Ruine , par l'Adreflè que nos Ennemis ont eue d'empêcher que l'on ne rebâtit
les Temples démolis dans la Xainto77ge , la Ponrgogtu , la Bretcine , le Berri, la
JVormafidie , le PoiElon , & dans la Bajfe G::ienne , dont le Nombre n'eft pas, à
)a Vérité, fi confiderable ; mais le Domàgc eu eft ineftimable. Et , Sir^ , toutes
les Provinces ne demandent pas d'autres Faveurs à Fôtre Majeffé , que celles
qui leur ont été accordées autrefois par vos Edits.
V.
C'efl; pourquoi nous fuplions très-humblement Fêtre Majejié de révoquer
ces derniers Ordres qui y font contraiies , & d'ordonner qu'on n'innove rien
contre l'ancienne Pratique , iJC au Préjudice de nôtre Pofléffion , & que nos
Minillres puillént prêcher dans tous les Endroits oij ils feront apellés , félon que
leur Devoir les y oblige , t\' qu'ils puilî'ent fervir plufieurs Eglifes en même
tems , lelquelles on établira, ou retaWira, conformément aux Edits & Déclara-
tions de Fotre Maiejté.
VI.
Et d'autant que plufieurs de nos Miniftres , en diverfes Provinces , & parti-
culièrement dans celle du Languedoc , font inquiétés , non pas pour avoir dit
ou fait aucune Chofe qui ibit contre la Bienféance , & contre leur Devoir , mais
feulement parce qu'ils prêchent ( quoi qu'avec toute la Modération poffiblc , &;
félon cette Liberté de Confcience,qui elî notre Privilège , &: qui convient à un
Fidèle Miniftre de l'Evangile) conformément à notre Conteffion de Foi, & à
la Difcipline de nos Eglifes ; c'ell pourquoi Fotre Maje/le' cil tres-humblement
fupliée de faire que toutes les Pouiiliites que l'on a commencées contr'eux puif-
lentcefl'er, puis qu'elles n'ont aucun autre Fondement que la Paffion des Com-
miflâires & des Oficiers , & que vôtre Procureur General n'ait plus rien à nous
dire fur ce Sujet , 6c que Fôtre Majeflé\c\i\ faflc des Dcfenfes d'inquiéter da-
vantage nofdits Minillres , dans les Fonélions de leur Profeifion , & dans l'E-
xercicc de nôtre Difcipline.
V I I.
Et parce que l'Ordre & la Difcipline de nos Egliles ne peuvent pas fubfifter
fans la Tenue des Coloques & des Synodes , nous fuplions très - humblement
Fôtre A/ajefie de permettre que nos Coloques 6c Synodes Provinciaux puiilènt
s'aflcmbler en Prefence de vos Commillaires & Députés , félon l'Ancien Ordres
parce que les Gouverneurs des Provinces s'opofent autant qu'ils peuvent à la
Tenue defdits Synodes Sc Coloques, 6c ont diferé leur Convocation pendant
un long Efpacede Tems, 6c même ont empêché que les Provinces ne s'aflcra-
blailênt Synodalement durant trois ou quatre Années de fuite.
VIII.
Fôtre Majefie' aiant autrefois déclaré de fa propre Bouche , lors que l'on
tint le Synode Natioiiali Charenton , dans l'Année lôi^. , que vôtre Volon-
té ctoit, que les Pafteuis qui étoient nés dans les Pais qui n'étoient pas de la
juridiction de Fotre Maje(i é , conùmxexoicnt l'Exercice de leur Minifte-
vc dans leurs Egliics, fms jamais les inquiéter ou moleller ; nous prions très-
liumblement Fotre A-!ajefté en leur Faveur , qu'il Vous plaife de donner vos
Déclarations à ce Sujets & de gratifier auûi de la même Faveur ceux qui ont
été
TENU A CHARENTON. 46}
été reçus au Saint Miniftere depuis l'Année 1625. , en Prcfencc des Commif-
fàiies & des Députés de Fotre Majefté.
^ I X.
Monfieur Galland aiant informé ce Synode , que pour l'avenir Fàtre Mnje-
y?f vouloir reftraindre cette Faveur, & ne l'accorder qu'à ceux qui étoient nés
Sujets de Fine Majeflé , aucun autre ne devant être reçu au Miniilcre par-
mi nous , nous fuplions très - humblement /''J/ri? Majtfté&s. lever cette Re-
ftridion , & de nous continuer fes Faveurs accoutumées ^ dans cette Circon-
ftancc.
X.
Qu'il pkife auffi urètre Majefté d& révoquer touies les Défenfes que l'on a
faites contre ces dignes Miniitres de l'Evangile, Mcflîeurs Bomerone, de Baf-
tiage , Se Beraud , par Iclquelles il ne leur étoit pas permis d'affiiler à ce Sy-
node ; & que par la Permiflion de Fôtre Majefié ils puilîènt , après avoir
été choifis dûcment, venir à nôtre Alîèmbîée, pour y prendre Séance & don-
ner leurs Sufrages , s'aquitant des Cominiffions de leurs Provinces reffec-
tives.
X 1
Et d'autant que ceux qui font Profelîion de nôtre Religion , font la plu-
part exclus 8c privés de tous Oiîccs, Charges, & Dignités Publiques, com-
me d'être Dofteurs Se incorporés dans les Facultés de Médecine, & de tous
autres Emplois i & que même ils ne peuvent pas être paflés Maîtres dans les
Arts Mécaniques dans lefquels ils ont été élevés , après en avoir fait leur
Aprentillage i qu'il plaife donc à Fotre yJ/<y>/?e accorder par fa Bonté, & or-
donner qu'ils puiflènt être admis dans ces Charges & Emplois inditcrenment,
de même que fes autres Sujets de la Communion Remanie.
X l f.
Et d'autant que les Triomphes de vos Armées Viétorieufes relèvent la
Gloire de vôtre Nom , nous fuplions trèi>-humbiement Fôtre Majeflé d'aug-
menter encore davantage c(tte Gloire, en étendant vôtre C lemence, & vo-
tre Pardon fur tant de mifenibles i'erfonncs, qui fotificnt depuis fi long-tems
dans les Chaines fur les Galères , à l'Ocafion des derniers Troubles , & d'or-
donner qu'ils foienc mis ai Liberté.
XIII.
Dans toutes les Déclarations que Votre Aiajiflé 2^ faites en Faveur de vos
Sujets de la Religion Reformée , il a plû à Fôtre Majeft-é de nous promet-
tre la Continuation des Bontés que le défunt Roi Henri le (îrrfw<i,d'Heureule
Mémoire , nous avoir accordées , ce que Fotre Ajujefié a depuis confirmé en
difcrcns tems , promettant de contribuer à l'Entretien de nos Pafteurs & de
nos Univerfités, comme par une Compenfation des Dixmes que nous Paions
au Clergé , cependant pluficurs Années de fuite nous avons été entière-
ment privés de cette Libéralité : Et parce que plufieurs Sommes d'Argent
qui nous avoient été aflîgnées pour les Années précédentes ne font pas enco-
re paiccs,mais qu'il nous en cil dû une Somme confiùerable , qui fc monte à
fîx Cens vint 6c un Mille , huit Cens, douze Livres : Et quoi qu'on nous
ait
464 XXVI. SYNODE NATIONAL
ait plufieurs fois prorais la même Grâce , particulièrement fur fa Reduftion
des Villes du Bas Languedoc , dans l'Année 1626. ce qui nous a été confir-
mé enfuite par Votre Majefié, dans fa Reponle à nos Griefs hkclMontau-
ban ; cependant ces mêmes Affignations qui nous ont été données dans l'An-
née 1627. oi""^ ^té révoquées , & celles des trois Années lliivantes 1628. ,
1629. ,^ 1650. Se celle de cette Année prefente 16:5 1. ne nous ont pas non
plus été paiées;C'efl: pourquoi nous fuplions très-humblement Vôtre Mujefli^
qu'elles nous foient continuées , félon fes Promeiîès Roiales, & que fes pau-
vres Sujets de la Religion Reformée puiflent iouïr de ces Gratuites , & être
entièrement fatisfaits de tous les Arrérages qui leur font dûs.
X ] V.
Et d'autant qu'il a plû à Votre Majejlé , ( fur la Reftitution que nous fî-
mes des Terres des Eglifes , dans la Principauté du Beam , defquelles nos
Miniftrcs tiroient leur Entretien) d'afllgner à nos Minillres un Apointement
continuel fur le Trefor de ladite Principauté , & cela par l'Edit de Reftitu-
tion , qui fut fuivi de la Déclaration de Montpellier , lors que Votre A-fajefié
donna la Paix à fes Sujets ; néanmoins au Préjudice de votre Parole Roiale,
fims aucun Edit qui révoquât ces Affignations que l'on donna lors que l'on
fit les Comptes de ladite Principauté , on a retranché la Penfion de nosMi-
niftres, Se de quatre Cens, quatre- vints Livres, qu'il recevoicnt chacun par
An , on les a mis à deux Cens trente Livres leulement ; 6c même cette
Année dernière on leur a encore ôté quatre Mille Livres. C'eft pourquoi
nous prions Votre Majefté , qu'il lui plaife, conformément à fes Volontés,
qu'elle a déclarées par fes Edits Roiaux, d'arrêter le Cours de ces Diminu-
tions , & de nous faire rendre les quatre Mille Livres qu'on nous a retran-
chées , & d'ordonner que l'on continue à nos MinilTiresle Paiement de leurs
Salaires , 6c de ne pas permettre que l'on divertiflê à d'autres Ui;;ges les
Sommes qui nous ont été données, & (\\ie.rotre Aiajefté nous a afTignécs dans
le premier Oftroi qu'elle en a fait.
XV.
Les Députés que l'on envoia au Roi furent expreflément chargés de
prier très-inftanment Sa Majefté, d'impofer Silence à fon Lieutenant Ge-
neral dans le Parlement de Bourdeaux , qui avoit intenté un Procès con-
tre Monfieur Drelincourt , Minillre de l'Eglife de Marennes , &?contre fon
Fils aine , parce que leur Caufe devoit fe plaider dans la Chambre de l'E-
dit , qui étoit à Ageti.
G H A-
TENUACHARENTON. 46;
CHAPITRE VII.
Les Vtputes reviennent de la Cour avec la Reponfe du Roi à la
Lettre du Synode.
Article I.
LE vint-deuxiême de ce Mois , les Députés que l'on avoit envoies au
Roi , à favoir , Meflieurs Amiraud & de l^ilLirs , retournèrent avec une
Lettre de Sa Majefié au Synode , qui contenoit ce qui fuit.
Cope de la Lettre de Sa Majefté au Synode.
DE PAR LE ROI.
,, Chers & Bien- Ames,
»' TVT^"^ avons vu vos Lettres du 15. du prefcnt Mois , & nous avons
^, LN de plus apris de la Bouche de vos Députés , & par les Mémoires qui
,, nous ont été prefentés , les Demandes que vous avés à nous faire , tou-
,, chant ce qui a été agité dans vôtre Aflemblée Synodale , que nous vous
„ avons permis» par nôtre Mandement de Licence, de convoquer à. Charenton:
„ Et d'autant que nous avons informé vos Députés de nos Intentions , fur
„ la plupart de vos Demandes , dont nous avons donné une Connoiflance
„ plus particulière au Sieur Galland nôtre Commiflaire i nous ne voulons pas
„ diferer plus long-tems , à vous faire favoir, que vous devés donner une
„ entière Créance a tout ce que ledit Sieur Galland vous déclarera de nôtre
„ Part. De plus , nous vous aflurons » que comme nous fommes fort fuis-
,, faits de la Conduite de vôtre S.ynode, &: des Députés que vousnousavés
,, envoies, vous recevrés auffi , dans toutes les Occafions qui fe prefente-
,, ront j des Marques fenfibles de nôtre bonne Volonté.
Signé dans l'Original,
LOUIS,
Et un peu plus bas ,
Donné a Monceau le Phtlifpeaux.
SI. de Septembre 1631,
VAdrejfe itoit , a nos Chers & Bien-Ames les Depute's du Sjmàe Na,-
tianal de nos Snjets Profejfant U Religion P. Reformée , ajjemblés par
notre Permiffion à Charenton.
Après avoir lu les Lettres de Sa Majefté , lefdits Députés firent Raport ,
que lors qu'Us furent apellés au Confeil de Sa Majefté , le Rot, les aianto-jïs.
Tome II. Nnn leur
466 XXVI. SYNODE NATIONAL
leur avoit repondu en ces Termes ; fai entendu ce que vous avez, dit , &
vous couvés relier ajfûrés. ^fe je 'vohs conferverai félon mes Edits , donnés r»oi le
Cahier , & je l'examinerai ddr.s mon Confeil. Après quoi Ton Eminence Mr.
le Cardinal leur avoit dit , que Sa Majtjié étoit entièrement fatislate de la
Conduite du Synode , & p^irticulicreraent de leurs Députés ^ 6c que l'Inten-
tion de Sa Majefté cio\t de maintenir fes Sujets de la Religion , dans la Li-
berté qui leur avoit été accordée par fes Edits , 8c de les fiiire jouï r de fes
Faveurs , en leur fiiifant goûter les Fruits de fes Bontés ^ 8c que Sa Majeflé
avoit prévenu les Demandes de nos Eglifes , aiant déjà ordonné que l'on
délivrât une certaine Somme d'Argent , au Sieur Ducandal , pour être par-
tagée entr'clles ; & que Sa Afajejlé , ■pour marquer que nos demandes étoient
bien reçues , avoit levé la Defenfe que l'on avoit fiite à ces deux Minilb'es,
les Sieurs de Bafnage Sc Eern^id , & qu'il avoit permis qu'ils afliftaflént au
Synode pour s'aquiter des Commiflîons dont les Provinces les avoient char-
ges : Et à l'Egard du Sieur BoHtero'ûe que 5# Mojefié n'étoit pas encore fu-
fifanment informée du contenu du Livre qu'il avoit compofé, ni des Décrets
que le Parlement de Grenoble avoit fût contre lui : mais que toutauffi^ tût
qu'il en auroit Connoiflance , il écriroit nu Sieur Galland fon Commill:iirc ,
& qu'il confukeroit avec lui touchant les Moiens les plus éficaces , pour
repondre à la Requête de cette Aflcmblœ , qui dcmandoit que ledit Boute-
roue y fût admis .• Et à l'Egard des autres Demandes , mentionnées dans le
Cahier qu'eux , Depu.tes , ayoient pveiênté au Roi , Sa AJajelié avoit re-
folu d'en agir avec fes Sujets , <i'une Manière qui repondroit à fa Souveraine
Dignité , à l'Autorité Sacrée de fa Parole Roiale , & qu'il leur donneroit
une Reponfe favorable , après que l'Aficmbléc fe ieroit fcparée , & non au-
paravant.
III.
Sur quoi l'Aflèrablée aprouvant la Conduite de fes Députés , les remercia
de leurs Soins , de leur Fidélité , 6c de l'Habileté qu'ils avoient montrée à
s'aquiter de la Commiffion dont ils avoient été chargés : Et enfuite le Com-
milfairc de Sa Majejré , Monfeur GallarJ , informa le Synode , qu'il con-
noiffoit par les Lettres qu'il avoit reçues de Sa Majejlé , du Seigneur Garde
du Grand Seau , êc de Monfieur le Secrétaire d'Etat , que Sa Majefié étoit
très-fitisfaite de la Conduite , 8c de la Modération de cette Aflemblée 8c
des Témoignages qu'elle avoit donnés, par fes Expreffions, de Ion Afeétion
8c de fon Zèle jx)ur le Service de Sa Majefié j 8c que dans peu de jours le
Synode recevroit des Efets de fi Bienvueillance , lui faifant diftribuer une
Somme confiderable ; 8c que même Sa AJajeflé avoit refolu de paier de fon
propre Trefor tous les Fraix dudit Synode , & de defraier les Députés pen-
dant leur Voiage 8c le fejour qu'ils feroient dans le Lieu de l'Aflèmblée. Il
exhorta enfuite le Synode , 8c toutes les Eglifes en General, de continuer dans
leur Devoir , d'oii dependoit leur Confcrvation , 8c que par-là ils auroicnt
Lieu d'efperer que Sa Majefié donneroit une Reponfe fivorable au Cahier
qu'ils lui avoient envoie, laquelle leur feroit expédiée aufli-tôt que le Syno-
de fe feroit feparé ; 8c il témoigna à l'Affemblee qu'il fouhaitoit qu'ils ne
lîf-
TE NU A C H A R E'N^T Ô N. 467
fifTcm pas durer Icui-s Ceflîoiis trdp long-tctn?, potJt plufieurs Raifons qu'il
en pouvoit donner : Et d'autant que Sa Ma;ejîé avoit , pour plufieurs Mo-
tifs très-importants , par fon Mandement du onzième d'Août , interdit les
Sieurs Éerand , de Bafnage , 6c BortteroUe , enîbrte qu'ils ne pouvoient pas
être Membres de ce Synode National , & avoit ordonné très-exprefTément
qu'on les changeât de Provinces , 6c qu'ils ne pourroient faire aucune Fonc-
tion Paftorale , foit en Languedoc , en Normandie , ou en Dauphiné: main-
nant par une pure Grâce , & aiant Egard aux très-humbles Requêtes qui
lui avoient été prefentces par leurs Députés , Sa AfajeUe' ^vo\t confenti que
ces Meffieurs Beratid , Ëoutcroiie , & de Bafnage fuflent rétablis chacun dans
fon Eglife , & leur donna Permiffion de prendre Séance dans le Synode ,
en Qi-ialité de Députés defdites Provinces, 6c de s'aquiter des Commiffions dont
ils avoient été charges ; mais il leur enjoignit qu'à l'avenir ils fuflènt plus
modérés dans leurs Ecrits , 8c dans leurs Prêches , parce que5.ï M.tje/é en-
tendoit qu'ils feroicnt plus Refervés 6c qu'ils uferoient d'une plus grande
Circonlpeftion , 6c qu'ils ne s'éloignoi-oient jamais des Bornes de leur De-
voir , que la Difcipline leur preicnvoit : Et à l'Egard de Boateroue il dit ,
qu'auparavant qu'il fût rétabli, Sa Majefié àcCnok d'être bien informée de
la Sentence que le Parlement de Grenoble avoit rendue contre lui , parce
qu'il avoit été condanné par ledit Parlement , à l'Ocafion d'un certain Livre
qu'il avoit écrit.
IV..
Sur cette Déclaration que fit Monfieur le Coramiflaire , des bonnes Dif-^
pofitions , 6c des favorables Inclinations de Sa ALyefié , envers nos Eglifes,
il fût arrêté d'un commun Confentemcnt , que nous témoignerions notre
Reconnoifiance à Sa Majefie ; 6c qu'on la remercieroit trcs-humblcracnt des
Faveurs qu'elle continueroit à nos Eglifes; Sc que cette Aflèmblée luiadref-
fcroit une nouvelle Requête , pour la TupIieT trcs-humblement de permettre
que Mr. de BoMteroHe fût rétabli , 6c de foufrir que ce Synode continuât fes
Séances , 6c ne fe ieparàt pas avant que l'on eût touché les Deniers que Sa
Majefté avoit promis de nous accorder par là Libéralité , pour fubvenir aux
Fraix dudit Synoik ; laquelle Somme feroit diftribuéc , par cette Aflem-
biée même , fclon l'Intention de Sa ALijefié , conformément à l'Ordre qui
avoit toujours été obfervé dans le Partage des Sommes que nous rccc\'ions
de Sx Majefiéj
CHAPITRE VIII.
Ekiîim des Députés Généraux.
PLuricursMini-^rres'Sc Anciens requérant queSa Majefié\ro\}\ùt accorder un
Mandement de Licence , pour l'Eleftion 6c la Nomination des Députés
Généraux ; Monfieur le Commilîaire déclara que l'Intention du Rot étoit
Nnn 2 que
ace
468 XXVI. SYNODE NATIONAL
que cette Aflêmblée convint avec lui fur le Choix de deux Pe.tfonnes que
Sa Majeflé agrccroit , pour exercer l'Ofice de Députés Généraux , & pour
refider à fi Cour auprès de fa Perfonne , pour entendre fcs Volontés , &
recevoir fcs Ordres : Le Synode aiant conféré en Pariiculicr , par Co:nmil-
faires , avec ledit Monfieur Galland , on nomma pour Dcputés Généraux
Mr. le Marquis de Qlermont , 6c Mr. Galland , Lieutenant General du Bail-
liage du même Lieu : efperant que par là Sa yV/./;f//'f'aprouveroit l'ObeiT-
limce de nos Eglilcs, Se que dans la fuite elle les retabliroit dans l'Ancienne
Pratique de TOrdre qu'elles avoient acoutumé d'oblerver.
CHAPITRE IX.
Monjïenr Beraud e(l admis dans le Synode , pour y prendre FI
giualité de Dépite. Cenftire qui lui ejifaile.
Article I.
LE vint-troifiême jour de Seftemhre , le Sieur Eeraud , Pafteur de l'E*
glife de Afontaidan , & Profcfleur dans l'Univcrfité de ladite Ville , (t
prefenta au Synode , requérant d'être rétabli, & de prendre Place dansl'Af-
femblée , conformément aux Intentions de Sa A-iajefié , exprimées dans fes
Lettres à Monfieur le Comraiflaire , lequel adreflant la Parole audit Sieur
Beraud lui dit , que fes Aélions & fes Ecrits , avoient autrefois donné de
très-juftes Raifons ïSa ^%>/?f d'être mécontente de lui, & qu'elles avoient
eaufé beaucoup de Scandale parmi ceux de la Religion Reformée , ce qui
avoit donné Lieu à plufieurs Plaintes que l'on avoit formées contr'cux ; C'eft
pourquoi Sa Majeflé , par fbn Mandement du feiziêmc du Mois d'Aoïit der-
nier, l'avoit exclu de l'Aflémblée , & avoit ordonné qu'il fcroit fi Refiden-
ce ailleurs qu'à Montaitban ; mais que Sa Majeflé aiant eu un Egard parti-
culier à la Requête du Synode , l'avoit rétabli dans fon Eglife , par une
pure Grâce , 6c avoit permis qu'il afîilleroit à ce Synode , en Qualité de
Député , jufqu'à fa Séparation , parce que Sa Majeflé efperoit, comme il le
lui ordonnoit , qu'il fe comporteroit mieux à l'avenir , & qu'il uferoit de
plus de Modération dans fes Ecrits , & dans l'Exercice de fi Piotcfiion ;
Après quoi ledit Monfieur Beraud prit là Place de Député pour la Province
du Haut Lauguedûc Si de la Cuienne , félon la Commimon qu'il en avoit re-
çue de fa Province.
T L
Monfieur de Clerrnont , & Monfieur Galland , qui étoient nommés à l'O-
fice de Députés Généraux , furent priés de porter à Sa Mujeflé l'Aéle de
leur Eleârion par cette Aflêmblée j 5c fes très-humbles Requêtes , tant pour
leRetabliflèmcnt de Monfieur de Boutero'ue , que pour le Paiement des Som-
mes que Sa Alajeflé mon promifes au Synode pour defraier fcs Depenfes,&
pouï.
TENUACHARENTON. 4,69
pour procurer une Reponfe favorable fur cet Article de nôtre Cahier , tou-
chant les Deniers que nous devions recevoir des Libéralités de Sa Majefîe ^
afin que^ l'on en pût faire le Partage ayant que le Synode fc leparâc : Et on
pria aufli Monfieur le Commifliiire de joindre des Lettres à nôtre Requête ,
afin que par fa Médiation elles fulTenc mieux reçues & que l'on obtint uiî
Décret favorable.
CHAPITRE X,
Copie d'vm féconde Lettre du Synode 4 Sa Majefté.
SIRE.
', "VT^us n'avons pas plutôt apris la Volonté de P^otre Majefié , touchant
,, I[N l'Election de nos Députés Généraux , qui doivent refider auprès de
5, la Perfonne de t'^otre A/ajefté , que nous ibmmes convenus d'abord avec
,, Monfieur Galland CommilXkhs de rotre Afajefté , dans Cette Aflemblée;
„ 6c nous avons nommé pour l'Exercice de cet Ofice , Monfieur le Afar*
,, cjuis de Clermotit , Sc Monfieur Galland , Fils Aine de Monfieur le Com-
„ mifiiiire , auxquels nous avons donné Commiflion d'aller auprêî de f^otre
,, Majefié , pour l'afsiirer de nôtre Fidélité inviolable , Se lui protefter , ds
j, nôtre Part , que nous fommes dans la Refolution de vivre ôc de mourir
5, atachcs à fon Service , 8c que nous perfifterons dans les Sentimensde Re»
j, connoilllmccjdes Promcffcs favorables que vous nous avés faites de paier la
„ Depenfe de nôtre Afsemblée. Nous les avons aufii chargés de fuplier
„ très- humblement rotre Majefié , qu'il lui plaife , par an Efet de fa Bonté'
„ Roiale , de nous continuer fes Bien-faits , comme à vos Sujets les plus
„ Fidèles & les plus affeétionncs , & qui , immédiatement après Die» , fe
„ confient entièrement en l^otre Majefié , & en atendent toute leur Conlb=
j, lation , efperant qu'elle nous mettra à Couvert par fa Protection ; C'eft
„ pourquoi nous fuplions Fotre Majefié ^ avec tout le Refpeét que nous de-
„ vons à nôtre Souverain Légitime , de leur donner une Audience Favo-
„ rable , 6c de nous acorder les Demandes que nous vous faifons par nos
„ Requêtes , en donnant à nos Eglifes des Marques de votre Libéralité ac-
„ coutumée; qu'il plaife aufll à Fotre Majefié àz nous faire rellèntir, dans la
„ fuite , des Efets de votre bon Naturel, & nous tâcherons de nôtre Côté de
„ nous rendre dignes de fes Grâces , par nôtre Obeifsance , & par notre
,, Soumiflion , qui nous donnent Lieu d'efperer , Sire , que vous daigne-
„ rés jettcr des Yeux de Compaflîon fur nos Milères , 5c que vos Oreillts
„ feront ouvertes aux Gemifsements de tant de Milliers d'Ames , Iclquelks
,, quoiqu'elles foufrent & qu'elles aient tant de Sujet de fe plaindre, font
„ toujours très-zelées pour le fervice de Fotre Majefié , 8c font d'une Fide-
„ lité à toute Epreuve ; C'eft ce qui fait quç nous fommes plus Ardensdans.
Nnn ; „ k»
4;o XXVI. SYNODE N A T I O N /î L
., les Prières que nous adrefsons un Trône du Rars écs P.ois , & que nous
»J l'invoquons avec plus de Confiance, en lui demandant la Conlcrvation
», de votre l^erfonne Sacrée , & le priant qu'il benifse tous vos Defscnis 8c
), Entreprifes , qu'il continue vôtre Règne & qu'il le rende Glorieux, ce
„ font les Vœux Sire de
fos très Htimhles , très Obe'i[faiis , 6"' tr'cs Fidè-
les Sujets & Serviteurs . les Députés du Syno-
de National ajfemble's far votre Permijfion a
Charenton , & au Nom de tous ,
De Charentm le 2,2. A1eflrez.at , Modérateur. \ , ^
Septembre 1631. famet , Afscfseur. / 'l" Synode.
1
Blondel ,
Ô€ S Secrétaires du Synode.
Armet
CHAPITREXI.
Les ^Députés Généraux firent Rûport àe VAnàicnce qu'ils ar oient eti'é^
& àe la Repmfe que le Roi àomia à la Lettre du Synode.
LE quatrième jour d'OUobre , Meffieurs les Députés Généraux étant de re-
tour firent Raport à i'Afscmblée du bon Acueil que les Miniftres d'E-
tat leur avoient fait , & l'informèrent auffi que Sa Afajefié avoit acordé fci-
ze mille Livres pour paier les Fraix du Synode : & qu'elle avoit permis que
Monficur Bauteroue prit fi Place avec les autres Députes du Synode ; que
^a Maj efi é -àvok auflî jugé à propos que l'Afsembléc de feparàt de fon pro-
pre Mouvement auffi-tot qu'il feroit poflïble ; 6c qu'après le Départ des Dé-
putés , on rcpondroit fans Délai aux Demandes de Meflleurs Amiraud 6c
de Fillars , d'une Manière dont on auroit Sujet d'être fatisfait. MonGeurlc
Commifsaire ajouta de plus , que Sa Majejlé , dans les Lettres qu'il en avoit
reçu , lui marquoit qu'il étoit fort content du Synode , auquel il donnoit
encore trois jours pour terminer les Alaires \ 8c qa'aulTi-tôt qu'il feroit fini',
il feroit une Reponfé favorable à leurs Cahiers ■■, particulièrement touchant
ce qui regarcloit l'Entretien des Miniftres : que le Choix qu'on avoit fait
des Députés lui avoit été fort agréable , quoiqu'ils ne pûf ent pas entrer en
Charge avant la Séparation du Synode , & le Départ des Députés i Sur
quoi l'Afserablée aiant remercié Mefficurs les Députés ci-defsus mentionnés,
de leur Diligence , & de leur Zèle à procurer k Bien des FJglifes; Moniîeur
le Comraifsan-e fût prié de continuer l'es bons Oiîccs envers nos Eglifes , 8c
de ne pas ccfser de prier Sa MujejU , de les protéger 6c de leur faire du
Bien
TENU A CHARENTON. .^71
Bien de plus en plus. Et pai-ce qu'il ccoit auprès de S.i JLijefte , Se un des Mini-
ères d'Etat de Ton Confejl Privé , on le pria très-inftanmcnt de tâcher d'obtenir
de Sa Adajefté les Demandes que nous en attendions.
CHAPITRE XII.
Les Stms^ Bouteroue à- de Bafnage admis à ce Synode pour y prendre
Place tn§lualité de Députés.
Art I CLE r.
LE même jour Monfieur Benjamin de Bdfnage , Pallcur de l'Eglifc à6 Qjia.
rentin , & un des Députés pour la Province de Normandie , fc prefentiiu ce
Synode, demandant Permiflîon d'y être admis comme Député : Suiquoi Mon-
fieur le Commillâire du Roi lui dit , que Sa '"liajefté moii trouvé bon jxîux
plufieurs Raifons d'empêcher la Réception , de de l'éloigner de Ion Eglile 6c de
la Province de Normandie : mais qu'aiant eu un Egard particulier aux ti-ès-
humblcs Requêtes de ce Synode, il lui avoit donné PermiÀion de prendre Pla-
ce dans cette Allèmblée , éc d'y donner fon Sufrage , pendant le tcms que Tes
Sellions continueroient , & avoit permis qu'il exerçât les Fonêtions de Ion Mi-
nilleredans là propre Eglife, fous cette Condition, qu'il pcferoit mieux lés
Paroles à l'x'\venir , 8c qu'il regleroit lés A<5tions , félon cette Modération qui
eft conforme à ceux de là Protdîlon.
I I-
Monficur Denis de Bonterotie , Pafteur de l'Eglilé de Grenoble , & Député
pour la Province du i^^ap/wî/, lé prefenta aulfi de la même Manière, fouhai-
tant d'être admis au Synode, amli que Su Afa/efré lui en avoit donné la Pcrmii-
lion ; auquel Monfieur le Comminàire du Roi dit qu'il avoit donné Occaiion
de Mécontentement à S^ Majefte', à Caufe d'un Livre qu'il avoit compolé, &
qu'il avoit fait imprimer au Mois de /««« de l'Année 1628., lequel avoit été
condanné par un Décret du Parlement de Grenoble i mais que Sa Majefté,^x fi
grande Bonté, avoit fait çelfer les Pourfuites dudit Parlement , & que quoi qu'il
méritât d'être exclus du Synode , 6c de la Province du /^^îa/'/s/we, pour avoir
été l'Auteur d'un pareil Livre , Sa /ylajefté \m pardonnoit , efperant qu'à l'a-
venir il feroit paroitre plus de Modération , lé tenant dans fon Devoir , 8c dans
les Bornes delà Difcipline. Enfjite Monfieur le Commiflàire fit voir la Lettre
qu'il avoit reçue de Sa Majefte, au Sujet de Monfieur de BonteroHe j qui étoit
de la teneur qu'on peut voir dans le Chapitre fuivant.
CHA-
Ajh XXVÎ. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE XIIL
Cope àè h Lettre du Roi à Monfleur Galland , pur le Retablijfement
à Monfmr de Bouteroue.
MONSIEUR,
„ \ îant apris par les Lettres que vous écrives au Sieur de la VrillieVe , le
„ Z\.R-apon que vous lui faites de ce quj regarde le Miniftre de Botiterone^
,, dont nous voulions diferer le RetabmVcment,jufqu'à ce que nous fuflions
„ plus amplement informés du Décret que la Cour de mon Parlement de Crf
,, Ho/'/e a rendu contre lui , àl'Occafion d'un Livre corapofé par ledit Mini-
,, itre , lequel eft rempli d'Injures & de Calomnies : Nous avons fait Refle-
', xion fur les Raifons que vous alegués , 2c fur les Afluranccs que vous nous
,, donnés, qu'il fe comportera mieux à l'avenir: C'eft pourquoi nous vous
„ envolons cette Lettre,pour vous4nformer que nous lui faifons la même Gra-
„ ce que nous avons accordée aux deux autres Miniftres Bafnage^ Beraud^
„ permettant qu'il foit rétabli dans l'Exercice de fon Miniftere , & qu'il affifte
„ au Synode . pendant le tems que dureront les Seflions , avec cette CondL»
,, tîon , qu'il fc contienne ci-après dans les Bornes de la Difcipline de fon Egli-
., fej ce que vous ferésfavoir à tous les Mcmbr.es de l'Aflèmblée , afin qu'ils
\y foient convaincus de nôtre Bonté envers eux , dont tout le Corps refl'entira
çj les Ëfçts dans toutes les Occafions , Se tous les Membres en particulier de la
,^ Religion p. Reformée , pourvu qu'Us s'en rendent dignes, par une entière
,j Soumîîfion êf Qbéiflance à nôtre Autorité Roialc. Je prie Dieu qu'il vous
,, prenne en fa Garde.
Signé dans POriginal ,
LOUIS.
Et un peu plus bas,
Fbilippeaiix,
Pe Ffudêmf le te, VAdreJfs etoit, k Monfiettr Galland Cenfetller
de Sfftemhe , 1 63 1 . d» Confeil Frhé de Sa Majefté , & de [on
Confia d''Ettt(,
A R T I C l E I.
Après que l'on eut fait quelques Remontrances auxdits Miniflres Bafmee ^
BoHtfTOHe , de la Part du Synode , ils prnent leur Place dans cette Aflèmblée ,
fuivant la Commiffion qui leur enavoit cté donnée par leurs Provinces.
Monficur le Commifliiire aiant déclaré , que le bon Plaifir de S^ AUjefé
étûit , que déformais aucun Etranger, mais feulement les Membres des Confî-
iloires dans chaque Eglife particulière , n'afllfteroit aux Seflions Confiftoriales:
Cette Afiembléê reprefema audit Commillaii-e les Dificultés qui furvenoient
tous les jours dam le Maniement des Afaircs des EgUfes , ôc qui requeroient ne-
ccfliûrc-
TENUA CHARENTON. 473
ccflaîrement l'Affiftance des autres Eglifes ,_ 6c la Communication des unes avec
ies autres- Surquoi Monfieur le Commiflâire promit d'en écrire à Sa A^ajefie\
Bc de la prier, qu'elle voulut confentu- , qu'en Cas de Belbin trois autres PaC-
teurs, & autant d'Anciens des Eglifes Voifines, pûflènt s'alVerabler 2c conful-
rer dans le Confiftoire de l'Eglife qui les auroit apellés.
CHAPITRE XIV.
jîfrobation de la ConfeJJîon de Foi.
ON lût la Confejfion de F»i mot à mot , & tous les Articles dans leur vrai Or-
dre , laquelle fut aprouvée & fignée de tous les Députés qui étoient pre-
fens , & qui avoicnt Commiflîon des Provinces : ôc ils proteikrcnt tous en leurs
propres Perfonnes , 6c au Nom de leurs Principaux Membres qui les avoient
députés , & lefquels ils reprefentoient , 6c de qui ils avoicnt reçu leurs Inftruc-
tions , de vivre & de mourir dans la Confejfion de cette Foi , laquelle ils promi-
rent d'enfeigner à leurs Eglifes , Sc d'pmploier tous leurs Soins afin qu'elle fîiC
inviolablement gardée , Se qu'elle paflat pure à la Pofterité.
CHAPITRE XV.
Remarques fur la Levure de la Vifcipline EcclefiaHique.
Article I,
LEs Provinces à^Aujo» , de Xaintortge , & de la Bajfe G'.'-^/V«Ki?,rcquerant que
l'on expliquât le quatrième Article du premier Chapitre ; cette Aflemblée
décréta que ledit Article feroit exprimé en ces Termes : Vn Miniflrede PEvcn-
gile ne pourra p.is être admis a ce Saint Ofice , &c. a moins que ce ne fit dans
des tems dificiles , & c^tt'il k'j ait une Necejfité prejfante , auquel Cas il pottrrA
être choift par trois Pajteurs enfemble , avec le Confifioire du Lieu. Tellement
que ces Lignes , depuis le Verbe font., jufqu'à cet M)cdi\ï National doivent
être ôtées : & on exhorta les Confiftoires à ne pas abandonner cet Ordre qu'ils
avoient accoutumé d'obferver , principalement en apellant divers Pafteurs d'u-
ne même Eglife pour ordonner leurs Minières, à moins qu'une forte 6c abfo-
luë Neceflîténe les obligeât d'en ufer autrement : dont ils rendroient Compte,
de même que des autres Incidens qui furviendroient au Synode Provincial , le-
lequel en feroit le Raport enfuite au Synode National. Et à l'Egard de ce
qui avoit été fait dans la Province i^ Anjou . cette Aflemblée le confirma , fans
pa-etcndre néanmoins que eela dût tirer à Confequence pour l'avenir.
Tome II. Ooo II. S'il
474 XXVI. SYNODE NATIONAL
I r.
S'il arrive quelques Dificultés , qui obligent une Eglife d'avoir Recours à
une Univerllté, ou à la Province Voifine, pour être pourvue d'un Pafteur
par fon Moien ; les Eglifes ne fuivront pas cette Voie à l'a\'enir , fie les Provin-
ces, ou Univerfités Voifincs , n'accorderont pas à cette Eglife fa Demande, ft
moins que les Eglifes du même Coloque n'y confentent toutes ; ce qu'elles
notifieront par leurs Lettres , aprouvant le Choix que l'on aura fait du Paf^
teur.
III.
Sur le Vint-troifiéme Article du premier Chapitre, êc la huitième Remar-
que du Synode National de la Rochelle , tenu l'Année 1607. fur la Difcipline,
par lequel ledit Article avoit été expliqué à la Requête de la Province du Dan-
phiné: cette Aflemblée donna Permiflîon aux Synodes Provinciaux d'étendre
le Prêt des Pafteurs , jufqu'au Terme d'une Année entière , nonobftant que
les Eglifesjdefquelles on avoit emprunté des Pafteurs , fe fuflènt opofées à cette
Pcrmiffion , ôc en cuflent apellé.
IV.
Sur le 4. Article du z. Chapitre , on avertit la Province du PbiBoH 'd'obfer-
vcr le Canon qui avoit été drelfé par le Vint-quatriême Synode National tenu
à Charenton l'Année lôîg. , qui avoit ordonné que les Enfans des Mini-
ftres n'auroient point de préférence fur les autres, dans les Penfions, fi ce n'é-
toit cateris parihns , c'eft-à-dire , à moins qu'ils n'cuflènt autant de Mérite que
leurs Compétiteurs.
V.
Après ces Paroles dans le huitième Article du cinquième Chapitre, Comme
suffi toutes les Sentences de Siiffenfion , on ajoutera ce qui fuit, lef^uelles ont
été rendues par le Confifioire , & tjui n''ont pas été déclarées devant la Congréga-
tion , Lieront , (juoi que la Perfinne fufpendf(ë ait porté fon Apel au Coloque , ou
au Synode Provincial.
VI.
Pour obéir aux Remontrances faites par Monfieur Galland Commiflaire de
Sa Majeflé , on exhorta les Provinces qui viendroient au Synode National fui-
vant , de fe prepaixr pour l'Examen que l'on feroit pour favoir fi on changeroit
quelque Chofe dans les Articles dix-ncuviêmc, & vintiéme, du cinquième Cha-
pitre ci-deflus mentionne.
VII.
Ce Mot Egyptitns , que nous apcUons ordinairement Bohémiens , fera raie
de l'onzième Chapitre, parce que les deux autres l'expliquent fufifanment.
VIII.
Ces Paroles ( comme auflî les Noms d'Ofice , tels que Batême , yinge , ylpo-
tre, ) feront raies du quatrième Article du Chapitre onzième ci-deflus men-
tionné , comme étant inutiles , & fans aucun Ufage dans nos Eglifes.
IX.
L^s Députés de la Province de Xaimonge raporterent fur ledit Article, que
plufieurs Perfonnes , félon la Coutume de leur Province , donnoient des Noms
aux
!T E N U A C H A R E N T O N. 475
aux Enfans dans le Batêmc , que l'on tournoit fouvent en Raillerie , 8c deman-
dèrent que l'on trouvât cjuelque Moien pour corriger cette Efpece d'Abus : Le
Synode donna la Liberté à cette Province d'en ufer comme elle le jugeroit plus
expédient en ces fortes d'Occafipns.
Monfieur le Commiflaire du Roi remontra fur le dix-huitiême Article du
même Chapitre, que les Regîtres des Batêmes , Mariages, &Enterremens dé-
voient être portes dans les Cours de Juiliçe dont les Eglifes dependoient : de
quoi le Sywde. convint avec Içdit Commi flaire, & enjoignit aux Provinces
4'obfervçr ce Règlement avec toutç l'Exaftitude poffible.
X L
Sur la Remontrance du même Commiflairc ; au L-ieu de ces Paroles à la Fin
du premier Article du treizième Chapitre , donnera Us Avis aux Parties , les
pins convenables : on inférera ( félon l'Intention du Synode de Fertaeil , tenu
l'Année ijTÔj., 6c de celui de Monta>il>an , de l'An 1594. ) ces Motsj Le
Confifioire avertira Us Parties de s^adrejfer ah Maqiftrat Civil.
XII.
Ces Mots, Néanmoins on exhortera Us Parties de ne point rompre leurs Pra-
mejfes de Futur , fans un Sujet très légitime , feront inférés dans l'Article cin-
quième du même Chapitre tré?.iême ; Se la Claufe qui commence , toutes Pro-
menés . fera raiée.
XIII.
A la Requête de Monfieur le Commilîàire on ajouta cette Claufe à la Fin du
tréziême Article du Chapitre tréziême , a moins qu''un pareil Mariage ne joit
autorifé par le Aïaeiftrat Civil.
^ ^ ^ XIV.
Sur la Remontrance de la Province de Xaintonge le Synode décréta, que ceux
qui , pour fe conformer à l'Article dix-huitiêmc du même Chapitre tréziême ,
avoient £iit publier leuys Bans dans les Eglifes Papilles, poiteroient un Ceitifi-
cat comme ils ctoient de la Religion Reformée , à l'Eglife qui étoit la plus pro-
che du Lieu de leur Refidence , où ils feroient auffi publier leurs Bans , afin de
prévenir toutes Surprifes.
XV.
On mettra les Paroles fuivantes à la Fin du vint-deuxiême Article du mê-
me Chapitre tréziême , A moins que le Magiftrat n'ait rendu une Sentence qui
y foit contraire.
XVI.
Sur les Articles fécond §C onzième du Chapitre quatorzième , le Synode
nprouvn la Sentence rendue par le Synode Provincial de Xaintonge , lequel avoit
jugé que le Fidèle ne dcvoit pas demander aux Parties de la Religion Romaine
de jurer par le Te igitur , ou par le Signe de la Croix
Remarque du SK'ur Aymon Minillre. Le Te igitur eft une Partie du Canon
de la Mefle qui eft imprimée fur un Carton dieflé au milieu de l'Autel , devant
les Yeux du Celebianc.
Ooo z XVII. L'Af-
476 XXVI. SYNODE NATIONAL
X V I î,
L'Affemblée ne pouvant rien ajouter ni changer dans l'Article quatrième du
quatorzième Chapitre, donna Permiflion à la Province de Normandie d'établir
un tel Ordre pour fon Ufage particulier , qu'elle jugeroit être le plus propre
pour l'Edification de fes Eglifes.
XVIII.
Monfieur le Commiflaire requérant qu'à l'avenir on ne fit imprimer aucun
Livre qu'il n'eût été auparavant examiné par des Théologiens établis pour ce-
la , l'AlTernblée ordonna là-deflus que le feizième Article dudit Chapitre qua-
torzième de la Difcipline feroit conçu en ces Termes ; Aucuns Miniftres , on
autres Membres de nos Eglifes Reformées , ne pourront faire imprimer aucuns Li-
•vres ejui traitent de Religion , foit qu'ils les aient compofés , ou d^autres , qu^ils
n'aient auparavant communicjué les Manufcrits au Coloque ■> ou bien Jî POcca-
fion le recjuiert , an Synode Provincial \ & au Casque ce foit une Afaire prejfan-
te , aux Vniverptés , ou a deux Pafteurs nommés par le Synode , qui donneront
une AteÇtation de leur propre Adain comme ils ont examiné lefdits Manufcrifs,
XIX.
Monfieur le Commiffaire informa le Synode,que Sa Majejlé lui avoit envoie
plufieurs Livres qui traitoient de diferens Sujcts,tous remplis d'Injures & de Ca-
lomnies, & demanda qu'ils fuffent cenfurés: Surquoi l'Aficmblée pria ledit
CommiiTaire de ne pas infifter que l'on fit l'Examen de ces Livres , parce qu'ils
avoient été imprimés depuis long-tems , & que la plupart avoicnt été compofés
pour repouffer les Calomnies mêmes , que ceux d'une Religion contraire impo-
foicnt à leurs Auteurs , & qui les obligeoicnt par là de fe itrvir d'un Style d'A-
mertume. Et le Synode , conjointement avec Monfieur le Commiflau-e , pout
empêcher dans la Suite l'Imprefiîon des Livres dans Icfquels il y auroit quelque
Choie de choquant , ordonna à toutes les Provinces de prendre bien Garde que
Sa Majefté n'eût pas la moindre Occafion de fe plaindre de nous: Ce qui fatis-
fit entièrement Monfieur le Commiflaire , lequel fe relâcha fur la Cenfure de
ces Livres , qu'il avoit demandée.
XX.
Après que l'on eût fiiit la Letture de la Difcipline de l'Eglife , les Députés
des Provinces la fignerent en leurs Noms, & au Nom de ceux qui les avoient
envoies, promettant folennelkment qu'ils l'obferveroient . 6c qu'ils emploie-
roient tous leurs Soins afin qu'elle fût obfervée dans leurs Provinces.
CHAPITRE XVI.
Diferent touchant l^Imorporation des Eglifes du Bearn avec celles as
France, a laquelle le Commijjaire du Roi s'opfoit.
Article I.
LA Province du Bearn aiant recommandé à fes Députés de fe foûmettre à la
Difcipline des Eglifes de ce Roiaume , £c à l'Autorité de nos Synodes Na-
tionaux,
T E N U A C H A R E N T O N. 4^7
tionaux , de la njême Manière que les autres Provinces ■■> mais avec ces Con-
ditions. Premièrement, qu'elle ne feroit pas obligée d'envoier plus de deux
Députés à nos Synodes Nationaux. Secondement , que les Sentences ren-
dues par ladite Province,£c dans ladite Province , julqu'à prefent, neferoient
pas révoquées ou annulées. Troifiêmement , que les Pafteurs qui feroienc
dans ladite Province ne feroient pas transférés dans une autre Province. Qua-
trièmement , que les Apels des Particuliers ne feroient pas reçus dans k&
Synodes Nationaux ; Le prefent Synode leur acorda les deux premières Con-
ditions ; mais il les exhorta d'envoier un Pareil Nombre de Députes «ue
les autres Provinces , aux Synodes Nationaux , lors qu'il phïrokàSaMa.
jefté de permettre que nous en tinfllons dans les Provinces qui confinent
celle du Bearn ; Le Synode confentit aufîî aux deux autres Demandes, pour-
veu que lefdits Députés promiflent,auNom de leur Province, de reconnoî-
tre l'Autorité de nos Synodes Nationaux , & d'interjetter leurs Apellations
félon la Forme fpecifiée dans le dixième Canon du Chapitre huitième de nô-
tre Difcipline ; & on les afliîra qu'on auroit un Soin particulier de leur Edi-
fication • L'Aflemblée leur déclara auffi , que comme ils ne vouloient pas
perdre leurs Droits iur plufieurs Pafteurs qui étoient nés dans les Provinces
de la Haute 6c Baffe Gisieune , leiquels étoient aftuellement emploies dans
celle du Bearn , ils ne vouloient aufll jamais s'en fcrvir au Préjudice de cette
dernière Province ; mais que dans toutes les Occafions , &: particulièrement
dans les Changemens qu'ils fcroientdes Pafteurs , d'une Eglifc ou d'une Pro-
vince à une autre . les Synodes Nationaux leur donneroient toujours des.
Marques d'une Charité & Aftûion Fraternelle.
I I.
Monfieur Galland, Commiflaire de Sa Mujefté , remontra là-delTus que VU-
nion des Egliies de la Province du heam avec celles de ce Roiaume, 6c par-
ticulièrement leur Soumiflion à la Difcipline des Eglifes Reformées éç. Fran-
ce , & le Pouvoir d'apeller <lu. Beam aux Synodes Nationaux , étoient des
Chofes qui ne pouvoicnt pas le faire fans la Permiflîon du Roi , une telle
Union dépendant abfolûment du Souverain : Que le Feu Roi Henri Qiia-
trième d'Heureufe Mémoire , avoit déjà décidé cette Queftion , aiant per-
mis , dans les Années 1602. Se 1604. aux Eglifes du Bearn d'aflîftcr aux
Synodes Nationaux de France , afin de conferver leur Union en Doétrinc î
mais qu'il avoit auftl ordonné qu'ils aporteroicnt leurs Cahiers de Plaintes fe.
parés de ceux de France : Et en PAnnée 1615. lors que l'Aflémblée Politi-
que tenue à Grenoble demanda cette Union, elle leur tut retufée, par la Re~
ponfe que l'on fit aux Articles vint-deux & vint-troifiême , en ces Termes :
jQtte le Roi Défunt n'a jamais permis oh aproHvé PVnion des Egltjes de la Reli-
gion Fret. Reformée du Bearn avec celles de France , & que Sa Majcfté ne
veut pas laperr,tettre,]ufqH>a ce que ladite Principauté foit reunie & reincorpo-
rée a U Couronne de France. Que néanmoins les Députés du Bearn peuvent por-
ter leurs Demandes eux-mêmes , auxquels on fera Reponfe félon la J»ftice rjr
Raifon : Et l'Alîcmblée tenue à k Rochelle aiant fait plufieurs Exceptionsfur
cette Reponfe , 6c dans la Conférence de Lundun en l'An \G\G- on fit un
Ooo 3 Deciet
478 XXVI. SYNODE NATIONAL
Décret peu Diferent de celui du Cahier de GrembU ; tellement que la Pro-
vince du Bearn n'aiant pas obtenu, depuis ce tems-là, la Permiflion de fe join-
dre aux Eglifes de France , il faloit avoir Recours aux fimples Termes deg
Requêtes : outre qu'on avoit toû'ours prevû les Confequences d'une pareil-
le Union ; Que les Eglifes du Beam s'étant 'autrefois flatées d'un puiflTant
Secours . s'étoient portées à de tels Excès, que l'Hiftoire en fiifoit Pitié :
Que tous les Auteurs convenoient que le l-'ais du Bearn étoit originaire-
ment Membre du Roiaume de Navarre , fitué de l'autre Coté d^i Monts
Jfirfnées , quoique Sujet à nos Rois de la Race MerovingieKne , coiiime on le
pouvoit voir dans Grégoire de Tours , qui raporte que les Evoques de ce
Territoire vinrent au Concile à''^gde l'An 506. & à celui de MÀcon , l'As
568. & que le Seigneur du Bearn reconnut les Rots de France pour fes Sou-
verains légitimes , leur rendant Hommage comme dépendant de leur Auto-
rité Souveraine ; Mais que dans l'x^nnée 1512. Louis Douzjéme Roi àe Fran-
ce , pour leur faire quelque Compenfation , & pour adoucir la Perte qu'ils
avoient faite du Roiaume de Navarre , uilirpé par Ferdinand Roi à'ArA'
gen , acorda à Jean d^Albret & à Catherine de Navarre fa Femme , que le
Pais du Bearn jouïroit de fes Chartres & Privilèges de Souveraineté , juf-
qu'à ce qu'il en eût été autrement ordonné par des Juges competens : Et
que depuis, la Terre à\iBearn^vo\t été regardée comme une Principauté fe-
parée du Roiaume , & indépendante fans Referv^e. Que dans l'Année 1571.
^e;:iie Renie de Navarre établit une Difcipline Ecclefiaftique, dont l'Obfer-
vacion ne s'étendoit pas au de là des Limites de ladite Principauté: Que tous
les Reglemens en avoient été établis £c jurés par- les Etats de cette Provirkjc,
qui étoient encore maintenus dans leur Entier], dont les Sujets ne pouvoient
pas fe fouftraire , fans la Permiffioji de leur Prince , ni par Confequent fe
conllituer Juges dans l'Eglife , ou dans l'Etat , & encor moins étendre 1-es
Bornes de leurs Apellations , puifque par les Loix du Bearn elles devoientêtre
terminées par les Synodes Provinciaux, & dans le Pais même, comme il fe
pratiquoit dans la Ville de Mets , & dans la Principauté de Sedan : Et que
ii cette Jonftion étoit permile, ladite Province introduiroii des Innovations
qui feroient d'une Confequence très-dangcrcufe à l'Autorité Roiale , qui
avoit confervé les Loix du Pais , fes Forterefl'es , fes Coutumes , & les Pré-
rogatives des Domeftiques ; que ces Nouveautés feroient contraires même à
cette petite Province èc a fon Union.
,, Les Députés du Bearn , pour donner quelque couleur à leur Union, dirent,
,. que le Roi l'avoit permife,que SaMajefie même l'avoit faite depuis que le Bearn
,1 étoit réuni à la Couronne de France , & qu'elle avoit été aprouvée par ledk
„ Commilîaire dans le Synode National de Cafires. tenu l'An 1 6a6. Mais Mr. le
fi Commillâiic leur dit qu'ils fe trompoient, que b vérité étoit, que Henri
„ Quatrième d'Hcurcuiè Mémoire, & le Rot régnant à prefent n'ont jamais
j> permis , ni promis l'Union defdites Eglifes, & qu'elle ne leur fût pasper-
,. mifepar le Cahier de l'An 1615" Mais que la Reponié à l'Union demandée
,■> fût diferéc jufques à ce que le Pais fût réuni à la I-rance : Tellement que les
s> Armes Viétoricu fes de SaMajefléaknt fournis la Province du Bearn -à fon
„ Obcïf.
TENU A CHARENTON. 479
„ Obeïdancc, Se l'Union dudit Pais étant faite par une Autorité Ablbluë,non-
„ obftant toutes les Anciennes Concefllons, 6c Privilèges, lefdits Sujets étaient
,, obligés d'avoir Recours de Nouveau iSaMajefté: lit quoique par lesCa-
„ hiersde l'An lôrj. l'Union dcfditcs Eglifesfùt remife jufqu'a la Réunion
„ de l'Etat, il ne s'enfuivoit pas néanmoins , qu'à Caufe que cet Etat étoit
„ uni à la Couronne de France, on en dût conclurre l'Union des Eglifcs j
j, mais que pour l'obtenir, il faloit s'adrefl'er de nouveau au Roi , & le prier de
„ faire des Loix pour cela , qui lui fuflènt agréables^ & que le Synode n'aiant
,, pas fa Sanélion Roiale, il ne faloit pas s'attendre à cette Unions ôcque Mrs.
„ les Députés ne pouvoient pas inférer, par aucun Aéte de Su /!/<»/>/?/, qu'elle
. ,, eût aprouvé l'Union defdites Eglifes , depuis la Reduélion du Btam.
,, Et que files Eglifes de France avoient prefenté quelques Cahiers depuis \-a
5, Réunion de cette Province, 6c que fi ceuxdu Beurn avoient prefenté quel-
„ ques Requêtes contre la Reftriclion qui étoit mife dans le Cahier de lôif.
,, étant mal fondés , on n'en pouvoit tirer aucune Confequence , outre que
„ les Egliles n'avoient encore fait aucune Déclaration Abfoluë de cette Union:
,, & qued'ailleursuneAfaire de fi grande Importance demandoit des Concef-
,, fions &: des Déclarations Autentiques, qui dévoient être vérifiées dans le
„ Parlement de Paris , & dans celui de Pau.
,, Que l'on ne pouvoit rien conclurre non plus de la Prefèncc des De-
„ pûtes du Bearn , dans l'Aflemblce Politique de ce Roiaume , oii ils com-
„ mencerent d'atentcr fur l'Autorité de Sa Majefté , dont ils avoient été
„ châtiés d'une Manière exemplaire j Se que les Députés du Bearn ne pou-
„ voient tirer aucun Avantage de la Comparution de leurs Miniftres auxSy-
,, nodcs Nationaux de France, Tmnt Sc après l'Etabliflement des Commiflài-
„ res que l'on y mit l'Année 16x5. parce qu'on ne pouvoit pas dire qu'ils
,, y étoient venus pour fe foumettre à la Difcipline des Egliles Reformées
,, de France , ou aux Synodes Nationaux , ou dans le Deflèin de porter
,, leurs Apels hors de leur Principauté, puifque tout cela étoit contraire
,, aux Loix que Jeane Reine de Navarre avoit faites ; mais feulement pour
,, témoigner leur Union en Doélrine, ce que l'on pouvoir voir en examinant
,, les Aftes de ces Synodes : Et que le Premier Synode auquel les Députés
,, du Bearn s'étoient prefentés , étoit celui de la Rochelle tenu l'An 1607.011
,, ils n'étoient venus qu'à l'Ocafion des Conjonéturcs des tcms : Et comme
5, s'étoit une Chofe nouvelle , ceux du Bearn n'aiant envoie qu'un ?vliniftre,
„ on leur enjoignit de députer à l'avenir un Miniflre 6c un Ancien. Qua-
,, tre de leurs Députés afiiftercnt à celui de ï'rtvas i mais ils ne vinrent
„ que pour y flnre voir leur Confentcment 8c Union en une même Doftri-
„ wt, commQ.Sa Majejlé -ivoit ordonné qu'ils le fiilent dans les Années 1602.
,, Se 1604. Ils vinrent auffi au Synode àcTonneins tn l'Année 1614. pour
,, le mên;e Sujet ; 6c alors on leur acorda le Privilège de convoquer le Sy-
,, node National fuivant, ce qui étoit un Témoignage d'Amitié envers cet-
j, te Principauté , Sc un Moien oblique pour les atacher plus étroitement
,, à la Difcipline de France : mais pavcc que les Eglifes du Bearn ne vouUi-
,1 rent pas s'y foumettre , elles refignerent leur Droit de convoquer un Sy-
„ node
'48o KX VI. SYNODE NATIONAL
,, node National à l'Eglife de Fitré àws la Province de Bretagne, où il s'af-
^> fembla ?An 1617. & on y drefla ce Décret qui eft dans l'Article trentc-
s, fixiènîe des Matières Générales ; Cette prefente AlfembUe ne trouve pas con-
)> ven^ble , eu Egard aux Circonfliinces des Tems , <jHe les Eglifes dit Bearn
jj fe foHmettent à la Difcipline des Eglifes de ce Roiaume , ni qu elles dépendent
s> de nos Synodes Nationaux ; néanmoins , dans leurs dernières Refolutions, elles
»> feront [avoir au Synode National fuivant , qu'elle efi leur Intention : & att
i. Cas qu elles [oient alors dans les mêmes Sentimens i^u elles font à prefent» cette
»> AJfemblée déclare ciue leurs Députés pourront avoir le Privilège de prendre
%■> Place, & de donner leur Voix dam les Synodes Nationaux de ce Roiaume,fous
S) cette Condition, cju elles obtiendront auparavant Permifjlon de nos Provinces^de
19 donner leur Sufrage pour de certains Cas qui regardent les Eglifes de ce RoiaU"
if. me ; tous lelquels Termes renverfoient entièrement les Prétentions def-
»i dits Députés , 5c prouvoicnt clairement que cette Admiflîon avoit été
SI mandiée , & qu'ils n'avoient pas d'autres Vues que de marquer par là leur
») communion avec nous : Et dans le Synode à^Âlais , tenu l'An 1620-
n lorfque les Députés du Bearn eurent remontré , qu'ils ne pouvoient pas
»» fe foumettre entièrement à la Difcipline des Eglifes de France, à Caufe de
» la prefente Situation de leurs Afaires , ils y furent admis, avec cette Ref-
»» triction du Synode de Fitré , qu'ils obtiendraient auparavant Permijfion de
»i nos Provinces , de donner leurs Suf rages, pour de certains Cas qui regardaient
%i les Eglifes de France; Se cela par Provifion , 6c feulement jufqu'au Syno-
s> de National fuivant ; ce qui demontroit que la Difcipline des Eplifes du
>, Bearrt étoit fort diferente de celle de France , quoique les Députes decct-
ï» te Principauté , pour gagner l'Afeftion dudit Synode , proteftaflent que
») l'une & l'autre étoient icmblablçs.
j! Je vous ai donné dit (Monfieur leCommifTaire du Roi)h véritable Hif-
u ïoire de cette Union , jufqu'à la Conquête & Réduction du iv*?»-» > auquel
i$ tems Sa Majefié acorda , par des Lettres Patentes , à cette Principauté ,
M qu'elle feroit maintenue dans fes propres Loix, fous lefquellesellevivroi';
»» lefquelles Loix étoient en Partie compofées des Conftitutions que JVlada-
ji me feane Reine de Navarre avoit faites, afin que tous les difercns qui fur-
„ viendroient, toucbantice qui rcgardoit les Eglifes , fuffent terminés dans
,» cette même Principauté : Depuis la Reduétion du Bearn , fes Eglifes
,, om toujours vécu lous une même Forme , & n'ont jamais prétendu d'c-
s, tre unies à celle de France , û ce n'eft en Vertu de la Reponfe d^SaMa^
», jefié, au Cahier de l'An i6ij, 6c a d'autres de plus fraiche Date : Car
,, dans le premier Synode de Charenton , tenu le Second de Septembre de
„ l'An ï6*^- on ordonna , comme on avoit tait autrefois , que Conforme-
,, ment aux Reftridions des Synodes precedens , les Provinces auroient la
,, Liberté de demander , que le Député du Bearn n'eût pas le Privilège de
,, donner fa Voix , en certains Cas qui rcgardoient les Eglifes de ceRoiau-
,) me ; & qu'avant que le Synode ie feparàt , ledit Député produiroit ks
,t Raîfûns pourquoi (es Confrères difcrûicnc de fe foumettre entièrement à la
,» Diciplinc des Eglifes de Frmee : Et ce qui eft une autre Marque certai-
i> ne
TENUACHARENTON. 481
V, ne de la Diterence qu'il y a entre la DJfcipline des Eglifes de France , 8c
s, de celle du Bearn ; dans le dernier Synode de Cafires , que l'on tint qua-
„ tre Ans après le premier de CLvoiton , parce que dans les Lettres de
„ Commiffion des Députés du Bearn , on avoit omis la Claufe de Soumif-
,, fion , qui avoit été requife par les Synodes precedens , on dit auxdits De-
„ pûtes en plein Synode , que pour cette Fois ils étoient admis ; mais qu'à
,, Caufe des Conditions qui étoient marquées dans les Aftcs du d-rnicrSy-
„ node National , ils n'auroicnt pas a l'avenir des Voix Dcliber.uives dans
5, les Synodes Nationaux de ce Roiaume , excepte dans la Revifion de la
„ Confeflion de Foi -, Jufqu'à ce tems-là les Egliles du Bearn n'avoient en-
„ core demandé, ni prétendu , aucune Union avec les Eglifes de France, Jfc
», jufqu'à lors les CommiUaires du Roi n'eurent rien à démêler avec eux fur
,, ce Sujet ; mais maintenant qu'ils demandent cette Union , fans la Per-
j, miffion de Sa Majeité , on ne peut ni ne doit pas la leur accorder.
CHAPITRE XVII.
Réplique des Députés du Bearn à VOpofition de Monjîeur îe
Commijfaire du Roi.
„ T Es Députés du Bearn repondirent , que l'Union de leurs Eglifes avec
M J_i celles de France , en ce qui regardoit la Doétrine 8c la Dilcipline ,
,, avoit non feulement été accordée par Sa Majefté , mais qu'elle avoit mê-
5, me été reconnue par fon Abrobation efeétive : Et que quoique le Roi eût
,, jugé à propos , par les Reponfes mifes à la Marge des Cahiers des An-
j, nées i6ox. , 1604. & i6ii. d'en diferer l'Execution , jufqu'à l'Union
„ 6c Incorporation de la Province du Bearn à la Couronne de France , nean-
,, moins Sa Majeftt avoit accordé par Avance , à la Requête de fes Sujets ,
,, qu'ils feroient unis en Doétrine.enScConfeffion de Foi, Se qu'ils n'au-
,, roient qu'une même Difcipline avec ceux du Roiaume de I-rance , que
„ Sa Alajejlé avoit même 'permis à leurs Députés d'aflifter aux Aflemblces
,, Ecclefiaftiques qui feroient convoquées Conformément à fes Edits , ce
,, que l'on prouvoit invinciblement par la Reponfe que l'on fit audit Cahier,
„ à la Requifition de l'Aflemblée de Loudun; 6c qu'en Confequencc decet-
„ te Permiiîîon , ladite Principauté avoir envoie de tems en tems fes Depu-
5, tés aux Synodes Nationaux , & particulièrement à ceux de Tonneras , de
,, ritré , d^y4lais , au premier de C^<î?-<f»fo» , à celui de Caft-res , & au pre-
„ fent Synode : Qu'ils avoient eu le Privilège d'y prendre Séance , iic d'y
„ donner leurs Sufrages, en quoi ils avoient été fouferts , même par luiCora-
„ milliiire de Sa Majeflé : Et qu'en Execution de cette Union , leurs Re-
„ montrances faites pour le Bien de leurs Eglifes , avoient été prefentées à
,, Sa Majejre', \yàr les Députés Généraux, qui les avoient inférées dans leurs
,, Cahiers , conjointement avec les Demandes des Eglifes du Roiaume de
Tûm II. Ppp ,, Fran-
4SI XXVI. SYNODE NATIONAL
,, France i & que Sa M ajefié leur avok donné des Reponfes favorables; com-
„ me celles qui regardoient la Reftitution des Apointeniens des Pafteurs, £c
„ l'Entretien du Colege à^Ortez, , ce que Pon pouvoit juftifier par le Ca-
„ hier prefenté l'An 1615-. après que le- Bearn fut uni à la France , même
„ après le Voiage de Sa Afajejh' dans ladite Principauté ; d'où il paroiflbit
„ manifeftement que Sa Majefie' en étoi: contente , 6c qu'elle acordoit que
„ cette Union s'exécutât en Faveur de les Sujets Habitans de ladite Princi-
„ pauté : Et qu'on ne devoit pas leur refufer cette Incorporation, aux Egli-
„ fes de France , Sc que Perfonne n'avoit Sujet de s'en plaindre , puis que
,, les Ccnfures feroient prononcées par les Confiftoires & les Coloques de
„ leur Province ; & qu'en Cas d'Apel , elles y feroient aufli confirmées 6c
„ exécutées par Sentence de leur Synode Provincial feulement : Et qu'à
„ l'Egard des Pafteurs , leurs Apels ne feroient pas reçus hors de ladite Fro-
,, vince , fi ce n'eft en quelques Cas particuliers , comme de Sufpenfion ,
5, de Depofition du Miniftere, ou de Changement d'une Eglifc & d'un Co-
j, loque à un autre : auxquels Cas ; il étoit très-jufte qu'ils fûflént jugés
,, par le Synode de toute la Nation , à laquelle le hearn étoit incorporé par
j, les Edits de ^.2 AJajefté , & que les Miniilres qui refidoicnt dans ladite
>. Province , fûflent gouvernés de la même Manière que ceux de France:^
it que Sa Majefte' aiant promis cette Union , laquelle avoitété aprouvéc par
j, la Permiiîion & exécutée en Prefencc de fes Commidaires , comme n'é-
,. tant Préjudiciable en aucune Manière à fon Autorité , ni au Bien Public,
91 il paroiifoit qu'elle étoit fufilanment autorifée; C'cft pourquoi ils fuplioicnt
j, très-humblement Sa Majefté àc la ratifier : £c lefdits Députés foliciterent
5, le Synode de prendre cette Union à Cœur, parce que les Eglifes de ladite
„ Principauté fe foumettoient à la Difcipline des Eglifes du Roiaumc de
,, France , reconnoiflant qu'elle convenoit entièrement avec la leur , & que
,, l'une & l'autre étoit tirée de la Sainte Parole de Dieu ; Mais quelle que
„ pût être l'illûé de cette Afaire , ils refolurent de faire un fidèle Raportde
,, tout à leur Synode Provincial , tant pour leur propre Décharge , qu'à
„ Caufe de l'Importance de la Chofe.
CHAPITRE XVIII.
Protejlation du Synode National, fur VUnion des Eglifes du Bearn avec
celles de France , en une même Difcipline , & ^ Sonmijfim des
Reformes duàit Bearn , a. V Autorité de nos Synodes Nationaux.
LE Synode protcfta lolennellement que l'on n'avoit jamais cû la moindre
Penfée d'aliéner les Sujets de Sa Majejlé de l'Obcifiance qu'ils lui dé-
voient, ni de les fouftraire àfesLoix, ou à celles de fes Predeccflcurs ; que
leur Deflèin n'étoit pas d'établir de Nouveaux Juges ou Degrés d'Apels,ni
de faire aucune Innovation dans le moindre Iota au Préjudice defdites Loix ;
&
TENU A CHARENTON. 483
ôc encore moins de joindre les Eglifes du Bearn avec celles de France , fuis
un Confenccment exprès deSaMajefte ; mais que l'Aflerablée rcgardoit c t-
te Incorporation comme une Choie que le £ol avoit déjà accordée , Sa Ma-
jefie aianc exprefFément déclaré , dans fa Reponfe au Cahier del'Afl'emblée
de Grenoble , 6c renouvelle dans la Conférence de Zi/owiw», qu'elle permetcroit
ladite Union, auffi-tôt que la Province du Bearn feroit réunie à la Couron-
ne de France , ce qui avoit été éfeftué l'An 1620.
CHAPITRE XIX.
Concernant diverfes Matières des Synodes , des Coloques , & des
Particuliers.
An TI CLE I.
SUr le Raport que les Députés de Vlfle de France firent des Soins , & des
Peines qu'ils avoient priles pour recueillir les Ouvrages Manufcrits de
Feu Moniîeur du Ttlloi , chés ceux qui les avoient entre les Mains, 8c du peu
d'Aparence qu'il y avoit qu'ils fuffent publics : cette AflembJée fut fort fa-
tisfaite de la Diligence de ladite Province.
I I.
Sur la Remontrance de la Province A^ Anjou , on avertit les Imprimeurs
de Genève , de Sedan 6c de Saumnr , d'imprimer fort correftement les Ca-
techifmes , la Confeflîon de Foi , 2c la Liturgie de nos Egliies , 8c de pren-
dre Garde que toutes les Editions de ces Livres fe relîemblafl'ent', 8c qu'elles
convinrent entièrement les unes avec les autres , afin qu'à l'avenir on ne fc
plaignît plus de la Négligence , ou des Omiflîons defdis Imprimeurs
Quoique l'Eglife de Roche-chouard apartint de Droit à la Province du Peic-
tou , néanmoins à Caulè de la Foiblefle du Coloquc du Limoz^in , qui de-
mandoit que ladite Eglife lui fut jointe ■■, cette Aflémblc ordonna que le Dé-
cret fait dans le IJ. Synode National tenu à Caftres , feroit obfervé , 8c que
les Députés du Bearn , lors qu'ils retourncroient dans leur Province , par
Limoges 8c Roche-chouard, prendroient Connoiflance des Diferens qui ctoient
iurvenus entre Mr. Barte 8c le Confiftoire de Limoges , dont ils rendroicnt
Compte au Synode National fuivant.
I V.
D'autant qu'à Caufe des derniers Troubles , tiC des Dificulcés qui en rc-
lliUoient encore, les SkuviChauve 8c Bomey-oiie , aiant eu Commiffion du Sy-
node National de Cafires d'aller aflîftcr au Synode Provincial de Pro-^f/îc^', n'y
avoient pas été apcllés , l'Ailèmblée ordonna que le Fadeur particulier de
ladite Province qui avoit la Charge d'y convoquer le Synode ûiivant, Icsaver-
tiroit de bonne heure , du Lieu 8c du Tems de ladite Convocation , afin
Ppp z que
484 XXVI. SYNODE NATIONAL
que les fufdits Députés y puflent afTidcr , & exécuter la Commiffion qui
leur avoir été donnée.
V.
Le Synode des Sevenes fut chargé de rendre Compte au Synode National
fi^vant de la Conduite de Mr. Repa/ean, & de tous fes Deportemens , con-
cernant l'Eglife de Paillac , qu'il avoit abandonnée pendant le tems de nos
Malheurs.
V I.
La Province de VJJle de France & l'Eglife de Paris raportant leur Procédé
envers Monfieur Rkher , auparavant Pafteur de l'Eglife de Fandieres : cette
Aflcmblée aplaudit à la Charité de ladite Province , 6c particulièrement à
celle de l'Eglife de Paris envers lui , Se confirma le Jugement rendu
contre lui par ladite Province , qui l'avoit condanné , à Caufe de fa Lé-
gèreté 6c de fa mauvaife Vie , non-obftant que ladite Province eût fait pa-
roître trop d'Induleence en fon Endroit.
VII.
D'autant que le Coloque àî'Ambrun n'étoit pas en Etat de prendre Con-
noillance de l'Afaire de Mr. Genoier, qui lui étoit recommandée par le Syno-
de National de Caftres : cette Aflemblée donna Commiflâon au C^oloque du
Capenlois d'y mettre la dernière Main.
VIII.
Cette Aflcmblée aiant lû la Cenfure prononcée contre Mr. Perji , & or-
donné qu'elle fcroit raiée des A6l\s du Synode National de Caftres , donna
Commiffion aux Députés Provinciaux du Haut Languedoc de paflerpar/I/o«-
fianquïn, lors qu'ils rctourncroient dans leur Province, 6c d'y prendre Coni-
noiiîance du Fait mentionné dans les Aftcs du Syr.odc de la Bap Guienne ;
êc qu'au Cas que lefdit^ Députés ne pûfl'ent pas exécuter leur Commiflion ,
ils en donneroicnt Part à leur i-'rovince , à laquelle on donna Pouvoir de
prononcer un Jugement final fur ce Sujet.
1 X.
Quoique les Députés du Bas Languedoc eûfienc fidèlement informé cette
Aflemblée de la grande Mifericorde que Dieu avoit cûë pour Mr. Peirat , en
le Prefcrvant d'un Danger trés-eminent , auquel fes Infirmités 6c plufieurs
rudes Tentations l'avoitnt expofé; & aiant déclaré de quelles Voies ladite Pro-
vince s'étoit fcrvie pour le gagner £v le rétablir dans fon Ofice Paftoral ;
l'Afl'emblce cenfura néanmoins ledit Synode Pro\'incial , pour avoir procédé
à fon Rctabliflcmcnt, d'une Manière contraire à la Forme accoutumée , 6«
pour avoir négligé les Canons de Difcipline de nos Eglifes.
X.
Mr. Aimard , Députe de la Pi'ovince àzs Sevev.es au Synode National de
Caftres , ne s'étant pas nquité de la Commiflîon qui lui avoit été donnée par
ledit Synode : Cette Aflcmblée ccufurant ledit Aimard pour fa Négligence,
8c la Province às.%Sev&nes^ pour ne lui avoir pas fait rendre Compte de fa Com-
miflîon , confirma le Jugement qui avoic été rendu par Te Synode Provincial
du Bas LmgHcdoç- contre Mr. Ju/fan.
XI. Cet-
TENUACHARENTON. 481
X I.
Cette Aflemblée jugeant que la Province des Seveiies meritoÏE d'être ccnfu-
réc fort leverement pour fa Négligence , ordonna que l'Afte fait dans le Sy-
node National de Cafires , contre Monfieur Boni, reileroit dans fa Force : &
parce que le Coloque de Montpellier avoit fait Information du Fait propofé ,
dont ledit Synode n'avoit pas décidé , on l'autorifa de procéder contre ledit B«~
ni, félon la Difcipline, eii Cas qu'il fût trouvé Coupable; & que fi à l'avenir
on manquoit de rendre un Compte exaét des Commiflions données à ladite Pro-
vince , par les Synodes Nationaux , les Modérateurs de ces Synodes Provin-
ciaux feroient fufpendus de leur Ofice.
XII.
On donna Audience à la Province du Berri pour faire fes Plaintes & fes De-
mandes : Et cette Aflemblée ordonna que le Décret du Synode National de
Cafires fait a fon Sujet ne fcroit point révoqué , mais que ceux du Synode tenu
à Chatillon fur Loire , touchant ladite Province , feroient raies du Cahier de Ççi
Aftes Synodaux.
XIII.
Le prefent Synode ne pouvant rien changer dans le Canon du Synode Nsr-
tional de C^y?rf/,touchant les Moi nés, exhorta les Provinces de le pratiquer avec
toute la Prudence Se la Chanté polTibles.
XIV.
On ordonna que l'Eglifc de P^w informeroit les Imprimeurs de Genève,^ de
5f <^/?« , d'obferver exaftcmenr les Citations qui étoicnt déjà ajoutées , ou que
l'on pourroit ajouter dans la fuite ^ aux Marges de nôtre Confeflîon de Foi.
X V. ^
Parce qu'il s'étoit élevé pluficurs Dificultés touchant l'Obfervation du Ca-
non fait dans le dernier Synode National de Cujires , qui ordonnoit que les An-
ciens Pafteurs feroient toi^ijours préférés aux Ecoliers, lorsque les Egliles de-
manderoient que ceux-ci fuflcnt ordonnés pour être leurs Minilbes : Cette Af-
femblce révoquant la Menace faite , en Cas de Defobéiiîance à ce Canon ,
contre les Modérateurs des Coloqucs & des Synodes Provinciaux, & l.'adou-
ciflànt en ce qu'il impoibit une IseccfTité de donner la Préférence aux l'af-
reurs , exhorta né-anmoins les Provinces de l'obferver autant qu'il feroit pof-
fible, & de ne s'en éloigner qu'autant qu'elles y feroient obligées par uneNecef-
fité très urgente.
XV I.
Na'él Gautier , Depofé par le Synode de Bourgogne , comparut en Perfonne
par devant cette Aflemblée , 6c demanda fon Retabliflement au Sacré Miniftere,
prefupoiant qu'il en avoit apcUc à ce Synode , mais qu'il n'avoit pas pu retirer
fon Apel de la Sentence qui avoit été rendue contre lui : Ce Synode étant
pleinement informé des Caufes pourquoi il avoit été mis dans le Rôle des Mini-
ftresDepofési 2c de toutes fes Procédures contre ladite Province, rcjetta fa
Demande.
XVII.
George Arbaud fe prcfenta devant cette Aflemblée , & demanda avec Impor-
P p p 3 tunité
.îb6 XXVI. S Y N O D E NATIONAL
tunitc d'être rettibli dans Ton Miniitcrc , dont il avoit été depofc par le Syno-
de National de Ca/}res : Le Modcratcur lui repondit en plein Synode , que
l'on ne pouyoit rien changer dans la Sentence qui avoit été rendue con-
tre lui . mais qu'elle relleroit toujours dans la même Force en fon Endroit.
X V I 1 I.
Conformément à un Décret du dernier Synode National de Cadres , cette
Aflcmblée procéda à l'Examen des Raifons que les Députés des Provinces
avoicnt aportées touchant cette Qiieftion , à Hivoir , s'il éft licite £c expédient
d'adminillrer le Saint Sacrement du Batême aux Jours des Prières Ordi-
naires , lors que l'on ne prêchoit pas ; & après qu'on les eut bien exami-
nées, l'All'emblée conclut enfin, que de prêcher devant ou après le Batême ,
n'étoit pas une Chofe edbnticUe à ce Sacrement ; mais que c'étoit Icule-
ment une Bienfeance que l'EgUic pouvoit déterminer j C'eft pourquoi on
laiflii les Egliies dans leurs Rits & Coutumes , pourvu qu'elles contribuaflènt
à leur Edification.
X 1 X.
Ce Synode ratifiant le Jugement rendu par le Coloque d^^n<duz.e, touchant
l'Afiiire des Sieurs du Gros & Rail , condanna néanmoins les Termes choquans
dont Monficur du Gros s'étoit fervi en écrivant contre George Arband^ après
s'être réconcilié avec lui.
X X.
Monfienr Al^tlet raportant l'Etat du Procès contre le Sieur Pdot , fut prié
de continuer vigoureufement fcs Pourfuites , & de ne pas foufrir que la
Cauic fût plaidée devant d'autres Juges que les Seigneurs du très Honora-
ble Confeil Privé de Sa Alajefiê , à Caufe_ du grand Préjudice que nos
Eglifes en recevroient fi la Decifion s'en fiiifoit devant quelqu'autre Tri-
bunal.
XXI.
Qiloi que les Eglifes de ce Roiaume n'euflènt pas beaucoup de Sujet d'être
fatisfoites des longs Délais de la Province du Béant , dans fo Procédures con-
tre Monfieur Mainvelle ; néanmoins à Caufe qu'il avoit été accordé à ladite
Province , que les jugemens qu'elle rendroit ne pourroient pas être révoqués
ni invalides; Sc à Caufe que l'Eglifc de Genève renouvelloit fcs Pourfuites con-
tre ledit Mainvel/e, & qu'il fenibloit qu'elle mit en oubli le Fait dont il étoit
accule : le Synode laillant ledit AlainvelU au Jugement de fi propre Confcicn-
ce , lui enjoignit de régler un peu mieux fr Conduite à l'avenir, afin que l'on
n'eût pas de nouvelles Occafions de fe plaindre de lui.
XXII.
On enjoignit à toutes les Provinces d'obferver & de pratiquer exaclcment le
fixiêmc Canon qui eft dans les Remarques fur le Vint -quatrième Synode Na-
tional tenu à Chareinon l'An i éz^. , touchant nôtre Difcipline , de même que le
cinquième Canon du Chapitre des Matières Particulières du Synode de Ca-
jtres ; Sc de tâcher par toutes fortes de Moiens légitimes , de ramener à leur
Devoir, ceux qui font inllruiie leurs Enfiins par des Prêtres de la Religion
Romaine, ou qui les envoient étudier dans les Coleges des Jefuites.
XXlll. Il
TENU A CHARENTON. 487
X X I I i.
Il fut ordonné qu'au Cas que Sa Alajejlé nous voulût continuer fes Libérali-
tés accoutumées , on prendroit premièrement de ce qui doit être diitribuc à la
Province de Provence , ce qui avoit été accordé à Monfieur Dterri, par le Sy-
node A'ational de Caflres; dont ladite Province lui ticndroit Compte dès k pre-
mier jour de fon Etablillément dans l'Eglife de Beattvotfm.
X X 1 V.
Il fut ordonné que l'on renvoicroit les Difcrens entre les Provinces de X^in-
tonge & du Poi^oH , au Coloque ou Synode fuivant â^'' Anjou , auxquels on donna
Pouvoir de jomdrc l'Eglife de SaveiiUi à celle de Ville-faiinan , au Cas qu'ils
Jugeallcnt que celle de Ujefboutonné , à laquelle ladite Eglile de SavetlUs étoit
jointe , pût fubfilter feule.
XXV.
D'autant qu'il s'étoit déjà écoulé fix Années depuis le Décret du Synode Na-
tional de Caftres , contre Monfieur Cafaux , & que fi Province ne l'avoit pas
redemandé pendant tout ce tems-là ; cette Aiîémbléc donna ledit Cafanx à la
Province de la Bajfe Giiienne, pour continuer fon Miniftere dans la même Egli-
fe , oîi il avoit fervi jufqu'à ce tems-là , pour lui être aproprié.
XXVI.
Il fut ordonné, félon le Décret du Synode National de Cafires , que lesEgli-
fes d* Auvergne porteroient leurs Déclarations au Synode prochain du Haut Lan-
guedoc ; par lefqucUes ils s'expliqueroicnt s'ils étoient en Etat de compofer un
nouveau Coloque : & qu'en même tems la Province de Bourgogne continueroit
fes Soins & Chantés envers l'Eglife de PailUc, de même qu'il avoit été prati-
qué dans les tems paflés.
XXVII.
On enjoignit an Coloque à'' Albigeois de faire tout fon poflîble afin que le Dé-
cret du Synode Naiional de Cafires fût exjcuté , contre les Minilbcs de la Pro-
vince du Languedoc qui ne refidoient pas dans leurs Eglifes , & qu'il fe fervi-
roit de toutes les Cenfures contre les Tranfgrellèurs du tréziême Canon du pre-
mier Chapitre de nôtre Difcipline, & cela par l'Autorité de cette Aflémblée.
X X V 1 I I.
On ordonna que l'on paieroit à Monfieur Charnier , Palteur de l'Eglife du
Montlimar, l'Argent que le Synode National de Calhes lui avoit promis, à
rOccafion de l'impreflîon des excellens Ouvrages de fon Père , qui étoit un
Miniftrc très-éclairé, mort en cetems-!à.
XXIX.
On exhorta toutes les Provinces de revoir les Coleélions de ceux qui avoicnt
compilé en un Corps les Articles de nos Synodes Nationaux , afin qu'on en pût
faire un Extrait des Matières les plus importantes, & on leur enjoignit d'en fai-
re leur Raport au Synode National fuivant.
XXX..
On ordonna qu'on écriroit à Monfieur de Saumaife pour le prier d'emploier
fes Etudes & fes Peines au Service des Eglifes de Dteu , 8c de travailler a l'E-
xaracn & à la Réfutation des Annales du Cardmal Barontus.
XXXI, L'Afte
435 XXVI. SYNODE NATIONAL
XXXI.
L'A<Stepar lequel Monfieur de G arijfoks étoït établi Profefleur en Théolo-
gie dans l'Univeifité de Montauban, aiant été prefcnté par les Univerfités du
//^«t Languedoc , il fut ratifié : 6c l'Aflemblée confirma ledit GarifoUs dans
Ton Ofice , 6c aprouva entièrement tout ce qui avoit été fait à fon Occafion par
les Coramiflâires qui l'avoient examiné.
XXXII.
Cette Aflcmblée ratifiant le Jugement rendu par le Confiftoire à^Jlais tou-
chant la Caufe de Monfieur Defmarais, qui lui avoit été renvoiéc par le Syno-
de National de Caftres , décréta , que du premier Argent qui apartiendroit à la
Province du ^ivarez. , on en retiendroit une Partie de la Somme qui étoit dûë
par cette Province audit Sieur Définirais , afin qu'il eut quelque Sujet d'être
fatisfoit.
XXXIII.
L'Aflemblée ordonna , que conformément au Décret du Synode National
de Cafires , la Province de Xaintonge feroit reprife de treize Portions 8c de-
mi, qui avoient été accordées aux Sieurs Bellot Se Conftans , Sc que les Quittan-
ces de ces deux Minières feroient portées à Monfieur Ducandal.
XXXIV.
Quelques Députés aiant fait des Plaintes de l'Inexécution du tréziême Ca-
non, dreffé dans le vint-troifiême Synode National tenu à Jlais l'An 1 6zo. ,
par lequel il étoit ordonné qu'il n'y auroit que les Pafteurs feulement qui ad-
miniftreroient la Coupe dans la Cène du Seigneur j Cette Affemblée jugea que
la Province du Bas Languedoc avoit encouru les Cenfures , pour avoir ufé de
trop d'Indulgence envers les Eglifes de Montpellier & de Nîmes , qui ne s'é-
toient pas encore conformées à ce Canon , Sc elle cenfura fevercment les Confi-
ftoires de ces Eglifes , en leur enjoignant de ne plus s'éloigner déformais de la
Pratique des autres Eglifes de ce Roiaume , fous Peine d'être pourfuivies par
toutes les Cenfures Ecclefiaftiques.
XXXV.
Monfieur à^Huifeau demandant l'Execution du Décret du Synode Natio-
nal de CaJIres, qui lui avoit aloiié la Somme de deux Mille cinq Cens Livres,
en Compenfation des Fiaix qu'il avoit faits dans fes Pourfuites contre Monfieur
Falot: l'Affemblée ordonna au Sieur Ducandal de lui pier ladite Somme, du
premier Argent qui feroit à partager entre nos Eglifes, lefquelles lui en tien-
droienî Compte , 6c lui delivreroicnt la Quitance dudit Sieur d'Hm(feau.
XXXVI.
D'autant que Monfieur Roques ne s'étoit pas prefenté devant cette Afifem-
blée,pour rendre Compte de l'Argent qu'il avoit reçu de la Coleéte que Sa Ma-
jeflé avoit permis que l'on fit pour les Villes de la Rochelle , de Montauban &
de Cafires; la Province du Bas Languedoc fut chargée de le citer à fon Sy-
node fuivant , 6c d'examiner 6c terminer fcs Comptes , par l'Autorité de ce
Synode.
XXXVII.
Les Mémoires envoies par les Sieurs Mi^auban 8c Grenouilleau , Commif-
f\ires
TENU A C H A R E N T O N. 489
Éiires nommés pour le Synode National de Cafires , pour vifiter les Eelifes
Uc Soûles & de Labour étant lus, & Monfieur Guillemin , Miniftre de ladi-
te Eglife de Labour , 6c les Députés Provinciaux de la \a^e Guienne , Sc
ceux du Bearnaiant été ouïs i cette A flanblée ordonna , que Icfdites Èf^li-
fes de Seules Sx. de Z-^^o^/refteroient jouîtes à la Province du bearn, iufqu'à
ce que Sa Majefie eût accordé aux Fidèles qui habitoient la Terre de Labour,
une Place fixe pour y exercer le Culte Religieux , afin que par là elle pût
être vifitée régulièrement : 6c qu'au Lieu des trois Cens Livres qui avoient
été accordées audit, Monficur CuUUnun par les Synodes Nationaux prece-
dens, il rccevroit une Penllon Annuelle de Cent cinquante Livres, jufqu'à
ce que ladite Eglife pût fiibfifter par elle-même ; £c que le Propofa'nc nom-
cié Martille, aiant été examiné dans le dernier Synode du Bearn , & trouvé
propre pour lervir l'Eglife de D;>« dans le Sacré Miniftere , recevroit foi-
îfante Livres pour fli Poition Annuelle : & que l'on paieroit à Monfieur
Guillemin la Somme de foixante & quinze Livres à Caulè de fa Maladie la-
quelle lui feroit délivrée par Monfieur DHcmd.%1 , ce Synode ne fe trouvant
pas en état de fe charger du Rembourfement des Dépenks qu'il avoit faites
ne jugeant pas qu'il fut raifonnable que les Pafteurs reltarfent plus lone-
tems en Voiage pour d'autres Commiilions que celles qu'on leur donnmt
de prefenter leurs Requêtes aux Synodes Nationaux, ce qu'ils pourroient
aufli bien faiie, Se peut-être encore mjcux, en les inférant dans' les Mémoires
des Députés de leur Province
XXXVIII.
On renvoia au ConGftoire de l'Eglife de Montpellier ^■a Plainte d'£/^/>;;H(? du
Mas contre Monfieur Scojfier , Paftcur de l'Eglife de Lunel^ auquel on or-
iionna de juger , par l'Autorité de cette Aflémblée , du Droit prétendu du-
dit du Alas , un Mois après la Signification de ce prefent Décret , après avoir
premièrement ouï les deux Parties.
XXXIX.
Cette Aficrabléc ratifiant le Décret du Synode National de Cjfrres, con-
tre Monfieur Bicheteau , Palleur de l'Eglife de rn/lac , & Profefièur en
Langue Hébraïque dans PUniverficé Je Montaaban , jugea , toucham fes
Demandes qu'il avoit notihées par fes Lettres , & que fon Fils avoïc aufli
faites de Bouche, qu'elles n'étoienc pas de celles qui dévoient être portées
aux Synodes Nationaux; néanmoins à Caufe des Pertes qu'il avoit faites, &de
■fa grande Neceffité, l'Aflèmblée refolut de lui donner des Marques de fon
Afeètion 6c de fii Charité, en lui faifant afiïgner quelqu'Argent , que l'on
lui delivreroit, lors que l'on partageroit les Sommes qui apartenoient à nos
Eglifcs.
X L
Les Lettres de Monfieur André Rivet Pafteur , ÔC Profefleur en Theolo-
.Eie dans la fameufe Univerfité de Leyde ,aunt été lues, on ordonna que dans
Ta Reponfe qu'on lui teroit, on le prieroit de continuer fon Afeclion & fes
Soins pour le Bien de nos Eglifes : & parce que ce Révérend Profeifeur
ctoit lur le Poinc d'être établi dans la Maifon de Son Alteflè le Prmce d'O-
romc JL Qqq ,^^,^^^
490 XXVI. SYNODE NATIONAL
range , Si Monfieur le Commifl'aire aiant remontré que cela ne fe pouvoit
pas faire fans la Permiffion de SalAïajeJté , on pria Monfieur àt Chamfvernon
Ton Frcre de le lui faire favoir.
X L I.
Les Pafteurs de la Province de Xaimonge fcc de la Bajfe G/tienne, que l'on
avoit chargés d'examiner les Oeuvres de Monfieur Blondel , en aiant fait un
Raport fort Honorable ; cette Aflemblée loiia ledit Monfieur Bhndel de fon
grand Travail , 6c de fon Exaétitude dans un Sujet fi pénible & fi impor-
tant, 6c l'exhorta de continuer à emploier fes rares Takns, àont Dieu avoit
été fi Libéral envers lui, à éclaircir l'Hiitoire des cinq premiers Siècles. Et
parce que le Synode de Caftres avoit promis de paier les Fraix de l'ImpreA
bon , ce Synode l'aflura qu'il auroit Lieu d'être entièrement fatisfait fur cet
Article. Et afin que les Pofi-fcripta dudit Monfieur Blendd fuflènt exami.
nés avec plus d'Exaftitudc , le Synode Provincial àcl'IJle de France eût Com-
miflîon d'en faire la Ledure , ôc de permettre qu'ils fu fient imprimés Icrs
qu'il les auroit aprouvés.
* X L I I.
On ouït le Raport des Commiflaircs qui avoient été établis, pour exami-
ner les Comptes des Receveurs de l'Argent de la Coleéle que Sa Majefté
avoit permife, le 7. de Février de l'An 1626. , laquelle on fit pour fecourir
les Villes de la Rochelle, de Montanban & de Caflres, dans leurs Necefiltés;
lefquels déclarèrent qu'ils avoient vu 6c examiné ceux de Monfieur à^Huif-
feau pour les Provinces de PIfle de France , Normandie ^ Berri, Anjou, Poic-
tètt , Bretagne ÔC Xaintenge; & que fa Recette montoit à foixantc neuf Mille
fept Cens trente Livres, dix neuf Sols 6c fix Deniers; 8c le Dcbourfcment
à foixante huit Mille fix Cens trente Livres, cinq Sois Se huit Deniers; tel-
lement qu'il refl;oit encore entre les Mains de Monfieur d'//«/j^^», cmzeCens
quarante Livres, treize Sols 6c neuf Deniers: L'Affemblée aprouvant ledit
Raport-, ordonna à Monfieur d^Bf/ifcau de paier cette Somme à Monfieur
Diicandal, pour la diftribuer aux Eglifes de Adomanhan , de Cafires 6c de la
Rochelkyz proportion de ce qu'elles avoient déjà reçu , félon ce qui avoit été
réglé dans le Synode National de Cajires; ce que ftifant il fcroit entièrement
déchargé des Sommes qu'il avoit reçues, 6c n'en rendroit plus aucun Comp-
te. On le remercia aufli de fa Diligence 6c des Soins qu'il avoit pris pçur
s'aquiter honnêtement de fa Commiflîon de Rece\^eur. On décréta déplus,
que toutes les Qiiitances envoiées aux Egliiés lui fcroicnt rendues , fi cela
ie Douvoit faire; ou bien qu'elles ieroicnt decl-arées nulles Se invalides.
X L I I I.
Meflîeurs les Théologiens qui avoient été chargés d'examiner quelques
Endroits du Traité de PEucharifite,com^oic par Monfieur le Faucheur , rapor-
terent à cette Aflemblée , que cet Ouvrage étoit parfait en fon Genre , &
qu'il feroit d'une très-grande Utilité au Public , & qu'ils y avoient remar-
qué une profonde Erudition : c'eft pourquoi fon très digne Auteur fut re-
mercié par ce Synode, de fa Diligence 6c de fon grand Zélé pour la Gloire
de Die/f, 6c pour l'Edification de nos Eglifes. Et on ordonna aux Sieurs
de
TENU A CHARENTON. 491
de Croi Se Giiord, Pafteurs des Eglifes de Montpellier Sc de Bez^iers , de le
revoir, afin qu'auflî-tôt qu'ils l'auroient examiné &aprouvé, on l'imprimât
aux Fraix des Eglifes , conformément à l'Intention du Synode National de
Cadres.
X L I V.
Monfieur Charron , Député del'Eglife àe Bergerac, raporta les Caufes qui
avoient empêche le RetaWiflement de leur Colège: Stirquoi le Synode dé-
créta qu'on leur continueroit les mêmes Secours qui leur avoient été accor-
dés autrefois pour fon Entretiefi , par le Synode National de Caftres ; & on
l'exhorta de faire en forte qu'il fut rétabli avant le Synode National fuivant.
Et on ordonna qu'au Cas qu'il ne le pût pas être plutôt , le Synode Provin-
cial de la Baffe Cuiemie en donneroit Avis à Monfieur Ducmdal , qui lui
paieroit l'Argent qui lui a voit été accordé par les Eglifes , pour l'Entretien
dudit Colege , qu'il diftribueroit à Proportion des Sommes qu'il recévroit
des Libéralités de Sa Majefté. Le Synode ordonna aulTi que , jufqu'à ce
que ledit Colege fut rétabli , les quatre Cens Livres aflîgnées à la Pro-
vince de la Bajfe Gmetjne pour fon Colege , & apliquées par le dernier
Synode National de Nerac , feroient paiées du même Fonds , félon l'Intea-
tion duditSynode.
X L V.
On ordonna au Synode de Bourg$gne d'examiner les Comptes de Monfieur
Gros , qui avoit eu Commifllon de recevoir la Coleéte que Sa Majefté avoit
permife pour les Villes de la Rochelle , de Adontanban , & de Caftres , afin
qu'après les avoir foudé , on envoiât le Reftant de cet Argent à Monfieur
Dncandal, qui le diftribueroit auxdites Eglifes , de la même manière qu'il
avoit fait celui de Monfieur à^HuiJfeau , & conformément à ce qui avoit été
renié dans le dernier Synode de Caftres.
X L y L
Monfieur du Bois , Pafteur dechai-gé par la Province de Normandie , fè
plaignantque, contre le Décret du Synode National de Caftres^ ladite Pro-
vince , au lieu de lui tenir Compte de (a Portion qui lui avoit été aflignée
par le Vint- quatrième Synode National tenu à Charenton l'An 1615 , avoit
ordonné que la Portion franche qui lui avoit été accordée par celui de Car
ftres l'An 1 626 , lui feroit paice par le Receveur de ladite Province : L'AA
femblée aiant ouï les Commiflaires qui avoient été nommés pour examiner
fes Pretenfions , condanna ladite Province pour n'avoir pas fuivi l'Intention
dudit Synode National de Caftres, & ordonna que l'on retiendroit , de l'Ar-
gent le plus clair qui apartcnoit à ladite Province , la Somme de cinquante
huit Livres, & quatorze Sols, que Monfieur D/zwwci^/paieroit audit Mon-
fieur du Bois , qui lui en donneroit Quitance. Et parce qu'il n'avoit pas
touché un Denier de fa Portion f\-anche. que le Synode National de Caftres
lui avoit alouée, il fut encore ordonné qu'elle lui feroit paiée, par Monfieur
Ducandal, ou par fon Commis, dans la Province de l'Ifte de France.
X L V I I.
Le premier Synode National de Charenton , de l'Année 1625., Pliant af-
Qqq 2 fignc
492 XXVI. SYNODE NATIONAL
figné quatre Cens Livres à la Province du Haut Languedoc , on enjoignit a
Monfieur Dticandal de paier cette Somme à ladite Province , des premiers
Deniers qui Icroient à partager entre nos Egliles.
• CHAPITRE XX.
Contenant àiverfes Â^eUatiom,
Artici^e I,
M
Onfieur A^oiiis, Payeur de l'Eglife ^AuUs^ comparoinant pour foute-
__ „nir l'Apel que ladite Eglife avoit interjette d'un Jugement de la Pro-
vince des Sevenes, qui avoit ordonné que les Habitans de la Breauvaife k-
voient incorpores à l'EgHie de Brea(( : Après avoir oui les Griefs prétendus
de l'Eglilc d^yinlas> 6c les Demandes des Députés des Habitans de la Breau-
vnife , accompagnés de leurs Lettres , & de celles de l'Eglife de lirenHy
comme auflî les Raifons que les Députes de ladite Ih'ovince aporterenc pour
apuier leur Jugement, par lefquellcs ils firent voir que les Diferens qui
étoient entre les deux Eglifes ôJ'AtiUs 6c de Breau , étoient plutôt fondes
fur la Paflion de quelques Perfonnes particulières , que fur leurs propres In-
térêts : Et d'autant que par le Canon du Synode National de C^/rr^, la Pro-
vince des Sevenes avoit été fufifanment autorifée à rendre un Jugement fi-
nal fur cette Afaire; cette Ail'emblée condanna Monfieur Nonts pour avoir
quitté l'Exercice de fon iMiniftere dans Ion Eglife, & pour avoir pris l'Ofi-
ce de Soliciteur dont un autre auroit pu s'aquitcr mieux que lui •■, & enjoi-
gnit aux Députés de la Province des Sevenes de tâcher d'accommoder , à
l'Amiable, les Diferens qui étoient entre les Eglifcs d'AftUs & de Breau-, &
que s'ils, n'en pouvoient pas venir à bout, ils en donneroient Avis au Syno-
de du Bas LAngueAoc .. devant lequel les Députés des deux fufdites Eglifcs
Gomparoitroient , & par lequel ils feroient jugés en dernier Reffort: De^
plus, il fut enjoint au Synode des Sevenes d'avoir Soin que Monfieur Berle^
Pafteur de l'Eglife de Breau , ôc tous les autres Miniftrcs de ladite Provin-
ce, refidaflcnt aétuellement avec leurs Troupeaux, Et d'autant que le S}'-
node National de Cafires avoit donné un plein Pouvoir aux Synodes Provin-
ciaux , de rendre un Jugement final fur ce qui concernoit l'Union & le Dé-
membrement dcb hgliles, & de leurs Annexes i cette Aflemblée confirmant
ce Canon., ordonna ^ que s'il ari-ivovt quelques Dificultés qui empêchaflenî
les Synodes Provinciaux d'en venir à un Jugement final , alors on renvoie-
roit les Caulés au synode de la Province Voifine j 6c que déformais on ne ks
porteroit plus a nos Synodes Nationaux.
Cette Aficrablée aprouvant le Zélé de la Province de Bourgogne , Sc Ie&
Motifs q_ui l'avoient portée à rendre une Sentence contre Monfieur Durand ,
Paiîeus
TENUACHARENTON. 493
Pafteur de PEglife à'IJfttrtiUe'y leva néanmoins laCcnfure de Siirpenfion que
ladite Province avoir fulminée contre lui , &c le rétablit avec Honneur dans
l'Exercice de fon Miniftere •■, & ordonna que PAfte dont il avoic apellé , 8c
celui qui le fuivoit, feroient fuprimés, parce qu'il y avoit beaucoup d'Apa-
rence que ledit Durand n'executeroit pas la Sentence qu'on avoic prononcée
contre lui , s'étant toujours comporté dans cette Alaire en C^eftion , avec
toute la Simplicité Sc la Droiture poffibîe ; dans laquelle on l'exhorta de con-
tinuer, en failant néanmoins parokreplus de'Prudence ficdeCiixonfpcdion ,
comme fès Frères le lui avoient confeillé.
I ï I.
Cette Aflemblée revoiant le Jugement rendu par îa Province de Bourgô»
vne contre /"^«Z 5<îr-«4«« , ci-devant Pafteur de l'Eglifede r4</o«, déclara que
ladite Province avoit procédé en cette Afaire avec trop de Sévérité 5 &: liri
enjoignit de ne plus inférer dans les Caufes de fes Cenfures des Faits non-
avérés , Se de ne s'éloigner en aucune Manière des Formes accoutumées : E!>
fuite de quoi cette Aflemblée jugea que ledit S<ir<«?.<« avoit mérité d'être cen-
furé très-rigoureufement, pour avoir quitté fon Eglife Tans en avoir obtenu la
Permiffion , 6c pour avoir été négligent à conferver l'Honneur de fa Vocâ^>
tion , à laquelle il avoit été apel.é de Dien i & changeant la Sentence donc
il avoit apellé on le dégrada du Sacré Miniftere , fans Efperance de pouvoir
jamais y être rétabli.
IV.
On confirma dans tous fes Points 5c Articles , le Jugement rendu par h.
même Province contre Jofe^h Auheri , ci-devant Pafteur de l'Eglife de Cok'
longes dans le Coloque de àex.
Monfieur Chacerat , Pafteur des Eglifes de Pontea» de Mer , & de Q»iU
lebeuf y aiant porté fes Plaintes devant cette Aflemblée, & la priant de lui
rendre Juftice ; on ordonna au Synode fuivant de Ncrmandie , de prendre
un Soin particulier dudit Chacerat , de mettre fa Perfonne en fureté, §C de
faire enforce qu'il paflat fa Vie un peu plus agréablement : Et on exhorta len-
dit Chacerat de continuer dans l'Exercice de fa Vocation avec le même Zè-
le Se la même Droiture de Confcience qu'ail avoit toujours fait paroître.
Remarques. Il Apoftalîa néanmoins comme on le verra- dans la fuite des au-
tres Synodes.
V r.
Ledit Chacerat apellant d'un Jugement de fa Province , & déclarant fes
prétendus Griefs .• cette Aflemblée lui reprefentant que fâ Caufe n'étoit pas
de la Nature de celles qui dévoient être portées dans nos Synodes Nationaux,
l'exhorta de refter fatisfaii du Témoignage que fa Province avoit rendu de
fa Probité Sc de fa Fidélité dans la Charge de fon Miniftere ; d'autant que
ks Perfonnes qu'il acufoit de lui avoir fait Tort étan-t mortes , il écoit ira-
pofTible que ù. Province lui donnât une Satisfaction plus ample.
Vil.
Quoique PApei que MonfieuT Pejus avoit interietté d'un Jugement qac
Q.qq i k#
49+ XXVI. SYNODE NATIONAL
les Commiflaires de fa Province avoient rendu contre lui , ne fut pas du
Nombre de ceux dont les Synodes Nationaux prenoitnt Connoiflance : ce-
pendant cette Aflemblée l'examinant confirma ledit Jugement, dans tousfes
Points, ainfi que lefdits Commiflaires Pavoient prononcé contre ledit Pejus ^
& le cenfura pour n'y avoir pas aquiefcé , lui enjoignant d'y fatisfaire , fous
Peine d'être Sufpendu de fon Miniftcre.
VIII.
Monfieur Vineux , Pafteur de l'Eglife de Bazars , fe plaignant que le
Décret du Synode National de Caflres qui le regardoit n'avoit pasétéexecu-
té , le Synode ordonna que Mr. Ducandal lui paieroit la même Somme qui
lui avoit été promife, laquelle il prendroit fur le premier Argent qui viendroit
à la Province de la Bajje Gtiieme : Et priant encore d'être déchargé du Ser.
vice de fon Rglife 6c de fa Province , on lui ordonna de s'adreflér à faditc
Province même, qui auroit beaucoup d'Egard à fa Condition Necefliteufe ,
Se à PImportance de fon Apel & de fa Requête.
On lût les Lettres de Mr. 'Qaux qui apelloit d'un jugement de la Provin-
ce du Haut Languedoc : fur quoi le Synode enjoignit à ladite Province de le
prefenter à une Eglife où il pût avoir un honnête Entretien ; On ordonna
auflî à l'Eglife de Maz.amet de le fatisfaire pleinement de tous fes Arrérages ,
à Défaut de quoi elle feroit privée du Sacré Miniftere , félon la Rigueur de
nôtre Difcipline.
X.
En expofant le Canon du Synode National de Tomeins tenu l'An 1614.
qui eft la Septième Remarque fur le précèdent Synode de Privas , par le-
quel les Provinces font chargées de paier les Fraix que les Eglifcs font obli-
gées de fiire , lors que leurs Pafteurs font députés aux Aflémblées , tant
Politiques qu'Eclcfiaîtiques : Cette Aflemblée déclara que tous les Fraix que
les Egliles feroient pour fe procurer des Miniftrcs pendant l'Abfcnce de leurs
Pafteurs , leur feroient rembourfés , non pas des Apointemens de leurs Paf-
teurs , mais par les Provinces qui lesauroient députés, ôc cela de l'Argent qui
apartenoit à toutes les Eglifes de leur Département ; c'eft pourquoi on an-
nula les Apels des Eglifes du Vi^nan , Sauve, Breau , Caftanoks , Saint fu-
lim £c St. Frtvas , qui vouloient s'y opofer.
XI
Parce que PEglile de St. Gertnain avoit rcfufé de paier à la Veuve de Mr.
de la Paie y fon Pafteur decedé, la Penfion de PAnnée de fa Viduité,&: avoit
apellc à ce Synode contre ladite Veuve , le Synode rejctta ledit Apel, par-
ce qu'on ne jugea pas qu'il fût équitable d'invalider les Canons faits par les
Provinces du Languedoc & des Sevenes touchant le Paiement des Veuves des
Pafteurs , fans Exception ; par lefquels il étoit ordonné que l'on paieroit à
ces Veuves la Penfion de l'Année de leur Viduité , comme nuflTi tous
les Ancrages & Apointemens qui ctoient dûs aux tafteurs par les Egli-
fes qu'ils lervoitnt
XII. Les
TENUACHARENTON. -^95
X I î.
Les Apels des Eglifes de St. Jnlien 8c de St. jindré , furent auffi déclaré*
nuls pour la même Raifon.
* XIII.
Mr. Perimet porta l'Apel de PEglife de Vie d'un Jugement rendu par le
Synode Provincial du Dauphiné , par lequel Mr. Armin avoit été prêtés la-
dite Eelife ; mais il fut déclaré nul.
XIV.
Mr. Belon apellant d'un Jugement de la Province de la Bajfe Gtiienne ^ qui
avoit confirmé Mr. Dox.e dans le Miniftere de l'Eglife de Tottrnon ; mais ne
comparoiflànt pas pour pourfuivre Ion Apel , le Synode le déclara nul , 6c
l'Apellant fut jugé avoir encouru les Cenfures, pour avoir commence une
Chofe fi injufte.
XV.
L'Eglife de Sommieres après avoir apellé d'un Jugement de fa Province ',
ne défendant pas fon Apcl , ledit Apel fût déclaré nul , fie on confirma le
Jugement rendu par ladite Province ; cependant on pria cette Province de
ne pas laiflèr impourviîë une Eglife auffi importante, ni les autres qui étoicnt
d'une pareille Confequence ; mais de mettre dans ladite Eglife un habile Mi-
niftre le plutôt qu'il feroit poffible.
XVI.
D'autant qu'il paroiflbit nianifcftemcnt que l'Eglife de Baifli étoit fort en-
dettée à fon Paftcur Monfieur Baiettx , plus par l'Ingratitude de quelques
Particuliers qu'à Caufe de la Pauvreté de ladite Eglife : ce Synode annulant
fon A pel , & la condamnant pour avoir manqué à fon Devoir , lui enjoignit
de donner une entière Satisfaftion audit Monfieur Baiettx , 8c cela fans tou-
cher à aucun Denier de l'Argent que Mr. Lalfon avoit donné pour l'Entretien
d'un Propofant , lequel ne pourroit pas être diverti à d'autres Ufiges qu'à
celui pour lequel il avoit été deftiné premièrement , à moins qu'il n'y eût une
grande Nece(Titc,&que fon Synode Provincial n'y confentît, auquel ledit Mr.
Bmchx fut recommandé par cette Afiembléc, afin qu'il lui procui-ât quelque
Secours fufilant pour le Soulager dans fes Neccllîtés.
XVII.
L'Apel porté par l'Eglife d'Orùec , laquelle le Synode Provincial de iVbr-
mandie avoit feparée de celle de Mepiil-Imhert , conformément au Canon du
dernier Synode National de Cafircs, fous l'Article des Anexes , fût renvoie
au Synode prochain de ladite Province , laquelle devoit procédera un Ju-
gement final , après avoir ouï les Raifons de ladite Eglife.
XVIII.
Monfieur Maurice, Pafteur de l'Egliie de Fontaines Sc de Crejfi , fut ouï,
cxpofant les Griefs qu'il raportoit dans fon Apel , comme auffi les Députés
de Normandie qui déclarèrent Icj Raifons de leurs Procédures contre lui : fur
quoi i*'Aflemblée ratifia le Jugement de ladite Province , & donna Commif-
fion aux Sieurs de la Nohx , du Buijfon , de Beauvau , 6c Hérault , conjoin-
tement avec quatre Anciens des Eglifes de Montgobert , Sées , Alerrfon & du
Con-
4ç,$ KXVI. SYNODE NATIONAL
Confiftoire de Fontaines & de Creffi, de faire de nouvelles Informations tou»
fihant cette Afeire,un lyîois après le Retour des Députés dans leur Pravince,
8c après qu'ils auroient fait des Enquêtes exaûes fur ce Sujet , de rendre ua
jugement final touchant le Fait dont Mr. Maurice étoit acufé.
XIX.
Après que l'on eût fait la Lefture des Mémoires 6c des Acles de l'Apel
qui avoit été envoie par le Confiftoire de Montagnac ; le Synode jugea que
ledit Apel ne devoit pas être reçu , 8c que ceux qui l'avoient formé meri»
lK3ient d'être Cenfurés fevereinent : Et à Caufe que les Diferens qui étoient
iurvenus entre Mr. Perri , Fafteur de l'Eglife de CaUgnac , & le Confiftoi^
re de Momagmc , provenoît de ce que ledit Mr. Perri avoit tenu des Dif.»
cours un peu trop Libres , ôc qu'il s'etoit fouvent abfenté de fon Domicile ,
l'Afferablée lui enjoignit expreflément d'être déformais plus modéré dans
fa Converfation . &: de fixer fi Demeure au milieu de fon Troupeau ;
qu'autrement ie Synode Provincial procederoit contre lui félon nôtre Dif=
cipline.
Les Eglifes de Montdidier 8c de Mortaigoux refufantde paier Soixante LU
yrcs , que le Synode des Sevenet avoit accordées à Mr. /ow^frf, pour augmen»
tes fes Gages , dont elles avoient apellé , on rejetta leur Apel , Se le Juge»
ment de Kdite Province fût confirmé.
XXL
Les Lettres & Mémoires de MX'Chav^non^c^m apelloit d'un Jugement du
Synode des Sevenes , aiant été lues , de même que celles de Mr. Roavre , &
des CoramiiTaires qui avoient été envoies , par ledit Synode , à l'Eglïfe de
VEdtgnm , & les Députés de ladite Province aiant auflî été ouïs : cette Af-
femblée exhorta ladite Province de ne pas prêter les Pafteurs des Eglifes de
fon Reflbrt, fans en avoir auparavant Confulté avec lefditcs Eglifes : & ledit
Chavanon fut cenfyré à Caufe des Expreflîons choquantes dont il s'étoit fervi
dans fes Lettres : Et a l'Egard des Faits mentionnés dans lefdits Mémoires ,
le Synode en rcnvoia la Connoiûànce &: le Jugement au Synode Provin»
cial fuivant , lequel après les avoir mûrement & exactement confiderés
& examinés t prononceroit une Ceofure convenable contre, les Perfonnes
qui fcrojent cpupablçs,
X X I î.
Quoiqu^on eût jugé que l'Apel de l'EgUfe de Semaine ne raeritoit pas
d'être reçu dani cette Alfemblée , on exhorta néanmoins la Province des
Stven^s de prendre eu Confideration les NeceiTucs de ladite Eglife , 8c d'y
établir des Mîmftrcs qui fû0ent propres à édifier les Peuples , 6c de ne pas
foufrir que dce Eghics d'une pareille Importance reftallènt long^iems delti-
tuées de Pafteurs , mais qu'elles cuflent Soin de les en pourvoir au plu-
tôt , & s'il n'y en avoit point diins ladite Province d'en chercher «il-
leurs.
X X ï I L
Monfieur de F^hi , Pafteur de l'Eglife de Àùrlatu , déclara fes Gnefs
dans
TENU A C H A R E N T O N. 497
dans fon Apel } Sc les Députés de la Province du Beam produifirent les
Raiibns qui avoienc induit leur Synode à le Ccnfurer ;. Apres que les deux
Parties eurent promis de le founiettre au Jugemeni de ce Svnode , l'Afiem-
blée cenfura Monfieur Fal>as , a Caufe que lès Procédures ctoient fortlrre-
gulieres ; & fon Apel ai.mt été admis , ladite Province du Beuni fût exlior-
tée de ne plus changer les Pafteurs de leurs Egiiies , avant qu'ils en eûflenr
auparavant confulté avec lefdites Eglifes , fuivant le Canon de notre Difci-
pline ; & il fût ordonné que puifque la Sentence dudit Synode Provincial
étoit feulement Provilîonnelle , elle refteroit dans fa Force jufqu'à l'Afiem-
blée du Synode National fuivant , par lequel ledit Monfieur Faùas feroit
rétabli, dans fon Eglife de Aiorlans ^bi. que Monfieur Rivas qui la defervoit,
feroit pourvu d'une autre Eglife plus à fon contentement & à fa Confola-
tion : Et il fut permis à Moniteur de Fabas de l'elter oià il étoit , 6c de fer-
vir l'Eglife de Nui , jufqu'à la Tenue dudit Synode Provincial ; Il fut en-
core ordonné qu'au Cas que la Tenue dudit Synode fût prorogée au- de -là
du Terme d'un An , à commencer du tems de la Convocation dudit
Synode , alors ledit Monfieur de Fabas feroit rétabli dans fon Eglife de
Morlans.
XXIV.
Cette Aflémblée cenfura l'Eglife de Saint Hippolite,à Caufe des dures Ex-
preffions qu'elle avoit emploie dans fes Lettres contre les Pafteurs de la Pro-
vince des Sevenes ; & annulant fon Apel , elle lui donna Monfieur Btient ,
pour être fon Paftcur , lequel elle avoit autrefois demandé avec beaucoup
d'importunité ; Se Monfieur Buera fut déchargé du Service de cette Pro-
vince , les Députés de la Province du Bas Languedoc y aiant confenti i & il
fut permis à Monfieur Bf/ d'exercer fon Miniftere à Samt Hippolite , conjoin-
tement avec Monfieur Buera , jufqu'au Synode Provincial prochain , lequel
chercharoit une autre Eglife pour Monfieur Bel , Se Monfieur Falgueroles
tut obligé de quitter le Lieu de Saint HtppoUte , èc de refider au milieu de
fon Troupeau , fous Peine d'encourir les Cenlures , félon le treifiême Ca-
non du premier Chapitre de nôtre Difcipline : Et parce que ledit Fa/guero-
les étoit acufé, dans plufieurs Mémoires piefcntcs à cette Aflcmblée, tous fes
Papiers furent depoiés entre les Mains des Députés des Sevenes , avec Char-
ge exprcflé au Synode de ladite Province , de faire une Information de ces
Acufitions, & de procéder enfuite à un Jugement, dont il rendroit Compte
au Synode National fuivant.
XXV.
Quoique Mr. Benoit eût jufte Sujet d'apeller de la Sentence du Synode
C^AnjoM , qui avoit invalidé le Jugement du Confcil de l'Univerfité de Saa-
mur , lequel avoit partagé l'Ofice de Profeffeur de la Langue Grecque en-
tre Monfieur Dnncan 6c ledit Monfieur Benoit , lefquels aiant exercé cette
Charge avant qu'elle fût fuprimée , pouvoicnt à bon Titre demander d'y
être rétablis : Cependant à Caufe que ces deux Meflîeurs étoient trop fre-
quenmcnt détournes par la Pratique de la Médecine dont ils faifoient l-'rofef-
lion , Se parce que l'interct Public demandoit que les Ofices desUniverfités
Tome 11. Rrr * fuf-
49S XXVI. SYNODE NATIONAL
fulîent conférés à des Perfonnes Libres 8c dcbarraflees de tous autres Soins ,
afin qu'ils pùiïent s'aquiter de leurs Fondions plus régulièrement , Se fans
Interruption ; cette Aflèmblée annula les Apels dcfdis Bemit & Ducan , &
confirma la Sentence du Conftil de l'Univerfitc & du dernier Synode de la-
dite Province, & il fut ordonné que les Députés de la Province du PaiSfo/e
vifiteroient la Ville de S-aitmitr en retournant dans leurs Maifons , Se qu'ils
tâcheroient d'acommoder ceux qui étoient en Diferent , lefquels le Synode
exhorta de vivre en bonne Intelligence 6c Amitié ,-8c de témoigner à tout le
Monde qu'ils avoient oublié tous les Reflentimens du paffé.
XXVI.
Les Députés Provinciaux du Beam firent Raport qu'ils avoicnt reçu des
L,ettrcs des Députés du Synode , & de Monfieur Belard Ancien de l'Eglife
de Morlans , contenant plulîeurs Plaintes contre Monfieur de Fal^as : liir
quoi ledit F.ikis fut apellé , £c repondit a tous les Articles mentionnés dans
k'fdites Lettres ; 6c l'Aflemblée perfiftant dans fon premier Jugement con-
tenu dans l'Article 25. où ledit Fairas s'étoit juftifié de tout ce qu'on lui
avoit objeûé ; le Synode ordonna de plus , qu'on lui delivreroit, & aux
Députés du Be^irn, des Copies exaétement Colationnées de ces Lettres qu'on
avoit produites contre lui -. Se qu'auffi-iôt que les Originaux auroient été
ccttci , ils feroient portés , par les Sieurs à''AMbas & Alajfelieres , Députés
de \\\ B.i[[e Guieme , au Coloque du Condûniots , auquel on enjoignit cxpref-
fémcnt de faire Enquête fur cette Acufation , que l'on avoit formée d'une
manière fi oblique contre ledit jF-.i^.w, par laquelle on donnoit Lieu de foub-
çonner qu'il avoit voulu fe révolter contre la véritable Religion , Se qu'il
avoit reçu des Letu-es pour ce Sujet des Moines de Morlans; & que s'il étoit
trouvé coupable de cette Perfidie , on procederoit contre lui félon les Canons
de nôtre Difcipline : que fi au contraire il étoit Innocent , fes Acufateurs
feroient obligés de lui donner une Satisftûion convenable : Et parce qu'il
étoit dit à la Marge d'une de ces Lettres , que le Coloque de Nai avoit com-
mencé de procéder contre lui , fupofant qu'il avoit abandonné fon Eglifê ;
cette Aflèmblée ne pouvant pas croire que les Eglifes du Beam eûflent aflés
de Foibleflé pour procéder contre ceux qui avoient apellé du Jugement de
leur Synode à celui-ci , décréta qu'on écriroit des Lettres au Coloque de
Nui & au Synode du Beam , pour les avertir de prendre bien garde que
l'Union de leurs Eglifes avec celle du Pvoiaume ne fût pas blcflée , ni di-
reftement , ni indireétement , par des Aétions contraires à la Charité Chré-
tienne : Et d'autant qu'on avoit entrepris plufieurs gros Procès contre ledit
de Fa^as , ôc que peut-être on en commenceroit encore d'autres , cette Af-
lèmblée les invalida tous, 6c déclara qu'ils avoient été intentes d'une Façon
contraire à nôtre Difcipline.
XX V I I-
L'Apel de l'Eglife de Bergerac qui s'opofoit à l'Incorporatiqn de la Maifon
de TtraqiiettH avec l'Eglife de Cours, fût rejette, & le Jugement de la Pro-
vince du Bas Languedoc fût confirmé, félon le Canon du Synode de C.-iJires ^
qui renvoie de pareilles Caufes aux Synodes Provinciaux , pour y être jugées .
C H A-
TENU A C H A R E N T O N 49^
CHAPITRE XXI.
Contenant àivtrfes Matières Générales.
Article I.
Alant été raporté à cette Aflèmblée que les Magiftrats de divers Lieux
avoieut ordonné à ceux qui profeflènt nôtre Religion,*^* fendre des Ten-
tures dez'am leurs Maifons , & d'allumer des Cierges le jour de U Fête e^ue Pm
nomme du Saint Sacrement , & que plufieurs Perfonnes , par une Foiblefle dé-
plorable , s'étoient tellement oubliées elles mêmes.que d'obferver une Ordon-
nance qui interefloit leur Confcience,en rendant à la Créature le même Hon-
neur qui n'eft dû qu'au Créateur : Cette Alîèrablée manquant d'Exprefîions
pour témoigner la juftc Douleur èc le Reflcutiment qu'elle avoit d'une
Lâcheté fi inexculable , exhorta fortement tous ceux qui étoient tom-
bés dans ce Pèche , fi contraire à la véritable Pieté , &c les conjura par la
Crainte du Dieu Vivant , par le Zèle de fa Gloire , par les Entrailles de la
Mifericorde de fon Fils de Dileftion , 6c par le Soin particulier que les Fi-
dèles doivent avoir de leur Salut , de renouveller leur Zèle & de fe montrer
Loiaux Imitateurs de la Confiance & de la Foi de leurs Pères , & de témoi-
gner par leur Perfeverance dans le Bien , la Sincérité Se la Pureté de leur
Repentance, 6c de leur Afe<5tion au Service de Dieu. Déplus on enjoignit
aux Confiftoires des Villes oii de tels Scandales arriveroient , de reprendre
avec une Sainte Vigueur ceux qui donneroient un fi mauvais Exemple ; 6c
aux Synodes , de procéder contr'eux avec toutes lesCenfures Ecclefiartiques;
& que ceux qui favorilêroient les Delinquans , par leur Connivence , s'ils
étoient Pafteurs ou Anciens , fcroient non feulement fufpendus , mais auflî
depofés de tous leurs Ofices.
Décret pour la Célébration d'un Jeune Public.
I I.
D'autant qu'après uneSechereflè defolante qui a réduit la plupart des Pro-
vinces de ce Roiaume à une extrême Famine , Dieu n'a pas encore retiré
fon Bras qu'il a levé fur nous ; mais qu'il continue de vifiter fon Peuple par
des Contagions 8c des Maladies mortelles, qui fe répandent par tout le Pais ,
6c qui deviennent plus dangcreufes de jour en jour , alant toujours en au-
gmentant : Ce Synode National des Eglifes Reformées de France , afl'em-
blé par la Permiffion de Sa Majefié à Charenton , reconnoiflànt que l'Ire de
Duu eft révélée du Ciel , 6c qu'elle cil répandue fur la Face de la Terre à
Caufc de l'impicté des Hommes , £c à Caufe de l'Impenitence^ de l'Endur-
ciflement de leurs Cœurs i ce Synode donc pour prévenir les terribles Juge-
llrr z mens
500 XXVI. SYNODE NATIONAL
mens de ce jufte Juge qui rcfifte ?.ux Superbes & fait Grâce aux Humbles ,
6c pour détourner le Déluge de fa Vengeance , &C émouvoir les Entrailles
de fes Compaflîons Paternelles, & pour impetrer de fa Divine Bonté la Con-
tinuation des fes Grâces £c Faveurs , pour la Profperité & le Repos de nos
Eglifes 6c du Gouvernement : exhorte tous les Fidèles de porter des Fruits
dignes de Repentance , de renoncer aux Oeuvres de Ténèbres , 6c de re-
tourner à Dieu , avec un Cœur contrit , brifé & humilié : Et pour ce Su-
jet ordonne cjue l'on célébrera un Jeûne par toutes les Eglifes de ce Roiau-
me, le premier jour du Mois de fanvier prochain , lequel fera notifié parla
Leéture Publique de ce prefent Décret.
III.
D'autant que plufieurs Provinces ont Demandé Avis comment nous pro-
céderons envers les Perfonncs qui font des Raports qui caufent du Scandale,
6c qui font préjudiciables à la Paix de l'Eglife ; de même qu'à l'Egard de
ceux qui propoferont dans la fuite des Termes d'accommodement , pour mê-
ler les deux Religions , 6c les confondre en une Seule ? Cette Afîemblée re-
commande à toutes les Eglifes , l'Obfervation du Canon qui a été fait il y
a trente Ans, dans le Synode National de Montpellier , dont la Teneur eft ;
P^rce que tous les Fidèles font obligés de defîrer ardenment la Réunion de tous
les Sujets de ce Roiaume fous une même Foi , pour la Gloire de Dieu , pour le
Salut de plufieurs Millions d''Ames , & pour le Repos du Public ; néanmoins à
Caufe de nos Péchés , cette Réunion étant une Chofe plutôt à fouhaiter iju'à cfpe-
rcr-y & que fous ce Prétexte plufieurs Perfonnes Profanes tâchent de faire un Mé-
lange des deux Religions ; les Mintflres avertiront ferieufement leurs Troupeaux
de ne pas prêter [Oreille a de telles Perfonnes , puis qti'il eft du tout impoffible
^ue le Ternple de Dieu ait Communion avec les Idoles \ d'ailleurs ces Perfonnes
fi mal intentionnées tâchent de furprendre par là les Âmes trop crédules , & de
les débaucher de la Créance & de la Profejficn du Saint Evangile : & ceux ejui
entreprendront une pareille Reconciliation , foit par Paroles , ou par Ecrit , fe-
ront Cenfurés très-feverement,
CHAPITRE XXII.
Décret en Faveur de nos Frères les Luthériens , avec la Continuation
des Matières Générales.
Article I.
LA Province de Bourgogne aiant demandé s'il pourroit être permis aux Fi-
dèles de la Coniefiîon à^Aufhourg de contraâer leurs Mariages dans nos
Eglifes , 6c d'y prefentcr leurs Enfans au Batême, fans avoir fait Abjuration
auparavant des Opinions qu'ils tiennent , lefquelles font contraires à la Créan-
ce
TENU A CHARENTON. 501
€e de nos Eglifes ? Ce Synode déclara , que parce que les Eglifesde laCon-
fcffion à'Aufbom-g convenoient avec les autres EgUfes Reformées , dans les
Points Fondamentaux de la Véritable Religion , & qu'il n'y avoit ni Su-
perftition , ni Idolâtrie dans leur Culte ; les Fidèles de ladite Confeffion ,
qui par un Efprit d'Amitié & de Paix fc joindroient à la Communion de
nos Eglifes dans ce Roiaume , pourroient , fans faire aucune Abjuration ,
être reçus avec nous à la Table du Seigneur ; 8c qu'en qualité de l'arains ,
ils pourroient prefenter des Enfuis au Batéme , pourvu qu'ils promirent
au Confiftoire de ne les foliciter jamais , ni direétement , ni indirectement,
de tranfgreilér la Doélrine reçue Se profeflee dans nos Eglifes ; mais
qu'ils les inftruiroient £c éleveroient dans les Points 6c Articles qui leur-
font Communs avec nous , & touchant lefquels les Luthériens Se nous
femmes d'Acord.
I I.
Il fut ordonné que fi déformais quelques Perfonnes étoient Députées à la
Cour, par des Synodes Nationaux pendant leurs Séances , ces. mêmes Dépu-
tés rendroient Compte des Sommes qu'ils recevroient pour paier la Dcpenfe
de leur Voiage , foit que cet Argent vint de leurs Eglifes, ou que ce fut de
la Libéralité de Sa Majefié.
I I I.
D'autant que contre la Parole Roiale de Sa Majefié, donnée aux Députés
du Synode National de Charenton, tenu l'An 1625. , que les Etrangers ac-
tuellement emploies au Service des Eglifes de ce Roiaume, pourroient con-
tinuer dans le Libre Exercice de leur Mmiftere : on avoit commandé aux fa-
vans Paftcurs Mcfûeurs Sharpius, & Martinius , de quiter la Province du
DiWphiné : Cette Ailémblée pria Monfieur le Coramiiiaire de s'opofer à l'E-
xecution de cet Ordre , & d'empêcher que tous les Miniltres Etrangers qui
av oient été reçus parmi nous, avant & depuis ce tems là, ne fuflént pas mo-
leftés ou détournes dans la Charge de leur MiniftereÔc Vocation.
I V.
Monfieur le Commillaire déclarant que l'Intention de Sa Maj eft é étok,(\iic
dans la l'uite nos Synodes iviationaux fe tinlTent dans cette Ville de Charen-
ton , & non pas ailleurs i cette Aflemblée fè foumcttant avec toute forte
d'Humilité au bon Plaifir de Sa Majeflé, & efperant que Sa àxic Majefié àù-
gneroit nous permettre que l'Ancien Ordre établi "parmi nous auroit L<ieu ,
pria très inllanment Monfieur le Commiflaire de prelenter nos très humbles
Requêtes ii Sa Alajefté ., afin qu'il lui plût de nous accorder que nôtre Sy-
npde National fuivant pût fe tenir d'ici à trois Ans, dans la Ville à'^Alençon^
dans la Province de Normandie,
V.
II fut ordonné qu'à l'avenir l'Impreffion des Livres ne fè paieroit pas de
l'Argent apartenant à nos Eglifes, fi ce n'eft de ceux qui auroient été com-
pofés par un Ordre exprès de nos Synodes Nationaux.
V I.
Les Députés à cette Aflerablée aiant été obligés de faire des Fraix extra- '
R r r" 3 ordinal-
50Î XXVI. SYNODE NATIONAL
ordinaires dans leur Voiage, à Caufe de la Contagion qui regnoit univerfel-
Jcment dans tous les Endroits de ce Roiaume : Le Synode exhorta toutes
les Provinces d'y avoir Egard j c'eft pourquoi leur Dépenfc fut taxée à cinq
Francs par jour, tant en allant qu'en retournant.
VII.
La Province de Bourgogne aiant fait Raport de l'extrême Neceffité à la-
quelle les Pafteurs des Eglifes du Coloque de Gex étoient réduits , à Cauic
qu'ils n'avoient rien reçu des Sommes qui avoient été accordées ci-devaHt
pour leur Entretien, par les Libéralités de Sa Majefié , 6c aucun de leur
Troupeau ne voulant contribuer à leur Subfiftance : Cette Aflemblée , tou-
chée d'un jufte Reflentiment d'une Ingratitude fi Hontcufe , enjoignit à tou-
tes les Eglifès dudit Coloque de rentrer dans leur Devoir , fcc de prendre
Soin de l'Entretien de leurs Pafteurs , à Défaut de quoi ils lèroient privés
du Miniftere du Saint Evangile de nôtre Seigneur ; Se cela conformément
<au trente-quatrième Canon de nôtre Difcipline.
VIII.
Il fut ordonné que lors que Meflieurs les Députés Généraux affifteroient en
Perfoniie aux Synodes Nationaux, ils prendroient Place devant tous les Dépu-
tes des Provinces.
IX.
Le Synode enjoignit à toutes les Provinces de diftribuer , félon leur Charité
accoutumée , aux pauvres Eglifes , & aux Miniftres neceflitcux , les Portions
Surnuméraires qui leur étoient aflignées.
X.
On enjoignit au Confiftoire de l'Eglife de Paris 'de déférer le Serment ac-
coutumé à Meilleurs les Députés Généraux , immédiatement après qu'ils fc-
roient acceptés par Sa Majefié , & de retenir une Copie de leur Ordre.
X 1<
Monfîeur le Commiflaire du Roi reprefenta que pkifieurs Perfonncs fc que-
relloient à rOccafion de la Prcfeance, dans les Eglifes des Familles Nobles,
Se que même il fe commettoit fouvcnt des Meurtres pour ce même Sujet ; qu'à
Caufe de cela Sa Majefié avoit ordonné , que dans les Lieux oii l'on exerçoit
publiquement le Culte de Dieu félon nôtre Religion , les Propriétaires de ces
Maifons Nobles ne pourroient pas , fous Prétexte qu'elles leur apartenoient,prc-
tcndre d'autres Places , que celles qui \mï étoient dues par le Rang de leur
Naiflance , ou de la Dignité de leurs Emplois ; & avoit auffi défendu à tous
les Miniftres de prier pour eux , particulièrement en Public en les nommant par
leurs Noms ou Qualités : Surquoi l' Aflemblée pria Monfieur le Commiflaire ,
qu'il nous fût permis de prier en Termes Gena-aux pour ces Meffieurs , fous
h. Juridiction defquels l'Eglife du Lieu étoit aflemblée ? A quoi il répondit
qu'il ne vouloit aucunement ?cmpêcher.
XII.
Le Synode jugea que les Députés de la Province des Seveties ne pourroient
pas recevoir leur Part des Sommes que Sa Majefié nous accordoit par fa gran-
de libéralité , pour paier nôtre Dépenfc dans cette Ailèmblée, à moins qu'ils
n'euf-
TENUACHARENTON. yoj
n'euflènt Recours à Monfieur Ducandal, qui étoit Député pour ce Sujet, 6c
qu'ils fuflènt Refponfiables à leur Province de la Somme qu'ils rccevroient ; Sc
qu'il fut auiîi permis aux autres E>eputcs de le faire,s'ils vouloicnt.
' XIII.
Après bien des Délais ^ des Détours , cette Afl'embléc en étant enfin ve-
nue à un Traité avec Meflire fean Pâlot , Confeiller & Secrétaire du Roi , tou-
chant les Sommes que les Eglifcs Reformées de ce Roiaume pretendoient leur
être dues par ledit Pâlot , au Sujet de quoi , on avoit intenté un Procès contre
lui devant le très Honorable Confeil Privé de Sa Majefié, èc contre qui on
avoit obtenu plufieun Décrets ; Cette Ailèmblée donna Commiffion à Mon-
fieur le Marquis de Clermont èc à Monficur G^/Z^k^^, Députés Généraux de
nos Eglifes ; & à Monfieur Ducandul, Receveur General des Sommes que Sa
A<fajefie iiccovdok par fa grande Bonté à nos Eglifes, & aux Sieurs de bafraga
èc as Chamfvermn Ï^aAcxxxs; &C 'àUX Skwsde Mafihelieres, d\l Pm , Gilbert,
& Berand , Anciens ; & leur donna un Plein Pouvoir de traiter avec ledit Mef-
fuc Jean Pâlot , touchant l'Argent que nos Pafteurs lui demandoient , fous
telles Conditions 8c Claufes qu'ils jugeroient être les plus Avantageufcs pour
nofdits Paikurs. & de figner les Articles d'un Accord devant un Notaire Pu-
blic i cette Alîèmblée promettant d'aprouvcr & de ratifier tout ce qui feroit
conclu par ccfdits McfTieurs les Commillaires , nommés dans le prelént Ar-
ticle.
X I V.
Ce dixième OUobre , en Prefence des Commiflaires nommés par cette Af-
femblée, pour traiter avec le Sieur Pâlot , touchant le Procès intenté contre \\n
à l'Occafion des Sommes que nos Eglifes prétendent leur être dues par- ledit
Pâlot. Après qu'on eût lu dans cette AlVcmblée l'Aceord que lefdits Mef-
{îeui"s avoient paflé , il fut aprouvé par le Synode , & figné par le Modérateur,
l'Aflèflèur , & les Secrétaires. Et parce que par un Aéte feparé on avoit pro-
mis Mille Livres à Monfieur Alallct , on ordonna qu'elles lui feroient paiées,
pour fon entière Satisfiiétion , & qu'il feroit déchargé de la Procuration qu'on
lui avoit donnée autrefois, pour pourfuivre ledit Valot ; ledit Sieur Mallet s'o-
bligeant de remettre entre les Mains de Meffieurs nos Députés Généraux , tous
les Papiers, les Décrets, £c les Mémoires qu'il avoit touchant cette Afaire.
XV.
Monfieur Dacandal aiant reçu dudit Monfieur Pâlot la Somme de huit
Mille Livres , en Confequence de l'Accord fait avec ledit Pâlot , il fût ordon-
né que cette Somme feroit paiée de la même Manière que cette Aflèmblée l'a-
voit^preferitt & que les Députés des Provinces ne pourrc«eHt prétendre aucun
Dron fur cet Argent.
XVI.
Cette Aflèmblée donna un Plein Pouvoir au Confiftoire de l'Eglife de Paris
de traiter avec Monfieur Mallet , & de le décharger de toutes les Pourfuites
qu'il s'écoit obligé de faire contre le Sieur Pâlot , & de lui accorder la Somme
de Mille Livres , en Recompenfe de fes Soins & de fcs Peines , laquelle feroit
dehvréc par Monfieur Dacandal ^ moiena,nt^ quoi il devoit être fatisfait , &
504 XXVJ. SYNODE NATIONAL
ne prétendre aucune autre Chofe , fuit pour Dettes dont on lui fut redeva-
ble , ou à feu fon Oncle Monfieur Maillet , ledit Aïallet s'étant obligé de don-
ner à Meilleurs nos Députés Généraux un Inventaire de tous les Papiers , Dé-
crets , & Mémoires qu'il avoit en fa Garde , touchant cette Afaire.
CHAPITRE XXIII.
Contenant àiverfes Matières Tarticulieres.
Art I CLE I. '
MOnfieur Laurence , ci-devant Pafteur dans la Province du Beam , s'étant
prefentc devanc cette Aflemblée , avec une Ateftation de fa Vie 6c Mœurs,
pendant les deux x\nnécs paffées , & requérant très humblement & très inilan-
ment d'être rétabli dans le faint Mmiifere ; Cette Aflemblée ne jugeant pas à
propos de lui accorder lit Requête , lui confcilla de s'adonner à quelqu'autrc
ProfeiTion qu'à celle du Miniftere , 6c de tâcher de fubfifter par quelqu'autre
Moien , félon que la Providence le lui fuggereroit.
II.
Parce que Monfieur ylimarâ avoit abufé de la Permiflîon que l'Eglife de
Vienne en Dauphiné lui avoit accordée, s'étant retiré dans la Province du Haut
Languedoc , oîi il s'étoit emploie depuis ce tems-là au Saint Minifl:ere ; cette Af-
femblée cenfura l'Eglife de Berbiguieres pour l'avoir apellé à fon Service , 6c
condanna ladite Province pour avoir eu trop de Facilité à le recevoir , & pour
l'avoir fuporté; on enjoignit audit v^/>w^rii de comparoitre devant le Synode du
Dauphiné , lequel , fi Dieu le permettoit , s'aflèmbleroit l'Année fuivante ,
auquel il rendroit Compte de fa Conduite & de fes Deportemens : & que s'il
refufoit d'obéir fie de fe foumettre au Jugement dudit Synode, il feroit alors,
comme il ctoit dès l'inftant, dénoncé Sulpcndu de tous les Exercices du Saine
Mmiilere.
I I I.
Monfieur Harvei , Député de l'Eglife de Bourdeaux , fe prefenta devant
cette Ailemblée , avec des "Lettres & Mémoires de ladite Eglife, requérant que
Monfieur Vignier lui fut donné pour Pafteur. On lût auflî l'Aéte d'Opofi-
lion que plufieurs Chefs de Famille de ladite Eglife avoient fait contre cette In-
vitation , comme aufll diverfes Lettres dudit Fignier^ic des Lettres de l'Eglife
de Nerac, On ouït auflî les Sieurs ài'Aulous de de Adajfilieres , demandant de
la Part de l'Eglife de Nerac que ledit Monfieur rignier fût établi leur Mini-
ilrei & Monfieur de Serr^/Z» pai'la aufll en Faveur de ladite Province: Sur-
quoi l' Aflemblée accorda ledit Vignier à l'Eglife de Ner.tc , pour être fon Paf-
teur ; £c ordonna à ladite Eglife de Nerac de rcmbourfer à celle de Bourdeaux
les Fraix qu'elle avoit été obligée de faire pour tâcher d'obtenir le Minifl:ere
dudit Monfieur Vignier j & il fût permis à l'Eglife de Bourdeaux de fe pour-
voir
TENUACHARENTON. ;o^
voir ailleurs d'un Minière , foit dedans ou dehors de ladite Province, en ob-
fervant toujours les Formes prefcrites par nôtre j^ifcipline ; & au Cas que la-
dite Eglife trouvât quelque Pafteur qui fût en Liberté , & qui pût contri-
buer eficacement à fon Edification , il lui fut permis de s'accommoder avec
lui.
I V.
Il fût ordonné à l'Eglife de ralence de porter Tes Déclarations au Synode
du Bas Languedoc, qui jugeroit fi ladite Eglife devoit être réiinie à celle de
Soion.
V.
On déclara qu'à l'avenir l'Eglife de St. Etienne en Forêts , feroit cenfée Mem-
bre du Synode du rivarez.
V I.
Monfieur Conftantin , Pafteur de l'Eglife de la Rochefoucauà , fe prefenta
devant cette Alîêmbléc , avec des Lettres de fa Mère , demandant d'être de-
chargé du Service de ladite Eglife , & ôté de la Province de Xaintonge : On lût
auffi les Lettres du Confiftoire de l'Eglife de Nimeî à ladite Province , fur le
même Sujet: & l'Afte de Décharge accordé audit Confl^ntin par l'Eglife de
la RochefoHcasid. Après que l'on eût oui les Députés de Xaintonge , 6c que
l'on eût mûrement fiit Reflexion fur toutes les Raifons de Part 8c d'autre , pour
6c contre ; cette Ailemblée confentit que ledit Monfieur Conftantin fût mis en
Liberté ; mais on l'exhorta de fe faire un Cas de Confcience de s'atacher à fà
Vocation , & d'embraflèr toutes les Occafions qui fe prefenteroient pour ferviv
l'Eglife de Dieu.
V I I.
Les Députés de la Province du Bearn demandèrent que leurs Droits fur plu-
fieurs Ecoliers, qu'ils avoicnt élevés dans les Sciences à leurs Fraix, & qui
ctoient actuellement emploies à l'Ofice Paftoral dans diverfes Eglifcs de ce
Roiaume , leur fufl'ent confervés fur ces mêmes Ecoliers : Cette Aflèmblée leur
répondit que l'on auroit beaucoup d'Egard à l'Intérêt de ladite Province , qui
feroit toujours le même que celui des autres , & que les Eglifes de ce Roiaume
feroient toujours prêtes à leur donner , dans toutes les Occafions , des Efets
fenfibles de leur Charité 6c Afeclion.
VIII.
Les Commiflaires nommés par ce Synode pour examiner le Livre de Mon-
fieur d'^//^«/ , intitulé Bellarmin Reformé, en aiant fait leur Raport: cette
Aflèmblée confiderant qu'il feroit d'une grande Utilité , 6c qu'il contribueroit
beaucoup à l'Edification des Leéteurs, permit que l'on imprimât la première
Partie dudit Livre , 6c exhorta ledit Monfieur à^Anbus d'emploier fes rares Ta-
lens , dont Dieu avoit été fi Libéral en fon Endroit , à l'Avancement de fon
Roiaume , lui promettant que lors que les Eglifes lecevroient quelques Secours
d'Argent , elles paieroient les Fraix de la première Impreflion dudit Livre.
Remar<iHe.
,, Cet A£lc , comme Monfieur Bollenat , un des Députés à ce Synode , le
Tome II. S f f „ raportc
5o6 XXVI. SYNODE NATIONAL
„ raporte dans fâ Copie , fut enfuite raie , & cela par l'Ordre^ même dudit Sy-
^ node : c'ell pourquoi l'Article fuivant doit être le huitième des Matières
,, Particulières.
VIII.
A Caufe de la grande Importance de l'Eglife de Nimes , & de fes Neceflités
prenantes , 6c à Caufe que les Députés Provinciaux du Bas Langnedoc avoient
accorde les Demandes de ladite Eglife i cette A flembléc permit à Moniieur
Cheiron , Ancien de ladite Eglife de Nîmes , de travailler à découvrir en quel-
que Paît un Palleur qui pût contribuer à l'Edification de fon Eglife .afin que,
s'il ct'oit poflible, elle put être pourvue d'un troifiême Pafteur , pendant les
Séances de ce Synode i 5c au Cas qu'il en trouvât un, il lui feroi: permis de
l'apeller au Miniftere de ladite Eglife , foit qu'il fut dedans ou dehors de ladite
Province.
I J\.
A Caufe de l'infufifince du Coloque du Rouergne , 8c du petit Nombre de
fes Pafteurs , on ordonna au Coloque à^ Albigeois d'avoir Soin que l'Eghfe de
St. Afrique fut pourvue, jufqu'à la tenue du Synode Ptovincial fuivant du Batit
LanQuedoc.
^ X.
Cette Aflcmblce donna PermifTion à Monfieur Bajlide , Miniftre déchargé
du Service de l'Eglife de St. Afrtque\ & de la Province du Haut Langnedoc,
de s'adrefler à quelqu'auti-e Eglife , ou Province de ce Roiaurae , dans laquel-
le il pourroit exercer fon Minilkre , & faire fa Refidence , s'il y u-ouvoit foiî
Avantage.
Le Synode étant informé de l'Innocence de Monfieur de Monhriieil , 6c tou*
ché d'un profond Reflentiment des Maux fouferts par ledit Monfieur de Mon^
briieil^ ordonna à nos Députés Généraux de prendre un Soin tout particulier
'de ce qui le concernoit , &: folicita l'Expédition & la Ratification des bons Té-
moignages que les Eglifes de Paris , de Nantes , 6c de Rennes , avoient rendus
de lui , lefqucUes avoient une Connoiflance parfaite de fa Vie Se de fes Mœurs ,
;Afin que par ce Moien il pût être pleinement juftifié Se déchargé.
XII.
Monfieur Cottiere aiant prcfcnté un Sommaire des L-ivres qu'il avoit compo-
fés & fur tout d'un Traité de la Foi des trois premiers Siècles ; Cette AlTem-
blée étant bien informée des rares Talens que ledit Monfieur Cottiere polTedoit,
Se de ion grand Zélé & Afeétion pour l'Avancement du Règne de Jefus-Chrifi,
l'exhorta de continuer à dévoiler fes Veilles à la Défenfe de la Vérité, 8c de
porter fes Ecrits au Synode à^ Anjou, auquel on enjoignit expreflément dc_ les
examiner, Sc après les avoir lus & aprouvés , d'avoir Soin de leur Imprcllion,
dont les Edifes paieroient les Fraix.
^ XIII.
Monfieur Pernier , autrefois Receveur pour la Province du Fivarez. , des
Sommes que les Eglifes de ladite Province reccvoient des Libéralités de Sa Ma.
jej^é, faitànt Raport à cette Aflèmblée , que ladite Province lui ctoit redevable
de
TENU A CHARENTON. 507
de la Somme de deux Mille, & Cent Livres, qu'il avoir avancée auxdites
Eglifcs j?our aider à l'Entretien de leurs Pafteurs , ce qu'il fit voir par la Clô-
rure de lès Comptes , qu'il avoit rendus au Synode de Mirabd , tenu l'An
i6z^. : Cette AfTemblée, pour lui donner Satisfaction , décréta , que s'il vou-
loit céder ^r^m tous Tes Dépens, Dommages & Intérêts , il feroit rétabli dans
fon Ofice de Receveur dans ladite Province , fous les mêmes Conditions qu'il
ctoit pofl'edé par le prefent Polîeflèur , & qu'on lui rembourferoit tout le Prin-
cipal dans les deux Années fuivantes ; 6c à l'Egard des Arrérages qu'il difoit lui
être dûs ; on lui promit que s'il faifoit voir que la Dette fut réelle , & qu'il
n'en eût pas été paie des Obligations que ladite Province lui avoit données fur
les Terres de Tottlant 5c de Bafrcy on les mettroit auffi en Compte pour les lui
paier.
X IV.
On ccnfura auflî la Province du Haut Languedoc , Sc Monfieur Bera/id un
de fes Députés , pour avoir violé les Canons par lefquels il étoit ordonné que
les Pafteurs des Eglifes particulières fufiênt députés alternativement aux Syno-
des; 8c qu'aucun d'eux ne feroit reçu dans les Synodes Provinciaux s'il ne por-
toit des Lettres de Commiflion : 5c qu'aucun des Profefl'eurs en Théologie ne
paroitroit dans les Synodes , quoi qu'il fut Pafteur , s'il n'étoit pas envoie
par fon Eglife , ou apellé par les Synodes , lors qu'on traiteroit de quelques
Matières qui concernoient les Univerfités', ou de quelques Points de Doétrinc
très importans.
XV.
On ordonna à Mcflleurs les Députés Généraux d*aflîfter les Eglifes du Bearn,
dans leurs Requêtes adreflées à Sa Majefié pour le Retabliflèraent de leur Cg-
lege.
X V L
Monfieur Roherfon , Principal du Colege de la Rochefoucaud, raportant qu'il
avoit avancé de fes propres Deniers des Sommes fort confiderables , pour l'Eru
treticn dudit Colege : Cette Aflèmbice ordonna que Monfieur Ducandal re-
tiendroit entre fes Mains dequoi paier audit Rober-fm ce qui lui étoit dû , & ce-
la des Sommes qui apartcnoient à la Province de Xaintonge , pour le Compte
de ce Colege : Et ledit Monfieur Roherfon fut loué de fon Zélé tout particulier
pour le Bien de nos Eglifes en General , 6c on le pria de continuer dans la mê-
me Afeâtion 6c Fidélité qu'il avoit touiours feit paroitre.
XVII.
Cette Aflemblée ratifiant ce qui avoit été fait par le Confiftoire de Montpel-
lier , dans la Caufe de Monfieur Ginmoux , qui lui avoit été renvoiée par le Sy-
node National de Cajires de l'Année 1 6x6 ; jugea que les Plaintes dudit Gin-
moHx étoient uns Fondement , 6c qu'on lui en feroit la Notification par des
Lettres.
XVIII.
Les Députés de Nhrnutndie Se de Xaintonge , demandant qu'une certaine-
Somme d'Argent , prilè de la Maflè commune de nos Eglifes , pût être em-
ploiée à la Délivrance de plufieurs- pauvres Protcflans qui étoient en Captivité
S f f z parmi
5oS XXVI. SYNODE NATIONAL
parmi les Turcs ? cette Alîemblée n'aiant pas le Moien de leur accorder leur De-
mande, à Caufe du peu d'Argent qui fe trouvoit de refte , leur confeilla de s'a-
drelîcr aux Eglifes des Provinces Voifines, que l'on cxhorteroit de contribuer
libéralement par leurs Charités à la Délivrance de tant de pauvres Chrêtiens,qui
gemillbicnt fous un rude Eiclavage parmi une Nation Barbare.
XIX.
Madame la DucheJJe de la Tremomlle nunt recommandé,par une Lettre à cet-
te Affcmblée , Monficur Jouars , la priant que la Demande qu'elle faifoit qu'il
fut fon Pafteur lui fut accordée : cette Aflemblée ordonna qu'on écrboit à cet-
te Dame pour la loiier de fon Zélé & de ù. Pieté, £c pour la prier de continuer
toujours ion Afeélion pour la Gloire de Dieu , &C pour l'Avancement de fon
Règne.
X X. _
MonCiem G odef roi , Profeffeur en Droit Civil dans l'CJniverfité de Genève,
aiant donné Avis à cette Aflemblée qu'il vouloit compofer un Livre de l'Hi-
ftoire de l'Eglife , dans lequel il découvriroit les Fauffetés qui étoient conte-
nues dans les cinq premiers Volumes du Cardinal Barronifis , ce qu'il avoit en-
trepris à la Solicitation du Synode National de Caftres de l'An 1 62,6. ; On dé-
créta qu'on lui écriroit pour le prier de donner cette Satisfaction à nos Eglifes,
& de s'aquiter de la Promeflé le plutôt qti'il le pourroit faire.
XXI.
On fit Raport à cette Aflemblée des cruelles Perfecutions que Monfieur de
Snrville , Paileur de l'Egliie de Fignan , avoit foufertes ; iurquoi on ordonna
qu'on lui envoieroit inceflanment trois Cens Livres pour fon Entretien , la-
quelle Somme lui feroit paiée de l'Argent le plus clair que Monfieur Ducandal
avoit entre fes Mains ■■, & qu'on lui donneroit encore trois Cens Livres du pre-
mier Argent que nous efpcrions de recevoir; & qu'on lui feroit de plus un Don
de la Portion Surnuméraire du Partage de la Province des Sevenes , laquelle il
recevroit exempte de toutes Taxes.
X X I L
Cette Affemblée conlîderant les Dépens que Monfieur Chars'ibaud avoit été
obligé de faire, au Sujet de l'Accufation qu'on avoit intentée contre Monfieur
Lotiïs du Bois ; on donna Ordre à la Province du Vtvarez. , de s'informer de
la Vérité de ces Plaintes, afin que fl elles étoient bien fondées, & qu'il^ les vé-
rifiât, ladite Province lui donnât encore , avant le Synode National fuiyant ,
une Portion Franche , outre les Portions Surnuméraires qu'on lui avoit déjà af-
fignées.
^ X X I I L
Monfieur r^c^îw^/^/ aiant genereufcment cédé aux Eglifes la Somme de huit
Cens Livres qu'il pouvoir jufliement prétendre , 6c qui lui êtoit diië , du Sol
par Livre , de la Somme de foixante Mille Livres que Sa Maje(ié avoit ac-
cordée à nos Eglifes, pour paier les Dépenfcs de cette Affemblée , & aiant aiiflî
quitté des Reprifes qu'il auroit pu prendre de fes Comptes, la Somme de quin-
ze Cens Livres: Cette Affemblée le remercia très fincerement & avec des Té-
moignages de Reconnoiffance de fes Chantés Nobles ÔC Chrétiennes envers nos
pauvres
TENU A CHARENTON. 509
pauvres Eglifes : & on arrêta que de cette Somme de Quinze Cens Livres,
on en donneroit trois Cens à Monfieur du Tremblai , Pafteur de l'Eglife de
Fantin ; & qu'on en delivreroit auflî trois Cens à Monfieur de la Fon , Paf-
teur de l'Eglife de Glenat 8c de Calvniat , en Confideration de fes prcflans
Befoins i & cinquante Livres pour affifter Daniel Chabord , qui étoit venu
exprès à l'Aflemblée pour implorer nôtre Secours à l'Ocafion'. de fon
Fils , qui étoit détenu dans l'Efclavage fur les Galères depuis les dernie.is
Troubles , 8c lequel il vouloit racheter : & que les autres huit Cens cin-
quante Livres reftantes Icroient miles entre les mains de Mr. Rambouillet, An-
cien de l'Eglife de Paris , pour être emploiées par fon Agent à Mnrfeille ,
au Soulagement 6c à la Délivrance des Fidèles qui étoient détenus dans les
Chaines depuis les derniers Troubles , pour Caufe de leur Religion.
X X 1 y.
Parce que Mr. Dmcan avoit été Profefl'eur en Langue Grecque dansl'U-
niverfité de Saumur , par Ordre du Synode Provincial d'^n;o« , qui avoit
partagé cet Ofice encre Monfieur 5fKo«>& lui , on ordonna qu'on lui puieroit
la Moitié des Apointemens qui apartenoient aux Profeifcurs de ladite Lan-
gue > en Confideration des Services qu'il rendoit aduelkmcnt.
XX V.
Monfieur Savoin Pafteur de l'Eglife de Cadres s'étant plaint par Lettres à
cette Alfeiiiblée , de ce qu'on lui avoit interdit le Saint Miniftere : 6c après
qu'on eût lia l'Aéte du Confiftoire de l'Eglife de Caflres , qui ateftoit que
ledit MonV'cur Savoin n'avoit pas Prêché d'autre DoClrine que celle qui étoit
reçue dans nos Eglifes 6c conforme à nôtre ConfciTion de Foi , 6c à notre
Difcipline Ecclefaftiquc • l'Aflemblée ordonna à MeiTieurs nos Députés Gé-
néraux de pourfuivre dans le Conleil ?nwi de Sa Majefié , la Revocation
du Décret de l'interdiétion que la Cour de Caflres avoit faite contre lui , 6c
de s'emploier dans cette Afure avec toute la Vigueur poflîble , étant un Cas
d'Importance , êc qui concernoit toutes nos Eglifes en General.
X X V L
11 liJt ordonné que le Commis de Monfieur Ducandal ictiendroit entre fes
Mains les Portions franches qui avoient été accordées aux Eglifes à^ Auvergne^
par le vint-quatriêmc Synode National de Charenîon de l'An 1625. 6c que
ledit Commis les diftnbueroit aux Pafteurs qui avoient été envoies par la Pro-
vince des Sevenes , à Proportion du Service qu'ils auroient rendu , dont ils
aporteroient de bonnes 6c valides i\teftations.
X X V I L
Monfieur Ducandal paiera , du premier Aident qui fera diftribué à nos
Univerfités , quatre Cerïs Livres à Monfieur Roberfon Principal du Colege
de la RuchefoHcaud , pour lui rembourfer une Partie des Sommes qu'il a
avancées pour l'Entretien dudit Colege , fous cette Condition , qu'il donnera
Satistaétiou à ceux qui ont des Promeffes de lui.
X X V I I L
On enjoignit trés-exprefiément au Synode de la Bajje Cnienne d'obliger
Monfieur B»ftembis à rendre Compte de la Somme qu'on avoit délivrée à
b f f 5 feu
^lo XXVI. SYNODE NATIONAL
feu fonPere , & de déduire de cette même Somme les Fraix de l*Impre{ïîon
du Catechiime en Langue Btfinietme , félon la l'romeflb que ledit Monfîeur
Enfiembis en avoit faite un peu avant que de mourir , aux precedens Syno-
des Nationaux.
XXIX.
Monfieur Froger prefentant des Lettres de l'Eglife de Pamien 8c déclarant
l'Etat déplorable auquel cette pauvre Eglife êtoit réduite , cette Aflembléc
recommanda, d'une Manière très-particuhere à Meilleurs nos Députes Géné-
raux , cette pauvre Eglife qui gemiflbit fous l'Aflidion ; & on ordonna â
Monfr. Dttcandal de donner , fans aucun Délai , audit Frôler la Somme de Cent
Livres pour lui aiiler à paiea" fes Fraix.
XXX.
Il fut ordonné que la Portion de l'Argent qui revenoit de l'Acord fait
avec Monfieur Falot , & apartenant à la Province des Sevenes , feroit de-
pofée entre les mains de MonCxcm Blanchan ^ un des Députés de ladite Pro-
vince.
CHAPITRE XXIV.
Concernant les Univerfites à" les Coleges..
Canon L
IL fut ordonne que t'Artide neuvième des I>oix Générales pour nos Uni-
verfités, fait dans le troifiême Synode Notional à ^Ims , feroit conçu en
ces Termes : Les Doreurs Cr Frofejfeurs en Théologie aiant premièrement été
Choifis par le Confeil extraordinaire de PVniverJitt , ladite EUEtion fera portée au.
Sjnode Provincial pour en juger ; é" en Cas quelle foit aprouvée , on donnera
Ordre pour C Examen & la Réception des ProfejfeHrs tlûs , félon le troijième Ca-
non dtt fécond Chapitre de nôtre Difcipline,
I I.
D'autant que les Profefleurs en Philofophie , dans les Univerfités de ce
Roiaume, n'enfeignoient pas laMeraphifique.lors qu'ils diétoientleursCours
de Philofophie , quoi que ce foit une des Principales Siences , & dont tou-
tes les autres tirent leurs Principes, & qu'il foit plus Neceflaire maintenant
que jamais de la remettre en fon Luftre & en fa Pureté , parce que depuis
long-tems elle a été entièrement corrompue par les faufles Subtilités des Doc-
teurs de l'Eglife Romame , lefquels abufant de fes Maximes ont défiguré
toute la Théologie , Sc tâchent d'établir leurs faux Prmcipes au grand Pré-
judice de la Venté ; c'eft pourquoi le Synode enjoignit à tous les l-'rofeflèurs
en Philofophie d'enfcigncr ladite Science pendant leurs Cours, avec les autres
Parties de la Philofophie : & il fût enjoint expreflement à tous les Conftils
des Univerfités , de faire .eaforte que dans les premières Claffes on enfeignâc
les
TENUACHARENTON. fii
les premieri. Elemens de la Logique , afin que les Ekroliers (ortnnt du Colege,
fuffent déjà propres à des Sciences plus élevées: & que les Profcfreurs en Philo-
fophie fe gardaffenc de traiter des Matières de Théologie , ou des Queftions
inutiles , mais qu'ils fe tinflem toujours dans leurs Limites, fins vouloir errer
^ans une Région qui leur ctoit inconnue.
III.
L'Affembléc confiderant l'abfolue Neceflîté de la Lar^'oe Grecque,pour
tous les Propofans qui afpirent au Sacre Miniftere , Se que la Profcffioa
de cette Langue fert d'un bel Ornement à nos Univerfités, fouhaitoit qu^el-
le fût enfeignée ; mais à Caufc des grands Befoins de nos Eglifes , qui n'é-
toient pas en Etat d'entretenir un ProFeffeur pour cela , ce Synode laiffant au
Synode National prochain le Soin de faire quelques Reglemcns là-deffus, or-
donna néanmoins ( afin que notrejeuneffene ceffàt pas d'être bien inftruite)
que tous les Confeils des Univerfités auroient Soin que les Regens de la pre-
mière 8c ièconde Claffe cnfeignaffent diligenment & affidijment cette La»-
gue , afin que quand nos Ecoliers fcroient promus à l'Ofice de Leéleurs Pu-
blics , ils piàlTent être capables de lire 6v d'entendre les Auteurs dans leurs
propres Langues.
IV.
Cette Affemblée ne pouvant aucunement aprouver le Procédé du Synode
Provincial du Bas Languedoc , lequel au lieu d'examiner Monfieur Codur ,
félon les Formes prefcrites par la Difcipline de nos Eglifes , s'étoit contenté
de le confirmer fimplement dans un Etabliffement qui avoit été fait par les
Coloques de Nîmes Sc d^Vfez. , qui l'avoient apellé pour enfeigner la Théo-
logie dans l'Univerfité de Nimes : il fut enjoint à toutes les Provinces de fê
tenir à l'avenir fort precifément à l'Obfervacion de ce Canon fi effentiel,qui
avoit été fiiit pour ce Sujet : Et l'Affemblée ordonna particulièrement à la
Province du Bas Languedoc , d'éfeftuer ce qu'elle avoit omis à l'Egard de
Monfieur Coâur \ £c de fe charger auffi de l'Examen de fon Succefleurdans la
Profefllon de la Langue Hébraïque , Sc d'obferver exaétement toutes les
Formalités requifes dans la Promotion qu'elle en feroit.
Après que l'on eût pris l'Avis de toutes les Provinces , touchant cetArîi-
ticle du dernier Synode National de Cafires , à fivoir , s'il étoit expédient
de diminuer le Nombre de nos Univerfités ? Cette Aflémblée refolut d'un
commun Confentemcnt de les maintenir toutes , comme aufiî les Coleges
qui étoient déjà établis dans chaque Province, parce qu'ils étoient les Sémi-
naires êc les Pépinières de l'Eglife de Dieu , & que fans ces Univerfités Sc
Coleges il Icroit du tout impoUible de pourvoir à l'Inftruétion de la Jeu-
nefle , 8c aux Befeins de nos Troupeaux , qui leroient deftituécs lors que
leurs Fadeurs viendroient à mourir.
VI.
Et d'autant que depuis plufieurs Années , les Neceflités de PEtat ne per-
mettoient pas que nos Eglifes jouïflênt des Efets acoutumés de la Libéralité
de Sa, Aiajejié , ôc que nos Univerûtés ôc Coleges ne recevoienr pas régu-
lière-
^12 XXVI. SYNODE NATIONAL
lieremcnt ce qui leur étoit afTigné pour leur Entretien, comme auffi parce
qu'on avoit détourné les Penfions 6c les affignations, 6c qu'à cauie de plufieurs
empêchemens , nos dites Univerfités & Coleges poarroicnt tomber dans une
Ruine totale ; Cette Aflemblée décréta, que jufqu'i ce que l'on pût recueillir
les Fruits des Libéralités de Sa Aîaje/ie, on mettroit en Rcferve le Ginquiê-
nie Denier de toutes les Charités , dont on tireroit une certaine Som-
me qui feroit emploiée à l'Entretien de nos dites Univerfités & Coleges; &
cela par Voie d'Avance , ou de Prêt feulement, Sc qu'on en feroit la Reftir
tution auffi-tôt que nous aurions reçu les Sommes qui nous auroient été ac-
cordées par Sa Majefté.
VII.
Il fut ordonné que chaque Province nommeroit un Confiftoire qui auroit
Charge de recevoir toutes les Sommes qui viendroient du Cinquième Denier
des Charités de chaque Eglile -, lefquelles ils envoieroient aux Univerfités
qu'on leur marqueroit , félon le Partage qu'on en feroit,&: que chacun de
ces Confiftoires prendroit des Quitances des Confeils de ces Univerfités.
CHAPITRE XXV.
Décret pour une Cotifation , en Faveur des Univerjites c^ des Colegts.
Article I.
LEs Provinces aiant été cotifées il fut arrêté.
I. Que la Province de Bourgogne , contribueroit pour fon Cinquiè-
me Denier , la Somme de cinq Cens , trente 6c une Livres, & huit Sols.
a. La Province du Berri , fept Cens , quarante - trois Livres , quinze
Sols.
5. Le PoiVtoH , douze Cens , foixante & quinze Livres.
4. L,t Haut Languedac , neuf Cens , cinquante-fix Livres , quinze Sols.
5. Le Bas L.wfHedac , douze Cens , foixante 6c quinze Livres.
6. La Normandie , deux Mille , Cent vint-cinq Livres.
7. Uljle de France , quinze Cens, quatre -vints quinze Livres , quinze
Sols.
8. La Bretagne , cinq Cens Livres.
9. La Bafe Guienne , douze Cens , foixante & quinze Livres.
10. Les Sevenes , fix Cens , ciniuante-fept Livres , dix Sols.
11. \J Anjou -, huit Cens, cinquante Livres.
la. Le Datiphiné , Mille, foixante-deux Livres, dix Sols.
13. \..-x Xaintonge ^ douze Cens, foixante & quinze Livres.
14. La Province de Provence , ne donna rien , pour les Raifons qui font
déclarées dans le Troifiême Article ci-après.
If. La
TENUACHARENTON, ^13
ïf. La Province du Fivarez. ne donna rien non plus, comme on le vera
dans le même Article de ce Chapitre.
Toutes ces Sommes fe montent à quatre Mille , Cent , Vint -deux Li-
vres , Treize Sols.
I I.
Et parce <jue la Province de Vljle de France avoir difcré d'ériger fonCole-.
ge jufqu'à ce qu'elle fût bien en Etat de l'Etablir ; cette Aflèmblce lui con-
tinuant fes Droits & Privilèges , l'exhorta d'ajouter à la Mafle de l'Argent
qui étoit deftiné pour l'Entretien des Univerfités , deux Cens Livres, qu'el-
le fût chargée de lever fur les Eglifes de fon Département, pour étabfir ledit
Colege ; 6c il fut encore ordonné qu'on continueroit a la Province du Ber-
ri la Garantie de deux Cens Livres , pour aider d'autant mieux à l'Entre-
tien du Colege de Chàtillon fur Loire : mais avec cette Condinon , que la-
dite Province du berri aportcroit tous les Ans de bons Témoignages , de l'U-
fage auquel elle auroit emploie cette Somme ; Ôc comment elle auroit aufli
debourfe fon propre Argent , félon qu'elle y étoit obligée , pour l'Entretien
de fon dit Colege.
III.
Et pour les Provinces àtTrovence & du Vivarex^ , leurs Députés rapor-
cerent , que ces Pais aiant été le Théâtre de la Guerre , ils étoient entière-
ment ruinés , 6c qu'à Caufe de leur grande Pauvreté il leur étoit du tout
Impoflible pour le Iprefent de pourvoir aux Befoins de leurs Coleges , ni de
contribuer en aucune Chofe pour aider à faire fubfifter les Univerfités com-
me les autres Provinces ; c'eft pourquoi l'Aflemblée les exhorta pour cette
fois ; & en même tems on leur enjoignit . de même qu'aux autres Provin-
ces , de lever le Cinquième Denier des Charités , pour être emploie à l'En-
tretien des Ecoliers que l'on deftinoit au Saint Miniftere, comme il eft con-
tenu dans le Second Chapitre de la Difcipline de nos Eglifes , & il leur fût
ordonné d'aporter au Synode National fuivant des Témoignages qui filîènt
Foi comme ils avoient obéi en cela.
I V.
• Le Synode aiant auffi été informé du Préjudice qu'on avoit Caufé au Co-
lege: de Montauhun , en lui retranchant la Somme de fix Cens Livres , qu'il
avoir acoutumé de recevoir du Comté de Querci : pour prévenir l'entière
Diffipation de ce Colege , on décréta , que du Cinquième Denier de laPro-
vince du Languedoc , on lui en affigneroit rous les Ans fix Cens Livres ,
jufqu'à la Tenue du Synode National fuivant , avec cette Condition , qu'il
lendroit Compte de ladire Somme , fuivanr ce qui avoit éré ordonné aupa-
ravant.
Terne IL Ttt . CHA-
514. XXVI. SYNODfs NATIONAL
CHAPITRE XXVI.
Pctrt^gc des Sommes empruntées fur le Cinquième Dénier des Chantes de
nos Eglifes , pour V Entretien des Umvcrjités de Montauban, deNi-
mcs , de Saumur , & de Die , & diverfes autres Matières cancer-
uant lefâites Univerfaes.
Article I.
AL'Univerfité de Mmunban pour deux ProfeflêuK en Théologie , un
en Langue Hébraïque , deux en Philolbphie, 8c pour le Colcge, trois
Mille Livres : dont la Province du H.mt Lannetedoc devoir paier neuf Cens,
cinquante- fix Livre? ; & la Province de Normandie onze Cens Livres ; &
l'/Jïe ds France , fix Cens , vint-cinq Livres; & la Xatr.tonge trois Cens,
dix neuf Livres.
I I.
A l'Univcrfité de Saumur pour deux Profedeurs en Théologie , un en
Langue Hébraïque , Se deux en Fhilofophie , deux Miile , fix Cens Li-
vres : Plus , Cent Livres , pour le Prii'.cipal du Colcge ; pour le premier
Régent , quatre Cens Livres •■, pour le Second , trois Cens Livres ; pour le
Troifiême , deux Cens, cinquante Livres; pour le Quatrième , deux Cens
Livres ; 6c pour le Régent des Ciafies Cinquième & Sixième , deux Cens ,
dix Livres ; & pour le Portier & Bedeau , Soixante Livres \ Ce qui faitcn
tout la Somme de quatre Mille , Cent vint Livres ; dont la Province de
Normandie devoir fournir Six Cens Livres ; Vifle de France Sept Cens, foixan-
te-huit Livres i quinze Sols 5 la Province de Xaintonge , Cinq Cens , cin-
quante fix Livres \ le PoideH , Huit Cens , foixante 6c quinze Livres , le
Jierri , Trois Cens quarante trois Livres , fept Sols , V Anjou , Huit Cens ,
cinquante Livres i la Bretagne , Cent fix Livres , cinq Sols.
A l'Univerfitc de Ntmes, pour deux Profefleurs en Théologie, Se un en
Langue Hébraïque , dix-huit Cens Livres ; dont la Province du Bat Lan-
guedoc dcvoit fournir huit Cens , foixante 6c quinze Livres ; la Baffe Cnien-
ne , huit Cens , foixasue & quinze Livres.
IV.
A l'Univerfité de Die^ neuf Cens , quati-e-vints & une Livres , cinq Sols;
dont le Dauphine devoit fournir fix Cens , foixante deux Livres , dix Sols j
!a Bourgogne , Cent trente 6c une Livres, dix- fept Sols ; les Sevenes, Cent,
quatre- vints Livres , dix Sols.
V.
Et de peur que, û les Provinces negligeoient de porter leurs Contribu-
tions comme il avoit été ordonne , nos Univerfités ne deperiflcnt entière-
ment , on enjoignit très-expreflcmcnt à leurs Députés qui étoicnt prefens à
ce Synode , d'avoir Soin que ce Décret fût ponftuellement obfervé; & aux
Pro;-
TENUACHARENTON. 51^
Provinces , de cenfurer tous les Conilftoiics Delinquans , Se de r'animcr
l'Ancien Zcle de toutes les Eglifes particulières de leur Département , 8c
de les porter à augmenter leurs Charités , qui dévoient ctre emploices à des
Ufaffcs Sacrés & Necefiaircs.
... V.^-
Cette Aflemblée étant bien informée que le Confeil de l'Univerfité de
Siiumur, avoit eu un très grand Soin de s*aquicer de Ion Devoir envers fon
Univerfité, en pourvoiant à ies Beioin'; avec tant de Zcle , 6c principale-
ment depuis le dernier Synode National tenu à C-iJfres , aplaudir à tous les
Profeikurs de cette Univerfité , lefquels b'aquitoient fi dignement de leur
Emploi fi pénible, dans lequel on promit de les confirmer, après qu'ils au-
roienr fubi l'E-xamen, félon les Canons de la Difcipline de nos Eglifcs.
VII.
Le Confeil de l'Univei-fité de Saumiir remontra le grand Befoin qu'il
avoit d'un fécond Profelleur en Théologie, & qu'il avoit jette les Yeux fur
Monfieur BlovdeL, Perlonnage doué de toutes les Qualités rcquifes pour un
Ofice lî important: mais Monlieur Blor.del s'excufa de l'accepter, pour plu-
fieurs Raifons qu'il alegua ; 8c particulièrement parce qu'il avoit été prié d'é-
crire l'Hîlloire des cinq premiers Siècles de l't.glife : Surquoi les Députés
Provinciaux de iJJle de France aiant été ouïs, & la Leûure faite des Lettres
du Comte de kou(j'.y Se de l'Eglifc qui s'afiembloit dans fi Maifon, deman-
dant tous d'un Cohfcntemcnt unanime qu'on leur lailTàt ledit Elondel, à
Caufe des grands Succès de fon Miniftere , dont chacun ctoit extrêmement
bien édifié : L'Anêmbléc déclara que pour plufieurs Raifons importantes,
on ne pouvoir pas donner ledit Monfieur Blondel à PUniverfité de SpAimur ,
•quoi qu'il put lui être très utile i c'eil pourquoi le Confeil de cette Univer-
fité en devoit chercher un autre en quelque part , qui fût capable par fes
bonnes Qualités de rendre le Service que ledit Confeil Académique defiroit.
VIII.
Cette Aflemblée condefcendant aux inftantcs Solicitations de l'Univerfité
de Sanmur , lui accorda que Monfieur de la Place , Pailcur de l'Eglife de
Nantes , nonobftant toutes les Excufes qu'il aportoit pour s'en difpenrcr,fe
chargeroit de cet Ofice , après qu'il aiToii fubi l'Examen prefcrit par nos
Canons. Et on pria Monfi-iur le Commiflaire du Rot de procurer à la Pro-
vince de Bretagne la Permillîon de s'alVembler en Synode dans PEfpacc de
fix Mois, afin que ladite Univcrfité de Sannmr pût prcfcntcr fis Requêtes
à ce Synode-là le plutôt qu'il fe pourroiti 6c on ordonna audit Synode d'in-
îeriner les Requêtes de cette Univcrfité, 5c de pourvoir l'EgUfe de Nantes
d'un autre Pafieur , dont elle fût édifiée, comme elle l'avoit été du Mini-
llere dudit Monfieur de la Place : Et on exhorta la Province d'^wo» d'avoir
un grand Egard aux Ncceflités de cette Eglife , afin que , fi par -l'Avis du
Synode de Bretagne , l'Eglife de Nantes cherchoit un Paîlcur dans ladite Pro-
vince t\''AnjoH, elle lui aidât à obtenir ce qu'elle fouhniccroit. Et on com-
manda ù MonGcur de la Place , fi le Synode de Bretagne ne fe tcnoic pas
dans fix Mois, des'en aller dans ladite Lîniverfité, en Vertu de ce Décret.
Tit z CHA-
5i6 XXVI. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE XXVIL
Comptes que les Provinces portèrent touchant V Entretien é- la Depenfe
de leurs Univerfités ér Coleges.
Article L
LA Province àî'Anjoa rendit deux Comptes , dont l'un avoit été porté au
Synode tenu zSaumur, l'An 1619. ; & l'autre au Synode de Louàun ^
l'An 1651. , pour les Années 16x5-. , i6i6. , 1627. , i6z8. , 1619.,
1630. & 1651., jufqu'au dernier de Septembre , & ils furent reçiàs &
aprouvés.
I L
La Province du Bas Languedoc n'aporta point de Compte pour ion Uni-
verfité de Nimes , ni pour leColegc de Bez.ters, parce qu'elle n'avoit rien re-
çu ni pour l'un, ni pour l'autre, depuis le dernier Synode National de Ca-
fires, tenu vers la Fin de l'Année i6z6-
III.
La Province du Haut Languedoc ne porta point de Compte non plus, ni
pour fon Univerfité de A4ontauban , lii pour le Colege de Cajtres , parce
qu'elle n'avoit pas touché un Denier depuis le dernier Synode.
La Province du Dauphine' prcfenta cinq Comptes de fa Recette 8c de fon
Dcbourfement , pour l'Univcrfitc de Z)«V, qui commençoient au Mois de
Juillet à&V An ï6z6., & finillbient le premier de Juillet i6'2,o. , lefquels
furent tous aloués Se aprouvés dans cette Aflemblée Synodale.
V.
La Province du Bern' porta trois Comptes pour le Colege de Chàtillon
fur Loire, dont deux avoicnt été prefentés au Synode tenu à Chàtillon, le
premier le vint-dcuxiême de Février i6ay.; le Second le vint-deuxiéme de
Mars fuivant ; le Troifiêmc fût rendu au Confiftoire de Gien qui étoit au-
tonfé pour l'examiner, par le Synode tenu à Mer le dix- huitième de Juin
l'An 1631., pour les Années 1628. , 1629., 1630. , 6c 1631. i lefquels
furent aloués & aprouvés comme les prccedens.
V 1
La Province de Xaintonge porta le Compte du Colege de la Rochefoucaud
qu'elle avoit rendu l'An 1630- , l'onzième de Juin , au Synode tenu dans le
même Lieu, 6c il fut reçu £c aprouvé par cette Compagnie.
La Province de Bretagne prefenta aufll le Compte du Colege de riW, fer-
mé & termine par deux Anciens du Confiftoire de cette Eglifelezi. de
fuin 1626., lequel fut aprouvé par le prefent Synode.
VIII.
Les autres Provinces n'aporterent aucuns Comptes touchant la Dépenfe
de
TENUACHARENTON. ^17
Je leurs Coleges, n'aiant rien touché depuis que le vint-cinquiême Synode
National fût tenu à Cafires, les Mois de Septembre, d'OEtohe & de Novembre,
de l'An i6x6.
CHAPITRE XXVIII.
Les Comptes de Monjiêur Ducandal Receveur General , des Sommes
accordées par la Libéralité de Sa Majefté aux EgUfes Reformées de
France.
Article L
CEtte Aflemblée aiant remarqué que dans les Comptes de Monficur Ducah-
dal il y avoit de giofles Sommes qu'il faloit reprendre ; ordonna que Mef-
fieurs les Députés Généraux de nos Egliles, auprès de Sa Mnjefté , feroient
chargés de requérir très humblement Sa Majefié de nous accorder quelques
meilleures Aflîgnations, que celles que nous avions fans aucuns Efctsi & par-
ticulièrement les AfGgnations pour l'Année 1 6x7. Et parce que dans les Re-
prifes des Années précédentes il y avoit divers Otices pris en Paiement des fuf-
ditcs Affignations , lefquels on feroic obligé de vendre à quelque Prix que ce
fut i afin donc qu'on piit recevoir quelques Sommes de la Vente de ces Char-
ges pour aider nos pauvres Pafteurs , cette Allèmblée donna Commiffion au
Sieur Mefirez.at , Paftcur de l'Eglife de Parti aux Sieurs Marband 6c Ram-
houilUt Anciens de ladite Eglifc , & à Meffieurs nos Députés Généraux , de
traiter conjointement ayec Monfieur Ducandal. & de convenir de la Vente
defdits Ofices , pour Tous , ou pour une Partie , avec une Peribnne feule , ou
avec plufieurs, au Prix, & aux Conditions qu'ils jugeroient les plus Avanta-
geufes pour nos Eglifes. De plus , s'ils rencontroient quelque Peribnne qui
voulut faire Marché avec eux de toutes ces Sommes , ou d'une Partie de celles
qu'il faloit reprendre, cette Aflemblée donna un Plein Pouvoir auxdits Sieurs
Mefirex.at , Marbattd , & Rambotftllet , conjointement avec Meflleurs nos Dé-
putés Généraux & Monfieur Dncandal, de s'accommoder pour telle Somme
d'Argent qu'ils jugeroient eux-mêmes être la plus avantagcufe pour nos Eglifes.
Les Sieurs VAmi Se de Croi , Palleurs . conjointement avec Meffieurs de
Balterne , Large-Bâton , Gilbert , Maz.ilieres ôc Cheiron , Anciens , aiant eu
Commiffion de ce Synode de vérifier les Comptes de Monfieur Ducandal, ils,
firent Rapoi t , que félon l'Examen qu'ils enavoicnt fait , ils avoicnt trouvé que
Monfieur Ducandal fe chargeoit de R-ecepifles pour quatre Cens , quarante &
un Mille , trois Cens , quarante & une Livres , Se que les Debourfemens mon-
toient à quatre Cens , trente trois Mille , deux Cens cinquante neuf Livres ,
pour les Années 1 6îf. , 1 6x6. &C 1 62 7. ; que par confequent il y avoit de bon
ièpt Mille , quatre-vints ôc une Livres , laquelle Somme feroit diftribuée de la
T 1 1 3 Mamere
fï8 XXVI. SYNODE NATIONAL
Manière que ce Synode le jugerait à propos ; Surquoi il y avoir dan? ledit
Compte une Quitance de Monfieur Grajfe Ik de Monfieur Moufchamf , pour la
Somme de huit Cens, cinquante & une Livres , fcizc Sols , & ti'ois De-
niers, qu'il s'étoit obligé de produire; & que fous l'Article des Sommes mifes
en Compte , & non reçues , il devoit donner fon Recepiffé dans les premiers
Comptes , ce qu'il fcroit pour les Parties de fept Mille , fept Cens, quarante-
trois Livres , douze Sols , & fix Deniers ; 6c pour quatre Mille , trois Cens
Livics, pour les Ofices des Commiffaires , Receveurs des Profcffions Réelles,
ou du Produit de la \'ente deidits Ofices.
I I L
Et pour cette Partie de deux Cens vint & un Mille Livres , des Aflîgnations
données pour l'Année 1627. , ledit Comptant fut déchargé de donner davanta-
ge de Rcccpillès dans les Comptes qu'il pcrtcroit déformais , à moins qu'il ne
plût à Sa Majefte pour répondre à nos très humbles Requêtes , qui lui avoient
été prefentées par nos Députés Généraux, de faire que cette Somme de deux
Cens, vint & un Mille, trois Cens, quarante & une Livres, contenue dans
les Tailles des Finances, fût de bonne Valeur , & de les réaflîgncr en 'quelque
Part ailleurs ; Se qu'alors ces Tailles qui étoicnt entre les Mains dudit Mon-
lîeur DHcatidai fcroient produites 6c cédées par lui à telles Pcrfonncs que ce Sy-
Hode , ou celui que l'on tiendroit enfuite , lui commanderoit.
IV.
Lx;dit Monfieur Ducandal rendit un Compte des Sommes à reprendre , mi-
fes dans les Comptes que Monfieur Cupâr fon Député rendit au Synode National
de Cafirei tenu l'An 1626. , dont la Recette le montoit à trois Cens & un Mil-
le, cinquante Livres , quinze Sols & quatre Deniers, laquelle Somme il diftri-
bueroit félon l'Ordre du prefcnt Synode.
Surquoi il faut remarquer que la quatrième Partie dudit Debourfemcnt rou-
loit fur une Qiiitance de Meflîeurs Graffe & Monfcharnp , de deux Cens , qua-
rante deux Livres, feizc Sols, qu'il leroit obligé de faire voir , & que dans le
Contenu des Rcprifes du piefent Compte, il devoit fiire une Recette pour les
premiers Comptes qu'il rendroit, d'une Somme de trente Mille , deux Cens ,
quarante Icpt Livres, fcize Sols fie neuf Deniers, qui avoitiété emploiéc fous le
Nom de Monfieur Mortnean , Receveur General de Bourdeaux , &c d'onze
Mille, fept Cens Livres , de Monfieur ^«^^rf , quiavoitété Caution dans la
Saifie de Àlonfieur René Brunet ; £c pour vint quatre Mille , deux Cens , cin-
quante neuf Livres , & douze Sols , pour les Ofices de la Beaujfe , parce que le-
dit Comptant étoit chargé de foire toute la Diligence poflîble pour recouvrer
toutes les fufdites Sommes.
V I.
Et à l'Egard des Comptes rendus fous le Nom des Fermiers <4e la Chàtelenic
de Bourdeanx , & de Monfieur CUttde de R<igois , Receveur General de /,?-
moges & de Bafcles , Fermier des Gabeles tV^njott ; de Malbranche , Treforier
des Finances, Sc de Loriol , Receveur General des Domaines du Languedoc,
kfqucls Comptes montoient à la Somme de deux Cens , dix fcpt Mille , deux
Cens,
TENU A CHARENTON. ^19
Cens , quatvc-vints & fept Livres , fept Sols & fcpt Deniers, ledit Comptant
fut dech;irgé de donner davantage de Recepinbs dans fes Comptes qu'il rcn-
dioit à l'avenir , fi ce n'étoit que par un grand Hazard il reçût quelque Cho-
ie; mais il refta chargé des Tailles du Domaine, &; des Certificats des Rece-
\'eurs & Fermiers qui étoient Débiteurs de ladite Somme de deux Cens , dix
fcpt Mille , deux Cens , quatre-vints fept Livres, fept Sols ôc fept Deniers
qu'il rendi-oit à telles Perfounes que ce Synode ou le fuivant l'ordonnevoit, *
PARTAGE
De la Somme de feize Mille Livres , accordée par Sa Majefté , pour
paier les Depenfes necef aires de ce Synode , afin de foulager les Pro-
vinces.
L. S. D.
A la Province de Bottriogne , pour quatre Députés , 114116a
A la Province de /'r-«z/f»c^ , pour deux Députés , 570 18 2.
A la Province du 5f m , pouj- quatre Députés , hai 16 4.
A la Province du Poitou , pour quatre Députés , 1 141 16 2
A la Province de Xaintonge , pour quatre Députés , 1 141 164
A la Province de Bretagne , pour un Député , z8o o i
A la Province de Guienne , pour quatre Députés , 1 14 1 1 6 4
A la Province du ^/Wrf^, pour deux Députés, fvo 18 2.
A la Province des ^fz-f^w , pour quatre Députés , 1141 \S a
A la Province d'/^«/o« , pour quatre Députés , 1141 16 a
A la Province du I><«»/'Â<W, pour quatre Députés , 1141 16 4
A la Province du Bas Languedoc^ pour quatre Députés , 1 141 16 4
A la Province du Haut Languedoc , pour quatie Députés , 1 141 16 4
A la Province du Bearn , pour deux Députés , 570 18 x
A la Province de iVo/-»^4Wï(f , pour deux Députés , 1141 16 4
A la Province de rijle de Franee , pour quatre Dcputés , 1 141 164
Poui- les Fraix des Députés qui étoient à la Cour , 300
R E M A R Q^U E
Du Sieur Ay mon fur les fnfdits Commîtes.
„ l^ Somme totale de vroit faire 16000 Livres, mais la Négligence de
„ ceux qui ont copié ces Actes eft inexcufable ; car il n'y en a aucun de tous
„ ceux que j'ai examiné £c calculé dont les Sommes Particulières Eillènt au ju-
,, lie la Somme Totale : c'ell pourquoi je prie le Lecteur de ne m'imputer pas
„ cesOmilSons, ou ces Erreurs de Calcul, puis qu'elles ne viennent pas de
„ inoL
CHA.
510 XXVI. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE XXIX.
Partage fait entre nos Eglifes' y delà Somme de foixante Mille Livres ^
accordée far Sa Majefté aux Edtfes Reformées de France , en Fa-
veur de leurs Univerfités <éf de leurs Coleges ; four l'Année courante
Ï631., & pour les Années fuivant es pif qu'au Synode National pro-
chain, félon lequel Partage Monfieur Vnc^nàû fera les Paiemens de
ladite Somme , comme il a été convenu entre lui ér le Synode Natio-
ml de Gap de V Année 1 603.
A R T I C L E I.
DEs trois premiers Quartiers de ladite Somme de foixante Mille Livres,pour
l'Année 1631. , qui font la Somme de quarante cinq Mille Livres , on di.
flribuera les Sommes fuivantes. . -
II.
Aux Univerfités, comme il a été auparavant ordonné, la Somme de neuf
Mille, neuf Cens, onze Livres, pour toute l'Année.
A l'Univerfité de Montauban , trois Mille Livres i à celle de Saumur, qua-
tre Mille , cent vint Livres ; à celle de Nimes , huit Cens Livres ; à celle .de
J>;>, neuf Cens, quatre- vints Se une Livres,
m.
Au Coîoquç de Cex quatre Mille , cinq Cens Livres , y compris trois Mille,
fix Cens Livres que le Roi lui a donné, & Cent Livres pour fon Colege,
I V.
Aux Habitans de Bergerac , pour leur Colege , la Somme de quatre Cens
Livres.
V.
Pour un Secours à nos Députés Généraux , tiois Mille , trois Cens Livres.
V ï.
A la Province de Bourgogne , quarante ôc une Portions , à favoir . pour dix
neuf Pafteurs aétuellement emploies , cinq Eglifes à pourvoir , trois Prope»
fans , quatorze Portions Surnuméraires » & quatre .Cens Livres pour le Co»
lege.
VII.
A la Province de Provence , vint Portions , à favoir pour onze Pafteurs ao-
tuellement emploies , cinq Eglifes à pourvoir , deux Propofans, deux Por-
tions Surnuméraires , 2c quatre Cens L-ivres pour le Colege.
V I I L
A la Province du Berri , quarante & une Portions , à favoir pour vint fix
Pafteurs en Ofice aétucl , deux Pafteurs déchargés , un Pafteur à pourvoir ,
cinq Eglifes à remplir , quatre Portions Surnuméraires , dont on en délivrera
une franche & exempte de toutes Taxes à Monfieur pAlquet , ôc quatre Cens
Livres pour le Colege.
IX. A la
TENU A C H A R E N T G N. 511
I X.
A la Province du PoïEIok, foixante trois Portions , à favoir pour trente huit
Pafteurs emploies dans le Service , cinq Palleurs fans EgUies, dix-huit Eglifcs
à pourvoir , quatre Propofans , ôc quatre Cens Livres pour le Colcgc.
A la Province de Xaintenge, quatre-vints fix Portions, à fâvoir pour cin-
quante fix Pafteurs adtuellement emploies , un Pafteur déchargé , dix-huit
Eglifes à pourvoir , cinq Propofans , feize Portions Surnuméraires , & qua-
tre Cens Livres pour le Colege.
XI.
A la Province de Bretagne ^ dix- huit Portions , à favoir pour dix Pafteurs
aduellement en Charge , trois Eglifes à pourvoir , deux Propofans , trois
Portions Surnuméraires , & quatre Cens Livres pour le Colege.
X i I.
A la Province de la Bajfe Guienne , Cent dix Portions , à favoir pour foi-
xante neuf Pafteurs en Service aâruel , un Pafteur déchargé , & un à pour-
voir, cinq Propofans , vint- huit Portions Surnuméraires, 6c quatre Cens
Livres pour le Colege.
XIII.
A la Province du Viv.irez. , cinquante fept Portions , à favoir pour dix-
huit Pafteurs en Ofice, trois Propofans , cinq Eglifes à pourvoir , N. . .
Portions Surnuméraires , dont on en donnera une à Monfieur Boci , & une
autre à Monfieur Chamband , & quatre Cens Livres pour le Colege.
XIV.
A îa Province des Sevenes , cinquante fept Portions , à favoir pour cin-
quante fix Pafteurs emploies dans l'Exercice du Miniftere , un Pafteur a
pourvoir, trois Eglifes deftituées de Pafteurs , trois Propofans , quinze Por-
tions Surnuméraires I dont il y en aura cinq exemptes de toutes Charges
pour les Eglifes à,^ Auvergne , 6c une autre franche pour Monfieur de Survil-
Ic , & quatre Cens Livres pour le Colege.
X V.
A la Province à^Anjon , trente fix Portions , à favoir pour vint Pafteurs
aftuellement en Ofice, un Pafteur déchargé, trois Eglifes à pourvoir, trois
Propofans, huit Portions Surnuméraires.
X V I.
A la Proviiice du Dauphine, cent dix Portions, à favoir, pour foixante deux
Pafteurs en Oâce aétuel , un Pafteur déchargé , un autre Réfugié, treize
Eglifes à pourvoir, huit Propofans, vint cinq Portions Surnuméraires, èc
quatre cens Livres pour le Colege.
XVII.
A la Province du Bas Languedoc , quatre-vints dix Portions, à favoir,
pour cinquante trois Pafteurs en Service , quatre Pafteurs déchargés , fept
Eglifes à pourvoir, trois Propofans, trente trois Portions Surnuméraires,
& quatre Cens Livres pour le Colege.
Tome IL , Vw XVIII. A
p^ XXVI. SYNODE NATIONAL
XVIII.
A la Province du Haut Languedoc , Cent trente deux Portions, à favoir,
pour foixante Pafteurs^n Service aduel , cinq Pafteurs Déchargés, treize
Eglifes à pourvoir , fix Propofans , cinquante huit Portions Surnuméraires
pour les Palteurs qui font pauvres , ôc pour les Eglifes ruinées pendant les der-
niers Troubles.
XIX.
A la Province de Normandie , cinquante neuf Portions , à lavoir , pour
quarante fix Pafteurs a6tuellement emploies, fix Eglifes à pourvoir, fix Pro-
pofans, une Portion Surnuméraire, & quatre Cens Livres pour leColegc.
X X-.
A la Province de l^Ifte de France , foixante deux Portions , à lavoir , pour
quarante & un Pafteurs aftuellement emjploiés.deux Pafteurs déchargés , trois
Eglifes à pourvoir , fix Propofans, neut Portions Surnumeraiies, dont il y
en aura une pour Monfieur Richard y & quatre Cens Livres pour leColegê.
XXI.
A Monfieur Guillemin , pour la Terre de Labour 6c un Ecolier , la Som-
me de deux Cens bi dix Livres.
PARTAGE
Vu Gluartier ^'Oftobre, àe îaprefente Année 163 1. , & pour les An-
nées fuivantes , des Sommes accordées par Sa Majefté k nos Eglifes,
avec la Clôture de tous les autres Comptes ^Particuliers.
XXII.
Livres.
1. A \i 'Province àc Bourgogne, . . 1 ". 2360.
2. A la Province de Proffwff , . . . 1580.
5. A la Province du fif-m, . . . • 2820.
4. A la Province du Po/ffow , . • . 5668.
5. A la Province de Xaimonge, . . . 497^-
6. A la Province de Bm^_g«e, . . • 1445'-
7. A la Province de la ^'.# G»«>»«f , • . 53 7 ï-
8. A la Province du rtvarez. , . . • . 24S9.
9. A la Province des 5f z/fMf / , • ... 4388.
io. A la Province d'^»/o», , " . ' * ' 2,162-
II. A la Province du r>^»/'/»«e'', • • • 6419.
12 A la Province du /?.w /^«ç^f-^oc, . . . 4454-
1-3^. A h Vrovmce du Haut Languedoc , . • 6058'.
14. A la Province de iVorw^»^/>, . • 5668.
ic. A la Province de /VyZe'^<f/r/?«<:f, . . • 4325.
^ XXIII.
Les Commiflaires qu'on avoir établis pour fermer les Comptes des Cole»
ges 2i des Univerfités, aiant fait leur Raport , & le Synode aiant marque
TENU A C H A RE N T O N. 515
ceux auxquels il étoit dû quelque Chofe, donna une Lifte de leurs Noms,
& de la Somme qui leur étoit due , à Monfieur Ducandal ; ce qui , avec
d'autres Sommes accordées à plufieurs Particuliers, faifoit la Somme de neuf
Mille, fept Cens, trente Livres , qu'on lui ordonna de paier du Refidu de
l'Argent de fes Comptes, félon qu'il lerecevroit, endeduifant pour lui, le
Sol par Livre.
XXIV.
Les Députés des Scjenes recevront leur Part des Deniers qui ont été ac-
cordés par Sa Majefié, pour paier la Dépenfe de cette Aflemblée, avant qu'ils
paflent par les Mains du Député de Monûcur Ducandal ; mais avec cette Con-
dition qu'ils en rendront Compte à leurs propres Provinces i ce qui fe pour-
ra auffi fiiirc à l'Egard des autres Députés.
XXV.
La Somme de huit Mille Livres paiée par Monfieur Pâlot à Monfieur 13/;^-
candal, fera délivrée de la même Manière que cette Aflemblée l'a ordonné,
fans aucune Aliénation ou Diminution, non pas même pour Tes Droits du
Receveur.
XXVI.
Cette Aflemblée donne Pouvoir au Confiftoire de l'Eglife de Paris d'ac-
corder avec Monfieur Malict , & de le recompenfer de fes Peines , en lui
paiant la Somme de Mille Livres ; laquelle lyi fera paiée contant par Mon-
fieur X)«c.iw^.î/; cette Somme contenant tout ce qu'il peut prétendre, foit
pour lui, ou pour Feu fon Oncle, Monfieur Mallet : 6c ledit Mallet met-
tra entre les Mains de Meflieurs les Députés Généraux un Inventaire de tous
les Papiers , Décrets & Mémoires , qui concernent les Procédures faites con-
tre Monfieur Pâlot , lefquelles font à fa Difpofition.
CHAPITRE XXX.
Rôle des Mmiftres Depofes & Apojîats.
I.
JOfeçh Atibnri, autrefois Pafteur de l'Eglife de Cot: longes , dans le Colo-
que de Gex: Homme de petite Stature, aiant le Vifage long , les Yeux
enfoncés dans la Tête", d'un Regard farouche , le Nés long , des Che-
veux châtains,^ les Jambes & les Pieds tortus en dedans, 6c boitant des deux
Côtés; Depofé par la Province de Bourgogne ^om plufieurs Faufl*etés , Par-
jures 8c Scandales , âgé d'environ trente huit Ans.
I I.
Antoine dit Mont , autrefois de l'Ordre des Auguflins , mais depuis Mini-
ftre de St. Aignan , dans le Pais du Mxine , Depofé pour divers Crimes, par
le Synode d'y4«;o« de l'An lôag. il efl; de petite Stature , fes Cheveux
font prefque blancs, & il a les Yeux brillans, le Nés long & aquilin , le
Vvv 2 Col
524 XXVI. SYNODE NATIONAL
Col court , les Epaules bafles : 11 étoit étourdi » fantafque , & peu fo-
ciable.
I I I.
j4ndrc Peletjjuin , autrefois Pafteur des Eglifcs de Houdan & de Fontaines,
dans la Comté de Chartres, mais maintenant Apoftat: C'eft un petit Hom-
me, aiant les Cheveux châtains, de petits Yeux enfoncés dans la Tête , le
Nés plat 8c la Langue grafle, âgé d'environ trente Ans.
N. Tidffan , autrefois Miniftre à Matiduel dans le Coloque de Nimes , âgé
d'environ cinquante Ans, de petite Stature, les Cheveux châtains , Depofé
pour avoir méprifé & entièrement abandonné le Miniftere , & pour s'être
attaché à des Occupations bafles 8c indignes de fon Caraétere.
Tonifie de Romerville, autrefois Moine , mais enfuite Pafteur de l'Eglifc
àeGontaetlt , dans le Coloque d'' /^génois, , êc maintenant Apoftat , d'unt
moienne Stature, 6c de Couleur olivâtre, les Cheveux fort noirs Sc la Barbe
auffi i il avoit perdu fa Voix. Après fa Révolte il eft allé remplir la Place
du troifîcme Rcgent dans le Colege de BoHrdeaux.
Jacob Châlter, autrefois Pafteur dans l'Eglife de Queiras , en Dauphins' ;
il eft infcété de V Arminianifme & de plufieurs autres Erreurs monftrueufes,
qu'il a tâché de répandre iêcretement; (Etant furie Point d'être depofé du
Sacré Miniftere, il quita fa Robe & fa Religion) il eft petit , mais d'une
Taille afles bien prife, il a les Cheveux châtains & heriflés, le Nés crochu,
les Sourcils longs , les Yeux enfoncés dans la Tête, la Vûë bafl'e, le Front
fort élevé , les Epaules larges : Il marchoit avec beaucoup de Vitefte , Se étoit
fort groflîcr en Converfation.
VII.
David Bourgade , âgé d'environ cinquante cinq Ans , de petite Stature,
aiant les Cheveux gris , de grands Yeux , la Vûë courte : Il eft fort Bi-
zarre, un peu Hautain, Emporté, Envieux , Voluptueux , 6c Incorrigi-
ble : Il étoit Pafteur de l'Eglife de Cariât , dans le Coloque de Foix , mais
après y avoir prêché durant plufieurs Années il Apoftafia.
VIII.
fean Durant , ou Davant , autrefois Miniftre à Arai^Heftn , dans In Pro-
vince du Bearn , accufé de plufieurs Crimes, & d'Adultère; il a Apoftafié.
Sa Stature étoit médiocre, & il avoit la Tête longue & chauve, la Couleur
pâle, la Voix tremblante, les Dents pourries , les Cheveux noirs 6c grifon-
nant: 11 eft fort déréglé dans fa Conduite 8c rit de toutes Chofes, aiant le
Regard toujours en bas.
I X.
François Langelot , autrefois Miniftre d'y^/^^/.?«/A: dans le Bf^rw, maintenant
Apoftat, de petite Stature, la Tête plate & chauve, le Front élevé, le Nés
long iU plat, une petite Barbe , les Dents blanches , un Regard altier , le
Col long & qui panche d'un côté, fort précipité en marchant.
X. Théo-
TENU A C H A R E N T O N. o#
X. ^ '
Théophile CAfanmjer , Miniftrc de Saint GUdie dans la même Province du
Bearn \ de petite Stature, avec unepetite Tête , peu de Dents , la Voix enrouée
& efTeminée , la Barbe fort roufle , de mauvaife Mine , & toujours prêt à ri-
re. Il a Apoftaûé.
CHAPITRE XXXI.
'Dtcret pour la Convocation du Synode National fmvant.
LE Synode National fuivant s'aiïemblera dans la Ville à^^lençon , en Nor'
mandie , après le Terme de trois Ans , comme il a été déclaré ci-de-
vant , dans le Chapitre des Matières Générales.
CONCLUSION.
Tous les Aâes ci-deflus furent drefles Se aprouvés à Charenton St. Man-
rice , proche de Paris , par les Députés des Eglifes Reformées de France 8c
du Bearn , dans le Vint-fixiême Synode National defdites Eglifes , aflemblé
par la Permiffion de5<« Adajefle' , depuis le Premier Septembre jufqu'au dixiè-
me é''0£iobre , de l'An de Notre Seigneur Mille fix Cens Trente & un.
Signe' dans rOri^inal fur , Mestrezat , Modérateur.
J A M E.T , Adjoint.
B LO N DEL ,
Secrétaires.
JtJLONDEL, -^
ET V
A R M E T , J
Et auflî par MonCeur G a l l a n d , Commiflaire de Sa Majefié, & par
tous les Palpeurs 8c Anciens Députés à ce Synode.
CHAPITRE XXXII.
Remarques concernant quelques-uns àesfufdits Députés.
MOnfieur Afefirez.at , Modérateur de ce Synode , étoit né dans Genève ,
d'une Famille Uluftre , qui étoit Originaire de Feronne , Ville d'/r^-
lie , mais fes Ancêtres avoient abandonné ce Païs-là à Caufe de la Religion.
Ce fameux Théologien vmt en France pour voiager , lors qu'il étoit âgé
d'environ vint-deux Ans , 6c vit les Univerfités de la Religion Reformée, en
Qualité de Propofant j Après quoi il alla à Paris ., où aiant fait une Propofi-
lion , l'Eglife Reformée de ladite Ville le demanda auffi-tôt pour Miniftre,
à quoi il confentit , à Condition qu'on le laifl'eroit aller à Smmnr , oîi il
V vv 5 refte-
5:6 XXVI. S YN ODE NATIONAL, 6cc.
icfteroit pendant deux Ans, pour achever fes Etudes. Lequel Terme étant
expiré , il retourna à Paris : il y lervit l'Eglife de Dieu avec beaucoup de
Fidélité & de grandes Fatigues pendant quarante-deux Ans; Il mourut
l'An 1657. ■'^gé ^^ foixante-fix Ans. Il eût une Confcrince avec un ]efui-
te de grande Réputation , nommé Regourd, par un Ordre exprès de la Cour,
qui fut Témoin de la Confuiion du Jefuite , ce qui tourna à l'Honneur de
noire Sainte Religion.
IL
Mr. Michel le Faucheur étoit auffi né de Parens Pieux dans la Ville de Ge-
«eve. Il fût reçu au Saint Miniftere dans le Synode Provincral àuFivarea,
& prcfcnté par cette grave Afiemblée à l'Ofice Palloral dans l'Eglife d'^»-
votiat , quoiqu'il ne fiit âgé que de dix-huit Ans ; & ^»«o«.^z étoit une Egli-
fe aflés confiderable : mais fon Mérite fuplea au défaut de fes Années. Il alla
à Montpellier l'An i6ia. où il fervit l'Eglife pendant vint Années entières.
21 lut un des Secrétaires du Synode National tenu pour la première fois à
Chareiiton^en 1625. Le Parlement dcThottloufe aiant fait un Décret qu'aucun
Etranger ne feroit emploie au Miniftere , ni ne prêcheroit dans cette Jurif-
diélion , il vint à Paris l'An 1625. & folicita la Cour pour fon Retabhfle-
ment. 11 avoit dans cette Ville un Frerc fort Riche , 6c un qui étoit dans
le Bareau. Pendant le tems qu'il y fit fa Relidence, l'UniverfitédeZ-<î»p«-
ne en Saife l'invita d'y venir être Profefleur en Théologie ; mais il le refufa
fort civilement , quoiqu'il fût très-habile Théologien. L'Année 1636. un
Moine Cordelîer , qui étoit grand Favori du Cardinal de Richelieu , 6c qui
étoit de fon Confeil de Cabinet, le rencontrant parHazard chés un Apoticaire,
dans la Rue de St. facqnes , lui demanda fon Nom : Mr. le Faucheur lui
aiant dit qui il étoit , & les Raifons pourquoi il étoit chafle de Montpellier,
le Cordellier lui parla en ces Termes ; " Monfr. le Faucheur , rcftés ici , £c
,, prêches à Charenton , & je vous engage ma Parole que le Roi ne vous
„ inquiétera jamais". Il communiqua à fes Frères ce qui lui avoit étédit; qui
en firent part enfuite aux Anciens de cette Rglife , lefquels s'entretenantavec
lui , le prièrent de prêcher le jour fuivant dans leur Temple ; Ce qu'il fit
à la grande Satisfiiftion de toute cette Eglife : où il continua d'exercer fon
Miniftere , en difpenfant la Parole de Dieu , & les Sacremens , jufqu'à fa
Mort.
III.
Mr. Amirauà , je parlerai de lui dans le Catalogue des Egliles 8c des Mi-
niftres qui font dans la Lifte du dernier Synode National, où les Leéleurs
trouveront beaucoup de Remarques fur les Pafteurs qui étoicnt emploies
dans les Eglifes Reformées de France , qui étoient autrefois fi Floriflantes.
Fin du Fint'fixième Synode National.
LES
0^
LES
ACTES, CANONS, DECISIONS
ET DECRETS
D u
XXVII SYNODE
NATIONAL
DES
EGLISES REFORMÉES
DE FRANCE,
E T D U
B E A R N,
Assemble'
Dans la Ville d' A L E N ç O N , en Normandie ,
Depuis le ly. du Mois de Mai , jufqii'au 9. de Juillet,
L'Anne'ê de Nôtre Seigneur Jesu s-Ch rist,
M. D C. XXXVII.
giui étoit la Fint-huitiême du Règne de
LOUIS XIII.
Roi de France Se de Navarre.
^li permit de convoquer le prefent Synode.
TABLE
Ji8
XXVII. SYNODE NATIONAL
TABLE
DES CHAPITRES,
Contenus
Dans le Synode Nacional à'Aknçon.
Chap. I- T E Mayidemsnt dti'R.oï four convoquer le Synode ,preftnté
I .A par Monfieur le Marquis de Clermont, De f m é General,
Monfieur de St. Marc étant Commijfaire du Roi. Noms des
Députés, EleUion des Oficiers du Synode.
Chap. 1 1. La Commijfion du Roi a Monfr. de St. Marc , four reprefenter
fi Perfonne Roiale.
Chap. III. La Harangue fort longue de Monfieur le Commifaire , au
Synode.
Chap. IV. Réplique du Synode à la Harangue du Commijfaire.
Chap. V. Trois Defutés envoies au Roi, avec une Lettre du Synode,
Chap. VI. Seconde Lettre au ïLoi.
Chap. VII. ylprobation & Confirmation de la Confefiion de Foi.
Chap. VIII. Ohfervations fur la Difcipline Ecclefiafiique.
Chap. IX. Remarques fur le dernier Synode National.
Chap. X. ^^ Minifire Pénitent^ âpre s dix Ans de DepofitioN&\de Satis-
fa^ion , efl enfin rétabli dans rOfice de fan Miniflere.
Chap. XI. La Patience & la Prudence du Sj/node à fuporter lamauvaife
Humeur du Commijfaire.
Chap. XII. Vn Mini-fire Pénitent demandant d'hêtre rétabli dans le Minif-
tere , efi refufé ; & pourquoi.
Chap. XIII. Les Eglifes du Bearn incorporées avec les Eglifes Reformées de
France.
Chap. XIV. Apellations & Plaintes de flufteurs Perfonnes, & la Sédition
d'un Adinifire.
Chap. XV. Matières Générales, i. Vne Atilion Indifférente dont le Synode
ne veut pas prendre Connoifiance . 4. Si on feut acheter des
Efclaves. ^. Ancun Minifire ne fera ordonné J ans unTitre.
7. AUe four un fcûne National. Vn Exfedient pour con-
ferver la Paix entre les Minifl:res , les Profeffeurs , & les
Eglifes. 9. Le Commi/faire empêche de prefenter une Requête
À Sa Majefté, lo. Lettre du Roi au Spode depuis C Article
1%. juf-
3^ E N li: Ai A L E N C OJN-' 529
1 z jttfqttau JO. Decijion des Controverjes qui étaient entre
Meffieurs Amiraot & Tcft.ird. Les Députés au Synode doi-
vent recevoir cmcj Francs par jour de leurs Provinces , pour
leur Salaire, ^z. Profejfeurs en Théologie deftgnés.
Chap. %\li , Matières Particulières ^ àeux Miniflres fort pau-ufes. 7. Ex-
pédient pour ajufier les Diferens d'ans une Eglife & Provin-
ce. 9. Le Cas de la Milletiere le Reconciliateur. 32 Plainte
touchant deux Livres .,l' Antidote ., & les Ombres d' Arrrtinius.
Chap. • X V 1 \i Des Vniverjîtés. Mefttres prifes pour iftaintenir les Vniver fîtes.
Chap. XVIII. 'Arrérages des Sommes dues au.x ZJnivtr'ttés.
Chap. XIX. Les Comptes des IJniverfités,
Chap. XX. Les Comptes de Monjteur ïywcàndaX.
Chap. X X r. Vn Partage de 16000. Livres.
Chap. XXII. Rôle des Minifires Depofés :& desApâflMi.
Chap. X X 1 1 1. Catalogue des] Eglifes & des Minijlres.
Chap. XXIV. Harangue de Alonfieui^ Fcrrand a §3 Majefté.
Chap, XXV. InfiruÙions données a Mr. Fcrrand £cc. Député au Roi.
Chap. XXVI. Harangue de Mr. Ferrand au Cardinal de Richeheu.
Chap. XXVII. Le Cahier des Griefs. Vn Livre intitulé le Profclifte Evan-
■ gclique.
Chap.'XXVITI. Lettres des Pajfeurs & Profeffeurs de Genève.
Chap. X X.i X. Témoignages rendus au Traité de Mr. Rivet , contre les Li-
vres des' Sieurs Aidiraut & Teftafd. I ; '' '
Chap. XXX. Deux Lettres au Synode , une de Monjîertr dft lAQ\i\it\ ^ ^
l'autre de Aionjteur Diodati.
Tome H. Xx£ LE
no XXVII. SYNODE NATIONAL
LE
SYNODE NATIONAL
DES
EGLISES REFORMEES
DE FRANCE,
TENU A ALENÇON,
L'An M. DC. XXX VIL
Au Nom de Dieu. Amen,
Les Aftesdu Vint-feptiême Synode National des Eglifes Reformées
de France , tenu à Alençon , dans la Province de Normanàie.
On en fit l'Ouverture par la Permiflîon de Sa Majefte , le
Vendredi 27. de Mai , Se il finit le Jeudi 29. de Juillet
de l'An de nôtre Seigneur 1637. & le 28. du Règne
de nôtre Légitime Monarque, Loiiis XIII. Roi de
France &c de Navarre.
CHAPITRE L
Le Mandement du Roi f»ur Convoquer le Synode , prefent/par Monjr.
le Marquis de Clermont, Monfieiir de St. Marc , Commjfnire de
Sa Majefté. Noms des Dépités , Eletiion des OJiciers.
AVIS PRELEMINAIRE.
L'Ouverture du Synode , Monfr. le Marquis de Clermsnt ,
Député General des Eglifes Reformées de France , prelenta
le Mandement que Sa Majeftt lui avoit donné pour convo-
quer cette Aflemblce , qui contenoit ce qui fuit.
Article I,
,, Ce Sixième jour de Janvier , de l'Année Mille fix Cens
trente-fept , le Roi étant à PaHs j fur les très-humbles Requêtes de fes
Sujets
T E N U A A L E N C G N. ^^i
,, Sujets de la Religion Reformée , qui dcmandoient fi. PermifTion Roiale,
»i pour convoquer une Aflcmblée Nationale , n'en aiant pas tenu depuis cel-
,, le de Charenton,àc l'An 1 6^1. Sa Maj e/ï e vonhm gratifier fes Sujets, & en
„ ufer favorablement avec eux, a permis, & permet la Convocation d'un Sy-
„ node National, le 27. jour du Mois de Afai prochain, dans la Ville d'Alen-
,, çon : mais à Condition » qu'on n'y traitera pas d'autres Matières que cel-
„ les qui font permifes par les Edits ; & que le Sieur de St. Marc, Con'
„ feiller de Sa Majeftt dans fon Confeil d'Etat , afliftera en Perfonne à ce
„ Synode , en Qualité de Coramiflaire de Sa Majefté, comme il a toujours
„ été pratiqué dans de pareilles Aflèmblées ; en Témoignage de quoi Sa
„ Majefté m'a commandé d'expédier ce prefent Mandement , qu'il a vu 6c
,j (igné de fa propre Main , & qu'il m'a commandé de Signer , moi fon
,, Confeilkr &; Secrétaire d'Etat & de fes Ordres.
Signé, LOUIS,
Et un peu plus bas ,
Philippeatix,
I I.
Les Pafteurs Se les Anciens , dont les Noms font inférés dans les Articles
fuivans , comparurent à cette AfTemblée » de la part des Provinces , 8c Egli-
fes fpecifiées ci-après.
Pour la Province de Normandie , les Sieurs Benjamin de Bafnage , Fadeur
de l'Eglife àtSte. Mère \ & Jean Maximilien de ["Angle, Pailcur de l'Egli-
fe de Roiien ; conjointement avec les Sieurs ftan Richer , Seigneur de Ceriji^
Ancien de l'Eglife de Gaulé ; Se Laurens le Fevre , Avocat au Parlement de
Normandie , Ù. Ancien de l'Eglife de Rouen.
Pour la Province du Dauphiné , les Sieurs Paul Guion , Pafteur de l'Egli-
fe de Dien.le-fit; ^Etienne le Blanc , Pafteur & Profeflèur dans l'Eglife de
Die , avec les Sieurs facques de Beancafie Ecuier, Seigneur à^Aftges , Ancien
de l'Eglife de Courtez.on; 6c Gafpart dtt Bertf , Avocat au Parlement du !?<««-
phiné , 6c Ancien de l'Eglife de Grenoble.
Pour la Province de Bourgogne , les Sieurs Amedée de Bons , Pafteur de
PEglife de* Chatons ; 8c Heltodore du Noyer , Pafteur de l'Eglife de Bujfi %
avec le Sieur Jean Roi , Avocat au Parlement de Bourgogne , Ancien de l'E-
glife d^Aarnai le Duc ; 8c Charles Perreau , Avocat audit Parlement , An-
cien de l'Eglife à^Autun §c de Conches.
V I.
Pour la Province du Bas Languedoc , les Sieurs Samuel Petit , Pafteur &
Profeflcur de l'Eglife 8c Univerfité de Nimes ; & ^ean Giraud , Pafteur de
l'Eglife àe^ Montpellier ; avec les Sieurs François de Fonfrede , Confeiller du
Roi dans le Preiîdial de N,mes , &: Diacre de ladite Eglife ; & Jean le
trun , Seigaeur de jRmJfares , Ancien de l'Eglife de St. Amkeife.
Xxx z yil. Pour
5ji XXVII. SYNODE NATIONAL
VII.
Pour la Province àz Xaintonge , les Sieurs Daniel Chefnel , Pafteur del'E-
glife de Marans i & Jean Gommare , Pafteur de l'Eglife de rertttal , avec
les Sieurs René de St Léger , Ecuier Seigneur de L'oijîond , Ancien de l'E-
glife de Clan ; & Mr George Revenu, ConfeiUer du Koi , 6c Avocat à là ^<'-
ehelle , Ancien de l'Eglife de la même Ville.
V II I.
Pour la Province, de /'ro'yf»^^ , les Sieurs Paal Maurice , Pafteur de l'E-
glile ô^ Aiguières ; & fean Moneftier , Ancien de l'Eglife de Lormarin.
Pour la Province des Sevenes , les Sieurs Jean Boni . Pafteur de l'Eglife
<^t Saint fean de Cardonengue ; & Jean Surville , Pafteur <le l'Eglife du Fi'
gan ; avec les Sieurs Pierre de Fons , Seigneur des SahUtieres , Ancien dc
l'Eglife de ^ijfac ; £v Thomas Serre Ecuier , Ancien de l'Eglife de
Sauve. « '•- '
,r;;.ff aulq I. X.
Pour la Province du Haut Languedoc , les Sieurs Pierre Charles , Pafteur
de l'Eglife de AJontauban ; &C Matthieu Fi/lier , Pafteur de l'Eglife de /1-/<ï«-
voijtn; avec les Sieurs Sehaflien de St. Faujle , Ancien de l'Eglife de Mau-
voifin; Sc le .Sieur David Fournes , Avocat, Ancien de l'Eglife de Montau-
han , qui étoit abfent, étant tombé Malade en Chemin.
X I.
Pour la Province à'' Anjou , les Sieurs Daniel Couppé , Pafteur de l'Eglife
de Losidftn ; & Jean Fineux , Paileur de l'Eglife du Mans ; avec les Sieurs
George Rabotteau , Avocat en Parlement & Ancien de l'Eglife de Pruille;^
Pierre de Cerz.iers , Confcillcr du Roi à LouduH & Ancien de l'Eglife de la
même Ville.
X I I.
Pour la Province dc XTJle de France les Sieurs David Blondel , Pafteur dc
l'Eglife de Rouffi ; & fean D aillé , Pafteur de l'Eglife de Paris ; avec les
Sieurs Pierre de Launai , Seigneur de la Motte , & Pierre Marbaut , Con-
feiUer & Secrétaire du Roi , Ancien de ladite Eglife.
XIII.
Pour la Province de Bretagne , les Sieurs Daniel Sauvé , Pafteur de l'E-
glife de Fillevigne; & Gtles Longer , Ecuier Seigneur de la Grenier e , An-
cien de ladite Ville.
X I V.
Pour la Province ^Orléans , les Sieurs fac»h le Brun , Pafteur de l'Eglife
de Romorantin ; & fean Tabi , Pafteur de l'Eglife de la Charité ; avec les
Skurs Claude Bernard , Bii\\\i( dc thâtillon fur Loiree, & Ancien de l'Eglife
dodit Lieu; & TimothteBaignetix , Ancien de l'Eglife de Mer.
. V X V.
Pour la Province du Poi^lou, les Sieurs Samuel le Blanc ., Pafteur de l'E-
glife de Saint Maixent \ & Daniel Pain , Pafteur de l'Eglife de Châtelheraut;
avec les Sieurs Charles de Courgeand, Ecuier Seigneur dc Fanninere, Ancien
t . ! • ; de
T E N U A A L E N C O N. 533
de l'Eglifc de Mougon; & François MmcUre , Ecuier , Seigneur de la Alc-
^anchere , Ancien de l'Eglife de la Jandeviniere.
X V I.
Pour k Province du rivarez. , les Sieurs ^lexandro de Final , P;\fteur de
l'Eglife d''y4>!nonai; & Stmeon de Hofli , Fadeur de l'Eglife de St. Fortttnat •
avec les Sieurs André Paget^ Ancien de l'Eglife de Couxenear Privas \ ^An-
toine Remet y Dofteur en Droit, Avocat , ik; Ancien de l'Eglife à^Anbeinu.
XVII.
Pour la Province de la Baffe Gnienne, les Sieurs Jean d' Alba , Pafteur de
l'Eglife à'A^en; ^ Daniel F err and , Pafteur de l'Eglife de 2?o«r^f«î«.v , avec
Daniel Dexairac, Lieutenant dans la Cour de Juftice de PugeoU , Ancien de
l'Eglife de ladite Placer & Jacques Charron , Avocat au Parlement de Eour-
deaux, & Ancien de l'Eglife de Bergerae.
XVII I.
Pour la Province du Bearn , les Sieurs Simon Fuget , Pafteur de l'Eglife
de Carrejfe \ Sc Pierre Alargendie, Dofteur en Médecine , èc Ancien de l'E-
glife d'Orthez..
X I X.
Après l'Invocation du Saint Nom de Dieti . Monfieur Benjamin de Bafiia-
ge fut choifi pour Modérateur à la Pluralité des Voix ; Sc Monfieur Conppé
pour Ajoint ; Monfieur Blondel & Monfieur de Launai pour Secrétaires.
CHAPITRE II.
La CommiJJîon du Roi a. Monfieur de St. Marc.
AUfli-tôt que les Députés furent choifis par le Synode , on lût les Let-
tre5 Patentes de Sa A/ajefie', qui enjoignoient à Monfieur de St A-Iarc,
Concilier de fon Confcil d'Etat, dereprcfenter fa Perfonne dans cetteAflem-
blée , dont la Forme & la Teneur a été inférée dans les Aftes de ce Syno-
de, comme elle eft ci-aprcs,
COPIE
Des Lettres Tatentes de Sa Majefté.
s, T ouïs par la Grâce de Dieu , Roi de France & de Navarre , à nô-
j, L-itre Amé 8c Féal Confeiller dans nôtre Confeil d'Etat , le Sieur de
i, St. Afarc y Salut.
,, Aiant permis à nos Sujets de la Religion Reformée, de tenir dans nôtre
5, Ville àî'Alençon, le 17. de Mai prochain, un Synode National, compofé
j, de tous les Députés des Provinces de nôtre Roiaume . pour traiter des
9» Matières qui apartiennent à leur Religion : 6c devant choiiîr une Perfon-
Xxx 3 „ ne
^34 XXVII. SYNODE NATIONAL
„ ne d'une Habileté fufifante, & d'une Fidélité qui nous ibit connue pour
„ aflîfter en Perfonne à cette Aflèmblée, en Qualité de nôtre Commiflaire :
,, étant donc bien informé des Services que vous nousavés rendus,dans plu-
„ fieurs Emplois honorables que nous vous avons confiés , Se dont vous vous
,, êtes aquicé très dignement , nous avons jugé que nous ne pouvions pas
„ faire un meilleur Choix que de vôtre Perfonne , étant bien afl'ûrés que
,, vous continuerés toujours dans la même Afeétion à nôtre Service. Pour
,, ces Caufes, nous vous avons commis & député , & nous vous commet-
,, tons 8c députons, par ces Prefentes, fignées de nôtre propre Main, vous
„ Monfieur de St. Marc , pour aller , & prendre Séance , en nôtre Place ,
,, dans ledit Synode affemblé dans ladite Ville à''Alenfon , pour y propofer
„ 6c refoudre tout ce qui vous fera commande par nous , félon les Memoi-
„ rcs £c Inftruétions que nous avons mis entre vos Mains pour ce Sujet ,
„ 6c pour prendre Garde que l'on n'y propofe pas d'autres Matières que
,, celles qui doivent être traitées dans de pareilles Afl'erablées , ôc qu'il efl
,j permis de traiter par nos Edits : 6c au Cas qu'on y entreprenne quelque
„ Chofe au contraire, vous l'empêcherés, 6c vous vous^ y opoferés par nô-
„ tre Autorité j 6c vous nous en donnerés Avis au plutôt, afin que nous y
„ «portions les Remèdes necefl'aires. C'cft pourquoi nous vous donnons
,, Pouvoir de le faire par cette Comraiffion , 6c nous vous le commandons
., expreflémenc par ces Prefentes , car tel eft nôtre bon Plaifir.
,, Donné a Paris le Jlxiême jozr de Janvier àe l'An de Grâce , Mille px Cens
„ trente Cept . & de notre Reqne le vint-leptiême.
Signé LOUIS.
Et un peu plus bas ,
Philif peaux.
Et fellé du grand Seau de Cire jaune.
CHAPITRE III.
La Harangue au Commijfaire du Roi.
LEfdites Lettres Patentes étant lues , Monfieur le Commiflaii-e fit favoir
à l'Ailemblée , ce dont Sa Majejic l'avoit chargé , & il s'expliqua en ces
Termes :
MESSIEURS,
JE fuis venu à vôtre Synode pour vous faire favoir les Volontés de Sa Ma-
jefté. Vous iaN'és que j'ai prêché & enfeigné l'Obéïflànce dûë aux Puif-
„ fances Supérieures. Toute Autorité eft de DUh , 8c par confequent,fur
„ ce Fondement inébranlable , Vous devés obéir. Ouu-e que les Bontés dtSa
,, Majejtc vous y obligent , 6c les Soins qu'il prend de vous , dont vous
TENUAALENCON. 5}^
J, ren'entirés toujours de bons Efets, pendant que vous refterés dans l'Obéïlîàn-
„ ce ; fa Clémence 6c fon Pouvoir font les Suports les plus fermes que vous
„ puiffiés avoir. Et touchant le premier Article . Sa Alajefté m'a chargé de
„ vous aflurer qu'il vous continuera fon Afeftion , Se qu'il maintiendra fcs
„ Edits auffi long-tems que vous lui ferés Fidèles. Et à l'Egard de fon Pou-
„ voir , les Etrangers l'ont reflbnti & en font l'Expérience de plus en plus.
„ Combien de Preuves en avons-nous? Ses Forces paroiflcnt plus qu'Humai-
„ nés, pai- lefquelles Die» publie à toute la Terre qu'il foutient notre Roi de fa
„ propre Main, èc qu'il le rend redoutable à tous ceux qui font autour de lui.
,, Je ne parlerai pas de tant de Fortereflcs & de Places de Sûreté , fur lefquelles
„ vous aviés trop de Confiance, lors que vous les poflcdiés , qui font toutes do-
„ venues à rien y au lieu que depuis que vous dépendes de l'unique Faveur de
„ Sa Majejié, votre Condition en ell beaucoup plus hcureufc, & plus alFû-
,, rée. Je ne doute nullement que vous n'aies fait Reflexion plufieurs fois fur
„ l'admirable Providence de Bien , qui fait que l'Autorité Roiale de Sa Maje-
„ //eft vôtre Confervation. Vous êtes deftitués de tous Suports , & même
„ vous avés au milieu de vous une infinité de Peuples, fujcts , comme la Mer,
„ à plufieurs Troubles & Agitations ; & cependant le Roi vous maintient dans
,, la Liberté de vos Confcicnces , 6c dans l'Exercice paifible de vôtre Religion.
„ La Stabilité de la Terre , hilancée dans l'Air, ell un auffi grand Miracle
„ que celui de la Création , Se de la Subfiftancc de l'Univers. THen la fou-
„ tient par le même Pouvoir avec lequel il l'a premièrement créée i & vous pa-
„ reillcment vous êtes prefervés par le Pouvoir de la Parole de Sa Majèflé.
„ C'cll pourquoi , Aleffieurs, vous qui êtes Miniflres, vous devrics être des
„ Exemples de Sageflc Sc de bonne Conduite , dans vos Eglifes. Parmi les
„ Efets fignalés que vous avés reçus de la Bonté du Roi , celui-ci n'eft pas un
„ des moindres , il eft même bien confidcrable , de pouvoir vous aflémbler ,
„ & pendant un Tems de Guerre. Toutes les Provinces de ce Roiaume ,
„ comme autant de Lignes tirées de la Circonférence au Centre , peuvent
„ aboutir en Paix à ce Synode. Pouviés-vous jamais demander un meilleur
,, Témoignage des Bontés de Sa Majeflé; que cette Confiance qu'il a en vô-
„ tre Loiauté? Cela feul devroit vous engager à vous foumettre , avec plus de
,, Refpeâ: que jamais , à fes Volontés Roiales. Et je ne doute point que vous
„ ne vous comportiês , dans la fuite , fort làgcment en vos Paroles Sc en vos
„ Aétions , & lur tout que vous ferés fi afeêtionés à Sa Aiajeflé , que vous lui
„ rendrês en tout l'Obéïflânce que vous lui devés , 6c qu'il attend de vous.
II.
„ Et afin que vous dependiés de la Pioteêlion Sc de l'Autorité Souveraine
'., du Roi , Se que vous foies uniquement atachés à fon Service , Sa Majefié
1, vous défend, en premier Lieu,toute Intelligence &| Correfpondance avec les
>, Etrangers ou Domeftiques mal intentionés ; Se Sa Majefié étant informée
„ que le Synode de Nimes , & Monfieur RonjJeUt Miniftre , ont reçu des Let-
I) très du Canton de Berne, ils font avertis de ne plus commettre une pareille
jr Faute: car les Statuts défendent pofitivement aux Sujets du Roi, de rcce-
j, voir des Lettres des Pais Etrangers. Us ne doivent même voii" aucuns Am-
„ baflâ-
556 XXVII. SYNODE NATIO;NAL
„ baflàdeurs, quoi qu'ils refident aupvcs de Sa. AUjeJté ; beaucoup moins no.s
„ Synodes , ou des Minières Particuliers , devit)içnt-ils recevoir dés Letues
„ dés Synodes Etrangers ou Etats , ou entretenir Correfpondnnce avec eux. Les
,, Meffieurs de fierne font Aliés de cette Couronne , ils font d'une même Reli-
„ gion que vous ; mais il ne faut pas que vous aies aucune Union avec cette
„ Republique : car la moindre Correfpondancc , même en ce qui regarde les
„ Afaires EcclefialHques, avec des Etrangers , quoi qu'Allés du Roi, ^ cau-
5, ie de la Jaloufie , & fait naitrc des Soupçons de quelques Dclll-ins contre
,, l'Etat. Ledit Synode, ni ledit Miniftre Roufelet, ne dévoient pas rece-
5, voir ces Lettres ; ou s'ils les avoient reçues, avant que de les ouvrir , ils de-
„ voient les avoir communiquées au Gouverneur de la Place ; ou bien ledit
„ Synode devoit les Ravoir délivrées au Commiflaire de Sa'Majefté, qui y étoit
„ alors prefent. III.
„ Et pour ce qui eft des Corcfpondanccs Domeftiques dans le Roiaume , il
,. Lut que vous fachiés , que puifqu'on vous défend les Synodes Provinciaux,
,> on vous défend auffi par confequent très expreflémcnt toutes fortes de Com-
3> munications qui pourroient tendre à un Synode. Sa Majejèé vous défend
„ de nommer aucun Miniftre, ou d'autres Députés extraordinaires , par le
,, Moicn defquels une Province pourroit communiquer avec une autre tou-
„ cliant des Afaires Politiques , parce que vous n'êtes pas un Corps Politique ;
„ ^ même à prefent que vous êtes ici alîémblés en un Synode National , vous
,, ne pouvês pas communiquer avec un autrç Synode , touchant les Afaires
j, Ecclefiaftiques , quoi qu'elles regardent toutes les Provinces en General ,
j. comme il a été pratiqué depuis peu parle Synode de Nimes , qui a eu des
,, Correfpondances avec celui du Datiphine , & l'Eglife du Montlimar tou-
„ chant le Miniftcre de Monfieur Greguts; Se avec celui des Seveiies & l'Egli-
,,■ fe ài'Anduz^ pour le Miniilei'e de Monfieur Arnaud'., parce qu'il n'apartient
,, qu'aux Synodes Nationaux de donner les Ordres qui regardent l'Etat Gene-
,, rai des Eglifes j & pour cette même Railbn Sa Majefié défend aux Synodes
„ Provinciaux d'indiquer des Jeûnes Nationayx Publics,
I \^
,, En fécond Lieu , afin que la Paix de l'Etat foit mieux établie, Sa Ma^
„ ;f/?/ veut que tous les Miniftres prêchent à fes Sujet» l'Obéillance qui lui
,, eft due, 8c à fes Commandemcns , félon la Parole ôeDien, & qu'il ne
J, leur loit aucunement licite, quelques Raifons qu'ils en puilîcnt aporter,
,, de fe révolter, ni de prendre les Armes contre leur Souveraui. Et quoi
,> que le Gouvernement , ou le Magiftrat Civil, puilTe quelquefois donner
„ des Ordres qui fembleroient être contraires à la Liberté de vos Confcien-
„ ces. Faute d'en favoir les Motifs, (néanmoins l'Intention de 5^ ^<<;>/?e
„ eft de vous confcrver dans vos Droits & Privilèges ) Sa Majefié vousdé-
„ fend néanmoins très-expreflémcnt à tous de condanner le Gouvernement,
„ ou de l'accufer d'avoir quelque mauvais Deflein contre vôtre Religion : bc
„ on ne veut pas non plus foufrir que dans aucuns de vos Sermons , ou
}, Ecrits, vous vous ferviés de ces Expreffious dé Tguruiens, de Martyrs ,
.„ Se de Perfccution de l'Eglife de Die st.
V. Afin
TENUAALENCON. 53-
V.
;, Afin deconferver auflîla Paix; quand vous parlerés du Pafe ou que
M vous aurés quelques Occafions de parler de ceux de la Religion Romai-
,, ne, ou de fes Sacremens 6c Cérémonies , il ne faut pas que vous apelliés
,, celui-là Antechrifi, ni ceux-ci Idolâtres , ni que vous ufics de Paroles in-
„ décentes par lefquelles ils pourroient être ofenfés , ou fcandalifcs, fous
„ Peine d'Interdiftion. Outre que l'on impofera le Silence aux Miniftres,
„ on vous empêchera de vous alTembler pour l'Exercice du Culte Reli-
„ gieux, 6c vous vous attirerés aufll d'autres plus grandes Punitions. Il
,, vous eft encore défendu d'emploier des Paroles Injurieufes contre les Mi-
„ niftres, ou autres Perfonnes qui auront abandonné vôtre Religion, pour
„ embrafler celle de Sa Majefié.
V I.
„ Enfin , de peur que la Paix ne foit troublée par des Ecrits , ou des Dif-
,, cours trop libres ÔC ofenfans » on ne pourra vendre aucuns Livres , ou
„ Traités de Vôtre Religion, qui ont été imprimés dedans , ou dehors le
„ Roiaume, fans qu'ils aient été examinés auparavant, & aprouvés par deux
„ Miniftres qui auront la CommifTion 6c Autorité de le fiure; autrement ils
,, feront tous confifqués.
VII.
,. De plus, puis quercfifter aux Ordres des Magiftrats Subalternes, qui
5, tirent leur Pouvoir, comme des Raions du Soleil, de la Souveraine Auto-
„ rite Roiale , c'cft refifter à Sa Aiajejié , & renverfer l'Etat même : Sa
,. Majefié étant informée qu'on avoit avancé une Propofition dans le Syno-
,, de à'^Anduz.e , à favoir, que le Mariage d'un nommé Atidtbert, fqui s'é-
j, toit remarié après le Divorce obtenu par un Décret du Juge du Lieu ) ne
„ feroit pas célébré, Sa Majefté vous enjoint à tous, maintenant que vous
„ êtes aflemblés dans ce Synode National, de vous expliquer là-delTus, afin
„ que toutes les Eglifes aquielcent , £c fe conforment à tous les Ordres du
,, MagiftratCivil, touchant la Déclaration des Mariages Invalides, Se de pren-
„ dre garde à l'avenir qu'on ne commette plus la même Faute.
VIII.
,, En troifiême Lieu , l'Intention de Sa Majeflé étant de vous conferver
I, félon la Force de fes Edits , qui ont été fiiits en vôtre Faveur , 6c étant
„ auflî Equitable que vous les obferviés, & que vous ne les tranfgreflîés ni
,, violiés aucunement : Sa A'f.ijefl-é ordonne à tous les Minirtres , que pour
,, obéir au Dixième Article del'Editde Pacification, fait au Mois de Janvier
,, de l'An i66r., êc aux Lettres Patentes que vous avés obtenues , 6c qui
„ font enregîtrées, de ne prêcher que dans les Lieux oii les Minières font
M aduellement leur Refidence ; ce il leur défend d'en fortir pour aller prè-
„ cher dans les Egiifes qu'ils apellent Anexes. Et Sa A<lajeflé étant in-
„ formée qu'on n'a j)as ténu Compte de cette Ordonnance, Ôc qu'on l'a
„ violée, m'a charge de vous réitérer cette Défenfe qu'il vous fait, & de
„ vous commander d'y obéir . fous les Peines portées dans lefdites Lettres
»» & le Décret de fon Confeil ; & en Cas que vous contrevcniés à fes Or-
. r^m II. Yyy „ dres,
538 XXVII. SYNODE NATIONAL
,, dres , vous êtes menacés, par Sa Majefié , de perdre tous vos Droits 6c
,, les Privilèges de fes Edits.
I A.
,, Et auffi parce qu'il vous eft permis par le Quarante-quatrième Article des
„ Matières particulières dans l'Euit de -A/*j«/f/ , de vous A iTembler devant un
„ Juge Roial , Se d'impofer une Taxe, par fon Autorité, & de lever les Som-
„ mes neceflaires pour fubvenir aux Fraix de vos Synodes , & pour l'En-
,, tretien de vos Miniftres ; Sa Mitjefté àtïcnà à touts Minillres de prendre
,, pour le Paiement de leurs Salaires l'Argent de la Boëte des Pauvres , ni
„ des Donations qui ont été faites pour des Ulages Pieux , m le Cinquième
j. Denier du Fond qui eft établi pour l'Entretien de vos Univerfitcs ; &
„ cela pour de très-bonnes Raifons , car il eft ni jufte ni railbnnablc que
„ l'Argent qui a été donné pour les Pauvres foit détourné 6c emploie a d'au-
5) très Ulages.
,, D'ailleurs n'étant pas concevable qu'aucunes Perfonnes foient capables
,, d'une pareille Ingratitude envers leurs Pafteurs , que de leur refuler ce
,, qui eft neceflaire pour leur Entretien : cependant de l-'eur que quelques-
M uns de vos Miniftres ne foufrent par NccciTité , Sa Mujejlé expliquant
,, le Quarante-quatrième Article mentionné ci dcfllis , vous permet , tous
„ les premiers jours de l'An , ou un des douze premiers jours de l'Année ,
,, de tenir une Aflémblée de tous les principaux Habitans de chaque Ville,
,, ou Eglife , en Forme de Confiftoire , Ù. d'y délibérer touchant les Ga-
„ ges des Pafteurs , les Fraix de leurs Voiages aux Coloques , & Synodes,
„ touchant l'Entretien des Profefleurs 6c Regtns de vos Univerfités, la Rcpa-
,, ration 6c l'Entretien de vos Temples ; 6c de faire une Lifte de toutes les
„ Perfonnes qui font capables de contribuer à tous ces Fraix, laquelle étant
,, portée au Juge Roial , il l'autorifei'a ; 6c alors chacun étant taxé , pourra
j, être obligé de paier fa Côte-Part , 6c s'il le refufoit , il fera exécuté ,
,, non-obftant fes opofitions 6c Apels,demême qu'il fe pratique dans la le-
,, vée qu'on lait des Deniers de Sa Myefie ; Ceft pourquoi Sa A/ajtfié de-
,, fend à tous les Miniftres d'aller de Porte en Porte demander pour leur
j, Subfiftance.
X I.
„ Et Sa Majeflé étant bien informée que ledit Synode àcNimes a acordé
5, à Monfieur Petit , Miniftre de l'Evangile , comme Profefleur en Theo-
„ logie , la Somme de fept Cens Livres ; le Roi ordonne à prefent que la-
,, dite Somme fera paiée de l'Argent qui a été deftiné par le dernier Synode
„ National , à l'Entretien des Univerfités , 6c qu'elle doit être prife de la
„ Portion qui aparcient aux trois Coloques qui compofent ledit Synode : 6c
„ Sa Majefté vous commande d'obferver lefdits Canons , tant pour le Paie-
„ ment des Pafteurs , que pour la Levée des autres Deniers dont on vient
,, de parler.
X I L
J, Je n'ai plus qu'un Mot à vous dire , après quoi je conclurrai. LeSy-
„ nodc
TENUAALENCON. ^39
,) node de Nimes a décrété que le Barème étoit nul , quand il étoit adminif-
,, tré par une Perfonne qui n'a ni Vocation , ni Commiflîon ; 6c enjoint
,, aux Pafteurs de ne faire aucun Scrupule de Batifer les Enfans fur Icfquels
\, des Femmes , ou d'autres Perfonnes , qui n'avoient ni Vocation, ni Com-
„ miffion de batifer , avoient verfé de l'Eau , en proférant les Paroles de
rinftitution de ce Sacrement , Sa Majefté veut que cet Article foit corri-
^ gé, pour les Raifonsque je vous raporterai dans les mêmes Termes qu'elles
,, font dans l'Ordre Original.
,, Parce <jue de là nait POpinion de Rebatifer ; car par le Doute qu'ails font
^, de la Vocation , ils s'obligent à rebatifer tons cenx qui ont été bâti fe'f par les
,, Perfonnes dont ils ne peuvent pas aprouver la Vocation , & de laquelle ils fe
„ font eux-mêmes les feuls 'Juges & Arbitres \ quoique PEglife Catholique na-
, proHve pas leur Vocation , & qu'ils ne fajfent pas même la moindre Dif culte
de dire qu'ils n''en ont point , cependant leur Batême en efl aprouvé ; parce
, que c'efi un S.icrement dont la Vertu & PEficace efl ex Opère Operato , ô'
,, non pas ex Opère Operantis : tellement que leSjnode afait ce qu'ail neluiapar-
, tenoit pas de faire , lors qu'il a invalidé ce Sacrement , qui étoit adminifirê
,, par les Perfonnes qu'ils difent n'avoir pas de Vocation , ni de Commijfion pour
„ l'adminifirtr ; puis que l'Eglife Ccitholi^'Ue , dans laquelle ils ne peuvent pas
,, prétendre qu'tly ait aucun Défaut de Vocation , a décidé ce Point , dr a ju-
,, gé que tous les Chrétiens peuvent batifer , en Cas de Neceffîté ; C'eft pour-
„ quoi la Parole & PEau j intervenant , PEglife ne veut pas que Set j4Ele foit
CHAPITRE IV.
Reponfe du Synode aux Tropjittons du Roi.
Article I.
LE Commiflaire aiant fini fon Difcours, qui fut écouté bien atentivement
par tous ceux de l'Aflemblée ; Le Synode loua Dieu par la Bouche du
Modérateur , 8c lui rendit de très-humbles r\£tions de Grâces , de ce que
par fa Bonté 6c Pieté , il avoit écouté les Prières de les pauvres Serviteurs ,
& de ce qu'il avoit difpofé le Cœur du Roi à nous acorder cette Aflemblée ,
5c à nous promettre la Continuation de fes Faveurs. On remercia auffi 5<«
Majeflé , de ce que félon fa Bonté acoutumée, il nous avoit témoigné fon
Afeftion Paternele dans les Lettres & jVlandemens qu'il avoit envoie à no-
tre Aflemblée , & de ce qu'il avoit fait Choix d'un Commiflaire pouraiîîf-
ter à nôtre Synode , qui étoit eftimé d'un chacun pour fa grande Intégrité,
pour fa Prudence 6c pour fa Pieté. Et on pria très humblement ledit Com-
miflaire d'afliârer Su Ma;efté , que comme nos Eglifes n'avoient jamais eu la
moindre Penfée de fe départir de PObeiflànce , de la Fidehté 6c de la Sou-
Y y y 2 mifiion
i^a XXVII. SYNODE NATIONAL
rniflion a Vaqudle k Parole de Dieit les obligeoit, auffi déformais elles conti-
nueroicnc à s'aquiter de leurs Obligations envers Sa Aïjejté , & qu'elles lui
donncroient de nouvelles Preuves , de jour en jour , Se aux Seigneurs de
Ion très Honorable Confeil Prive , de l'Innocence de leur Conduite , 6c de
leur Afcction pour le Bien de l'Etat.
I I.
Et parce qu'on avoit faitplufieurs Raports & Informations contre quelques-
uns de nos Synodes Provinciaux, 8c que divers Particuliers avoicnt été accufcs.
d'avoir violé les Ordonnances de Sa Majejié ; oU fuplia très-humblement fa-
dite Majefié de confiderer que le Synode de Ni/nes n'etoit point Coupable ,
parce qu'il n'avoit jamais reçii aucune Lettre de Mrs de Berne : Et pour ce.
quieft de nôtre Frère Monfieur Roujfelet, qui eft Natif de A^ifw-cWf/, Vil-
le qui dépend dudit Canton , êc qui elt fous la Juridiftion dei'dits Meflieurs
de Berne , il fût invité par leurs Lettres à retourner dans fon Pais, & d'ac-
cepter la Charge de Profefleur en Théologie , qui étoit alors Vacante , dans
l'Univerfité de Laufane ; mais auflî-tôt qu'il les eiit reçues , il les produifit
de fon propre Mouvement , au CommilVaire de Sa Alajefté , qui étoit pre-
fcnt audit Synode de Nimes , & auffi à plufieurs autres Oticicrs , qui décla-
rèrent tous, qu'il ne s'étoit pas écarté de fon Devoir en aucune Chofe.
Et quoique les Sujets de Sa Aîajellé , qui vivent dans fonRoiaume,foient
bien refolus de n'avoir aucune Communication , ou Correfpondance avec
les Etrangers \ cependant ils ne peuvent pas empêcher ceux qui habitent
hors des Etats de Sa Majeflé , d'écrire ce qu'ils voudront , & de l'envoier
à tous ceux qu'il leur plaira. Néanmoins afin que tout le Monde foit per-
fuadé que nous ne fiifons pas laCouràceux qui demeurent hors de ce Roiau-
me , & que nous ne fommes pas Ambitieux de lier Commerce avec eux, nous
promettons , devant Dien , que déformais , routes les Lettres qui feront ad-
drelfées aux Coloques , & aux Synodes de ce Roiaume, de la Part de quel-
que Prince Etranger que ce foit , Etat , Ville ou Eglife , feront première-
ment délivrées entre les mains du Commiflaire de Sa Majeflé , avant que de
les ouvrir , afin que Sa M>yefté Y>u\Cfe être pleinement informée par fon Com-
miflaire même , de ce qu'elles contiendront, & qu'ainfi rous ceux qui font
Profeffion de la Religion Reformée foient exemts de ce Reproche que l'on
nous fait , en nous traitant de FadHeux & de Defobeïflans.
I V.
Déplus ) d'aut;.int que par nôtre Difcipline , les Coloques & les Synodes
Provinciaux font obligés de prendre Soin que les Eglifes deftituées de Paf-
teurs foient pouivûts , & que des Caufes de cette Nature ne font jamais
portées à nos Synodes Nationaux , à moins que ce ne foit pour un Sujet
extraordinaire , & par Voie d'Apel : Et parce que les Eglifes particulières
fe trouvent quelque fois dans la Neceflïté de chercher des Parteurs hors de
leurs Provinces, lors qu'elles ne peuvent pas en trouver dajis la leur j néan-
moins ces Recherches font réglées par les Canons de notre Difcipl ine j 6c c'etoit
pour obéir , & pour le conformer à ces Canons , que les Synodes du Dau~^
T E N U A A L E N C O N. ^41
phnié & des Sevenes portèrent leurs Demandes , pour les Egliles du Montli-
mar & d'^nduz.e, au Synode de Nimes, requérant que les Sieurs Gregus &
Arnaud fuflent établis dans le Minifterc de ces Eglifcs ; C'eft pourquoi on
fuplie très -humblement Sa Majefié àe. confidcrer qu'ils n'avoient pas tranf-
grcdé les Ordres qui leur étoient donnés par les Edits : Et en même tems
puifque les Eglifes ne peuvent pas , fans violer leur Difcipline , & ouvrir
un grand Chemin aux Defordres 6c à la Confufion , foufrir que les Colo-
ques & les Synodes Provinciaux prefcrivent des Loix à une autre Coloque
ou Synode i ce Synode défend à toutes ces Aflemblées , de donner aucuns
Ordres Généraux , foit pour un jour de Jeune , ou pour un jour de Prières
Pupliques Extraordinaires , ou pour quelqu'autre Sujet, fi cen'eftence qui
concernera leur propre Dilhid Se Département.
Déplus , nous reconnoiflbns encore que l'Obeïflance & le Refpeét que
les Sujets doivent porter à un Gouvernement bien Policé , ne peuvent ja-
mais être trop recommandés au Peuple ; d'un autre Côté on ne peut pas re-
prendre trop feverement , ni trop detefter cette Témérité Impie à blâmer
le Gouvernement , 6c l'Autorité Souveraine ; c'eft pourquoi ce Synode en-
joint à tous les Pafteurs d'exhorter leurs Auditeurs dans leurs Prêches , à ne
s'écarter en aucune Manière , dircétement ni indireétemenr , de l'Obeïflan-
ce , de la Fidélité Se du Refpeét qu'ils doivent à Sa Majefté, Se à nos Sei-
gneurs lès Minirtres \ mais qu'ils fe repofent fermement fur fa Parole Roia-
Ic , fe confiant toujours aux Bontés de Sa Majefté , 6c qu'il empêchera 8c
préviendra les Dcflèins Se les Entreprifes des Perlonnes mal-intention-
nées , qui voudroient , non - obftant la Force 8c la Teneur des Edits .
pcrfccuter fes pauvres Sujets , feulement à Caufe qu'ils font de la Religion
Reformée.
y r.
Et afin que nos Eglilês ne foient jamais acufécs d'avoh* contribué à aucu-
ne Altération ou Changement , par où la Paix Publique puiflc être trou-
blée : cette Aflémblce recommande à tous ks Paftcurs d'obfervcr plus exac-
tement nôtre Difcipline Ecclefiaftique , 6c la Parole de TEvangile , qu'au-
paravant i 8c leur défend exprefl'ément , félon nos Canons , de proférer au-
cune Parole Choquante ( lors qu'ils déclarent leur Foi Se leur Efperance) con-
tre ceux qui font d'une Opinion contraire : Sc ce Synode fuplie auflî très-
humblement Sa Majefté d'interpofer fon Autorité Roiale , en faifant que
ceux de la Communion Romaine qui s'écartent fi facilement de leur Devoir,
fe contiennent dans l'Obeïflance , 8c n'enfiaigncnt pas les Edits de Sa Ma-
jefté , 8c que fes pauvres Sujets de la Religion Reformée ne foient plus déf-
ormais chargés de ces Outrageans Reproches, comme ils l'ont étéjufqu'à
prefent : Et nous recommandons encore à toutes nos Egliles , 8c à tous
leurs Membres , d'être très-Exa£ts Obfervateurs de nôtre Difcipline ;8f par-
ticulièrement que perfonne ne publie aucun Livre avant qu'il ait première-
ment été lu , examiné 8c aprouvé de ceux qui font établis pour cet Efcf,
8c que Perfonne n'entreprenne de contrevenir aux Jugemens du Magiftrat
Yyy 5 Çi>
54Î XXV II. SYNODE NATIONAL
Civil touchant les Divorces : Et la Province des Seveiin proteftc qu'elle n'a
iamais eu le moindre Deflèin de le faire.
VII.
Et parce qu'on a imputé un Crime à nos Eglifcs , touchant la Refidence
de leurs Pafteurs , & l'Exercice de leur Miniftere , comme fi quelques-uns
d'eux avoient fl^it au Contraire du dixième Article dcl'Edit du Mois ôefan-
vicr de l'An ifôi. ce qui eft cependant très Faux; parce qu'aucun d'en-
tr'eux n'a jamais entrepris de prêcher par Force dans aucun Endroit. En
fécond Lieu , cet Edit de Janvier étoit feulement provifionel , & par Ititt'
rim , 8c a été depuis abrogé par les Edits fuivans , Se particulièrement par
le Qiiarante-uniême Article de l'Edit fait l'An 1570- & par celui de Nantes
f.iit l'An 15-98. lequel fut déclaré par le Roi régnant alors , être une Loi
Claire , Générale & Abfoluë , par laquelle il vouloir que tous fes Sujets
fulTent gouvernes. Et en Troifiême Lieu, les Pafteurs n'exercent ces Fonc-
tions de leur Miniftere que dans les Endroits qui leur ont été accordés par
les Articles 78., 79., 80. & 81. de l'Edit fufmentionné. Et Quatrième-
ment, nosseigneurs du Confeil, les Parlemens, & plufieursGommiflaircs,
établis pour l'Execution de cet Edit, ont donné des Ordres , dès le commen-
cement, pour marquer où, & en quelles Places, on exerceroit le Culte de
nôtre Religion , & ont toujours confideré que la plupart de ces Places n'é-
toicnt que des Parties & des Membres d'une même Eglife , fervie par un
même Pafteur. Cinquièmement que les Pafteurs ne prêchent jamais hors de
leurs Quartiers , fi ce n'eft en Cas d'Abfence , ou de Maladie , ou d'autres
Empêchemens de leurs Frères; Et en dernier Lieu , par leSixiême Article de
l'Edit de Nantes , qui eft expliqué par le Premier des Articles Secrets & Par-
ticuliers , il eft permis à nos Miniftres de refider dans tous les Lieux du
Roiaume indifercnmcnt ; C'eft pourquoi nous fuplions très - humblement Sa
Majeflé de vouloir nous maintenir dans cette Liberté, qui nous eft accordée
par fes Edits , & de révoquer tous les Ordres 6c Décrets de Ion Confeil Pri-
vé qui leur font Contraires.
VIII.
D'ailleurs nos Pafteurs ne mandient pas leur Subfiftance , 8c ne la reçoi-
vent pas de la Boëte des Pauvres , ni d'aucune Donation qui foit faite pour
des Ufiges Pieux , 8c deftincc pour fecourir les Pauvres -, mais ils la tirent
d'une Contribution iVolontaire de leurs Troupeaux, ou d'une Taxe qu'on
inpofe fur chacun d'eux , conformément aux Conventions qu'ilsj ont! fai-
tes avec leurs Pafteurs , à leur Arrivée dans les Eglifes : 8c lelon notre Dif-
cipline , le Cinquième Denier de toutes les Charités eft particulièrement
ariigné à l'Entretien de nos Profefleurs , Régents , Ecoliers 6c autres Per-
fonnes , que la pauvreté rend les Objefs de ces Charités , fans qu'on puilîè
néanmoins jamais emploier l'Argent de cette Nature à d'autres Ufages , on
en difpofer que , par , 8c félon les Ordres des SynodesProvinciaux , ou Na-
tionaux ; C eft pourquoi on fuplic très - humblement Sa Majeflé de mainte-
nir nos Eglifes dans l'Obfervation de cet Ancien Ordre , qui a été établi
par nôtre Difcipline , ôc autorifé par les Edits de Sa Majeflé^ Se dont on n'a
jamais
T E N U A A L E N C O N. 543
jamais formé aucune Plainte ; & qu'il lui plaife encore de défendre à fes
Oficicrs d'annuler , ou de changer les Convenrions qui ont été faites en-
tre les Pafteurs 5c leurs Eghfes , lors qu'ils ont commencé de prendre k
Charee de leurs Ames.
^ I X.
Et puifque ce quia été fait dans l'Afaire de Mr. RouJfeUt fe raporte à l'Exe-
cution de cet Ordre , 8c aux Canons de nos precedens Synodes Nationaux,
nous fuplions tres-humblement Sa A/^jV/e de l'aprouver.
Enfin puifque la Déclaration faite par le Synode de Nimes n'eft (tant en
fa Subftance , que pour les Termes dans leJquels elle e(l dreHée & expli-
quée,) autre Chofe que le premier Article du Chapitre Onzième de notre
Dilcipline , fondé fur nôtre Confeflîon de Foi , fur le Catechifme , & autres
Expofitions de la Créance de nos Eglifes ; & que les A rgumens produits
pour VOpus Operatumèch Decifion de l'Eglife Romaine (laquelle eft direc-
tement opofée à nôtre dite Foi) la condamnent ; Sa Majefié Vâknt accor-
dée par fes Edits , eft très - humblement fupliée d'oétroier à tous fes Sujets
de la Religion Reformée d'en jouir toujours , & d'être maintenus dans l'en-
tière Liberté de leurs Confciences , fclon fes Paroles Roiales 6c Sacrées , afin
qu'ils puffent tous unanimement , & d'un même Cœur , faire les mêmes
Prières à Diea , &C s'cmploier à fon Culte , Se au Service de Sa Majejie.
CHAPITRE V.
députes envoies au Roi avec une Lettre Synodale.
Article I.
L Es Sieurs Ferrand , Gigord 8c Ceriz.i , furent choifis , à la Pluralité des
Voix , par cette Aflemblée , pour porter à Sa MajefléXcs très -humbles
Remerciniens , Se Requêtes de nos Eglifes ; lefqucls on munit d'Inftruc-
tions & de Lettres pour Sa Majefté , Sc pour nos Seigneurs les Minîftres
d'Etat.
COPIE
De la première Lettre écrite au Roi par ce Synode.
SIRE,
» r E Grand Dieu , dont vous êtes l'Image Vivante , recevant indifereii-
,, A-' ment , Se fans Acception des Perfonnes , les Prières & les Hom-
„ mages de toutes fes Créatures , nous efperons que Votre Majejté ne. nous
„ rebutera pas dans la Liberté que nous prenons de nous venir jctter aux
,, Pie
54+ XXVIÏ. SYNODE NATIONAL
,, Pieds de Sa Majefté, après nous être aflcmblés par la Permiflîon de Fôr/e
„ Majefté : Et c'eft pour nous aquiter , Sire de ce Devoir Eflentiel , que
t, nous avons envoie les Sieurs Ferrand, Gigord Se Ceriù , à Fàtre Majefté ,
j, pour lafuplier très humblement qu'elle daigne de nous regarder d'un Oeil
,, Favorable, & d'écouter avec fa Bénignité acoutumée, les Proteftations ,
5, de Bouche , qu'ils lui feront de nôtre Fidélité , & les très-juftes Suplica-
M tions & Requêtes que nous prefentons kTotre Majefié , pour en obtenir
,, la Continuation , & la. Confirmation de cette Liberté qui nous a été
„ acordée par les Edits de Fotre Majefté : afin qu'étant délivrés de toutes
„ Craintes , nous puiflîons vivre tranquillement , à l'Ombre de votre Bon-
„ té Se Puiflànce ; n'aiant autre Soin que celui de prier Dieu pour la Sacrée
,, Perfonne de Fotre Majefté , afin qu'il daigne répandre fes Benediftions
„ fur vôtre Famille Roiale , pour la Profperité de l'Etat, Se de vôtre Scep-
j, tre , rendant toujours à Fàtre Majefté la très - humble Obeïflance ôc Sou-
„ million que nous lui devons, comme étant avec un Profond Refpeft.
SIRE, De vôtre Majefté ,
Les très Humbles , très Obeïflans , & très
Fidèles Sujets & Serviteurs , lesMiniftres
& Anciens , aflemblés par vôtre Permif-
fion dans le Synode National à^Alencon i
& au Nom de tous.
à^Aletiçon le quatrième Eafnage ^ Modérateur du Synode,
de fitin , 1657. D. Coapé , Ajoint.
]
D. Blondel ;
Se V Secrétaires.
D. Laitnai
IL
Les Provinces aiant inltruit leurs Députés par plufieurs Mémoires , cou-
chant la Violation de l'Edit , pour être prefentcs à Sa Majefté ■■> lors qu'on
commença à les lire , Monfieur le Commiflaire remontra que Sa Majefté ne
vouloit pas qu'on debatît en Sa Prefence d'autres Matières que celles qui re-
fardoient l'Exercice de la Difcipline de nos Eglifes ; 6c que le Cahier de ces
lemoires auroit pour Titre , Cahier , ou Mémoires , de ceux de la Reli-
gion Prétendue Reformée ; Sur quoi l'Aflemblée pria Monfieur le Commif-
faire de confiderer que jamais les Reformés n'avoient eu le moindre Deflèin
de traiter des Afaires Politiques , Sc qui regardaflènl l'Etat , mais de taire
feulement un fimple Raport 8c Expofition de leurs Plaintes , fur lef-
quelles il n'étoit pas Befoin de délibérer , qu'elles étoient toutes Juftes , &
fondées expreflement fur les Edits de Sa Majefté ; outre que le Roi n'a-
voii jamais pris en Mauvaife Part que nous lui adreflaflîons nos très-humbks
Remontrances , pour obtenir Réparation de l'Infradion de fes Edits , & que
T E N U A A L E N C O N. ^4.^
Sa AJajefié ne fouhauoit pas que ces Sujets parlaflènt contre leurs Confcicn-
ces , ce qu'ils feroient , s'ils fe qualifioient de la Religion Prétendue Re-
r»rmée,
III.
Monfieur le Commiflàire déclarant que par Tes Indruftions il étoit Char-
gé d'informer le Synode , qu'en Cas que nous vouluflions convenir de deux
Perfonnes propres pour exercer l'Ofice de Députés Généraux , qui cuflcnt
Soin des Afaires de nos Eglifes , Sa Aïajefié les aprouveroit ; à Dé-
faut de quoi le Marquis de Clermont continueroit dans les Fondions dudit
Ofice , auquel on en joindroit un autre qui feroitchoifi du Tiers Etat; L'Af-
femblée nomma un Député de chaque Province pour conférer avec ledit Com-
miflàire , touchant cette Afaire , avec lequel les Députés convinrent que ledit
Seigneur Marquis de C/tfr«»fl«f 6c Monfieur de ^^r^4«f, feroient les deux Per-
fonnes qu'on prefenteroit à Sa, May fié ^ & qu'ils fuplieroient très-humble-
ment Sa, Majellé d'aprouver leur Eledion , & on écrivit la Lettre fuivancc
au Roi pour ce Sujet.
CHAPITRE VI.
Copie de la Secoftde Lettre que U Synode écrivit au Roi , touchant kf
Députés Généraux.
SIRE,
„ \ Ufli-tôt que les Intentions de f^être Majefié nous ont été notifiées,
j, jTV touchant nôtre Choix des Députés Généraux , qui doivent refî-
,, dcr à la Cour , auprès de Fotrt Majefié , npus avons été d'accord avec
,, Monfieur de Saint Marc , Commiflàire de Votre Majefié dans cette Af-
,, fêmblée, & nous avons choifi pour cet Ofice Monfieur le Marquis de
,, Clermont & Monfieur Marbaut : Et nous fuplions très - humblement
„ Votre Majefte' d'acceprer leurs Perfonnes , 6c d'aprouver nôtre Coix , 6c
,, d'écouter toujours favorablement toutes les Prières que nos Bcfoins
,, preflàns , & extraordinaires , nous obligeront de vous faire , par leurs
„ Bouches ; Cette Inclination qui eft fi Naturelle à Vôtre Majefié de
„ foulager vôtre Peuple, nous fait efpercr que vous jetterés des Yeux de
,, Compafllon fur les Miferes d'une Grande Multitude d'Ames, qui nede-
„ firent que de refter dans l'Obcïflance & la Soumifiîon au Service de
„ Votre M.ij;flé ; & que vous repandrés fur nos Egliles , les Raions
,, de vôtre Magnificence Roiale , dont nous avons déjà reflenti les con-
„ folans Efets , ce qui nous rend plus fervens & plus zélés dans les
„ Prières que nous ofrons à Die» y pour la Confervation de la Perfonnc
Tome II. Zz2 » Sa-
546 XXVII. SYNODE NATIONAL
„ Sacrée de Vitre Majefié , pour la Gloire de votre Sceptre , & pour la du-
„ rée du Règne de rôtre Afajejté : comme étant ,
GRAND ROI,
De Fotre Ma je ft et
Les très Humbles , très Obeiflàns , 8ç très
Fidèles Serviteurs cr Snjet: , les Miniflres
aflemblés par la Permiffion de Fôtre Majef-
té , dans le Synode National ^Aleni^on ,
Se au Nom de tous ,
à^Alençon le 7. Bafnage, Modérateur du Synode.
Juin 1637. ^- Coupe, Ajoint.
D. Bbndel '^
& V. Secrétaires.
D. Launai , Jj
CHAPITRE VII.
Revijîon de la ConfeJJlon de Foi , (^ Confirmation de la même Confejftm
de Fêi reçue dans les Eglifes Reformées de ce Roiaume.
ON leût la Confeflion de Foi , Mot à Mot , Article par Article; ocel-
le fut aprouvée par tous les Députés des Provinces , qui proteftercnt en
leurs Noms , comme auffi au Nom , 8c de la Part de leurs Synodes Provin-
ciaux qui les avoient envoies, £c qui leur avoient donné Commiffion expref-
fê pour cela, qu'ils vouloient vivre 8c mourir dans la Profeffion de cette Foi i
qu'ils l'enfeigneroient dans leurs Egliles , & qu'ils tàcheroient de procurer
par toutes fortes de Moiens qu'elle fut inviolablcment maintenue 8c confervée.
CHAPITRE VIII.
Remarques fur la Difàplme de nos Eglifes.
Art I c le I.
LEs Eglifes qui ont donné des Penfions aux Ecoliers , qui tes ont entre-
nus pendant leurs Etudes , afin de les rendre capables un jour d'exercer
le St. Mmiftere, auront Droit 1 preferablement aux autres , de les emploier k
leur Miniftere i on exhorta toutes les Eglifes , de s'aider réciproquement
les unes les autres, ôc de fe rendre tous les Devoirs de la Charité Chrétienne.
H. Les
T E N U A A L E N C O N. 547
I r.
Les Pêcheurs qui auront été fulpendus publiquement delà Table du Sei-
gneur , feront une Reconnoiflance Publique des Ofenfespour lefquelles ils
ont été cenfurés , & l'Eglife à.''Alen^en cft avertie de taire exécuter ce Ca-
non.
III.
On recommande à toutes les Provinces de pratiquer , 6c d'obfei-ver plus
cxaétcment , le douzième Canon du huitième Chapitre : 8c celle de Bretagne
cil avertie , fur tout , d'être fort ponétuelle fur cela.
IV.
Cette Aflbmblée enjoint encore une fois à l'Eglife de Nimes , de fe con-
former. Se de fe foumettre , au neuvième Canon du douzième Chapitre de
nôtre Difcipline , félon l'Intention de nos Synodes precedens. Ce Canon por-
te , que les Eglifes feront informées eju'il tiAparttent qu'aux Aîiniftres d''adminij}rer
la Coupe , & cela pour éviter plnfieurs Suites dangereufes.
On recommande à toutes les Eglifes, la Pratique & l'Obfervation du cinquiè-
me Canon , du Chapitre dixième de nôtre Dikipline > touchant les Pompes
Funèbres , afin que les Parens des Défunts reçoivent quelque Confolation ,
fans néanmoins que nous ibufrionsque l'on introduife auame nouvelleCou-
tume. Déplus , fi quelques-unes de nos Eglifes ont retenu , depuis long-
teras, une Forme particulière, dont elles fe foient ferviespour leur Edifica-
tion , ces Eglifes pourront retenir la Pratique de cet Ordre , 6c cela par la
Permiffion de ce prefent Synode.
D'autant qu'il femble que le douzième Canon , d^i treizième Chapitre de
nôtre Difcipline , foit contraire aux Remarques du Synode National àt Mont'
pellier fur la même Difcipline ; toutes les Eglifes font exhortées d'envoier
par Ecrit leurs Opinions au Synode.National prochain , pour refoudre fi le-
dit Canon doit être raie , ou s'il y faudra feulement faire q^uelque Change-
ment , ou Correftion.
VII.
Quoique toutes les Provinces obfervent très-exactement le feizième Canon
du Chapitre quatorzième de nôtre Difcipline ; néanmoins chacune prendra
Soin de fe fervir des Expediens qu'on jugera les plus propres pour les Ob-
ferver , Se pour éviter tous les Inconvenicns.
VIII.
La Leélurc de nôtre Difcipline Ecclefiaftique aiant été faite, tous les Dé-
putés Provinciaux promirent , en leurs Noms, & au Nom de leurs Synodes
Refpeétift , de l'obferver.ôc de prendre Garde qu'elle fût exa6teraent obfer-
vée dans leurs Provinces.
m&
Zzz a CHA-
f48 XXVII. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE IX.
Remarques faites Sur la LeSfure des ABes du Synode précèdent , terni
\four la Seconde fois à Charenton , durant le Mois de
Septembre , de l'An i6j i.
Article I.
LEs Provinces aportant chacune fon Jugement, touchant les Matières que
le dernier Synode National avoit recommandées à leurs Délibérations ;
Cette Aflèmblée décréta qu'on ne jchangeroit rien aux Canons dix-neuf, 8c
vintiême , du Cinquième Chapitre de nôtre Dilcipline.
Le Coloque de Montpellier qui avoit eu Commiffion du dernier Synode
de Charenten de juger en fon Nom , & avec Pleine Autorité , de l'Acufa-
lion qu'on a intentée contre Monfieur Boni , faifant Raport qu'il avoit exé-
cuté cette Commiflîon , ôc le Synode Provincial des Sevenes, dont ledit Sr.
Boni eft Membre , lui rendant un Témoignage tort honorable; cette Aflèm-
blée ordonna que les Articles qui le concernoient feroient raies des Aétes
des premier 6c fécond Synodes Nationaux de Charenton , £c de celui de
Cafires.
CHAPITRE X.
Un Miniftre Tenitent rétabli après dix Am de Pénitence t & deux
autres Décrets.
Article I.
MDnfîeur George Arhxnt , qui avoit été depofé du Sacré Miniftcre , par
le Synode National de Cafires , comparoiflant en Perfonne devant cet-
te Aflèmblée , & la priant très- humblement d'être rétabli dans l'Ofice de Paf-
teur ; & les Députés Provinciaux du Bas Languedoc rendant Témoignage de
là Bonne Vie 8c Conduite , pendant les dix Années dernières : le Synode
confiderant la Sincérité de fa Repentance, confirmée par une fi longue Epreu-
ve , & aiant Egard à fes Suplications , 6c aux Ateftations qui lui étoient don-
nées par fa Province , après l'avoir ferieufementexhorté d'être déformais plus
Régulier , 8c plus Religieux dans fes Aétions qu'il ne l'avoit été par le paf-
lé , & de croitre en Grâce & en Sainteté , lui accorda fa Requête, & laiflâ
au Synode du Bas Langnetltc , £c au Confiflioire de Nimes , le Soin de le
pourvoir d'une Eglife,
II. D'au-
TENUAALENCON. 549
I I.
D'autant que les Sieurs Boni èc Donadieu, Députés par le Synode desStf-
venes pour exécuter la Commiffion qui avoit été donnée à ce Synode Pro-
vincial, par le dernier Synode National , avoient fuporté tous les Fraix de
cette Commiffion ; il fut ordonné que la Province du Bas Languedoc auroit
Soin qu'ils fuflent rembourfcs auxdits Commiflaires.
Toutes les Provinces font expreflement chargées d'avoir Soin que le qua-
torzième Canon , du quatorzième Chapitre de nôtre Difcipline , foit exac-
ment pratiqué , & obfervé , & elles rendront Compte au Synode National
prochain , de la Diligence qu'elles auront emploiée pour cela.
CHAPITRE XL
La Mauvaife Humeur du Commijfaire du Roi , ô- la Prudence &
Patience du Synode National , avec quelques autres Matières.
Art I CLE I.
ON lût les Lettres de Monfieur Privas , Pafteur de l'Eglife de ChAtillon
qui étoit détenu dans la Prifon à''Agen , par lefquellcs on prioit inftan-
ment ce Synode de travailler à fon Elargiflement ; & Monfieur le Commif-
faire du Roi demandant fi le Synode vouloit fc charger de cette Afaire , 6c
s'il vouloir y prendre Intérêt ? l'Aflemblée confidcrant que ledit Monfieur
Privas étoit devant fes propres Juges , déclara , que les Afaircs de Monfieur
Privas étant dans une pareille Situation , elle ne pouvoit rien faire pour lui,
fi ce n'eft de le recommander à la Providence de Dieu , & de l'exhorter à fou-
frir patienment tout ce que la Cour A'^Agen decreteroit contre lui;
Cette Aflemblée fe fouvenant de la Promefle que le dernier Synode Na-
tional avoit fiiite à Monfieur Charnier , décréta qu'elle feroit accomplie
auffi-tôt que Dieu en auroit fourni les Moiens à nos liglifes.
III.
Tout ce qui a été accordé à Meffieurs Belot 8c Confiam , leur fera paie
fidèlement , auffi-tôt que nos Eglifes pourront recouvrer les Affignations qui
leur ont été accordées par Sa Majefié.
I V.
Toutes les Provinces font averties de recueillir les A£tes de tous nos Sy-
nedes Nationaux , êc de les garder , afin qu'elles puiflent s'aquiter du De-
voir qui leur a été impofc par le dernier Synode de Charenton.
V.
L'Eglife de Montpellier informant cette Afiemblée qu'on n'avoit pas fuivi
le Deflein , & l'Intention du Synode National de Cajlres , il fuï ordonné
ZZZ 3 M
no XXVIl. SYNODE NATIONAL
au Confiftoirc de l'Eglife de Nmes, d'exhorter la Veuve de Uondtux Scoffie-r
de rendre Compte , de la Manière qu'elle avoit emploie cette Somme d'Ar-
gent, que le dernier Synode National lui avoit donné, pour afllfter Mademoi-
{cWc Blandine Scoffier fa Sœur, afin que fi cet Argent étoit encore entre fes
Mains , on le pût remettre à MademoiftUe facqueltne Scoffier , par laquelle
ladite Demoifelle BUndtne étoit entretenue.
VI.
Le Jugement du Synode d' Anjon aiant été examiné , auquel le dernier
Synode National avoit renvoie la Connoiilance du Difercnt , qui s'étoit éle-
vé entre les Provinces de Xaintonge & du PoiSou , touchant l'Union de l'E-
glife de SaveilUsTiVCC celle de FtUe-fagnAn ; £c après avoir lu pluficurs Let-
tres , Mémoires, êc Articles de Conventions, entre lefdites Eglifes , depuis
ledit Jugement , £c les Députés des deux Provinces Concurrentes aiant été
ouïs : Cette Aflemblée invalidant les Procédures du Coloque à^Angoitmots ,
qui avoit uni lelditcs Eglifes , contre le jugenient rendu par la Province
^ Anjou , ordonna que les Eglifes de Chef-hutonne & de SavetlUs refteroient
unies comme auparavant.
VIL
Le dernier Synode National de Charenton aiant chargé la Province de
Bourgogne de fouder les Comptes avec Monfieur Gras ; ce qui ne s'étoit pas
encore pu faire j cette Affemblée en donna l'Execution au Confiftoire de
t'f glife de Lion.
CHAPITRE Xn.
Le Rétabli jj'emmt d'm Mimfire Tenitent difere\ celui d'un autre refufé,
(^ diverfès antres Matières Gemraks S" Particulières.
Article I.
JOjeph Oberi , Depofé par le dernier Synode National , refident dans le
Canton de Berne , ccnvit des Lettres à cette Aflemblée , pour deman-
der d'être rétabli dans le Saint Minifterc ; lefquelles , avant qu'on les tût
ouvertes, on prcfenta à Monlieur le Coitimillairc du Rai, qui , les aiant Wcs,
déclara qu'elles ne contcnoient que des Matières purement Ecclefiaftiqucs :
& après que le Synode les eut aufli lues & examinées , de même que le Té-
moignage que le Conful à^Aulponne dans la Comté de raux , rendoit en Fa-
veur dudit Aul^eri , & après q-uc les Députés de Bourgogne eurent dit leur
Sentiment touchant ledit Suppliant , le Synode ne put pas luiaccorder fa Die-
mande : cependant on reçût avec Joie les Nouvelles de fa- Repentante Sc de
fa Converfion à Dieu , & on l'exhorta de continuer dans fes bonnes Difpo-
fidons , Se de conièrver k Grâce du Scigneiir.
IL On
TENUAALENCON. 5^1
On enjoignit à la Province de la Bap GpCteme d'ufer d'Autorité envers
Mr. l'erri , & de le faire refider avec fbn Troupeau , & en Cas qu'il fût Re-
fi-aâaire 8c qu'il dcfobeît aux Ordres de ladite Province , de le cenfurcr for-
cement félon la dernière Rigueur de nôtre Difcipline.
III.
La Pratique du Troifiêine Article des Matières Générales, du dernier Sy-
node National, eft recommandée à toutes nos Eslifes.
I V.
On avoit porté des Plaintes au dernier Synode National, contre pluûeurs
Minières non Refidens , du Coloque du bas Ojterci , & ces Plaintes avec
les Lettres dd'dits Minillres , qui Eùfoient leur Apologie , avoicnt été ren-
voiées au Coloque d^^ilùigeoù , & au Synode du Haut Lan^nedac , pour ju-
ger cette Oaufe ■■, & le prefent Synode aiant fait la Revifion de la Sentence
qui avoit été rendue contre Icfdits Miniftres , 8c voulant les fuporter 6c en-
courager dans leur Minifterc , il a ordonné encore une fois au Coloque
ô.^ Albigeois de faire de nouvelles Informations , & d'examiner derechef la
Prétendue Inhabilité de fes Eglifes , Se de perfuader à leurs Miniftres.
par toutes fortes de Motifs les plus convaincants , de s'aquiter de leur
Devoir , Se on a chargé ledit Coloque de rendre Compte au Synode Na-
tional prochain de quelle Manière lefdits Miniftres auront Obeï à ce Dé-
cret.
V.
L'Apel de l'Eglife de NerM qui avoit refufé de pier les Fraix que l'E-
gîilê à? Anjou avoit fait pour changer Monfieur rigmer , fut renvoie au Ju-
gement de la Province de la tia([e Guteme ; parce que cette Afaire n'étoit
pas de la Nature de celles qui doivent être portées aux Synodes Na-
tionaux.
V 1.
Le Jugement rendu par la Province du Dauphine, touchant l'Afaire de
Mr. Aimier, fut ratifié par le prefent Synode.
V I I.
Cette Aflemblée permit , pour cette fois , que l'Eglife de SAint Etienne
en Forez. , fut inco'-porée à la Province de Bourgogne, àCaufe que la Provin-
ce du Fivarez, y avoit confcnti.
VIII.
La Promefie faite par le dernier Synode National , à la Province du Bearn,
touchant les Miniftres qui étoient nés dans ladite Pro\nnce,& emploies dans
plufieurs Eglifes de ce Roiaume , fut encore une fois confirmée ; 6c on ex-
horta ladite Province d'être fatisfaite de cette Coniirmation.
I X.
Parce que l'Union de PEglife de Valence , à celle de Soyon , étoit indif-
penfablement neceiiairc , pour la Subfiftancc de cette dernière Eglife , le
Synade enjoignit à cette Eglilé de s'unir à celle de Sopn , comme elle l'a-
voit autrefois été j kquel Deati iui feroit notifie par Us Députés du Bas
Las-
552 XX VII. SYNODE NATIONAL
Languedoc^ & par ceux àit% Sevenes & de ProwKCf, lorsqu'ils retourneroicnt
dans leurs Provinces.
X.
Les Députés du Vivarez. remontrèrent que l'Article touchant les Comp-
tes de Monfieur Perrter avoit été omis , dans la Copie du dernier Synode
National, qui avoit été aportce dans leur Province, & qu'il feroit à propos qu'on
fit la Revifion defdits Comptes ; Cette Aflémblée ordonna à ladite Provin-
ce de s'adreflér à celle du Dauphiné , qui Sommeroit ledit Pemer à Corâpa-
roître devant elle , & qu'elle jugeroit fon Afaire en dernier Reflbrt , en ver-
tu de la prefente Ordonnance.
A. i.
On ordonna au Synode de la Bajfc Guienne de citer Monfieur Bttftenobis ,
pour lui faire rendre Compte de l'Emploi des trois Cens Livres que le Sy^
node National avoit délivrées à fon Perc j & que ledit Synode en feroit k
Raport au Synode National fuivant.
Samuel du Frefne , depofé du Sacré Miniftere par le Coloque de P'ieme ,
& par le Synode du Haut Languedoc , fe prefenta devant cette Aflémblée ,
6c en verfant un Torrent de Larmes . implora le Pardon & la Compaffion
de l'Eglife qu'il avoit fcandalifée par fi Chute : mais aprèsavoir examiné les
A6tes de fa Depofition , 6c le Cinquante-huitième Article de nôtre Difcipli-
ne , qui otoit toute Efperance de Retabliflèment à ceux qui éioicnt tombés
dans de pareils Crimes que ceux dont il avoit été convaincu ; cette Aflém-
blée lui conleilla de fuivre quelqu'autre Profeffion , 8c de reparer le Scanda-
le qu'il avoit donné , & on l'exhorta de perfeverer dans la Repentance Sc la
Pratique de la Pieté.
X I I L
Parce que dans l'Information qu'on avoit portée contre ledit du Frefne ,
il y avoit plufieurs Queftions trop Curieufes , & qui ne convenoient point
à la Gravité des Perfonnes Ecclefiaftiqucs : la Province du Haut Languedoc
fut chargée de le remontrer aux Paities qui avoient drciïé les Articles de la-
dite Information contre lui; bc de prendre Garde qu'à l'avenir on ne mît plus
de pareilles Chofes par écrit.
XIV.
D'autant que le Saint Apôtre dans le Verfet huitième du Chapitre troifîê-
me de VEpitre aux Romains, dit expieflément que la Condamnation de ceux-
là efl jufte , qui difent , ejue ne fatfons nous des Maux afin qu''tl en arrive du
Bien : Et qu'il n'efl pas raiibnnable, ni de la Profcffion d'un vrai Chrétien,
de préférer des Intérêts temporels aux Devoirs de la Confcience : cette Af-
fem.blée ne voulut pas recevoir les Excufes alléguées par le Confifloire de
l'Eglife de la Rochelle , qui avoit négligé l'Execution du premier Article
des Matières Générales du précèdent Synode National ; c'eft pourquoi elle
enjoignit encore une fois à toutes les Eglifes de le pratiquer exaélement . &
jugea que le Confiltoire de ladite Eglife de la Rochelle meritoit d'être Cen-
îiaré très-feverement ; & il fut ordonné que l'on écriroit aux Fidèles de la-
dite
TENUAALENCON. 55-5
dite Ville , pour les Convaincre de la grandeur de leur Faute, 5c pour leur
reprocher le Scandale que leur Connivence , Se leur Lâcheté intolérable ,
avoit caufé à toutes les Eglifes de ce Roiaume : & on les conjura par les
CompafTions du £>/>« Vivant, &:par les pieux Sentimens des Chrétiens Dé-
vots , de profeffer étroitement & precifcment la Vérité Sanétifiante de Z)«>«,
dans toute là Pureté êc fa Force, fans s'en écarter jamais , & fans y déroger par
aucunes A(5tions , directement ou indireébement.
X V.
On exhorta toutes nos Univerfités de fe contormer , autant qu'elles poar-
roient , à l'Obfervation de cet Article du dernier Synode National, qui re-
commande aux ProfefTeurs de Philofophie d'enfeigner la Metaphifique avec
les autres Parties de la Philofophie.
CHAPITRE XIII.
Le Bearn incorporé avec les Eglifes de France.
Article I.
LEs Députés de la Province du Bearn aiant déclaré que leur Synode accep-
toit l'Union avec les Eglifes de ce Roiaume , fous les Conditions ac-
cordées par le Synode National de Charenton, dans les Remarques fur le pre-
mier Article de celui de Cafires , & que dès à prefent ils fe foumettoient
à nos Synodes Nationaux qu'on tiendroit dans la fuite ; ils promirent
qu'ils confeniiroienc â toutes les Apellations qui feroient portées devant ces
Synodes Nationaux , par les Pafteurs , les Anciens & les Eglifes de ladite
Principauté du Bearn j ils promirent auffi d'exercer à l'avenir leur Difcipli-
ne , dans tous fes Points , Conformément aux Canons de la Difcipline éta-
blie dans les Eglifes de ce Roiaume, ôc faite par nos Synodes Nationaux, ou-
tre ce qui avoit été déterminé & décidé dans le Synode Provincial du Bearn ;
Sur quoi l'Aflemblée leur accorda que leurs Apels feroient jugés félon la
Difcipline établie pour les Eglifes du Bearn , par Ordre de la FameufcPrin-
ceffe feanne Reine de Navarre , & ratifiée par le Parlement de Pau, dont on
en laifléroit une Copie , fidèlement colationnée avec l'Original , à la Pro-
vince du Bearn , qui fcroit chargée de Convoquer par les Députés Provin-
ciaux de la Province du Bearn le Synode National fuivant , laquelle Copie
fcroit fignée & Atcftée de la propre Main defdits Députés : On leur accor-
da encore, comme un Privilège, que tous les Pafteurs quiétoientaétaellement
emploies au Minifbere, dans les Eglifes de ce Roiaume, n'en feroient pas ôtés,
pour être envoies en d'autres Eglifes de ce Roiaume , à moins que lefdites
Eglifes n'y donnaient un Confentement entier £c explicite.
I I.
Monfieur Rkhard , ci-devant Pafteur de l'EgUfe àcSaponnaiidaas laPro-
Tûme II. Aaaa ' • vincc
554 XXVII. SYNODE NATIONAL
vince de Vlflt de France , fe prcfenta devant cette Aflemblce , & reqni':
nés- humblement qu'on voulût lui donner quelqu'Emploi dans ladite l'ro-
vince ; l'Aflèmblée lui repondit que ion Minillere n'avoit été dcshonoréque
par lui même , & que s'il n'étoit }\is encore dans le Service , comme il le
defiroit , il ne devoit s'en prendre qu'à Ion Imprudence 8c à fon peu de Con-
duite : Et parce qu'en ce tems-là il n'y avoit pomt d'Eglife Vacante dans
ladite Province , on lui confeilla de retourner dans la Comté de Fattxy qui
ctoit Ion propre Pais , pour y paflér le refte de fa Vie , & on exhorta la
Provmce à laquelle il avoit apartenu en dernier Lieu , de lui continuer fes
Charités accoutumées , & de lui fournir quelqu'Argent pour fubvenir aux
Fraix de fon Voiage , jufqu'à ce qu'il fut arrivé dans fa Patrie.
Sans faire aucune Réflexion fur les Defenfcs de la Province du Fivarez ,
Cette Aiîèmblée pour rendre Juftice à Monfieur DefmaretK. fur fes Plaintes,
ordonna que le Décret du dernier Synode National feroit exécuté félon fa
Forme 6c Teneur.
CHAPITRE XIV.
J^ellaîions ér Tlaintes.
Article I.
LEs Plaintes de Monfieur Genoyer ccaitre le Synode de Provence , & Mr.
Maurice fon Frère , aiant été examinées , 8c après avoir oui ledit Mr.
Maurice dans fes Defenfes , fur tous les Articles portés contre lui , cette
Aflemblée jugea que ledit 6f»o7«rne devoit pas les avoir embarralTées de Cho-
ies (t fimples 1 & même qu'il n'avoit pas prouvées ; & on lui défendit de
làire de pareilles Procédures à l'avenir ; Se en même tems on exhorta les Sy-
nodes Provinciaux de lire les Aéles des Synodes Nationaux , afin que les
Eglifes fuflent informées des Matières qu'on y avoit décidées pour leur
XJfàge.
1 I.
Cette Aflemblée pour mé-nager l'Honneur de Monfieur Pafcnrd , lui per-
mit d'exercer les Fonftions de fon Miniftere , lors qu'il en feroit prié par
quelques Pafteurs , ou Confiftoires,de la Province de Xaiiitonge, 6i cela fé-
lon les Règles de nôtre Difcipline.
III.
Quoique l'Apcl de Madanve de guigné ne fût pas de la Nature de ceux qui
doivent être portés devant nos Synodes Nationaux ; néanmoins cette Aflem-
blée en prit Connoiflance ; Se pefant les Raifons aleguées par ladite Dame ,
Se les Motifs fur lefquds le Confilloire de Pri^net avoit fondé fa Cenlure ,
qui avoit été confirmée par le Jugement du Synode d'^njm : cette Aflem-
bléî
T EN U A A L E N C O N. ^çy
blée décréta que ladite Cenfure feroit levée ; & ladite Dame fut exhortée de
donner à l'Eglife de Vrignei des Marques de fa Charité Chiêtiennc, 6cdefa
Bonté , en contribuant libéralement à la Subfirtance de cette Eglife , félon
les grands Moiens que Dieu lui en avoit donné , & de continuer à l'avenir,
comme elle avoit fait autrefois , à aimer cette Eglife , quoiqu'elle pût »
pour fa plus grande Commodité , fe joindre à une autre Eglife qui étoit
plus proche de fa Maifon.
I V^
Les Sieurs Mo/tfnier , de Caux , & de Bf4res portèrent les Apels de plu-
Ceurs Particuliers» Membres de l'Eglife de Dieppe. On lût leur Apel d'un
Jugement rendu par le Synode Provincial tenu zCaen , on ouït les Députés
Provinciaux de Normandie , Sc on examina les Aftes de ces dits Particuliers,
& ceux des Synodes fufmentionnés , avec ceux du Confiiloire de Dieppe, Se
de leurs Commifl'aires envoies à ladite Eglife : if\piès que cette Lefture fuc
fute , l'Affemblce paffant aux Défauts trouvés dans la Deputation de Mon-
fieur le Monfnter , & de fes Colegues , laquelle étoit contre les Formes ac-
coutumées ££ rcquifes dan? les Apcls , nprouva & loua leur Zcle , Se con-
firma le jugement que le Synode de Normmdte avoit rendu , comme étant
fondé fur la vraie Prudence & Charité , & défendit f l'Eglife de Dieppe 8c
aux autres Eglifes de ce Roiaume , de recevoir chés elles , à l'Exercice de
POfice Paftoral , un nomme DeÇchamps , lequel par fes Intrigues faétieufes,
& par fes Folies , même depuis que le Synode de CAen les avoit fait remar-
quer par un Jugement qu'il avoit rendu contre lui , avoit fait voir que fon
Minillcrc ne pouvoii jamais édifier les Eglifes , & leur être d'aucune Utili-
té ; & on blâma le Confiftoire de ladite Eglife de fon Imprudence, en ce qu'il
lui avoit permis d'y prêcher , fans lui demander des Atellations des Eglifes
oîi il avoit fervi auparavant , & des Eglifes dont il ctoit Membre , par oà
ledit Confiftoire avoit foufert qu'il s'inlinuât dans l'Afeftiondes Peuples qui
l'avoicnt demandé pour Pafteur , avant qu'ils eûflênt une bonne C onnoif.
fance de fa Vie , & de fes Mœurs : Et de plus , il fut défendu au c onfif-
toire de cette Eglife , de confulter à l'avenir touchant la Réception d'un
nouveau Miniftre , ou l'Exclufion d'un Ancien Pafteur , fins en avoir au-
paravant délibéré avec les Chefs des Familles de leur Eglife : & conformé-
ment aux Canons de notre Difcipline , on condamna le Procédé dudit Con-
fiftoire , lequel par un Excès de Rigueur , n'avoit pas voulu accorder aux
Parties Plaignantes , leur Liberté & Privilèges d'Apel, paroù elles avoicnc
été réduites à la Neceflité d( faire une Deputation lumultueufe , ce qui cft;
contraire à nôtre Difcipline Ecclefiaftique.
Et parce que ledit Synode Provincial , en décrétant l'Exclufion dudit
J^efchamps , avoit omis ce qui auroit contribué particulièrement à la Satisfac-
tion de ceux qui le demandoicnt pour leur Miniftre ; cette Aflèmbiee pre-
nant à Cœur les Intérêts de l'Eglife de Dieppe, promit à ladite Eglife de
la pourvoir d'un troifiême Pafteur, que l'on chercheroit dans ladite Province,
ou dehors , & qu'elle pourroit même procéder à la Réception du Sieur de
Bures , qui lui avoit été recommandé par les Témoignages de leurs Députés
Aaaa X &
556 XXVII. SYNODE NATIONAL
£c de ladite Province ■■, & cela fclon les Canons de nôtre Difcipline , aux-
quels ladite Eglife fut exhortée de fe conformer , & de s'unir avec ledit
Corîfiftoire , afin de conferver par ce Moitn la 1-aix & la Charité qui doi-
vent régner parmi les vrais Chrétiens , ainfi que lei^dits Sieurs le /Vionfriter ,
de Caux , & de Bures , ont promis de les procurer & maintenir , par tous
les Soins qu'ils y aporteront de leur Côté.
Les Députés de l'Eglife du Plejjîs portèrent un Apel , en requérant que
leur Paftcur , Monfieur de Montianï , refidât aétuellcment dans la Ville du
Plffis , conformément à nôtre Difcipline , 8c aux Canons de nos Synodes
Nationaux i èc que la Sentence de la Province de V/Jle de France qui l'en
avoit difpenfé , fut révoquée 8c annulée. L'AlVemblée jugea que ledit Sieur
de Montfgni étoit obligé , de Droit , de faire fa Refidence à Plejfu, 8c qu'il
ne pouvoit pas en être difpenlé : Cependant fon Eglife fut priée de lui per-
mettre de relter quatre Mois chaque Année , dans fa Maifon â?yllhon , pour
y vaquer à fes Afau-es particulières , pourvu qu'il ne difcontinuât pas les
Exercices de fon Miniftere.
V I.
On ouït Monfieur Fabas fur les Plaintes qu'il fit, de ce qu'on n'avoitpas
exécuté le Décret du dernier Synode National , qui avoit donné Autorité 8c
Commiffion au Coloque du Condomois , de faire Information , 8c de jugerdu
Contenu des Lettres qui avoient été écrites par Meffieurs de la Fitte , Gil/ot
2c Belard , à Mcflîeurs Ci^Abndie , 8c Poramarede , pendant leur demeure à
Charentou. On ouït aufTi la Defcnfe de Monfieur Riv.il , furie Raport de
qui lefdites Lettres avoient été écrites ; 8c la Remontrance du Coloque du
Condomois , qui ne s'étoit pas aquité de la Commifîlon qui lui avoit été don-
née, à Caufc qu'ils n'avoient pas voulu fc foumettre à fon Jugement ; La
province du Bear» s'excufi de ce que fon Union avec les Egliies de France n'é-
tait pas encore Ratifiée en ce tems-là , 8c dit qu'elle n'étoit pas obligée de
paier les Fraix de fes Députés , lors qu'ils s'étoient chargés des Commi fiions
du Coloque du Condomois , pour s'informer des Aétions de quelques Per-
fonnes particulières ; que ceux qui étoicnt interreflcs en cela dévoient enfu-
porter les Dépens i Sur quoi cette Ailemblée déclara que les Accufations
que Icfdits Srs. Rival 8c Belard avoient portées contre ledit Fabas , ctoient
nulles , parce que la première n'étoit fondée que fur un Bruit qui s'étoit ré-
pandu d'une prétendue Accufation, qu'un fimple Particulier avoit intentée ,
& qu'il avoit niée enfuite , laquelle fut prouvée Fauffe , par les Perfonnes
qui y étoient mentionnées : 8c que la féconde ne confiftoit qu'en une Pa-
role Equivoque 8c mal entendue , fur la Depofition d'un fcul Témoin , qui
ne devoit point être admis , cela étant contre la Defcnfe cxprefie de Saint
Paul I. Tim. i. f \g Et que le Coloque de Pau n'avoit pas eu Railon de
donner Commiffion à Monfieur Rival , de faire Informer contre Monfieur
fabas , lequel s'étoit opofé à fon (nftallation dans l'Eglife de Marias , 8c
par confequent étoit Partie déclarée contre lui \ ôc que les Srs de la Fitte tc
Gillot avoient eu Tort d'aller fêmcr par tout des Accufations qui n'avoient
pas
TENU A ALENCON. 557
pas été prouvées . & qui étoicnt même fans Fondement , contre un Miniftrc
de l'Evangile : & que la Province du Bearn ne devoit pas avoir toléré de
pareilles Procédures , ni permis que l'Eglifede Marias îwi divifée, lors qu'el-
le auroit pu y remédier p.ir des Voies douces 6c aifécs , luivant la Parole de
l'Evangile , ôc l'Ordre de notre Difcipline : Et parce que les Sieurs Rival
6c ^e/.îr^ avoient diffiimé un .Vliniftre de l'Evangile , 6c qu'ils avoient été
caufes » par leur Manière de p.oceder , qu'on l'avoit chargé de Reproches ,
qu'on ne pouvoit pas prouver ; il fut enjoint aux Sieurs Fabas , Rival &
Behrd de vivre en Paix , 8c dans une Union Fraternelle , & de fe defifter
de toutes leurs Pourfuites devant le Magiflrat Civil , touchant ces Diferens,
& de les terminer à l'aimable , comme lefdits Fabus Sc Rival s'y étoient dc-
ia engagés.
^ ^ ^ VII.
La Province du Bearn fe plaignit de Monfieur Fabas , 8c Tacufa d'avoir
violé les Canons de noire Difcipline , Se d'avoir ufé d'un Procédé illicite ,
par lequel il tâchoit d'invalider les Cenfures de fon Eglife , 8c qu'il avoit
même cité les Membres d'un Confitloire devant le Magiftrat Civil ; Sur
quoi ledit Monfieur Fabas tut ouï , lequel fe plaignit au contraire 8c ac-
cufa ceux de ladite Province du Bearn de lui avoir ôté fon Eglife , fans
lui en avoir affigné une autre , de l'avoir privé de fon Miniltere , 8c de
lui en avoir interdit les Fonétions , parce qu'il avoit apellé de leurs Cen-
fures injuilcs ; Et en fécond Lieu , de ce que plufieurs Membres particuliers
de l'Eglife de Marias, après lui. avoir f.it des Reproches fenfiblcs » 8c fans
Fondement , avoient déchiré cette pauvre Eglife , 8c en y failant unSchif-
roe s'étoient abftcnus du Culte que l'on y exerçoit ; Sur quoi, à la Requête
dudit Fabas , Sc de plusieurs autres qui étoient Membres de ladite Eglifede
Marias , on lût les Aétes du Synode du Bearn , 8c du Coloque de Patt ,
comme aulTi les Procédures du Parlement de Navarre , 8c les Enquêtes que
les Commiilaires dudit Parlement avoient faites, lefiuels nvoient été envoies
po;ir iavoir l'Opinion de ladite Eglife : On lût auffi les Lettres duConfif-
toire de l'Eglife de Marias . par lefquclles elle requeroit très-humblement
que Monfieur Fabas y pût continuer l'Exercice de fon Miniftere ; & les Let-
tres de Monfieur Belarà Sc d'autres Anciens , 8c de plufieurs Particuliers ,
qui prioient ledit Confiftoire d'envoier ailleurs ledit Monfieur Fabas ; Cet-
te Aflcn-ibice confirmant le Minittere dudit Monfieur Fabas dans l'Eglilede
Marias , jugea que ladite Province ne dcvoit pas l'avoir forcé , en ulant dc
taiit de Rigueur avec lui , parce qu'il s'étoit fervi de quelques Voies Extra-
ordinaires dans fa jufte Defenfc , 8c qu'elle ne devoit pas favorifer , par fa
Connivence , la Divifion des Particuliers , qui s'étoient feparés da Corps
de l'Eglife de Marias i au Lieu qu'elle devoit les réconcilier avec le refte de
leurs Frères, bien Loin de tenir une pareille Conduite en le fufpendant après
qu'il avoit apellé : & on ordonna que ledit Monfieur Fabas devoit fe tenir
plus precifémcnt à la Forme prefcrite par nôtre Difcipline , parce que Per-
fonne ne l'empéchoit d'apelleraux Supérieurs des Aflcmblées Ecclefiaftiques,
8c que le Chemin lui en ctoit ouvert jG'cft pourquoi on enjoignit à ladite Fro-
Aaaa 5 vince
553 XXVII. SYNODE NATIONAL
vince de iie plus fe fervir , à l'avenir , de Procédures qui étoient fi violen-
tes , £c entièrement contraires ii nôtre Diicipline , d'crnploier (iir le Champ
ks Remèdes convenables pour fiùrc cefler ce Schilme de i'Egliie de Marias ,
6c d'en réconcilier les Membres avec leur Pafteur Monficur de Fahas i 8c
on commanda aux autres d'aquiefcer à tout ce qui étoit prefcrit par nôtre
Difcipline , en abandonnant toutes les Pourfuites qu'ils avoicnt faites aucon-
traire , & qu'ils portaflènt tous leurs Difcrcns aux Afl'emblces Politiquesoii
ils fcroient ajuftés & terminés : Et d'autant que quelques Membres Parti-
culiers s'ctoicnt plaints de Monfieur f^^^J . on condamna leurs Espreflîons
trop fortes ôc outrageantes , & on les exhorta d'être plus atentifs à leur De-
voir , & de fe reconcilier . pour reparer la Brèche qu'ils avoient faites à l'E-
glife de Dieu , & d'y rétablir la Paix ; ce qui leur feroit notifié par des Let-
ires de ce Synode.
VIII.
Monfieur Chorets , Membre de l'Eglife de Paris, fe plaignit à cette Affem-
blce d'un Jugement que ladite Eglife avolt rendu contre lui , lequel avoit
aulTi été confirmé par le Synode de Vljle de France ; & encore de ce qu'elle
lui avoit refufc une Ateftation dont il vouloit fe fervu- à plufieurs Fins ;
Cette All'emblée , après avoir oui les Députés de ladite Provmce , lui dit,
que fon Afaire n'écoit pas de celles qu'on dcvoit porter devant nos Synodes
Nationaux ; cependant que par une Faveur particulière qu'on vouloit lui
faire , on lui permettoit d'expofer fes Griefs , après qu'il fe fût expliqué,8c
qu'on yciit fait Reflexion, on pritOcafion de lui remontrer les Fautes qu'il
avoit commifes par ics Difcours 6c par fes Aftions , & par les Pourfuites
qu'il avoit faites contre l'Eglife de Paris. On lui déclara aufli que les Cen-
fures de ladite Eglife avoient été infligées contre lui à Caufe de fes mau-
vais Deportements. On Tcxhorta aufli de rendre le Relpeét & l'Obeiflân-
ce qu'il devoit à fes Conducteurs & Directeurs Spirituels , & de fe fou-
mettre à la Difcipline de nos Eglifes : Et on lui enjoignit d'aquiefcer à
tout ce qui avoit été décrété touchant la Perfonne & fa Caufe , par ladite
Eglife & ledit Synode Provincial j fur quoi il témoigna d'abord fon en-
tière Soumiflion.
1 .A . .
L-e Jugement de la Province des Sevenes , touchant le Miniflerede Mr.
Soleil , aiant été confirmé , l'Apel que les Sieurs agnelles èc Roux avoient
porté fut déclaré nul , & les Apellans furent jugés avoir mérité d'être Ceh-
furés , pour l'avoir mal interjette.
A..
On rejetta PApel de l'Eglife de la Fttte , parce qu'il ne devoit pas être
porté , nj reçu , dans cette Aflèmblée î c'eil pourquoi on lui enjoignit d'a-
quiefcer au Jugement de fa Province.
Al.
Sur la Lefture de la Claufe du Teftaraent de Monfieur de h Fon , tou-
chant une Donation qu'il avoit faite , pour élever un jeune Ecolier dans les
Humanités & les Arts Liberau.x , qui pût un jour fervir l'Eglife de £>>>» ,
par
TENUAALENCON. ^^9
pnr l'Exercice du Sacré Miniftere, & après avoir auffi lu le Jugement ren-
du fur ce Sujet par le Synode de Normandie , & les Mémoires de l'Eglife
de Baalf : Cette Afl'emblée annula le Jugement dudit Synode Provincial , de
même que l'Apel de l'Eglife de BaaU , confirma le Décret du dernierSy-
node National , & déclara en même tems & ordonna que ladite Eglife n'a-
voit , ni ne devoit prétendre aucun autre Intérêt dans ladite Dona-
tion , que la fimple Adminiftration de ce qui avoit été Légué ; parce que
Monfieur de la Fon en avoit ainfi difpofé par la Donation Tefhmentaire ,
qu'il avoit faite pour l'Entretien d'un Ecolier : 6c que ladite Eglife étoit
fur tout obligée d'en rendre Compte au Coloque de Gien , félon l'Intention
du Tellateur , qui étoit exprimée dans la Claufe de fon Teftament , oii il
étoitfàit Mention de ladite Fondation: Et le prefcnt Synode jugeaauffiquc
ledit Coloque ou ladite Eglife de Baali feroient apellés , lors qu'on feroit le
Choix de cet Ecolier, Sc que fcs Députés feroient prefens, lors qu'on l'exami-
neroit , pour juger des Progrès qu'il auroit tait dans fes Etudes ; & que fr
ladite Eglife en avoit Befoin , elle auroit la Préférence , fur toutes les autres,
de l'cmploier dans le Miniftere de la Prédication ô£ des Sacremens, pour l'E-
dification des Fidèles dudit Lieu.
XII.
Les Députés des Sevenes fe plaignirent que le Synode du Bas Lang»edoc
avoit pluficurs fois entrepris de pourvoir leurs Eglifes qui étoient Vacantes ,
de Miniftres de leur Province, ce qui étoit direftement opofé aux Canons de
nôtre Difcipline,; & que par là ils avoient réduit ces deux dignes Paftcurs
Monfieur du Mas & Monfieur de la Cofle à refter fans Emploi ■■, Cette Aflem-
blée condamnant un pareil Procédé , recommanda à la Vrov'mctAvk Bas Lan-
guedoc la Pratique du Vint-quatriême Canon fiiit par le Synode National de
Charenton, l'An 1615. dans la Seconde Remarque fm- U Difcipline: Et l'Eglife
i^Aluis , de même q'.ie le Synode des Sevenes , à quoi la Province du Bas
Languedoc confentit librement , fonhaitant que Monfieur Bouton fût donné
à l'Eglife ài'Alais , il y fut établi Sc confirmé , par l'Autorité de ce Sy-
node.
XIII.
L'Apcl de Monfieur Roiiz.é , & de l'Eglife de Sjhit u^ndré de Tyf ««'?.(?, fut
anniilc, parce que les Afaires de leurs A(Temblées Annexées , dévoient être
terminées en dernier Reflbrt , par leur propre Province , ou par les Provin-
ces voifines : Et l'Aflcmblée recommanda ledit Monfieur Rou^é aux Soins
du Synode des Sevenes , afin de pourvoir à fa Subfitlanee , félon les Règle?
de la Charité Chrétienne.
X I V.
Cette AiTerablée laiflant PApel delà Vvov\nct àc Xaintonie , d'un Juge-
roent de celle du PoiQou , félon le Décret du Synode National de St. Maixanr,
tenu au Mois de Mai , l'An i 609. ( Article dix-nenviènie touchant les A^els)
donna la Liberté à la Famille de Monfieur Br^'ù-U GonUrA de fe joindre à l'E-
glife à^Arnai.
XV. Afm
56o XXVII. SYNODE N ATI, ON AL
, X V.
Afin de régler la Difpute qui étoit entre les Provinces de Xainton^e te cel-
le du PoiBoH , cette dernière prétendant de réunir les Eglifes de Champagne
Aiouton avec fon Synode \ Cette Aflembléc confirmant le Décret du premier
Synode National de Charenton , ordonna que ladite Eglife refteroit incorpo-
rée , comme elle l'avoit été jufqu'alors à celle de Saint Claude , jufqu'au Sy-
node prochain de Xaintonge , qui pourvoiroit Monfieur Ferrand , gc auroit
auffi Soin par tous les N'ioiens propres, delà Subfiftance de l'Eglife de Saint
Claude ; 6c il fut encore ordonné qu'immédiatement après la Séparation du-
dit Synode , l'Eglife de Champagne Mouton feroit unie à celle àc Cour teilles,
<8c que le Synode du FoiUon auroit Soin qu'elle fût en bon Etat , & que le-
dit Synode prendroit garde fur tout que l'Eglife du Figem ne fût pas defli-
tuce de Pafteur.
XVI.
Cette Aflêmblée ratifia le Jugement du Confiftoire 8cduColoqucdeCW«,
aprouvé par le Synode de Normandie , qui avoit déclaré l'Apel de Monfieur
Fournatix nul Sc non rccevable •, & on ordonna que ladite Sentence feroit
exécutée en tous fcs Points i félon toute f; Force , & en bonne Forme, par
Raport à la Dcpofitiondudit Fourneaux : Et parce qu'il avoit été fufpendu
publiquement de la Table du Seigneur . & qu'il avoit depuis reconnià fon
Ofcnfc ( confiftant en ce qu'il avoit donné fa Fille en Mariage à un Hom-
me Papifte ) en Public & en Prefence d'un Synode National i il fut ordonné
que fa Sufpenfion de la Sainte Cenc ne dureroit que jufqu'au jour de Pâques,
& qu'enfuite on la leveroit de deflus lui & h Femme , après qu'il auroit
confeflé fon Péché & le Scandale qu'il avoit donné par fa Connivence.
XVII.
Sur la Leéture que l'on fit du Jugement rendu dans les Synodes àt%Seve-
nes Se du Bas Languedoc , & aiant vu les Lettres de la Veuve de Monfieur
Horle , &■ les Mémoires de l'Eglife d''^ndui.e i Cette Aflémblce déclara que
ladite Eglife avoit bien mérité ces rudes Cenfures , c'cft pourquoi fon Apel
fut rejette , 6c on confirma la Sentence de ces deux Synodes, en enjoignant
à ladite Eglife de donner Satisfaélion à celte pauvre Vcûve afligce.
X V I I 1.
Cette Aflêmblée recevant l'Apel de Monfieur de Chabajfier , Juge d'-^«-
(luz.e , &cde Monfieur Courant- Pafteur de l'Eglife de Qutjjac, ik condamnant
la Facilité du Synode des Sevenes , tenu à ^umene , lequel fans écouter ledit
Monfieur Chahajjlcr , avoit décrété que laCenfurejuftcment prononcée con-
tre Monfieur Poujade , Miniitre de l'Eglife de Saint Hippolite , feroit raiéedes
Aétes du Synode Provincial tenu à ^lais , cette Aflêmblée ordonna que la-
dite Cenfure feroit derechef inférée dans le Corps des Aétes dudit Synode;
& afin que le contenu de cette Ordonnance pût être ratifié , & fût rendu
plus valide , on enjoignit à tous les Palkuis des Eglifes Vacantes d'être con-
lens qu'on leur paiât fimplement les Fraix de leurs Volages dans ces Eglifes,
6c du fcjour qu'ils y fcroient , comme il avoir toujours été pratiqué aupara-
vant par les Provinces , ôc on leur défendît expreflémcnt d'exiger la valeur
d'un
TENUAALENCON. 561
d'un Liard de ces Eglifes , d'autant qu'ils recevoient leurs Salaires de leurs
Eglifes particulières dont ils étoient Pafteurs : Et parce que ledit Poujade
avoit apellé du Décret Synodal , fait à Andtiz.e, cette Aflèmblée déclara que
ledit Synode avoit un très-julte Sujet de charger les Confiftoires de Sauve
Se Manoble de veiller fur la Conduite de celui de Nimes , & que lefdits Con-
fiftoires feroient affiliés ôc fortifiés , s'il en étoit Befoin , de la Prelence de
quelques Pafteurs Voifins i Se on leur donna Pouvoir de Sommer ledit P««-
jade à Comparoître devant eux , pour repondre à tous les Articles qu'ils
aporteroient contre lui , & de le pourluivre félon la Nature des Actions dont
il feroit trouvé coupable, jufqu'à le depofer du Sacré Miniftere , s'il l'avoit
mérité : ce qui lui feroit notifié , afin que s'il refufoit de paroître de-
vant lefdits Confiftoires , il fût incontinent fufpendu des Fondions de
fon Miniftere.
X I X.
En expliquant le Sens du Jugement r-ndu contre Monfieur Defchamps ,
comme il eft raporté ci-deflus dans l'Article quatrième ; cette Aflèmblée dé-
clara que les Miniftres & les Anciens pouvoient confulter dans leur Confif-
toire , touchant l'Admiffion d'un Pafteur dans une Eglife , ôc touchant fon
Excliifion ; mais qu'ils ne pouvoient rien conclurre , là deflus , fans l'A-
vis des Chefs des Familles de cette Eglife , qu'ils dévoient affembler pour
délibérer fur ce sujet , 8c que leur Refolution fe determineroit à la Plurali-
té des Sufrages , & fous la Direétion des Confiftoires , félon l'Ordre qui
eft obfervé dans toutes les Afl'emblées bien réglées.
XX.
Cette Aflèmblée reçût l'Apel des Fidèles de Boisgenci,&C annula la Senten-
ce de Sufpenfion de la Ccne du Seigneur, qui avoit été prononcée contr'eux,
par le Synode du Bern , parce que l'Eglile de Mer , à laquelle ils s'étoient
joints , étoit capable de Subfifter par elle même , & fans leur Secours ou
Aflîftance; Le prefent Synode ordonna de plus , que lefdits Habiians au-
roient le Privilège de fe taxer eux-mêmes , pour tous les Fraix de ladite Egli-
fe ; & que de cette Taxe quelle qu'elle fût , laquelle ils promettoient , ou
promettroient de paier tous les Ans à l'Eglife de Mo- , on en deduiroit la
Somme de cinquante Livres , qui feroit pour paier les Arrérages des Gages
que lefdits Habitans de Hoifgoici devoknt à Monfieur Gnerin , qui étoit au-
paravant leur Pafteur , jufques à ce que toute ladite Somme dûë fut paiée,
félon que le Compte en avoit été règle 6c conclu le i8. dî Avril de
l'An 1652. à moins qu'il n'y eût quelque Néceffité de revoir lefdits
Comptes.
XXI.
Qiioique l'Apel interjette par les Habitans de Sdint Roman Sc de Tul Fran-
ceft^ne , ne fût pas reccvable ; cependant cette Aflèmblée , par une Gracç
particulière , en prit Connoiflànce , 8c décréta qu'on leur écriroit, pour les
exhorter à garder une bonne Paix & Union , touchant le Culte de Dtett,^
les Ordonnances de la Religion , avec ceux de Fal Francef^He.
Tome II. Bbbb XXII. On
502 XXVII. SYNODE NATIONAL
XXII.
Oïl ouït Monfieur Pejus , qui expofa fcs Griefs , & qui demanda d'être reta-
bli dans l'Eglife de Mer , & le Paiement des Arrérages qui lui étoient dûs par
ladite Eglife. Jaques Aiartineau , Député par divers Àlembres de la même
Eglife, apuia fcs Demandes. On ouït de la Part de l'Eglife de Mer, Mon-
fieur de la Borde ^haùm , Envoie par ledit Confirtoire , de même que les Dépu-
tés Provinciaux du Herri-, On lîit 6c examina les Aâcs des Synodes Provin-
ciaux defquels il avoit apellé . on liât auffi le Jugement des Coraraiflaires qui
avoient été envoies par l'Eglife de Mer & Boifgenct ; 6cles Lettres de Monfieur
furien . qui remettoit fon Miniftere à la Dilpofition du prefent Synode ■■, & les
Mémoires de l'Eglife de Mer , qui reprefentoient la Pauvreté à laquelle elle
étoit réduite , en ce tems-là ^ &plufieurs autres Chofes que l'on raporta qui ne
concernoicnt point l'Honneur du Miniftere de Monfieur Pejus. On vit aufli
les Mémoires de divers Chefs de Famille , qui demandoicnt qu'il fût établi par-
mi eux; & les Mémoires Se Lettres de l'Eglife d'' Argentan , qui dcmandoit qu'ail
leur fût donné pour Miniftre. Après quoi le Synode rejettant tous lefdits
Apels , & confirmant la Sentence du Berrt , décréta que les Cenlures pronon-
cées contre Monfieur Pejus fcroient raiécs du Corps des Aftes de ces Synodes,
& que fon Miniftere lêroit accordé , dès à prefent , à l'Eglife d^ Argentan ; 6c
on exhorta la fufdite Eglife de Mer, de lui donner Satisiaction , & ladite Pro-
vince, d'avoir plus d'Egard pour lui. On défendit auftî aux Membres parti-
culiers de l'Eglife de Mer de former à l'avenir des Cabales, Et Monfieur Pejus
aiant demande les Arrérages qui lui étoient dûs de fon Salaire, Çù. Demande fut
rejettée , parce que l'Eglife de Aier protefta , qu'à Caufe de la grande Pauvreté
où elle étoit réduite depuis les cinq Années dernières , elle étoit entièrement
horsd'Etat d'entretenir deux Pafteursj & qu'elle avoit toujours eu une fingu-
liere Vénération & Afeclion pour Monfieur Jttrien , & que ladite Province
avoit été fatisfaite du Procédé de ladite Egliie envers lui: laquelle l'avoit pour-
vu pour le prefent , jufqu'à ce que lefdits Habitans euftent mieux le Moien de
l'entretenir, 6c que les Matières de fon Apel fu lient terminées ; qu&la Provin-
ce aiant placé ledit Monfieur Juriept dans l'Eglife de Boifgenct t où fon Minifte-
re étoit d'un Avantage auffi confiderable que dans l'Eglife àcMer , il avoit re-
fufé ce Pofte , & que par-là il s'étoit privé lui-même de l'Aflîftancc qui lui avoit
été procurée avec tant de Charité.
XXIII.
On lût les Lettres de Jaques de Vdleroux , Seigneur de la Gdiere , 6c les
Aétes qu'il produifit avec les Cenfures dénoncées contre lui , par le Confiftoi-
ro. àt Fertuetl , le Coloque d'-^«g(?;/7»w , 6c le Synode de Xaintonge , dont il
ivoit apellé;mais le prefent Synode aprouvant lefditcs Cenfures, rejetta fon Apel.
XXIV.
MonCitar Danid Loquet , auparavant Ancien & Leéteurde l'Eglife de Bar-
bezieux , n'aiant envoie ni Lettres , ni Mémoires , pour défendre l'Apel qu'il
avoit formé contre la Sentence an Synode, de Xaintonge , ledit Apel fut dé-
claré nul. Mais les Lettres dudit Loquet furent enfuite prefentées à cet-
te Aflemblée un peu auparavant qu'elle fe feparât j C'eft pourquoi fa Cau-
fe
TENUAALENCON. 565
fe fût renvoiée au Confiftoire de Bourdeaux , pour y être jugée en der-
nier Reflbrt.
XXV.
Perfonnc ne comparoiflànt de la Part de l'Eglife de Dangeau , pour fou-
tenir fon Apel. par lequel elle s'opofbit à la Relolution de la Province du Berri,
qui avoit envoie Monfieur Tutjcard à PEglife de Chamerolles , Se de Banda-
roï , ledit Apel fût déclaré nul.
XXVI.
L'Apel de Monfieur Hemmeau , qui avoit été defigné par le Synode
^''ylnjoH , pour être Pafteur de l'Eglife de Lajfai , dans la Duché du Maine,
fût déclaré nul.
XXVII.
Mademoifelle fudith Gniot , Femme de Monfieur Laverdan , apellant
d'un Jugement rendu contr'elle , par les Commiflâires du Synode de Bour-
gogne , & ne comparoiflànt pas pour défendre fon Apel , cette Aflemblée le
tkclara nul.
XXVIII.
Plufieurs Perfonnes particulières de l'Eglife de Sainte Foi aiant apellé d'un
Décret du Coloque du ^as Ai^enois , & s'étant opofées au Retabliflement
de Mr. du f^al dans fon Ofice d'Ancien , que le Synode de la BaJJ'e Gnienne
avoit décrété, leur Apel fût déclaré nul.
XXIX.
Le Synode des Sevenes aiant cenluré Mr. du M.is , & l'Eglife de Ganget
aiant apellé de ce Jugement, mais ne comparoiflànt pas pour défendre fon
Apel , il fut déclara nul.
XXX.
Monfieur de Monhonoaux ,^ d'autres Habitans de la Ville à'' And(iz.e, ziznt
apellé d'un Jugement rendu par la Province du Bas Languedoc , contre
Mr. Arnaud leur Pafteur , leur Apel fut déclaré nul.
XXXI.
Monfieur Falaife apellant d'un Jugement prononcé contre Mr. Preud-
homme , Pafl:eur de l'Eglife de Cournontevail , fon Apel fut déclaré nul.
XXXII.
Quoique la Province de Normandie eût de bonnes Raifons pour mettre
Mr. yI/»?-ckîn? en Liberté, &de le placer dans l'Eglife de Gigors, poury fiire
les Fonftions du Minifl:cre;neanmoms àCaufc des Demandes importunes des
Eglifes à\4this,dc la Selle, & des routes ; atenuu auffi qu'elles avoicnt promis
de donner une entière SatistaÛion audit Marchand , bi que celui-ci avoit té-
moigné l'Inclination qu'il avoit de continuer fon Miniftere dans ladite Egli-
fe à'Athis ; cette Aflemblée laiflant au Coloque de Rouen le Soin de pour-
voir l'Eglife de Gigors , ordonna que ledit Monfieur Marchand feroit enco-
re une fois établi dans l'Eglife ôPAihis & fcs Anexes , qui lui Lroient un
Paiement entier des Arrérages de fon Salaire qui lui ctoient dûs : à Défaut de
quoi , le Synode iuivant-executeroit le Jugement qui avoit été ci-devant ren-
du contre4€fittesl£gljfes. " •
B^bb % XXXIII. Après
564 XXVII. SYNODE NATIONAL
XXXIII.
Après avoir lu Se examiné les Ades du Synode du ^^-P'->;r' ^J'I^f'-
très & Mémoires de Monfieur ^/«.;« l'afteur de l'^ghle ue ^'r^'^'^^J;^'
fembléc jugeant que leurs Apels étoient fnvo les , ^'^'^'^^^ P^'^ "^^^^^^^k né
que la Provmce du D^«/.;./«/ en avoit agi prudenment, en jugeant qu ils ne
dévoient pas s'embarrater des Sol.citat.ons <im avoient etc taitcs durant k^^
Années 1622. & 1624. pour l'Entretien de l'Umverlite de Dse . que ledit
i.,«avouLTortdereLrà/>.m après la ^^-f ""«" ^^^^^^^^^^^^^^^^^
avoit donné de folliciter,& qu'il devoit s'être adrelle aut^onfeil de l Univtrlite
de D,e qui l'avoit emploie , & que s'il s'éto.t trouve grève , il auroit uu por,
ter fes Demandes au Confiftoire de L,on , qui aveu t.oinmiflion de juge^
définitivement de cette Afaire : Et en fécond Lieu , qu'il avoit bien mente
d'être cenfuré'très-feveremcnt, pour n'avoir pas acquiefcé au Jugement de fa
Province , laquelle on exhorta de l'Obliger, & tous les autres Miniftres.dc
re'ïder perfonnellcment avec leurs Troupeaux , lous Peine d'encourir tou-
tes les Cenfures de l'Eglife j êc de ne permettre en aucune manière que
l'Argent qui étoit deftiné par les Kglifes , pour la Subfiltance de l'Uni-
verfité de Die, fût emploie à d'autres Ufages , contre l'Intention des Do-
nateurs.
XXXIV.
On liât les Mémoires de Monfieur de la Fine, Pafteurde l'Eglife dcPatt-,
& de Mirau , Ancien de l'Eglife de Bourdeaux , 6c les Lettres des Sieurs
de la l'eirette & du Bois , Membres particuliers de ladite Eglife ilcBonrdeaux,
comme aufli leur Apel d'un Jugement de la Province de la Bajfe Guienne, qui
fut porté par les Députés à ce SynoJe ; Sur quoi l'Aflemblée déclara que
les Apellans n'avoient aucun Sujet de Griefs , & que leur Apel étoit fans
Fondement, & rejette.
CHAPITRE XV.
Contenant diverfes Matières Générales.
Article I.
CEttc Aflcmblée laifla une Liberté entière aux Provinces de garder leur
ancienne Coutume de chanter la Prière qui eft à la Fin des DixCom-
mandemens , en fe tenant à Genoux , comme il fe pratique dans quelques
Endroits , ou bien en étant debout , ou aflls , félon l'Ordre établi dans cha-
que Eglife ; ne jugeant pas qu'il foit raifonnable de les obliger de fe con-
former les unes avec les autres , dans un Sujet qui cft de foi-même fort
Indiferent.
I I.
Cette Aflemblée ordonna , à la Requête de la Province du Berri, que
defof-
TENUAALENCON. ;6^
«Jelormais, lors qu'il feroit Befoiti de mettre des Profdlcurs de Théologie
dans nos Univerfitcs , la Province dont l'Univcrfitc dcmanderoit un Profef-
(èur , iîiviteroit les quatre Provinces voifmes de députer , à leurs propres
Frajjf , quelques-uns de leurs Pafteurs , pour aflUter à l'Examen du Candi-
dat oui devoit remplir la Chaire Vacante.
* î 1 I.
On accorda à la Province du Po'iBoh la Demande qu'elle fit, que tous ceux
qui tranfgrefieroient dcibrmaislcfeiziême Article du quatorzième Chapitre de
nôtre Difcipline , 8c les Canons particuliers faits dans la Province où refide»
roient les Tranfgrefl'eurs defdits Canons touchant la Publication des Livres ,
feroient fufpcndus du Saint Miniftere.
IV.
Quoique les Hommes aient un Droit d'acheter ëc de garder" des Efclaves,
& que cela ne foit pas condamné par la Parole de Dien , ni hors d'Ufnge,
parmi les < hrêtiens dans la plus grande l'artie de l'Europe ; néanmoins par-
ce qu'on abufe de ce Droit là , & qu'il s'eft gliflë infenfiblement une Cou-
tume très-inhumaine , Tur tout parmi les Marchands qui en font Trafiq, 6c
qui en difpofent comme de leur propre Bien & comme de leur Bétail , qui
vont même fur les Côtes à^ Afric^ne & au h Inàes , où ce Tommerce eft per-
mis, pour acheter des ruirèares , à Prix d'Argent, ou pour des Marchandi-
fes , des Hommes & des Femmes qu'ils vendent dans les Marchés Publics,
ou qu'ils troquent pour d'autres Chofcs ; Cette Allembléc confirmant le
Canon fait à cette Occafion par ie Synode Provincial de Normandie , ex-
horte les Fidèles de ne pas abufcr de cette Liberté , d'une Manière qui foiï
contraire aux Règles de la Charité Chrétienne, & de ne pas remettre ces In-
fidèles au Pouvoir des Barbares qui pourroient les traiter inhumainement , ni
enrre les Mains de ceux qui font Cruels ; mais de les donner à des Chré-
tiens Debonaires & qui foient en Etat d'avoir principalement Soin de leurs
Ames precieufes , & immortelles , en tâchant de les inftruire dans la Reli-
gion Chrétienne.
V.
On informa toutes les Provinces , à la Requête de celle du Bas Lan-
guedoc , de prendre Garde que le nicu^iême Article du premier Chapi-
tre de nôtre Difcipline ne fût pas tranfgiefle , lequel défend d'ordonner au-
cun Propofant , fans lui affigner quelque Lieu , ou quelqu'Eglife parti-
culière.
V I.
Les Députés du Bas Languedoc , reprefenterertt , fuivant la Commiffion
exprefl'e qu'ils en avoient reçiië de leur Province , que quoique les Eglifès
de ce Roiaume euflent donne, dans leurs Sermons, dansleurs l'ricres & leurs
Aftions de Grâces , à tout le Monde des Témoignages très évidens de la Fi-
délité Se de la fincere Obeïflance que ceux de la Religion Reformée étoient
obligés de rendre à Sa Aï aje fié, comme à leur Souverain Seigneur; néanmoins
les Ennemis jurés de nôtre Religion ne ceflbient pas de nous injurier, & ca-
lomnier ; ôc qu'ils tâchoient pas leurs Libelles remplis de Medifances , &
Bbbb 5 de
5d6 XXVII. SYNODE NATIONAL
tic Menfonges , de rendre fufpeâie la Fidélité de nos Eglifes , & de la faire
révoquer en Doute ; 6c qu'il- étoit ablblûment neceflaire que nous nous juf-
tifiaflions' , non feulement par des Sermons dans nos Eglifes , par des Livres
compofés fur cela & rendus publics j mais qu'il faloit encore s'adrelîèr à Sa
Afajefte , 8c lui remontrer très-humblement la Fidélité de fes Sujets de la
Religion Reformée , & le prier de regarder les Membres de nos Eglifes
comme des Peuples qui étoicnt entièrement dévoués à fon Service , au Rien
de l'Etat , & qui ne cherchoient rien tant dans ce Monde que l'Augmenta-
tation de la Gloire de fon Sceptre : L'Afîèmblée exécuta cette Remontrance
& la jugea fort raifonnable 8c très-jufte , convenant fort bien avec les Pro-
pofitions que Sa Majefié nous avoit faites par fon Commifîaire ; c'eft pour-
quoi on ordonna à tous les Pafteurs des Eglifes de ce Roiaume de donner
Satisfaétion fur cela , comme ils y étoient obligés en Confcience , confoimc-
ment à la Parole de Dieu , 8c félon la Confeffion de nôtre Foi, l'une & l'au-
tre étant formelle là deflus.
VII.
D'autant que depuis plufieurs Années la Guerre & la Mortalité , avoient
rempli de Defolations la plus grande Partie de l'Europe , ce qui avoit tait ref-
fentir aux Peuples impenitens , combien il eft terrible de tomber entre ks
Mains du Diett Vivant , juftement irrité contre ces Cœurs endurcis qui me-
prifcnt les riches Trefors de fa Grâce , l'Abondance de fes Bontés, Se fa lon-
gue Tolérance ; Ce Synode National des Eglifes Reformées de France , af-
fcmblé pur la Per million de Sa Adajefté dans la Ville '^''AUnçon , faifant
Reflexion lur les Fléaux dont toutes les Provinces de ce Roiaume étoient
continuellement afligées , & les regardant comme des Avant- coureurs du Ju-
gement qui pendoit fur nos Têtes ; afin de détourner l'Orage qui étoit prêt
à tomber , éc afin d'émouvoir les Entrailles des Compaffions Paterneles de
Dieu , bc pour obtenir de Ion infinie Bonté 6c Mifericordc , la Confcrva-
tion de la Sacrée Perfonne de Sa Majeflé , la Benediétion fur fes Armées ,
le Retour & le Retablilfement de la Paix & de la Profperité de l'Etat , &
la Tranquillité parmi les Pauvres Eglifes afligées , batuës de la Tempête, &
fans Confolation : Cette Aflèmblée exhorta tous les Fidèles de chercher le
Secours de la Grâce- de Dieu , de retourner à lui par une profonde Humilia-
tion de leurs Ames , 6c par une Converllon fincere de leurs Coeurs : Et il
fut décrété pour cela , qu'on celcbreroit un jour de Jeûne Public, lequel fe-
roit obfcrvé dans toutes les Eglifes de ce Roiaume , le Jeudi dix-neuviêmc
jour de Novembre prochain , ôc que cette Refolution leur feroit notifiée
par la Lecture du prefent Aéte.
VIII.
Afin de conferver la Doélrine dans fi Pureté , 8c afin d'éviter toutes les
mauvaifcs Intelligences entre les Paileurs , les Profeflcurs & les Eglifes Sc
pour prévenir les Inconvcniens qui en pourroient arriver , 6i pour atacher
plus étroitement , 8c maintenir plus foitemcni les Liens Spirituels d'une
Union FraternelJe parmi les Peuples : ce Synode défendit très-expreflemenr,
5c fous Peine d'enacaurir louces ks Cenlures de l'Eglile , S« d'être depcf^-s
du
T E N U A A L E N C O N. 567
duMiniftcre, aux Pafteurs des Eglifcs , & aux Profelîeurs de nos Umverfités,
de traiter dans leurs Sermons , ou Ecrits , les QuelHons Curicufes qui peuvent
caufer la Chute des Fidèles , & êti-e une Pierre d'Achopemcnt à ceux qui étu-
dient en Théologie , & généralement à tous les Chrétiens ; étant abfolùmenc
neceflàire que , tant les Ecoliers, que le Troupeau , s'en tiennent à la Simpli-
cité des Saintes Ecritures , Se à l'Expofition commune de la Foi Orthodoxe,
telle qu'elle a été aprouvée par nos Synodes Nationaux, 6c particulièrement
par celui de Charenton , tenu l'An 1 6^5. Il leur fut auflî détendu de le icrvir
de nouvelles Expreffions , qui pourroient être interprétées en un mauvais Sens;
ou de difputcr contentieufcment les uns contre les autres , fur des Queftions ,
ou Interprétations , ni de propofer de nouvelles Matières de Controverfe dans
leur Scholaftique ; ni de violer direétement , ou indirectement, les Canons
faits dans ce Synode , ou dans les Synodes précédens , touchant l'Imprcflîon
des Livres , ceux qui les aprouveront ou qui permettront qu'ils foient impri-
més , devant répondre aux Provinces , autant que leurs Auteurs mêmes , de la
Doctrine qu'ils contiennent. Et il fut ordonné aux Provinces qui avoient des
Univerfités dans leur Juridiétion, d'en prendre un Soin tout particulier, 6c
de les faire viliter de tems en tems, par des Perfonnes choifics pour cela , &
d'obliger tous les Profeflèurs,tant de Philofophie que de Théologie, d'envoier
tous les lîx Mois aux Examinateurs des Livres dans les Provinces voifines, une
ou deux Copies des Théfes qu'ils auroicnt foutenuës en Public. Et on donna
Pouvoir, ëc Autorité , aux Provinces dans Icfquelles ces Univerficés écoient
érigées , & aux Provinces Voifines , de prendre Connoillance de l'Etat de ces
Univerlîtés : &il fût ordonné aux Pafteurs & Profelîeurs , lors qu'ils liroient
Se examineroient ces L-ivres imprimés par la PcrmilTion des Examinateurs, s'ils
y trouvoient quelque Chofe qui fût digne de Reprehenfion , de s'adrelTer aux
Auteurs defdits Livres, ou aux Examinateurs qui les auroient aprouvés , 6c
de leur en demander Raifon ; Sc en Cas qu'ils le lefufaiVent , de s'adrellér a
leurs Coloques & Synodes: E^ que la Province oii demeureroient les Auteurs-,
ou les Examinateurs qui auroient donné Lieu à ces Plaintes, ni aucunes autres
Perfonnes, ne fe raêleroient de cette Atairc , foit pour en être Juges, ou pour
allumer le Feu des Goncroverfes , 8c le répandre plus loin ; mais que félon nos
Canons , elle feroit remife entièrement aux Alîémblées defquelles les Auteurs
de ces Troubles dependroient.
I X.
Monfieur le Marquis de C\ermont , nôtre Député General , Se les Sieurs
Fernind, Gigord Sc Cerijî , qu'on avoit envoies expreflément à la Cour, pour
y porter nos Plaintes , Se prefcnter à Sa Majcflé les très humbles Requêtes de
nos Eglifes , aiant immédiatement après leur Retour , délivre à ce Synode les
Lettres de Su Majefié^ 8c rendu Compte de l'Audience favorable , & du bon
Acueil qu'ils avoient eu de Sa. Majejlé . Sc de nos Seigneurs les Principaux
Miniftres d'Etat, qui avoient aprouvé nôtre Conduite, & qui avoient promis
qu'auflî-tôt que nôtre Aflèmblée fe feroit fcparée, on nous donneroit une Ré-
ponfe qui nous fatisferoit , furies Demandes exprimées dans le Cahier que nous^
avions prefenté ; Se qu'ils nous aifigncroient , pour paier les Fraix de ce Syno-
de,.
568 XXVII. SYNODE NATIONAL
de, les mêmes Sommes d'Argent qui avoient été accordées au dernier Synode
National ; ce qui fut aufli confirme par Monfieur le Commiflaire , qui avoit
reçîi des Lettres dans lefquelles on lui marquoit la même Chofe . & qui nous
pria de finir cette Aflêmblée au plutôt. Le Synode aiant témoigné d'être fa.
tisfait de la Sageflè, de la Fidélité, 6c Afeétion, que lefdits Députés avoient
fait paroitrc dans leur Négociation , & voiant que Sa Majefié leur avoit donné
lieu d'efpcrer que fes pauvres Sujets de la Religion Reformée rellèntiroient les
Efets confolans de fes Promelîcs Roialcs , & que félon fa Bonté ordinaire , il ne
permettroit pas qu'ils fulîcnt forcés en aucun Point ,ni d'une Manière contraire à
la Teneur de fes Edits , à la Liberté de^leurs Confciences , Seaux Canons de
leur Difcipline , comme de parer le devant de leurs Maifons aux jours que ceux
de la Religion Romaine apellent la Fête du Corps du Seignenr , ou quelqu'au-
tre jour ; ni qu'ils fuflent obligés de faire batifer leurs Enfans félon la Manière
Papille , ou par des Sages Femmes , ou par d'autres Perfonnes qui n'auroient
pas de Vocation , & qui ne feroient pas Miniftres de l'Evangile \ ôc que Sa Ma^
>f/?/ordonneroit qu'on révoquât cette Déclaration 6c ces Décrets, qui défen-
doient à nos Minirtres de prêcher dans les Lieux où ils ne faifoient pas leur
Rcfidcnce , ces Décrets n'aiant été fiùts qu'à la Requête de ceux qui étoient
nos Ennemis les plus envenimés , 6c fans que nous enflions jamais été ouïs ,
nous qui étions les Parties lefées , 6c parce que fes Décrets dérogeoient à la Grâ-
ce Roiale qui nous étoit accordée par fes Edits de Pacification i & que par le
Moien de ces Décrets un Nombre innombrable de Peuples étoit entièrement
privés du Libre Exercice de leur Religion , 6c de la Paix 6c Confolation de leurs
Confciences , C'ell pourquoi ce Synode refolut encore une fois , qu'on auroit
incefliinment Recours aux Grâces 6c Faveurs de O)^ Afajefiê; de pour cet Efet
on joignit avec Meflleurs nos Députés Généraux quelques Perfonnes choifies de
tout le Corps de cette Aflêmblée, en leur donnant Commifllon de chercher les
Moicns qu'ils jugeroient les plus convenables pour obtenir l'Accomphflêmcnt;
des Promefl'es qui nous avoient été faites.
X. ^ ^
Mais Monfieur le Commiflaire aiant allégué qu'à la première Ouverture de
cette Aflcmblé, il avoit déclaré très-exprcifément , 6c abfolumcnt , les Intentions
de Sa A^ajefle, qui l'avoit chargé d'interdire, comme il interdifoit aufll derechef,
toutes les Délibérations qui feroient contraires aux Déclarations qu'il avoit fai-
tes dès le commencement de la Part de Sa A^Jajefié. L-e Synode infiila auffi
fur la Réponfe que les Députés avoient donnée aux Propofitions qui avoient été
faites par ledit Commiflaire i & il fut prié par l'Aflêmblêe, fclon la même Ré-
ponfe, de foufrir que nos pauvres Eglifcs dcfolées prefentaflènt leurs trcs-hum-
bles & innocentes Requêtes kSa A/aje/lé, lefquelles ne demandoient point de
Délibération , puiiqu'cUes ne tendoient qu'à conferver les Privilèges qui nous
étoient accordés , par les Edits de 5^ A-ïajefie, Se fur tout la Liberté de nos
Confciences, dont nous courions Rifque d'être privés, C'eil pourquoi, en
Confequence de cela , l'Aflêmblêe nomma 6c chargea les Sieurs de Vylngle &c
Gigord , avec Meflleurs nos Députés Généraux , pour aller réitérer nos très-
humbles Suplications , 6c les Requêtes de nos Églifes, à Sa Majefie, 6c aux
Seigneurs
T E N U A A L E N C O N. 569
Seigneurs les Confeillers de fon très-Honorable Confeil Privé, 8c de follici-
ter tous enfemble l'Execution des Promefles de Sa Majeflé , alîn d'en obte-
nir un Ordre figné & expédié dans les Formes.
COPIE
De la Lettre de Sa Majefté au Synode.
DE PAR LE ROI.
Chers & bien Ames.
„ "V tOus avons reçu des Mains de vos Députés les Lettres que vous nous
^, iNjavés envoiées du 4. & 6. de ce Mois ; & nous avons apris avec Sa-
„ tisfaétion de leurs Bouches , ce qu'ils avoient à nous propofcr de vôtre
„ Part ; & maintenant qu'ils font fur leur Retour à vôtre Aflem';lée, ils
„ vous raporteront les Aflurances que nous leur avons données de nos bon-
„ nés 6c finceres Intentions envers nos Sujets de la Religion Prêt. Refor-
„ mée , touchant la Joiiiflance des Privilèges & Avantages de nos Edits : Se
^, nous- nous perfuadons aufli que vous vous rendrés dignes de nôtre Grâce
„ & Faveur, parla bonne Conduite que vous tiendrés; Etpourcequi rc-
„ garde le Cahier de vos Plaintes &: de vos Remontrances , lequel nous a
„ été prefenté , & l'Eleâion que vous avés laite des Députés qui doivent
„ refider à la Cour pour attendre nos Ordres : auffi-tôt que vôtre Synode
,, fera fini, nous penferons , comme nous avons toujours fait , à vous don-
„ ner une Réponfe favorable. En même tems nous vous avertiflons que
^ c'cft vôtre Intérêt que vous vous fcpariés le plutôt que vous pourrés, de
,, peur que fi vous continues plus long-tems vos Séances dans notre Ville
,, à''Alençort , cela ne foit regardé comme une Tranfgrefllon de nos Edits 8c
„ Déclarations. Monfieur de St. Marc nôtre Commillaire, que nous avons
,, député à vôtre Aflemblée, vous informera plus amplement de nos Intcntioiw
„ & Volontés.
Signé ,
Donné k Fontainebleau LOUIS.
le 24. de Juin 16-^7. Et un peu plus bas,
PhilippeasfX^.
L'Adrefle étoit en Haut» Peur nos Chers & bien Ames,
les Députés de nos Sujets de la Reliiion Prêt. Reformée , af-
femblés, parnôtre Permijfion , dans nôtre Fille «î/'Aknçon.
Tome II. Ce ce Arti-
57© XXVII. SYNODE NATIONAL
Article XL
Copie àe la troifiême Lettre au Synode à Sa Majefté.
SIRE,
;, TvUifque F^tre'Majefle a eu la Bonté de nous aflïïrer par les Letti-es que
„ JL vous nous avés fait l'Honneur de nous écrire, fcc par la Bouche de nos
^ Députés, des bonnes Se fuiceres intentions de ro^ri? Af.i/f/e, pourleMain-
„ tien des Édits , à la Faveur defquels nous fubfiftons, & vivons dans vôtre
„ Roiaume, 8c que vous avés donné vôtre Parole Roialc que vous exainine-
„ ries , au piîitôt, le Cahier de nos Plaintes & Remontrances, £c que vous
„ y rcpondriés avec vôtre Bénignité ordinaire ; pareillement que vous nous
„ gratificriés d'une Somme d'Argent pour paier les Fraix de nôtre Synode:
„ Nous croions. Sire , que rôtre Majefté ne prendra pas en mauvaife Part
„ la Liberté que nous prenons , de nous prefenter encore une fois devant
^, Elle, pour lui témoigner , par la Bouche de Meflîeursde VA-igle & Gigord,
„ (que nous avons envoies exprès à vôtre Cour) les profonds Reflcntimens
5, que nous avons des Bontés de Votre Majefté, Et nous les avons auffichar-
„ gés, Sire ^ de rendre Compte à Votre Majefté de nôtre prompte Obéifla;>
,, ce à quitter cette Place, ôc de foliciter 6c recjuerir par nos Députés qui
„ font auprès de Votre MAjejlé, les Fruits de votre Juftice , de vôtre Cle-.
„ mencc, & Bonté Roiale ; 6c nous prefumons que Vôtre A^ajefté leur zccor-
„ dcra une Audience favorable, à nôtre Requête , 6c qu'elle donnera fcsOr-
„ dres Roiaux , afin que ces Efets confolans que nous avons fi juftementefpe-
„ ré de la Fermeté mviolable de vôtre Parole Sacrée, ièront expédiés avec
„ toute la Diligence ponible , aux Provinces; & nous continuerons de prier
„ avec plus de Dévotion 8c plus de Ferveur que jamais la Divine MajeJ}e';Y>ouv la
„ Santé Se Profpcrité de Votre Majefte, Sc qu'il plaife à DteK,Stre,àc faire triom-
„ pher vos Armées, de répandre fcs Bencdiccions fur vôtre Famille, ôcfur
„ vôtre Etat, ôc qu'il vous enrichifl'e de fes Grâces, 6c que vous foies tou-
, , jours le Pcre de vôtre Peuple", la Teneur de vos Ennemis , l'Arbitre de tou-
>, te la Chj-cticntc, 8c Chéri de tout le Monde. Ce font, 5zrf, les Vœux conti-
5, nuels que nous faifons, les Pncrcs ardentes que nous portons au Trône de
„ Grâce pour Votre Alajefté , aurti nous n'avons pas de plus grands Dcfirs, ni de
,, Devoirs , qui nous obligent davantage dans cette Vie , que d'être toujours,
S1R.E, ' De VStreMaje/N,
Lci très Humbles , très Obeïlfans , 8c très
i' idclcs Sujets 6' Serviteurs , les Mtnifires-
£c Anciens aflcmblcs par vôtre PcrmifTion
De vôtre Ville d'^AIetiçoa dans le Synode National de vôtre Ville à^A-
it c). Juillet 1637. len(OK : & au Nom de tous,
^^/h^I* , Modérateur du Synode. D. Blondel &^ 7 secrétaires,
D. Cçu^e j AjoinL Z?, Lan!iu.i , 3
Bfciftm
TENU A ALENCOR ^jt
X I I.
Decijîon de l'Afdirt touchant la Do0rine é" Jes Ecrits des Sieurs
Amiraud , Profejfeur m Théologie de l'C/mi-er^te de Saumur,
& Têtard , 'Fajieur de l'Eglife de^lois.
L Es Sieurs Têtard Pafteur de l'Eglife de Blois ,bc Âmiraud Pafteur tc Prc-
fefièur en Théologie de l'Eglife 5c Univerfité de5^/»»7«r, vinrent en Per-
fonne à ce Synode , & déclarèrent qu'ils nvoient apris , par un Bruit Com-
mun , qu'ils avoicnt été blâmés dans les Confultes . Se par les Procédures de
plufieurs Provinces , & dans divers I.-ivres qu'on avoit écrit contr'eux , Se
contre leurs Ouvrages imprimés , à l'Occafion de la Doétrine qu'ils avoient
publiée ; Et qu'à Caufe de cela ils s'étoicnt prefentés d'abord après la pre-
mière Séance de ce Synode , ne fâchant pas que leur Caufe feroitdcbatuëlors
qu'on feroit la Lcfture de la Confefîion de Foi , & qu'ils comparoiflbieiit
pour rendre Compte de leur Doétrme 6c l'expofer, félon que les R.R. P. P. du
Synode le Jugeroient neceflaire, & pour fe foumettre su Jugement de toute
l'Aflcmblée , & enfuite demander ft Proteftion pour le Suport de leur Inno-
cence, efperant qu'on ne leur refufcroit pas cette Faveur, parce qu'ils étoient
pleinement perfuadés dans leurs Confciences . qu'ils n'avoient jamais enfeigné
de Bouche , ni par écrit , aucune Doftrine qui fut contraire à la Parole de
Dieti , à nôtre Confeflion de Foi , au Catcchifme ^ à la Liturgie , ou aux
Canons des Synodes Nationaux (H'j^lais 6c de Charcnton , qui avoient ratifié
ceux de Dordrecht , & qu'ils avoient fignés de leurs Mains , étant prêts de
les Sceller de leur propre Sang.
XIII.
Et le Sieur de la Plf.cff , Pafteur ôc Profcflèur de l'Eglife & Univcrfitcdc
Sanmnr , raporta auffi qu'il avoit été chargé de la Part de cette Univerfité,
de rendre Compte des Raifons qui l'avoicnt induit à aprouvcr les Ecrits de
Monficur AmiranA , êc d'en permettre l'impreiîion , comme il avoit tliit ,
fuivant le Privilège qui en eil accordé par la Difcipline à nos Univerfités.
Déplus , le Sieur Ouz-an , Ancien de l'Eglife de SAumur , étant admis à ce
Synode , déclara que ladite Eglife aprenant que Monfieur ylmiriîHci , un de
les Paitcurs , étoit dans l^Ernbarras , à Caufe de fa Doélrinc, (quoique Ton
Troupeau en eut toujours été très bien édifié , de même que de fa Vie, qui
étoit fort Religieufe ëc fort Exemplaire) lui avoit donné Charge exprcflè d'en
rendre un bon Témoignage devant cette AflemMce , 8f de recommander
trcs humblement aux R. R. P. P. de cette An'emblée fon Innocence , & l'Hon-
neur de fon Miniftere.
X I V.
On rendit aufTi à Monfieur le CommilTairc du liot les Lettres cachetées
cui avoient été envciées à ce Synode , de la Part de l'Eglife & Univerfité
Ue Genève , & de Leide , ÔC de Monfîcur du Moulin , Piilteur 8c Profelleur
en Thcclogie ^ Sedan, ti de Monfieur ^rv^f , Hileur £c Profcfllur à Leidtf,
Ccec X avec
57? XXVII. SYNODE NATIONAL
avec les Traités qu'ils avoient cornpofés , êc les Copies colationnées des Apro-
bâtions qui avoient été données par les Doéteurs des Facultés de Théologie
de Letde , de Franecjuer , & de Groningue , au Traité dudit Profelléur Ri-
vet : lefquelles Lettres aiant été ouvertes par Monfieur le Commillaire, après
qu'il eut vu £c examiné ce qu'elles contenoient , il en permit la Leéture à
l'AIlcmblée , qui lût auffi les Lettres de Monfieur Fignier , Pafteur de l'E-
glife de Blois , & de Monfieur le Faucheur Pafteur de l'Eglife de Paris , lef-
quels s'oh'oient de travailler à la Reconciliation des Parties brouillées , en
tâchant de terminer les Controverfes qui s'étoient élevées à lOccafion des
Ecrits defdits Têtard Se Amirauà.
X V.
On lût de plus les Lettres d'Apologie des Sieurs Viinier 8c Garnie;- , Paf-
teurs des Egliles de Blois & de /y^archenoir , qui informèrent ce Synode ,.
qu'en Vertu de la Commiffion qui leui' avoit été donnée, par la Province du
^frrî, d'examiner les Ecirts de Théologie qui pourroient être cornpofés par les
Paftcurs , ou autres de leur Province , ils avoient donné leur Ateftation 6c
Aprobation au Livre dudit Monfieur Têtard , 6c qu'ils avoient rendu Comp-
te de leur Jugement au Synode Provincial Afl'emblé l'An i634.&:on pro-
duifit les Extraits de ces Ecrits.
X V r.
; Après avoir fait la Leéture de tous ces Papiers , les fufdits Têtard^ Jmi-
raud , aiant auffi été ouïs plufieurs fois , & l'Aflembléc aiant confideré fe-
rieufement les Dificultés des Queftions.que ces Meffieurs avoient propofécs,
conftitua en Comité les Sietirs Commarc , Pafteur de l'Eglife de Fenueil 5
Charles , Pafteur de l'Eglife de Montanhan ; de P Angle , Paileur de l'Eglife
de Rofiën ; Denis , Pafteur & Profefléurde l'Eglife ficUniverfité de Ntmes\
le Blanc , Pafteur & Profefteur de l'Univerfité de Die ; de Bons , Pafteur
de l'Eglife de Châ Ions fur Saône j Sc Datllé , Pafteur de l'Eglife de Paris ,
pour diriger & réduire en Ordre les Explications qui avoient été données, où-
qui pourioient être faites dans la fuite, par les lufdits Têtard 6c Amirattd, 8c
qu'auffi-tôt que lefdits Commiflaires fe feroient aquités de leur Commiffion
ils en feroient leur Raport.
XVII.
Ledit Comité aiant exécuté fi Commiffion , & aiant hit fbn Raport au
Synode comme il lui avoit été ordonné , les Sieurs Têtard & Amiraud fu-
rent introduits derechef, lefqucls protefterent devant D?f« , qu'ils n'avoient
jamais eu Envie de propofer , ou enicigner d'autre Doétrine que celle qui
étoit conforme aux Expofitions communes de nôtre Créance , Se qui étoit
contcnuë dans nôtre Confeffion de Foi , & dans les Decifions du Synode
National tenu àCharenton l'An 1623. laquelle ils ctoient prêts de figner de
leur propre Sang.
X V I I L
Enfuite de quai , expliquant leurs Scntimcns, touchant le ButUniverfel
de la Mort de fefus-Chri/} , ils déclarèrent , que fefns-Chrijl no\i Mort pour
îous les Hommes fufifaameat; mais qu'il ctoit Mort Eficaccmcnt pour les
Elus
TENUAALENCON. 575
Elus feulement : & que par confcquent fon Intention ctoit de mourir pour
tous les Hommes , quant à la Sufifance de fa Satishftion , mais pour le.
Elus feulement quant à fa Vertu 8c Eficace Vivifiante & Sanftifiante; c'eft-
à-dire , que la Volonté de Jefas-Chrifl étoit , que le Sacrifice de fi Croix
fût d'un Prix & d'une Valeur Infinie , 6c très - abondanment fufifant pour
expier les Péchés de tout le Monde; que cependant l'Eficace de fa Mort
apartient feulement aux Elus ; tellement que tous ceux qui font apellés par
k Prédication de l'Evangile , à participer par la Foi aux Efets & Fruits de
fa Mort , étant invités ferieuiement , 8c Dieu daignant leur accorder tous
les Moiens Extérieurs Necefl'aires pour venir à luî , & leur montrant tout
de bon , 6c avec toute la Sincérité de fa Parole , ce qui lui eft agreabk : s'ils
ne croient pas en nôtre Seigneur Jefits-Chrijt , mais perifl'ent dans leur Obfti-
nation 6c Incrédulité , cela ne vient point du I>efaut de la Vertu , ou de la
Sufifance du Sacrifice de fefHs-Chrift, cela ne vient pas non plus de ce qu'ils n'ont
pas été apellés 2c invites ferieufement à la Foi, ou à la Repentance, mais la
Faute cft en eux : Et pour ceux qui reçoivent la Doélrine de l'Evangile
avec Obéiflance de Foi , ils font, (félon la Promefle IrrevocabledeZ)/ir«)
faits Participans de la Vertu Eficace , 6c des Fruits de la Mort de fefus-
Chri/î- -^ ctiv leConfeil très Libre, 6c le Bon Propos de Dieu le Perc, étoit de
donner fon Fils , pour le Salut du Genre Humain ; 6c la Volonté de nôtre
Seigneur Jefus-Chrifl: ctoit de foufrir les Peines de la Mort , afin que l'E-
ficace en apartint particulièrement à tous les Elîts , 6c afin de leur donner,
à eux feulement , la Foi Jullifiante , 8c par elle les amener infiiilliblement
au Salut , 6c ainfi racheter éficacement , tous ceux , (6c point d'autres, )
qui de toute Eternité , avoient été choiCs à Salut d'entre les Peuples , les
Nations & les Langues ; Sur quoi , l'Aflcmblée , quoi qu'elle fût fatisiai-
te , décréta cependant qu'à l'avenir , cet Endroit Jefus Chrifi mourant £j^^-
Icrnent pour Tous , feroit retranché ,;parce que cette cxpreflîon Egalement , avoit
été autrefois , 6c pourroit encore être, une Pierre d'Achopement à plufieurs.
XIX.
Et à l'Egard dit Décret Conditionel dont il eft fait mention dans ledit Trai-
té de la Predeftination ,les Sieurs TètarJ. 8c Amirauà déclarèrent qu'ils n'en-
tendoient pas , & qu'ils n'avoient jamais entendu , autre Chofe par ce Dé-
cret que la Volonté de £>/>« Révélée par fi Parole , de faire Grâce 6c donner
la Vie à ceux qui croiroient ; 6c qu'ils ne l'apelloient Volonté Conditionelle,cn
aucun autre Sens que celui d'une Anthropopeia , car Dieu n'en promet pas-
les Efcts , G ce n'cft enfuite de la Foi Se de la Repentance : Et ils ajoutè-
rent encore , que quoique les Propofitions qui refultoient de la Manifcfta-
tion de cette Volonté , fudent Conditionelles , 6v exprimées par un Si ou
un Peut-être ; comme fi tu crois , tu fera fauve ■■, Si un Homme iê repent
des fcs Péchés , ils lui feront pardonnes ; cependant cela ne fupofe pas une
Ignorance de l'Evénement en Dieu , ni une Impuill'ance par Raport àl'Exe-
eution , ni aucune înconftance dans fa Volonté , qui eft toujours accomplie,.
6c toujours immuable en elle-même , félon la Nature de Dieu , qui a'éfl:
point fujet aux Changemcns.
Cccc 5 XX. Ee
^74 XXVn. SVHODE NATIONAL
X X.
Et le Sieur ^mfrand protefta particulièrement, ce qu'il avoit déjà fait
auparavant devant tout le Monde , qu'il n'avoit jamais donné le Nom de
Preâcftiytation Vuiverfslle ou Condittonelle à cette Volonté de Dieu , que par
Manière de Conceflion , 8c pour s'accommoder au Langage de la Partie
Advcrfe, que cependant puis que pluficurs étoient choques de cette Exprcffion,
il promit de la raier des Endroits où elle fe rencontroit , & de ne plus s'en
fervir à l'avenir i & tant lui que le Sieur Têtard reconnurent qu'à parler Ve»
ritablemcnt & Exactement lelon la Sainte Ecriture , il n'y a pas d'autre /?*-
cret de Predeftinntion des Hommes à Salut , ôc à la Vie Eternelle , que ce
Propos Immuable de Die» , par lequel fclon le très Libre & Bon Piaifirde
fa Volonté , il a choili en fefus-CPjrifi , à Salut , avant la Fondation du
Monde , un ccriain Nombre de Perfonnes , qui n'étoient en eux-mêmes ni
meilleurs . ni plus dignes que les autres , & qu'il a décrété de les donner à
Jefus-Chrifi pour êire lauvés , £c qu'il a eu Deflein de les apeller & attirer
eficaccment à la Communion par fa Parole & par Ion Efprit : Et ils rejette-
rent , en Confequence de cette Sainte Doétnne , les Erreurs de ceux qui
croient que la Foi & l'Obeïlîiincc de Foi , la Sainteté , la Pieté & Perfeve-
jance , ne font pas les Efcts ôc les Fruits de ce Décret ImmuAble à la Gloi-
re , mais des Conditions ou Caufès fans lefquelles cette Elcftion ne pourroic
pas être ; lefquelles Conditions , ou Caufes , font antecedcnment requifes ,
6c prévues , de même que fi elles étoient déjà accomplies , dans ceux qui
éioient propres à être Elus \ ce qui elt contraire à la Sainte Doftrine
qui nous ell enfeignce dans la Sainte Ecriture. AQes, 15. 48. & ailleurs.
X X 1.
Et parce qu'ils ont fupofé des Décrets Diftinïis dans ce Conlêil de Dieu ,
dont le Premier cft de iauverles Hommes par Jefus-Chriji , s'ils croient en
lui - ÔC le fécond de donner la Foi à quelques Perfonnes particulières : ils
déclarèrent qu'ils ne l'avoient fait pour aucune autre Fin que pour s'accom-
moder à cette Manière & Ordre que l'Homme obferve dans fes Raifonne-
mens , pour aider fi Foiblefle ; croiant d'ailleurs, qu'encore qu'ils confide»
rent ce Décret comme Difcrent , il étoit néanmoins terme en Dtei* dans le
même Moment que l'autre, lans Succeffion de'Penfces, ou OrdredePrioritéjou
depoftei'ioritéjla volonté de cet Etre Suprême ôc Incomprehenfible n'étant qu'un
feul Aéte Eternel en lui i tellement que fi nous pouvions concevoir les Cho-
ies comme elles font en lui de toute l'Eternité , nous comprendrions les O^
srets de Dieu , par un feul A6te de notre Entendement , comme ils ne font
en Efet qu'un feul Aûe de fa Volonté Eternelle & Immuable,
X X I L
Le Synode aiant entendu ces Déclarations des Sieurs Têtard ÔC ./imirattâ,
kur enjoignit . & à tous autres , de ne plus fe fervir de ces Termes deD*-
çTcts Conditioneh & Révocables i ÔC qu'ils dévoient pliiîôt choifir Je Mot de
Volonté ^ pour exprimer leurs Sentimens, par lequel Terme Us Cgnifieroienc
Ifl Volonté de Dieu Révélée , <i\xc les Théologiens apellenî communémem r»-
''"""' XXIII. Et
TENUAALENCON. 57.
XXIII. '
Et parce que dans plufîeurs Endroits desj,£crits des fufdits Meffieurs Tê-
tard 6c Amtratid, il paroiflbit qu'ils avoient atribué à Dieu une cfpece de
Notion de Velléité , & des Inclinations très Fortes pour des Chofes qu'il n'a
pas , Se des Defirs Veheraens qu'il n'acomplira jamais, aiant déclaré que par
cette Manière de parler t'tgurée & Antroplogique , ils ne vouloient rien dire
Cl non que fi les Hommes étoient Obeiflans aux Commandemens 8c aux In-
vitations de D:e» , .leur Foi Se Obeifl'ance lui en feroient beaucoup plus agréa-
bles , comme ils l'avoient déjà exprimé auparavant ; Cette Aiîèmblée après
avoir entendu cette Explication de leurs Bouches . leur enjoignit de fe fer-
vir de ces Expreffions fi Sobrement, Scavec tant de Prudence, qu'ils ne don-
nalîbnt Sujet à Peribnne d'en être ofenlé , ou d'avoir des Sentimens de XJïf «
qui repusnaflent à fa Nature Divine.
XXIV.
Meflieurs Têtard & Amiraud déclarèrent déplus , que quoique la Doftri-
ne qui nous e(t Commune touchant les Ouvrages de la Création , £c de la
Providence de Dieu , enfcignâc la Foi Sc la Rcpcntance , & nous invitât à
chercher Dieu qui fe laiflè trouver ; cependant à Caufe de l'Aveuglement
horrible de notre Nature , & fon entière Corruption , Peribnne n'avoit ja-
mais été Converti de cette Manière , & qu'il étoit même du tout Impoffi-
ble que Perfonne le fût , fi non par l'Ouïe de la Parole de Dteu , qui eft
lu Semence de nôtre Régénération , & l'inlbument du Saint Efprit , dont
PEficace 6c la Vertu feulement eft capable d'éclairer nos Entendemcns , &
de changer les Cœurs ôc les Afections des Enfans des Hommes.
XXV.
Et parce que la Connoiflance du Seigneur, nôtre Redemptexr , nous a tou-
jours été révélée par la Parole de Diett , lefdits Meffiears proteftercnt dé-
plus , que jainais Perfonne n'a été , ni ne peut-être lauvé fins quelque Con-
noillance de ^efis Chrijl Crucifié-, qui n'étoit pas à la Vcrité tant requifefous
k Vieux Tellament qu'elle l'eft Ibus le Nouveau : la Mort Sc Refurreftion
du Fils du Dieu étant pleinement 8c dillinftemcnt manifelléc dans l'Evangi-
le ■■, Se ils tiennent comme une Vérité Incontcltablc , que maintenant fou's
la Nouvelle Alliance , la Connoifiance Dillinftc de C/;r//? cfl; abfolûment
Neceflaire à toutes les Perfonnes qui ont atteint l'Age de Raifon, pour par-
venir à la Vie Eternelle : 6c ils snathemacizcnt de tout leur Cœur , tou&
ceux qui croient ou enlcigncnc que PHomme peut-être fnuvé autrement que
par les Mérites de Nàtwe Seigneur Jefus- Chrtfi , ou à.ins ime autre Religioa
tiue la Chrétienne.
XXVI.
El d'autant que pluficurs Perfonnes «voient été ofênfées contre le Profei^
fèur Amiraud , à C'auie qu'il avoit donné !c Nom de Foi à cette Connoif-
fance d'un Ptcu, que THomme pouvoit obtenir par la Comtemplation des
Oeuvres du Créateur £c de la Providence , Jî ce n'eft qu'il fût entièrement
corrompu : ledit Prcfcileur déclara qu'il Pavoit a}->ellée ainfi , parce qu'il croioit
i|ue PAUurance que plufîeurs ont qu'il y a un Dteti/ , & qu'il eft le Remu-
3iera.-
4^6 XXVn. SYNODE NATIONAL
nerateur de ceux qui le fervent, peut foufnr ce Nom ; avouant neanmçins
<jue Saint Pdiil l'a fîmplement aj^ellée la Connoiflance d'un Dte>i , t'[Cor. r.
ai. l'Afl'eniblée lui enjoignit de ne donner pas ce Noni de Foi à aucune au-
tre Connoiflance d'un Die» , qu'à celle qui eft produite en nous par le St,
Effrit , 6c par la Prédication de l'Evangile , félon que l'Ecriture s'en fert :
foit pour nous marquer la Fo) des Anciens Saints de Dietf , ou celle qui cft
maintenant fous le Nouveau Teftament , & qui eft neceflâirement accom-
pagnée d'une Connoiflance claire & diftinéte d'un Chrtfi.
XXVII.
Et pour ce qui concerne l'Impuiflance Naturelle de l'Homme ,foit pour
croire , ou pour drefler & faire les Chofes qui apartiennent au Salut ,lefdits
Sieurs Amirand 6c Têtard proteftercnt que l'Homme n'avoit de Force que
par le Saint Efprit de Dieu , cjui eft Seul Capable de le guérir, par une Illu-
mination Intérieure de fon Entendement , & en dirigeant fa Volonté par
une Douce, înv incible &Ineflible Opération, qu'il fait paroître dans ces Vaif-
féaux de Grâce , qui font Elus de Dieu.
XXV III.
Ils déclarèrent déplus , que cette Impuiflancc étoit en nous dès nôtre Naif-
fance , 2c que par Confequent on pou voit l'apeller iV;3/«rf//^ , comme ils
i'avoient apellée Phtjîque , 6c qu'ils ne l'avoient jamais apellée autrement , fi
non lorfqu'elle eft Volontaire , & quand il y a de la Malice 6cde l'Obftina-
tion ; lorfque l'Homme meprife & rejette les Invitations de Dien , lelquel-
les il recevroit , & au devant defquelles il iroit, lî fon Cœur étoit bien
difpofé.
XXIX.
Et Monfieur Têtard ajouta , particulièrement, que cela ne derogeoitfiu-
cunecnent à ce qu'il avoit avancé touchant les Deux locations , dont l'une
eft Réelle , 8c l'autre Verbale , attendu que Dieu donne celle-ci aux Hom-
mes , afin qu'ils puiflent être fauves s'ils veullent; puifqu'il ne vouloit rien
exprimer par là . fi non que leur Inipuifl'ance à fe convertir , n'eft pas de
même Genre que celle de l'Homme , qui aiant perdu fes Yeux , ou fes Jam-
bes , fouhaiteroit , de tout fon Cœur , de pouvoir voir & marcher ; mais
que fon Impuiflance provenoitde fon Cœur même : L'Aflèmbléel'aiantouï
s'expliquer de la Sorte , lui enjoignit de s'abftenir de ces Termes , ou de ne
s'en fervir qu'avec beaucoup de Prudence , & de Difcretion , & d'y joindre
quelques Explications , pour faire voir que l'Homme eft fi Dépravé par fa
Nature , qu'il ne peut pas vouloir le Bien , fans une Grâce Particulière de
Dieu , qui peut produire en nous , par fon Saint Efprit , le Vouloir & le
Parfaire félon fon Bon Plaifir.
XXX.
Lefdits Meflieurs Tèt^rà êc Amtruad , Pafteurs , aiant acquiefcé à tout
ce qui a été déclaré ci-deffus , 6c aiant prête Serment & figné ces Décrets,
le Modcrateur leur donna la Main d'Aflociation de la Part de cette Affem-
bléc , Ôt on ks rcnvoia honorablement.
CON-
TENUA ALENCON. <^'}i
CONTINUATION
T>is Matières Générales ô- Eccîejiajliques.
Article XXXI.
D'Autant que la plupart des Provinces n'avoient fait aucun Règlement
touchant la Depenfe de leurs Députés , envoies à ce Synode ; l'Affem-
blée, voulant pourvoir à leur Indemnité, fans prejudicier aux Avantages qu'ils
pou voient prétendre de la Cottifation Générale , ou à ce qui leur pourroit
être accordé , ordonna que les Provinces les paieroientfur le Pié de Cent Sols
par jour , faifant cinq Livres Tournois , & qu'outre cela elles leur tien-
droicnt Compte de ce qui leur viendroit de la Portion des Sommes que Sa
Majefié avoit accordées pour paier les Fraix de ce Synode.
XXXII.
Il fut ordonné que déformais , lorfqu'il y auroit quelque Charge vacan-
tes dans nos Univerfités , par la Mort d'un Profeffeur , elle ne refteroitpas
long-tems Vuide ; c'eft pourquoi afin que les Confeils des Univerfités eûf-
fent des Perfonnes en Main , qu'Us pourroient choifir pour remplir lefdites
Places , ce Synode exhorta les Sieurs Champvernon , de V^ngle , Texter,dn
Softl, Daillé , Bochart 6c Caen de prendre entr'eux le Soin de nos Univer-
fités , dans un pareil Cas.
XXXIII.
D'autant qu'on ne peut pas rendre un Jugement Equitable , 8c fans Par-
tialité , fur des Aétions Particulières , fans connoitre auparavant toutes les
Circonftances qui les accompagnent : cette Aflèmblée ne pouvant faire au-
cun Canon touchant les Perfonnes qui éioient accufées d'avoir fait Banque-
route , remit à la Prudence des Confift'oires de procéder contre les Banque-
routiers de la Manière qu'ils jugeroient être la plus Convenable.
XXXIV.
L'Aflemblée déclara , à la Requête de la Province de la Baffe Guieme ^
que les Rcglemens touchant les Jeûnes Publics -, & tout ce qui regarde la
Difcipline de nos Eglifes,&le Maintien de leur Ordre, dévoient êtredetcr-
mincs dans les Affemblées Ecclefiaftiques , à la pluralité des Sufrages des Paf-
teurs & des Anciens , qui feroient d'un même Poids les uns 8c les autres , 8c
chacun en Particulier.
XXXV.
Le Synode ordonna , qu'outre les Ateftations que les Ecoliers ont acou-
tumé d'aporter de leurs Profefleurs 6c Regens des Univerfités, fous lefquels
ils ont fait leurs Etudes , ils prendront auffi de bons Témoignages de leur
Vie Se Mœurs , des Pafteurs 6c des Conûitoires du Lieu dont Icfdits
Eîudians font Originaires.
XXXVI.
D'autant que l'Eglile ne fe mêle pas de ceux qui en font dehors , & qu'el-
Tome II. Dddd \c
5^7S XXVII. SYNODE NATIONAL
le n'exerce aucune Juridiétion fur ceux qui ont abandonné fa Communion:
Cette Aflemblée ne jugea pas à Propos qu'on cenfurât publiquement ceux
qui auroient abandonne la Véritable lieligion , pour époufer quelque Per-
fonne d'une Religion contraire à celle qu'ils ajjroient autrefois profeflee.
XXXVII.
Cette Aflemblée accorda à la Province dM«/«* le Pouvoir de Convoquer
le Synode National fuivant , fans prejudicier néanmoins en aucune Chofc
aux Droits 5c Privilèges des Provinces de Pravence & de bourgogne.
CHAPITRE X VI.
Matimi ParncuUeres.
Article I.
LEs Sieurs de la Fke Solo» , Paftcr.r de l'Eglifc de Baionne , aiant pre--
fenté la première Partie d'un Livre de Metaphifiquc , qu'il avoit com-
foi'é pour dédier à cette AfTembléc , après qu'il eût été examiné , par cc-
iuvqui en avoit eu Commifiion du Synode de la Bafe Guienne .,CQ.x.ie Âfl^cm-
blée ordonna qu'il feroit examiné une Seconde fois , par quelques-uns des.
Membres dudit Synode , lefquels en firent cnfuite leur Raport qui fut fort
Avantageux audit Sieur de la Ftie Solon j c'cft pourquoi il en fut eftimé, S\,
on l'exhorta d'eraploier les Taltns que Bien lui avoit donnes , à découvrir
k Vérité : ôc on lui donna la Somme de trois Cens Livres , que le Sieur-
D^candAl devoir lui délivrer, , en Confequencc de quoi elle feroit mifc fu?
k Compte de nos Eglifes.
Monfieur Maetl , Ancien de l'Egliiê de Diej^pe , aiant été choifi du com-
mun Confentement des Pafteurs , des Anciens 6c des Chcfb de Famille du-
dit Lieu , & envoie vers les Députes de lu Province de Normandie , pour les
prier de demander à l'Aftcmblce, que Monfieur TexUr , qui étoit déchargé
de l'Eglife de Mauvejin , dans la Province du //*(«/ Languedoc , leur fut
donné abfolûmcnt pour Pafteur ; & lefdits Députés l'aiant introduit d«ns
l'Affemblée pour fane fa Demande , dans laquelle ils fe joignirent aufliavec
lui : Après qu'on eut ouï Monfieur Te^vier qui deckra de fon Côté que.
n'aiant reçu que de l'ingratitude de fon Eglife, il éccit dans la Volonté d'ac-
ficpter l'Invitation que l'Eglife de Dieppe \aiù\foït , à Condition que fa Pro--
vince ordonneroit qu'il fût mis en Liberté , ôc que fon Egliie lui doni^roit
wfte entière Satisfadion par l'Autorité du prefent Synode National , les
Peputés, du, ffa^il Languedoc fe plaignirent de leur Côté qu'ils n'âvovent pas
été informés- de fes Intentions en tems 6c lieu , .fie demanderont que l'on
Qpnfei»v.ât les Droits de leur Province, y aiant plufieurs Eglifes à pourvoii-j.
îfefcjuclles étLoicm deftituées de Patlcurs , &c particulieretiacut celle de M^u^
vsfir,,
TENUAALENCON. ç;^
vefin , qui àvoit rufifanment affùrc ledit Texier qu'il feroit paie des Arrcrn-
-ges des fes Apointemens : l'Alfemblée décréta que ledit SicurTf.v,f^s'adrell
feroit à for» Synode , lequel on exhorta d'avoa- Soin qu'il fut entièrement
{àtisfait , & qu'eau Cas qu'il fût décharge de Ion Eglife , Se qu'il ne pût pas
tcfter commodément dans fa Province , il lui feroit permis d'en fortir
& d'aller ailleurs , où il trouverait mieux fon Avantage.
III.
L'Affemblce confervant â la Province du Berri le Droit qu'elle avoit eu
jufqu'à ce tems-là, fur l'Eglife de \x Selle , ordonna qu'auïïi long - tems
qu'elle feroit defervie par des t'afteurs de \''Ij1e de France, tWo. refteroit fous la
Juridiftion de ladite Province , laquelle continueroit de fournir fes Contri-
■butions pour TEntretien du Golege de Chàtillou
I V.
L'Affemblée n'aiant en ce tems-là aucun Argent pour aider ceux qui de-
mandoient quelqu'AflilVance ; Monfieur Fal^net qui étoit dans une grande
Neceflîté , ne pouvant pas être fecouru par cette Affemblée . fut recom-
mandé à la Province du Berri , pour en recevoir quelque Confolation, foir,
en lui donnant une Portion par Charité , ou en reprefentant fa pitoiable
Condition aux Eglifes les plus Riches & les plus Nombreufes , afin qu'il
en pût tirer quelque Secours.
V,
Les Députés de la Province du Fivarez. , leprelentant l'extrême Pauvre-
té à laquelle Monileur Zuccond Pafteui déchargé, avoit été réduit depuis plu-
fieurs Années » à Caufe de fes longues Maladies , de fes Pertes, & des grands
Fraix qu'il avoit été obligé de faire à l'Occafion de fon Emprifonnement.de
ia Part de Monfieur de Cktnal & de Monfieur de la A-fotte ; Se que les Sy-
nodes precedens , aiant Egard â fes grandes Afliétions , lui avoient accordé
une Portion franche » des Sommes qui provenoient des Libéralités de SaMa^
je^i , & lefdits Députés aiant prié cette Affemblée de lui donner quelques
Marques fenfibles de fes Charités &-Compaflions : on leur repondit, que les
Eglifes n'aiant point d'Argent en leur Propre , èc ne pouvant pas à prefentdlf-
pofer d'un feul Denier , on exhortoit leur Province d'en prendre Soin-par-
mi eux , ôc de pourvoir de quelque manière à fa Subfiihnce,
La Province des Sevettes aiant formé une Plainte contre Monfieur fiic-
^Hes Pafejuier , Pafteur de l'Eglife de Saint Jean d» Breiiil , cette Afaire
lut renvoiée au Jugement de la Province du Z/^)*/ Langnedoc , pour y
erre décidée.
VII,
Les Députés de la Province du Beain requérant qu'on aportât un Remè-
de èficace aux Troubles & Divifions de l'Eglife de Marins, ceux qui avoient
ucja été jugés & condamnés ; & qu'on mît Fin aux Plaintes que Monfieur
fabas avoit portées centre fa Province , ôc contre pluficurs l^articuliers j 6c
à celles que d'autres Pcribnnes avoient formces contre ledit Tab^s j Se que
pour cet Efet on cnvoiàc quelques Députes dans ladite Egbfè , avec Cora-
Dddd a minTiOiî
3So XXVII. SYNODE NATIONAL
miflîonde s'en informer , & qu'ils rendiflènt un jugement Final fur ces Ar-
ticles , qui ne pouvoient pas être bien examinés , 6c dont on ne pouvoit
pas être afles informé dans un Lieu d'une fi grande Diftance : l'Af-
l'cmblée acceptant l'Ofre des Députés de la Province du Beam , qui pro-
mcttoicnt de paier les Dépens de ceux qui feroient envoies pour ce Sujet à
ladite Eglife , nomma les Sieurs Ferrand , Se Charles , Paiteurs , & Char-
ron Ancien , pour examiner l'Information qui avoit été taite , à la Requê-
te de Monfieur Rival , par Monfieur d,''Abadie , & les Décrets du Parle-
ment contre lefdits Sieurs à''Abadte , Rival & autres , Icfquels par Ordre de
leur Coloque avoienc admis quelques Particuliers de Morlas , à la Commu-
nion de la Table du Seigneur , Se de voir généralement tous les Papiers qui
avoient donné Naiffance à ces Contentions , 6c qui avoient fervi à en allu-
mer le Feu , afin que lefdits Commiffaires procedaffent à un Jugement Fi-
nal fur ces Matières , touchant lefquelles on étoit encore en Débat: Etlef-
dits Députés furent chargés d'eu rendre Compte au Synode National fui-
vant.
V I I I.
Cette Aflemblée , afin de régler les Prétentions des Eglifes à''Atençot) , de
Saint yiignan Sc du Mans , touchant la Donation faite à leur Avantage, par
la Dame de la Harangere , & deftinée pour l'Entretien de quelques pauvres
Ecoliers , ordonna que félon la Teneur de fon Teftament, l'Adminiftration
des Sommes qui en proviendroient devoit être laiffée à l'Eglife àAlençon , 8c
que les deux autres Eglifes conviendroicnt entr'ellcs touchant le Choix de
celui à qui on donneroit ladite Pcnfion; & que la première de ces trois Egli-
fes qui aura Befoin d'un Pafteur, auroit la Liberté d'emploier ce Penfionai-
re ; & que le Fils de Monfieur rignier , Pafteur de l'Eglife du Mans , qui
avoit déjà touché quelques Sommes de cette Penfion , en jouïroit , & qu'el^
le lui fêroit donnée preferablement à tous les autres.
I X.
Monfieur de la MilUtiere aiant envoie aux Pafteurs Députes par les Pro-
vinces > la première Partie d'un Livre qu'il avoit compofé , intitulé Les'
Moiens de la Paix Chrétienne , pour la Réunion des Catoliques & des Evanqe-
liques-, fur les Diferens de la Religion , Ouvrage , divift en cjuatre Parties. Le
Titre du premier Volume étoit , La Réfutation de la Procédure de Monfieur
D aillé , dans fon Examen; comme auffi les Lettres, dans lefquelles il affû-
roit qu'il avoit été mû par l'Efprit de Dieu, de travailler à la Reconciliation'
des Diferens lur la Religion , par lefquelles Lcues il fe flatoit que ce qu'il
avoit ofert , oj qu'il pourioit ofiir dans la fuite , feroit reçu fans aucune
Contradiâion de la part des Eglifes , & où il fupofoitque nos premiers Re-
formateurs & leurs Succeileurs s'étoient abufés groffieremcnt, pour n'avoir
pas eu la Connoiflancc desChofes que ceux-là decouvriroient qui recevroient
fes Lumières Imaginaires : Et parce qu'on l'avoit toléré trop long - tems ,-
même pendant trois Années , & que l'Eglife de /^<îm s'étoit ferviede toutes
fortes de Moiens pour le ramener à fon Devoir ; & que dans les Articles
qui étoicnt contenus dans fa première Partie i il avoit afcfté de cscher fea
Sca-
TENUAALENCON. 581
Sentimens ; 8c que dans la Seconde , il n'y avoit aucun Article dans lequel,
fous Prétexte de produire une Méthode de Reconciliation , il n'eût avancé
plufieurs Nouveautés qui n'avoient aucun Raportaux Controverfes du Tems.
Et parce que Monfieur Daille qu'on avoit expreflement chargé de le réfuter,
en avoit ufé avec tant d'Equité & de Modération , que fa Conduite & fofî
Ouvrage furent aprouvés de tout le Monde : & attendu que ledit Sr. de la
Milletiere tâchoit de renverfer dans fon Troifiême Livre , la Dodrine de
la Juftification par la Foi , donnant Gain de Gaule aux Partifans des Méri-
tes & de la Juftification par les Oeuvres ; Cette Afiemblée ordonna qu'on
lui écriroit pour lui remontrer faPrefomption fi peu raifonnable 6c fi injufte,
& la Vanité de fes Defleins , & pour le menacer que s'il continuoit dans un
Projet fi Ridicule , 8c qu'il ne fe contint pas dans les Bornes de fa Vocation,
dont i! feroit une Déclaration dans l'Efpace de fix Mois , au Confiftoirede
l'Eglife de Pi^ris , il feroit retranché de la Communion de nos Eglifes Re-
formées.
REMARQ^UE.
La Lettre qui fut envoiée par ce Synode audit Sieur de la Milletiere étoit
dattce du 6. de Juillet 1657. Mais ce Miniftre fe révolta enfuite contre les
Pafteurs de la Religion Reformée , parce qu'il fut excommunié dans le Sy-
node National fuivant , 6c il mourut Papifte.
X.
Après que Monfieur le Commiflaire eût ouvert les Lettres de Monfieur
Dindati , Pafteur 6c Profefleur en Théologie à Genève , l'Aflemblée faifanp
Reflexion fur ce qu'elles contenoient , 6c aiant examiné fa Traduction , en
Langue Françoife , des Livres de VEclefiaJle , 6c du Cantique des Cantiques,
laquelle lui avoit été communiquée par ledit Sieur Dioduti , ordonna qu'on
lui écriroit , pour l'informer des Raifons qui empêchoient que nous ne nous
departifllons pas des Canons du Synode National tenu à Alais.
I X.
Le Profefleur Amiraud demanda à cette Aflemblce , qu'il lui plût d'or-
donner que l'Auteur des deux Livres intitulés , Antidote , & les Ombres
d'ArminiMs , dans lefquels il étoit fort mal-traité , en fi Doctrine , 6c en fa
Réputation , & dans lefquels on faifoit un Portrait fort Odieux de feu Mon-
fieur Cameron , fut cité devant elle , pour y repondre de fes Ecrits : Mon-
fieur de la Place fe joignit avec lui dans fa Demande , au Nom de l'Univer-
fité àtSaumar; Mais parce que l'Auteur de ces Livres étoit abfent, 6c qu'il
n'étoit pas même connu , on confeilla à ces deux Profeflèurs de porter leurs
Plaintes au Synode du Poinçon , qui leur rendroit Juftice , après avoir con-
damné l'impreflion du fufdit Antidote.
X I 1.
Monfieur de T'^inai , aiant remorttré que la Province du Fivarez. n'avoit
pas fatisfiit au Paiement des Sommes que l'EgUfe d'Annonat avoit avan-
cées , pour paier fes Dépens , pendant fa Dépuration au Synode National de
Dddd 3 Ca/lf-es,
5^*, XXVlî. SYNODE NATIONAL
€nflres , H demandant un Règlement , 8c un Ordre touchant les Fraix quo
ladite F.glife ctoit maintenant obligée de taire pour le même Sujet ; Mon»
fieur à^Hojii fit une pareille Demande en Faveur de l'Eglife de Sa'tit Fortn^
nAt : Sur quoi cette Aflemblée , confirmant le Décret du Synode de To«=
fieini dans le 7 Article des Remarques fur la Difcipline , o -donna que ladi-
te Province du (^ivarez. s'y conibrmeroit , tant pour le prefeni que pour ce
qui étoit palïé.
^^\\- .
D'autant que Monfieur Fai>aj avoit été afligé de Maladies , pendant tout
Je tems de fon fejour dans cette Ville , ce Synode lui fit Prefcnt de la Som«
me de Cent L.ivresi, qui doit être prifc fur TArgent des Receptcs faites
par Monfieur D»candal,
^ XIV.
Monfieur Dncandal aiant ofert d'avancer la Somme de troii Cens Livres,
pour paier les Frnix des Sieurs de ^ Angle 8c Gigord Députés à la Cour , on
le pria de leur donner à Raifon de Cent: Sols par jour , pendant tout le tems
Qu'ils V reftevoient , lequel fut fixé à un Mois , ou un peu d'Avantage.
^ ^ XV.
Il fût arrêté qu'on nloueroit dans les Comptes de Monfieur D»ca.ndttl , h
Somme de quatre Cens cinquante Livres, qu'il avoit avancée aux Sieurs Fer-
rand, Grgord, & Certfi ( qui avoient été ci devant Députés par cette Aflem-
blée vers Sa Majeftê) pour paicr les Fraix de leur Voiage, 6c du Séjour qu'ils;
avoient fait à la Cour.
XVI.
Il fût ordonne que fi Sa Ma^eflt y oM\o\t , dans la fuite , accorder quelques
Sommes d'Argent pour l'Entretien de nos Miniftres , les Provinces de la
Bajfc Guieme 6c du Bearn conviendroient du Choix d'un Ecolier, qui pour-
roit être Capable de fervir un jour , dans le Saint Miniftere , la Terre de
Labour , auquel elles aloueroient tous les Ans la Somme de Cent Livres, &
qu'elles paieroient encore à Monfieur Guillemin Cent cinquante Li-
vres , conformément au Décret fait dans le dernier Synode National de
ChArentont
X V I L
D'aatant que les Profefl'eurs quiétoient prefens à cette Aflemblée, avoient
protedé de vouloir garder inviolablement le Canon qui y avoit été dreflé ,
commençant par ces Mots , four la Confervation de &c- On chargea les Dé-
putés à^AnjcH ôc du Haat Languedoc de demander , 6c de recevoir les mé-
jnes Proteftations des auitreiPrcaeflcaTS refidens dans les Univerfités de Aten^
m)éatf €c de Sanmur.
CHA-
TENU A A L.E N C O N, ftj
CHAPITRE XVII,
t>ês Univerjités ^ des Coleges.
Article I.
L£s UnJverfités de Momauùa». èc de Saumur s'cfant plaintes.qu'a Gaufs
que plufietirs des Provinces n'avoicnt pas fourni leurs Contributions en-
cierM . elles avoient été privées de l'Affiltance qui croit dtftnîée pour leur
Entretien y & defiranç que le Synode y mitOrdr^ , & qu'il fit quelques Re-
glemens là-deffus . afin qu'on ftJt ce qui fe paflbit dans les Provinces \ 8c
lefdites Provinces aiant été ouies dans leurs Defenles, 6c alléguant pourRai-
fon qu'elles avoiem été llirchargées par le dernier Synode National de Cha.-
pentiH , de l'An i6^i. L'Anémblée condamna k Province de Vlfie de Fran-
ce, pour avoir violé les Canons dudit Synode, & pour avoir donné un mauvais
Exemple aux autres . qui fur un pareil Prétexte pourroient fc difpenfer de
paier leur Quotte Part , auxquelles on défendit de l'imiter en cela, fous Pei-
ne de perdre leurs Privilèges , & d'avoir Scance dans nos Synodes Nationaux.
&: il fut ordonné à ladite FroviiKC de paier tous les Arrérages qu'elle dévoie
auxdcuîi fufdites Umvcrfités.
II.
Qn exlxMta les Pravinccs qui étoient endettées a nos Univerfités , de fai-
re leur Pofllblc pour les paier de tous ces Arrérages , fcloir qu'elles avoienî
été taxées.
III.
L'Univcrfité de Nimes , demandant ce qui lui étoit dû. , & qu'on lui
paiât fans aucun Délai les Sommes qui lui avoient été accordées par le der-
nier Synode National de Chartntm \ Êc requérant qu'on lui donnât Satisfac-
tion de la Somme de fcize C cns trente-neuf Livres , trois Sols, que k Sy-
node de la Ba^e Cuimne avoir paie , à fon- Préjudice , à celle de Âl-ontaulfan,
qui s'étoic :itnbiiée ce qui apartcnoit aune autre ; Cette Aflémhléecondam»
nant tous ces Procédés en gen..'rar, ordonna que ladite Univerfité de iV;-
mes recevroit cette Somme de leize Cens trente neuf Livres, trois Sols, fur
ce que la Province de Normandte , & d'autres Provinces dévoient avoir
.iporté de IcuiT Contribution pour l'Entretien de l'Univcrlîté de Aiontatthim^
5c que ladite Uiïiwrdte de Nimes recevroit tout ce qui lui cft dû pour (ôa
Entretien, à Proportiorj du Nombre des Profeffeurs qui avoient été ac-
tuellement à fon Service, depuis le dernier Synode National de CharetitonyaC-
qu'à, ce tenjs ici.
I V.
Quoique chacun {ut perfûadé , comme c'èfl la \''crité , que Plndruftion
de la Jeuncffe , & le Soutien de nos Ecoles , dans les Lieux oii elles ont été
eiigées , cû d'une Neceffité Abfolufë pojjr faire fubrilkr nos Eglife* , pour
suti-etcnir le Culte ReligicuJt , £our femer ia Dodirme de la. Vie EterJielle;.
^34 XXVII. SYNODE NATIONAL
& que tous les Fidèles font obligés , par | la grande Part qu'ils doivent pren-
dre à ce qui regarde la Gloire de Dteu , l'Amour de fa Vérité, & leur Com-
mune Edification, de tâcher, par tous les Moiens qu'ils jugeront les plus Con-
venables, d'avancer un Deffein fi Jufte, & dont on puifl'e tirer un fi grand
Avantage ; néanmoins à Caufe que pluGeurs Perionnes avoient été rebutées
par la Dificulté des tems , ou par les Paflîons déréglées du Monde Corrom-
pu , qui preferoit fon Intérêt Particulier à celui du Public , le Zèle aiant di-
minué , la Charité s'étant refroidie , 8c l'Execution des Canons gui avoient
été faits pour ce Sujet aiant été négligée : Afin donc de remédier à ce Defor-
dre , 8c que le Minifterc de l'Evangile fût continué dans l'Eglife de Dieu,
& que ce Dépôt fi important de la Vérité de Dien pût étreconfervéreligieu-
fement parmi nous : le prefent Synode National exhorta toutes les Eglifes ,
tous lesSeigneurs,tous les Gentils.- hommes, & toutes les Perfonnes en Particulier
de préférer le Service de Dieft , la Gloire de fon Saint Nom , & le Rcta-
bliffement de l'Ordre dans fa Maifon , à tous les Intérêts Mondains , quels
qu'ils pûffent être , & de confacrer , Chacun félon fes Moiens , quelques
Ofrandes à Sa Aîajefié Divine , & de lever entr'eux les Impôts neceffaires
pour l'Entretien de nos Univerfités & Coleges , & d'exercer en Cela la Cha-
rité , & la Piété Chrétienne , en fuportant ceux qui ne feroient pas égale-
inent en Etat de contribuer : & il fut enjoint à tous les Synodes Provin-
ciaux, aux Coloques & aux Confiftoires, de fe fervir desExpediens les plus
propres pour recueillir ces Sommes, auxquelles ils feroient taxés , ôc d'en
foliciter le Paiement avec toute la Diligence pofîîble , & de taire enforte que
ks Regens qui fervoient dans ces Univerfités & Coleges , pûffent recevoir
annuellement leurs Salaires , & qu'ils rempliflent ainfi leur De voir avec Joie:
ce qui devoit être notifié ;i toutes les Eglifes , par la Ledure de ce pre-
fent A été.
V.
Il y avoit dans les Comptes de l'Univerfité de Saumur la Somme de Cent
Livres , qui lui étoit due par la Province de Xaintonge , à laquelle on en-
joignit d'en faire le Paiement , à moins qu'elle ne produifit une Quitance
comme elle y avoit fatisfait.
V I.
La Province du Berri aiant porté trois Comptes pour fon Colege, lefquels
elle avoit rendus aux Synodes Provinciaux Affemblés le xz. à^ Avril iS^z.
à Chàtillonfur Loire ; le 50. d'Avril 16^4 à Mer ; & le i(J. de Mai .en-
core à ChÀttUon : ÔC paroiffant par la Clôture défaits Comptes qu'il étoit dû
quatre Cens quarante Livres audit Colege: cette Affemblée enjoignit à la-
dite Province de mettre pon6tuellement en Execution les Canons qui avoient
été faits dans le dernier Synode National , pour l'Entretien de nos Univer-
fités 8c Coleges j tant pour ce qui regardoit le paffé , que pour l'avenir.
CHA-
TENU A A L E N C O N. 5S,'
CHAPITRE XVIII.
Comptes àes Arrérages dûs à nos Univerfites , qui leur feront paies par
les Provinces dans VEfpace d'un An , pur le plus Tard.
Art I CLE VIL
LA Province du Haut Languedoc doit à l'OniverCté de MontaHbanyOWtxç.
ce qui refte pour la'prefcnte Année , la Somme de fept Cens , quatre-
vints, dix-huit Livres , dix Sols , huit Deniers \ & celle de Normandie, ou.-
tre la Deduftion de fix Cens, trente-neuf Livres , trois Sols , demandée
par l'Univerfité de Nimes , tant pour l'Année courante , que pour les An-
nées pafîees , la Somme de Mille, quatre Cens , vint-fept Livres, dix-neuf
Sols; fupofé qu'il n'y ait point d'Erreur dans lefdits Comptes.
VIII.
La Province de Normandie doit à l'Univerfité de Liv. S. D.
Saumur. 1 1 40. o. 3 .
La Province de Xaintonge. x6f. z. 1 o.
La Province du Z'o/^É?». 16x4. 11. o.
La Province du Berri. 355". 14. o.
La Province à"* Anjou. 531. i j. o.
La Province de Bretagne. 41. ' f. o.
La Province des Sevenes doit à l'Univerfité deD<V> pour
les Annés paflées , outre ce qu'elle lui doit pour cette An-
née courante, la Somme de ^. 887. ip. o.
Et la Province de Bourgogne , y compris. l'Année courarl-
te , la Somme de 262. 10. 0.
La Province du Bas Languedoc doit à l'Univerfité de A^*'-
mes , pour l'Année courante , Se celles qui font paflées , la
Somme de 49fo- o- o-
Mais parce qu'elle a paie à Monfieur /'ff/>,8c à quelques autres Perfonnes,
la Somme de 300- Livres , lors que Monfieur Petit , Se ces Perfonnes apor-
teront leurs Comptes , lefditcs 300. Livres leur feront déduites , & on leur
en tiendra Compte-
La Province des Sevenes doit 300. Liv.
La Province de la Bajfe Guiennetn deduifant la Som-
me de 1639. ^^^' 3- ^- qu'elle a paie à l'Univerfité de
Montauùan i doit 3610. Liv. 17. f.
Tome IL Eeee CHA-
5Sé XXVII. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE XIX.
Les Comptes àe nos Univerjités.
Article XT.
LA Province d'^^iw/'fl» aporta deux Comptes pour l'Univerfité de Saumur,
qui furent reçus dans le Synode tenu à Châtillon fut l.-t Lindre , au Mois
de filin de l'An 1635'. 6c dans celui de Saumur ,au Mois à!" Avril 1637. pour
les Années 1631. 1633. fie 1635-. & pour un Quartier de l'Année 1636. lef-
quels aiant été examinés , furent aprouvés.
^ XII.
La Province du Dauphine produifit cinq Comptes , pour l'Univerfité de
Die , qui avoicrtt été reçus dans les Aflèmblccs tenues à Carps ; Montlimar ,
Finfobres , Amhrun , bc Orpierre ^ pour les Années 1631., 1633., 1634.,
KÏ35'. fie 1635. lefquels aiant été examinés furent aprouvcs.
X I I L
Parce que la Province du Hant Languedoc n'avoit pas aporté des Pièces
■Jullificatives des Comptes qu'elle avoit prefentés , depuis l'An 1631. on l'o-
bligea d'aporter lefdites Pièces au Synode National fuivant, dfin que lefdiîs
Comptes y fuflènt vérifiés fie aprouvés.
PARTAGE
2}« Sommes qui feront ci-apres empruntées , fur le cinquième Denier
des Charités recueillies dans nos EgUfes , pour être emploiées a r En-
tretien de nos Umverjités ç^ Coleges.
Article XIV.
A Fin que nos Univerfités fù fient foutenuës , on refolut d'un commun
Confcntement de toutes les Provinces , que celle de Normandie fourni-
Toit tous les Ans la Somme de quinze Cens Livres , dont le premier Paie-
ment fe feroit le premier d'OUahrê fuivant. L-a Province du Dauphine' , la
Somme de i^oo. Liv. Celle de Bourgogne 161. Xainton^e 960. Le Bas
Languedoc 975*. Le Haut Languedoc looo. U Anjou %'^q. La Bretagne
130. Uljle de France i6co. Le ^f m 345'. Le /'o/ffc» 974. L:\BaJfe
Guienne 900. Les Sevenes Ifo. Le Bearn fo. Livres , toutes lelquelles
Sommes faifant onze Mille , Cent , foixante-fix Livres , cinq Sols , feroient
diftnbuées de la Manière fuivante.
^ V.
A l'Univerfité de Montauban , pour deux Profencurs en Théologie , un
en Hébreu , 6c deux en Philofophie , fie pour le Colege, 3000. Livres, de
laquelle Somme la Province du Ha:{t Languedoc fourniroit 1000. L. La Ba£s
CisicK-
TENU A ALENCON. 5S;
(j/iitHHt (jGG. L. Le £ear» fo. L,, La Xaintangt 385:. L. Et la NermAndie
^6f. Livres.
XVI.
A l'UnJverfite de Sdumar , pour deux Profelleurs en Théologie , un ea
Hébreu , & deux en Philofophie, z6oo. L, Pour le Principal du Colecc
100. Pour le premier Régent 400. L. Pour le Second Régent 500. L. Pour
le Troifiême afo. L.' Pour le Quatrième , aïo. L. Pour le Régent de h
Cinquième 6c Sixième Clafle , 2io. L. Pour le Portier fie Bedeau , foixante
L. faifanten tout 4150. L. dont la Province à^ Anjou fourniroit Sfo. L. La
Bretagne 150. L. Le Poiftsu 975-. L. La Xaintonge fjf. L. Et l^/Jle de
France 1600. Livres.
XVII.
A PUniverfité de Nhnes, 1 1 00 L. pour deux Profeflèurs en Théologie, dont
l'un recevroit 700. L. 6t l'autre feulement 400. L parce qu'il avoïc aufll le
Salaire de Faileur ; de laquelle Somme la t'rovmce du Bas Languedoc four-
niroit 975'. L. Et les Sevenei laf. Livres.
X V I 1 I.
A PUniverfité de Die , tant pour les Profeflèurs que pour le Colege , la
Somme de 1936 L- 5. f. dont la Province du Danphtfié ïouxrùxoit iffoo L.
Les Sevenes 125- L. La lietergogne 151. L. 4. f. Le Berri 34f. Et U
Normandie 835. Livres.
CHAPITRE XX.
Les Comptes de Monjieur Ducandal.
MOnfieur Couper, Agçnx. àtMonCituv Ducandal , aiant pi-e&nté lès Comp-
tes, PAiTemblée nomma Monfieur /<><»« a!^5»rz/<7/<r, Pafteur de lEgli-
fe du rigan , & Pierre Marbant , ConfeiUer & Secrétaire du Roi , & An-
cien de l'Eglife de Paris ; Claude Bernard , Baillif de Chatillon fur Loire, Sc
Ancien de l'Eglife duJit ChattHon ; Laurens de Fehur , Avocat , & Ancien
de l'Eglifr de Koùen \ Gafpard dn Bettf , AvQcat , & Ancien de l'Eglife de
Grenoble ; Jean Brun , Seigneur de Roujfais , Ancien de l'Eglife de Saint j4m-
broiÇe\ D^wzi?/, Lieutenant dans la judicaturede Pm^Is , 6c Ancien de l'Egli-
fe de la même Ville , & Charles Perreau , Avocat , & Ancien de l'Egliicde
Couches. Tous ces Meffieurs tùrepc Aflcmblés en Comité , pour examiner
lefdits Comptes ; ce qu'aiant fait , & après avoir raporté à l'Aflêmblée que
de la Manière qu'ils étoient dreliés , ils n'y pouvoient rien connoître , on a
jugé qu'il étoit Neccflaire de conférer avec ledit Skur Ducandal, parce qu'ils
n'étoient pas dans la Forme ordinaire de ceux qu'on avoit Coutume de prc-
fcnter aux Synodes Nationaux.
L'Aflêmblée parlant à Monfieur Couper , touchant lefdits Comptes , or-
donna que ledit Comité , ou quatre d'entr'eux iroient à Paris rendre Vifite
Eeee % à
5S9 XXVII. SYNODE NATIONAL
a Monfieur Ducanddl , & le remercier de l'Afeftion qu'il avoit toujours eue
pour nos Eglills , dont il avoit toujours eu les Intérêts fort à Cœur, 8c !e
prier de perfeverer dans les mêmes Inclinations, & de vouloir décharger les
Hglifes de la Somme de vint-cinq Mille , Cent vint- cinq Livres, douze Sols,
du reliant des Comptes tpi'il avoit rendu à ^^ A/^k if/?f', le troifiémede Février
16213. ^ '^^ ^°"^ l'Intérêt des Sommes qu'il avoit avancées ; ou du moins
qu'il voulut entrer en Compofition d'une Manière Equitable : Et que s'il
le failbic , alors ledit Comité , en Vertu & par l'Autorité de cette Aflêm-
blée donneroit audit Sieur Ducandal une Quitanee , 6c le déchargeroit de
tout ce qu'il montreroit avoir paie , félon les Comptes diefiés 6c expédiés
dans le dernier Synode National tenu à Charenton <, après quoi ils procede-
roient à l'Examen 6c à la Clôture del"dits Comptes , 6c lui aloUeroient
telles Sommes qu'ils jugeroient raifonnable : 6c de plus qu'ils traiteroient
avec lui, ou avec quelqu'autre qui s'ofriroit de convenir avec eux , tou-
chant les Rentes , Oficcs 6c autres Droits ou Reprifcs , apartenant à nos
Eglifes , pour tel Prix 6c à telles Conditions qu'ils trouveroient équitables
eux-mêmes : Et que fi l'Occafion s'en preftntoit , 6c qu'ils le jugeaflént
Expédient, ils travaillcroient auflî à l'Eclaircifl'emcnt des Comptes dudit
Sieur Dncandal , avec Meffieurs les Commillaires nommes pour ce Sujet ,
par Sa Majejié , autrement qu'ils Subftitueroient en leurs Places , quelque
Perfonne qu'ils jugeroient propre : Et qu'ils demanderoient auffi audit Sieur
Duca-ndal qu'il leur délivrât tous les Ofices des Commiflaires , pour des Sai-
fies qui étoient encore entre fes Mains , afin qu'ils en pûflént djipofer au
Profit des Eglifes, de la Manière qu'ils jugeroient à Propos. Cette Afl'em-
blée promit de confirmer t<. d'aprouver tout ce que ledit Comité , ou qua-
tre d'entr'eux indiferenment feroient , dans cette Occafion ; c'eft pourquoi
on leur donna un Plain Pouvoir Ôc Autorité d'agir pour cela , fans néan-
moins leur paier leurs Dépens : Et en Cas qu'ils fuiient obligés de re-
tourner chés eux avant que d'avoir expédié tout ce dont ils avoient Com-
miffion , cette Aflcmblée leur donna Pouvoir 6c Autorité, de Subdeleguer
en leur Place tels Membres du Confilloirc de l'Eglife de Paris qu'ils juge-
roient les plus propres pour manier cette Afaire.
CHAPITRE XXI.
T art âge de feize Mlle Livres , données par Sa Majefté four paier les
Dépens du prefent Synode.
Article L
CEtte Somme de fcize Mille Livres , accordées par Sa A-/ajefleY>ourp&iet
les Fraix , du prefent Synode National , afin de Soulager les Provin-
ces : Et parce que Moalleur Vncandal avoit paie quatre Cens , cinquante
Livres .
TENUAALENCON. 589
Livres ; fur ce qu'il devoit à Meffieurs Ferrand , Gigord , £c Cerijl , qui
avoient été ci-devant députés vers Sa Majeflé , on fit feulement la Dilbibu-
tion de g6o. Livres de cette Somme, parce que l'Aflemblée avoit donné
auxJits Députés^ la Somme de 50. Livres pour leurs Dépens particuliers >
qu'ils avoient été obligés de faire, outre les Cent Sols qui leur ctoient aloués
pour chaque jour.
Aux Provinces du Dauphiné, de Bourgogne , de Xaintonge , des Sevenes ,
^Anpti , de Vljle de France , du Berri , du PoiEloa , & du rivarez. , à cha-
cune pour quatre Députés , la Somme de Onze Cens , Quarante -trois Li-
vres , dix-fept Sols , le tout montant à la Somme de dix Mille , deux Cens
quatre-vints, quatorze Livres treize Sols.
I I I.
Aux Provinces de Normandie , du Bas Languedoc , gc de la Balfe Guienne^
la même Somme de Onze Cens , Quarante- trois Livres , dont on avoit dé-
duit la Somme de Cent Vint Livres , reçues de Monfieur Ducandal , par
chacun de ces Dépurés i c'eft pourquoi il ne reftoit dû à ces Provinces, que
Mille, vint-trois Livres, treize Sols, ce qui étant mis enfemble fait la Som-
me de Trois Mille , foixante & onze Livres, onze Sols.
I V.
A la Province du Haut Languedoc , pour trois Députés , 8c Soixante Li-
vres qu'on avoit données à un Quatrième , qui étoit relié Malade en Che-
min, Neuf Cens, dix-fept Livres, feizeSols, Se neuf Deniers.
V.
Aux Provinces de Bretagne , de Provence , & du Beam , pour deux Dé-
putes , à chacun la Somme de Cinq Cens, foixante &: onze Livres, treize
Sols , le tout montant à Mille , fept Cens , cinquante Livres , huit Sols.
V L
Toutes lefquelles Sommes , en y comprenant les 560. Livres reçues de
Monfieur Ducandal , par Meffieurs Ferrand , Gigord , & Ceri^ , font ladi-
te Somme de Seize Mille , trois Cens , foixante Livres Tournois.
CHAPITRE XXII.
Rôle des Minières Vepofes & de ceux qui ont Jpofiajïe depuis le derniet'
Synode National
Article T,
SAlomon Pijeaut , autrefois Pafteur de l'Eglife de Bouchamps ,' De-
pofé par le Synode Provincial du Berri , pour Caufe à"" Adultère ,
Homme de petite Stature , avec des Cheveux noirs , un Vifage maigre, &
Eeee 5 bafim-
590 XXVÏI. SYNODE NATIONAL
baHinnc, de grands. Yeux , un Nez aquilin , la Voix tremblante êccaficç,
Agé d'environ cinquante Ans.
Guillaume Cacherai , autrefois Pafteur de l'Eglife de PmtcAu de Mer, dans
la Province de Normandie , Agé d'environ cinquante deux Ans, d'une Tail-
le ramaflëe , aiant les Cheveux de couleur Châtaigne. U Tùt Sufpendu par
fon Synode f'rovincial. 11 abandonna premièrement l'Exercice de Ton Mi-
niftere , enfuite fa Religion , fe faifant Papille , immédiatement après avoir
Clé Sufpendu par le Synode tenu à Saint Lot. 11 fut Depofé non feulement
pour avoir abandonné fon Miniftere , mais auflî pour pluûeurs autres Cri-
mes.
I I L
Léonard Tevenot , qui avoir quitté le Froc, & fon Monallere de PoiUiers;
Il fût enfuite Paiteur de l'Eglife de Mallez.(,is en PoiUou , & de Saint ftan
d''AHgelt, de Biais , de CImi èc de l'UjJac en Xaintonge , Agé d'environ cin-
quante-fept Ans ; c'eft un Homme Court , Gros , Bc Voûté avec des Che-
veux noirs , qui commence à grifonner, la Barbe blonde, une grande Bou-
che , de grands Yeux rouges , le Vifage couperofé , la Voix efemmée , il
Apoftafia au Mois de ^mllet de l'An 1634.
Paul FtUqueroUe , autrefois Pafteur de l'Eglile de Saint Hippolite proche de
Monohlet , dans la Province des Sevenes , lequel aiant été depofé par fon Sy-
node Provincial , àCaufe de fa Conduite déréglée , ôc pour avoir abandon-
né fckn Miniftere , quitta enfuite la Véritable Religion. Il eft Agé d'envi-
ron foixante cinq Ans \ de Haute Stature , aiant les Cheveux gris.
Tous ces Aftes furent mis en Délibération & décrétés dans le Synode
National , aflemblé par la Permifllon du Roi , à Alençon , depuis le 28. de
Mai , jufqu'au neuvième de fuillet , de l'An 1637. 8c fignés au Nom de
tous les Députés par Meilleurs
B A s N A a E , Modérateur dudit Synode.
D. C o 0 p t' , Ajoint.
D. Blondel,
& V Secrétaires.
D. L
A u N A I
l
Ç£*2)r(?*35
CHA.
T E N U A A L E N C O N. ^91
CHAPITRE XXIII.
CATALOGUE
Des EgUfes Refortneès de France ér du Bearn , avec les Noms de leurs
Pafteurs qui vivotent du Tems dudit Synode National , Ev.trait
& Copé fur V Original.
AVERTISSEMENT.
CE Catalogue fera mis à la Tête du premier Synode National , dans le pre-
mier Volume , pour y fervir de Table Générale touchant les fufdites
Eglifes Reformées de Frjucc , & tous leurs Pafteurs.
CHAPITRE XXIV.
La Harangue que Monjîeur Ycrrand y Tafenr del'Eglife ^eBourdeaux,
'Députe par le Synode National des Eglifes Reformées de France ,
ajfernbleh àAlençon,/c 27. de Mai 1637 //' à Sa Majeftc.
SIRE,
,, T)Uis que les Rivières qui ont leur Source dans l'Occan , y retournent
„ JL pour lui paier leur Tribut , c'eft avec bien plus deRaifonque vostrès-
„ humbles & très-obeïflânts Sujets , les Miniftrcs 8c Anciens aflemblcs par
„ vôtre Autorité Roiale dans un Synode National , viennent rendre
„ dans vôtre Sein Roial , les profonds Reflentimens , 6c les Eternels Re-
,, niercimens de toutes leurs Ames , pour tant de Faveurs qu'ils ont reçues
,, de vôtre Libéralité , £c dont ils jouïfTcnt encore par la Proteftion de i^o-
,, tre Aifi-jtjlé ■■, leiquelles jointes aux Devoirs de nôtre Naiflance , 6c de nos
,, Confciences , nous obligent à une telle Soumiilion , Fidélité & Obeïflan*
, , ce qu'aucun Evénement ne fera jamais capable de nous en faire éloigner.
„ Ce (ont Stre , les Proteftations Loiales de ceux qui nous envoient , lef-
,, quels ne défirent rien tant que de graver dans les Cœurs de vos crès-fide-
„ ks Sujets , les Saintes Maximes d'une Obeiflancc inviolable. Parce que.
,, Sire , nous fommes les mêmes Perfonncs , qui croient & qui enfeignent
,, que l'Autorité Roiale n'eft pas d'Inllitution Humaine, mais qu'elle eftde
,, Dieu ; 6c nous femmes ceux qui croient 6c enfeignent la Souvcraine-
,, té & l'Indépendance de vôtre Couronne , laquelle , femblable àceshau-
,, tes Montagnes . dont le Sommet eft élevé au-dcflus de la moiennc Région
,, de l'Air , ne s'étonne ni du Tonnere ni des Hclairs. Sire, vous la renés
„ de DHt4 feulement , vous no dépendes que de lui, 6c vôtre Puiflànce vient
imme-
59^ XXVlï. SYNODE NATIONAL
,, immédiatement de la fienne -, Vous êtes l'Aitre de ce Ciel , l'Ame de ce
s, gmnd Corps, & le Cœur de cette Monarchie Gallicane. Oui, Stre , encore
,, une fois, nous Sommes les mêmes, pcribnnes qui, après le Service de Dieu
„ n'ont rien tant iCceur que la Confervation & l'Augmentation de laGrandeur
„ de rôtre Majefie; 6c c'eft pour cela que nous adreflbns tout les jours nos
,, Prières à Dieu , dont vous êtes l'Image vivante; C'eft pourquoi 5'/r<',nous
,, nous confions que nous aurons un Accès Libre auprès de rôtre Majefté ,
,', parce que comme nôtre Dieu aime d'être importuné par nos Prières, aulïï
,, vous ne rejetterez pas les très-humbles Requêtes que nous prcfcntons aux
„ pieds de Fùtre Majefié ^ avec tout le Refpeft imaginable, delà Part de
,, plufieurs Milliers d'Ames, qui ne défirent la Liberté de leurs Conlciences,
„ bc l'Exercice de leur Religion, que pour fcrvir £)»>», Se le prier en même
5, temspour;^oV« /yaje0é,zAvi qu'il vous comble de Profperitéslefquellesne
,, foient pas interrompues; qu'il prolonge vos Jours C^ vôtre Règne ; que
„ vôtre Vie foit heureufe, que vos Confeils reuffiflênt, que vos Armées foient
„ viêlorieufes & triomphantes, fc qu'un grand Peuple aille Scvienneaupre-
„ mier Commandement de Foire Majefié. Vos très-humbles Sujets delà Reli-
,, gion Reformée n'abuferont jamais de cette Liberté ; non , Sire , ils l'emploie-
„ lont comme ils ont toujours fait, en Prières 8c en Jeûnes , lorfque la Vie
,, prctieufe de FècreM^jefié fera expofée dans les Dangers , (Vie dont depen-
,, dent toutes les Vies de ceux de vôtre Roiaume) à la Tête de vos Armées,
,, pour aquerir un Repos 8c une Tranquilitéperdurable à vos Sujets: Et
,, d'autant que les Armes de roVr^/l^^j^/// font Glorieufes,& Invincibles contre
„ les Etrangers', qu'il •phiÇe àrôtreMaje/le , de nous permettre de nous plain-
,, dre de ceux qui, dans le propre Sein de la France, tâchent de rendre vos Edits
„ lllufoircs, Scd'cmoufler la Pointe 8c le Tranchant de vos Loix, par Raport
,, à nos Libertés, & à nôtre Maintien qui n'eft fondé que fur l'Obfervation
», de vos Edits, & Ordres Roiaux. Les Adverfaires enviant' nôtre Paix l'ont
«, traverfée Se y ont fait plufieurs Brèches. Néanmoins, Sire, nous nous perfua-
„ dons que vos Edits relieront Sacrés Sc Inviolables, 8c que vous emploierés vô-
,, tre Puiflante Main à faire accomplir exaétement les PromeiïesRoialesque
„ vous nous avés faites \ parce que vous êtes le juge 8c le Père de vôtre Peuple,
„ bc que datis vôtre Perfonne Sacrée , la Juftice 8c la Mifericorde fe fontrencon-
,, trées, Scfe font données la Main; qu'ainfi perfonne n'attentera à l'avenir de
o feparer ce que Dieu à fi heureufement conjoint ; Cette Efperance remplit
,, nos Cœurs de Joie, 8c excite nos Afeêlions i tcmoi^pcr à Fô tre Majefie' nos
,, Devoirs, nôtre Soumiffion 8c Loiauté, 8c avec une nouvel le Ferveur, nous
s. nous adreflbns à la Majefié Divine pour la prier qu'il lui plaife d'étendre les
,, Bornes de vôtre Eiïipire, 8c accomplir les Defirs de vôtre CœurRoialjcom-
,^ me étant , Sire , De Fôtre Majefie',
Les très-Humbles , & très-Obeïll'ants Serviteurs 8c Sujets,
les Pafteurs Sc Anciens , aflêmblés par vôtre Permifiion,
à Alençon , 8c au Nom de tous ,
^.i/»<3^f, Modérateur du Synode. D. Blondel ^\<^QQYcta\ïes
ï). Couvé ^ Ajoint. I>. Lmmi , 5
CHA-
T E N U A A L E N C O N. ^53
CHAPITRE XXV.
Injlrutiions domées à Mejjîeurs Ferrand , Gigord é- Cerifi , Députe!
vers le Roi parle Synode National y ajfemblé à A\en(^on , VAn 1637,
Article I.
LEs Sieurs Ferrand, Gigord & Cerifi , Députés par nous à la Cour, immé-
diatement après leur Arrivée , s'adreflèront à Monfieur de la FrUUere ,
Secrétaire d'Etat, auquel ils délivreront nos Lettres , en lui ofrant nos très-
humbles Services ; & ils le prieront que par Ion Moien ils puiflent feprc-
fenter le plutôt qu'il fera poflible devant Sa Majefié , pour lui faire la Révé-
rence , & lui prefenter les Lettres de cette Alfemblée ; & ils fuivront les
Ordres dudit Monfieur dchf^rilUere,qui leur dira quand & comment il fau-
dra parler à Sa AJajefté, à Monfieur le Cardinal , 6c à Monfieur le Grand
Chancellier : Sc après avoir rendu leurs Devoirs au Roi , à Monfieur le C^r-
dinal, & à nos Seigneurs les Principaux Mmiftres d'Etat , ils leur donneront
à entendre avec quels Refpeéts Sc Sentimens de Reconnoilîance , nous
avons reçu de la Pouche de Monfieur de Saint Marc, Commiflaire de Sa
^.<;>y?f' à cette A fl emblée, les Afllirances qu'il nous a données au Nom de Sa
Majefté , de la Confervation des Privilèges , de fes Edits , & de la Conti-
nuation de fes Faveurs.
II.
Mais ils ne feront aucune Dificulté de dire que tous les Membres de cette
Aflèmblée ont été extrêmement étonnés de ce qu'immédiatement après lef-
dites Aflurances que ledit Commiflaire nous a données , il nous a fait des
Propofitions qui ne repondoient nullement aux Promeflès de la Bienveillance
de Sa Majeflé envers nous ; comme lors qu'il nous a déclaré que le Roi l'a-
voit chargé de défendre à tous les Miniftres , de fervir les Eglifes Anexées ,
ce qui tend à la Ruine de la plupart de ces Eglifes , Sc prive une grande
Multitude de ceux qui profeffent notre Sainte Religion , de leurs Confola-
tions Spirituelles,
I I I.
Comme aufll lors qu'il a déclaré , comme de la Part du Roi , que l'înten-
tionde Sa A<f aj efi é étok que nous ratifiaflions le Batémc qui aaroit été admi-
nillré par les Sages Femmes , 6c autres qui n'auroicnt aucune Vocation
pour conterer ce Sacrement , ce qui efl; formellement contraire à notre
Créance.
I V.
Ils tâcheront aufli d'informer Sa Majefté j de leurs propres Bouches , de
ce Décret rigoureux du Confeil Privé , qui nous enjoint de tendre des Ta-
fifferies devant nos Maifons, & de les orner au jour de la Fêts Dtepf, com-
me ils l'apellent, ce qui eft encore dircftement contraire aux Edits qui ont
été faits en nôtre Faveur.
Tome IL Ffff V. Ils
5$f^ XXVIL SYNODE NATIONAL
Ils auront aufli Soin de prefentcr leurs Requêtes à Monfieur le Cardinal,
& aux Meflieurs du Confeil , & iur tout à Monfieur de Bemllon, à ce qu'il
leur plaife faire délivrer quelque Somme d'Argent à cette Alfemblée , pour
paier les Fraix de nos Députés , pendant les Seffionsde ce Synode , comme
il nous a toujours été accordé par Sa Majefté : & d'autant plus que depuis
fort long-tems, non-obftant les Promeffes de Sa Majejls , nous n'avons re-
çu aucun Eiet de fcs Libéralités.
V I.
Cette Affemblée laiffe à la Prudence de fdits Députés de régler le Sejouï
qu'ils feront à la Cour , à Proportion du bon Succès de leur Négociation ;
£c nous leur enjoignons de nous fiiire iiivoir , en toutes Occafions , ce que
nous devons Eure de nôtre Côté , Sc de quelle Manière nous devons nous
comporter.
CHAPITRE XXVI.
Harangue àt Monjîeitr Ferrand à Monfieur le Cardinal Duc
de Richelieu.
MONSEIGNEUR,
^, T\Uis qu'en nos jours , la Paix Sc la Jultice régnent avec tant de Gloi-
„ 1. re , & font fi bien confervécs par la Sageffe incomparable de vôtre
„ Gouvernement , que le plus Grand Monarque de l'Univers eft reconnu-
,, non-feulement pour être un Roi Jufte , mais auflî qu'il eft à bon Droit
'„ apellé le Roi des fftfies ■■, Les Miniftres 8c les Anciens Affemblés dans un
,, Synode National par l'Autorité de Sa Majefié , 6c par les bons Confeils
„ de vôtre Eminence , ont pris la Liberté de nous envoier vers Sa Majefié ,
„ comme au Père commun de fes Sujets , pour lui témoigner leurs Recon-
„ noiffances du plus profond de leurs Cœurs , 8c pour lui prefenter leurs très-
„ humbles Requêtes , 6c implorer en toute Humilité fa Proteftion, contre
„ ces Violences qui nous enlèvent tous les jours fes Faveurs ; 6c nous ont
„ expreflcment chargés de demander à vôtre Eminence , fon Secours 6c Ion
„ Affiftance pour ce Sujet. L'Expérience que nous en avons reffentie au-
„ trefois , nous la fait efperer pour l'avenir , & nous comble de joie. D'ail-
„ leurs que ne peut-on pas fe promettre de vôtre Emmence qui porte fur
„ fon Vifage les Traits de la Conftance de Die-.t , 6c dans fa Bouche les Af-
>, fûrances de la Parole du Roi^ dont elle eit elle même le Portrait Vivant. Nous
,, n'ignorons pas.Monfeigneur, que vôtre Emmence ne foit l'Intelligence ad-
„ mirable qui meut cette Grande Monarchie , avec tant de Régularité; cet
3, Efprit qui anime 6c qui fait agir ce Grand Corps , lequel étoit auparavant
j> comme une de ces lues Flotantcs , mais que vôtre fage Conduite a fû ar-
,, rêtcr
TENUK.A.iAlL E N. C O NV ; ^95
», rêter avec les chaincs de IVAutorité Rouble , tellement que dans les plus vio-
,, lentes Tempêtes il deH-keufe feïme 8c inébranlable : Et il en feraàl'Egard
5, de la Fr.vice de même qu'avec le Pais de Licre , lequel quoiqu'il foie fu-
„ jet à divers Orages & à de terribles Agitations , caufées par des Tremble-
„ ment àà Terre , jouit, d'un Calme merveilleux pendant l'Efpace de qua-
„ rante jours, lors que les Vents impétueux qui ont excité la Bourafque font
,, apaifés ; Mais nous efperons que ces jours de Tranquitité feront des An-
„ nées à notre Egard ; Ôc plaife au Ciel prolonger les jours de votre Eminen-
„ ce jufqu'à un Siècle entier de ces Années heureufes ! Et nous proteftons
,, devant Dieu que nous nous fentons obligés d'obéir continuellement à Sa Ma-
„ jefté , tant par nôtre Naiflance , que par nôtre Confcience j & que nous
„ y fommes indifpenfablement engagés par les Faveurs continuelles dont Su
„ Majeflé nous a comblés ; C'eit pourquoi nous adreflbns nos Prières fans
,, Intermillion au Souverain Seigneur du Ciel 6c de la Terre , pour le fu-
„ plier qu'il lui plaife de conferver fon Oint , comme la Prunele de fon
„ Oeil , parce que Sa Majefté eft le Cœur & la Vie de fon Roi^ume , ôc
„ qu'il vueille retrancher de nos jours pour les ajouter aux Siens , 6c aux
,, vôtres pareillement , Aionfeigne»r , que nous regardons , après Dien 6c le
,, Roi , comme nôtre Sanftuaire le plus afluré ; efperant que vous nous
,, communiquerés quelques Raions de vôtre Bienveillance , qui nous ani-
„ ment , 6c qui nous confolent dans ces triftes Tems de Defolations dont
,, nous fommes menacés , 6c qui loient un Remède propre contre ces Maux
„ afligeans qui nous preflént de tous Côtés , 8c vous augmenterés par là k
,, la Gloire que vous vous êtes juftement aquife parmi le Peuple Chrétien,
„ qui fera la Recompance de vos fignalés Bienfaits envers nous : 6c nous
5, demandons à Dieu dans nos Prières , qu'il répande abondanment fes Be-
„ nediâions fur vôtre Emmence , ÔC que nous puiflions avoir la Confo-
„, lation de la voir bien perfuadée que nous fommes avec toute la fince-
M rite de Cœur,
MONSEIGNEUR,
De vôtre Eminence ,
Les Tijès-Humbles & très-ObeïfTants
Serviteurs ,
Bf.fnage , Modérateur du Synode.
D. CûMpé , Ajoint.
]
D. Blonde l,
&c ^ Secrétaires.
D. Lannai ,
Ffffâ CHA-
^1^6 XXVII. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE XXVII.
Tlaintes qui furent portées à Sa Majefté , par les Sieurs Ferrand , Paf-
teur de l'Eglife de Bourdeaux , Gigord , Tafteur de l'Eghfe de
Montpellier , & de Cerifi Ancien , tous Dépités m Cour parle
Synode National ^'Alençon , le j. de Mai 1637.
SIRE,
LEs Députés de vos fujets de la Religion Reformée , aflemblés, par la
Permiflîon de yôtre Majeflé, dans le Synode National d'y4/<r»p», la fu-
plient très-humblement, que fuivant vos Bontés accoutumées , 8c la ]\\i-
tice que vous leur avés toujours rendue , il vous plaife de leur accorder
k Jouiflance de vos Edits , & des Déclarations de Paix . qu'on a enfreint
& violé dans chaque Article , & particulièrement dans pluGeurs Places de
vôtre Roiaume ; car nous ne pouvons pas reparer les Torts qu'on nous a
fait , ni faire exécuter vos Edits 8c Déclarations ; quoique l^ôtre Afajefié
nous ait accordé la plupart de fes Faveurs , dans les Reponfes qu'elle eût
la Bonté de faire à nos Plaintes qui furent très-humblement prefentécs à ^0-
tre Afajefié VAnnéc Mille, fix Cens , vint- cinq.
Et quoique par les Edits de Paix , 8c par les Reponfes que rôtre Majefté
fit en ce tems là a nos Plaintes 6c à nos très-humbles Remontrances , elle
eût daigné nous interiner nos Requêtes , en permettant que le libre Exer-
cice de nôtre Religion fût rétabli dans tous les Lieux , où il avoit été fou-
fert par l'Edit de Nantes , & comme nous l'avions aétuellemcnt l'Année
i6zo. 6c qu'on eût envoie des Commiil'aires pour ce Sujet , afin que ledit
Edit fût exécuté j néanmoins il ne nous a jamais été poffiblc de faire accom-
plir leur Commiflion , non -pas même dans les Endroits qui étoient men-
tionnés dans le Cahier de nos Griefs, quoiqu'ils y fuflent exprimés parleurs
Noms, à favoir , Gergeatt , Bourgueil ^ Surgeres ^ Le Poire ^ Lt/çon , Béret,
Ci/Plonges, Les Reartx , St. Malxier, Belltville, ^rgenton , Beafimont^LeBoH-
i-e , Figeae , Cadenac , CreJJol , Foix , Belleftat , Lajfeg»e , Lomhais , j4rli-
(T^if, Senerat , Boujfe , Villefort , Moulatir , Fanàemain ., Filleman , Pouf^n,
"C'gnac , St, Paragoire , St. Gilles , Generac, Bagdole , Digne, Forc/italijMier ^
Aionfort , Bourhtn , Lauriac & Autun \ dans toutes lefquelles Places Votre
Majeft-éc{\: très- humblement fupliée de faire exécuter ponctuellement fa Vo-
lonté , fuivant la Rcponfe que vous avés faite à nos Plaintes , par une Dé-
claration formelle , comme vous nous l'avés auflî très-expreflément & très-
clairement promis i par les Articles y. Se 6. de vôtre Edit de Nîmes, tuit
au Mois de Juillet de l'An 1629. Vôtre Majeflé aiant ordonné alors que
l'Exercice de nôtre Religion fut au plutôt rétabli dans tous les Lieux
ci-deflus mentionnés.
''•^^- II. Et
TENUAALENCON. i^^j
Et d'autant que f>ar la Malice & la Violence des Teras tumultueux , qui
font furvenus 8c qui ont toujours duré depuis l'Année 1626. l'Exercice de
nôtre Religion a ceflé , & a été ôté dans plufieurs Lieux où il avoit aupa-
ravant été établi conformément aux Edits , comme à Fenueil ^Teré , Lafttr-
rie, Lalea, l'Hommeau, Nievil y MarJîlU, Riettx , le Châtean , St. PU, St.
Denis, le Château d'Oleron , la Flotte ^ St, Martin, Ards, Zo<> & autres Pla-
ces des Ifîes d'O/É'ro» &de Ré ^ les Herbiers , MontagM, la Chaume ^ Loux.ac ,
Mortagne , Saujen , l'J^e Bouchard , le Croifi , Maz.in , Mont de Marfan ,
Sanx dans le Condommois , Givaudan, Millan en Albret , St. Léger , Sf. Ba-
x.ile y Centras, Florenfac , Pamiers , Puimirol, Ribauti , Combas , Aubenasî
VaU, Mirabel, nileneuve de Berg, Dijon, Bourg en Brejfe , Parai le Moineau,
Corbigni , Naviirreins , Benejat , ÔC Ojftni. Nous fuplions très - humble-
ment/^oVr^A/^jf/e d'ordonner que l'Exercice de nôtre Religion foit rétabli
au plià-tôt dans tous ces Lieux , 6c de défendre que vos Sujets qui la profcf^
fent 1^ foient pas molellés déformais pour cela.
1 I L
Et parce que c'a été une Pratique perpétuelle dans nos Eglifës, que plu-
fieurs Pafteurs de vôtre Roiaume ont exercé leur Miniftere, comme ils font
encore à prefent , dans diverfes Places voifines , où le Libre Exercicedenô-
tre Religion a été établi par vos Edit5 , & en Confcquence defdits Edits, parnos
Colonnes & Synodes ; & comme il s'cft fait encore depuis peu, même enpre-
fence des Commiflàires nommés par Fàtre Majefié pour affifter à ces Syno-
des , lefquels Commiflâirej n'ont jamais formé aucune Opofition contre cet-
te pratique ; C'eft pourquoi nous fuplions très- humblement Votre Majefié
de nous laifler Libres dans la Poffeffion que nous en avons , laquelle n'a ja-
mais été défendue par aucuns Edits des llluftres Ancêtres de Fôtre Majejié^
ni même par vos Ordonnances i 8c que toutes les Prohibitions au contraire, puif-
fent être révoquées , foit qu'elles nous aient été faites par les Commiflàires
qui ont affifté depuis peu dans nos Synodes Provinciaux ôc Nationaux , ou
qu'elles aient été décrétées dans les dernières Seffions Extraordinaires, par les
Nouveaux Juges , ou par le très-Honorable Confeil Privé de Fotre Majefié,
dans lequel aucun Député de nôtre Religion n'a jamais pu être admis pour
déclarer 6c foûtenir nos Droits.
I V.
Et parce qu'il plût à Vôtre Majefié , aiant Egard au Cahier de nos Plain-
tes, que nous lui prefemâmes l'An 1625:. d'ordonner que les Eglifes & les
Cimitieres ( où nous enterrions nos Morts , kfquelles Eglifes & Cimitieres
on nous a ôté dans les Lieux fuivants , à Lunel , Sommierts , Florenfac , le
Vigan , Mas^illargues , Villemur , St. Antonm , & Putmirol, ) nous fuflent
rcftitués , 6c qu'il feroit Libre aux Habitans defdites Places d'y rebâtir
leurs Temples , ce qui avoit auiu été accordé par les Edits; & qu'aucune de
ces Ordonnances de Votre Majefié n'a été exécutée , qu'au contraire , depuis
ce tems-là on nous a ôté par Force les Egides & les Cimitieres de Vittejou-
den , de Cajfres , dt St, Afrique , àcSt.GeUis, <k.Valz,, àc Vallon , d'Aube-
F f f f 3 nas ,
^98 XXVÎÏ. S YNÔDE-N ATÏ.ON AL
ttas , de St. Etienne en Forètz. , de Senes , £c diverfes autres Places dans le
Pais à^^unix , dans yi/le de Ré , & dans la Pmvince de Bourgogne., & qil'on
jious a abfolûment etppêché de rebâtir nos Temples à la Morte d''Argr-tes &
à Chanmont ; c'eft pourquoi nous lu plions très humblent T'^Stre Majefle' dç
nous continuer cette Faveur Roiale qui nous a été accordée par vos Édits,
& parles Promefles que vous nous fîtes en lifant ledit Cahier de nos Plain-
tes , car vous nous afllirâtes , que pom- réparer nos Griefs , vous ordonne-
riés qu'on nous rendît nos Ègliiësèc nos Cimetières dans toutes les Place;;
-ci-deflus mentionnées , Se que FStye tVinjefté defendroit qu'on nous molef-
Tât qu-ind nous les rebâtirions , & particulièrement à Attbenas, où lesHabi-
tans font obliges d'enterrer leurs Morts dans les Campagnes Ouvertes , &
oii l'on ne permet qu'à deux ou trois Perfonnes feulement d'accompagnei*
"îes Corps à la Sépulture, dans les Lieux defertsoù ils peuvent être déterrés
'jjar des Bétes Féroces , 5c par les Ennemis de notre Religion.
Vos três-Humbles Sujets de la Religion dans la Ville d'^/f«f<r«, fuivant
les Articles 9. & 10. de l'Edit , & l'Ordonnance de vos Commiffaires Dé-
putés pour le faire exécuter , ratifiée par un Décret du ('onfeil , le 4. fuil-
■let de l'An 160^. aiant rebâti leur Temple dans ladite Ville , depuis plus de
trente Ans , font cependant encore inquiétés par le Clergé , 6c par les Habi-
tans Catoliqucs Romains dudit Lieu , qui les ont fait citer pardevant Mon-
fieur Tierfeaitx , lequel delend à ceux de nôtre Religion de continuer de
prêcher la Sainte Parole de Die^t dans ladite Ville & dans fes Fauxbourgs ;
comme auffi d'enterrer leurs Morts dans leCimitiere de Saint Blaz^i , ou dans
les Fauxbourgs dudit Lieu; 6c quoique FoV^ ^W;«;Vy/c eût bien voulu, à leurs
inftantes Requêtes , faire ceflèr lefdites Pourfuites , par un Décret du très-
•Honorable Confcil Privé de Vôtre Majefié , daté du treziêmedumoisde/îy<îÀ
dernier ; néanmoins on les recherche encore , 6c on leur fvit de nouvelles
Sommations de comparoître devant vôtre Confeil Privé ; c'eft pourquoi nous
iuplions très-humblement Fôtre Majeflé de les difpenfer d'y comparoître , 8c
de défendre à toutes iortes de Perfonnes de les troubler , ou inquiéter à l'ave-
nir , dans la Polîeffion de leurs Temples , ou Lieux de Sépultures.
V.'V--, :. . ....;..... V L
Et d'autant que les Sieurs Mtllette 6c de Broffes, Commiflàires nommés par
P^otre Majefte pour exécuter ledit Edit dans le Bailliage de Gex , avoicnt
ordonne des Lieux pour enterrer ceux de notre Religion dans ledit Bailliage,
à quoi Monfieur l'Evêque du Diocefe , 8c les Catoliques Romains dudit
Bailliage avoient librement confenti , ce qui avoit auflî été confirmé par un
Décret du Confeil Privé de Votre Majefié , du 15. Décembre 1 6 1 2 . non-
obftant tout cela , Monfieur Mâchant Intendant de la Province de Bour-
gogne \ fans avoir oui une feule fois les Parties interreflecs , les a de fon pro-
pre Chef, êc par fes Ordres particuliers du 15-. de Mars , Sc par d'autres de
diferente Date , a dépouillés non-feulement de leurs Cimetières , mais auffi
ne veut pas que ceux de la Religion Reformée aient part à l'Argent
commun & à l'Hôpital de cette Place. Nous fuplions donc très-humble-
ment
TENUAALENCON. 599
ment Fotre Majefté de faire furfeoir les Ordres dudit ManÇicnv Mtichum , &
d'ordonner que vos dits Sujets de la Religion dans le Bailliage àcGex^ foient
maintenus dans la Pofî'eflîon de leurs Cimetières, & dans l'ancienne Jouïflàn-
ce de leur Part de l'Argent qui eft en Commun , ôc des Hôpitaux , comme
auffi de tous les autres Privilèges qui font contenus dans l'Edit de Fôtre Ma-
jefté.
V I I.
Dans plufieurs Lieux de votre Roiaume,on oblige vos Sujets de la Reli-
gion Reformée de faire diverfes Chofes qui font contraires à la Liberté de
leurs Confciences, qui leur a été accordée par vos Editsj particulièrement as
tendre des Tapiflènes devant leurs Maifons , ou de les parer de quelque Sor-
te d'Orncmens en certains jours de Fêtes , quoique le troifiême des Arti-
cles particuliers de l'Edit de NmitesXa oblige leulemcnt de foufrir que d'au-
tres le faflént , 6c cela encore par l'Autorité des Oficiers du Lieu ; iiC on ne
doit pas même les torccr de contribuer à aucune Chofe pour ces Solemnités.
Néanmoins vos pauvres Sujets, pour avoir refulé d'agir en cela contre leurs
Confciences , ont été condamnés à de groflcs Amendes à Rennes , & à Fitré,
par un. Décret du Parlement de Bretagne ; Se le même a été ordonné depuis
j-ieu par une Sentence rendue dans le Confeil Privé , laquelle a été fignifiée
nu Procureur de la Judicature de Claie ^ C'eft pourquoi nous fupliuns très-
humblement Fotre Majefié de maintenir Se de conferver vos Sujets de nôtre
Religion dans la Liberté de leurs Confciences, fur tout par Raport au Tort
qu'on leur fait en cela , 8c de les décharger de toutes les Amendes auxcjucl-
les ils ont été condamnés pour ce Sujet.
V I I L
Far le Second Article des Matières Particulières de l'Edit de Nantes , &.
par la Reponfe que Fêtre Majejie' {\i au Quatrième Article du Cahier de nos
Plaintes , que vos Sujets de la Religion Reformée prefenterent au Mois d^
Juillet de l'An 162J. il étoit exprcilément déclaré qu'aucun d'eux ne lêroit
obligé de contribuer à la Réparation, ni à la Conllruétion des Eglifes, des
Chapeles, 6c des Maifons des Prêtres . ni à acheter des Chapes, Surplis, ou
autres Ornemens dont on fe fert à la Mefl'e, ni de^ Luminaires, ni à la Fon-
te des Cloches , au Pain Béni , aux Droits des Confrairies , ni à paier le
Louage des Maifons où les Prêtres font leur Demeure, ou à d'autres Chofes
femblables ; néanmoins jean Oz.ier de Herfieur a été condamné par un Dé-
cret du Parlement de Normandie de paier quelque ^^ommc à une Confrairie :
& aufTi par un autre Décret dur Parlement de BuHràedHX^cQwx.xûxc à celui de
la Cour à^Agen , les Héritiers de Charles ^«//,Habitans de ladite Ville de
BoKrdeaux,ont été obligés de paier tous les Ans une certaine Contribution à
la Confrairie du Métier du Défunt ; & on a contraint ceux de l'Eglife de
Saint Ambrotfe de paier la Rente de k Maiibn oi:i l'on tait le Service Diviu.
à la Façon de l'Eglife Catholique Romaine ; Sc en a encore obl^é ceux de
Sauve &. de i'eirolles dans les Sevenes , 6C ceux de Seines en frovenct , pai"
un Ordre de la Cotir Prefidiale de Nimes , à bàtir les Maifons des Vicaires,
êcles LgUfes défaits Lieux ; C'eft pourqinoi nous prions très • Jiumblerceàie.
6oo XXVIT. SYNODE NATIONAL
Vôtre Miijejlt de maintenir 8c conferver les Demandeurs dans la Liberté de
leurs Confciences , & d'abroger 8c annuler , conformément à vos Edits ,
tous les Décrets de Condamnation qui ont été rendus contr' eux pour ce Sujet.
1 X.
Par rArticlc i8. de l'Edit de Nantes, il efl: défendu n toutes Perfonnes,
de quelque Qualité qu'elles puiffent être j d'attirer , ou de prendre par For-
ce les Enfans des Parens qui profeflent nôtre Religion , pour les faire Bâti-
/er , ou Confirmer dans l'Eglife Catholique Romains , fous Peine d'être pu-
nis exemplairement : Et non-obftant cela , dans plufieurs Endroits de votre
Roiaume on prend aux pauvres Perfonnes , 8c on leur enlevé à Force ou-
verte leurs Enfans , pour les faire batifer & élever contre leur Volonté, dans
la Religion de l'Eglife Romaine ; 8c entr'autres la Fille d'un nomme Redon
Apoticaire demeurant à Mainiers , 8c l'Enfant de Cille Connnn lequel les
Religieufes à'' Antriaves ont attiré par CarefTes, n'étant âgé que de deux Ans;
Scelles l'ont enfuite retenu par Force dans leur Convent , non obftant toutes
les Lamentations 8c les Démarches que la Mère a faites pour le recouvrer ;
C'eft pourquoi nous fuplions très-humblement Fôtre Majefté de faire inter-
venir fon Autorité , afin que vos Sujets de ladite Religion Reformée jouïf-
fent en toute Sûreté de la Liberté de leurs Confciences , comme elle leur a
été accordée par vos Edits , & même fur ce Point , 8c de faire punir, fclon
la Rigueur des Loix , tous ceux qui les tranfgrefl'eront.
X.
Par le 15. Article de l'Edit de Nantef , 8c parle 58. des Matières Par-
ticulières , il eft permis à ceux qui profeficnt nôtre Religion d'avoir des
Ecoles Publiques dans les Villes ^ Places où l'Exercice de nôtre Religion
eft permis ; Néanmoins en divers Endroits 011 leurs Coleges 8c Ecoles font
établies , conformément à ces mêmes Articles de l'Edit de Nantes , ils font
inquiétés dans leur Pofli:flion , 8c même non-obftant l'Explication que rô.
tre Majefté en donna dans la Reponfe qu'elle fit au Cahier de nos Plain-
les , que nous prefentâmes par nos Députés , 8c que Fotre Majefté accepta,
te 13. de Juillet i6ai. dans laquelle Reponfe Fotn Majefté dedar a expref-
fément , que par l'Edit il eft permis à ceux de ladite Religion d'établir des
Coleges dans les Villes 8c Lieux où ils jouïflent du Libre Exercice de leur
Religion ; 8c Fetre Majefté accorda les mêmes Privilèges à nos Coleges qui
ont été érigés , reçus 8c aprouvés dans ce Roiaume ; C'eft pourquoi Votre
Majefté eft fupliée très-humblement de défendre à toutes Perfonnes d'inter-
rompre ou de molefter ceux de nôtre Religion dans la Poffeflîon 8c lajouïf-
fance de leurs Ecoles, Coleges 8c Univerfités, que Votre Majefté a autrefois
accordée par les Lettres Patentes . & par des Décrets de fon Confeil, aux Vil-
les de Nerac , de Coignac , Sc autres Places , non-obftant tous Jugemens ,
Ordres , Décrets & autres Aftes contraires à nos Privilèges ; C'eft pour-
quoi nous fuplions très- humblement Votre iW^(j/;7?e d'abroger 8c d'anuler tous
ces Jugements , Décrets» 8c Ordres contraires à ladite Pofleflion.
2\, J •
Mcffieurs de Carlin cas & de Laget , Commiffaires députés par Fotrt Ma-
jefté
TENUAALENCON. 6oi
jcfté pour faire le Partage des Coleges du Languedoc, qui font de Fondation
Roiale , n'étant pas contens de fatisfaire à la Teneur de leur Commiflion ,
ont voulu encore prendre Connoiflance de l'Univerfité de Théologie de Ni-
mes , qui eft entretenue par ceux de la Religion Reformée, & il eft arrivé
que Monfieur de CartincAs CatoUqne Romain l'a interdite, par un Décret qu'il
a fait de fon Chef , fans avoir oui auparavant aucune des Parties intereflées; 6c
au contraire , Monfieur de Légat a jugé 6c décrété , qu'elle devoir fubfifter
conformément aux Edits ; tous Icfquels Ordres 6c Décrets aiant été
envoies au très-Honorable Confeil Privé de l^otre Majeflé , il en eft forti
un Décret qui Confirme fimplement 6c fans aucune Reftriétion le Décret
de Monfieur de CarUncas,'à\x Préjudice de la Liberté qui nous a été accordée
par les Edits , 6c on la fiit fans que nous en aions eu aucune Connoiflance ,
8c fans nous l'avoir fignifié : Fotre Majefié ciï donc très- humblement fuplicc
de révoquer ëc d'annuler ce Décret , 6c d'ordonner , en Faveur de vos Su-
jets de la Religion Reformée de Nimej , que leur Univerfité de Théologie
puiffe fubfifter fur le même Pié que celle de Montauban , étant de même
Nature l'une que l'autre , 6c cela conformément à un Décret rendu en leur
Faveur par votre Confeil Privé.
XII.
Par les Edits de T'^otre Majefié , & comme il a toujours été pratiqué lors
qu'on les a exécutés , & même par la Reponfe que vous fîtes au troiûême
Articles de nos Plaintes , que nous prefentàmcs à rotre Majefié m. mois de
Juillet de l'An 1625. il eft permis à tous ceux qui profcflent nôtre Reli-
gion , 6c même à nos Miniftres d'habiter indiferenment en toutes fortes
d'Endroits de vôtre Roiaume ; Néanmoins à prefent il y a pluficurs Lieux
oîi nos Miniftres ne lont pas fouferts , comme à Atibenas^k Mez.in , à Saux,
à nilefrani^ue , à Corhigui , 6c autres Lieux , d'où nos Miniftres ont été
challés , ce qui eft contraire à vos Edits ; C'eft pourquoi nous requérons
très-humblement rotre Aiujefié d'ordonner que conformément à vos Edits ,
il foit permis à nos Miniftres . 6c à tous ceux qui profelfent nôtre Religion,
de demeurer librement 6c paifiblement dans tous les Lieux du Gouverne-
ment de rotre Majefié,
XIII.
riufieurs autres Reformées , quoiqu'il ne foient pas Miniftres . font tous
les jours perfecutés £c afligés , feulement par la Haine qu'on a de leur Reli-
gion , comme dans les Villes de Bourg , ai' /lubenas , de la f^oute , de Chà'
Ions fui- Saône 6c en divers autres Lieux, d'oij les pauvres Artifans font chaf-
fés, tant par les menaces que par les Violences qu'on leur fait , ce qui eftdi-
reftement contraire à la Force du fens Literal de aux Termes les plus clairs
de vos Edits.ro/rff /l^.î;>/?e eft donc très-humblement fupliée d'ordonner qu'ils
jouïflènt des avantages defdits Edits , 6c d'enjoindre aux Magiftrats , 6c aux
autres Perfonnes , d'obferver en leur Faveur le premier des Article. Particu-
lières de l'Edit de Nantes.
X IV.
Par le 45. Article des Matières Particulières de l'Edit de Nantes , 8c par
Tome II. Gggg un
6ot XXVII. SYNODE NATIONAL
un Décret de vôtre Confeil , daté du 17. de Juillet de l'An 1614. 6c parles
Reponfes que f^otre Majefié fit aux Plaintes de vos dits Sujets le 25. "^mllet
1621. ôc le iz. Avril i6ïi. les Minières de nôtre Religion étoient exempts
de faire Garde , Patrouilles , de loger des Gens de Guerre , d'impofer ou
de lever des Taxes & de paier leur Quote-part , 8c autres Impofitions
quelconques pour leurs Meubles , Penfions , ou Salaires ^ Néanmoins en
divers Endroits de votre Roiaume on les oblige de faire la Garde, de Lo-
ger des Soldats , êc de paier des Sommes pour leurs Terres, quoiqu'ils ne les
faflènt pas valoir eux-mêmes , mais qu'ils les Iniflent à des Fermiers qui paient
encore ces mêmes Taxes , pour lefdites Terres; 8c même en beaucoup d'En-
droits on leur extorque de l'Argent pour le l'aiement des Taxes qui font dues
par les Paroiflcs ; 8c quand ils rcfufent ou manquent de fatisfiùre à cela ,
on faifit leurs Efcts , on rend une Sentence de Prife de Corps contr'eux ,
on les mené en Prifon , 8c on les condamne encore à de grofles Amendes ;
Le Miniftre de Previlli a été , entr'autres , traité de cette Manière ; Ceft
pourquoi nous fuplions rotre Majefié de les faire jouir des Immunités £c
Exemptions qui leur ont été accordées par vos Edits £c Déclarations, ce par
les Reponfes qu'on a faites à nos Plaintes , 8c de défendre que Perfonne ne
les inquiète \ 8c que les Aflèfleurs » Coleéteurs , 8c Receveurs des Tailles
ne les obligent à aucun Paiement qu'à celui des Tailles pour les Biens en
Fonds qu'ils pofledent.
XV.
Et parce qu'il y a encore plufieurs pauvres Captifs fur vos Galères qui y
font depuis beaucoup d'Années , 8c qu'on y retient pour le Sujet des derniers
Troubles , ^otre Majejié eft très-humblement fupliée de les faire mettre en
Liberté , 8c d'avoir la même Bonté 8c Clémence envers eux , que celle dont
vous ufâtes à l'Egard des autres auxquels vous pardonnâtes en l'An 1623.
par la Reponfe que Votre Ma^eflé fvt au cinquième Article du Cahier de nos
Plaintes , 8c que vos Sujets de la Religion Reformée prefentcrent à Vo-
tre Majeflé.
X V L
Par les Articles 54. 8c fi. dudit Edit, il étoit ordonné que les Cours
de l'Edit jugeroient Souverainement , 8c fans qu'on en piJt apeller à d'autres
Cours , de tous les Procès qui y feroient , ou que l'on y pourroit porter
dans la fuite , 8c dans lefquels ceux de la Religion Reformée feroient Parties,
8c même de tout ce qui regarderoit l'Execution, ou l'Inexécution , ou l'In-
fraftion des Edits : néanmoins pluHeurs Cours Prefidiales , comme celle de
Bourg en Brejfe , 8c l'Intendant de ladite Province font tous les jours des
Chofes contraires auxdits Articles , 8c rendent actuellement des Jugemens
dont ils ne permettent pas qu'on apelle. Particulièrement auffi les Parlemcns
de Rennes 8c d^Aix ont fait des Décrets qui ibnt direélement opoiés au Sens
Littéral de l'Edit ; tellement que la Connoiflance de pareilles Matières eft
interdite aux Cours de l'Edit , 8c elle eft uniquement refervée aux Cours
mêlées , qui ne font pas établies pour cette Fin Nous avons donc nôtre
Recours à Votre Majefté pour la fuplier de révoquer 6c d'abroger tous ces Ju-
gemens
T E N U A A L E N C O N. (îo?
gemens & Décrets rendus fi incompetenment par les fufdites Cours Prefidia-
les , Intendans & Parlemens , au Préjudice de vos Edits ; & particulière-
ment le Décret du Parlement à^^ix, contre un Livre Gompofé par Monfieur
Gaillard , intitulé , Le Profelite EvangtUcjue , Sc contre fa Perfonne , Se de
renvoier aux Cour, de l'Edit, les Matières de fait qui y font contenues, aux-
quelles feulement il apartient de Droit d'en prendre ConnoilTance 8c d'en juger,
avec Prohibition aux autres Cours de fe mêler des Afaires qui regardent pro-
prement les Cours des Edits de rotre Majejté.
XVII.
Quoique par le'17. Article de l'Edit de Nantes, confirmé partous les Edits
fuivans de Fotre Majefté^ ceux qui font , ou qui feront Profeflîon de la Re-
ligion Reformée , foient déclarés Capables d'exercer toutes fortes de Métiers,
de jouir de toutes fortes de Dignités , & d'Ofices , & de pofîéder des Em-
plois Publics, quels qu'ils puifTent être \ néanmoins dans plufieurs Endroits
de vôtre Roiaume ils font exclus de toutes les Charges Publiques , Ofices ,
& Dignités , & ils ne peuvent pas prendre les Degrés de Doéteurs , ni être
incorporés dans les Coleges de la Faculté de Médecine, ni exercer cet Art ,
ou fe faire palier Maîtres des Métiers dont ils ont fait leur Aprentiflage ; ni
faire les Fonctions de ces mêmes Ofices dont ils ont des Lettres Patentes ;
puis que par un Décret du Confeil daté du zS. Avril 1637. on a interdit à
nos Notaires Publics , & aux Procureurs des Bailliages , l'Exercice de leurs
Emplois; C'eft pourquoi nous nous adreffbnsàFerr^yI/^;fy?e, pourlafuplier
tres-humblement que la Profeflîon de la Religion Reformée ne foit pas im-
putée à Crime à vos Sujets , & que comme ils hazardent leurs Vies & leurs
Biens avec Zèle, aufli-bien que vos autres Sujets , pour le Service de votre
Etat , ils puiflént aufîî recueillir les Bien-faits qui leur ont été promis par
vos Edits : & nous fuplions très- humblement Votre /K/<?;>7?e d'ordonner qu'à
l'avenir ils foient admis à toutes les Charges 8c Dignités , & qu'ils puiflënt
être reçus Maitres , ians faire aucune Diltinction entr'eux & vos Sujets de
la Religion Romaine ^ 6c que ceux qui font inftalés aux Charges par des
Lettres Patentes de Fotre Majefté , foient maintenus dans l'entière & Li-
bre Jouifl'ance de leurs Emplois , & qu'il plaife à Votre Aiajefié d'abro-
ger 6c d'annuler tous les Décrets 6c Jugements qui ont été rendus au contraire.
X V 1 I I.
En l'Année 16x7 par l'Edit de Reftitution, fait en Faveur des Eglilês
Reformées du Bearn ,8c confirmé par vôtre Mandement pour la Paix àc Mont-
pellier , l'Intention de Votre Majefté étoit de maintenir Icfdites Eglifes du
Bearn dans la Liberté de leur Doétrine , & la f ouiHance de leur Difcipline,
fans changer, ou innover aucun Article, ou Canon dans l'une ou dans l'autre;
néanmoins vôtre Cour de Parlement de Navarre , au Préjudice de la Liber-
té qu'elles ont d'ordonner , de depofcr , 8c de rétablir les Pafteurs
dans les Eglifes , ou de les en éloigner , pour les placer ailleurs , par
l'Ordre de leurs Synodes , leur défend de publier , 8c de célé-
brer aucun Jeûne , fans fa Permiflîon , ou d'apeller des Matières purement
Ecclcfialliques ailleurs qu'audit Parlement , ou de fonner toutes fortes de
Ggss X C!c-
604, XXVII. SYNODE NATIONAL
Cloches , & en tous Tems , pour convoquer les Affemblées dans ladite
Province, ce qui eft manifefte par les Décrets dudit Parlement; C'eft pour-
quoi nous fuplions rotre Majefie d'accorder à ces Eglifes la même Li-
berté dont elles ont joui auparavant , Se de défendre audit Parlement de iViii-
varre de fe mêler de pareilles Chofes à l'avenir ; & qu'il vous plaife d'abro.
ger & annuler tous les Décrets qui ont été faits pour ce Sujet.
XIX.
Il plût à yetre Majelié , par toutes les Déclarations précédentes qu'elle fit
en Faveur de fes dits Sujets , de promettre de nous continuer les Bontés qui
nous avoient été accordées par Feu H^nri le Grand de Glorieufe & Immor-
telle Mémoire, lefquelles ont été confirmées endiferens Tems "çvc Votre Ma-
;>/?«•', pour l'Entretien de nos Miniftres 8c Univerfités, ce qui étoit en Com-
penfation des Dixmes que vos Sujets paient aux Curés des Paroifles de la Re-
ligion Romaine. Cependant depuis plufieurs Années nous avons entièrement
été privés de ces Libéralités : Et d'autant qu'on nous avoit donné plufieurs
Aflîgnations pour les Années précédentes , il nous eft encore dû une Somme
confiderable: & quoiqu'on nous eût promis. Se repromis iouvent la même Fa-
veur , 6v qu'elle nous eût été accordée en l'Année 1629. lorfque les Villes
du Bas Languedoc fc foumirent à l'Autorité de Votre Majefié , 8c que lefdites
Promeffes eûflént été depuis confirmées , par la Reponfe que Votre /kiajefU
fit , à Montauban , au Cahier de nos Plaintes , que nous vous prefentâmes;
néanmoins on a révoqué ces mêmes Aflîgnations qu'on nous avoit données
pour l'Année 1627. 6c on n'en a point donné d'autres pour les Années fui-
vantes ; C'eft pourquoi nous fuplions très-humblement Votre Majefie, en
Confequence de vos Promeflcs Roiales , de nous continuer la Jouïflance de
ces Faveurs & Libéralités , & d'ordonner qu'on nous paie les Arrérages qui
nous font dûs pour les Années paflees , & que nous puiflîons aufll jouir des
mêmes Avantages à l'avenir.
CHAPITRE XXVIII.
Copie de la Lettre que les Pafteurs à- FrofefTeurs de Gtntvt écrivirent
au Synode National «i'Alençon, touchant la Doctrine à- l(s Livres
des Sieurs Amiraud & Têtard Mmijlres.
MESSIEURS, noi très. Honorés Frères ,
LA Convocation d'une Sainte Aflcmblée que vous de vés tenir, nous
donne de nouveaux Sujets d'adorer l'infinie Mifericorde de nôtre D;>«;
, lequel aiant choifi vôtre Nation parmi tant d'autres , pour y planter les
, glorieux Etendarts de la Croix , fous Icfquek vous combattes depuis fî
, long-tems, confervant toujours la Pureté des Moeurs & de la Doétrincj
, une Sainte Difcipline , £c une Union fort étroite, vous accorde au fli dans
„ ces
TENUAALENCON. 60^
„ CCS tems deDefolation ^ par la Clémence & l'Equité qu'il a infpirées au
„ Roi votre Souverain Seigneur, des excellens Moiens de travailler à vôtre
5, Subfiftance , & à la Confervation de ce Trcfor ineftimable du St. Evan-
,, gileiSc par le Privilège que vous avés de tenir vos SynoJes , vous pou-
,, vés vous afermir dans la Foi , & marcher fans trébucher , & en toute Sû-
,, reté : En éfet , de tous tems la Tenue de ces Confeils a étéeftimcecom-
„ me un Moicn très-puiflant 8c très-eficace pour conferver la Paix dans l'E-
„ glife , & y rétablir le Calme , lors qu'elle étoit en Trouble , & la rame-
„ ner à fon Ancienne Pureté lorfquelle s'en étoit éloignée ; Mais les Meil-
„ leurs & les plus Saints Canons qui aient jamais été dreflés n'ont pas été
„ fuivis fi conftanment, ni obfervcs fi exaftement qu'ils le font parmi vous;
,> nous prions Dieu tous les jours qu'il vous confirme dans vos Saintes
„ DifpofiLions , 6c nous efperons que par G\ Divine Grâce les Reglemens
,, de vôtre Sainte Difcipline feront oblervés religieufement , pendant piii-
,, fieurs Siècles. La Part que nous avons dans votre Communion , 6c que
„ nous y prenons àCaufe de l'Akftion firguliere que vous nous portes, nous
„ fait réfléchir iur les grandes Compaffions de Dteu , en nous répandant en
„ Aétions de Grâces ; Se d'autant plus joieufement , que les Dangers aux-
„ quels vous avés été expofés en ces derniers Tems, nous avoient prefque
,, ôté toute Efperance de vous voir délivrés des Maux qui vous menaçoient :
,, Et quoique , confiderant votre Mérite , votre Prudence , votre Zèle , vq-
j, tre Pieté , 6c votre Pénétration , nous ne puiflîons contribuer que très-
„ peu de notre Côté, a ce qui vous concerne, foit en aprouvant vôtre Con-
„ duite, ou en adreflant nos Prières & nos Vœux à Die» pour vous; nean-
„ moins parce que vous avés toujours reçu favorablement tout ce qui eft ve-
,) nu de nôtre Part , nous voulons encore ime fois vous ouvrir nos Cœurs,
„ avec nôtre Liberté accoutumée , 6c vous expofer nos Sentimens touchant
,, l'Etat prefent de vos Eglifes , félon la Connoiflance que nous en avons
j, en gênerai , fans nous expliquer fur les Mouvemens Intérieurs qui nous
,, font communs , 6c en quoi nous convenons enfemble , comme nous en
„ fomines bien pcrfuadés. La première Chofe qui s'ofre à nôtre Idée , c'e 11
„ que lors que nous contemplons vôtre Condition prefente , 6c que nous la
,, comparons avec celle de plufieurs autres Eglifes, qui gemiflént depuis
„ long-tems fous l'Opprefiion , tant de leurs Corps que de leurs Efprits ,
„ nous nous fentons forcés de fléchir les Genoux de nos Ames devant le
„ Trône de U Majejlé Celefle , qui change les Tems , qui gouverne les
„ Cœurs £c les tourne comme les Eaux des Rivières du côté qu'il lui plait;
,, qui nous jette dans la Tentation , qui nous forcitiede fa Grâce pour la fu-
„ porter , 6c qui nous en délivre par fa Mam Puilîànte ; Celui qui a abrégé
j, les jours de vôtre Afliélion , aiant vu , comme nous avons fujet delecroi-
„ re , que vous étiés difpofés à vous repentir , 6c à vous convertir, 6c que
i, vous aviés profité des jours de fa Vifitation , a mis Fin à vos Maux, 6c a
»> eu Soin d'envoier en fon Tems , des Confolaiions à ceux de vos Mem-
»t bres qui ont pafié par de violentes Epreuves ; lors même que vous étiés
», tous faifis de Fraieur, à Caufe des Maux qui vous menaçoient , il vous a
Gggg 3 „ fou>
6o6 XXVIÎ. SYNODE NATIONAL
,, foutenus par l'Efperence d'en être foulages : Et nous fommes obligés d'u-
„ nir nôtre Zèle & nos Afedions aux Vôtres , pour vous inviter 6c pour
,, nous exciter en même tems , à confacrer cette Paix que l'infinie Miferi-
j, corde de Dieu vous a accordée , à la Gloire de fon Grand Nom , à cele-
,, brer fes Merveilles . à nous renouveller & fortifier dans l'Obeïflance que
„ nous lui devons , & à le fervir fidèlement tous les jours de nôtre Vie,afin
„ que , comme vous avés été les premiers qui avés été délivrés de ces derr
„ nieres Calamnités, dont vos Eglifes étoient généralement agitées, vouspuif-
3) fiés auffi avoir cet Avantage, fur toutes les autres, de marcher devant elles
3, en leur donnant l'Exemple du Saint Ufage que vous en aurés fait , & en
» rendant fanfcefle Grâces à Dieu , qui eit l'Unique Auteur de vôtre Deli-
j, vrance, vous comportant toujours, comme vous y êtes obligés, dans l'O-
,5 beïflance £c la Soumiflîon à l'Egard de ceux qui en font les Inftrumens ,
,. & étant paifibles 6c Débonnaires envers un chacun ■■, afin que par là vous
}> éloigniés tous les Soubçons &c toutes ksjaloufics qu'on pourroit avoir con-
5, tre vous, Hc tout ce qui peut exciter la Haine de ceux qui ont Envie de
jj vous nuire , 8c que vous acquerriés les Aplaudiflemens êc les Louaii-
5, gcs particulières qui font dues à vôtre Foi , & à vôtre Religion ,
» qui vous enfeigne à fuporter les plus grands Maux , lorfque Dieu
u vous apcUe à foufrir ; car fans la Foi £c la Religion vous ne fériés jamais
,, capables de refifterdansl'Adverfité. Ce fera un puiflant Rempart qui de-
■>, fendra vos Perfonnes 6c vos Confciences , 6c qui vous mettra à Couvert
„ contre toutes les Accufations qu'on portera devant Dica contre vous :
» Nous Voions avec Joie , 6c nous adorons la Manière dont la Providen-
s) ce en a ufé à vôtre Egard ; & les Merveilles qu'elle a opérées au mil-
.,. lieu de vous dans vos grandes Neceflîtés, comment Dieu vous a fauves par
»» fon Bras E'uiifmt , & comment il a béni 6c recompenfé la Vertu 6c laFi-
3, délité de pluficurs de nos chers Frères , qui étoient même des plusdiftin-
j, gués d'entre vous ; Ainfi nous fommes pleinement perfuadés que les Com-
>> partions de Dieit feront Univerlellcs que la Mémoire ne s'en perdra jamais,
5, qu'on nous laiflera vivre en Paix , £c fervir Dieu en Liberté; C'eft pour-
-,, quoi nous remettons à la Di\'inc Providence le Soin de rciinir les Efprits de
j, tous les Hommes en une inême Foi , lors qu'elle fera paroître fon grand jour
5, de Lumière , & aufli de fiiire ceilèr tous les Aéles d'Hoililité , & de
„ mettre fin à toutes les Contentions des deux Parties qui font en Dif-
„ pute, afin qu'elles fe rendent l'une à l'autre les Devoirs de la Charité , 6c
„ fe donnent des Exemples d'Edification. S'il reftoit encore quelques Trou-
„ blés parmi vous , vous êtes trop Forts 6c trop bien Difciplinés dans cette
„ vieille Guerre , pour atendre quelques Secours des Etrangers : peut-être ne
„ feront-ils que comme des Ecumes de la Mer après une Tempête violente ,
„ ou comme des Imprcffions étonnantes après l'Accès d'une Fièvre , des Ma-
„ tieres propres à exercer votre Foi , des Barrières pour vous mettre à Cou-
„ vert , 6c vous conferver de la Société impure du Monde , des Prefervatifs
,, pour vous garantir de la Contagion , éc un Feu pour purifier & rafiner
,, le bon Mctail , 5c en feparcrj la Craflè ; 6c fi nous nous apercevons que la
„ Con-
TENUA ALENCON. 607
Conduite que DieH a tenue en vôtre Endroit , lors qu'il a permis que vous
fufliés tentés , à caule ce dernier Efet à l'Egard de pluficurs Efprits inquiets,
lefquels par leur Defertion ont caufé de grandes Brèches parmi vous , nous
remarquons auffi qu'elle a produit , dans plufieurs autres, une Foi abondan-
te , & qu'elle a perpétué la véritable Semence de Dieu dans leurs Cœurs.
Les trilles Exemples que plufieurs Nations Etrangères nous fourniflent , lef-
quelles croupillent dans l'Oifiveté, Se qui s'abandonnent aux Plaifirs bru-
taux , 6c le Débordement de nôtre Siècle , ne nous donnent pas trop de
Sujet de leur envier ces Biens Imaginaires dont ils jouïflènt, ou de nous plain-
dre de l'Amertume & de la Sévérité de la Difcipline dont il plait à Die» d'u-
fer en nôtre Endroit , pour nous exercer ; parce que Ç-x Volonté eft de nous
détacher des Afections Terrcilres , & des Convoitifes Mondaines , en nous
donnant des Avangout» , & nous faiiant connoitre les Charmes du Monde à
venir ; où nous ferons raflafiîés avec lui de les Biens folides 6c de fes Béné-
dictions réelles , dans le Palais de fa Gloire. Tant de Dificultés 8c d'Opofi-
fitions de nôtre part que Die» rencontre, lorfqu'il veut d'cgager nos Cœurs
de ce prefent Siècle , devroient vous tau-e trembler , de Cramte qu'il ne reti-
re fa Main qui nous femble trop pefantc : car s'il le ftùfoit , nous perdrions
infailliblement nôtre Paix avec lui , fie nous tomberions tout de notre long
dans le profond Abîme de la Dellruction d'ont il nous a retirés depuis peu ,
d'une Manière toute miraculeufe : Et d'autant que par cesBouleverfemcns du
, Monde , on peut s'apercevoir clairement que la Fin de ce Terme aproche ,
, Se que la Délivrance que nous avons tant fouhaitée Se tant efperée , c'eft-à-
, dire, le Roiaume du Fils de D/>» , n'eft pas loin denous; c'eft pourquoi,
, très-cheres Sc très-honorés Meffieurs Sc Frères , ne vous laflés pas de com-
, battre le bon Combat , avec les Armes de la Juftice, de la Main droite, con-
tre les Attraits Se les Charmes de ce Siècle , Se de la Main gauche ,
, contre les Furies que vous rencontrerés , & opofés vous au Torrent de la Cor-
, ruption qui règne à prefent par tout : fiiites revivre le Zèle d'£//<f ; prêches
, la Parole de Vie & de Sagelîe i foies animés de l'Efprit de Vigueur , Se de
, Ferveur ; aiguifés l'Epéc à deux tranchans de l'Efprit de la Parole de Dieu ,
, afin qu'elle coupe d'un côté Se d'autre ■■, qu'elle taille en Pièces ceux qui
, feduifent Se empoifonnent aétuellement les Ames avec leurs Doctrines erro-
, nées Se trompeufes , afin que la vraie Foi Se la Religion que nous avons rc-
, çûës de nos Pères , d'hcurcufe Mémoire , puilfcnt être tranfmifes Pures Se
, Saines à notre Pofterité & que rapellant la Pratique de la Sainteté de leurs
, Vies , Se les imitant dans leur Pieté , par laquelle ils ont juftifié fi noblc-
, ment la ProfefTion de leur Religion , Se exalté au Souverain Degré la Force
, de l'Evangile , qu'ils ont manifeltée nu Monde à la Condamnation des Im-
, pies & des Incrédules ; la Sainteté même de nôtre Père Celcfte paroilfe plus
, évidenment par la Sainteté de nos Vies , puifque nous fommes fes Enfans ;
, qu'il a fanctifiés.
„ Nous entreprendrions une Chofe téméraire Se inutile, fi nous voulions in-
, Citer fur les Motifs par lefquels vous pourries être excites à l'Accompliiïe-
, ment de ces Devoirs Sacrés , auxquels vous travaillés fi Courageufement &
„ avec
6o8 XXVII. SYNODE NATIONAL
avec tant de Diligence ; & nous en iifcrions encore d'une Manière fort in-
humaine en votre Endroit en augmentant votre Afliftion , dans un teras au-
quel vous ne jouifles que de quelques-uns des Privilèges des Edits , Sc mê-
me lorfque vous êtes il fouvent détournés & épouvantés par de nouvelles
Alarmes ; comme nous avons apris , avec beaucoup d-Etonnement & un
extrême Chagrin que vous av£s été emûs depuis peu juiques dans les Entrail-
les , par la Publication des Nouvelles Dodnnes qui regardent les Points
Principaux de nôtre Créance Commune , qui femble en entre altérée dans
fa Subltance , & dont la Face & la Bonté naturelle paroit toute défigurée ;
Cet Incident a été un trifte Préfage des plus grands Malheurs qui pourroient
vous arriver ; car vous avês conlervé lî conltanment , & fi invariablement ,
depuis tant d'Années , cette très-Sainte Foi , qui a été enfcignée & établie
au milieu de vos Eglifes , dans la Pureté & Simplicité, l'Elpnt Malin n'aiant
pu , pendant tout ce tems-là, répandre fon Levain , ni lèmer l'Ivroie parmi
vous , en quoi vous avés imité la fiimeufe E^ltfe CtiUicatie des tems les plus
purs li meilleurs de l'Antiquité , qui étoit auffi nette d'Heiefie que votre
Pais cil exempt de Monftres : Et quoique ces Opinions di Spéculations
puifiènt être méprifées , & tolérées , par des Perlbnnes indolentes , pareflèu-
les , & qui ne font pas de Reflexions , particulièrement fi on les compare à
ces Diiputes ferieulés , & à ces Combats animés de nôtre ,_Siecle des Con-
troverfcs qui ibnt agitées , par des Pcifonnes qui ne font atachées par aucuns
Liens de Devoirs , & qui ibnt au milieu de nous i néanmoins les Palleurs
fidèles 6c zélés qui connoiilênt avec quelle Ardeur leurs Eglil'es demandent
cette Nourriture iblide & llibitantielle , en agiront comme des Médecins ha-
biles & prudens ; en adminiftrant à leurs Troupeaux neceiîitcux , les Anti-
dotes les plus Ibuverams pour preferver leur Toi fi precicufe , 6c leur Ame
qui eil immortelle , & fi chcre à Dteit : & ils leront femblables a des Ou-
vriers loiaux , lelquels après avoir pofé les Fondemensd'un Edifice, necreu-
fent plus autour lors qu'ils ont prcl'quc achevé le Bâtiment. D'ailleurs , les
Exemples terribles que nous remarquons dans les Provinces voifmcs, qui ont
foufert que ce Chancre déchirât leurs Entrailles , devroient bien nous avertir
de nous tenir fur nos Gardes , &: d'éloigner de nous un Poilbn auilî dange-
reux ; Car puii'que nous fommes convenus touchant une même Foi , que
nous y avons coniènti de Bouche , 6c y avons foufcrit au Saint Synode de
Dort , de même qu'aux Canons que l'on y a dreiVés ; il femble donc que
nous ne pouvons plus nous endedirc i-ins ofenfer ouvertement, & d'une Ma-
nière fort injurieufe, toutes les Egl liés Reformées, oc particulièrement cel-
les des Pais-Bas , qui ont fait de giollcs Depenfes,& eu de très -grands Em-
barras pour nous fournir ces claires Lumières, par le Moien delquelles nous
avons les Decifions & les Déterminations fi judicieufcs de ces mêmes Contio-
verfes qu'on veut faire renaître ; Ôc nous en uiénons d'une Manière fort in-
grate envers elles fi nous voulions les traverlèr par nos Contradiftions , 6c
renveiTer les Bafes, ou iâper les Fondemens qu'elles ont pofcs.
,, La première Entrepniè qu'on a faite de cette Nature a été touchant ces
Opinions , lefqucUes icmblables à certaines Plantes 6c Drogues , font plus
„ Salu-
TENUAALENCON. 609
,, Salutaires , 6c font un meilleur Efet lors qu'elles font prifes en Bolus , que
,, lors qu'elles font fubtilizécs par des Difcours, des Diffcrtations, & des Difpu-
1. tes qui font qu'on en parle avec peu de Refpccb , & afoiblillcnt leur Vertu
,, par raport à l'Inftruttion & Confolation de l'Ame , fie ôtent à Dieu la meil-
I j leure Partie de fes Droits , la Gloire 6c l'Adoration qui lui font diiës , déchi-
,j rent les Confciences , 6c produifent des Débats & des Jaloufics qui édifient
,) très-mal le prochain , embarrallent leurs Ames , en troublent la Paix , fie
,, corrompent les Cœurs par des jugemcns téméraires qu'on fait, & par des Dif-
„ cours qu'on tient , touchant ces Quellions profondes fie abftraites , qui font
„ que l'on méprile & rejette cette Grâce fanctifiante de Dieu , que nous de-
„ vrions rechercher fi ardenment , & recevoir à la première Ofre qu'il nous en
,, fait. Déplus , nous ibrames extrêmement furpris , 6c nos Frères de Suivie
j, font auiTi fort ofenfés, de ce qu'on le fert du Nom de ces Illutlres Dodteurs
„ de no.> Eglifes , pour défendre ces Nouveautés : Et fi la Charité le permet-
,> toit , 6c que nous vouluflions nous en raporter à ces Novateurs , qui les
>, taxent d'inconftance dans leur Doftrine, nous perdrions l'Eftime que nous
i> avons toujoius eue pour ces Grands Hommes i mais leur Réputation efitrop
., bien établie , & la Vérité qu'ils ont cnfeignée eft allés Connue d'un chacun,
„ non-obftant tous les Pailïjges qu'on a allégués de leurs Ecrits , pour apuier
î> les Opinions Nouvelles , qui font bien difcrcntes de leurs Sentimens. Nean-
» moins nous avons reçu quelque Confolation dans nos Efprits, lors que nous
>, avons apris que ces Dogmes qu'on a répandus n'étoicnc pas fi éloignés de la Ve-
„ rite qu'on nous l'avoit premièrement raporté , & qu'ils n'étoient pas fi con-
}, traires à l'Union de nos Eglifes , comme les Termes dans lefquels ils étoient
„ conçus , lors qu'on commença de les publier , nous les reprefentoient ; 6c
,j lors qu'on nous a donné Avis que plufieurs Perfonnes d'une Pieté dillin-
,» guée , avoient fait tout leur pofllble pour éteindre cette Etincelle , & preve-
,> nir un grand Embrafement ; 6c que le Refpeft qu'on a eii pour la Sainte
,) Afiëmblée que vous déviés tenir bien-tot,a heureufement contribué à l'Eclair-
„ ciflement 6c au Retabhllément de cetteVerité fi importante. Nous donnons aufli
,, les Louanges qui font dues à ces dignes Perfonnes qui ont fonné l'Allarme les
J, premiers, & qui ont combattu ces Dogmes, de même qu'à ceux qui ont apor-
», té les Eaux de la Modération pour éteindre le Feu de ces Controverfes , lef-
>, quels en mettant l'Apareil à la Plaie le font fcrvis des Lenitifs propres
5 5 pour en éloigner les Simptomes les plus dangereux , refervant à une Main
J, plus Puill'ante , c'ell-à-dire , à votre fuprême Afiëmblée , l'Extinétion to-
1. taie de ce Brandon , 6c l'entière Guerifon de cette Maladie; C'ell pourquoi
M nous vous prions de vous fervir de toute votre Autorité , & d'emploier tous
„ vos Soins pour tâcher de iiiuver ce qui pourra être lauvé , Se de recouvrer
i> ce qui iëmble être perdu , fins vous écarter de la Charité & de la Vérité ,
„ ni ufer d'une malheureufe Connivence , qui pourroit être fatale ; Penfés fur
,1 tout à reparer au plutôt folidement la Brèche que nos Ennemis Communs
)> ne manqueroient pas autrement de tenir ouverte , pour vous aflaillir par là ,
» en tâchant de vous détruire : Et quoique nous foions très-perfuadés que vô-
)i tre Sagefi'e vous foui'nira allés de prudens Conlëils , 6c qu'elle vous prefcri-
Tome IL Hhhh „ ra
6io XXVII. SYNODE NATION AL
,, ra les Remèdes Salutciires que vous devés mettre en Uinge ; Cependant nous
„ prenons la Liberté de vous avertir , que parce qu'on a propofé ces Qiieftions
,, fans aucun Sujet , 8c fans Ncceflîté, il feroit fort dangereux de les lailler re-
), pandre dans le Monde , au grand Scandale de tous les Fidèles; Car elles don-
,y ncroient Lieu à pluficars Contvovcrfes entre vous-mêmes ; elles fe multiplie-
,, roient , & aigriroicnt les Efpiits, qui s'échauferoient Sc qui fe roidiroicnt en-
■„ core d'avantage , fi on les condamnoit dans les Formes : fur tout puis qu'el-
,) les ont été méditées depuis long-tems , par ceux là même qui proteftent
„ encore que dans le fond de la Chofe ils font du même Sentiment que nous; &
,, puifque ce font des Perfonnes qui font dès-à-prefent , 6c qui pourront dans
,, la fuite êti-e Utiles à l'Eglife de Dieu , nous croions donc que le Remède
,. le plus fur 6c le plus innocent eil: celui d'enjoindre à toutes les Eglifcs , 6c
,, aux Univerfités; de garder un profond Silence fur ces Doctrines, 6c qu'on ne
,, les entame ni dans la Chaire , ni dans les Ecrits : & d'ordonner auflî que
„ lors qu'on aura Occafion de parler de ces Matières , 8c d'en difputer , oti:
„ s'en tienne toujours à la Simplicité de notre Confefllon de Foi , 8c aux Ca-
,, nons qui ont été dreiïés dans le fameux Synode de Dort , fans y mêler ces
„ Nouvelles Hypothefes , Phrafes , ce Dilhnftions : En quoi faifant , vous
,, calmerés les Efprits qui font maintenant troublés , vous les difpofeiés à
„ recevoir une Guerifon parfaite , 6c à fe joindre avec vous dans les mêmes Sen-
,., timens , & vous les empêcherés d'arrêter leur Vûë fur un Objet , dont le
,, Luilre éclatant pourroit attirer leurs Afeétions , & vous ferés par là, qu'ils
,. s'atacheront à quelqu'autre Chofe qui leur fera d'une Utilité beaucoup plus
,> grande , 6c qui édifiera le prochain. Une République voifine , fort-puif-
,, lante fe comporta très-fagemcnt , lorfque , il y a déjà plufieurs Années , elle
„ étoit troublée par de pareilles Altérations , Si par des Scrupules qui étoient
j. nés fur de pareils Dogmes , qui fembloient dégénérer en Profanations , 8c
:,, donner Lieu à plufieurs Faétions dans l'Etat , & à un Schifme , qui auroit
„ peut-être dévoré l'Eglife : on coupa le Mal dans le Bourgeon , & la Plaie
„ fut guérie aufli-tôt qu'elle eiJt été frite , en interdifant feulement toutes les
,, Difputes fur ces Matières : Et pour prévenir de pareils Accidents à l'ave-
5, nir, nous croions qu'il feroit fort expédient que vous établiffiés , fi vous ne
,, l'avés pas déjà fait , une Perfonne qui eût l'infpeétion fur vos Univerfités j.
,2 car c'ell: dans ces Ecoles des Sciences, où le Loifir , les Plaifirs , & laLi--
„ berté qu'on fe donne d'y faire des Spéculations , les diferens Auteurs qu'on
5, y lit , 8c la Satisfaftion qu'on trouve à faire des Recherches fericufes , 8c à
,, s'écarter du Grand Chemin , pour faire de Nouvelles Découvertes , afin de
,, fe diilinguer des autres , traniportenr fouvcnt les plus Grands Efprits , avee
,, trop de Facilité , & les font courir après ce qui leur paroît Nouveau ; Et
„ quoique cela puifle être toléré dans les Converiations , 6c dans les Conferen-
3, ces, avec des Hommes d'une Erudition confommée , il ne doit pas néanmoins
,y être publié , ni communiqué aux jeûnes Etudians , avec lefquels on en
,, doit ufer d'une Manière toute difercnte : à favoir , en prenant un très-
i> grand Soin d'inculquer dans leurs Efprits , les principales , & les plus foli-
,1 des Ventés des Sacrés Oracles , de Peur que, par la Foibleffe de leur Ju-
j, gement ,
TENUAALENCON. 6ti
,) gcment , la Vivacité & l'Inconftance de leur Age qui les portent aux Cho-
„ fes curieufes , cela ne les engage dans des Difputes , Se des Controverfes,
,1 qui peuvent cnuCer des Faftions 6c des Partialités entr'eux : Et en Veri-
„ té, lors qu'on veut bien élever la Jeuneflè dans les Etudes de la Theolo-
„ gie , il ne faut pas leur donner à lire toute forte d'Auteurs indiferenrnent,
„ ni les Inventeurs des Opinions Nouvelles ôc Subtiles , comme on le fait
,, parmi les Papiftes , qui les enfoncent dans des Labirintes d'Erreurs , Sc
,, dans de véritables Abîmes, oi^i les Ecoliers s'abatardiflént par une grande
,, Multitude de Recherches inutiles , dont ils ne trouvent jamais la Fin :
„ 6c nos Etudiants ne doivent pas être de ces vains Difputeurs , 8c de ces
j> Doéteurs en Théorie fuis Goût 8c fans Force ; mais le vrai But qu'on Ce
„ doit propofer , eft , que nos Etudiants en Théologie foient une Sainte
„ Pépinière de Pafteurs Habiles 8c Pieux , Purs dans leur Foi , Forts pour
,, cndoétriner , Sages 8c Sobres , gardant le grand Myltere de Pieté
j, dans une Confcience bien nette , adminiftrant avec Juftice la Parole de
„ Vérité , comme étant des Hommes de Ditft, Parfaits, 8c toujours difpo-
>, fés à remplir tous les Devoirs de leur Vocation ; à laquelle fin fi noble 8c
,1 fi Sainte , les Subtilités ne peuvent pas mener ;au contraire elles fontplù-
5, tôt capables de corrompre la vraie Doftrine par fe Malice de l'Erreur ; 8c
,, le même Efet peut s'enfuivre de l'Ambition , Contention , Curiofité 8c
,, Entêtement de ceux qui les mettent en Ufage ; ou du Dcgnut que l'E-
,, glife auroit de la Pureté 8c Simplicité des Samtes Ecritures , ou des Fac-
,. tions 8c Divifions , qui ne naiflént jamais , lorfque les Sentimens Com-
„ muns de l'Eglife font enfeignés , quoique par des Minières d'une Capa-
s, cité médiocre; au lieu que la Paix de l'Eglife eft troublée, quand ils font
» expofés par des Perfonnes qui afeélent la Singularité , 8c qui veulent fe
„ faire diftinguer ; 8c c'eft juilement ce qui nourrit l'Ambition de ceux de
„ l'Eglife Romaine , qui ne travaillent jamais à reunir les Sentimens Com-
„ muns , parce qu'ils travailleroient à leur Abaiflcment , au lieu d'établir
,, leur Grandeur , comme ils font. A DteM ne plaife que les Etincelles de
j, ce Feu qui eft au milieu de vous proviennent d'une même Source ! La pau-
, , vre Allemagne a rcfiénti vivement les cruels Efets de l'Incendie qui a été
■), allumée dans les Schifmes qu'elle a iouvcnt endurés. Chaque Prince vou-
)i droit avoir fon Univerfité , 8c chaque Univerfiré sdmire fes propres Doc-
, teurs , 8c les élevé par dtfîus tous les autres Profeflcurs : Chaque Doc-
,, teur s'eft formé des Idées particulières 8c nouvelles , il a voulu les rendre
M Publiques, 8c les expofer fur le grand Théâtre du Monde , oîi plufieurs
,f fiers Antagoniiles fc font rencontrés , 8c l'Eglife de Dieu fe trouvant au
j, milieu de ces hardis Champions , elle a été traitée indignement , & on l'a
,) déchirée en Pièces i C'eft pourquoi , nous vous fuplions encore , pour
M l'Amour de Dieu , retenés la Philofophie dans fes propres Limites, gardés
J» là étroitement , de Peur que , ( s'il eft permis de s'exprimer de la for-
» te, ) elle ne fUfe Irruption fur les Jachères de nôtre Jeuncde , 8c qu'elle
s> ne prétende , par les Maximes 8c Aflcrtions , avoir droit de porter de la
» Semence , èx de la Nourriture à l'Eglife de Dtcu , qui ne doit être ra(faf-
Hhhh 1 „ fiée
6l^ XXVII. SYNODE NATIONAL
., fiée que de la Mane de la Divine Parole , dont l'Autorité & la Liberté /
„ ont été fi heureuferaent recouvrées & démontrées , par nos F>ipux Pères ,
„ qui l'ont tirée des Lieux de la Captivité , dans laquelle les Ecoles de la
„ Religion Romaine la tenoient aflcrvie \ 8c fclon les Âparences elle retour-
,, nera infcnfiblcment dans l'Efclavage , ou par le trop de î'eur qu'on aura
,, des Armes Papilles , ou parce qu'on voudra fe fcrvir des mêmes Armes
j, qu'eux : Et cependant on entendra mieux les Saintes Ecritures fi on les
j. lit diligenment & avec Atention , par la Comparaifon qu'on fera d'un
jj Texte avec un autre , & en invoquant le Saint Efpnt , qui ne manquera
»i pas d'éclairer nos Efprits ténébreux , & qui nous conduira comme un
„ Guide fidèle : Sc la Parole de Diey. fera plus aiiée à digérer 6f aura plus
), d'Eficace fur nôtre Confcitnce , lorfqu'clle fera portée au Cœur, dans la
J, Simplicité de la Foi , qu'en nous fcrvant témérairement de ces fauflésLu-
3, micres , & des vains Difcours de la Philofophie. Le Pelagianifr/ie ■ dans
„ le Païs-Bas , a donné L-icu à la Metaphifique des Efpagnols , qui a rendu
J, les Pafteurs Subtils, & fourni des couvées de Difputeurs dépourvus d'En-
,, tendement , 8c corrompus dans les Points de la Foi. Les fubtilités ne
35 produifent que des Epines , qui ne laiflent ni l'Eglifc , ni les Confcien-
,. ces en Repos , mais qui les écorchent , & les déchirent en Pièces. Nous
j> vous exhortons encore de vous défier de ces nouvelles Méthodes , & de
,, ces Hypothefes imaginaires . & d'éviter aufli cette manière particulière 8c
,3 afeétée d'enfeigner. ^rminius marché premièrement par ces Sentiers écar-
„ tés , jufqu'a ce qu'il eût aquis afl'és de Crédit & de Réputation, & qu'il
„ eût formé un Parti; enfuite il leva le Mafque , & éplucha chaque Point
3, de la Doétrine , 6c même ceux qui n'étoient pas efl'entiels, avec beaucoup
13 de Véhémence dans fes Difputes , 8c il ne fut pas content qu'il n'en eût
3, creufé jufqu'à la Racine , & qu'il n'en eût attaqué & ébranlé les Points
3, Fondamentaux, Il eft vrai que l'un nuit à l'autre ^ & on a toujours re-
,, marqué que ceux qui avoient change de Langage avec la Doétnne qu'on
5, avoir confiée à leur Charge, ont été atteints de quelque Vice Secret , où
„ l'ont fait naitre dans leurs Seélateurs. Aquittés vous donc, très -chers
„ 8c très -honorés Frères , de votre Devoir envers vos Eglifes , 8c donnés
„ leur à toutes cet Exemple mémorable . 8c à nous , cette Confolation que
,3 vous voulés maintenir inviolablement la Foi qui a été enfcignée , établie
,, 8c fêlée au milieu de vous , mieux que dans aucun autre Endroit du Mon-
„ de , par une grande Multitude de Saints Tenioins 8c Aprobatcuis , qui
„ vous ont fait admirer des Hommes Si des Anges , auxquels vous avés été
^, en Spcétacle : Arrachés donc jufqu'à la Racine ce qui eft Hétérodoxe, 8c
3, par votre Autorité fortifiés , comme vous le trouvères à propos, i'Armo-
,, nie entre les Eglifes Reformées , laquelle a été reconnue dans le Synode
„ de J^^on , qui aiant été le premier Concile Genei-al des Eglifes Reformées
,, pendant nos jours où Dieu a prefidé évidenmcnt par fon Saint Efprit, ( 8c
i, on auroit beaucoup de Dificulté pour en aflémbler encore un Pareil j nous
„ devons nous y foumettre avec d'autant plus de Refpeél , que les Inven-
,) t&urs de ces nouvelles Opinions en ont du Mépris : 8( nous devons Icfai^
T E N U A A L E N C O NT. 613
„ re , à moins que nous ne voulions être décriés , comme des Perfonnes
5, qui ne peuvent pas être gouvernés , & qui ne reconnoiflent ni l'Ordre ,
„ ni la Dil'cipline que Dieu a fanétifiée 6c étaljlie des le commencement
,, dans l'tiglife Chrétienne. _ Pelés bien de quelle Manière on a juftifié vos
,. Actions paflees, êc nous ibuhaitons que vous preniés bien garde de n'être
j, pas obligés ci-après , de vous fervir de ce Remède , contre les Ambi-
,, guités £c les Obfcurités afcftées. Nous {-wons très-bien qu'il y a decer-
„ taines l-'eribnnes qui voudroient vous leurrer par des Apai^nces trompeu-
„ fes d'une Reunion des deux Religions , mais la Conrtance 8c la Fermeté
„ que vous avés fait paroitre dans votre dernier Synode , & la Nature des
,, Points qui lont la Diference de l'une & de l'autre, ne peuvent pas admet-
„ tre de Reconciliation : outre qu'il taudroit que vous fiflîés les premières
,, Avances . & que vous donnaflîés des Ouvertures à une Partie qui tient
„ la Plaie ouverte , & qui ne peut pas foufrir qu'on fe fepare d'elle li vous
„ vouliés cfpcrcr de Connoître fes Intentions. Enfin, vouloir Entrepren-
,, dre une pareille Chofe , fans Autorité , & fans Garant , &: ne remarquant
„ que très-peu de Sincérité dans les Entrepreneurs qui n'ont que des Vues
„ Humaines , & des Intérêts Mondains , tout cela joint enfemble nous ôte
,, tout Sujet de craindre que vous y puiflîcs jamais prêter l'OreiUe; mais nous
I) croions plutôt que ces beaux Projets s'en iront en Fumée, àlaConfufion
j, & au Préjudice de ceux qui les font;
„ Recevés , très-chcrs , 6c très-honorés Frères, de bonne Part , lesSen-
>j timcns que vôtre Loiale Sœur vous communique avec tant de Franchife ,
J, quoiqu'elle vous doive tout , elle ne peut vous donner que des Marques
J, de la profonde Afliftion de fon Cœur , à caule des Calamités que l'Eglife
)> foufre a prei'ent, ce qui la fait foupirer continuellement, 2c répandre des Pleurs
S devant le Seigneur , pour en obtenir la Paix à tous ceux qui lont dans le
,> Trouble; & qu'il daigne fe montrer à tant de Milliers d'^^fy/ff/, Scrée-
., difier ia fernfatem defolée : fur tout de vous continuer fes Grâces , de
5> vous protéger , 6c de répandre fes Bcnedidtions fur vous tous , avec lef-
j> quels elle eit étroitement unie par les' Liens les plus forts d'un Ancien Sc
„ Saint Amour , & elle ofre encore fes Prières les plus ardentes au Thrône
,> delà A-iajeite Diz'ine , pour obtenir la Santé du Roi vôtre Souverain Sei-
,> gneur , qu'il prolonge fes jours fur la Terre , qu'il le fallè réuffir dans
,» fes Delîèins , & qu'il retabliflè la Paix 5c la Tranquilitédans fon Roiau-
j, me, a quoi vous èc nous prenons tant de Part , & par où nous avons Lieur
„ d'efperer que nos Frères qui font errans & aflligés dans les Pais étran-
;, gers , pourront encore goûter quelque Repos , en jouïflant de la Paix
5, que Dieu leur accordera par fa Grâce. Plaile au Tout- Paillant iaire de
J, votre Aflèmblée un Inftrument qui procure la Concorde , qui vojs faf-
j, fe perfeverer dans la Vérité ! Et qu'il lui pluife exaucer nos l-'ricres,pour
,, la c.oniolation de toutes fes Eglifes ■■, & que vous foies les premiers qui
„ recueillirés les Fruits de vôtre Labeur , par le Témoignage que le Saint
,, Elpnt vous rendra dans le Cœur , Se les bons Efcts de vos Maints £c Pru-
M dens Conleils ! Nous tîniffions en vous ofrant nos très-humbles Services,
Hh hh 3 ,^êt
614 XXVII. SYNODE NATIONAL
», Se en vous aflurant de nôtre Ateftion avec toute la Sincérité pofTiblc , Se
», que nous fommes entièrement unis avec vous en Efprit ; & nous prions
», très-humblenaent le Seigneur de fortifier & de (anftifitr cette Union, de
j, l'achever , ÔC de la mettre à la dernière Perftétion dans fon Roiaume de
», Gloire.
Vos très Humbles £c très Afeftionnés Frères
& Serviteurs , en nôtre Seigneur , les PaC-
A Genève , le a6. teurs & Profefleurs de PEglile & Univerfi-
d' Avril 1<Î57« té de Genève , ôc au Nom de tous,
Diodati, Trenchin , Chabrai.
Prévôt , Se Pauleint.
CHAPITRE XXIX.
Tewoigmge de phifieur s Do&:cor s é' Univerfités, touchant le Traité ^e
Monfieur Rivet, contn les Livres des Siems Àmirâud e^ Têtard.
A nôtre très-honoré Sc très excellent Colegue, u^ndre Rivet Fwkffcm en
Théologie dans lîUnivei-fitc de Leide en Hollande.
" TVT^"^ avons lu avec un Plaifir très-fingulier vos Judicieufes Remar-
j, i^ ques fur les Ecrits de Monfieur Amtraud , Palteur & Profefleur à
,, Satimur , que nous avions vues il y a déjà quelque tems , & nous avons
„ trouvé qu'elles conviennent fort bien avec les Saintes Ecritures dans tous
„ les Articles de la Foi , de même que dans ceux fur lefquels nôtre Synode
„ National de Don a prononcé fon Jugement ; c'eft pourquoi nous aprou-
,, vons vos dits Ecrits comme étant remplis d'Erudition, & fort modérés, &
,, nous les jugeons dignes d'être eftimcs de tous les Théologiens Ortodoxes ;
„ & nous ne doutons nullement que vos Ouvrages ne foient très bien reçus
„ au Synode National prochain des Eglifes de France , & qu'ils ne doivent
„ contribuer puifl'anment , par des Voies propres , à terminer ces dernières
„ Controverfes , que de certains Pafteurs , Amateurs des Nouveautés , ont
„ fait naitre dans les Eglifes de France , à leur propre Honte , & au prcju-
„ dice de tant de Perfonnes Religieufes.
Vos très Afe£lionnés Colegues ,
Jenn Pohander.
A Leide , le 14. Antoine Falleus.
de Mars 1637. Antoine ThiJÏHs.
Jacques Triglandius.
APRO-
TENU A ALENCON. oi;
APROBATION
Des Trofejfeurs de VUniverJité de Groningue.
„ VTO"s avons lia 8c examiné les Reflexions Theologiques du très-fameux
», IN Doaeur Monfieur Rivet , fur l'Abrégé de la Doarine de la Natu-
„ re Se de la Grâce ; lefquellcs comme étant très - conformes auxSentimens
„ Orthodoxes , dont on eft convenu contre les PeUgiens & les Semipelagiens
„ Modernes , au Synode de Dort en Hollande , & à celui de Charenton en
,, France ; elles font auflî fort propres , à Caufe de leur Piudence fingulie-
„ re, de la Modération Se de la Charité qu'on y remarque, d'arrêter les Pro-
„ grès de ces malheureufes Concroverfes , que certains Pafteurs ont entamées
», depuis peu, lefquels font plus Amateurs de ce qui a l'Air de Nouveauté ,
„ que de la Vérité même lors qu'elle ell fimple 6c fans Fard. Ils ont mar-
„ que beaucoup d'Imprudence en les commençant , îfc ils ont auffi fcanda-
„ hfé toutes les Eglifes & les Univerfuésdef/-/;»cf. Nous prions Dieu, par
„ nôtre Seigneur j^e/wj-C^r//?, qu'il veuille envoier fes Renediétions d'en-hauc
,, fur les Defleins 6c les Travaux de cet Homme de D*>«, qu'il nous fantli-
„ fié tous , 6c qu'il nous conferve dans le Chemin de la Vérité.
François Gomarus , Doéteur enTheolo-
A Groningue le 27. gie 6c Profeflcur dans l'Univerfité de
de Décembre i6g6. ladite ViUe ; Henrt Altingins , Pro-
fèflèur en Théologie de la même Uni-
ver fi té.
Meflîeurs ^ea» Bourgemanus , Menarà , Sertaunus ,
& ''■fean Alajomus , Doéteurs & ProfeiTcurs en Theo-
gie , dans l'Univerfité de Franecfuer , ont auffi donné
une pareille Aprobation aux Ouvrages de Mr. Rivet.
CHAPITRE XXX.
Lettre de Monfieur du Moulin , Tajleur à- Profejfeur a Sedan, écrite
au Synode National d'Alençon i l'An 167,7. touchant Ui Livres
des Sieurs Amiraud & Têtard.
MESSIEURS, 6c trh Honorés Frères & F ère: ,
j» \ lant apris de boniie Part , que mes Vieilles & mes Peines pour la
3» /\l>efenfe de la Verité,ont été fort blâmées par des Perfonnes qui font d'un
5, Sentiment contraire i j'ai crû que comme le Traité que j'aicovopoféau Su-
,, jtt de ces Nouvelles Controverfes étoit fournis à vôtre Jugement j il
t, étoit auffi de mon Devoir de travailler à maJullifiGation,& de me purgei- de;
1, tou&
6i6 XXVII. SYNODE NATIONAL
5, tous ces Reproches , par lefqucls on îi voulu noircir ma Réputation. Ils
I) difent que j'-.iurois mieux fait fi je ne ra'étois pas mêlé dans cette Difpute ,
91 que je fuis une Perfonne qui fe plait dans le Dcfordre , qui aime de pê-
i, cher en Eiu Trouble , & que j'ai la Prefomprion de propofer mes Senti-
9, mens comme des Oracles Infaillibles. Vous favés très bien , Meilleurs ,
», que Meffieurs Amiraud & Têtard ont allumé ce Feu , qui a caufé tout le
•) Vacarme , & que ce font eux qui ont rempli les Eglifes de ces Livres
j> qui éloignent les Anciennes Limites , par leur Doélnne de Nouvelle In-
,j vcntion, touchant les Points les plus Importants de notre Religion , &
j, que Mr. Amiraud a publié fon Livre touchant la Predeftination , fans ja-
„ mais le foumettre à l'Examen de fa Province , & fins atendre qu'il en
J5 fût aprouvé ; & que depuis ce tems là , contre l'Avis de deux Provinces,
3, 6c contre la Promcfle qu'il avoit fiite à Meflîeurs Vmcent 6c du Soûle , il
5, a fait imprimer quelques-uns de fes Sermons , qui contiennent la même
j, Do£brine J'ai atendu long-tems , avant que de me remuer, efperant que
j> cette Emotion s'apaifcroit d'elle-même , 6c qu'elle ne trouveroit Perlbnne
,. qui l'entretint ., Mais étant à prefent trop bien informe que le Mal va tous
„ les jours en empirant , Se que cette Blucttc pourroit caufer une grande In-
,, cendie ; j'ai eu Peur que dans une Occafion auffi urgente , on ne prit
,j mon Silence pour un Défaut de Zèle , pour la defenfe de la Vérité , ou
J, qu'on ne crût que j'aprouverois facilement l'Erreur. Je n'ai ni ne veux
„ avoir aucun Démêlé avec les Perfonncs de ces Meiïîeurs , je m'en pren-
,, drai feulement à leur Do<9:rine. Je ne fiurois m'empêcher de me foima-
,, Jifer de ce qu'on leur a permis de faire imprimer & de publier une Nou-
,, velle Doétrine , & qu'on me fiit un Crime de la réfuter en Manufciit.
,, J'ai entrepris cet Ouvrage à contre-coeur , n'y aiant rien me j'aie plus en
J, Averfion , & qui foit plus contre mon Naturel que de contefter avec mes
„ Frères fur la Doétrine du Seigneur ; fur tout maintenant que mon Age
,, ell déjà fi avancé qu'il ne demanderoit que du Repos, Se que j'atendi lou-s
„ les jours la Séparation de mon Ame d'avec fon Corps \ M.u; j'ai vu que le
„ M^l étoit fi Violent , & d'une Confequcnce fi dangercule , que j'ai crû
J, que j'étois obligé en Conicience de défendre la Caufc de Dieu , ik: de tâ-
5, cher de rechercher julqu'à la source de Plmpofture , & d'en découvrir la
,, Nature. Je fuis très perfuadc que vôtre Afiemblée eft compolce de Per-
„ fonnes d'un Jugement beaucoup plus pénétrant 8c plus éclairé que le mien,
„ & peferoitunç Témérité infiportable en moi de vouloir vous donner des
5, Leçons ■■, mais ma Confcience me rend un bon Témoignage , dans tout ce
,, que j'ai fait , ce qui m'cft une grande Satisfaélion , & je n'ofe pas man-
„ quer à mon Devoir envers Dieu £c négliger la Defenfe de fa Caufe. Mais
,, ces Meflîeurs, qui fe plaignent de moi , ont pallé les Bornes de la Modc-
^. ration , car outre les Livres imprimés , dans lefquels ils ont expofé
,, leur Doétnne , qu'ils ont répandue de toutes Parts , ils ont encore tout
,. recenment publié un Traité contre moi, fous le Nom de Monfieur^«j»/Vr,
J, dont on a envoie une Copie au Synode Provincial de l'//îf de France , &
i; je ne doute point qu'ils n'en aient auffi envoie de côté £c d'autre, hors du
,, Roiau-
TENÙAALENCON. ér;
„ Roiaume. On m'a pareillement averti que MeBcms Amiraud ^ Têtard
„ font de grofles Plaintes touchant un petit Ecrit que j'ai diété , non dans
„ l'Ecole Publique, mais en Particulier dans ma Chambre, à quelques-uns
,, de mes Ecoliers, dans lequel j'ai changé leurs Noms , l'un en un Nom
„ Grec , 6c l'autre en un Nom Latin , ce que j'ai tait , de peur que s'il
„ tomboit entre les Mains de quelques-uns de la Communion de Rome^Von
,, ne comprît mon Difcours , & qu'on ne fût les Perfonnes avec qui je Di(-
„ pute ; duquel Traité je n'ai jamais communiqué aucune Copie à perlon-
„ ne : Et aiant apris que ces Meflîeurs fc formalifent du changement que j'ai
„ fait de leurs Noms , j'ai compofé un autre Traité plus ample 8c plus exaét
« que le premier , dans lequel j'ai mis leurs Noms , afin de les contenter.
» Vous êtes trop éclairés Meffieurs, pour ne pas vous apercevoir que ces Mi-
,, niftres ne tâchent qu'à vous amufer , 6c entretenir de Bagatelles , pour
,» vous empêcher de fonder le Fond de leur Doétrine , 6c qu'Us tâchent de
,, vous divertir par de fots Contes qu'ils font de moi, & au Lieu de fou-
„ tenir leur propre Caufc. C'eft bien peu de chofe que de changer un Nom
„ François , en un Nom Latin , au Prix de ce qu'ils ont fait , car ils
„ ont changé la Nature de Biett , celle de la Loi , & de l'Evangile. On
,, me dit qu'ils fe recrient fort de ce que dans de certaines Lettres que j'ai
), écrites à Mr. de la Adilletiere , je lui marque qu'ils ont tâché de former une
j, Nouvelle Religion par un Mélange de l'apifr/je 6c de Cameronifme. Mais
), que l'on ne s'y trompe pas , je n'ai jamais eu la Penfée de condamner la
i, Doétrine de \Ax.Cameron^ qui repofe à preleni , ou de dire qu'il vouloit
„ tracer un Nouveau Modèle de Religion : je raifonnc feulement félon l'Hi-
„ pothefe de Mr. de la MilUtiere , 8c fuivant le même But qu'il fe propofe.
„ Car il tâche de nous donner un Plan d'une Religion Nouvelle, qu'il veut
,, trouver dans la Doârine de Mr. Cameron , 6c ne parle jamais de lui que
,, comme d'un Oracle , 6c comme d'une Perfonne incomparable Lorfque
>, nous difons que les Luthériens font également bandés contre le Papifme ,
5, ôc contre le Calvinifwie , nous n'entendons pas par là que Calvin ait été
„ Auteur d'une Religion Nouvelle, j'honore la Mémoire de Mr. Cameron^
„ 6c je l'ai défendu lors qu'il en a été Ikfoin. Mais pour dire la Vérité, je
^ crois qu'il auroit fort bien fait, s'il n'avoit jamais penfé à renverfer l'Ordre
„ des Décrets de Dieu , comme ils ont été expliqués 6c démontrés par le
„ Synode de Dordrecht , fcc aprouvés par toutes les Eglifes Reformées de
„ l'Europe, 6c particulièrement par trois Synodes Nationaux duRoiaumede
,, France; ce qu'il n'auroit jamais fait , s'il avoit mûrement 6c fericufement
,, conllderé les Confcquences de fes propres Dogmes. Parce que cette Nou-
„ velle Méthode qu'il a inventée , eft le même Fondement fur lequel les
„ Arminiens ont établi leur Doûrine. Car on ne peut pas nier que le tiers
,, des Ouvrages de Cameron ne foit emploie à réfuter Calvm , Bez.e , 5c le
5, refte de nos Doéteurs les plus Fameux. Néanmoins non-obftant les De-
,, fiuts qu'il avoit , il ne faut pas meprifer les beaux Talens qu'il pofledoit,
„ 6c les Grâces dont Dieu avoit été fi Libéral en fon Endroit , 6c lors que
„ je lis fes Ecrits , je ne puis pas trouver cette Doctrine tant vantéedeccux
TcrKe II. liii „ qui
6i8 XXVI!. SYNODE N A T T OT^"^lt-L
„ qui fc glorifient d'être fcs Difcipks 6c fes Scîîateurs, & qui fe veulent cou-
,, vrir du Bouclier de ion Autorité. Je ne fai pas où il dit qu'il n'eft pas
„ abfolument nccellaire à Salut d'avoir une ConnoilTance claire de Jefus-Chrifi,
„ & je ne ilii pas non plu5 où cet Auteur a dit que Jefus-Chnjt étoit mort,
„ également & indiferenmcnt pour tous les Hommes , ni où ilenfeigne que
„ les Reprouvés peuvent être fauves s'ils veulent , ou que Dieu a desCon-
j, feils & des Décrets qui ne produiront jamais leur Efet. Déplus , je ne
„ rencontre pas l'Endroit où il dit que Dieuzbté aux Hommes Icurlmpuif-
j, fancc Naturelle pour croire , & qu'il les a convertis à foi , ni qu'il fafl'e
„ dépendre l'Ehcace de l'Efprit qui régénère , d'un Confeilqui peut chan-
., ger ; bien loin de cela , je trouve qu'il foutient expreflementle contraire^
j, de ibrte que ces Meffieurs , fous Prétexte de lui faire Honneur , le de-
,, crient Se fletriflent fa Réputation en le faifant Auteur d'une Doârine fî
„ detcftable. Mais ce n'eft pas tout , ils m'acufent d'une Chofe encore pi-
,, re que tout cela ; ils me taxent de les avoir calomniés , & difent que je
), leur fais faire & dire des Chofes auxquelles ils n'ont jamais penie. Quoique
„ ces Plaintes là foient très-injuiles , j'ai néanmoins un grand Sujet de re-
„ mercier Dteu , de ce qu'ils ont Honte de leur propre Doftrine , & de ce
,1 qu'en delavouant les Points qu'ils ont fî clairement enfeignés , ils tont
,, femblant de vouloir rendre la Paix à l'Eglife , qu'ils ont étrangement trou-
,, blée, ôcdece qu'ils ont Envie de retourner dans le Vieux £c bon Chemin.
,, Je fouhaite de tout mon Cœur que votre Sainte Aflemblée ait bujet de fe
)i contenter de l'Explication qu'ils donneront de leurs Scntimens , quoique
5. je ne doute point qu'elle ne doive être ailes dure , Se que je ne voie pas
M d'Aparence que vous la receviés , ni que vous preniés leur Retraâation
,> pour une Explication , afin de mettre par là leur Honneur à Couvert ,
,, pourvu qu'ils fe réunifient avec vous. A ces Conditions je ibufrirois vo-
,, lontiers qu'ils me crûflenr Menteur , s'ils pouvoient leulement être trou-
,, vés Honnêtes & Véritables. Néanmoins pour fiùre voir que je ne fuis
», pas un Calomniateur, & que je n'ai rien avancé que je ne puifle bien prouver,
,, j'ai tiré quelques Paflàges de leurs Ecrits , que je raporte avec toute la Fi-
M délité poflîble , par lefquels vous pourés juger fi je les ai calomniés , &
>, fi une pareille Doftrine que la leur peut être fuportée. Pour ce qui eft de
>, moi , je ne vois pas que j'aie grand Sujet de m'embarrafler de ces Accu-
j, fations , parce que plufieurs Synodes Provinciaux, avec quantité de Paf-
,, teurs Se de Profefleurs des Eglifes 6c des Univerfités des Pais étrangers fe
jj joignent à moi , pour faire les mêmes Plaintes que je vous porte à prclent,
» & les acufent des mêmes Erreurs que je leur reproche : Particulièrement
>, mes R. R. Colegues, & les très-dignes Paft:eurs 6c Profertêurs de cette
., Ville de Sedan , comme vous le verres par un Ecrit qu'ils ont tous figné
>» d'un Confcntement unanime, 6c qu'ils vous envoient, en vous priant trcs-
>j humblement d'y faire des Reflexions un peu ferieufes ; Car fi vous vous
„ contentiés d'arrêter feulement les Controverfes , 6c d'impofer Silence
s, aux deux Parties , vous laiflériés les Efprits en fufpens , 8c vous placeriés
>> l'Erreur dans le icême Rang & le même Degré de Réputation quela Ve-
„ rite
T E N U A A L E N C O N. 619
>, nté , & les Eglifes & les Univerfités de dehors , qui ont pris Part à ces
», Notions Nouvelles , prcndroient vôtre Silence, non pas pour une Condam-
„ nation de l'Erreur , mais plutôt pour un Conlontement que vous lui aunes
,, donné. Vous ne devés pas non plus vous attendre que des Gens d'Eiprit ,
,, qui ont travaillé avec une extrême Aplication depuis plufieurs années à établir
„ leur Doftrine , & à la fou tenir , puilî'ent être contenus dans les Bornes du
„ Silence, par de fimples exhortations que vôtre Allemblée leur pourroit faire,
„ car on ne fe feroit pas plutôt feparé , qu'ils feroicnt délivrés de toutes Craintes',
„ & qu'il leur feroit libre de dire & d'écrire tout ce que bon leur fembleroit!
„ Lorfquc les Remèdes ne guerilfent pas le Malade , ils ne manquent pas de
j, le rendre Pire Sc d'Irriter & augmenter le Mal. Puis donc que nous ne fa-
,, vons pas (i , ni quand le Seigneur vous fera la Grâce de pouvoir vous aflem-
„ bler une autrefois ,_ il eft très-Necefl"aire qu'auparavant que de vous feparer ,
„ vous mettiés en Ufage les Remèdes que vous jugerez être les plus Convena-
„ blés pour fcrvir d'Avertillèment & d'Exemple à la Pofterité , & à ceux qui
„ fous le Voile d'ExprefTions Nouvelles, voudront propofer & établir uneNou-
„ velle Doélrine. Qiiand je fiis Reflexion que votre Ailcmbléc eft compofée
,, de Perfonnes qui font animées d'un Zcle très-ardent pour la Vérité & la
„ Gloire àc^Dien , que vous êtes tous remplis d'Erudition , que la Prudence
„ même vous fert de Guide , & que vous ne voulés pas être furpris par de
„ vains Artifices , ni par les plus fortes Solicitations ; & que nous n'aprenons
„ pas que ces Meffieurs changent de Langage , ni qu'ils aient abandonné leur
„ Principale Dodrine , j'ai bonne Efperance que vos Delibciations ne feront
„ pas Infruétueufes , mais que Dieu vous en donnera une bonne llîué , & qu'il
„ fe fervira de vous , comme d'Inftrumens très-éficaces pour fortifier notre
,, Union , & par ce Moicn , établir la Vérité & la Concorde parmi nous tous.
„ Le Seigneur Dteu de Paix , & de \'erité , daigne prcfiderau milieu de vous
,, par fon Saint Efprit , & veuille répandre abondanment fes plus Pretieufes
,, Benediétions fur vos Perfonnes , fur vôtre Travail & fur vôtre Mimilere. Je
,, fuis en lui , très R. R. &C très Henorés Frères.
f^otrt très humble & très Obeijjant
T)e Sed-m , le 17 Serviteur & Frère en Jefus-
à' Avril 16IJ. Chrift.
Du Moulin.
Fin du Fint-leptiême Sjnode Naùonal.
îiii a LES
620 XXVIII. SYNODE NATIONAL
LES
ACTES, CANONS, DECISIONS
ET DECRETS
D U
XXVIII. SYNODE
NATIONAL
DES
EGLISES REFORMÉES
DE FRANCE,
E T D U
B E A R N,
Assemble'
Dans la Ville deCHARENT ON, proche de Paris.
Par VAurorité éf la PermiJJlon de
LOUIS XIV.
Roi de France èc de Navarre.
§uifit ajjifter un Commijfaire General de fa T art audit Synode, dont îer
SeJJions commencèrent un Lundi Vmt-fixième du Mois de Décembre
1644. ér finirent un Jeudi l^'int-fixtême du Mois de Janvier
fuivant , de
L'An pe Nôtre Seigneur Jesu s-Chri&t,
M. D C. X L V.
TA*
TENU A CHARENTON.
621
TABLE
DES CHAPITRES,
CoNTENANS
Chap.
Chap.
Les Matières dont on traita au 1 1 1. Synode National de Charmton.
Chap. I- ^~\N fit POuverture du Synode far la Prière. Les DefHtésGe-
\_^ neraux prefenteretjt le Mandement du Roi four la Con»
vocation du Synode. Les Députés Provinciaux au Sy-
node. EleUion des Oficiers du Synode. 16.
Chap. 1 !• Lettres Patentes du Roi à Monfieur de Boifgrollicr , far lefquel-
ies Sa Majefté Pétal>liJfoit Commifaire du Synode La Harai^
gue dudit Commijfaire au Synode , très remarquable.
III. Le Modérateur y refond en pea de Mots , fort Pertinenment &
en Termes très Forts.'
I V. La Lettre du Synode an Roi , & aux Seigneurs du Grand Con-
feil envoiée par des Defutés, Lettre du Synode a la Reine
Régente.
Chap. V. Le Retour des Députés , avec la Reponfe du Roi. Les Députés
prefentent une Requête au Prince de Condé. Reponce du
Prince d.e Condé. Lettre de plufieurs EgliÇes de dehors le
Roiaume , & de plufieurs Vniverfités , & Théologiens , aux-
quelles le Commtjfaire du Roi ne voulut pas qu^ on fit Reponfe.
I I . L^ Ancien Député General fe Démet de jon Emploi ; Le
Roi en établit un autre fur les Eglifes. 11. On fut d' Avis de
drejfer les Articles de nos Griefs , en fecret , & par un Comi-
té choi/i. 1 J-. Le Synode remercia le dernier Député Gert-
ral. 15.
Chap. VI. Seconde Lettre du Synode ^« Roi , & une amre auffi a la Reine
Régente.
VIL Confejfion de Foi aprouvée.
VIII. Remarques fur ta Dijctflir.e EccleftafiiqHe; V Apelant s'aifiiett-
dra de la Table du Sei;^neur. 2. Il ne fera pas fermis de
prendre en Mariage la Mère de fon Epoufe decedée , Jans la
Permijfion du Magiflrat Civil. 5. La Femme ne pourra pas
fe marier avec le Frère de fon défunt Epoux , fans l' Autorité
Chap.
€hap.
dii^
6i2 XXVIII. SYNODE NATIONAL
du Magiftrat. 4. Il ne fera pas permis a un Propofant de
monter en Chaire, f- Les Lettres de Commijjion de ceux qni
feront députés aux Synodes Nationaux feront fignées desOfuiers
des Synodes de leurs Provinces refpe£lives. 7. un Coufn Gct'
main ne pourra pas e'poufer fa Confine Germaine fans la Per-
miffion du Roi. 8.
Chap. IX. Forme qu on doit ohferver en batifant les Paiens , /f.f Juifs , les
Mahomet-ans , les Anabaciiks , & les Enf^ns adultes des
Infidèles qui voudront profejfer la Religion Chrétienne. Les Mi-
nifires qui doivent admintftrer la Coupe a laTabledu Seigneur,
z. Ordre touchant la Manie fe de Catechifer. 3. Les Mémoi-
res qui feront envoies par les Provinces feront figi:rs par les Mo-
dérateurs dans leurs Synodes , autrement ils ne feront pas reçus
dans PAjfemblée Nationale, i^. Le Modérateur donnera fit
Voix le dernier. 16.
Ghap. X. Remarques fur le Synode National <i'Alençon. Le Tefiament
d'un Minifire decedé , non exécuté. 4. L^j^faire de Monfieur
Amiraud mife encore une fois fur le Tapis , mais étoufée auffi-
tot par le Synode National. 6. & 7.
Char- XI. ■i'f-f yipellations. Vn Alinifire fan Emeritus. ^. Difcipline
exercée fur un Homme qui avait époufé la Nièce de fa Femme;
(•r fur d'autres Delinquans. i 5 . Monfieur Qoàwx Ancien Mi-
nifire & Profejjeur en Théologie , c en fur é pour avoir entrepris
de Réconcilier les Eglifes Reformées de Fiance avec l'Egltfe
Romaine /wr l'* Article de la Juftificatien. 17. La Duchefe
de la Tremouille vient au Synode. 21. Diferens entre deux
Pafteurs , & une Eglife , ajfoupis. zz. Vnfaifeur de Projets
cenfure. 17.
Chap. XII« Des Matières Générales. Un Décret touchant les Jeûnes Eco-
liers qui juroient. z. Tous les ACies apartenuns aux Egltfes
Particulières feront foigneufement confervés. ].0n ne fera point
de Canons touchant des Chofes indtferentes. 6. Soin pour la
Rédemption des pauvres Captifs qui font en Turquie. 7. Ca-
nons contre les Independans. y.
Chap. XllI- Remarques touchant IVnton des ^^/orweV Independans.
Chap. XlV. Suite des Matières Générales, Livres & Aîanufcrits contre le Pé-
ché Originel., cenfurés dans le Canon XO- Des Matières
Générales. Décret contre toute forte de Culte rendu ^ /'Hol-
tie de la Mefl'e. 1 1. Décret pour un feune National ii.
Chap. XV. AFatieres Particulières. La Milletiere & P^faire qui le con-
cernoit devant le Synode. Il e fi examiné, i. La Province de
Normandie ne peut pas être divifée en deux. 11. Aionfieur
Drelinconrt re(^oit les Remercimen' du Synode a caufe de fon
Livre contre le Culte rendu a la Y krgc Mdi-ie. i^.Vn pau-
vre Minifire Emeritus affifié , mais réprimandé en même tems,
25.
TENUACHARENTON. 62?
z-^. Le Cas de Monfieur Arnaud Minillre perfecuté. 24. 7 ^-
rnoignage rendu a Monftettr Blondel , & afes Onvragrs . & les
Egards que le synode avait four lui. 16. Afonjteur GhuÙcIl
compile en un Corps les Canons des Synodes Nationaux & les
aplique aux Canons de notre Difcipline. z^ , Adon/îeurCatelon
fait la même chofe. 251,
Chap. XVI. DesZJniverJîtés. On prend Soin de PZ/niverJtte' de Mont^uhzn
dr des autres Vniverjités. i . On acufe les Eglifes du Bearn
d'avoir négligé leur devoir , & de ne s'être pas acquitées de
leurs Promejjes, 2. La Generofité d'un Profejfeur en Théologie.
1 o. Le Synode enjoint à plujieurs Minières & ProfeJJeurs d''a'
chever les Ouvrages de Monfiettr Charnier , & de publier les
leurs propres. 25. La Contribution cjue les Provinces dévoient
aux Vniverjités. 2 <;. zf->. 27. 28. Partage d'une Somme donnée^
par le Roi aux Députés qui ajjijlerent a ce Synode,
Cfaap. XVII. Décret pour convoquer le Synode National fuivant.
Chap. XVIII. Décret touchant la Falidité des ASles Synodaux.
Chap. XIX. Rèle des Minières Apofiats & depofés.
Chap. XX. Réflexions fur quelques-uns des Députés à ce Synode.
L E
624 XXVIII. SYNODE NATIONAL
LE TROISIE'ME
SYNODE NATIONAL
TENUACHARENTON,
Où furent drefïés les A(5tes fuivans du
XXVIII. SYNODE GENERAL
DES
EGLISES REFORMEES
DE FRANCE,
Convoqué le 26. du Mois de Décembre 1644. & fini le 26. du Mois
de Janvier , fous le Règne de Louis XIV.
L'An m. DC. XLV.
CHAPITRE I.
Monjieur Drelincourt , Tafteur de VEglife de Paris , fit l'Ouverture
des Seflions par une Prière , après laquelle Monjieur le Marquis
de Clermonc l'un des DeputesGenerauXyprefenta les Ordres du Roi
four la Convocation du Synode qui contenaient ce qui fuit.
MANDEMENT DU ROI.
E Douzième jour de Février 1644. le Rei étant à Paris ,
fur la très - humble Requête de les Sujets de la Religion
Prétendue Reformée , demandant qu'il leur fût permis
de convoquer 8c tenir un Synode National , n'y en aiant
point eu depuis celui d'-^/^wfow , aflemblé l'An 1657. Sa
j, ^ ,.~,-.^a-j Miijefté , par l'Avis de la Reine Régente, fa très Honorée
,, Dame Se Mère , voulant Gratifier 8c Favoriier fefdits Sujets , leur a per-
„ mis 8c permet de convoquer un Synode National , pour le Mois de De-
„ ce m-
TENUACHARENTON. 62^
„ cembre prochain , à Charenton ; mais avec cette Condition qu'ils n'y met-
», tront en Délibération aucunes autres Matières , que celles qu'il leur eft per-
„ mis de traiter par les Edits de leurs Majefiéf , ôc que le Commi faire qu'il
„ plaira à Sa Majefté^ afllftera en Pcrfonne audit Synode , comme il a été prati-
,, que aupara^'ant. En Témoignage de quoi Sa A-fajelté m'a commandé de pu-
„ blier ce prcfcnt Alandement , qu'il a figné de fa propre Main Sc qu'il m'a
„ commandé de contre-figner , moi Ion Confeiller , Sc Secrétaire d'Etat , &
„ de fes Ordres.
Signé dans l'Original ,
LOUIS,
Et un peu plus Bas ,
PhiltppeaHX.
AVIS.
îl le trouva à cette Afl'emblée, ayec des Lettres deCommiflîon qui furent lues
par Monficur le Cvq , Ancien de l'Eglilé de Paris , étant aflîs à Table avec un
autre Ancien nommé Gaillard ( qui furent tous deux choifis à cet Ofice parles
Sufrages ordinaires ) les Perfonnes qui font nommées ci-après.
Article I.
Pour la Province d'^»;o« , Monfieur Ifaac Pelletier , Pafteur de l'Eglife de
Fendome ; ÔC Etienne le Fâcher , Pafteur de Vljle Bouchard , avec les Sieurs
George Raboteatt , & Jofeph Roifai , Avocats & Anciens de l'Eglife de Pr^-
villi.
il.
Pour la Province de VlJle de France , Monfieur David Blondel , Miniftrc
de la Sainte Parole de Dieu , & autrefois Pafteur de l'Eglife de Hou dan , mais
rtfident à prefent à Paris , par un Ordre exprès de fa Province & de cette
Aflèmblée ; & Charles Drehncourt , Pafteur de l'Eglife de Paris ; & Théodore
le Coq, Ancien de ladite Eglife. Il étoit feul , parce que le Seigneur avoit apel-
lé à foi fean Baz.in , Ancien de ladite Eglife, lequel on lui avoit joint enCom-
miftion.
I I I.
Pour la Province de Normandie , les Sieurs Benjamin Bafnage , Pafteur de
l'Eglife de Sainte Aîere Egltfe ; fean Maximilien de l'Angle , Pafteur de l'E-
glife de i?ffHV« ; Daniel Guefdon ^ Ancien de la même Eglife j ^ Ifaac Gaillard,
Ancien de l'Eglife (X'Ahn^on.
I V.
Pour la Province du Dauphitié , les Sieurs François Murât , Pafteur de l'E-
glife de Grenoble \ Simon Coin , Pafteur de l'Eglife de Bejjes; Pierre du Ctoej ,
Efcuier , Seigneur de Chàtillon , 6c de Serres Ancien de l'Eglife de Veines ; &
David Albert , Ancien de l'Eglife de Brian^on,
Tome II. ' Kkkk V. Pour
6i6 XXVIII. SYNODE NATIONAL
V.
Pour la Province des Sevenes , les Sieurs Nicolas Blanc , Faft<!«r de l'Eglife
de Sumaine ; yintoim Buton Paftcuf de l'Eglile d'JLnj ; Afejjire Jean de Bri-n-
gniere Seigneur de la Ro^ue , Ancien de l'Eglife de la Salle , Se David Bouvier ,
Do6tcur en Médecine Se Ancien de l'Eglife à'^lais.
V I.
Pour la Province du B^arn , les Sieurs ^ean de la Fine , Pafteur de l'Eglife
de Pau y 8c Mefftre Alexandre de la Fihre , Bai'on de Riguam , & Seigneur de
Candellon , Ancien de l'Egliiê de Couches.
VII.
Pour la Province de la Bafe Gttiemie , les Sieurs faccjues Privas , Paftcurde
l'Eglife de 5<î/«/e /"o» ; Simon de Goion , Pafteur de l'Eglife de /?o«r^fpîa.v ; les
Sieurs de Caz.es & de Sauvage ne fc prcfcntcrcnt pas , quoi qu'ils fuflcnt dépu-
tés par leur Synode , c'ell pourquoi on lailli\ à leur Province le Soin de pren-
dre Cormoifl'ance de leur Abfcnce.
VIII.
Pour la Province de Xaintonge , les Sieurs Philippe Fincent , Pafteur de l'E-
glife de la Rochelle \ Théophile Rojfel , Paftcur de l'Eglife de Xaintes ■■, Etienne
Sonlard ^ A\x>c<it au Parlement de Bourdeaux , Ancien de l'Eglife de Xaintes;
& Daniel Texeron , Seigneur de Crcfper , nommé Conftiller par Sa Majejlé.
pour le Diftnct de Samt Jean d' Anqeli , £c Ancien de l'Egtiic de la même
Ville.
I X.
Pour la Province du Kivarez. , les Sieurs Alexandre de Vinai , Pafteur de
l'Eglife d'Annonai ; Paul Annard^ ( une autre Copie l'apeile Accaurat ) ' Paf-
teur de l'Eglife qui s'aflèmbloit proche de Prtvas , facquts Gautier , Efcuier
Seigneur de Gourdanel , Ancien de l'Eglife de BeauUeu \ Se Abraham Homel ^
Ancien de l'Eglife de Soion.
"X.
Pour la Provmce du ^erri , les Sieurs Jean Tahi , Pafteur de l'Eglife de la
Charité -, Daniel Jurieu , Pafteur de l'Eglife de AJer -.y Henri de Chartres ,
Efcuier Seigneur de Clei^s , Ancien de l'Eglife de Marchenoir ; &: Simon Mil-
hommamx , Seigneur de Barandieres , Baillif de C^i////f?» {ur Loin , & Ancien
de l'Eglife dudit Lieu.
X I.
Pour la Province du PoiElou , les Sieurs Jacs^ues Cottibi , Pafteur de l'Egli-
fê de PoiBiers ; "Jean Chairol , Pafteur de l'Eglife de Thouars ; Mefftre Char-
les Goxrjaut , Chevalier Seigneur de Pameure , Ancien de l'Eglife de Mougon'y
& Pierre Pefeurs , Procureur Fifcal du Duché de Thouarty & Ancien de l'E-
glife de la même Ville.
X I I.
Pour h. Province de Bretagne, les Skms Jean Bof^chereau , Seigneur de la
Mâche , Pafteur de l'Eglife àc Nantes i èc Samuel ile Coulaines , Efcuier Sei-
gneur de LmdovinHrt , Ancien de l'Eglife de Vitilk^vigne,
'XIII Pou:
TENU A CHARENTON. 637
XIII.
Pour la Province de h Hante Guienne 2c du Haut LAngnedoç , les Sieurs
Antoine Garijfoles , Pafteur de l'Eglife de Moitauktn , êc Profeffeur en Theo-
gie dans l'Univerfité de la même Ville , Pierre OÏier , Pafteur de ladite Egli-
le, fubftitué à la Place de Monfieur fean Grajfct , Pafteur de l'Eglife de T/^-
ne , qui fut empêché à Caufe de fa Maladie ; Antoine Ligonniere , Conleiller
èc Secrétaire du Roi , Ancien de l'Eglife de Cafires ; & fean Daraffus , Con-
fcilier du /îoi àla Cour Prefidiale de Motitauian , AndejQ de l'Eglife dudic
Lieu.
XIV.
Pour la Province du Bas Languedoc , les Sieurs "^ean de Croi , Pafteur de
l'Eglife de Bez.iers j AhrAh.im de Lire , I-afteur de l'Eglife de Cauviffon ;
Mejfire ALtrc Dardoiiin, Seigneur de la Calmette , Ancien de l'Eglife de iV;'-
r/iei ■■, & Mejfire Jacqttes de Brneis , Seigneur de Bottrdie , Ancien de l'Egli-
fe de Blam^c.
X V.
Pour la Province de Bourgogne , les Sieurs Pierre Bollenat , Pafteur de l'E-
glife qui s'aflèmbloit à f^.ril; Salomon Roi , Avocat au Parlement de Dijon ,
Ancien de l'Eglife de Bujfi ; & François Armet , Avocat en Parlement, An-
cien de l'Eglife de Loches \ le Sieur Jeun Vnidet ne pût pas fe trouver au
Synode à Caufe d'une très-fàcheufe Maladie.
XVI.
Pour la Province de Provence , les Sieurs François Vallanfon , Pafteur de
l'Eglife de la Cofie ; &C Meffire Jean de Cafiellance Seigneur de Caillez. 8c de
Kigan , Ancien de l'Eglife de Manofque.
XVII.
Les Sieurs Drelinconrt Pafteur , 8c le Coq Ancien de l'Eglife de Paris ,
furent choifis avec le Sieur Gaillard , Ancien de l'Eglife à^Alençen , 6c Mon-
fieur le Député Gen^Mul pour recueillir les Sufrages de tous les Députés à
cette Aflemblée , touchant l'Election du Modérateur , de l'Ajoint , & des
Secrétaires , ce qui fut hic fucceffivement , ces Oficiers aiant été choiGs l'un
après l'autre , 6c à la Pluralité des Sufrages , qui étoient des Billets écrits;
Monfieur Garifes fut élû pour Modérateur , Monfieur Bafnage pour Ajoint,
McfficuYs Blonde! 6c le Coq furent élus pour Secrétaires , £c ils prirent leurs
Places fclon POrdre de leur Eleûion
CHAPITRE IL
AVIS.
AUftîtôt qu'on eut choifi les Oficiers du Synode , MonCicùr de Caumont
Confeiller du Roi dans fon Confeil d'Etat , 6c au l'arlemcnt de Paris ,
député par Sa J\ïaicjlé à cette Aflemblée , ptefenta des Lettres Patentes qui
K k k k z lui
628 XXVIII. SYNODE NATIONAL
lui donnoient Commiffion de reprefeiner la Perfonne de Sa Majefté àzn% ce
Synode. Après qu'on en eût fait la Leélure , elles furent inférées dans le
Regître des Aétes de ce Synode , Se elles étoient conçues en ces Termes.
,C O P I E.
Des Lettres Patentes du Roi , qui contenaient la Commijfion de Sa
Majeftépwr Mr, du Caumont, Seigneur de Boifgrellier.
LOUIS,
'» "O^'' ^'^ Grâce de Dieu , Roi de France Se de Navurre , à notre Amé 6c
,,* i. Féal , Confeiller dans nôtre Confeil d'Etat & Cour du Parlement de
,, Paris , le Sieur de Caumont Salut- Aiant accordé à nos Sujets de la Reli-
,, gion Prétendue Reformée, la Permiffion de tenir un Synode National dans
„ la Ville de Charentan proche de Paris, le Vint-fixiême jour de Décembre
„ prochain , compofé de tous les Députés des Provinces de notre Roiaume,
,, pour y traiter des Matières qui concernent leur Religion ; & voulant fai-
j, re Choix d'une Perfonne capable , & d'une Fidélité qui nous foit con-
„ nûë , pour prefider à cette Aflémblée en Qualité de Commiffaire de
,, nôtre Part . & y reprefentcr nôtre Perfonne t connoiflant les Services
,, que vous nous avés rendus dans divers Emplois fort honorables ,
„ que nous vous avions confiés , 6c que vous avés exercé dignement ,
„ & dont vous vous êtes aquité fidèlement , nous avons crû que nous ne
„ pouvions pas faire Choix d'une Perfonne plus propre que vous , étant
i, alTurés que vous continuerés dans la même Afeétion à nôtre Service ,
„ que vous avés toujours montrée. A ces Caufes , par l'Avis de la Rei-
„ ne Régente nôtre très Honorée Dame ^ Mcre , nous vous avons don-
„ né Commiffion Sc vous avons député , Se nous vous donnons Com-
„ miffions & vous députons par ces Prcfcntes , fignées de nôtre propre
,, Main, pour aller à la Ville de Charenton, prendre Place dans le Syno-
„ de qui eft aflemblé dans ladite Ville , Se y repreîenter nôtre Perfonne
„ Roiale , Se pour y propofcr £c refoudre toutes les Matières dont nous
„ vous chargeons , fuivant les Mémoires Sc les Inftruftions que nous
j, venons de vous délivrer, & vous prendrés bien garde qu'on n'y delibe-
„ re pas fur d'autres Afaireç que fur celles qu'il clb permis de traiter dans
„ ces Aflèmblées , conformément à nos Edits. Et en Casque quelques
„ Membres de ladite Aflémblée voulu (lent faire ou entreprendre, quelque Cho-
,, fe qui fût contraire auxdits Edits , vous y mettrcs Empêchement , 6c
,, vous emploierés en cela votre Autorité , nous donnant Avis au plutôt
,, de toutes Chofes , afin qu'on puillè prendre des Mefures pour prévenir
,, les Inconveniens qui en pourroient arriver , ainfi que nous le jugerons
,1 plus Convenable ; C'eft gourquoi nous vous donnons pouvoir , Se
,, Coia-
TENUACHARENTON. Cx^
,', Commifllon de le faire , & nous vous l'enjoignons par ces Prefentes.
„ Donné à Paris le 28. Novembre , de l'An de Grâce, Mile , fix Cens,
„ Quarante-quatre , & le Second de Nôtre Règne.
Signé dans l'Original,
LOUIS,
Et un peu plus bas,
Philippenux,
HARANGUE
De Monjîetir le Commijjaire du Roi au Synode , avec les Propofitions l.
& les Plaintes faites au Norrf.de Leurs Majeftés, contr&
diverfes Lglifes.
MESSIEURS,
,, •^Omme ce m'eft un grand Honneur d'avoir reçu les Ordres de SaMa--^
„ V^^jefié, pour affifter a votre Aflcmblée, & pour vous informer de 1»
„ Volonté , 6c de fon bon Plaifir ; j'ai aufli beaucoup de foie ôc de Satisfac-
,, tien lors que je confidere cette llluftre Aflemblée , choifie de toutes les
,, Provinces de ce Roiaume , & que je puis vous dire de Bouche ce que le
„ Roi & la Rehie fa Mère m'ont expreflément chargé Sc commandé de vous
„ faire favoir , qui eft de vous alTûrer de leurs bonnes Volontés , 6c qu'ils
„ vous piorcgeront vous Se vos Eglifes , fiifant exécuter les Editsde Paci-
5, fication aulîi long-tems que vous reftcrés dans les Bornes de votre Devoiry
,, & que vous ferés *^oumis & Fidèles à Leirrs Afajeftés , ainfi que vous y êtes
,, obligés 1 puis qu'ils font ces Puifiances Supérieures que Diett a établies
« fur vous , £c auxquelles il a donné une Autorité Souveraine ; 6c vousde-
„ vcs les honorer & leur obéir , vous y êtes engagés par vôtre Naiflance^
„ 6c vous ne fuivrés que les Mouvemens de votre Confcience en cela ; ou-
,, tre que vous ne pouvés pas vous en difpenfer à Caufe des Bienfaits con-
„ tinuels que vous recevés de Leurs Majefiés ^ Sc à Caufe de plufieurs autres
,, Raifons, tant Générales que Particulières.
,, Après que la Divine Providence nous eût oté nôtre feu Roi Louis le.
„ fufie, de très Glorieufe Mémoire , il n'y avoir Perîonne qui ne crût qu'eu
„ perdant un fi bon Roi , il n'y avoit plus de Bonlieur à efpercr pour nous
„ dans cette Vie i mais Dieu qui aime la Francs , & qui l'a fi fouvent em-
„ pêchée de tomber , n'a pas permis que cette Perte eût defificheufesCon-
^ fêquences. Le Soleil ne fe Couche jamais que pour fe lever de nouveau ;
„ nous l'avons vu rcparoître comme l'Aurore de notre Bonheur. SaMajefié
^ tenant fa Cour de Jufticc , environné de tous les Princes du Sang , Se
M de tous les Grands du Roiaume , Sc la Reine étant déclarée Régente d'un:
K k k k 3 „ Ccn-.-
630 XXVIII. SYNODE NATIONAL
„ Confentement unanime , & par des Décrets Solemiiels du Parlement. Im-
>i mediateraent après Leurs. Ma^efiéi déploierent tous les Trefors de leurs
„ Grâces 8c de leur Clémence , en flitisfaifant un chacun , & ceux-là mê-
„ me dont les Intérêts étoient opofés, 6c en faifant revenir une grande Mul-
,1 titudc de Perfonnes qui étoient mécontentes du Gouvernement : elles ont
3j ouvert les Prifons,, elles ont permis à ceux qui étoient abfens, de retourner
3> dans leurs Maifons , elles ont donné la Liberté aux Accufés de plaider
,, leurs propres Gaulés 6c de tâcher à fe juftificr ; elles ont remis les Inno-
5, cens dans leui-s Emplois, 8c dans les Places de Garantie; elles ont confirmé
»> la Conduite 8c le Generalat des Armées à Ton Alteîle Roiale le Duc d'Or-
j, leanr, qui a fiiit admirer lés Ordres 8c ft Conduite au Siège dcGraveiines ,
„ 8c qui a pris cette Place Ci importante à la Vue des Troupes Ennemies ,
„ laquelle fera un Monument à la PoUerité , de fa Valeur 8v de fon Cou-
„ rage. Nous pouvons ajourer à cet Heureux Succès, la ViéVoire rempor-
,, tée à Rojiroi , Iz Prife àcThionville , àUpres , de Formes., de /t<faience ,dc
,, Phtlifbourg , ôc la Défaite de PArmée Bavaroife qui étoit retranchée. Tous
,, ces grands Avantages fuivis de plufieurs autres très- confiderables , ont
„ rendu fon Nom Augufte 8c Vénérable , chés toutes les Nations, 8c l'ont
j, fait craindre de tous Tes Ennemis, qui font obliges d'avouer que nôtre
,, Monarque eft Incomparable , 8c qu'il n'y a rien qui puiflé refilter à fa
,, Puiflince , 8c que Di^u rcpand viliblcmcnt d'en-haut fa Benediétion fur
5, fes Entreprifcs. Nous avons encore la Confolation de voir que lorfque
j, toutes les Nations Voiiînes qui font autour de nous, font en CombuiHon,
„ Se que la Guerre les dévore , la France jouît d'une Paix Profonde, fe re-
j) pofant fur les Soins continuels de la Reme Régente , que l'on peut à bon
,, Titre apeller la Mère de nôtre Patrie S^ de nos Armées , 6c fur les Sages
,y Ôc Prudens Confeils de fon Al telle Roiale le Duc d'Oricans , de fon Al-
,, telTe le Prince , £c de fon Emincnce Monfeigneur le Cardinal de Aiaz.a-
„ rin , fur la bonne Union 8cla parfaite Intelligence qui eft entr'cux.Sc fur
,, la Fidélité 8c Expérience de Meffieurs les Mmiftres d'Etat; ce qui nous
,, donne Lieu d'efpcrer que nous verrons une Paix Générale, en nos jours,
,, qui couronnera nôtre Joie 8c nôtre Bonheur.
„ Outre ces Raifons._qui vous font Communes avec tous les François, il] y
,, en a encore d'autres très Fortes, qui font Particulières à ceux de vôtre Pro-
,, feffion 8c Religion,
,, Je ne doute pas que vous ne vous reflbuveniés qu'aufli-tôt que le Roi
„ commença de régner , le bon Plaifir de Leurs Majeftés fût de faire publier
„ une Déclaration Roiale , par laquelle elles confirnioient tous les Edita
„ precedens , vous permettant le Libre Exercice de votre Religion, la Li-
,, berté de vos Confciences , prenant vos Perfonnes fous leur Protection, 8c
„ vous airùrant la Jouïflànce de vos Biens 8c de vos Eglifes , & tous ces
„ Privilèges fubfiftent fous les Ailes de leur Bonté , 8c de leur Autorité
,, Roiale. Et remarqués, je vous prie , qu'il y a des Perfonnes delà Premie-
j, re Qiialité dans ce Roiaume qui font de votre Religion , ce qui eft une
„ Maroue très- Particulière de la Bienveillance de Leurs Mtijefiési:n.vcïsvo\i$.
» Il
TENU A CHARENTON. 631
„ 11 ya pcrmi vous de très-Nobles & nès-IUuftres Ducs & Pairs , des M.i-
„ rèchaux de France , des Généraux d'Armée , des Gouverneurs , des Ma-
,, gillrats , des juges aux Cours Souveraines 5 Se à prefent Leurs Majeftés,
,, par un Efet Particulier de leur Bonté , 6c par la Grande Confiance qu'el-
„ les ont en vôtre Fidélité , vous ont permib de vousalVeniblcr en pleine
„ Liberté', aux Portes mêmes de la Capitalle du Roiaumc, à la vûë de tou-
^ te la France, &L de ce Grand Peuple qui etl à Paris , Peuple dont les Maxi-
>, mes , les Inclmations & les Humeurs , font fort diferentes des vôtres, &
„ dont la Religion eft opoicc à la vôtre ; prenés Garde qu'il fera un Te-
„ tnom Severe de toutes vos Aftions.
j, Par tous ces Egards , je ne doute aucunem.cnt Meflîeurs , que vous
„ n'aies tous unanimement, fur tout , la Glon-c de DteM devant les Yeux, le
„ Service du Roi , le Bien de vos Egliles, & le Kepos de vos Confcienccs.
„ Je me perfuade auflî que dans toutes vos Difpurcs , & vos Aélions, vous
„ vous comportercs avec cette Modération, Humilité , & Prudence qui con-
„ viennent iî bien à des Fidèles Sujets comme vous êtes : ce qui lera un
„ Fuiliant Moien £c très-Eficacc pour vous atirer, 5c au^c Provinces qui vous
j, ont députés , les Faveurs de Leurs AUjeft-és , particulièrement lorfque le
„ Monde , qui a l'Oeil fur vous . remarquera que vous avés leur bervice
,, fort à Cœur , 6c que vous voulés refter dans le rcfpect 6c les Devoirs ,
,, auxquels vous êtes obligés.
„ Tout cela f: doit faire félon l'Ordre qui m'a été prefcrit par Lef»s Ma-
,^ je[}és.]c fuis Chargé de vous dire de leur Fart , que tous les Miniftres 6c
„ Pafteurs qui ne font pas nés fur les Terres de fon Obeiïlancc , doivent
„ erre exclus de vôtre AlTemblée , 6c que ceux qui n'ont pas des Lettres
„ de Deputations,de leurs Synodes Provinciaux , ne peuvent pas y afliiler
,, pour donner leurs Sufrages ; 6c que pendant le tems de la Tenue de vôtre
,, Synode , vous ne pourrés avoir aucune Communication avec les Etran-
,, gers , 6c autres Perfonnes fulpeétes , mais que vous vous atacherés uni-
,, qucmcnt à régler les Afaires pour lefquelles vous avés cté Députés. Et
,, d'autant que vos Aflémblées ne font pas d'Inftitution Juridique , & que
„ par Gonfequent elles ne font pas un Corps Politique, Leurs Majeftés \ous
,, ont défendu de vous mêler , dans vos Seffions , des Afaires d'Etat , 6c
,, des Matières qui regardent la Juftice , 8c de rien propofêr , ou de parler
,, touchant le Retabliflêment des Miniftres Etrangers, qui ont été obligés de
„ quitter leurs Eglifes par quelquesDecrets des Parlemens,ou par des lettres Sig-
,, nées de Sa ALtjefié, en Conlequencedcs iufdits Décrets, ni de porter aucuiïc
,, Plainte à l'Occafion des Prétendues Infraftions des Edits , puifque vous
j, avés des Cours Mêlées,^ d'autres Cours de Jullice établies par les Edits, où
„ vous pouvés pourfuivre vos Droits , 6c avou- juftice de la Violation deC-
,, dits Edits , fi on les enfreint , 6c à quoi vous pouvés fort bien remédier
j, en vous adreflant vous mêmes au Confeil de Sa. Majefl-é, auquel vous pre-
s, fenterés vos Requêtes , qui feront dreilées dans la Fon-ne ordinaire; car
„ vos Synodes n'ont pas le Pouvoir de décider de pareilles Matières, mais de
„ traiter feulement des Points de Doftnne, ôc des Articles de laDifciplinedc.
9, vos Eghfes. î, Mi
6j2 XXVIII. SYNODE NATIONAL
,, Il vouseft auffi défendu de nommer aucuns Pafteurs , ou Députés ex-
,1 traoïd inaires , de recevoir des Lettres , ou de faire Reponfe à celles cjui
,> feront adrefTées aux Provinces , ou de Confulter fur de pareilles Afaires
j, dans les Intcrvales entre un Synode & un autre Synode ; parce quedetel-
„ les Confukations font exprtll'ément défendues par ledit du Mois de De-
„ cembre , Mille , fix Cens , Vint -deux ; & par les Déclarations qui l'ont
») fuivi.
,, Déplus t LeMïs M^.jefiés vous défendent d'imprimer , ou de faire impri"
,, mer dans quelque Lieu que ce puillè être , aucuns Livres touchant votre
„ Religion , à moins que ces Livres ne foient aprouvés par un Certificat
,, écrit de la Main de deux Miiiiftres tout au moins , qui foient en Ofice
,> Aftucl dans quelques Eglifes de ce Roiaume ; fous Peine de Confifcation
,1 de tous les Exemplaires. Vous ne pouvcs pas auffi prononcer Excommu-
a, nication contre les Miniftrcs , ou autres qui auront changé de Religion
,' v?our embraifcr la Catholique Romaine , ou leur faire aucun Reproche
,) par Paroles de Bouche ou par écrit , ni de quelle Manière que ce puifle
„ être. Vous ne reccvrés à l'avenir au Minillere , parmi vous , aucun
,) Etranger; C'efl: pourquoi on vous commande dcs-à-prefent d'inférer dans
,1 les Ateftations des PropoHxns qui doivent être Ordonnés , ou des Minif-
), très qui feront reçiàs dans quelque Eglife , le Nom du Lieu de IcurNaif-
„ fance.
,, Déplus, on fait Dcfence aux Synodes Provinciaux de publier aucuns
,) jeunes Généraux , ou Publics.
,, Et afin de Conferver la Paix & la Tranquillité Publique , Sa Majefié
,1 enjoint à tous les Miniftrcs , conformément au Commandement de £>/V»,
j) de prêcher à fcs Sujets l'Obeiflance qu'ils lui doivent , & qu'il ne leureft
j, pas licite de prendre les Armes contre leur Souverain , pour aucun Pre-
), texte que ce puifle être. En outre , il leur eft défendu de fe fervirdans
J, leurs Sermons , ou dans leurs Ecrits, des Expreffions de Tourmens , de
5, Martires . Se de Perfecutions, qu'ils pretendroient qu'on auroit fait foutrir
,, à ceux qui profeflent leur Religion, ou de Termes qui marqueroientque
jj leur liglife eft la Seule vraie Eglife de Dieu , & qu'ainfi on les traite In-
,, jiiftement. Et auffi , quand ils parleront du Pafe ils ne l'apelleront pas
,, Antéchrist ^ Sc ne le traiteront pas avec Mépris. Ils fe garderont auffi
,, d'accufer d''Idolatrie PE^life Caiholt^Ke ApofioUqHe Sc Romaine , 8c ils ne
,, s'émanciperont pas de dire que les Sacremens &c les Cérémonies de ladite
„ Eglife font d Invention Humaine , fous Peine d'interdiction s'ils nefecon-
„ forment pas aux Volontés de Sa Ma^efté,
,, Déplus , il leur eft défendu de fîire des Coleétes fecretes de Maifon en
„ Maifon , 6c de prendre aucun Denier de la Bourfe des Pauvres , ou des
M Legs pieux faits en leur Faveur , ou le Cinquième Denier de cet Argent,
„ ni d'apellcr Perfonne en juftice pour fe fiiire paier de leurs Salaires, ou pour
,, fe faire paier des Fraix des Voiages qu'ils feront, ou qu'ils auront fait , alanc
,, aux Coloques , ou aux Synodes ; ni pour la Réparation, ou l'Entretien de
., leurs Temples. Et en cela le bon Plaifir de Sa Majeflé eft que le Qua-
„ ran-
TENU A C H A R E N T O N. 6j5
„ rante - quatrième Article de l'Edit de Nantes Toit "ponâuellement ob-
,, lervé.
„ Et d'autant que leurs Majeftés font Informées que vous envoies vos En-
„ fans à Genève , en Suijfe , en Hollande & en Angleterre , pour les faire éle-
1, ver dans les Etudes , parmi ces Nations 8c dans ces Republiques qui ont
„ une extrême Averfion pour les Monarchies , Se qui peuvent leur don-
„ ner de très-mauvais Principes , pour ce qui regarde les Afaires de Politi-
,, que , ce qui eft d'une Confequence Importante , & qui pouroit avoir des
„ Efetstrès Dangereux; afin d'obvier à cela pendant qu'il en eft Tems, Leurs
„ Majeftés fouhaitent que vous inferiés cet Article dans la Difcipline de vos
,. Eglifes touchant les Propofans , 6c qu'il foit très-exa<Stement obfervé à
,, l'avenir dans toutes vos Provinces , à favoir , qu'aucun Propofant , ou
„ Théologien , ne pourra recevoir les Ordres pour être Miniftre , ni être
j, admis à l'Ofice Paftoral dans aucune de vos Eglifes , s'il a étudié dans les
,, Univerfités des Pais nommés ci - deflus , ou feulement parmi quelques-
„ unes de ces Nations. Et Leurs Majeflés m'ont commandé de vous a{fû-
j, rer qu'en vous conformant à leurs Intentions, dans un Point fi Important
„ vous ferés une Chofe qui leur fera fort agreaf>le , 6c qui tournera à l'A-
,, vantage de tous ceux^qui profeflcnt vôtre Religion.
j, J'ai auffi Ordre de vous informer que Leurs Majeftés font très -mal fa-
,, tisfaites , que contre cet Article de l'Edit qui a tant été recommandé, par
,> lequel on mettoit en Oubli tous les Sujets de Refl'entimens , on a inféré
M dans le Pfeataier imprimé à Genève en 1635". ces Paroles , On affembU le
,, Deteftable Concile de Trente le Quinx^iême jour de Mars 1545'. llyaaudS
„ dans le même PÇeautier plufieurs autres Chofes fort choquantes. Et dans
J, le Vint-quatriéme Article de vôtre Confeifion de Foi la Religion CathoU-
}, ejHe yipoftolicjue 6c Romaine eft apelléce ZJn Abus & une Fourbe de Satan ,
,, 5C le Purgatoire une pure Tromperie, & la Boutique d'oii font fortis les Tœux
„ des Moines , les Pèlerinages , & autres Defordres femblables. Et dans le
,, Vint-huitiême Article, vous vous fervcz de ces Termes ; Nom condamnons
,, toutes les A([emblées de la Papauté , oii P Idolâtrie & la Sftperflitton font en
„ l'^ogue.L.Quv^ Majeftés ne peuvent pas Ibufrir que dans des Synodes Natio-
>, naux on prête Serment fur de telles Paroles , car elles leur font de la Pei-
}> ne , étant Injurieufes à leur Religion , & à cette Eglife dont le Pape,c^\ie,
>, Sa Majefti croit être le Chef de l'Eglife , & qu'il apelle Saint Père , Sc
,, avec lequel il eft uni très - étroitement par Alliance & par Amitié. Leurs
„ Majeflés fouhuitent que dans une Ataire qui leur ell fi fort à Cœur, vous
,> aies la Déférence , 8c la Soumiflîon qu'elles attendent de vous , & qu'el-
,> les vous commandent , comme je vous le propofe maintenant de leur
M Part.
„ Il faut que je vous dife encore une chofe que Leurs Majeftés m'ont or-
3, donné de vous fiire favoir , qui eft , qu'elles ont très-jufte Raifon de fc
„ plaindre de vous , puis que dès le Commencement du Règne de Sa A/aje/fe\
„ ceux de votre Religion fe font émancipés de prêcher ouvertement, & d'exer-
„ cer leur Cuhc en Languedoc , & ailleurs, d'une Manière Violente , ce qui
Tome If. LUI eft
634 XXVIIÏ. SYNODE NATIONAL
„ eft entièrement contraire à la Paix Publique . Se aux Loix Générales de
„ ce Roiaume,qui défendent également aux Sujets tant de l'une quedel'au-
„ tre Religion , d'être juges eux mêmes , & de régler leur Droit , quand
„ même on leur auroit fait Tort , & que la Jullice feroit de leur Côté.
,, Elles font auflî fort Mécontentes de ce que leurfdits Sujets ont ofé fai-
„ re des Ades , êc les dreflèr hardiment après en être convenus dans leurs
,, Coloques ÔC Provinces , 8c les confirmer dans une Aflèrablée qu'ils
3) ont tenue dans le Confiftoire à''^nduz.e j £c de ce qu'ils ont remer-
,, cié les Perfonnes qui avoient commis ces Excès , 8c qui avoicnt com-
,, mencé la Révolte , afin de les Autorifer en cela. Et auflî de ce que ceux
„ à''Z!fez. ont élevé des Cloches fur leur Temple, fans en avoir auparavant
„ obtenu la Permifîîon , ce qui eft contraire aux Articles de la Capitulation
3) qu'on leur accorda lors qu'ils fe rendirent.
„ Leurs Majefie's fe plaignent enfin avec Sujet , de ce que ceux qui pro-
«I feflent votre Religion dans le Ld«ij«e^flr,ont entrepris de renouveller les
,, Deputations aux Cours de Montpellier , de Nîmes 2c d"c/y^i,qui avoient
„ été fuprimées depuis l'An 1622. 8c même lors qu'on régla la Capitulation
,, de ia Ville de Montpellier \ & de ce que les Sieurs Petrol,re[trie ,^ Fofir-
,, nier , fe font faits députer eux-mêmes , quoi qu'on ne tint point de Sy-
,, node en ce tems-là , & ont ainfi meprifé les Defenfes de Leurs Majefiés ,
„ 6c fe font déclarés Chefs de Parti ; & de ce qu'on a établi la Prédication
„ & l'Exercice de vôtre Religion dans plufieurs LieuxdeceRoiaumc, par une
,, lîmple& pure Autorité Privée, 6c au delà des Bornes qui avoient été pre-
M fcrites par les Commiffaires nommés pour exécuter VEdit de Nantes : &
,, même de ce que (ce qui eft contre les Termes Formels dudit Edit ^ ) ils
„ continuent de prêcher dans les Lieux dont les Ecclefiaftiques font Sei-
„ gneurs. C'eft une Chofe dont Sa Majefté a été bien informée.
„ Et outre tout ce que je viens de vous dire, il y a de certains Miniftres
,, qui fe font attribués une Liberté fi demefurée,que de proférer des Difcours
)) Séditieux dans leurs Chaires , 6c qui ont auflî eu l'Audace de retrancher
» de leur Communion des Pères qui avoient envoie leurs Enfans aux Cole-
„ ges des Regens qui font de la Religion CathoUcjue ^po/toli<^ue 6c Romaine.
„ C'eft pourquoi , Leurs Majefiés m'ont encore chargé de vous dire que ces
,, Inlraétions des Edits font fort Notoires , qu'elles font Contraires à vôtre
„ Devoir, Préjudiciables à Sa Majeflé , 6c Capables d'interrompre la Paix Pu-
,, blique , laquelle Sa Majefié ^ été de fon Côté , fi Soigneufe de conferver,
,, 6c que comme étant le bon Père de fon Peuple, il ne peut, ni ne doit pas
„ foufrir un Procédé fi Téméraire, lors qu'il peut l'empêcher. MzisSa Ma-
„ jefié e{}perc qu'à l'avenir vous aurés plus de Circonfpeétion, que vous vous
„ coraportçrés mieux , 6c que vous éviterés toutes les Occafions de lui de-
„ plaire , ^uoi qu'elles le puiffent prefenter.
CM Si-
TENU A CHARENTON. 6^f
CHAPITRE III.
Reponfe du Modérateur , a la Harangue du Commiflaire du Roi.
" TV^T^"^^"'^ '^ Commiflaire aiant achevé fa Harangue , Monfieur Gar-
,, ïy\.rfj]oles. Modérateur, y fit Reponfe, au Nom de tous fes Députés ,
„ remerciant premièrement le Dieu tout Puiflant.tout Bon & tout Mifencor-
„ dieux , de ce qu'il avoit exaucé les Prières de ces pauvres Eglifes,enleur
,, envoiant fes Bénédictions d'enhaut : enfoite que la Perte que toute la
,, Nation avoit faite en General , par la Mort du Fe» Roi de Glorieufc &
„ d'Immortelle Mémoire, ccoit abondanment réparée maintenant, par l'Ele-
}, vation de Sa A<ïajefie (\uc Dtett nous a donné pour Roi. Car quoique nous aions
„ vu éclipfer le Soleil de ce Roiaume , & qu'il ait paru enfeveli dans des
„ Ténèbres Eternelles de Douleur, parmi lefquellcs nous ne croions pas de
>, pouvoir trouver de Confolations ; Cependant nous avons vu renaître ,
„ avec un joie extrême , la Paix & le Bonheur de la France ; Cette
5, Etoile d'Orient qui a paru avec un Eclat , qui a fait revivre toute? les
,, Efperances de fes Fidèles Sujets ; & qui a rempli d'Etonnement 6c d'Ad-
,, miration tous les Peuples du Chriftianifme , lors qu'ils confiderent que la
,, Main bien- faifante de D;r«, a non- feulement tiré Sa Ma^efii du Berceau,
„ pour le placer fur le Trône de fes Pères ( dont la Naiflùnce a été tant 8c
,, fi long tems ciefirée , 8c que le Ciel a enfin accordée aux Prières de fon
,, Peuple , ) mais qu'il a auffi mis les Renés de l'Empire de France çxïXxç. les
„ Mains de la Reine Régente , qui eft une PrinceiTe dont la Noble Extr.ic-
,, tion femble ne de\'oir fervir à autre Fin , qu'à placer les Vertus de cette
,, Augure Reine , fur le plus Haut 8c le plus Illuftre Théâtre de PUni-
», vers.
,> En fécond Lieu , les Commencemens du Règne de Sa Majeflé font fi
,, Heureux, que nous en devons tout efperer ; car les Viétoircs que les Ar-
„ mées de nôtre Monarcjue remportent , 8c la Profperite dont la Nation
,f jouit , publient par tout l'Etat Floriflant du Gouvernement, & afermif-
,, fent les juftes Armes qu'il emploie pour défendre fon Peuple, 8c pour pro'
,, teger fes A liés. Les Defléins de fon Altejfe Koiale , 8c des autres Gène*
„ reaux ont eu tout le Succès qu'on en pouvoit elpercr.
,, Sa Majefié vP^ pas pliitôt été élevée fur le Trône qu'il a donné des Mar-
,, ques éclatantes de Ion Autorité Roiale; fes prcmicics Déclarations ont été
j, de ratifier £c de confirmer les Edits de Pacification , ^ d'allurer toutes
,, les Eglifes de ce Roiaume , de la Protection de leurs Sacrées Mjijejtés ;
,. ôc que comme ces Edws avoient été faits en notre Faveur, ils feroient auffi
„ conlérvés dan» loute leur Force , à nôtre Avant-^ge.
„ Ces Illuftres Témoignages qu'on a rcnàw des Services de deux Grands
„ Capitaines Tiirenne & Gajfton , nourris dans notre Sein 8c dans notre Com-
,, munion , &i qui ont été 8c qui font encore {\ univerfellcment chéris d'un
y, chucun , qu'oti n'a pas fail 4c Dihculti' de leur confier le Commande*
LUI a 3) ment
6^S XXVIII. SYNODE NATIONAL
,1 ment des Armées , en leur donnant le Bâton de A^arcchaux de France ,
î) fans que Perlonne en ait feit paroîrre le moindre Mécontentement : Et
>, la Bonté que Leurs AUjeJlés ont eue de recevoir favorablement nos très-
j, humbles Requêtes que nous leur avons prefentées par iiôire Député Ge-
„ neral , Se la Bienveillance qu'ils nous ont témoignée , en nous accordant
j) la Permiflîon Je tenir nos Alîèmblées , & en confiant l'Infpcction fur no-
,, tre Synode à une Perfonne très lUuftrepar ces Vertus, & fi digne du Rang
j, honorable qu'il tient dans le premier & le plus noble de tous les Parle-
,, mens de ce Roiaume. Tous ces Egards , 6c plufieurs autres nous font
„ une .douce Violence , en nous obligeant de nous répandre en Louanges
„ & en Remercimens pour tant & de fi grands Bien-faits que Lenrs Majefies
j, nous ont accordés , lefquels nous regardons comme les premiers Fruits ,
,, Se les Aflûrances d'une Moiflbn plus abondante ; & par ces Motifs de
,. reconnoiilance nous fommes encore forcés de nous adrefl'er au Trône de
,1 Grâce, pour fuplier l'Infinie Bonté de conferver leurs Perfonnes Sacrées ,
,, de i-epandre fes Benediélions fur leur Gouvernement, èc de maintenir tou-
,, jours la Gloire de la Couronne , à l'ombre de laquelle les Eglifcs,jouif-
,, fant d'une douce Paix , ne fouhaiteront autre Cliofe , Se n'auront jamais
,, d'autres Vues , que de pratiquer conftanment , fidèlement & confcien-
,, cieufement , le Commandement très-exprès du Seigneur nôtre Sauveur ,
J, qu'il nous fait par fon Apôtre St. Pierre , de craindre Dieu er d'honorer le
,, Roi ^ par cette entière Obeifiance que nous devons à nos Souverains. Et
,» comme nous n'avons pas le Deilcin d'admettre, auffi ne voulons nous pas
„ recevoir aucune Perfonne dans nos Synodes Nationaux , pour y prendre
,> Place comme Membre de notre Corps , fi ce n'elt quelcun qui ioit depu-
„ té par les Provinces ; car cela eft contraire à nôtre ancienne Coutume.
J, Nous ne voulons pas non plus avoir aucune Correfpondance avec les Etran-
» gers , ni recevoir ou lire les Lettres qu'ils pourroient nous écrire, ni leur
J, repondre , à moins que Monfieur le Commiflaire qui reprefcnte laFerfon-
,) ne de Sa Majefté , ne les ait auparavant examinées, & qu'il ne nous ait
)> enfuite permis de les lire , Se d'y faire Reponfe. Nous ne voulons plus.
}, auffi nous mêler en aucune Manière des Afairesde l'Etat , ni rien ordon-
»> ner qui y ait le moindre Raport r Se nous ne prefenterons aucun Paffeur
î> à nos Eglifes pour être emploie aux Fonctions du Miniftere , qui ne foit
}> né fur les Terres de la Dépendance de Sa Majefié , Senous n'avons aucune
,, envie d'établir des Confcils Provinciaux , contre la Volonté du Roi nôtre
y, légitime Souverain ; & nous ne foufrirons pas , ( puifque Sa Majefté le
„ demande de nous, ) que ces Canons de nos Synodes Nationaux, qui con-
,j cernent l'Aprobation des Livres qui feront imprimés touchant des Matie-
„ rcs de Religion, foitnt violés. Nous n'excommunierons Perfonne de ceux
J, qui quittent la Communion de nos Eglifes , car nous ne nous attribuons
„ aucune Juridiétion fur eux, du moment qu^ils nous ont abandonnés :
„ Nous ne voulons pas tolérer qu'on vomifl'e des Injures , ou qu'on faflc
», aucun Reproche dans les Sermons , contre les Membres de VEglife Ro-
„ maint , foit en General ou en Particulier ; ou q^u'on dife rien qui puiflc
„ exci.
TENUACHARENTON. 637
exciter les Peuples à la Rébellion, ou à la Sédition , ou qui puifle donner
Lieu aux Sujets de SaMajefté de s'opofer à fon Autorité. Aucune Pro-
vince en Particulier n'aura le Pouvoir d'indiquer des Jeûnes Généraux &
Publics ; & on ne fera pas de Coleétes , de Maifon en Maifon ; Sc on ne
permettra pas que l'Argent des Pauvres foit détourné à d'autres Ufages qu'à
ceux auxquels il a été deftiné; nique le quarante-quatrième Article des Ma-
tières Particulières de l'Edit de A/'^Mrw foit violé : car nous fommes dans
la Refolution très-fincere , êc très- ferme d'obferver exaétement , 8c étroi-
tement les Edits de Leurs Majefiés , 8c de mener une Vie tranquille en
toute Sainteté & Honnêteté fous leur Protcârion.
„ Mais Monfieur , nous fuplions très-humblement Leurs Majeftéj,enpre-
mier Lieu , de vouloir arrêter , par leur Autorité fouveraine, les Entrc-
prifes violentes , 8c les Menées de certaines Perfonnes , lefquelles étant
mûcs d'un faux Zèle , ou à Caufe de l'Emploi qu'ils pofledent, troublent
la Paix & la Tranquilité Publique , en contrevenant ouvertement aux
Edits , par pluficurs Entreprifes qu'ils font tous les jours contre ceuxciui
ProfelTent notre Religion , tant en General qu'en Particulier j afin qu'au-
cun de nous ne foit molcfté au Sujet de fa Religion, Se que nous ne foions
pas forcés de former nos Plaintes , fur la Violence qu'on veut faire à nos
Confciences , ce qui elt formellement contre le Sens Formel & Exprès
des Edits, ëc ce que Leurs Maje/l^e's ne voudront pas foufrir.
,, Secondement , nous fuplions très-humblement Leurs Majefie's, défaire
Reflexion que nôtre Confeflîon de Foi a été drcflee depuis Cent Ans , ou
environ , auparavant qu'on eût fait aucun Edit en Faveur de ceux de no-
tre Religion , & qu'ils la prefenterent au ^0/ François Second , pour lui
rendre Raifon de leur Efperance , Se lui marquer les Abus qu'ils croioienc
fermement être dans la Religion de Rome , & qu'ainfi elle avoit grand Be-
foin d'être Reformée : enforte que nos Proiefiants François n'ont jamais
changé , ni ne peuvent pas clianger à prcfent , fuis être coupables d'une
Prévarication fort grcrflïere , cette Forme d'Expreflîon qui a été inférée,
dès le commencement , dans nôtre Confcfiîon , par laquelle ils ont décla-
ré fincerement ; & en V^erité , leur Commune Créance , qui a été Au-
torifée l'An i^6i. par l'Edit du Mois de Janvier , & depuis par celui de
Nantes , qui nous a été accordé par Henri le Grand-, laquelle a été confir-
mée par le Feu Roi, 8c par Sa. A<lajefié qui Rcgnc à prefent.
,, En troifiême Lieu , on n'a jamais dit que toute la Créance de VEglife
Romaine ne fût qu'un Abus ,Sc une Tromperie de Satan , & jamais on
ne l'a qualifiée telle , puifque les deux Eglifcs , la Romaine & celle des
Protejians ne diferent en rien touchant la Doctrine de la Trinité , ou de
l'Incarnation de nôtre Seigneur Jefus-Chriji qui font les Principaux Points
du Chrifiianifme ; mais outre ces Vérités Fondamentales , que tous les
Chrétiens de France , à'' y^lle-maine , 8c d'autres Endroits , reçoivent 6c
confeflent , on a encore ajouté plufieurs autres Articles de Foi à la Créan-
ce de l'Eglife Romaine , auxquels nous ne pouvons pas confcntir , 6c que
nous rejettons entièrement \ comme l'Interceffion des Saints, le Purgatoi-
Llll 5 „ rc.
63S XX VI II. s Y N O D E N A T I O N A L
„ re , ce qui regarde le Pape , & plufieui-s autres, lefquels, quoiqu'ils foient
„ en Vogue depuis plufieurs Siècles dans cette Eglile , ont néanmoins cou-
,, jours été fortement difputés par tous les Reformés de France 2c d'autres
,, Pais. Tellement que fi nous renoncions a notre Profeflîon de Foi , qui
,, nous eft permifè par l'E,dit,Sc à cette Profeflîon que nous en avons faite
„ & déclarée , avec toute Sincérité 6c Vérité , en l'refence de Dieu , qui
„ fonde les Cœurs , 8<; qui ne peut pas foufrir l'Hypocnfie , ni une Con-
„ fcience mauvaife , fi dis-je nous renoncions à cette Foi , nous nous ren-
,, drions coupables d'une Impofture qui feroit inexcufable devant D;?* & de-
,, vant les Hommes i car nous diflîniulenons en Matière de lleligion, ôcen
,, faifant une Profeflîon Sacrilège , que nous ne croirions nullement , nous
„ ruinerions toutes les Efperances que nous avons de la Vie Eternelle;C'efl;
,, pourquoi toutes nos Eglifes efperent que i".* A-iajeft-e' , fuivant les Exem-
„ pksde fesPredecelîeurs , qui ont accorde à leurs Fidèles Sujets la Liber-
,, té de leurs Confciences , nous accordera plus volontiers fa Proteâion ^oi»-
,, le , par cela même que nous fiifons Profeflîon Ouverte de notre Foi, que
, fi nous la diflîmulions , ou que nous la tinfions cachée dans notre Cœur,
,', ou que nous l'cNpofaflîons en Termes Ambigus & Equivoques, ce qui
„ feroit fxifler nôtre Religion pour une Tromperie ; èc pour une Complai-
,, fance honteufe , pleine de Fraude £c d'impofture , ix)us trahirions lâ-
„ chcment la Foi de nos Frères les Protelhints au Préjudice de notre Con-
„ fcience.
,, En quatrième Lieu , pource qui regarde l'Imprimeur de Genève, les
„ Synodes Nationaux de ce Roiaume n'ont aucune Autorité fur lui , & il
,, n'a reçu aucims Ordres de nôtre Part , ni ics Maîtres ne lui ont pascona-
,, mandé de fe fervir des Termes qu'il a emploies , êc nous tbukiiterjons de
,, tout nôtre Cœur qu'il s'en fût abltenu ; quoique cependant il n'tnnprime
„ rien que ce qui eft généralement reçu , par tous les Proteftans de l'£«-
rope , qui ont tous , depuis le premier jafqu''au dernier , d'un Confente-
,, ment unanime, combatu le Concile de Trente , en ce qui regarde la Forme
„ de fa Convocation , fes Procédures , & les Décrets qu'on y a faits', &
j, les Anathemes qu'on y a prononcés ; ce que plufieurs Princes Catholicités
,, ont fait auflî , lefquels ont protclté fokmncllementpi.r leurs Amballadeurs
„ contre ledit Concile. L.'' Empereur Charles-Ouint de qui nôtre ÏUuftreMo-
„ narque eft decendu du Côté Maternel , s'y eft opofé pr le Seigneur Men-
^, doza ; Henri Second a auffi fait protefter centre ces Décrets , par Mon-
', fieur \''y^bé de Belloz.onne , qui fut enfuite fait Evêque d'y^Hxere & qui
l, étoit alors fon Ambafladeur. Charles Neuvième l'a fait aufiî par Monfieur
,, Ferrier .lequel décrivant cette Fameulé Aflèmblée, la compare a un Scor-
,, pim qui picque VEgltje Gallicane i ôc le même Monfieur Ferrier fckrlp.u-
,, tout d'Expreflîons auflî emphatiques que celles de l'iaipiraeur de Cene-je,
„ dont la Liberté deplait néanmoins fi fort à Lei^rs Maj-etfts^
,, En cinquième Lieu, nos Eglifes ne fc font jamais tant éloignées de leur
, Devoir & de la Soumiflîon à laquelle cUcs ibnt obligées, que de s'aroger
" témérairement le Pouvoir d'être Juges dan5 leur propre Cuufe , & de le
" „ fiire
TENU A CHARENTON. 659
„ faire elles-mêmes Juftice. Mais la pure Vérité de l'Afaire eft qu'étant fa-
„ vorifées par la Déclaration du Roi , qui ratifie l'Edit de Nantes , & les
,, Articles Secrets , avec les Conceffions qui y font renfermées , lefquelles
,, nous ont été accordées par les Rots precedens', plufieurs Eglifes étant ren-
„ trées dans leur Ancien Droit , nos Frères n'ont pas crû que ce fût un Cri-
„ me de s'en fervir , conformément à l'Intention de Sa Alajefié.
„ Sixièmement , c'a été fur cette Supofition innocente , qui ne tendoit
„ nullement à fe fouftraire de l'Obei fiance que nous devons au Gouverne-
„ ment Public , que l'Exercice de nôtre Religion a été pratiqué coutumie-
„• rement à Ribirnte depuis plus de Soixante 6c dix Ans , fans qu'il ait été
„ interrompu, jufqu'à ce que la Dame dudit Lieu le voulant empêcher avec
„ Force y a envoie une Compagnie de Soldats , qui ont chafic , avec Vio-
,, lence , Monfieur Amaud , Pafteur ^Andffz.e , lequel avoit été apellé par
„ les Peuples au Miniftere de ladite Eglife , & s'étoh ofert de les fervir, fe-
„ Ion l'Ancienne Pratique ; 8c immédiatement après Monfieur le Lieutenant
„ General du Languedoc y a envoie un Ordre pour le faire emprifonner ;
„ & non-obftant qu'il en eût apellé â la Cour de l'Edit , il a néanmoins été
^ condamné ; c'ert pourquoi il eft maintenant; profterné aux Pieds de Sa
,, Majeflé pour lui reprefenter le Tort qu'on lui a fut , & pour implorer b
„ Clémence de Sa Majefié , & demander qu'il lui foit fait Juftice , félon
,, l'Edit.
„ En Septième Lieu , les Députés Provinciaux du Bas Languedoc que les
,, Eglifes ont envoies pour fe diiculper , maintieniient que les trois Villes
„ de Nimes , à''Vfez., 5c de Montpellier , après avoir député les SkursFour^
,, nier , Peirol , 5c Fefirie , vers Sa Majeflé , pour lui rendre en leur Nom ,
,, avec toute la Diligence poffible , leurs Premiers Devoirs, 8c le remercier
„ en même tems , avec toute Humilité 6c Sincérité , de ce qu'il leur a ac-
„ cordé fes Déclarations , ils ont auflî demandé la Protcâion de Sa Adajejlt
,, par leurs Requêtes*, imploré fa Juftice , 6c fait des Prières très-inftantes ,
., très-foumifes 6c très-refpecStueufes , afin qu'on leur fit Réparation des In-
j, frafticns de l'Edit , fuivant la Pratique conftante de nos Eglifes; telle-
,, ment qu'ils ne peuvent pas fcperluader que ces Egliiés aient rien fait corh-
,, tre le Devoir qui convient à de bons 8c fidèles Sujets , £c auxquels ils
,, font obligés en Confcience : Et on ne peut pas les blâmer de s'être adref-
,, fés à Sa Majeflé contre la Defenle que Monfieur l'Intendant leur en avoit
„ faite , quoi qu'en cela il fe foit fervi du Nom du Roi. , direftement contre
,, l'Intention de Sa Majeflé , qui nous a été ncdhée , 6c à tout le Monde
„ par fes Déclarations Publiques.
,, Huitièmement , on ne peut pas dire que la Ville dî"Vfet^ loit coupable^
„ d'avoir violé l'Edit , non pas même dans la Capitrulation Particulière faite
„ avec Sa Majeflé , car il n'eft pas Befoin d'une Nouvelle Conceflîon pour
„ un Ancien Ufage, contre lequel on n'avoit jamais fait aucune Detenfe.Cet-
j, te Cloche dont on fait tant de Bruit , 2c qui a donné Lieu a tant de Plain-
„ tes qu'on a ponées à Sa Majeflé' , a été placée dnns le Clocher de ladite
„ Egliîb dès le Commencement qu'elle fut bâtie , 6c elle y eft reftée juC-
640 XXVIII. S Y N:0 DE NATIONAL
„ qu'à nn peu auparavant la fufdite Capitulation ; mais lorfque la Tour
„ étoit prête de tomber, on l'en ôta pour la mettre dans un des Coins de la
„ même Eglife ; Se le Clocher ne fut pas plutôt reparé , qu'on fufpenditde-
), rechef cette Cloche où elle avoit toujours été.
,, Et dans toute cette Province , on ne prêche la Parole de Dieu dans aa-
,, cuns autres Endroits que dans ceux où il a été permis par les Edits ,
„ qui ont confirme nos Eglifes dans la Poflcffion dont elles jouillbient de-
„ puis plus de quatre-vints Ans ; & il vaudroit mieux qu'on ôtat la Vie à
„ ces Peuples , que de les fruftrer de ce Droit.
„ En dixième Lieu , dans toutes les Eglifes de cette Province, il n'y a eu
„ aucun Reformé fufpendu des Sacremens , pour avoir envoie fes Enfans
j, étudier aux Coleges des Refaites , finon en Confirmité de la Difcipline qui
„ eft permife par les Edits. Et ceux qui profcflént nôtre Religion ne peu-
„ vent être blâmés , ou empêchés , avec la moindre aparence de Raifon ,
„ d'obferver ce Canon , qui contribue tant à la Paix de leurs Confcicnces ,
„ & à l'Education de leurs Enfans , parce qu'ils font obligés de les élever
,, par toutes fortes de Moiens propres à leur infpirer la Crainte de £>/<■«,&
„ à leur donner de bonnes Inftruâions , comme qu'ils obeïll'cnt au Roi , &C
,, qu'ils aiant de l'Horreur pour les maudits Principes de certains Cafuiftes
„ Catoliques , lefquels aiant été imprimés dans leur Efprit dès leur Bas- âge,
„ ont plongé & replongé ce Roiaume dans une Mer de Pleurs & d'Amcrtu-
„ mes. Nous ne fommes pas maintenant les feuls Coupables d'avoir violé
„ l'Edit , comme auparavant, parce que, non feulement la Sorbonne , mais
j, auffi toute l'Univerfité de Paris , qui eft la plus Ancienne du Roiaume ,
j, & de toute VEmope , a prefentement & dès aujourd'hui même intenté un
,, Procès contre les fefitites , pour avoir corrompu nôtre Jeuneflè & l'avoir
„ empoifonnée par leur Morale : Chofe que ni l'Eglife, ni l'Etat , ne de-
„ vroit pas fouirir , parce que cela eft contraire à la bonne Politique , aufll-
i, bien qu'à la véritable Théologie,
„ Et parce qu'on nous défend d'envoier nos Ecoliers , que nous deftinons
j> au Miniftere , étudier en Théologie à Genève , en SuilJe , dans les Pais-
„ Bas aliés , ou en Angleterre, nous fuplions très- humblement Sa Majefie'
„ de foufrir que nos Eglifes puiflènt jouir de la Liberté qui leur a été accor-
,, dée par les Rois fes Predecell'eurs , avec le même Privilège que fes autres
,1 Sujets , fans faire aucune Diference de la Religion : parce que Genève a
„ été depuis plus de cinquante Ans fous la Protection immédiate de laCou-
j, ronne de France ; tous ces autres Etats ont Aliance avec la Nation Fran-
„ çoife , & font plus conftants dans leur Union avec Sa Majefie' , qu'aucun
9, autre Pais de la Chrétienté' , quel qu'il puiflè être. Déplus , ces mêmes
J, Nations dont on nous défend les Univerfités , envoient leur Jeuneflè en
„ France pour fe polir & aprendre les belles Manières , & pour s'inftruire
5, dans les Siences ; en quoi elles font voir, que bien loin d'être Ennemies de
,, la France , elles en aiment les Coutumes & le Gouvernement. Outre que
„ ceux qui font Pafteurs dans les Egltfes Reformées de ce Roiaume , 6c qui
it ont étudié dans quelques-unes de ces Univcrfités, ou dans toutes , ne fe
,, font
TENU A CHARENTON. 64,1
„ font jamais ibuftraits de l'Obeïflànce qu'ils doivent à Sa Mujefié t £c
j, n'en ont fait détourner Perfonne ; ni aucun d'eux n'a témoigné avoir
„ la moindre Averfion pour la Monarchie , fous laquelle la Nation Fran-
„ çoife a fubHfté , 8c par laquelle elle a été gouvernée fucceffivcment de
j. Père en Fils , depuis plus de Douze Cens Ans. Et d'autant que Sa
,, Majefté ne juge pas à propos d'empêcher les Jeunes Gens de ce Roiau-
„ me , qui étudient en Philofophie , en Droit , ou en Médecine , de
5, voiager dans les Pais Etrangers , ni pas même dans les Republiques »
I, comme Vemfe &c. où il y a de même qu'à Padone un grand con-
» cours d'Ecoliers de notre Nation, qui y continuent diligenment leurs
)i Etudes , dans toutes iortes de Siences ; nous réitérons notre Deman-
j, de , & nous fuplions très - humblement Sa Maiejié, de vouloir per-
„ mettre que nos Eglifes puiflent jouir de leur Ancienne Liberté en Pa-
„ reil Cas.
CHAPITRE IV.
Le Synode envoie des Députés /î Leurs Majeftés , éf aux
Seigneurs du Confeil Privé.
L'Aflemblée nomma les Sieurs Vincent 8c Chabrol Pafteurs , 8c les Srs.
de Panieure 8c de Cle[les Anciens, pour aller à la Cour.fe profterner
aux Pieds de Leurs Majeftés , leur marquer notre Soumifllon , & les re-
mercier , & pour délivrer nos Lettres au Roi , à la f:eine Régente , au
Duc à''Orlea»s , au Prince de Condé , à Moniîcur le Cardinal Maz.arin , à
Monfieur le Chancelier , à Monfieur le Tréfoner , à Monfieur d ' £7»^ >■; Con-
trôleur General , à Monfieur de l^rilliere , qui avoit l'Infpeétion fur les
Profeiîeurs de la Religion Reformée.
COPIE
D'une Lettre du Synode au Roi.
SIRE,
,, \ Uffi-tôt que nôtre Aflerablée a été formée , nous nous fommesadrcf-
,, 2\. fés à la Divine Majeflé , pour atirer fes Benediétions fur nous ^ & la
„ première Penfée qui nous eft venue dans l'Efprit a été de nous aquiter ,
», félon que nôtre Confcience nous le fuggcre , des Devoirs auxquels nous
j, fommes obligés envers retre Majefté qui eft le Portrait vivant de notre
,, Dieu., & pour cet Efet nous avons aufli- tôt dépêché les Sieurs /-^««ff»/- &
,, Chabrol Pafteurs , 6c de Panieure avec de Clejles Anciens , vers fotre Ma-
,, jeflé . pour fe profterner à fes Pieds , lui rendre nos Hommages & lui
„ marquer nôtre Soumiflion ; comme auffi pour la remercier trés-humble-
Teme II. M m mm „ ment
64.Z XXVIÏT. SYNODE NATIONAL
,, ment de cette Faveur toute particulière que nous en avons reçue, lorf-
„ qu'elle nous a permis de nous aflembler dans ce Synode , oii nous travaiU
,, Ions avec Zèle à fervir Dieu , à nous confirmer £c fortifier dans fon Servi-
,, ce , & dans l'Obeïflànce que nous devons à rott-f A/ajefté Et étant fi près
„ de Votre A-Jajefié , Sc de ces Gloricules Intelligences qui vous environnent ,
„ & connoiflant très-bien que (''«tre yl4'rt;>y?ealesYcux fiir nous, & que nous
,, fommes également lous fa Puiflance &: fous fon Infpection , nous nous
j, fentons excités à nous aquiter dignement de nôtre Devoir , 6c de perfifter
9) dans cette Fidélité qui nous eft Naturelle, 6c que nous tenons de nos Pe-
„ res, laquelle nous voulons fubftituerànotrePolterité. Mais Sire, le Prin-
j> cipa! But que nous nous propofons en députant ces Meflieurs vers Fotre
„ A-fajeJre, ell de témoigner la joie triomphante de toutes nos Eglifes , 6c
„ cette Satisfaction inexprimable que nous reflèntons dans nos Ames, devoir
„ Votre Majefié élevée fur le Trône, d'avoir un Roi. que nous avons demandé
„ à Dieff, en lui adreflant beaucoup de Prières , que nous avons faites avecla
„ plus grande Ardeur & Importunité qu'on puifle s'imaginer, depuis plu-
j, fieurs Années. Nous croions, Sire, que Dieu vous a donné à votre Peu-
„ pie comme un riche Prefent de fa Grâce , qu'il a pris dans le Trefor de fa
5, iMifericorde , afin que vous nous ramenafîiés le Siècle d'Or , 6c afin que
„ vous fufliés l'Inftrument dont il veut fe fervir pour nous communiquer Tes
j, plus Infignes Faveurs; car auffi-tôt que vous avés commencé à Régner, il
.-., vous a donné des Succès Merveilleux, ÔC il vous a fait remporter des Vic-
„ toires qu'on n'auroit ofé efperer;ce qui rend Votre MAjeftéioxmiàdblt àfcs
„ Ennemis, 6c qui fait que vôtre Peuple vous confiderc comme un Précieux
„ Bourgeon qui promet un Nombre infini de Profperités , que la Providen-
„ ce a refervées à la pauvre France , pour l'en combler fqus vôtre Gouver-
„ nement. Sire, nous avons Lieu d'efperer, 6c même nous nous promettons
5, que nous participerons avec vos autres Sujets à ces Benediélions que la
„ Providence Divine dianbxxc fi copicufement par vos Mains, puifquc nous
5, travaillons , 6c que nous voulons travailler fans ceffe à nous en rendre di-
„ gnes, en donnant des Marques, en toutes les Occafions,de notre Fidélité
„ inviolable ; car nous fommes très-dilpolés à ficrificr nos Biens, nos Em-
,, plois 6c nos Vies , avec toute la Joie imaginable pour le Service de Votre
,, Majeflé , lorfque fes Ordres nous y apelleront , ou que nous y ferons
„ invités i C'eft dans ces Sentimens , Sire , que nous voulons vivre 6c mou-
,j rir, étant non-feulement par notre Naiflànce ôc Devoir, mais auffi par une
5, Afeftion très-ardente.
52W, Vos très- Humbles, très-Obeïfl'ans, Se très-Fiddes
'DeCharentonhxS, Sujets 6c Serviteurs, les Pafteurs 6c Anciens ai'-
de Décembre 1 644. femblés par la Permiffion de Votre Âdajefié, au Syno-
de National de Charentoni 6c au Nom de tous.
Garissoles, Modérateur.
Basn AGE , Ajoint.
D. Blondel, 'J
6c V Secrétaires.
Le Coq., J CCu
TENU A C H ARE NT O N- ^43
COPIE
D'une Lettre du Synode à la Reine Regentç.
MADAME,
jj t^tOus avons Sujet de regarder ce jour comme un des plus Heureux
„ ilN de notre Vie , puifque nous avons l'Honneur de nous profterncr à
„ vos Pieds , en la Perlbnne de nos Députés. ^oV? J!/^;?// peut fe ref-
j, fouvenir qu'aufli-tôt que la Providence Divine eut mis les Renés du Gou-
„ vernement entre vos Mains , toutes nos Eglifes marquèrent un extrême
,) Empreflement , pour obtenir cet Honneur , dont nous jouïfibns à pre-
,, fent , de témoigner à Fôtre Majefté cette grande joie dont nous fomrnes
„ tranlportés de voir combien Dieu a pris à Cœur les Ititerêts de la France;
„ car lorfque nous avions le plus de Sujet de pleurer 8c de nous lamenter ,
„ à Caufe de la Mort de Feu nôtre Roi de Glorieufe Mémoire , nôtre Trif-
,, telle a été changée en Joie , auffi-tôt que la Régence du Roiaume a été
,, confiée à ràtre Afajefié , ce qui nous fait prcfque oublier la Perte que
„ nous avons laite , le Soleil refplendiflant maintenant avec plus d'Eclat que
5, jamais. II y a eu feulement quelques Incidcns qui ont empêché que nous
„ n'euflions cet Honneur dès ce tems-là ; c'eft, Madame , que nous mê-
,, lions aux Efperances que nous avions alors , des Préjugés contraires à
,, l'Expérience que nous avons à prefent, des Grandes Benediétions que Dieu
,, a fi abondanmcnt répandues fur vôtre Gouvernement , qui le rendent lî
j, Heureux j & telle étoit la Volonté de Dien , afin que nôtre joie fiât d'au-
„ tant plus Solide dans la fuite , £c que nous la temoignaflions en desTer-
), mes d'autant plus Magnifiques : & afin de joindre nôtre très-humble 6c
-,, très-fidele Soumifiion à nos Remercimens , nous avons député les Sieurs
,, Vincent èc Chabrol Pafteurs , Sc de Panienre avec de Clcjles , Anciens,
,, pour aflurer ritre Majejté 7i\x Nom de nos Eglifes , du profond Relfei. -
,, timent, & de la Reconnoiflance que nous avons, de toutes les Faveurs que
5, nous avons reçues de Fôtre Majefié. Vous nous avés Madame, continué les
„ Bienfaits que Sa Majefié & fes lUuftres Ancêtres nous avoient accordés;
,, & vous avés confirmé les Edits qui nous ont été oébroiés par votre De-
j, claration Roiale ; & ce qui cil: encore d'avantage , Aiadame \ c'cll; à yô-
„ tre Grande Bonté que nous fommes obligés du privilège que nous avons
,, obtenu, de nous allèmbler ici dans un Synode, qui eft une Afîèmbléetrès-
„ uniforme dans tous ces Membres ^ dont les Cœurs font très unis & très-
„ afeétionnçs au Service de Vos Majefiés ; c'eft ce dont nous vous prions
,, très-humblement d'être bien perluadée. Nous vous obéirons éternelle-
„ tiienuMddame,nowi vous aimerons, nous ne partagerons pas notre affcétion,
„ & nous tri\nfmettrons cette Fidélité , dont pou? laifons Proftjlfion , à nos
„ Defcendans, comme un Point cflèntiel de notre R-pligiqn. Nous fu-
4> piiçns notre Çr^tml Viea , par lequel les Rw JJ^egnent , §ç qui a fai|:
Mm m m %' „ fleurir
Ô44 XX VIIL SYNODE NATIONAL
}, fleurir fi glorieufement , jufqu'à prefent , les Lis de votre Couronne ,
>j qu'il lui plaife de vous conferver , Madame , pour le Roi nôtre commun
» Maître , & le Roi pour Fotre M'^efté , Se l'un & l'autre pour la trance
„ & pour nos Eglifes i afin que par la Conjonâiion & Union perpétuelle
i> de ces deux Grands Luminaires , ce Roiaume en puide recevoir les In-
)• fluences bienfaifantes, & les plus favorables. Et que vôtre Rc gênée , ^î/rf-
,, dame . puiflè Exciter de l'Emulation dans les Monarchies les plus accom-
,, plies & les plus parfaites , & que déformais elle foit un Modèle domefti-
,, que à nôtre Roi , auquel il puiflc conformer toutes fes Gloricufes Aftions.
t, Ce font , Madame , .les Vœux des Sujets de rotre Majefté, qui font.
Madame ».
Les plus Humbles , les plus Obeïflans , & les plus
Fidèles de tous vos Serviteurs , les Pajhurs & An-
ciens aflemblés par la Permiflîon de P^os Majefie's au
Synode National de Charenton , 6c au Nom d'eux
tous ,
De Charenton le 28. GariJJofes , Modérateur.
àc Décembre 1644. Bafmge , Ajoint.
1
Blonde!
& > Secrétaires.
Le Coijf ,
CHAPITRE V.
Le Retour des Députés , avec la Repmfe du Kou
A R T I CI E I.
UN Jeudi cinquième de Janvier., les Sicun Viticent , Clurlet àc Parieare,
& de Clejlcs, retournèrent au Synode avec des Lettres de Sa Majefté, 65
ils nous firent lavoir qu'ils avoient eu une Audience Favorable 6c un boa
Acueil du ^01 , de la Reine Régente , de fon Altejfe Roiale le Dnc is'Orleans,
de Monfieur le Cardinal Maz.arin , de Monfieur le Gr^wé/ Chancellier , du
Grand Treforier , du Contrôleur General 6c du Secrétaire de la VriUtere , ce
qui réjouît toutes les Eglifes , du bon Succès de leur Dépuration , & qui
parut nous promettre qu'on nous donneroit une prompte Satibfiftion tou-
chant nos Griefs ; 6c on enjoignit à toutes nos Eglifes , comme on
y étoit obligé, d'ofrir des Prières à Dieu , pour lui demander de conferver
la Vie & la Santé à Lears Majeftés \ au Dm é'Orleanf , 6c à nos Seigneurs
les
TENUACHARENTON. 645
les Miniftres d'Etat. Et parce que lefdics Députés n'eurent pas l'Honneur
de fiiire la Révérence à Monfeigneur le Prime , à Caufe qu'il n'étoit pas en
Ville alors , le Synode leur ordonna de retourner à Paris aufli-tôt qu'on
eut apris qu'il y ctoit de Retour , & de lui délivrer des Lettres de la Part du-
dit Synode , & d'aflîirer Son Altejfe que tous les Reformées de Franee étoient
fes très Humbles Serviteurs.
COPIE
De la Lettre au Roi au Synode,
I I.
chers & Biens - Ames ,
,, VTOus avons reçu vos Lettres du vint - huitième du Mois dernier »
„ IN par lefqucUes, Sc auffi par vos Députés, nous avons apris à nôtre
„ grande Satisfaétion , les bonnes & finceres Intentions dans lefquelles
„ votre Aflemblce , que vous tenés à prcfent par notre Permiflîon à Cha-
,, renton, étoit de continuer dans cette Fidélité inviolable à nôtre Service ,
„ comme vous y êtes indifpenfablement engagés ; ce qui nous a donné tout le
j, Contentement que nous pouvions fouhaiter , de même , qu'à la Reine Re-
,, gente nôtre très-honorée Dame Sc Mère; c'eft pourquoi nous avons voulu
„ que vous en fuffiés informés par cette Lettre; & nous vous exhortons de
,, perfifter dans cette bonns Refolution; 8c de nous donner dans toutes les Oc-
„ cafions des Témoignages inconteftables de votre bonne Conduite, en faifant-
j, paroitre le Refpeét que vous avés pour les Ordres que nous vous avons pre-
,, fcrits , touchant la Tenue de votre Synode National , & par tout ailleurs,
„ lorfqu'il s'agira de maintenir la Tranquiiité Publique de ce Roiaume. Et
,, vous aquitant ainfi de vôtre Devoir envers nous , comme nous croions que
,, vous le ferés, vous pouvés vous aflïïrer que vous recevrésde notre Bonté,
,, & de celle de notre très-honorée Dame 8c Mère la Reine Régente, toute for-
,, te de Bienfiiits , que vous ferés fuportés & protégés, qu'on vous entretien-
,, dra honnêtement, & que vous fcrcs confervés dans la Faveur de nos Edits,
„ dont vous jouïrés fous notre Règne , avec la même Liberté & la même
,, Sûreté que vous avés fait fous le Règne de notre trcs-honoré Seigneur &C
^ Père le Fen Roi , 8c que nous prendronsunfingulicr Plaifir de vousy main-
,, tenir ; C'eft de quoi vos Députés vous informeront plus amplement lorf-
„ qu'ils feront de Retour vers vous.
Donné à P^iris le 4. jour de Janvier i 645".
S'.gné dans l'Original,
L o a I S ,
Et un peu plus bas ,
Phtlippeaux,
L^Adrefie de cette Lettre étoit," A nos Chers 8c Biens- Ames , les Paltcurs
„ & Anciens. Députés des Prétendus Reformés, allemblés par notre Per-
,j miflîon au Synode National de Charemon.
Mmmm 3 IIL Ui»
6^5 XXVIII. SYNODE NATIONAL
ï I I.
Un jeudi dixième Janvier , l'Aflemblée ct-ant informée que Çon Alteffe
Monfeigneur le Prince étoit arrivé , dépêcha auffi-tôt les Sieurs ^*»cfM?,C^4.
brol , de i'ameure , 8c de Clefles , à Paris , pour aller faire la Révérence i
Son Altejfe ; lefquels étant de retour le jour enluite, raporterent que SaditeAl-
tejfe les avoit reçus fort obligemment , & qu'il avoit fort genereufement fait
ofre de fes Services pour le maintien de l'Edit fait en Faveur de nos Egli-
fes ; ce qui donna lieu à l'Aflemblée de fe réjouir très-particuliercment , &
de conferver de grandes Efperances de la Proteftion d'un Seigneur fi.
Puiflànt.
I V.
On délivra à Mr. le Commijfaire du Roi , les Lettres toutes cachetées que
les. Fadeurs Sc Trofcûèurs de Genève avoient écrites au Nom de leur Eglife
& Univerfité , pour fe conjouïr avec nous des bons Efets du dernier Syno-
,de National , & de la Convocation de cçlui-ci j comme aufli une autre Let-
tre particuhere de Mr. Diodati, touchant l'Edition de fa Verfion Fraaçoife
de la Sainte Ecriture , 6c une de Mr. André Rivet , Pafteur & PrQfeffeur
en Théologie à Leide, refident alors à l'A. Haye, à la Cour de ion Ahejfe M.on-
i'eigneur le Prince d'Orange ; Sc de trois Proieflêurs en Théologie dan? ladi-
te Univerfité de Letde, touchant la Conformité de Doftrine enfeignée & pro-
feâée dans les Eglifes des Pais-Bas , 6c prèchée & confeflée dans les Eghfcs
éc ce Roiaume ; Jcfquelles Lettres furent toutes lues 8c examinées par Jçdit
Sieur Commijfaire^ qui en permit enfuitela Lcéture aux Députés de cette A f-
femblée,en reprenant aulTi-tôt les Originaux pour les envoler au ^(7/,au Nom
duquel il déclara , .que l'Intention 8c Iç Bon Plaifir de Sa Ma]e(ié étoit que
ceux qui étoicnt députés au prefent Synode ne leur feroient nucuuç R,epqnfèi
a quoi on obéit aufli.
V. ^
Mr. le Marquis Ae Caumont aiant exercé l'Ofice de Député General de la
Part de nos Eglifes , depuis l'An 1617. pria Sa Majefté àc le décharger de
fon Emploi , aleguant pour ce Sujet fon Indifpofition ; Se Sa A'Jajefié lui
aiant accordé fi Deniande , non'.ma Mr. le Baron d^Argiliers pour remplir
cette Place . £c ordonna à Mr. le Commiflaiic d'en informer leSynode, ôc de
fes bonnes Intentions, pour le Bien de nos Eglifes. Le Synode reçût une
joie toute particulière lorfqu'il aprit que Sa Majefté avoit confié un Dépôt
fî impoitant, comme efl; la Charge de Député General , à une Perfonne auflll
accomplie , que la Naiflance , la Vertu £c la Pieté rcndroient également re-
commandable. Mais comme depuis l'An 1631. on avoit pratiqué confl:an-
ment la Coutume de prefenter flx Perfonnes au Roi , à favoir , trois d'en-
tre les Nobles , 6c trois autres des Communautés , dont Sa Majefté pouvoit en
choifi-r deux qui lui fuflent agréables , & que cet Ofice <Je folliciter à la
Cour les Afaircs de nos pauvres Eglifes , étoit .donné maintenant! à une
Pei-fonne Seule, qui pourroit , ou par Maladie être incapable de s'en aqui-
ter, ou qui en fcroit empêché par quelques autres Accidens qui pourroient
furvenir ; l'Aflemblée aiant une entière Déférence , ôc une profonde Sou-
miiVion
TENU A C H A R E N T O N. 647
milîlon au Bon Plaifir du Roi qu'il avoir déclaré , requit néanmoins très-
humblement Sa Majefié de nous accorder le Retablinement de nôtre Ancien-
ne Pratique , aprouvée par les Roisjts lUuftres Predecefleurs , qu'aucune
autre Perfonnc , à moins qu'elle ne tut choifie d'entre les Communautés, ne
pût être conftituée en la Place de M. le Baron d^Argiliers , au Cas que ledit
Sieur Député tombât Malade , ou qu'il furvint quelques autres Empêche-
mens qui le rendiflént incapable de vaquer à fon Ofice , & de prendre Soin
des Afaires de nos Eglifes.
VI.
Lorfque le Synode étoit occupé à drefler un Mémoire qui contenoit les
Griefs de nos Eglifes, & dans lequel nous nous plaignions particulièrement
de l'Infraélicn de l'Edit , dans toutes les Provinces , tant avant que ledit
Synode eut été convoqué, qu'après la Convocation , Mr le Commiflaire
informa l'Aflemblée , que quoique l'Intention de Sa M.ijefié£ùt, que le Sy-
node ne s'mgereroit en aucune Manière de traiter publiquement des Afiiires
de l'Etat , néanmoins il ne vouloit pas les empêcher de dreflèr ces Cahiers
par un Comité choifi pour cet Efet , qui pourroit le faire en Secret, fur les
Mémoires dont les Députés avoient été chargés à leur Départ, par leurs Sy-
nodes Provinciaux , ou depuis leur Arrivée en cette Ville , fur les Mémoi-
res qu'ils pourroient avoir reçus de leurs Eglifes, ou de quelques Particuliers
que la Chofc rcgarderoit , & qui auroicnt notifié par Lettres auxdits Dépu-
tés , le Tort qui leur avoit été fait. Sur quoi le Synode fe foumit
pleinement à cet Ordre qui lui fut prefcrit par ledit Sieur Commif-
fiire.
VII.
Monfieur le Commijfaire aiant tait favoir à l'Affemblée que Monfieur de la
^;'/V/i>/T, premier Secrétaire d'Etat , l'avoit allure que le Décret pour ren-
voier aux Cours de l'Edit toutes les Caufes qui regardoient les Reformés,
avoit été expédié , Se qu'on avoit auffi affigné un Fond de fcize Mille Li-
vres pour paier les Fraix du Synode , ladite Afl'emblée l'en remercia très-
humblement 8c très-afeCtueufement. On le pria de plus de continuer fes
bons Ofices envers nos Eglifes , & de tâcher d'obtenir un Décret de Sur-
j'kince qui pût arrêter la Violence de ceux qui nous étoient mal-intentionnés,&
nous aflijrer quelque Repos, jufqu'à ce que Mr. le Député General eût pris
en Main la Conduite de nos Afaires , ce que ledit Sieur Commijfaire pro-
mit aufli-tôt.
VIII.
Les Sieurs de V Angle 5c Cottibi furent commis , conjointement avec les
Sieurs de Morandc^ l'ellue, pour aller vers leurs' /î^/«ye/?f>, afin deleurprefen-
ter les Mémoires des Plaintes de nos Eglifes. On leur délivra auffi des Let-
tres pour le Roi , pour la Reine Régente, pour Monfieur le Dftc d'^Orleans ,
pour Monfieur le Grand ChaticelUer , ■pour le Trefcrier General , pour Monfr.
Erfieri. Contrôleur Gênerai , & pour Monfieur de la Vrilliere Secrétaire d'E-
tat.
Et on ordonna à ces MeiSeurs de remercier très-humbkment Monfieur-
dfr:
648 XXVIIl. s Y NODE NATIONAL
de CUrmont de la Part de toutes nos Eglifes , 6c de l'aflurer de nôtre perp».
tuelle Reconnoiflance , 6c que nous n'oublierions jamais les Soins 8c les Pei-
nes qu'il avoit prifes, pendant le tems qu'il avoit exercé ft Charge de Dépu-
té General, 6c que nous nous fouviendrions toujours de lui dans les Prières
que nous adrefl'erions à Die», pour lui obtenir les Benediélions du Ciel. Et
on enjoignit à ce même Comité de recevoir la Somme 1600. Livres
que Sa Majefié avoit aflîgnée pour paicr les Fraix du prcfcnt Synode.
On ordonna encore qu'après qu'ils fe leroient aquités de leurs Devoirs ,
au Nom de cette Sainte Aflemblée, envers Leurs Aiajeflés , 6c les Seigneurs
du très-honorable Confeil Privé , les Sieurs de Aiorunde Se Pellue refteroicnt
à P^ris , pour atendre la Venue de Monfieur le Député General , 6c lui re-
mettre la Conduite de nos Afaires, après l'avoir fiilué de la Part de cette Af-
femblée ; 8c on leur enjoignit de s'emploier en même tems à foliciter forte-
ment celles qui ctoient les plus preflées , 6c de les faire expédier le plutôt
qu'ils pourroient : 6c qu'au Cas que Monfieur le Député General ne fût pas
à Paris dans l'Efpace de quinze jours , ils l'y atendroient jufqu'à fon arrivée.
Et à Caufe qu'il n'étoit ni jufte ni équitable qu'ils fiflènt un fi long Séjour
dans cette Ville , à leurs propres Fraix , l'Aflèmblée leur accorda la Som-
me de deux Cens Livres , de celle de 1600. Livres que Sa Majefié avoit af-
fîgnée pour la Depence de ce Synode; mais avec cette Condition, qu'au Cas
que Monfieur le Député General arrivât dans ladite Ville dans l'Efpace de
quinze jours , alors ils feroient obligés de remettre lefdites deux Cens Livres
entre les mains du Confiftoire de rEglifede/'^m,qui en difpolèroit pour ra-
cheter nos pauvres Captifs, qui font détenus Efclav es en Barùari«:,&C que s'ils
n'y faifoient pas un plus long Séjour que de deux Semaines , ils rcftitueroient
Confciencieufement le rede de l'Argent qui leur avoit été donné pour leur
Depenfe.
I X.
Monfieur le Marquis de Clermont, ^uqutl on avoit confié les Aflîgnations
faites à nos Eglifes , fur certains Ofices qui apartenoienr aux Commiflaires
de la Douane , les aiant envoiées à cette Alîèmblée par Monfieur Couper •■, il
fut ordonné que les Sieurs de V Angle 8c Co/f//^i, Députés conjointement avec
les Sieurs de Moranàe 6c Vellue , ou un d'eux qui fcroit relié à Paris pour
recevoir IVlonfieur le Député General . les remetcroient entre les Mains dece
dernier, 8c qu'ils le prieroient de les faire valoir du mieux qu'il pourroit, en
agiflant de Concert avec le Confiftoire de Parts , pour l'Avantage de nos
Eglifes.
Dcplus le Synode permit au fufdit Comité de donner les Quitances ou De-
charges qu'il jugeroit nccefiaires, fur les Comptes qui avoicnt autrefois été
rendus par Monfieur Ducandal. venant de quelques Dettes des Quitances ,
qu'on pourroit produire ou qu'on produiroit en Efct , ou de celks des
Commiflaires de la Douane qu'on avoit prifes en Echange, 8c qu'on avoit
mifcs entre le? Mains de Monfieur le Marquis de Clerrnont. Et pour ce
qui étoit dû évidenmentai.'dit Mr Ducandal ^on donna pouvoir audit Comi-
té, 8c on lui ordonna de le fatiifaire i'il étoit poffible par quelqu'autrc Moicn.
X. Mon-
TENUACHARENTON. 649
X.
Monfieur le Député General fera à fon Arrivée, fuivant l'Ordre 8c la Pra-
tique ordinaire, le Serment accoutumé qu'il prêtera au Confiltoire de l'Eglife
de Farts.
CHAPITRE VI.
Copie de la féconde Lettre écrite au Roi.
SIRE,
'' TVT^"^ avons député les Sieurs de V/îngU êc Cottibi Pafteurs , 8c de
,, 1^ Morande avec féline Anciens , pour s'aller profterner aux Pieds de
j, rotre A/ajefié y & lui témoigner nos très-humble; Remercimens de toutes
,, fes Bontés , ( aiant ouvert 8c fini nôtre Synode fous vôtre Autorité Roiu-
,, /ff ) & pour vous prier du fond de nos Ames que vous daigniés écouter
„ benigncment les trè^-humbles Requêtes de vos Sujets de nôtre Religion,
„ qui font les plus Fidèles 8c les plu> Obcïflans , qui pleurent 8c qui ge-
,, miflent en pluficurs Endroits de ce Koiaume, parce qu'on leur ôte les Moiens
,, de fcrvir Dieu félon les Mouveracns de leurs Confciences , 8c qu'on les
„ prive de cette Liberté qui leur a été accordée par les Rois vos Predecef-
,, leurs de Glorieufe Mémoire , 8c que Fetre vrajefié leur a Confirmée à
,, fon premier Avènement à la Couronne. Ils fe plaignent encore fortame-
,, rcment, 8c avec Sujet, de ce que, par la Rigueur de quelques-uns de vos
,, Oficier- , ils font exclus de tous les Emplois, èc de ce que, quoiqu'ils
„ aient f.iit leur Aprentiflage , ils ne peuvent pas être reçus Maîtres , 8c
„ travailler pour eux-mêmes dans aucune Profeflîon que ce foit. Un procédé
„ fi injurieux , 8c fi contraire à l'Intention de vos Edits , les prive de tous
,, les Moiens honnêtes de gagner leur Vie comme les autres Sujets de f-^o-
„ tre Maje/ré- Tout cela , Sire , vous fera raponé plus au long dans les
,, Mémoires de nos Griefs que nous prendrons la Liberté de vous prefèn-
,, ter , 8c auxquels nous efpcrons que ^otre Adajefié daignera faire une Re-
,, ponfe Favorable ■-, afin que la Pieté 8c la Julbce étant le Soutien de vô-
,, tre Trône pendant le Règne très-heureux de f^otre A^ajeflé , la Mifericorde
,, 8c la Vérité fe rencontrent , in Juftice 8c la Paix s'entre cmbraflènt, tou-
,, tes fortes de Vertus fieuriflènt&f abondent, 8c que le Ciel répande fes plus
„ pretieufes B^nediétions fur rotre Sacrée Perfomie 8c lur vôtre Peuple ;
„ 8c qu'après que vous aurés vécu un grand Nombre d'Années, que vous
,,,aurés joui de plufieurs glorieufes Viftoires, des Triomphes àtDavtd,
.„ de la Pais continuelle , de la Félicité 8c des Richelîès de Salomon,
Tome IL Nnnn ' ,» nous
6yo XX Vin. SYNODE NATIONAL
„ nous puiffions finir nos jours en louant Dieu , & en benifTant rotre
,, Majefté , & lailler à nôtre Pofterité ce Titre , dont nous nous glori-
„ fions qui eft d'être à jamais.
SIRE,
De Vkre Majefié,
Les très Humbles, très Fidèles, & très Obeïflâns
Sujets & Serviteurs , les Pafleurs & Anciens ,
afîcmblcs en notre Synode National, par la Per-
miffion de Votre Majefié, à Charenton , 6c au
Nom de tous.
Garijfeles , Modérateur.
Eafnage , Ajoint.
Blondel , '^
ôc > Secrétaires.
Le Coq , ù
COPIE.
De la Seconde Lettre du Synode k la Reine Régente.
MADAME,
,, y^^Omme nous avons commencé notre Aflemblée par des P rote dations,
^j V— / finceres de notre Fidélité inviolable , nous la finifTons de même par
„ de très- humbles Remercimens que nous rendons à ^otre AI,tjeflé, ■pour tant
,-, de Bontés que nous en avons reçues, & pour fa Clémence qu'elle a daigné
„ étendre jufqu'à vous. Nous ferions coupables d'Ingratitude , Madame ,
,, fi nous étions inlenfibles aux Faveurs du Rot , 6c aux Vôtres, parce que c'a
„ été par la Permiffion de Vos Majefiés que nous avons obtenu le Privilège
„ de nous aflèmbler dans ce Synode. La Sageflè àcvotre Régence cû incom-
„ parable ; car vous conduifes avec tant de Prudence le Timon de VEmpi-
„ re François , que pendant que les Roiaumes voifins font en Proie à la
„ Guerre , la France eft le feul Pais oii l'on jouit d'un Calme profond , &
„ où l'on goûte les Plaifirs d'une Paix fort tranquille. Nous avons eu le
3, Bonheur de vaquer à nos Afaires en Repos, & fans être interrompus, pen-
„ dant le tems que nos Seffions ont duré , fous votre ProteBion Roiale : Et
,, Vôtre Majefié a bien vovilu nous dormer encore des Marques d'une Nou-
„ velle Faveur , en nous accordant un Député General , par la Bouche de
„ qui nos très-humbles Requêtes peuvent être portées jufqu'à Votre Sacrée
„ Perfonne ; & nous avons reçu de la Source de votre Libéralité , tant de
y, Témoignages lUuftres de votre Bonté envers nous , que nos Cœurs font
„ pénétrés de Sentimens de Rçconnoillance pour tous les Bienfaits que nous
« avons.
TENU A CHAR.ENTON. 6^
1, avons reçus de Votre Majefté. C'eft pourquoi nous avons encore une
„ foib pris la Liberté d'envoier les Sieurs de VAnilt 8c Cottiki Pafl:eurs,con-
j, jointement avec les Sieurs de Morande & Pellue Anciens , pour remercier
„ dcixchd Votre Aîajefié , & implorer la Proteftion de fa Juftice Souverai-
„ raine, en Faveur de tous ceux qui demeurant dans une même Communion
„ avec nous, à h Faveur de vos Edits, que Sa Adjaefié 2. confirmés, à fon
,, premier Avènement à la Couronne , fouirent néanmoins eucore de grands
„ Maux, dans toutes les Provinces de ce Roiaume , contre votre Intention,
„ & contre les Sentimens de votre Clémence Roiale. Si . en vous aflurant
„ Madame, a^ç. vous avés un Nombre Infini de Cœurs qui vous font tous de-
„ voués , & qui brûlent de Zèle & d'Afedion pour le Service de nôtre Prin-
„ ce légitime ; des Coeurs qui ont jette de profondes Racines d'une Fidélité
„ Inviolable , & qui veulent perfifter dans le généreux Deflein de ne cedet
,, jamais à aucun de vos Sujets, l'Honneur de vous rendre une entière Obcïf-
„ fance , 8c de vivre 8c mourir pour vôtre Service, 8c pour celui de Sa. Ma-
,, jeflé \ fi de pareils Sentimens font capables d'exciter nos juftes Efperan-
j, ces . nous avons fujet de croire que nous mériterons 6c que nous obtien-
„ drons la Continuation de vos Bienfaits 8c Faveurs Roiales , ce qui fera un
5, Remède Univcrfel pour tous nos Maux \ afin qu'avec les Obligations
„ de Sujets Fidèles , & de Vrais Chrétiens, nous aions encore celles de Ser-
„ viteurs chargés 8c enrichis de vos Faveurs Roiales , 8c qui ne fouhaitent
,, de vivre que pour faire des l'rieres très-ardentes pour la Confervation de
„ la Perfonne Sacrée de nôtre Roi , le cher Fils de Votre Majeflé , un Roi
,, que toute la France unie en Prières a obtenu de D<>«, 8c pour faire decen-
„ dre d'en-haut les Benedidtions Divines fur fa Jeunelfe fleuriflànte , 8c ob-
,, tenir de Dieu qu'il afermifle le Sceptre de Sa Majefté , que vous portés à
5, prefent fi dignement. Ce font les Vœux , de ceux qui font ,
MADAME,
De Votre Majeflé
Les très Humbles , très Fidèles , & trè<:Obeï{rans
Serviteurs & Sujets . les Pafteurs 8c Anciens , af-
femblés dans le Synode National à Charenton, &
au Nom de tous ,
■Garifoles , Modérateur.
Bafnage, Ajoint.
Blondel ,
& V Secrétaires-
Le Coq
;l
Nnnn % CHA-
652 XXVIII. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE VII.
ON lût la Confeffion de Foi des Eglifes de ce Roiaume, & elle fût fignée
de tous les Députés, qui protefterent tous folenncllement, tant pour eux
que pour leurs Provinces, qu'ils vouloient perfilter conftanment , jufqu'au
dernier Soupir de leur vie , dans la Profeffion de cette Foi.
CHAPITRE VIII.
ReviJIon àe la DifcipUne Ecclejicftiqve.
Article I.
ON recommande à toutes les Provinces d'obferver fort exaârement le trei-
zième Canon du premier Chapitre de notre Difcipline, touchant laRefl-
dence des Pafteurs dans leurs Eglifes; 8c lefjitcs Provinces auront Infpediori
l'une fur l'autre , & repondront refpeftivement dans le Synode National
fuivant , de l'Obeïflance qu'elles auront rendue à cet Ordre.
I I.
Afin de mieux entendre le Neuvième Canon du Second Chapitre de nô-
tre Difcipline , & la féconde Remarque du Synode à'^Alais , fur le dernier
Synode de Fitré, fortant Qjie lors qti'ptne Eglife efi dejfervie par plufieurs Paf-
teurs, & qu'un à' eux interjettera, un Afel ; cette Af aire fera décidée par le Co-
loque , conjointement avec h Confijtoire : " & dans les Eglifes où il n'y a au-
j, cun Fadeur , on priera un Minilhe de quclqu'Eglife voifine de venir à
,, ce Confiftoire, pour y aflîller & délibérer touchant l'Apel que leMinif-
,, tre de l'Eglife du Lieu aura formé, pour en être le Juge : & le Miniftre
,, apellant, s'abftiendra de la Table du Seigneur, j\ifqu'à ce que la Sentence
„ ait été prononcée fur ce qui le concerne.
Le Dixième Canon du treizième Chapitre de notre Difcipline fera entendu
en ce fens ; " Qu'un Homme ne pourra pas épcufer la Mère de fon Epoufe de-
,, funte , fans que le Magiftrat Civil en oftroie la .Permiflion , que le Paf-
„ teur demandera , Se les deux Parties contraftantes.
IV.
Le Douzième Canon fera conçu en ces Termes ; " Que quoique la Civi-
„ lité & la Bienfeance ne permettent pas à un Homme de fe marier avec
„ la Veuve du Frère de fa Femme ; néanmoins au Cas que le Magiftrat
,, Civil autorife ce Mariage , nos Eglifes ne feront aucune Dificulté de k
„ bénir.
V. En
TENUACHARENTON. 6<z
V.
En ratifiant les Canons des Synodes Nationaux de Gergean & de Gap , &
du troifième Synode National tenu à la Rochelle , touchant les Propofans qui
prefument de monter en Chaire pour faire leurs Propofitions , qui pourroient
être confiderées comme des Prédications apuiées de l'Autorité de nos Eglifes ,
paniculierement 11 elles fe font aux jours & heures que le Peuple a accoutumé
de s'aflcmbler ; Ce Synode , à la Requête de la Province àc Xaintoni^e,di:'îc-ù.à
à tous les Palpeurs & Confilloires de foufrir que cette Pratique le gliiîe dans au-
cune de leurs Eglifes ; 6c ils fe garderont à plus forte Raifou de l'Introduire de
leur Chef.
V I.
A Caufc des Défauts qui fe trouvent dans quelques Lettres de Commiffion ,
que les Provinces ont données à leurs Députés ; il efc maintenant décrété qu'on
inférera dans lefdites Lettres les Noms 6c les Surnoms des Députés qui feront
envoies aux Ailèmblées Synodales & autres.
V I I.
La Province de Provence eft avertie de fiùre figner au Modérateur Se au Se-
crétaire, dans fon Synode Provincial , les Lettres de Commiflîon qu'elle donne-
ra à fes Députés , afin qu'on connoillè par là , ceux qui auront été Choifis pour
Modérateur , ou pour Secrétaire dudit Synode , & elle inférera aufli dans ces
mêmes Lettres de Commiflîon , la Claufe de Soumifllon à l'Autorité des Syno-
des Nationaux , comme il eft marqué dans le Canon particulier de notre Difci-
pline qui regarde cette Circonftance.
V I I L
La Province de Bretagne demandant par fes Députés s'il étoit permis aux Paf-
teurs de bénir les Mariages contraétés entre les Coufins & Coufines Germaines ,
avant qu'ils eûlVent obtenu la Difpenfe de Sa Majefté ; Ce Synode défend très-
exprefiément à tous nos Miniftres de fliire une pareille Chofe, parce que le Con-
traire nous eft recommandé dans les Articles Particuliers qui expliquent le 4 1 »
Article Secret de l'Edit de Nantes.
I X.
D'autant que la même Province prie cette Aflemblée de vouloir dref-
fer un Formulaire Particulier pour adminiftrer le Batême aux Perfonnes Adul-
tes , qui ont quité le Paganifme , le Mahometifme , ou le Judaifrae, pour em-
brafl'er la Religion Chrétienne ; il a été ordonné là-deflus que dans lesOccafions
on fe ferviroit particulièrement du Formulaire fuivant , lors qu'il plaira iPie»
de donner des Frofelites à fon Eglife.
Nnnn 5 CHA^
6fi XXVIIl. S YNODE NATIONAL
CHAPITRE IX.
La Forme & la Manière de Bâtifer les Païens , les Juifs , les Maho-
metans & les Anabatiftes qui Je convertiront à la Religion Chrétien^
m , drejfée far le Synode National des Eglifes Reformes de France ,
^jjemblé a Charenron f/in 1645.
Article I.
A Près que le Catéchumène aiH-a été fufifanment inftmit dans la Religion
Chrétienne , & qu'il pourra rendre Raifon de fa Foi , Se de fon Efperan-
ce en Dieu , 6c en nôtre Seigneur Jefus - Chrtfi , au contentement £C! à k
Satisfaaion de l'Eglife , & que des Perlbnnes de Probité auront rendu Témoi-
gnage de l'Intégrité de fa Vie & de fes Mœurs , enforte qu'on ne puifle rien
lui reprocher, ces Témoins le prefcnteront publiquement à toute l'Afl'emblée
des Fidèles pour être bâtifé ; &-' le Miniftre lui parlera ainfi devant toute la Con-
grégation.
^ejiion I. Ne reconnoiflés-vous pas que de votre Nature vous êtes Enfant
de Colère , que vous avés mérité la Mort & la Malediftion Eternelle ? Repou-
fe , Ouï.
Quefi. 1 1. N'avés-vous pas un vrai Repentir de tous les Péchés que vous
avés commis ; depuis que vous êtes au Monde i & ne promettés-vous pas d'y
renoncer pour toujours ? Rep. Oui.
jQHeji. III. Ne renonces- vous pas de tout vôtre Cœur aux Charmes du Dé-
mon & de fes Anges, à toutes les Pompes & Vanités de ce prefent Siècle , & à
toutes ks Afeétions Se Convoitifcs de la Chair \ Rep, Oui.
S'il ejl Païen le Minijtre lui parlera de cette Manière.
Q^uefl. IV. Ne cioiés-vous pas qu'il y a un Dieu & qu'il n'y en a qu'un
feul qui a créé le Ciel 6c la Terre, qui (otitient toutes Chofes par la Puiflànce de
fa Parole , qui nous a donné l'Etre , Se que nous n'avons de Vie & de Mouve-
ment que par lui ^ Rep. Oui.
„ Après quoi on lui fera la Queftion fuivantc , qu'on pourra faire auffi aux
„ fuifs Sec. Et le Lefteur doit être averti ici,que toutes les Queftions qui font
„ en Caraétere Romain 8c indiquées par les Lettres Numérales de la même
„ Ecriture, doivent être propofées à tous les Catéchumènes indifcrenmentjmais
„ que celles qui font en Caradere Italien concernent particulièrement ks^uifs,
„ les Païens , les Mahometans , ou les Anabatifies , félon que le Titre des
„ Queftions le fera voir. Enfuite le Miniftre revient aux Queftions Gene-
,, raies qui font marquées en Chiflre Arabci lefquelles il fera félon l'Ordre qui
5, fuit.
Queft. f. Ne croiés-vons pas que ce grand Dieu qui a créé le Ciel & la Ter-
re efi Vn en Ejfençe , quoique diftmguc e» Trois L'erfonnes Egales & CaterncUes;
le
T E N U A C H A R E N T O N. 6^5
U Pere , le Fils ^ue le Père a engendré de toute Eternité 5 & le Saint Efpnt qui
procède du Père & du Ftls ? Rep. Ouï.
Queft. 6. Ne croies - -vous pas que ce Grand Dieu s'>efi manifefii aux Hom-
mes , non feulement par fes Oeuvres , lefquelles ont annoncé fa Gloire & fes Louan-
ges , dès leur première ProduÛion ; mais au[ft qu'il s''efi donné a. connaître par
la Révélation de fes Confeils , pour le Salut du Genre Humain , lefquels font con-
tenus dans les Saintes Ecritures , qu'on apelle le Vieux & le Nouveau Tefia-
ment f Rep. Oui.
Queft. VII. Ne creiés-vous pas que toutes les Saintes Ecritures font Divine-
jKent infpiréeSf & qu^elles font une Règle parfaite & ajfurée de notre Foi & de no-
tre Fie î Rep. Oui.
Queft. VIII. Ne promettés'Vous pas de reffler^jufqu au dernier moment de vo-
ire Vie, au Deiïion que vous avés fervi jufqu'a prefent , en adorant les Idoles ,
faites par la main des Homr»es , ou les Créatures Celeftes , ou les autres Etres
qu'un Dieu feul Infini Tout-puijfant &:c. Rep. Ouï.
,, Si le Catéchumène eft /»'/, on lui fera les Cinq Queftiotis fuivantes ,
„ omettant les quatre ci-deffus mentionnées , comme n'apartenant proprement
,, qu'aux Païens.
Queft. I. Ne dete(lés-vous pas l' Endurcijjement des Juifs ? Et ne demandés-vous
pas tres-humblement Pardon à Dieu de ce que vous avés erré fi long-tems dans ks
Ténèbres ? Rep. Oui.
Queft. II. Ne croiés-vouspas que tout le bon Plaifîr de Dieu, qu'ilabienvou-
lu nous révéler par fa Grâce , eft non feulement contenu dans les Livres du Vieux
Teflaraent , mais aujfi dans ceux du Nouveau ? Rep. Oui,
Queft. III. Ne croiés-veus pas que Jefus , le Fils de la hienheureufe Vierge
Marie , qui prit Chair dans fes Flancs , par la Vertu Ineffable du Saint Eiprit j
& qui fut enfuite Condamné a la Mort , qui foufrit fur la Croix , aprcs la Sen-
tence rendue par Pilate , fur l' Accufation malicieufe des Juifs ; que ce Jefus e^
reffufcité des Morts le troiftème jour ; qu''il eji maintenant exalté en Gloire , que
Dieu la Afanifefié aux Hommes , qu'il efl la Parole Eternelle du Père , par la--
quelle il a créé & foûtient tout le Monde \ qu'il eft cette Semence Bénite qui avoit
été promife a Adam immédiatement après fa Chute , par la Vertu de laquelle Se-
mence la Tête du Vieux Serpent a été brifée , que tous les Patriarches ont crû dr
efperé qu''il viendroit en Chair ? Ne creiés-vous pas enfin qu'ail e(l ce Grand Pro-
phète , & le vrai Meflîe que Mo'ilè a prédit , & que teus les Prophètes quifon;
venus après lui ont annoncé ? Rep. Ouï,
Queft. ÏV. Ne croiés-vous pas que le Seigneur Jefus eft r Accamplijfement de
la Loi pour la Jnflificatian de tous les Croians , la Vérité & /a Sub fiance de
tous les Types & Ombres de cette Loi ; le vrai yîgne.îu de Dieu , qui ôte les Pé-
ché de tout le Monde , & dans qui refide Perfonncller/sent toute Plénitude de la
Divinité ? Rep. Ouï.
Queft. V. Ne croiés-vous pas que PObfêrvatidn de la I-oi Ceremoniele eft
rson-feulement inutile & fiiperflue à prefent , mais qu'elle eft auffi pernicieufe à
tous Egards , a la Confcience ? Rep. Ouï.
„ Si k Catéchumène eft Mahsmetan , le Miniitre lui propofera les Si«
é56 XXVIII, SYNODE NATIONAL
>, Queftions fuivantes , omettant les précédentes, qu'on ne doit proprement fai-
,j re qu'aux ^mfs & aux Païens.
Qlicll. I. A/e croiés-vous pas ^ue les Saintes Ecritures dn Vieux & du Neu-
'veau Teftament font Divinement mfpirées , & cju elles contiennent la Volonté de
Dieu touchant le Salut des Hommes , & qu^ elles font la Re^le parfaite & unique
de notre Foi (j' de nôtre Fie ? Rcp. Oui.
Quell. II. Ne croies vous pas que Jefus,/^ Fils de la Bien-heureufe Vierge
Marie , qui prit Chair dans fa / lancs par la Vertu du Saint Elpnt . & laquel-
le L h air fut formée de la même Subil^nce que celle de fa Sainte .itère, ne croiés-
vous pas dts-je que ce Jefus e(i Vrai Dieu & vrai Homme heni éternellement ;
Homme né d'une Femme dans le Tems , & Dieu engendré du Père de toute
Eternité ? Rep. Ouï
Ouefi. III. Ne croies- vous pas que le Seigneur fefus , étoit Saint dès qu'il
fût conçu lelon la Chair , & qu'il étoit Innocent , fans Tâche , & feparé des
Pêcheurs ; & qu'il n'a pas foufert la Mort pour fes propres Péchés , mais feu-
lejucnt pour les nôtres ? Rep. Oui.
Qj^ell. IV Ne croies- vous pas que fa Mort efl: la Prppiciation pour nos Pé-
chés, éc pour ceux de tout le Monde , Se que cette Propiciation , cft d'un Mé-
rite Infini , par laquelle nous obtenons la Gloire di le Salut Eternel ? Rep.
Ouï.
Quefl. V. Ne croies- vous pas que Mahonnt étoit un Impofleur , & que fon
jilcoran eft un Amas Sacrilège de plufieuis Opinions impertinentes Sc Abfur-
des , Se inventées à Dclli-'in d'étabhr une faillie &; abominable Religion .? Rep.
Ouï.
Queft. V 1. Ne croiés-vous pas que l'Evangile de Nôtre Seigneur fefus-
Chnft eft un Pouvoir de fe f.iiver que Dieu donne à tous ceux qui croient , ^
que dans la Religion Chrétienne , Dieu le Père a Sagement révélé fa Volonté &
fon bon P lai (îr pour le Salut des Hommes .^jufqu'' a la fin du Aionde; & que depuis
qu'il a révélé fa Suinte Parole , il n''j a plus de Reliiton Nouvelle a atendre j
parce ^^Ke Jefus-Chrill ejl le Seul Grand Prophète , promis aux lidelesdu Vieux
Tejlament i & que Dieu aiant autrefois parlé aux Hommes en diferens Tetris ç^
en diverfes manières, avant la Loi, & fous la Loi , il a parlé a l'Eglife dit
Nouveau Te/lament far la Bouche de fon Fils Vnique notre Seigneur Jefus-
Chriil ? Rep. Ouï.
Quelt VII. Rendes Rai fon de votre Foi. Reponfe. Je croi en Dieu le
Père Tout-puiilant , Créateur du Ciel & de la Terre , Sec,
„ Si le Catéchumène eft Anubatilh, le Miniftre , après lui avoir fait toutes
„ les Demandes qui ibnt Imprimées en Caraétcre Romain , & omis celles qui
,, font en Caraétere Italien , qui apartienncnt plus particulièrement aux Paiens.,
5, auxjuifs.,Z<: aux Aiahometans, procédera de cette manière.
Oiiell:. I. Ne croiés-vous pas que /e Seigneur Jcfus efi l^rai Dieu & Vrai
Homme , .^ qu'il fera tel éternellement dans ces deux Natures, qii'il étoit quant
k fa Nature Humaine femblable en toutes Chofes aux autres Hommes , /mous
en exceptons le Péché , enforte qié'il étott le véritable Fils ^'Abraham , le Fils de
David & le Fils de la Sainte Vierge Marie, decenàu de leur Semence & de leur
Sang \
T E N U A C H A R E N T O N. 6^y
Sang ; & qu'il avait non-fenUtnent pris la Subjlance de fon Corfs dans les Flancs
de U Bien-heureufe Vierge , mais auffi, tju'tl l'avait prife de la propre Subfiance
de la Sainte Vierge , félon que le dit fApôtre Saint Paul , & (ju'il était de la
Semence de David , comme parlent les Ecritures , qn'tl était né d'une Femme, &
qu'il avait été fait participant de la Chair & du Sang , comme les autres Enfans}
Rep. Ouï.
Queft. 1 1- -A/<r croiés-vous pas que le Butême des Enfans eft fondé fur les
Saintes Ecritures , & fur la Pratique Continuelle de PEgltfe Chrétienne ? Rep.
Ouï.
Queft. III. Ne renoncés-vous pas de tout votre Cœur h P Erreur de ceux qui
rejettent le Batême , & n'êtes-vous pas marri d'' avoir refufé jufqua prefent de le
recevoir ? Rep. Ouï.
Queft. IV. Ne croiés-vous pas que V Autorité des Aîagifirats vient de Dieii ;
& que ceux qui ne veulent pas s''j Joumettre a tirent lesjugemens de JDicu fur eux ^
Ô" qu'on doit leur rendre toute forte d'ObetjJance \ Rep. Ouï.
Quefi. V. Ne croiés-vous pas que ce bon Dieu , qui nous apelle tous à la
Vie Eternelle , par le Miniftere de la Parole , a mis certains Signes & Sacre-
mens dans fon Eglile , qui leelcnt & confirment l'Aliance de Grâce , qui nous
eft propofée dans le ^iinlftere de l'Evangile ? Rep. Ouï.
Quefl. V I. Combien y a-t-il de Sacremens dans rEglife Chrétienne ? Rep.
Deux , Le Batême & la Sainte C ene.
Queft. VII. fouhaitcz-vous d'être inftruit de la Nature 8c de l'Ulâge du Ba-
tême que vous demandes maintenant à l'Eglife de Jefus Chrtfi ? Rep. Ouï.
Alors le Minifiere dira.
„ Notre Seigneur nous fait connoître dans quelle Pauvreté & dans quelle Mi-
„ fcre nous fommes nés , quand il nous dit , qu'il faut que nous foions regene-
]) rés Car puifqu'il faut que notre Nature foit renouvellée,afin que nous puillions
i> entrer dans le Roiaume de Dieu: il eft tiès-evident qu'elle eft entièrement
i> dépravée & maudite i c'cft pourquoi il nous avertit que nous devons nous
j, humilier & nous repantir & par là il nous prépare comme il faut à demander &
)i Grâce , par laquelle toute la Corruption & la Malédiction de nôtre Nature
>, peuvent être otées. Et nous ne pouvons pas recevoir cette Grâce , que nous
}, ne nous foions auparavant dépouillés de la Confiance que nous avons en nos
j, propres Forces, en notre Prudence 8c luftice^ afin que nous rcconnoiflîons
,, fincerement que nous fonirat^ coupables.
,, Et remarqués que comme il nous fait voir nôtre Etat Milêrable , il nous
,, confble auftî par fa Mifericorde,en nous promettant de nous régénérer par une
,, Nouvelle Vie , par fon Suint Efprit , ce qui nous eft un Gage qui nous af-
„ fûre que nous entrerons au Roiaume de Dieu. Cette Régénération dépend
„ de deux Chofes : la première eft que nous renoncions à nous-mêmes , & que
J, nous ne fuivions pas nos propres Lumières , ni nos Inclinations , mais que
,, nous foufrions que nos Cœurs & notre Entendement foient menés Captifg
,, par la Sageftè&: la Juftice de Dieu , & qu'en nous mortifiant ainfi en cette
,, vie , 8c en domptant notre Chair nous courions après la Divine Lumière , &
,, que nous mettions tout notre Contentement à obéir à la Volonté de Dieu
Tome J I. Oooo ,, qu'il
658- XXVI II. SYNODE NATIONAL
y, qu'il nous a révélée dans fa Sainte Parole , 8c que nous nous remettions
„ entièrement à la Conduite de fon S^int Efprtt.
„ Or nous ne pouvons acomplir ces Conditions que par nôtre Seigneur fe-
„ pis-Chrifi , dont la Mort 6c Paflîon cft d'une telle Eficace, que lorsqu'elle
„ nous efl; apliquéc, nousfommcs morts nu Péché, afin que nos AfedionsChar-
„' nelles , & les Convoitiles de nôtre Chair ibient mortifiées. Pareillement en
,' Vertu de la Rcfurreaion de Jefus-Chrifi , nous relluicitons par une VieNou-
„ velle, que nous avons de Diex ; enforte que fon Saint Efprtt nous gouver-
\, ne & nous conduit , & opère en nous les Oeuvres qui lui font agréables. Ce-
„ pendant le premier 8c le principal Point de nôtre Salut eft , que par la Mi-
„ fericoideil nous pardonne gratuitement nos Péchés, en ne nous les imputant
„ pas , & en les mettant en oubli ; de peur qu'ils ne paroifiènt en Jugement con-
„ tre nous. Tous ces Avantages nous font conférés , lorfque par un Efet de
„ fa Grâce , il lui plaît de nous incorporer dans fon Eglife par le Batême;par-
„ ce que dans ce Sacrement il nous affùre qu'il ne fe fouviendra plus de nos
„ Péchés. C'ell pourquoi il a ordonné le Signe de l'Eau , pour nous fignifier,
„ que comme cet Elément netoic les Saletés du Corps, le Saint Efprit lave &
:, purifie auffi nos Ames dans le Batême , enforte qu'il ne refte plus aucun
,, veftigc du Péché fur elles.
j, Enfuitc il témoigne que nous fommes renouvelles, & ce Renouvellement
ij confilk , comme nous l'avons dit auparavant, dans la Mortification de lîotre
„ Chair , & dans cette Vie Spirituelle qu'il produit en nous.
,. Tellement que, dans le Batême nous recevons une double Grâce de Dieit
„ 6c une double Faveur, pourvii que nous n'invalidions pas la Vertu de ce
,, Sacrement par notre Ingratitude. Car en premier Lieu, nous avons un Temoi-
„ gnage aflûré que Dieu fe montrera comme un bon Père en notre Endroit, 6c
„ qu'il ne nous imputera par nos Péchés & nos Ofences. En fécond Lieu, nous
,, devons nous confier qu'il nous aflillera de fon Saint Efprit , & qu'il nous
,, donnera des Forces pour refifter au Démon 8c au Péché, & pour fiirmonter les
„ Defirs de nôtre Chair , jufqu'à ce que nous aions remporté la Viétoire , &
„ que nous jouïflîons de la Liberté de ion Roiaume , qui eft un Roiaume de
„ Juftice.
), Or parce ces deux Chofes font accomplies en nous par la Grâce de nôtre
„ Seigneur Jefits , il s'enfuit que la Vertu Se la Subftance du Batémc tirent leur
„ Eficace de lui. Et en Efet nous n'avons pas befoin d'autre Lavement que
,, de celui de fon Sang ; ni d'être renouvelles autrement que par fa Mort&Re-
„ furreétion , 6c c'eft par ces Sacremens qu'il nous régénère , de même qu'il
,, nous communique fes Richeflés 6c fes Bencdiélions par fa Parole.
,, Et le grand Amour que D/>» a eu pour nous paroît, en ce que les Grâces
>, qu'il nous a diftribuées,aiant été cachées aux ^f/ifs , avant l'Incarnation du Sei-
„ gneur nôtre Rédempteur , & la Paroi qui fcjxiroit ce Peuple d'avec les Gen-
„ tils aiant été renverfee par fa Mort , nôtre Divin Sauveur a répandu par tout
„ fur le Genre Humain les Eaux Salutaires de fa Grâce, 6c en telle Abondan-
5, ce , qu'il n'y a prefentement plus de Dillinélion de Perfonnes 6& Juifs ou
3, de Grecî , éHHommes ou de Femmes , de Circoncis ou à'' Incirconcis , & ia
« Quà-
TENUACHARENTON. 6^9
i, Qualité Extérieure n'exclut plus les Hommes du Grand Salut qui eft en
„ feftts-ChrtJt , Hc qu'il a prêché à toutes les Nations : & l'Aliance de Paix
„ eft à prefent ratifiée par le Batême , félon la Commiffion qu'il en a don-
„ née à fes Apôtres , difant , ^lle'j & Prêches a tomes les Nations^ enlesBa-
„ tifant an Nom du Père , du Fils , & du Saint Efprit.
QMeji. 1. N'cft-il pas vrai , mon Frère . que vous fouhaités d'être partici-
pant de cette Grâce par le Batême ? Rep Ouï.
Qjiefi II. mais d'autant que celui qui entre dans laMaifon du Seigneur doit
régler fes Pas, de peur qu'il ne profane le Sanétuaire, 6c qu'il ne prefume, fé-
lon que le dit Vj4pôtre des Gentils , d'ofrir le Sacrifice des Fols , & des Im-
pics , 6c qu'il doit être net de tout Levain d'Erreur Se de Malice i ne
deteftés-vous pas de tout votre Cœur toutes les Erreurs qui font con-
traires à cette Saine Doétrine qui eft enfeignée dans nos Eglifcs? Rep. Ouï.
jQutfi. III. D'autant que nous fommes ici aflemblés pour vous adminif-
trer le Sacrement du Batême , ne proteftés-vous pas de vivre & de mourir
dans la Foi de notre Seigneur fefus Chrtfi , que vous venés de confcfler, &
de l'accompagner d'une Sainte Vie , & de diriger toutes vos Penfées , vos
Paroles & vos Aélions à la Gloire de Die/t , & à l'Edification de votre Pro-
chain , & de vous foumettre à l'Ordre 8c à la Difcipline de notre Eglife ,
félon laquelle cette Sainte Ordonnance doit être inviolablcment obfervée ?
Rep Ouï.
Cela étant fait , le Miniftre ajoutera,
Invoc^Hons le Seigneur , & priens-U de donner fa Benedt^lion fur P Adminiflra-
tion de ce Saint Sacrement,
„ O Seigneur nôtre Dieu ! Dieu très Sage 8c trcs Mifericordieux , nous
„ louons 6c beniffons ton Saint Nom , 6c nous te remercions de cette Gra-
„ ce que tu a bien voulu communiquer à ton Serviteur, qui eft profternc ici
,, devant toi. Il étoit dans l'Obfcurité des Ombres de la Mort , mais tu
,, l'as éclairé de ta Divine Lumière que tu as fait reluire d'en-haut fur lui ,
j, d'une Lumière dont l'Eclat vivifie 6c landifie en même tems : tu l'as ti-
5- ré de l'Etat déplorable dans lequel il étoit plongé , tuas amolli fon Cœur
,, qui étoit dur comme la Pierre , 6c tu l'as délivré des Liens de la Mort
„ en lui rendant la Vie. Seigneur ! puifque tu as été le Voile qui étoit de-
„ vant fes Yeux , 6c que tu l'as apellé à la Connoillance de toi même qui
„ es le feul vrai Dieu , 6c àc Jefus-Chrift- que tu as envoie ; 6c puifque tu
i> l'as animé de l'Efprit de Courage, pour faire aujourd'hui une Confi-fllon
,, Publique de ta Sainte Foi , 6c de l'Elperance que tu asfait naître dans fon
>■ Ame , 6c que tu lui as accordé la Grâce de fe prefcnter devant toi pour
„ recevoir ce ^aint Sacrement du Batême , qui eft le Seau de ton Aliance,
j, le Gage aflijré de la Remiflîon de nos Péchés , & la yarijue Infaillible
,, que nous fommes admis dans ta Maifon par une Naillance Noijvelle 6c
J, Surnaturelle : nous te prions encore Seigneur de darder de plus en plus
„ les R.aions de tes Compaflions fur lui , de lui pardonner tous fes Péchés,
,, de nctoier fa Confcience avec le Sang précieux de l'Agneau fans Tâche ,
» qui ote les Pèches du Monde. O Seigneur I Communique lui la Vertu
. Oooo z ,> Toute-
66o XXVIII. SYNODE NATIONAL
>, Toute-puiiiante de la Propiciation. Qiic ton Saint Efprit le fanftifie, &
j, qu'il en faile une Nouvelle Créature , afin que mourant au Péché , jl
>, vive Sobrement , Juilement 6c Religieufement : & qu'en dépouillant le
»j Vieil Homme , & les Oeuvres , il puiffe revêtir le Nouveau , qui elt re-
>, nouvelle en Juftice &c en vraie Sainteté. Et pendant que nous verfons fur
», fa Tête les Eaux de ton Sacrement , nous te prions de vouloir répandre
>, en même tems très-particulierement fuii.lui les Dons & les Grâces de ton
>, Saint Efprit. Reçois le Seigneur , au Nombre de tes Dometliques , Sc
,> fais lui l'Honneur de l'adopter pour ton Enfant. Fais lui la Grâce de fè
» dévouer entièrement à ton Service pendant toute la Vie , qu'il t'Obeif-
„ fe en tout , £c qu'il te rende le Culte qui t'eft dû : Et fa/s qu'il perfeve-
» re toujours fidèlement dans ta Sainte Âliance ■■, afin que comme nous le
,. recevons , en ton Nom , à la Communion de ton Eglife Militante , tu
„ l'exaltes auffi un jour dans le Sein de ton Eglife Triomphante , & qu'à
,, l'heure de fa Mort tu le recueilles dans l'Affemblée des premiers-Nés, dont
,, les Noms font écrits dans le Ciel. Exauce nous , O Père très Mifericor-
,, dienx , afin que le Batcrae que nous lui adminiftrons maintenant , félon
„ ton Saint Commandement , puiffe produire Ion Efet 8c (z Vertu en lui ,
j, comme tu nous l'a déclaré dans ton Saint Evangile; nous t'en prions pour
], l'Amour de ton Cher Ftls auquel tu as pris ton bon Plaifir , & nous t'a-
,> drelfons la Prière qu'il nous a lui-même enfeignce , bSotre Père qui es aux
I) deux &c.
Alors le Miniftre i''adre([ant au Parrein & à la Marreine qatont prefenté
le Catéchumène , il dira
Mes Frères, Comme vous vous êtes emploiées charitablement àl'Inftruc-
tion & à l'Edification de notre Frère qui eft ici profterné devant Dieu , &
que vous ferés Témoins du Batême qu'il va recevoir par nôtre Minifterei ne
promettés-vous pas maintenant, en Prelcnce de Dieu & de cette Sainte Aifem-
blée, que vous aurés Soin de plus en plus de le confirmer, de le fortifier
dans la Foi , & de le dreffer à toutes fortes de bonnes Oeuvres ? Rep.
Ouï.
Cela étant fait le Miniftre s'adrefiant au Catéchumène , qui eft à Genoux
pour recevoir le Batême , lui dira ,
D^autant que nous avons de bons Témoignages de vôtre Foi ( le Miniftre dira
en verfant de l'Eau fur lui) N. fe te Batife au Nom du Pcre, & du Filsid*
du Saint Efprit.
Article IL
Si dans les Eglifès qui font deffervies par pluficurs Miniftres , quelqu'un
d'eux ne peut pas adminiftrer la Coupe, foit à Caufe de fon grand Age, ou
à Caufe de quelqu'autre Infirmité, il diftribuera néanmoins lePainauxCom-
munianSjà la Table du Seigneur, 6c ce Canon fera obfervé dans toutes les
Provinces , fans qu'on y fal(e aucune Ex.ception.
Par-
TENU A CHARENTON. 66i
I I I.
Parce que dans pluficurs grandes Eglifes de ce Roiaume on a trouvé à Pro-
pos, pour édifier d'autant mieux les Peuples , d'expliquer le Catechifme du
Dimanche par Manière de Lieux Communs de Théologie, &c nonpar desQiicf-
tions 6c des Keponlés Familières , & que pour contribuer à l'Inftruftion de
ceux qui font déjà un peu avancés en Age , on a fubftitué des Catechifmes
Extraordinaires , en de certains jours , un peu avant la Célébration de la Ste.
Cène : quoique nous aprouvions cette Pratique , nous exhortons néanmoins
le rerte de nos Eglifes de fe conformer , autant qu'il fera poflîble, à l'Ordre
qui ert prefcrit par la Difcipline. Et en Cas qu'on ne puilTë pas catechifer
les Enfans tous les Dimanches , on choifira nenamoins quelques jours de la
Semaine en particulier , que l'on dellinera à ce Saint Exercice , 6c on fera
le Catechifme exaétement , fur tout quelques jours avant qu'on admi-
niftre le Sacrement de la Sainte Cène i^ ix. on enjoint aux Synodes Provin-
ciaux d'avoir Soin que cela foit obfervé fort ponétuellement dans toutes les
Eglifes de leur Jurifdiftion , dont ils rendront Compte au Synode National
fuivant.
I V.
Pour expliquer le Canon de nôtre Difcipline, qui oblige les Pafteursd'ex-
pofer , dans leurs Sermons Ordinaires, quelques Livres particuliers de la Ste.
Ecriture tous entiers , depuis le Commencement jufqu'à la Fin , cette Aflem-
blée déclare , que l'Intention du Synode qui a décrété ce Canon, n'étoit pas
de prefciredes Limites aux Palleurs, ni de les empêcher d'expliquer toutes for-
tes de Livres ou de Textes qu'ils voudroient choifir pour des Sujets Extra-
ordinaires . comme à l'Occafion du Jour de la Samte Cène , 6<;c. ni de
leur impofer aucune Neceffitéde continuer pendant la Semaine rE.xpofition
du même Livre , qui auroit fait le Sujet de leur Prêche le jour du Diman-
che ; parce que les Jours Ouvriers la plupart des Peuples étant occupés à
divers Travaux , 6c vaquant aux Afaires de leurs Familles , ils ne peu^
vent pas affilier à ces Sermons , mais à cet Egard nous laiflbns les Pafteurs
dans leur Liberté.
V.
Les Modérateurs des Aflemblées Synodales , & les Députés qtii feront en-
voies de la Part des Provinces pour affilier auv Synodes Nationaux , feront
choiûs; déformais comme les Canons de nôtre Difcipiine l'ont déterminé par-
la Pluralité des Sufragcs de leurs Provinces, êcnon pas par ceux des Eglifes.
V l.
Afin de mieux entendre le Troifiême Canon du Neuvième Chapitre de
nôtre Difcipline , cette Aiîémblée déclare , que les Mémoires que chaque
Province confie à fes Députés . doivent être drefles dans les Synodes Pro-
vinciaux , à la Pluralité des Sufrvges , & lignés dans lefditcs Aflemblées par
. ks Modérateurs ; 6c au Cas qu'on omette cette Formalité , orr n'y aura pas
plus d'Egard qu'on en auroit pour les Demandes d'un "articvdier qui n'au-
roit aucun Ordre , ou Commifllon , fie q^n propoferoit de pareilles Chofes
de Ion Cht£
Oooo 5 ¥1L II
66i XXVIII. SYNODE NATIONAL
V I I.
11 a été décrété , fur le Huitième Canon du Neuvième Chapitre delaDif-
cipline, que le Modérateur du Synode, après avoir propofé les Matières qui
concernent la Difciplme fur lefquelles on doit faire quelque Délibération, di-
ferera de donner fon Sufrage jufqu'à ce que tous les Députés aient donné le
leur ; & ledit Modérateur aient recueilli les Voix , donnera là fienne qui au-
ra plus de Poids que les autres.
CHAPITRE X.
Remarques faites fur la Lecture des A6îes du Synode National
^'Alençon , tenu l'An 1637.
Article I.
POur complaire aux Députes du Vivarez. , enfuite d'une Requête qu'ils
avoient prefentée, & à l'Eglife de Saint Etienne en Forétz., qui étoit con-
venue avec l'Eglife de Bonlun , dans un Traité particulier , ÔC par le Con-
fenteraent de la Province de Bourgogne, que ladite Eglife de Saint Etienne en
Forêtz. feroit unie à celle de Bonlieu, comme elle l'avoit été autrefois ; cette
Aflemblée aprouva cette Reunion, & celle de ces deux mêmes Eglifesavec
la Province du Vtvarez..
IL
Cette Aflemblée réitéra les Promefl'es que le Synode National , tenu pour
la féconde fois à Charenton l'An 1651. & celui à^Alen^on de l'An 1657.
avoient faites à Monfieur Chantier , & l'aflûra qu'auflî-t6t que nos Eglifes
auroient quelque peu d'Argent , on auroit Soin de les accomplir ponétuel-
lement.
I I I.
On décréta qu'auffi tôt que nos Eglifes auroient touché quelque Argent, on
auroit Soin de paier aux Srs Confiante Bellot, ce qui leur avoir été promis par
les Synodes precedens , 8c que c'étoit la Province de Xainton^e qui devoit
toucher cet Argent , parce qu'elle l'avoit avancé auxdits bieurs Conjlant &C
Bellot.
I V.
D'autant que le Teftament écrit de Monfieur Scoffier le Père qu'on pro-
duifit dans cette Aflemblée, n'avoit été exécuté dans aucun de ces Articles,
quoique le Synode d''y^lençon eût expreflément enjoint , à ceux qui en
étoient chargés , de l'exécuter ; on ordonna derechef au Confitloire de l'E-
glife de Niwes de fommer la Veuve du Défunt Jean Scojfier à cmparoitre,
laquelle s'étoit apropriée l'Argent qui apartenoit à jaç^ueUne Scojfier , Sœur
du Défunt , quoique hdne Jadjue/^ne fur fon Héritière , conjointement avec
fon Frère Jean Scojfier , conformément à la Volonté de leur Pcre ; afin de
lui
TENU A CHARENTON. ^5
lui déclarer qu'elle eût à reftituer ce dont elle s'étoitmifeinjuftementenPof-
fion,6ccela après avoir porté une fauffe Information :iu Synode National de
Cafires : & qu'au Cas qu'elle refufât de décharger fa Confcienccàcet Egard,
alors ledit Confiftoire uferoit de toutes les Cenfures de l'Eglifc contre elle ,
Conformément à notre Difcipline.
V.
Monfieur du Frefie produiiant des Témoignages de la Province du Lan-
guedoc , de fes bonnes Mœurs , & de la Vie très - exemplaire qu'il avoit
toujours menée depuis le dernier Synode National , & eu Egard à fa très-
humble 8c très-inftante Prière , cette Al'femblée lui accorda fa Demande, Sc
le rétablit dans l'Honneur 8c l'Exercice de fon Miniftere , dont il avoit été
démis depuis quatorze ans : & on décréta de plus que l'Afte du Synode Na-
tional cCAlen^on qui le concernoit , feroit raie j Si parce que fon Nom étoit
dans la Lifte des Miniftres Depofes, on ordonna auffi qu'il en feroit ôté , 6c
qu'on envoieroit ledit Sieur du Frefr.e aux Eglifes d^IJIoire , de Paillac , de
Chacelle , & de Gamelle , pour les defiervir comme leur Pafteur Ordinaire >
ce qu'on devoit lui notifier par Lettres.
VI
Des Plaintes aiant été portées contre Monfieur Amiraud , Pafteur & Pro-
feffeur en Théologie à Saumur , pour avoir violé les Canonsdu Synode Na-
tional d'Alençon , en faifânt imprimer fon Livre de U Réprobation , Se quel-
ques autres Ouvrages ; & la Province di'AnpH , Se Monfieur Amiraud, qui
avoit été député par ladite Eglife Se Univerfité de Saumtfr, dont il étoit char-
gé de délivrer fes Lettres , aiant remontré au Synodeque plufieurs Provin-
ces avoient tranfgrelîé ces mêmes Canons en diferentes Manières : Et les Dé-
putés Provinciaux du PoiBott aiant été ouïs , de même que Monfieur Ami-
raud , touchant la Publication defdits Ouvrages , Se la Doftrine qu'ils con-
tenoient ; cette Aflemblée étant très - fatisfaite de l'Explication &: du Sens
qu'ils donnèrent à la Doétrine de ces Livres , laquelle s'accordoit fort bien
avec celle du Synode ^Alen^on \ Sc jugeant qu'il valloit beaucoup mieux
enfevelir dans un perpétuel Oubli toutes les Plaintes qui avoient été portées
pr l'une 8c l'autre Partie; cette Aflemblée renvoia avec Honneur ledit Sr Ami'
rand, en l'exhortant des'aquitcrcourageufement 6c joieufement defonOfice de
Pafteur Se de Profeflèur en Théologie. Deplus,ce Synode defirant d'établir pour
l'avenir une bonne Paix , Se qui ait de durée , parmi toutes les Eglifes ; Sc
pour fatisfâire à la Requête de toutes les Provinces , qui avoient demandé
d'un commun Çonfcntcmenr que l'on confirmât expreflément les Canonsdu
Synode National à'Aler.çen , Se qu'on en recommandât PObfervation. défen-
dit formellement aux Miniftres Se Profefiéurs , fous Peine d'encourir toutes
les Cenfures de PEglife , de pafter les Bornes que ces Canons leur prcfcri-
voient, dans leurs Ecrits , dans leurs Prêches , ou en difputantlesunscon«
tre les autres , touchant les Points expofés dans- ledit Synode à^Alenfon , ou.
àe publier aucun Livre fur ces Sujets. Il fut encore arrêté que lefditsPro-
felicurs rendroient <^ompte des Leçons qu'ils auroient données, ^ des The-
fes qu'ils auroicut ioutenuës , & que les Synodes Provinciaux en feroicot
6^4 XXVITI. SYNODE NATIONAL
leur Raport au Synode National: Et on enjoignit expreflemcnt à tous les Eco-
liers qui étudioicnt en Théologie , fous Peine ù'etre déclares indignes d'être
jamais emploies au Saint Miniilere,dedifputerfurces Qucltions fi inunies com-
me iont celles qui regardent l'Ordre des Décrets de Dieu , ou la Grâce Uni-
verfelle que Dieu donne aux Hommes de fe faire connnoitre à eux par les
Merveilles qu'il a créés . laquelle peut conduire l'Homme au Salut ; Points
qu'on ne propofe que par pure Curiofité , & pour faire paroitre la Subtilité
de fon Epnt. Et on ordonna que tous ceux qui examineroicnt les Propo-
fans pour le Miniftere , en uferoient avec beaucoup de Charité à leur Egard,
n'exigeant rien d'eux que ce qui eft requis par les Canons de nôtre Difcipline;
& que pourveu qu'ils fatisfiflent à ce qu'on atendoit d'eux, c'eft- à-dire, qu'ils
fignaflent la Conftffion de Foi , la Liturgie de nos Eglifes . & les Canons
des Synodes ô^ALus , de Charcmon , & à^Alençon , & ce preftnt A6ie , il»
feroient aprouvés & admis.
VIT.
Après qu'on eût fait la Lefture de ce Canon, auquel Monfieur y^m ir and pro-
mit d'obeïr exaétemcnt , il demanda au Synode, qu'au Cas qu'on imprimât
dans les l'aïs Etrangers quelques Livres qui ataquaffent fes Ouvrages , &
qui tci-nilTent fa Réputation , il lui fjt permis de fe défendre pour montrer
Ion Innocence , & de fe fervir de ce Droit Naturel qui permet de repouffer
les Injures , afin de fe mettre à couvert de tout Reproche : 'Affcmblce or-
donna que fi une pareille Chofe arnvoit . il demanderoit Permilîîon de fe dé-
fendre , au Synode à'' Anjou , qui confidéreroit fi cela feroit expédient pour fâ
propre Confolation & pour l'Edification de l'Eglile.
V l I E
Monfieur Grâce produifant fes Comptes des Sommes qu'il avoit reçues &
diftnbuées aux Eglifes de la Rochelle , de Aiontauhan & de Caftres , eût
Ordre de les porter au 'Synode Provincial fiai vaut, de Bourgogne, qui termine-
roit fes Comptes , par l'Autorité de cette Affemblée , lorliqu'il auroit mon-
tré fes Quitanccs.
CHAPITRE XL
Contenant diverfes Apellations des Eglifes é- des Particuliers.
Art ic l e L
LEs Eglifes de Divonne & de Crilbi , dans le Pais de Gex , Apellantd'un
lugcment touchant des Matières Pécuniaires , on rcnvoia , ftlon laDif-
ciplinc ï leur Apel à la Province de Bourgogne : Et on ordonna aux Députés.
de cette Province, de prendre en leur Garde tous les Papiers de l'une &de
l'autre Partie, qui avoient du Raport à cette Afaire.
II. Pour
TENU A C H A R E N T O N. 66s
Poar rendre Jufticeàl'Eglife deh Fite, fur l'Apel qu'elle avoit interjette ,
cette Aflèmblée jugea que la Province de la B^tfe Gnienne avoit pafle les
Bornes prefcrites. Premièrement en ôtant Monfieur du Bourdieu di'\ix\c'^g]\-
fe à laquelle il étoit ataché par un Accord particulier , 8c fans entendre cette
Eglife , comme il eft évident par les Aftes dudit Synode Provincial. Se-
condement pour avoir fixé abfolument ledit Monfieur du Bofirdieu dzns l'E-
glife de Bergerac, non-obftant que celle de la Ftte en eût apellé. En troifiê-
me Lieu , que lorfque l'Eglife de \z Fite avoit redemandé fon Ancien Paf-
teur , la Province de Guienne lui avoit donné Monfieur Belon , qu'elle n'a-
voit jamais fouhaité , ÔC que plufieurs Membres de ladite Eglife n'avoienc
reçu qu'avec Peine , parce qu'ils ne croioient pas pouvoir profiter de fes
Sermons. C'eft pourquoi on défendit à ladite Provmce,&c à toutes les au-
tres pareillement, d'en ufer de cette Manière à l'avenir i & on enjoignit à la-
dite Province de confoler Se d'accommoder ladite Eglife de la Fite , aufli-tôt
qu'il feroit poflîble , en lui donnant un Pafteur qui fût plus au Gré du Peu-
ple que Monfieur Belon , 6c de placer ledit Belon en un autre endroit ov il
pourroit mieux emploier fes Talens. Et d'autant que Bergerac étoit ui.^
Eglife aflés confiderable , dont les Neceflités étoient grandes 8c preflantes,
8c que le Miniftere de Monfieur du Bonrdien édifioit bien cette Eglife , le
Synode confentit qu'il y reliât, 8c le confirma dan? l'Ofice Palloral de ladite
Eglife. Et parce que Monfieur de Rabas Commiflaire de Sa Âh'.jefie x\i Sy-
node de Sainte Foi , qui avoit fait ce Change , fe plaignit par Lettres , que
l'Aétedu Change de Monfieur du liourdien avoit pafle par devant un Notai-
re Public , on opina qu'il faloit lui faire Reponlê , 8c l'Aflurcr de la gran-
de Eftimc que cette x^flémblée f^ifoit de fa Perfonne £c de fa Qualité , 8c à
la Vérité du Témoignage rendu par les Députés de \^ Bajje Guienne touchant
ce qu'on avoit tranfigné dans leur Aflemblee Provinciale , 6c que lors qu'on
avoit prononcé un Jugement fur ledit Apel , on n'avoit eu aucun Egard audit
Afte.
III.
Sur le Raport du Comité, auquel on avoit ordonné d'examiner l'Apel de
Monfieur Retnault , Palleur de l'Eglife de Realville , 8c les procédures que
les Synodes de Mapivez^in & de Realmont avoient faites contre lui ; cette Af-
femblée, fms toucher à l'Honneur de fon Miniftere , 8c confirmant la Sen-
tence qui avoit été rendue par fa Province, aux Soins £c à la Charité de la-
quelle il fut néanmoins particulièrement recommandé , l'exhorta d'emploier
le refte de fa Vie à bien édifier l'Eglife de Dieu par une Vie exemplaire ,
puifque fes fréquentes Maladies ne lui permettoient pas de vaquer aux De-
voirs de fa Profeffion.
IV.
Les Comraifiaires aiant fait leur Raport, fur ce qu'ils avoient été chargés
d'examiner les Lettres 8c les Mémoires de Monfieur Moifnier qui avoit apel-
lé, parce que le Mot de Cenfnre n'étoit pas inféré dans l'Aéle du Synode du
Haut Languedoc , 8c qui avoit formé une Plainte contre Monfieur Grubel :
Tome //. P P P P cette
6SS XXVIII. SYNODE NATIONAL
cette AfTemblée jugea , quand au premier Article , que fon Apel étoit mal
fondé. Et à l'Egard de fa Plainte, d'autant qu'il n'en avoit jamais averti
Monficur Gmbel , il fut ordonné qu'elle feroit portée au Confiftoire de l'E-
glife de Montanhan , auquel on recommanda d'avoir un Soui particulier qu'il
fût rétabli dans fon Ofice.
V.
Le Coloque du Condomii, apellant du Procédé du Synode de la Baffe Guien-
ne , qui avoit pris Connoiflancc de la Plainte de Monficur Riv.ils , & de
celle de la Province du Bearn , 6c ledit Synode n'aiant donné Chargea Pcr-
fonnedecomparoître de fa Part , ni envoie, aucuns Mémoires par lefquels il
pûtfoutenir fon Apel , cette Aflemblée Déclara que ledit Apel étoit nul,&
que ledit Confiftoire étoit digne d'être cenfuré très-rigourcufement , pour
avoir, par uneefpece deChicanc de l'ratique, empêché laDecifion hnale de cet-
te Afaire; & on ordonna au Synode fuivant de ladite Province de prononcer
une Sentence là-deflusi& de dénoncer non-feulement les Ccnfures, mais nuffide
tenir la Main qu'elles fùflént exécutées; 6^; de faire enforte , par fon Auto-
rité , que les Legs qu'on avoit faits jufqu'alors , ou qu'on pourroit faire
dans la fuite , à l'Eglife de Marfm . fuùcnt ponâuellcmcnt ëc fidèlement
apliqués, conformément à l'Intention des Teftatcursi & que le Droit de Suc-
celîîon, déclaré expreffément dans ce Teftamcnt, fût confcrvé inviolableraent
à la Province du Bearn.
V I.
On lût les Mémoires que l'Eglife de Saint HipMite avoit envoies , dans
lefquels elle foutenoit l'Apel qu'elle avoit interjette d'un Décret du Synode
des Sevenes , qui avoit défendu à ladite Egliie de demander Monfieur Pou'
jade, qui étoit alors en yingleterre Miniftre de l'Eglife Françoife de Canturbe-
ri, & les Députés de ladite Province alcguerent & produifirent les Raifons
de cette Prohibition. Toute l'Afaire aiant donc été mûrement confideréeSc
long-tems debatuë , cette Affembléc confirma le Décret dont ladite Eglife
avoit apellé , en lui défendant de pcnfcr d'avantage audit /'o;^;^^*', ce qui de-
voit être obfervé comme un Règlement fixe par toutes les Eglifcs de cette
Province.
VII.
Quoique l'Apel du Confiftoire de l'Eglife de Saint Jeaude C^rdonne^gues
ne fût pas de la Nature de ceux qui doivent être portés à ces Affemblées ,
néanmoins le Synode aiant fort à Cœur la Paix de cette Eglilè,tn voulut bien
prendre Connoiifuice , afin de lui procurer eficaccment le Repos dont elle
avoit befoin ; & invalidant le Jugement dudit Synode des Sevennes, qui avoit
Gonfenti 6c aprouvé que Monfieur Boni le Jeûne fe fît faire un Banc dana la
Temple , ce qui étoit direârement contraire à l'Avis du Confiftoire, qui vou-
loir confcrver l'Ancienne Coutume de ladite Eglife , cette Affemblée décla-
ra , qu'à la Referve des Magiftrats , 6c des Juges du Lieu , perfbnne n'au-
roit de Place particulière dans l'Eglife. Et il fut encore ordonné, qu'en pa-
reils Cas chaque Confiftoire auroit un plein Pouvoir d'en ufer de la Manière
qu'il croiroit être la plus cotivenable pour l'Edification des Peuples, fans qu'on
en
TENU A C II A R E N T O N. ^6^
en pût apeller : & qu'à ^avenir on ne recevroit aucun Apcl de cette Natu-
re dans nos Synodes Nationaux.
VIII.
Après qu'on eut lu les A(5tes du Synode des .?(rve«(r/ , Se une Lettre de
Monficur Tnéert , qui fe plaignoit d'avoir été depofé du Saint Minifterc ,
fans qu'on eût ouï aucuns Témoins ; êc après qu'on eût ouï les Députés de
cette Province , auxquels^ on n'avoit pas donné des Mémoires pour apuier
ce Jugement : L'Afi'embléc renvoia la Connoiflance de cette Caule au Syno-
de fuivant du Bas Languedoc , enjoignant aux deux Parties de comparoître
perfonnellemenc audit Synode , Se d'y aporter en même tems tous les Aftes
& les Témoignages les plus Autentiques qui pourroient fervir à l'Exclair-
cifTement de cette Afaire ;_ avec un pkin Pouvoir audit Synode de prononcer
un Jugement final là-deflus.
1 X.
L'Apel de l'Rglife de Brenonx , touchant fon ïrvcorporation avec celle de
Laval , fut déclare nul ; parce que de xlles Matières qui regardent l'Union
d'une Eglife avec une autre doivent fe faire par chaque Synode Provincial ,
fans qu'on en puiife apeller.
L'Eglife de Vixan apella d'un Décret du Synode des Sevenes , parce qu'il
avoit rejette la Requête de ladite tgtife , lors qu'elle lui avoit demandé la
Permiffion d'avoir encore un Pafteur : Mais cette Affemblée invalida fon
Apel , parce qu'elle n'avoit envoie aucuns Mémoires pour le foutenir , Se
parce que les Raifons pour Icfquelles ladite Eglife avoit apellé , ne fubfif-
toient plus.
XI.
L'aflemblce confirma , dans tous fes Points êc Articles , la Sentence qui
avoit été prononcée par le Synode Provincial de la B<ijfe Guie»tie ; 8c jugea
que le Confiftoire de Tonneins avoit encouru les Cenfures les plus rigoureu-
les. I. pour avoir dépouillé Monfieur Fevron , quiétoit Apelantd'un Drçit
qu'il s'ctoit aquis par une Pofleflîon de plufieurs Années, fans qu'on eûtpor-
té aucune Plainte contre lui. ^. Pour avoir fufpendu Monfieur faz^s le
Jeûne , parce qu'il avoit foutenu le Droit de fon Père ; & même après a voir
prelênté fon Apel , fans confiderer en aucune Manière que fon Père avoit
été depofé injuftement de fon Ofice d'Ancien. 5. Pour avoir refufé de noti-
fier à ladite Eglife, conformément aux Canons de nôtre Difcipline, le Rcta-
bliffement dudit Monfieur Faz^ts qu'il avoit depofé. Déplus , .cette Adem-
blée décréta . que le Jugement dudit Synode Provincial feroit obfervé plei-
nement 8c éficacement ; 6c que les Pafteurs & Anciens de l'EgUfe de Ton-
neins qui ne voudroient pas y acquiefcer , feroicnt cenfures , & fufpendus
de leurs Ofices , par Mr. Brtgms , Palpeur de la i'ârunde , qui eût Ordre
dudit Synode Provincial de leur infliger les Cenfures : Et donna Permiflion
à Monfieur de S'Aim Blanc.trd de fe joindre à l'Eglife qui feroit plus proche
de fa Maifon , parce qu'elle ctoit fiuiée de l'autre côte de la Rivière. On
défendit encore à tous les Confiltoires de porter aucun Apel de cette Na-
Pppp z turc
668 XXVIII. SYNODE NATIONAL
ture aux Synodes Nationaux ; & quoi que le prefent Synode n'eut aucune
Envie de s'embarrafl'cr des Coutumes particulières des Eglifes à l'Egard des
Places dans les Temples , il déclara néanmoins qu'il y auroit moins d'Incon-
vénient de les céder à ceux qui les occuperoient les premiers , que de les
affigner à des Perfonnes qui n'ont point de Caraârere particulier ,& qui n'ont
aucun Droit, ou Privilège, de s'atribuer Se de demander la Prééminence fur
les autres.
XII.
Cette Aflemblée defirant de conferver les Seigneurs Hauts Jufticiers , &
autres Gentils - hommes , dans la PolTeffion des Avantages qui leur ont été
accordés par les Edits ; & rendant Juftice à Monfieur de Marcaffargues, fur
fon Apel , ordonna que la Province :des Sevenes accorderoit audit Monfr.
de MarcajfargHes fa Demande , aux Conditions portées dans fes Mémoires, 6c
qu'il avoit propofées à cette Aflemblée , àfavoir , que les Pafteurs iroient
chés lui à fes Fraix , 6c cela fans que les Exercices qui fe pratiquoient en
certains jours de la Semaine fuflent interrompus ; & qu'on auroit les mê-
mes Egards pour les Perfonnes de fa Qualité Se de Ion Cara£tere.
XIII.
Un Homme qui paflbit fous le Nom de Michel, àQvntnxint 2. St. Etieme àc
Val Francefqne , aiant été condamné par le Synode Provincial des Sevennes^
de le feparer d'avec la Nièce de (^ Femme défunte , qu'il avoit époufée, en
apella à cette Aflemblée , qui aiant confideré le Fait , jugea que Monfieur
Sauvage le Pafteur , Sc tout le Confiftoire de Saint Etienne , avoient mérité
les Cenfures les plus rigoureufes , pour n'avoir pas obfervé les Loix du
Pais , Se les Canons de notre Diiciplme , en publiant enfuite un Certificat
de leur Refolution. On blâma auflî juftement le Synode àcs Sesennes, d'a-
voir reçu le Serment d'un Homme auffi Criminel & fi profondement en-
foncé dans le Péché , Sc qui avoit même refolu d'y perfifter. Et on ordon-
na au Sieur ^ufiz. de comparoître devant le Synode du Vas Languedoc , Se
d'y rendre Compte de la Conduite qu'il avoit tenue dans cette Afaire, Et ori
commanda audit MUhel Sc à fa Femme de rendre Gloire à Z)/>» , en s'abfte-
nant de la Compagnie l'un de l'autre , Se de ne pas bleffer davantage leurs.
Confciences , en continuant plus long-tems de mener un Vie fi fcandaleufe ,
qui étoit condamnée par l'Evangile Sc par les Statuts Se les Loix du Pais.
Et d'autant que ledit Confifloire de Saint Etienne avoit entrepris de défendre
par fes Lettres la Caufe des Dclinquens , Se qu'il y avoit beaucoup de Rai-
fon de foubçonner que la Signature de Monfieur Barjon qui étoit au bas def-
dites Lettres , étoit contrefaite , il fut ordonné qu'elles feroient portées an
Synode fuivant de ladite Province, qui s'informcioit des Ciiconfiances de
ce Fait ; Se en Cas que le Soubçon fût bien fondé, ledit Synode emploieroit les
Cenfures contre la Perfonne , ou les Perfonnes qui feroient coupables d'une
pareille Fauflétc.
XIV.
On lût dans cette Affemblée les Aétes Se les Mémoires du Sieur de Cont.
balaie, de même que les Mémoires de ceux qui i'étoient joints aveclui. Oa
ouïi
TENUACHARENTON. 669
ouït auffi les Députés du Haut Languedoc qui expoferent les Raifons qui
avoient porté le Synode Provincial de Mauve/m , à rendre ce Jugement,
tant contre ledit Sieur de Combalajfe , que contre ceux qui l'avoient accufé ;
Sur quoi ledit Jugement fut confirmé dans tous fes Points & Articles.
Et d'autant qu'il y avoit plufieurs Défauts dans les Procédures qu'on
avoit faites , & que l'une & l'autre Partie meritoient d'être cenfurées , il fut
décrété, que puifque Monfieur de Comhalajfe n'étoit plus en bonne Odeur
dans l'Eglife de Realmont ^ & que les Peuples n'y feroient plus édifiés de fon
Miniftere . on l'envoieroit ailleurs , & qu'on en mettroit un autre à fa Pla-
ce. Et d'autant qu'en lifant les Ades qui avoient été produits de part 6c
d'autre , il y avoit plufieurs Articles d'Accuiations, qui n'étoient pas fufifan-
ment prouvées, on ordonna au Coloque à' Albigeois , & au Synode du Haut
Languedoc de revoir cette Afaire , & de s'en bien informer lors qu'il s'aflem-
bleroit, & que lorfque les Chofes qu'on avoit alléguées feroient averrées 8c
prouvées , ils fe ferviroient des Cenfures félon que nôtre Difcipline l'ordon-
ne contre les coupables.
X V.
Monfieur Guionnet , Pafteur de l'Eglife de Chàtillon fur Seine, aiant apellé
à ce Synode , & demandé qu'on lui rendît juftice , on décréta qu'il conti-
nueroit néanmoins de fervir ladite Eglife pendant un An , jufqu'à l'Aflem-
blée du Synode Provincial de Bourgogne ; & qu'alors il feroit en Liberté.
Et il fut encore ordonné que le Sieur de Carouge feroit envoie à l'Eglife de
Beaume pour y refter quelque tems ; 8c qu'on l'établiroit à Chàtillon com-
me Miniftre ordinaire de cette Eglife, lorfque Monfieur G««£»««« en fortiroit.
X V I.
On confirma le Jugement que la Province du Berri avoit prononcé con-
tre le Sieur de la Galère , & on annula l'Apel qu'il en avoit interjetté,nean-
moins parce que ladite Hrovince , & celle d'^«/o«, dans laquelle il avoit quel-
que tems auparavant exercé fon. Miniftere , lui avoit rendu un Témoignage
fort Honorable ; cette Aflemblée décréta qu'on le laifieroit fur la Lifte des
Pafteurs qui dévoient être diftnbuées entre les Eglifes par le Synode Natio-
nal , Se qu'il feroit emploie dans l'Eglife ou la Providence de Dieu l'adref-
feroit.
X V I L
Le Sieur Co^«r, autrefois Pafteur & Profefièur en Théologie dans l'Eglife
& Univerfité de Ntmes , aianc envoie des Lettres , 8c Ion Dtambe , dédié à
cette Aflemblée , dans lequel il prétend réconcilier les Diferens qui fonten-
tre les Proteftans Sc ceux de l'Eglife Romaine , touchant la Juftification ; 6c
aiant demandé d'être entendu , on lui acorda fa Requête , Se on lui permit
de dire quels étoient les Motifs de fon Deflein. Après qu'il eut parlé , SC
qu'il eut expofé fes Raifons , on lui lemontia fort lerieufement le grand
Tort qu'il avoit fait, premièrement à la Vérité de D/>a, en voulant entrepren-
dre de réconcilier des Opinions contradictoires, & dont l'une detruifoit l'au-
tre. Et en fécond Lieu , on lui fit voir qu'il avoit écrit d'une Manière fort
injurieufe aux Proteftans , puifqu'il avoit combatu comme une Erreur leur
Pppp 5 Coa-
r>7o XXVIII. SYNODE NATIONAL
Confeflion commune , afin de favorifer, au Préjudice des Reformés, PEglift
Romaine , qui confond vifiblement les deux plus grandes Grâces de £>»>* ,
qui ne peuvent pas être feparées l'une de l'autre , quoiqu'elles (oient tou-
jours diftinftes en elles mêmes , à favoir , l'Abfolution du Pêcheur devant
le Tribunal de Die» , par les Mérites de Jcpt.-Chrifi , fon Obeïflance étant
imputée aux Hommes , &: le Saint Efprit opérant la Régénération dans leurs
Coeurs. Et on lui reprefcnta enfin combien il avoit été Ennemi de foi-mê-
me, en abondonnant fon Miniftere , 6c le Soin de fon Ame , pour plaider
«ne fi mauvaife Caufe S: fi impie , comme étoit celle des CatoUque: Rornains-y
ce qui étoit une Entreprife fort téméraire en lui. Mais ledit Sieur Codur
proteftant toujours qu'il n'avoit jamais eu le moindre Deflein de s'écarter de
la Foi Ortodoxe , qui étoit profeflée dans nos Eglifes , & ofrant de diflîper
tous les mauvais Soubçons qu'on avoit contre de lui , en foufcrivant volon-
tairement aux principaux Articles de la vraie Do6trine dont on pretendoit
qu'il s'étoit éloigné ; on le prit à fa Parole , 8C on lui mit en Main lefdits
Articles , qu'il figna , comme il s'y étoit otcrt : néanmoins parce qu'il le fit
en hefitant , & cela encore en Termes afles ambigus . l'AlTemblée eut Rai-
fon de douter de fa Sincérité : & on fut confirmé dans ce Doute , lors qu'a-
près avoir figné , il refufa abfolument de fuivre fa Vocation, & leConfeil de
fcs Frères, en marquant beaucoup de Mépris pour un Emploi fi -aint & fi ho»
notable , comme cft celui du Miniftere de l'Evangile , auquel il avoit été
apellé dès fa Jeuneilè ; C'eft pourquoi le Synode lui interdit toutes les
Fondions du Sacré Miniftere , 8c lui défendit de faire déformais aucunes
Leçons de Théologie ; & l'Aflèmblée enjoignit en même tems à l'une & à
l'autre Province, & à l'Eglife où il refidoit aéluellement, de veiller foigneu-
fcment fur fa Conduite, Se de rendre Compte de fa Vie ëc de fcs Mœurs au
Synode National fuivant , qui pourroit procéder à fon rctablilVement , fui-
▼ant les bons Temoienaees qu'il recevroit de fa Manière de vivre.
^ XVIII.
Le Sieur Roux , fe prcfentant avec des Lettes écrites par douze Perfonnes,
ou environ , au Nom du Confiftoire A^Aimarguef , pour foutenir l'Apel que
lui Se d'autres , par lefqucls ils étoit député , avoient interjette d'un Jugement
que le Synode du Haut Languedoc avoit rendu contre eux : Sv après que d'ir»
ne autre Part , ou eût lu un Apel de Monfieur Sigillori , Pafteur de l'Eglife
éiAimargms , Sc qu'on eût ouï les Députés de ladite Province , qui rapor-
terent les Raifons qui les avoient portés à rendre un pareil Jugement; cette
Afiemblée déclara , que de telles Apellations ne dévoient pas être portées aux
Synodes Nationaux , 6c que le synode Provincial ne devoit pas avoir permis
qu'elles vinfent à cette Affemblée , c'eft pourquoi cette Afaire fut renvoiée
au Synode Provincial des Sevenes qui en devoit prendre Connoiflance. Et
d'autant qu'on avoit alegué plufieurs Chofes contre Monfieur 5«|g/7/or7, qu'on
n'avoit pas prouvées, comme, qu'il avoit u!ë de Violence contre quelques-uns,
qu'il avoit tenu des Difcours cho luans, que fe s Sermons avoient été remplis
d'invcdives , 8c qu'il avoit tordu la P;'.iolc de Dtett maiicieufement 6c in-
digi^cment, on donna Charge à i'Eglik de 6mve d'envoier des Députés à
Ion
TENU A CHARENTON. 671
ion Eglife , & de s'informer foigneufcment de tout cela fur les Lieux où
l'on diloit qu'il avoit commis de telles Actions , & où il avoit proféré de
femblablcs [-"aroles , & de faire Raport du tout audit Synode , qui auroit
un plein Pouvoir de difpofer du Miniftere dudit Stgillori , félon qu'il le juge-
roit à Propos pour l'Edification de l'Eglife de Vich,
X 1 X.
L'Eglife de Duras aiant demandé à la Province de la BafeGuienme^quon
lui accordât Monfieur Thoroud pour Pafteur ; & aiant eu un Refus , elle en
apella à cette Aflemblée , mais fans envoicr aucun Mémoire pour foutenir
fon Apel. L'Eglife de Leiras s'opofa auffi à la Demande de celle de Duras,
& prefenta Requête au Synode de ladite Province , 5c à cette Aflemblée ,
afin qu'elle ne fût pas privée du Miniftere de fon dit Pafteur Monfieur
Thoroud. Le jugement du Synode Provincial fut confirmé en tous fes
Points, & le Sieurs Thoroud fut fixé dans l'Eglife de Leiras pour y ex-
ercer foi) Mmifterc , Se PApel de l'Eglife de Duras fut déclaré ngU
XX.
D'autant que Monfieur de la Baume avoit fait des Plaintes de Bouche , 8c
avoit produit des Lettres & des Mémoires de quatre Anciens , fie d'unç
grande Quantité de Chefs de Familles demeurant à Ste. Foi , qui étoient
tous apellans avec lui , & qui s'opofoient enfemble à l'Etabliflëment de Mr.
Privât , dans l'Oficc Paftoral de leurEglile : remontrant que Monfieur Ai-
ha, lequel le dernier Synode de la Bajfe Guienne avoit mis en Liberté , pour
aller exercer les Fondions Paftorales dans l'Armée de Sa Majefté , en Alle-
magne , commandée par Monfieur le Maréchal de Turenne , en qualité d'Au-
monnier de ce General, Redemandant que ledit Sieur v^/é<î leur fut donné pour
Pafteur ? Et le Sieur Guion aiant été ouï , parlant pour fa Province, de mê-
me que les Sieurs Privât & Alha , touchant ce qui les concernoit en parti-
culier ; 8c l'Afl'emblée étant fort afl urée du Confentement de /i^<j^(fwo//>//tf
de Bouillon (qui remettoit , au Nom de fon Frcre , Monfieur le Maréchal
de T'areKw^, tous les Droits qu'il pouvoir avoir fur le Miniftere dudit ^/^^,) 8c
voulant fiivorifer les Parties plaignantes , & mettre fin à toutes les Plaintes
de part 8c d'autre , ordonna que les fufiits Miniftres, Pnvat 5c yJlba fervi-
roient conjointement l'EgUfc de Ste. Foi j 8c afin de procurer le Repos àcet-
re Eglife , Se pour en reconcilier tous les Membres qui étoient divifés entre
eux , on nomma deux Commiflaires , à favoir le Sieur Garifoles & le Sieur
Durashus , auxquels on ordonna expreflement de pafler par Ste. Foi , lors
qu'ils retourncroient dans leur Province , 8c de tâcher par toutes fortes de
Moiens de rétablir la Paix de cette Eglife; & au Cas qu'ils ne pu (fent-pas lever
tous les Obftaclcs , 6c furmonter toutes les Dificultés qui pourroientfê ren-
contrer , on chargea le Synode du Haut Languedoc d'ouïr toutes les^Parties ,
Se de mettre la dernière Main à leurs Difputes , en rendant un Jugement Fi-
nal duquel elles ne pourroient plus apellcr.
XXI.
Le Sieur Pejus apella de plufîeurs Jugemens que le Synode du ^or/ avoit
prononcés contre lui , en Confequence d'un Aâ:e fait à 'fon Occafion dans le
dev-
ô/i XXVIII. SYNODE NATIONAL
dernier Synode Naiional à^Alençon. Cette Aflemblée déclara que fon Apel
n'étolt pas recevable , 6c ordonna que le Synode prochain du Berri uferoit
de toute fon Autorité , & emploieroit tous les Soins , afin qu'on paiât hon-
nêtement audit Sieur Pejtts , & fans Délai, tous les Arrérages qui luiétoient
dûs, par l'Eglile d'^r^f»foM,àRaifon de trois Cens vint Livres chaque Année :
& que pour l'avenir on lui donneroit trois Cens cinquante Livres par An :
& qu'au Cas que ladite Eglife n'obeït pas à ce Commandement , alors il
feroit libre audit Sieur PejHs de fe pourvoir ailleurs , 8c de chercher une au.
tre Eelife dans ladite Province , ou dans quelqu'autre Pais.
^ X X I L
Madame la Duchefle de la Tremouille aiant demandé une Audience à cette
Aflemblée , qui lui fut accordée ; elle dit qu'il feroit neceflaire pour la
Paix Se le bien de l'Eglife de Vitré tr\ Bretagne , que les Sieurs /'<?/?r<?gc /ar-
<i^«>;,fesPafteurs,en fuilènt ôtés , à Caufe de la Mes-intelligence &dela'Di-
vifion qu'il y avoit entr'eux depuis plufieurs Années. Déplus , la Provin-
ce à"" Anjou demanda que l'Eglife aflemblée à Terchaut ( qui avoit été unie à
celle de Vitré , feulement pour quelque tems , par le Synode National qu'on
y avoit tenu l'An 1585.) pût être réincorporée à celle de Laval, parce que
ladite Eglife de Terchaut étoit fituée dans la Comté de Laval, & qu'elle lui
avoit été unie dès le commencement de fa Fondation , & en aiant toujours
été Membre. On ouït auflî les Députés de la Province de Bretagne, parlant
pour leur Synode qui raporterent,que l'Intention de Madame de Montmartin
étoit fortopofée à ce Démembrement, parce que la Dcfunion qu'il y avoit
entre lefdits Pafl:eurs avoit partagé l'Eglife de Vitré , dont les Peuples avoient
été fi ennuies de leurs Difputcs & de leurs Querelles, dans lefquellesilsn'a-
voient pià s'empêcher de prendre Parti, qu'ils avoient enfin prié Madame la
Duchefle de la Tremouille de faire enforte qu'ils en fuflent délivrés; Sur quoi
ce Synode Décréta que , conformément à la Prière de Madame la Duchefliè
de la Tremouille , les deux Pafteurs qui avoient fcrvi jufqu'à prefent l'Egli-
fe de Vitré feroient placés ailleurs. Et que Monfieur fordain feroit envoie
dans l'Eglife de Vljle de Gafte & de Lajfai , pourvu que ledit Monfieur Jor-
dain 8c ladite Eglife y confentiflent : & qu'on pourvoiroit l'Eglife de Vitré
d'un autre Pafl:eur qui auroit toutes les bonnes Qiialités requifes pour l'Edi-
fication du Peuple. 11 fut encore ordonné , touchant l'Eglife de Terchaut
6c de Vieuville , que les Sieurs Bafnage 6c de {''Angle , conjointement avec
les Sieurs Guefdon & Coillard , ou en Cas qu'ils fuflent légitimement empê-
chés , deux autres Paflieurs , 8c deux Anciens , Membres du Coloque de Co«-
ftantin , qui prendroient avec eux les Aftes 8c les Mémoires qui avoient été
portés à ce Synode , de la Part de l'Eglife de Vitré , fe tranfporteroientdans
ladite Ville, aux Fraix de fon Eglife , oili étant arrivés , ils procederoient à
la Cenfure de'ceux qui auroient fomenté les Divifions :8c qu'ils envoieroient
Monfieur Pejire à l'Eglife de Terchaut 8c de Vieuville ; 8c qu'afin d'apaifer
les Diterens qui troubloicnt l'Eglife de Vitré, ils tâcheroient de faire confen-
tir Madame de Montmartin , à l'Etabliflenient de Monfieur Peflre dans ladi-
te Eglife de Ttrehaut , £c au Démembrement de ladite Eglile d'avec celle
de
T E N U A C Fî A R E N T O N. 675
de Fhré ; 8c qu'ils difpoferoient ladite Dame à fe conformer à l'Intention
de cette Aflêmbléc : Cc qu'ils rendroient Compte du tout au Synode Na-
tional fuivant.
XXIII.
Monfieur H»rOfi, Pafteur de l'Eglife de Barbignieres , envoia des Lettres à
cette Aflemblce , avec fon Apel du Synode de la Bajfe Cftienne , qui lui
avoit défendu de publier un certain Ecrit dans lequel il traitoit des Afaires de
l'Eat ; ce que le Synode avoit fait , ne jugeant pas que cela pût fervir aucu-
nement à l'Edification de l'Eglife de Dien. Sur quoi r'AUemblée declar.i
que ledit Apel ne devoit pas'être reçu , & qu'on ne devoit pas l'avoir por-
té à ce Synode : Sc il futj;deplus enjoint audit Hfiron d'acquiefcer au Juge-
ment de fa Province.
XXIV.
Monfieur Charron^ Avocat au Parlement de Bo^rdeaux ^ & Ancien de l'E-
glife de Bergerac , fe plaignit 8c apella du Synode de la Bajfe Guienne , parla
Bouche de Monfieur Pirarede , auquel il avoit confié fes Mémoires. Après
quoi cette Afl'emblée revoiant le Jugement dudit Synode Provincial , leva
la Cenfure qui lui avoit été infligée par le Coloque de Perigord , parce qu'il
y avoit une Erreur dans ladite Cenfure ; Se déclara que le Confiftoire de
Bergertic en avoit très-mal agi dans les Procédures ; & que le Sieur facob
Tourtieau , s' étant comporte d'une Manière dénaturée 6c fort inhumaine en-
vers fon Père , comme il étoit Notoire à tout le Monde , ne devoit
pas avoir été choifi pour exercer l'Ofice d'Ancien , dans l'Eglife ' de' /f-
nts-Chrifi.
XXV.
Il fut décrété que le Synode du Haut Languedoc jugcrok en dernier Ref-
fort de l'Apel qui avoit été interjette par t'ÎEglife de Sainte Foi , qui avoit
été condamnée par le Synode de la BaJJe Gmeme à paier les Arrérages qui
étoient dûs aux Heretiers des Sieurs Hefperian & Miz.aiibin , fes défunts
Pafteurs , pour les Services qu'ils lui avoient rendus pendant le tems de leur
Miniftere.
XXVI.
Il fut arrêté que l'Apel de Monfieur Crâne feroit fignifié au ConGftoirc
de Saint Maixant , & qu'il feroit porté par ledit Confiftoire , au Synode
de Xaintongt , qui en jugeroit en dernier Rcflbrt par l'Autorité de ce prefcnt
Synode.
XXVII.
Monfieur Giles , Avocat au Parlement de Rouen, prcfenta une Requête à
cette Aflemblée , par laquelle il demandoit qu'on fit quelques Changemens
dans le Gouvernement des Eglifes les plus Populeufes deceRoiaume^ & il
fe plaignoit que parce qu'il avoit infiftc fur ces Propofitions , il avoit été
Sufpendu de la Table du Seigneur , par le Confiftoire de l'Egliie dzRoif'én;
2c que cette Sentence de Sufpenfion avoit été ratifiée par l'Autorité du Sy-
node Provincial de Normandie. On lui repondit , que le Synode Natio-
nal lui enjoignoit d'ab.indonner àt pareils Defleins , que l'on ne pourroit
Tome //. 0.14 q )**-
674 XXVIII. SYNODE NATIONAL
jamais exécuter félon le Plan qu'il en donnoit Et d'autant qu'il avoit :pro~
mis auparavant de s'en tenir à tout ce que rAlîemblcc ordonneroit fur cela,
on lui dit que s'il y acquiefçoit en éfet. il feroit derechef admis à la Conv-
inunion de l'Eclife, & à la Participation de la Sainte Cène.
XXVII I.
Le Sieur de Coutures , apellant d'un Jugement que Vljle de France avoit
prononcé contre lui , Sc n'envoiant aucuns Mémoires pour foutenir Ton Apel,
il fut déclaré nul.
XXIX.
Le Sieur To»{fiiints de Boajfames, apellant du Synode de la Baffe Gnknne ,
parce qu'il avoit permis au Sieur de BUncard de prendre Place parmi les
Anciens dans l'Eglife de la Fite , ce que le Synode avoit fait,aiant li-gard au
grand Age & à plufieurs Infirmités duJit Sieur de blancard , 6c à Caufc des
grands Services qu'il avoit rendus à l'Eglife de la Fite , & ledit Sieur To»f-
■faints de Rolfames n'envoiant aucuns Mémoires pour défendre fon Apel ,
l'AlVemblée le déclara nul.
XXX.
Le Synode invalida les Apels des EgUfcs de NAvarrins , 8c à''Ortez,, qui
avoient apellé d'une Sentence prononcée parle Synode du Bairn, tenu àLam-
l'ei.e.
XX X T.
Monfieur Blondel , qui avoit été depofé de fon Ofice d'Ancien , par une
Sentence du Confiiloire de l'^itré , laquelle avoit aufli été confirmée par une
«ucre du Synode Provincial de Bretagne , aiant apellé de l'une & de l'autre
de ces Sentences , eut Ordre de l'Aflembléc , d'expofer fes Griefs aux Srs.
Bufnage 6c de V Angle , qui furent chargés de remédier aux Defordrcs qui
ctoient dans l'Eglife de Vitré , 6c de prononcer un Jugement Final fur tous
ces Diferens , duquel on ne pourroit plus apel 1er.
XXXII.
Le Sieur Aimin, Paftcur de l'Eglife de ManoÇques , apcUad'un Décret du
Synode du Dauphiné , qui avoit été tenu à iV/owj l'an 164a. lequel l'avoir
déchargé de fon Miniftere dans l'Eglife de Die, en lui donnant l'ermifiîon
de fe pourvoir ailleurs , ou dedans ou dehors ladite Province , fuivant que
la Divine Providence le dirigcroit. Cette AlTemblée , après l'avoir ouï expo-
fant fes Griefs , & les Reponfcs qui lui furent faites de la Part des Députés
de cette Province , confirma le Décret dudit Syi^dc de Ntonr, &: il fut con-
firmé dans l'Eglife de Manofques à la Requête defdits Députés , & de 1 E-
£life de Die , fans que ledit Sieur Aiyam pût demander ou .prétendre un De-
nier de l'Eglife de Die , pour le tems qu'il y avoit exercé fon TVliniftere ,
fous Prétexte de quelque Marché ou Accord qu'il avoit fait avec ladite Egli-
fe. Il fut déplus permis à l'Eglife de Aianofqnes de fe pourvoir d'un autre
Parteur , dedans ou dehors fi Province , au Cas que ledit Aimin négligeât
le Soin de fon Troupeau , pour pourfuivre les Procès qu'il avoit déjà com-
mencés , ou qu'il pourroit intenter, & en Cas qu'il abandonnât ladite Egli'-
fc avant que d'en avoir obtenu fa Demiûion.
XXîsIII. Les
TENUACHARENTON. d/f
XXXIII.
Les deux Synodes du Poiam. & de Xaintonge , aiant confenti conjointe-
ment à l'Union des Eglifes de Champagne-AJouton & de Saint CLiude , & Ir
très- honorable Comte do. Rouffi , par les Bienfaits de quicctte EglifedeC/?^;»-
pagne-Mouton fubCftoic principalement , aiant envoie des Lettres à cette Af-
femblée , par lefquelles il requeroit que Monfieur Ferrand fût continué dans
le Miniftere de ladite Eglile , non-obftant tous les Moiens dont l'Eglife de
Courtelles fe fcrvoit pour tâcher de le gagner ; comme on pouvoit le voir
par les Lettres , les Apels 6c les Mémoires que ladite Eglife avoit envoies
au prcfent Synode pour cette Fin : cette AGèmblée confirma l'Union de ces
Eglifes de Ch.tmpAgne.A^outon , & de Saint CUade , & ordonna au Synode
du PoiUioH de prendre tout le Soin imaginable de pourvoir au plutôt l'Eglife
de Courtelles , de quelque digne & habile Miniftre ,_ dont elle pût être bien
édifice. Au défaut de quoi ladite Eglife feroit incorporée derechef avec celle
de Champagne-Mouton , & de St. Claude , & qu'elle feroit fervie alternative-
ment par ledit Monfieur Ferrand, qui aiTifteroit auflî alternativement aux
Synodes de Xaintonge & du Poitou.
XXXIV.
Monfieur Homel , Député pour la Province du Vivarez. , vint à ce Sy-
node, chargé des Mémoires de l'Univerfité de Die, lequel aiant eii Audien-
ce , déclara à l'Aflémblée le grand Préjudice que les Jugemens prononcés le
vint & unième de Mars 1638. 8c le fcptiême du même Mois de l'An 164^.
par le Confiftoire de Lion , avoient caufé à ladite Univerfiré , auquel Con-
fiftoire on avoit renvoie la Connoifiance du Diferent qui étoit entre ladite
Univerfiré ÔC Monfieur ^imin , à l'Occafion d'un Compte que ce dernier
avoit rendu d'une certune Afaire dont ladite Univerfité lui avoit donné lé
Maniement ; ledit Sieur Aimin aiant aufll été ouï dans fa Defenfê, l'Aflém-
blée adoucit les fufdits Jugemens , & régla les Paiemens qu'on devoit faire
audit Sieur Aimin , qu'elle reduifit à feizc Sols par jour , pourfes Dépens,
& fcs Journées au Nombre de fix Cens cinquante-neuf, tellement qu'il lui
étoit dû félon cette Taxe , la Somme de fix Cens, quaranre-fept Livres,
dix Sols. Déplus , il fut ordonné que les fufdits Jugemens du vint 8c
unième Mars de l'An 1638. & du Septième du même Mois de l'An 1643.
refteroient dans leur Force, à l'Egard des Sommes qui lui avoient été
ajugées , lefquelles fe montoicnt à fept Cens , quarantc-fcpt Livres , fept
Sols . dont on deduiroit deux Cens , dix Livres , reçues par ledit Mohfieur
Aimin , qu'il avoit lui-même mifes fur fon Compte du quatrième de Jan-
'vier 1658. 6c la Somme de Cent trente Livres , cinq Sols , qu'il avoit re-
çue du Confiftoire de l'Eglife de Lion , le vint-feptiême de Mars 1 654.
avec la Somme de huit Cens , trente-quatre Livres , feize Sols , qui lui
étoient dues fur un Compte du dix-fepticme de Janvier 1642. & que de
tous ces Paiemens qui fe montent à la Somme de Deux Mille , neuf Cens ,
quatre-vint-dcux Livres , ledit Sieur yîimin paieroit à ladite Univerfité la
Somme de cinq Cens , quatre-vints , fept Livres , quatre Sols , & on l'o-
bligea encore de fatisfùre touchant les autres Sommes qu'il avoit reçues
Q_qqq 2 pour
G-jG XX VIII. SYNODE NATIONAL
pour ladite Univerfué , 8c qu'il n'avoit jamais mifes fur fcs Comptes , com-
me aufli de lui délivrer tous les Papiers 6c les Mémoires qui lui apartenoient,
& qu'il avoit à fa Garde.
XXXV.
L'Univerfité de Saumuy aiant porté un Apel , à l'Occafion d'une Afaire
qui concernoit Monficur Forbes , Régent de Retorique de ladite Univer-
fité ; l'Apel fut déclaré nul.
XXXV I.
L'Apel de l'Eglife de Laffai , touchant fon Pafteur Monfieur Rotiveau ,
lut déclaré nul.
CHAPITRE XII.
Contenant àimrfes Matières Générales.
Article I.
SI des Pafteurs qui auront été mis hors de leurs Eglifes, par Ordre de leurs
Synodes Provinciaux , tâchent d'Empêcher l'Execution de cet Ordre, en
portant leurs Apels au Synode National , & cherchent à mettre le Defor-
dre & la Confufion dans la Maifon de Dieu , & à rendre vaine notre Difci-
pline 6c tous les Soins qu'on prend de remédier aux Abus : Cette Aflemblée
ordonne que tous les Apellans feront foumis au Jugement de leur Province
voifine qui tiendra la première fon Synode ; C^ que ledit Synode Provincial
prendra Connoifiànce de leurs Apels, dont il jugera jufqu'a la Tenue du Sy-
node National fuivant.
I I.
Cette Aflemblée défendit à toutes les Provinces d'exiger de leurs Etudians
le Serment, de ne quiter jamais le Service des Eglifes ÔC des Provinces dans
îciquelles ils auroient une fois été reçiîs,pour être emploies au Miniftere du
Saint Evangile ; Parce qu'un pareil Serment eft préjudiciable aux Droits de
nos Synodes Nationaux , ^ ne tend nullement à l'Edification des Eglifesen
General.
ï I ï.
Sur la Remontrance des Députés de Vljle de France il fut enjoint à toutes
les Eglifes de conferver fort pretieufement tous les Actes d'Etabliflemem faits
durant les Années 1599. & 1600. par les Comn-uflaii-es quç Sa Majefié le
Roi Henri Quatrième , avoit députés pour exécuter l'Edit , & d'en avertir
toutes les Eglifes oii il n'avoit pas été obfervé ; 8c de garder trcs-foigneufe-
ment tous les Faits , les Aéles & les Témoignages qui prouvoient que l'Exer-
cife de nôtre Religion ctoit établi dans ces Lieux-là , pendant les Années
1576-, ^511- ■> Ï596. £c 15^7-
lY. Il
TENU A CHARENTON. (^-jj
I V.
Il fut ordonné que lorfque les Palpeurs 8c les Anciens feroient pourfuivis
en Juftice , pour s'être aquités de leur Devoir à la Décharge de leurs Con-
fciences , pourveu qu'ils eûiïent agi conformément aux Canons de notre
Difcipline , & aux Loix de l'Edit, les Eglifes feroient tenues de les indemni-
fer ; & au Cas que leurs propres Eglifes ne pûfl'ent pas y fubvenir toutes
feules , les autres Eglifes du même Coloque & de la même Province les ai-
deroient à en fuporter le Fardeau , comme elles y étoient obligées en Con-
fcience. C'eft pourquoi cette Affèmblée jugea que ces Eglifes- la étoient
coupables de la dernière Ingratitude , qui avoient abandonné leurs Pafteurs
& Anciens , fans fe mettre en Peine de les leconder 6c de les aflifter , dans
leurs Befoins , lors qu'on leur avoit intenté des Procès , & qu'on les
avoit emprifonnés pour avoir fidellement rempli les Devoirs de leurs
Charges.
V.
A la Requête de la Province des Seventies, cette Aflèmblée expliqua le pre-
mier Article des Matières Générales , qui avoit été fait dans le Synode Na-
tional de Saint Maixant , 6c déclara là-deflus , qu'aucune Eglife particuliè-
re ne chercheroit à fe pourvoir d'un Pafteur , avant que d'en avoir premiè-
rement obtenu la Permiffion de fon Coloque , ou du Synode Provincial ; 6c
que lors qu'elle l'auroit obtenue , Sc qu'elle auroit trouvé un Miniftrc à fon
Gré, elle ne pourroit pas l'établir légitimement, fans leconfentementdetout
le Corps de ce Synode là , ou des Palleiirs voifms , jufqu'à ce que ledit Sy-
node l'eût agrée & aprouvé,
V I.
Ceux de ta Province de la Bajfe Guienne demandèrent qu'on enjoignît à
toutes les Eglifes de le conformer à leur Ufige, qui étoit, qu'aufli- tôt qu'ils
entroient au Temple de fe mettre à genoux , & en cette humble Pollure
d'ofrir chacun en fon particulier une courte Prière à D/V«,pour lui demander
fon Afliftance , afin de profiter de la Prcdicatbn de fa Sainte Parole. Mais
l'Aflemblée jugea qu'il n'étoit pas Befoin de faire aucun Canon touchant
une Matière qui étoit Indiferente en elle même , & que les Eglifes auroient
toujours la même Liberté de fe lervir de leur Ancienne Coutume ; & on les
exhorta toutes de chercher les Moiens qu'elles jugeroicnt pouvoir contribuer
davantage à leur Edification , & d'éviter princrpalcmcnt toute Oftentation
Se Afeftation, 6c l'Ombre même de la Superftition.
VII.
Les Provinces Maritimes faifmt de grandes Plaintes , à l'Occafion d'une
Multitude de Captifs qui ccoient dans les Chaînes à ^Iger , à Tunis , à Sal-
le , 6c en d'autres Lieux de la Barùarie 6c du Roiaume ^ie Maroc; 6c remon-
trant qu'étant dans un Etat fi trifie ils avoient indiipcnfablement Befoin de
l'Afliftancc charitable de tous les Fidèles , pour les délivrer de cette Servi-
tude malheureufe ; le Sj/node, touché de Compafiîon pour tant de pauvres
Efclaves Chrétiens , Se émiî par les Entrailles de Mifcncorde du Gr.ind Dien
Vivant , 6c par la Part que tous les Membres àenoixc^ti^new Jefus-Chrifi:
C^qqq g dm-
678 XXVIII. SYNODE NATIONAL
doivent prendre aux Miferes & aux Afliftions de leurs Frères, conjura tou-
tes les Provinces , Se toutes les Eglifes , & même tous les Particuliers qui
profeifoicnt notre Religion , d'avoir Pitié de leurs pauvres Frères , & de
contribuer Libenlement à leur Délivrance, ordonnant que les Charités qu'on
recueilliroit pour cette Fin dans les I^rovinces de la Xaintonge , du PotEloH ,
de la Bafe Gmenne , du Benrn y du Haut Languedoc, des Sevenes , du Ftva-
rez. , du DaKphirjé , fic de la Bourgogne , feroient remifes au Confiftoire de
Lion ; ÔC que les Colcclcs qu'on feroit dans les Provinces de NormMclte ,à.e,
la Bretagne , d'Anjou , du Bcrri , &C dam Vljle de France Ccroiçni délivrées au
Confilloire de l'Eglilé de Paru ; Sc que chaque Province envoieroit au
Confiftoire de Parts une Lifte des Captifs qui lui apartenoient , marquant en
même tems à combien fe monteroient les Charités qu'elle auroit faites ; afin
de racheter avec l'Argent d'une Province , les Captifs de la même Provin-
ce ; Se que s'il y avoit quelque Somme de refte , elle feroit emploiée au
même Ufagc , en Faveur des autres Provinces, dont les Charités ne feroient
pas fufifantes pour racheter- tous leurs Captifs : enforte qu'une fi bonne Oeu-
vre reuflît à la Gloire de Dtett , à l'Edification de tous les Peuples,. & à la
Confolation de tous ces Pauvres Frères afligés.
VIII.
Sur la Remonftrance des Provinces de Vljie de France & d'Anjou , on en-
joignit très-expreilément à toutes les Eglifes auxquelles on a accordé le Pri-
vilège d'avoir des Imprimeries , de ne pas foufrir qu'on fît aucun Change-
ment dans la Verfion de la Bible , ni dans le Livre des Pfeaumes ,. ni dans
la Confeffion de Foi , la Liturgie , & le Catechiime , fims un Oitlre exprès
du Confiftoire , qui auroit été établi pour cet Efct ,. par chaque Synode
Provincial.
IX.
Sur le Raport fait par quelques Députés des Provinces Maritimes , qu!il
leur arrivoit des Pais Etrangers de certaines Perfonnes qu'on notnmoit /nde-
pendans, Sc qui étoient ainfi apellés, parce qu'ils enfeignoient que chaque Egli-
ie particulière devoit êd'e gouvernée par fes propres Loix , lans dépendre de
Perfonne, ni être fubordonnée à qui que ce fût en Matière de Religion, &
fans être obligée de reconnoîire l'Autorité des Coloques ou des Synodes ,
pour ce qui concerne la Difcipline 8c l'Ordre , & que ces Perfonnes fiifoient
leur Rcfidence dans ce Roiaume : ce qui pourroit avoir de grandes 6c tres-
fâcheufes Confequcnces , fi on n'y remcdioit pas foigneufemcntfans Délai:
Cette Aflémbléc craignant que la Contagion de ce Poifon ne fe répandît in-
fenfiblement, & qu'une telle Pefte ne mît le Defordre & la Confufion parmi
nous ; 6c jugeant que ladite Sedte d'Independam , étoit non-il'ulement Préju-
diciable à PEglife de Dieif , parce que ceux qui faifoient Profeflion de cette
Doétrine ne tâchoient qu'à mettre tout en Confufion , Se à ouvrir la Porte
à toute Sorte de Singularités , d'Irrégularités , Sc d'Extravagances , empê-
chant autant qu'ils pouvoient qu'on ne prévint de pareils Dcfordres ; mais
auffi parce qu'ils étoient des Ennemis très-dangereux de l'Etat : car fi leur
Opinion prevaloit , ôc qu'elle fût en Vogue parmi nous , on y verroit for-
T E N U A C H A R E N T O N. 679
mer autant de Religions qu'il y avoit de Paroiflcs hc d'Aflemblécs parti-
culières : C'eft pourquoi il fut enjoint à toutes les Provinces, mais plus
particulièrement à celles qui confinoient à la Mer , de veiller 8c d'empêcher
avec toute la Diligence poffible , que ce Mal ne jettât point de Racines par-
mi les Eglifes de ce Roiaume ; afin de pouvoir confervcr inviolablementla
Paix & l'Uniformité dans la Religion , & qu'on ne changeât ni innovât
rien parmi nous , de ce qui pourroit en quelque Manière d'Eroger au
Devoir auquel nous femmes obliges envers Dte» , & au Seïvice que nous
devons à notre Roi.
CHAPITRE XIII.
REMARQ^UE
Touchant l'Union des fufdits Indepmdms.
JE ne puis pas définir fi ceux qui font apellés du Nom à''lndependans , par
cette Vénérable Afieniblée , venoient de la Nouvelle ou de la Fie lie An-
gleterre \ mais il eft néanmoins certain qu'il y avoit en ce tcms-là , de très-
grandes Divifions en Angleterre , touchant la Diicipline de l'Eglife , ce qui
étoit un fâcheux Obtlacle à la Reformation , 8c entrainoit avec foi beaucoup
de Seftes & d'Herefies , dont ceux qui craignoient véritablement Dieu éroiertt
fenfiblement touches , ce qui anima plufieurs Miniftres & habiles Thco-
giens , contre les Non-Cotiformiftes j 8c cela aboutit à un Schifme qui a duré
pendant plus de quarante Ans. Mais à la fin il a pliî à Dien de toucher les
Cœurs des Minil- res /ndependans, en leur faifant connoître le grand Préjudice
qu'ils caufoient à l'Eglife, en fe tenant fcparés depuis fi long-tems les uns d'a-
vec les auti-es. Sur quoi plufieurs Savans 8c Pieux Miniftres des Egliles de
Londres de l'une & de l'autre Part , s'afi'emblerent 8c conférèrent touchant
les Moiens propres à reparer cette Brèche ^ & aiant confulté plufieurs fois
enfemblc fur ce' Sujet , 8c après avoir ofert plufieurs Prières très-ferventes
pour demander à Dieu de les faire rcuffir dans un fi ^ ieux Deffcin , un Ven-
dredi , fixiême de A'Urs^ Vieux Stile , 1650. la pliipaitdes Miniftres A'^»«.
Conformités de la Ville de Londres , 8c pluGeurs autres Miniftres des environs
de cette même Ville , s'ailèmblerent , 8c on leur lût les Articles d'Union ,
prépares pr.r un Comité , kfquels avoient déjà été vus & examinés aupara-
vant , par plufieurs defdits Miniftres ; Sc lors qu'on leur eût demandé leur
Confentemcnt , ils ne firent aucune Dificulté de le donner ; après quoi ils
figncrenc cette Union , étant environ au Nombre de Cenr. C!et exemple
attira tous les autres Miniftresj, Kon-Conformifles à^Jtjgletr/re , lefquels
avoient au ffi tenu des Afl'emblées dans plufieurs autres Comrés èc Provinces,
pour ajufter ce Difcrent; ce qu'ih firent pareillement, auffi-tôt qu'ils eurent v tV8c
coniideré les Articles imprimés > ds PUiiioiï entre ks Miniftres réconcilies à
68o XXVÏII. SYNODE NATIONAL
Londres , dont ils leur donnèrent Part. Lors que les Minirtres de Londres
fîgnercnt cette Union , ils convinrent tous unanimement d'enfevelir dans
un éternel Oubli ces Noms de Diftinction , à lavoir , de Presbiieriens , 8c
àUndependans \ 6c de communiquer ces Articles d'Union à tous les Mem-
bres de leur Communion , dans leurs Eglifes particulières , un jour de Di-
manche , qui étoit huit jours après , 6c qu'à la première Aflèmblée chacun
raporteroit de quelle Manière ils avoient été reçus des Peuples de leurs Egli-
fes ; ce qui fut fait de même , & à la Satisfaction de tous.
Et parce que plufieurs de ceux qui liront les Aftes de ce troifiême Syno-
de National des Eglifes Reformées de France , tenu à Charenton , n'ont fans
doute par vu cette Confefllon de Foi, ceux qui fouhaiteront d'en avoir Gon-
noifl'ance , pourront avoir recours aux Articles de cette Union qui ont été
imprimés 6c aprouvés par les Miniftres de Londres 6c des Environs, apellés
Fresbiteriens 6c CongregationatiX.
CHAPITRE XIV.
Suite des Matières Générales.
Article I.
ON fit Raport au Synode , d'un certain Livre qui paroilVoit en Manu-
fcrit & imprimé , dans lequel on avançoit que toute la Nature du Pé-
ché Originel confiftoit uniquement dans la Corruption qui eft Héréditaire
à toute la Pofterité à''Add)n , Se avec laquelle tous les Hommes nailfenti
6c dans lequel on nioit cjue le premier Péché à''Adatn nous fût imputé. Ce
Synode condamna ladite Doftrine , en ce qu'elle reftreignoit la Nature du
Péché Originel dans la feule Corruption Héréditaire de la Poilenté di'Adam ,
pour ne lui pas imputer le premier Péché par lequel Adam eft tombé ; & il
défendit , fous Peine d'encourir les Cenfures de l'Eglife , à tous les
Pafteurs , Profefleurs , 8c autres qui agiteroient cette Qiieftion , de s'éloi-
gner de l'Opinion Commune qui étoit reçue des Egliies Proteftantes , qui ,
outre cette Corruption , ont toutes reconnu l'Imputation du premier Péché
à' Adam à fa Pofterité. Et il fut déclaré que tous les Synodes 8c Coloques,
qui procederoient à l'avenir à la Réception des Propofans , au St. Miniftere,
feroient obligés de leur faire foufcrire ce prefent Décret.
D'autant que le Culte Religieux que ceux de l'Eglife Romaine rendent à
leur Heftie Prétendue confacrcc , n'a point d'autre Fondement , dans le Ser-
vice Public , &C lors qu'ils la portent en Proccflion , que cette faufîe Supo-
(îtion , que c'eft par la Vertu des Paroles Sacramentaîes que le Prêtre pro-
nonce , qu'elle le change au même Corps que le Fils Eternel de Dieu a
pris dans les Flancs de la Bien-hcureufe Vierge Marie , 6c qu'il a uni à la
Divi-
T E N U A C H A R E N T O N, 68f
Divine Perfonne , à qui Honneur 8c Gloire apartiennent de toute Eternité
comme auffi le Culte Religieux, ainfi nomme dnns fon véritable Sens ; 8c
non pas à fon Humanité leparée de la Divinité : Et parce que PEglife de
Rome n'exige point d'autre Adoration pour fon Hoftie Confacrée qu'une
Adoration àc Latrie ; Si que ceux qui font Profcffion de notre Religion font
d'un autre Sentiment fur cet Article , croiant qu'après que l'Hoftieeft con-
facrée , elle refte cette même Matière Infenfiblc 6c Inanimée comme elle
ctoit auparavant , 6c ne peuvent , s'ils veulent fuivre les Mouvemens de
leur Confcience 6c les Vérités fondamentales de la Religion Chrétienne ,
atribuer aucun Culte à un Etre qui n'elt pas Diea , ni transférer la Gloire
de l'Eternel à une Créature Vile.
. C'eft pourquoi le Synode les conjura tous, par la Profeffion qu'il faifoient
de fervir Dieu en Pureté 6c en Sincérité , & par le Préjudice irréparable
qu'ils caufoient à la Vérité , en l'impugnant imprudenment & téméraire-
ment i 8c à leur Confcience qu'ils trahifioient fi lâchement ; Se à leurs Com-
patriotes de la Communion de Rowe qu'ils confirmoient dans leurs Superfti-
tion , 6c aux foibles Chrétiens d'entre nous mêmes auxquels ilsenfeignoient
àprevariquer en Matières de Religion, par les mauvais Exemples qu'ils leur
donnoient , & qui étoient entièrement indignes de ce beau Nom qu'ils por-
toient ; \s Synode pour toutes ces Raifons , les exhorta de fe rcptnî:r , 8c
de pleurer amèrement en la prcfence du Grand Dieu 6c de notre Sauveur fe-
fus-Chrifi , de ce qu'ils avoient profané fa Gloire par leurs Crimes. Et le Sy-
node ordonna que lors qu'on porteroit VHofiie en Proceflion Solemnele , ou
pour la donner aux Malades de PEglife Romaine , chacun le retireroit , 6c
detourneroit la Vue de deflus , afin de ne pas icandalifer leurs Prochains. Et
d'autant qu'il y en avoit qui s'arrctoient pour voir palîer les Proceffions , 8c
qui ne faifoient pas de dificultéde regarder l'Wo/?ï>,fe repaiflant d'une Imagina-
tion frivole , en difant qu ils ne faifoient pas comme ceux de la Religion Romaine;
que non feulement ils n'adoroient pas VHofiie , mais qu'ils ne confentoient
pas même au Culte que ceux-là lui rendoient ; néanmoins le Synode jugea
que d'être prefent volontairement ï de pareilles Cérémonies, c'étoit en quel-
que Manière les aprouver. Et parce qu'il y en avoit dont la lâche Com-
plaifance alloit jufqu'à fe découvrir , comme il fe pratiquoit, & fe pratique
encore parmi ceux de VEglife Romaine , lors que Vholiie paflbit devant eux,
ce qu'ils ne faifoient pas , difoient-ils, à Caufe de VHofite , ou par aucun
Refpeét qu'ils lui portaflent , mais feulement pour faire Honneur au Curé,
ou au Vicaire qui la tenoit entre fes Mains , ou aux Perfonnes qui l'ac-
compagnoient ; le Synode jugea encore qu'une pareille A£lion étoit Crimi-
nelle, parce qu'ils ne feconformoient pas à l'Intention de ceux auxquels ils
vouloient être agréables ; 6c qu'ils ne rendoient qu'un Salut de Civilité ,
lors que \^Egltfe Romaine exigeoit un Culte Religieux , outre que l'Objet
de leurs Civilités étoit tout autre que celui qui étoit propofé par VEgUfeRo.
maine ; ce qui étoit dircékement contraire aux Maximes de Civilité reçues
parmi les Hommes , non pas parce qu'ils honoroient le Seigneur d'une Ma-
nière difereiite de celle des Papilles , mais parce qu'en fa prelencc,6c par un
Tome II, Rrrr me-
682 XX VIII. SYNODE NATIONAL
mépris qu'ils faifoient de Dieu , ils faifoient Honneur à un Prêtre qui fe di-
foit être apellé pouv fervir le Seigneur , & qu'ils le faifoient pendant le pro-
pre Afte du Culte que le Prêtre prctendoit de rendre à fon Dieu. Outre
que la Sincérité Chrétienne requeroit que toutes nos Aétions fùflent de fidè-
les Copies de nos Cœurs , au lieu d'être Feintes Sc Trompeufes, en voulant
faire croire ce à quoi non-feulement on ne penfoit pas , mais que l'on com-
bat dans le Fond du Cœur , ce qui feroit en agir fort Malicieulêment à l'é-
fard de ceux que l'on fréquente. Enfin que cela étoit contraire aux beaux
-xemples que les Aiiciens Chrétiens de l'Eglife Primitive nous ont laiflés ,
kfquels n'étant nullement capables d'un pareil Deguifement , l'ont regardé
comme une Impieté Sacrilège , 8c auroicnt mieux aimé s'expofcr mille fois à
la Mort , que de manquer en quoique ce fût à la Fidélité qu'ils avoient pro-
mife à Die h dans leur Batême.
Pour toutes ces Raifons le prefent Synode ordonna qu'on avertiroit fort
foigneufement ceux qui tomberoient dans de pareilles Fautes , de ne point
perfifter dans leur Hypocrifie; car non-obftant tous les Prétextes qu'ils auroicnt
pu alléguer, ce n'étoit qu'un pur Mépris qu'ils faifoient de D/>a& des Hom-
mes , en fcandalifiint leurs Frères , & blellant mortellement leurs propre?
Confciences ; & au Cas qu'ils vouluflént continuer avec Opiniâtreté dans de
Sentimens fi Impies , on enjoignit aux Confiiloircs de les pourfuivre à outran-
ce , & d'emploier toutes les Cenfurcs de l'Eglife, comme contredes E'erfon-
ncs entièrement indignes d'avoir Communion avec les Saints de Dieu. Et
afin que perfonne n'en pût prétendre Caufe d'Ignorance, il fut ordonné que
ce Décret feroit lu & notifié publiquement dans toutes les Eglifes ôclcs Af-
femblées où l'on le jugeroit à propos.
D'autant que les Hommes avoient abufé de la Patience de Dieu qui les
avoit apellés à la Repentance , en forte que fa Jufle Colère & fon Indigna-
tion étoient allumées comme un Feu contre les Pêcheurs, à Caufe de leurs
Iniquités , qui s'étoient répandues parmi toutes les Nations Chrétiennes , 6c
que la Colère du Dieu terrible n'ctoit pas encore apaifée , mais que fon Bras
très Puiflànt étoit toujours étendu , 6c que les Guerres dévorantes mena-
coient les Peuples d'une Ruine 6c d'une Deftruftion Totale , à Caufe de-
leur Endurciflément 6c de leur Impenicence : Ce Synode National aflemblé
par la Permiflîon de Sa Majeft-é à Charenton , confiderant que le meilleur
Moien pour détourner la Colère 6c les Jugemens de Dte/t , étoit d'exhorter
les Pécheurs à fe convertir , 6c à s'humilier devant le Tribunal glorieux de
ce grand Dien qu'ils avoient provoqué à Ire , £c à qui ils avoient donné fi
iouvent Occafion d'être jaloux : 6c d'autant que tous ks Chrétiens fontin-
difpenfabkment obligés de réformer leurs Moeurs, 6c que toutes leurs Actions
doivent tendre à devenir de Nouvelles Créatures, en fe purgeant des Oeuvres
ie Mort; 6c qu'ils doivent fervir le Dieu très Saint en toute Piété , Droiture
& Sainteté : Le prefent Synode National exhorta tous les Fidèles en parti-
culier 6c en général d'ofrir au Dte» de Croire , qu'ils avoient fi grièvement
^&Qfé 5 k SacriEce raifoanable d'un Cceur coatrit 6c brifé , £c de fe prof-
ter*
TENU A CHARENTON. 683
tci !icv en toute Humilité aux Pieds de fa Divine Majefté , & de fe repentir
fincerement. Et les Synodes Provinciaux furent tous requis de proclamer un
Jeune folemncl chacun dans fon Diftri6t , félon que leurs Neceffités publiques
& particulières le demandoient. Et on décréta que l'on obferveroit & celtbre-
roit ce jour de Jeûne & de Prières dans toutes les Eglifes de ce Roiaume le
quatrième du Mois de Mai prochain , afin d'implorer la Grâce & la Mifcncor-
de de notre Dieu tout Puiflànt & Infini , ôc pour obtenir une Paix Générale
qui remît le Calme dans ce Pais ; & pour prier V Eternel de conferver la Sacrée
Perfonne de Sa Adajefté , ÔC de répandre fes Bénédictions fur fa jeuneflê , pour
la Gloire de ia Couronne , pour le bon Succès de fes Armées , fous le Coin-
mandement légitime de la Reine Régente , 6c pour la Profperité de toute la Fa.
mille Roiale ; & afin que les Fidèles fe preparalient pour l'Obfervation d'un fi
Saint Jour, il fut ordonné que tous les Palpeurs fei oient la Leéture deceprefent
Décret , en Chaire , par lequel leurs Troupeaux feroicnt avertis de s'y dif-
pofcr.
CHAPITRE XV.
Contenant diverfes Matières ParimUtres.
Article I.
LE premier jour de Janvier , qui étoit le 17. après l'Ouverture du prefent
Synode , le Sieur de la Milletiere aiant diftnbué quelques Copies d'un cer-
tain petit Ecrit qu'il avoit compofé , & qu'il venoit de publier , dans lequel il
faifoit connoître les Raifons qui le portoient à en faire imprimer un autre plus
Ample , dont il prcknta deux Copies à cette Allèmblée , qu'il avoit intitulé
InjiruUton a U loi Catholii^ue , il demanda déplus qu'on fit la Leéture des
Lettres qu'il avoit écrites à cette Allèmblée , & qui étoient reliées entre 1^
Mains de*- Secrétaires Synodaux , mais elles ne furent pas leuës , parce que le
mardi fuivant Monfieur le Commiflàirc du Rot demanda qu'on les lui laillàt
en Dépôt , pour les cnvoier à Sa Majcj é. Et le Sieur de la Milletiere aiant
obtenu un Mardi , dix-huitiêmc du même Mois , Permiffion de Sa Majefté
d'aiTiiler à cette Aflemblée , il y fut admis ; 6c alors il parla de ce qui étoit con-
tenu dans fon Livre , & du But qu'il s'étoit propofé , &: il demanda qu'on lui
donnât des Commiilitires pour l'examiner , ce qu'on lui refufa abfolûment. Le
prefènt Synode fe fouvint du Jugement que relui à^Alencm avoit rendu con-
tre lui , fept Ans auparavant , où il fut exprcflément ordonnné au Confiftoire
de l'Eglife de Paris de le menacer , qu'au Cas qu'il n'abandonnât pas fes Opi-
nions ëc les Defléins qu'il avoit formés , fi contraires à la Paix de nos Eglifes ,
à fa propre Confcience & à la Vérité de Dieu ^on ne le regarderoit plus comme
Membre des Eglifes Reformées. Déplus , le tynode jugea qu'il n'étoit pas rai-
ibnnable de détourner aucuns des Députés de leurs Occupations , pour les em-
Rrrr 2 ploier
684 XXVIII. SYNODE NATIONAL
ploier fi inutilement 8c fi mal à propos , oii qu'on entrât en Difpute avec un
Homme qui ne vouloit pas fe foumettre au Jugement de l'Aflèmblée donc il ne
reconnoillbit pas l'Autorité , ôc qui avoit dit à tout le Monde que pendant ces
deux dernières Années, il n'avoit pas eu d'autres Intentions que de le joindre à
l'Eglife de Rome , & de former un Parti contre toutes les EgliÇes Reformées ^ en
impugnant Ouvertement & de toute fa Force la Confeflîon commune de tous
les Protefians , ne ceflant point de les accufer d'avoir du Mépris pour VEglife
Catholiqne , c'eft- à-dire pour la fienne , de laquelle ils s'étoient feparés , & en
leur propofant pour Règle de leur Foi , les Aétes 6c les Canons du Concile de
Trente, contre lequel ils avoient tous protefté unanimement , & contre lequel la-
dite Aflcmblée proteftoit encore , avec tous les Protefians. Mais ledit Sieur
de la Milletiere aiant promis par Ecrit qu'il étoit content de fe foumettre
au Jugement du Synode^ lors que les Commiflaircs qu'il avoit lui-même nom-
més , eurent fiiit leur Raport , & qu'on eût lia le Rcfultat de toutes leurs
Conférences & de tous leurs Entretiens , il changea la Forme de ia l^enwnde,
& variant fur la Promefle qu'il avoit faite de fe laifler inftruirc charitablement,
il fe mit à difputer, ou pliitôt à quereller touchant plufieurs Points de Contro-
verfe , fur tout touchant celui de la Juftification , & il auroit voulu qu'on lui
ciJt accordé deux jours entiers pour contefter avec lefdits Commiflaircs. Cepen-
dant le Synode aiant Egard a fa Foiblefle. 8c defirant , s'il étoit poflible , de
le ramener à fon Devoir , confentit à fa Demande , & ordonna au Sicur de
Croi , Pafteur de l'Eglife de Bez.iers , 8c au Sicur de V^ngle , Pafteur de l'E-
glife de Rouen, de conférer avec lui. Et parce que ledit de la Milletiere avoit
commencé à agiter le Point de la Juflification avec Monfieur Amiranà , Vàf-
teur & ProfefTeur en Théologie à Saumur , le Synode trouva bon qu'ils con-
tinuafîent leurs Conférences le Jeudi qui leur reftoitdes deux Jours, & une Par-
tie du Jour fuivant , en Prefence des deux Commillàircs ci-dcfllis mentionnés ;
fur quoi ledit de h Milletiere demanda avec Importuinté qu'il lui fut permis à
fon Tour de produire les Argumens qui fervoient à foutenir fon Opinion , qui
étoit aprouvée comme il le pretendoit , 8c confirmée par le Concile de Trente,
Et quoi qu'il n'eût rien demandé de femblable auparavant , cependant on ne
fit aucune Dificulté de lui accorder ce qu'il defiroit : & parce qu'il avoit con-
tinué d'écrire jufqu'au Soir , & qu'il étoit neceflaire de repondre à fes Ecrits ,
Monfieur AmirAuà emploia une bonne partie de la Nuit du Vendredi au Same-
di à cette Fin. Sur quoi ledit de la Milletiere trouvant que le Tems qu'on lui
avoit donné étoit expiré le Vendredi au Soir , il fe pretenta 8c demanda qu*oiT
lui accordât encore du Tems pour continuer ladite Conférence : ce que le Sy-
node lui refufa une féconde fois , particulièrement à Caufe qu'il avoit fiiit
connoître alïés ouvertement fes Intentions , 8c qu'il avoit dit en Termes afTés
clairs , que par l'Ecrit qu'il avoit figné de fa propre Main , il n'avoit jamais
promis de foumettre fa Doétrine , mais bien fa Perfonne , au Jugement de
cette AO'emblée ; laquelle prenant cette Diflinétion , pour un Mépris très-vi-
fible qu'il £iifbit des Soins charitables qu'elle avoit du Salut Eternel dudit de
la Milletiere , le Synode lui dit franchement , qu'on ne vouloit plus perdre à
fon Occafion le Tems , qui étoit fi précieux , & il le conjura par la Bouche
de
TENU A CHARENTON. 6S^
de Monfieur Carrifolfs , Moïkrateur de l'Aflemblée, de donner Gloire à
i^ieu , & d'abandonner fes Defleins qui étoient impies : & il ajouta encore»
qu'il declaroit , de même que le Synode à^AUnçon avoit fait auparavant ,
que depuis plufieurs Années il ne devoit pas être confideré comme Membre
de nos Eglifes Reformées. Après quoi ledit de la Mi/letiere demanda une
Copie de la fufdite Conférence ^ Colationnée avec l'Original , 6c fignée par
Monfieur Amirand , & les deux autres Commiflaires , afin qu'il y fît les
Reflexions qu'il jugeroit les plus convenables ; ce que le Synode lui accor-
da incontinent. Mais avant qu'on eût achevé la Copie ledit de la Mil-
letiere , accompagné d'un nommé Nardeau , Huiffier des Eaux & Forêts de
France , demeurant à Paris , vint à Charenton , & s'adreflànt à Monfieur
Blondel , un des Secrétaires du Synode , il lui fit délivrer, par les Mains du-
dit NaràeaH , un Afte qu'il avoit foufcrit de fa propre Main , par lequel
il fommoit l'Aflemblée de faire continuer à Paris ladite Conférence com-
mencée à Charenton , avec les fufdits Commiflaires du Synode , qu'il traita
tous d'Ignorans , & de mauvaife Foi , fur tout Monfieur Amiraud : il de-
mandoit , en fécond Lieu , qu'en Cas de Refus , on lui mît en Mains les
Aûes faits par lefdits Commiflaires, afin qu'il pût les examiner à loifir. La-
quelle Sommation aiant été communiquée à l'Aflemblée par Monfr. Blonde!
on fut d'Avis qu'on lui donneroit une Copie defdits Aétes colationés & fou-
fcrits par lefdits Commiflaires , & par Mr. amiraud, de même qu'il le fou-
haitoit : & que Mr. Amiraud fe tiendroit prêt pour le réfuter , en Cas qu'il
voulut encore , comme il menaçoit de le faire , ataquer cette faine Doétrine
de la Juftification. qui étoit enfeignée dans toutes les Eglifes Proteftantes. Et
d'autant que ledit de la MilUtiere avoit fait voir par fes dernières Manières
d'agir , qu'il étoit ataché avec trop d'Entêtement à fon Opinion, & qu'il
vouloit perfifl:er dans le Deflèin de combattre la Vérité quiefl: profefleedans
toutes les Eglifes Reformées de ce Roiaume , dont il traitoit les Pafteurs
comme des Averfaires déclarés ; 5c que depuis les douze Années dernières •
non-obftant tous les Avertiflémens & toutes les Remontrances charitables
qu'on lui avoit faites , il s'étoit abftenu de nôtre Communion , quoi qu'il
n'eût pas laifle d'aflîfter frequenment aux Prêches , 6c qu'il afllftat encore
en ce tems-là à ceux qu'on faifoit à Charenton : Le Synode confirmant le
dernier Décret du Synode National tenu à Alencon l'An 1637. ordonna que
le Dimanche fuivant , qui étoit le vint-neuviême du Mois de 3'^«'2//>r, après
que le Prêche' du Matin feroit fini , 6c avant qu'on eût fait la dernière Priè-
re , ledit de la Milletiere feroit déclaré excommunié , par le Pan;eur qui le
denonceroit tel en Chaire devant toute l'Aflemblée , 6c retranché du Corps
des Eglifes Reformées, ne devant plus être regardé comme un de leurs Mem-
bres.
Rrrr 3 CO-
636 XXVIII. SYNODE NATIONAL
COPIE
De l'Jâe ^'Excommunication qui fera publiée Je 29 de Janvier 164^,
contre le Sieur de la Milletiere,
Très Chers Frères ,
V°"
grand Regret, comment Théophile Brachet âc
Mtllettere a pris à Tâche , depuis pluficurs Années , de combattre
par fes Ecrits , qvi'il a rendus Publics , la Foi qui eft profcflëc dans tou-
,',' tes nos Eglifcs , Se vos Ames ont été afligccs depuis long-tcms , à l'Occa-
,', fion de fcs' Aftions fcandalcufes , & de fon Procédé Injuile . duedcment
j, contraire aux Devoirs d'une Perfonne qui a été élevée dès le Berceau dans
„' laConnoifTance & dans la Profeffion de la Véritable Religion qu'il meprife
„ & qu'il rejette entierçment à prefent. Il a mieux aimé luivre lés propres
', Lumières , & s'abandonner à fes Préjugés , que d'avoir la moindre De-
„ ference ou Egard aux Remontrances qui lui ont été faites félon les règles
„ de la Chanté Chrétienne, en premier Lieu par le Confirtoirede fonEgli-
„ fe , 8c enfuite par les Ordres exprès du Synode National à^Alen^on , tenu
„ l'An 1657. & avec celte Condition formelle , qu'au Cas qu'il ne réfléchit
,, pas fur lui même , 6c qu'il ne donnât pas gloire à Dieu , dans l'Efpace de
„ fix Mois , en renonçant à fes fau lies Opinions , ôc laiflânt fa Morale de-
„ pravée , il ne feroit plus renonnù pour Membre des Eglifes lieforinées:
„ ces Admonitions charitables &: necefl'aires n'aiant fait aucune Impreffion
5, fur fon Cœur , ni produit les Etcts qu'on en atendoit depuis fi long tems,
s, mais voiantau contraire, qu'il s'e il endurci de plus en plus , & qu'il en
„ cft d'autant plus Inexcufable : Le Synode National des Eglifès Reformées
„ de ce Roiaume , qui eft maintenant fur le Point de fe feparer , defirant
„ d'aporter un Remède eficace contre un ^caudale qui dure depuis fi long-
,, tems, 2c de procurer, autant qu'il lui eft poftîble, vôtre Edification , rati-
„ fie maintenant & confirme le Décret de ladite Aflcmblée Synodale d^Alen-
„ fo« , 6c vous déclare , à tous , par nôtre Bouclie , que ledit Sieur de la
„ Milletiere , qui a été depuis dix Ans fuipcndu de la Table du Seigneur,
„ & de la Communion avec les Eglifes de Du» dans ce très-Saint Sacrement,
„ £c quia été retranché. depuis l'An 1658. du Nombre des Fidèles de no-
j, tre Confeflion , ne doit pas être davantage compté , parmi les Membres
„ des Eglilcs Reformées. C'eft pourquoi , mes trcs-cheres Frères, adref-
„ fons nous au Trône de la Divine Ahfericorde , & prions le Seigneur de
„ Pieté qu'il daigne toucher le Cœur de ce Pécheur endurci , par la Force
„ toute Puiflânte de (or\ Saint Efpnt,^ lui ôterce Fiel d'Amertume , Scies
„ Liens qui le tiennent Efclave du Feché , 6c de lui faire la Grâce qu'il fe
„ convertifl'e , Se de le tirer des Ténèbres en l'amenant à la Lumière : afin
j, que , comme la Chute de cet Homme vous à tous fort aligés depuis long-
,, tems, vous aies un Jour Sujet d'être bien cdiiiés Sc confolés defaRepen-
» tance Sincère , Amen. Ce
TENUACHARENTON. 687
Ce même Afte fut lu en Efet à la Fin du Prêche du Matin , un Diman-
che 29 de Janvier 1645-. par MonCitm Theophilt Rojfel , Pafteurde l'Egli-
fe de Xamtes , dans l'Eglife de Charetiton , devant toute cette nombreufe. 6c
illultre Alîèmblée.
Art I CLE IL
La Demande de Monfieur du Mai , au Sujet des Services qu'il avoit ren-
dus aux Eglifes à"" Auvergne , fut rcnvoiée à la Province des Sevenes, laquelle
çn chargea de prendre Soin qu'il fût fatisfait.
Il fut ordonné que ceux de la Province des Sevenes porteroieiit leurs De-
mandes > touchant l'Eglife de Dourbie's , au Synode fuivant du Hant Lan-
guedoc, qui fût prié d'y avoir un Egard particulier.
Cette Aflemblée déclara que les Portions franches , qui avoicnt été mifes
par le Synode National de Cafires dans le Partage de la Province des Seve-
nes , pour être diftribuées aux Eglifes à^Auvergne , n'aiant pas été paiées
à ladite Province , on ne pouvoit pas s'attendre qu'elle en tût refpon-
fable.
;.^^.' ^ V.
^ D'autant que la Veuve de feu Monfieur Garnier fe plaignit que les Ga-
ges de fon Mari défunt ne lui avoient pas été paiées, par l'Eglife de Larges:
le Sieur de Clefies Ancien de ladite Eglife , & Député de la Province du
Berrf, repondit qu'on avoit déjà pris desMefures pour s'aquiterdc cette Det-
te ; & il promit que le Quartier de Mejfas aporteroit au plutôt fa Portion au
Synode prochain du Berri ; 6c il fut enjoint audit Synode d'avoir Soin que
cette Vcùve fut pleinement fatisfaite.
VI.
Monfieur de la Lnufe demanda par des Lettres qu'il écrivit à ce Synode,
que (on Gendre , le Sieur Baronet , pût être difpenfé de fervir les Eglifes dé
la Province de Xaintonge , à Caufe de fon grand Age , & parce qu'il en avoit
Befoin pour refter auprès de lui, afin de prendre Soin de fon Bien & de fa
Famille : fur quoi l'Alfemblée ordonna que Ça. Demande feroit portée au Sy-
node fuivant de Xaintonge , qui eût ordre d'y avoir Egard félon la Charité &
la Pieté , Sc d'en agir équitablement avec lui.
VII.
11 fut ordonné que le Synode prochain du Berri prendroit Conrroifliin'
ce de la Demande du Sieur Gueron , & qu'au Cas qu"'on lui eût iait quelque
Tort , la Province de Biiargogne lui rcndroit Juilice par un Jugement
final.
V î 1 I.
On lût les Lettres de Monfieur Perei , Pafteurde l'Eglife de Monflanqmn,
2c Député pour la Province de la Bajfe Gn-ienne , dans lefqucUes il aponoir.
ks Raifons qui l'avoicnt empêché de venir à ce Synode , & pailoit auiîî dc.->
Titres des Ouvrages c^u'il avoit commencés pour la Defençc de Ui Vérité.
Cet.
688 XXVIII. SYNODE NATIONAL
Cette Afl'emblée reçût fcs Excufes , 8c lui ordonna de porter les Copies Ma-
nufcrites de fcs Ouvrages au Synode de fa Province , afin qu'après les avoir
examinés 6c aprouvés, ils pûflent être imprimés Se rendus Publics.
I X.
Le Sieur d'^a^^j , Paftcur de l'Eglife de Jslerac , écrivit des Lettres à
cette Aflemblée , par lefqueiles il demandoit qu'on établît quelques Com-
miflaires pour examiner un Livre qu'il avoit compofé & prefenté au Synode
de la Bafje Gmenne , & qu'il avoit envoie à ce Synode National. L'Aflem-
blée fût d'Avis que ledit Manufcrit feroit examiné par des Commiflaires choi-
fis à cette fin, dans le Synode de ladite Province de la BafleGmsnne ^ lefquels
après l'avoir aprouvé , auroieiU Soin de le faire imprimer Se de le rendre
Public.
X.
Le pre^nt Synode étant bien informé de l'Etat déplorable de Monfieur
Falijuet , tant par les Lettres qu'il avoit écrites à cette Aflemblée , que par
le Difcours de Monfieur Taby , qui reprefenta la Condition pitoiable à la-
quelle il étoit réduit : 11 fut ordonné que ledit Falcjuet feroit recommandé
à la Charité des Eglifes qui l'avoient aflîfté jufqu'alors ; Se elles lurent
priées de la part de ce Synode , de lui continuer leurs bons Ofices , Se de
lui rendre les Devoirs de la Charité Chrétienne : Se cette Ordonnance fut
envoiée à l'Eglife de Maringaes , oîi ledit Monfieur talqutt devoit aller de-
meurer.
XI.
Conformément aux Lettres écrites par les Pafteurs Se les Confifl:oires des
Coloques de Rouen &c de Caux , les Sieurs de V Angle & Guefdon aiant deman-
dé que les deux Coloques fufdits pûflent être feparés , afin que chacun
d'eifx compofât un Synode particulier ; les Sieurs BânageûcailLtrds, qui par-
lèrent pour les quatre Coloques de \a BaJJe Normandie ,bc qui s'opofoient à ce
Démembrement , aiant auflî été ouïs . après un long Débat, 6e après avoir
ferieufement réfléchi fur les Raifons pour 8e contre, touchant les Avantages
Se les Inconveniens qui fuivioient ce Démembrement , 8e pour leur accor-
der ou refufer leur Demande , cette Aflemblée décréta , qu'elle ne pouvoic
pas confentir à la Séparation qu'ils avoient demandée, 8c qu'ainfi leur Requê-
te ne pouvoit pas être interinée. Et d'autant que lefdits Sieurs Bafnage 8c
Caifîardsavoknt demandé de leur Part qu'il plut àl'Aflémblée/ans avoir aucun
Egard à cette Difliinétion' de Haute 8e Bajfe Normandie , d'ordonner que
lors qu'on y feroit PElcétion des Députés , pour les envoier aux Synodes
Nationaux , la, Pluralité des Voix l'emportât , 8c qu'ils fuflèntElûs de cet-
te Manière , fansfuivre davantage la Coutume, d'en envoier un pour la Hau-
te Normandie , 8c un autre pour la Bafe : il fut arrêté qu'on n'abroge-
roit pas l'Ancienne Coutume , 8c qu'on ne changeroit rien dans la Forme ni
dans la Manière de leur Eledion.
X I I.
Monfieur des Maretz. porta fes Plaintes à ce Synode , par des" Letres que
les Députés du Bas Languedoc prefcnterent , 8c qu'ils apuierent par leurs Re-
mon«
T E N U A e H A R E N T O N. 689
"inoivtrances; auxquelles les Députés de la Province du Fivarez. ne manquèrent
pas de repondre pour fe défendre. Après qu'on eût ouï l'une 8c l'autre Partie ,
le prelent Synode National donna un plein Pouvoir au Confiftoire du Montli-
mar, qu'elles avoient choifi pour Arbitre , de juger cette Afaire en dcrnior
Lieu.
XIII.
Les Députés de Normandie firent le Raport d'un Procès qu'un certain Chef
de Famille , apartcnant à l'Eglifc de Rouen , avoir commencé contre une Fem-
me mariée à fon Fils, fans la Permiffion de ladite Eglife, ni le Confentement des
Parens de fon Fils. Sur quoi cette Aflèmbléc décréta , que le Fils qui avoit été
fufpendu de la Table du Seigneur , pour ce Sujet , s'humilieroit devant fon
Père , en lui demandant Pardon , & qu'il tâcheroit en fe foumettant , & en lui
rendant tous les Devoirs 8c le Refped auquel un Fils eft obligé envers fon
Père , de rentrer dans fts bonnes Grâces ; 8c que le Confiftoire de ladite Eglife
de Rouen prieroit le Père de vouloir mettre fin à ce Procès , après quoi le Fils
l'eroit recîi à la Communion à la Table du Seigneur.
X I V.
Il fut ordonné que la Plainte de Monfieur N. feroit portée devant le Synode
prochain de Bourgogne , qui en prendroit Connoiflance.
D'autant que Monfieur de la Fine avoit reprefenté , qu'on avoit inféré une
Claufe dans l'Afte du Synode à^Alencon , drefle au Sujet de Monfieur Fal>as ,
qui concernoit en même tems ledit de la Fitte & Monfieur Gillot , Avocat au
Parlement de Navarre , fans les avoir entendu , cette Aflèmblée décréta , que
lefdits Mrs. comparoitroient prdevant le Synode de la Bafe Giiienne , qui devoit
mettre fin à cette Afaire.
XVI.
Il fut ordonné que l'Aéte fait dans le Synode de la Bajfe Cuienne, tenu à Ste,
Foi , en Faveur de Larigorrie , feroit exécuté félon fa Forme 8c Teneur ; 8c
on recommanda ledit Sieur Lariiorrie , conformément à l'Intention de ce Syno-
de , à la Charité des Eglifes de la Baffe Guienne , afin qu'il en piit tirer l'Âflîf-
Ilance qui lui avoit été promife.
XVII.
Il fat ordo'nné que l'Eglife de la Bafoche feroit fervie par les Paftem-s âî'Or-
leans , de Blois , de Chateandun , de Aiarchenoir , de Chi Heure , de Dan^eax,
Se de Mer , qui piendroient Soin de fon Edification , jufqu'à ce que le Syno-
de Provincial du Berri fût Aflèmblé , auquel on prcfcnteroit Monfieur V£n-
faiit pour être examiné.
XVIII.
Monfieur Drelincourt , un des Pafteurs de l'Eglife de Paris , 8c Député
pour Vl^e de France , aiant prefenté à cette Allèmblée les Livres qu'il avoit
écrits fur cette Fameufe Queftion , touchant le Culte Religieux que ceux de
VEglife Romaine rendent à la Sainte Vierge , que l'Evêque de BelLti foutenoit
devoir lui être rendu , fut remercié parVAfiémblée , de la Déférence 8c du
Refpcét qu'il avoit eu pour elle ; tous les Membres dcce Synode prifcrent
Tome II. Sfff " auffi
6ç)o XXVIII. SYNODE NATIONAL
auffi le Zélé qu'il avoit montré pour la Defenfe de la Vérité ; 8c il fut prié
d'emploicr le refte de fes Travaux & de fes Etudes à édifier l'Eglife de !>/>«, & à
réfuter les Ennemis de la Faufle Doftrine.
XIX.
Le Sieur de Morande^De.T^nx.i pour la Province de Bourgogne , demanda , en
Faveur de l'Eglife de Bujfi , qu'il plût à cette Aflemblce de lui indiquer quel-
ques Moiens pour tâcher de recouvrer plufieurs Donations qu'on a\'oit faites à
ladite Eglife , 6c d'ordonner que ceux qui dévoient cet i\rgent , fi lient le Paie-
ment des Sommes qui avoient été réglées pour l'Entretien du Saint Miniftere
dans ladite Eglife. C'eft pourquoi l'Aflèmblée décréta qu'il porteroit (ii Re-
quête au Synode prochain de fa Province , qui lui confeilleroit les Moiens les
plus fûrs & les plus éficaces dont il pourroit fe fervir dans la Conjoncture pre-
fente.
X X.
La Plainte de Monfieur Rar/ict , Pafteur de l'Eglife de Pontigni , touchant
de certaines Lettres fort choquantes, qu'une Perfonne inconnue , fous le Nom
emprunte de PhiLtrcjue , avoit écrites contre ce Miniftre , fut rcnvoiée à Mr.
Bafnage Si à Monfieur de V Angle , 6c aux Conunifiaires leurs Colegucs , aux-
quels l'Ailcmblée enjoignit de pafier par Fii/V , pour en prendre Connoiflance,
& de travailler enfemble à rétablir la Paix &: le bon Ordre dans l'Eglife de Je-
Qis-Chrifi , Aflèmbléc dans ladite Ville.
XXL
Les Députés de la Province du Po/cïowjaiant prcfenté le premier Tome du
Livre que le Sieur d'' Artois , Pafteur de l'Eglife de Saint Hilaire,^\o\x compo-
fé , & qu'il avoit dédié à cette Ailcmblée , dans lequel il concilioit les Textes
de l'Ecriture , qui paroifîbient être opofcs ; ôc après avoir lu les Lettres dudit
Sieur à'' Artois, dans lefquelles il prioit cette Afl'emblée d'ordonner que fes Li-
vres fuflentlûs & aprouvcs, 8c qu'enfuite ilsfuflént imprimés Se rendus Publics;
on décréta qu'on lui écriroit de la Part de l'Aflèmblée , au Sujet du Zèle &
de l'Afeét.on qu'il avoit témoignée par la Peine qu'il avoit prife à cclaircir la
Vérité de 'D/V« ; mais d'autant que les Sieurs de Perfi £c àCAubus l'avoient dé-
jà prévenu , en ofrant de lui communiquer ce qu'ils avoient écrit fur le même
Sujet , 6c que d'ailleurs les Conjonélures du tems étoient mauvaiiès , outre que
la grande Quantité d'Afàires ne pouvoit pas permettre à cette Allèmhlée de lire
Se d'examiner fes Livres , la Province du Poiflopt fut chaigée de lui témoigner
que l'Ailcmblée eftimoit fon Zèle , 6c qu'elle aplaudiflbit à ion Dcflein , 6c de
l'aflurer que lors qu'elle auroit examiné ^ aprouvé fes Ouvrages , elle auroit
Soin qu'ils fuilènt imprimés & publiés.
XXII.
Le Sieur Bernardin , Pafteur de l'Eglife de Cartais , envoia des Lettres à
cette Aûémblée , dans lefquelles il dcmandoit , qu'elle l'aidât à avoir les Li-
vres qui lui étoient neccflaires pour pourfuivre fon grand Defléin , qui étoit de
réfuter les Annales du Cardinal Baronnins -, Ouvrage qu'il avoit entrepris , par
la Connoiflance que Dien lui avoit donnée du grand Nombre de Défauts qui
étoient dans les Livres de cet Auteur. On fut d'Avis qu'on lui repondroit que
EOS-
TENUACKARENTON. 691
nos Eglifcs n'aiant aucun Fond à leur Difpofition , cette Aflèmblée n'ctoit
pas en état de lui accorder fa Demande. Et à l'Egard de fes Ouvrages, que
s'il étoit dans la Volonté de les continuer , il en rendroit Compte à la Pro-
vince de la Baffe Guienne , qui confidereroit de quelle Utilité ils pourroient
être aux Egliles , de quoi elle feroit fon Raport.
X X 1 I I.
Sur la Demande du Sieur Richard , on lui permit de dire lesRaifons pour-
quoi il avoit contrevenu à l'Afte qui avoit été fait à fon Occafion, dans le der-
nier Synode National à? Ale^on ; & l'Allemblée recevant fon Excufe, qu'il
aporta , par Raport à fon Indifpofition qui ne lui permettoit pas d'accomplir
aucun des Devoirs du Miniftere , elle l'en déchargea entièrement , & le dif-
pcnfant de la NecclTité de retourner dans le Pais de Vaux , le recommanda
derechet à la Charité que la Province de Vljle de France avoit accoutume
de lui taire ; & afin qu'il eût le Moien de retourner dans fa Maifon, l'Afl'em-
blée lui donna quelques Sommes pour faire Ion Voiage, en lui enjoignant de
ne plus importuner à l'avenir les Synodes Provinciaux, en leur repiefentant
fa Pauvreté & fes Neceflîtés.
XXIV.
Le Sieur Arnaud fe prefenta lui-même à cette Aflembléc , à laquelle il
demanda Avis, 5c implora fon Aflîftance dans fon Etat pitoiable ; auquel on
confciUa , que s'il vouloit faire lever l'Interdit que le Roi avoit mis fur lui ,
il s'adreflâc aux Cours de Juftice de Sa Majefte , & non pas à d'autres ; &
qu'au Cas qu'il pliât à Sa Majejté de lever ledit Interdit & de le rétablir dans
fon Minillere , alors il allât au Confiiîoire de l'Egliie deNimes, qui, après
avoir envoie des Députés liir les Libux , pour prendre Connoiflance du Pro-
cédé que l'Eglife d'Anduz.e avoit tenu en fon Endroit , & s'informer pareil-
lement de la Conduite de Monficur Banit , à fon Egard , lequel avoit été
mis dans ladite Eglife , & qui après avoir apellé trois ou quatre l*afteurs
des Eglifes voifines à ion Afiîftance , pour rendre fes Aftes plus valides, pro-
cederoit, par l'Autorité de ce prefent Synode, au Retabliflèment dudit Sieur
Arnaud . Sc à la Cenfure des Herfonncs qui l'avoient fi lâchement &" (î hon-
teuicment laiflé dans l'Embarras , 8c cenfureroit ledit Sieur Bo.'tit , qui avoit
pris fa Place ; & qu'on uferoit avec lui félon la Rigueur de la Diliipline ,
fi après une exacte Information il étoit notoire qu'il n'y eût pas été mis fé-
lon les Formes prefcrites par les Canons. Et il fut décrété que l'Eglife d'-V»-
duz-e&c le Sieur Boftit , paieroient les Fraix que les Députés du Confiftoire de
I-'tmes feroient obligés de faire.
XXV.
11 fut ordonné que les Fraix que les Sieurs Arnaud , Blanc & autres ,
avoicnt été obligés de faire, pour détruire les pernicieux Artifices de leurs Ad-
verfaires, leur feroient rembourfés , félon qu'il avoit été décrété dans cette
AlTtmblée , par les Eglifes des Sevents ; & que les Eglifes qui les avoient
jpellés en paieroient un Tiers, les Coloque; auxquels ils apartenoient un au-
tre Tiers , & la fuldite Province l'autre Tiers.
S f f f i XXVI. Mon-
692 XXVIII. SYNODE NATIONAL
XXVI.
Monficur Blondel , lequel quand il fuc député de la Part de Vljle de Fran.
ee , éioit i'afteur de Houdan , d'où il fut changé depuis , par le dernier Sy-
node de la même Province , qui Un permit de refider à Paris , afin qu'it
pur plus commodément vaquer à les Etudes , comme il paroit par l'Aâre
dudit Synode qu'on lût , demanda à cette Aflemblée , qu'on déterminât la
Nature ic la Qualité de Tes Fondions , par un Afte particulier qu'elle feroit,
lequel on infereroit dans le Corps des Aftes de ce Synode , & qu'on délibé-
rât fi on trouvoitbon qu'il reûdât à Parts. Secondement , qu'à Caufc qu'on
lui avoit donné plufieurs Avis , de ditcrens Endroits , qu'il yavoitdesCon-
iroverfiltes qui travailloient à repondre à fon Traité. àtPrimatM , Si le Sy-
node jugeoit à Propos qu'il fe tînt prêt pour le défendre , ou fi on vouloit
donner cette Commiffion à un autre , ce qu'il reracttoit , de même que tout
ce qui le concernoit , à la Difpofition des Eglifes. Et il demanda qu'il plût
à l'Aflcmblée d'ordonner aux Perfonnes qui avoient fait quelques Reflexions
fur ledit Traité , de les lui communiquer , afin qu'il en fût mieux informé.
Troihêmement , fi les Livres qu'il avoit compofés , tant ceux de Théologie,
que ceux qui concernoient l'Hiftoire , dont il donna un Catalogue à l'Aflcm-
blée , pouvoient être de quelque Utilité pour le Public. QoiUrièmcment ,
ii au Cas que ces Secours , qu'il avoit eus jufque là , à Paris , vinfcntàlui
manquer , ou s'il étoit trop Diftrait de fes Etudes , il ne pourroit pas lui
être permis de quiter fa Charge Paflorale, pour aller dans des Pais Etrangers-
s'il y étoit apellé , afin de pouvoir d'autant mieux travailler à ce grand Ou-
vrage de la Defence de la Vérité , Commiflîon qui lui avoit été donnée par
des Décrets des Synodes Nationaux de Cnftres, de Charenton , & di'Alençon,
& emploier le refte de fa Vie à feivir Dieu , & fon Eglife , dans un Emploi
fi important : Le Synode voiant que le Public avoit tiré une grande Utilité
de fes Ouvrages, tous remplis d'Erudition, 6c que pour les perfeélionner il ne
pourroit pas aller dans aucun autre Lieu plus propre que Parts , à Caufe du
grand Concours de Savans Hommes qui s'y rencontroient , qu'il étoit aifé
d'avoir des Correfpondanccs avec tous les Savans des Pais Etrangers, 5c par-
ce qu'on y avoit les plus fameuies Biblioteques qui fuflént en Fr/îwcf, on
jugea Gj'il valoit mieux, conformément au Décret du Synode de l'7/?<r^ffr4w-
ee , qu'il continuât de faire fa Refidence à P^ins , & qu'il retint fa Qualité
de Miniftre de l'Evangile , qu'il meritoit à fi bon Titre. Et on lui enjoi-
snitde fe préparer à repondre à tous ceux (jui oferoient entreprendre d'écrire
contre fon Livre de Primatu , comme étant un Auteur très capable de le fai-
re & qui s'en aquiteroit le plus dignement , à la Satisfaélion de tout le
Monde en gênerai. Et on l'exhorta de publier, le plutôt qu'il pourroit, fes
Livres de Théologie 6c d'Hiftoire , dont on lût un Catalogue dansTAflèm-
blée , puifqu'on étoit perfuadé qu'ils contribueroient beaucoup à l'Edifica-
tion des Egliles de Dieu. Et on lui ordonna particulièrement de fe hâter de
publier fon Traité concernant les Evèques 6c les Prêtres , de même que ce-
lui dans lequel il prouvoit qu'il n'y avoit point d'Aparence que Smnt Pierrs
eût été à Rome. Et d'autant q^u'mi chicua coanoiflbit que ledit MoûGeur
Rîm»
TENU A CHARENTON. 69}
Blonde! étoil très Habile , & qu'il avoit de beaux Talens , qu'il étoit fur
tout bien verfc dans l'Hiftoire de l'Eglife Primitive , ce qui le fàifoit beau-
coup eftimer de toutes nos Eglifes , le Synode ne pût jamais confentir qu'il
quitât le Roiaume ; c'eft pourquoi on le pria très-inftanmcnt de reûer à Pa-
ris , où il pourroit fe fervir des Secours que la Providence lui fourniflbit
pour l'Accompliflement de fes Defleins. Et parce qu'il n'étoit pas jufte
qu'il travaillât toujours pour le Public , & qu'il s'emploiàt avec tant de Pei-
ne à une Tâche fi Laborieufe , que les Synodes Nationaux lui avoientim-
polee , fans qu'il en reçût quelque Bénéfice, le Synode le confiderant com-
me un Profefleur Honoraire , lui accorda , par le Confentement unanime
des Députés de toutes les Provinces , une Penfion Annuelle de Mille Francs,
outre ce qu'il recévoit de la Province de V/JIe de France , laquelle Somme
lui feroic exaftement paiée par les Provinces , fuivant la Repartition qu'el-
les feroient entr'elles , de la même. Manière 6c avec la même Proportion
qu'on paioit nos Univerfités : 8c il fut ordonné qu'elles envoieroient chacu-
'ne leur Qiiote-pait , tous les Ans , au Confiitoire de l'Eglife de Paris; Le
Synode aiant un très grand Deplaifir de ce qu'il ne pouvoit pas le gratifier
félon les Mérites , Dieu l'aiant doué de fi exccllens Talens , déclara qu'il
faifoit une très grande Eftime des Ouvrages incomparables qu'il avoit
donné au Public , 6c que tout le Monde lui en étoit infiniment obligé.
XXVII.
Monfieur Gautier , Pafteur de l'Eglife à'Archiac , aiant compilé en un
Corps, enfuite du Commandement qui en avoit été fait à toutes les Provinces,-
par le Synode National d'>4/fBfo« , les Canons de nos Synodes Nationaux ,
8c les aiant apliqués aux Canons de nôtre Difcipline, prefenta fon Travail au
Synode de Xaintonge , qui enjoignit à fes Députés de le délivrer à cette Af-
femblée , avec les Lettres dudit Sieur Gautier. Le Synode ordonna qu'on
lui feroit Reponfe , pour le louer de fon Saint Zèle qu'il avoit témoigné
pour le Service Public de nos Eglifes ; 6c pour lui faire efperer, que fi Pro-
vince qui avoit le première recueilli le Fruit de fon Travail , lui en marquc-
roit aufli la première fa Rcconnoiflance.
XX VIII.
Monfieur Catelon aiant travaillé à l'Explication des Canons de nôtre Difci-
pline , en leur apliquanr les Canons de nos Synodes Nationaux , qui les ex-
pofent 6c qui les confirment i 8c cela en Conlequence du Confeil qui lui en
avoit été donné par le dernier Synode National, prefenta la CoUedion qu'il
en avoit fiite . au Synode du Fivare^ , qui la fit porter par fes Députés ,
avec les Lettres du même Auteur , à cette Ailèmblée, 6c qui demanda que
ledit Catelon fût rembourfé de tous les Fraix qu'il avoit fait. L'Aflémblée
jugea que la Province qui l'avait emploie à cet Ouvrage, pour le Service
Commun des Eglifes de Ion Diftriét , devoit auffi fe charger du Soin de le
fitisfaire ; & qu'il feroit en même tems ell:imé , pour s'être emploie à l'E-
dification des Fidèles , 6c pour avoir contribué à l'Exercice de nôtre
Difcipline.
Sffl 5 XXIX. L'E-
éc>4 XXVIII. SYNODE NATIONAL
XXIX.
L'Eglife & l'Univerfité de Sedan , aiant envoie des Lettres à cette Aflcm-
hlce , dans lefquelles on failbit Mention des Bontés que Sa Aîajefié leur
avoit témoignées , depuis que les Principautés àt Sedan & àt Raucourt étoitni
unies à la Couronne de France y & par leiquelles ce Synode étoit prié de dé-
clarer que nos Ecoliers pourroient à l'avenir faire leurs Etudes dans ladite
Univerfité , aaffi-bien que dans les autres Univerfités du Roiaurae : il fut
décrété qu'on leur fcroit Reponfe , pour leur marquer la Joie que nos Egli.
fes refllntoient de tout ce qui leur taifoit Plaifir ; & pour les afl'ûrcr qu'on
auroit le même Egard pour leur Univerfité , que pour les quatre autres qui
étoicnt érigées dans ce Roiaume.
XXX.
. Il fût ordonné que la Plainte faite par Monfieur de la Fonds, autrefois Paf-
teur , & tenant alors Ecole à Cajere , contre fa Sœur , Se contre Monfieur
de la Rocht, Pafteur de l'Eglife de Cardatllac , feroit portée par ledit Sieur
de h Fonds, au Confiftoire de Montartèan , qui fommeroit les Parties d'y
comparoître , 6c qui jugeroit en dernier Rcfiort du Diferent qui étoit en-
tr'eux , par l'Autorité de cette Aflfemblée.
CHAPITRE XVII.
Des Univerfités.
Article L
ETant très Notoire , que par la Mauvaife Volonté de plufieurs Eglifes àt
la Bajfe Gmenne , ladite Province fe trouvoit redevable de plufieurs gref-
fes Sommes à l'Univerfité de Montauhan , ce qui avoit caufé un grand pré-
judice à ladite Univerfité ; le Synode ordonna , que les Arrérages qui lui
étoient dûs par ladite Province , & par d'autres , lui feroicnt paies fans en
rien rabattre , dans l'Efpace de fix Années ; & qu'on établiroit un Rece-
veur dans chaque Coloque , auquel chaque Eglife aporteroit fa Quote-part,
pour être enfuite portée au Receveur General de la Province , qui feroit te-
nu de délivrer la Contribution complète de ladite Province, à l'Univerfité,
pour laquelle les Sommes fcroient deltinées : 8c que tous les Pafteurs contri-
bueroicnt de leur Coté , autant qu'il leur feroit pofTible , à ce que les Ca-
nons 6c Décrets faits pour ce Sujet fullènt ponâuellement 6c fidèlement exé-
cutés dans leurs Provinces : Sc qu'on leveroit auflî exactement 6c fidèlement
les Contributions des Eglifes particulières , tant pour nos Univerfités que
pour les Pafteurs mêmes. Et on enjoignit à tous les Synodes Provinciaux
de faire rendre Compte à toutes les Eglifes de leur Diitnét , comment
elles s'étoicnt aquitees de leur Devoir à cet Egard , 6c de punir tous
les Pafteurs 2c Anciens qui ne fe feroient pas comportés en cela fuivanc
lia-
TENUACHARENTON. 69;
l'fntention de ce Synode , 6c même de les cenfurcr en les fufpendant de
leur Ofice.
I I.
L'Univerfité de Motitaiib.'tn remontra que la Province du Bearn , bien loin
de paier la petite Somme de cinquante Livres de Contribution annuelle ,
qu'elle avoit oferte , par fes Députés au Synode National à''Alen^on , pour
l'Entretien de ladite Univerfitc ; elle avoit dit pofitivement dans plulieurs
de fes Synodes , qu'elle ne vouloit pas contribuer d'un feul Denier : On ouït
ce que le Sieur de la fine avoit à dire pour excufer ladite Province, qui avoit
Tort, en ce que cette Somme qu'elle avoit oferte par fes Députés , étoit fi
peu Confiderable , & qu'elle pouvoit aifément la paier ; Se qu'en refufant
de fuisfliire à ce qu'elle avoit promis à ladite Univerfité , elle fcandalifoit
manifertement toutes les Eglifcs : tellement que l'Aflemblée jugea que cette
Province avoit encouru les Cenfures les plus grieves , 8cque par confequent'
les Excufes dudit Sieur de la Fine n'étoient pas valables. Et le Synode dé-
créta encore que le Sieur de la Fine paieroit au plutôt la Somme de cinquan-
te Livres que ladite Province devoit pour l'Année Courante , lans Confe-
quencepour l'avenir , comme il s'y étoit lui-même engagé; & qu'à l'Egard
des Arrérages dont ladite Province étoit redevable , elle les paieroit en éga-
les Portions , dans le Terme fixé de fix Ans , ëc qu'au Cas que ladite Pro-
vince , ou une autre , manquât à faire ce Paiement , elle leroit regardée
comme ennemie de l'Union de nos EgUfes , & perdroit , en même tenis, le
Privilège d'avoir Séance par fc» Députés , dans nos Synodes Nationaux.
Et Monfieur de la Fine aiant ofert Cent Livres pour les deux dernières An-
nées , qu'il vouloit donner pour fa Province , à Condition qu'elle feroit quit-
te de tous les Arrérages , on ne voulut pas écouter fa Proportion.
I I I.
11 fût permis au Confcil de l'Univerfité de Montauban , de prendre ce qu'il
pourroit commodément épargner de l'Argent q.je les Ecoliers paioient, dans
le tems de leur Entrée , aux Regens , pour le mettre dans In Bourfe Com-
mune , afin de fubvenir aux Fraix qu'on feroit obligé de faire , pour ra-
maflér les Contributions qui leur étoient dues par les Provinces voifines; §C
on recommanda audit Conlêil de ne rien exiger déplus qu'à l'ordinaire des-
Ecolicrs , fur ce Prétexte , comme auffi de ne pas décharger abiolument les-
Provinces.
IV.
D'autant que la Province du Haut Languedoc avoit choifi yionÇwCromvel
qui étoit Paftcnr , aétuellemcnt dans le Service de l'Eglife de Renier s , 6c
de Courhanieres , pour être Profeflèur de Philofophic dans TUniverfité de
Montauban , ôc que ladite Province avoit raportc à l'Aflemblée les Railons»
qui l'avoient mûé à faire une pareil Choix ; le Synode aprouva & autorifai
ce que ladite Province avoit fait.
V.
Monfieur Veràier , & les autres Miniftres que le Synode à^Atençm avoic
nommés, à la Requête de la Province du Haut Languedoc, ^^onv enfeigner la;
Thee^
é9(S XXVIII. SYNODE NATIONAL
Théologie , furent exhortés par cette Affemblée , de fe difpolèr à prendre
eet Emploi , & de s'en rendre Capables.
VI.
Il fur ordonné que le Canon fait au Synode à''Alençoyi , touchant l'Entre-
tien de nos Univerfités , 6c qui commençoit par ces Mots ■■, (Quoiqu'il fait
notoire Sec. feroit lu une féconde fois dans toutes les Eglifes.
VII.
Afin de faciliter le Paiement des Arrérages qui étoient dûs à nos Univer-
fités, par la Province de Normandie , cette Aflemblce ordonna, conformé-
ment à l'Expédient qui avoit été propofé par ladite Province , qu'on éta-
bliroit un Receveur Commun dans la Bajje Normandie ; £c quatre Particu-
liers pour fes quatre Coloques , qui remettroient chacun leurs Contributions
entre les Mains du premier ; & que celui-ci les envoieroit au Receveur Ge-
jieral qui étoit à Roue» , auquel on donneroit un Etat du Contingent, com-
me il auroit été réglé dans chaque Synode Provincial , lequel ferviroit pour
drefler & éclaircir fcs Comptes i & pour recouvrer ce qui étoit dû par les
Coloques Se les Eglifes qui en dependoient.
Cette AfTemblée ratifiant la Defenfe qui avoit été faite, par les Synodes Na-
tionaux precedens , à nos Profe fleurs de Philofophie , d'enfcigner lesQiief-
tions inutiles de Phifique , dans leurs Traités de Metaphifique, ordonna de-
rechef , qu'ils ne s'embarafleroicnt pas de fes Queftions de Logique , qui
étoient inutiles , au lieu defquelles ils diûeroient un petit Abrégé de Mo-
rale.afin de donner à leurs Ecoliers la première Teinture de cette Philofophie.
IX.
D'autant qu'on avoit accorde trois Mille Livres par An, pour l'Entretien
de l'Univerfité de Montatihan , dont il refteroit quatre Cens Livres à l'E-
pargne , lors qu'on auroit paie le Salaire de chaque Profefleur: Cette Affem-
blée ordonna qu'à l'avenir , lors qu'on teroit le Partage defdites Sommes ,
de quatre Cens Livres qui refteroient à l'Epargne , on en donneroit Cin-
quante à chacun des trois Regens qui inftruifoient la Jcuncfle du Colegc
de Montanban de la Religion Reformée ; 6c au Portier dudit Colcge , pro-
feflant auflî la Religion Reformée, Cinquante Livres , & qu'à l'Egard des
autres deux Cens Livres,que les Sieurs GarnfoUs & Charles yVrohiknrs en Theo-
logie.les recevroicnt tous les Ans, par Portions égales, outre les Apointemens
qui leur étoient aflignés . lors qu'ils toucheroient les Contributions des Egli-
fes 6c des Provinces : étant fort jufte & très raifonnable qu'on reconnût
leurs Travaux , Scieurs Soins continuels par un Bien-fait de fi peu de Con-
fequence i ii. aufli fans prejudicier aux Regens , Se aux Portiers qui rece-
vroicnt toujours les mêmes Profits de l'Argent de Minerve^ qui étoit quel-
qu'Argent que les Ecoliers donnoient lors qu'ils le faifoient immatriculer ;
de même qu'il avoit été accordé dans un autre Article.
X.
Il fût ordonné que Monfieur Garri^oles , Profefleur en Théologie , recc-
vroit trois Cens Livres par manière de Prime, d'une vieille Somme de Mil-
le
TENUACHARENTON. 697
le te vint fept Livres des Arrérages qui écoient dûs par la Province de Nor-
mandie , à l'Univerfité de Monuuban , fans Préjudice de la Portion qui lui
étoit due de la Somme de trois Mille Livres, comme il a été dit dans l'Ar-
ticle précèdent ; lefquelles trois Cens Livres lui étoicnt accordées en Confi-
deration de fes Soins, 8c des Services qu'il avoit rendus pendant dix - huit
Mois , depuis la Mort de fon digne Colegue Monfieur Beraud , jufqu'à ce
qu'on eût établi Monfieur Charles pour lui fucceder. Et d'autant que ladi-
te Province ctoit chargée defdits Arrérages, jufqu'à ce qu'un autre Profef-
feur fuccedât audit Monfieur GarrifoUs , on l'obligea d'en faire le Paiement
de la Manière que nous avons dit ci-deflus; Se d'avoir particulièrement Soin
que Monfieur Carrijfoles fût pleinement fatisfait ; parce que lors que les au-
tres Profefîèurs avoient quitté leur Emploi, Faute d'être paies de leurs Sa-
laires, il avoit toujours continué dans le fien, 2c s'étoit aquité diligenment
«les Devoirs de fa Profeflîon,
X I.
Afin de prévenir toutes les Plaintes qu'on auroit pu fiiire dans la luitc
touchant l'Inexécution des Canons qui rcgardoient l'Inftruélion des Eco-
liers: L'Aflèmblée remit à la Prudence des Refteurs & des Conkils des
Univerfités, de juger des Progrès que les Ecoliers faifoient dans IcuriClaf-
fes, 6c de les faire monter de l'une à l'autre ,fuivant qu'ils les en jugeroient
capables , & de les nommer pour être Profcfleurs , lors qu'ils pourroient rem-
plir dignement une Chaire. Mais qu'en cela ils n'auroient point d'indul-
gence pour Perfonne , 8c que la Railon feule les feroit agir.
XII.
Le Jugement de la Province à' Anjou , qui avoit préféré les ProfeOcurs
de Phiiofophic à ceux qui enfeignoient la Rhétorique , fut ratifié & confir-
mé; & en attendant que les Provinces pûfient faire un Fond pour entretenu-
un Profefieur en Langue Grecque , cette Aflémblée aprouva tort , Se ac-
cepta volontiers , l'Ofre qu'un Gentilhomme fit d'enfeigner cette Lan-
gue , fans qu'il en coûtât rien aux Eglifes , n'en voulant recevoir aucun Sa-
laire.
X I I L
Il fut ordonné que les Pafteurs des Lieux où nos Univerfités étoient éri-
gées, aiant été incorporés aux Confeils de nos Univerfités, par les Canons
du Synode National d^Alais , de l'An 1620., aflllleroient en Perfonne aux-
dits Confeils, à moins qu'ils n'euflent quelques Sujets légitimes qui les en
empêchaflent.
XIV.
Conformément à la Coutume reçue depuis plufieurs Années dans l'Eglifc
ide Saumnr , l'Affemblée ordonna que nos Propofans aprochcroient de la Ta-
ble du Seigneur immédiatement après les Profeffeurs, Sc qu'Us precederoient
tous les Regens des Claffes.
XV.
Il fut ordonné que , conformément au Canon" fait à A/ais , les Paf-
teurs , dans les Eglifes dcfquels nos Univerfités ctoient étabhcs , préfide-
Tome IL Tt tt roient
698 XXVIII. SYNODE NATIONAL
roient à leur Tour, avec les Profeffeurs de Théologie, à toutes les PropoC-
lions qu'on feroit tant en François qu'en Latin.
XVI.
A la Requête de l'Univerfité de Saumur , il fût enjoint à la Province de
Norr/!andie , d'aporter , avant le Mois de Septembre prochain , au Confiftoi-
re de l'Eglife de Paris , les Quitances des Paiemens qu'elle pretendoit avoir
fait à ladite Univerfité , de la Somme de fix Cens , vint cinq Livres, que
ladite Province lui devoit pour l'Année 1657., à Déftutdequoi elle feroit
condamnée de paier ladite Somme , comme auffi celle de quarante neuf Li-
vres qu'elle devoit fur un autre Compte. Et l'Affemblée donna un Plein-
Pouvoir audit Confifloire de iuser de cette Afaire en dernier Reffort,
■^ ^x y I I. ^
Son Excellence Monfieur le Maréchal de Chàtillon aiant écrit à cette Af-
femblée , pour donner à entendre fon Deffein , qui étoit de remettre le Co-
lege de Chàtillon au même Etat qu'il étoit du vivant de fon Pere^ & le Sieur
des Baratidieres , Député pour la Province du Berri, aiant ofert pour Mada-
me la Ducheffe de Chàtillon , fuivant l'Ordre exprès qu'il en avoit reçu , de
donner tous les Ans la Somme de cinq Cens Livres pour l'Entretien d'un
Profeffcur dans ce Colege: L'Affemblée fût d'Avis qu'on remercieroit très-
humblement le Seigneur & la Dame qui avoient fait des Ofres fi charitables,
£c qu'on les prieroit de continuer leur Bienveillance envers nos Eglifes. Et
les Sieurs Urelincourt &c le Cot^ , Députés yiouv i''fj1e de France , affûtèrent cet-
te Affemblée , que l'Eglife de Paris , afin de favorifer un Deffein fi louable,
donneroit quatre Cens Livres tous les Ans de plus qu'elle n'avoit fait , à
Caufe qu'elle attendoit que ce Synode s'affemblât. Et le Sieur de Pyingle,
èc les autres Députés de Normandie , ofrirent volontairement au Nom de
leur Province, la Somme de foixante Livres par An. Le Sieur de Croièc
les autres Députés du Bas Languedoc confentirent auffi de paier la même
Somme de Soixante Livres. Le Sieur Bollenat & fon Colegue , Députés
pour la Province de Bourgogne , confentirent de même de donner tous les Ans
Ja Somme de Cinquante neuf Livres , outre la Somme de quatre Cens Li-
vres à laquelle elle avoit été taxée par les Synodes precedens. Et d'autant
que ces Contributions n'étoient pas fufifaistes , le Synode ordonna que les
Eglifes de la Rochelle 8c de Lion, feroient priées de contribuera un fi bon
Deffein, fclon leur Pieté, 6cleur Zélé pour la Gloire de Dieu.
X y I 1 1.
L'Eglife de Loudun demandant à cette Aflemblée d'être afi!îftée de quel-
ques Secours, afin de mieux pourvoir à l'Entretien de fon Colege, 6c qu'on
voulût bien lui remettre le Contingent qu'elle avoit accoutumé de paier à
l'Univerfité de Saumur , laquelle Somme feroit levée ailleurs : il fut décrété,
qu'elle contribueroit pour l'Univerfité de Saumur , comme elle avoit tait au-
paravant , Se qu'elle reccvroir tous les Ans la Somme de foixante 6c dix Li-
vres qui lui feroit paiée p:".r la Province de Bretagne , qui fut exhortée 6c
priée d'étendre fes Charités, autant qu'elle le pouvoit commodément , audit
Colege de Loudun, 6c de ne rien défalquer de ce qu'elle avoit accoutumé de
fournir à l'Univerfité de Saumur. XIX. Les
..TENU ■ A . CaH a R- E N T O N, 69?
XIX.
Les Députés Provinciaux du Bas Lan^^edoc aiant reprefenté , que depuis-
la Mort de Monfieur Petit , Pafteur & Profeflcur en Théologie de TUni-
vcrfué de Nimes quatre Pafteurs de cette Eglife avoient explique les Leçons
aux Ecoliers , & qu'ils avoient auffi entretenu les autres Exercifes des Pro-
pofitions 6c des Thcfes Publiques ; £c que le Synode tenu à Montpellier au
Mois de Décembre dernier , les a voit chargés de continuer ces Exercices Aca-
démiques , jufqu'à ce que ce prelênt Synode National prît quelques Mefu- .
res pour ce Sujet; & à prefent lefdits Députés aiant demandé qu'il plût à
l'Affemblée de nommer quelques Perfonnes pour remplir ladite Chaire de
Profefieur en Théologie , 6c pour enfeigner la Langue Hébraïque , ou bien
de donner Autorité au Synode de ladite Province de le faire. Cette Aflem-
blée confirmant ladite Univerfité de Nimei , 6c acceptant les Ofres des Pro-
vinces du Bus Languedoc 8c des Sevenes, qui avoient bien voulu porter les
plus grands Fraix de fon Entretien, exhorta le Sieur de Croi , fur qui toute la
Province du Bas Laugnedoc avoit jette les Yeux, de vouloir bien fe charger de
cet Exercice , lors qu'il y feroit apellc par l'Autorité dudit Synode Provin-
cial , qui obferveroit à cet Egard toutes les Formalités qui font prefcrites
par nôtre Difcipline.
X X.
Cette A flemblée aprou vant la Demande jufte 8c raifonnable des Provinces du
Bas Languedoc 6c des Sevenes -^oux le Retabliflément de leur CoIcge,dans le Lieu
dont lefdites Provinces conviendroient , 6c confervant à l'Univer'fitéde D/ek
Contribution qucles Eglilcs des ^ez^fwwf/ lui paioient annuellement, on exhorta
les Provinces de Provence 6c du rivarez. , de contribuer, autant que i)/f«
leur en fourniroit les Moiens , à l'Etabliflément 6c à l'Entretien du Cokge
des Sevenes , parce qu'en étant fi voiiînes , elles en retireroicnt fans doute
beaucoup d'Utilité; 6c cela d'autant plus qu'elles n'avoicnt jamais contribué
en rien pour nos Univerfités. Déplus , il fut ordonné qu'on écriroit des
Lettres au Confiftoire de l'Eglife de Marfetlle , pour le prier de deploierfes
Charités,autant qu'il lui feroit polTible , en Faveur de ce Coiege ; 6c on ac-
cepta les Ofres de Monfieur Daillé , qui promit d'y contribuer liberalementi
8c on le pria auflî de porter Monfieur le Marquis de Senars , 6c d'autres Per-
fonnes de qualités de cette Province , à fournir quelque Chofe de leur cô-
té pour marquer leur Zèle 6c leur Libéralité.
XXI.
L'Aflemblée trouva bon , que lors que le Synode Provincial du Dauphiné
auroit examiné les Ouvrages de Mr. Rhodon , Profefieur de Philofophie d
Orange , fi on jugeoit qu'ils fuffcnt utiles au Public , on permettroit qu'ils
fuffent imprimés , 6c qu'on les rendît Publics.
XXII.
Les Députés du Dauphiné demandèrent , en Faveur de l'Univerfité de
Dte , qu'il plût à cette Affemblée d'ordonner que la Province de Guienne
paiât à ladite Univerfité , la Somme de trois Mille fix Cens dix Livres, Icpt
Sols , qu'elle lui devoit , 6c que le Synode à^Alen^on avoit donnée comme
Tttt z un
700 XX VIII. SYNODE NATIONAL
unFonJ à ladite UnlverGté. Les Députés de hBaJfe Guienne, (mxnt ouïs, qui
révoquèrent fort lerieufemsnt en doute la Vérité de cette Dette. C'eft pour-
quoi l'Affemblée les renvoia au Confiftoire de Paris, qui fut chargé d'exa-
miner ce Fait, dans l'tfpace de fix Mois , 8c lorfquece Terme feroit écou-
lé , de procéder à un Jugement final touchant les Comptes 6c Papiers qui
avoient été aportés par les Députés du Dauphiné ; Se julqu'à ce que cette
Sentence fût rendue , la Province de la Bajfe Gnienne fut obligée de paier ce
qu'elle devoit pour fa Part , félon le Canon gênerai établi auparavant pour
le Paiement des Arrérages que les Provinces dévoient à nos Univerfités >
afin que ces Sommes étant ainfi paiées , on en pût difpofer de la Manière
la plus profitable , conformément à l'Intention du Synode d'Alencon,
XXIII.
Pour finir ce grand Ouvrage de feu Monfieur Charnier, Cur les Controver-
fês de Religion , les Sieurs Garijfoles & Charles furent choi fis 6c nommés pour
écrire De Reali Prefentia &Tran([Hbfiantiatione , pour traiter des Queftions,
De Ecclefia & Conciliis ; Monfieur Amirauà pour écrire De Mnnàncatione
Spiritttali , & de Sacrificio Mtjfd ; Monfieur de la Clace & le fufdit Mon-
fieur Garijfoles furent priés 6c exhortes de publier leurs Ouvrages De Chrifirt
Reder»ptore. Et on pria aufl) les Sieurs de Chanvemon , Meftrez.at , de
Croi , j^nhertin 6c Daillé de faire imprimer leurs Ouvrages qu'ils avoient en-
trepris 6c achevés , pour l'Edification Commune de nos Eglifes.
XXIV.
On obligea la Province de Normandie de produire, dans l'Efpace de fix
Mois , devant le Confiftoire de Paris , les Quitances qu'elle avoit reçues
de l'Univerfité de Saumur , pour la Somme de Six Cens vint-cinq Livres;
Êc on ordonna , qu'au Cas qu'elle omît de le faire , elle feroit condamnée ,
comme elle étoit dès l'inftant même, d'en faire le Paiement.
XXV
Il fut ordonné que l'Univerfité de Montanb/in recevroit de Vlfle de Fran^
ce la ContnbutioiJ t;nnuellc de 800. Livres; du Haut Languedoc 1000.
Livres ; de la RizjJeGuienne'.joo. Livres, de la Normandie , outre ce que cette
Province devoit paicr à ri.'niverfité de Die^ ajo. Livres; Sc du Bearnzfo,
Livres ; faifant en tout azoo Livres.
XXVI.
L'Univerfité àeSamner doit recevoir de la Contribution de l'//Z<' ^^ France
Soo. Livres ■■, de celle de Normandie 800. 1-ivres ; de celle à\i PoitloM yjj".
Livres ; de celle à^An]OH Sfo. Livres ; de celle de Bretai^ne 15.0. Livres; &:
de celle de Xaimonge 575'. Livres \ faifant en tout 4130. Livres.
XXVII.
L'Univerfité de Die , outre la Contribution que la Province du Dauphin/
avoit aportéc , laquelle fe montoit à 15-60, Livres, devoit recevoir ^^f. Li-
vres de celle du Berri ; 151. Livres de celle de Honrgogne ; 125". decelledes.
Sevenes; 38^. de celle de Xaintonge i 6c 450. Livres de celle de Normandie :
faifant en tout 1996. Livres.
xxvrn. L'U-
TENUACHARENTON. 701
XXVIII.
L'Unlvcrritc de Nimes devoit recevoir la Contribution du Bas Languedoc ^
qui fe montoit à la Somme de 975. Livres ^ & de celle des Sevenes ixo.
Livres, faifant en tout 11 00. Livres.
3f X I X.
La Somme totale de ce qui avoit été levé pour les Univerfités de A^ontHUr
ban , de SaHmnr , de Dic & de Animes , fe montoit à i j8oo. Livres,
XXX.
La Somme de 15800. Livres, qui étoit le reftant de la Somme de
16000. Livres que Sa Majejle avoit accordée à ce Synode, pour
fubvenir aux Fraix de cinquante-quatre Députés , leur fut dif-
tribuée, ôc ils reçurent chacun 192. Livres, 11. Sols, 6. Deniers.
X X X I.
Les deux Cens Livres qui reftoient pour achever la Somme de Seize Mil-
le Livres , furent emploices à paier les Fraix de deux Députés qu'on envoia
à Paris , pour les Afaires qui conccrnoient les Eglifes , & pour faire quel-
que Séjour à la Cour , afin que s'il arrivoit par hazard qu'ils euflent be-
foin de cet Argent , ils pûflent s'en fervir , félon que la Neceflîté le requer-
roit,
X X X I L
A caufe de la Cherté des Vivres , on taxa la Depenfe de chacun des Dépu-
tés , à Raifon de fix Francs par jour , fuivant la Demande qui en fut faite pav
plufieurs Provinces.
CHAPITRE XVI L
Les Comptes de nos ITniverfités , à- ce que les Provinces leur dévoient
ehacune en Particulier , é- la Nomination de celle dWnpu , pour la
Convocation du Synode National prochain
Article I.
LA Province de Xaintonge dcvort à l'Univerfité de Saumur, pour Arréra-
ges liquidés au Synode à^Alen^on , la Somme de 957. Livres , ii. Sols
6c 10. Deniers.
II.
La Province du PoiBou étoit endettée pour de vieux Arrérages , 8c pour
de nouveaux félon le Compte qui en avoit été arrêté dans le Synode Pro-
vincial tenu à Suint Maixeni ,\& 8. de juillet de l'An 1645. '^^ ^^ Somme de.
Tttt 5 Ï344.
702 XXVIII. S Y N Ô DE 'N A t^I O N A L
1 244. Livres, 8c pour des Arrérages ,de.l*An 1 644. de la Somme de 850. Livres»
faifant en tout la Somme de z 1 74. Mvres; -'-';-
La Province de Bretagne devoit la Sommé de 130. Livres, pour l'A ni 644.
aiant produit fes Quittances pour les Années précédentes.
La Province du Berri étoit endettée à l'Univerfité de Snumkr de la Somme
de 61. Livres, pouï un Reliquat de Compte liquidé dans le Synode Natio-
nal à^Alencon.
V. .
La Province à^JnjoH étoit aufiî redevable à la fufditeUniverfité de la Som-
me de zjz. Livres, comme la Vérification en fut faite dans ledit Synode d'y^-
lençon. ■.,..'■,,:•■■''-■■! , -, ;.;■:•,;
. .-V ^ ■■, ' ; ... ■ -r
La Province de Normandie devoit aufli pour les Arrérages d'une Somme
de 1144- Livres , fuivant le Compte liquide audit Synode d'^/f«p«, la Som-
me de 49. Livres.
VIT.
La Province di'Jnjou étoit m^\ redevable de la Somme de xjz. Livres ,
fuivant la Vérification qui en avoit été faite dans le même Synode.
V I II.
La Province du Haut Languedoc devoit à l'Univerfité de Montauban , la
Somme de Zj'jS. Livres, comme il étoit évident par les Comptes qui en fu-
rent produits au Synode Provincial tenu à Mauvefin l'An 1645.
1 X. »
La Province de la Baffe Guiénne devoit la Somme de 2640. Livres , fé-
lon le Compte qui en avoit été réglé par plufieurs Députés de la fufditc Uni-
verfité.
_X.
La Province de Normandie devoit la Somme de i-oi J- Livres , pour Ref-
te de plufieurs autres Sommes , dont les Comptes furent liquidés au Syno-
de National à^Alençon.
XI.
La Province de Xaintonge devoit la Somme de i^66. Livres , pour des Ar-
rérages de l'An 1644. , qui furent liquidés jufqu'au premier d'Oftobre de la-
dite Année.
XII.
La Province du Beam devoit la Somme de ^fo. Livres , pour les Arréra-
ges de fept Années, finilfant au Mois d'Oétobre de l'An 1644.
XIII.
L'Univerfité de Aiontauban n'aporta ni Comptes > ni Qiiitances des Som-
mes qu'elle avoit reçues des Provinces, 6c dont elle avait difpofé à Ion Avan-'
tage particulier.
XIV.
La Province des Sevsnes devoit a l'Univerfité de Nimes la Somme de 775;.
Li-
TENU A CHARENTON. 70]
Livres , pour les Arrérages des Comptes liquidés au Synode National ^A-
letjçon,
x_v.
La Province du Bas Languedoc devoit à la fufdite Univerfité la Somme de
11775-. Livres, pour les Arrérages de fept Années, pendant lefquelles elle
n'avoit rien paie de la Taxe qui fut réglée audit Synode di'Alen^on.
XVI.
La Province de Normandie devait la Somme de 1 159. Livres , pour les Ar-
rérages de ce qu'elle devoit paier à ladite Univerfité de Nimes.
X V I I.
Ladite Univerfité de Nimes ne produifit aucun Compte , ni Quitancedes
Apointemens de fes Profefl'eurs , dont elle avoit difpolé, fans en donner au-
cune Connoifl'ance au prefent Synode National.
X VI II.
La Province de Normandie devoit à l'Univerfité de Die la Somme de 1 055".
Livres, pour fept Années d'Arrérages , finiflant au 7. d'Oftobre 1644.
: XIX.
La Province des Sevenes devoit à la fufdite Univerfité de Die la Somme de
1 G6^. Livres , comme il étoit évident par la Liquidation de fes Comptes ,
faite au Synode National d'./4/f«co«;
•'•-XX.
La Province du Bonrgoine dçvoit à la même Univerfité de Die la Somme
de 1 02g. Livres , pour fept Années d'Arrérages , finifl'ant au l. d'Oâ:obre
de l'An 1644.
XXI.
La Province du Berri devoit à la même Univerfité la Somme de 461 . Li-
vres , pour les Arrérages de fept Années , finifl'ant auffi au i. d'Oftobre
1 644.
XXII.
Ladite Univerfité de Die prefenta fept Comptes , dont la Liquidation
avoit été faite par fept diferens Synodes Provmciaux , tenus depuis l'An
1659. jufques en 1644. & cette Aflemblée trouvant que lefdits Comptes
étoient rendus en bonne Forme , les aprouva à la décharge de ladite Uni-
verfité.
DECRET
Tour la Convocation du- Synode National pmhain,
LA Province ai' Anjou requérant que le Privilège de convoquer le Synode
National Prochain lui fut accordé , cette Afi'emblée le lui oftroia volon-
tiers , & ordonna qu'auffi-côt que le A-landement de Sa Majefré kïoM figné
& expédié pour cet Efet , ladite' l'rovince fcroit favoir à toutes les autres le
Tems de ladite Afi'emblée Nationale , pour laquelle le prefent Synode defigiu
ia Ville de Loadm.
CHA>
704 XX VIII. SYNODE N;ATIONAL
CHAPITRE XVIII.
Contenant m Décret touchant la Validité des J6îes Synodaux.
ON déclara que les Ades fignés par les Secrétaires de ce Synode, auroient
autant de Force que s'ils avoient été fignés par le Modérateur , par
l'Afl'eflcur , par les Secrétaires & par tous les Députés audit Synode Na-
tional.
CHAPITRE XIX.
Rôle des Mtnijlres Depoiés , e^ </« Apoftats.
ArTI CLE I.
A Bel d'' Argent , autrefois Miniftre dans la Province du Berri , apoftafja
étant âgé d'environ cinquante- cinq Ans. 11 avoit un Air mélancoli-
que) les Cheveux noirs 6c la Stature moienne.
Efaie Laurens , ci-devant Pafteur de l'Eglife de Coglerac 8c de VilleÇ<jue ,
fut depofé pour Caufe de Simonie , £c pour s'être révolté contre la Difcipli-
ne de nos Eglifes Reformées, étant âge d'environ quatre-vints Ans. Ilavoic
la Barbe blonde.
I I I
Jacques Repinau , Pafteur de l'Eglife de Sahit Laurens les Mineures y fut De-
gradé pour des Crimes très énormes, Se pour avoir abandonne fon Miniftereà
l'Age de foixante & dix Ans. Il étoit d'une moienne Stature , & avoit la
Face rouge & les Yeux chaflîeux.
I V.
Gabriel Boulai , Pafteur de l'Eglife de Fez.enobre , fut depofé par un Syno-
de Provincial du Dauphiné. Il étoit d'une haute Taille , £c un peu Chauve.
Il avoit la Couleur vermeille d'un Brunobfcur. Il parloit brufqucment 6c
mar choit avec Précipitation.
V.
fenn Coultere , Miniftre de CaJfelTili , proche à^Ortez^ dans la Province du
Bearn , aiant été depofé par un Synode de ladite Province, pour des Péchés
énormes , il embraflà la Religion Romaine , étant âgé d'environ foixante 6c
fept Ans. C'étoit un grand Homme bien quarré & replet , qui avoit de
grand Yeux ôc la Face bafanée , avec des Cheveux noirs , Sc la Barbe à peu
ffrès de la même Couleur.
CO N.
TENU A C H A R E N T O N. 70^
CONCLUSION.
Tous les Aftes & Décrets du prefent Synode National furent faits Scaprou-
vés à Charenton Saint Aiaunce , proche de Paris , 8c le Jeudi, vint-fixiême
jour du Mois de Janvier, de l'An de Grâce 1645. ils turent fignés par Mef-
lîeurs,
Garrissoles, Modérateur \ dudit
B A s N A G E , Affelieur J Synode.
D. Blondel,
&
Le Coq^, ^
"IsecretairesT^"^^^^"^*^
CHAPITRE XX.
Remarqués fur quelques-uns des Députés qui ajjîfterent aufufdit Synode
National de Charenton.
I, „ Tl ifOnfieur David Blondel, Pafteur de l'Rglife de LoW«« étoit un
„ iVl, Miniltre fort éclairé , qui avoit bien recherché les Antiquités Ec-
„ clefiaftiques. 11 publia divers Ecrits dont les principaux font, La Decla-
,, ration Aiodefie de ta Sincérité & de la Ferité des Eglifes Reformées de Fran-
„ ce. Vne Reponfe au Cardinal du Perron, & un Ouvrage qui a pour Titre
„ foanna Papijjli , auquel Monfieur Defmaretz. ''rofelVeur à Groningue fit une
„ Reponfe qui a rendu cette Queftion Problématique. Le fufdit Synode
„ National le ht Profeflcur Honoraire , & outre la Penfion annuelle qu'il re-
„ cevoit de la Province de Vljle de France , le même Synode lui en afîîgna
„ une autre heaucoi.p plus confiderable pour Marque de l'Kftime qu'il tai-
„ ioit de ce Savant Homme ; mais les Magiftrats de la célèbre Ville d'^wz-
„ fterdam l'aiant apellé pour_y enkigner VHiftoire , il quitta fon Pais Natal
„ pour accepter cet Emploi, & mourut dans ladite Ville.
„ II. Monûeur Drehucourt , Pafteur de l'Eglife de Paris, étoit un Savant
,, Théologien qui s'aquit beaucoup de Réputation, comme on le peut voir
,> dans un Ouvrnge de Monheur Otiick. Pafteur à Londres , qu'ft a intitulé
,, Icônes.
m. ,, Monfieur Benjamin Bajnage , Pafteur de Sainte Mère Eglife , dans
,, la Province de Normandie , étoit en grande Eltime parmi toutes les Egli-
„ fes Reformées : c'tft pourquoi le fufdit Synode le chargea de plufieurs
„ Commii'uons très- importantes dont il s'aquita fort bien , avec quelques
-, autres Députés , pour terminer les Difcrens de plufieurs Confidoires avec
j, leurs Paftrurs, comme auftî pour régler plufieurs autres Afures. & pour
,, jug'.r définitivement des Apeilatioub que ledit Synode lui donna Pouvoir
Tome II. V V V V d';.l-
7o6 XXVIIl. SYNODE NATIONAL, 8cc.
,, d'aller terminer fur les Lieux ou les Procédures des Conteftans avoient
été faites. Son Fils eft à prefent un des Pailcurs de VEgHfe TValome dch
' Haye , qui l'a tiré de celle de Rotterdam , où il ctoit ellimé 8c chéri non-
', feulement par les Wallons & les François Réfugiés \ mais auffi par les Hol-
„ landois. Jl a donné plufieurs Volumes au Public , quieft auffi redevable
j, de V/Jifioire des Ouvrages des Savans à un de fes Freies.
IV. Mr. de V/4nJe étoit un excellent Prédicateur. Son Fils eft main-
„ tenant Prcbendier de JVeJiminlter en yîngleterre.
V. , Mr. rincent , Pafteur de l'Eglife de la Rochelle , étoit un Prédicateur
„ qui' ne ceflbit jamais d'attaquer les /efmtes ûms fes Sermons : c'eH pour-
„ quoi ils l'apclloient ordinairement Deux-Mille,
VI. ,, Mr. JuricH étoit le Père de ce cclebre Profefleur en Théologie qui
, cil maintenant Pafteur de VEgltfe U'alonne de Rotterdam , 6c qui a établi
,' fa grande Réputation par fes Sermons , fie par beaucoup d'Ouvrages Dog-
" matiques , Moraux , Hiftoriques , Critiques 6c de Controvcrfe qui don-
nent mieux à connoître fon Génie, 6c fa Capacité, que tout ce qu'on en
'', pourroit dire dans une Brieve Remarque comme celle ci.
' VII. ,> Mr. GarriJJoles étoit un Théologien d'un grand Savoir 6c fort zélé,
,, comme il le fit paroître lorfquc tous lesProfeffeursdel'Univerlîtéde/^/ow-
„ tauban abandonnèrent leurs Emplois, à Caufc qu'on ne leur paioit pas leurs
„ Penfions, attendu qu'il continua tout feul dans l'Exercice de fa Charge,
„ dont il s'aquita dignement , en taifant tous fes Travaux pour la Gloire de
,, Dieu, fans Efperance d'aucune ReCompenfe temporelle.
tin du ri'7i'bfiitiè»je Sjnede National.
LES
LES
ACTES, CANONS, DECISIONS
ET DECRETS
D u
XXIX. SYNODE
NATIONAL
DES
EGLISES REFORMEES
DE FRANCE,
E T D U
B E A R N,
Assemble'
Dans la Ville de L O u D U N , au Pais à' Anjou ,
Par VAnmite & la Vtrmijjion de
LOUIS XIV.
Roi de France & de Navarre.
^ifit affifier m CommijJ'aire de fa Tart audit Synode • dont les SeJJlons
commencèrent le dixième du Mois de Novembre 1659. & finirent
le dixième du Mois de Janvier
L'An de Nôtre Seigneur J e s u s-C hrist,
M. D C. L X.
Vvvv z T A-
7o8
XXIX. SYNODE NATIONAL
T AELE
DES CHAPITRES,
,..' ,, Y ,; CoN T EN ANT
Les Matières dont on traita au Synode National de Londnn.
Chap. I
Chap.
Chapr
Chap.
Chap.
II.
III
IV.
V.
Chap.
Chap.
Chap.
LE Mandement dtt Roi pour la Convocation du Sjnode Na-
tional. Les Noms dfs Dcputés. VElettion desOficiers
dit Synode.
Les Lettres l'atentes du Roi a Monfuur de Magdelaine^ fomr
^■' être [on Commijfaire dam le Synode. , i'_, . " ,.' •
La Harangue de Monfieur le Commijfaire a rAjfemblée.
L^ Refonfe d^ Modérateur à cette Harangue. ■
Le Marquis de Ruvigni , Juré Député General, z. Sa Cem-
mijfion du Roi pour cette Charge. ^ . Ses Sufrages limités.
4. Députés dît S)>iode au Ko'u 5. Lettres du Synode au Hoi
& ala Reine , & .ï/ôwEminence le Cardinal de M;izarin. 6.Re.
tour des. Députés ^ de la Cour au Sjnode, avec des Lettres du Roi
& du Cardinal. 7. Trois Per/bnnes prefentées a Sa Ma\ciié
qui en devoit choijir un , four un autre Député General. 8 Let-
tres des E^lifes des P.iïs Etrangers au Sj/node , auxquelles on
ne voulut pus tju''on fit Reponfe. 9. Vne autre Lettre du Sy-
node au Roi er /?« Cardinal.
Remarques fur la Confeffion de Eoi.
Obfervations fur la Difcipline. i. Les Eglifes ne dévoient pat
admettre facilement au Minijlere, ceux qui auraient embrasé la
Religion Reformée, i. Les Propofans devaient être examinés
dans les Cotoques dr dans les Synodes. 4. Inpojitions des Mains
lors qu'on conférait les Saints Ordres, i^. La Difcipline que
L'on jura de maintenir.
VIII. Obfervattons fur le Synode de Charenton . i . Touchant les Pla-
ces dans les Eglifes. z. Canon touchant la Manière de Cate-
chifer. ^. Vn Miniftre brouillon eeyifuré. 6. Des Gens Incef-
tueux , qui ne dévoient être admis a la Table du Seigneur, que
jix Mois après qu'ails fe feroicnt feparés. ir. Les Canons toU'
chant l'Imputât ion du Péché d'Adam ne dévoient pas être al-
terés.
Chap. IX.
VI.
vil.
TENU A L O U D U N. 70^
Chap. IX. Des Apellations. V Afaire à'un fauvre Aliniftre. ^.Vn Mi-
niflre déféré au Synode , four avoir exercé la Médecine. lo*
Vn Açel Embrouillé. i8. L^^faire de Afr. Morus. il.
L' yif aire de Airs. d'HuifCeSiU, & Amiïzud.
Chap. X. Matières ^ Générales. 4, Décret contre la profanation du
Saint jour de Dimanche. %. Canon contre les Duels. (t.Obfer-
vation touchant Us Luterjens. 9. Si on peut adminijlrer la
Communion a la Table du Seigneur un jour Ouvrier. 13. Le
Confiftoire de l'Eglife de Paris devoit prendre le Soin d'une £^f-
tion plus coreBe de la Bible, des Pfeaumes , de la Liturgie & du
Catechifme. 15. On ne devait p.is remettre le Batême des En-
fans ij. S'ilfaloitfefervir de Li Langue Latine pour réfuter les
Erreurs. 2 i . On ne devoit pas in-primer des Sermons qu'Us
: _ ' ' ne fujjent auparavant aprouvés. 2j. Méthode pour donntr les
Sufrages dans le Synode National. 23. Plaintes contre Mrs.
Daillé & Amiraud , touchant leurs Ecrits. 24. .Articles de
Paix, extraits des ^H^es des Synodes Nationaux d' Alençon & de
Charcnton. 2 5 . Manière de fixer les Apels- 16. Décret contre les
Blafphèm.ateurs. 17. Soin quonpritpour conferver les EglifesAne~
xées. 2 Z.La Generofitéje Renoncement a foi même & la Singulière
AfeElion de Monfr. Loride des Galinieies envers IcsEififes,
Chap. X !• Matières Particulières. 1 1 . Ordres touchant PEle^ion d''un Pro,
pofantpour recevoir une Penfion 1 4 . & 15 Soin qu'on prit d''Hn
digne Miniftre. 21. De la l^eûve d''un Mmifire. 2 2 . D^un
antre Minière. 27. Des Ecrits d^un Savant j4vocat , pour
défendre la Ferité , contre les Annales du Cardtnal'S>-i.rG\'\\\xs .
îy. Touchant un Miniftre acufé.
Chap. Xll. DesVniverfités. 2. On corrigea & reforma la Corruption & les
Abus qui siéraient glijfés parmi les Etudians . j On remédia à la.
Cherté excejjive des Logemcns & des Ordinaires, dans les Filles où
ilj avait desVniverftés. ^.Prix donné a::x Ecoliers dans PVni-
vcrfité de Die. 7.& 8. Provinces cenfurées pour avoir négligé les
Vniverfîtés. 9. 8c lo. Soin qu''on prit des Feûves des Profejfeurs,
,Ch-.ip. X 1 1 !• Les Comptes de Mr. Ducandal.
Chap. XLV. Décret pour un ''eune National.
Chap. XV. Partage defcii^e Mille Livres
Chap. XVI. Rôle des Miniftres Depofés (jr des ApajI-as.
Chap. XVll. Canon pour taxer les Dépens des Députés.
Chap.XVllI. Décret pour convoquer un .lutre Synode National, qui rPajamais éia
exécuté.
Chap .XIX. Décret pour la Fallait é de tous les ABes qu'on dctjait délivrer &fi'
gner.
Chap. XX. Commijft ans données par le Synode exécutées^; & la Harangue d»
Com,n:jJair< aPVnivtrfne.& au Confiftoire de Smmur.
Chap. XXI. Rimarquci fur quelques- Députés au Synode-*
Vvvv'5. ^E-
7IO XXIX. SYNODE NATIONAL
LE
XXIX. SYNODE NATIONAL
DES
EGLISES REFORMEES
DE FRANCE,
Convoqué à Loriàun le lo. de Novembre 165-9. Se fini le 10. de
Janvier i fous le Règne de Louis XIV.
L'An m. DC. L X.
CHAPITRE I.
Monjieur Defloges , Tafteur àe VEgUfe de Loudun , fît l'Ouverture
des Scûians par tine Prière , le Second jourde l'Aflemblée , à
favoïr le Onzième de Novembre -, après laquelle Monfieur le Mar-
quis de Ruvir.ni, qui e'toit DeputéGeneral des Egltfes,prefenta
le Mandeme.nt de Sa Majefté^r// était couçû en ces Jermest
pour convoquer le prefent Synode.
MANDEMENT DU ROI.
^^^^^^i^ E feiziême àt Septembre ,M\\\t fix Cens, cinquante- neuf,
' """" '' Le Rot étant à Bourdeaux , fur la très - humble Requê-
te de fes Sujets de la Religion P. Rr. prcfentée à Sa Ma-
jefté , afin qu'il lui plût de leur permettre de convoquer
6c aflemblcr un Synode National , parce qu'on n'en avoit
pas tenu depuis celui de Charenton , dans l'Année 1 644.
;, Sa A-iajefté voulant gratifier & fiivorifcr fefdits Sujets , leur a permis éc
,, permet de convoquer un Synode National , le dixième de Mai prochain,
„ dans la \'ille de Loudun ; mais à Condition qu'on n'y propofera pas d'au-
„ très Ataires que celles dont il ell permis de traiter par les Edits , 6c
„ qu'un Comniiflairc tel qu'il plaira à 5;2 Majefté de le nommer , afiifte-
3, ra tn Perfonne audit Synode , comme il a toujours été pratiqué En
5s Témoignage de quoi Sa Majejlt m'a commandé d'exj'edicr ce prefent
,, Mail-
TENUALOUDUN. 711
i. Mandement qu'il lui a plû de Signer de fa propre Main 1 6c qu'il a com-
„ mandé d'être contre-figné par moi fon Conieiller & Secrétaire defes Or-
„ dres , & de Ton Trcfor.
Signe
LOUIS,
Et un peu plus bas,
Philippeau.-':.
Lea Perfonnes fuivantes commparurent à ladite Aflemblée,avec des Lettres
de Commiffion de leurs Provinces , lefquelles furent lues par le Sieur Déflo-
res, Pafteur de l'Eglife de Londun , 6c par k Sieur de Frefnai Cc leSirfUrde
Maifomai Ancien de la même Eglife.
Article I.
Pour la Province de Normandie , Jem Maxi;,3ilicn de P Angle, Pafteur de
l'Eglife de Ronen ; 6c Samuel Hofchan , Pa(cçur de l'Eglife de Caën , accom-
pagnés des Sieurs D.viiel Guefdon, Ancien de l'Eglife de RoMën,Si de Pierre
de la MKjJe Gentil-homme Seigneur des Roquettes, Ancien de PEglife de
Caën.
1 I.
Pour la Province de la Haute Guicuue & du //..'.-./• Langttedoc ^ les Sieurs
Jean Sc Louis Toufwld, Pafteurs de l'Eglile de Cafires,^ Théophile ylrbufty
Pafteur de l'Eglife de Aiilbaut, accompagnes des Sieurs ^ean de Befnes,Gzn-
til-hommc, Seigneur de Lafercn , Ancien de l'Eglife de Beraax , 6c de Aiai»
tre fean Bra([art , Avocat en Parlement ai Ancien de PEglife de Montai:'
h an,
III.
Pour la Province de Bourgogne , les Sieurs Amedée de Chandieu , Pafteur
de PEglife du Pont de Telles; iii Pierre Mu fard, Pafteur de l'Eglife de Z^/o»,
accompagnés de Mr. Samuel Gémit d' Athial , Avocat en Parlemcni. Ancien
de l'Eglife de Chàlons ; & de Mettre Philibert le Sage , Avocat auflî en Par-
lement , Ancien de l'Eglife à^Axtun.
I V.
Pour la Province du Bas Languedoc , les Sieurs David Euftache , 8c Ifaas^
du Bordiey., Pafteur de l'bglife de Montpellier , accompagnés de Noble Fr<jH-
çêis de Toftloufe, Seigneur de Foijjac , Ancien de l'Eglife d'I/yêi; 8c de Maî-
tre Philippe Bejfe , Doftcur en Droit Civil , Avocat , ÔC Ancien de l'Eglife
de Beziers.
V.
Pour la Province d^Orleans 8c du Berri , les Sieurs Jean Perrault , Pafteur
de l'Eglife à'Orleans ; & Jean Tabi , Pafteur de l'Eglife de la Chanté , ac-
compagnés de Noble Denis Papin, Confeillcr pour Sa A/aie:','s\^ & 'Receveur
Gênerai des Domaines du Compté de fi/ow,6c de Moniieur Pau l Tonnais, ?)ei-
gn.-.ur de Champs^ Avout en Parlement, tous dcu.x Anciens de PEglife
ù'Orteaus, VL i^o«r
^l^ XXIX. SYNODE NATIONAL
V I.
Pour la Province, des Sevenes , les Sieurs Henri Baudan, Pafteurde l'EgU-
fe de la Salle \ Sc Etienne Broche , Seigneur de Mejannes , Pafteur de l'Egli-
fe de Saint Hipolitte , accompagnés S'Edouard de Chariot , Ecuier Seigneur ,
& Baron de Saint Jean de Gardoiinengne , Ancien de l'Eglife du même Lieu;
& de Pierre de Callieres , Ecuier Seigneur de Font d''Arti , Ancien de l'Egli-
fe de Mervcil.
V I I.
Pour la Province de Bretazne, le Sieur Ifaac de Gnitton ,V^^t\XY de l'Egli-
fe de SiuHy accompagné de Mr. Jean de la Rochelle, Seigneur de ^orK<«/', An-
cien de l'Ealife de Roche bernard.
V I I I.
Pour la Province du Poitou , les Sieurs Etienne h Blois , Pafteur de PE-
glife de Fomenai le Compte , & Jean Cabrol , Pafteur de l'Eglife de Touars ,
accompagnes de Alejfire Pierre Prévôt, Chevalier , Seigneur de la Javetiere^
Ancien de l'Eglife de Chantonnait de Vni belliard, 6c de Charles Prevêt ,
Ecuier Seigneur de la Simonie , Ancien de l'Eglife de Champagne -Mouton.
I X.
Pour la Province de Provence, les Sieurs Jean Bernard, Pafteur de l'E-
glife de relots Se de Aiarvelle ; & Jean Morius , Ecuier Seigneur d'£/^<ïj^« Sc
de la Baflide , Ancien de l'Eglife de Manofqne.
Pour les Provinces â'^nJoK . Touraine , Maine, Lottdunois , Vandomois ,
& le grand Perche , les Sieurs Motfe Amiratui , Pafteur & Profeflèur en
Théologie dans l'Eglife & Univerfité de Saumur , & Jacques de hriJfacSci-
gneur des Loges , Pafteurde Loudun, accompagnés des Situr Daniel de Goijet-
te , Dofteur en Médecine , Ancien de l'Eglife d^ Angers ; Sc de Maître
Etienne des Landes , Prcfident dans les Aflîzes extraordinaires du rendomois ,
6c Ancicu de l'Eglile de Vendôme.
XI.
Pour les Provinces de l'y/?e de France , Brie , Picardie , Champagne & le
Compte de Cafires , les Sieurs Jean Daillé , Pafteur de l'Eglife de Paris, 8c
Banjamin Tricotel , Pafteur de l'Eglife de Calais , accompagnés de Maître
Tierri de Aiarolles , Avocat en Parlement , & Juge à la Cour , & au Prefi-
dial de Citri , Ancien de l'Eglife de cette Ville ; & de Pierre Loride , Sei-
gneur de Galinieres , Avocat du très-honorable Confeil Privé de Sa Majejlé,
& Ancien de l'Eglife de Paris.
XII.
Pour la Province de Xaintonge , Aunix , èc Angoti?y;ois , les Sieurs Jean
Commare , Pafteur de l'Eglife de Vcrtueil ; &C IÇaac Marchant , Pafteur de
PEghle de i>aint Jean d' Angeli , accompagnés de Jean de Morel , Ecuier Sei-
gneur de Thiac , de Figier & de Salle , & de Franço.s Laçons , Ecuier , Sei-
gneur de Cour elles , ôc Ancien de l'Eglife de Cognac.
X l 1 I.
Pour la Province du Daitphirié , les Sieurs Adrian Charnier , Pafteur de
l'E-
T E N U A L O U D U N. 713
l'Eglifcdu Montlimar; & Alexmdre Dii.e , Pafteur de \^E^\Çcàt Grenoble,
accompagnés de Mahre François Goudran , Avocat au Parlement deGrenable^
6c Ancien de l'Eglife de ladite Ville.
X IV.
Pour la Province de la Bajfe Guienne , les Sieurs fean Ricottier , Miniftrc
de BoHrdeaux , & fertmie Figuier , Pafteur de l'Eglife de Nerac , accompa-
gnés , de Maître Jacob Maifinnats , Avocat en Parlement , 8c Ancien de
l'Eglife de Benrdeaux , & de Mejfire jAcques de Caumont , Chevalier , Mar-
quis de Baijfe Caumont , Ancien de l'Eglife de Nerac.
Pour la Province du Be^rn , le Sieur Arnaud de Caz,amajore , Pafteur de
l'Eglife à'Oleron.
XVI.
Pour la Province du rivarez. , du Fêlai & Forêt , les Sieurs Ifiac Uomel.
Pafteur de l'Eglife de Sanjon Se de Faïence , & Pierre Janvier , Pafteur de
l'Eglife de la Gorfe , accompagnés de AîeJJÎre facqpies d'Arlande , Chevalier
Seigneur de Mirabel, Se Ancien de l'Eglife de Fille-neuve de Berlues , Se de
Maure Ttmothée Bervtl^ Do6leur en Droit Civil, Avocat ôc Ancien de l'E-
glife de Privas.
XVII.
Il fut ordonné aux Provinces du Beam Sc du Dauphins' de s'enquérir des
Raifons pourquoi les Sieurs de Labadie , Ancien de l'Eglife de Lambege , 6c
Député pour la Province du Beam , 8c de MonteUr , Ancien de l'Eglife de
Beaufort , Député pour la Province du Dauphtné, ne s'étoient pas trouvés à
cette Afl"emblée,de quoi elles rendroient Compte au premier Synode National
qu'on Aflembleroit.
ELECTION
Des Ofciers du frefent Synode.
LEs Sieurs des Loges Pafteur , & du Frefnai , Ancien de l'Eglife de Lou-
dun , conjointement avec Mr. le Marquis de Ruvigni , Député General,
recueillirent les Sufrages de tous les Députés à cette Aifemblée , pour l'E-
ledion du Modérateur, de PAfleflëur , Sc des Secrétaires ; Se Mov\(r. Daillé
fut élu Modérateur , à la pluralité des Voix , le Sieur de V Angle Afleffeur ,
les Sieurs des Loges , Pafteur , Sc Loride Ancien , furent faits Secrétaires
dudit Synode ; lefquels après avoir été élus, prirent les Places qu'ils dévoient
occuper.
Tsmt II. Xxxx CHA.
714 XXIX. SYNODE NATIONAL
CHAPITREIÎ.
AUfli-tôt qu'on eût nommé les Oficiers du Synode , & qu'ils furent pla-
cés , Monficur de Magdelaine , Confeiller pour Sa M aj ej? e àzns ies
Cours de Parlement de Paris . & Député par Sa Majeflé , pour affifter com-
me fon Commiflaire à cette A d'emblée , délivra les Lettres Patentes du Roi
pour fa Commiifion ; lefquelles étant lues , elles furent tranfcrues & infé-
rées dans le Corps des Aâes de ce Synode , dont la Forme 8c Teneur étoit
ainfi qu'elle fuit.
COPIE
: ' Des Lettres Patentes du Roi , données à Monjieitr le Commijjaire de
Sa Majefté.
,. T ouïs par la Grâce de Dieu Roi de France te de Navarre , à nôtre
„ i^ Amé & Féal Confeiller dans nos Cours de Parlement de Paris , le Sr.
„ de Magdelaine , Salut. Nous avons permis à nos Sujets de la Religion
„ Proteftante de tenir un Synode National le dixième de Novembre pro-
,, chain , dans notre Ville de Lonàm , qui fera Compofc de tous les De-
„ pûtes des Provinces du Roiaume , pour traiter des Matières qui concer-
,5 nent leur Religion; & devant faire choix d'une Perfonne qui ait les Qua-
,, lités rcquifes , Sc dont la Loiauté ôc la Fidélité nous foient bien conniiës
,, pour affilier à ce Synode , 6c y reprefenter notre Perfonne , comme nô-
,, trc Commiflairej A^o«j,connoiflant les Services que vous nous avés rendus,
„ avec plufieursdans des Emplois honorables dont on vous a charge, 8c dont
,, vous vous êtes très-dignement aquité , nous avons jugé ne pouvoir pas
„ faire un meilleur Choix que de votre Perfonne, étant bien afliirés que vous
,, continuerés à nous donner des Preuves évidentes de votre Zèle 8€ Atec-
„ tion à notre Service. Pour ces Caufes , nous vous avons commis 6c De-
„ puté , ëc nous commettons 6c députons Vous ledit Sieur de Magdelaine
5, par ces Prefentes , fignées de notre propre Main , pour vous tranfpoi ter
„ dans notre Ville de Loudun , & pour affilier en notre Place au Synode qui
„ y eft convoqué , afin que vous puiffiés y propofcr toutes Chofes , 6c
,> repondre à ce qu'on vous y propofcra comme nous vous l'avons
„ commandé, 6c fuivant les Mémoires £c Inftructions que nous vousa\ons
,, données. Et vous devés prendre fur tout garde , que l'on n'y propofe
„ ni débatte aucunes Matières que celles dont ileil: permis de traiter dans ces
,, Aflemblécs , conformément à nos Edits ; 6c au Cas qu'on entrepenne le
,, contraire , vous l'empêcherés , êc vous l'arrêtcrés en interpofmt nôtre
,, Autorité , 6c vous nous en avertircs au plutôt , afin que nous prenions
„ les Mcfures que notre Sagefle nous diétera pour y obvier. Et nous vous
,, donnons Pouvoir, Commilîîon 6c Ordre de le faire par ces Pxetenfes ; Car
„ telle
TENU A L O U D U N; 71?'
,,' telle eft notre Volonté. Donné à Eonrdeaux le fixième jour de Sep-
„ tembre de l'An Mille fix Cens Cinquantc-neufi Sc de notre Règne le
„ Dixfeptiêmc.
Signé
LOUIS,
Et un peu plus bas
Philippeaux.
Et fe'elc en bas dtt Grand Seau de Cire faune.
CHAPITRE II L
Après la Lefture des Lettres Patentes de Sa Majejie , Monfieiir le
Comraifîaire du Rot fit la Harangue fuivante à l'Aflemblée.
COPIE
De la Harangue àe Monfietir le Commiffain ^« Roi.
MESSIEURS,
,, /^Uoique tant dTmperfection que je rcconnois en moi , 8c mon grand
„ V^ Age euflent pu me détourner d'accepter cette CommifTion , dont il a
,, plu a Sa Majeflé de m'honorer , & de venir ici pour déclarer fa Volonté
„ & fon bon Plaifir à cette AlVemblée , compofée des Perfonncs les plusha-
„ biles & les plus diliinguées ûu Roiaume , choifies entre tous ceux qui pro-
,, feiVcnt nôtre Religion i néanmoins je puis le direavecAllurance,quecon-
,, formemcnt à c^tte Inclination que Dieu m'a donnée de lérvir le Roi & le
„ Public , à quoi je me fuis apliqué depuis long tems , je n'ai pas hefité fur
„ le Parti que je devois prendre, mais j'ai pafié fur toutes les Confidcrations,
„ efperant les Secours de la Bonté Souveraine pour m'afllfter dans l'Acconi-
„ pliflement de mes Devoirs , & atendant aulTi que de votre coté vous
,, ne vous opoferés pas à ce qu'on demande de vous. Et c'eft de là que je
„ conçois une bonne llluë de nos Afaires,dès maintenant que je commence
„ à vous parler de la Part de SaMajejlé ; &i vous l'avés aufli déjà remarqué,
,, par la Permiflion qu'on a bien voulu vous accorder de vous atfembler dans
,1 cette Ville , fuivant vôtre Requête, ce qui eft un Lfet très fingvdier de
„ la Bonté que Sa A<ïajejié a pour vous , & que la bonne Providence de Dieu
„ lui a infpirée , après tant de Témoignages particuliers de fon Afcclion
„ Roiale, que vous avcs autrefois reçu du Roi , dont je nedoute nullement
„ que \ eus ne foies fort reconnoiflans , & que vous ne vous aquitiés de vô-
Xxxx 2 trc
7i6 XXIX. SYNODE NATIONAL
« tre Devoir envers Sa Majefté , puifque vous êtes ailes perfaadés que
„ vous êtes obligés par tant de Raifons de lui obcïr , comme il vous eftcom-
}) mandé dans la Parole que Dieu a relevée , qui eft l'unique & le Souverain
M Seigneur de tous les Hommes , & de toutes Chofes. Et lorlque je parle
)« ainli de Su Majeflé , vous favés très-bien que nous devons entendre tou-
j» tes les Perfonnesquiagiflènt par fon Autorité, félon le même Commande-
», nient que le tout Puifl'ant nous a relevé ; & la Choie étant fi notoire,nous
» ne pouvons que nous ne remarquions en cet Endroit la Bonté même 6c la
» Juftice que vous avés tant de fois expérimentée : premièrement de la Parc
»j de Su Majefté t & enfuite du premier Miniftre d'Etat Son Eminence , Mr.
i, le Cardinal de Maz.arm. Et il n'eft pas Befoin que je m'étende fur ce
j» Sujet ; permettes moi feulement de faire une Reflexion fur cette dernière
»i Faveur , qui eft la Convocation de ce Synode, que vous jugés vous être
» à prefent d'une fi grande Utilité, dans la Conjonéturcdes Afaires denos
,, Eglifes , c'eft pourquoi vous en avés beaucoup d'Obligation à i'o« fwzWw-
i, ce , & le meilleur Fruit que vous puiffiés recueillir de vos Confultations
j, 8c Refolutions , lêra d'être mieux unis entre vous , & de maintenir la Paix
j) 8c la Concorde dans le Corps de ceux qui profeflent nôtre Religion , que
>, vous reprefentés, Se de terminer & pacifier les Diferens, & toutes les Dif-
>, kntions qui font parmi vous : Car puifque ces Contentions proviennent
, I du Défaut & de la Fragilité de nôtre Nature , 6c qu'elles ataquent les Par-
j, lies les plus Nobles , 6c en rendent tout le Corps altéré , nous avons Su-
,1 jet d'aprchender une entière Confomption , fi on n'aplique que desReme-
„ des Topiques, ou Externes , parce que ces Remèdes Iculb ne peuvent pas
» opérer fur tout le Corps en General , ni contribuer à fa Confervation to-
», taie. Et d'autant que toutes les Àfl'emblées , quelles qu'elles puillenc
„ être, dépendent de i'/îyM'«y>/?f, qui, comme Seigneur Souverain , a Droit
,, £c Juridiction fur tous fes Sujets , 6c fur leurs /vftions , 6c peut régler
it même les Chofes qui concernent l'Eglifc , qui a toujours été confiderée
,> comme une Partie de l'Etat \ C'eft pourquoi 5^ yi/ij;>/?eabien voulu vous
J, accorder ce Synode que vous avés fimftanment defiré, afin que vous puif-
», fiés régler plufieurs Âfaires , 6c rétablir parmi vous lebon Ordre que vous
>, devés garder à l'avenir ; 6c il vous a été accordé d'autant plus volontiers
„ qu'il y a déjà long-tems que vous n'avés pas tenu d'Aflêmblée de cette
>> Nature.
J, Meffieurs , il eft très-certain , que vos Ennemis qui fouhaîtent vôtre
,, Abaiflèment , 6c votre Ruine , ne pouroient jamais trouver un Moien
>, plus favorable & plus aifé pour cela , qu'en entretenant 6c fomentant les
„ Divifions 6c les Diflentions qui font parmi vous : tellement que vous avés
„ bonne Railon d'admirer la Bénignité 6c la Juftice de 5<j Majefté, affiftéc
,, des Confeils de Son Eminence, qui tâche de vous mettre à Couvert fous l'Au-
„ torité Roiale , afin qu'étant fous la puifiànte Proteârion du ^w, dont vous
„ avés fi Befoin, vous foies maintenus en toute Liberté , 6c puiffiés faire vos
,, Delibcrations & vos Décrets , lur les Points de Doétrine 6c deDifcipline
), qui concernent votre Religion ; quoique Sa Majefté ne l'aprouve nulle-
ment}
T E N U A L O U D U N; 717
„ ment ", à Caufe qu'elle difere en tant de Chofes d'avec Celle dont il fait
,, Profeflîon , de même que la plus grande Partie de fes Sujets : tellement
,, que s'ils vouloient fe fervir de l'Avantage qu'ils ont fur vous , pour vous
,, infulter , en quelque Manière que ce foit , vous n'avés , dans l'Etat oii
t, vous êtes réduits par les Troubles qui font arrivés , aucun autre Moien de
„ pouvoir fubfifter que par l'Autorité Souveraine , laquelle feule peut vous
„ garantir , après avoir perdu ces Forces ôc Forterefles auxquelles vous
„ vous confiés autrefois ; ce n'eft donc que fous la Proteftion de Sa Majef-
„ rf que vous pouvés être heureux U contens. D'ailleurs vous favés Se vous
„ l'avés affés expérimenté, qu'il n'y a pas un meilleur Expédient , & qui vous
„ foit plus avantageux , que de vous foumettre entièrement aux Ordres
„ de Sa Majefic , & de dépendre immédiatement après Dieu de laSouverai-
y-, neté Roiale ; auffi ni a-t-il rien de plus jufte & de plus raifonnable ; car
„ d'un Côté vous avés le Pouvoir de 5<» yî/^jV/?/Sc le Commandement de
,, Dieu , ôc d'un autre Côté vous devés le faire , & votre Profit y eft in-
,, feparablement ataché. Et il y a encore quelque Chofe de plus urgent
,, dans cette prefente Conjon6ture d'Afaires ; car puifque Dieu , parfaGra-
„ ce, a fait triompher le â:o/',& qu'il a béni fon Roiaumc par tant de Viétoi-
„ res , Dieu vous montre un Commencement de cette Paix , que vous avés
,, fi fort defirée , par deflus toutes Chofes , 6c que vous lui avés deman-
,, dée par vos Prières les plus ardentes , & par laquelle vous pouvés efperer
„ de participer à fes Benediétions fi abondantes , qui , félon toutes les Apa-
,, prerences fe répandront fur toute la Nation. Sa Majejîe efpere auffi de
„ îbn Côté que tous fes Sujets témoigneront leur Reconnoiflance d'un Bienfait
„ fi fignalé , par l'Afeétion qu'ils feront paroître à fon Service , & qu'ils
,» lui obéiront de meilleur Cœur , comme ils y font obligés par leur Naif-
„ fance ; mais vous Meffieurs par deflus tous les autres , à Caufe de ces
„ Privilèges tous particuliers que l'on vous a accordés dans cette Occur-
„ rence.
,« On me commande expreflement , dans le premier Article des Inftruc-
,, lions qui m'ont été données , de la Part de Sa Majejlé , de vous aflurer
„ qu'il vous confervera dans la Jouiflimce des Privilèges qui vous ont été ac-
„ cordés ■■, déclarant que c'eft fon Intention de porter une Afeftion Pater-
„ nelle à tous fes Sujets de la Religion Reformée , & de leur continuer les
„ Efets de la Bonté accoutumée^ & qu'il veut les maintenir dans fes Edits de
j, Pacification , aiant refolu de donner fes Ordres pour cette Fin. 5^ Mu-
„ jejié fe perfuade auffi que vous perlevererés dans le Refpeét 6c dans le De-
,, voir auquel vous êtes obligés envers elle. Et afin que vous puiffiésobte-
„ nir ces Faveurs , que Su Md]efté vous a fait efperer , & qu'il a promis de
,, vous faire reiïèntir , elle me commande de vous dire , qu'immédiatement
„ après la Mort de Monfieur à'' Arz.illieres , qui exerçoit l'Ofice de Député
,, General, elle a nommé Monfieur de Ruvigni pour lui fuccedcr dans cette
,, Charge, & pour veiller aux Afaires que vous avés à la Cour, aiant une en-
„ tiere Confiance en lui, ne doutant point qu'il ne la rempliflè fidèlement; Se
,1 croiant auffi que vous vous confierés en lui j comme vous devés. , puif-
Xxxx 5 „ que
7i8 XXIX. S Y N ODE NATIONAL
j, que c'eft pour vôtre propre Avantage. Néanmoins Sa Majefié ne vou-
,, droit pas vous contraindre par pure Neceflîié d'avoir toujours Recours à
}, elle , lori'que vous aurés de bonnes & fufifantes Raifons pour vous en dif-
f, penfer , & que Sa Majefh' pourra les recevoir & aprouver. Déplus. Sa
„ Majefié m'a ordonné de vous dire , que fa Volonté étoit , que dans aucu-
,, ne de vos Afleniblées Synodales , vous ne demandaffiés point dAliembléc
,, Politique pour l'Eleftion d'un Commiflaire Député. A l'Egard de cet
)i Article , j'ai un Ordre tout paniculier , qu'au Gas que vos Dcputés vou-
j, luflcnt faire une pareille Demande, d'empêcher qu'on ne la propofât
„ pour être difcutée , ou pour être refoiûe , quoique ce fût pour ce Sujet,
)> & quoi que Ha Majefié ait de bonnes Raifons pour croire que vous êtes
], fort Contens du Choix qu'elle a tait de Monfieur de Ruviqni , à Caufe
,, des bons Ofices qu'il vous a déjà rendus, comme Sa Majefié eft auflî fatis-
,, faite jufqu'à prefent de fa Fidélité , 8c qu'il fe foit aquité des Emplois
„ qu'on lui a confies ; néanmoins j'ai Ordre de vous déclarer , que Sa Ma-
„ jefié vous laiffc dans une entière Liberté de délibérer entre vou5, fi vous
}, voulés le confirmer dans cet Ofice de Député General , afin qu'après que
,, vous aurés pris vos l<.efolutions là-deflus , Sa Majefi-é pu\l\'c auflî prendre
„ les Mefures qu'elle trouvera les p.Kis convenables : & s'il vous agrée , &
,, que vous fouhaitiés qu'il foit confirmé dans cet Ofice . Sa Majfjié tn fera
„ très fuisfaite , efperant qu'il continuera à s'en aquiter digricment ; afirt
,, qu'étant aprouvé de vous, il recorlnoifîè que c'eft à vc(us feùls qu'il doit
„ fon EtablilFement. •;.!...;.
„ Et d'autant que dans le dernier Synode National Sa Majefié % dcclnré
j, que fa Volonté étoit , qu'aucun Député General n'y afl!îfteroiti parce que
,, l'erfonne n'y peut être admis comme Membre , à moins qu'il n'ait
„ premièrement été choifi & député par un Synode Provincial Se que s'il y
}, étoit admis en Qualité de Député General , il faudroit qu'il y fut pour
], débatte des Afaires Séculières , lel'quelles ne doivent pas être traitées dans
,, de pareilles Aflemblécs , oîi l'on ne doit rien agiter qui ait du Raportaux
„ Matières de Politique,8c que d'ailleurs, nous n'avons à prefent aucunes A flèin*
,, blées Politiques ou Mi-parties ; néanmoins Sa A^ajefié , par un pur Egard
,, qu'elle a pour Monfieur de Ritvigni . elle lui permet de fe fcrvirdecc i^ri-
,, vilege dont fes Ancêtres ont joui dans cet Ofice , 8c de venir à cette Af-
„ fembléc pour y donner fon Sufrage comme bon lui femblera.
„ Déplus, afin que ces Matières qui ont été ci-devant reprefcntées par Sa
,, A'/ ai ej( é dims ces Affemblécs, puilicnt mieux être exécutées, félon fon In-
„ tention, de même que tout ce qu'il vous ordonnera dans la fiiite , je dois,
„ En Premier Lien , vous défendre ■■ fe on les Ordres qui m'en ontétédcn-
,, nés, de traiter dans ce Synode d'aucunes Afaires de Politique, ou d'FtJt,
,, oudejuftice, directement, ni indircftcment, de quelque Nature qu'elles
„ puiiïcnt être , la Difcipline Ecclefiaftique & la Rcform^tion des Mœurs
„ étant les Uniques Sujets fur Icfquellcs vous devés délibérer : 8f par Con-
„ fequcnt vous ne devés tenir aucune Affemblée Petite ou Grande, deNuit
5) ou de Jour , fi ce n'tft en ma Prefence , ni auffi nommer aucune Pcrfbnne
„ pour
T E N U A L O U D U N. 719
f, pour tenir Confeil dans les Provinces, au Préjudice des Prohibitions qui en
,, ont été faites parl'Edit du Mois de Novembre de l6^^.Sa Majejté nç. veut
,, pas non plus que les Synodes Provinciaux publient ou indiquent aucun
„ [eune General.
„ Déplus, Sa /t/^;>/?/ fou hai tant que tous fes Sujets vivent en Paix , qui
„ eil une Benediétion dont ils ont fi grand Befoin , Se qui leur eft fi forte-
,, ment recommandée par fes Edits de Pacification , qu'il veut que l'on ob-
„ ferve très-religieufement , il cft enjoint aux Miniftres de fe contenir tou-
„ jours dans les Bornes de la Modération, lors qu'ils parleront en Public, &
.,, de ne donner aucun Sujet de fe plaindre de leur Conduite j 8c on leur de-
•„ fend exprellément de fe fervir du Mot à''Amechri[h , dans leurs Prêches ,
,, ou dans leurs Ecrits , lors qu'ils parleront du Pape , ni d'apeller les Cato-
,„ liques Idolâtres , ni de parler en Termes fcandaleux êc injurieux de la Rc-
4, ligion Caioliquc ; comme de dire que c'elt un Abus 8c une Tromperie du
;,, Démon ,. £c' aàtres chofes femblables, que l'on trouve dans votre Confef-
„ fion de Foi. Et Sa Afaje/h' ne pouvant pas foufrir qu'on fe ferve de pa-
,, reiUes ExpreiTions dans les Sermens que l'on prêtera dans ce Synode^vous
,, êtes tous invités de marquer , fur cet Article qui lui tient fi fort au cœur,
,, le Refpeét 6c rObcillànce que vous fcriés paroitre en toutes autres Chofes
,, qu'elle demanderoit de vous & qu'elle vous ordonneroir.
,, Sa Aiajejté vous deknd encore de recevoir des Etrangers parmi vous
„ pour exercer le Miniftere , ou de les admettre dans vos Synodes j ni mê-
,, me de parler des x^faires,ou duRetablillement de ceux qui ont été depof-
,, fedés , ou chafles de leurs Eglifcs, en Vertu des Décrets des Parlemens ,
,, 6c des Lettres de Sa Majefic ; C'eft pourquoi fa Volonté eft , que dans
,, toutes les Atcftations qu'on donnera aux Ecoliers & aux Propofans , ou
„ aux Miniftres , pour être reçiis à l'Ofice Paftoral , on y infère le Lieu
,, de leur Naifiance.
,, Et pour prévenir cette Averfion pour la Monarchie, que ceuxlàpren-
,, nent qui font leurs Etudes dans les Pais Etrangers, 6c dans les Etats Repu-
,, blicains , comme à Genève , en Suijji , en Angleterre & en Hollande , on
„ fera un Canon expreftément pour ce Sujet , 6c il fera obfervé de telle Ma-
,, niere q'j'aucun de ceux qui auront étudié dans les Univerfités hors de ce
,, Roiaume , ne pourront jamais être reçus à l'Ofice l'aftoral dans aucune
j, Eglife. Et fi vous faite- un pareil Dccrcr, Sa Majefie vous alTùre qu'elle
,, fera une Chofe qui vous fera non-feulement agréable, mais aufil qui tourne-
j, ra fort à votre Avantage.
,. Et Sa AI.i]ejté ne veut pas que vous lifiés aucunes L ettres en pleine AC-
„ fcmblée , avant que de me les avoir auparavant communiquées, 6c que je
,, fâche ce qu'elles contiennent , ni que je foufre pas qu'on en life de cel-
„ les qui viendroicnt des Pais Etrangers. ' ='
„ Sa ALijefie enjoint aufti à tous ks Pafteurs Se Miniftres' de prêcher les
-,, Cpramandemens de £>/>» , 6c PObcï fiance que ks Peuples doivent à leur
^, Roi ; 6c qu'il leur eft entièrement illicite de Te révolter ,' ou de prendre
9, les Armes contre leur Souycrain, pour quel-qifc Prete'xTe quefc puiilc crve j
,, ce
720 XXIXiSYNODENATIONAL
„ & on fera un Sermon , tout au moins fur ce Sujet , & on le prêchera
,, dans une des Seffions de ce Synode , moi étant prefent. 11 vouseftenco-
„ rc défendu de vous fervir ci-après en Chaire de ces expreflîons , de Tour-
,, mens , de Perfecutions , ou autres femblabks , qui font capables de porter
„ à la Sédition les Efprits des Suiets de Sa Majeflé , ^ 8c leur fliire concevoir
,, de l'Averfion pour S^i Majejlé , qui ne fouhaitc rien tant que de les con-
„ ferver en Paix , 6c en Tranquilité, Et pour prévenir ces Dcfordres qui
„ font caufés par les Livres que l'on rend publics, l'Intention de SaMajef-
„ té eft qu'aucun Libraire , ou autre , ne pourra vendre aucun Livre qui
„ traite de la Religion Proteftante Reformée , foit qu'il ait été imprimé de-
„ dans ou dehors le Roiaume , qu'il n'ait été aprouvé par deux Miniftres de
„ ce Roiaume.
„ Déplus , Sa Majefie vous donne à entendre , que fa Volonté eft qu*au-
„ cun des Députés ne parle de l'Infraftion des Edits , au lieu d'avoir Re-
„ cours aux autres Moiens licites, pour avoir Juftice de ces Infradions, fi tant;
), eft qu'on ait enfreint lefdits Edits. Les Synodes en ont ufé de même ci-
„ devant ; mais celui-ci n'en fera pas de même , parce qu'il n'eft pas Juge
„ en ces fortes de Matières. On ne doit traiter ici que de ce quiregar-
„ de la Dodrine 8c la Difcipline de l'Eghfe. Et d'autant que ces AfTemblées
,1 Synodales ont accoutumé defe plaindre qu'on molefte les Sujets Proteftans,
,, le Roi m'a commandé de vous dire qu'il a bien plus de Railon de feplain-
j, dre des Infractions 6c Tranfgreffions des Edits , commifcs par fes Sujets
1, de la Religion P. Reformée , & du Mépris qu'ils en ont fait ; parce
„ qu'ils en font venus au fuprême Degré d'Iniblence , même depuis que Sa
,y Majeflé a pris en Main les Renés du Gouvernement , aiant recommencé
,, de prêcher dans le Languedoc , contre ce qui avoit été défendu ; & non-
„ feulement dans cette Province , mais par tout ailleurs , ce qu'ils ont fait
„ ouvertement 6c avec Orgueil , au Préjudice de la Paix Publique, 8c con-
„ tre les Loix du Roiaume, qui détendent également aux Sujets de l'une 8c
,, l'autre Religion de fè rendre Juftice à eux-mêmes, quand même on leur
„ auroit fait Tort, 6c qu'ils auroient le meilleur Droit du Monde. Us ont
„ même recommencé à prêcher de leur propre Autorité , dans plufieursau-
„ très Lieux que ceux oii il leur étoit permis de le faire , 8c qui avoientété
„ nommés à cette Fin , par les Commillaires qui dévoient exécuter l'Edit
,, de Nantes , ils ont , dis-je , recommencé à prêcher dans les Lieux où les
„ Ecclefiaftiques font Seigneurs Fonciers, ce qui eft une notoire Violation de
^, l'Edit. Déplus , vos Miniftres le tranfgreffent ouvertement en excom-
,j muniant les l'eres qui envoient étudier leurs Eiifans dans les Coleges des
,, Catoliques, 8c ils ont difamé 8c injurié dans leurs Ecrits ceux qui fe font
„ convertis à la Religion Catholique 8c Romaine. Déplus , vous fruftrés
,, les Pauvres des Charités qui leur apartiennent , en les emploiant , de mê-
„ me que les Sommes qui proviennent des Legs Teftamentaires , qui ont été
„ deftinécs à des Ufages Pieux , pour entretenir vos Miniftres , pour fub-
^, venir aux Dcpc nfcs des Synodes , & pour rebâtir vo' Temples ; mais cet-
„ fe Coutume çft contraire à ce qui eft prcfcnt par l'Article quarante-troific-
BIC
TENU A LOUDUN. 721
,. me des Matières Particulières de l'Edit de Nantes , lequel Sa A^ajefié veut
„ qu'on obferve. A l'Egard d'un pareil Procédé , Se d'autres Aftions de
j, même Nature , qui font préjudiciables à l'Autorité de SaAîajefié, 8c àla
,, Tranquilité Publique que le Roi eft fi feigneux de conferver ; 5** Majef-
„ re'deckre, qu'étant le Commun Père de fon L^euple , il ne peut ni ne
5, doit fouïlrir que fes Edits foient ainfi violés ; c'eft pourquoi elle avertit les
„ Sujets de la Religion , qu'ils aient à reformer cette mauvaife Conduite i
„ & vous êtes obligés de les exhorter à la reformer, & à fe comporter mieux
„ à l'avenir , afin que Sa Majejté n'ait aucun fiijet d'Ofenfe, comme il enau-
„ roit avec Raifon , pour des Entreprifes pareilles à celle-ci , 6c pour l'In-
,, fraétion de fes Edits : & au Cas que vous faflîés ce qu'on demande de vous,
„ comme vous y êtes obligés , Sa Majefié vous allure de fa Protection Roia-
„ le, & de vous faire refléntir tous les Efets que vouspouvés railonnableroent
.,, atendre de fa Bonté pour vôtre Satisfaction. Enfin, Sa Majefl-é^mntcon-
,„ fideré , qu'on ne peut pas tenir de Synode National fans qu'il en coûte
,, de grandes Sommes , 8c fans caufer beaucoup d'Embarras 6c de Peine à
„ ceux qui y font envoies ; 6c d'autant qu'on peut ferminer plus facilement,
„ & à moins de Fraix , plufieurs Matières 6c Afaires, dans les Synodes Pro-
,, vinciaux lefquels Sa Majefie permet qu'on tienne une fois l'Année , pour
,, conferver la Difciplinc des Eglifes de la Religion P. Reformée ; pour ces
,, Raifons, Meffieurs, Sa Majefié -x jugé à Propos que je vouspropofaflede
,, fâ Part , de donner , à l'avenir , tout Pouvoir aux Synodes Provinciaux,
j, de connoître de toutes les Afaires qui arriveront dans les Provinces , dont
„ la Connoiil'ance apartenoit autrefois feulement aux Synodes Nationaux, 6c
]> de les régler 6c terminer ; car Sa Majejlé a relolu qu'on n'en aflembleroit
,, plus que lois qu'il le jugeroit expédient.
„ Et pour mettre Fin à ce Difcours , il y a encore une Chofe de grande
,, Importance dont vous devés être informés dès le Commencement de ce Sy-
„ node , afin que vous prcniés vos Mefures pour le mieux régler , 6c le fi-
„ nir d'autant plutôt.- J'ai reçii depuis peu dans mes Lettres, un Comman-
„ dément exprès 6c tout particulier touchant certains Articles & Ordres dont
„ j'ai déjà fait mention , à lavoir , que les Provinces commettent un Abus
,, en envoiant Se communiquant au Synode National par leurs Députés, les
,, .Lettres qu'elles reçoivent des Fais étrangers. C'eft ce que Sa Majeftéàt-
„ clare être conu'aire à fes Edits , 6c préjudiciable à la Paix Publique, 8cà
^, fon Service même. C'eft pourquoi j'ai Ordre de prendre garde diligen-
H ment , que parmi vos Délibérations vous n'agitiés aucunes Matières que
„ celles dont tous les Députés des Provinces de ce Roiaume peuvent traiter
„ de Droit , 6c que vous ne difcutiés pas d'autres Matières que celles qui
„ concernent les Provinces ; 8c que vous ne receviés point de Lettres des Etran-
„ gers 6c n'entreteniés aucune Correfpondance aveceux, de quelque Manie-
„ re, ni pour quelque Raifon, ou Afaire que ce puifle être ; 6c on vous défend
„ très étroitement de recevoir aucuns Ecrits, de quelque Nature qu'ils foient,
„ des Pais qui ne dépendent pas du Gouvernement de 5-3 Majeflé; 6c que Per-
„ foune ne foit afles hardi pour entreprendre de les publier dans cette Ville
. Tome II. Y y y y de
72Z XXIX. SYNODE NATIONAL
„ de Loudttn , pendant les Séances de ce Synode. Er au Cas qu'une pareil-
„ le Chofe arrivât , & qu'on découvrît de tels Papiers , on m'a commandé
t, d'en ordonner incontinent la Supreflîon, Jk de procéder à la Rigueur con-
,, tre ceux qui les vendroient ou debitcroient , comme il conviendroit que
„ je fîfle , ëc de leur infliger telles Peines que je jugerai à Propos. Déplus,
„ on m'a commandé expreUement & dircftement de faire tout cequidepen-
j, dra de moi , pour faire terminer ce Synode le plutôt que faire fe pourra :
„ lequel Ordre m'a été envoie dans les dernières Dépêches que j'ai reçues dans
,, cette Ville.
CHAPITRE IV.
Reponfe 4s Monfieur Daillé , Moderatet/r du Synode, à la Harangue de
Monjïeîtr le Commiffaire du Koi.
AUffi-tôt que Monfieur le Commiflàire du Roi ciJt achevé fon Difcours,
Monfieur Daillé , qui étoit Modérateur du Synode , fit la Reponfe
fuivante , au Nom de cette Aflemblée.
MONSIEUR,
„ Nous ne fommes que trop perfuadés de l'Utilité de nos Aflemblées, &
,, qu'elles font tout à fait Neceflaires pour nos Eglifes , après avoir été fi
,, long-tems fans en tenir. Et ce nous a été un furcroit de Joie, d'éprouver
,, que Dieu a touché le Cœur de Sa Majefié , par la Bonté qu'elle a eue de
,, nous accorder ce Synode. Et fans doute Monfieur, vous remarquâtes hier,
,, lors qu'on lût les Lettres de Commiffion des Synodes Provinciaux, com-
,, bien ils lont fenfibles à cette Grâce , car il n'ont pu s'empêcher d'en mar-
,, quer leur Reconnoiflence , même dans leurs Dépêches. Aiant donc re-
,, çû une Faveur fi finguliere de Sa Ma^eflé , nous confeflions ingénument
„ que c'eft un pur Efet de fa Grâce & de fa Clémence , & nous le
„ Recevons comme un Gage de la Bien - vcillance de Sa. Majefié envers
., nous, avec un Defièin fincere de garder inviolablement fes Edits. A quoi
,, Sa Majefté a ajouté une autre Faveur plus particulière ,en vous choififlant
,, pour reprefenter fa Perfonne dans cette Aflemblée, vous Monfieur, dont
,, la Pieté & l'Intégrité , la Foi & les Vertus , font renommées , non-feu-
„ lement parmi nos Eglifes, mais aufil par tout le Monde. En forte que les
,, Ennemis de nôtre Religion , & ceux qui font le plus déchaînés contr'elle,
„ étant gagnés par l'Eclat de cette Juftice & de cette Droiture , qui a tou-
,, jours paru dans l'Adminiftration de cette haute Dignité, & de cet Emploi
„ fi relevé, que vous avés poffedé depuis beaucoup d'Années, premièrement
,, dans le plus Augufte Parlement de France , tous ceux là , Monfieur , qui
y font vos Ennemis jures à Caufe de notre Religion, fouhaitentardenment
», que
T E N U A L O U D U N. / 723
j> que vous foies leur Juge i & que vous vous chargiés de leurs Ataires , 6c
,, ils s'eftimeroient Heureux fi cela leur étoit zccorM.
„ En Vérité, Monfieur, Sa Alajefie ne pouvoir jamais faire un Choix qui
j. nous fût plus agréable & plus avantageux ; Se nous vous remercions très
}. humblement, de. ce que fans avoir Egard à votre grand Age ,à vos A.fiiii-
,. res qui font de grande Importance , aux Fatigues d'un long Voiage , Sc
,, aux Incommodités de la Saîfon de l'Année , vous ayés bien voulu accep-
,, ter cette Commiffion , 6c vous fervir de l'Occafion que la Providence Di-
„ vint a mile entre vos Mains , pour le fervice de Sa Majefié , 6c pour rcn-
}) dre toute forte de bons Oficesànos pauvres Eglifes,que D*>» connoit avoir
„ Befoin d'un Médiateur confiant 6c Fidèle , auprès de 5^ Majefté , comme
i> en Efct vous en êtes un véritable. Nous vous chargeons Monfieur , 6c
,, nous vous lu plions , de témoigner à Sa Majefté , avec toute l'Eficace
„ imaginable , de même qu'à tous fes Miniftres , l'Innocence & la Simpli-
„ cité de notre Conduite , afin d'éloigner 6c de détruire la Jaloufie , que
,, ceux qui nous veulent du Mal , font naître dans l'Efprit de Sa Majejlé .,
,» contre nos Aflèmblées. Nos Synodes Nationaux ne font en aucune Ma-
)» niere préjudiciables au Service de Sa Adaje/h' \ tout au contraire, leur prin-
,, cipal But eft de nous confirmer dans notre Religion , dont le Premier 6c
„ le plus fameux Article (comme vous le favés Monfieur, car vousyavés
„ été élevé dès vôtre Enfance, ) eft de croire que les Rois ont une Auto'rité
,, Souveraine fur toutes fortes de Perfonnes , ftns en excepter aucuns de leurs
,, Sujets , qui doivent l'honorer en toutes Chofcs , £c le fervir & lui obéir
„ (non- feulement par un Principe de Crainte , mais auffi par un Motif de
)i Confcience j ôc être tellement fournis à leurs Ordres , qu'ils portent aufil
>, Refpeét à tous les Oficiers , tant Supérieurs que Subalternes, dans lefquels
,j il voient reluire le moindre Raïon de Vylutonté Roiald Nous tenons cet-
j, te Doétrine des Apôtres , par laquelle ils nous ordonnent d'être fournis
„ aux Rois i «k à ceux qu'ils auront revêtu de quelque Pouvoir. Nous
,, avons apris des Chrétiens de la Primitive Eglife,que les ^o«/ dépendent im-
,, rnediatement àzDieit , & qu'il n'y a pas d'Autorité médiate entre la leur Sc
„ celle de fa Toute Puillance j 8c après le Service que nous devons à !?/>«,
3, il n'y en a pas de plus Sacré ôc que nous devions rendre plus fidèlement
„ Se plus inviolablement qu'à nôtre Roi. Vous nous verres tous , Monlr. ,
,t dès les premières Séances de ce Synode , foufcrire à cette Sainte Créance ,
M telle que nous l'avons expofée dans nôtre Commune & Publique Confef-
,> fion de Foi , &: j'efpere que Dten nous afiîlkra de fa Grâce pour pou-
,, voir , de plus en plus, jullifier cette Confeiîion que nous en faifons,par
„ une Fidélité conftante & inébranlable au Service de Sa Majefié liccnmè-
j, me tems nous adrefferons nos Prières les plus ardentes à nôtre Dieu pour
„ la Santé de la très-iacrée Perfonne de Sa Majefié , pour la Profperitéde fa
„ Famille , pour l'heureux Succès de toutes fes Entrcprifes , pour la Paix
„ & la Gloire de fon Roiàume. Mais Monfieur, d'autant que félon les Or-
j, dres de vôtre Commiffion , vous nous avés déclaré plufieurs Chofes d'une
j, très-grande Importance , nous vous fuplions de donner le Tems à notre
Yyyy 2, ,, Af-
724 XXIX. SYNODE NATIONAL
,, Afl'emblée de les confiderer diftin6tement , afin que nous puiflîons y rc-
5, pondre , avec toute l'Humilité 6c le Refpeft que nous devons à la Vo-
„ lonté Se au bon Plaifir de Sa Majefié nôtre Invincible Monarque.
Les Députés ajoutèrent dans me autre Séance ce qui fuit , far la Bouche
audit Modérateur.
MONSIEUR
" TVT^"^ reconnoiffons en premier Lieu que c'étoit un Efet très-fîgnaîé
„ iVI de la Bonté de Sa Majefie , lorfque l'Ofice de Député General fut
„ vacant par la Mort de Monfieur à'' Arz.iiliers , d'avoir bien voulu le donner
„ à une Perfonne auffi digne que Mr. le Marquis de Ruvigni , fi diftingué
,, par faNoblefle, & par tant d'autres belles Qualités, qui , fans doute, s'en
,, aquitera très- fidèlement. Et s'il avoit été au Pouvoir de nos Eglifes d'é-
,, lire un Député General , comme elles avoient accoutumé de le faire , elles
„ n'auroicnt Jamais pu faire un Choix plus avantageux. Et nous avons auffi
„ tout Sujet de remercier Sa Majefiéydc ce qu'il nous laifle la Liberté de de-
„ libérer touchant la Confirmation dudit Seigneur dans fon Ofice, fans nous
„ prefcrire aucune Loi , ou Neceffité, dans cette Conjonéture. Et d'au-
,, tant que nos Eglifes font entièrement fatisfaites des Soins & des Peines
„ qu'il s'eft donné à l'Egard de nos Afàires , & qu'elles ne doutent point
„ qu'il ne continue toujours à s'aquiter dignement de fon Ofice ; & parce
„ que Sa Majejie nous a donné à entendre qu'elle feroit très Contente qu'il
,, fût confirmé dans l'Exercice de {a Charge : cette Aflbmblée ne connoiflant
„ Perfonne qui en fut plus digne que ledit Seigneur , elle le continue dans
„ cet Ofice , & lui remet entre les. Mains l'Ordre par lequel il a été établi ;
,, 6c après laProtellation Soleranelle qu'il a faite à cette Aflcmblée, de s'aqui-
„ ter de fa Deputation avec tout le Soin 6c toute la Fidélité poiîîbles, &nous
,; lui accordons le Privilège de Séance 6c de Voix Deliberative 6c Decifivc
„ parmi nous , de même que les Députés Généraux fes Predeceflèurs ont
„ fait , félon l'Intention de Sa Majefté : S<. l'Aûe en fera dès à prefent inféré
„ avec les autres Refolutions de ce Synode.
„ Pour ce qui eft du Refte , cette Alîèmblée étant purement Ecclefiafti-
„ que , nous favons très bien qu'on ni doit agiter aucunes Matières que cel-
,, les qui font Ecclefialliques , 6c qui concernent la Religion , 6claDifcipli.
„ ne de nos Eglifes , 6c nous avons abfolûment refolu de ne nous écarter ja-
j, mais des Règles que nôtre Devoir 6c nôtre Profeflîon nous prefcrivent ;
,, 6c nous ne voulons pas foufrir qu'on tienne d'autres fortes d'Aflèmblées,quel-
,, les qu'elles puilfent être, cour y traiter de nos Afaires, ou pour y faire
„ quelque Ele£tion de Députés : 6c nous ne croions pas qu'il y en ait aucun
,, parmi nous , de ceux qui font Membres de cette AffembléeSc de notre Com-
,, munion , qui en ait la moindre Envie.
„ Et à l'Egard de la Publication d'un Jeune General par les Synodes Pro-
o via-
TENUALOUDUN. 72^
], vinciaux , puifqu'il eft expreflement ordonné par nos Canons , que la
„ Province qui a Droit de convoquer le Synode National , pourra le pu-
„ blier , fi la Neceflité le requiert ; & le Roi nous aiant permis le Libre
„ Exercice de nôtre Difcipline, & de mettre nos Canons en Execution : cet-
„ te Aflemblée efpere de l'Equité & de la Bonté de Sa A/ajeJit, qu'elle ne nous
„ dépouillera point du Pouvoir & de la Liberté de les réduire en Pratique.
„ Et nous avons d'autant plus de Sujet de l'èfperer , qu'en nous humi-
„ liant extraordinairement devant Dreu , nous n'avons pas Deflein d'obte-
„ nir feulement de la M ifericorde Infinie la Benedi£tion particulière pour ceux
„ de notre Communion ; mais nous luttons auflî avec nôtre Dieu pour la
„ Profperité de toute la Nation» 6c pour la Confervation de la Perfonne de
„ Sa Majeflé:
„ Et pour ce qui eft de cette Conduite difcrete & modérée qu'on requiert
^ de nos Miniftres dans l'ELxercice de leur Ofice Paftoral, dans leurs Livres,
,, qu'ils font imprimer pour la Defenfe de nôtre Religion, & dans leurs Prê-
„ ches pour le même Sujet ; nos Pères ont eu la Chanté Chrétienne en fi
,, grande Eltime & Recommandation , avant même que l'Exercice de nôtre
,, Religion nous fût permis par les Edits , & au plusfortde la Perfecution,
,, qu'ils ont défendu, par un Article très-exprès de nôtre Difcipline, de fefer-
„ vir de Termes injurieux & défaire le moindre Reproche qui pût en quelque
,, façon aigrir les Êfprits des Hommes ; tellement que les tems dans lefqucls
„ nous vivons étant plus calmes 6c plus paifibles , par la Grâce de Dieu 8c la
„ Bonté de nôtre Roi , Sa Majefté peut être pleinement pcrfuadée qu'elle
„ nous trouvera toujours parfaitement obeïflans à cet Egard , 6c que nôtre
,, Modération pourra fervir d'Exemple aux autres.
„ Et il feroit à fouhaiter que tous les Prédicateurs de la Communion de
,, Rome fuffent aufli Circonfpeéts, alors nous ne ferions pas déchirés en Pièces
,, comme nous le foinmes continuellement , tant dans leurs Ecrits que dans
,> leurs Prédications.
„ Mais à l'Egard de ces Paroles à'^^ntechrifi , qui font dans nôtre Litur-
„ gie , 6c de celles à^ Idolâtrie , 6c de Tromperies de Satan , qui fe trouvent
^ dans nôtre ConfefTion de Foi , ce font des Mots qui déclarent les Raifons
„ 6: le Fondement de nôtre Séparation d'avec l'Eglife Romaine , 6c la Doc-
,, trine que nos Pères ont maintenue dans les plus cruels Tems , 6c que nous
,, avons refolu à leur Exemple de ne jamais abandonner , avec la Grâce de
,, Dieu , mais de les confervcr fidèlement 6c inviolabkraentjufqu'auder-
,, dernier Moment de nôtre Vie.
,j Pendant que les Predeceflcurs de Sa Majefie ont permis à nos Eglifesde
,, fe choifir des Paileurs parmi les Etrangers, nous nous fomraes fervis de ce
„ Privilège). 6c aucuns de nos Synodes Provinciaux , ou Nationaux , n'onc
,, jamais remarqué qu'aucun d'eux fe foit comporté autrement que ceux qui
„ font Originaires de ce Pais , lefquels lors qu'ils ont été revêtus du Minif-
„ tere , dans nos Egliles , ont vécu, agi 6c prêché comme des François 6c
f. Natifs de ce Roiaume ; mais depuis l'Interdiétion qui nous en a été faite
i, par le feu Roi de glorieufe 6c immortelle Mémoire , nous n*en avons re-
Yyyy 3 „ çfe
■jiS XXIX. SYNODE NATIONAL
>, çû aucun, & nous nous en femmes entièrement paffés; & nous avons fu-
>, plie très-humblement Sit A^Jajefié qui eft à prcfent fur le Thrône , de fai-
», re quelque Diference entre ceux qui font entièrement Etrangers , 6c
,, ceux qui , quoique Fils d'Etrangers , font néanmoins nés dans ceRoiau-
,, me , & font fous la Proteftion & le Gouvernement de la Couronne de-
,, France , & que nos Farlemens ont toujours confiderés de même que les
,, autres Sujets de Sa Alajeflé , foit à l'Egard des Succeffions qui leur étoient
,, échues, ou des autres Privilèges de cette Nature. Et quoique quelques-
„ uns d'eux aient été élevés dans des Republiques, néanmoins leur Religion
,, leur aprcnd à fe foumettre aux Puiffances fuperieures, de quelqueForme
„ que leur Gouvernement puiflè être ; & la Proteétion qu'ils ont trouvée
, dans ce Roiaume , leur infpire auffi des Sentimens de Rcconnoiflimce , &
, leur fait concevoir de l'Afeétion pour un Gouvernement Monarchique.
', Et au Cas qu'il plût à Sa Majeflé de leur permettre d'exercer le Minifte^
, re parmi nous , dans ce Roiaume , ce que nous prions très - humblement
,, Sa Majefté de leur accorder , elle en recevroit des Preuves fufifantes de leur
„ Fidélité à fon Service.
„ Touchant les Lettres que les Etrangers pourroient envoier à cette Af-
„ femblée , quoi qu'il n'y ait Perfonne de nôtre Religion , dans quelque
„ Pais que ce foit, qui nous folicite à agir contre notre Devoir j s'il y avoit
„ quelque Etranger qui nous ôfùt faire une pareille Propoiition , il n'y
,, auroit pas un des Membres de cette Ail'cmblée qui ne la rejettât aùffi-tôt,
„ & qui ne l'eût en Horreur & en Exécration : 6c nous ne fau rions pas de-
„ favouer que pour quelques Egards, comme pour garder un certain Ordre,
„ Meffieurs les Commiflaires qui font députés à cette Affemblée , & que5<j
,, Majeflé a établi fur nous , doivent recevoir ces Lettres & en difpofer fe-
„ Ion l'Intention de Sa Majeflé : néanmoins pour ce qui regarde les Matie-
„ res de nôtre Religion , nous efperons que Sa Majefié foufrira que nous
,, aions Communion & Correfpondance avec nos Frères. Car puifqu'il
,, vient des Lettres à cette Affemblée de la Part des Sujets de Sa Majeflé ,
,, lefquelles ont du Raport à des Matières Ecclefiaftiques , dans Icfquelles
,, ils font interreffés . & que Sa Alajeflé nons a gracieufement permisdetrai-
,y ter de ces mêmes Matières , nous ne doutons auffi nullement (\\iGSaMa-
„ jeflé ne nous permette de recevoir ces Lettres & Mémoires, qui nous font
„ envoies par Forme d'Inftruétions, pour pouvoir délibérer toucham les fuf-
„ dites Matières.
„ Bref, toute nôtre Religion étant fondée fur la Parole de Dieu , & cette
„ Parole nous enfeignant de craindre Diett & d'honorer le Roi, nous ne nous
„ aquitons jamais d'aucun Aâre d'un Culte Religieux envers nôtre Grand
,, Diefi , qui nous a donné l'être , que nous ne lui ofrions nos Prières &
„ nos Vœux les plus ardens pour toute Puiflance fuprêmefur Terre, 6c parr
,, ticulierement pour tous ceux auxquels il a donné Autorité fur nous .&en
,, toutes les Occafions qui fe prefentent , nous imprimons ces Sentimens là
,, dans l'Ame des Fidèles qui font Membres de nos Eglifcs. Et nousfom-
,, mes trèsaflurés , qu'avant que ce Synode fe fepare, vous verres, 6c vous
„ en-
T E N U A L O U D U N. 727
„ entendrés , Monfieur , non-feulement dans une feule Exhortation , mais
„ dans plufieurs & dans toutes , que nous fommes inviolablement inclinés
„ pour le Bien 8c Bonheur du Gouvernement, 8c vous ferés plainementcon-
,, vaincu de^cette Obeïflànce que nous dcfirions tous unaniment de rendre
,, aux Volontés 6c aux Loix de nôtre Prince , quand elles ne feront pas con-
,, traires à la Loi de Dieu ,qui eft le Roi des Rois.
„ Et comme il a plû à Sa Majeflé de nous permettre jufqu'ici de fervirZ)/>«
„ en Liberté, 8c félon les Connoiflances que nous avons reçues, 8c fuivant
„ la Pureté de l'Evangile ^ & d'autant que Monfieur le Commifîaire vient
„ de nous déclarer que le bon Plaifir de Sa Majefié eft de nous maintenir
,, favorablement dans cette Liberté fous la Proteftion de fes Edits ; 8c pour
„ exercer cette Autorité que Dieu a mife entre fes Mains , de nous mettre
,, à couvert des Entreprifes de ceux qui voudroient nous la ravir ; 8c corn-
„ me nous n'avons aucun Fondement , ou Caufe , de nous plaindre que
„ nous fommes oprimés , ou perfecutés, auffi ne voulons nous pas nous fer-
„ yir de Termes qui reflentent une pareille Exprefàon , nous donnerons au
„ contraire en toutes Occafions des Témoignages autentiqucs du Rcfpeét que
,, nous devons à nôtre Souverain, 6c tâcherons lur toutes Chofcs de confer-
,, ver la Paix Publique, dont nos Aétions , nos Paroles 8c Ecrits , ( 8c ces
,, derniers ne feront jamais rendus Publics , que de la Manière qu'il nous eft
,, permis par les Edits , 8c félon qu'il eft réglé par les Canons de nôtre Dif-
,. cipline, 8c par les Décrets de nos Synodes Nationaux,) feront à l'avenir des
„ Garens les plus aflurés 8c les plus autentiqucs qui aient jamais été par le pafle;
,, Et comme nous ne nous rendrons jamais indignes de la Faveur de SaMajefié^
„ aufli nous efperons qu'il voudra bien nous continuer l'Honneur de fa Bien-
„ veillance, 8c qu'il aura la Bonté d'ordonner à tous les Gouverneurs de fes
„ Provinces , Villes 8c Fortereflés , 8c à toutes les Cours de Judicaturc,oi»
n la Juftice eft adminiftrée , de veiller à l'Execution de fes Edits , afin
,, qu'eux ne les violant pas de leur Côté , nous n'aions auffi aucun Su-
„ jet à l'avenir de nous plaindre de Su Majefté , qui eft après Dieu , nôtre
,, Souverain Sanctuaire , auquel nous avons Recours comme à nôtre Refu-
„ ge conti'e toutes les înjuftices 8c Opreffions.
,, Pour ce qui eft du paflé , les bonnes Intentions de Sa. Majeflé n'aiant
,, pas été fuivies dans plufieurs Lieux de ce Roiaume , oii ceux de nôtre
„ Communion ont été molcftés dans l'Exercice de leur Religion ,& ont fou-
,, fert de grandes Perfecutions dans leurs Familles , dans leurs Enfans ,dans
, , leurs propres Perfonnes , 8c dans leurs Biens , en diverfcs Manières, con-
„ trecequi nous a été accordé par les Edits : 8c que les Juges inférieurs, bien
,, loin de nous rendre Juftice , ont été les Perfonnes même qui ont excité
„ l'Animofité de plufieurs contre nous : notre Roi , qui eft l'Image de D/V»,
„ 8c fon Vice-regent , 8c qui tâchera fans doute de lui redémbler, tant dans
„ l'Indépendance de fon Autorité , 8c la Gloire de Sa Majejié , qu'en ce qui
,j regarde fa Juftice 8c fa Clémence : ne peut donc pas defiprouvcr que
), des Perfonnes afligées , demandent les Secours d'enhaut pour en être for-
,, tifiés dans leurs Soufrances & confolés dans leurs Aflidions j ni par la mê-
728 XXIX. SYNODE NATIONAL
,i me Raifon, que nous aions Recours au Throne Roial pour chercher du
,1 Suport , fous l'Opreflîon , pour avoir Réparation ds nos Griefs, ôc pour
„ confcrver nôtre Liberté , à laquelle on fait Violence , & nos Biens que
„ l'on veut ufurper.
„ Et parce qu'il a plû à Monficur le Commiflairededire, que Sa Majefiè
„ avoit beaucoup plus de Raifon de fe plaindre de fes Sujets de la Religion
SI Reformée , à caufe de l'infraétion & Tranfgreffion de l'Edit , par eux
I, commife , comme s'ils avoient entrepris de prêcher de nouveau la Parole de
» Dieu , par des Aftions manifeftes de pure Force 8c de Violence contre la
fi Paix Publique , & les Loix Générales du Roiaume , nous déclarons que
t) nous avons ouï cette Plainte de Sa Majeflé , avec un extrême Regret, Sc
„ un Deplaifir très fenfible. Nous ne nous plaignons aucunement de vous,
», Monfieur le Commiflaire , parce que vous n'avés fuivis en cela que les
», Ordres & les Inflruâiions qui vous ont été données. Nous recevons avec
„ tout le Refpeét Sc l'Humilité poffibles , tout ce qui nouseft dit de la Part
„ de Sa Alajefié , parce que nous rêverons fon Autorité , &; .parce que
», nous avons déjà reçu plufieurs Gages & Témoignages de la Bonté & de
j, FAteétion du Roi envers nous. Mais nous fommes fort afligés , & avec
,j Sujet , que ceux qui font auprès de Sa Majefté nous rendent de très mau-
ji vais Services , & nous noirciffent , en donnant des Couleurs fort odieufes
,, à toutes nos Aftions \ cnforte qu'au lieu de l'informer que l'Exercice de
» nôtre Religion a été aboli avec Violence dans plufieurs Lieux où il étoit
>, permis par les Edits , ôc que nos Temples ont été démolis à Main-forte ,
), qu'on en a ufé en Ennemis avec nous , Sc qu'on a femé plufieurs faux
,1 bruits à la Cour, & des difcours très inalins à nôtre Defavantage , comme
5> fi nous machinions quelques nouvelles Entreprifes préjudiciables à l'Etat:
3j Nous avons encore une Choie fur Iç Cœur qui eft de fort dure Digeftion ;
j, c'eft que, lors que les Canons de nôtre Difcipline défendent ex prellément
i> ù ceux de nôtre Communion d'envoier leurs Enfans à l'Ecole chés les fe-
55 fuites ,8c chés d'autres qui font les Ennemis jurés de nôtre Religion, d'au-
jî tant que par leur Zèle ardent Se indifcret pour la leur propre , il n'y a
tt pas de Pierre qu'ils ne remuent , ni de Moicns qu'il n'emploient, pour les
,1 détourner du Devoir qu'ils font obligés de rendre à Dien Sc à leur Pa-
„ rens , 8c même à Sa Majefté \ 8c puifque l'Exercice de nôtre Difcipline
,> nous a été accordé auffi bien que celui de nôtre Religion , pourquoi nous
}j blâmeroit-on du Soin que nous prenons d'élever nos Enfans dans notre Re-
f, ligion , & pourquoi trouver mauvais que nous foions feveres àcenfurer
p les Parcns qui pèchent en cela.
„ Et d'autant que quelques-uns des nôtres font accufés d'avoir fut des Re-
,> proches outrageans à ceux qui ont quité nôtre Communion , pour em-
I, braflèr celle de Rome ; nous fommes fi éloignés d'aprouver une pareille
}> Conduite à l'Egard de ceux qui ont abandonné notre Religion , qu'il eft
» très notoire que nous avons exhorté tous nos Membres à prier i)«>» pour
„ eux , 8c de tâcher par des Voies pieufes , de les ramener dans le Chemin
?, de la Vie Eternelle. Mais nous proteftons que nous ne favons pas qu'au-
cun
TÉNU A L O n D U N. 719
,, eun des nôtres en ait ufc ainfi envers ceux qui ont abandonné notre Par-
„ ti : mais on fait, tout au contraire , qu'on a infulté ouvertement, & qu'on
,, a fait Violence à plufieurs Perfonnes pieufes qui laiffent la Communion de
„ l'Eglife Romaine , pour fe joindre à la nôtre. Et nousefperons que Sa
,, Majefié ne fe tiendra pas ofencée fi nous en produifons plufieurs Exem-
„ pies 1 8c que nous en donnions de bonnes Preuves, dans le Cahier de nos
„ Griefs que nous avons Deflein de lui prefenter.
„ Pour ce qui eft de l'Argent des Pauvres , que l'on fait entendre à Sa
,, Alajefié avoir été emploie à d'autres Ufages qu'à ceux auxquels il étoit
,, deftiné , nous fuplions très-humblement Mr. le Commiflàire , d'informer
„ Sa Majefié , que nous prenons un fi grand Soin de nos Pauvres , que d.c
,, peur de les laifl'er manquer de ce qui leur eft neceflaire , & aler de rue en
„ rue faire le Métier de Gueux , nos Miniftres ont des Sentimens fi géné-
„ reux , qu'ils foutriroient plutôt qu'on reii-anchât quelque chofc de leurs
,, Gages, 6c qu'on donnât aux Pauvres ce qu'on diminueroit de leurs petits
j, Salaires. Enforte que Sa Majefté au lieu de trouver à redire à nôtre
„ Conduite à cet Egard, 6c touchant les prétendues Infradions des Edits,
„ Icfquelles on nous impute, étant mieux informée de la Vérité, par vous,
,, Monfieur le Commiflàire , 6c par Mr. le Député General , nous avons
«, Lieu d'efperer qu'elle nous commuera fa Protedion , Scqu'ellenous met-
,, tra à couvert de la Violence que ceux là nous font , qui prennent Plai-
,, fir à tranfgreflèr les Edits , & à nous dépouiller des Privilèges qui nous
,, ont été accordés par les Predecefleurs de Sa Majejié.
,, Nous avouons que nous ne pouvons pas aflémbler nos Synodes Natio-
-,, naux , fans beaucoup de Peine , 8c fans qu'il en coûte extrêmement, mais
„ la Tenue de ces Synodes nous étant d'une Neceffité abfolue, nous fupor-
,, tons très volontiers tous les Fraix & toutes les Fatigues que nous fommes
„ obligés de foufrir & d'endurer pour un pareil Sujet. Et Sa Majejiénoxxi
„ aiant aidé en quelque Manière jufqu'à prefent à en foutenir la Depenfè ,
„ nous croions de pouvoir toujours nous promettre de fa Bonté Roiale la
„ Continuation d'une pareille Faveur , 6c nous ofons nous flàter que lorf-
„ que nous viendrons de tous les Endroits du Roiaume dans ces Alîemblées
„ Générales , Sa Majefté ne nous privera pas de fes Libéralités. Et fi les
„ diverfes Afaires , qui font portées à ces Synodes , pouvoient fe terminer
,] en quelqu'autre Lieu que ce fut, nous nous épargnerions très volontiers
,, la Peine de voiager d'un bout de la France jufqu'à l'autre , pour venirte-
5, nir des Conférences de plufieurs Semaines, afin de délibérer fur les Afaires
j, d'autrui , dans une fi grande Diftance de nos Demeures & de nos Famil-
„ les , comme font la plupart de nous. Mais étant entièrement impofllblc
„ que notre Religion puiflè fe conferver,fans tenir de ces fortes d'xAffcmblées,
„ & beaucoup d'Années s'étant déjà écoulées depuis le dernier Synode Na-
„ tional qu'on tint à Charenton , jufqu'à celui-ci , 6c aiant fait la trifte Ex-
,, perience . que les Délais bc les Tems multipliant les Afaires, ce qui eft
„ Caufe qu'il fe rencontre beauco.ip plus de Dificultcs,& plus mal aifées à
j, furmonter , nous nous perfuadons '<ic nous fondons notre Pcrfuafion fur
Tor»e II. Zzzz ., la
f^o XXIX. SYNODE NATION A;L
„ h Bbnté fans égale de nôûe Souverain , qu'il agréera que. Mr. notre De-
,, puté General prie Sa. Majefié,àt foufrir que de pareilles Aflémblées foient
„ convoquées, 8c même qu'elle ne trouvera pas mauvais que ledit Député l'en
,, requierrc avec Inftance , toutes 6c qu-antes fois que les Neceffités Je nos
j, Eglifcs l'exigeront , pour ajuAer nos Ataires , félon les Canons de Qotre
}, Difeipline , Se comme il a été pratique eoutumiercment autrefois de Dois
yt en trois Ans. Et quant à l'Expédient propofé pour terminer les Mati^e-
„ res dans nos Synodes Provinciaux , il y a une fi grande quantité d'Afaires,
}> & d'une autre Nature que celles qui fe traitent dans Icfdits Synodes > qu'il
„ eft impoffible de les terminer ailleurs que dans nos Synodes Nationaux ,
„ fans renverfer totalement la Difcipline de nos Eglifes.
„ Et parce qu'il a plû à Monfieur le Commillaire de dire quelque CBolê
,, toachant la Correfpondance que nous avons avec les Etrangers , outre ce
r, qtii en a été dit , & qui en eft raporté dans les Aftes de nosSynodcs pre-
„ ccdens i pour repondre à cela , nous pouvons citer pluûeurs Deputésqui
,, font ici prefens , lefquels fe peuvent encore très-bien reflouvenir , que les
,, R&is , PredecefTeurs de Sa Majefté , ont permis à nos Eglifcs d'avoir Cor-
ï, refpondance avec nos Voifins , pour les Matières qui concernent nôtre Re-
j» ligion 6c nôtre Difcipline ; 6c même de leur envoier des Députés , lorf-
,1 que l'Occafion s'en prefênteroit. Et quoique les Peuples de Ceveve , de
i, Suife , d'y^//fw^^«r 6c d'autres Pais vivent fous une Forme deGouverne-
n ment Civil diferente de la nôtre ; néanmoins parce que ces Nations font
«I Amies 8c qu'elles font aliées à la France \ 6c principalement parce queno-
,) tre Religion eft par tout animée du même Efprit , 6c qu'elle infpire , à
,, tous ceux qui en font Profeffion , un Refpeét 6c une ObeïlTance inviola-
„ blés pour les Puiflances Supérieures , de quelle Nature qu'elles puiffent
>, être , 6c que dans tous les Etats . les Kois Predecefl'eurs de Sa Majeflé
t, n'ont jamais eu aucun Sujet de fe plaindre que cette Correfpondance fût en
f, rien préjudiciable à leur Autorité ; Tellement que s'il plaifoit à Sa Aia-
ï> jfflr , nôtre Souverain Seigneur , de nous accorder encore une fois cette
,, même Liberté , il pourroit être aiîuré , autant que }amais, de nôtre Fide-
*' lité inviolable.
,» Et touchant nos Etudians, lors qu'il plaira à Sa Majefté, comme nous
s, l'en fuplions très-humblement , de leur donner la Liberté de vifiter les
„ Univer fi tes Etrangères, on n'aura aucun Sujet d'aprehender que leurs
,, bonnes Inclinations fe corrompent , ou qu'ils retournent chés eux , mé-
j, contens de la Perfonne ou du Gouvernement de leur Prince.
„ Et quant aux Lettres qui pourroient nous venir des Pais étrangers,nous
}i n'en recevrons , ni examinerons aucune, fans en avoir eu auparavant la
„ Permiffion de Mr. le Commillaire.
j, Nous devons encore dire un Mot touchant la durée de ce Synode , que
„ Mr. le Commiflaire nous ordonné d'Abréger , parce que le bon Plaifir
,, de 5.Ï Majefté eft que nous nous feparions au plutôt. A quoi nousrepon-
„ dons , avec tout l'Honneur 6c le Refpeét imaginables que nous lui
t> iievons , que la Durée de ces Aflemblées dépend de la Multitude des Afai-
1* E N U A 1 O U D U N. 75!
j, rcs qu'on y doit terminer, & qu'on ne peut pas expédier en un Tour de
„ Main , car il faut du Tems pour les examiner 8c pour les vuider. Nous
„ iommes à prefent dans la qumziême Année depuis le dernier Synode Na-
,, tional , en forte qu'il n'eft pas mal aifé de )Ugcr, que comme les Afiiret
», fe font multipliées extraordinairement , elles ont auflî entraîné un grand
„ Nombre de Dificultés avec elles. Et comme il n'ell pas en notre Pou-
„ voir de les prévenir dans leur Commencement, auffi ne tient-il pas à nous
.}, d'abrcger le Tems des Seflîons de ce Synode , comme nous mêmes lefou-
,, haitenons bien ; mais elles doivent de Neceffité abfoluë ex'ceder k Terme
„ ordinaire des precedens Synodes Nationaux , car autrement il nousfaudroit
„ laifiër plufieurs Afaires indecifes , à moins que de précipiter les Decifions.
„ Mais quand Sa Aiajefie n''duroit pas déclaré quelle étoit fa Volonté là-def-
5, fus , il ell néanmoins de l'intérêt de routes nos Eglifes , & d'un chacun de
j, nous en Particulier , de nous <kpêcher autant qu'il fera poflîbie , afin de
„ retouTner plutôt dans nos Eglifes & y recommencer les Fonétions de noS
„ Emplois, £c par confequent nous éviterons tous les Délais, 6c nous nous
f, garderons bien de tirer les Afaires en Longueur. Mais parce qu'outre cet-
j, te Raifon , il a plù à Sa Majefie de nous notifier fes Intentions , nous
j, vous fuplions très-humblement , Mr. le Commiflaire , de croire que nous
,1 ne perdrons pas un Moment de tems , mais que nous nous atacherons à
3, Bos Afaii-es Synodales , avec toute l'Affiduité & la Diligence poffibles.
r, ■Cependant Ja principale Prière que nous vous faifons, cft qu'il vous plat-
^,, le d'ailTiTer S^ Majefte , que comme nous foonmes nés François, aullinous
« avons i cœur les Intérêts & la 'Gloire de la France ; £c comme nousfom-
j» mes Chrétiens » nous avons auffi une très foite Perfuafion , que nous fom-
„ mes rnviolablement obligés à l'Obfervation de ce Précepte de PApôtre, de
3> ■£raittdre Dieu & d^honorer le Roi. Nous l'avons, déjà dit, 6c nous le rcpe-
f, tons «ncore, que comme , par la Grâce de Diett , nous faifons Profeffion
„ du Chriûianifme 6c d'une Rdig'ion plus pure & Reformée, nous efpeions
,, auffi que Dten nous aidera de laGrace, afin de pouvoir furpafftr en par-
4, faiitc l-oiauté Sc-en Obeillimee , tous les autres Sujets de Sa A^fajefte. A
„ quoi , permettes nous d'ajouter encore une Parole, que comme nous avons
„ autrefois affiégé le Ciel par la Batcrie importune de nos Vœux & Prières
„ pour Sa Majefié , à prefent régnante, 8c que comme après la Reponfe fa-
,, vorabie que Dteu nous a faite , nou> en avons rendu nos très- humbles
„ Remercimens à fa Divme AHajefiJ ^ d'une Manierefaleninel le , &: que nous
„ en avons célébré fes Bontés, nous continuerons auffi , tout le tems de no-
„ tre Vie , à dismander au Roi des Rois, qu'il lui plaife de cônferver notre
,, Roi, & qu'après l'avoir favorite de tant de Viétoires qu'il a fait remporter
,, à fes Armées, il lui fafle encore la Grâce d'établir fon Roiaume d.ms une
,, Paix profonde, de bénir le Mariage que Sa Majefié^. projette , ik qu'ille
„ CM puilfe voir les heureux Fruits, & qu'après avoir-r-egné longues Année?,
,,, -avec-toute force de Bonheur. & de iP-rofpcn-ité, ellepuiik tranfmettre le Scp-
II tre qu'elle a reçu de ces Ancêtrc*^ à -ceux qui feront ifiïis de fon Corps, qui
>, ie rtgiflcnt en jnÛice, «uffi long-te-n s que le Soleil & la LimcéclairtronT.
Zzzz a CHA-
73* XXIX. S Y NO DE"^ NATIONAL
CHAPITRE V.
Le Marquis de Ruv'ignl jure Députe General t.
Article I.
CEttc Affemblée reconnoiffant la Bien-veillande de Sa Majefié , en choî»-
fiffant Monfieur le Marquis de Ruvigni pour fucceder à Monfieur le
Marquis d'^r^«///w , decedé , dans l'Ofice de Député General pour nos Eglifes,
& pour exercer cette Charge, jufqu'à ce qu'il plût à 5^ yI/d/*/?e'de nous accor-
der la Permiffion de convoquer cette Afletnblée , à laquelle Sa Majefié ac-
corde la Nomination des Perfonnes qui doivent lui être prefentées pour cet
important Emploi ; 8c Monfieur le Commiffaire nous aiant dit , de la Part
du Roi , que cette Aflemblée avoit pleine Liberté de délibérer touchant ce
qui concernoit l'Ofice dudit Monfieur de Ruvigni , qui prefenta l'Ordre de
Sa Majefié pour Ton Ele£tion & Dcfignation à cet Ofice , ofrant de refigner
ledit Ofice à l'Affemblée. Or après qu'il eût reçu les Remercimens de cet-
te Affemblée pour les grands Soins & les Peines qu'il s'étoit donné , en ma-
niant les Afaires dés Eglifes Reformées de ce Roiaume ; cette Affemblée crût
qu'elle ne pouvoit pas faire un Choix plus avantageux cjue celui de la Per-
fonnc dudit Monfieur de Ruvigni , qui leur avoit dé)j été fi^ Utile & d'un fi
grand Secours. C'eft pourquoi , par un Confèntement très unanime de tous
les Députés de ce Synode , il fut nommé , & l'AlTemblée le nomme pour
exercer l'Ofice de Defuté General des Eglifes Reformées de ce Roiaume, au-
près de Sa Majefié. Et tous les Députés du prelent Synode étant alfuré»
par Monfieur le Commiffaire , que Sa Majefié auroit pour agréable qu'il
fût confirmé dans cet Ofice , ils reçurent de lui le Serment qu'on requiert,
& qu'on a accoutumé de faire prêter en de pareilles Occafions , & ils lui ac-
cordèrent de donner fà Voix Deliberative 6c Decifive , de même que fes
Prcdecelfeurs avoient lait autrefois étant revêtus de cet Ofice i Se on luirea>
<Jit fon Ordre qui étoit de la Teneur qui s'enfuit.
Article I L
Oràre du Roi pur m Commiffaire General
,, /^E TroiCcme jour d'^o«/ de l'An de nôtre Seigneur Mille, fix Cens^
„ V^ Cinquante- trois, le Roi ét^nt pour lors à Paris , & voulant donner
„ un Depfité General 3. fes Sujets de la Religion P. Reformée , cetOfice étans
„ depuis peu vacant par la Mort de Monfieur le Marquis d'Arz.ilUersj après
„ que Sa Majefié eût jette les Yeux fur pluGeurs de fes Sujets , elle jugea
„ qu'elle ne pouvoit pas mieux le remplir qu'en le conférant à la Perfonne
„ de Mr. le Marquis de Rttvigni , Lieutenant General de fes Armées, fàifanî
„ Profeflion de ladite Religion P. Reformée , doiié de plufieurs bonnes 6c
„ loua-
T E N U A L O U D U N. 733
„ louables Qualités , Se qui a donné en plufieurs Occafions des Temoigna-
„ ges fignalés de fon Atetfcion , de fa Fidélité , de fon Habileté &: de fa Ca-
„ pacité pour le Service de Sa Majefié i & Sa /J/^yV^e condecendant à la très
„ humble Requête de fefdits Sujets de la Religion P. Reformée , a choili
,, 6c nommé ledit Mr. de Ruvigni pour être Député General de ceux de la-
,, dite Religion P. Reformée , & eft très . fatisfaite qu'il refide auprès de fa
„ Perfonne , qu'il fuive la Cour en cette Qualité, & qu'il prefente leurs
„ Requêtes & faffe leurs Raports & très-humbles Complaintes à Sa Ma.
,, jefié , afin qu'elle puiffe prendre les Mefures qui feront convenables pour
„ fon Service , & pour le Soulagement 8c la Satisfaftion de fefdits Sujets de
„ la Religion P. Reformée : en Témoignage de quoi Sa Majejlé m'a com-
„ mandé d'expédier ce prefent Ordre audit Mr. de R/tvigm , qu'elle a bien
„ voulu figner de fa propre Main , 6c qu'il a commandé d'être contre-figné
„ par moi fon Confeiller & Secrétaire d'Etat , £c de fes Ordres.
Signé
LOUIS,
Et un peu plus bas»
Philippeaux,
Art 1 CLE I I I.
Cette Affemblée expolânt l'Afte par lequel Mr. le Marquis de Ruvigni
avoit été cox\2i)XVié. Député General y déclara que fon Intention étoit, que ledit
Mr. de RHviqni donnât fon Jugement lur toutes les Afaires qu'on pourroit
traiter , ou debâtre , fi ce n'eft fur celles qui le concerneroient particulière-
ment , & Perfonnellement » ou qui auroient quelque Raport à fon Ofice de
Député General.
I V.
L'Aflèmblce ordonna au Sieur Eufiache Pafteur , & au Sieur de Mirabel\
d'aller aufll-tôt à la Cour , Se de prefenter aux Pieds de Sa Maj eft é nos tths-
humbles Devoirs , nos Soumiffions Se Remercimens ; Se on leur confia des
Lettres pour Sa Majefté , pour la Reine, pour fon Eminence le Cardinal Ma.
zarin , poup Mr. le Grand Treforier , pour Mr. de Frillieres Secrétaire d'E=
tat , qui avoit l'Infpeâion fur ceux de la Religion Reformée i 8e à Monfr.
à^Htrval Contrôleur General.
V.
Co^it de la Lettre 4u Synode a Sa Majefïé.
SIRE,
E plus Sage des Roh , Joint à fes Préceptes celui de cramdre Dieu, Se
celui d*honoier le RoifCe font des. Devoirs qui font infeparablement unis :
Zz,zz 3 „ cay
L
754 XXIK. SYN ODE.N ATION AL
j, an- ]csRers , dans ce îvîonde , tiBirftcflten quelque M;uiJCTe la. Place de DiVi^^
fy & font ion vrai Portrait -vivant fur la Ten'c , -CE k MaTche^pied de kuf
I, TlTrône ne les élevé au-defllis du Coramun du Genre Humain , ■ que ippur
3, les aprocher de plus près du Ciel. Ce lont là , iire , les Maximes fon-
„ damentales de nôtre Créance , que nous avons aprifes dès nôtre Enfance,,
j, que nous tâchons de pratiquer pendant tout-C' nôtre Vie , lîc que nous
,, inculquons comme un Devoir mdifperifàbk à nos Trcnipeaux :, 6c lies Fa-
ij "veurs que rôtre yl-!f<y>y?"tr' répand journellement fc nous , augji-icmartt de
>, plus en plus les Obligations que nous kii avons , parmi letqudles nous
j) pouvons compter comme la plus fingulierc, cvixcAûurAvïccqMtlôtrif.Ma-
„ jefiénous a donnée parla Bouche de Monfr. fon Commiffahe deibnAifec-
»i tion Patenîellc pour tous Tes Sujets de la Religion Reformée , & que le
J, Deflèrn de Su Ad ajefi é ctt: de nous continuer les tfcis de faBontéacc0utu-
}, mée , comme auffi le Privilège qu'elle nous â accordé -de nousafiembkr
t> dans cette Ville, ce qui étant des Marques d'une Bonté toute particulière,
,, les Expreffions nous manquent-^ Se nous n'avons pas de Termes ailes Em-
j) phatiquès pour en témoigner nôtre Gratitude, & combien fortement nous
), nous fentons engagés, par cette nouvelle Faveur, à dévouer fie confacrer
J, nos Vies, & nos Fortunes, pour le Service deTotre Majefté. Et encore
,, plus parce que rôtre Majefié a ajouté une autre Grâce à la precedente,avec
J, laquelle elle eft en éfet atachée , à favoir , la graticufe Permiffion que ^o-
„ tre Majefié nous a accordée de procéder à l'Eleftion d'un Députe General ^
«> conformément au Privilège qui nous en a été oûrroié pr Jes Jiois vos Pre-
j> decefl'eurs. Mais , Sire , rôtre Majefte nous aiant donné de fa Mzm Roi.tle,
„ Mr. le Marquis de Rtivigni pour être notre Député Gêner d ^ nous en avons
„ été fî fatisfaits , que nous Suplions très - humblement Votre Majefté de le
,, continuer dans cet Ofîce. Voila , Sire , ce que les Sieurs Euftache 6c de
f, Mirabel font chargés de déclarer par nos l^ettres à Votre Aiaiefié ,&crm\is
„ les avons nommés pour aller rend-re à vos Pieds nos Hommages , nos Soa-
„ miflions , 6c les Proteftations très fmceres de nôtre Fidélité inviolable, pen-
„ dant que nous adreflbns continuellement nos plus ardentes Prières, ^C nos
J, Vœux, auThrônede Grâce, pour la Confervation de la très-façrée Pcrfon-
„ neàcVotre Aîdjefté ,\>o\xï la Profperité de ion Roia^jme, pour l'AfenmlTe-
,, ment de la Paix , Se pour l'heureux Accompliflèment de votre Mariage ,
„ corome étant ,
SIRE,
De Vôtre Majeflé ,
Les très- Humbles, très-ObeïfîIîns,6ctrès-Fideles
Sujets fie Serviteurs -, les Paikurs 6c Anciens af-
Icjnble* par la Permiil)onde/'<j/n?.'t/<j/(f/?e,enun
.Synode'National à uoudttn,^ au Nom de tous,
Ditillé , Modérateur.'
£ M. de Lmgle , Ajointi
¥eanJeBrifac,S<. 7 ., . V .
■Ur^des da G^ùnicr»,S SecretauxJ.
CO-
TE N U A; It) ITDUR 73;
C O F I E
2)d la Lettre écrite i la Reine.
MADAME,
„ T Orfque pendant la Minorité du Roi ^ vous aviés en Main les Rênes du
i, Jl-» Gouvernement , ceux de k Religion qui font difperfés par tous les
„ Endroits de ce Roiaume , ont reçu tant de Marques de la Bonté & Pro-
„ teftion de rôtre Majejié , que le fouvenir en reftera perpétuellement gra-
,, vé dans le plus profond de nosCœUrs,& que nous en aurons toujours de la
,, Reconnoiflance. Et depuis que Sa Majefié notre Souverain Monarque ,
,, a été déclaré Majeur , & en Age de gouverner , & que fes Vertus ont de-
,, vancé fes Années , I^otre Majefié-^ Madame^ l'a fi bien affilié de fesCon-
„ feils , que nous reconnoiflbns tous Sc confefTons, que vous avés contribué
,, plus que Perfonne à nous çonfei-ver dans nôtre Repos , 6c dans la Jouïf-
j, fance des Privil^es qui nous ont été accordés par les Edits de nos Princes.
„ Et cette I^crmiiTîon qiie ptMjs avoï^ recenment obtenue denousalfcmbler
„ en Synode National , eft en Pai'tie le Fwt de ces bonnes Inclinations que
,, Votre Majefié Ti. pour nous , auxquelles nous fommes fi fenfibles, que nous
,, ne pouvons pas nous empêcher de vous en témoigner nos Remercimens.
„ C'cft pourquoi , Madame , nous avons donné Charge à nos Députés que
,, nous avons envoies auprès du Roi , d'aller faire la Révérence à Votre Ma-
„ jepé , êc de vous alTùrer que non feulement tous ceux qui compofent cet-
,y te Afl'emblée font finccremen: fournis à Vetr^ Majefii ; mais auffi tous
„ ceux qui nous ont Députés & qui font reprefentés par nous i & que le
,, fouvenir de vos Bien-faits ne s'cfacera jamais de nôtre Efprit, Et nous
,, fu plions très-humblement Votre Maiefié , qu'il vous plaife de nous oblir
„ ger toujours à des Remercimens , en continuant de nous donner
„ des Marques de votre Bonté Roiale , & qu'à tous Momcns vous nous
„ fournilTiés des Occafions de publier vos Louanges , afin que nous ne
,, ccffions d'importuner nôtre Dieu , en le pri::!nt de répandre fes Bçnedic^
„ tions du haut de fon Ciel fur Votre Mujefte. Nous fommes très-affûrés ,
,, ALidawe , qu'il exaucera nos Prières , £c nous le requérons fans ceffe
,, qu'il vueiUe prolonger vos Jours , & vous maintenir en Profperité , 5c
,, qu'il accompliffe enfin vos glorieux Deffeins de mettre la France en Re-
; ^os , 8v d'établir une Paix perpétuelle entre les deux Couronnes qui ont
„ été fi long-tems en Guerre. Le grand Vkh , Madame , bénira les Soins
„ 8c les peines que vous vqus donnés pour trouver une Epoufe à nôtre Roi,
„ qui lui donne une Lignée fcmblable à celle que Votre M^ieftéi. donnée au
,, Feu Roi fon Père , fie que nous voions repouffcr de dignes Rejettons de
,, tant deGrands Monarques, auxquels l'Empue de la France & de VFfpa^tK
„ puiffe être fournis ; fie pour finir , Madame , nôtre Dien fera la Grâce \
,1 Vo'
^7f XXIK.USYNODR NATION AL
„ Fttre Majefié de voir , que , par nôtre Fidélité 6c Obeïflàncc inviolable
„ à tous vos Commandemens, ïl n'fs. aucun delvos Sujets , dans ce Roiau-
„ me fi peuplé , qui foit plus que nous.
MADAME,
De Votre Majeflé ,
Les très. Humbles & très-Obeïflans Sujets 8c
Serviteurs ■■, les Pafteurs & Anciens , Aflëm-
blés en Synode National , à L»Hdm , & au
Nom de tous,
DailU y Modérateur.
J. M. de Langle , Ajoint.
fean de Briffac ,?X. \ „
Z^r/Wf <^«G4/»w,Vm, / Secrétaires.
COPIE
De la Lettre écrite à Monjïeur le Cardinal Mazarin , far le
frefent Synode.
MONSEIGNEUR,
,j /^Uoique nous foions redevables , immédiatement après D/>«, à la Gra-
,, V^ ce & la Bénignité de Sa Majefié , du Privilège dont nous jouïffons
„ de nous Aflêmbler en un Synode National ; nous en fommes auflî prin-
„ cipalement obligés aux Bontés de Votre Eminence , & à la Sageffe de fes
„ Confeils. Car outre que ce vafte Roiaurae eft gouverné par vôtre Pru-
„ dence, & que c'eft par les Soins de l'important M iniftere que Sa Majejle'n
y, commis à Votre Eminence , que nos Eglifes jouïffent de la Protection de
j, les Edits i comme nous avons été informés par Monfieur de Magdelaine^
„ Confeiller de 5^ Majeflé dans nôtre Affemblée , & par vos Lettres, écri-
,, tes à Monfieur le Marquis de Ruvigni , nôtre Député General , des très-
„ bonnes Inclinations de Votre Eminence , à nous favorifer dans toutes les
„ Occafions ; nous n'avons pas été plutôt aflemblés , que nous avons rendu
,, nos Vœux à Dteu, par le Seigneur fefus nôtre Sauveur , en lui rendant no-
„ tre Sacrifice très iblemnel de Remercimens , à Caufe qu'il a enfin incli-
,, né le Cœur de Sa Majefié à nous accorder ce que nous avions fi arden-
„ ment defiré ; & nos premières Fenfées ont été de députer quelques-uns de
„ nôtre Corps vers Votre Eminence , pour vous témoigner notre Gratitude.
,, Pour cette Raifon , Monfeigneur nous avons donné Charge aux Sieurs
,, Euftache & Afirahel , que nous avons envoies à la Cour , d'aller fe jet-
„ ter aux Pieds 4e Sa Majejté en nôtre Place , & d'aller auflî de nôtre Part
5^ faire la Révérence à Votre Eminence , pour l'affûrer , que toutes les Egli-
,. fes
TENU A LOUDUN. m
„ Tes de ce Roiaume qui nous ont députes à ce Synode , conferveront un
,, Souvenir de vos Faveurs , & qu'elles perfifteront dans la Refolution in-
, violable de vous donner des marques évidentes de leur ReconnoifTance ,
„ par nôtre Fidélité incorruptible au Service de Sa Majefic , 6c dans l'Obeif-
, fance refpedueufe aux Ordres que nous recevrons de lui par le Canal de
„ vôtre très - excellent Miniftere. Déplus, nous efperons , Monfeigneur ,
, que Fotre Eminence donnera une Audience favorable à nos Députes , au
, Sujet des très -humbles Requêtes qu'ils doivent vous prelenter pour nous,
, & que vous voudrés bien obtenir de Sa Aiajefl-é , que nous puiflîons ref-
, fentir les bénignes Influences de fa Bonté Roiale , 6c de fa Proteétion , &
, que vous daignerés toujours recevoir les Requêtes qui vous feront prefen-
,, tées par Mr. le Marquis de Ruvigni^cj^ç. Sa Majefié nous a permis de con-
, firmer dans l'Ofîce de Défini General , comme nous y étions aufli obligés,
„ tant à Caufe de fes Qualités fi louables , qu'à Caufe des Services qu'il a
,, rendus à nos Eglifes i 6c afin que ces Gratifications , que nos Afl'emblées
,, Nationales ont toujours reçues de nos Rois ., 8c que Votre Emitience même
,, nous a procurées , ne nous foient pas refufées : toutes nos Eglifes, Mon-
„ feigneur, atendent cet Efet de la grande Bonté de Votre Eminence ,S^ tout
„ ce que nous en recevrons , fera comme une Pluie rafraichiffante, qui fera
,, fructifier plus abondanment nos Ames, 8c les Cœurs de tous ceux de nô-
,, tre Religion , en cet Amour 8c Afeétion qu'ils ont toujours eiië , 8c que
,1 notre Religion 8c notre Intérêt propre nous infpirent d'avoir pour le Ser-
,, vice de Sa Majefré , par deflus tous fes autres Sujets , 6cpar là nous ferons
,) eltimés FeritahUs François , 6c conftanment dévoués à l'Avancement du
,, Bien de l'Etat, 6c toujours remplis de ce Refpeél que tous les Peuples de
,) ce Roiaume portent à Votre Eminence. Mais quoi qu'il puifle arriver, Monfei-
,, gneur,nous invoquons continuellement nôtre commun Rédempteur, 8c nous
,, le prions de conferver en Profperité la Perfonne de Votre Eminence , qu'il
,. veuille bénir les Confeils que vous donnés à Sa Majefié ^ êc qu'il les faflc
„ réuflîr à l'avenir , de même qu'il a fait aux teras paflés , à l'Avantage de
,, l'Etat , à la Gloire de 5^ A/.i/f/?f , 6c à l'Honneur immortel de ^cfre-^»?/-
„ nence. Ce font là les Vœux 8c les Prières de ceux qui conferveront invio-
!, lablement la Qualité qu'ils ont toujours eûë , d'être ,
Monfeignenr ,
D. V. E. Les très Humbles & trh Obeïjfans Serviteurs ,
les Pafieurs & j4nciens , A[femhlés en un Sjnode
Natienal à Loudun , & au Nom de tous.
Daillé, Modérateur,
De Langlc , yljoint.
De Galinieres , O
& > Secrétaires.
De Briflac , ->
Terne II. Aaaaa Le
738 XXIX. SYNODE NATIONAL
Article VI.
Les Sieurs Eu/lache Si Mirahl qui avoient été députés vers Sa Majefié,dc
la Part de cette Aflèmblée, étant retournés de leur Voiage, rendirent Comp-
te de leur Deputation , & délivrèrent des Lettres du Roi, de Son Eminence^
& de Monficur de la rrilltere , à cette Aflèmblée , dont ils reçurent les
Louanges Se les Reraercimens que meritoient leurs Soins & leurs Peines.
COPIE
De la Lettre de Sa Majefté , au prefent Synode.
„ £^^Hers dr 'Bien- Ames , nous avons reçu avec fatisfadion vos Lettres
,, V^ datées du dixhuitiême du courant , ôc nous avons apris avec Joie de
5, la Bouche de vos Députés , les Sieurs Eufiache & de Mirabel , les Remer-
„ cimens que vous nous faifiés,à Caufe de la Permifllon que nous vous avons
„ accordée de tenir un Synode National dans notre Ville de Loudun , Se les
,, Proteftations que vous nous faites , de votre Fidélité Sc Obeifiance invio-
>, labiés ; Se en étant très fatisfaits , nous avons bien voulu vous en avertir
j, par cette Lettre , 6c vous exhorter de pcrfilter dans ces bons Deffeins ,
,> Se dans votre Devoir , Se de nous donner dans toutes les Occafions où
j, il s'agira de notre Service , des Témoignages de votre bonne Conduite.
,) Et nous vous aflurons déplus , qu'auffi long-tems que vous refl:erés dans
>j les Bornes que nous avons prelcritcs à vôtre Synode , Se que vous main-
,> tiendrés autant qu'il vous lera poffible, dans toutes les Occafions qui fe
M prefenteront , la Paix 6e la Tranquilité Publique, nous vous ferons éprou-
yt ver de notre Côté toute Sorte de bonsTraitemens, Se que nous prendrons
), plaifir à vous protéger fous le Bénéfice de nos Edits , Se de ceux de nôtre
>, très-honoré Seigneur Se Père le feu Roi , comme nous avons fait jufqu'à
.) prefent , Se comme nous vous en afliarerons encore plus particulièrement
., par vos Députés , que nous vous renvoions très fatisfaits ; en même tems
», nous vous accordons la Continuation de Monfieur le Marquis de Ruvigni
>, dans l'Ofice de Député General pour vos Eglifes , auprès de notre Perfon-
„ fonnc. Se cela dautant plus volontiers , que nous fommes pleinement per-
„ fuadés qu'il s'aquitera toujours foigneufement 8e fidèlement de cet Emploi.
„ Donné à Toulott^e ^ \z'Xxç.Vii\txaç.]o\xxàç. Novembre ■, Mille, fixCens,cin-
>, quante-ncuf
Signé LOUIS,
Et un peu plus bas ,
Philippeaux.
L'Adrefll; étoit , A nos très Chers & Bien- Ames les Paffeurs & Anciens De-
futés X CAjftmblée du Synode National de nos Sujets de la Religion P. Re-
formée , n Louduiii
co>
T E N U A L O U D U N. 73^
COPIE
De la Lettre de VEminentiJJîme Cardinal Mazarin , au prefent Synode.
MESSIEURS,
„ -v tOs Députés m'ont délivré la Lettre que vous avés pris la Peine de
,, V ni'écrire. Je vous remercie de vos Civilités , & je puis vous dire
„ que Sa Majeflé étant bien perluadée , comme elle l'eft en Elet , de vôtre
„ Fidélité inviolable , 6c de votre Zélé à fon Service , il étoit inutile que
„ vous fifllés Mention des Services que je vous puis avoir rendus auprès de
„ Sa Majeflé. Je vous prie de croire que j'ai une grande Eflime pour vous,
„ somme vous le mérités , étant fi bons Serviteurs & Sujets du Roi. Je n'ai
„ rien à vous dire d'avantage ; mais je me remets à ce que vos Députés vous
„ raporteront de moi , & à ce que vous en aprendrés par les Dépêches de
„ Monfieur de la Frilliere.
Je fuis, Mejfieurs,
Votre très j4feEtionné Serviteur , à vous fervir ,
Le Cardinal Mazarin.
Article VII.
Le Sieur de la Morinaie fut député par cette Aflemblée avec des Lettres
pour Monfieur le Chancellier , 6c pour Monfieur de Bretuéil , Contrôleur
General des Finances , avec Ordre d'aller à Paris , pour y recevoir les feizc
Mille Livres de Gratification , dont il pliât à Sa Majefté de faire prefent à
cette Aflemblée, pour fubvenir aux Fraix de nos Députés , pour lequel Su-
jet on lui mit en Main les Ordres pour recevoir cette fomme , & l'Âflîgna-
tion de Monfieur le Grand Treforier, qui étoient fignés parle Sieur Eufiache.
VIII.
L'Aflemblée confiderant que depuis la Mort de Monfieur Bazin , Député
General de nos Eglifes, pour IcTiers Etat, auprès de Sa Majeflé , il n'y avoit
PerfoniK qui tint fa Pluce , tellement que Monfieur le Marquis de Ruvigni
étoit fiirchargé des Fonctions de cet Ofice à la Cour, ce qui étoit un grand
Inconvénient pour nos Egliles , il fût décrété qu'on prefenteroit une très-
humble Requête a Sa A£ije/h' , pour lui demander de nous remettre en Pol-
fefljon de ce Privilège : & cette /iflemblée cfpcrant que Sa ,Majeflé confen-
tiroit à cette Demande , 6c Monfieur le Commiflaire du Roi n'y m.ettant
aucune C>pofition , il fut rtfolu qu'on procederoit inceflanment , félon
ks Formes ordinaires , à l'Eledion d'une Perfonne propre à être prefentéc
à Sa Maje/h'. Ce qui étant fait , on trouva que le Sieur Londe de Cali-
nieres Avocat au Conléil du Roi , & en Parlement , & le Sieur Jaf.
faud , Avocat à la Cour Mi -Partie des Caflres , oC le Sieur des Forges
Aaaaa a ie
740 XXIX. SYNODE NATIONAL
ie Qocj , Confeiller 8c Secrétaire du Roi, eurent le plus de Voix. Sur quoi
il fut décrété qu'on prieroit Monfieur le Marquis de Rnvigni d'en donner
Avis à Sii A^Iajeflé, aufli-tôt qu'il fcroit poflîblc, & de lui prefenter en mê-
me tems la très-humble Requête de cette Alîèmblée , à ce qu'il lui plût fai-
re Choix d'un des trois, félon la Coutume , & de lui aflîgner le Salaire que
Sa. Majeflé & les Rois fes Predeceilèurs avoient accordé à ceux qui avoient
exercé ledit Ofice de Député General
I X.
Des Lettres aiant été adreflees à cette Aflèmblée de la Part des Pafteurs &
Profefleurs en Théologie de l'Eglife &: Univcrfité de Genève , comme aufli
d'autres Lettres envolées par les Pafteurs & Profefleurs en Théologie des
Eglifcs & Univerfités des Cantons de Zurich , de Bâle & de Schafhoufe ,
elles furent délivrées à Monfieur le Commiflaire du Roi , qui après les avoir
examinées , ordonna qu'elles fûffent communiquées à cette Aflèmblée , 6c
qu'on en fit la Leéture. Le contenu defdites Lettres étoitun Témoignage^
par des expreffions font amples , de leur Afeftion pour la Paix des Eglifes
de ce Roiaume , & de la Joie qu'ils avoient reflentie en aprenant que \cRoi~
avoit eu la Bonté de nous accorder la Liberté & le Privilège de nous afl'em-
bler dans cette Ville , & ils nous y declaroient auffi qu'ils faifoient des Priè-
res pour la Gloire de Sa Aîiijeflé , pour la Profpcrité de fon Gouvernement,
& pour obtenir les Benediélions du Ciel fur fon Mariage. Sur quoi Mon-
fieur le Commiffaire nous aiant dit qu'il ne pouvoit pas nous permettre d'y
faire Reponfe , toute l'Affemblée fe fournit aux Ordres de Sa Majefie.
Article X.
COPIE
D'une autre Lettre écrite à Sa Majefté par kprefent Synode.
SIRE,
,, A Près avoir heureufêment commencé le Synode, que rotre Majefie' , par
,, jTjL fa gracieufe complaifance , nous a bien voulu permettre de convoquer
,, dans cette Ville, nous avons Député les Sieurs Diz.e Pafteur, ^àeFoijJac
„ Ancien , pour aller porter aux Pieds de Fotre Majefté les très -humbles
;, Remcrcimcns que nous lui devons , & pour faire des Protefta-
„ tions très finceres de la Continuation de notre Obeïflance & Fidélité
,, au Service de l^otre Majefté y qui étant l'Image de Dien , nôtre Religion
„ qui nous commande de le craindre , nous ordonne auffi de nous foumet-
„ mettre à Vôtre Souveraine Autorité. Mais outre les SentimensquelaNa-
„ ture Se nôtre Religion nous infpirent, les Faveurs , Sire , que nous rece-
„ vons tous les jours de Fotre Majefté , font fi particulières , que nous nous
,, fentons indifpenfablement obligés & engagés à dévouer, avec la plus gran-
„ de Ardeur, Se tout le Plailir imaginable, «wif/Vw/é* »w Fies pour le Servi-
I. ce
TENU A LOUDUN. 741
ce de rotre Majejh'. Il.eft vrai , Sire , que les Edirs qu'il aplû aux Rois
vos Prcdecefl'eurs de nous accorder , & que Foire Majefré nous a confir-
més, font enfreints dans toutes vos Provinces. Mais, Sire, comme nous
fommes entièrement perfuadés des boimes Intentions de rotre A/aje/té ^
auffi nous attribuons ces Infradions à la FafTion de ceux qui nous haiflent.
Et nous fuplions très-humblement P^otre Majefié de foufrir que nous vous
portions nos Plaintes dans ce Cahier qui contient nos Griefs , que nous
prenons la Liberté de vous prefenter par nos Députés , & nous efperons
que rotre Majefié nous rendra une Reponfe favorable ; car noas lavons
très bien que comme vôtre Thrône eft glorieux par un Nombre mhni de
Triomphes , il eft aufli environné par la Juftice 8c l'Equité: car ces Ver-
tus , Stre , font les plus beaux Fleurons de vôtre Couronne , 8c vous font
le Père de votre Peuple , auquel vous commandés, 8c elles vous donnent
un Pouvoir plus noble , 8c un Empire plus abfolu fur les Cœurs de vos
Sujets , que celui que vous exercés fur vos Armées 8c fur vos Provinces ;
8c ces mên-»es Vertus obligent tous les FeritahUs François de bénir Dien à
Caufe d'un Règne fi jufte , fi bon 8c fi glorieux ; 8c nous , plus que
Perfonne , nous beniflons fon Saint Nom pour une Grâce fi fignalee ,
en priant Dieu d'une Manière plus particulière , de toutes les Puiflances
de nos Ames , de con(e.iivtr Votre Sacrée Majefié, de vous donner un heu-
reux Succès dans tous vos Defièins 8c Entreprifes , 8c de maintenir Vô-
tre Gouvernement en Paix 8c en Profperité. Ce font là , 5/rf, les Vœux
les plus ardents de ceux qui font de Coeur 8c d'Efet.
SIRE,
De rotre Majefié- ^
Lés très Humbles , les très Obeïfl'ans , 8c très
Fidèles Serviteurs 8c Sujets , les Pafieurs 8c
anciens , aflemblés par la Fermiflîou deTotre
Majefié en un Synode National, 8c auNoiB
de tous ,
Daillé , Modérateur.
De Langle , Ajoint.
1
De Galinieres
8c y Secrétaires»
De Brifiae ,
Âaaaa 5 CO-
742 XXIX. SYNODE NATIONAL
COPIE
Vnne autre Lettre duprefent Synode à VEtninentiffîme Cardinal Mazarin.
Article XI.
MONSEIGNEUR,
„ "V tOus confeflbns que nous avons de grandes Obligations a F«tre Emi-
„ IN nence , car c'eft à vos Confeils que nous fommes redevables de la Per-
j, miffion qui nous a été accordée de nous aflcrabler Sc de tenir ce Synode,
j, 6c du tems qui nous a été afîîgné pour régler nos Afaires. Nous envoions
,> les Sieurs Dtze Pafteur , 6c foifac Ancien vers 5^ Majefié, pour lui pre-
,, fenter le Cahier de nos Griefs , 6c pour rendre à rotre Eminence nos très-
„ humbles Remercimens pour toutes les Faveurs que nous en avons reçues.
„ Et nous fuplions très-humblement Votre Eminence d'accepter nos profonds
„ Refpeéts , & les Aflurances que nous vous donnons de nos Remercimens.
„ Nous efperons que Votre Eminence nous continuera les Efets de fa Jufti-
„ ce & de fa Proteftion ; 8c que Vous nous donnerés de nouveaux Sujets
■r, de publier vos Bontés partout le Monde, Sc de demander à Dï>« , dans nos
„ Prières , qu'il comble Votre Eminence de fcs plus pretieuks Bencdiélions.
(, Nous fommes ,
MONSEIGNEUR,
De votre Eminence
Les très Humbles , & très Obéïflans Serviteurs , les
. Pafieurs & Anciens , aflemblés par la Permiffion
de SaMajefté , en un Synode National à Lonànn^
& au Nom de tous ,
Baillé , Modérateur.
De Langle , Ajoint.
De Brtfac , -^
& > Secrétaires.
DeGalinieres,^
CHAPITRE VI.
Aprobation de la Confeflîon de Foi.
LA Confejfion de Foi étant lûë , elle fut fignée par tous les Députés , qui
proteftcrent , tant en leur Nom., «qu'au Nom de leurs Provinces , qu'ils
vouloient pcrfeverer jufqu'à la Mort dans la Profcffion inviolable de cette Con-
fcfljon , fans y rien changer.
CHA-
T E N U A L O U D U N. "43
CHAPITRE VIL
Remarques fur la Lecture de la Difcipline Ecclefialtiquc.
Article I.
LEs Députés de la Province de Xaintonge demandèrent qu'on fixât un plus
long Terme que deux Années d'Epreuve aux Prêtres & aux Moines qui
renonçoient à la Superftition 8c à l'Idolâtrie , pour fe joindre à nôtre Com-
munion , avant que de les recevoir au Saint Mmiftere, à Caufe qu'ils avoient
donné plufieurs Scandales par leur mauvaife Conduite. L'Aflèmblée fût d'O-
pinion , qu'il n'étoit pas Befoin d'une plus longue Epreuve que celle des
deux Années , qui avoient été déterminées par le fécond Canon du premier
Chapitre de notre Difcipline. Mais que toutes les Eglifes & les Coloques
dévoient prendre garde de ne recevoir pas fi facilement ces fortes de Pcrfon-
nes , & de ne les rechercher pas avec Empreffement , mais que pendant deux
Années , qui étoit le Terme prefcrit par nôtre Difcipline , il faloit s'aflûrer
de leur Sincérité , par des Preuves évidentes , & fe comporter en cela com-
me on le jugeroit à propos.
Les Provinces de Xaintonge , 8c du PotiSïo» , demanderont que cette Aflem-
blée prît quelques Mefures pour prévenir les Inconveniens qui pourroient
arriver dans l'Examen des Propofans , dans les Confiftoiies des Villes
fortifiées : On fit un Décret , que les Canons du fécond Article du Chapi-
tre premier de notre Difcipline , & les Aétes du Synode National tenu à
Charenton l'an 1631. feroient exactement obfervés; & que nos Propofans fe-
roient , autant que Dieu nous en fourniroit les Moiens êc la Commodité ,
examinés dans les Coloques 6c les Synodes , Se non pas ailleurs , à moins
qu'il n'y eut des Raifons très importantes d'en agir autrement, & en Cas d'u-
ne Neceffité indilpeniable , de quoi les Eglifes rendroient Compte aux Sy-
nodes Provinciaux , & ceux-ci au Synode National , & ce qui fût fait à cet
Egard par les Confilloires de Paris & de Satimur , fut aprouvé comme étant
conforme aux Canons ci-defius mentionnés.
III.
tes Députés des Sevenes & du Bas Languedoc propolerent , touchant le
cinquième Article du premier Chapitre de notre Difcipline , qu'on fixât un
Age pour les Etudians en Théologie , avant qu'ils pûffent être reçus au St.
Minirtere "par l'Ordination ; afin de prévenir par là plufieurs Inconveniens
qu'on avoit remarqué dans plufieurs Occafions , qui étoient venus du trop
de Vivacité , & du peu d'Expérience de la Jeuneffe. Cette Afiémblée ne
fût pas d'Avis de faire aucun Changement dans ce Canon de notre Difcipli-
ne ; mais elle avertit fort ferieufement toutes les Provinces de n'admettre au-
cuns Propofans pour éne examinés , fi non ceux que la Pieté , la Gravité ÔC
la Prudence rendoient recommandables , & doiu on auroit des Temoig-
744 XXIX. SYNODE NATIONAL
nages fufifans , que les Pafteurs ôc Profefleurs ne donneroîent qu'avec beau-
coup de Circonfpeétion.
IV.
Il fût décrété qu'on obferveroit dans toutes les Eglifes, l'Ordre qui fe trou-
ve dans le fepticme Article du premier Chapitre de notre Difcipline, à l'Egard
de l'Impofition des Mains pour l'Ordination ; & que ceux qui ne s'y confor-
meroient pas feroient cenfurés.
V.
La Province des Sevenes fe plaignit de celle do Languedoc , d'autant que
celle-ci avoit tranfgrcfle le neuvième Article du Chapitre premier de notre
Difcipline , aiant admis des Perionncs au Miniftere avant que de leur avoir
aflîgné aucun Troupeau en particulier , ôc fans prendre aucun Soin d'aflurer
quelque Subfiftance aux Miniftrcs dans les Lieux où ladite Province du Lan-
guedoc les avoit envoies. Cette Affemblée jugea que le Bas Lan(^uedoc
étoit digne de Blâme , & elle ordonna que ledit Canon feroit exaétement
obfervé par toutes les Provinces i de quoi on rendroit Compte au Synodç
National.
V I.
"La Province du Berri pria cette Affemblée d'ordonner à tous les Prédica-
teurs de l'Evangile, de fc contenir dans les Bornes de la Simplicité qui eft re-
commandée par Vyipôire , & de bannir de leurs Sermons tout ce qui peut fen-
tir la Vanité & l'Afcftation des Ecrivains Modernes. L' Affemblée repondit,
que , félon fon Jugement , on ne pouvoit faire un Décret {>lus Saint & plus
-Judicieux que le douzième Canon du premier Chapitre de notre Difcipline,
ni que les Canons des Synodes de Gap , de la Rochelle , de Saint /i^aixant ,
<ie Privas , de Tonneins Se de Caflres ; dont l'exaéte Obfervation îùt recom-
mandée à tous les Pafteurs i & on enjoignit à tous les Confiftoires , Colo-
qucs ôc Synodes , de veiller diligenment fur les Trànfgreffeurs defdits Ca-
nons •■) 8c d'emploier contf'eux les Remontrances & lesCcnfurcs qu'ils iuge-
roient être convenables ; afin que le Sacré Dépôt de la Vérité étant Religieu-
fement confervé au milieu de nous , l'Evangile pût être prêché de la Maniè-
re qui convient à fa très excellente Majefié.
VII.
Ce Synode reflechiffant fur le premier Chapitre de notre Difcipline, touchant
le Canon du Synode National de Privas , qui enjoint aux l'afteurs d'exhor-
ter leurs Peuples à obferver la Modêftie dans leurs Habits , 6c de leur en
montrer l'Exemple dans leurs Perfonnes , 6c dans leurs Familles , comme
étant les meilleurs Modèles 6c les plus lîficaces , il fut ordonné que le fufdit
Canon feroit très cxaftement obfervé : 6c plufieurs groflcs Plaintes aiant été
•portées contre divers Pafteurs, dont les Femmes 6c Enfans avaient tranfgref-
fé ce Canon par leur Vanité , & par leur Afe£tation à fe conformer au Mon-
de, dans les Modes nouvellement inventées des Habits , ce qui étoit contrai-
re à la Modêftie Chrétienne : tous les Modérateurs des Coloques 6c des Sy-
nodes furent exprcflément chargés, 6c on leur commanda de reformer ces Ex-
cès, par des Cenfurés, 6c par les plus fcveres R eprimandes. Et on décréta déplus ,
que
TENUALOUDUN. 74?
que les Miniftres Refraétaires feroient fufpendus de leur Ofice , jufqu'à ce
qu'ils eûflent levé ce Scandale , & afin de veiller encore plus loigneufement
fur CCS Excès , on permit à tous les Particuliers , félon la Metode prefcritc
dans notre Difcipline , d'en informer leurs Confiftoires , 6c de demander la
Reformation de ces Abus, &: au Cas qu'on la refuiàt.de s'adreffer aux Co-
loques , afin que les Delinquans fùffent cenfurés,de même que leurs Fauteurs
& leurs Adherans : & il fut décrété que ce Canon feroit Religieufement ob-
ffcrvc &C lu dans tous les Confiltoires.
VIII.
Les Députés de la Province du Dauphiné k plaignirent , touchant le pre-
mier Article du troifiême Chapitre de notre Difciphne, qu'il yavoit de cer-
taines Perfonnes lefquelles, quand on dcvoit les recevoir à l'Ofice d'Ancien,
refufoient de fe tenir debout en Face de l'Eglife , quoique cela fût requis
par le fufdit Article ; & ils demandèrent , fi quelques-uns pouvoient être dif-
penfés de cette partie de l'Ordre obfervé dans la Réception de nos Anciens?
Cette Afl'emblce ordonna que ce Canon feroit obfervé félon toute fon éten-
due , & fans aucun Egard pour Perfonne \ &; la Province du Dauphiné fut
cenfurée, pour avoir fouterc qu'il fut violé.
I X.
A la Requête des Députés du Bas Languedoc , il fut décrété , fur le même
Chapitre Premier de notre Difcipline , que ceux là feroient reçus à l'Ofice
d'Anciens , qui refidoicnt dans le Reflbrt de l'Eglilê particulière qui les au-
roit elûs , Se qui faifoicnt aftucllement nombre parmi les Membres de la-
dite Eglife, il la Chofe étoit poflîble; mais qu'au cas qu'il furvint quelques
Dificultcs pour cela , elles dévoient être décidées par leColoque, ou leSy-
de dont cette Eglife dépendoit.
Cette Aflemblée étant informée, combien peu on étoit foigneux de mettre
en Execution le trente-troifiême Article du premier Chapitre de notre Dif-
cipline, enjoignit à toutes les Provinces Sc Eglilês particulières, de l'oblêrver
plus exaélemcnt à l'avenir , & de conferver exaétement les RcgîtrcsdesEve-
nemens mémorables concernant notre Religion , & d'en envoier les Aétes
aux Coloqucs & Synodes , par quelques Perlbnncs judicieufes , afin qu'ils
pûffent être délivrés à la Perfonne qui avoit la Charge de les recueillir &
compiler en un jufte Volume. Et on renouvella cet Ordre fait dans le Sy-
node National de ritré , l'An 1617. & on enjoignit à toutes les Provinces,
de nommer chacune un Pafteur Particulier dans leurs Synodes, à qui on pût
feire le llaport de tous ces Faits remarquables.
X I.
Les Députés Provinciaux du Pas Languedoc propoferent, furlaLeéturedn
fécond Article du huitième Chapitre de notre Difcipline , que l'on fit un
Règlement pour l'avenir , qu'aucune Eglile dans chaque Province , ou du
moins dans laleur.nepourroit pas envoier plus d'un Ancien avec ion Pa(teur,
au Synode Provincial. Mais l'Aflemblée ne jugea pas à Propos de faire au-
cun Changement dans ledit Article , ni par raport à cette Province particu-
Tome JI. Bbbbb liere ,
746 XXIX. SYNODE NATIONAL
liere, ni à Tcgard d'aucune autre. Us demandèrent auffi , qu'une même
Eglife , quoiqu'elle fût compolee de divers Araeaux , & d'Aflemblécs Ane-
xces , ne pût pas députer plus d'un Ancien ou deux à ces Synodes , ce qm
ne fut pas non plus aprouvé.
Les Députés de k Province de Xaintonge demandant comment on fe com-
rorteroit à l'Egard de ceux qui avoient époufé la Nièce , ou la petite Nié-
ce de leur Femme decedée , iJc qui cependant demandoient d'être reçus à la
Communion à la Table du Seigneur ? Cette Affemblée refolut , qu'on fe
eonduiroit dans cette Afau'e félon qu'il eft ordonné par l'onziême Canon du
treizième Chapitre de notre DifcipUne , & félon les Décrets des Synodes Na-
tionaux de Fitré , & du fécond 6c troifième de Charenton , qui avoient dé-
claré que de pareils Mariages étoient iriceitueux ■■, 6c il fût défendu à tous les
Paftcurs de bénir les Mariages contradés dans ces Degrés défendus, fous quel-
que Prétexte que fe pût être ; il fût enjoint à tous les Confiftoires , f fans
parler de 1 1 Validité ou des Efets de ces Mariages , dont la Connoiffancc
apartienc proprement au Magitoat ) de déclarer à tous ceux qui étoient en
un pareil Htat , qu'ils ne pouvoient pas participer aux Gages de la Remif-
fion de leurs Péchés, pendant qu'ils habiteroient enfemble; Déplus, tous les
Coloques & Synodes furent chargés d'emploier toute leur Autorité afin que
ce prcfent Ganoa fût duëment obfervc.
.X I I L
Il fût ordonné que dans la première Edition de la DifciplinedenôtreEgli-
fe , les Imprimeurs inferaflènt la Province du Bearn au Nombre de celles qui
compofoient notre Synode National .
La Difcipline de nos Eglifes étant lûè" , tous les Députés des Synodes pro-
mirent , tant en leurs Noms , que de la Part de leurs Synodes , lefquels ils
reprefentoient , qu'ils ne mamiueroicnt pas eux-mêmes de l'obferver , 6c de
la faire exaftcment obferver dans leurs Provmces.
CHAPITRE VIIL
Remarqua fur la Ligure au dernier Synode National de Charenton ,
tenu l'An 1644.
Article I.
LEs Députés Provinciaux du Bas Languedoc ôc des Sevencs , demandant
qu'on fit quelque Changement dans le Décret du Synode National de
Ckarenton tenu l'An 1644. lequel autorifoit les Confiftoires , avec un plein
Pouvoir de juger finalement & fans Apel, des Diferens qui furvenoient à
POccafion des Places dans nos Temples : le Confiftoire de Montpellier
aiant
TENUALOUDUN. 747
aiant cavoié des Mémoires à cette Aflemblce , par lefquels il demandoit, au
contraire , la Confirmation dudit Décret. Cette Aflcmblée révoquant les
Décrets des Synodes Provinciaux faits au Préjudice desOrdonnances dudit Sy-
node National de Charenton , lefquels Décrets n'aiant pas encore été mis en
Exécution par leurs Confiftoires , & étantà prelènt déclarés nuls par ce pre-
fent Synode , cette Afl'emblée jugea , qu'on ne dcvoit faire aucun Change-
ment dans le Décret dudit Synode National de Charenton ; mais elle ordon-
na feulement , qu'au Casque les Dificultés fullent fi grandes qu'elle nepùf-
fent pas être levées par le fufdit Confiitoire particulier , alors ce même Con-
fiftoire afiembleroit les principaux Chef?, des Familles apartenans à fonEgli-
fe , ou ceux des Confiftoires Voifins , afin qu'étant fortifié par leurs Confeils
il pût juger en dernier Reflort ôc fansApel de ce qui concernoit Icfdites Pla-
ces , & emploier les Cenfures de l'Eghfe contre ceux qui ne voudroient pas
fe foumettre à fon Jugement 8c à fes Ordres, & particulièrement contre ceux
qui entreprcndroient de porter une Afaire de cette Nature ailleurs que dans
nos AflèmblcesEcclefiaftiques. Déplus, le prefent Synode déclara & jugea,
de même qu'avoit fait le dernier Synode National tenu à Charenton , fur les
Articles fcptiême & onzième des Apcis, qu'il y avoir moins d'Inconvcniens à
laiflèr toutes les Places Libres & en Commun, qu'à Icsafiîgner à des Perfonnes
Particulières , qui n'étant d'aucune Qualité diftinguée , ne pouvoicnt pré-
tendre aucun Droit ou Prééminence par delfus les autres. Et toutes les Kgli-
fes furent exhortées de faire tout ce qu'elles pouroicnt, afin que toutes les Pla-
ces fuilent Communes. ■ i:î
I I.
D'autant que la Vraie Pieté & Sainteté dépendent d'une bonne Connoifian-
ce des Myfteres de notre Religion ; cette Aflèmblée ratifiant le Décret fait
dans le dernier Synode de Charenton , qui avoit été dreflé, parce que dans plu-
fieurs grandes Eglifcs de ce Roiaume il ctoit necefl'aire, pour l'Edification
d'un chacun en gênerai , qu'on expliquât les Catechifme s des Dimanches ,
non par des Queftions & des Reponiès familières , mais par des Lieux Com-
muns ; & qu'afin que ceux qui etoient déjà avancés en âge puflént être d'au-
tant mieux inftruits , on fubftituât des "Catcchifmes extraordinaires en cer-
tains jours de la Semaine qui précedoit la Sainte Cène : cette bonne Coutu-
me étant aprouvée , toutes les Eglifes furent exhortées de fe conformer, au-
tant que Dieu leur en fourniroit les Moiens, à cet Ordre prefcrit par la Dil^
cipline ; & qu'au Cas qu'on ne pût ]ias faire le Catechifme tous les Diman-
manchcs aux Enfms , alors on choifiroit quelq'ie jour particulicrdc la Semai-
ne pour cet Exercice , fur tout un peu avant la Célébration de la Cène du
Seigneur. Et tous les Synodes Provinciaux furent chargés de s'informer, fi
toutes les Eglifcs particulières de leur Diftrid s'aquitoicnt de leur Devoir en
cela ou non , & d'en donner Connoiifance au Synode National prochain. On
décréta encore de nouveau , & on ordonna que toutes nos Eglifes prendroient
un Soin très particulier, 8c toutes les Mefurcs qu'elles jugcroient les plus pro-
pres pour l'inftruélion des Fidèles i 8c que dans les Eglifes où l'on préchoit
deux fois chaque Dimanche, le jecond Sermon icroit Utftiné à expliquer le
Bbbbb a Ca-
748 XXIX. SYNODE NATIONAL
Catechifme par Manière de Lieux Communs , les Pafteurs s'accommodant à
la portée des Efprits les plus fimples : & dans lesliglifcs &C Villes où l'on
prêchoit plus d'une fois chaque jour de la Semaine , comme on faifoit en
quelques Endroits, l'Allemblée exhorta les ConCiftoires de ces Lieux de chan-
ger un ou deux de ces l-'rêches en Catechifmes familliers ; èc les Eglifes qui
etoient plus nombreufes , & difperfées en divers Quartiers, furent exhortées
de louer un Miniftre propre pour inftruire les Enfans dans tous les Quartiers
4es Villes & de la Campagne ; ou du moins de choifir dans chaque Quar-
tier des Anciens capables de catechifer la Jeunefle , 6c qui voukiffent bien
rendre ce bon Service à l'Eglife de nôtre Seigneur fefus-Chrtfi. Et on en-
joignit aux Pères 6c aux Mères de prendre un Soin très particulier de la Re-
ligieufc Education de leurs Enfans , en les inftruifant eux-mêmes , & en les
confiant aux Soins d'un Miniftre Pieux , qui piàt les former à la Religiondès
leurs plus tendres Années. Et on enjoignit aux Coloques 6c aux Synodes
de prendre Connoifiance , par les Paftcurs & Confiftoires , une lois l'Année,
de rObfcrvation de cet Ordre. Et qu'au Cas qu'il furvint quelques Difi-
cultcs qui arrêtaffent , ou empêchâffent ce louable Deffein, les Synodes Pro-
vinciaux pourroient les reloudre avec Autorité , 6c que tout ce qu'ils au-
roient jugé Sc déterminé , leroit exécuté , C non-obftant tout Apel, ou Opo-
fition ) & mis en Pratique , jufqu'à la Tenue du Synode National fuivant ,
auquel on rendroit Compte du tout. Et afin que les Palteurs s'aquitaffent
plus exaèhemenc de cette Partie très neceflaire de leur Miniftere , 6c qu'ils
pûffent avoir plus de tems pour vaquer à leurs Etudes particulières , 6c fè
mieux préparer pour monter en Chaire , 6c pour donner Satisfaction à leur
Auditoire par une claire,judicieufe ôc folide Explication des Saintes Ecritu-
res : les Eglifes dont les Miniltres étoient obligés de prêcher plus de trois fois
par Semaine , furent priées de les décharger d'une Partie de cet Exercice ,
afin qu'ils pûffent avoir le Tems de fe mieux préparer pour leurs Sermons, 8c
qu'ils piaffent s'apliquer plus utilement à l'inftruftion de la Jeunefle, par des
Catechifmes familiers. Et les Synodes 6c les Coloques furent chargés de
prendre garde que les Pafteurs 6c leurs Eglifes travaillalfent , les uns 8c
les autres , à l'Edification de leurs Membres , 6c à l'Avancement de la Gloi-
re de Dieu 6c de l'Evangile.
III.
Monfieur Drelincoftrt , Pafteur de l'Eglife de Paris , aiant rendu Raifoa
de fes Ouvrages , qu'il avoit entrepris pour obeïr aux Confeils du dernier
Synode National tenu à Cbarenton , reçût les Louanges 6c les Remercimens
de cette Affcmblée, à Caufe des favans Ecrits qu'il avoit déjà pubhés pour la
Defcnfe de la Vérité , éc pour la Confolation des Fidèles , auxquels ils
avoient été d'une très grande Utilité ; 6c il fût exhorté de continuer fes Ou-
vrages peni'-'les , 6c de faire imprimer les autres Traités qu'il avoit en Maia,
aufli-tôt qu'ils feroient achevés. .
I V.
On lût un Article du dernier Synode National , touchant les Diferens de
PUniverfité de Die , avec Monfieur Aimia Mkiiûere. On examina auffi les
Ut-
TENU A LOUDUN. 749
Lettres des Profefleurs de ladite Univerfité , dans lefquelles ils fe plaignoient
des grands Troubles qu'il leur avoit fufcités , à l'Occafion des Jugemens
rendus dans le Confiftoire de Lion , le vint-uniême Mars, de l'An 1658. 6c
le feptiême du même Mois de l'An 1645. ncn-obftant qu'ils euflent tous été
révoqués dans le dernier Synode National , dont le même Décret avoit été
confirmé par une Sentence juridique dans la Cour Souveraine des Requêtes,
le douzième de Mai 1656. où ledit Aimin les avoit fait venir. E,t on fit
encore R«port qu'il menaçoit de les pourfuivre plus tortement. Sur quoi
cette y\flemblée Cenfura ledit Aimm , pour avoir porté fcs Apellations de-
vant un Tribunal Séculier , contre les Canons de nôtre Difcipline , 6c mê-
me contre le Décret du fufdit dernier Synode National. Et le Synode Pro-
vincial des Sevenes fût autorifé , au Cas que ledit Aimin tranfgrefl'àt à l'ave-
nir ce dernier Décret , de prendre Connoiflànce de fon Procédé , & de le
cenfurer félon qu'il l'avoit mérité , foit en le fufpendant , ou depofant de
fon Ofice , ou autrement félon qu'il le jugeroit convenable. Et ledit Syno-
de reçût aufli l'ouvoir de s'informer plus à Fond des Motifs qu'il avoit eu
pour ne pas continuer les Exercices de fon Miniftere. Tout cela devant être
fait par l'Autorité de cette Ailemblée , fens que ledit Aimin pût apeller du
Jugement dudit Synode Provincial.
Il fut ordonné qu'on obfcrvcroit très-religieufement le cinquième Article
des Remarques fur la Ledure de la Difcipline , faites par le Synode de Clnt-
renton , l'An 1644.. '^^^ dcfendoit aux Fropofans de monter en Chaire aux
Heures deftinées à la Prédication , 8c que ceux qui le violeroient leroient
ccnfurés par les Coloques 5c les Synodes,
Sur la Leéture du Treifiême Article des Apels dans le dernier Synode Na-
tional , les Députés Provinciaux des Sevenes fir^tnt leur Raport , & on
produifit la Lettre du Confiiloire de Saint Etienne, Cette Aiîèmblée blâma
ladite Province 8c ledit Confiftoire, pour n'avoir pas mis plutôt en Execution
l'Ordre dudit Synode National , pour feparer le Sieur /^/«<r^f /d'avec fa Fem-
me. Et d'autant que ledit Sieur Michel & là Femme , afin d'éviter les
Cenfures de l'Eglife , ofroient volontairement, & de leur propre mouvement,
de fe feparer. l'un d'avec l'autre , & d'ôter par-là tous les Sujets de Scatida-
le qu'ils avoient donnés : cette Affemblée ordonna , qu'après qu'ils auroient
donné des Preuves de leur fincere Repentance 6c Soumiffion aux Règles de
nôtre Difcipline , par une Séparation réelle l'un d'avec l'autre , avant le
Terme de lîx Mois , alors , ôc non auparavant, ils fêroient reçus à la Paix
iSc à la Communion de l'Eglife,
V I L
Les Députés ds la Province de Bourgogne furent ouïs touchant le Décret
du dernier Synode National , qui ordonnoit à ladite Province d'examiner les
Comptes du Sieur Jean Gras , concernant les Sommes qu'il avoit reçues pour
les Eglifes de Montauban, de la Rochelle 8c de Caftres. LefHits Députés dé-
clarant que ces Comptes avoient été examinés ôc aprouvcs dans le Synode te-
Bbbbb 5 Biî
y^m XXIX. SYNODE N A T FOIN A L
ru à5/i#l'An i6yi. & mis entre les Mains àcs SkursCale Sî Spons , Aa-
ciens de l'EgUfe de £./om , & Députés poiîi' ladite Kglîfe, «s Députés fu-
rent fatisfiùts de leur Raport.
VIII.
Les Coloques de R»nën & de Cau.\ propoferent la Séparation de la Haute
& Bafe Norm^,nâie , & d'en faire deux Synodes Provinciaux. Après qu'on
cnt ouï Monfieur Bachart parlant pour les Coloques de la Baffe Normandie.:
cette Aflcmblée jugea que le Décret fait dans le dernier Synode National
refteroit dans toute fa Force, fans qu'on y fit aucun Changement j & qu'on
né parlcroit plus d'une pareille Propofition.
11 fut ordonné que la Demande réitérée de la Province des Sevenes , tou-
chant l'Eglife de Doftlpre &c à'Auchi fcroit portée au Synode fuivant du Haut
Latigitedoc , qui fut prié de délibérer mûrement fur cette Matière.
L'AfTemblée revoiant le huitième Article des Matières Générales du der-
nier Synode National , qui enjoignit aux Confiftoiresdes Eglifes quiavoient
des Imprimeurs, de prendre garde très foigneufement , qu'on ne fit aucun
Changement dans la Verfion de notre Bible, ni dans nôtre Liturgie, ou dans
nos Pfeaumes , fans un Ordre exprès du Confilloire qui avoir reçu l'Auto-
rité de le faire , par le Synode Provincial : Cette Aflemblée en recommanda
auflî l'exaéle Obfervation , 8c déclara dignes d'être cenfurés ceux qui le ne-
gligcroient , 6c ordonna qu'on rendit Compte de ceci aux Synodes Provin-
ciaux 8c aux Coloques. Il fut déplus défendu à toutes fortes de Perfonnes,
quelles qu'elles pûilènt être , d'imprimer , ou relier aucuns autres Catechif-
mes ou Prières , avec nôtre Liturgie & Catechifme ordinaires.
X I.
En lifant l'Article du dernier Synode National , touchant le Péché Origi-
nel , pluficurs Provinces demandèrent avec Importunité , qu'il plût à l'Af-
fcmblée de l'adoucir. Sur quoi on fit ce Décret , qu'à l'avenir tous
les Pafteurs 8c Propofans qui fe prefenteroient pour être reçus au Saint Mi-
niftere , feroient feulement obligés de ligner les Articles dixième 8c onzième
de la Confeffion de Foi , reçue par toutes les Eglifes Reformées de ce Roiau-
me. En même tems il fut défendu à toutes fortes de Perfonnes de prêcher
ou faire imprimer aucune Chofe contre l'Imputation mentionnée par ledit
Synode dans ledit Article, & qu'on n'y changeroit rien du tout.
XII.
En lifnnt l'Article du même Synode National , touchant la Rédemption
des Captifs : cette Aflèmblée remarqua , que les Charités faites par les Fidè-
les pour ce Sujet , avoient été emploiées très utilement à cette Oeuvre Pieu-
fe , ce qui parût par les Comptes qu'on en produifit 5c qu'on examina ; 8c
d'autant qu'il étoit fort neceflaire de continuer une fi noble Charité, cette Af-
femblée recommanda aux Provinces de ne pas ceffer de la Pratiquer , félon
l'Intention qu'on avoit eue dans ledit Article.
XIII. Les
TENU A LOUDUN. jù
XIII.
Les Députés de la Bafe Guienne rendirent Compte de ce que leur Synode
avoit fait à l'Occafion de l'Abfence des deux Anciens , qu'ils avoiau
députés au dernier Synode National de Charenton ■■, & l'Aflemblée aprouva
le Procédé que ledit Synode avoit tenu en cenfurant MonGeur S<«/»w<gf à Cau-
fe de fon Abfence.
CHAPITRE IX.
Contmant divafes Jpdlatiom des EgUfes , & des Particuliers.
Article I.
MOnfieur Ferrand , Pafteur de l'Eglife de Bourdeaux , apella du Procé-
dé du Synode de la Baffe Gutenne tenu à Bergerac , touchant le Chan-
gement qu'il avoit fait de fa Deputation au Synode National , ledit Synode
enaiant mis un autre à fa Place lors que feize des Membres dudit Synode en
étoient Abfens : ledit Sieur Ferrand difant que cela avoit fait Tort à fa Répu-
tation. Sur quoi les Députés de ladite Province déclarèrent , que ce Chan-
gement avoit été fait enfuitc d'un Règlement du Synode tenu à Cafieljaloux,
fans qu'on eut le moindre Doute de l'Intégrité dudit MonfieurF(frr,i«^,dont
la Fidélité & la Sincérité étoient très bien connues dans toute leur Province
êc ailleurs. Cette Aflémblée jugea que le Règlement établi dans ladite Pro-
vince étoit fort Louable , & que l'Obfervation en étoit trcs Profitable •• qu'il
auroit cependant été beaucoup mieux , li on n'avoit pas fait cette nouvelle
Eledtion en PAfence de tant de Membres dudit Synode ; £c ledit Monfieur
Ferrand fut prié de rcfter fatisfait du Témoignage que les Députés de ft Pro-
vince lui avoient rendus dans cette Aflcmblée, en déclarant qu'il s'étoit tou-
jours comporté comme un bon & fidèle Serviteur de Die».
Les Eglifes de Bea^me , de Tkoire & de St. /e4« , apellerent du Jugement,
du Synode de Bauro^oitie , qui avoit refufé de les décharger des Sommes aux-
quelles elles avoient été taxc-es, comme les autres Eglifes de la même Provin-
ce , pour les Coltges & Univerfités. Après qu'on eût examiné le contenu
de leurs Mémoires , Se qu'on eût ouï les Députés des Provinces , l'Allèm-
blée jugea que les fvifdites Eglifes étoient dignes de Blâme, pour avoir reiufé
de paicr les Sommes qui leur étoient demandées, £c il leur fut enjoint de fc
foumetcre à cet Ordre.
III.
Le Sieur Gattlfier , Puttcur dans la Province de Xaintavge , porta fon Apci
d'une Cenfure, qu'il pretendoit lui avoir été infligée par le Synode de ladite
Province , tenu à Maufe le ciîiquiême de jHtllet l'An 1 6^6. parce qu'il ayoii
refufé de Bâtifer l'Enfant du Seigneur de Cjre y duns fon Château en un jour
c^trsor-
752 XXIX. SYNQDE NATIONAL
extraordinaire. Cette Aflemblée confiderant que dans la prétendue Cenfurc
qu'il produifit , il n'y avoit aucun Terme qui fit mention de Cenfure ,' il
n'avoit eu aucun Sujet de fe plaindre, 6c qu'il ne devoit pas s'ctre porté pour
r\ pelant devant cette Affemblce ; parce que les Pafteurs dévoient fe laifler
conduire par leurs Confiftoires , & fe conformer aux Maximes de leurs Pro-
vinces dans des Afaires de pareille Nature. Et d'autant que cette Aflemblée
fut informée , que ledit Gaultier avoit été long-tems fans Eglife , on com-
manda à la Province de Xaintonie de lui chercher de l'Emploi.
I V.
Mademoifelle d^ytrgier , Veiive de Feu MonGeur d^Argier , Pafteur , fe
plaignit du Jugement du Synode du Bas Languedoc tenu kVfez.,VAn 165-9.
par lequel fa Demande avoit été rejettée , & elle requit qu'une Penfion an-
nuelle lui fût accordée , en Qualité de Veuve de Miniftre , par les Eglifes
de Cormes & de Florenfic ; mais fon Apcl fut rejette, parce que les Matières
de cette Nature dévoient être décidées hnalemenï dans les Provinces.
V. ; f
Le Sieur du Bourdieu , Pafteur de l'Eglife de MontpelUer , aiant prefcntc
à cette Aflemblée les Papiers & Mémoires de Monfieur Pierre Gafarel , Syn-
dic des Habitans de la Ville de Montpellier, profeflant la Religion Reformée,
par lefquels il fe dcfcndoit contre les Apels portés par le Sieur ^ean Gnillard,
Mademoifelle Colombe gc Efther Thaludtere de D^rg^» , concernant un Diferent
cntr'eux ,à l'Occafion de quelques Places dans le Temple : ces Diferens fu-
rent envoies au Confiftoire de Montpellier, •çonx y être jugés définitivement,
au Cas qu'ils ne fuflcnt pas encore terminés , félon les Ordonnances établies
dans ce prefent Synode , Se dans le dernier dé Charenton.
On produifit , dans cette Aflemblée , les Mémoires de Monfieur David
le Blanc, ci-devant Pafteur de l'Eglife de Terno^x, qui étoit mort depuis en-
viron deux Ans , 6c ils furent prefentés par fes propres Enfans , pour leur
Père défunt, afin de foutenir un Apel qu'il avoit interjette d'un Jugement du
Synode Provincial du rivaret. tenu à rais au Mois d^ylvrU 1651. & ils fc
plaignirent de ce que ledit Synode avoit ôté leur Père de fon Eglife de Fer-
noux , fans avoir feulement voulu l'entendre parler pour fa Dcfence i enfor-
te qu'il avoit été fort long-tems entièrement deftitué d'Emploi , fans qu'on
lui aflîgnât la moindre Chofe pour fa Subfiftance, & fans qu'on prît Soin en
quelque façon de fa Pauvre Famille. Après qu'on eût oui les Députés de la-
dite Province , cette Aflemblée blâma fort la Province du /-'/•&'<!?-(??„ d'avoir
ôté ledit Monfieur le Blanc de fon Eglife , fans lui avoir permis aupara-
vant de fe défendre , & de ce qu'elle n'avoit pas pourvu à fa Subfiftan-
ce pendant tout le tems qu'il avoit été fans Emploi ; & il fut ordonné
?u'il feroit paie à fes Enfans , dans l'Efpace d'un An, la Somme de deux
;ens Livres , par ladite Province , 6c par les Eglifes de Vernoux & du
Vilai , chacune devant faire un Tiers de ladite Somme. Et le Synode du
Fivaref. fut chargé de voir que cet Argent fût paie aux Enfans dudit Dé-
funt Monfieur le Blanc , dans le tems limité.
VII. On
T E N U A L O U D U N. yn
VII.
On lût les Lettres 6c Mémoires de Monfieur Thubert le Perc, Pafteurdcs
Eglifes de CalfagnoUs 8c MavcjoUs , par lelquelles il apelloit d'un jugement
rendu contre lui dans le Synode tenu à AUus , l'An 165-8. ôc encore de ce
que ledit Synode avoit refuië de le rétablir dans fon Eglife de rez.cnohres ,
d'où on l'avoit ôté , fans vouloir lui donner aucune Railbn valide pourquoi
on l'avoit fait ; & de ce qu'à Caufe qu'il étoit en Droit de rentrer dans fon
Eglife , ledit Synode avoit ordonné qu'on lui paieroit une Penfion annuelle
de cinquante Livres , pendant fa Vie. Après qu'on eût oui les Deputésdes
Sevenes , & qu'on eût examiné les Mémoires qui contenoient les Raifons ÔC
les Fondemensde l'Apel interjette dudit Jugement, ^zxVK^xkàcf^'ez.enobres,
qui avoit Ordre de paier cinquante Francs tous les Ans audit Mr. Thubert.
Cette Alfemblée annula ledit Apel,8c caffa aufli le Jugement rendu contre la-
dite Eglife, à l'égard de la Penfion annuelle de cinquante Livres, 6c la déchargea
dudit Paiement, fans que ledit Mr. Thubert fût obligé de faire Reftitution de
cette Somme , s'il en avoit déjà reçu quelque Partie.
V I I L
L'Eglife de Xaintes apcUa d'un A£te du Synode Provincial de Xaintonge
tenu à Caz.et au Mois de Juin , l'An 1659. P^^' l'^<l^icl l^"^'t^ Synode avoit or-
donné , qu'outre le grand Catechifme dont on fe lervoit ordinairement tous
les Dimanches , elle fc ferviroit encore d'un autre entre le Prêche du Matin
5c le grand Catechifme pour les Enfans, d'une Manière familière , par Quef-
tions ÔC Reponfes ; & quoique cela ne fût pratiqué dans aucune Eglife de
ladite Province , néanmoins il vouloit que PEglife de Xaintes fe conformât
audit Ordre , & qu'elle gardât PUniformité. Cette Aflèmblce étant obligée
de louer le Zèle 6c la Diligence de ladite Eglife , qui avoit tant de Soin de
Plnftruétion de ceux qui étoient confiés à fa Charge , jugea qu'on auroit
mieux fait de kiffer ladite Eglife en pleine Liberté; ou que lors qa'elleavoit
donné fon Avis fur la Dificuké ( que l'on avoit découverte dans l'Ordre de
ladite Eglife , fcc qui y avoit été maintenu depuis pluficurs Années ) à l'Oc-
cafion du tems choifi pour le Catechifme , la Province même , auroit pîk
trouver quelques autres Moiens plus propres ik capables de produire ces bons
Efets 8c Fruits, comme on en avoit vu auparavant , & qui auroient pu ex-
empter cette Eglife de plufieurs Inconveniens qu'on avoit rencontrés- C'eft:
pourquoi le Synode exhorta ladite Eglife, & toutes les autres Eglifes de ce
Roiaume,de fe fortifier & de s'encourager dans ce louable Deflèin d'inftruire
leurs Membres particuliers , conformément au Canon fait Se établi dans la pre-
fentc Affemblee.
I X.
On produifit i<. lût dans cette Affemblee les Lettres & Mémoires dcsSrs.
Vulfon , de Grand Pré , de BxufU Calvet , Docteurs en Médecine, 6c Mem-
bres delà Faculté de Grenoble, faifant Profcflion de la Religion Reformée ;
par lefquels ils fe plaignoient de Monfieur le Gros, Parteur de l'Eglife Re-
formée de la Aïnre , 1 accufant d'avoir tranfgrcifé le dix-huitième Article du
premier Chapitre de notre Difcipline Ecclefiallique, qui dcfcnd aux Minif-
Tome II. Ccccc tre
7f4 XXIX. SYNODE NATION A L
très d'exercer la Médecine. Ils fe plaignirent de plus , que le Synode du
Dauphiné tenu r.u Mois de Septemhre dernier de l'An i6^c)., n'avoit pas pris
de véritables Mdures pour l'en «mpêchcr. On ouvrit auffi les Lettres du
Sieur le Gros , qu'on examina , &; on ouït les Députés de ladite Province,
qui parlèrent de cette Matière. Après que toutes les Parties furent ouïes,
cette Affenablée ne trouvant aucune Preuve contre Monficur le Gros , qui
jTi.irquàt qu'il eût recenment uanfgreûe ledit Canon, ni même depuis l'Ac-
te du Conhlloire de Grenoble du Mois de Juin i6^^., on lui enjoignit feu-
lement <ic s'en tenir précifcment & exactement au Sens & à l'Intention du
dix-huitième Article de la Dilcipline de nos Eglifes; & cela lui fut ordonne
ibus Peine d'être châtié de la Manière qu'il écoitpoixé par kdit Article.
X.
Les Sieurs de Bilaeres , Crttmel, Codere, Qc Dura fus. Députés de la Part
de pluikurs Habitans de Mornuuban , qui ie nommoient eux - mêmes les Di-
refteurs des Chefs de Famille de ladite Ville, comme il parorifoit par une
Lettre datée du cinquième d'Oiïijérr iS^'^., portèrent plufieurs Plaintes fc
Accuiations contre M.on^\Q\xx Jofeph ePArhitJJi, Parteurdc l'EgliièduditLieu,
^ d'autres Lettres contre le Confiftoirc , & le Sénat de ladite Univerfité;
parce que ledit d''ArbnJft, les Sieurs /f Clerc & Otftjfade Avocats, Députés
par le Confiftoire de Montaftban , 6c le Confcil extraordinaire de cette Uni-
vcrGtc , ( comme il eft évident par leurs Lettres de Commifllon & par un
AÛe portant Date du vint- neuvième d'Oétobre léfp. ) avoient défendu à
ces Chefs de Famille , repréfentés par Monlîeur Billiers & fes Compagnons
Députés , de s'aflemtaler & d'agir conjointement. Les Dcputés du Bas Lm-
guedoc , 6c le Sieur Boudet , Pafteur de Caujfade , furent ouïs parlant pour
eux & pour les Perlonncs qui s'opofoient au Synode de Réalmmt ; & les
Raifons pour & contre aiant été ouïes patienmcnt, & mûrement confideréesi
l'Aflemblée nomma des Commiflaires pour examiner les Actes que les Parties
Plaignantes 8c Défendantes avoient produits, afin qu'après une entière Con-
noiiKmce de cette C au fe on pût leur rendre Jullice. Lefdits Commiflaires
aiant fut leur Raport, & les Parties aiant été ouïes derechef, & mêmeplu-
lleurs fois, fur tout ce qu'elles avoiem à déclarer , &: après avoir lu & relu
plufieurs Papiers dans cette Aflèmblée, afin que tous les Membres dont elle
étoit compoiee, pûiîcnt avoir une claire Idée de toute l'AEiire , il fe trouva
que la pure Vérité étoit que Monfieur Billiers & fes Conforts , ne leur en
déplaife, avoient manqué en ce que : i. Ils avoient commencé leurs Pourfui-
tes contre Mr. d'Arbuffi pour des Bagatelles , & avoient formé une Cabale,
ce qui étoit exprefléinent défendu par nôtre Difcipline 2. Ils avoient de-
mandé d'une Manière poiîtive Se peremptoire , audit Confiftoire , qu'on
ailémblàt tous les Chefs de Famille, & qu'ils pûifent aporter avec eux tous
leurs Articles d'Accufation contre MowChmx: d' ArbKJjl, fans jamais avoirvou-
lu attendre le Jugement du Confiftoire là-deffus, 5. Us avoient comparu
devant cette Afîèmblée par un Notaire Public, ce qui étoit contraire à nos
Canons. 4. Ils s'etoient louftraits avec Précipitation de la Juridiction de
leurConfiitoire, en apellant dudit Confiftoire au Synode Provincial , & cela
parce
T E N U A t O U D U N. 7^5
parce qu'on ne leur avoir pas délivré auffi- tôt les Aftes qu'ils avoient de-
mandés. 5. Quelques - uns d'entr'eux s'apercevant que Mr. à' Arbuffi mon-
toit en Chaire pour prêcher étoient fortis de l'E.gliie,en marquant beaucoup
d'irreverence. 6. Parmi les Articles contre Monfieur cfArbHJfi il y enavoit
qui n'étoient d'aucune Confequence en eux-mêmes , & qui ne mcritoientpas
qu'on en fit Mention, 8c d'autres qui étoient fondés fur de fmiples Conjec-
tures , & fans Preuves ; & un entr'autres d.ans lequel on remarquoit beau-
coup de Painon& point du tout de Charité , ce qui ne convenoit pas à des
Chrétiens ; car ils révéloient un Secret au Monde, qui n'avoit jamais été fçû
de Perfonne,6cuneChofe qu'on n'avoit pii prouver quoiqu'on eût fait toutes
les Informations poflîbles pour en découvrir la Vérité. 7. En dernier Lieu,
dans la Conduite de cette Afaire ils avoient tait voir plus de Paffion que de
Zélé pour la Gloire de Dieu. Pour ces Caufes , i'Affemblée jugea, qu'ils
avoient mérité d'être cenfurés très-rigoureufement , 6c leur confcilla, pour
l'avenir, de ne plus violer les Régies de nôtre DifcipHne Se de la Modération
Chrétienne.
z. A l'Egard du fufdit Confftoire , il eft certain qu'il avoit manque
dans les Points fuivans : Premièrement en ce qu'il n'avoit pas été affez foi-
gneux, comme il devoit l'être, d'éteindre les premiers Feux de cette Con-
tention, comme il auroit pu le faire en montrant un peu de Condccendan-
ce charitable. Secondement , en ce qu'au lieu d'avoir confeillc au Sieur
à' Arbujji ôî'ohéin à l'Ordre du Synode de Ai.i-rjotfint il avoit été d'un Senti-
ment tout contraire. Troifiêmement , parce qu'il avoit foufert qu'on im-
primât plufieurs Ecrits qui étoient tout-à fait préjudiciables à nôtre [.ibertc,
& aux Privilèges qui nous ont été accordés par les Edits ■■, & que lors qu'il
avoit oui les Comptes de ceux qui avoient paie les Fraix de l'impreflîon de
ces Ecrits, il leur avoit rembourlé ce qu'ils avoient avancé pour ce Sujet.
Et en quatrième L,ieu , parce qu'il avoit donné un jufte Sujet aux Commif-
faires des Synodes à'"Ufez. ù de Manvoifin de fe plaindre de lui. C'cfi: pour-
quoi cette Aficmblce jugea qu'on lui feroit connoitre fon mauvais Procédé,
fcc cela d'une Manière un peu forte, & qu'on exhorteroit en même temstous
les Membres dudit Confiftoire de s'aquiter de leur OHce, avec toute la Cha-
rité, la Prudence, 8c l'Intégrité requifes.
3. Pour ce qui eft du Sénat de PUniverfité de Montaulfan , il fut auffi
trouvé en Faute : Premièrement, parce que, lors que le Conicil Ordinaire
de PUniverfité eût député le Sieur Crnmel -in Synode de la Bdjfe Guienne ,
le Conktl extraordinaire s'all'embla , non feulement à l'infçû & fr.ns le Con-
fentement du ConfeilOrdin.aire, ce qui étoit contraire aux Canons du Syno-
de National d'Alats , mais ce qui étoit encore pis , il l'avoit fiut pour faire
D pit au Reéleur, & pour lui nuire. Secondement, parce que ce Conièil
Extraordinaire avoit député ledit Sieur d''Arbtt(jt audit Synode de la BaJJe
Ciiienne, pour la même Afaire que Monfieur Crumel avoit été député par le
Confeil Ordinaire. Troifiêmement , parce que plufieurs Ecoliers s'étoient
promenés par toute la Ville avec i'Epée au Côté , fans que ledit Confeil les
en eût repris, comme il dcvoit , avec la Sévérité requifc. Et l'Aiîêmblée
Ccccc a blâma
756 XXIX. SYNODE NATIONAL
blâma leur Procédé, de même que celui du Confiftoire. Quatrièmement,
à l'Egard des Synodes Provinciaux de AdauvoiÇm y à'Vfez. S^ de Réa/mont,
cette Aflemblce dit, que quoi que celui de Mauvotfin pût , luivant la Rigueur
de nôtre Difcipline, renvoier cette Afaire du fufdit Monfieur d'y^r^/<^. au
Confiftoire de Montauhan , qui avoit négligé de la juger \ néanmoins la Pru-
dence dudit Synode fut louée, 6c fon Procédé fut aprouvé, à l'Egard de
Monfieur à''ArbttJfi; Mais quant au Synode du Bas LaK^uedoc, il fut déclaré
Juge incompétent. Et pour celui de Réalmont , l'Aéte de l'Eleétion de
Monfieur (S'u^rbnjfi pour Modérateur, ou Ajoint, ne fut pas aprouvé . non
feulement parce que ledit à' Arbaffi n'avoit pas des Lettres de Commiffion à
ce Synode , mais encore parce qu'il avoit des Afaires d'Importance qui dé-
voient y être terminées. L'Afl'emblée n'aprouva pas non plus que ceSyno-
de n'eut jamais opiné fur l'Opofition faite par plufieurs Pafteurs 6c Anciens,
contre l'Eleétion de Monfieur à''ArbHffi , pour être Afléfléur. Et de plus ,
on n'aprouva pas qu'immédiatement après le Retour des Opofans , TAfaire
de Monfieur d'^ArbiiJfi fût mife en Délibération , au lieu de pafler à d'autres
Matières qui auroient pu réunir les Efprits qui étoient déjadivifés; ni qu'on
eût choifi un autre Endroit que le Lieu Ordinaire j pour s'aflembler , afin
d'être feparé d'avec ceux qui étoient les Opofans, Et touchant Monfieur
Botidet , Pafteur de Caujfade , & les autres qui s'étoient opofés , on les blâ-
ma & cenfura , d'avoir quité l'Aflerablée , parce que leur Aétion tendoit à un
Schifme.
4. Et quant à Monfieur à^ArbteJfi , il eft évident qu'il faillit dans les Points
fuivans: Premièrement , en ce qu'il profera des Paroles très-choquantes con-
tre ceux qui étoient fortis de l'Eglife lors qu'il alloit monter en Chaire pour
prêcher. Secondement , en ce qu'il avoit tenu une Conduite allés incivile 8c
peu charitable envers les Commiffaires qui avoient été envoies à St. Afric de
la Part du Synode d''Vfez.. Troifièmement , en ce que le -Confiftoire de Mon-
tauban lui aiant témoigné que plufieurs Conieillers & autres Gentilshommes,
Membres de la Cour Prefidiale , avoient protefté qu'ils ne pouvoient pas re-
cevoir la Communion d'un Miniftre fufpendu par Ordre du Synode à'"Vfez,y
Si qu'il feroit mieux qu'il s'abftint de prêcher 2c de délivrer la Coupe ce
jour-là , dans la grande Eglifc , il avoit néanmoins voulu , nonobftant cette
Remontrance , prêcher & adminiftrer le Saint Sacrement. Quatrièmement,
en ce qu'il avoit entrepris d'être Ajoint du Synode de Réalmont , & qu'il s'é-
toit opiniâtre à cela , nonobftant l'Opofition faite par dix-neuf Pafteurs , &
autant d'Anciens , qui ne vouloient pas qu'il fût élu à cet Ofice, parce qu'il
n'avoit aucunes Lettres de Dépuration au Synode , & parce qu'il étoit fuf-
pendu. Cinquièmement, en ce que dans le même Synode , lors que les Opo-
fans firent quelque Dificulté de fe retirer , demandant qu'on délibérât aupa-
ravant de l'Eleftion de Monfieur à' ArbuJJi , pour l'Ofice d' Ajoint ; il dit au
Commiffaire de Sa Majefie' d^ns ce Synode, qu'il avoit Droit en Qualité d'A-
joint du Synode , de faire fortir de cette Affemblée ceux qu'il jugeroit à pro-
pos. Sixièmement , en ce qu'il fit publier trois Chofes, en fon propre Nom,
qui étoient tout-à-fait préjudiciables à nôtre Liberté , 6c aux Privilèges qui
nous
TENUALOUDUN. 757
nous ont été accordés par les Edits , & cela encore lors qu'il étoit direéte-
mcnt emploie à des Afaires Civiles. Septièmement , en ce qu'étant Membre
du Confirtoire de Montauhan , il ne s'écoit pas opofc au Paiement des Fraix
pour le même Ecrit, lors que les Comptes lui en furent portés. Huitième-
ment , en ce qu'aiant été rétabli dans l'Exercice de fon Otîce , par les me-
nées de fon Oncle , qui avoit obtenu un Décret du Parlement de Touloufe
en là Faveur, il n'avoit pas témoigné le moindre Déplaifir, ou la moindre
Répentance de fa Faute , pour laquelle il avoit été lufpendu. Neuvième-
ment, en ce qu'il ne s'étoit fournis à l'Ordre du Synode de Mattvoifin que
neuf Mois après qu'il lui fût notifié, 8c qu'il avoit toujours continué l'Exerci-
ce de fon Miniftere à Montanban , lors qu'il auroit dû le fiire à St. Afric , à
laquelle Eglife il avoit été prêté pour un An entier. D'ailleurs fon Apel ne
pouvoit pas couvrir fa Faute , parce que tous nos Synodes avoient le pou-
voir de prêter des Miniftres aux Eglifes, pour l'Efpace d'une Année. Di-
xiêmement , en ce qu'il avoit fouffert que divers Ecoliers le fuiviflent avec
l'Epée au Coté , par la Ville. Enfin on remarqua que dans toute fa Con-
duite il avoit fait voir beaucoup d'Orgueil Sc un Efprit hautain , 8c que lors
qu'il vouloit venir à bout de ce qu'il avoit entrepris, il n'avoit aucun Egard
à l'Ordre, ni à la Difcipline, 6c même qu'il pailbit les Bornes de la Mode-
ration Chrétienne, Vertu qui convient fi bien aux Miniftres de Nôtre Sei-
gneur Jefus-Chrifl \ 8cce fût par de pareilles Aétions qu'il fomenta les Trou-
bles & la Divifion dans l'Eglife de Mont Mb an. Toutes les Ofenfes duJit
Sieur à''y4rbHffiàkm été dûëment & mûrement pefées , l'Alfemblée conclut
qu'il ne pouvoit pas exercer fon Miniftere dans l'Eglife de Alontuaban , ni
dans aucune autre Eglife de la Dépendance du Synode de la H^iute Guienne,
6c du Haut Languedoc ; 8c qu'il tâcheroit de fe pourvoir d'une Eglife dans
quelqu'autre Province, félon que la Providence de Dieu le dirigeroit. Et
il fut encore arrêté qu'il ne pourroit pas exercer fon Miniftere dans aucun
autre Lieu , jufqu'à ce qu'il eût été établi dans quelque Eglife particulière,
par le prefcnt Synode National, ou par un Synode Provincial, par unColo-
que, ou par l'Eglife particulière avec laquelle il s'accorderoit , &à laquelle
il devoiieroit & confacreroit fon Miniftere. Il ne devoit pas non plus exer-
cer l'Ofice de Profefl'eur, ni de Principal dans le Colégc de Aïontauban ■, 8c
tout cela pour de très-bonnes Raifons, bien connues a cette Aflemblée , la-
quelle aimant mieux en ufcr charitablement à l'Egard dudir Monfieur ^ofeph
d'Arbitjfi, que de le traiter à la Rigueur, déclara que la Ceflationdcs Fonc-
tions de fon Miniftere feroit cependant fans Tâche de Depofition: Et parce
qu'il étoit fort neceffaire d'entretenir une bonne Intelligence parmi les Fi-
dèles de l'Eglife de Montauban, cette Aflemblée nomnw les Sieurs Charnier
& Fignier Pafteurs , 6c Pontperdu avec Maiz.omai , pour Commiffaires , avec
Ordre de fe tranfporter dans ladite Ville, pour travailler à cette bonne Oeu-
vre , & à toutes les autres Afaires qu'ils pourroient y rencontrer , confor-
mément aux Inftfuctions qui leur en furent données. Et en même tems
tous les Membres de ladite Eglife furent exhortés de recevoir les Commif-
faires fufdits, avec un Efprit bien encline à la Paix , pour la Gloire de Dieu,
C c c c c î le
758 XXIX. SYNODE NATIONAL
k Repos de leurs Confciences , la Tranquilité du Corps Myftique de fefns-
Chrifi, & de provenir par cette Saiate Union le§ [ugemcns que leur Mefin-
tcUi^ence &kur Animofitcattireroient infailliblement fur leurs Têtes s'ils fai-
foicnt autrement.
Munfieur Paul Bcli , Membre de l'E^life de FontenAi le C»mte, vintà cet-
te Afilmblce , Se l'mforraa qu'il avoit apcUé des Décrets des Synodes Pro^-
vinciaux du Poiaott , tenus l'un à Contre l'An 1654 , & Pautre à iVwrf l'An
\6<6. Par le premier defquels on lui avoit ôté la Liberté qui lui avoit été
accordée par le Synode Provincial de Partenai , tenu l'An 1644. , de com-
munier à la Table du Seigneur , & de ce que le Sieur le BUis avoit été quit-
te de toutes les Accufations que ledit BeU avoit portées contre lui , audit Sy-
node de Niort : Sur quoi les Sieurs Joffaud Palteur, & Ge»^r/«n Ancien.De-
putés dans cette Aficmblée, aiant eu Ordre d'examiner les Aftes des deux
Parties & ledit Monûeur Ueli aiant été oui dans fes Plaintes & Demandes,
gc le Sieur le Biais dans fes Defenfes : tous les Députés décrétèrent d'un com-
mun Confentcmcnt , qu'à Caufe de plufieurs Réponfes faites par ce dernier
devant une Cour de Juftice fur un Procès, & pour plufieurs autres Accufa-
tions qui avoient été toutes en Partie décidées par les Décrets âc Jugcmens
rendus par la Juftice Civile, en Faveur de Monfieur Biais, contre ledit 6>//,
£c en Partie rejettées par le Synode Provincul de Mort , parce qu'elles
étoient vaincs & frivoles, fins Fondement & fans Preuves i tous les Dépu-
tés décrétèrent, que le Sieur le Blois étoit abfolument jurtifié, & qUe ledit
Beli avoit encouru les Ccnfures , pour avoir perfifté fi long-tems dans fes
Pourfuiies injufles , 6c pour avoir confervé dans fon Cœur , & témoigne par
fes Aétions une fi cruelle Haine contre Monfieur le Ulois , Se pour avoir
marque tant de Reflentiment de ce qui s'étoit paffé à l'Occafion des Procès
qu'ils avoient eus enlemble. Et cependant cette Affemblée le fervant de
loU Autorité , 8c ufant de Charité , ordonna que ledit Beli oublieroit tous
les Sujets de Chagrin qu'il croioit avoir eus delà Part dudit Monfieur leBlois,
qu'il rcconnoîtroit comme fon Pafteur, avec lequel il fe rcconcilieroit, com-
me il convenoit à un véritable Chrétien. Et le Sieur le Blois fût exhorté
d'embraficr ledit Beli comme fon Frère en fefus-Chrifi, & comme un des
Membres de fon Troupeau que D/f» avoit confié à fes Soins, &de ne plus
penfcr aux Démêlés qu'ils avoient ciis enfemble. Et on ordonna à la Pro-
vince du PoiBou de ne pas permettre ci-après au Sieur Beli de communier
dans l'Eglife de Fontetiai , comme on avoit fait auparavant. Ce qui étant
déclaré aux deux Parties, ledit Monfieur le Blois , Ce Monfieur Beli fe don-
nèrent mutuellement la MainÔC fe réconcilièrent enfemble.
XII.
Le Sieur Hefperi^n vint à cette Aflêmblée , où il fe plaignit d'un Décret
du Synode Provincial de la BaJJe Gnienne, tenu à Montfaùtr au Mois de
^mllet i6f9. , par lequel, à Caufe des Diferens qui étoient entre lui &Ma-
dcmoifelle Marie Betoulle , on leur avoit donné des Commifiaires, lefquels
aiant examine leurs Papiers , ne trouvercpt aucun Sujet de procéder à la
Condam-
T E N U A L O U D U N. 7^9
Condamnation dudit Hefperian, mais plutôt de le Juftifier; cependant aiant
été condamné Faute d'an Décret de la Cour de l'Edit dans la Province de
Guienne , & aiant deux Témoins qui n'avoient jamais été conlrontés , il avoit
remis le tout au Jugement de ladite Province , qui avoit déclaré , qu'ellenc
voioit aucune Raifon pourquoi on condamneroit ledit Hefferim ; & cepen-
dant en arendant qu'il pût obtenir un Décret de la Chambre de l'Edit , on
lui ordonna de diicontinuer les Fonélionsde fon Miniftere, jufquesàcequ'il
pût être iuftifié par la Cour de l'Edit i 6c même fans qu'il atendit jufques a
la Tenue d'un autre Synode. Et afin qu'il pût être rétabli en bonne' For-
me , & conformément à nos Canons , le Confilloire de Bourdeaux fut char-
gé par l'Autorité dudit Synode de prendre Soin de lui, pendant cet Intérim,
& de le placer dans la première Eglife qui léroit vacante, laquelle ledit Hef-
perian accepteroit suffi. Et ladite Demoifelle Betcnlle fe plaignit de ce même
Deciiec , par la Bouche de Monfieur Betenlieion Ficre, qui étoit Propofant,
lequel avoit prefenté , de la Part de ù Sœur , une Lettre àcette Aflémblée,
par laquelle elle demandoit que ledit Hefperian fût depofc de fon Miniil ère.
Après que l'Aflemblée eût ouï 6c examiné le tout , elle confinna le jugement
dudit Synode de Montpaz.ier. Et d'autant que ledit Hefpertsn fe plaignit de
Monfieur betoulle Miniftre de l'Egliic de Duras , l'Aflemblée renvoia ces
Plaintes à la Province de la Ba^e Guienne , pour en prendre Connoiffance, &
pour en juger définitivement.
XIII.
D'autant que Monfieur Hefperian , ci-dcffus mentionné , pria cette AfTem-
blée de vouloir expliquer le Décret qu'elle avoit fait , touchant lesDifcrens
entre lui & Miidcmoifelle Marie Betonlle , & de vouloir auffi interpréter fa
Juftification à la Cour de l'Edit , dans la Province de Guienne . L.'Aflém-
■bléc decki-a , que ce n'étoit point fon Intention de lier ledit Hefperian, qu'il
feloit feulement qu'il obtint fa Jiiftification de ladite Cour de l'Edit , en
ÛKiemie ; mais que fi par Hafard il arrivoit que fon Procès fût porté de cet-
te Cour en un autre , pour être jugé ; s'il y étoit abfous 6c jullifié , cela
auroit le même Efet que s'il avoit obtenu fa juftification dans la Chambre
de l'Edit.
X I V.
Apres avoir }û & examine les .Mémoires du Coloque du Mtsicn PoiEloH ,
qui avoicnt éré portés à cette Aflémblée, pour défendre un Apel dudit Co-
loque d'un Jugement rendu par le Coloque du Bas PoiEioii , tenvi à Chef-
houtmne , lors que le Synode de ladite Province y étoit affemblé , au Mois
de Septembre i 65"9- & qui avoit refufé de démembrer les Eglifcs de €olênge
Se de Fcy.pir , afin que le Coloque du Meien-Poicion fût d'autant plus fort:
cette Affemblée déclara qu'on neferoit aucune Innoviition fur cela, -mais que
l'fô Chofcs xeslieroicnt fur le même Pié qu'elks étoient.
^ X V.
Les Commiffaires nommés pour examiner les Mémoires & les Lettres en-
volées par les Eglifes de Mmnendre , d^Qulluc & de Fontaines , pour main-
tenir leur Apcld un Jugement du Synode de Xmntonge ^ renuà/î/;îM«jl'An
700 XXIX. S YNORE NATION AL
I 6^0. pîir lequel Monfieur Hamiltm avoit été conftitué Pafteur de l'Eglifc
de ftmmc : aiant 'Hiit leur Raport , Se les Députés de ladite Province aiant
expolc les Raifons qui avoient mû ledit Synode à rendre un pareil Jugement.
Cette Affemblée defapvouvant que Monfieur Hamilton eiît été envoie fi pre*
cipitcnment à l'Egliie de Jamuc , & avant le Tems qui lui étoit marqué ,
confirma néanmoins ledit Jugement , parce qu'il étoit évident que ledit Sjr-
node n'avoit rendu ce Jugement que pour Raifon des Indifpofitions dudit
Monfieur Hamilton. Et l'tglife à''Oz.iUac aiant demandé l'Avis de cetaAf-
fembléc , on la renvoia à fa Province.
XVI.
Le Raport aiant été fait des Mémoires de l'Eglife de Pons, & les Lettres
qu'elle écrivit à cette Affemblée aiant été lues , lefquels Mémoires avoient
été envoies pour foutenir l'Apel de ladite Eglife , d'un Jugement rendu par
le Synode de Xaintonge , tenu à Mauze , l'An 1656 par lequel Monfieur
Prioleau avoit été prefenté à l'Ofice Paftoral de la Rochelle ; & les Députés
de ladite Province aiant été ouïs , cette Aflèmblée confirmant la Cenfure que
ledit Synode avoit prononcée contre le Sieur Prioleau , touchant fa Condui-
te à l'cgard de l'Eglife de Pons , blâma ladite Province de n'avoir pas voulu
admettre l'Apel de ladite Eglife , 6c d'avoir aprouvé qu'on ne paiât pas les
Arrérages qui étoient dus audit Prioleau , afin de faciliter d'autant mieux
l'Execution du Jugement qu'elle avoit rendu , en éloignant un Pafteur de
fon Eglife ; êc néanmoins cette Affemblée confirma ledit Priolem dans fon
Miniftere de l'Eglife de la Rochelle.
XVII.
On fit le Raport des Lettres 6c Mémoires de Monfieur Genoiers, Pafteur
dans la Province du Dauphtné , qui apelloit d'un Jugement du Synode de
ladite Province , tenu à Fetnes l'An 1659. par lequel ledit Synode l'avoit
déchargé de tout Emploi dedans 6c dehors ladite Province , fms avoir pris
aucun Soin comment il pourroit fubfifter , ni où il pourroit avoir un Eta-
bliifement à l'avenir: Après avoir ouïs les Députés de ladite Province; cette Af-
femblée rejetta l'Apel dudit Monfieur Gemiers , 6c confirma le Jugement de
ladite Province , cependant elle recommanda ledit Genoiers aux Soins de la-
dite Province , afin qu'il fût pourvu d'une Eglife , fuivant les Règles delà
Prudence en cela , 8c fi la Chofe étoit poflîble ; 6c on enjoignit audit Ge-
noiers de fe foumettre entièrement aux Ordres de fon Synode.
XVIII.
Monfieur le CommiiTaire de Sa Afaje/N déclara à cette Aflèmblée , avant
que les Commiflaires établis pour l'Afaire ûe MonC\euT Mor/is euflènt com-
mencé à la debatre , 6c à en faire leur Raport, qu'auparavant que cette Cau-
fe fût plaidée , il avoit permis aux deux Parties de produire les Pièces qu'el-
les jugeroicnt leur être avantageufes , aiant depuis trouvé entre les mains
des Commiflaires des Ecrits 6c Papiers qui avount été produits par Monfr.
Papillon , £c que lui CommiUaire de Sa Majejié avoit reconnu avoir été en-
voies de Hollande, pour defendn les Synodes tenus âTergou &C à. Nimegue^
contre Monfieur Morns , ôc les aiant laiflés au Comité , afin qu'il pût faire
un
J T E N U A L O U D U N. 761
un meilleur Raport de toute l'Afaire , fans avoir gardé aucun de ces Ecrits,
quoiqu'il eût reçu Ordre de Sa Majefté de fuprimer toutes les Lettres qu'on
envoieroit àe. Hollande , ou des autres Pais étrangers ; & de ne pas foufrir
qu'elles fuflent publiées , ou diftnbuées dans cette Ville de Loudun , ce qu'il
avoit bien voulu faire, de peur que les Parties interreffées , ou le Synode mê-
me n'euflent quelque Suiet de fe plamdre qu'il étoit impofllble qu'ils puflent
connoître celte Afaire à Fond , & en juger Equitablement , s'ils n'avoient
pas tous les Papiers , les Pièces , Ôc les Écrits qui leur en pourroient don-
ner une Idée claire 6c diftinâre. En Confequence de quoi, 8c pour les Rai-
fons ci-defTus mentionnées, ledit Commiflaire déclara qu'il donnoit auffi à
prefent une Pleine Liberté à tous les Députes qui étoient Juges de cette Afai-
re , d'examiner lefdits Papiers & Ecritures , comme ils le jugeroicnt à Pro-
pos , 8c conformément aux Privilèges accordés par Sa Majefté à fesSu'ictsde
la Religion Reformée , par les Edits , & félon les Règles de la Difciplinc
reçue dans nos Eglifes , & aproùvée' en France , par les Loix & Coutumes
du Roiaume ; mais fans leur permettre de fe foumettre à aucune Autorité
Etrangère , ni au Jugement de ceux de dehors le Roiaume ; ni d'envoier
Monfieur Mortts à d'autres juges qu'à ceux de ce Roiaume , pour être exa-
miné ou jugé par eux ; cela étant contraire & préjudiciable à l'Autorité de
Sa Majefté , à fcs Ordonnances 6c à fes Edits , comme aulTi au Bien , & aux
Privilèges de fes Sujets. Monfieur le Çommiffaire dit après cela qu'il vou-
loit qu'on inférât tout ceci dans l'A6te qui contièndroit le Jugement de ce
Synode National fur cette Afaire.
Le Sieur Papillon Kvoczx en Parlement, & Ancien de l'Eglife de Paris ,
aiant été admis à produire les Raifons qu'il avoit pour foutenir les Apels por-
tés à cette Aflemblée , tant en fon Nom qu'en celui de Monficurfiertwc/îiïw^,
auffi Avocat en Parlement , & Ancien de la même Eglife,des Jugcmens ren-
dus dans le Synode de Vifle de France , tenu à Ai le Mois de Mai dernier
de l'Année courante lô^y. par lefquels Monfieur /V/or/<j avoit été donné
à l'Eglife de Parts pour être un de fes l^afleurs , 6c des Membres du Confilloi-
re de ladite Eglife , qui avoient ordonné que ledit Monfieur A'Jorus feroit
confirmé dans le Mimitere de leur Eglife \ &; de ce qu'on lui avoit refuféla
Permiflîon qu'il avoit demandée , de palier en Hollande , félon qu'il l'avoit
promis , pour fe juftifier de toutes les Chofes qu'on lui avoit impofées ; ÔC
de ce qu'on avoit cenfuré ledit Papillon pour avoir apellé de tous ces Juge-
mens : Le fufdit Papillon fut ouï par cette Affcinblée, qui fit Reflexion fur
tout ce qu'il allégua pour défendre Ion Apcl, £c il fut écouté patienment fur
tout ce qu'il opofa contre les Jugemens lufdits. Monfieur Morus fut auflî
ouï , parlant pour faPerfonne, 6c expliquantes Matières qui le rcgardoient,
comme auflî les Députés de la Province de \y/le de France-, & ceux duCon-
fiftoirc de l'Eglife de Paris , défendant leurs Jugcmens , dans leur Demande
du Miiaiftere dudit Monfieur Merus. On ouït aulTi le Raport qui fut fait par
le Comité qu'on avoit nommé , '.pour examiner 6c vérifier plus foigneufe-
ment tous les Papiers , les Ecrits 6c les Jugcmens qui avoient été rendus fur
ce qui avoit été produit pour ôc contre , par les deux Parties. L'examen
_, TtmeJI. Ddddd de
^(>l XXIX. SYNODE NATIONAL
de cette Importante Afaire dura pllifieurs jours; & cette Affemblée aiant
Pleine Autorité d'en juger ( & cela d'autant plus que- le! Synode de Nimegm-^
dont on lût les Aftes , dans le prefent Synode , avoit rerrtis le tout àlaPru*
dfnce , à la Dilcretion , & à la Chanté de cette AlTcmblée , pour faire en
ecla tout ce qu'elle croiroit pouvoir le plus contribuer à la Gloire de Dmi ,
à l'Avancement du Règne de Chrill , 8c à l'Entretien de cette Sainte Corref-»
fôfldarice qui a tôujour's été entre lesEglifes Reforrtiées de frrfj/tfeSc celles des
Prtfx^iric^s Vtiies ) fe reierva la Connoiflance de ce^tte Afaire , & déclara ,
qu'elle rie voioit aucune Raifon qui pût l'obliger' à côndatnnor ledit Sieu*
Aioriis., ni de ternir fa Réputation, par ftaport à fa Perfonne , ni quant à
fon Miriiftere j mais au contraire , qu'elle avoit tout Sujet de le renvoier
juftitîé de toutes les Calomnies atroces , 6c de toutes les Accufations qu'on
avoit portées contre lui dans cette Affemblée, C'elt pourquoi il futdeclaré
Innocent de tous les Crimes qu'on lui avoit imputés ^ l'Affethblée^ après
avoir examiné tous les Témoignages honorables que lui avoient rertdus les
Magiftrats , les Pafteurs & les Profcffeurs en Théologie de la Ville de Gif-'
neve , les Pàfteurs 8c Profcffeurs en Théologie de la Ville de Middclbottrg ,
les Bourgemaîtres £c Curateurs de l'IUuftre Ville & Ecole à^Amflerdam , de
même que divers autres Pafteurs & plufieurs Particuliers , dont les NonM
étoient fort célèbres , 8c très- bien connus dans cette Affemblée j & confide-
rant que l'Eglife de Paris étoit extrêmement bien edifiéede fon Miniftere,5î
le grand Defir que tous les Membres de ladite Eglife avoient qu'on le leiïf
laiflàt , ce qu'ils dcmandoient avec tout l'empreffemcnt imaginable; cette
Affemblée l'établit & le Confirma dans le Miniftere de ladite Eglife, pour y
faire toutes les Fondions & les Devoirs d'un Pafteur Ordinaire. Et ce Sy-
node faifant Refle^eion fur tout ce qui avoit été tranfigné dans les Synodes de
la Ferfé an Col Sc à^jii , & dans le Confiftoire de l'Eglife de Paris à l'Oc-
cafion de Moiifieur Morus , cenfura celui de la Ferté , pour avoir' jugé ledit
Monfieiir Mérns , ce qui nd lui apartenoif pas ,. 6c n'étoit pas de fa Juridic-
tion , attendu qu'on avoit feuléiTient porté une Accufation contre lui ; 8s
qu'on n'avoit jamais exigé de lui , par Raport à fa Priie de Pofleffion dé
l'Eglife de P^iris , qu'une fimple Licence de s'en aller de la Part des Cura-
teurs de l'IUuftre Ecole à^Amfierdam , lans lui avoir demandé le Témoigna-
ge de ladite Eglife. Et le Synode d'y^/ fut confuré , pour s'être arrogé lé
Pouvoir de juger de la Compétence ou Incompetance du Synode de Tergau,
fur lequel il n'avoit aucune Autorité ■, & de ce qu'en parlant de ce Synode
il' s'étoit fervi d'Expréffiorls qui convenoient très peu , & de ce qu'il avoit
critiqué de fort mauvaife grâce le Jugement qu'il avoit rendu ■■, & cette Afl
femblée confirmant les Ccnfures que ledit Synode de la f^rr/avoit dénoncées
contre le Confiftoire de l'Eglife de Paris , ordonna que les Canons de nôtre
Difcipline feroient obfervés à l'avenir avec plus d'Exaétitude que l'Eglife de
Paris n'avoit fait , lors qu'elle avoit apellé 8c reçu Monfieur Morus. Et à
l'Egard du Sieur Papillon , cette Affemblée leva les Cenfure» qjii lui avoient
été infligées par le Confiftoire de l'E-glife de Paris , 6c l'en déchargea entie-
Kflaent ; & déclara qu'il n'y àvoit aucune Raifon pour publier des Cenfu-
res
T E N U A L O U D U N. j6j
■res contre Monfieur Beanchamp. Et après qu'on eût donné des Confeils &
des Avcrtiffemens graves & ferieux à Monfieur Morus , touchant fa Con-
duite , parce qu'il n'avoit pas toujours eu toute la Circonfpeaion qu'il de-
yoit avoir , & après qu'on lui eût fait entendre qu'il faloit qu'il fut plus
foigneux à l'avenir , afin de fermer la Bouche aux Medilans qui s'étoient dé-
chaînés contre lui , on l'avertit de prendre garde particulièrement de n'ofen-
iêr ;P-erfonne par fes Difcours , ni par les Ecrits , & de travailler autant
-qu'il pourroit à conferver la Paix , de fe remettre bien avec un Chacun , &
-même avec ceux qui avoient des Sentimens contraires aux fiens, & de tâcher
.<ie gagner derechef l'Amitié de ceux qui s'étoient alignés de lui.
XIX.
Aiant «té reprefènté ^ cette Affemblée , que l'Aéte qu'elle avoit fait tou-
-chant Monfieur Morus avoit été mal interprété par de certaines Perfonnes ,
i& que par confequent il fcroit bon qu'elle en expliquât le Sens, Se qu'elle
•fit connoîcre l'Intention qu'elle avoit eîié en le faifant : Cette Aflembiée
l'expofa de cette Manière : que par ces Crimes atroces & Accufotions dont
il étoir lait Mention dans le fufdit Ade , elle avoit entendu toutes fortes de
Matières qui avoient du Raport à la Pureté delà Vie & des Mœurs dudit Mr.
Morus ^ dcfquqls Crimes 8c Accufations il avoit été déclaré abfolument innocent.
Et quant aux autres Points dont il avoit été accule, comme d'avoir parlé &
•écrit un peu trop fortement contre fes Frères, cette y\flêmblée déclara qu'on
•lui avoit Elit des Remontrances, & qu'on lui avoit donné des Couleils fur cela,
lefquels sia-nt été bien reçus de lui , il fut abfous , & déchargé , à cet Egard.
Monfieur VU^aI , autrefois Pafteur de l'Eglife de Niort , fe prefenta de-
vant cette Aflembiée , fe plaignant que le dernier Synode'du PotQou , tenu
à Fonutiai le Comte , Pavoit fufpendu de fon Miniftere , fans aucun Sujet lé-
gitime j & qu''un Comité du même Synode l'avoit injuftement depofé , en
Confequence de cette Sufpcnfion , .non-obftant qu'il eût apellé de cette Sufr
penfion ; 8c il demanda qu'il pût être rétabli avec Honneur dans l'Exercice
de (on Miniftere. Les Sieurs Bellebat & Trtftan , Députés de la Part des
Chefs de Famille de ladite Eglife ât Niort, fe joignirent avec lui dans la Plainr
te 6c Requête , & demandèrent , qu'il fût rétabli & continué dans (on Mir
niftere par-mi eux , ainfi qu'il étoit plus amplement fpecifié dans leur Apei
des Décrets de leurs Synodes Provinciaux tenus à Lufigtjan , l'An lô^j. Sc
à FûvtenaiYi\n 1658. Monfieur de la Place Député par un certain Nombre
d-'Anciens de ladite Eglife, fut ouï furl'Opofition qu'il fit à la Demande dudit
Mr. Plafù , comme auflî à celle des deux Depurtés fuldits ■■, & il demanda la
Confirmation des Décrets defdus Synodes , & de leur Comité, £c fe plaignit
que les Mœurs dudit Monfieur Piaffai le rendoicnt indigne d'être reçu au
Saint Miniftere. Les Députés de la Province du Pwff/?* furent auflî ouisfur
ce qu'ils jugèrent à Propos de dire là-deflii« : & ies Gommifiàires aiant fait
leur Raporf , & après avoir fait la Lcéture des Lettres £c Afles quiconcer-
noient cette Afaire , la prefente Aflembiée jugea , que ceux qui s'opoloient
à ce que Menfic^u-r PUJfai continuât l'Exercice M fou Miniilcr.e, étoient
■ .-^ Ddddd z dignes
764 XXIX. SYNODE NATIONAL
. dignes. d'être cenfurés, parce qu'ils avoient témoigné trop dePafîîon& d'A-
nimofité contre ledit Monficur Plajfai , 6c aufl'i parce qu'ils n'avoient
pas fait paroîtrc cju'ils fe miiïent tort en Peine que l'Eglife de
Niort fut bien ou mal édifiée, laquelle proteftoit être très - fttisfaite de fon
Miniftere , s'opofant à l'Opinion & au Sentiment du Peuple , qui agiffoit
en cela d'une Manière diamétralement opofée à la Charité Chrétienne, fie à la
Difcipline pratiquée dans nos EgUfes. Déplus cette Aflemblée jugea que la
Province du Poitlott avoit mérité d'être cenfuréc, pour avou- ôté dans ledit Sy-
node de Fontenni , Monfieur Coignac de l'Eglife de Niort , fans en ale-
guer aucune Raifon ; comme elle en avoit auflî ôté ledit Z^/^/rf» fans l'avoir
ouï;, ni ladite Eglife , 8c pour l'avoir fufpendu trop précipitanment de fon
Miniftere , fans en dire le Sujet , 8c même fans jamais l'avoir fommé de
comparoître : & elle enjoignit audit Synode de ne plus ufer d'un pareil Pro-
cédé à l'avenir. Et à l'égard des Habitans au Nom defquels les Sieurs Belleùat
& Trifian avoient comparu dans ce Synode , l'Aflêmblée defaprouva leur
Rébellion aux Ordres & Canons de nos AflémbléesEcclefiartiques, (auxquels
tous les Membres de nos Eglifes doivent fe foumettre & obéir ) 6c tous ces
Moiens extraordinaires dont ils s'étoient fervis en plufieurs Occafions , par
lefquels ils avoient violé l'Ordre de nôtre Dilcipline , 6c manqué au Reipedt
qu'ils dévoient rendre à leurs Supérieurs ; 6c particulièrement en ce que pour
avoir Jullice , ils s'étoient adrefîés aux Juges Séculiers 6c aux MagiltratsCi-
vils , ce qui eft contraire aux Canons de nos Synodes Nationaux , 6c très-
cxpreffémcnt défendu par nôtre Difcipline ; au lieu qu'ils dévoient fe con-
tenter d'en apeller aux Afîémblces Ecclefiaftiques fupcrieures , comme il leur
étoit permis , on jugea pour toutes ces Raifons qu'ils avoient encouru les
plus rigoureufcs Cenfures.
D'autre part cette Aflemblée ne pût s'empêcher de condamner les Aétions
dudit Monfieur IHaJfai , quoi qu'il fût évident qu'il n'avoit perfiftéque très
peu de tems dans fa Rébellion , 6c qu'il avoit difcontinué l'Exercice des
Fonftions de fon Miniftere , pendant l'efpace de quatorze Mois ou environ;
mais cette Affemblée fouhaitant de le fuporter, elle décréta qu'après avoir
été feveremcnt cenfuré 6c repris , on Revoqueroic la Sentence de Depofition
qu'on avoit rendue contre lui , 6c qu'il feroit rétabli dans l'Exercice de fon
Miniftere , avec cette Reftriétion qu'il n'en feroit aucune Fonétion durant
l'Efpace de trois Mois , lequel Terme étant expiré , il pourrôit recommen-
cer tous les Exercices de fon Ofice dans ladite Eglife de Mort, dans laquel-
le cette Alfcmblée le confirma 6c l'établit, en l'exhortant de s'emploier avec
toute la Diligence 8c tous les Soins qui lui feroient poflîbles , 6c de veiller
de plus près fur fes Démarches, 6c fur fa Conduite, de marquer plus de De-
bonnaireté envers un Chacun , 6c de rechercher l'Amitié de ceux qui avoient
quelque Rcffentiment contre lui. Et enfin touchant Monfieur de Coignac ,
cette Affemblée le confirma auffi dans ladite Eglife de Mort ^ ôc ellenepou-
voit pas moins faire, confiderant fon Age 6c fon Mérite. Et afin que lapre-
fente Ordonnance put être notifiée à ladite Eglife , les Sieurs de Thiac 6c de
CottrcelUs, Anciens daasla Proviiace deAWK«»^^, furent chargez de fetrant
por»
TENUALOUDUN, 76?
porter dans ladite Ville , pour tâcher d'y procurer la Paix dans ladite Eglife,
& de reconcilier tous les Membres Particuliers qui étoient divifés ; 8c ces
Députés , conjointement avec MonrieurP/^//^z, furent priés de s'emploier â
tout ce qui pourroit perfeétionner un fi bon Ouvrage, 6c de fe donner en
même tems l'un à l'autre , en prefence de cette Aflemblée , la Main de Re-
conciliation.
XXI.
Le Sieur d'//?/#<»« Pafteur , accompagné de Meflîeurs Haamom , Benoit,
& Favre , demandèrent en leurs Noms , & au Nom de plufieurs autres Chefs
des Familles de l'Eglife de Saumur , que Monlîeur à''Huifea/i pût être con-
firmé dans fon Miniftere pour ladite Eglife. Ils apellerent aufli des Dé-
crets du premier Synode tenu à Beange , l'An 1656. , de celui de Saumur ^
tenu l'An iC^j., de celui de Previlli , tenu l'An 165-8. , 8c du fécond te-
nu à Beauge cette Année id^rp. , comme auffi des Ordres du Confiftoire de
Saumur ^ datés du feizième Se vint feptiême de Mars 165-9. ; 8c ils fe plai-
gnirent de tout ce qui avoit été fait enfuite de ces Décrets Synodaux 8cCon-
fiftoriaux ; Au contraire le Sieur Amiraud , Pafteur 8c Profefleur en Théo-
logie dans ladite Eglife 8c Univerfité de Saumur , conjointement avec les
Sieurs Druet ëi Roier^ tant pour eux-mêmes que pour les autres Dé-
putes dudit Confilloire , 8c de plufieurs Chefs des Famille de ladite Eglife,
avec les Députés de la l^rovince à"" Anjou , apuicrent 8c maintinrent tous les
A6tes , Ordonnances 8c Décrets defdits Synodes Sc Confiftoires , dont les
Députés furent auffi ouïs dans la Déclaration qu'ils firent du Fondement de
leur Diferent. Les Commifiaires qui avoient été nommes pour vérifier les
A£tes des deux Parties firent auflîleur Raport, 8c en même tems Monfieur
àuBourdteu, Pafteur de ladite Eglife, eût Audience de ce Synode , qui
cenfura le Confiftoire de Saumur , parce qu'au lieu d'avoir blâmé les Dépu-
tés de l'Aflemblée de la plupart des Chefs de Famille , qui s'étoit tenue
{ans fon Ordre, le dix-feptiême de Septembre 165-5-. , au contraire il les avoit
reçus , 8c avoit enjoint au Sieur dWuijfe.m , à leurs inftantes Solicitations ,
de fe fouftraire du bervice de ladite Eglife, même contre fa Volonté, & au
Mépris d'un Décret du Synode Provincial de Loudun, tenu l'An 165-5-. Et
ce Synode National annula le Décret du Synode de Beauge, tenu l'An 1 6^6. ,
qui avoit, fur ce même Sujet, confirmé les Décrets dudit Confiftoire, ce-
pendant cette Aflemblée aprouva cet Ordre de fufpendre les Sieurs Niot^Pe-
rillan Sx. Piger , de leur Ofice d'Anciens de ladite Eglife , lequel Ordre leur
avoit été dénoncé par leur Confiftoire, 6c ratifié par ledit Synode de Sf/îa^e.
De plus, cette Aflemblée annula le Décret du Synode àe Suumnr , tenu l'An
1657. j qui en confirmoit un autre fait dans le précèdent Synode de Beauge,
touchant le Miniftere dudit Sieur à^HuiJfeau ; & elle defiprouva l'Aâe par
lequel il avoit cenfuré ledit d'///</jf(?4« , pour avoir apel lé du Synode de B^-î»-
ge au Synode du Poido» (ce qu'il avoit fait pour de très-bonnes Ruifons , 8c
aiant pour lui les Canons du Synode National deCharenton tenu l'An 1644)
8c pour d'autres Sujets mentionnés dans les Actes dudit Synode : 8c cette Af-
femblée auroit voulu que ledit Synode de Saumur n'eût pas aprouvé ces A{^
D dddd 5 fem-
756 XXIX. SYNOD^E NATIONAL
fcrablccs Confilloi-iiilGS tetiùës en d'autres Lieux qpcdflns ceux où l^oii avoit
accoutumé de les tenir. Cette AÛèmblce blâma auflî ledit Confiftoire, de
ce qu'au lieu d'écouter les Plaintes dcfdits Meflieurs dWa«j^<î» , àtHautnfutty
&: de leurs Ajoints , Icfquellesilsavoient portées au Sujet des Ecrits de Mon-
ficur 4miraHd^ qui avoit publié leurs Diferens aa Préjudice de l'Apologie
faite par ledit Synode de Saumnr , il les avoit cenfuré, & avoit voulu les
obliger à demander Pardon; & là-dcflus l'Aflémblée révoqua le Décret du
Synode Provincial de Previili , tenu l'An lôfS-, kquel àvoit confirrtié la
Sentence dudit Confiftoire. Cette Aflcmblée témoigna auffi qu'il auroi'c
mieux valu , que le Confiftoire avant que de prononcer k Sentence deSuf-
pcnfion de la Table du Seigneur contre les Sieurs Niot^ de HaftmMticBtu.
chereau, d Caufe qu'ils avoient été réputés Auteurs de ces Libelles Difama-
toires, écrits tant contre ledit Confiftoire & le Synode à'' Anjou, que contre
hs%'\t\xrs Amiraud, Beartjardin , & autres; qu'il auroit, difons-nous,mieux
valu que ledit Confiftoire fc fut informé plus exaftemenc, fi les Perfonnes
fufdites avoient été pleinement convaincues de ce qui leur ctoit imputé, &
pourquoi elles avoient été condamnées. Et cependant, d'autant que l'Af-
femblce reconnut dans la fuite d'une Manière trcs-évidente , que ces Meflieurs
ctoient les Auteurs de ces Libelles, elle déclara qu'ils -avoient mérité la Cen-
furé de SufpenGon qui leur avoit été infligée. C'eft pourquoi cette Aflem-
blée voianc,avec un extrême Deplaifir, les Diviiîons qui avoient troublé de-
puis fi long-tcms l'Eglife de Saumur , 8c defirant d'y établir une bonne 8c
durable Paix pour l'avenir, leva la Sufpenfion qui avoit été prononcée con-
tre les Sieurs Ntot , Perilleau , & Monfieur Piger , qui étoit decedé , & ré-
tablit lefdits Sieurs Niot S<. Perilleau dans leurs Ofices d'Anciens, êcrevoqu?
la Sentence de Sufpenfion de la Table du Seigneur prononcée contre les Sieurs
Benoit .i Niot, Hanmont £c Bouchereau; & nonobftant qu'on (ê fût opofe au
Choix qu'on avoit fiit des Sieurs Druet , PelUt , & Dortonne pour être Aa-
ciens , cette Aflerablée confirma les fufdits Meffieyrs dans leur Ofice. Et
pour ce qui rcgardoit Monfieur d''Hmfeau , ce Synode National témoigna
qu'il auroit été bon que ledit Monfieur d^HutjJeau n'eiàt jamais écrit, ni fait
imprimer aucune Lettre à l'Occafion de ces Diferens : néanmoins il annula
le Décret qui avoit été fait contre lui, par k Confiftoire de Saumur, aftfifté
des Sieurs Gffirattd &c la Paie, Miniftres de l'Evangile, le vint-feptiême du
Mois de Mars dernier, & le renvoia avec Honneur à fonEglife de Saumur,
où il devoit prêcher pendant fix Mois, auflî fouvent que fes Forces le lui
pourroient permettre, afin que pendant cet Efpace de Temson pût juger de
ce qu'il étoit capable de faire à l'avenir, lors qu'il feroit établi dans le Mini-
ftere , & s'il pourroit s'aquitter de tous les Devoirs qui y font atachés , ou
s'il ne pourroit le faire qu'en Partie. Et on lui ordonna que quand ce Ter-
me fcroit expiré , ce qui devoit être avant la Tenue du Synode Provincial
à^ Anjou; il informeroit ledit Synode de ies Intentions; Et qu'au Cas qu'il
piit exercer fon Miniftere , foit dans tous les Devoirs qui en dépendent,
loit feulement en Partie , alors on lui paieroit les Gages , à Proportion du
Service qu'il auroit rendu , y compris les Cx Mois d'Eftai : & que fi fes In-
fir-
f Ê N Û A L O U D U N. 767
êfâiké^ CôtpÙveWts rie lui permettoient pas de s'aquitcr tic tous les Devoirs
du Miniftere , ni de la Moitié , par Raport à la Prédication , il en feroit dé-
chargé dès ce tems-là, fans cefler néanmoins d'être toujours maintenu Scefti-
rfié comme Pafteur de ludite Eglife , de laquelle il ne recevroit point de Ga-
gés comme il efl^toit convenu , quoi qu'il lui fût licite d'y prêcher quand
n en feroit requis, & auffi louvent qu'il voudroit. Il eut auffi la Permiffion
de pouvoir alîirtcraux ConfilloireSj & aux autres Aflemblées Ecclefiaftiqucs
«kns kfquelles il aitrait Voix deliberative & decifive, fans qu'il pût ncan-
fihdins prétendre à-aucun Droit de prefider dans leiciits Confiftoires, de pou-
fbir être député par ladite Eglife aux Synodes Provinciaux. Cette Aflèm-
. l>lée cenfura auffi le Sieur Niot , & autres , pour s'être mis à couvert fous la
Juridiftion du Magiftrat Civil , au Mépris des Canons de nôtre Difcipline,
& pour aVoir pris tout le ConUflbiTe à Partie, afin dcie fouftrairc de fi Ju-
ndiftion , & pour avoif prèferité un Aéte qui étoic ex'trêmement injurieux
audit Gonf?lloire. ■ Dé plus , cette AflémWée condamna 8c cenfura , à la der-
nière Rigueur, tous les Ecrits & Imprimés qui avoient été fiits êc rendus
Publics par les deux Parties , comme étant injurieux Sc fcandaleux au der-
fiidr Point; & entr'autres une L^ettre qui étoit intitulée df* Provincial, la-
qtidle étoit toute remplie de Calomnies , non feulement contre des Per-
fonneS particulières , mais auffi contre le Synode Provincial & le Cônfi-
ftoire de ladite' Ville. Et le Synode de Beapi^ei'ûx. fort blâmé pour avoir per-
ifiiS l'Rnprtfffion & la Publication d'un certain Livre intitulé Les Piecer^a-
thenti^ues. Et cette Afl'éniblée confii^ma' le Jugcmcrit du Synode de Sauntrir
en ce qui concernoit le Sieur dé BiaM'y.itàvn , exhortant les Parties de fe dé-
pouiller de tous les Reflcntimens qu'elles avoient conçus l'une contre l'au-
tre à l'Occafion de ces Paroles injurieufeï8€ Ecrits fcandaleux , 8c de déclarer
qu'elles rt'avoicnt aucune Envie de les entretenir davantage, ni d'en témoi-
gner la moindre Aparerice, mais au contraire de fe reconnoitre pour Gens de
Probité & d'Intégrité, eî<empts ifc tout Blàmc ou Reproche, 6c avec de pa-
reils Sentimens de fe donner la Mairt de Réconciliation. Et pour prévenir
tous les Diferens qui pourroient naître à l'avenir, on enjoignit au Synode
Provincial <^ Anjou de procéder contre les Tranfgrafléurs . félon la Rigueur
de nôtre Difcipline, 5c raêmed'cmploier les dernières Cenfures envers euji-;
& au Cas qu'on interjetât quelque Apel , le Synode Provincial de Bretagne
fijt chai'gé di'ert- prendre Connoîflancc, & d'en juger, la Sentence qu'il au-
roit prononcé devant rdflréf en f« Force & Vigueur, jufqu'à la Tenue du
Synode National fuivailt. Et à l'Egard des Diferens qui étoient dans l'CJ-
iiiverfité de Saumur , l'Aflemblée dorina une entière Liberté à ladite Uni.^
verfité de choifir fes ProfelTeursen Théologie, procédant toujours en cela
luivant fôn ancienne Goùturaê i & Monfieur^ow, Doéteur en- Médecine ,
fût confirmé dans fon Ofice de Confeillcr de ladite Univerfitér' & le SiêiÉf
Doal , dans celai de Régent en Rhétorique , fans néanmoins que l'AHera-
blcc voulut fotifrirviue cet Eïièinple fût imité', & à cette Condition , que le-
dit Rcgent eût Soin qu'il fe fit une Aftion Publique tous les Mois. Cet»-
te Aflcmblée éprouva aufîï& ratifia le Ganon de l'Accord qui' avoir été fait
768 XXIX.SYN(ODE NATIONAL
entre le Cbnfiiloire 8c ladite Univerfité, pour prendre Connoiiîance dd tou-
tes les Afaires qui dependroient de l'une Se de l'autre Afl'emblée. Et afin
que ce prefent Décret fût mis en Execution , les Sieurs Guttton 6c d» Bour-
dtcH Pafteurs, & le Sieur des Champs Ancien, eurent Ordre de fe tranfpor-
tcr à Saumur , 6c de vifiter cette Eglife , à laquelle'pn enjoignit de paier leurs
Dépens.
^ XXII.
Le Sieur A'ïVo/^^ , Marchand Libraire , Député de la Part des Marchands
6c Bourgeois, Membres de l'Eglife Reformée de Grenoble^ aiant' prefentc
à cette Afl'emblée des Aétes & Mémoires remplis de Plaintes, contre leCon-
fiftoire de ladite Eglife, caufées par un Diferent qui s'étoit élevé entr'eux 8c
les Procureurs au Parlement, & à la Cour de l'Edit , touchant des Places
dans leur Confiftoire ; il demanda au Nom des Principaux Marchands men-
tionnes ci- deflus, que le feptiême Canon du troifiêmc Chapitre de nôtre
Difcipline pût être obfervé, lequel contenoit qu'aucun Diacre , ou Ancien ,
ne pourroit prétendre d'avoir quelque Prééminence ou Supériorité l'un fur
l'autre , foit à l'Egard du Tems auquel ils fcroient nommés & reçus, ou
pour les Places qu'ils occuperoient , ou foit par leur Rang de donner leurs
Voix. Et les Députés Provinciaux du Dauphiné aiant été ouïs , & le Comi-
té aiant fait fon Raport , l'Aflemblée renvoia cette Afaire au Confiftoire de
l'Eglife de G>-e»o^/f , pour en juger en dernier Reffort , félon le Pouvoir
qu'il en avoit eu par les Canons des Synodes Nationaux. Et il fiât enjoint
audit Confiftoire d'avoir Soin que ledit Canon de nôtre Difcipline fiit exac-
tement obfervé , 6c elle ccnfura tous ceux qui s'étoient opofés audit Con-
fiftoire.
XXIII.
Les Députés Provinciaux du Berri aiant averti l'Eglife de Gergeait de la
Convocation de ce prefent Synode National, & lui aiant ordonné d'y com-
paroître pour foutenir l'Apel qu'elle avoit interjeté du Jugement de fon Sy-
node Provincial , tenu à blots, par lequel il avoit été permis au Sieur /^7"<ïk-
ne , Pafteur de ladite Eglife , de la quiter de même que ladite Province ; 6c
Pei'fonne ne comparoiffant de fa Part , & n'envoiant aucuns Mémoires , pour
défendre cet Apel , il fût déclaré nul.
XXIV.
Le Sieur du Vais, Pafteur de l'Eglife ô!' ylimargues , apella du Jugement dii
Synode du Bas Languedoc , tenu à Vfez. , à l'Occafion des Diferens qui
étoient entre lui 8c le Sieur Rtcheres, Pafteur de l'Eglife de Vieille-VtiU.
Cette Affemblée ne trouvant pas que ces Afaires-làfuffenr encore affés éclair-
cies pour en pouvoir juger , renvoia l'Apel dudit Sieur du Fais au Confiftoi-
re de l'Eglife à''Alais^ qui eût Ordre d'en juger en dernier Reffort, fans
qu'aucune des Parties pût en apeller.
^ XXV.
Le Confiftoire de l'Eglife à^Arvel apella des Jugemens rendus dans di-
vers Synodes de la Province de Xaimonge, à l'Occafion de certaines Places
dans le Temple de ladite Eglife. Et les Députés de ladite Province furent
ouïs,
TENUALOUDUN. 76^
ouïs, & déclarèrent, qu'on ne leur avoir jamais fignific ledit Apel, ni dé-
claré qu'on dût le pourfuivre dans cette Aflemblee : & que le Synode de
leur Province n'en avoit aucune Connoiffance , mais leulement les Parties
qui étoient en Diferent. Cette AiTemblée , ians s'arrêter aux jugemensqui
avoient été rendus par le Synode de Xaintonge , renvoia cette ÂfaireauCon-
fiftoij'e de ladite Eglife à^Arvel , pour y être terminée , félon les Canons
faits;dans ce Synode National , 6c les precedens: & à l'Egard desautres Af-
faires mentionnées dans le Mémoire dudit Confiftoire , par Raport à Madame
de la Monerie ; & le Mémoire de l' Eglife de Braiz^e touchant ce qui regar-
doit celle de Momac-., & celui de Monlieur de for^/m par raport a celle de
Braife , ou à! Arvel , cette Aflemblee les renvoia tous aux Synodes Provin-
cial de Xaintonge.
XXVI.
Monfieur Jacques CelUn^ n'aiant envoie aucun Mémoire pour maintenir
l'Apel qu'il avoit interjette du Jugement du Synode Provincial de l'///f de
France , tenu à h Ferté au Col, l'An 1657. par lequel ledit Synode déclara
qu'il n'avoir rien remarqué dans l'Afte du Confiftoire de ^//r/,daté du qua-
torzième Février de la même Année , qui eijt pu porter ledit Confiftoire
à cenfurer ledit Co/Iin , comme il s'imaginoit en avoir été cenfuré , ou qui
témoignât que ledit Collin fût Auteur des Matières qui étoient contenues
dans les Mémoires qu'il avoit produit contre le Sieur Anguenet , undesPaf-
teurs de ladite Eglife de Vitré ; & par lequel ledit Synode déclara encore
qu'il n'avoit trouvé dans ledit Afte aucune cenfurc contre ledit Sieur Collin,
pour lefquelles Raifons il avoit jugé que fon Apcl étoitvain, ôcletoutaiant
été mûrement confideré , l'Aftemblée déclara que l'Apel dudit Sieur Collin ,
des Jugemens fufdits du Synode de la Terté au Col , étoit nul.
XXVII.
Monfieur Taulet autrefois Pafteur de l'Eglife à^Vfez. , mais alors Miniftrc
de l'Eglife de Vaux dans la Province du Bas Languedoc , expodienfonNom,
Se de la Part des Magiftrats , des Confuls , & du Confcil l^iblic , comme
auflî de la Part de pluficurs Chefs de Famille , Membres de ladite Eglife ,
les Raifons de leurs Apels qu'ils avoient interjettes des fugemens des Syno-
des de Montpellier tenu l'An 165-4. ^ ^^ ^^^'^ à''Vfez, tenu l'An 1659. ^
d'un autre de AfontpelUer tenu la même Année. Il raporta auflî pourquoi ils
s'étoient opofés à ce que les Pafteurs & Anciens nommés ci-vieflbus fuflênt
apellés à ladite Eglife d'Z/fez.. On ouït les Députés Provinciaux du Bas Lan-
guedoc , & particulièrement le Sieur de Foilfac Ancien dans ladite Egliled'Z/'-
fez. , Agent pour le Confiftoire , & pour l'Aflemblee des Chefs de Famille
de ladite Eglife , tenue dans leur Temple , le vint-léptiême du Mois de Sep-
tembre dernier , ils furent tous ouïs dans leurs Reponfes , aux Apels 6c
Opofitions mentionnées ci-deflus. Les Commifliiires firent auflî Raport de
toutes les Matières , des Papiers & des Aftes qu'ils avoient lias & examinés,
& que les Parties avoient produits. Sur le tout l'Aflémblée confirma le Ju-
gement du Synode de Montpellier , de l'An 16T4. Sc elle déclara que les Rai-
fons de l'Apel de Monfieur Paulet étoient nulles , & fans Fondement , fie
Tome IL Eeece qu'il
Tfo XXIX. SYNODE NATIONAL
qu'il ne devoit pas prétendre de pouvoir être établi dans fon Eglife d'tf/ît,
à moins qu'il n'y fût rapellé félon les Canons de notre Difcipline : cepen-
dant ce Synode renvoia ledit Sieur Papilet, avec Honneur, à l'Eglife de ^<«»x,
pour y exercer les Fonctions du Miniftere , à laquelle Eglife fa l'erfonne 6c
fes Intérêts furent recommandés ; 8c le Confiftoire de l'Eglife dxyf î, fut blâ-
mé pour avoir avancé des Ghofes injurieufes contre lui , Se qui n'avoientpas
été prouvées , 6c aulfi pour avoir menacé ledit Sieur PauUt de le fufpendre
au Cas qu'il voulût pourfuivre fon Apel ; & pour avoir déclaré quetoutau-
tre Synode n'étoit pas un Juge competant dans cette Afaire. Déplus cette
Aflcmbléc confirma Monficur Mmuel dans fon Miniftere de l'Eglile à^VÇez,.
Et quant aux Sieurs Lambert 8c Railli , ils dévoient refter dans la même
Condition qu'ils étoient alors , jufqu'au Synode prochain de leur Province,
qui pourroit, fi elle le jugcoit à propos , les confirmer dans le Miniftere de
ladite Eglile , ou les décharger 2c les mettre en Liberté ^ 6c cela néanmoins
fans aprouver la Coutume de ladite Province, d'envoier des Pafteurs à une
Eglife deftituée depuis un An , depuis un certain tems feulement. Et il fut
ordonné à ladite Province de fe conformer à l'avenir , à la Pratique des au-
tres Provinces 8c aux Canons de nôtre Difcipline. Et pour ce qui concer-
noit les Sieurs de Rache , Ravanel , Licon fie Folheri , Anciens de l'Eglife
d^Vfez, , quoique le Confiftoire eût mal-fait de les apeller à cet Ofice, néan-
moins cette Aflemblée les y confirma , 8c cela d'autant plus que depuis leur
établiflèment ils s'étoient dignement aquités des Devoirs de leurs Charges, &
auffi pour plufieurs autres Raifons dont on ne jugea pas à propos de faire
alors Mention.
XXVIII.
Le Sieur GHcnard autrefois Pafteur de l'Eglife âEvre/tx, apella dujuge-
gement du Synode à'^AUnçon , tenu l'An 1651. par lequel il avoit été depo-
ié , à Caufe de la Vie Scandaleufe, mais ne comparoiffant pas pour foutenir ion
Apcl , il fut déclaré nul & vain.
XXIX.
Le Sieur Germa» Gaultier apella du Jugement du Synode tenu à Saint Le,
par lequel il avoit été fufpendu du Saint Miniftere ; mais ledit Gaultier ^ ni
Perfonne autre, ne s'étant prefenté pour foutenir cet Apel , il fut déclaré
nul.
XXX.
Monfieur Girard aiant apellé des Jugemens rendus dans les Synodes de la
Province de Bourgogne , tenus à IJfurtille 6c à Buffi dans les Années 1649. &
lôji. Et lors qu'on eût examiné les Mémoires dudit Girard , & la Copie
du Teftament fait par feu le Sieur Heliot , Maître Chirurgien , 6c qu'on eût
ouï les Députés de la Province de Bourgogne , que les Commiilàires qui
avoient été nommés pour examiner & vérifier les Papiers produits par l'une
ôc l'autre Partie , eurent fiût leur Raport : cette Aflemblée aiant Egard à
l'Etat prefent de l'Eglife de Beaume confirma les mêmes Jugemens dejK^uels
Mr. Girard avoit apellé.
XXXL Mon-
T E N U A L O U D U N. 771
XXX I.'
Monfieur de tauquembergne , autrefois Pafteur dans l'Eglife de Senlis,en-
regitra fon Apel contre le Jugement du Synode Provincial de Charenton , te-
nu le vint-cinquiême Avril lôf^. par lequel il avoit été lufpendu du Minif-
tere ; & d'un autre Décret du Comité aflemblé à la Ferté au Co/le quatrième
de fuillet 16^^. qui le tint par l'Autorité du Synode de VJJle de France. ^con-
voqué à Charenton , le vint -deuxième Avril 1655'. par lequel il avoit été
tout- à-fait depofé : C>c encore d'un autre Décret du Comité aflemblcàlaF?^-
te au Col, \c moh à'' Avril 16 fj. qui avoit non-feulement confirme cette De-
pofition , mais qui avoit auffi prononcé & exécuté une Sentence d'Excom-
munication contre lui. Ledit Sieur de Fatufuembergste fut oui cxpolantles
Fondemens 6c les Sujets de fon Apel pour in Defence. Les Députés de l'7/Z*
de France lurent aufli ouïs , parlant pour leur Synode , de même que le Co-
mité qui avoit été nommé pour eJiammer cette Afaire , & les Parties alegue-
rent chacune leurs Raifons , lefquclles aiant étébien-confidéréesparl'Aflém-
blée , elle déclara qu'elle ne pouvoir pas aprou ver certaines Irrcgularitcs qu'el-
le avoit remarquées dans diferentes Procédures des Synodes de Vljle de Fran-
ce , contre ledit Sieur de FaH^aenthergue , & fur tout dans l'Excommunica-
tion qui avoit été prononcée contre lui , en quoi on n'avoit eu aucun Egard
à la Forme prcfcrite par notre Difcipline ; Se elle jugea néanmoins que le-
dit Sieur de Fauquemhergtte avoit allés mérité d'être depofé de fon Miniftere,
pour avoir excité des Troubles & caufé du Scandale par la vie defordonnée
qu'il avoit menée , 2c pour avoir continue de faire les Fonétions de fon Mi-
niftere après en avoir été depofé , & pour s'être adrcfl'c aux Juges Séculiers
pour avoir Juftice du Tort qu'il pretendoit lui avoir été fait , par où il s'é-
toit montré Violateur manifefte des Ordres & des Canons de notre Difcipli-
ne , mais d'autant que ledit Sieur de F mcjucmbergue s'humilia en Prcfcnce
de cette Afiemblée , & qu'il Jemr.nda Pardon à Tiieu de toutes fcs Ofenfes ,
qu'il témoigna un vrai Repentir d'avoir dit & écrit des Calomnies contredi-
vers Parteurs & Anciens de l'Eglife de Paris , Sc contre plu fieurs autres de
l'y/?^ de France & d'ailleurs , & parce qu'il promit de renoncer à tous les Pro-
cès qu'il avoit commencés , contre quelques Pafteurs & Anciens , & autres
Perfonnes ; & qu'il perluaderoit aux Membres particuliers de l'Eglife de 5fK-
lis qui s'ctoient joints aveclui , d'abandonner toutes leurs Pourfuites ; cet-
te Afiemblée voulant ufer de Faveur envers ledit Fau^uemhergue-, leva l'Ex-
communication qui avoit été dénoncée contre lui , & changea fa Sentence
de Depofition en une Sufpcnfion de fix Mois , au bout defquels il pourroit
recommencer les Exercices de fon Miniilere , pourvu qu'il aportàt avec lui
un Certificat des Lieux oii il auroit refidé pendant ce tems , qui fit Foi de là
bonne Vie 6c de fes bonnes Mœurs , dont le Synode de Vlfle de France prcndroit
Connoiil'ance , ou bien l'Eg'ife de Rouen ,' fi ledit Synode ne fe tenoit pas
avant ce tcms-là. Et dès lors l'Aflcmblée recommanda ledit taucjuembergue
6c la Famille à la Charité dudit Synode, qui fut prié d'oublier le pafié,& de
lui témoigner quelque Bonté , en le plaçant dans une Eglife de fa Province,
moiennant que ce ne fût pas dans celle de Senlts, ou en lui procurant quel-
Eceee 2. qu'Em-
772 XXIX. SYNODE NATIONAL
qu'Emploi ailleurs. Et pour ce qui concernoit les Eglifes de SeiilisScdtBe.
thiz.i , cette Aflèmblée cenlura tous ceux qui avoient iliporté kd'iz Fan^uem.
bergne dans fes Defordres ; mais afin de pacifier toutes Chofes elle leva la Sen-
tence d' [excommunication qui avoit été prononcée contr'eux. Et afin que
ce prefent Acte pût être mis en Execution , les Sieurs le Page , Fafteur de
l'Eglife de Château Thierri , Sc Sarran , Palleur de l'Eglife de Maux , fu-
rent nommés pour aller faire la Vifite de l'Eglife de Senlis , accompagnés cha-
cun d'un Ancien de leurs Confiftoiresi 6c ladite Eglife devoir paieries Fraix
de leur Voiage. Les Chofes étant ainfi ordonnées & expédiées , Monfieur
de FaucjiiembergHe demanda Permiflîon à cette Aflérnblée , de fe retirer en
tel Lieu oii la bonne Providence de Dieu le dirigeroit i ce qui lui fût accor-
dé , Se on le recommanda à la Grâce de Dieu.
XXXII.
Jean Guillemet , vint à cette Affemblée pour maintenir fon Apel qu'il
avoit interjette contre le Jugement du Confiftoire de Montauban^ ôc contre
un autre qui avoit été rendu contre lui , dans le Synode Provincial du Haut
Languedoc. Après que ledit Guillemet & les Députés de ladite Province eu-
rent été ouïs , l'Affemblée jugea que cette Afaire ne devoit pas avoir été ap-
portée devant elle ; c'eft pourquoi elle la renvoia au Synode de ladite Pro-
vince , & au Confiftoire de Montauban , dont le Jugement fut confirmé par
avance , par l'Autorité de ce prefent Synode National j mais avec tout cela
ladite Province & ledit Confiftoire furent priés d'étendre leurs Charités en-
vers cet Apelant.
XXXIII.
L'Eglife d''EiJfIgeac aiant apellé d'un Jugement du Coloque de Perigord; èc
du Synode de la Bajfe Gnienne , affemblé à Sainte Foi l'An 1645". à l'Oc-
cafion des Titres dont on avoit fait Mention dans la Publication des Bans de
Mariage du Sieur de Beqaai , Procureur à la Cour Prefidialed'y^^f» , & des
Plaintes qu'on avoit portées contre Monfieur Etmer , alors Pafteur de l'E-
glife du Mont Saint f'roi , defquelles Plaintes il étoit fait Mention dans un
Mémoire envoie par le Confiftoire de ladite Eglile à''EiJfigeac i mais l'Apel
de ladite Eglife fut déclare nul : & quant aux Plaintes elles dévoient être
portées au Synode prochain de la Bajfe Guienne , qui fut chargé d'en pren-
dre Connoiflancc 1 & pour cet Efet on mit le Mémoire fufdit entre les Mains
des Députés Provinciaux de la Bajje Guienne , lequel étoit atefté par la Signa-
turc de Monfieur Beraud^ Pafteur , & de quatre Anciens.
CHA.
T E N U A L O U D U N. yr}
CHAPITRE X.
Contenant les Matières Générales.
Article I.
CEtte Affemblée étant informée , par la Province du Bas Languedoc, que
quelques Paftcurs lifoient les Textes de leurs Prêches dans une Verfion
diferente de celle dont on fe fervoit communément dans nos Eglifcs , elle
déclara qu'aucun Pafteur ne fe ferviroit à l'avenir d'une autre Verfion que
de celle qui étoit communément en Ufage , foit qu'il fit la Lefture des Sain-
tes Ecritures , ou qu'il en prît feulement les Textes , pour en faire le Sujet
de fcs Prédications.
II.
Et examinant la Propofition faite par le Député de la Province de Bour-
gogne , concernant l'Adminiftration des Deniers des Pauvres , 8c la Reddi-
tion des Comptes par ceux qui les avoient diftribués; cette Aflemblée jugea,
que la ConnoilTance 5c Direction de cette A faire apartenoit aux Confiftoires,
conformément à l'Ordre étubli par nôtre Difcipline i 8c que ceux qui en
violoient les Canons , en portant cette Ataire ailleurs que dans nos Affem-
bléesEcclefiaftiques, dévoient être pourfuivis avec toute la Rigueur des Cen-
fures , comme Contempteurs des Canons , Se Rebelles aux Confittoires.
III.
Les Députés de Bourgogne , demandant , fur le fixiême Article du tren-
tième Chapitre de nôtre Difcipline , comment on devoit juger du Lieu de
la Demeure de ceux qui contraftoient Mariage , afin qu'on put authenti-
quement publier leurs Bans ? Cette Aifemblce fût d'Opinion qu'on ne pou-
voir pas faire un Canon Univcrfel qui dût obliger toutes les Eglifcs , parce
que les Coutumes des Eglifcs particulières , quoique diferentes l'une de l'au-
tre , dévoient être fuivics. C'eft pourquoi la Connoiflance de cette Afaire
fut remife à la Prudence des Synodes Provinciaux , des Coloques 6c des
Confiftoires , qui obferveroient éc fuivroient leurs Coutumes dans- chaque
Diftriét particulier.
IV.
Cette même Province remontra à l'Aflemblée qu'on étoit (très peu foi-
gneux,en plufieurs Endroits de leur Province , de fanélifier le Saint jour du
Dimanche , 6c que beaucoup de Perfonncs s'ocupoient, ce jour là , d'Afai-
res temporelles , de Jeux 6c de Pafle-tems , négligeant les Exercices delà Pie-
té, & ne tenant Compte des Ordonnances , & fc laiflant aller aux mauvais
Exemples 5c à la Diflblution. Sur quoi cette Aflemblée étant touchée d'u-
ne Douleur très vive de ce qu'on profanoit un fi Saint Jour, par oii l'on pro-
voquoit la terrible Vengeance de Dieu fur les Fils des Hommes, elle ex-
horta tous les Fidèles d'emploier ce Jour de Repos à l'Accompliflément des,
Saints Devoirs de la Pieté , & aux Sacrées Fins pour lefquelles il avoit été
Eéeee 3 io.
774. XXIX. SYNODE NATIONAL
inftitué , en s'apliquant à tous les Exercices publics & particuliers de la Re-
ligion , fur tout en lifant , entendant , & méditant la Sacrée Parole de £><>«,
6c en priant; & à s'abftenir non-feulement de leurs Travaux ordinaires^ mais
au ni à ne point fréquenter de Compagnie , à n'affifter à aucune A flcmblce ,
Se à ne prendre pomt de Divertiflemens qui pûflent diftraire leurs Cœurs 8c
leurs Afeârions du Culte de Dien , oc de la Dévotion que nous devons fur
tout avoir pour le Jour du Sabat que JeÇus-Chrifl lui même à inftitué. Et
il fut enjoint à tous nos Synodes Provinciaux de faire tels Canons fur ce Su-
jet qu'ils jugeroicnt les plus nccefl-aires , 6c les plus convenables ; & on com-
manda à tous les Membres particuliers de nos Eglifcs de les obferver Con-
Iciencieufement 6c Relisieufement.
V.
La Province du Bearn defira qu'on lui accordât une' pleine Autorité de
pratiquer les Canons qu'elle avoit déjà faits , & qu'elle pourroit aufllfaireà
l'avenir , par Raport aux Lieux 8c aux Tems qu'on celebreroic les Maria-
ges. Cette Aflemblée lui oélroia la Demande , Sc elle donna auffi la même
Autorité aux autres Synodes Provinciaux , ôc défendit à tous les Minières de
marier Perfonne dans leurs Eglifes , finon aux Heures accoutumées > 8c mar-
quées pour une pareille Solemnité.
Il fut ordonné qu'on liroit dans toutes nos Eglifes le trente-deuxième Ar-
ticle du dernier Chapitre de notre Difcipline , qui défend les Duels , fous
Peine des Cenfures les plus rigourcufes , & même d'être excommunié \ 6c
que cette Leéture fcroit accompagnée d'exhortations très ferieufes & très for-
tes , afin que ce Péché infernal pût être banni des Cœurs 8c des Sociétés des
Fidèles , comme étant expreficment détendu par la Parole de Dien , & tous
les Duelliiles aiant été déclarés Infâmes par les Edits de Sa Majefié , il fut
enjoint à tous les Confiftoires de pourfuivre les Refra6taires , & de fe fervir
de toutes les Cenfures contr'eux.
VII.
Plufieurs Provinces s'étant plaintes de la grande Diférence qu'on remar-
quoit dans les Copies imprimées de nôtre Difcipline ■, cette Aflemblée or-
donna qu'on en tireroit une autre très-exaéle , & três-corre£te , félonies De-
cifions de nos Synodes Nationaux , à la Marge de laquelle on infereroit les
Canons & les Obfervations defdits Synodes , en faifant des Extraits des Ar-
ticles qu'on jugeroit les plus neceflàires. Et Monfieur Amirauà Pafteur &
Profefleur de l'Eglife 6c Univerfité de Saumur , fut chargé de cette Tâche ,
dans laquelle il pourroit être aidé par Meffieurs Blonàel , Gunltier , £c Cate-
lan ; £c il devoit communiquer fon Ouvrage aux Confiftoires de Saumttr,
de Paris Sc de la Rochelle , pour être imprimé , lors qu'ils l'auroient ap-
prouvé,
VIII.
En Execution de l'Article du Synode National de Charenton , tenu l'an
1651. touchant les Membres de la Confeflion ^''Ausbofirg , apellés commu-
nément Luthériens i qui prefenteroient leurs Enfans au Batêrae dans nos Egli-
fes,
TENUALOUDUN. 77^
fts , n'aknt pas communié auparavant avec nous ; cette Aflemblée décréta que
les Confiftoires obferveroicnc particulièrement leurs Inclinations, pour recon-
noître s'ils le joignoient à nos Affemblées avec un vrai Efprit de Paix, 6c de
Charité , comme il eft requis par le fufdit Article ^ auquel Cas ils feroient
admis pour être Parrains. Et on de voit avoir le même Egard quant aux Ma-
riages.
IX.
La Province du Bearn demanda fi elle pouvoit foufrir qu'on adminiftrât
la Cène du Seigneur un autre Jour que celui du Sabat des Chrétiens ? Cet-
te Aflemblée jugea , que quoique le Culte Religieux ne fût pas atûchc à des
Cii-conllanccs de Tems Se de Lieu , cependant il étoit neccilàire , à Caufe
de l'Importance d'une Cérémonie fi Sainte , que ce Sacré Repas fût célébré,
s'il étoit poflible , un jour de Dimanche , & non pas un jour Ouvrier , à
moins qu'on n'eût des Raifons très fortes d'en ufer autrement, dont les Syno-
des Provinciaux , les Coloques & les Confiftoires prendroient Connoiflance.
X.
Cette Aflemblée ordonna, pour l'avenir, qu'outre les Canons qui avoient
déjà été faits pour rendre les Dcputations aux Synodes complètes , ceux qui
étant députés aux Synodes s'en abiénteroient, feroient tenus d'informer ledit
Synode des Raifons de leur Abfence , fie du Soin qu'ils auroienteu d'avertir
ceux qui feraient fubftitués à leur Place d'y comparoître pour eux ; Se que
le Synode de leur Province devoit en juger : & au Cas qu'ils ncgligeaflènt
de le faire , il fut expreilément enjoint aux Provinces de prendre Connoif-
fance de cette Afaire , ôc de procéder contre les Delinquens , en \c?, fufpen-
dant de leurs Charges , s'ils n'aportoient pas des Excufes valables pour juf-
tifier leur Conduite , de quoi lefditcs Provinces dévoient rendre Compte au
Synode National fuivant.
X L
Les Provinces aiant rendu Compte du Soin qu'elles avoient pris d'obliger
les Pafl:eurs à refider dans leurs Eglifes ; Cette Aifemblée confirma les Ca-
nons qui avoient déjà été faits à cette Occafion , & elle enjoignit à tous les
Synodes & Coloques de s'interrefler en cela ; & on les chargea de procedcF
contre les RefracTaires, & de les Cenfurcr avec la dernière Rigueur , après
qu'on auroit bien connu l'Etat de leurs Eglifes , & celui de leurs Paf«
teurs.
XII.
Raport aiant été fait à ce Synode National , que le Mot, Damnation^coïi'
tenu dans la dixième Seélion de nôtre Catechime , avoit été changé dans plu-
ficurs Editions de nos Pfeauines en celui de Condamnation j Ce Svnode ju-
geant que ces deux Mots, quant à leur Subftance, ne fignifioient qu'une mê-
me Cholê , il laifla à la Liberté des Imprimeurs de fe fervir de l'un ou de l'au-
tre des deux , à leur Choix.
XIII.
Afin de remédier à la Diference qui fe trouvoit dans les Editions de la Bi-
ble , des Pfcaume» , de BÔtre Lyturgte ôc du Catechime i cette Ailèmblée
or-
f-jG XXIX. SYNODE NATIONAL
ordonna , que chaque Province obferreroit 6c marquerait les Changemens
qui y avoienc été faits , & tout ce qui pourroit y manquer , afin qu'on en-
voiât leurs remarques au Confiftoire de Paris , qui les examineroit félon fa
Prudence , & feroit Choix des plus Importantes, pour les notifier au Synode
Provincial de l'//2e de France , qui donneroit les Ordres néceffaires pour une
Edition plus exâéte & plus correéle de la Bible , des Pfeaumes , de la Ly-
turgie êc du Catechime , à quoi les Imprimeurs fe conformeroient dans leurs
Impreflîons à l'avenir. De plus on enjoignit à tous les Confiftoires des
Lieux où il y avoit une Imprimerie d'avoir l'Oeil fur cette Afaire; 8c lesSrs.
Bochard, de Caen , Jaffarid , de Cajires , àz Chandieu ^ Eujtache , Taht,BoH-
dan, Bernard, de Telofix ^ le Blois, Cuit t on , Amirand , Daille\ Gommare,
Diz.e ^ Ricottier , Caz.amajor , ècHuwel , Pafteurs , furent chargés , comme
Comité , d'avoir Soin que ce prcfent Aftc fût mis en Execution.
^ XIV.
D'autant que les Péchés des Hommes , & particulièrement de ceux que
Dieu a feparcs du Monde , par une très Sainte Profeflîon , & qu'il a hono-
rés par deflus tous les autres du Titre glorieux de fes Enfans , obligent
fouvcnt l'Eglife de Dieu de penfer à s'humilier extraordinairement , à prier
publiquement , à Jeûner & à fe repentir : cette Aflemblée recommanda à
toutes les Provinces l'Obfervation de cet Article de nôtre Difciplinc , qui
donne Autorité aux Synodes Provinciaux de proclamer des Jeûnes Publics ,
chacun dans les Eglifes de fa Dépendance, fuivant qu'ils le jugeront necclfaire :
& elle ordonna que la Province qui avoit Droit de convoquer le Synode Na-
tional , auroit Soin de publier qu'on folemniferoit un Jeûne National , qui
feroit univerfellcment obfervé dans toutes les Eglifes Reformées de ceRoiau-
me , félon les Avis qu'elle en recevroit des autres Provinces , 8c particuliè-
rement de celles qui feroient les plus voifines, conformément au même Arti-
cle de nôtre Difcipline,afin de prévenir , & d'éviter par là, la Colère terri-
ble , Se les Jugemens de Dieu.
XV.
11 fut ordonné que ceux qui difcrcroient de faire batizer leurs Enfans feroient
f oïtement cenfurés , félon la Rigueur de nôtre Difcipline , 2c que fi des En-
fans avoient ateint l'Age de Difcretion avant que d'avoir été batifés , on les
inftruiroit premièrement , & on les catechiferoit fur tous les Principes de la
Religion Chrétienne , avant qu'ils fuffent reçus au Batême.
XVI.
Les Députés de Vljle de France aiant raporté les mauvaifes Pratiques de cer-
taines Perfonnes de la Religion Reformée , qui vouloient bien fervir de Cou-
verture àd'autres de la Religion Romaine, afin que ceux-ci pûffent porter leurs
Afaires devant la Cour de l'Edit i cette Affemblée les Condamna , & leur
défendit , fous Peine d'encourir les plus rigoureufes Cenfurés, d'emploier ces
fortes de Pratiques , Sc d'y adhérer en aucune Manière.
XVII.
A la Requête des Députés de la Province de Bretagne , cette Affemblée
ordonna que s'il fe gliffoit quelque Erreur , mais qui ne fût pas divulguée
par-
TENUALOUDUN. tjj
parmi le Peuple , ceux qui voudroient entreprendre de la réfuter écriroient
en Laneue Latine.
^ X V I I I.
A la Requête des Députés de Normandie , cette Aflemblce ordonna que
tous les Confiftoires auroient Soin que pendant la Célébration de la Sainte
Cène on liroit les Chapitres de l'Ecriture , 6c on chanteroit les Pfeaumes
qui convenoient le mieux à la Nature d'une fi Sainte Ordonnance, afin d'ex-
citer d'autant plus , 6c d'entretenir k Dévotion des Communians.
X I X.
On remontra que quoique plufieurs de nos Eglifes particulières euflentun
Droit inconteftable , en Vertu des Edits , d'exercer nôtre Religion en plu-
fieurs Villes , Bourgs , Sc autres Lieux , à la Campagne , néanmoins en
Elufieurs Endroits ou l'on avoit cette Liberté là , on s'aflembloit dans des
ieux très peu convenables; cette Aflemblée exhorta toutes les Eglifes , ou
de s'accommoder mieux , ou de bâtir de nouveaux Temples , qui luffenc
plus propres , & plus commodes , bc de ne s'en fervir que pour l'Exercice
du Culte Religieux. Et on pria tous les Seigneurs 8c les Gentil- hommes ,
Membres defdites Eglifes , d'avancer autant qu'ils pourroienc un fi Saint
Ouvrage.
XX.
A la Requête des Députés Provinciaux du Dattphiné , tous les Coloques
furent exhortés de faire tranfcrire les A£tes de tous nos Synodes Nationaux,
afin qu'ils pûlTent s'en fervir dans l'Occafion , 6c fur tout dans l'Exercice de
la Dilcipline de nos Eglifes.
XXI.
Les Députés Provinciaux de Xaintonge Sc du PoiElou demandant , que Is
Canon de nôtre Difcipline 6c les Décrets de nos Synodes Nationaux , qui
défendent la Publication d'aucun Traité de Religion, avant qu'il ait premiè-
rement été examiné & aprouvéparles Perfonnes qui auront été nommées par le
Synode Provincial , pour les examiner ôc aprouver , pûlTent être étendus
jufqu'aux Sermons» & à toutes autres fortes d'Ecrits qui concerneroient la Re-
ligion : leur Demande leur fut accordée.
XXII.
Cette Affemblée étant informée , que dans certaines Provinces ondonnoit
les Pafteurs aux Eglifes pour l'Efpace d'un An en Manière d'Effai, & qu'on
les ôtoit de leurs Eglifes propres avec trop de Facilité : cette Affemblée con-
damnant cet Abus , enjoignit à toutes les Provinces de fe conformer au Ca-
non du Synode National dizGergea}{,(ux le dixième Article du Chapitre pre-
mier de nôtre Diicipline , qui déclare , qu'il étoit arrêté pour l'avenir , que
lors qu'un Mmiftre étoit ordonné , il ne fcroit plus envoie aune Eglifepour
unAn, mais queceite Metode prefcrite dans nôtre Difcipline feroit très exaéte-
ment 6c très religieuiement fuivie : ce qui devoit être notifié à toutes les
Eglifes par la Leûurc de ce prefent Aéire.
X X 1 I I.
Il fut arrêté qu'on obferveroit cet Ordre dans tous nos Synodes Nationaux,
Tome II. Fttff à
77S XXIX. SYNODE NATIONAL
à favoiï , que lorfque le Modérateur l'Ajoint & le Secrétaire Pafteur , au-
roicnt dit leurs Sentimens fur la Queftion Propofée , le Seaetaire qui étoit
choifi d'entre les Anciens diroit fon Opinion immédiatement après , Se en-
fuite Monfieur le Député General , puis tout le Corps des Pafteurs , & d'a-
bord après ceux là les Anciens qui feroient dépurés par les Provinces; 6c en
dernier Lieu , que le Modérateur reciicilliroit les Voix , 8c concluroit par
Ion propre Sufrage. Et il fut ondonné que tous les Synodes Provinciaux ob-
ferveroient auffi cette même Metodc dans toutes leurs Délibérations en don-
nant leurs Sufrages , fans s'en écarter en aucune Manière.
XXIV.
Plufieurs Provinces fê plaignant que les Sieurs Z)^»/// 8c jlmirauil, avoient
violé les Canons fiiits dans les Synodes Nationaux d'-(^/f«pw, tenu l'An 1657.
6c de Charenton tenu l'An 1644 touchant la Doârrine de la Grâce : Cette
Aflemblce aiant ouï ces deux célèbres Miniftres de l'Evangile Mefileurs D^/'/-
lé 8c jimirand , dans ce qu'ils aîcguerent pour le juitifier , & trouvant qu'ils
étoient très purs 8c tjès Orthodoxes dans leurs Sentimens , oc qu'on pou-
voit très bien les difculper d'avoir tranfgrefle lefdits Canons, & qu'ils n'a-
voient pas encouru IcsCenfures qui étoient décrétées contre ceux qui les vio-
loient : & étant très notoire que le Livre de Monfieur D^;//e avoit non feu-
lement été imprimé fms fa Participation 8c fans qu'il en eût Connoifiancei
mais auffi qu'il avoit été imprimé contre là Volonté, ce qu'il prouva par les
Opofitions expreflès qu'il avoit faites à la Publication dudit Livre : On trou-
va auffi que Monfieur Amirand n'avoit rien écrit depuis les Synodes fufdits,
que conformément à la Permiffion qui lui en avoient été donnée par le Sy-
node de Charenten de l'An i 644. au Cas que quelqu'un écrivit contre lut ;
& qu'aucun de fes Ecrits n'avoit été publié , qu'après que d'autres l'avoient
provoqué à le faire en déclamant contre fa Doétrine. Pour ces Caufcs cette
Aflemblée décréta d'un Confentcment unanime , nemine contradicente , que
tout ce qui s'étoit paffé fur ce Sujet jufqu'à ce jour, feroit cnfeveli dans le Tom-
beau d'un profond & Saint Oubli ; & lefdits Sieurs OatHéèc AmiraudÇyxrtnt
exhortés de continuer dans le fidèle Emploi de ces riches Talens dont Dien
les avoit ornés , pour l'Avancement de fa Gloire 6c pour l'Edification de fon
Eglife.
XXV.
Et d'autant que le Bonheur de nos Eglifes confifte dans la Paix & la bon-
ne Intelligence qu'elles doivent avoir entr'cUcs , & pour obvier à toutes les
Contentions 8c Divifions qui pourroient les troubler , cette Affemblée mar-
chant fur les Vertiges de nos Predeceffcurs , 8c pour fati-fairc aux Requêtes
des Provinces qui avoient toutes demandé qu'on fit obferver ponéluellement
les Canons faits dans les Synodes à''ySlençon & de Charenton, confirma lefdits
Canons , & défendit , fous Peine d'encourir les plus rigoureufes Cenfures
de nôtre Difcipline . à tous les Pafteurs 6c Profeffeurs , de les tranfgreffer ,
dans leurs Leçons Publiques , dans leurs Sermons , leurs Difputes ou leurs
Ecrits , foit en écrivant contre ceux qui étoient nés dans ce Roiaume , ou
eomre ceux qui étoient d'un Paï's étranger. 11 lut aufli défendu de foufrir
que
TENU A L O U D U iN. 779
que nos Ecoliers en difputafient en quelque Façon que ce put être. Et enfin
pour obferver fort régulièrement l'Uniformité parmi nous ; il fut ordonné
que tous les Coloques & les Synodes Provinciaux ne fe lerviroient d'aucun
Formulaire particulier par Raport à ce Point , lorsqu'ils reccvroientdcs Pro-
pofans à l'Ofice Sacré du Miniltere , mais qu'ils conviendroient tous dans
leur Signature & dans' leur Serment de garder nôtre Confcffion de Foi , &
d'oblèrver la Difcipline de nos Eglifes , fur quoi on exigeroit de nos Propo-
iàns qu'ils proteftaffcnt en tenant les Mains élevées au Ciel , & en apellani
DieH à Témoin de la Sincérité de leurs ^mes, qu'ils rejettoient toutes les Er-
reurs qui étoient rejeuces par les Décrets defdits Synodes Nationaux à'Alen-
Ur.çon & de Chiirenton , touchant la Doctrine de la Predeftination & de I2
Grâce.
AVIS.
^ Les Décrets dont il eft parlé dans Pikticle précèdent font contenus dans le
,, VIII. Article desMatiei-es Générales du Synode d'-r^/tfwfowjdansles Pag. 5-66.
„ & ly^j. de ce Volume , & dansle VI. Article de laRevifion dudit Synode,
„ faite par le Troiûéme Synode National de Charenton , dans les Pages 66"^.
„ ÔC 664 de ce même Tome.oà chacun peut les voir, fans qu'il foit befom
„ de les inferei- derechef ici , comme ils le trouvent dans les Exemplaires
,, Manufcrits du prefênt Synode: cela étant fuperflu, puis qu'ils font mot à
„ mot dans les quatre Pages qu'on vient d'indiquer, 8c que toutleRcful-
„ tat de cette fameufc Difpute fe trouve auffi dans une longue Deduftion du
„ XV. Chapitre des Matières Générales du même Synode National à''Alen-
„ çou , depuis le Xlt. Article de laPage5'7i. jufqu'au XXX. de la Page
„ 5'76. de ce Volume , oii le Leéteur pourra trouver le Recueil de tout ce
,, qui concerne cette Matière , laquelle a fait plus de Bruit , & caufé plus
„ de Difputes qu'aucune autre dont il foit parlé dans les Synodes Nationaux
„ des Egliies Reformées de France , ni dans ceux des Pats-Bas , où les Re-
„ raontrans ont fait naitre les Queftions Epineules de toutes ces grandes Con-
„ teftations , fur lefquelles plufieurs célèbres Théologiens forment encore
,, maintenant de Nouveaux Syllemes , dans tous les diferens Partis des Con-
„ trovcrfiftes dont le Chriftianifme eft rempli dans toute lEurepe , Se même
,, dans la Grèce , Se parmi toutes les autres Nations du Monde , oii il y a
,, toujours eu des Théologiens qui ont difputé fur ces Matières , ÔC princf-
„ paiement fur celle de la Predeftination , dont les Dificultés le trouvent
„ euffi répandues dans les Ecrits des M ah orne t. in s , comme elles l'avoient été
,, dans ceux des plus célèbres Pliilofophes , qui vivoient dans l'Ancien Pa-
„ ganifme.
XXVI.
La Province de Vljle de France informa ce Synode que les Jugemens ren-
dus par les Synodes Provinciaux , ne pouvoient pas être exécutés avant un
long Efpace de tems , à Caufe des Apels qu'on ioterjettoit contre lefdits Sy-
nodes, ce qui donnoit Lku à plufieurs grands Troubles , Se qu'ilé toit ne-
F If ff a ceiTaire
7Sc XXIX. SYNODE NATIONAL
ceflaire qu'on prît quelques Mefures pour y rerpedier 6c pour les prévenir.
Cette Allcrnblce refervant aux Synodes Nationaux la Connoiflance des
Points de Dodrine , des Sacremens , èi de tous le Corps de nôtre Diicipli-
ne , ordonna , qu'à l'avenir , lors que nos Synodes Provinciaux auroient dé-
crété la Sufpenfion , ou la Depofition de quelques Pafteurs , ou Anciens,
ou qu'ils auroient prononce Sentence d'Excommunication contre quelques
Perfônnes , ou qu'ils auroient ordonné qu'une Eglife d'un Coloque,ou d'un
Synode fût incorporée à un autre , ou qu'elle en fût feparce , fous tel Pré-
texte qu'on voudroit , au Cas qu'on apellât de leurs Jugemens , la même
Province qui l'auroit prononcé nommeroit deux des Provinces voifines,&
de celles qui dévoient le plutôt tenir leur Synode , & qu'on donneroit le
Choix à l'Apellant , de l'une , ou de l'autre de ces deux Provinces , pour
en être jugé , laquelle décideroic du Cas jufqu'à nouvel Ordre. Mais que
fi la Partie ApcUante refufoit de faire ce Choix là , la Province dont ilauroit
apcUc choifnoit une des deux dites Provinces , pardevant laquelle l'Apellant
feroic tenu de comparoître , & de fe foumettre à fon Jugement qui auroit
tout fon Efet jufqu'à l'Aflemblée du Synode National : & qu'au Cas qu'il
ne comparût pas , la Province qui auroit rendu le Jugement , en pourroit or-
donner l'Execution non-obflnnt ledit Apel. L'Aflemblée jugea aufli que
cela ne feroit aucunement préjudiciable aux Synodes Provinciaux , puifque
dans toutes les autres Matières que nôtre Dilcipline n'avoit pas déterminées,
les Jugemens de ces Synodes feroient d'une Autorité abfoluè, & qu'on n'en
pourroit pas apcUer dans leur P^eflbrt
XXVII.
Le Blafphême étant un Crime des plus crians , & qui provoque la Colè-
re de Dieit contre les Enfans des Hommes , cette Aflemblce étant ûifie d'une
Sainte Ho:reur , de voir un fi grand nombre de malheureux Profanes enve-
lopés dans ce Crime infernal décréta, que le Vint-quatrième Canon du Cha-
pitre quatorzième de nôtre Difcipline feroit lu publiquement danstoutesnos
Eglilcs » & qu'on le fortifieroit par des Exhortations les plus vives Sclesplus
touchantes , afin d'exciter les Hommes à prévenir les Jugemens de />/>« ,
par une ferieufe Repentance , 8c afin de banir ce Vice detellable de la Socié-
té des Chrétiens , les Confiftoires furent autorifés par cette Affemblée , de
prendre les Meillares Mefures qu'ils pourroient pour mettre ce prefent Âéte
en Execution.
XXVIII.
Cette Affemblée étant informée , que dans plufieurs Endroits de ce Roiaa-
me , l'Exercice de nôtre Religion étoit défendu dans les Eglifes qu'on apeL
loit Anexes , contre la Volonté de Sa M.ijefié , 8c quoique ledit Exercice
eût toujours été permis par les Edits qui l'avoient établi ; 8c tous ceux qui
compofoient ladite Ailemblée, jugeant d'un Confentement unanime que cet-
te'Afaire étoit de ti-ès grande Importance , qu'elle lapoit les Fondemens
de nos Eglifes, & qu'elle tendoit a la Dcltruétion de notre Religion , à quoi
tous CPU X qui la profeffoient étoient incereffés dans leurs Confciences, on en^
joignit à tous les Paiteurs , & aux Eglifci qui étoient expofées à ces rudes
Épreu-
TENUALOUDUN. 7S1
Épreuves de fe maintenir conftanment dans la Poffeflîon de leurs Exercices,
non-obftant toutes les Prohibitions faites au contraire ; & elle ordonna qu'au
Cas que les Pafteurs negligeaflent ce Devoir de leur Ofice , ils feroient dé-
poles du Miniftere , comme Defcrteurs du Troupeau que Dieu zvok commis
à leurs Soins ; & que fi quelques Eglifes , ou Membres , negligeoient d'af-
fifter à ces Exercices , ils feroient privés de la Communion avec nous de la
Table du Seigneur. Et on enjoignit à toutes les Eglifes du R effort des Pro-
vinces auxquelles apartenoient ces Anexes , de les aider de leurs Confeils, de
les confoler , 6c de leur fournir tout ce qui feroit neceilàire pour leur aider
à paier les Fraix de leurs Voiages & Pourfuites dans les Cours de Juftice ,
qu'elles pourroient être neceflairement obligées de faire ; & qu'au Cas que
les Pafteurs Ordinaires de ces Lieux fuflent empêchés, par quelque Violence,
d'accomplir leurs Devoirs , cous les Synodes Provmciaux prcndroicnt Soin
de remplir leurs Places par d'autres Miniftres , delà Manière qu'ils jugeroient
la plus convenable , jufc[u'à ce qu'on eût trouvé quelqu'autre Mo'ien plus
Eficace. Déplus cette Aflémblée commanda à toutes les Eglifes qui en fe-
roient les plus voifines de montrer leur Zélé pour la Gloire de Dieu , 8c la
Communion de Charité qui doit être parmi les Chrétiens , en leur envoiant
des Pafteurs qu'elles leur prêteroient , afin qu'on pût par là k conferver la
Pofleflîon de la Prédication de la Parole de D/>», 6c la Dilpenfation des Or-
donnances de l'Evangile dans ces Eglifes Anexes.
X X J X.
Aufîî-tôt qu'on eût fait cette Propofition , & avant qu'on eût demandé
les Avis des Députés de ce Synode , Monfieur le Commiflâire du Roi allé-
gua plufieursRaifons, pourquoi une afaire de cette Nature ne devoit pas être
debaruë dans cette Aflémblée ; mais que , conformément à la Permilîion de
Sa Majeflé , cet Article , de même que d'autres de pareille Nature , devoit
être inféré dans le Cahier de nos Plaintes , qui devoit être prefenté à Sa
M a; efie après la Séparation de cette Aflémblée.
Sur quoi , le Synode recevant d'une Manière très refpeétueufe tout ce qui
venoit de la Part de Sa Majefié, 6c de la Bouche de Monfieur fonCommiffai-
re , ordonna que cette Ataire feroit mife à la Tête de celles qu'on porteroic
au Roi , au Nom de cette Aflémblée , 6c que Monfieur nôtre Député Gene-
ral foliciteroit pour cela , avec tout le Refpcét polTible , & avec beaucoup
de Soin , de Diligence 6c d'Importunité j 6c l'Aflémblée efperoit en même
tems que Sa Maieflé nous maintiendroit dans les Privilèges qui nous étoient
accordés par les Edits ; 6c qu'il ne trouveroit pas mauvais que nous trairaf-
taflions des Afaires Ecclefiaftiques qu'on avoit portées jufqu'a prefent dans
nos Aflémblées Nationales , lefquelles concernoicnt dircélement notre Reli-
gion, 6c l'Exercice de nôtre Difcipline ; du Nombre defquelles font tous
les Ofices qui concernent le Miniftere , 6c tous les Devoirs des Chrétiens
en particulier.
XXX.
L'Afliemblée aiant jugé à Propos qu'on nommât de cenaincs Perfônnes ,
qui rclîdoient ordinairement auprès du Confeil i'rivé de Sa Majefie , 6c de
Fffffj foq
78i XXI X. S Y N :Q D E . N A T WN A L
fon Confël d'Eîat , auxquelles les EgUfcs pùû'ent s'adreflef pour prendre
Soin de leurs Afliires , & pour leur épargner les grandes Depcnfcs qu'elles
étoient obligées de faire, àl'Occafion des fréquentes Dépurations des Perfon-
nes particulières qu'elles emploioient à la Pourfuice de leurs Procès, & à l'Ac-
commodément des Diferens qu'elles avoient avec leurs Adverfes-Partiesj on
jetta les Yeux fur Monficur Londe des Gdmierfs , Avocat au Confeil Privé
de Sa Majeflé , & en fon Confeil d'Etat , comme suffi au Parkmeut de Fa-
ris , demeurant dans la Rûë des j^nglots , j^our fe charger de cet Emploi, qui
lui aiant été ofert , ledit Sieur Londe alfûra l'Affemblée , qu'il acceptoit
très volontiers cette Commiflion , & qu'il rccevoit comme un grand Hon-
neur l'Ofre qu'on lui en Eùfoit , & qu'il ne vouloir pas demander un Denier
pour fes Dépens , ni pour fes Salaires , non-leulement pour les Afaircs qu'on
lui confieroit dans le Confeil Piivé , & le Confeil d'Etat de Sa Majefté ,
mais auffi pour celles qu'il expedieroit comme Avocat au Parlement de /-'^,
ris , & à la Cour des Aides ; & même qu'il ne vouloit rien demander pour
ce qu'il avoit debourfé dans le Maniment des Afaires de nos EgUfcs afligées.
L'Affemblée reçût favorablement un Ofre fi gencreufe : Et afin que ledit bieur
Loride pût être indemnifé , on opina d'abord que les Députés i^roviiKiaux
raporteroient , chacun à leur Synode Provincial, le Contenu de ce prefcnt
Aéte , afin que fi lefdits Synodes Provinciaux le jugcoient à propos ,les Pro-
vinccs lui donnaflcnt trois Mille Livres tous les Ans , fclon le Partage qui
en eft fait ci-a})rès : Et cela afin que ledit Sieur Loride ne paiût pas de fes
propres Deniers les Ports de Lettres , êc les Dépêches qu'il faudroit necef-
fairement qu'il fit à l'Occafion de fon Emploi ; & à cette Condition . que
ledit Sieur Loride feroit tenu de rendre Compte une fois tous les Ans à tou-
tes les Provinces , par des Lettres qu'il adrefferoit à une de leurs principales
Eglifes , de toutes les Afaires qui les concernoient. Et au Cas que les Sy-
nodes Provinciaux n'aprouvaffent pas le Paiement de ladite Somme de trois
mille Livres par An , ledit Sieur Loride déclara quM feroit content de la
Moitié de cette même Somme pour toutes les Solicitations qu'il feroit, ôc pour
tous les Procès 6c Afaires qu'il plaideroit devant ledit Confeil.
TAXE
De trois mille Livres, qui fut imfx)fee ftfr toutes les Trovinces ct-dejjous
nommées, qu'on àei'oit paier au Sieur Loride des GaMniercs , pour
les Jfaires de nos Eglifes qu'on lui confa.
Liv.
A Province de Normandie , fut taxée à la Somme de , 300.
La Province du Haut Languedoc Sc de la Hante Guienne , 300.
La Province de Bourgogne , 1 60.
La Province du Bas Languedoc ^ goo.
La Province du Bcrri^ 100.
La Province des Sevenes. j f 0,
La
L
T E N U A L O U D U N. 785
L.a. Vrov'mce de Provence ^ ifo. Liv.
La Province du /"«ff»» , ,gQ^
La Province de Bretagne , \(iO.
La Province à^ Anjou , iqq^
La Province de l'//?<r de France , ayo.
La Province de Xaintonge , 2.50.
La Province du D^^p^/W, 2,00.
La Province de la Bajfe Guienne , aoo.
La Province du Bearn , go^
La Province du Vivarex. ■
«o.
5000. Liv.
CHAPITRE XL
Matières Tanicnlieresj
Article I.
LEs Députés de la Province du Berri Ce plaignirent contre Monfieur
d'Eritr, Pafteur de l'Eglifc de Dangeau, de ce qu'aiant été établi dans leur
Province depuis plus de fix Ans , il n'avoit pas cependant encore voulu re-
connoître l'Autorité de leur Synode , ni s'y foumettre ; fur quoi cette Af-
femblce décréta , qu'il comparoitroit en Perfonne au Synode prochain de la-
dite Province , qu'il y rendroit Compte de fa Conduite , & qu'il fe foumet-
troit au Jugement dudit Synode ; 8c qu'au Cas qu'il prétendît avoir quel-
que Sujet de s'en plaindre , il en apclleroit au Synode d'y^njou , qui pren-
droit Connoiflance de fcs Griefs & en jugcioit par l'Autorité de cette prefen-
teAflemblce : mais que jufqu'à la Tenue dudic Synode d'-r^»;o« , il feroit
lié par le Jugement de celui du Berri.
II.
Les Députés Provinciaux de Normandie , demandant que cette Affemblée
youlut fe charger du Soin de remédier aux Defordres qui étoient furvenus
dans l'Eglilé d'Alençon , par la longue Continuation des Anciens dans leur
Ofice : Se après qu'on eût fait la Lcdure d'un Mémoire qui comprenoitune
Requête de certains Membres de ladite Eglifc , par laquelle ils demandoient
qu'on limitât un certain Tcms auquel les Anciens quiteroient leur Ofice, atin
qu'ils ne s'y perpetuaflcnt point : Cette Aflèmblée renvoia leurs Demandes
au Synode de Normandie , conformément au Canon du Synode National de
Tonneins, qui attnbuoit aux Synodes Provinciaux la Connoiifance dépareil-
les Mayeres ;. & ordonna audit Synode d'y avoir Egard , félon que la Pru-
dence le rçqueroit , examinant premièrement k véritable Etat de ladite
SgUfç.
;8,i. XXIX. SYNODE NATIONAL
III.
Monfieur Gaultier , Pafteur dans la Province de Xaintonge , fe prefenta de-
vant cette Afîèmblée , pour déclarer qu'il avoit fini fon Ouvrage touchant
la Difcipline de nos Eglifes , comme il l'avoit écrit au dernier Synode Na-
tional tenu à Cbarenton ; & qu'il avoit im autre Deffein accompli , confif-
tant en un Traité de l'Harmonie des Articles de notre Confeffion de Foi , de
notre Lyturgie & Dicipline avec celle de l'Eglife Primitive , & en Particu-
lier avec les Decifions des Conciles de l'Eglile Gallicane. Cette Aflemblcc
apiaudit à fon Zélé , & lui ordonna de s'adrcfier à la Province de Xaimengey
à laquelle il feroit voir fon Ouvrage , & que ladite Province en difpoferoit
félon les Canons de nôtre Difcipline. Et en même tems on recommanda à
Dieu fil Perfonne & fon Travail , en priant le Père des Lumières de lui ac-
corder tous les Moiens neceffaires pour accomplir un fi louable Deffein , ÔC
de répandre fa Benedi6tion du Ciel fur lui & fur fon Entreprife.
^ IV..
Les Sieurs Prionleau Pafteur de l'Eglife de la Rochelle , Berval Ancien ,
le Toneil , & de la Chapeliere , Chefs de Famille de ladite Ville , comparu-
rent comme Députés de ladite Eglife , avec une Requête pour cette AlTem-
blée , par laquelle ils demandoient que Monfieur Gilbert , Pafteur de l'E-
glife de Mejle , pût leur être conféré pour Miniftre , 6c ils apuicrent leur De-
mande par pluficurs Raifons très bonnes , & d'un grand Poids. On ouït
les Députés de l'Eglife de Mefle , qui demandèrent , non avec moins d'In-
ftance, qu'on leur laiffàt le fufdit Monfieur Gilbert : & les Députés Provin-
ciaux du PoiUoH petfiftant dans la Riefolution qu'ils avoient prife dans leur
dernier Synode Provincial , ne jugèrent pas à Propos de leur accorder leur
Demande. Or , quoique cette Afiémblée eût beaucoup d'Eftime pour l'E-
glife de la Rochelle , & qu'elle eût beaucoup d'Egard à fes Demandes , ce-
pendant elle ne jugea pas qu'il tût raifonnable de priver l'Eglife de Mef-
le, d'un Pafteur qui ctoit fi utile, Sc fi neceffaire à fon Troupeau.
Cette Affemblée reçût les Informations qui lui furent données par une
Partie des Anciens 8c Chefs de Famille de l'Eglife de Calais , aiant été por-
tée à le faire par plufieurs Motifs , & fans que néanmoins cela dût tirer à
Confequence à l'avenir ; quoi que ces Informations eûffent dû , confor-
mément aux Canons de nôtre Diicipline , être portées au Synode de VJfle de
France ; & elle prit Connoiffance des Troubles qui avoient agité cette Egli-
Ic, à l'Occafion d'un fécond Pafteur qu'on y vouloit établir. Les Sieurs Tr*-
cotel & Pierre du Croix , un Ancien de l'Eglife de Gmfnes , 8c Jaci^ues Bar-
riz.ea.u de la Fille-BaJJe de Calais , Députés d'une autre Partie de ladite Egli-
fe .eurent Audience \ & on lût les Lettres Se les Mémoires de Monfieur de
Montigni , Pafteur , lequel avoit été envoie à ladite Eglife par le Synode te-
nu à Ai cette prefente Année. Toute l'Afaire aiant été examinée & débat-
tue , il fut décrété , que le Sieur de Montigni exerceroit fon Miniftere dans
ladite Eglife , fi cela lui étoit agréable , jufqu'à la Tenue du Synode pro-
chain de ladite Province , qui ieroit dans fix Mois , tout au plus tard : &
qu'a-
T E N U A L O U D U N. 785
qu'avant ce Terme là , l'Eglife de Calais choifiroit un Pafteur , u la Plura-
lité des Voix , dans une Aflemblée légitime , convoquée & dirigée par le-
dit Confiftoire , félon l'Ordre de nôtre Difcipline , foit en faifant Choix de
Monûem de Monttgni^ de qui cette Aflemblée rendit un Témoignage très ho-
norable, ou de tout autre , félon que ladite Eglife le trouveroit plus à Pro-
pos , pour l'Edification de tous fes Membres Et un des Pafteurs de Diep-
pe , & Monfieur Pinnet , Pafteur de l'Eglife d"* Amiens , eurent Ordre par
l'Autorité de cette Aflemblée , de prendre chacun un Ancien de leur Eglife
& de fe tranfporter à Calais, auflî-côt qu'ils pourroient le liùre (ladite Egli-
fe devant luporter tous les Fraix de leur Voiage ) & de travailler par
toutes fortes de Moiens à en éloigner les Defordres , à adoucir , Sc à reunir
les Efprits qui étoient brouillés & divifés , Scàcenfurer ceux d'cntr'eux qui
ne vouloient pas fe lai fler gouverner , & qui avoient encouru les Cenfures,
conformément à nôtre Difcipline. Et il fut enjoint à tous les Membres de
ladite Eglife , tant en General qu'en Particulier , de rendre auxdits Sieur$
Tricotel & de AioKtigni , & audit Confiftoire, l'Obeïflance qui leur étoit dûë,
& le Refpeâ: qu'ils meritoient.
L'Aflemblée aiant ouï le Sieur Baruel , Ancien dans l'Eglife de Privas ,
parknt pour Monfieur AccaMrat , Pafteur de ladite Eglife , touchant les Di*
ferens qui étoient entre lui & la Province du Vivarex. , à l'Occafion du Paie-
ment du Salaire qui lui étoit dû, pour le Service qu'il avoit tait dans les Egli-
fes^de Falx^ & à^Auhenas , dans ladite Province ; 5c les Députés de la même
Province aiant été ouïs , parlant pour ladite Province , on renvoia les Difc-
rens qui étoient entre ces deux Parties au Synode du Dauphitié, comme étant
le plus voifin de ladite Province , lequel les termineroit fans Apel par l'Au-
torité de cette i\ifcmblée.
VII.
Les Députés Provinciaux du Fivarez. aiant reprefenté que l'Eglife de lu
Bafiide de Firac aiant toujours été anexée à celle de La Gorce , & unie au Sy-
node de ladite Province , s'en étoit feparée depuis quelque tems pour fe join-
dre à la Province du Bas Languedoc , demandèrent qu'elle fut obligée de le
réunir à la Province du Fivarez., 6c à ladite Eglife de La Gorce. Sur quoi
l'Aflémblée décréta que la Province du Fivarez. s'adreflëroit à celle du Bas
Languedoc , pour obtenir cette Demande du Synode de ladite Province ; Se
qu'au Cas qu'il y eut quelques Conteftations fur cela, le Synode d&sSevenes
mettroit la dernière Main à ces Diferens pour en juger en dernier Reflbrt »
par l'Autorité de cette Aflemblée.
VIII.
Il fût arrêté , que , quoique l'Eglife de Faïence fut fituée dans la Provin-
ce du DaHphiné , néanmoins elle refteroit unie à celle de So'ion , félon le Dé-
cret du Synode National d^Alen^on ; & que pour régler les Contributions
pour l'Entretien du Miniftere , & autres Charges de ladite Eglife, elle s'a-
dreflëroit au Synode du Fivarez. , & qu'elle feroit déchargée de toutes les
Contributions qui lui ayoient été impofées par la Province du Datifhiné,ç.x-
TomelL Ggggg cepté
786 XXIX. SYNODE NATIONAL
cepté feulement celle qui étoit pour l'Univerfité de Die , à laquelle elle s'é"
toit foumifc volontairement , & de fon propre Mouvement.
IX.
Il fut ordonné que les Eglifes à^Iffoire , de Paillac , de Sirac , de la Ga-
zelle & de jointes , refteroient unies à la Province de Bourgogne. Et d'au-
tant que les Députés de ladite Province & ceux des Sevenes avoient repre-
fenté que ces Eglifes n'avoient pas le Moien d'entretenir un MinilUe , £c
que cette Aflemblée feroit un A<5te de Charité très notable , fi elle vouloit
pourvoir à leurs Befoins , on fût d'Avis qu'on leur donncroic tous les Ans
trois Cens Livres de Gratification pour leur Miniftre , laquelle Somme fe
paieroit de cette Manière : fo. Liv. par l'Eglife de Paris , 40. Liv. par cel-
le de Rouen , 35:. Liv. par celle de Lton , 50. Liv. par celle de Montpellier^
ay. Liv. par celle de Beurdeattx , zf. Liv. parcelle de la Rochelle, zo Liv.
par celle de Ca'en , to. Liv. par celle de Caftres , lo. Liv. par celle de Gre-
noble , 15-. Liv. par celle de Nimes , 15. L.iv. par celle de Dieppe , 6c 10
Livres par celle du MentUmar. Et il fut ordonné à toutes ces Eglifes d'en-
/oier à la fin de Mars chacune leur Cote-Parc , à l'Eglife de Lton , qui fe
;hargeroit de délivrer la fufdite Somme au Paileur qui feroit le Service dans
lefdites Eglifes dUfoire, de Patllac , de Sirac , de la Gazelle, & de /'ointes
& il fut enjoint à l'Eglife de Lton de rendre Compte au Synode de Bour-
gogne de ce qu'elle recevroit , 6c du Debourfemcnt des Sommes qu'elle au-
roît reçues. Et cette Ordonnance devoit rcfter dans toute fa Force jufqu'à
la Tenue d'un autre Synode National.
X.
Les Députés de l'Eglife de la Rochelle , aiant fait Refus de Monfieur Gil-
bert pour leur Pafteur , & aiant informé cette Aflemblce qu'ils avoient reçu
de nouveau Ordres pour demander un autre Miniftre : 6c cette Affemblée aiant
nommé deux Pafteurs de fon Corps , pour conférer avec eux, & trouver le
Moien de les fatistaire , en leur accordant ce qu'ils dehroient ; mais s'ctant
rencontré des Dificultés infurmontables lors qu'on voulut faire fervir ladite
Eglife par une autre Province , 2c le Comité qui avoit été établi pour con-
férer avec lefdits Députés aiant raporté qu'ils rcmettoient très volontiers au
Jugement de cette Affemblée de leur choifir indiferenment quelqu'autre Paf-
teur , dans la Province de Xaintonge , qui pût fe détacher plus aifémenr de
fon Eglife , & travailler utilement à l'Edification de celle de la Rochelle, la-
quelle déclara , alors , qu'elle vouloit aquiefcer entièrement au Choix que
l'Affemblce feroit d'un Pafteur, Se qu'elle le recevroit volontiers , n'aiant
d'ailleurs aucun Attachement pour qui que ce fut en Particulier : Ce Syno-
de National recevant cette Propofition avec Joie , prefenta Monfieur Adefnil
à l'Eglife de la Rochelle , lequel avoit été auparavant Miniftre dans l'Eglife
de Saint fufi , pour être Mifiiftre Ordinaire & Particulier de ladite Eglife,
étant alors délivré de fon premier Emploi par le Jugement de fon Coloque.
Et cette Affemblée efpera qu'il lui feroit très-agreable , fie que fon Travail
lui feroit d'une très grande Utilité. Et elle ordonna que jufqu'à ce que l'E-
glife de Saint fnft pût être pourvue d'un autre Pafteur , k Coloque ou Sy-
node
TENU A L O U D U N. 787
node de ladite Province prendroit un Soin particulier qu'elle fût Icrvie >
fuivant l'Ordre établi par le dernier Synode National.
X I.
L'Aflemblée aiant ouï Monfieur de rnfoudan , Pafteur de l'Eglife de St.
^ignan , fe plaignant de la Part de ladite Eglife , & de celle du J^^KJ,d'un
Jugement rendu dans le Synode Provincial de Normandie tenu à Ronén , le
ij. de Mai 1658 & les jours fuivans , lequel , en{uite des Lettres qui lui
avoient été écrites par le Synode à' Anjou , & par l'Eglife du A'fans , avoit
déclaré nulle l'Eledion que les Eglifes de Saint ylignan Se du Mans avoient
faite du Fils de Monfieur de Larpent , pour tirer la Penfion que Feu Mada-
me de la Harangere avoit laiflée pour l'Entretien d'un Propofant. On ouït
auffi le Sieur de la Croix du Val , Député de l'Eglife 1^ Alençon , de même
que les Députés Provinciaux de Normandie & à^ Anjou , fur" tous les Dife-
rens à l'Occafion de cette Fondation , 6c des Prétentions que ledit Sieur de
Larpent 6c les Sieurs du Val Se Alix y avoient. On lût auffi Sc examina le
Contract de cette Donation faite par laditeDameJe vintiême de Juin, ijpS.
de même que le Décret du Synode National tenu à Alen^on , l'An 1637.8c
les jugemens des Synodes de Normandie des Années i6)-6. Sc i65'8. Sur le
tout , l'Aflémblée ordonna , que le Décret du Synode National d'Alençon
tenu l'An 1637. feroit dûement exécuté félon la Forme , Teneur Sc Inten-
tion , S: que lors que ladite Place feroit vacante , Se qu'il s'agiroit de faire
Choix d'un Propofant , pour recevoir la Penfion donnée par ladite Dame ,
les Députés des Eglifes de Saint Aignan Se du Alans iroient à la Ville d'A-
iençon , pour convenir avec l'Eglife dudit Lieu , du Propofant qui devroit
jouir de ladite Penfion : Se qu'au Cas que ces Eglifes ne s'accordaflént pas
touchant cette Elcétion, dans laquelle ceux de Suin Aignan 2c du Mans ri'mi-
roient qu'une Voix, l'Election fe feroit alternativement, à favoir , première-
ment par l'Eglilc d''Alençon , qui auroit la Prééminence j mais leulement du
Tems ; les Egliies de S.iint Aignan 8c du A-fans conjointement devant avoir
cette Place devant celle d''Alençon , Se ainfi confecutivemcnt à leur Tour : Sc
que dans ce Choix Se Nomination , les fuldites Eglifes prcndroient iur tout
Garde que la Volonté de ladite Dame fût pleinement obfervée , qui ordon-
noit exprellement , que les Enfins du Sieur du Boni dieu , de Bloic , 6c de
Porteviz.e , nés d'un Mariage Légitime , étant Propofans 8c deftinés au Saint
Miniftere , fullént préférés à tous autres ; foit que ces Enfans nés où à nai-
tre , fùllcnt decendus de leurs Fils ou de leurs Filles. Et qu'aucun Propo-
fant qui auroit été choifi pour tirer cette Penfion , n'en pourroit jouïr que
pendant le Terme de quatre Années. Et que lors que ledit Propofant feroit
jugé capable d'être reçu au Miniftere , il Icroit premièrement au Choix de
l'Eglife d'Alençon de le retenir à fon Service , enfuite celle de Saint Aignan
auroit ce Privilège , 6c enfin l'Eglife du Mans ; Se qu'au Cas qu'aucune de
ces Eglilés ne le demandât pour fon Pafteur , il feroit affigné à une autre
Eglife des plus proches de celles-là. De plus, cette Aflemblce ordonna, pour
de certaines Raifons , que le Sieur de Larpent recevroit cette lileétion , le-
quel Terme étant expiré ,_on procedcroit à une nouvelle Elcélion, fuivant
Ggggg i le
788 XXIX; SYNODE NATIONAL
le Canon fufdit. Et cette Aflemblée déchargea ladite Eglife du Mans , de
toutes les Demandes qui pourroient lui être faites à l'Occafion des Sommes,
que Monfieur Fignier le Père , ou fon Fils , avoient reçues pour cette Pen-
fion pendant plulfieurs Années , excepté feulement ce que Icfdites Eglifes
pouvoient demander des Héritiers dudit Monfieur rignier. Et il fut enco-
re ordonne qu'au Cas qu'il y eût quelques Diferens entre les Eglifes de St.
^igrtan & du Mans , touchant ces Elcftions qu'elles étoicnt obligées de fai-
re , ils feroicnt ajuftés 6c terminés par le Synode à"" Anjou. Et que ledit Sr.
de Larpent , & tous autres Propofans recevant ladite Penfion , feroient
tenus de donner Caution , qu'au Cas que par Incapacité ou Négligence , ils
ne pûflènt pas parvenir au Minillere de l'Evangile , ou qu'ils changeaflent de
Refolution , ou qu'ils s'adonnaflcnt à quelqu'autre Etude , ou Emploi , ils
feroient Rcttitution des Sommes qu'ils auroient reçues, cela étant conforme
aux Canons de nos Synodes Nationaux.
XII.
Cette Aflemblée aiant ouï Monfieur la Croix du Val , Député des Chefs
de FamiJIe de l'Eglife à"" Ahncon , lequel déclara qu'il avoit été envoie par
eux pour s'opofer à une Proposition que quelques Mernbres particuliers de
ladite Eglife avoient faite , 6c qui devoit être prefentée à cette Aflemblée, à
l'Occafion de leur Confifl:oire , qu'ils vouloient changer , & fon Ancien Or-
dre \ & qu'étant venu dans cette Ville , il avoit trouvé qu'on avoit fait une
pareille Propofition au Synode de Normandie , tenu l'An 165-5'. & que l'Af-
femblée aiant examiné les Mémoires des Députés de cette Province , avoit
renvoie toute cette afaire à ladite Province. Cependant aiant atendu pour
voii- fi quelcun ne propoferoit rien touchant cette Matière , & aiant remar-
qué que Pcrfonne ne l'avoit entamée ; lui , afin qu'il pût fe décharger de la
Commiflîon qui lui avoit été donnée , prefcnta à cette Aflemblée , comme
il avoit Ordre de le faire , les Lettres & Memoiresdont ilctoit chargé , & il
s'expliqua à cette Aflemblée touchant les Raifons de fa Deputation , & ex-
pofa plufieurs Chofcs touchant un pareil Changement ; & il demanda de la
Part de ces Chefs de Famille , que les Députés de ladite Province declara/l
fent s'ils avoient Ordre de mettre fur Pié cette nouvelle Propofition , Se fi
leur Intention étoit d'en parler ; lefquels repondirent qu'ils n'en avoient nul-
lement le Defléin , parce que l'Afaire avoit été renvoiée à leur Synode Pro.
vincial. L'Aflemblée renvoia aufli les Lettres, les Mémoires, & l'Aéte
prefenté par ledit Monfieur la Croix du Fal ( Député par les Chefs de
Famille d'AUn^ort ) au Synode Provincial de Normandie , auquel on remit
la Connoiflance ôc le Jugement de cette Afaire , comme il avoit été décrété
auparavant.
XIII.
L'Aflemblée étant intormée des grands Defordres qui étoient dans l'Eglife
de Sauvetat , à Caufe du Diferent qui étoit entre le Sieur de Carbon , Se les
Habitans de cette Ville , qui compofoient l'Eglife dudit Lieu : on tut d'A-
vis d'écrire à Monfieur le Duc de la Force , pour le prier qu'il voulut avoir
la Bonté de terminer par fa Prudence & fon Autorité, ces malheureufes
Dif.
T E N U A L O U D U N. 789
Diflêntions, qui menaçoient la pauvre Eglife de Chrifi non moins que de fli
Ruine totale , Se de fa Dcftruftion.
X I V.
L'Aflemblée aiant reçu de plufieurs Endroits des Témoignages fort hono-
rables du Mérite fingulier de Monfieur Charles Paftcar de l'Eglife de Cap^ 6c
confiderant que fa Famille étoit fort nombreufe , & aiant Egard à la Con-
dition qui étoit afles pauvre , par Raport au Monde , volant auifi que fon
Eglife ne pouvoit pas l'affilier , n'en aiant pas les Moiens ; on loua haute-
ment fon Zélé , fes Peines , fes Soins, fa Diligence Sc fa Perfeverence dans
le Service de fon Maître, aiant fervi très fidèlement fon Seigneur 6c fes Egli-
fcs pendant plufieurs Années , Sc principalement celle de Gap ; c'eft pour-
quoi, afin qu'il pût avoir un honnête Entretien pour fubveniràfesNeceflîtés,
cette Afiemblée jugea , par toutes fortes d'Endroits , qu'il meritoit que fa
Province prît Soin de lui , ?C qu'elle le refpeftât de même que Ion Trou-
peau, qui fut très eftimé, à Caufe de l'Amitié qu'il lui avoit témoignée par
Raport à fa propre Edification , & à l'Entretien dudit Monfieur Char/es. Et
d'autant que fon Eglife avoit premièrement convenu de lui paier tous les Ans
une Penfion de trois Cens T.ivres feulement , ladite Eglife fut priée alors
inftanment d'étendre fes Charités envers lui , & de faire monter ladite
Somme iufqu'à quatre Cens Livres tous les Ans pendant fa Vie.
XV.
La Province du Fivarez. reçût aufli les I.ouanges de cette Aflèmblée , à
Caufe de la Bonté , pleine de Zélé., qu'elle avoit eue pour Monfieur Che-
nat , autrefois Pallcur de l'Eglife de la Gorce , mais alors emploie au Servi-
ce de celle de Charetiton ; îk. elle hit très inftanment priée de lui continuer la
Somme annuelle de Ont cinquante Livres , pour fi Subfiftance, d'autant
qu'il avoit été fi bon Serviteur de Jefus-Chrijt , & qu'il avoit été fort dili-
gent , & avoit pris beaucoup de Peine pour travailler à l'Oeuvre du Sei-
gneur.
X V r.
Les Mémoires de Monfieur Gabet Paftcur de l'Eglife à''OJfelon , aiant été
lus & examinés dans cette Aflèmblée , fon Afiire fut renvoiée à laProvince
du Dafiphiné , à laquelle on recommanda d'ufcr de Charité envers lui Scde le
fuporter , & ladite Province fut priée de continuer les Soins envers ce pau-
vre Miniftre , de lui faire goûter quelque Repos & Confolation , 6c de
l'écouter favorablement en ce qu'il lui rcprefenteroit touchant ces Matières,
& d'en juger conformément à la Juftice & Equité , & aufli de le reprendre à
Caufe des mauvaifes Expreflîons dont il avoit fouillé les Papiers qu'il avoit
envoies à cette Aflèmblée.
XVII.
Les Habitans des I/Ies de la route , profeflant la Religion Reformée , en-
volèrent des Lettres à cette Aflèmblée , qui étoient fignées par du Bois , re-
quérant qu'ils puflènt être abfolûment feparés de l'EgUie de la Foute , & unis
à celle de IJvron , & qu'ils pûflent continuer de lui paier Contribution : plu-
fieurs Membres de l'Eglife deLivron les apuierent dans leur Demande, Les
Ggggg 3 De-
790 XXIX. SYNODE NATIONAL
Députés du Dauphiné furent priés de donner leur Jugement en ce Cas, & ils
repondirent qu'ils n'avoient point d'Ordre de s'y opofer : mais les Députés
du Fivarez. furent contraires à cette Demande des Habitans de La Vente ^ &
du Confiftoire de Livron. Sur tout ce Débat , le Synode ne voiant pas que
cette Afaire fût encore allés éclaircic pour pouvoir être décidée , la renvoia au
Synode Provincial du Bas Languedoc , qui en devoit juger définitivement par
l'Autorité de cette Aflérablée.
XVIII.
L'Eglifc de Loudun demanda à cette Aflèmblée d'être déchargée de la Con-
tribution du cinquième Denier de l'Argent des Pauvres , qu'elle paioit pour
l'Entretien de nos Univerfitcs , & cela en Confideration des Fraix extraor-
dinaires qu'elle étoit obligée de faire pour foutcnir fcs propres Ecoles, qui avoient
été d'une finguliere Utilité même aux Provinces voifines. Lors qu'on eût
oui les Députés Provinciaux à^ Anjou , comme aufli ceux de Bretagne , qui
raporterent qu'ils avoient fourni fort volontiers leurs foixante Livres par An,
pour l'Entretien de leurs petites Ecoles; mais qu'à prefentleur Defléin étoit
de paier cette Somme à celle de l'Eglife de ritré ; l'Aflembléc ne pût pas
accorder la Demande de ladite Eglife : mais elle déclara qu'au Cas que la
Province de Bretagne fatisf ît le Synode à^ Anjou , en failant voir qu'elle avoit
éfeêtivement emploie ladite Somme de foixante Livres comme dclî us, à l'En-
tretien des petites Ecoles de ladite Ville de A'ïVi^V; alors la Province d'y!/«;'o»
confentiroit que l'Eglife de Loudun emploiât une pareille Somme au même
Ufage , & à la même Fin.
X I X.
Le Livre de Monfieur de hFite, fécond Pafteur de l'Eglife d'Orr/?*'^ dans
la Province du Bearn, intitulé Difputationes de Vindiciis Gratta , aiant été pré-
fenté à cette Aflèmblée , pour en être aprouvé , fut renvoie au Synode delà
même Province , qui devoit l'examiner &: l'aprouver félon les Canons de nos
Synodes Nationaux.
XX.
Cette Aflèmblée lût les Mémoires qui avoient été envoies de la Part de Mr.
jc Clerc , Pafteur de 1 Eglife de Coulonges , au Bailliage de Gex , touchant
plufieurs Contellations entre lui , comme Fils 6c Heretier de Monfieur
fAcques le Clerc fon Père , auflî Paileur dans ledit Bailliage de Gex , & les
Veuves 8c Héritiers de divers autres Pafteurs du même Bailliage , contre les
Eglifes dudit Bailliage Sc les Synodes Provinciaux de Bourgogne , & particu-
lièrement contre celui de Gex , tenu l'An 1656. 8c celui d'yhnai le Duc,
tenu l'An 1 658. Sur quoi on trouva que le Sujet de tous leurs Diferens con-
cernoit une Matière Pécuniaire, c'eft pourquoi toutes ces Diiputes furent rcn-
voiécs à la Province du Dauphiné ,(\\m eut Ordre de les terminer par un juge-
ment définitif.
XXI.
Les Députes Provinciaux des Sevenes demandèrent en Faveur de la Veuve
de Monfieur Rojjel , (autrefois Pafteur dans l'Eglife de Sauve , mais depuis
prefencé, pour fcrvir dans la Maifon de Monfieur le Duc de Rohan , par le
Sv-
TENUALOUDUN. 791
Synode National de Cafires \ ) qu'elle pût recevoir pour l'Année de fa Vidui-
té la même Penfion qu'on avoit accoutumé de paier à feu fon Mari, lors qu'il
étoit en Vie , par Ordre de la Province des Sevenes : L'Alîémblée refolut
qu'on écriroit à Madame la Duchefle de Rohan touchant cette Afaire ; 8c le
Confiftoire de l'Eglife de Paris ïnt chargé de s'adreffer à ladite Duchefle, afin
de pouvoir donner quelque Satisfiétion à cette pauvre Veuve , ôc d'en infor-
mer le Confiftoire ô.'^^nduz^e : & le Sieur Daillé zvtc le Sieur Loride des Ga-
tifiieres, Ancien de l'Eglife de Paris , eurent Ordre de délivrer ce Décret à la-
dite Dame de Rohan.
XXII.
Monfieur Charnier Pafteur , informa cette Aflemblée de l'Etat de l'Egli-
fe de Saint Hyppolite , depuis que Monfieur de Mejannes en étoit parti , 6c
qu'on avoit donné Ordre que ladite Eglife feroit fervie par un autre Miniftre,
aux Fraix dudit Monfieur de Mejannes , julqu'au Synode fuivant. Les Dé-
putés de la Province des Sevenes furent ouïs touchant cette Matière , & té-
moignèrent qu'ils étoient furpris du Raport qu'on venoit de taire , & que
quelcun ofât aller contre un Ordre de leur dernier Synode, qui avoit été fait
pour de très bonnes Raifons .& auquel Monfieur deMajannes lui mêmeavoit
aouiefcé , & ils en furent d'autant plus touchés , que les Parties intereffées
n'avoient ni été ouïes , ni citées à comparoître 6c à déduire leurs Raifons.
Et ils protefterent de plus, qu'ils n'avoient aucune Commiflion de leur Pro-
vince pour fe mêler de cette Afaire ; 6c ils prièrent très-humblement le Sy-
node de faire enforte qu'il n'y eiit point de Contellation fur cela Et ledit
Monfieur de Mejannes fut auffi ouï , 6c on lût & examina les Aétes des Sy-
nodes à^Alais, de Floruc 8c de Vignan. Sur le tout l'Ancmblée defaprouva
cette trop grande Facilité de ladite Eglife 8c dudit Pafteur , à demander 6c
à accorder une pareille Séparation , qui étoit , à tous Egards très préju-
diciable à l'un & à l'autre , & d'une très dangereufe Confcquence pour nos
Eglifes , fi de pareilles Chofes étoient permifis. Et le Confiftoire de Aiont-
pellier eût Ordre d'envoier Monfieur Enfiache ù ladite Eglife de Saint Hyp-
po/ite , conjointeinent avec un de fts Anciens , pour reconcilier Monfieur
Mejannes avec fon Troupeau ■, 6c ledit Confiftoire eut auffi Ordre , afin que
cette Reconciliation fe fit plus eficacement , de reprefenter à ladite Eglife
les grands Services que \ca\iMonC\t\ir de Mejannes lui avoit' rendus, de même
que fon grand Zélé , ÔC les excellentes Qualités dont £)/>«l'avoit orné L'Af-
femblée déclara aviffi , que puis qu'elle lui renJoit un fi bon Témoignage ,
ladite Eglife feroit obligée, fuivant fa Charité ordinaire , de prendre Soin de
fon Pafteur 8c de pourvoir à la Subfiftance , enforte qu'il en reçût quelque
Confolation ; £«: conformément aux anciens Décrets, de lui donner un Co-
legue, afin qu'elle fût d'autanr mieux édifiée ; ou autrement de l'exempter
d'une Partie des Travaux de fon Miniftcrc , comme il avoit été ordonné par
cette Ailemblée dans .les Canons des Matières Générales. Et il tut de plus or-
donné , que s'il furvenoit quelque Dihcultc qui pût empêcher l'Accom-
pliifcment u'un fi louable Deflèin , cette Afaire feroit renvoiée au Synode
prochain de la Province des Sevenes , auquel cette Aflemblée recommanda la
Ter-
792 XXIX. SYNODE NATIONAL
Perfonne & le Miniftere dudit Monfieur de Afejannes, Se qu'il continucroit les
Exercices de fon Miniftere dans ladite Eglife.jufqu'à la Tenue du prochain
Synode de ladite Province , & que l'Eglife de Saint Hyppolite paieroit tous
les Fraix qu'on feroit obligé de faire touchant cette Afaire.
^ X X I I I.
Monfieur Theurond , Pafteur de l'Eglife de Stofhoufe , fit des Plaintes con-
tre le Synode Provincial de la Bafe Gnienne , parce qu'il n'avoit pas voulu
s'aquiter de la Promefl'e qa'il lui avoit fiùte , de lui rembourfer tout ce qu'il
avoit dcbourfé par fon Ordre ; & tous les Fraix qu'il avoit fait pour aflû-
rer la Paix 6c procurer le Bien des Eglifes dudit Synode. Cette Airembléc
blâma ladite Province d'avoir été fi tardive à paier une Dette fi jufte à un
Homme dont le Zèle , la Sincérité & la Diligence avoient mérité qu'on eût
beaucoup plus de Reconnoiflancc 6c de Gratitude. Et il fut enjoint à tou-
tes les Eglifes particulières qui n'avoient pas fatisfait aux Ordres de leur Pro-
vince , de paier chacune fa Quote-part audit Monfieur Thourond , & cela de-
vant la Tenue de leur Synode fuivant , fous Peine d'être cenfurées à la der-
nière Rigueur. Et il fut commandé audit Synode , au Cas qu'elles negli-
gealîènt de le faire , de fe fervir des Moiens les plus prompts & les plus af-
furés pour rembourfer ledit Monfieur Theurond , dans l'Efpace de trois Mois
après la Séparation de ce Synode là , 2c d'y ajouter encore d'autres Somines>
outre celles dont lefdites Eglifes étoient convenues avec lui , pour l'in-
demnifer de tous les Intérêts que lui même avoit été obligé de paier pour
l'Emprunt des Sommes qu'il avoit fournies pour le Service de ladite Pro-
vince.
XXIV.
On lût des Lettres de l'Eglife de Lanez., qui s'aflembloit dans le Diftrift
de Hajîingues , 6c les Députés Provinciaux du Beam & de la liajfe Gmenne
furent ouïs parlant des Matières qu'elles contenoient. Là-deffiis cette Af-
femblée aiant debatu la Chofe , décréta , qu'à l'avenir ladite Eglife de
Lanez. feroit unie à la Province du Beam , qui en prendroit un Soin parti-
culier. Et on rendit lé même Jugement touchant les Eglifes de Mauleon 8c
de Moulai. Et d'autant que l'Eglife de Lanez. avoit demandé d'avoir Part à
la Donation faite par Madame de RohU à l'Eglife à^Orthez. , leur Demande
fut renvoiéeau Synode prochain du Bea>-n : £c il fut ordonné qu'au Cas que
l'Eglife de Geattme fouhaitât de s'incorporer au Synode du Beam , elle prefen-
teroit fa Requête à la Province de la Bajfe Guienne , que l'on pria de confide-
rer ferieufement la Chofe, 6c lui accorder ce qu'elle croiroit pouvoir mieux
contribuer à fon Edification.
XXV.
Les Sieurs de V Angle Pafteur , 8c de GueÇdon , Ancien de l'Eglife de Ronënt
propoferent qu'on fit un Changement dans la Diftribution des Ofices de Nor-
mandie ; 6c les Sieurs Bachard Pafteur , 8c de la Roquette Ancien, les fécondè-
rent en cela , parce qu'eux mêmes fe trouvoient furchargés quant aux Taxes,
ôc ils demandèrent aufil qu'on fuprimât cette Diftinftion de Haute 8c Bajft
Normandie j particulièrement en ce que regardoit ces Matières. Sur quoi l'Af-
fem-
T E N U A L O U D U N. 79.
fcmblée aiant mûrement délibéré fur cette Afaire , jugea , qu'il n'étoit pas
à Propos pour le prefent d'y faire aucun Changement ; Se elle ordonna que
les Canons du Synode National de Charenton tenu l'An 1644. ^"roient Lieu
à l'Egard de toutes les Matières paflees , & que chacun gardcroit fon Oficc
jufqu'au prochain Synode de ladite Province , Se que les Coloques de ^o/îf»
& de Caux , 6c les autres Clafles choifiroient un Receveur particulier pour
recevoir les Contributions , 8c pour les envoier au Receveur General de-
meurant à Rmën. Et il fut auffi arrêté qu'au Cas que ces Difcrens, (qu'on
avoit portés à cette Aflêmblée ) entre la Haute 6c la Bajfe Normandie , fur
ce qu'elles fe plaignoient l'une 8c l'autre d'être furchargées , continuaflènt ,
alors elles s'adrefleroient ( ce qu'elles feroient auffi dans la Suite ) au Con-
fiftoirc de l'Eglife de Paris , qui en jugeroit par l'Autorité de cette Aflêm-
blée , ledit Confiftoire aiant auparavant bien confideré le Pouvoir de l'une ÔC
de l'autre.
XXVI.
Les Sieurs de V Angle , Pafteur , 6c de Gnefâon , Ancien dans l'Eglife de
RoH'éri , requirent cette Aflêmblée , de fortifier par fon Autorité les Confeils
<k leur Synode Provincial , afin que toutes les Eglifes de leur Province con-
tribuaffent à l'Entretien du Colegc de QjievilU. Sur quoi on décréta , que
toutes les autres Eglifes de ladite Province de Normandie fourniroient la
Somme de trois Cens Livres pour le Maintien dudit Colege.
XXVII.
A la Requête du Synode du Haut Languedoc 8c de la Baff'e Gniemie , qui
avoient rendu un Témoignage très- honorable de la Pieté & du grand Savoir
de Monfieur Bal:haz.ar, qui avoit été auparavant Confeiller de Sa Majefle\
& Avocat à la Cour Prefidiale à^Auxere , 6c qui avoit déjà fait un Fond de
trois Cens Livres pour fon Entretien , l'Afiemblce aiant ouï le Raport très-
avantageux que le Comité des Minifl;res nommés pour examiner ces quatre
Departemens en avoient fait, 8c prefenté par ledit Monfieur Bahhaz.ar, elle
loua le Zélé de la Province du H.^.iit Languedoc. Et afin que Monfieur 5*t/-
thaz,ar pût pourfuivre fes recherches fans Diftraétion , 6c continuer fon grand
Ouvrage qu'il avoit entrepris contre le Cardinal Baronius, cWc décréta qu'on
lui afllgneroit un Gage de fept Cens cinquante Livres par An, qui luiferoit
paie par les Eglifes de ce Roiaume , à favoir , trois Cens Livres par celles
du rtaut Languedoc , Cent Livres par celles de VI[le de France , Cent Li-
vres par celles du Bas Languedoc , Cinquante Livres par celles de Norman-
die , Trente Livres par celles de Xaintonge , Trente Livres par celles du
Dauphiné , Trente Livres parcelles de la B^ijfe Gtiiemie , Trente Livres par
celles du Foiffou, Trente Livres par celles du Berri , Vint Livres par cel-
les de Bourgogne , & Qiiinze Livres par celles d'ylnjo»,
XXVIII.
Monfieur le CommifTaire du Roi , aiant reçu des Lettres de Monfieur de
la F'rilliere , par kfquelles il notifioit que le bon Plaifir de Sa Afajefié etoit,
que Monfieur Gaillard , Pafteur de l'Eglife de Montauban , qui étoit alors
pourfuivi pour des Matières criminelles , fut changé de fon Eglilè,parl'Au-
Tme //. Hhhhh torité
794 XXIX. SYNODE NATIONAL
torité de certe Aflemblée : L'Aflemblée pria Monsieur ie Commiflaire de
confidercr , que Monfieur Gaillard étant abfent , & r.'irant pas elle même
informée de la Conduite dudit Monficur GailLrrd , elle ne voioit pas com-
ment elle pourroit juger d'un pareil Cas , & elle le requit de permettre qu'on
donnât Ordre à nos Députés qui étoient auprès de Sa Majcfié , de prendre
une Connoiflance exafte de toutes les Matières qui avoient du Raport avec
ce Miniftre , & que lefdits Députés , conjointement avec l'Eglile de AJon-
M«^rf«,delibereroient l'ur les Moiens piir lefqucls on pourroit contente;" X'î/î/^/-
je/lé, ^l au Cas qu'il fût Innocent, qu'ils en informcroient SaM^ijufté , pour
k prier de le protéger ; mais que fi , par Légèreté ou Inadvertance , il s'é-
toit écarté de ion Devoir , alors ils imploreroient , avec toute la Soumiffion
poffiblc , la Clémence de Sa Maj'ejlé , en fa Faveur, comme étant unePer-
fonne qui n'étoic pas tout- à- fait indigne de la Bonté Se de la Grâce dé .î^i Ma-
^ XXIX.
Les Sieurs Charnier 8c Tlemd Pafteurs , conjointement avec les Sieurs de
Pontpcrdti & Maifonnet Anciens , eurent Ordre de fe tranfporter dans la Vil-
le de Cafires , pour accommoder les Diferens qui étoient entre Monfieur de
Brtigeres Confeiller à la Cour de l'Edit , & d'autres Prefidens £c Confeillers
de la même Cour 6c Ville , qui étoient de nôtre Communion. Et il fut ar-
rêté , que les Fraix de cette Deputation feroient paies par les Provinces aux-
quelles ces Députés apartcnoient.
XXX.
L'Aflemblée fê reflbuvenant que le dernier Synode National avoit promis
à Monficur Charnier quatre Cens Livres , qui étoient le Refte d'une plus
groflc Somme que quelcun des Synodes Nationaux precedens lui avoit accor-
dée , comme auffi qu'on en avoit accordé une de trois Cens Livres à Mon-
fieur de la Fitte Solon : on décréta, qu'au Cas que Monfieur D»c.j«Jiî/ eue
quelque Argent entre les Mains , lefdits Mefiîcurs Charnier & de la Ftte So-
lon recevroient les Sommes ci- deflus avant toute autre Peribnne.
X X X L
Cette Affemblée fe confiant entièrement que le Confiftoire de l'Eglife de
Paris , nommeroit des Perfonnes bien qualifiées pour recevoir & examiner les
Sommes qu'on lui avoit autrclois confiées , 8c pour Icfquellcs on lui avoit
donné une nouvelle Comniiflion ; 8c étant bien perfuadée que ledit Confif-
toire uferoit en cela de toute la Circonfpeftion qu'on pouvoir atendre des
Perfonnes de Réputation , pour la Candeur , la Prudence & la Pieté , &
qu'il feroit auffi Soigneux dans cette Afaire , comme fi c'étoit la ficnne pro-
pre ; déclara , que fon Intention n'étoit pas que ledit Confiftoire fût Caution
ou Refponfable de la Solvabilité defdites Perfonnes, qui feroient par lui nom-
mées pour cet Efct. Et cette Déclaration devoit avoir Lieu à l'Egard des au-
tres Confiftoires qui avoient une pareille Commiflion.
CHA-
TENUALOUDUN. ^95
CHAPITRE XII.
Des Univerfités à" des Etndians.
Article I.
LEs Députés Provinciaux de Xaintonge reprcfenterent qu'il feroit à Propos
qu'on choilît deux Perfonnes dans chaque Province , auxquelles on or-
donneroic de fe rendre Capables de pouvoir enfeigner Ia.Theologie,& qu'on
obligeât les Confeils de nos Univerfités d'élire une Perfonne de leur Corps
pour remplir les Chaires vacantes de Théologie. Mais cette Aflemblée ne
fut pas d'Avis qu'on fit aucun Changement dans les Canons preccdens , qui
laifierent la Liberté aux Confeils de nos Univerfités de choifir leurs Profef-
feurs en Théologie , fans les contraindre de prendre tel ou tel Miniftre ; on
les exhorta feulement d'établir dans des Charges fi importantes , les Perfon-
nes qu'ils en jugeroient capables , ainfi qu'il kurétoit indiqué par les Canons
de nos Synodes Nationaux , & particulièrement par ceux à^Alaii , de Cha-
retiten & d'jdlençon.
I I.
■ Tous les Députés des Provinces fe plaignant d'une Voix commune , de
la Corruption qui s'étoit glifféc parmi les Ecoliers de nos Univerfités , &:
particulièrement parmi ceux qui étudioient en Théologie , comme de ce
qu'ils Ipiflbient croître leurs Cheveux , qu'ils portoient de grandes Manches
pcndentes, des Gands avec des Franges de Soie, & des Rubans . qu'ils frequen-
toicnt les Tavernes , qu'ils recherchoicnt la Compagnie des Femmes , qu'ils
s'alloient promener i'Epée au Côté , que leur Stile fentoïc plutôt le Roman
que la Parole de Dieu , èc qu'ils fe laiffoicnt aller à d'autres Vanités, & Ex-
cès de cette Nature : L'Aliemblée touchée très fenfiblcment de ces grands
DcforJres , èc étant fort Zélée pour la Maifon de Dte», exhorta très-fericu-
femcnt tous les Profefièurs & autres Diiedeurs de nos Univerfités, comme
auflî tous les Confiiloircs & Eglifes où ilsfc trouvoient, d'emploier tous leurs
Soins & toute leur Autorité pour arrêter de pareils Abus , qui deshonoroient
la Religion , & qui fcandalifoient toutes les Perfonnes qui avoient la Crainte
de Dieff devant les Yeux , attendu que ces Abus ouvroient les Portes à un
Déluge de Profanations pour entrer dans le Sanctuaire : & de plus elle leur
enjoignit de fjfpendre les t<.cfraclaires de la Table du Seigneur , de raïer
leurs Noms de h Matricule des Etudians , & de leur ôter toute Efperance
d'être jamais reçus à l'Ohce du Saint Miniftere. Et il fut exprcffément or-
donné à tous les Ecoliers , fur tout à ceux qui étudioient en Théologie , de
s'abilenir de tous les fufdits Abus , & de s'éloigner des Choies, qui étoicnt
contre la Modeftie 6c la Vraie Sainteté , Icfquelles Vertus dévoient reluire
dans la Vie de ceux que Dieu apclloit pour être Pallcurs dans l'Eglife de
Chrifi : 6c afin que le Monde ne conçût pas une mnuvaife Opinion d'eux , -
il leur fut commr.ndé de parfumer de bonne Heure la Maifon de Diett avec
Hhhhh a les
796 XXIX. SYNODE NATIONAL
les douces Odeurs d'une Sainte Vie , qui convenoit fi bien à l'Emploi Sacré
auquel ils étoient deftinés , autrement qu'ils feroient feverement châtiés.
Déplus , cette Aflêmblée ordonna , que les Synodes Provinciaux auxquels
on avoit confié le Soin de nos Univerfités , & dans le Diftriâ: defquels el-
les étoient érigées , deputeroient tous les Ans quelques Pafteurs pour en fai-
re la Vifite , ÔC pour s'informer des Progrès que nos Ecoliers faifoient dans
leurs Etudes de Philofophie & de Théologie , & pour , par l'Autorité de
Jefus-Chrift , 8c de cette Aflêmblée , reformer les Abus qui pourroient s'y
être glifles. Et pour cette Fin , les Vifiteurs commis par cette Aflêmblée
pour en aller faire h Perquifition , à favoir , les Sieurs Gitton , & du Bonr-
dieti, Pafteurs, & des Champs, Ancien , eurent Ordre de faire la Vifite de
celle de Saumur. Les Sieurs Charnier & Ftgnier Pafteurs , avec de Pomper-
du & Maifonnet Anciens , dévoient aller à celle de Montauban \ les Sieurs
de BourdicH 6c de Mejfannes Pafteurs , avec les Sieurs de Samt Jean Cardonen.
gués & de Pontperdu. Anciens , vifiteroient celles de Ntmes ; & les Srs. Ho-
mel 6c Janvier , Pafteurs , avec les Sieurs de Mirahel 6c Baruel Anciens ,
jroient" à celles à&Bie. Et il fut enjoint à tous ces Vifiteurs de faire
favoir à tous les E,tudians en Théologie qu'ils eûlTent à lire publique-
ment les Saintes Ecritures , avant le Prêche dans nos Aflèmblées.
III.
Les Députés de quelques Provinces fe plaignant que nos Ecoliers paioient
trop chèrement leur Nourriture , leur Logement & leur Blanchiflage , dans
les Villes oii étoient nos Univerfités \ Sc que les Profefleurs & Regens leur
demandoient quelque Chofe outre leurs Salaires , pour les Leçons qu'ils
leur faifoient & pour le Soin qu'ils prenoient d'eux; cette Aflêmblée ordon-
na , que les Cotnmiffaires nommés pour l'Afaire de l'Eglife de Saumur^con-
fereroient ferieulcment avec les Direétcurs de cette Univerfité , êc avec le
Confiftoire de ladite Ville , touchant cette Matière , 8c qu'ils prendroient
les Mcfures les plus propres qu'ils pourroient , pour régler la Depenfe des
Ecoliers. Et on avertit toutes les Provinces d'envoier aux Direéteurs de la-
dite Univerfité leurs Opinions fur cela : afin qu'on pût travailler à ôtertouc
Sujet de fe plaindic. Et on enjoignit aux Dn-cfteurs de la même Univerfité
d'emploier tout leur Soin 6c toute leur Diligence , pour faire un bon Règle-
ment là-deffus.
I V.
Cette Coutume 8c Pratiqiie dans l'Univerfité de Die , d'avoir l'Oeil fur
les Mœurs Se l'Education des Ecoliers dans la Véritable Religion, & d'exa-
miner les Progrès qu'ils faifoient dans les Sciences Humaines, & de leur don-
ner des Prix en Public , fut hautement louée par cette Affemblée ; 8c elle
exhorta tous les autres Coleges Sc Univerfités de nôtre Communion d'imiter
8c de fuivre cet Exemple qui étoit très recommandable.
Les Sieurs Damier ^ Gregus , f^erdier , 8c Marte! , aiant été choifis par
les Confeils des Univerfités de Nimes , de Die , 8c de Montauban , 8c en-
fuite étabhs dans l'Oiice de Profeffeurs en Théologie , dans ces Univerfités,
cet-
TENUALOUDUN. 797
cette Aflemblée ratifia les A£tes de leur Eleftion , Se les Confirma chacun
dans fa Chaire. Et elle ordonna que les Canons de nôtre Difcipline , &
de nos Synodes Nationaux , feroient très exaftement obfervés d l'Egard de
l'Examen de ceux qui dévoient être choifis pour être Profefleurs en Théo-
logie.
VI.
Les Députés Provinciaux des Sevenes demandèrent que la Province du B^j
Languedoc pût être obligée de paier quatre Cens Livres par An, pour l'En-
tretien du Colege A^AndHz.e , à commencer du tems du Traité fait avec la-
dite Province , dans la Conférence qu'on tint à Qutjfac , l'An 1645. 6c ils
ofrirent , au Cas qu'elle confentît de le faire , qu'ils en deduiroient ce qu'el-
le avoit déjà paie. Déplus , ils demandèrent que cette Affemblée les déchar-
geât de leur Contribution Annuele , envers les Univerfitésde Die te àeNt-
mes , ou qu'elle pourvût de quelqu'autre Manière à la Subfiftancedudit Co-
lege à''AndHz,e. On lût les Lettres 6c Mémoires du Confiftoire à^'Anduz.e ,
fec on ouït les Députés Provinciaux du Bas Languedoc : fur le Tout , l'Af-
femblée renvoia la Demande qu'ils faifoient de la Somme de quatre Cens Li-
vres ) au Synode du Bas Languedocy & à la Délibération de la Province du
//^«r £,^»gae^o£', qui devoit juger de cette Afaire , fans aucun Apcl, par l'Au-
torité de cette Afleinblée. Et à l'Egard de leurs autres Requêtes , on ne ju-
gea pas à Propos de décharger la Province des Sevenes des Contributions aux-
quelles elle avoit été obligée , par les Synodes prccedens , aux Univerfités ,
6c on laiffa à leur Prudence , £c à celle de leurs Voifins le Soin de pourvoir
à l'Entretien de leur Colege à^AndHz.e.
VIL
Cette Affemblée cenfura le Confeil de l'Univerfité de Aiontauban , avec
très jufte Sujet , pour n'avoir pas porté le Compte des Sommes qui avoient
été paiées par les Provinces à ladite Univerfité , êc ordonna qu'il les aportât
tous les Ans au Synode de la Province , pour y être examinés & clos , 8c
pour être de' là portés au Synode National , félon la Règle. Et d'autant
que les Provinces de la Ba(]e Gnienne & du BeArn , étoient redevables de plu-
fieurs Sommes confiderables à ladite Univerfité de Montauban , elles furent
aufll cenfurées,& il leur fut expreffémcnt enjoint d'établir à l'avenir un fi bon
Ordre entr'elles , que les Proteffeurs Publics de nos Univerfités fùffent paies
régulièrement ; ôc d'infliger les plus feveres Cenfures àceuxquirefuferoient
d'obéir à ce Canon.
VIII.
On rendit auflî un pareil Jugement à l'Egard de la Province de Norman-
die , qui devoir auflî des Sommes fort confiderables aux Univerfités de San-
mur , de Die èc de Montaitban , fur quoi l'Affemblée ne pût pas réfléchir
lans en avoir un Deplaifir très fenfible : C'eft pourquoi elle lui ordonna de
fe fervir de tous les Expediens neceffaires pour acquiter cette Dette , ?^
qu'au Cas qu'elle négligeât de le faire , elle feroit très rigoureufement
cenfurée.
Hhhhh 5 IX. Ma-
798 XXIX. SYNODENATIONAL
IX.
Mademoifelle Charles , Veuve de feu Monficur C/Arr/<rj, auparavant Paftcur
& Profeflcur en Thcologie dans l'Univerlîté de AfsntHub.'tn , pria cette Af-
Icmblée de lui faire paier les Arrérages des Salaires qui étoient dûs à fon Ma-
ri défunt i comme auflî la Penfion qui lui avoit été accordée par le Synode
tenu à 5^ Automne , l'An lôfc pour l'Entretien de fon Fils , jufqu'à ce
qu'il fût apellé au Sacre Miniftcre ; £c pareillement la Somme d'Argent qui
lui avoit été ajugée par le Synode du Pont deCatitares , l'An 1654. Les
Sieurs f.mffaHd Pafteur de l'Eglife de Cafires , & Brafirt Ancien de l'Eglife
de MontauhAn , 8c Sindic de l'Univerfité de laditte Ville , aiant promis défai-
re tout leur Pcffible afin que ladite Demoifelle pût être fatisfaite , cette Af-
icniblce décréta que tant l'Eglife & Univerfité de Montauban , que l'Eglife
de Cafires paieroient à ladite Demoifelle tous les Arrérages qui étoient dûs i
feu fon Mari , Se pareillement toutes les Sommes qui lui avoient été accor-
dées par les Synodes de Saint Antonine 6c du Pont de Camares , dont l'Affem-
blée ratifia & renforça les Décrets , par cette prefente Ordonnance.
X.
Il fût ordonné qu'on paieroit à MademoifcUe Bicheteart , Veuve de Mon-
ficar Bicheteatt , Profcffeur en Langue Grecque , la Somme de Cent Livres,
qui lui avoit été aflîgnée j)ar le Synoile du Pont de Camares.
X I.
L'Univerfité de Montauban n'aporta point de Comptes , c'eft pourquoi
elle fût feverement cenfurée ; & on lui ordonna le Liquider fes Comptes
dans les Synodes du Haut Languedoc , qui les aporteroit au Synode National
fuivant.
X I I.
L'Univerfité de Nimes n'aiant point aporté de Comptes, il lui fut ordonné
de les porter au Synode du Bas Lanauedoc.
XIII.
Il étoit dû à l'Univerfité de Saumur , dont les Comptes furent prefentés
Se aprouvés , les Sommes marquées ci-après , à favoir , L. S. D.
l'ar la Province de Xaintonge , ' 50. 00. o.
Parla Province de Bretagne , ^co. 00. o.
Par la Province de Normandie , 1680. iS. 9.
Il fiut faire ici Exception d'un Compte qui fut porté par Monfieur de PE-
piniere , qui ne fut jamais vu de la Province d'Anjoft , ni aprou\ é par cette
Aflemblée.
X I V.
11 étoit dû à l'Univerfité de Die.
L. S. D.
Par la Province de A/flrw<iK</»>, 1448. 16. o.
Par la Province du Berri, 2224. 09. 00.
Il en faut aulîi excepter quatre Cens Livres paiées par lefdites Provinces
Je dix-neuviéme de /'uin 1642. £c de plus quatre Cens Livres paiées àladitc
Univerfité le 27. Mai 1642.
Par
TENUALOUDUN. 79^
Par la Province des Sevenes , 3018. Livres & 7. Sols.
Il faut excepter ici les Sommes d'Argent qui ctoient entre les Mains de
Monficur Euft-ache.
Par la Province de Xaintonge , 839. Livres &: 6. Sols.
Excepté un Compte envoie au Confiftoire de la Rochelle, par ladite Pro-
vince.
Par la Province de Bourgogne , ppy. Livres 8c 7. Sols.
Il fût ordonné que ladite Univerfité de Die rendroit Compte au Synode
du Datipbifie' , £■: celui-là au Synode National fuivant , de ce qu'elle avoit re-
çu , ÊC à quoi elle avoit emploie les Sommes qui lui avoient été données
par les Synodes Nationaux.
CHAPITRE XIII.
Les Comptes au Sieur Ducandal.
MOnfieur Ducandal , Confeiller de Sa M.ijejlé, dans Ton trcs-hononblc
Conléil Privé , Se Confeil d'Etat , aiant prcfenté à cette Affembice les
Comptes des Recettes, & des Paicmens faits par feu fon Pcre Monueur Du-
c/indal , Se par lui même , depuis ceux qui avoient été rendus aux Députés
du Synode National tenu par la PermilTion de S.i Alajeflé à Charenton , lef-
quels y avoient été clos & aprouvés le 1 6. jour de Ffi/r/Vr de l'An 1645'.
Et un Comité aiant été nommé pour examiner leldits Comptes , Se en aiant
fait le Raport à cette Afièmblée , il fut obfervé que ledit Sieur Ducandai
ne rendoit aucun Compte des Arrérages de la Rente qui ctoit fur la Maifon de
Ville de Pans , depuis le Quartier à'' Avril 1651. jufqu'a ce jour, & qu'il
n'avoit mis en Compte de Recette que la fimplc Somme de trois Mille, qua-
tre-vints & douze Livres des Emolumens qui nrovenoient des Saifies réelles
dans la Prévôté de Soiffbns , depuis les derniers Comptes. Il n'étoit pasaufTi
fait Mention d'aucune Chofe reçue des Emolumens des autres pareils Ofices
du Préiîdial de Chàte.iH-Thieri , de Noion , de Beaavais tx. de C<j/<^aV , quoi-
qu'il fut évident , par les Comptes precedens , que lefdits Ofices aportoient
des revenus tous les Ans : 11 n'étoit pas non plus marqué qu'on eût reçu
aucune Somme pour ceux de la Ferté , de Mtuchi, de Cafie! ,àc Pierreferjks,
de Couff, de CkâulUn fur Marne , de Nevilli , de St.Frond, dcSu>-ene,d'^Ef-
t.ipe , de renu , de Violbgne , de Magni , de Montr/iiral , de Chaumont , de
la Prévôté à^ Anini , de Chàlons , ^ Efernai 8c de Eifmes \ lefquels , tous
cnfcmble , font vint êc un Ofices , dont les Revenus fe montoient à
foixante- quatre Mille , fix Cens Livres j ôc la Marque des Provifions de
l'Or , ôc les Seaux , il quinze Cens , foixante & dix-fept Livres , deux Sols
& fix Deniers , qui ne raportoient aucun Profit aux Eglifes ; enforte qu'il
auroit mieux valu en avoir difpofé à quelque Prix que c'eût été , quoiqu'au-
delîbus de ce qu'ils valoient , que de les garder faos en rien retirer j car on
ne
Soo XXIX. SYNODE NATIONAL
»e favoit pas qui les pofledoit , ni comment ils étoient exercés , ou par qui^
ni de qui en recevoir les Emolumens dans lefdits Frefidiaux. Outre qu'il y
avoit une Chofc de plus à obferver , dans les Comptes dudit feu Monfieur
Duciindal , qui étoit que les Eglifcs lui dévoient la Somme de fept Mille ,
huit Cens , dix-huit Livres &C quatre Deniers , en y Comprenant deux Mil-
le , cinq Cens , foixantc 8c quatre Livres , dix Sols, pour les Intérêts. De
plus , dans ce Compte précèdent il étoit die , que feu Monfieur Ducandal
étoit obligé d'aporter à ce Synode les Quitances pour les Coleges de Nerac ,
du Berri & de la Rochifaucault , qui fe montoient à trois Mille , quatre Cens,
foisante-neuf Livres , ce que ledit Sieur Ducandal fon Fils n'aiant pas fait >
il en faloit déduire cette Somme , avec les Intérêts , depuis le jour auquel
ledit Sieur Ducandal étoit cenfé l'avoir paiée : Et cela lui fut aloué en De-
bourfement. Et il eft encore à remarquer que ledit Monfieur Dncandalnyoit
placé dans le dernier Compte de Debourfemcnt , & qu'il vouloit qu'on lui
alouât , plufieurs Sommes pour lefquelles il ne produifit aucune Quitance.
Déplus on fit voir que ledit Défunt avoit eu en Dépôt , entre fes Mains ,
l'Ordre qui avoit été accordé par Sa Majefté , pour fix Mille Livres , dcfti-
nées à paier les Fraix du Synode National tenu à Alençon l'An 1637. dont
il n'avoit rendu aucun Compte au Synode National deCharento» l'An 1644.
6c dont il n'étoit Fait aucune Mention dans le prefent Compte , porté à ce
Synode par Monfieur Ducandal fon Fils. Cette Aflemblée n'étant pasfuf-
fanment informée , comme elle le devoit être , pour éclaircir tous ces Arti-
cles , & par confequent ne pouvant alors examiner & finir lefdits Comptes ,
qui furent prefentés par ledit Sieur Ducandal, elle donna Commiffion & Au-
torité au Sieur Loride des Galmieres , Avocat au Confeil ?nvc de Sa Aïajefié,
& dans fon Confeil d'Etat , &: au Parlement de Paris , & en fon Nom, &
fous les Ordres de Monfieur le Député General de nos Eglifes Reformées de
France auprès de Sa /yajejté , & avec l'Avis du Confiftoire de l'Eglife de
Paris, & dcsPafteurs des autres Eglifes, lelquels pouvoient être dans la Vil-
le de Paris , s'il arrivoit qu'il y en eût quelques-uns lors que cette Afaire fe
difcuteroit , d'examiner le fufdit Compte prefenté par ledit Monfieur D«c/î«-
dal , 8c tous les autres Comptes qu'il aporteroit dans la fuite , & de Vérifier
& alouer les Articles dudit Compte , 2c de donner Quitance pour les Re-
cettes , Debourfcmens , & Repnîes qui y feroient comprifes : & de fe tai-
re donner , par Monfieur Ducandal , les vint & une Lettres des Provi-
fions pour les Ofices desComiflaires des Saifies réelles dans les Cours fufmention-
nées , 6c d'en difpofer à quelque Prix que ce fût , foit en tout ou en Partie,
6c cela pour l'Ufage & au Profit de nos Eglifes, dont celui-là recevroit l'Ar-
gent de ladite Vente , qui feroit nommé pour cet Efet par Monfieur le Dé-
puté General , 8c par l'Avis 8c Confentement du Confiltoire de l'Eglife de
Paris , afin qu'il en rendît enfuite Compte aux Eglifes. Et jufqucs àceque
lefdits Ofices fûflent tous Vendus , cette Aflemblée donna Autorité audit
Sieur Loride des Calinieres , fous les Ordres dudit Monfieur le Député
General , & par l'Avis dudit Confiftoire de Paris , de conftituer telles Per-
fonnes qu'il jugeroit Capables pour exercer lefdits Ofices dans les Cours fuf-
diies ,
TENUALOUDUN. Soi
dites , afin que le Profit Annuel qui en reviendrait , pût être reçii pour le
Bénéfice de nos Eglifes. Et on leur ordonna de s'informer très exaàcment
dans lefditcs Cours , de ceux qui avoicnt eu en dernier Lieu la Dircftion
defdits Ofices , 6c que s'il y avoit entre les Mains defdits Oficiers quelques
Emolumcns provenans defdits Onces , qu'ils les leur demandaflent. Et lors
que les Comptes prelentés par ledit Sieur Ducandul feroient examinés 8c clos,
félon l'Ordre prefcrit ci-deffus ; ôc au Cas que ledit Sieur Ducandal fût trou-
vé redevable de quelques Arrérages à nos Eglifes , ledit Sieur Loride fut
commis , avec Pouvoir 6c Autorité de cette Afl'emblée, félon l'Ordre & Avis
ci-defllis , de pourfuivrc ledit Sieur Ducandal pour l'obliger de paier ladite
Dette , de retirer de les Mains le Commet de la Rente inféodée fur la
MaifondeVillede Paris , de recevoir tous les Arrérages qui étoient dûs alors,
& qui pourroient être dûs à l'avenir , & d'en rendre Compte à nos Eglifes.
Et il fût ordonné , que s'il écoit neceflaire que Monfieur Dncandal fit une
Déclaration au Nom de quelque Perfonne particulière, au profit de nos Egli-
fes, touchant ladite Rente , ledit Monfieur Lor/Wf, fous les Ordres de Mon-
fieur le Députe General , confulteroit le Confiltoire de l'Egliic de Parti , 5c
mcttroit ladite Rente entre fes Mains , s'il étoit jugé à Propos. Mais
que s'il étoit dû quelque Chofe audit Monfieur Ducandal , il feroit paie de
l'Argent provenant de la Vente des Ofices pour les Commiflions d'Amendes
6c de Saifies Scdela Rente qu'on tiroitde laMaifondc Ville de Paris, èc cela
félon la Valeur des Efpéccs courantes Et que fi après la Rcvifion defdits Comp-
tes s'il furvenoit quelqtic Conteftation on pût l'ajufter & terminer à l'amia-
ble , ledit Sieur de Loride eût Charge 8c Pouvoir de cette Afièmblée ,
de donner des amples 8c valides Quitances & Décharges i &, en Cas de
Necefiîté, de fiire des Pouriuites pour cela dans toute forte de Juftice,
8c de vendre 8c aliéner lefdits Ofices , ou de les remettre à quelqu'un
pour îes exercer , comme aulTi de difpofer de ladite Rente inféodée fur
la Maifon de Ville de Paris, avec toutes fes Circonftances & Dependences,
ou d'hipotequer ladite Rente , & le Revenu Annuel des Ventes fuf-
dites , à Condition toujours , 8c non autrement , qu'il fuivit les Or-
dres prefcrits , ci-defl"us. Et il fut enjoint au Sieur de Loride , de don-
ner Avis du Tout à tous les Synodes Provinciaux , par des Lettres
qu'il envoieroit de tcms en tems à une des principales Eglifes de chaque
Province , afin qu'on pût être informé du Succès & de la Reuffite de
cette Afaire.
i^m^^
Tome II. liiii C H A-
Sot XXIX. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE XIV.
Décret pour le Jeûne National Tublic , qui doit être célébré k 15.
Mars de VAn 1 660.
Quoiqu'il ait plû à T>ieu de bcnir Sa Majejié tn finifîàntune longue 5c fan-
gknte GueiTe, par une Paix glorieufe, qu'elle s'étoit toujours propoice ,
Ce qui avoit été le Bût de toutes les Intentions , & que par là tousfes bons
Sujets aient une bonne Occafion de fe réjouir ôc de remercier la Divine Pro-
vidence : cependant nous voions avec un très grand Refl'entiment , 8c avec
Horreur , comment l'Ateïfme , l'Impiété , le Blafphême , l'Injuftice , la
Débauche, l'Impureté & toutes autres fortes de Péchés, contre la Première
& la Seconde Table des Commandemens de la Loi de Diett , fe multiplient
tous les jours , fcc marchent la Tête levée , comme fi les Fils des Hommes
vouloicnt par leur Impiété hardie , & téméraire, braver & provoquer la Juf-
tice de Dieu , 6c allumer eux-mêmes le Feu de fa Colère Û de fa Vengean-
ce, en forte que nous avons trop de Sujet de craindre que la Bénignité de
Diett cédant à ion Indignation , à Caufe de l'impenitence des Pêcheurs , il
ne répande enfin los Vaiffeaux de fa Colère fur ce Pais , fins épargner fa pau-
vre Eglife , laquelle , quoique fcparée du Monde par la Pureté de fa Pro-
felfion , ell trop iouvent plongée dans le Vice 6c la Corruption de ce Siè-
cle où nous vivons. C'eft pourquoi le Synode National des Eglifes Retor-
mées de France , alVemblé par la Pcrmiffion de Sa Majefte dinsh Ville de £>o«-
dun , connoiflànt qu'il n'y avoit pas d'autre Moien pour détourner lesjuge-
mens de Dieu , qu'en donnant au plutôt des Marques d'une Repentance très
ferieufe , & en s'humiliant trcs fincerement & d'une Manière Extraordinai-
re , ordonne qu'on obfervera un Jeûne folcmnel dans toutes les Eglifes Re-
formées de ce Roiaume , le Jeudi vint-huitième du Mois de Mars prochain ,
afin de rendre Grâces au Die» tout Puiflant pour cette Paix, que lui-même,
ie Dieu de Paix , nous a accordée , ?C pour obtenir de (z Divine Bonté', (\\x'e.\-
le puilfe être accompagnée 6c fuivie de toutes fortes de Benediftions i 6c elle
enjoint à tous les Peuples Proteflant la Religion Reformée dans ce Roiaume,
d'ofrir à Dieu des Prières très ardentes pour la Santé 6c la Profperité de la Sa-
crée Perfonne de Sa Majeflé , 8c qu'il lui faflè la Grâce de couronner toutes
fes Entrepnfes d'un heureux Succès , d'augmenter la Gloire de fon Sceptre,
6c le Bien de fon Etat 6c Gouvernement ; 6c de tâcher d'émouvoir les En-
irailles de la A4ifericorde Divine envers nous , qui avons forfait par la Mul-
titude Scl'ngravation de nos Pêchési 6c de ne ceflèr de l'Importuner par nos
Prières jufqu'à ce qu'il ait éteint le Feu de fon Indignation, dont il menace
fes Pauvres Eglifes , efperant 6c croiant qu'en nous convertiflant très fince-
rement à lui , en nous humiliant très protondement , 6c en nous revêtant de
Sacs , 6c en nous couvrant de Cendres , devant Sa Terrible Majefté , il nous
tendra les Bras de fon Infinie Mtfsricorde , 6c que pour l'Amour de fon très
Cher Fils, au Nomduquel nous l'inyoquons , il fera reluire la Clarté de fon
aima-
T E N U A L O U D U N. Soj
aimable Face fur nos Eglifes , 6c qu'il nous recevra gracieufemcnt , ce qui
fera nôtre Souverain Bonheur. Et ce Décret fera lu , & public, dans tou-
tes les Eglifes , afin que tous ceux qui ibnt de nôtre Communion y fal"-
fent Atenuon.
CHAPITRE XV.
Tartage àe la Somme de feize Mille Liires, accord/espar Sa Majcftc
aux Cinquante cinq Députés du prefent Sjtiode National, dontcha-
chun devait avoir deux Cens , foixante-deux Livres.
A La Province de NermMidie ^ pour quatre Députés , loji. Livres.
Au Languedoc, pour quatre Députés, 1072. Livres.
A la 5o/*rgog«f , pour quatre Députés , 1071, Livres.
Au Bas Languedoc , pour quatre Députés , 1072. Livres.
Au Berri , pour quatre Députés , 1072. Livres.
Aux Sevenes , pour quatre Députés , 1072. Livres.
A la Provence , pour deux Députés, y?^' Livres.
Au Poi£loH, pour quatre Députés, 1072. Livres.
A \a Bretagne , pour deux Députés , f^ô. Livres.
A {''Anjou, pour quatre Députés, 1072. Livres.
A l'y/Ze de France^ pour quatre Députés, 1072. Livres.
iWz Xaintonge , pour quatre Députés , 1072. Livres.
Au. Daftphiné , pour trois Députés , 804. Livres.
A la Balfe Guienne , pour trois Députés, 804. Livres.
AviBearn, pour un Député , 262. Livres.
Au riz/ «-*«,, pour quatre Députés , 1072 Livres.
Aux Premiers Députés, envoies à la Cour, 560. Livres.
Aux Seconds Députés, envoies à la Cour, 245. Livres.
A la Pofte qui aporta la Lettre de Change , 240. Livres.
A Moniicur au. Marnai , pour fes Faux-fraix, 100. Livres.
A ceux qui allèrent vers le CiT(lAç.Richelteu, \)Our avoir de l'Argent, 28. Livres.
A Chinen , pour avoir reçu le fufdit Argent, 28. Livres.
Pour la Perte faite fur ledit Argent, 17. Livres.
Aux Portiers du prefent Synode , 4H. Livres.
Somme Totale
:6oco. Livres-
liiii 2
CHA-
So4 XXIX. SYNODE NATIONAL
CHAPITRE XVI.
Rôle des Minijîres Dépofés & de ceux qui avoient Jpojlajîe depuif
le dernier Synode National.
I. lEan Cordeil , autrefois Paflcur de l'Eglife de FertHeilen Dauphiné, iHom-
J me d'une petite Stature, avec une grolVe Tête , chauve pardevant , &
des Cheveux mêles de gris , il avoit les Yeux grands & élevés , le Vifage
fort rouge , le Cou gros & court , grave dans la Marche , aiant néanmoins
un Air ihipide , la Voix claire & éclatante , Se le Rire un peu niais.
II. SebaJHen (H'^f/l^us , ci-devant Miniftre de Commande , & ProfeiTeuren
Philofophie à yi/i>«r^«'5^ff, âgé d'environ quarante-fix ou quarante-fept Ans.
.^-on Viiàge étoit marqué de petites tâches noires , il avoit les Cheveux bruns
& frifcs jufqu'uu Sommet de la Tête. C'écoit un Perfonnage d'un fort petit
Génie.
III. Philippe Codur , autrefois Pafteur 8c Profefleur à Animes , âgé d'envi-
ron Soixante 8c dix Ans 2c quelque chofe de plus , aiant les Cheveux gris ,
le Vifage bafanc , les Sourcils fort élevés , les Yeux enfoncés dans la Tête,
6c le Regard rechignant. 11 parloit lentement & marchoit avec beaucoup
de Feftnttur , car outre qu'il étoit d'une grande Taille , il avoit auffi tout
le Corps fort Gras 8c replet.
IV. /ean de U Porte , Pafteur de Saint André de falborgne , dans la Pro-
vince des Sevenes , Depofé par le dernier Synode Provincial tenu à Alats ,
pour avoir abandonné fon Eglife £c fon Emploi, âgé de cinquante-deux Ans
ou environ , de moienne Taille, 6c pâle de Vifage , avec des Cheveux Châ-
tains.
V. Bordât , autrefois Pafteur de l'Eglife de Barrières dans la Province de
la Bajje Guienne , âgé d'environ foixante 8c dix Ans. 11 portoit la Moufta.
che relevée. Il étoit de petite Taille , mais aflfés gros, & aiant la Face rou ,
geâtre.
VI. Balde, d\t de Belleconr , âgé de plus de foixante Ans. C'étoitungros
Homme fort gras , né dans la Province du Dauphiné. Il avoit été Moine &
après avoir abjuré le Papifme , il fut reçu au Saint Miniftere;mais on recon-
nut qu'il avoit fort peu de Jugement , 5c il abandonna la Communion de
toutes les Eglifes Reformées pour prêcher des Dogmes erronés. C'étoit un
Perfonnage de bonne Mine qui marchoit fort gravement.
Vil. Guillaume Alartin , autrefois Pafteur à Montoire , dans la Province
à^ Anjou , âgé d'environ quarante Ans. 11 avoit les Cheveux blonds , une
grande Bouche , 5c il étoit d'une Stature médiocre. Ce Milerable femblable à fu-
<sf4J, trahit fefus-Chri[l pour favorifer quelques Prélats de la Communion de Rome^
auxquels il vendit fon Miniftere, 8c fe dévoua entièrement au Service de l'An-
tichriftianifme , pour une Somme de trente Piftoles qu'ils lui donnèrent, com-
me cela paroît daniune Lettre qu'il écrivit lui-même après fon Apoftafîe.
CHA.
TENUALOUDUN. 805
CHAPITRE XVII.
Décret pour taxer la Depenfe des Députes au prefent Synode.
ACaufe de la grande Cherté des Vivres, les Journées des Députés font
taxées , à la Requête de diverfes Provinces , à fix Francs par Jour ,
pour chacun d'eux , laquelle Somme fera paiée par nos Eglifes , outre la
Taxe pour nos Univerfités , deux Mois après leur Retour : & au Défaut
de ce Paiement , les Eglifes qui n'auront pas donné leur Quote-part de la-
dite Somme, ne pourront envoier aucuns Députés aux Synodes Provinciaux,
8c s'ils y coroparoiflént , ils n'y auront point de Voix deliberative , & le
Paiement dont il s'agit ne doit pomt être fait de l'Argent des Libéralités de
Sa Majefté.
CHAPITRE XVIII.
V ■ .< .i3^ij^tion pour convoquer le Synode National fuivant .
LE Droit 6c le Privilège de convoquer le Synode National fuivant apar-
tient , félon les Canons de noire Difcipline , à la Province du Bas Lan.
gi/cdoc : éc cette Aflcmblée ordonne qu'avec le bon Plaifir de Sa Majefie\
il fera convoqué dans le Terme de trois Ans , félon l'Ordre prefcrit par nô-
tre même Difcipline , & que les Députés dont il doit être compofé s'aflem-
blcront de toutes les Provinces de ce Roiaume dans la Ville de Ntmes , en
Languedoc.
REMARQUE.
„ Ce Synode nes'eft jamais tenu à Nimes, ni ailleurs dans \a France , pzrce
j, que le Rai T. C.n'en a pas voulu permettre la Convocation.
CHAPITRE XIX.
Déclaration pour la Validité des Â^es qui feront délivrés par le prefent
Synode , à ceux qui auront Droit de les avoir.
IL eft arrêté qu'on ajoutera autant de Foi aux A6fces qui feront fignéspar
le iModerateur , ou parl'Ajoint,ou par un des Secrétaires de cette Aflèm-
blée Nationale, comme s'ils avoient été fignés ou éçritsparle Modérateur, par
l'A joint , par les deux Secrétaires , & pai- tous les Députés enfemble.
CON-
8oé XXIX. S YNOOE NATIONAL
C O N C L^'V S I ON.
Le Sieur DUr , Pafteur de l'Eglife de Grenoble , &leSieur<^.?F«/^f, An-'
cien de l'Eglife il'Vfez. , furent nommés pour aller auprès de Sa Majefii , £c
pour lui faire les très-humbles Remercimens de cette Affemblée , en lui pre-
fcntant le Cahier de nos Plaintes & de nos Requêtes, & pour l'aflurer de nô-
tre Continuation Perpétuelle dans le Service à^ Sa Majefie , avec une Fidé-
lité Inviolable.
Fait & àccretè h Loiidm , le dixième jour de Janvier Mille fix Cens foixan-
te; Signé dans l'Original au Nom de tous les Députés, par
Dailli, Modérateur.
De Langle , Ajoint.
De JBrfftci.H&i&ilV, -^
6c V Secrétaires.
Lu)ride des Galinkres, Ancien .
3
CHAPITRE XX.
Execution de la Commiffion qui fut donnée far ce Synode.
LOrs que le Synode National tenu à Loudun l'An 1660. fut terminé; les
Sieurs Gnitton 6c du Bourdieu vinrent à.S'<3«w?ar,felon qu'il leur àvoit été
ordonné i Sc Monficur Guitton fit cette Harangue dans l'C'nivcrfité de ladi-
te Ville. ^ , :
MESSIEURS,
,, Le Synode National qui vient de fè feparcr à Loudun , étant infonné,
:,, par les Plaintes de diverfes Provinces , que depuis fort long-tems Qpan-
„ tité de grands Defordres s'étoient accumulés parmi nos Etudians en Theo-
,', losïie , & qu'au grand Scandale de toutes les Perfonnes Pieufes il y avoit
,, un Défaut vifible de Modeftie, & d'Intégrité Chrétienne dans leurs De-
1, portemens i cette Vénérable Affemblce a jugé que la vraie Prudence Po-
,', bligeoit de fe fervir de fon Autorité pour retrancher Sc éloigner les Vices qui
, s'étoient glifles parmi eux. Et aiant fait un Canon que nous vous lirons
„' maintenant , elle nous a expreffément chargé d'aflèmbler tous les Membres
,, de votre Corps, devant le Sénat de cette Univerfité , afin que nous les forti-
,, fialfions en votre Prefence par nos exhortations de Bouche, 8c par nos Re-
i montrances. Donnés Meflieurs votre Atention à ce Décret Synodal.
Arti-
i 3* EiH lî A L O U D U N. 807
Article IL de Chapitre XII. des Univerfités , or desEtudians.
TOhs les Députes des Provinces fe plaignirent à'' une voix Commune de la Cor-
ruption cjiii s''étoit gliffee parmi les Ecoliers de nos XJniverfités , cr particuliè-
rement parmi ceux qui étudiaient en Théologie , comme de ce qu'ils Liijfoient croî-
tre leurs Cheveux , qu^ils fuivoient les Nouvelles Modes dans leurs Habillemens^
qu''tU portaient de grandes Manches pendantes , des Gands avec des Franges de
Soie ér des Rubans , qu'ils frequentoient les Tavernes , qH''ils recherchaient la
Compagnie des Femmes , qu'ils s'allaient promener V Epée an Coté , que leur Stile
fentoit plutôt le Ror^an que la Parole de Dieu , & qu'ils fe laijfoient aller à d"" au-
tres Vanités & Excès de cette Nature. V^Jfemhlée touchée trh jcnfiblement de
ces grands Defordres , étant fort Zélée peur la Maifon de Dieu , exhorta tres-
ferieufement tous les Profejfeurs cr autres Dire^éeurs de nos ZJniverfités , comme
auffi tous les Qanjijloirts (jj" les Eglifes où ils fe trouveraient, d''emploier tous leurs
Soins & toute leur Autorité pour arrêter de fi grands Abus , qui deshonnoroient
la Religion , & qui fcandalifoient toutes les Ferfonnes qui avaient la Crainte de
Dieu devant les Teux, attendu que ces Abus ouvraient les portes a un Deluxe de
Profanations dans le fanBuaire , & de plus leur enjoignit de fufpendre les Refrac-
taires de la Table du Seigneur , de raier . leurs Noms de la Matricule des
Etiidians , & de leur ôter toute Efperance d''itre jamais rer^us a iOfice du Saint
Aiinifiere.
„ Vous avcs ouï , Meffieurs , la Véritable & la jufte Caufe de toutes les
j. Plaintes qu'on a formées contre vous, dans diverfes Provinces de ceRoiau-
,, me . vous avés entendu ce que le Synode National a déclaré fur ce Sujet,
j, & la Punition qu'il a décrétée contre les TranigrelVeurs \ Je vous fuplie
„ de faire un bon Ufage de cet AvertilTenient , lî important , qui vous clt
„ envoie par une Aflcmblée dont les Canons & les Ordres doivent être en
,, grande Vénération parmi vous. ReHechiffés fcrieufement fur vous mêmes,
,, & confiderés un peu l'Ouvrage important auquel vous êtes deftincs , fie
,, pefés auffi bien les Moiens par lefqucls vous pouvés l'accomplir , que les
,, Raifons qui vous le font defirer , 6c je fuis aflïiré que vous n'aurés Be-
„ foin de Perfonnc qui vous falle des Remontrances , car vous mêmes ferés
,. les Juges de ce qui fera plus convenable à votre Profeflion, fie fans parler des
„ Chàtimcns , dont vous étés menacés (car il n'aparticnt qu'à des .-\mes Icr-
,, vUes , Se qui font Efclaves de leurs Vanités d'agir par de pareils EguiU
,> Ions ) vous vous devoucrés entièrement a l'Amour £c à la Pratique de la
)i Vertu , par les mêmes Motifs qu'elle vous eft recommandée.
,, Vous avés confacré vos Travaux , votre Tems, vous vous êtes confa-
„ faa^s tout entiers au Servi.ce du Souverain Monarque de tout le Monde,
,, au Service de ce Dieu quictl adoré par les Anges. Vos propres Conlcicn-
„ £es , Meilleurs , auffi bien que la mienne , vous doivent dire que vous
„ ne pouvés pas aporteï ti'op d'Humilité avecvous, que vous nepouvespas
„ trop vous abaillcr , ni trop vous anomtir, ôc que vous ne pouvés pasétre
»i trop fimplcs & Cncerçé lors que vous ve nés eaia Fiefence de celui dont
., les
8o8 XXIX. SYNODE NATIONAL
', les Yeux font une Fkme de Feu , & qui fonde nos Cœurs Sc éprouve
}, nos Reins , & que vous vous enrôlés au Nombre des Serviteurs de Ton
j, Eglife 6c des Minières de fon Evangile.
„ Nôtre Grand Seigneur Se Rédempteur n'aime ni ce Monde, ni les Cho-
„ fes qui font de ce Monde. Tout le But de fon Divin Pouvoir eft de faire
5, de Nouvelles Créatures de tous les Hommes , & il fe fert lui-même de la
« Croix , afin de crucifier le Monde en vous , & de vous crucifier au Mon-
,1 de. Mefîîeurs, vos propres Confcienccs doivent vous reprocher que c'eft
„ un Afront aux Yeux très purs de fa Gloire , que cela contrifte l'Efpritdc
,, fa Sainteté , que cela doit irriter fon Indignation , fi les Fils des Prophê-
„ tes fe prefentcnt devant lui avec des Habits Mondains, fur lefquels on voit
„ paroître la Vanité 6c l'Immodeftie.
M Les Myfteres que nôtre Benin Seigneur confie à fes Serviteurs , afin
>, qu'ils puiffent les difpenfer à fon Peuple n'ont rien de Terreftre, ni de Com-
„ mun avec le Monde ; ils font tous Divins 8c Celeftes. Et vous devés
„ avouer que ce fcroit obfcurcir leur Eclat & profaner leur Gloire que de les
,> manier avec des Mains impures , de les débiter 6c les expofer en une Lan-
„ gue étrangère , de chercher plutôt dans la Sagelfe de ce Monde une Bafe
3, fur laquelle vous apuiés toute leur Autorité , au lieu d'avoir Recours
,, aux Vérités éternelles de la Sagefle de /)«>«, 8c a la Lumière des Ecritures
„ Sacrées. S'il n'y a que l'Efprit de Déett qui puiflè nous révéler , cSc'nous
„ manifefter les Chofes qui nous font données de Dieu , il eft Impofliblequc
,, nous puilTions fiire aucun Progrès confidcrablc, ou nous avancer dans cette
j, Sainte iitude , lors que nous nous laiderons conduire par l'Efprit du Mon-
I, de , & que nous rechercherons cette Science Divine avec un Cœur tout
I, poffedé des Vanités de ce Siècle.
,, En un mot.Meflîeurs, vous êtes deftinés à un Emploi dans lequel vous
») ne pouvés vous avancer que par la Prière, & les Prières ne font jamais
)> exaucées fi elles ne font pas Sincères ; & elles ne font point du toutSince-
]) res lors que les Cœurs ne font pas conduits Se guidés par la Vérité de la
J, Parole de Diett & de fon Saint Efprit , qui diéle nos Prières , 6c qui vivi-
), fie & fin£tifie nos Afeétions. Vous imaginés-vous, Meflîeurs , que Dieu
5, veuille vous donner fon S^nnt Efpnt ■, fans lequel vous n'êtes rien , & ne
>, pouvés rien, à moins que vous ne le lui demandiez •, 6c pouvés vous prier
» comme il faut. Se vous aquiter dignement d'un Devoir fi Saint, lorsque
„ vôtre Efprit eft tout rempli , occupé 6c diftrait , par les Apetits de votre
„ Jeuneffe , 6c qu'il ne cherche qu'à fuisfiire fa Vanité ? Ou pouvés vous
», aporter à cette Sainte Ordonnance , à cet Exercice C\ Religieux l'Atcn-
,, tion , l'Afllduité 6c la Perfeverence qui eft mquife pour obtenir des Ré-
«, ponlês favorables du Ciel , lors que vous emploies , 6c perdes , la plus
,, grande 6c meilleure Partie de votre Tems dans des Compagnies , 6c dans
„ des Converfations Mondaines ? En Vérité , Mcflleurs , vous trouvères
„ beaucoup de Dificulté à vous debarreffer de ces premières Impreflionsquc
I, vous avcs reçues , 6c de vous défaire des Vanités dont vous vous
„ êtes imbibés , afin de vous mettre en Liberté de pouvoir réfléchir
>, fur
TENU A L O U D U N. 809
», ilir la Parole de Dieu , & prendre plaifir à la méditer.
„ Mes très-chers Frères, honorés 6c ornés la Profeflion à laquelle vous êtes
j, apellés , ÔC elle réfléchira des Raïons d'Honneur fur vous. Confiderés ,
„ Meffieurs, ce qu'il vous convient de faire, & D«>« communiquera à un cha-
„ cun de vous ce qui lui fera neccflaire. Que Ion Nom & fa Gloire foicnt
j, la Marque principale 6c le But de votre Condition , & de vos Etudes, Sc
j) Dieu ne manquera pas de répandre fes plus precieufes Benediéirions fur
„ vous. Que votre Vie , Se votre Gonverfationfoient accompagnées & cou-
„ ronnées de toutes les Vertus îk Grâces des Chrétiens véritablement Re-
t, formés , de cette Humilité qui fied fi bien aux Serviteurs de Dieu, decet-
], te Modeftie 6c Simplicité que Dieu requiert des Miniftres defon Sanftuai-
„ re dans leurs Vies , Aftions , Habits, Langages, Dcportemens, ôcalors
„ Meffieurs , votre San£tification fera très agréable à Dieu , & elle fera un
„ Moien pour vous fauver ■■, elle mettra votre Profeffion en Réputation &
,> Crédit , elle atirera fur vous les Benediétions d'en- Haut ; elle feraprofpe-
„ rer & réuflîr vos Etudes, qui édifieront les Peuples. Les Eglifes en fe-
„ ront plus Florifl'antes , & vous avancerés le Roiaume de Jefits-Chriji ,
», AJnfifoit-il.
DERNIERE COMMISSISSION EXECUTE'E
Enfuite d'un Ordre au même Synode , MeJJîeurs Guitton & du Bour-
dieu, étant à S au mur pour pacifier les Dtferens qu'il y avott, entre
quelques Membres de cette Eglife , & Me (/îeur s Amirmd & d'Huif-
feau , Monjieur Guitton/? cette Harangue.
MESSIEURS, & très chers Frères ,
»» TV >T^5 ^^^^^ Honorés Colegues 8c moi avons eu Ordre du Synode Natio-
» iVl nal aflémblé 8c fini depuis quelque tems , dans la Ville de Loudun ^
„ de vifiter cette Eglife , 8c d'aflembler tous fes Chefs de Famille , en plein
,, Confiftoire , Se de vous lire le Jugement de cette Vénérable Aflemblée ,
„ touchant les Diferens qui font furvenus parmi vous , 8c de travailler ,
„ ( Moiennant la Grâce de Dieu , 6c i\ vous vous rendes obeïllans) à votre
„ Réunion , qui eft déjà très heureufement commencée entre vos deux Paf-
„ teurs , au Sujet defquels vous étiés divifés , 6c de ratifier la Reconciliation
J, des deux Parties que vous avés envolées audit Synode. ^ Vous vous en
„ tiendrés à fon Jugement 8c aux Ades de nôtre Commifllon.
t répète ici tout du Long V Article XXT. du ChapitrelX. des Apellations,
qui eft ci-devant a. la -Poge jG^.& dans les deux fuivantes ,jufqu'À
la 68, Apes quoi il continue fa Harangue , en ces Termes.
„ /^R , Meffieurs, permettes que je vous difeceque j'ai Ordre de vousfai-
„ KJ re favoir de la Part dudit Synode. Vous ne pouvés pas ignorer ce
Tome II. K k k k k » que
Sio XXIX. SYNODE NATIONAL
„ que les Fidèles ont généralement reconnu &C confeflë dans tous les Siècles,
„ qu'il n'y a rien de Meilleur,rien de plus Plaifant & Agreable.rien qui foit plus
,, à fouhaiter pour vous mêmes , rien de plus Avantageux pour l'Intérêt de
M la Gloire de Dieu , que de voir la l'aix fur la Terre , au milieu des plus
„ horribles Confufions , lorfque les Enfans de Rébellion pofledés de l'Efprit
„ du Detnon , renvcrfent toutes Chofcs fans deflus dcflbus , par leurs Paffions
„ violentes 6c defordonnées , de voir la pauvre Eglife de Dieu en Paix ,
(, de voir que Sion ait une Habitation Paifible , tous les Fidèles unis ,
,t toute la Famille de la Foi être d'un même Cœur, avoir le même Amour
), & la même Efperance, & entièrement occupée de l'Ouvrage de leur Com-
M mune & Sainte Vocation. C'eft par là que Dieu , leur Perc Celefte , efl
„ très particulièrement glorifié. Cette Paix n'ell pas de ce Monde, ni apuiéc
„ fur des Intérêts Charnels, qui peuvent ccfler, ou changer pardcs Afeftions
„ corrompues. C'eft cette Paix de Dieu que fon B'ils Bien-aimé j^^/w/-
„ Chrifi , notre Seigneur & Rédempteur, nous a laiflee en Forme de Legs,
„ & qui eft nourrie 6c entretenue par fon précieux Sang , qu'il a répandu
,, pour nous , & qui eft imprimée dans tous nos Coeurs par la Prédication de
,, de fon Saint Evangile, dont le Monde ne pourra pas nous priver pendant
„ que nous en tiendrons Compte, & que nous le chérirons. Lorfque cette
,, Paix habitera une fois dans nos Cœurs , & qu'elle les réglera, lorfque nô-
,, tre Sainte Communion en fera fortifiée , lors qu'elle laiOera fcs Caraéteres
M & les Marques de fa Gloire fur nous , & que nos Ames en goûteront les
I, Douceurs, alors le Ciel fera reconcilié avec nous,alors le Sanftuaire de nô-
M tre Efperance fera ouvert , les Entrailles de Dieu feront emûës à Corn-
5, paflîon , fa Jaloufie fera excitée pour nous , Se alors nous obtiendrons la
„ plus glorieufe Délivrance , avec une très grande Abondance de toutes
), fortes de Benediftions.
„ Meflicurs , je ne penfe jamais à ces Benediftions celeftes que ma Tête
„ ne devienne toute Eau , & mes Yeux deux Fontaines de Larmes ,& que
,, je ne pleure amèrement, lors que je vois ces Divifions qui régnent parmi
„ vous , depuis fî long-tems. Ce font de dereftables Scandales , qui font
„ du Bruit, & qui retentifl'ent par tout le Roiaume. C'eft par ces Brèches
„ que Satan , le Prince du Monde, s'eft infinué dans vos Cœurs; c'eft par
„ ces Brèches que vôtre Foi eft cxpofée à des Dangers extrêmes , êcjetrem.-
s, ble lors que je penfe que le Dieu de Paix eft indigné contre vous. Car
„ lors qu'il voit que fa Paix eft meprifée , que fon Eglife eft partagée & de-
„ membrée , 8c que le Service qui lui eft dû par nos Confcienccs eft négli-
gé , & que la Frofcflion de la Foi eft expofée à la Rifée Sc au Mépris de
fes Adverfaircs , il a trop jufte Sujet d'être courroucé contre vous, 6cde
vous châtier de fes Jugemens les plus fevercs.
,^ Ce Dieu Bénin vous a attendu lorlg-tems , il a fuporté vos Defordres
avec une Patience & Indulgence merveilleufes , il a eu Compaffiondevos
Infirmités , il a mieux aimé les éloigner par la Douceur de ia Grâce , que
de vous retrancher par l'Epée de la jufte Vengeance. Il a aflèmblé lors
que vous i'efpcriés le moins , 6c même à vos Portes , les Députés de tou-
tes
„ fei
TENUALOUDUN. 8n
,, tes les Provinces de ce Roiaumc , lefquels n'aiant, en tout ce qui vous rc-
„ garde , point d'autres Intérêts en Vue que ceux de votre Salut , ont mis ,
„ (félon H Autorité ejue Dieu leur Avoit donnée fur vos Cotifciences ,) le dernier
„ Période à vos Diférens , les ont ajuftés avec une Equité toute finguliere,
„ afin de vous procurer la Paix.
„ Lorfque je Confidere , Meffieurs , ce que j'ai été auti-efois dans cette
» Ville & Académie , le dernier d'entre vous à tous Egards , inftruit par
3> ceux qui vous inftruifent , & le profond Refpedt que j'ai toujours confer-
j> yé pour vous , tout cela fait que je crains & que je tremble maintenant que
,, je vous parle. Pour ce qui eft de moi, jaurois beaucoup mieux aimé qu'on
„ eût chargé tout autre de cette Commiffion , lequel étant plus Qualifié, èc
„ méritant mieux votre Eftime, s'en feroit aquité plus dignement que moi;
„ mais le Die» très Sage en a difpofé autrement par les Sufrages de fes Ser-
„ viteurs ; & fe font eux qui m'ont ordonné de l'exécuter , 8c qui m'ont
,1 encouragé à l'entreprendre. Cette grande Déférence, laquelle je fai que
j) vous avés toujours eûë pour la Difcipline de nos Eglife» , & ce St.
,, Ordre que Dieu lui même a établi au milieu de vous, dans fa propre Mai-
„ fon , tout cela relevé mes Efperances, 6c me f^it croire que vousrcflechi-
j, rés moins fur le Meflager qui vous parle maintenant fur la Terre , que
„ fur l'Importance du MefTage qu'il vous fait de la Part de Dieu , qui eft
„ dans le Ciel , 6c qui fait des Chofes Grandes & Merveilleufes parmi fes
,, Saints, avec les Inftrumens les plus Foibles.
M Je vous Suplie , mes très Chers Se très Honorés Frères, pour l'A-
„ mour de notre Commun Sauveur , de vouloir recevoir de tout vôtre
„ Cœur , & de toute votre Ame cette Pafx,c[ue Dieu vous ofrc à |)refent . Ou-
5, bliés tout lePaflé, confiderés ce qui eft à venir, ne regardés pas dcrrie-
„ re , mais fixés feulement vos Regards devant vous. Vous êtes entrés
„ dans un Nouveau Monde par la Proteffion de Reformés , ouvrés donc
„ les Portes de votre Cœur à nôtre Seigneur Jefus-Chrifi , qui vous lede-
„ mande par ma Bouche. Soufrés que ce Roi de Gloire plante l'Etandart de
,1 fa Croix dans vos Ames , qu'il y répande les Confolations de fon Amour,
j, crucifiant le viel Homme 6c toutes fes Aurions , qu'il faflè que tous vos
,, Cœurs ne foicnt plus qu'un feul Cœur , que toutes vos Ames ne foient
,1 plus qu'une feule Ame , afin qu'il puiflc vivre en vous tous , comme vous
,, vives par lui , 6c que vous viviés auffi tous pour lui. Vous étesobligés à cela
„ par fa Grâce ; la Loi de Dieu vous le Commande ; l'exemple devosRe-
„ verends Pafteurs eft un puiflànt Motif qui doit vous y engager. Imités
,, les dans leur Saint Amour ; imités cette Charité , qu'ils ont juré d'obfer-
,, ver par un Serment fait en Prcfence de fejus-ChriJi. Confiderés les com-
„ me des Pcrfonnes emploiées au même Ofice 8c à la même Tâche , 6c ref-
,, peétcs les également tous. Encourages leurs Cœurs 6c fortifiés leurs Mains
„ dans le Service de Dieu 6c de vos Ames , par votre Afeétion 8c Conduite
„ bien réglées , 6c par votre Obeïffance. Priés pour eux de même qu'ils
» prient pour vous ^ aimes les comme ils vous aiment , rendés-leur Amour
„ pour Amour, 6c paies les avec Ufure : prevencs les par toutes Sortes de
Kkkkk z » Bons
8i2 XXIX. SYNODE NATIONAL
>, Bons-Ofices ; ils travailleront avec Zélé pour vous. Et fi vous fuivésccs
,, Confcils. toutes les Eglifes feront comblées dejoie; vous ferés Bénis de tous
„ les En£msde Dieu j vos Adverfaires lliont Confondus, & le Dieu de Paix
\, demeurera au milieu de vous, il vous protégera fous l'Ombre defesAîles»
„ il vous accompagnera alant &C revenant , & il répandra fur vous tous , en
„ General Scen Particulier, fes Principales 8c fes plus Precieufes Benediftions.
' „ Mes Révérends Colegues , ici prefcns , concourent avec moi dans ces
„ Prières , Se leurs excellens Talens fupleérom à mon Infufifance, 8c contri-
„ bueront éficaccment dans cette Ocafion à cimenter vôtre Patx,i procurer
„ tout ce qui peut contribuer à votre Bonheur , & à l'Avancement du Rc-
„ gne de Jeffts-Chnfi , non feulement dans la Flonlîante Eglife 6c la Cele-
,, bie Univerfitc de cette Ville ; mais aulfi dans toutes les autres EglUes Sc
„ Univerfités des Fidèles de notre Sainte Communion, auxquels nous de-
,, vons tous enfemble fouhaiter la même /'^jv, 8c le même Bonheur, dont js
!, prie le Dica de P^ix de vouloir toujours nous favonfer. Ainfi foit-il.
CHAPITRE XXI.
Remarques fur quelques-uns des Principaux Dépurés quife trouvèrent
dans ce dernier Synode National, tenu a. Loudun, l'An i6éo.
{. IL yrÔnlleur DaHIc Pafleur de l^Eglife de î'aris , étoit un Prédicateur fors
XVl favant 6c très éloquent , comme il paroit dans fes Ouvrages qui ont
été imprimes en plufiems Volumes , dont les plus Remarquables font fes
Commentaires , fes Sermons , fon Apologie des E^^Ufes Refcrur/ées , 8c ce qu'i)
â écrit au Sujet des Images, 6c contre Moniîeur Brachet Seigneur de la Aîtlle.
îiere , qui étoit un Inftrument du Cardinal de Rtcheitert , tellement devoiié
à cet Eminent Prélat , qu'après avoir échoué dans le Deiîèin qu'il avoir for-
mé de réunir les deux Religions , fur le Pied qu'on peut le voir dans fes
Ecrits , il abandonna la Communion des Eglifes Reformées, & mourut dans
celle de Rome, dont on voit les Erreurs & les Abus refutés d'une Manière
très folide , & très claire,dans la fufdite ÂpldgieÔ£. ce Pieux £c Savant Théo-
logien 6c Pafteur de l'Eglife de Parts.
il. Monficur Mujfard , Pafteur de l'Eglife de Lien , étoit Natif de G^k;-
ve , & avoit époufé la petite Fille de Monfieur BeK,e Le Cardinal de Ftlle-
roi Archevêque de Lion , avoit beaucoup d'Eftime pour ce Miniftre , par-
ce que c'étoit un Prédicateur fort habile , qui avoit beaucoup de Savoir 6cde
Mérite i néanmoins il tut contraint d'abandonner celte Eglilè là par laPcrfe-
cution que des Ecclefiaftiques indifcrets lui fufciterent , 6c il fè retira en An-
gleterre , oii V Eglife Françotfe de Londres l'apclla à fon Service, pour faire les
Fondions Paftorales dont il s'eft toujours fidèlement aquité, jufqu'au dernier
moment de là Vie, qu'il finit dans cette Eglife très FloiilVante , après avoic
fait imprimer les Sermons en François ^Hijitria Deorum F atidicorHm^cn Latin,
T E N U A L O U D U N. Gi]
Se les Conformités des Cérémonies Modernes avec les Anciennes en Anglois. C*^
font trois Volumes in Quarto , à la Tête defquels il n'a pas voulu mettre fon
Nom \ mais on eft bien aflurc d'ailleurs quMl en eft le véritable Auteur.
m Mr. Amiraud, qui a été l'un dcsplus Doétes & Fameux Pafteurs 8c
Profefleurs de Saumur^-à fi bien fait connoitre fa grande Erudition, fon Zélé &
Its précieux Talens par les Ouvrages, & par fa Conduite, sju'on n'a qu'avoir
ce qui en a été raporté dans les Aétés de ce Synode, pour être convaincu qu'il
mérite des Eloges beaucoup plus étendus que ceux dont nousav.ons crû de
voir faire Mention dans cette courte Remarque.. l
IV. Monfieur Homel, Paftcur de l'Eglifc de Soion-, étoit un Prédicateur qui
a pouffé le Zélé & la Pieté fi loin, qu'il a fubi la Mort d'un très cruel Suplr-
ce, avec une très grande Patience, & un Courage Intrépide, pour laDcfen-
fe de la Religion Reformée , comme on peut le voir fort amplement dans la
Narration que le Doéteur Qjiick Anglais en a inférée dans la Vie du Fameux
Monfieur Charmer ^ dont le Petit Fils afoufcrt le Martiie pour le même Sujet.
V. Monfieur du Bourdien,, qui étoit Pafteur à Montpellier avant la Revoca-
tion de l'Edit de Nantes ^ aiant toujours prêché avec bpaucoup d'Edification
& d'Aplaudiflêmcnt , leretin çri Angleterre , par l'Avis & du Conientément
de tous ceux de fon Eglife , dont plufieurs le fuivircnt à Londres, ov il"a con-
tinué de prêcher avec le même Succès jufqu'à l'Age Je quatrc-vints 6c quin-
ze Ans , fans avoir jamais eu la Mémoire afoiblie ', ni les autres Facultés de
l'Efprit diminuées , quoiqu'il eut prcfqu'iin Siècle quand il lortit de ce Mon-
de pour aller recevoir la Couronne de Pîmraortalité ; dans l'Eglife Triom-
phante du Paradis Celefte , dont il étaloit ordinairement le Bonheur dans fes
Entretiens , 5c dans fes Sermons. . :
VI. Monfieur Guitton , dont la Harangue qu'il fit à l'Univerfité de Sau-
mttr^ démontre l'Eloquence, le Savoir, ;& le Zèle, fe retira dans les Ifles
de la Grande Bretagne^ quand l'Exercice de fon Miniftere lui fut interdit en
France, par la Revocation de l'Edit de A'^wf^/ ; rnais n'y aiant pas trouvé une
Eglife convenable à Ion Mente 5c à lès beaux Talens , il le retira dans les
Taïs. Bas Reformés , où il a confirmé la bonne Opinion que le dernier Syno-
de Naiienal de France avoil de fon Erudition & de fa Prudence , quand il
fut choifi par cette vénérable Aflémblée pour terminer les Difercnsdelaplus
célèbre Univerfité de hrance , comme on le peut voir par la lu fdite Harangue-
qui eft dans le dernier Article du XX. Chapitre ci-defius. .
FIN.
Des Synodes Nationaux des Eglifes Refwméts de France, ■
Kkklik ^ ■ TA-
TABLE ALPHABETI Q.U E
T A B L E
'a l p h a b e t I q u e
Des principales Matières contenues dans le premier Tome des
Synodes Nationaux des Egl'tfes Reformées de France.
A. cherche qui |doit être faite de ceux des
XVI. premiers Synodes Natioiiaux ,
que celui de Gap ne favoit où prendre,
262. Ceux qui concernent les Cenfures
& les Afeires Particulières ne doivent
être delivre's qu'à ceux qui y ont Inté-
rêt 5 308. Ce Décret fut révoqué par un
autre Synode , 360. Ceux qui font faits
devant les Juges Séculiers ne doivent pas
être emploies dans les Synodes, 309,
Ilsne doivent pas non plus être délivrés
aux Parciesconteftantes, quand elles au-
ront été mifes d'Accord par quelque
Confîftoire-, jri. Czm. des Synodes
doivent être gardés dans la Province oii
ils auront été tenus, 313. Ceux qui con-
cernent les Matières Politiques traitées
dans le Synode National de la Rochelle,
34 j. &c. jufiju'à 350. Recueil de tous
ceux des XVIII. premiers Synodes Na-
tionaux fait par le Sieur Piotai aprouvé ,
^85. 386. Celui de l'Union de toutes les
Eglifes Reformées de France , dreffé par
le Synode National de Privas, 398.399.
Celui de l'Union jurée entre les Egliles
Reformées de France coMché plus au long
dans le même Synode, 421.422.423.
Adultère. Il diflbut le Mariage, & met en
Liberté d'en contradler un autre , 25.
Ordonnance dite là - dcflus , 74. Voies
Divorce , Di(folittion é^- Mariage.
Adultes. Ils doivent être inftruits avant que
de recevoir le Batême, 34- 4''
Afinités Spirituelles. EclaircifTemens de-
mandés là-delTus , 2'>- Diftindion qu'on
en doit faire, 239. Un Mariage qui avoir
été déclaré nul , pour ce Sujet, eft dere-
chef
ABbé reçu à la Cène pour avoir bru-
lé fes Titres, abatu les Images de
l'Eglife de fon Couvent , & por-
té les Armes pour maintenir les
Prédicateurs Reformes, Pag. 45
Abfohttion Générale que les Miniftres pro-
noncent les jours de la Cène peut être
tolérée , quoiqu'elle foit de dangereufe
Confequence. 6y-
Académies. Les Reformés doivent s'éfor-
cer d'en établir au moins deux en France,
197. Décret Synodal pour en entretenir
cinq , des Deniers de l'Oétroi du Roi.2$x.
Voies Univerfitéi.
Aftes des quatre premiers Synodes Natio-
naux compiîés par l'Eglife de Lion , 48.
Ceux des Afaires Civiles n'apartiennent
qu'aux Magiftrars , IC35. Ceux qui con-
cernent les Chofes Mémorables de la Re-
ligion Reformée doivent être recu'.-iliis ,
47. Plufieurs Décrets Synotlaux faits pour
cela, 121. 150. 158. Toutes les Pro-
Tinces font cenfurées pour avoir négligé
de faire ce Recueil , i8i. Nouveau Dé-
cret pour les y obliger, 281. AutresOr-
donnances faites pour cela , 286. 401,
Ceux des Synodes Nationaux doivent
être envoies dans les Provinces où la
Convocation des Synodes fuivans doit
être faite , i6i. Ceux dont les Copies
doivent être données aux Coloques, 223.
Ceux de l'Affemblée Politique tenue à
Chajlelkraut , par des Miniftres & autres
Perlbnnes , contenant des Chofes très-
dignes de Remarque , 223 . 224. 225. Ee-
DES MATIERES.
chef confirmé, 29. Six Cas diferens fur
les Afinicés qui empêchent le Mariage,
92. Un autre Cas important fur cela,
153. Difpenfes du Roi de Fiance promi-
fes fecretement pour cela , 169. Voié4
Mmitigcs <è^ Cês de Coufdence.
Ajoints aux Modérateurs des Synodes Na-
rionaux. Cruels ont été les Miniftres qui
f>nt eu cette Charge , 138. 146. 155. 173.
194. 213. 233. 255. 296. 353- 395-
Albigeois Reformés. Leur Hiftoire écrite en
leur Langue elt donnée à deux Miniftres
pour la traduire éo tra/tfois , 123. Pro-
meffes qui leur font faites, & Avis qui
leur font donnés par un Synode National,
283. Un antre Miniftre ëft chargé d'é-
crire leur Véritable Hiftoire fur de Nou-
veaux Mémoires, 313.361. Onluidon-
ne Cent Ecus pour cela , 404.
Allemagne. Les Synodes Nationaux y en-
voient des Députés aux Princes, & aux
Théologiens Proteftans, pour un Projet
de Réiwion avec les R^fofhrés, 131. 132.
133.170.
Amniftie du R«i de FrâfKe pour les Refor-
mésqui avoienttenu des Aflemblées Po-
litiques, 405. 406. Déclaration Synodale
qu'on fit a Sa Majc/lé fur cela , 407. 408.
409. Refîftance vigoureufe qvie les Con-
leillers Refoi-més des Parlemens & des
Chambres de l'Edit dévoient faire, pour
empêcher l'Enregiftrement des Lettres
du Roi qui declaroiént cette Amniftie ,
425
Amodiations des Biens Ecclefiaftiques.
Quelles font celles que les Reformés ne
peuvent pas faire fans blelfer leur Con»
Icience , 10. Plufieurs Eclaircift"emcns
donnés là - deffus par les Synodes, 73.
129. 141. 152. 167. Voies Fermiers.
Anciens. Quelle eft leur Charge &par qui
ils doivent être élus, 5. 15. 80. 305. Si
ceux qui ont été reçus dans cet Emploi
fans en être capables doivent être depo-
fés , & s'il eft licite d'y recevoir des Ban-
quiers, 10. 15. En quels Cas leurs Su-
frages doivent être joints à ceux des Dia-
cres, pour décider les Matières de Foi,
dans les Synodes Nationaux , 17. Si
ceux qui faifoient des Coledes pour des
Prêtres difant la Mefte , dcToient être
depofés, 22. Ils peuvent diftribuer le
Pain & le Vin de la Cène en Prefence
des Miniftres, 57. 415. Le contraire a
été décidé par<ieHKâatr£S Synodes, g,-.
74- On ne doit pas les changer fans dss
Raifons très-urgentes, quoique leur Ofi-
ce ne foit pas perpétuel, 69. Ils doivent
figner la Confeflion de Foi, SrlaDifci-
pfine Ecclefiaftique , 76. Cinq notjveaux
Articles de Difciphne qui les concernent,
Ï03. 104. Décret touchant leur Depofi-
tion fans Efperance de Retabliffement,
III. Plufieurs autres Articles de Difci-
pline touchant leLts Perfonnes, &: leurs
Fondions , 114. 115. n6. 118. 119.
128. 142. 149. A quelles Conditions ils
peuvent être reçus dans es Synodes Na-
tionaux fans aucune Deputation , 299.
300. Enquels Cas ils ne peuvent pas exer-
cer leur Charge, 314. De quelles Cho-
fes ils peuvent juger en l'AbfencedesPaf-
teurs, 401.
Angleterre. Les Miniftres de ce Pais-li
écrivent au Synode National de Nimes,
122. On leur fait Réponfe au Sujet d'un
Livre, 124. Ils demandent deux Paf-
reurs , pour l'Eglife Frmifoi/} de Londres,
qui leur font accordés , ij6. 207. Ecrits
contre les Eglifcs Reformées de France
qu'on y vouloir publier, dont elles firent
donner Avis à la Reine de la Grande Bre-
tagne par fon Ambaffadeur , 132. On
forme le Deffein de réfuter ces Ecrits,
69. 108. 109. Lettres des Pafteurs de
Londres ^wt avoir un Pafteur Iraiifois ,
207. Celles d'un Synode National à
rÂmbaffadeur A' Angleterre , touchant
d'autres Ecrits injurieux qu'on le prioit
de faire fuprimer , 232.
Antecbrifl. Ce Titre fut donne au Ptfp^, &
ajouté à la ConfelFion de Foi , des Egli-
fes Reformées , dans le XXXI. Arti-
cle dreflé par leSynode National àzGap,
258 Plufieurs Reformés font inquiétés
& foufrent la Mort pour cela , 272. Le
Roi de France eft fuplié d'y remédier, 8c
tous les Reformés s'uniflent étroitcmenc
pour foutenir ce Dogme , ibul. Et en
écrivent aux Chambres Miparties, 272.
Décret par lequel la Publication en eft
furfife dans l'ïmpreffion de quel<îues
Exemplaires de la Confeflion de Foi ,
314. 315. Un Miniftre eft charge de trai-
ter amplement cette Matière dans un Li-
vre qu'il doit prefenter au Syiwde Na-
tional de St. Mai.xerjt.j 16. 1 1 y fut prefenté
foasle Titre du Théâtre dei'Aiit{ibnJf,i6x.
Anû-
TABLE ALP HA B E T I Q^U E
Antitrinitaires , Samolatenlcns , Nefto-
riens , Eutichiens & Mahomeuns con-
dannés, 99-
Aoellations. Décret touchant les Forma-
lités & les Démarches que les Apellans
doivent faire devant les Conlîftoires , les
Coloques & les Synodes, ijo. Apel du
Prince de Condé à qui on vouloit refu-
fer la Communion, i.;?. JH- Décret
qui explique les Formalités & les Ma-
tières des Apellations dont on ne doit pas
occuper les Synodes Nationaux, 14J.
144. Cruelles font celles que les Synodes
Provinciaux doivent terminer , chacun
dans fon Diftrift , ibid. Et celles qu'on
- doit porter à la Chambre de l'Edit, 160.
. .Sept Apellations jugées par le Synode
Kational de Mo»ffl«&fl«, 187. 188. 189.
Six autres jugées par celui de Saumur ,
204. 205. 206. Six autres jugées par ce-
lui de MnntpcUkf , 220. 221. -Vint-trois
autres jugées par celui de Gerg&aii, 240.
&c. jufqu'à244. Seize autres jugées par
celui de Gnp , Z67. &c. jufqu'à 271. Dé-
cret qui prcfcrit le Tems auquel on doit
juger toutes les Apellations dans les Sy-
nodes , 300. Décrets lur XXII. Arti-
cles de celles qui furent jugées par leSy-
.iiode National de la Rocheile, 317. &:c.
jufqu'à 324. Celles qui furent jugées par
celui de Saint Maixcnt fur XXXIX. di-
.vers Cîriefs& Plaintes, 362. &c. j[uf-
j.p'à 372. Les Confiftoires doivent défé-
rer atix Apellations qui ne concernent
pas les Fautes Publiques , 401. Celles
qui furent jugées parle Synode National
de Privas , contenues en XV. Décrets,
410. &c.jufqu'à4i9. Cellesd'un Homme
fansChargeipterjetéescontteune Aflem-
,blée ne font pas lecevablcs, _ 414.
.Apocalypfc. Les Minières ne dçivent pas
;re;cpliquer fans l'Avis des Coloques ,
- :■' 203.
-Apoftats, Vagabonds, Interdits, ouD:-
pofés. Ce font Cent -& dix Miniftres
convaincus de plufîcurs grands Crimes ,
jqtii font fpecifiés dans plufieursJDecrcts,
. & mis en abrégé dans les Rôles des Sy-
nodes Nationaux , qui ont pris Soin d'en
' faire des Portraits Naturels , .ifin qu3
chaci+n les connût pour sçn éviter la Com-
. pagnic. Gn les trouve dans les Pages 36.
37.49-78. 79-i"-i25.i54i93- 2"-
..^4- 316.. i9i. 445- 446. KeglemaicS;
Formalités touchant ces fortes de Rôles.
74. Comment ces Miniftres dévoient être
Excommuniés , ou dénoncés publique-
ment, 113. 140. J50. 180.
Aprobation que doivent avoir tous les
Ecrits des Auteurs Reformés, 6.153.
Aquifition des Terres afeûées pour l'En-
tretien des Prêtres elt licite aux Refor-
més, 218.
Arbitres Reformés. Le Corps des Confi-
ftoires ne doit pas être Arbitre, ni Juge
des Perfonnes qui font enDifpute, tou-
chant des Matières de Religion.ou d'E-
tat , 33. De quelles Afaires les Arbitres
Reformés ne doivent point fe mêler, 65.
108. Quelles font celles qu'ils doivent
terminer, 204.
Archidiacres. Ils font apellésBrigands,par
le Synode National de Paris , 12.
Argumens touchant la Validité du Batê-
me confère par des Perfonnes fans Ca-
raâ;ere , & leur Réfutation contenue
dans XX.Réponfes des Profelleurs de
Genève , 53. &c. .jufqu'à 57. Plufieurs
autres Argumens far cette Matière, con-
tenus dans XXXIX. Articlesdu Synode
National de Privas , 446. &c. jufqu'à
457. Voies BaUme.
Arnies. Le Synode National de Lion auto-
rife ceux qui les prennent, & les Mini-
ftres qui s'en prévalent poi^r prêcher con-
tre la Volonté des Souverains, 43.
Armoiries des Seigneurs & des Gentilhom-
mes Reformes. S'il leur eft licite de les
mettre furies Frontifpices desTemples^
27 i-
Articles de la Difcipline Ecclefiaftique
dreffés par les Synodes Nationaux doi-
vent être envoies à tous lesSynodçs Pro-
vinciaux , 32. Ces Articles ne doivent
pas être publiés avant que d'avoir été
dreffés par le Confentement unanime de
tous les Députés, 33. Voies Difciplini.
Artifans. Ils ne doivent faire aucun Ou-
vrage qui ait du Raport à l'Idolâtrie,
■27- 73- 7S-
.Affemblées extraordinaires pour des Cas ur-
gens fe doivent faire ians contrainte, 41.
Los Affcmblées particulières , oii les
Hommes & les Feitrmes , fans Diftinc-
tion , confèrent erifen:ible , avec un Mi-
niftre, pourexpliquerla ParoledeDieu,
font défendues par le Synode National
jie Lion , <^Z, Ce qu'on ne doit pas lire
dans
_ D E S" M A.
■dans les Afftmblées Publiques, 75. La
Refolucion qu'on prit dans celle de Man-
tes fut violée par quelques Reformés,
181. & l'Union qu'on y fit jurée par
tous les autres , ibial. Proies Mantes ^
Lhafldleraut. Quelles étoient les Deman-
des que celle de Sainte Pot devoit pren-
dre fort à Cœur de faire au Roi , ibid.
Les Plaintes qu'on deyoit porter dans
cette AiTemblée , ihid Et ce qu'on y de-
voit propofer , 184. Refultatde ccllede
Chajhlkrmt, 223.224.225. De celle de
Smtmuy, 250. Et deplufieurs autres te-
nues par les Reformés , 405. &c. jufqu'à
409. , & 420. Députés envoies par les
Reformés aux Affêmblées Politiques,
202. Voies Politique & Aimiijiie Au Roi.
Affiûance mutuelle que les Eglifes Refor-
mées de France Se des Pais Bas dévoient fe
donner, 158.
Ateftations que les Confïrtoires donnent
aux Miniftresqui changent d'Egliie, 2.
& aux Reformés qui voiagent , ou chan-
gent de Domicile, & les Formalités qu'on
y doit obferver , 63. y^. 128. 149. 308.
Defordres arrivés pour cela , &ce qu'on
a ordonné pour les empêcher, 216.217.
Celles que les Provinces dévoient donner
aux Gouverneurs des Places d'Otage,
224. Le Formulaire qui en fut dreffé par
un Synode National 225. Décret tou-
chant celles qu'on donnoit pour l'Evo-
, cation des Procès , 245. EtpourlesOfi-
ciers des Chambres Mi-parties, 273.
Nouveau Décret touchant celles qu'on
ne devoit pas accorder aux Gouverneurs,
& aux Lieutenans des Places de Sûreté,
1 12. Ni aux Membres des Chambres de
l'Edit , ibid. Ni aux Magiftrats, 141.
Quelles font celles des Particuliers qui
doivent être déchirées , 149 Un Dé-
cret fort ample là-defTus, 305. LesiMi-
niftres n'en doivent jamais donner pour
aucun Sujet ai!X Catholiques, 377. Voies
Témoignages.
Avarice des Joueurs cenfurce, -109.
Avcrîaires. Comment on doit les réfuter,
69.108. 109- Commiffions données à des
Minières pour cela, 99. I02. 103 izz.
123. 127- 128 ^13. Règlement touchant
les Dirputes & les Conférences avec les
Averfaires, 237. Touchant le Paiement
des Fraix necelTaircs pour réfuter leurs
Ecrits, 245.361.404.
Tome IL
T I E.R E S.
Avignon. Demandes faites par les Refor-
més de la Dépendance de cette Ville, Se
les Réponfes que le Synode National de
Privas leur fit , fur trois Articles de gran-
de Importance, 427.
Avis donnés aux Synodes, aux Provinces,
aux ÊgUfes & aux Particuliers fur diver-
fes Matières Ecclefiaftiques & Civiles,
21. 26. 29. 35. 41. 48. 69. 70.78. 79-
80. 99. 123. 124. 126. 127. 129. 130.
142.143,145.148. 151. 169. i8o. 187.
191. 196. 200. 201. 211.215.217.218.
219. 223. 230. 232. 246. 248. 274. zSi.
387.393- 405-4^8.431.
Aumônes. Le cinquième Dénier en doit
être misa Part, pour l'Entretien des Pro-
pofans, 149. Un autre Décret pour cela,
2i6.
Avocats Reformés. En quels Cas ils peu-
vent plaider devant les Oficiaux Catholi-
ques ,21. Et en quelles Occafions ils
doivent s'en abftenir, 65. Ils ne doivent
ilonner aucuns Conléils fur les Matières
Beneficiales, 108. Ni demander des Mo-
nitoires, 219.
Auteurs Reformés. Ce qu'ils doivent évi-
ter , ou faire , en écrivant contre leurs
Averfaires , 69. 108. 109. 127. Ils ne
doivent rien écrire (ans la Permiffiond'un
Coloque , ou d'un Synode , 6. 153. 178.
Cenfures de ceux qui font le contraire ,
302.
Autorité des Synodes Nationaux auxquels
plufieurs Députés des Eglifes Reformées
ne fe trouvoient point , 23. 130. Quelle
eft celle des Synodes Provinciaux , 16.
17. ?2. 76. Autre Décret plus ample là-
deffus , 144. Votés Synodes.
BAnquets des Catholiques. Serment fait
par les Reformés de n'y point aller,
II. Décret contraire à ce Serment, 7J.
Autres Statuts là deiTus, 153 120.
Banquiers. S'il eft licite de leur donner la
Charge d'Anciens, 9.
Bans des Mariages. Les Formalités qui
concernent leur Publication , 6. 7. 3Ç.
Si les Reformés peuvent les faire publier
chés les Catholiques , i2. 35. 39. Cas
très important décidé lur cette Matière,
121. Voies Miiringes é^ Promenés.
Bar, DucheffeSc Sœur du Roi, demande
L 1 1 1 1 quel-
TABLE A L P H A B E T I QJJ E
(juelques Minifties pour l'Eglife de fa
IVlaifori , qui lui font donnés tour à tour,
par les Provinces, 245. Elle eft exhor-
tée d'entretenir un certain Nombre de
Propoi'ans, 246.
Bateleurs , Joueurs de Gobelets , & de
Tours de Souplefle ne doivent pas être
fouferts par les Magillrats, 219.
Batême. Si on peut l'adminillrer aux En-
fans de ceux de la Con:>munion de Ho-
me , quand ils les prefentent dans les
Eglifes Reformées, 8. i8. Sionpeutle
conférer légitimement hors des Affem-
bk'es Publiques de la Religion, 9. Sion
doit le donner aux Enfans dont le Père
& la Mère font excommuniés, 11. Si
on doit le refufer aux Enfans des Pères
& Mères qui demandent qu'on l'admi-
niftre hors des Exercices Publics quand
ces Enfans font en Danger évident de
Mort, 19. 198. Réitération du Batême
qui n'a été conféré que par un Particu-
lier, ibiiL On ne doit l'adminirtrer que
dans les AflTemblées Publiques , 35. Le
contraire a été déterminé dans le premier
Synode National , 9. Et par celui de
Privât , 446. Celui qui eft conféré par
les Prêtres eft valable , 41. La Validin.-
de celui qui eft conféré par des Perfonnes
fans Caradlere eft foutenûé par XX.
Argumens , qui font refutés par XX,
Réponfes des Profcffeurs de Genève. 53.
&c. jufqu'à 57. VI. Nouveaux Articles
là-de(fus , 106. 104. Ceux qui font fuf-
pendus de la Cène ne doivent pas être
admis à prefenter des Enfans à ce Sacre-
inent , 143. On ne doit pas en diferer
l'Adminillration , 153. Elle doit être
faite avant le Chant du dernier Pi'caume,
& pourquoi , 159. 182. 217. On ne doit
pas y faire prefenter des Enfans par Pro-
cureur , ihiii. A quelles Conditions on
. peut l'adminiftrer aux Enfans des Bohé-
miens & desSarra2ins, 177. Nullité de
celui qui eft adriiiniftré par les Propo-
fans , 274. Et par les Sages Femmes ,
311. Paroles qui doivent être ajoutées à
fon Formulaire , 311. 312. En quelles
Ocafions on doit l'adminiftrer à ceux
qui font en danger de Mort, 359. Celui
qui eft conféré par un Miniftre Depofé
eft valable , 376. Nouveau Décret tou-
chant celui des Enfans qu'on attefte être
en Danger de Mort, 404. Phifieurs au-
' très Diticultés concernant le Batême pro-
pofécs au Synode National de Privas,
avec toutes les Railons & les Argumens
qu'on y produifit touchant les diferens
Dccrets des Synodes Nationaux précé-
dons, & les diverfes Opinions des Théo-
logiens contenues dans XXXIX. Arti-
cles , où cette Matière eft difcutée fore
exaftement, depuis la Page 446. jufqu'à
457. Voies Parrains é>' Marraines,
Bavière , Duc & Prince Palatin , nommé
Jean Cafwiir , fît un Projet de réunir tous
les Proteftans avec les Reformés , 131.
Quel enfut leRêfultat, 132.133. Votés
Ri-Union.
tiearn. Les Eglifes de ce Pais- là doivent
être comprifes dans tout ce qui concerne
l'Union , & les Intérêts de cdles de
France , 310. Et leur Univerfité auflTi,
312. Réponfe du Synode Nattonai de
Privas furies Avis que ces Eglifes lui de-
mandèrent, &: les Mémoires qu'elles don-
nèrent à leurs Députés , 430.
Bcll/irmi», dont tous les Ouvrages dévoient
être refutés par le Miniftre CTa/wàt, 31^.
Belle Heur Mniif>re , fait un Traité contre
la Difcipline Ecclelîaftique , qui eft con-
damné par deux Synodes Nationaux,
171.
Bénéfices. En quels Cas les Fidèles n'en
doivent point avoir ,26 Et en quels Cas
ils en peuvent avoir, 38.40. Onnedoit
pas prêter fon Nom à autrui pour les
polfeder, 41. 239. Ni fe prévaloir pour
cela de la Qualité d'Ecclefiaftique quand
on eft Reformé , 45. Q^iel Ufage les
Reformés doivent faire des Bénéfices de
l'Eglife Romaine qu'ils pofTedent, 106,
160. 169. 183.
Benefîciers. Ils doivent fe décharger juridi-
quement des Titres &: des Aftesqui les
concernent, quand ils cmbrafTent la Reli-
gion Reformée, 42 Difcretion dont on
doit ufer envers ceux qui retiennent leurs
Benefices,après avoir abandonné l'Eglife
Romaine, 61.62. Cas auxquels on peut
recevoir ces gens- li à la Cenc , loo. Sr
les Chevaliers de St. Jean ek Jeriif/thm
doivent être mis dans le Rang des Bene-
fîciers qui peuvent participer à là CeUe,
122 Nouveau Décret touchant les Be-
ncficiers en gênerai , 131, Autres Dé-
crets plus fpïcifiques qui le? concernent.
141. 152, 183. 239. Voies Eulefiajliques.
berfluti
DES MATIERES.
grt-a.'/i/ Paftsur de Montatilan, Il entra en
Lice dans une Diipute publique avec les
Catholiques , & foutinr la Caufe des
Eglifes Keformccs qui étoit trahie par
d'autres Miniftres qui aportafierenc, 112.
Btrnttrd Chaud , Miniftre & premier Fon-
dateur d'une Eglife très - florilTante dans
le Poiéiou, eft apellé Révérend Homme
de Dieu par le Synode National de Ste.
Foi, 136.
Bize, le Reformateur , efl chargé par le
Synode National de Lien de mettre par
Ecrit, en Fia>!fois, &: en Latin, les Can-
fes & les Proteftations de Nuiité contre
le Concile de Trente, y^^. Avis qu'il don-
na au Sujet des Antitrinitaires , 99. Il
fut chargé de les réfuter, ibid. Remon-
trance qu'il fit pour écrire contre les
Averfaires, loz. 103. Il fut prié d'exa-
miner deux Livres de Controverfe, 122.
Et de répondre à quelques autres, 123.
D'écrire aux Minirtres de Zurich , 125.
De rédiger par écrit les Dificultés d'un
Cas de Confcience , 183. De traduire
en Rime Françoife les Cantiques de la Bi-
ble, 185. Avis qui lui fut donné fur des
Thefes remplies d'Erreurs, j2o6. Décret
touchant l'Ufage des Cantiques qu'il mit
en Rime, 219.
Bible. On ne doit lire aucun autre Livre
dans les Affemblées de Pieté des Eglifes
Reformées, 75. Ce qu'elle contient de
' Canonique , ou d'Apocriphe , ne doit
- point être cité dans les Comédies, 142.
La Verfion de celle de Genève eft aprou-
vée, Scon laiffe aux Eglifes la Liberté
de la rendre encore plus parfaite, & à
quelques Particuliers d'y faire des An-
notations fur les Paflages obfcurs, ibid.
Décret touchant ceux qui la traduifent
en Vers, 129. On ne doit lire en Public,
dans les Temples, que les Livres Cano-
niques , 180. PermiiTion donnée pour
l'imprimer à la Rochelle, Zoi. Le Syno-
de National de Gtrgcau fe formalife de
Ce que les Pafteurs de Genève y ont fait
quelques Notes fur le Texte, & changé
le Titre de i'Epitre aux Hébreux, 235.
Et lefdits Pafteurs de Genève fe plaignent
de ce que ce Synode a permis de l'im-
primer à la Rochelle , 272. On ne doit
pas mettre la Main delTus, quand on prête
quelque Serment aux Magiftrats , 274.
Chaque Univerfitc devoit avoir la gran-
de Bible d'Anvers, en plulteurs Langues^
276. On ne voulut pas adoucir les Mots
Hébreux dans la dernière Edition de la
Rochelle , 314. Confentement Synodal
donné pour l'imprimer en un petit Vo-
lume portatif, 376,
Bibliothèques Pitbliques que les Provinces
dévoient drefler pour les Miniftres, 203.
Les Grands Seigneurs & les Eglifes opu-
lentes dévoient fournir de leur Bien peur
cela , 237. Décret touchant celles qu;
lesUniverfités Reformées dévoient avoir,
276. Exhortation faite aux Eglifes par-
ticulières d'en avoir auffi pour leurs Paf-
teurs, jij.
Bonniot Miniftre à St. Bouchard , Depolc
pour avoir contrefait plufieurs Lettres &
rogné l'Argent du /Joi, 135. Voies De^g.
fition.
Brevet du Roi, pour la Nomination de deux
Députés Généraux qui dévoient refider à
la Cour, 343. 344, Délibération Syno-
dale touchant ledit Brevet, ibid. Rcfolu-
tion prife au Sujet du même Brevet ,
345. Lettre du Roi touchant cette Re-
folution , ibid. & 346. Matières concer-
nant lefdits Députés réglées dans VIII.
Articles , 347. 348. Deux Lettres de
Remerciment au Roi avec des Remon-
trances fur le même Sujet , 349. 350.
Autre Brevet de Sa Majefté odroiant
aux Eglifes Reformées une Augmenta-
tion de quarante-cinq Mille Livres par
An, outre celle de Cent vint Mille Li-
vres d'Apointemens Annuels qui leur
furent donnés par un autre Brevet, 424.
Décret touchant un Brevet particulier
que l'Eglife de Bergerac obtint du Roi,
au Préjudice des autres Eglifes , en fc
départant de leur Union, 431. Etatpar
lequel il paroit que le Roi fixa ce qu'il
donneroit tous les Ans auxdites Eglifes
a la Somme de Cent quatre vints Mille
Livres pour l'Entretien de leurs Pafteurs,
443 . 444.
Brigands. C'eft le Titre qui eft donné aux
Evêques , aux Oficiaux & aux Archi-
diacres, par leSynode Nationalde Paris^
12.
Brocard , Auteur d'un Livre fur la Geneji
plein d'Erreurs, touchant les Proferies ,
& condamné par le fécond Synode Na-
tional de la /JocWA' , 151. Apel& Con-
firmation de cette Condamnation, fon-
LllU 2 déc
TABLEALPH
<iec fur des Raifons & des Confequen-
cesrrès importantes, 171.
Brodeurs. Ils ne doivent faire aucun Ou-
vrage qui ait du Raport à l'Idolâtrie ,
i-7- ?}■ 75-
CAchet fait pour l'Ufage des Synodes
Nationaux, 161.
Cahiers de l'Aflemblée de Chaftellertiut^xc-
fentés au Roitn fept Pièces, concernant
la Religion, la Jullice, les Finances, les
Sûretés , les Exeintions , les Mémoires
& Ls Patentes fur ces Matières, par Ra-
port aux Intérêts que les Reformés y
pouvoient avoir, 348. Plufieurs diferens
Cahiers qui furent portés dans les autres
Affemblces Politiques tenues par les Re-
formés, .4°8-
Calv'm , dont le Catechifme donna Lieu à
plufieurs Conlultations de tous les Mini-
lires, i68. 179.200.219.260.277.307.
312. Voies Ctittchifine i^^ Ouejlions , 8l.
Sec. jufqu'à 97.
Candidats qui propofent la Parole deD/Va.
Leur Etabliiïement, 16.22. Illeurell
défendu d'aller prêcher hors deleurligli-
ié, 42. Les Anciens & les Diacres peu-
vent affifter aux Cenfures de leurs Pro-
pofitions, 74. 75. Votés Propnjans , Eco-
liers , &• Etudiatis.
Canons de la DilcipIineEcclefiaftique faits
par les trois premiers Synodes Natio-
naux dévoient être réduits en un Corps ,
& lils à l'Ouverture detous les Synodes,
52. L'Ealifcde Lion les aiant fait im-
primer , par Ordre du V. Sj'node Na-
rional , les Exemplaires imprimés s'en
trouvèrent fi diferens que le VI. Synode
National ne favoit pas ceux qu'd devcit
adopter , 72. Voies Dijcipliite & Aéios.
Cnpel Miniftre , eft chargé de réfuter des
Ecrits publiés par trois Auteurs,contre la
Difcipline Ecclefiaftique , 122.
Cas de Confcience fur diverfes Matières
qui refultoient de la Reformatiou faite
pour épurer le Chr.iftianifme , 8. &c.
jufqu'à 12. & depuis 18. jufqu'à 23. Au-
tres Cas fur XXVI. C^eifions fort im-
portantes , refoluès par yean Calvin , &
inférées dans XLVII. Articles , ou Dé-
crets dit Synode National de Vertué!l,àz-
puis la Page 8i. jufqu'à 97. Plufieursau-
ABETI au E
très Cas fort importans, 129. r^O. 140.
141. 142. 150. 153. 158. &c. jufqu'à
i6i. & 164. Deux autres Cas très diti-
ciles à refoudre, 165. Autres Cas tou-
chant le Mariage d'un Moine, 166. Tou-
chant celui d'un Impuilfant, 168. 169.
Touchant celui d'un Inceftueux , 171.
Touchant ceux qui fe font par Sentence
duMagiflrat, 18?. Touchant les Pro-
meffes faites par Paroles de Prefent,
iùid. Et de Futur, 199. 217. Toucharït
le Chant des Cantiques de la Bible, mis
en Rime , 200. Touchant l'Abjuration
des Profelytes, 202. Touchant les Af-
femblées Politiques des Pafteurs , iùid.
Touchant les Magiftrats qui afliftent aux
Synodes , ibid. Touchant les Sermens de
ceux qui jurent furies Reliques & autres
Chofes , ihid. Touchant la Nullité des
Mariages, 2,0^. Et la Benediftion de
ceux des Ncophites, 207. Touchant les
Afinités, 217.239. Touchant celle du
Prince de Loyrnitie avec la Sœur àaRoi,
DuchelTe de Bnr , 218. Touchant une
autre Afinité très importante, /i/</» Tou-
chant i'Aquifition des Huns Ecclefiafti-
ques afe£tés pour l'Entretien des Prê-
tres , ibid. Touchant les Femmes Impu-
diques , 220. Touchant les Grâces que
les Souverains peuvent acorder , zzz.
Touchant une Peribnne mutilée par une
autre, 223. Touchant un Mariage in-
ceftueux ratifié par un Coloque , & par
un Synode National , 250. Touchant
les Maufolées & Oinemens des Tem-
ples', 275. Touchant le Batême confère
par les Propofans , 274. Touchant la
Réitération de celui qui eft conféré par
les Sages Femmes ,311. Touchant la
Diflblution des Mariages Inceltueux &
rindillokibilité de ceux des Perfomes
contraintes de fe feparer pour quelque
Crime, ou pour Lèpre, ihtd. Touchant
les Anciens fufpendus pour des Crimes
énormes, 314. Touchant un Mariage
diifout pour Caufe de Sortilège , 330.
Touchant le Batême d'un Enfant illégi-
time, 332. Touchant un Mariage fait
par Difpenfc du Roi , & improuvé par
un Synode , 333. Touchant l'Admini-
ftration du Batême à ceux qui font en
Danger de Mort, 359. Touchant la Be-
nedittion des Mariages des Catlioliques
dans les Eglifcs Reformées , 360. 376.
Cas
DES MA
Cas fort important au Sujetde la Com-
■ rniinion des Criminels qui méritent des
t* fines Capitales , 402. Divers autres
Cas touchant la Revocation des Décrets
de quelques Synodes Nationaux, touchant
l'Adminiftration du Batème, & les Di-
ficultés propofées fur cela dans XXXIX.
Articles , depuis la Page 446. julqu'à
4f7-
Cnftalio , Auteur d'un Livre très -dange-
reux , condamné par un Synode, 48'.
Catechifme deCWurà, &r plufieurs Décrets
qui en concernent la Matière & la For-
me, 168. 179. 200. 219. 260. zyy. 307.
312. Celui qui doit ècre fait en Pàrticu-
." lier 5c en Public par l.-s Diacres , 5. L;s
Inconveniens qui e-n l'ont arrivés, & ce
^ qui a été ordonné pour les empêcher,
27. Décret pour obliger les Minières à
Penfeigner familicrcmen!; , I27. Con-
fultation de tous les Minières pour favoir
fi on devoir garder celui de Culvm , 168.
Refoliition prifede l'enleigner , 179.
Nouvel Examen pour lavoir û le For-
rtùilairi endevoit être .changé , 200.
Refolution prifé là-de(tus, 219. Aiitre
Décret plus Ipecifique fur cela , 260.
Un Décret particulier fur le Mot de
Damnaiio» que ce Catechifme atribuë à
yeJus-ChriJl , 277. Un autre Décret là-
deffus , 307. Trois Changemens qu'on
refufa d'y faire dans la LU. Sedion tou-
chant la diverfe Comoaunion des Fidèles
z.St.cJefmCbri(l, 312.
Caufes de la Depofition des Miniftres qui
ne doivent pas ctre déclarées au Peuple,
Cens du Seigneur y<ftis-ChriJl. On doit la
célébrer à la fin de chaque Synode Na-
tional, 2. 51. 160.175. Sien doit la re-
fufer aux Pirates, lo. A ceux qui retien-
nent le Bien d'autrui, II. A une Fem-
me qui s'éloigne de fon Mari quand il efl;
infedîé de Contagion , 12. Au Mari fi-
dèle dont la Femme étant infidèle faitba-
tifer fon Enfant dans l'Eglife Romaine ,
ibid. Si un Evêque , ou un Curé, vou-
lant la donner , un Reformé peut la re-
cevoir de leur Main, 19. On ne doit pas
la refufer à ceux qui ne boivent point xlc
Vin, 20. 22. Le contraire eft decidépar
iHi autre Synode, 75. Onnedoitpas la
donner à un Curé qui a vendu fa Cure ,
21. Il eft défendu à un Miniftrs ddafai-
T 1 E R E 9.
re tous les Mois dans fon Eglifc , 29. Uu
autreSynode d'Opinion contraire recom-
mande que rUfage enfoit fréquent dans
routes les Eglifes, 70. Un Gentilhom-
me qui en vouloir faire aprocher fa Fem-
me avec lui , hors du Rang des autrej
Femmes, efl cenfuré , 43. On la doit
refufer à une Abeffe qui , après avoir
abandonné la Religion Romaine , jouit
encore des Rentes de fon Abaie , 44.
Elle peut être adminiftrée par les An-
ciens & par les Diacres en Prcfcnce des
Minifircs, 57. 245. Le contraire eft dé-
cidé par deux autres Synodes , 35. 741
- On ne doit pas la donner à ceux des au-
; très Eglifes s'ils ne produifcnt pas da
^ bons Témoignages de leur Cçnduite,69j
■ En quel Cas on peut la donner à un
Sourd &: Muet, 76. Trois nouveaux
Articles deDafciplipe fur ce Sacrement*
106. 113. Décret touchant la Diverfité
des Paroles dont les Minillres fc fcrvenï
en la donnant , 128. Règlement pour Ijs
Beneficiers à qui on peut la donner , &
ceux à qui on doit la refufer, 131. Ordre
& Rang que chacun doit tenir en la re-
. cevant , 183. Nouveaux Décrets tou-
chant ceux à qui on doit la refufer , 239.
402. Les Pafteurs & les Anciens peu-
vent l'a diftribuer conjoiiitemcnt , 245"*
. 3187. L'EgHfe de Genève eft exhortée d'y
_ mettre eir Ufage le Pain levé , 307. Ce
que ')fiiiffis a reçu dans la Cène eft Pro-
blématique , 312. Règlement fur tout
ce qu'on doit obfervcr en la célébrant,
375.
Genfures contre ceux qui cotnmettent quel-
qu'Adte d'Idolâtrie , 33. Règlement
touchant l'Ufage des Cenfurcs , 59. 60.
61. On ne doit point expédier des Ac-
• neslà-defl'us , 105. Comment on doit
les faire à ceux qui fe font révoltés dans
un tems de Perfecucion , 109. iio. Oa
ne doit pas les emploier contre ceux qui
le font feparés des Eglifes Reformées
à Caufe des Edits du Roi , U/ld. Règle-
ment touchant celles des Apoftats , 113,.
On n'en doit point faire en Public, 144.
Celles des Peuples ingrats envers leurs
Pafteurs fe doivent fiiire dans le Confi-
Itoire, ibia. Voies Ingrats, Celles de ceux
qui rompent les Promeffes de Madage ,
314, Cellesd'un Synode National faites
contre un Conliftoire fur de f.iuffes Acu-
LÎIU 3 fauonsj.
TABLE AL P H ABETI CLU E
fanons, 362. Décrets concernant: celles
deplufieurs Delinquans, 373. Voies De-
linquaiis. Celles de plulîeurs Députés qui
menaçoient le Synode National de Privas
Se rejcttoient fes Décrets , 416. 417.
Charnier, Miniftre, fut chargé de faire une
Réponfe complète aux Ouvrages de Eel-
larmia, J13. On lui promit une Recom-
penle pour cela, 361. On luidonnadeux
mille Livres pour les trois premiers To-
mes de fes Ouvrages ,404. Difputes fur-
venuës pour l'établir à Montauban, 427.
Chancelier de Frauce , dont le Synode Na-
tional de Po;(7;«7 demanda la Depofi-
tion , 14-
Chandieu , Miniftre Député en Allemagne ,
pour y travailler à la Réunion des Prote-
ftans avec les Reformés, 170.
Chapeaux de Fleurs défendus à ceux qui
fe marient , 248.
Charges Ecclefiaftiques. On en doit exclur-
re tous les Reformés qui époufent des
Femmes Catholiques , 310.
Charles du Moulin fait une Seifle à Part , &
compofe un Livre rempli d'Erreurs,7o.
Charpentiers. Ils ne doivent faire aucun
Ouvrage qui ait du Raport à l'Idolâtrie,
2-7-7i'75-
Chaflellerant. Le Refultat d'une AfTemblée
Politique que les Miniltres & autres Re-
formés ont tenue dans cette Ville-
là, fort contraire à leurs Intérêts, 223.
Exhortation qu'ils firent aux Gouver-
neurs Reformés pour cela , 224. Règle-
ment qne cette Affcmblée fit pour opi-
jier fur les Matières de Politique & Ci-
viles , dans les Synodes Nationaux ,
aprouvé par celui de la Rochelle , 299.
Comptes de l'Argent qu'on y reçut du
Roi, 315. Cahiers des Afaires qu'on y
traita, concernant la Religion, lajufti-
<}e, les Finances, les Sûretés, les Exem-
tions, &pUifieurs autres Chofesdans lef-
ciuelles les Réformés éroient intéreffés ,
348.
ChaJIillov, Grand Amiral, écrit une Lettre
au Synode National de Nimes , qui lui
fait Réponfe, 124.
Chef de l'Eglife. Un Médecin condamné
pour avoir foutenu que c'étoit le Magi-
ftrat, 99. Bfzf le réfute, il>id.
■Chimie. Elle cft défendue aux Miniftres ,
359-
Chofes de grande Coniequcnce ne doivent
pas être faites fans le Confentement de
toutes les Eglifes qui y ont quelque In-
térêt , 7. Chofes Mémorables dont les
Reformés dévoient faire un Recueil, 47.
121. 150. 158. 181. 281. 286. 401. Foies
Recueil.
Cire , Cierges & Encens que les Reformés
- ne doivent pas donner aux Catholiques ,
'84.
Citation faite à un Miniftre Schifmatique ,
8. Aux Eglifes & aux Pafteuts, 130.
Elle ne doit jamais être faite devant les
Confirtoires , ou les autres Alfemblécs
Ecclefiaftiques , fans des liaifons très-
importantes, 35.
Colegc quidevoit être établi uSaumufji^y.
Un autre z Bergerac , 379. Un autre à
Gergeau , ibid. Plufieurs autres Colegcs
établis dans XI. Provinces , à chacun
defquels on donnoit cent Ecus de l'Ar-
gent des Eglifes, odlroié par le /?c/,39t.
Et enfuite quatre cens Livres par An ,
435. Votés les Reglemens qui les concer-
nent , & rUfage qu'ils ont fait de leurs
Apointemens, depuis la page 434. juf-
qu'à 44a.
CoUefte Générale pour les Afaires Publi-
ques des Reformés dont les Eglifes dé-
voient rendre Compte , 187. Pour les
-Reforsiés bannis du Piémont, 283. 309.
Voies Albigeois. ■
Coloques. De quelle Manière ils doivent
.. être réglés, 66. De quelles Matières ils
doivent juger, 76, 130. Ils doivent s'af-
fembler deux fois chaque Année , 140.
Chacun d'eux doit entretenir un Propo-
fant , 149. Décret de leur Subordina-
tion aux Synodes Provinciaux , 151. Il
eft bon que les Miniftres s'y exercent par
quelques Difputes de Théologie , 182.
Le contraire eft décidé par un autre Sy-
node National, 274. Ceux où il y a trois
-Pafteurs ont l'Autorité de fufpendre les
Miniftres , & de faire tout ce qui con-
vient aux Coloques légitimes, 251. Rô-
le de XLI\^ Coloques , & de toutes
leurs Eglifes & Pafteurs, 287. &c. juf-
qu'à 295. Nouveau Décret touchant
leur Autorité pour le Prêt des Miniftres,
30Ç. (Quelles Atteftations ils ne doivent
pas accorder, 31*. Décret touchant les
Comptes qu'ils recevroient des Provin-
ces, 374-
Corné-
D E s M A
Comédies détendues, i6. On ne doit point
y einploier ce qui eft contenu dans Jes
Livres Canoniques , ou Apocriphes de
la Bible , 142. Autre Décret plus am-
ple là-deflus , 219. l'oiés Uatcleurs &
yeux.
Communion avec JtfutClm(i. Elle confiflc
en trois difercns Degrés de la Fol, 312.
Queftion Problématique touchant celle
de Judas , ibiei. Voies Cent.
Compilation des AiSes des quatre premiers
Synodes Nationaux faite par l'Eglife de
Lion , qui en fut chargée par le Synode
National qu'on y alîembla , 48. Celle
de la Difcipline Ecclefiaftique faite par
les Minillres de trois Eghfes, qui en fu-
rent chargées par le Synode National de
Vertiidl, 72. Autre Compilation qui en
fyt faite par .XX I I.' Miniftres aato-
rifés pour cela , 221. 2i2. Celle des
XVIII. premiers Synodes Nationaux
faire par un Miniftre dont le Zélé eft
loué, 385.386. Voies Difcipline , Conftf-
[ton , S" Aéiîi. '
Concile de ïw/ïe. Le Synode National de
Poiéliers chargea les Miniftres de Paris,
A'Orleans & de Roiicu, de protefter con-
tre fa Tenue, 22. iVlr. Beze fut prié par
le Synode National de Lion de mettre
par Ecrit , en Latin &: en François , les
Caufes &■ les Proteftations de la Nullité
de ce Concile, ' • - 47-
Comptes de l'Argent des Pauvres. En
Prefencede qui ils doivent être rendus,
68 Ceux d'une Collefte Générale pour
les Afaircs Publiques desReformés,i87.
Ceux des Diacres, 2i6. Ceux des De-
niers Roiaux diftribucs aux Cglifes, 225.
226. 227.252. 253. Ceux des Univerfi-
tés, 251. 270 279. 280. Décrets con-
-• cernant Icfdits Comptes, &ceux du Sr.
Diicaiaftil Receveur General , 277. 278.
Ceux de rUniveriîté de Sawnur, 312-
Ceux que dévoient rendre les Députés qui
furent à l' Aflemblée de Chûfrclki\:ut,^i$.
Ceux du Sr. Dneoiidnl pour la Diltribu-
tion des Deniers de l'Ofttoi Ju Roi,}j8.
339. Ceux dé l'Argent des PauvreSjdont
la cinquième Partie étoit deliinée pour
- iesPropofans, 374. Ceux des Univetfi-
tés rendus au Synode de St. Muixftit, 377,
378. 380 Plaintes faites là-de(Tus , ibid.
C ux des Sommes données pour des Be-
foins Particuliers, 392. Ceux des Aca-
T I:E R E S. .
demies &; des Coleges , au Sujet def-
qucls il y eût plufieufs Cçnfures & Plain-
tes faites au Synode National de Privas,
434. &c. jufqu'à 440. Liquidation de
ceux du Sr. Diicaudal , ibid.
CoucuffioBS défendues, 3,6.
Conde. { le Prince de > interjetta un Apel au
Synode Nationalde Soifitc Foi, de ce que
le Confiftoire de la Rochel/e lui vouloit
interdire la Cène pour une Afaire Civile
& Militaire, 133. 134, Il ne put obte-
nir à ce Synode, pour l'Eglife de fa Mai-
fon , que des Miniftres empruntés pour
quelques Mois de chaque Année, 136.
Condécendance que doivent avoir les Mi-
niftres Oftodoxes, pour éviter les Difpu-
tes, . H3.
Comludeur des Aveugles. C'eft le Nom
qu'un Miniftredonnoitau Conliftoire de
Poiéliers, dans le premier Synode Natio-
nal, 8.9.
Conférences des Miniftres avec leurs Avçr-
faires fur les Difputes 4e Religion. Rè-
glement fort ample (h r tout ce qu'on y
doit obferver , ; ^ 237.
Confcffiort de Foi droflé.e au premier Syno-
de Na:tional , 98. Par qui elle doit être
Hgnéa & obfervée, 2. 5.76. loi. Ceux
qui ne veulent pas la ratifier doivent être
déclarés Schifmatiques,3. En quel Tems,
& en quelle Otafion les Députés des
Provinces , oi'i il y avoit des Rglifes
Reformées , fe font joints enfemble pour
la prefenter au Roi , 21.22. Elle doit
être fignée par les Miniftres , par les An-
- ciens- & par les Diacres, 76. io\. Le
moien de connoitre la véritable d'avec les
autres , qui furent falfifiées par les Im-
primeurs, 98. Changement qu'on pro-
posa d'y faire fur le ^\ot à'Unitc , & fur
celui de Subjlance , dont le Sens fut expli-
qué , 99. On en fit troisCopieSj.en Par-
chemin , qui devoi-nt èire gardées à la
Rocbflle, enBearn & iiGenfve, 100. En
quel Sens on y a netenu le mot de Stihfian-
ce, iiz. En quelles Ocafions on doit la
lire publiquemept dans les Aflemblées
Ecclefiaftiques, 120 239. Elkfutaprou-
vée par les Reformés des P^is-Bas, 157,
158. Celle qui devoir fervir pour la Ré-
union de toutes les Eglifes Reformées &r
Protcftantes, 131. 132. Celle des Païs-
Bas Flamans & Wallons fut aprouvée
par le Synode National de tigcac, 145.
T A B L E A UP
Et par le premier de F/Vrc', 157. Celle
des Eglifes K-eformées de ^'lanci fut re-
touchée fur <jiiatre Mots de peu de Côn-
iequence, & fur celui de Suhflance, dont
l'Explication de deux autres Synodes fut
ratifiée , 175. On y ajouta dans le
XXXVIII. Article, Beuvés entons ihid.
& £96. LeSynode National de iWo^rf/if/-
Ikr confirma cette Confcffion , en défen-
dant d'y mettre dans le Titre, retué iS"
corrigée, 215. Celui de Gergeau exhorta
tous les Miniftres de travailler à tout ce
qui pouvoit fervir p'our en faire une Apo-
logie, 235. Mr. Siilviirt , Miniftre de
Cajlres , en fit une Harmonie avec plu-
lîeurs autres Confeffions de Foi, qui fu-
rent traduites en François , 6c examinées
avec- les Noces de Mr. Goiilart , 167. 248.
Celle de Fmtice iai examinée fur le
XXV. Article , concernant la Définition
-de la Vraie Eglife , 258 On y ajouta
l'Article de VAntechrift, ibid. On y fon-
da l'Autorité des premiers Reformateurs
fur une Vocation toute Extraordinaire,
259. On y expliqua le mot de Suriatoi-
-daiit , & confirma celui de Si<hflnnce , &
'Àe. f>!nnrriture 1 ibid. On figna cetteiCon-
•feiîion de Foi , & chargea Mr. Charnier
-d'en faire l'Apologie 5 i/jid. TouslesSy-
flodes , les Coloques & les Confiftoires
■ en doivent avoir une Copie, 260. Elle
fut entièrement aprouvée par ks Eglifes
Reformées à' Allemagne , des Pais Bas,Ae
Stii/p, 8c AeGenewy^oo. Et imprimée
par les Soinsd'un Miniftre, ibid.Toas les
Articles en furent confirmés par la Re-
vifion qu'en fit le Synode National de la
Rochelle, connrmant fpecialement ce qu'el-
le dit de VAiiteebrifl , & de la Vraie
Eglife , ■& défendant d'y toucher de noxi-
veau, 30Ï 30:;. Ordonnance condirio-
nelle de -la Leâure 'qu'on en doit faire
dans les Synodes 5 s'il eft poffible, 307.
Elle n'a pasbefoin d'Apologie ,.ibid.
■On en fait fur feoir & .diterer l'Impref-
fion de l'Article de l'Antcchrifl , pour
complaire au Woi 314. .On propofe d'en
ôter l'Article coucem.Tnt-les Herefiesde
Sârvet, 3-57. Mais le Synode National
de Privés le confirma', & drella un For-
mulaire.que tous les Miniftres & lesPro-
^pofans dévoient fi-gner,en aprouvant la
Confeffion de hoi,399.4oo. On ne doit
plus y ipettre dans le Titre desjiouVifl-
H A B E T 1 CLU E
les Editions qu'on en fera, revûë (^tor-
rigée. ' -
Confirmation de la Difcipline Ecclefiafti-
que. C'eft le Titre d'un Livre très-per-
nicieux, 122. Il fût condamné parleSy-
node National de Vitré , 171. Un autre
Ouvrage foiis leimème Titre fut aprouvi;
. ip^y c&\\i\àc Sainte Pm, 132.
Congé fans lequel un Miniftre ne doit pas
lailler fon Eglife , 4. Votés Miniftres,
Confanguinités dont les Egliles doivent
prendre ConnoilTance & juger, 7. Celle
des Confins Germains n'empêche pas
qu'ils n'cpoufent leurs Germaines , 21.
46. Autres Cas de Confcience touchant
les Confanguinités, 91. 92. 203. Celles
dont le Rni de France promit , par }es
' Articles Secrets de l'Edit de Nantes, àe
difpjnfer les Reformés, 169. 199.0.39.
Voies Cas , Promejps ^ Mnringes.
Confeil Privé du Roi & de la Reine de Fran-
ce. iLe Synode National de PoicJiersyent
qu'il foit établi félon les Loix , 13, Le
même Synode protefte qu'à défaut decj-
la il ne s'en tiendra point aux Decifîons
.de.'ce Confeil, 14. Confeils Académi-
ques, 434. &c. jufqu'à 440. Voies Uni-
verfités. Confeil à la Pauvre Frmce.Q'x'A.
le Titre d'un Livre pernicieux défendu
par le Synode National de Lion , 48.
Confeillers Reformés des Parlemens & des
Chambres de l'Edit , oui dévoient refi-
fîer vigoureufement i . î'Enregillrement
des Lettres d'AmniHie, pour ceux qui
avoieuc tenu des .AlTsmblées Politiques,
425.
Confentemcnt fajis lequel un .Miniftre ne
peut pas prêcher dans les Eglifes des au-
tres Miniftres, 3. Le Confencement mu-
;tuel des Partiei Fiancées ne fiilîc pas pour
. les dégager deleursPromeft"es,5^. Celui
■qui fut donné à quatre Miniftres, par le
■ Synode National de Sainte Foi , pour réu-
nir toutes les Eglifes Reformées & Pro-
tcftantes, 131. 132. 133. Voies Fiancés,
Promeffis o-t\1<iriages.
Confîftoire. Il doit cire unique dans chaque
Eglife, 16. De quelles Perfonnes il doit
êcrecompofé, 17 C^iii doit y préfider,
2^. On iloit y examiner ceux qu'on reçoit
■au Vliniftere, 31. Perfonnene doit y être
. cité (ans des Raifons importantes, 35.
L: P re &: deux d.- fes Enfans peuvent
en être jVleinbres en même temi^ 36.
Cinci
DES iM A
Cinq nouveaux Reglemens Synodaux
touchant les Confiftoires t ii- Us ne
doivent point être Juges ni Arbitres des
Difputes des Particuliers , touchant la
Religion , ou les autres Matières , ibicl.
On ne doit point établir d'autre Confeil
que le leur dan- les Egliles Reformées ,
38. 64.79. On peut y faire venir en de
certaines Ocafîons ceux qui font coupa-
bles de Crimes qui méritent des Peines
corporelles , pour en faire la Reconnoif-
fance, quoique cela puiffe les leur atti-
rer de la Part des Magiftrats , 52. 53,
Qiielle eft l'Autorité des Confiftoires fur
leurs Miniftres propres , quand ils font
prêtés à d'autres Eglifes , 66. Sept nou-
veaux Articles deDifcipline qui les con-
cernent, 104. Trois autres Décrets faits
fur cela, 115 n8. Ce qu'ils ne doivent
pas témoigner par des Aftes , & ce qu'ils
doivent tenir fecret, 141. Matières Par-
ticulières dont ils doivent juger , ibi(/.
Pour quelles Fautes ils doivent exiger
des Reconnoiflances , 142. Quels Cri-
mes & Faits ils ne doivent point révéler
aux Magiftrats , 150. 161, Excommu-
nication qui doit être emploiée contre
■ceux qui les veulent contraindre à témoi-
gner par devant les Magiftrats les Fau-
tes des Delinquans , 176.177. En quels
Cas ils doivent prendre la Défence des
Miniftres contre les JVlagiftrats , 160. Les
Confiftoires des Eglifes qui font dans les
Maifons des Princes doivent êtrefeparés
des autres. 176. Ce que tous les Confi-
ftoires doivent faire pour conferver leur
Liberté , 181. EtablilTement d'un Su-
prême Confiftoire & l'Etendue de fon
Autorité , 282. Aucun Confiftoire ne
peut être recufé tout entier , & il doit
juger des Caufes de la Recufation de fes
Pafteurs & de fes Anciens, 305.
Contrainte. On n'en doit point ufer pour
faire accepter le Saint Miniftere à qui
quccefoit , contre fon gré, 3.
Controverfes de la Religion divifées en
XIV. Clalfes diferentes, dont les plus
fa vans Miniftres de chaque Province Ec-
clefiaftique de France fure.m chargés d'e-
xaminer les Articles Particuliers qu'on
leur affigna , pour fe tenir prêts à difpiT-
ter là'dsflus, en Tas de B.Moin , 377.
Convocation des Synodes Nationaux &
tout ce qui les concerne rcglc dans plu-
To7/ie II.
T I E R E S.
fieurs Articles , 68. Voies Synodes.
Convois Funèbres. On peut accompagner
ceux des Catholiques jufqu'aux Portes
de leurs Eglifes , i6o. Le contraire eft
décidé par un autre Synode, Zoo.
Coupe de la Cène. Ceux qui ne boivent
point de Vin peuvent recevoir le Pain
de la Cène tout feul, 20. 22. Le con-
traire a été décidé par un autre Synode,
75. Elle peut être donnée par les An-
ciens, 245. Et parles Diacres, 57. Le
contraire a été décidé par trois autres
Synodes Nationaux , 35. 74. J87. Les
Miniftres de di/eve fe font trouvés d'un
Sentiment contraire à ces Décrets, 57.
Précautions qu'il taut avoir pour conten-
ter ceux qui ne veulent pas la prendre
avec des Malades ,141. Décret fort am-
ple touchant les Anciens & les Diacres
qui la donnent , & les Conteftations ar-
rivées là • deft'us , 415. Règlement fort
ample de tous les Inconveniens qu'il faut
éviter , & de tout ce qu'on doit obfer-
ver fur cette Matière , 375. Voies Cène.
Crimes pour lefquels on doit depofer les
Miniftres Se les Anciens , 4. 5. 2Z. Et
les Diacres, 6. Ceux dont les Confiftoi-
res peuvent juger , pour en cenfurer les
Coupables avant que les Magiftrats en
aient eu ConnoilTance , iio. Ceux qui
aiant donné Lieu à la Depofition des
Miniftres &djs Anciens, les empêchent
d'être jamais rétablis dans leurs Char-
ges, III. S'il eft licite aux Fidèles de
dénoncer ceux qui en ont commis qui
les rendent puniiîables de Peines Corpo-
relles, ou Infâmes, 2o. ■Ç2. Les Magi-
ftrats Infidèles n'en doivent pas être aver-
tis par aucun Membre des Confiftoires,
159. Autres Décrets plus amples & di-
ferens fur cela , 261.314.376. Voies De-
linquans . Cetijitres, &■ Exconimwiication.
Croix. Les Invalides Reformés peuv-.nt la
porter fur leurs Manteaux , ou Habits ,
, . 374-
Curés & autres Ecclefiaftiques. S'ils peu-
vent jouir des Rentes d.' leurs Béné-
fices après avoir embraffé la Religion
Reformée, 20 47. 61.62. 131 141. 152.
183 230 Ce qu'ils doivent faire pour
être reçus Miniftres dan? quelqu? Eglife
Reformée, 24. Ce ne doit erre qu'après
une longue Epreuve , 4.24.38 ^04. 311.
420 I'/Vt Eccleji(ij}iqucs é^Uetn/îii'is.
M m m m m Daneau
TABLE ALPHABETIdUE
D.
D Ane/m Miniftrc. Sa Réponfe aux Ecrits
àcBeUarmiit n^romé: , i86.
Danger qu'il y a d'aflembler un grand
Nombre de Miniftres dans les Synoties
Nationaux, ^8.
Dttnie/ Biofcr,M'imRte, fait un Schifme.S:
eft déclaré indigne du Miniftere par le
Synode National à'Orlcaiis , qui menace
de l'excomnnunier.à caufe de plufieurs
grands Crimes dont il eft accufc, 29.
Danfes défendues aux Reformés par divers
Synodes, 16. 18. 118. ►143. Nouveau
Décret plus rigoureux là-deffus, 151.
David Vit-an , Miniftre de Bfange , adreffe
des Lettres pleines d'injures au Synode
National d'0»7frt»i , 31.
Déclaration duMyftere & Secret de Dieu.
C'eft le Titre d'un Livre condamné par
le Synode National de Z,/fl«, 36. Décla-
ration faite au Roi par le Synode Natio-
nal de PWvjj, touchant des Lettres d'Am-
iiiftie acordces aux Reformés qui avoient
tenu des AlTemblées Politiques , 407.
408. 409.
Décrets des Synodes Nationaux de France
valables,nonobftant qu'ils fuflént faits en
l'Abfence de plufieurs Députés des Egli-
fes Reformées du même Roiaume, 23.
Ceux du Synode National de Lion en-
voies aux Pafteurs de Gi-wff, 48. Ceux
des quatre premiers Synodes Nationaux
compilés en un Volume , ibiJ. Ceux de
la DiTcipline Ecclefiaftique furent trou-
vés fi diferens dans les Exemplaires pre-
fcntés au VL Synode National alTemWé
à V^rtiieil , qu'il ne favoit pas ceux qu'il
devoit adopter, 72. Les autres Synodes
y firent divers Changemens , mais celui
as Montpellier , qui écoit le XV. Synode
National , nomma vint- deux Mmiftres
pour les corriger, 221.222. Tous ces
Décrets & tous les autres Statuts des
XVL premiers Synodes Nationaux fu-
rent tellement altérés, ou négligés, que
le Synode National de Gap , ne fâchant
oii étoient leurs véritables Originaux,
chargea plufieurs Miniftres d'en taire la
Recherche dans leurs Provinces, 262.
Voies Difcipline , Confeffîon de hoi , Aéîes é"
Synodes dtins leurs Décrets Particuliers des
Matières Spécifiques,
Delinquans. Articles de Difcipline qui les
concernent, & la Pénitence qu'ils doi-
vent faire , fuivant la Diverfité de leurs
Fautes, 105. 113. 114 izo. 142. 150.
181. 187. 197. Voies Cenjiires (> Excom-
munication,
Demandes que font les Miniftres de Genève
à ceux qui veulent recevoir la Cène. C'eft
le Titre d'un Livre condamné par leSy-
lîode National de Lion , 49. Plufieurs
Demandes faites par ledit Synode aux
Profefleurs de Genève & leurs Réponfes,
50. icc. )ufqu'a57. Un très-grand Nom-
bre de Demandes faites aux Synodes Na-
tionaux par les Députés des Eglifes Se
des Provinces , & par diverfes autres
Perfonnes fur diferentes Matières, 8. &c.
)ufqu'a II. 18 &c. jufqu'à22, 28. 29.
30. ;8. &:c. jurqu'à46. 64. 67. 7^. y6.
77. 81.&C. jiifqu'à 93. 105. 108. 109.
113. 119. 121. 122. 129. 134. 150. 153,
157. &c. jufqu'à 161. 164. &c. jufqu'à
171. 179- &c. jufqu'a 187. 189. 200.
&c. jufqu'à 203. 207. &c. jufqu'à 210.
215. &c. jufqu'à 218. 222. 231. 238.
241. 247. &:c. jufqu'a 250. 263. &c.
]|ufqu'a266. 281.286. 311.325.327. &c.
jufqu'à 336. 375-376.381.382. 383-425«
426. 429.430.
Démembrement des Eglifes de chaque
Province. En quels Cas il doit être fait,
25.
Démoniaques dont on fit une Hiftoire,3i3.
Et un Ecrit qui fut condamné , ibid.
Dcpofition des Miniftres. En quels Cas elle
a Lieu, 4. 5. Celle des Anciens & celle
des Diacres, 6. Voies Miniftres , Anciens
& Diacres.
Députés au premier Synode National , i.
Ceux de toutes les Provinces où il y avoit
des Eglifes Reformées envoies tous en-
femble auprès du Roi, & pour quel Su-
jet, 21. (^uel étoit leur Pouvoir, 22.
Confultation qu'ils dévoient faire pour
prefenter la Confellion de Foi au Roi,
ibid. Les Profeft'eurs en Théologie peu-
vent être Députés aux Synodes , 33.
Combien chaque Synode Provincial en
doit envoler aux Nationaux , 68. 140,
Le tems de leur Retour ne doit pas être
limité , 69. Avertiflemens qu'ils doivent
donner à leurs Provinces, 126. Plufieurs
Députés de differensPais envoies à fravc-
fert, pour réunir les Eglifes Reformées
avec
DES MA
avec les Proteftantes , iji. 132. Quel
en fut le Succès , lii- Première Lifte
Îue las Synodes Nationaux onc faite des
>eputés de XIX. Provinces , envoies à
celui de F/geac , 138. 139. Chaque Mi-
niltre Député aux Synodes doit être ac-
compagné d'un Ancien , & les Anciens
d'un Miniftre , fans quoi on ne doit point
avoir Egard à leurs Alemoires, 140. Li-
lle de ceux qui furent Députes au fécond
Synode National de laRochel/e, 146. 147.
Au premier de f^itré , 155. 156. 157.
Trois Députés des Eglii'es Wallonnes
des Puis- Bas y aporterent leur ConfefiTion
de Foi , qui fut aprouvée par ceux de ce
Synode , qui leur firent auffi aprouvcr
réciproquement celle des Reformés de
France , 157. Lifte de ceux qui furent
envoies au Synode National de Maataii-
han, 173. 174. A celui de Saumur, 194.
195. 196. A celui de Motitpellier , 213.
214. AceVdideiJergeau, Zli-ZZ^.zz^.
Permillîon du Rni pour en envoler deux
Reformés à fa Cour, & les y laifler re-
fîder comme Agcns de la Part de toutes
les Eglifes & des Synodes , afin d'y prc-
fenter leurs Requêtes & les Cahiers de
leurs Plaintes , 250. Lifte de ceux qui
furent envoies au Synode National de
Gap, 255.256. 257. Grands Defordres
caofés par unfeulDeputéenvoiéenCour,
275. Deux autres Députés Généraux,
envoies auprès du Roi, font loués de leur
Fidélité & Diligence , Z76. Nouvelle
Eledfion de deux autres , pour aller refi-
der en Cour , 277. Avertillemens Syno-
daux qui leur font donnés , 280. Mémoi-
res qui leur font envoies 28j. Les Noms
& Qualités de tous ceux qui allifterent
au Synode National de la Rochelle , 296.
Z^j. 298. Les Pretenlîons extraordinai-
res des Députés du Corps de cette Ville,
299 Les Troubles caufés par l'Impa-
tience de plulîeiirs Députés des Eglifes,
300. Ils peuvent être Députés plufieurs
fois confecutivement, 306. Ils doivent
aporter aux Synodes Nationaux l'Etat
des Pafteurs & des Propofans de leurs
Provinces , 309. Il n'y en doit avoir
que deux pour chaqu; Province , char-
gés des Afair-s particulières 4e leur Di-
ftrid, qui doivent être réglées dans les
Synodes Nationaux , 310. Ceux qui
étoient à la Cour dévoient y prendre Soin
T I E R E S.
des Afaires Générales & Particulières de
chaque Eglife ,314. Leurs Apointemens
furent réglés à treize mille fix cens Li-
vres tous les Ans , 340. Lifte deceiix qui
furent envoies au Synode National de
Saint Maixcnt , 353. 354.355.356. Dé-
cret concernant le Député General des
Eglifes Reformées audit Synode , ibid.
Un autre Décret touchant le Refus qu'on
y fît à un Député de la Principauté de
Sedan, recommandé parle Duc du Bouil-
lon, ibid. Serment que dévoient faire
tous les Députés aux Synodes , de n'a-
voir pas brigué pour avoir cet Emploi ,
373. Avis donnés à ceux qui étoient en
Cour, 393. 394. Lifte de ceux qui fu-
rent envoies au Synode National de Pri-
vas, 395. 396. 397. Diverfes Remon-
trances que les Députés Généraux dé-
voient faire au /?oi, fur des Matières très-
importantes , 425. 426.
Détenteurs du Bien d'autrui. Si on peut les
recevoir à la Cène, ir.
Diacres. Quelle eft leur Charge , & par
qui ils doivent être choilïs , 5. 15. 80,
En quels Cas ils peuvent donner leurs
Sufrages deciiîfs dans les Synodes Natio-
naux , 17. Décret fait pour ceux qui ca-
techifoient publiquement , 5. Les in-
conveniens qui en font arrivés , & la Re-
vocation de ce Décret , 27. Ils doivent
ligner la Confeffion de Foi & la Difcipli-
ne Ecclefiaftique , 76. Ils peuvent faire
les Prières Publiques dans l'Eglife, 149.
Ils peuvent diftribuer le Pain & le Vin
de la Cène en Prefence des Miniftres,
57. Le contraire a été décidé par deux
autres Synodes, 35. 74. Nouveaux Ar-
ticles de Difciplme qui les concernent,
103. 104. 142. Décret fort ample tou-
chant la Diftribution qu'ils faifoienc de
la Coupe dans la Célébration de la Cè-
ne , & les Débats furvenus pour cela ,
415. Voit s Difcipliiie.
Difcipline des Eglifes Reformées de Fr<j»;f^.
Elle fut dreffée en XL. Articles dans le
premier Synode National , i. &c. juf-
qu'à 7. Ceux qui refufent de s'y foumet-
tre ne doivent pas être réputés Schifma-
tiques , 3. Les Reglemens en peuvent
être changés , 7. Par quels Sufrages ils
doivent être établis , 17. L'Eglife de
Genève confultée là-deftus , 48 Correc-
tions & Aditions que le Synode National
M m m m m 2 de
TABLE ALPHABETI Q^U E
de Poiâieis y a faites fur XXIV. Arti-
cles, 14. &:c. jufqu'à 17. En quels tems
elle doit être lue dans les Confiftoires ,
26. Les Articles n'en doivent pas être
publiés en Chaire, 31. Autre Décret
contraire à celui -là, 162. Le Synode
National de Lion y fit de nouvelles Adi-
tions & Correflions, 32, 3?. 34. Quelle
Conduite les Eglifes doivent tenir à l'E-
gard de ceux qui ne s'y foumettent pas,
63.64. Tout l'Ordre en fut renverié &
méprifé par Charles du Mmilbi Miniftre ,
70. Les Exemplaires imprimés en étoienc
fi diferens, que le VL Synovie National
affemblé à Vertûéil ne favoit pas quels
Canons il en devoit adopter , 72. Trois
Eglifes furent choifies pour les examiner,
& pour en faire un Syfteme complet, «t/V/.
Certains Particuliers s'en plaignoient;
mais ces Canons furent néanmoins aprou-
vés, 75. 76. Les Anciens & les Diacres
doivent les figner , ibid. Changcmens &
Adiiions qu'on y fit au Synode National
de la Rochellt fur LXVIIL Articles, 100.
&c. jufqu'à 109. Correftions qu'on y
fit dans celui de Nimes fur XXXL Arti-
cles, 112. &c. jufqu'à 119. Decretpour
en confirmer tous les Reglemcns, rejet-
tes par des Miniftres & par plufieurs au-
tres Reformés, 123. Et altérés par les
Canons d'un Synode Provincial , 123.
Plufieurs autres Changemens & Aditions
qu'on y fit dans le Synode National de la
liocbelk, 148. &c. jufqu'à 154. Autres
changemens faits fur XLIIL de ces Ar-
ticles par celui de Vitré, 162. 163. 164.
Nouvelles Aditions & Correftions qu'on
y fit dans celui de Moutnuban fur XX.
Articles, 176.177- I78. Ce Synode or-
donna que toutes les Copies de la Difci-
pline fuffent colationnées avec ce dernier
Exemplaire, ibid. Et il défendit d'en
faire aucun Abrégé, 184.185. Nouvel-
les Remarques, Correftions & Aditions
faites derechef fur XXIX. Articles de
cette Difcipline , par le Synode Natio-
nal de Satmtiir, 196. &c. jufqu'à 199.
Décret touchant la Communication
qu'on en pouvoit faire aux Magilfrats,
216. La grande Variété des nouveaux
Exemplaires qui contenoient ces Dé-
crets , fut encore corrigée une autre fois ,
par vint- deux Miniftres nommés par le
Synode National de Montpellier iZZi, iZZ.
Ce qne les Provinces dévoient faire
quand elles defuoicnt qu'on en changeât
quelques Articles, 223. Nouvelles Cor-
redions & Aditions que le Synode Na-
tional de Gageaii y fit fur XXXIX. Ar-
ticles , 236. &c. )ufqu'à 24®. Celles
qu'on y fit derechef au Synode National
de Gûp fur XVI. Articles , 260. 261.
262. Tous les Synodes, les Coloques,
& les Confiftoires furent chargés d'en
avoir une Copie , 260. Mais elle fut ren-
due inutile par le troifiême Synode Na-
tional de la Rochelle , qui fit encore quel-
ques années après beaucoup d'autres
Changemens, des Aditions &r des Cor-
reétions aux Statuts de cette Difcipline
fur XXII. Aititles, 304.305.306. On
en devoit lire tous les Reglemens à l'Ou-
verture des Synodes , autant qurl étoie
pojjîhle , fuivant un Décret du Synode
National de G(7^, 259 Cette Claufe, de
la PoffîbilitàCondit/omicllc delaLedurc de
la Difcipline & de la ConfeiTion de Foi
dans les Synodes , fut révoquée , à Cau-
fe de fon Abfurdité, 262. Mais le Syno-
de National de la Rochelle trouva bon de
l'emploier derechef, en déclarant que
l'Exhortation faite par le Synode de
Gap , Ai lire la Confeffion de Foi & la
Difcipline dans lesSynodes,n'y obligeoit
qu'(ï«frt« qu'il ejl poffîble de faire cette
Ledurc , 307. Le Synode National de
Privas donna finalement Ordre de com-
piler tous les Statuts de cette Difcipline
pour les envoler au Synode National de
Tomieiits, 403. Les Reformés du Bailla-
ge de Gex ne fignerent ces Status qu'a-
vec des Referves, 329. Les Correftions
que le Synode National de Saint Maixeut
fit fur XVII. Articles de cette Difcipli-
ne , 357. &c. julqu'à 360. Celles que le
Synode National de Privas y ajouta fur
VII. Articles , 400. 401. Ce même
Synode ordonna qu'on fit une Compila-
tion de tous ces Statuts de Difcipline,
pour les envoier au Synode National fui-
vant, 403. Voies Dijcipline dans la Table
du Second iome.
Difcretion dont il faut ufcr envers lesEccle-
fiartiques qui retiennent len.'s Bénéfices,
après avoir embrafî"é la Religion Refor-
mée, 6i. 62.
Difpenfes données parles Ecclelîaftiquesdc
la Communion de Rome ne doivent pas
être
DES MATIERES.
être reçues par les Reformés, 8. 27. Ni
celles qui viennent du Pape, no. 153.
On peut fe fervir de celles que le Roi de
France accorde , félonies Articles fecrets
del'Edit devantes, 169. Il n'ellpas ne-
ceffaire que les JVliniftres les voient pour
bénir les Mariages , 199.
Difputes des Minillres, fur les Matières de
Foi, ou d'Herefie , touchant lefquelles
ils ne peuvent pas s'accorder danslesSy-
nodes Nationaux. Ce qu'on doit faire
en ce Cas, 17. Décret touchant ceux qui
en font naître par Ignorance , ou fans
Raifon, 115. Ii6. Il eilbon d'en agiter
dans lesColoques pour s'y exercer, 182.
Ce Décret fut révoqué par le Synode
National de Smiimir , qui ne les jugea
propres que pour les Colegcs& les Uni-
verfités, 200. Le Synode National de
Gap défendit abfolument ces Difputes
aux Minières, 274. Et leur permit de
s'exercer dans les Coloques par des Ser-
mons faits d'un Style Scolaftique, 261.
Difllpation des Eglifes qui n'entretiennent
pas leurs Minières , 152. Voies Ingrats.
DilTolution des Mariages qui ne doit pas
être faite par les Eglifes, 7. Cas indécis
touchant celle des Mariages des Moines
Apoftats, 77. Décret touchant celle de
ceux qui font acufés , mais non pas con-
vaincus d'ImpuilTance , 168. Touchant
celle des Mariagss Inceftueux , 171. Voies
Dtviirce àf Mariage.
Diftributions que les Anciens, ou les Dia-
cres font aux Pauvres. En Prefence de
qui elles doivent être faites, 68. Décret
touchant celles des Deniers Roiaitx oc-
troies pour l'Entretien des Eglifes Re-
formées de hance , 225. ZZ6. Diftribu-
tion de cent foixante-'cinq mille Livres
qui leur étoient oftroiées tous les Ans par
Sa Majefté, 441. &c, juftju'à 445.Fo/f;
Cotfipust
Divinité de ^eJtisChrifl & du Saint Efprit
niée par Jean du Gnjl Miniftre de Poic-
tiers , 66.
Di vidons honteufes des Eglifes Reformées
de France, qui obligèrent le Synode Na-
tional de Figeac à leur faire de vives Re-
montrances Là-delfus , 420. 421- 422.
Divorce qui tft permis pour Caufe d'Adul-
tère, 25. Cas partuulier des Adulte'res
qui ne donnent pas le Droit de faire Di-
'ïorce, 12. 13. Condamnation de ceH.x
qui le font pour Caufe de Lcprs.au pour
des Maladies contagieufes , 35, 39. 158.
L'Aftedu Divorce ne doit pas être fait
devant aucun Confiftoire , mais devant
les Magiftrats , 68. Douze Cas très-re-
marquables touchant les Divorces , 93.
&c. jufqu'a 97. Trois autres Cas là-def-
fus très-importans , 77. 141. 168. Voiét
Mariages é^ Cas de Coîijcience.
Dixmes. Elles doivent être paiées aux Ec-
clelîailiques Romains par les Reformés,
n. Quel Ufage ils doivent faire de cel-
les que les Catholiques leur cèdent, 131.
141. 167.
Donations d'un Teftateur. Si elles peuvent
être limitées par des Reformés, 84.
D«fW/î/ , Receveur General des Eglifes
Reformées de France , leur devoir faire
la Ditlribution de cent trente-cinq mille
Livres , odtroiées annuellement par le
Roi, fuivant l'Etat qui en fut réglé par
le Synode National de la Rochcl/e , 339,
&c. jufqu'à 342. Promefle qu'il fie à tou-
tes les Eglifes , avec les Conventions de
fa Recepte , 351. 352. Il fut confirmé
dans la Charge de Receveur General ,
par le Synode National de Saiut Maixeiit,
389, Et par celui de Privas , 425. Li-
(^uulation de les Comptes rendus audit
Synode pour la Dillribution de Cent ibi-
xante - cinq mille Livres données annuel-
lement aux dites Eglifes , par un nouveau
Brevet du Roi , qui augmenta la Somme
précédente, 440. &c. jufqu'à 445.
Du-liftes. Ils doivent être fufpendus delà
Cène, & obligés défaire uneR;connoif-
fance Publique, 187.201.
Du Moidiii ( Charles ) aiant foutenu plu-
fieurs Erreurs qui furent condamnées, ne
fe dcfifta point de les enfeigner à plufîeurs
Seiftaires qui firent une Communion .1
Part, 70,
ECclefiaftiques Romains. Si ,aprèsavoir
embrafîe la Religion Reformée , ils
peuvent encore fe prévaloir des Rentes
de leurs Bénéfices, 20.47.61. 62. 131.
142. Ils ne doivent pas être reçus au Mi-
niflere fans une longue Epreuve', 4. 24.
38. 151. 183. 230. Elle eft fixée à deux
Ans, parle Synode National de la Ro-
chelle, 304. Et parceluide Pr;v<;y,qiiand-
M m m m m 3 gb-
TABLE
on veut les recevoir pour Anciens, ou
pour Diacres, 420. Ceux qui après avoir
apollalîé s'en repentent , doivent refter
dix Ans , fans faire aucun Exercice de
Théologie, 511. Ils doivent être envoies
dans les Provinces d'où ils font natifs,
ibid. & 361. Il n'eft pas bon d'établir
un Fonds pour la Subfiftance des Eccle-
fiaifiques Profelyies, ihid.
Ecoles Reformées que les Provinces doi^
vent établir, 126.250. Décrets qui dé-
fendent aux Reformés d'envoier leurs
Enfans à celles des Ecclefiaftiques Ro-
mains, 130. Autres Décrets la- dcfTus,
239. 360. Somme d'Argent qui leur eft
donnée, ^ïo-
Ecrits des Averfaires. Comment ils doi-
vent être refutés , 69. io8. 109. Et par
^ui, 127. 128.229. Les Fraix de leur
Impreffion dévoient être paies des De-
niers de l'Odroidu Roi, 228. 245Q.uel-
le Aprobation doivent avoir ceux qui
écrivent , 6. 153. 178. 219. Plufieurs
Ecrits mis en Lumière fous Prétexte de
la Réunion de tous les Chrétiens en une
même Dodtrine , 222. Avis que chaque
Miniftredoit donner de ce qu'il y trouve
de cenfurable , 274. Décrets & Répon-
fes touchant les Écrits du Profefleur Pif-
cotor , qui firent un grand Bruit , 301.
302.
Ecriture Sainte. Il eft défendu par le Sy-
node National de Lion , aux Hommes &
aux Femines Reformées de l'interpréter,
.42. On ne doit lire aucuns autres Ecrits
dans les Eglifes Reformées, 75. Décret
touchant ceux qui la traduifent en Vers,
129. Ce qu'elle contient deCanonique,
ou d'Apocriphe ne doit point être cité
dans les Comédies , 142. LaVerfionqiii
en a été faire à Gvfieve eft aprouvée,
mais on doit là rendre plus parfaite,;A/rf.
On n'en doit lire en Public que les Li-
vres Canoniques , 180. Permillîon qui
fut donnée pour l'imprimer à la Rochelle ,
202. Décret touchant quelques Annota-
tions qu'on y avoir faites , 23Ç. Plain-
tes de ce qu'on l'imprimoit à la Rochelle,
272. On ne doit pas y mettre la Main
deflus , çn prêtant Serment , 274. Voies
■Bible.
Edit du Roi peu favorable aux Reformés à
Caufe de leur peu d^Union, & d'Intel-
Ji^ence j Celon leur propre Aveu^ ii^.
LPHABETI Q^U E
Exhortation qu'ils firent aux Gouver-
neurs Reformés pour diferer l'Execution
de cet Edit , 224. Atteftations concer-
nant les Membres des Chambres del'E-
dit , 312. Remontrances qui leur furent
faites, 425. De quels Jugemcns les Re-
formés pouvoient apeller aux Chambres
de l'Edic , 160.
Eglife de JefusChriH. Quelle eft fon Auto-
rité, 142. Définition de la vraie Eglife
Catholique trouvée imparfaite par Je Sy-
node National de Gnp , 258. Et adoptée
par celui de la/^of/AV/t', 30t. EgViieGnl-
ticnne dont les Retormés de VI(le de [Fran-
ce propofoient de maintenir les Libertés
contre le Pape , 190. Par le mot d'E-
gliie, les S\nodes entendent le Confiftoi-
le & les principaux du Peupl.-, 305.
Eglifes des Catholiques. Si les Reformés y
peuvent accompagner leurs Maîtres qui
profeffent la Religion Romaine, 12. Et
les Convois Funèbres , 1 60. 200. Et les
Mariages , ibid. Celles des Reformés
font Ingrates envers leurs Pafteurs , 17.
Punition qu'elles méritent, 67. 144. Les
Cenfures que les Synodes doivent leur
faire pour cela , i27. Ce qu'elles doi-
vent fournir pour les Etudians en Theolo-
hie , 140. Elles fe diffipent faute d'en-
tretenir leurs Pafteurs, 152. Celles des
Pdïs-Bas s'uniffent avec celles de France,
.157. 158. Les Cenfures que les Colo-
ques & les Confiftoires doivent leur faire,
J27. 134. 144. t^2. Tous les K.formés
doivent fe cottiler pour entretenir celles
de France , 158. Décret comminatoire
pour les y obliger , 161. Deux autres
Décrets fort rigoureux pour cela , 177.
180 Elles font menacées d'une DiiTipa-
tion totale, à caufe de cette Ingratitude
envers leurs Pafteurs , ibid Celles qui ne
paient pas leur Part d'une Cottifacion
doivent être privées du iSliniftere & des
Sacremens, 181. Autre Décret là- def-
fus. 197. Union de toutes les Eglifes Re-
formées de Fiance , jurée à Mantes , ibid.
JVlais retra(îlée en Partie dans le Synode
National de Satcmur , 200. Afaii es con-
cernant leur Confervation , 202. Leur
Union eft confirmée derechv4''par un au-
tre Serment, 203.204. Et par un autre
Décret fait pour reparer les Maux cau-
fés par leur Defunion & leur Mefîntelli-
■^ence , 223. Nouveaux Troubles &
Oefor-
DES MATIERES.
Defordres furvenusentr'elles, 275. 276.
AvertifTemens Synodaux qui leur font
donnés, 280. Catalogue de toutes celles
de France , divilces en X L I V. Colo-
quesj 287. &c. jufqw'à 295. Elles ne
doivent recevoir aucun Pallcur fans lui
afligner une Eglife particulière , laquelle
il ne doit jamais quitter , 310. Leur
Union avec celles du Beat», ibid. Elles
recevoient tous les Ans Cent trente-cinq
mille Livres du Roi, ;ç;9. Autre Cata-
logue de toutes les Egli les Reformées de
France drefle auSynodie National deSaint
Maixent, 389. 390. Diftribution qu'on
leur fit de l'Argent du Roi, 391. Autre
Catalogue des Eglifes &: des Aliniftres,
fuivant lequel le Synode National de P>;-
vasleai' fit la Diftribution de Cent qiiatre-
vints mille Livres que le Roi s'obligea
volontairement de leur donner tous les
Ans, 44^444-
Eleftion des Miniftres. Par qui elle doit
être faite , 2. 15. 34. Elle doit durer au-
tant que leur Vie , 3. Si elle doit être
confirmée par rimpofition des Mains, 2.
64. 6s. 73. Autres Décrets touchant
leur Eledion & leur Ordination , 357.
358. 400. Reglemens faits pour celle des
Profefleurs , 115. 121. 260. 275. 309.
Décrets concernant celle des Anciens , 5.
15.80 305. Et celle des Diacres, 5. 15,
80. flores Palleiirs, Profeferirs , Minijlns,
PropoJiiHS , Amiens , &■ Diticres.
Encens & Cierges que les Reforme's ne doi-
vent pas donner aux Catholiques , 184.
Enchanteurs & Sorciers qui afligent les Re-
formés , doivent être excommuniés pu-
bliquement, 183. 184. Illufions recon-
nues là- deffus & leurs Remèdes , 217.
Hiftoire d'un Démoniaque , 282. Dé-
cret touchant ceux qui craignent lesSor-
tileges , 308.' Ecrit fait au Sujet d'un
Démoniaque, 313. Divorce fait pour un
Enchantement, 330.
Enfans au deiTusde douze Ans. Ils peuvent
être admis à la Cène , & à prefenter
ceux qu'on doit batifer , 67. Par qui
les Enfans Orphelins des Miniftres doi-
vent être entretenus, 77. 216.245. Ils
doivent être enregiftrés chacun dans le
Synode de leur Province, 127. Soin qu'on
doit avoir de leur Inftruftion, 130. Ceux
des Pafteurs qui ont peu de Moiens (ont
exceptés d'un Règlement Synodal qui
prive tous les antres des Gharités prifcs
furies Deniers de la Libéralité du Roi,
361.
Enregiftremens dcsBatêmes ic des Maria-
ges qu'on doit faire dans les Eglifes Re-
formées, 7. S'il ert licite aux Reformes
de les faire dans les Eglifes des Catholi-
ques, 9. Quels font les Batêmes des Re-
formés qu'on ne doit pasenregiftrer,i59.
Décrets touchant les Enregit^remens des
^ Morts 6c des Profcly tes, 185.200.248.
Enterremcns des Morts. Ils doivent être
faits fans aucunes Prières , 26. Et fans
aucunes Exhortations, 143 Ni Remon-
trances , 198. Ni Aumônes publiques,
217. Ni Guirlandes de Fleurs pour les
Filles, 248. En quels Cas on peut afli-
fter à ceux des Catholiques , i60i Mo-
deftie qu'en y doit garder, 163. Il efl
remis à la Difcrerion des Pafteurs de s'y
trouver, ou non, 262. Règlement tou-
chant les Sepulchres , 273 .
Entretien qui doit être donné par les Egli-
fes commodes à ceux qui étudient pour
être faits Miniftres , 70. Les Grands
Seigneurs doivent auffi y contribuer , &
la cinquième Partie de toutes les Aumo-
. nés doit être refervée pour cet Entretien,
140. 149. 197. Qiiel ert celui que les
Moines iortis des Cloîtres , pour avoir
la Liberté de Confcience, doivent rece-
voir de leurs Parens , 71. Celui qui
doit être donné aux Veuves & aux En-
fans des Miniftres par les Synodes Pro-
vinciaux , 127. Aux Miniftres mêmes
par les Perfonnes commodes, 80. Et par
leurs Eglifes propres , 152. Tous les Re-
formés doivent fe cottifer pour cela, 158.
178.
Efpagne. Plufieurs Familles de ce Pais-là,
réfugiées depuis cent Ans à Montpellier,
y étant outragées, on en fit des Remon-
trances Synodales aux Confuls de cette
Ville, 249-
Etudians qui afpirent au St. Miniftere doi-
vent être entretenus par les Eglifes, 70.
En quelles Ocafions ils ne peuvent pas fe
prévaloir de leur Miniftere quand ils y
Ibnt parvenus , 80. Ecoles qui doivent
être dreflees pour lesy élever, 126. Les
Princes, les Gr.inds Seigneurs & tous les
Reformés opukns doivent contribuer à
leur Entretien, 140. 149. 197. La cin-
quième Partie des Aumônes doit être
cm-
TABLE AL?
employée à cela , 149. Tous les Refor-
més doivent auITi y contribuer, 178. En
quels Cas les Iftudians doivent rendre ce
qu'on a fourni pour leur Entretien &
Education , 185. Quelles font les Uni-
verficés où ils peuvent étudier, & celles
où ils ne doivent point aller , 31a. Dé-
cret touchant leurs Etudes, & la Cau-
tion qu'ils doivent donner pour la Refti-
tution de l'Argent emploie pour leur
Entretien quand ils en abufent, }.i^.Voiés
PropnJ'ans é^ Candidats.
Evêques de la Communion de Rome. Ils
font mis au Rang des Brigands par le Sy-
node National de Paris, il. Ce qu'ils
doivent faire pour être reçus Miniftres
dans quelque Eglife Reformée, 24. 38.
304. Ils peuvent garder leurs Bénéfices à
certaines Conditions, après avoir aban-
donné la Communion de Rome, 38. 40.
61. 62. 106. 131. 141. 152. 160. 169.
J83. 239. Avis qui fut donné à ceux
à.' Angleterre , touchant les Livres des An-
titrinitaires , 99. Voies Ecclefiaftiques é"
Uaicficiers.
Examen de ceux qu'on veut recevoir au Mi-
niftere. Par qui il doit être fait, 30.31.
357-358.400. Celui desProfefleur.snç.
121 . 260. 275. 309. Voies Minijîres ir Pro-
jejfcurs.
Excommunication. Contre qui elle doit être
emploiée, 6. Pour quels Cas il en faut
donner ConnoilTance au Peuple , iiid.EU
le ne doit pas être emploiée contre ceux
qui font paroitre du Luxe dans leurs Ha-
bits, 26. Si les Reformés font mal de fe
fervir de celles du Pape, 11. Cellesque
les Synodes Provinciaux confirment font
valables, 32. Les Profeffeurs de G^ww
confultés là-deflus , 4S. Règlement Ge-
neral touchant les Excommunications,
& les Formalités qu'on y doit obferver,
59. 60. 61. Règlement Particulier tou-
chant celle des Apollats, 113. 114. Deux
autres Décrets la-delfus , 115, 116. Ï17.
Un autre Décret plus ample, 150. Par
quelle Autorité elles doivent être fulmi-
nées, 142. Elles doivertr être emploiées
contre Ics Sorcier^; , les Enchanteurs &
Jes Meurtriers , 184 Remontrance faite
par le Synode National de la Rochelle {nt
cela . 30?. Formulaire d' ^'xcommuni-
cation drelfé par un autre Synode Nario-
jiiil aveciles ExprelTions fort épouvanta-
H A B E T I CLU E
bles , & mifes en Ulage contre un trcs-
celebre Profelfeur en Théologie , qui vio-
la les Reglemens des Eglifes Reformées,
463. 464.
F.
F Ard défendu, fous de rigourciifes Pei-
nes, avec plufieurs autres Chofes con-
cernant les Ornemens de Vanité, dont
les Reformés ne doivent pas fe fervir,
152. 153- 184.207.
Fautes des Delinquans Reformés. Quelles
■font celles qu'on doit toujours lailTer dans
les Livres des Confiftoires,& celles qu'on
en doit ôtcT, 141. Voies Deliiiijumis.
Femmes dont la Tromperie ôte le Droit à
leurs Maris de les répudier, quoi qu'elles
fe foient proftituées, 11. J2. Elles peu-
vent prefenter toutes feules des Enfans
au Batême , 2i. Le contraire eft décidé
par deux autres Synodes, 34. 65. Il y
en a qui deshonorent le Minikeredeceux
qui les époufent, 34. Cas extraordinai-
re touchant celle d'un Moine Perverti,
77. Ce que doivent faire celles qui veu-
lent fe remarier, quand leurs Maris de-
meurent long-tems dans les Pais étran-
gers, 79. Deux autres Cas fur cetteMa-
tiere, 311. Voies Cas à^ Mariages.
Fermes. Il cft illicite aux Reformés d'en
prendre des Curés & des Moines, 10. 73-
Le contraire efl décidé par un autre Dé-
cret, 129. Trois autres Synodes font des
Reglemens de Tolérance là-dcflùs, 141.
152. 167. Un autre les permet abfolu-
ment, 244.
Février ( Jeremie ) Pailcur & ProfefiTeur à
Ninies, eft fortement cenfuré pour diver-
fes Chofes fpecifiées dans un long Arti-
cle, 413.414. Six Députés choilis entre
les Magiftratfi ,lesConfiris& iesPafteurs
de Nimes s'opofent à ces Cenfures,& me-
nacent le Synode N.itional de Privas
d'en apeller à une autre Afiemblée Ec-
clefîaftique, fans exécuter fes Décrets,
416. 417. Ce Profeffeur fut depo;é quel-
que tems après , & enfin excommunié,
félon les Formalités d'une Sentence très-
fulminante, dont les Claufesfontépou-
v.mtables, 461. &'c. )ufqu'à464
Feftins des Catholiques. Les Reformés
peuvent y affilier , après avoir fait Ser-
ment de n'y aller jamaiî , n. Autres
Décrets
DES MATIERES.
Décrets là-deflTus, 73. 153.220.
Fêtes Annuelles que les Reformés doivent
obferver , 186. Et celles qu'ils font con-
traints de chômer , avec ceux de l'Egli-
fe Romaine , 2oi. Décret touchant les
Sermons & les Prières que les Reformés
peuvent faire ces jours là , 243.
Fiançailles dont les Promefles font irrévo-
cables , 8. 20. 45. 46. 159. 199. 22}.
239. 402 403. Décrets de plulîeurs au-
tres Synodes qui ont eu des Scntimens
contraires là - deflTus , & qui fe font con-
damnés les uns les autres , 39.40.42. 43.
44. 50. 51. 52. 67. 74- 129. 165. 183. 217.
Voies PromeJJ'es , Mariages, Sc Cas de Cou-
feience.
Fiancés. S'ils peuvent être dégagés de leurs
Fromelfes par un Confentemenc mutuel,
50. 51. 52. Dificultés au Sujet d'un Fian-
cé pendu enEfigie,46. Décret touchant
les Fiancés qui commettent des Fornica-
tions, 115. Ou des Crimes Capitaux j
129. Autre Décret fur les Engagemens
des Fiancés. Grandes Dificultés furve-
nuës là-defiTus, 165. Les Fiancés ne doi-
vent pas demeurer enfemble , 223 . Voies
Promejps.
Fidèles au deffus de dix Ans. S'ils doivent
répondre aux petits Catechifmes , 38.
Fiefs des Biens Ecclefiaftiques qui obligent
à donner des Cierges & de l'Encens aux
Catholiques , ibnt défendus aux Refor-
més , 184.
Foi. Quels font fes divers Degrés, par lef-
quels nom recelions yefis-Chri/l , 312,
Fondations. Cas de Confcience là-de(îus ,
81.
Formalités des Apellations faites par de-
vant les Confîftoires , les Coloques , &
le.'^ Synodes , 130. 143. 144. Cellesdes
Jugîs Séculiers n'y doivent pas être mifes
en Pratique, 309. Quelles doivent être
celles des Teftamens faits en Faveur des
Eglifes&desPafteurs, 3?7. 338.
Formulaire dreffé pour faire aprouver la
ConfelTîon de Foi aux Miniftres & aux
Propofans, 399. 400. Voies celui des 5'iJ-
cremens , celui des Prières , celui des Ser-
tiiensy celui dss rémoignages , & celui des
Exconinitiiiicntioiis fous les Titres particu-
liers de leurs Matières.
Fraix des Synodes & des Coloques. Par
qui ils doivent erre rembourfés aux Mi-
niftres, & fous quelles Peines, 128. Au-
Tofiie II.
tre Décret plus ample & plus rigoureux
là-deflus, 177. Deux autres Décrets qui
obligent les Eglifes de paier ces Fraix
fous Peine d'être privées de tous les Exer-
cices du Miniftere , & des Sacremens,
181. 182. Autre Décret moins rigou-
reux, 197. Synodes troublés pour cela,
300. Fraix qui dévoient être paies par
les Gouverneurs des Places d'Otage,
388.
Fregevilk MimRrc de Reahiiont , publie des
Ecries remplis d'Erreurs , de Menfon-
ges , & de Calomnies qui donnent lieu
à le fufpendre, 137. Voies Sufpenfton.
Fréquentation des Hérétiques. Le premier
Synode National de Paris a déclaré qu'el-
le mérite l'Excommunication , 9.
G,
GEiiive. Décrets du Synode National de
Liou , envoies aux Pafteurs de cette
Ville , 48. Les Profeffeurs de Genève fi-
rent trois Réponfes en XXXV. Articles,
fur autant de Demandes qui leur furent
faites par ledit Synode, <jo. &c. jufqu'à
57. Décret pour obliger Jean le Gagneur
Miniftre à fe réconcilier avec eux , 124.
Lettres Synodales de Remerciment qui
furent envoiées aux Magiftrats de ladite
Ville , ibid. Et aux Minières de la mê-
me Ville touchant leur Traduâion Fran-
çoifedela Bible, 179. Et pour leur de-
mander un Miniftre pour l'Eglife de la
Rochelle, 191. Avis donné à leurs Li-
braires, 201. Ofres des Pafteurs de Ge-
nève, & Déclarations qu'on leur fit tou-
chant la Liturgie, les Pfeaumes , leCa-
techifme , & les Cantiques de la Bible ,
219. Plaintes qu'ils firent touchant la
Réunion Prétendue de tous les Chrétiens,
222. Lettres des Magiftrats & des Paf-
teurs de ladite Ville , adrcffées au Syno-
de National de Gergeau , 251. Autres
Plaintes des Pafteurs & Profeffeurs de
ladite Ville, faites au Synode National
de Gap , touchant la Bible qu'on avoit
permis d'imprimer à la Rochelle , 272.
Autres Lettres qu'ils écrivirent à ce Sy-
node pour réunir toutes les Eglifes Re-
formées , 300, Remerciment qu'il leur
fit , touchant la Supreffion d'un Livre ,
302. Lettres qu'il leur adre'Ta touchant
les Etudians & les Profelytes qui afpi-
N n n n n roient
TABLE: A L P HA B E T I QJJ E
rojent au St. Miniflere , & touchant l'U-
fage du Pain levé ëans la Cène , 307.
Leur Univerfité fut comprifc entre celles
de France , ji2. Lettres des Seigneurs
& des Pafteurs de ladite Ville touchant
deux Miniftres qu'on leur retenoit en
France, 383. Autres Lettres dcfdits Paf-
teurs juftitiant la Conduite de leurs An-
ciens qui diftribuoicnt la Coupe de^la
Cène , i^?-
Gentilshommes Reformés. Quelles Perfon-
nes ils ne doivent pas tenir chés eux, 70.
Par qui doivent être terminées leurs Que-
relles &Dirputes, 77. Ce qu'ils doivent
empêcher dans les Chapelles des Catho-
liques, dépendantes de leurs Châteaux,
. 83. Leurs Enfans ne doivent pas être
Pages , ni Domcftiques des Grands Sei-
gneurs Catholiques , 130. Quel Ufage
ils doivent faire des Bénéfices dont ils
ont le Droit de Patronage, 160. Plain-
tes que plufieurs d'entr'eux firent dans
lin Synode National , contre^ les iMini-
ftres qui rcfufoient de venir prêcher chés
eux , 169. Exhortation qu'un Synode
National leur fit d'entretenir des Propo-
fans, 197. Décret touchant les Armoi-
ries des Gentilshommes Reformés & au-
tres Perfonnes lUuftres qu'on mettoit fur
les Maufolécs & les Frontifpices des
Temples , 273-
Gibborre , quelquefois Miniftre de Dieppe,
& non pas toujours, parce qu'il n'y re-
ftdoit prcfque jamais. Ce font les Ter-
mes dont fe fervit un Synode National ,
en cenfurant les Ecrits & les Mœurs
de ce Miniftre, liS-
Gouvernement Ecclcfiaftique attribue au
Peuple, dans un Livre condamne par le
Synode National de PrfWj, 58-
Gouverneurs Reformés des Places d'Ota-
ge. Remontrance que leur fit le Synode
J^itioml de Montpe/lier , 124. Les Ac-
tes de l'Aflembléc Vo\ïûq\iedeChaJielk-
raiit qui les concernoient , ibiù. Ce que
' les Provinces dévoient faire touchant
leurs Provifions du Roi , ibid. Atteftations
qu'elles dévoient donner à ces Gouver-
neurs , 2*4. Le Formulaire qni en fut
drefle par un Synode National, 225. Dé-
cret touchant celles qu'on ne devoit pas
leur accorder , 3 ï*»
H.
HAbits des Reformés, Ils doivent être
fimples & modeftes , 26. 70. 129.
Décret très-rigoureux qui défend , fous
Peine d'Excommunication , les Pliffu-
res, Houpes, Lardoircs, Guiquerolets,
Vcrtugadins , Seins ouverts , Fards &
autres Chofesfemblables, 152.153. Cas
de Tolérance fort particulier là • deffuSj
160. Nouveaux Décrets , confirmant les
precedens , 184. i07. Changement fait
là-deflus, 240. Autre Décret touchant
les Chapeaux de Fleurs , 248. Règle-
ment pour les Habits des Miniftres &
ceux de leurs Familles , dont la Vanité
eft cenfurée , 400.
Harmonie des Confeffions de Foi , faite en
Latin , par Stilnar Miniftre de Cafires ,
aprouvée avec des Eloges, 167. Et tra-
duite en Fraiifois, avec les Notes de Mr.
Gaillard, dont un autre Synode fut char-
gé de faire l'Examen, 248. Celle de la
Conformité des Dogmes des Anciens ,
a,vec ceux des Reformés , faite par Serres
Miniftre, 186.206.
Herefiarques Antirrinitaires condamnés ,
99. Réfutation de ceux quis'étoient éle-
vés dans les Pais-Bas, 157. 158.
Hérétiques. Ceux qui foutiennent qu'il ne
faut pas les punir , ne doivent pas être
retranches de la Cène du Seigneur pour
cel^ , . 89.
Jliftoirede France qui fut condamnée par le
fécond Synode National de la Rochelle,
pour diverfes Raifons très- importantes,
151. Tradu£tion Françoife de celle des
Albigesis, 123. Mémoires pour en drefler
une Nouvelle j 313,
IDolatrie des Reformés qui ont des Char-
ges Publiques dans l'Eglife. Ce qu'elle
mérite, 40. Voies Delinquans , Cenpirestc
Excommunications .
Jean du Gafl , Miniftre à Poiâiers , nie la
Divinité de Jejïis Chrijl , & celle du Saint
Ej'prit , & foutient plufieurs Dogmes dont
on le fait retrafter, 66.
Jeûnes & Prières Extraordinaires. En quel-
les Ocafions les Reformés doivent les fai-
re, 6. Uniformité que leurs Eglifes doi-
D E s M A
vent garder touchant les Jeûnes, 79. Mo-
tifs d'en publier un , ia8. Décret pour
un autre, 161. A qui apartienc leUroi:
de les indiquer, 246. Autre Décret con-
traire à celui-là , 306. Motifs pour en
indiquer deux autres , 375. 420.
Jeux défendus par un Edit du Roi de Fiwi-
ce. Reglemens de Difcipline faits là-def-
fus , 109. 240.
Impofition des Mains pour la Réception
des Miniftres, Comment elle doit être
faite, 2.7}. Il n'eft pas neceflaire qu'on
oblige qui que ce foit de la recevoir , 64.
65- Ni de faire un Formulaire de Priè-
res pour cela, 179. Le contraire avoir
été décidé auparavant dans le premier
Synode National , z. Et confirmé par
celui de Ff«««/ , 73. Et ordonné dere-
chef par celui de M*ntpellier , Zi$. Et
par celui de G«ïM«, 245.246. Le Sy-
node National de Gap en fit enfuite deux
Décrets, 2S9.Z64. z6§. Etceluide^r,
/W<>;.vf«t dreffa une Prière pour celai358.
Imprimeurs Reformés. Ils ne doivent rien
mettre au jour qui puiffe favorifer lesSu-
perftitions de l'Eglife Romaine , 27. Avis
qui leur eft donné touchant l'Impreffion
de deux Confeffions de Foi , 69. Aver-
tiffement fur quelques mots qu'ils en doi-
vent changer , 175. Autre AvertifTement
fur le même Sujet , 196. Nouvel Avis
touchant le Titïe de cette Confeffion ,
iiç. Décret qui condamne la Licence
qu'ils fe donnent touchant l'Impre/fion
des Livres fans Aprobation , 219. Avis
qui leur eit donné , pour la troifiême fois,
de mettre Union , & ietivés en tous , dans
la Confeflion de Foi , 303. Ce qu'ils doi-
vent ajouter au Formulaire du Batême,
311. 312. Nouvelle Détenfe quileureft
faite de mettre daas le Titre de la Con-
feflion de Foi , reviiï , & corrigée , 400.
Ils ne doivent rien mettre d'injurieux dans
les Calendriers,qu'ils ajoutent aux Pfeau-
mes, 420.
Incapacité qui donne Lieu à la Depofition
des Miniftres, 4. Fw« Miniftres & An-
ciens.
Incefte. Le Batême des Enfans qui en font
nés , ne doit pas être mis dans le Regi-
ftre des Eglifes Reformées , 159, Voies
Mariages Incefiiteiix,
-Ingratitude des Eglifes Refornaécs envers
leurs. Pafteurs. LesScandales & les pcr-
T I E R E S.
nicieux Efets qu'elle a produits, 17.
Qiielle doit être la Punition des Eglifes
ingrates , qui ne contentent pas leurs Paf-
teurs, 67. 144. Cenfurcsque leur doivent
faire pour cela les Synodes , les Colo-
ques,&lesConfiftoires,i27.ii4. 144.152.
Autre Décret plus mitigé là-deffus, 161.
Autre Décret fort rigoureux fur le même
Sujet , 177. Un autre Décret encore
plus fulminant , contre tous les Refor-
més ingrats à leurs Paftcurs , 180. Deux
autres Décrets , qui privent du Minifte-
re, &desSacremens, les Eglifes Refor-
mées q\ii n'ont pas contribué à quelques
Fraix, 181. 182. Confirmation des Dé-
crets les plus rigoureux fur cette Matiè-
re, 215.240.
Inftru<3:ion des jeunes Enfans recommandée
à leurs Parrains & Marreines, 128. Ec
à leurs Parens, 130. Voies Ecoles Se Ca-
techifme.
Intérêt de l'Argent qu'on prête ,^ n'eft
pas un Profit illicite aux Reformés, t6.
Ce qu'il faut obferver là-defîus , 35. 39.
Cas extraordinaire fur cela, 42. Autres
Cas fur les Intérêts , 86.153. On en peut
tirer des Deniers des Charités mis en
Rente pour les Pauvres , 180. Le coh-
traire a été décidé par un autre Synode,
200. Mais celui de Montpellier a ordon-
né aux Diacres de mettre l'Argent des
Pauvres à Intérêt, 232. Et celui de la
Rochelle ordonne d'y mettre l'Argent des
Legs faits pour les Eglifes, & pour les
Parteurs, 3Î7
Interprétation de l'Ecriture Sainte. Elle
ne doit pas être permife Jindiferenment
aux Femmes, & aux Hommes Reformés,
42.
Intrufion illicite des Miniftres. Par qui el-
le doit être jugée, 5. Voies Miniftres.
Invalides Reformés qui font entretenus par
le Roi de France. Us peuvent porter la
Croix fur leurs Manteaux, 374.
Ifte de France. Les Reformés de cette Pro-
vince propoferent dans un Synode Na-
tional trois Chofes de grande Confequen-
ce, pour lefquellcs ils furent rigoureufe-
ment cenfurés, 190.
Jticlts.. Problème touchant fa Communion
avec Jeftts-Chrift dans la Cène , 312.
Judicature Civile. L'Ofice n'en peut pas
être exercé honorablement avec celui du
St. Miniftere, 21. Les Eglifes ne doi-
N n n n n 2 veut
TABLE ALPHABETI Q^U E
vent pas donner Confeil d'achepter une
Charge de cette Nature , 26,
Juges Reformés. Ils peuvent rendre des
Jugemens touchant des Chofes qui con-
cernent l'Idolâtrie, 65. Autre Décret
là-deffus , 74 Ils peuvent juger les Ec-
clefiaftiques, fuivant l'Execution de l'E-
àkdeNMtes, 108. Juges Reformés &
Catholiques que des JVliniftres propofe-
rent dans un Synode National , pour dé-
cider des Points de Controverfe , 190.
Les Juges Reformés peuvent ordonner
des Monitoires , & pourquoi , 219.
fureurs & Blafphemateurs. Ils ne doivent
point être tolérés dans les Egliles Refor-
mées, 159. Autre Décret plusample là-
deffus , 178.
Jurididtion Civile des Ecclefiaftiques Ro-
mains, à laquelle les Reformés doivent fe
foumettre, 12.
Juûification. Décret pour l'expliquer ,_&
pour réfuter les Sentimens du Profefleur
Pifcator là-delTus, 258. Autre Décret
plus ample fur cette Matière, 301. 3O2.
Diverfes Lettres écrites & reçues pour
cela, ibiJ. Décret fpecial touchant ce
qu'on doit croire fur ce Dogme , 304.
Il y a XXIV. Argumens là-dcfiTus, fon-
dés fur divers Pafîages de l'Ecriture, &
fur des Raifons déduites au Synode Na-
tional de Privas, /^S7- &c. jufqu'à 461.
KAlendrier ajouté aux Pfeaumes parles
Imprimeurs. Il né doit rien avoir
d'injurieux contre les Particuliers , 420.
LEdeurs des EgHfes Reformées. Ils ne
doivent lire dans les Aflerablées de
Pieté , que les Livres de la Bible, 75.
Décret qui leur défend de lire publique-
ment les Apocriphes , i8o.
LegsTeftamentaires, pour l'Entretien des
Miniflres & des Eglifes, Réglés parfix
Décrets, 336,337.338.
Lèpre. Cas de Confcience touchant les Ma-
riages de ceux qui ont cette Infeftion,
39. 120. 158.
l.efdigaieres , Conêtable de France, fut fo-
licite par le Synode National de Motit-
fdlier de pourvoir au Paiement des Ar-
rérages dûs au Miniftre de GrMoi/e, 224.
Et de rendre Compte de dix-fept mille
Ecus que les Egliles du Languedoc en-
voioient à Genève, 230. Nouvelle Soli-
citation qui lui fut faite fur cela , par le
Synode National de GÉ'rgfrt«, 247. Les
Décrets de ces deux Synodes furent raiées
par celui de Gap , 265. Jugement d'un
Apel que ce premier Miniftre d'Etat in-
terjetta au Synode National de Privas,
412.
Lettres Synodales aux Etats du Languedoc,
37. Aux Eglifes de ce Pais-là ,ibid. Aux
Minirtres deGsww, 50. AuxMagiftrats
de la même Ville , 124. Aux Miniftres
dç Zurich, 125. Aux Miniftres d'/J«^/f-
tcrre , 136. Celles du Synode National
de Figeac , aux Rois , Princes, Grands
Seigneurs, Synodes, Coloques ,& Egli-
fes Reformées de France , 140. Celles
de deux Synodes Nationaux , aux Prin-
ces & Théologiens Protcftans d'Allema-
gne pour leur Réunion avec les Refor-
més, 131. 132.170. Celles que les Egli-
fes s'écrivent réciproquement doivent
être (ignées d'un Pafteur & d'un An-
cien , 182. Celles de l'Eglife de Berge-
lac refuftnt de fe conformer aux autres
Eglifes, touchant les Prières Publiques,
189. Celles du Synode National de Nlon-
tauban , à un Coloque , touchant lesPro-
vifions du Roi pour les Pafteurs , 192.
Celles du Synode National de Sanniur ,
aux Reformés des Pais P>as , pour en-
tretenir l'Union de leurs Eglifes avec
celles de France, 201. Celles du Roi &
du Conêtable audit Synode, pour lui té-
moigner leur bonne Afedion, &lesRé-
ponfes qu'on leur fit , ibid. Celles de
l'AlTemblée de Loudun , pour le main-
tien de l'Union des Eglifes Reformées,
204. Celles de l'Eglife de /.oHr/yM au Sy-
node de Saiimrtr , pour avoir un Pafteur
François , 207. Celles de l'Eglife de Aff/j
audit Synode , touchant les Habits diflb-
lus, ibid. Celles des Pafteurs de Sedan ,
touchant un Miniftre , une Collede Se
les Mariages des Neophites, ihid. Celles
du Coloque d'Onix , & du Prefidial de
la Roclxlle , pour avoir un Pafteur , 208.
Celles du Comte de Laval audit Synode,
209. Celles que ce Synode écrivit au
Parlement de Pau , & au Duc de IaPot-
ct , pour empêcher qu'on ne dît plus la
iWeffe
DES MATIERES.
MeffedansleB^ar», ibid. Celles des Paf-
teurs de Genève touchant la Liturgie , les
Pfeaumes, & le Catechifme, 219. Cel-
les de l'Affemblée de Chojhlleraut , avec
un Edit du Roi , & des Remontrances
touchant les grands Préjudices caufés à
la Religion Reformée , par la Defunion
& la mauvaife Intelligence de ceux qui
la profeffoient , 223. Celles du Synode
National de Montpellier aux Eglifes Re-
formées des Pais Bas, touchant l'Abfen-
ce de leurs Députés, 227. Celles des
Echevins & du Prefidial de la Rochelle,
fur leurs Diferens avec le Maire, & au-
tres Perfonnes de ladite Ville , pour le
Miniftere de leur Pafteur Rota7i , 228.
Celles du Synode National dsMoni pelota-
à Monfieur de Lejdiguieres , pour lui faire
rendre Compte de dix-fept mille Ecus,
que la Province du Languedoc envoioit à
Genève, 230. Celles du même Synode à
l'Avocat General de la Chambre Refor-
mée de Cajlies , pour le remercier de ce
qu'il maintenoit le Droit des Eglifes,23i.
Celles dudit Synode à rAmbaffadeur
d'/h^^/fï<f)>v, touchant des Ecrits injurieux
qu'on y vouloir publier contre les Eglifes
Reformées de France , 232. Celles du
Synode National de Gergeau , aux Mini-
ftres des Pais-Bas, pour leur donner Avis
delà Tenue des Synodes Nationaux de
France, 246. Celles du même Synode au
Profeffeur de l'Univerfité de Leide , tou-
chant les Propofans François , auxqu;;ls
ils impofoient les Mains , ihid. Celles
dudit Synode au Conêtable de Le/digaie-
res, pour l'obliger au Paiement de dix-
fept mille Ecus, qu'on lui avoit déjà de-
mandé par d'autres Lettres Synodales ,
247. Celles qu'il écrivit aux Confuls de
Montpellier pour faire celîer les Outrages
qu'on y faiibit à plufieurs Réfugiés d'£y^
pagne, Z^g. Celles du Maréchal de Bouil-
ion, de Mr. de la Tremotiille , & des Dé-
putés de l'Affembléede S(j«;n«r, touchant
l'Argent du Roi , deftiné pour l'Entre-
tien des Miniftres , 250. Celles des Ma-
jçiftrats & des Pafteurs de Genève au-
dit Synode , touchant les Befoins de leurs
Eglifes, 251. Celle du Gouverneur , du
IVlaire & du Confiftoire de St. ^and'An-
geli, touchant leur Pafteur, 253! Celles
<iu Synode National de Gap au Roi & au
Duc de SAvoie touchanc h Liberté de
Confcience des Van.Lis , lyi. Celles àa
même Synode , a pUifietirs Univerfités,
touchant la Reunion d:s Proteftans avec
les Reformés , 274. Celles du Synode
National de Gap , aux CommilTaires du
Dniiphiné , pour l'Execution d'un Edit,
282. Celles du même Synode aux Dépu-
tés Généraux en Cour , pour leur recom-
mander les Intérêts des Reformés du P;V-
iiiont, & du Haut Danphiné , 283. Cel-
les de la Ville à'Chatfgc touchant les
Troubles de fon Eglife, 284. Celles des
Députés aux Synodes Nationaux, qui dé-
voient avoir la Claufe de Soumiffion à
tous leurs Décrets , 29©. Celles de l'E-
lefteur Palatin , du Sénat Ecclefiaftique,
& de l'Univerfité d' Heidelbeig , avec cel-
les d'un Syiiode à'Hollande , d'une Claf-
fe de Sni/fe, & de Genève, adreffées au
Synode National de la Rochelle, touchais:
l'Union de toutes les Eglifes Reformées
&Pioteftantes, 300. Celles d'un Mini-
ftre envoie en AllenMgue pour cela , ibid.
Celles du Profeffeur Pifcator , répondant
au Synode National de Gap , fur la Ma-
tière de la Juftification, 301. Celles du
Comte de Nnffim & de quelques Mini-
ftres fur la même Difpute , 302. Celle
du Synode de la Rochelle , à l'Eglife de
Genève , touchant les Etudians & les
Profelytes qui afpirent au Miniftere , &
l'Ufage du Pain levé dans la Cène , 307.
Celles desMagiftrats £v des Pafteurs d'£-
dimbourg , & celle du Roi de la Grande
Bretagne , pour le Rapel d'un Miniftre
Ecoffois, 327. CeUei du Roi de France z\.\
même Synode de la Rochelle, 345. 346.
Et deux Réponfes qui lui furent faites
lur diverfes Matières Politiques , 348.
349. 3Ç0. Celles du Duc de Boni! Ion , au
Synode National de St. Maixsnt , tou-
chant un Député de Sedan , 356. Celles
desSeigneurs & des Pafteurs de Genève,
touchant le Droit qu'ils avoient fur deux
Pafteurs emploies en Fraiwe , 383. Au-
tres Lettres defdits Pafteurs qui deman-
doient Avis fi les Anciens pouvoient di-
ftribuer la Coupe de la Cène, 387. Let-
tre Synodale adrelTée aux Députés Gé-
néraux en Cour , pour leur recomtiian-
der plufieurs Chofes très-importantes^
393. 394. Celles des Députés des Pro-
vinces , qui dévoient être lues à l'Ouver-
ture des Synodes Nationan*, 398. Cel-
Nnnnn 5 k»
TABLE AL P
les de TAmniftie que le Roi de France
acoida aux Reformés qui avoient tenu
des Aflemblées Politiques , 405. 406.
•Et la Réponfe que le Synode National
de Privas y fît , 407. 408. 409. Celles
dudir Synode,adrefféesà plusieurs Grands
Seigneurs Reformés , pour éteindre les
Divifîons qui étoient fomentées entr'eux,
.421.422. 423. Celles du Cardinal &:
Nonce de Ste. Croix , adreflees au Car-
dinal Borromée, & celles de la Reine Cate-
ritie de Medieis à fes Ambafladeurs , tou-
chant les Révolutions de la Religion Re-
formée en France , 8c diverfes Matières
Politiques, ou autres Afaires Importan-
tes qui en dependoient , expliquées dans
cinquante Lettres, mifes feparément à la
Tête de ce premier Tome depuis la Page
I. jufqu'à 288.
-Libertés de l'Eglife Gallicane que des Re-
formés propoîoient de maintenir avec des
Catholiques , contre le Pape , 19.
-Libraires Reformés. Ils ne doivent faire
. aucun Trafic de ce qui peut favorifer les
Superftitions de l'Eglife Romaine , 27.
Ils doivent fe contenter d'un Gain hon-
nête , 109. Cruelle Confeffîon de Foi ils
doivent imprimer , ibid. Avis donnés à
ceux de Genève , zoi . Us ne doivent point
feparer les Pfeaumes du Catechifme &
des Prières, 152.
lion Ville très-celebre dont l'Eglife Re-
formée n'aiant point de Confîftoirc , fut
exhortée par le XIV. Synode National
tenu à Satmtir , d'établir quelque Ordre
pour fa Conduite , 208.
Livres Ecclcfiafliques. Quelle doit être leur
Aprobation, 6. Ceux que les Libraires,
ou les Contreporteurs Reformés ne doi-
vent pas vendre, 27.153. Ceux às^ean
Morellius , & de plulîeurs autres Mini-
ftres, touchant la Difcipline Ecclefiafti-
que , condamnés, 58.123.124. Ceux
des Avcrfaires qu'on devoir réfuter fu-
rent envoies à XII. Miniftres, nommés
pour cela, 108. 127. Ceux de la Bible,
■Canoniques , ou Apocriphes , ne doi-
vent point être cités dans les Comédies ,
142. Les Reformés n'en doivent point
faire imprimer fans l'Aprobation des
.■Coloques , ou des Synodes , 153. 178.
On ne doit lire , dans les Eglifes Refor-
mées , que les Livres Canoniques de la
Bible, ,180. 'Autre Décret touchant la
H A B E T I CLU E
NeceiTité de la fuldite Aprobation, 219,
Ordonnance pour le Rembourfement des
Fraix de ceux que les Miniftres faifoient
imprimer , pour réfuter les Averfaires ,
245. Trois Livres fort importans , qui
dévoient être examinés par l'Eglife de
Paris , & un par le Synode du Daupbiné ,
Z46. Le grand Traité de l'Eucharifties
compoféparle fameux Mornai ûuplefts ,
fut donné à examiner aux Palpeurs deG^-
neve , 249.
Loix Politiques de Moifi , dont les Peines
font maintenant Arbitraires, 222. Les
Loix Morales & Ceremoniales auxquel-
les Jeliis-Chri[i s'eft affujeti , 258. Les
grandes Difputes qui ont été agitées là-
delTus , & qui ont troublé les Eglifes
Reformées, 301. 302. 4J2. Difcutiondc
XIV. Argumensfur cette Matière, 457.
&c. jufqu'à 461.
Lorraine ( le Prince de ) Le Mariage qu'il
vouloir contrarier avec la Ducheffe de
Bar , Sœur du Roi, eft déclaré illicite,
217. 218.
Loiteries qui font permifes , & celles qui
font défendues , 219. 220. Autre Dé-
cret touchant les Blanques , & les Jsux
de Hazard , ^0.
M
M.
Agiftrats. Si on peut prêcher contre
leur Volonté , Zl. 43. A quelles
Conditions ils peuvent être Membres des
Confiftoires , 33. 39. Il n'apartient
qu'aux Magiftrats de juger des Afaires
Civiles, 105. Et des Crimes, iio. Re-
folution pour écrire à ceux de Genève ,
124. Les Perfonnes coupables de Cri-
mes qui méritent la Mort ne doivent être
dénoncées qu'aux Magiftrats Fidèles,
159. Cenfures dont ils ne doivent pas ju-
ger, 160. Refolutions des Confiftoires
qui ne doivent point leur être données,
161. Excommunication de ceux qui veu-
lent obliger les Pafteurs , les Anciens,
ou tout le Corps du Confiftoire à rendre
quelque Témoignage aux Magiftrats ,
contre lesDelinquans, 177. Autre Dé-
cret là- deffus, 181. LeurJuridiftioH eft
diferente de celle des Aflemblées Eccle-
liaftiques , r87. Tous les Articles de la
Difcipline peuvent leur être communi-
qués , 2i6. Quelles font les Perfonnes
qu'ils
D E s M ATI ERE S.
qu'ils ne doivent pas fuporcer ,219. S'ils
peuvent affilier aux Coloques Se auxSy-
nodesdans les Lieux de leurReflbrt,202.
Quelles Formalités deSermens ils ne doi-
vent pas acorder aux Catholiques , ibid.
G'eft à eux qu'il apartient de }uger des
Promefles de iVlariage , 314. Les Paf-
teurs ne doivent pas obéir à leurs Com-
mandemens qui ordonnent d'exhorter
les Fidèles à révéler les Forfaits des Cri-
minels, 376. Les Procédures d'un Con-
fîftoire, & de plufieurs Reformés, faites
au Préjudice de cette Maxime , furent
déclarées contraires à l'Union des Egli-
fes j par le Synode National de Privas,
415.416.
Mais qu'on plante en de certains Lieux au
Printems. Décret pour en fuprimer les
Abus , 360.
Mantes , Ville dans l'IJIe de France. Refo-
lution qu'on y prit dans une Aiïemblée
Politique, violée par quelques Refor-
més, i8i. Et l'Union qu'on y fît jurée
par tous les autres , ihiil. Conférence que
plufieurs Miniflres y eurent avec le Car-
dinal du Perron , aprouvée , 185. La
Nomination qu'on y fit de XXI. Paf-
teurs , dont on en choifit douze pour la
continuer, 186. Décret Conditionel tou-
chant la fufdite Union jurée, 200. Au-
tre Décret là - delTus, fans aucune Re-
ftridion, 203. Nouveau Décret beau-
coup plus ample , & plus fort fur cela,
22}. Foies Politique , &c Union.
Marchands qui font cenfurables lors qu'ils
falfifient °uifentce qu'ils fabriquent,
ou vendent , 75«
Mariages des Reformés. Les Formalités
neceffaires pour lescontrader, 6.7. Le
Confentement des Parens y doit interve-
nir , excepté en de certains Cas , dont
les Confiftoires doivent juger , 7. 74. Et
en d'autres Casles Magiftrats , 183. Ils
ne doivent pas être contradés entre des
Perfonnes dont la Confanguinité ou l'A-
finité pourroit caufer quelque Scandale,
7. Celle de ceux qui époufent leurs Cou-
fines Germaines , n'y met aucun Obfta-
cle, par la Loi de Dieu , 21. 46. Ce
. «^u'on doit entendre par les Afînités Spi-
rituelles, 25. Ce que doivent faire les
Perfonnes qui veulent fe marier après
avoir fait Divorce pour Caufc d'Adulte-
je j 25. Mariages CJandeftins ratifiés 3
26. Celui d'un Gentilhomme qui aroi:
époufé la Sœur de fa Femme défunte
eft déclaré Incellueux & calTe , 30. Et
tous les autres qui font dans le même
Cas, 41. Celui d'un Homme Reformé,
avec une Femme Catholique , ne doit
pas être bcni par les Minilîres, 35. Ni
ceux des Perfonnes qui ne font pas de
leur Diftridl , ibid. &41. Celui d'un
Homme qui avoit laiCTé la Femme pour
Caufe de Lèpre, eft déclaré nul, 39. 158.
Celui d'un Homme qui époufe fa Coufi-
ne remuée de Germain eft licite , ibid»
Celui d'un Malade ne doit pas être benî
dans fa Maifon particulière , 44. Celui
qui eft béni publiquement, & qui n'a )a-
mais été confome , eft néanmoins indif-
foluble, quoique les deux Parties veuil-
lent le contraire , 45. Cas indécis tou-
chant les Mariages des Moines Apo-
ftacs, 77. Quels font ceux des Miniftres,
qui font fcandaleux , à caufe de la trop
baffe extradion de leurs Femmes , 34.
59. Ils ne peuvent pas époufer des Fem-
mes Catholiques, »i;W. Pourquoi un Hom-
me peut époufer la Sœur de celle qu'il
a fiancée , & non pas la Sœur de celle
qu'il a époufée quand elle eft morte ,
6y. 68. Qiii doit être le Juge de l'Age
qu'il faut avoir pour fe marier , 75. Le
Mariage d'un Infidèle , ou Excommu-
nié , peut être béni dans les Eglifes Re-
formées , à certaines Conditions , ibid.
Nouveau Décret touchant la Bénédic-
tion de ceux qui font de diferente Reli-
gion , 145. Touchant une Afinité ocul-
te qui l'empêche , 153. Touchant une
Promcffe faite par Paroles de Prefent ,
qui caufa de grandes Dificultés , i6y.
Douze Cas de Confcience trcs-importans
fur les Mariages décidés en XXXII.
Articles , 87. &c. jufqu'à 97. XI. nou-
veaux Articles de Difcipline là -defflis,
106. 107. 108. Deux autres Cas de Con-
fcience fur cette Matière , 229. Deman-
de faite au Roi là-dellus, ibid. Autres
Cas très-importans, 140.142. 168^ Un
Cas de DiP-blution pour Incefte , 171,
Mariages auxquels les Miniftres ne doi-
vent pas afllfter , 200. Ceux dont les
Contrats doivent être produits aux Con
fiftoires , 202. Diffolution touchant les
Confanguinités , 203. Validité de cens
des Coufins Gerwains, 203. Circonftan-
TABLE ALP
ces de ceux des Neophites , 207. Dtcrct
favorable à ceux qui époufeiat leurs Bel-
les Sœurs, 217. Déclaration touchant
les Empêchcmens de celui du Piince de
Lorraine , avec la Duchcj]e de Bar , Sœur
du Roi , ibid. Décret qui confirme un
JVIariage Inceflueux , ratifié par un Sy-
node National, 2Ç0. Caufes Matrimo-
niales jugées par un Suprême Confiftoire,
282. Ceux des Perfonnes d'une diferen-
te Religion les excluent de toutes les
Charges Ecclefiaftiques des Eglifes Re-
formées, 310. Trois Cas importans tou-
chant la Nullité des Mariages, 3 11. Di-
vorce des Perfonnes liées par Sortilège
dans leur Mariage , 330. Décret con-
cernant les Hommes Veufs qui veulent fe
remarier, 360. Les Femmes Veuves ne
doivent pasfe remarier avant le tems or-
donné par les Loix Civiles, 79. Castrés
difficile à refoudre là-deffus, i6ç. Au-
tre Cas indécis touchant le tems qu'elles
doivent garder leur Viduité, 199. Dé-
cret qui le décide, 217-
Marionettes , & autres Chofes de cette Na-
ture défendues aux Reformés , 219,
Marreines. Elles ne doivent pas prefenter
toutes feules des Enfans au Batême, 21.
Le contraire eft décidé par deux autres
Synodes , 34. 6$. Quels font leurs De-
voirs , 128. 140. 198. 2? 9.
Martin , Pafteur ordinaire de la Famille
du Prince de CoW^, 136.
-Matières de Foi, & d'-Herefie , fur lefquel-
les les Miniftres ne peuvent pas s'acbrder
dans les Synodes Nationaux. Ce qu'on
doit faire en ce Cas pour les décider,
17. Autre Décret touchant ceux à qui la
Decifion des Dogmes apartient , 221.
Médecine dont l'Exercice eft interdit aux
Miniftres, 129.148. Décret contre un
Miniftre quis'obrtinoità l'exercer , com-
me trcs-habile en cela , 167.
Médiateurs d'une Paix entre les Eglifes ,
les Miniftres , & les Grands Seigneurs
Reformés , parmi lefquels on avoir fo-
menté une grande Divifion , 421. 422.
423-
Mélange inévitable des Fidèles avec des
Gens fans Difciphne , dans les Aflem-
blées des Reformés, 63. Ce qu'on doit
faire pour obvier aux Scandales qui en
|)roviennent , ibid. On n.- doit point fai-
re ua Mélange de la Religion Reformée
H A B E T I QJ5 E
avec la Catholique , 200.
Melun. Ville dont l'Eglife fut troublée par
le Schifme de Daniel Brojfer , fon Pafteur
excommunié, 28.29.
Mémoires que les Synodes Nationaux doi-
vent envoler aux Nationaux , 69. Ceux
d'un Synode touchant la Difcipline Ec-
clefiaftique fuprimés , 123. Ceux que les
Apellans doivent envoier aux Synodes &
aux Coloques , 130. Ceux qui furent
donnés à plufieurs Miniftres pour réunir
toutes les Eglifes Reformées & Prote-
ftantes, 131.132. 133. On ne doit avoir
aucun Egard à ceux d'un Miniftre, ou
d'un Ancien , s'il eft député feul à quel-
que Synode , ou Coloque, ou Aftemblée
Ecclefiaftiquc, 140. Ouels font ceux que
les Eglifes doivent dreffer , 47. 121. 150.
158. Elles font cenfurées pour y avoir
manqué, 181. 281. 286. Ceux que tou-
tes les Provinces drefl'erent touchant les
Mariages, 217. Ceux de l'Eglife de M-
mes injurieux aux Synodes Nationaux ,
416. 417. Ceux des Soufrances des Re-
formés dont on devoit faire le Reciàeil ,
421. Votés Recueil Mémoire Politique du
Synode National de Po7<?;f>j , adrefleaux
Etats de Frflwc? , '3- 14>
Menuifîers, Charpentiers, Maçons & au-
tres Artifans. Ils ne doivent faire aucun
Ouvrage qui ait du Raport à l'Idolâ-
trie, 27.73. 75*
Meurtriers. Cas de Confcience touchant la
Manière de les pourfuivreen Juftice, ou
de faire quelque Acommodcment avec
eux , izi.
Miniftres Reformés. Par qui , &: comment
ils doivent être apellés & établis, 2. 3.
15. 34 64.65.73-236 357.358. Autres
Décrets & Statuts Diferens fur cela ,
179. 215. 245. 246. 2^9. 264. 26s.
S'ils peuvent prêcher la Parole de Dieu
fans l'Autorité des Magiftrats, 22. Ce
qui concerne l'Elcâion , les Devoirs &
les Prérogatives , de ceux qui exerçoient
leurs Fondions Paftorales dans les Mai-
fons des Princes , & des autres Seigneurs
Reformés, 23.24. Ils ne doivent pas être
élus fans leur affigner quelqu. Eglife, ni
s'en abfenter, ou en prendre une autre,
fans le Confentement de celle qu'ils de-
fervent , & r Aprobation de leur Synode
Provincial , ibid. Us ne peuvent pas re-
cevoir les Apointemens de deux Eglifes ,
29'
D E s M A
29. Comment on doit traiter ceax qui
cpoiifenc des Femmes qui font honte à
leur Miriiftere , 34. llspeuvent être prê-
tés à quelques Hglii'es , & changés de
l'une à l'autre, ibid. & 142. Nouveau
Canon fait au Sujet de leur Eleftion,
ibid. & 73. C'eft à eux feuls qu'il apar-
tientde donner la Coupedela Ccne, 35.
74. Le contraire a été décidé par deux
autres Synodes , 57.245. Minières Va-
gabonds, & Interdits, ou D;pofés,ou
Apoftats, 16. iy. 49. 78. 79. m. 125,
140. 154. 164. 166. 168. 171. 193. 211.
254 316.362. 365. 374- 393: 445- ^n
Miniilre peut quiter fon Eglile quand fa
Femme ne veut pas y demeurer , 40.
Par quelle Autorité ils doivent être mis
au Rang des Vagabonds , 74. Divers
Cas de Confcience propofés & décidés
au Sujet de leur Miniftere, 84. 85. Et
ailleurs dans les Cas Particuliers é^ Ceve-
raux. Un Miniftre cenfuré pour avoir
quité fon Eglife à ta Perfuafion de fa
Femme , 41. Un autre obligé d'aller
étudier avant que d'exercer fon Minifte-
re, 44. Ceux qui font chés les Grands
Seigneurs n; leur font pas donnés, mais
aux Eglifes établies chés eux , 70. Ceux
qui font prêtés à quelque Eglife doivent
revenir fix Mois après que leur Confiftoi-
re propre les demande , 66. Ceux qui
vont étudier dans les Univerfités ne doi-
vent pas fortir de leurs Eglifes fans Con-
gé de leur Coloque, ou de leur Synode
Provincial , 75 A quoi font obligés les
Miniftres qui ont fait le contraire , 76.
Formalités necciTaires pour les reçu fer ,
ihid.^ 245. Titre de la Difcipline qui
les concerne rédigé en XXII. Articles.
100. &c. jufqu'a 103. En quels Cas ils
ne peuvent pas être rétablis de leur De-
pofîtion, III. i8â. Condefcendanceque
les Ortodoxes doivent avoir pour éviter
lesDifputes, ii;;. Nouveaux Articles
de Uifcipline qui les concernent, 114.
.118. 148. L'Exercice de la Médecine
leur eit défendu , 129. Ceux qui inter-
jettent des Apels aux Synodes , ou aux
Coloques, doivents'y trouver, 130. Rè-
glement pour le Congé qu'ils doivent ob-
tenir de leurs Eglife?, 148. 149. Q_uels
font les Lieux où ils ne doivent pas exer-
cer leur Minift:ere, 151. C£ux qitiéroieiit
dans les Pais étrangers dévoient être ra-
Tome II.
T I E R E S.
pelés, ;W. & 227. En quels Cas lesCoti-
fikoircs doivent prendre leur Défenfe con-
tre les Magilhats , 160. Ce qu'ils doi-
vent faire quand ils ont des Malades pe-
ftifcrés, i6i. 162. Sufpenlîon de ceux
qui manquent d'aiVilter aux Synodes &
aux Coloques, 182. Depucation de quel-
ques--uns aux Affemblées Politiques,
202. Choix de ceux qui dévoient fe te-
nir dans les Armées du Kfi, 203. Refi-
dence prefcrite à ceux qui ont des Egli-
fes, 271. A quelles Conditions ils peu-
vent être reçus dans les Synodes Natio-
naux, fans aucunes Lettres de Dépura-
tion , 299. 300. Décret contraire à celui-
là, 356. Règlement pour leur Eledion,
leur Examen, &leur Ordination , 357.
358. La Chimie leur cft défendue , 359.
Miroir de VAnUchrift. C'eft le Titre d'un
Livre condamné par le Synode National
de Lion, 36.
Modérateurs des Synodes Nationaux des
Eglifes Reformées de Icrmice , & leurs
Fondions , i. 2. Les Noms, les Sur-
noms, &r les Qualités des Miniftres qui
furent choifis dans les XX. premiers Sy-
nodes Nationaux , pour y exercer cette
Charge & yprefider, i. 13.23. 32.58.
72 98.112. 126 138. 146. 155. 173.194.
213.233.255.296. 353-395-
Modération requile dans les Genfures, U3.
114. Et dans l'Excommunication, 115.
116.
Modeftie recommandée , pour ce qui con-
cerne les Habits, 26.70.129. 152. 153.
160. 184.207. Décret fur cela pour les
Miniftres , & pour leurs Familles en Par-
ticulier, 400.
Monitoiresde l'Eglifg Romaine défendus
aux Reformés, 27. Les Avocats & les
Procureurs Reformés ne doivent pas les
demander, 219. Mais les Juges en pea-
vent ordonner, & pourquoi, ibid,
MorMus Miniftre , Auteur d'un Traité de
la Difcipline Ecclefiaflique condamné ,
58. 59. 122. 123. Cenfure quidevoit lui
être faite, 124.
N.
Eophttes. Ce qu'ils doivent faire pour
être incorporés dans les Eglifes Re-
formées , & quel Suport on doit avoir
pour eux , 63. 64. Décrets touchant leurs
Ooooo Bene-
N
TABLE ALPHABETI CLU E
Bénéfices, 20. 47. 6 r. 62. 131. 142. Et
touchant l'Epreuve de ceux qui afpirent
au Miniftere, 4. 24 38. 151. 183. 230.
304. 420. Ils doivent ttre envoies dans
les Provinces d'où ils font natifs , 311.
j|6i. On ne doit pas établir un Fond pour
ieurSubfirtance, ii>"^-_
Nombre des Anciens & des Diacres qui
peuvent être députés aux Synodes, 2.
Noms qui ne doivent pas être impofés aux
Enfans, quand on lesbatife, 27. Deux
autres Décrets plus amples fur cela, 140.
183. Les Noms de Père & de Mère
comprencnt les Ancêtres juiqu'a mille
Générations ,158. On peut impofer deux
Noms à un Enfant , 199. Noms de tous
les Minières qui étoient en ir/wce l'An
M. DC. III. &ceux des Eglifcs ou ils
faifoient leurs Fondions PaUorales,287.
&e. jufqu'à 295-
Nopces des Catholiques. Si les Reformés
peuvent y aflilter, 11. 153.
Notaires Reformés. Ils peuvent faire des
Ades , & recevoir des Contrats pour
des Chofes qui concernent l'Idolâtrie ,
65. Autre Décret là-deflus, 74. Quels
font les Contrats , & les Aûes , qu'ils
peuvent faire le jour du Dimanche, 184.
Noùeurs d'Eguilletresqui afligent plufieurs
Reformés doivent être excommuniés pu-
bliquement, 183. Ululions reconnues là-
rieffus , & leurs Remèdes, 217.
OFiciaux desEvèqaes. Ils forw apellés
Brigands par le Synode National de
Paris , 12. Un d'entr'eux fit la Dilfolu-
tion d'un Mariage , qui donna Lieu a un
Cas & Decrettrès-important, 168.
Opofitions contre l'Eleftion des Miniftres.
Par qui elles doivent être )ugées,2. Con-
tre les Anciens & les Diacres, 5. Con-
tre les Perfonnes qui veulent fe marier.
Voies M{iy!(tga>
Orange Principauté. Douze cens Familles
. qui en fortirent furent recommandées aux
Charités des Eglifes Reformées, 124. Les
Magiftrats & le Confiftoire de la Ville
à'Oraiige furent cenfurés , par un Syno-
de National , pour avoir fait monter en
Chaire un Miniftre depoie , 192. Un au-
tre Synode les exhorta de vivre mieux en
Paix qu'ils ne faifoient, z8o. Un autre
leur envoia des Députés pour apaifer les
Troubles de cette Eglife, 284.
Ordonnances du Rm de France. Exhorta-
tion Synodale pour les faire obferver,
109. Les Eglifes Reformées n'en doivent
pomt faire qui ne foient conformes , en
Subftance , aux Articles Généraux de la
Dilcipline, 1^2.
Orfèvres. Ils ne doivent faire aucun Ou-
vrage qui ait duRaport à l'Idolatrie,27.
Ouvrages qui favorifent les Superftiiions de
l'Eglife Romaine. Ils ne doivent être
faits par aucun Reformé , f(>icl.
PAillardife qui donne Lieu à la Diflblu-
tion des Mariages , i. Cas de Con-
fcience touchant ceux qui en font acufés,
& qui n'en font pas convaincus , 41,
l'oies Aiiiiltcre c^• Divmce.
Pain de la Cène. On peut le donner à
ceux qui ne boivent point de Vin , 20.
22. Le contraire a été décidé par un au-
tre Synode, 75. Les Anciens & les Dia-
cres peuvent le donner , 57, 245. Le
contraire a été décidé par trois autres Sy-
nodes, 35.74.387. Les PafteursdeG.?-
neve font priés d'y emploier du Pain le-
vé , 307. Décret fort ample fur toute
cette Matière , 375. Vniés Cène.
Faïs-liûs. Lettres Synodales qui font adref-
fées aux Eglifes Reformées de ce Pais-
là, 37. Les Députés qui furent envoies
de leur Part aux Synodes Nationaux de
France , & ceux que ces Synodes leur en-
volèrent réciproquement , avec desCom-
miiîions très -importantes , 157. 158.
Prières Publiques faites pour ceux des
Païs-Bas dms les Eglifes de /•?-/r«ff, 227.
Lettres pour leur donner Avis de la te-
rnie des Synodes Nationaux, 246.
Paix qui devoir être faite entre les Eglifes,
les Miniftres & les Grands Seigneurs Re-
formés , dont la iJifcorde étoit fort gran-
de, & la Uivifion honteufe, 421.422.
Pnl/ot , Commis pour la Recepte générale
de l'Argent oûroié par le Roi aux Egli-
fes Reformées , fit écrire au Synode Na-
tional de Gergeatt par le Maréchal de
Bouillon , par Mr. delà TremmiiUe & les
Députés de rAlTemblée de Soumiir, qu'il
ne pouvoir pas paier ce qu'il en avoir re-
DES MATIERES.
çù, 250. Ce Synode chargea l'Eglifede
Paris avec fept autres Députés de le pour-
fuivre, 252. Enfuitede quoi il envoia
trois mille Ecus audit Synode, 254. Il
«ievoit paicr dix mille Livres à Mr. de
St. GeftJinia, 275. Procuration Synoda-
le donnée à quelques Députés pour cé-
der ce qu'il devoit à des Partii'ans qui
avoient le moien de le pourfuivre en Ju-
ftice , 426.
Paroles injurieufes contre les Catholiques
défendues aux Reformés, 17. Celles que
les Miniftres peuvent prononcer en don-
nant la Cène , 128. 141.
Parrains Se Marreines. On doit exhorter
les Reformés de s'en fervir pour le Batê-
Hiî de leurs Enfans, quoique cet Ufage
He foit pas d'Inftitution Divine , 65.
Qiielles font leurs Obligations, 128. 140.
198. 22^. 239. Ceux qui fontfufpendusde
la Cène ne doivent pas être reçus pour
Parrains, 143. Ni ceux qui-^iennent d'u-
ne autre Eglife , s'ils n'ont pas un bon
Témoignage . 177.
Paflages de la Bible , dont les Eglifes Re-
formées doivent faire un Recueil , pour
kséclaircir, 179. Les Prédicateurs ne
doivent pas les entalîér dans leurs Ser-
mons , ni en tirer beaucoup des Pères ,
ou des Auteurs Profanes, 260. 277. Re-
cueil qui doit être fait de ceux qui font
falfîfics, ou retranches , danslesOuvra-
ges des Anciens, 203.
Palleurs. Catalogue de tous ceux des Egli-
fes Reformées de f»-«n«,avec leurs Noms,
& Sur-noms, 287. &c. jufqu'a 295. Ils
recevoicnt tous les Ans , Cent trente-
cinq mille Livres du Roi, par les mains
duSr. Diiccmdal, 339.340.341. Dépar-
tement fait pour cela , 351. Decretcon-
tre ceux qui alloient aux Synodes fans y
être députés, 356. RegLmens pour leur
Eledlion, leur Examen, & leur Ordina-
tion , 357.358.400. Leçons en Théolo-
gie que dévoient faire ceux des Villes où
. il y avoir desUniverfîtés Reformées,3ii.
Leur Dénombrement fait au Synode Na-
tional de Saint M/iixeat , & l'Argent du
Roi quileur fut diftribué, 389. 390. 391.
Voies Miiiifttes.
Patrons des Bénéfices Ecclefiaftiques des
Catholiques au Pouvoir des Reforme?.
Décrets qui les concernent , 160. iSo.
184. F«« Bénéfices iy Bénéficiait.
Pauvres. Chaque Eglife doit nourrir les
fiens, 216. CcDecrct a été modifié par
un autre Synode, 374.
Peintres. Ils ne doivent faire aucune Re-
prelentation de ce qui peut favoiifer les
Superftitions de l'Eglife Romaine , 27.
Pénitence Publique. Q.ui font ceux qui la
doivent faire, & pour quelles Fautes,i8.
105, 113. 114. r20. 127. Voi^s Delinqumis.
Perron , Cardinal. Réfutation de fes Ecrits
parle Minilfre Beraud , 228. Le Mini-
lire Cé/»^^»/j;« fut cenfuré pour lui avoir
écrit avec trop d'Afeftiwi, 229.
Perfecution. Elle donne Lieu aux Pafteurs
de changer d'Eglifes .4. Ce qu'une Fem-
me Reformée doit faire quand elle a un
Mari Catholique qui la perfecute , la.
Un Minilf re perfecute qui abandonna fou
Eglife, 47. Avertiffcment à ceux qui fonc
perfecutcs, 130.
Peftiferés. Quelles Vifites & Exhortations
les Miniftres doivent leur faire , 161. 162.
Pirates Reformés. S'il eil licite de les re-
cevoir à la Cène, 10. Si on fait mal d'a-
cheter les M.irchandiles qu'ils espolent
publiquement en Vente , 11. Castrés-
important la - deffus , au Sujet de ceux
que le Prince de. Cmài favorifoit à la Re-
chclle, où lui-même fut menace d'être
privé de la Cène, 133.134.
Pifcator, Profeiïeur de l'Académie de H^»--
tora , aiant troublé les Eglifes Refor-
mées par fes nouvelles Opinions fur la
Juftification , lesXJmverÇiiésd' Angleterre,
d'AÛeningiie , &c de SitiJ/e , fe joignirent a
celles de France pour le cenfurer , 258.
Les Réponfes qu'il fit au Synode Na-
tional de Giip , 301. Cenfure d'un Li-
vre , & Aprobation d'une Lettre qui re-
futoit fes Sentimens , 302. Le Comte
de Nafjati écrivit en fa Faveur , au Syno-
de National de la Rochelle , ihiii. Le Mi-
niftie Dttmottlifi compofa un Livre contre
lui qui fut aprouvé, 432. Le Synode
National de Privas réfuta la Dodrine
duditPz/f^îrof, parXIV. Argumensfon-
dés fur des Paflages de l'Ecriture Sain-
te , & fur plufieurs Raifons, 457. &c.
jufqu'à46ï.
Plaintes de diverfes Provinces , Eglifes &
Perfonnes , 31. 47. 80. 135. 151. 166.
169. 171.179. 181. 190. 207. 208. 210,
222.229. 230. 241.250. 253, 254. 264.
Ooooo 2 271,
TABLE
271. 272 281.283. 28,-. 286. 3-28- 382.
^ 383. 385.386.410. 411. 413. 423. 430.
Politique. Mémoire Synodal lur cette Ma-
tière très- importante pour les Egliles
Reformées, 13. 14. Les Livres Ketur-
més qui en traitent doivent être aprou-
vés par un Coloque , ou par un Synode,
153. Celle que les Reformés de /'//7i? r/i?
France vouloient fuivre , pour agir con-
tre le Pape , en Faveur de l'Eglile Galii-
crme, 190. Cas décidé là-defl"us , au Su-
jet des Pafteurs députés aux Aflemblées
Politiques , 2o2. Décret touchant les
Peines des Loix Politiques dsMoiJi, 222.
Adles de l'Ailemblée Politique tenue à
Cbafie/kraut j par des Minières & autres
Perfonnes, dont le Reluitac elt trés-di-
gne de Remarque, 223. 224.225. In-
certitude touchant les Matières Politi-
ques , ou Civiles , qu'on devoit traiter
dans les Synodes Nationaux, 299. Les
Aftes Politiques de celui de la Rochelle,
243. &c. )ufqu'a 350. Lettres J'Amni-
ftie du Roi , & Déclarations du Synode
National de Privas, touchant les Âflein-
blécs Politiques tenues par les Refor-
més de France, 405. &c. jufqu'a 409. &
420. 425.
Prédicateurs Reformés. S'ils peuvent prê-
cher fans l'Autorité des Magillrats, 22.
Le Synode National de Lion témoigne
que les Miniftres doivent emploier la
Force des Armes pour prêcher, contre la
Volonté des Souverains, 45. Ci.uel doit
être leur Style , & leur Maintien dans
leurs Sermons . 70. Décrets contre ceux
qui prêchent des Dogmes erronés, 114.
Touchant ceux qui font naitre des Dif-
putes, 116. Touchant les Auteurs qu'ils
ne doivent pas citer , 127. Us ne doi-
vent pas traiter la Dodlrine en Forme
de Difpute Scolallique , 236. Ni fe fer-
vir du Mélange des Langues , ibid. Ni
changer de Texte jufqu'a ce qu'ils aient
achevé une Matière, liid. Nouveau Dé-
cret touchant la Manière dont ils doivent
faire leurs Sermons , 260. En quelles
Ocafions ils doivent en faire d'un Style
Scolaftique , 261. Informations que les
Synodes & les Coloques doivent faire
touchant les Méthodes particulières des
Prédicateurs, 304. Règlement pour la
Forme de leurs Serinons , & de leurs
ExprciIîoBS, 359. Nouveau Décret pins
A L P H A B E T I Q.U E
fpccifique là-deiTus , 403. 404,
Prefident ou Modérateur des Synodes.
Quelle eft fa Charge ,1.2. Voies Modé-
rateurs.
Prêt licite de l'Argent qu'on donne à In-
térêt , z6. Ce qu'il faut obfcrver là-def-
fus, 35.39. 42. 86. 153. Celui par le-
quel on donne a Intérêt l'Argent delHné
pour les Pauvres , eft licite , 180. Le
contraire a été décidé par un autre Syno-
de , 200. Mais celui de Montpellier a or-
donné aux Diacres, de mettre l'Argent
des Charités à Intérêt pour les Pauvres,
232. Décret pour régler les Conditions
du Prêt des Minilfres qu'on donne aux
Eglifes qui les demandent , 142. Autres
Décrets diferens là-deffus , 162. 305.
Pretmdiié Religion Reformée. Les b'idéles
doivent s'abftenir de ce mot Prétendue , &
ne foufrir pas qu'il foit mis dans les Pro-
cédures qui fe font en fulfice, 273. Re-
montrantes qui dévoient être faites au
Roi fur cela , par les Députés Généraux
en Cour, 426.
Prières Publiques. En quelles Ocafions on
doit les faire, 6. Celles du Soir & du
Matin font remifes à la Prudence des Sy-
nodes Provinciaux , 39. Chacun doit
avoir la Tête découverte , & fe tenir à
genoux dans les Lieux oii l'on les fait,
147. On n'en doit point faire à l'Enter-
rement d.-s Morts, zS. Celles qu'on fai-
foit Soir & Matin , dans quelques Egli-
fesfurent déièndiies, 65. 66. 108 L'U-
fageen fut confirmé par un autre Syno-
de, 73. Un antre permit aux Anciens &
aux Diacres de les faire publiquement ,
149. Le Formulaire n'en devoit pas
être changé, i8r. Elles dévoient ceffer
bien-tôt, & pourquoi , 227. Les Mini-
ftres furent chargés de les abolir, peu à
peu, àcaufe desSuperftitionsquien naif-
foient , 262.
Primauté des Eglifes Reformées, des Mi-
niftres, des Anciens & des Diacres dé-
fendue, 1.24.
Princes & Grands Seigneurs Reformés. Re-
glemens deDi.ciplinc touchant leurs Mi-
nill;rcs,23 24. 148. 162. 170. Touchant
les Confiltoires de leurs IVlaifons , 176.
couchant lesMiniftres qu'ils doivent me-
ner avec eux à l'Armée, 207. Touchant
leurs Domeftiques , 71. Touchant les
Enfaiis qu'ils font prefenter au Bacêmc
par
DES MATIERES.
par des Procureurs , 182. Touchant les
Charités qu'ils doivent faire , 149. 197.
Toucharyt l'UCage de leurs Droits de Pa-
tronage, 160. 180. Touchant les Grâ-
ces qu'ils peuvent acorder en Qualité ds
Souverains , fans violer les Lois , 222.
Procédures des juges Séculiers qui ne doi-
vent pas être emploiées dans les Synodes
Nationaux , 309. Celles d'un célèbre
ProfefTeur, & de fes Antagoniftes plai-
dant , & agiffant avec plus de Palîion que
de Raifon , 367.
Procurations. S'il eft licite aux Reformés
de ie charger de celles des Catholiques ,
10.
Procureurs des Provinces , où il y avoir des
Eglifes Reformées , envoies à la Cour ,
48. Il n'y a que les Grands Seigneursqui
puiflent (e fervir de leur Entremife pour
prefenter. des Enfans au Batême , 182.
200. L:s Procureurs Reformés ne doi-
vent pas demander des iMonitoires . 219.
Protéflfeursen Théologie Reformés. Ils peu-
vent être Membres des Conlîlloires, &
Députés aux Synodes, 33. Decretstou-
chant leur Eledion , & leurs Fomftions,
115. 121. Casparticuliertouchant la Ré-
pudiation de leurs Femmes, 119. Dé-
crets plus amples touchant leur Voca-
tion , leur Examen , & leurs Devoirs ,
260.275. Témoignages que les Synodes
Provinciaux doivent leur rendre dans les
Synodes Nationaux , 308 Décret pour
■ terminer les Difputes touchant leur élec-
tion, J09. Décret pour régler leurs Le-
çons des Lieux Communs ,313. De quel-
les Dépurations ils fout exemts , ^74.
Celles des AiTemblées Politiques leur
font défendues , 405. Divers Reglemens
Généraux & Particuliers , qui expli-
quent tout ce qui concerne leurs Perfon-
nes , leurs Charges , leurs Devoirs, leurs
Prérogatives , leurs Emolumens , & les
autres Chofes qui en dépendent, 440.
Voies Académies é^ Viiiverfités.
Profeflîon ouverte de la Religion Refor-
mée. Ceux qui ne l'ofent pas faire publi-
quement j doivent être tenus pour Infidè-
les, 183.
Promeffès de Mariage futur. Elles obligent
celui dont la Fiancée s'eft mariée avec
un autre , pendant fa longue .'<bfence,
lecroiant mort, de faire Inrtanced vaut
îes Magiitrats pour l'avoir, zo. Celles
d'une Fille faites te révoquées avant
qu'elle ait douze Ans, font nulles, 39.
Celles que des Reformés font devant u;i
Prêtre, font illicites , 40. Celles d'un
Reformé, faites à une Catholique qui
refufe contre fa Promelfe de faire benir
fon Mariage par un Mirnftre , font nul-
les , ibid. Cas fort extraordinaire fur une
Promeffe de Mariage, 42. Autre Cas
três-bizarre , & la ridicule PretentioT
d'un Miniftre là-deffus, 42. 43. Les Pro-
iTiedés de Mariage faites en Termes
équivoques font nulles , ibid. Celles qui
font faites à une Fille qui fe dit Vierge,
ne l'étant pas , font auifi nulles , 44.
Le confentement mutuel des Parties ne
les dégage pas de leurs Promefles de Ma-
riage , 50.51 52. Les Promefles Clan-
delHnes font nulles, Sy, Elles doivent
être faites en Prefence des Parens dei
Parties, 7^. Deux autres Cas qui les
rendent nulles, 89. Autres Cas touchant
- celles qui font faites par Paroles de Pre-
fent,& qui font irrévocables, 45. 46. 159.
223. Grandes Dificultés furvenues la-
defllis, 1.65, Cas indécis fur cela , 183.
D:cret par leqiicl il fut ordonné de n'en
faire plus que par Paroles de futur , qui
feroient néanmoins indifTolubles , 199.
Un autre Synode décréta le contraire,
217. Et un autre a derechef confirmé
celui-là , & révoqué ce dernier , 239.
Elles ne doivent pas être faites , ni re-
çues dans les Temples des Reformés,
ibid. C'eft aux Magiftrats qu'il apartient
de juger de leur Validité , 314. Nouveau
Décret fort ample touchant les Promef-
fès de Mari.ige irrévocables, 402. 403.
Veics Cas £>" Mnriages.
Propofans, delà Parolede Dieu, Reformés.
Leur Inftitution, 1.6.22. Il leur eft dé-
fendu d'aller prêcher hors du Lieu de
leur Domicile , 42. Ils peuvent afllfter
aux Confiftoires, 65. Et aux Svnodes,
309. Par qui ils doivent être entretenus^
70. 140. 149. 197. Tous les Reformés
doivent y contribuer, 178. En quels Cas
ils doivent rendre ce que les Eglifes ont
fourni pour leur Enrretiîn, 185. La cin-
quième Partie des t hariu's doit être re-
tenue pour eux , 237. 260. 374. Ceux
qui ont prêché , & adminiftré les Sacre-
mens , fans avoir reçu l'Impofition des
Mains , doivent la recevoir quand ils font
Ooooo 3 feits
TABLE ALPHABETI Q^U E
faits Paftein-s de qudlqui Eglife , 215.
245. 246. 259.264. 265. 358. Le con-
traire avoir été décidé pai deux Synodes
Nationaux precedens , 64. 65. 179. Le
Datême qu'ils adminiftrent doit être réi-
téré,274. Une Partie de l'Argent que le
Roi de France avoit odroié aux Eglifes
Reformées, devoir être emploie a l'En-
tretien des Propofans , 274. Décret con-
cernant leurs Propofitions j 313. Voies
Candidats , Etttdimis , à' Lcoliers.
Profelites. Ils ne doivent être reçus au St.
Miniftsre qu'après une longue 'Epreuve ,
4.24. 38. Elle eft fixée à deux Ans par
le Synode National de Iz Rochelle , 304.
Et par celui de Privas , quand on les veut
recevoir pour Anciens , ou pour Diacres,
420. On ne doit point établir de Fonds
pour leur Subfirtance, 361.
Protertations de Nullité contre le Concile
de Trente faites par le Synode National
de Poiâiers, 22. Et par celui de Lio»,
74. Deze fur chargé par ce Synode , de
mettre par écrit, en Latin , &en Fran-
çois , les Railons & les Caufes de ces
Protcftations de Nullité contre ledit Con-
cile , il/'d.
Provinces Ecclefiafliques des Eglifes Re-
formées de France , diviféesencinq Claf-
fes, par le Synode National de Lion, ^S.
Comment & par qui leurs Diferens dé-
voient être terminés , 76. Elles dévoient
prendre Soin d^s Veuves, & des Enfans
des Miniftres decedcs à leur Service , yy.
Elles ne dévoient avoir aucune Préémi-
nence les unes fur les autres , 126. Elles
dévoient établir des Ecoles , ibid Et fon-
der des Coleges & des Univerfités , 197.
Décret par lequel le Synode National de
Figeac régla leur Département en XIX.
Clafles , 143. Autre Décret touchant
l'Entretien de leurs Coleges, &celuide
cinq Univerfités , 251. Voies Eglifes, à-
Synodes.
Pfeaumes, mis enRime Françoife. On ne
doit pas les lire , mais les chanter dans
les Eglifes Reformées, 143. Chacundes
Fidèles en doir avoir , & les Relieurs ne
doivent pas les feparer du Catechifme &
des Prières , 152. Tous ceux qui font
dans les Aflemblées de Pieté, où l'on les
chante , doivent avoir la Tète découver-
te, 177. Changement propofé là-deflus,
319. Décret touchant lesCabndriersque
les Imprimeurs ajoutent au Volume dg*
Pfeaumes , 420,
QUeftions les plus dificiles touchant la
Foi , la Doftrine & les Herefies. Par
quels Sufrages elles doivent être dé-
cidées , dans les Synodes Nationaux,
quand les Miniftres ne peuvent pas s'y
acorder, 17. Trois Queftions dificiles
propofées par le Synode National de
Linn, auxProfefleursdeG«/ri>f , & leurs
Réponfes, 50. &c. jufqu'à 57. Autres
Queftions très - importantes fur XXVI.
Cas tous diferens , refolus en XL VIL
Articles, ou Décrets, 81. &:c. jufqu'à
97. Autres (^ueftions propofées dans
XXXIX. Articles du Synode National
Ae Privas, touchant la Revocation des
Décrets des Synodes Nationaux prece-
dens , fur l'Adminiftration du Batème,
446. &c. jufqu'à 457. Conclufion qiû
porte qu'on ne doit plus agiter la Que-
ilion du Batème , qui a donné lieiï aux
Dificultés des XXXIX. C^uellions pré-
cédentes, ibid. Voies Demandes (^ Cas di
ConJ'cktite.
RAmus & deux autres Miniftres font des
Livres contre la Difcipline Ecclcfia-
ftique , 122. Et contre les Dogmes de la
ConfeflîondeFoi, 123. Cenfure qui leur
devoit être faite, 124.
Rechute de ceux qui ont fait Pénitence pu-
blique. Elle mérite l'Excommunication,
40-
Reconnoiflance qui doit être faite par les
Ecclefiaftiques de PEglife Romaine,
quand ils veulent recevoir la Cène, 26.
Décret pour celle des Delinquans, 127.
Elle ne doit être pratiquée que pour des
Fautes très-grandes & publiques, 142.
Ceux-là même qui ont péché doivent la
faire , eu propre Perfonne , 150. Cas
particulier là-delTus , ibid. Quelle Spéci-
fication ils doivent faire de leurs Fautes,
■î8f. Les Confiftoires ne doivent pas y
o'Liliger ceux qui ont été punis par les
Mngiftrats , 187. Si ce n'eft les Uuelli-
ftes , ibid. Ni faire fpecifier les Crimes
•où il y a Peine de Mort, ou Note d'In-
faaiic.
DES MATIERES.
famic, 197. Autre Décret contraire à
celui-la , fur un Cascrcs-importanc,2i8.
Décret touchant la Reconnoiflance des
Femmes Impudiques j 220. Voies Delm-
qtiaiis.
Recueil de toutes les Chofes mémorables,
qui devoir être fait par toutes les Eglifes
Reformées, 47. 121.153. 158. Toutes
les Provinces furent cenfurées pour avoir
négligé de le faire, i8i. Nouveau Dé-
cret pour les y obliger, 281. Septième
Ordonnance faite pour cela , 286. Elle
fut exprcflement révoquée par le Synode
National de PWu/»J, 401. Celui de tous
les Aftes des XVIII. premiers Synodes
Nationaux aprouve, 385.^86. Votés Ac-
tes zy Difcipliue,
Recufation des Minières , 245, Celle des
Anciens & des Diacres , qui fe fait pour
des Motifs dont cloaque Conlilloire doit
juger, y6. 305. Celle de tout un Confi-
lloire ne doit pas être admife, ibid. Ni
même celle qui en exclut plus de la Moi-
tié de fes Membres, 401.
Réfutation des Livres des Averfaires. Rè-
glement fait la-dellus, 108. 109. Per-
fonncs chargées de l'exécuter , 127. Apro-
bation que leurs Ecrits doivent avoir,
153. Réfutation de plufieurs Herefiar-
ques, 157- 158. Celle de plufieurs Au-
teurs Eterodoxes , 122. iZ^. i7i. Celle
des Ecrits du Profelîeur Prjcator , 301.
302. Voies Ecrits <!^ Avojants.
Regens des Coleges Reformés , & ce qui
les concerne , réglé dans plufieurs Dé-
crets , 197 379. 391. 434. &c. jufqu'à
445. Voies Umvcrjttes eb" Coleges.
Regitre desBatêmes & des Mariagesqu'on
doit avoir dans les Eglifes Reformées,
7. Quels font les Entans batifés dont on
nç doit pas y faire Alcnrson , 159 Dé-
cret pour tenir un Regitre des ProfeliteSj
& des Morts 185. Autre Règlement
pour celui des Profelites , 200 248.
Reglemens de la Difcipline Ecclelialtique
imprimés en divers Exemplaires , dont les
Canons étoient fi diferens , que le Syno-
de National de F«'r»«/nefavoitpasceux
qu'il devoit adopter, 72. Trois Eglifes
en firent un Syileme complet, ihid. Cer-
tains Particuliers s'en plaignirent, mais
ces Reglemens furent néanmoins aprou-
vés , 7f . 76. Deux Décrets contraires
l'un à l'autre, touchant leur Publication
en Chaire, 31. 162. Votés Us mrtrtj Ri-
gkmens é^ leurs Corrcâioris dans le fine de
ta Difcipline. Reglemens pour les Uni-
verlicés Reformées de France, 251.275.
i?9- 315.378.434. &:c. jufqu'à 440. Fo/Vj
Lutvajités. Règlement pour les Cham-
bres Mi-parties , 275. Règlement auSu-
K^ des Legs Teftamentaires faits pour
l'Entretien des Minilbes , & des Eglifes,
contenu en VI. Articles, 136. 137. 138.
Celui qui fut drefle au Synode National
de Saint Maixent pour l'Eledion , l'Exa-
men Se l'Ordination des Paifeurs, 357.
358. Voies les antres Rtglainns fous Ls Ti-
tres Particuliers de la Difciplim.
Reine de Nuvmre. Demande qu'elle fit au
Synode National de la Roch,rlle , Se la
prudente Réponfe qu'on lui fie fur un
Cas deConfciencetrcs-iinpoitanr , 108.
Confeil qui lui fut donne , touchant les
Charges dont elle difpofoit, 109. Elle
figna les Adtes de ce Synode avec plu-
fieurs Grands Seigneurs , m. On lui
acorda un Miniftre pour un An , 124.
Lettres Synodales de Congratulation qui
lui furent envolées , 180. i8i.
Relations de toutes les Chofes Mémorables
qui dévoient être envolées aux Miniltres
de Genève , 47. A ceux de Uon , I2i.
Aux Synodes Provinciaux , & de ceux-
là aux Nationaux, 150 Autres Décrets
pour cela , 150. 181. 281. 286. Voies
Recueil.
Religion Reformée. On ne doit pas foufrir
qu'elle foit defignée par le mot de /Vf rw-
,dué dans les .'^ctes , ni dans les Procédu-
res fignées par les Reformés, 273.
Remontrances faites parles Etats du Lsn-
guedoc, au Synode Nation.! 1 de Lion, 37,
38. Par les Reformés à l'Ademblée de
Sainte Foi, 181. hwKoxàtFrance ,ihicl.
Aux Synodes Nationaux par diverfes
Provinces, Eglifes, & Perfonnes, 29.
30 17. 102. 103. 128. 167. 191. 192.201.
206. 207. 229. 264. 272. 273. 312- 324»^
327. i29 333. 374. 375. 382. 383. 384.
386.404.407.
Rentes Annuelles des CommunautésRefbr-
me;s, pour l'Entretien de leurs Eglifes,
& de leurs Parteurs, 337,
Rcponfes faites par le Synode National de
Lion aux Etats du La>tgtiedoc 37. 3S. Par
celui de Vertticil fur XX VI. Cas de Con-
fcieoce très - imponans , décidés ein
XL-VI£,
TABLE ALPHABETIQUE
XLVII. Articles , 8i. &:c. jufqu'à 97.
Celles des FrofefTL-urs de Genève fur trois
Demandes qui leur furent faites par le
Synode National de Lion, contenues en
XXXV. Articles, 50. Sec. jufqu'à 57.
Celles de Mnrellius aux Ecrits de Rama ,
& de DergeroH, iZ2. Celles de Beze à
<iuelques Auteurs , 123. Aux Miniftres
de Zurich , iz§. Celles de Daneau aux
Ecrits de Bellarmin , 186. Vuiés Eirits ,
Lettres , c>- Demandes.
Répudiation qui n'a pas toujours Lieu dans
les Mariages , quoique l'une des Parties
ie foit proftituée , 11. Diferencequ'il y
a entre la Répudiation des Femmes des
Miniftres, & celles des ProfeiTeurs en
Théologie, 119. Voies Divoice c>' A/a-
riages.
Requête prefentée au Roi de Fr/jittf , pour
la Tenue des Synodes Reforme's , 47.
Par les Députés des Eglifes Reformées
des F/ns-Uas,au Synode National de Vitré,
157-
■Rcfîdence des Pafteurs Reformés ordonnée
plufieurs fois, 180. Voies Mitiijîres.
Reftitution du Bien d'autrui. Par qui , &
comment elle doit être faite , 11.
Retour des Députés qui vont aux Synodts.
Il ne doit pas être limité , 69.
Révérence qu'on doit faire paroitre quand
on adminillre , on reçoit les Sacremens
delà Cène ,& du Batème, 34,
Revifions de la Confeffion de Foi des Egli-
fes Reformées de France , 98. 99. HZ,
17^. 196. 215 258.259. 301. 303. 314.
357.399.400. Revifions & Correftions
de laDifcipliiK Ecclefîaftique des mêmes
Eglifes. 14 &rc. jufqu'à 17. 32.33.34.
72.75- 76. 100. &c. jufqu'à 109. 112,
&c.julqu'à H9. 148. &c. jufqu'à 154.
162. 163. 164.176. 177. 178. 196. Sec.
jufqu'à 199. 221 222. 236. &C. jufqu'à
240. 260.261.262.304. 305.306, 357.
&C. jufqu'à 360. 400. 401. 403. Voi^S
Difciplirie , i^ Coiifcjfton.
Réunion de toutes les Eglifes Reformées &
Proteftantes de la ■ hrêtienté projetée,
& la Commiffion qui en fut donnée à plu-
fieurs Députés, 31, Q^ielen fut le Suc-
cès , 132. 133. Chaidieit Miniftre , Dé-
puté quelques Années après pour le mê-
me Sujet, 170. Décret condamnant les
Projets de K-ciJnion entre les Reformés
&les Catholiques, ^19. Pludeurs Ecrits
mis en Lumière h-deffus, 222. Diverfes
Lettres Ëc RHblutioRS pour ce Sujet,
300. Nouvelles Démarches pour réunir
les Proteftans d'A/hmagiie avec les Re-
formés de FroMce, &r ceux lies autres Pais,
274. A(5le du Synode National de PWyjy,
fait pour la Réunion de toutes les Eglifes,
de tous les Minières Se des Grands Sei-
gneurs Reformés, parmi lefquels ily avoit
des Divifions honteufes, 22i. 222. 223.
Voies Umoii,
Révoltés contre la Religion Reformée.
Comment ils doivent être excommuniés,
113. 140. 150. Voies Apojiats é^ Excom-
vninication.
Rùhnn (le Duc de) renvoie d'un Synode
National, fans pouvoir obtenir un Mini-
ftre pour l'Eglife de fa Maifon, 134,
Roi de France. Quelles Difpenfes de Maria-
ge il étoit licite aux Reformés de lui de-
mander ,153. Les Miniftres dévoient
faire des Prières Publiques pour faCon-
(ervation, & lui remontrer fon Devoir,
180. Ce que l'Aiïemblée àt Sainte Foi
devoit lui demander, i8r. Il écrivit au
Synode National deS/Jt/w»?-, pour témoi-
gner fa bonne Afedlioii à tous les Refor-
més, 201. Il déclara à celui de Gfr^fa»
qu'il leur permettoit de tenir des Aflem-
blées Politiques, pour nommer deux Dé-
putés qui iroient refider à la Cour pour
y faire leurs Remontrances ; 250. Bre-
vet & Lettres qu'il promit pour convo-
quer une Affemblée Politique, 251. De-
mandes qu'on lui fit par Ordre du Syno-
de National de G/ip , touchant la Tolé-
rance du Dogme de l'/4'?/fc/&"7?, 272 Et
celle de nommer la Religion Reformée,
dans les Ades & Procédures , fans y
ajouter le mot de Prétendue, 273. Let-
tres qu'il écrivit au Synode National de
la Rochelle , 345. 346. Et à celui de Privas
touchant les Affemblces Politiques des
Reformés, auxquels il acordoit uneAm-
niftie, 405.406. Déclaration fort ample
que ledit Synode lui fit fur cela , 407.
408. 409. Brevet par lequel Sa Majefté
acordoit une Augmentation de quarante
cinq mille Livres aux Eglifes Reformées,
omxf la Somme de Cent trente-cinq mil-
le Livres qu'il leurdonnoit tousles Ans,
424.443.444.
Roi de Nnvtine & autres Seigneurs Refor-
-inés que les Synodes Nationaux decla-
roienc
roient être obliges d'entretenir des Pro-
porans , 149. Ce Monarque demanda
que Icfdits Synodes lui envoialTcnc des
Gens de Qualité pour Députés, 170.
Rôle des Miniftres Vagabonds & Interdits,
par le Synode National de Lion, au Nom-
bre de XXI. , 36. 37- Autre Rble de
XXIV. Minilhes Depofés par le même
Synode , 49. Règlement 8Î Formalités
touchant ces Rôles, 74. Autre Rôle de
IX. Miniftres Vagabonds & Interdits,
78. 79. Autre Rôle de IX. Miniftres
Apoftats & Vagabonds , m. Autre
Rôle de X. Miniftres Depofés & Vaga-
bonds, 125. Autre Rôle de IV. Mini-
ftres Apoftats & Vagabonds, 154. Au-
tre Rôle de IX. Miniftres Depofés &.-
Vagabonds, 193. Autre Rôle de V. Mi-
niftres Depofés ,211. Et d'un Vagabond
très-pernicieux Hérétique, ibid. Autre
Rôle de III. Miniftres Depofés & Vaga-
bonds, 254. Autre Rôle de VI. Mini-
ftres A.poftats, ou Depofés, 316, Trois
autres Depofés pour de grands Crimes en
apellerent fans Raifon , 262. 365. 374.
Autre Rôle de VI. Miniftres Depofés,
393. Et de deux Apoftats, 44c. Rôle Ge-
neral de tous les Miniftres & de toutes les
Eglifes qu'ils defervoient en France l'An
M. DC. III. 287. &c. jufqu'à295. Au-
tre Rôle General de tous les Pafteurs des
, Eglifes Reformées de France , drefle l'An
M. DC. IX. 389. 390. Décret touchant
ces Rôles Généraux que les Provinces dé-
voient faire de toutes leurs Eglifes , de
tous leurs Miniftres,& de tous leurs Pro-
pofans , 425. Voies les entres Rôles duTo-
me II. & celui de tous les Pafteurs Re-
formés de Fra'ice , avec leurs Noms &
ceux de leurs Eglifes , qui fut drefle l'An
M. DC. XXX VII. & qui a été mis à la
Tête de ce premier Tome .- parce que
c'eft le dernier Rôle qui a été fait dans
les Synodes Nationaux àcF'mnce, 291.
&c. jufqu'à la Page 306. des Lettres
Anecdotes Préliminaires.
Rnttin, Pafteur de l'Eglife de la Rochelle,
fut remercié pour avoir travaillé à une
Verfion de la Bible, 197, Le Synode
National de Srîj/w;«f lui donna deux Com
minions très-importantes , 205. 206. Le
Coipque à'Omx &:le Prefidial de la /?o-
fW/^demanderent qu'il continuât l'Exer-
cice de fon Miniftere dans ladite Ville,
Tome II.
DES MATIERES.
208. 228. Ce Miniftre fit un Projet,avec
quelques autres Pafteurs de trahir la Cau-
fe des Eglifes Reformées dans une Con-
férence Publique avcc le- Catholiques,
&: il apoftafia avec fes Complices dans
l'Execution de cette Perfidie, 2.11. Zi2.
SAcremens des Eglifes Reformées. Le
Formulaire ne doit pas en être changé,
180. Mais on y doit néanmoins ajouter
quelques Paroles, }ii. 312. Voies Batê-
vie (^ Cène.
Saumuv. Décret fort important au Sujet de
l'Affemblée Politique des Reformés qui
fe tint dans cette Ville , où ils n'obéirent
pas fans aucun Délai, aux Ordres du /^o?,
non plus que le Synode National de 6Vr-
geoH qui les en détourna, 250. Les Comp-
tes des Deniers qui furent ajugés à TU-
niverfité de Saiimnr , pour fon Etablifle-
ment & fon Entretien , 312.
Scandales qu'on doit prévenir dans les Ma-
riages des Miniftres qui époufent des Fem-
mes qui les deshonorent, 34.
Schifmatiques. Quels Miniftres doivent être
mis dans ce Rang, J.
Sculpteurs. Ils ne doivent faire aucun Ou-
vrage qui ait du Raport à rido!atrie,27.
7i-75-
Secrétaires Reformés. Ils peuvent faire &
ligner des Ecrits , pour des Chofes qui
concernent l'Idolâtrie , 65. Q_uels ont
été les Miniftres & les Anciens qui ont eu
cette Charge, pour drefler & ligner les
Ades des Synodes Nationaux des Eglifes
Reformées de Fiance, i. 13. 2J. 32. 58.
72. 98. n2. 126. 138. 146. 155. I73I94-
213. 233. 255. 296. 353.395.
Sed/:n. L'Univerfité de cette Ville la fut
coniprife entre celles de F>-tf«ff 312. Le
Duc de Bouillon, & les Pafteurs de cette
Ville envolèrent un Député au Synode
. "ti iùon AÏ de Saint Mûixcnt, 356.
Seigneurs Reformés qui ont des Miniftres
chéseux. Ils ne doivent pas les en faire
fortir pour voiager ', & pourquoi , 70.
Quelles Perfonnes ils ne doivent pas fou-
frir chéseux, ibid. Ils doivent envoier
leurs Miniftres aux Synodes Nationaux ,
148. QuelUfage ils doivent faire des Bé-
néfices dont ils ont le Droit de Patrona-
ge, 160. Et de tous les autres qu'ils poiïe-
Ppppp àsm.
TABLE ALPHABETI QJJ E
dmz, ïo6. i6o. 169. 183. 239. Ils ne
doiveiTt pas rétablir chés eux bs Eglifes,
ni les Chapelles où l'on dit !a Merte, fi
elles tombent en ruine , 248. Décret
touchant leurs Armoiries élevées fur les
Frontifpices des Temples , 273. lis font
exhortés par le Synode National de la
Rochellt! d'avoir un Miniftre avec eux en
Cour, & dans leurs Voiages , 304. 305.
Les grandes Divifions qui étoient fomen-
tées parmi eux reconnues par h Synode
National de Privas, 421.422.423.
Sénat de chaque Eglife Reformée. De quel-
les Perfonnes il doit être compofé , 5. Le
Synode National de Nimes ordonna qu'il
fut changé en Confiftoire, i2o.
Sens des Auteurs Sacré?. L'Interprétation
en eft défendue , par le Synoie National
de Lion, aux Reformes f.ins Dillindlion,
tant Hommes que Femmes, ^z.
Sentence contre les Reformés de Loitdun ,
29.30. Formalités requifes pour les Sen-
tences d'Excommunication , 59. 60. 61.
113. 114. 115. 116. 117. Formulaire qui
en fut dreifé par un Synode National ,
463.464.
Serment de garder le Secret dans les Egli-
fes Reformées. Si on doit y obliger ceux
qu'on y reçoit à la Communion, & s'ils
cloivent dire la Vérité de ce qui s'y paife
auxMagiftrats, 9. Les Sermens où il y
a de la Tromperie n'empêchent pas la
Recifîon des Contrats, 27. Quels font
les Sermens auxquels les Conûrtoires,les
Coloques & les Synodes peuvent obliger
les Fidèles , 304. Serment que doivent
faire tous ceux qui font députés aux Sy-
nodes, de n'avoir pas brigué pour avoir
cet Emploi, 373. Le Serment fait par
les Reformés de ne point alTifteraux Ban-
quets des Catholiques, ne les oblige pas
de s'en abfenter toujours, 11 Les For-
malités que les Reformés doivent fuivre
dans les Sitmens exigés d'eux par les
.Magiftrats Catholiques , 180. Celles
que les Magiftrats Reformés ne doivent
pas recevoir dans les Sermens des Ca-
tholiques, 202. Ni des Reformés, 274.
S;rmons auxquelles Reformés ne doivent
point affifter, 4 15. 44. Avec quelle
Gravité , Se quel Stile ils doivent être
faits par les Miniftres, 70. Ce qu'ils ne
doivent pas cirer en prêchant, 127. 200.
La Forme des Sermons que les Confiftoi-
res doivent examiner ,22 1. Le Jugement
de la Doctrine qu'ils contiennent n'apar-
tient qu'aux Miiiiîfres , ibid. Difputefur
la Préface des Sermons de Calvin , 80.
Voies Prédicateurs.
Sures Miniftre , fait examiner un Recueil
delà Dodrine des Anciens Pères, 186.
Il fut chargé d'écrire aux Eglifes dePro-
w««pour Icsconfoler, 196. On l'obli-
gea de rendre Compte de l'Argent d'une
Collège, 187. Il prefenta des Lettres de
Créance , & celles du Roi au Synode Na-
tional de Sarimm- , 201. On lui confia
une Commifïïon très -importante, 205.
Il fe plaignit de ce qu'on vouloit lui fai-
re rendre Compte de l'Argent qu'il avoit
reçu AuRoi, 208. On le chargea de ré-
pondre aux Ecrits du Sr. Cayer , Mini-
ftre Apoftat , 209. Il pro)etta , avec
quelques autres Miniftres , de trahir la
Caufe des Eglifes Reformées dans une
Conférence publique avec les Catholi-
ques , & apoftafia avec fes Complices ,
211. 212.
Signatures en Rlanc, quetous les Députés
au Synode National de Sainte Foi donnè-
rent à un Miniftre, qui devoir travailler
à la Réunion des Proteftans avec les Re-
formés,
132 lii-
Sorciers , Enchanteurs , &r Noùeurs d'E-
guillette excommuniés publiquementdans
les Eglifes Reformées , 183. 184. Illu-
fions reconnues là-defius & leurs Remè-
des, 217. Hiftoire d'un Démoniaque,
282. Décret touchant ceux qui craignent
les Sortilèges dans leurs Mariages , 308.
Condamnation d'un Ecrit fait au Sujet
d'un Poiïedé, 313. Divorce fait pour
un Sortilège, ^^o.
Soumiflîon à tous les Décrets des Synodes
Nationaux promife par les Lettres que
les Synodes Provinciaux , les Coloques
8i les Eglifes donnoient a leurs Députés
auxdits Synodes Nationaux , 299. Cet-
te Claufe de SoumrlTion a été jugée ne-
ceftaii-f; pour la Validité des Adles, &
des Décrets defdits Synodes, ibid.
Souverains. En quelles Ocafions on peut
prêcher contre leurs Défenfes , 22. Quel-
les font les Grâces qu'ils peuvent acorder,
fans violer lesLoix, 222.
Spedacles Profanes défendus aux Refor-
mes, 118. Avec tous les Divertiflemens,
& autres Chofes qui y ont du Raport,ai9.
Subfi-
DES MA
Subfiflance que les Eglifes refofent à leurs
Pafteurs, 17. Ce que les Synodes doivenc
faire pour punir ces Eglifes , èy. Celle
que les Parens doivenc fe donner récipro-
quement en de certains Cas , 71. 108.
Celle que les Provinces doivent aux Veu-
ves & aux Enfans des Miniftres , jj.
Aux Miniftres mêmes, 80. Autres Dé-
crets &: Cenfures contre les Eglifes qui
ne donnent pas toute la Subfiftance ne-
ceffaire à leurs Pafteurs , ii^. xxy. i<j^.
152.161.177- i8o. 181. 182. 215. 240.
Votés l)igi atitude .
'ijubftance. Changement qu'on propofa de
faire fur ce Mot dans la Confeflîon de
Foi , 99 En quel Sens on l'a retenu ,
1 12. Le Sj'node National de Montattban a
ratifié ce qui en avoit été refolu par ceux
de la Rocbclk Se de Nimet , 175,
Subvention au Défaut de laquelle un Mim-
ftre peut quiter fon Eglife , 4. Vuiés In-
gratitude.
Superftitions de l'Eglife Romaine. Les
Reformes ne doivent pas les favorifer
par aucuns de leurs Ouvrages, de quelle
Nature qu'ils foient, 27. y^. 75:.
Sufpenfion des Miniftres Vagabonds , 16.
Autres Décrets de Dilcipline là-defl"us,
114. 118. Elle ne cefle point par aucun
Apel, jufqu'au Jugement définitif, ;0).
Voies Vagalonds , Mini fins , c^ Rôle. Suf-
penfion de la Cène pour divers Sujets, &
!)our diverfes Perlonnes , dont les Cas
ont expliqués dans plufieurs Décrets ,
lO.Il. 12. 20.21.22.43.44.69.76.106.
115. 130. Celle donc on menaçoit le
Prince de Cw^é, 133.154 Voies une.
Synodes Nationaux des Eglifes Reformées
de Fid'ici. En quel tems on devoit les
convoquer, 2. 2i6. Requête prefentée
au Roi pour les affembler , 47. Qui
écoienc ceux qui devoisnc y avoir leur
Voix deliberacive, & decifive, 14.198.
Reglemenc couchanc le tems de leur Con-
vocation , ^ ceux qui dévoient y être
députés. 16.140. Quelles Matières les
Synodes Provinciaux y dévoient renvoier,
17. Ce qu'on dévoie faire quand les Mi-
niftres ne pouvoienc pas s'y acorder fur
les Matières de Foi, ihid. Quelle éroit
PAutorité de ces Synodes quand ils fai-
foient leursDecrecs en l'Abfence de plu-
fieurs Députés des Eglifes Reformées,
2}. Celui qu'elles convoquèrent à Or/f««j
T I E R E S.
l'An M. D. LXIL fut le premier qui
s'atribua le Nom , & l'Autoricéde Con-
cile General des Eglifes Reformées, quoi
que plufieurs de ces Eglilés n'y euffent
aucun Depucé, 23. Les Aâes de ce Sy-
node furent compilés , avec ceux des
trois precedens , par l'Eglife de Lion,
48. Reglemenc General pour la Convo-
cation defdits Synodes, 68. Qui étoient
ceux qui en dévoient forcir en cercains
Cas, 77. Trois nouveaux Arcicles de
Difcipline pour ces Synodes, 114. 115.
Ce qu'ils pouvoienc décider quand les
Parcies cnDifcorde écoienc abfentes,i30.
Ils fe dévoient affembler une fois tous les
Ans, 140. Chaque Pafteur devoit y ve-
nir accompagné d'un Ancien, ibid. Quel-
les étoient les Apcllations qu'on ne de-
voit pas y porter , 143. 144. Nouveau
Decrec couchanc leur Aucoricé fuprême ,
151. Chaque Province dévoie y envoler
deux Miniftres, & deux Anciens, ibid.
Les Reformés de l'Iflc de trance propo-
ferenc de ne les aflembler que raremenc,
Se jamais fans de grandes Raifons, 190.
Les Magiftrats Reformés n'avoient pas
le Droic d'y aiïifter dans les Lieux de
leur Reftbrc, 202. Le Synode National
de Montpellier ordonna qu'ils ne fe cien-
droieiic que de crois en crois Ans , 2i6.
Decrec touchant les Miniftres &: autres
Perfonnes qui y venoient fans aucune
Deputation, 272. Règlement General
qu'on fit fur cela , 299.300. Autre Rè-
glement plus fpecial la-deffus, 356. Les
Propofans pouvoient y être admis , à
certaines Conditions , 309. Quels AÂes
& quelles Procédures on ne devoit pas y
emploier , ibid. Et quelles Matières on
ne dévoie pas y renvoier , ibid. & 310.
Synodes Provinciaux, On doic les tenir tous
les Ans une fois , 2. De que» ils peuvent
décider fans Apel, 16. 17. Les Sencen-
ces d'Excommunicacion qu'ils confir-
menc fonc valables , 32. Ils doivent être
divifés félon les Gouvernemens , 6G.
Combien de Miniftres ils doivent envoier
aux Synodes Nationaux , 68. Qiiîls
Mémoires ils doivent dreffer , 69. Ils
doivent s'afTembler dans chaque Gouver-
nement, 75. DequellesMaeieresilsdoi-
vent juger , 76. Trois D;crets qui les
concernent, lO'Ç. Nouveau Règlement
pour les aft"embler tous les Ans une fois,
Pppppz 140.
TABLE ALPHABETI QJJ E
140. Chaque Paileurdoit y venir acom-
pagné d'un Ancien, ibU. Autre Dccret
touchant leur Autorité, 143.144. Rè-
gles de leur Subordination aux Synodes
Nationaux, 151. Tous les Miniftres de
chaque Province doivent fe trouver dans
celui de leur Diftriû, ibid. Ceux d'une
autre Province peuvent y avoir leur Voix
deliberative , 161. Propofitions faites de
ne les affembler que rarement , & pour
de grandes Raifons, 190. LesMagiltrats
font exclus d'y affifter dans les Lieux de
leurRciTort, 202. Décret touchant l'Au-
torité que lefdits Synodes ont de prêter
des Miniftres, 30^. Témoignages qu'ils
doivent rendre aux Synodes Nationaux
touchant les Profelîeurs des Univerlîtcs,
308. On y doit juger fans aucun Apelce
qui concerne les Matières Pécuniaires,
310. Décret touchant le peu d'Ordre
qui fe gardoit dans quelques-uns de ces
Synodes , 405. Cenfures qu'on leur fit
de ce qu'ils avoient contrevenu à la Dif-
cipline Ecclelîaftique, 417.
Syfteme complet de la Difcipline Ecclefia-
ftiquedreffé par les Eglifes de Paris, d'Or-
If au s , ScdeMemix, 72. Voies Difcipline.
Reforme's , 83. Six Articles concernant
la Forme des Legs Teftamentaires faits
pour l'Entretien des Patleurs & des Egli-
fes , 336.337.338.
Théâtre de VAntechriJl. C'eft le Titre d'un
Livre qui fut compofé par Ordre du Sy-
node National de la Rochelle^ ëc prefen-
té a celui ai St. Maixent, 361.
Thefes contenant plufieurs Erreurs condam-
nées, 206.
Tours de Gibecière défendus par le Syno-
de National de Pniâiers, 16.
Traité de la Difcipline , & de la Police
Chrétienne compofé par yean Morefi ,
renvcrfant l'Ordre établi dans les Egli-
fes Reformées , fut condamné par le Sy-
node National d'y>/t'(!«i, 29.
Trente. Les Proteftations faites contre le
Concile de cette Ville, par deux Synodes
Nationaux , 22. 47. Beze les mit par
Ecrit, en Latin & en François, 74.
Tromperie d'une Femme Reformée , qui
ôta le Droit à fon Mari de la répudier,
quoi qu'elle fe fur proftituée, 12. 13.
Tmeune Duc de Boiiillon & Maréchal de
France , vint dans le Synode National de
Sainte Foi, & y affifta avec des Juges 8r
des Magiftrats , 126.
TEmoignages que doivent avoir les Mi-
niftres qui changent d'Eglifes, 2. Ceux
qu'on donne aux Reformés qui voiagent,
ou qui changent de Domicile , & les
Claufes qu'ils doivent avoir , 63. 128.
149.308. Décret concernant les Témoi-
gnages de grande Importance, 74. Les
Conlîftoires n'en doivent point donner
aux Magiftrats , 141. Ni les Miniftres
aux Catholiques , pour aucune Choie ,
377. Qiiels font ceux des Particuliers qui
doivent être déchirés par les Confiftoires,
149. Règlement plus ample là- deffus ,
305. Plufieurs autres Décrets concernant
les Témoignages de Politique , pour les
Gouverneurs des Places d'Otage , 224.
225. 312. Pour les Oficicrs des Cham-
bres Ali-parties, 27J. Et pour les Mem-
bres des Chambres de l'Edit , ibid.
Témoins dont la Confrontation ne doit pas
être recùè dans les Confiftoires , 167.
168.
Teftamens pleins d'Abus & de Superfti-
tions. S'ils peuvent être exécutés par des
VAgabonds. Il y a cinq Rôles dans lef-
quels on trouve LUI. Miniftres Va-
gabonds qui furent interdits , ou depofés
parles Synodes Nationaux qui en ont fait
les Portraits naturels , afin que chacun
les reconnut, 36. 37. 78. 79. m. 125,
254. Les Formalités qu'on devoitgarder
pour les mettre dans ces Rôles, 74. Ils
ne pouvoient pas en être ôtés fans l'Avis
d'un Synode National , yy. Voies Râle
C-- Apnflats.
Validité des Aftes & des Décrets des Syno-
des Nationaux , faits fans la Participa-
tion de plufieurs Députés des Eglifes Re-
formées, 23.
Venahté des Ofices dont il eft parlé à la Pa-
ge 109. raiée du Corps de la Difcipline ,
199.
Veuves des Miniftres. Par qui elles doivent
être entretenues, 77. 2i6. 245 Elles ne
doivent pas fe remarier avant le Tems
ordonné parles Loix Civiles, 79. Leurs
Noms doivent être enregîtrés dans cha-
que
DES MATIERES.
que Synode Provincial j 127. Cas ttes-
dificile, touchant le Mariage d'une Veu-
ve, 165. Autre Cas indécis touchant le
ïcms qu'elles doivent garder leur Vi-
duité, 199. Décret qui le décide, 217.
Vices. Comment il faut les corriger , 82.
Voies Delmijriaiis, Cenjhrcf , Reconnoijflui-
ees , ô" Excnmmitnkfitions . ■-■■■■
Vifiteurs des EgHles Reformées qui avoienc
érc députés par qoelquss Synodes , fu-
rent entièrement Tuprimcs par quelques
autres , 2Ô.
Vitriers Reformés. Ils ne doivent faire au-
cun Ouvrage qui ait du Raporc à l'Ido-
lâtrie, 27- 73- 75-
Union des quatre Evang^liftes;- C'eft leTi-
tre d'un Livre de Chatki titt Moàlw.vtm-
pli d'Erreurs & conJam'në , 70^. Union
des Egliies dans chaque Synode Provin-
cial j 25. De celles de fv/wf?, avec cel-
les des Reformés des Pais Uns , ■ 157.
158. Celle de l'AlTemblée àzManta, ju-
rée par toutes les Eglifes Reformées de
France, iSi. Mais retracée en Partie
dans un autre Synode National , 200.
Et confirmée derechefpartm' autre, 203.
204. Décret fort conuderable touchant
lesgrands Maux caufés par la Rupture de
cette Union entre les Reformés , 223.
Union des Eglifes du Marquifat de Sala-
ces, en Piémont . avec celles de France,
271. Nouveaux Troubles, & Defordres
caufés par un Député en Cour , contre
cette Union des Eglifes Reformées de
France, 275. 276. Nouvelles D;;marchcs
faites pour l'Union de toutes les Eglifes
Reformées & Proteftantes , 300. Adle
de rUrnon de celles de France, dreffé au
Synode National de Privas , 398. 399.
421.422.423. Voies Rèiininn.
Univerfités des François Reformés. Ils dé-
voient s'eforcer d'en établir au moins
deux, 197. Décret pour en entretenir cinq
des Deniers oiSroiés par le Wo», 251. Elles
dévoient en être paiécs prcferablement à
toutes les Eglifes , & en rendre Compte
aux Synodes Nationaux , 252. Elles dé-
voient fe joindre avec celles à' Angleterre ,
é' Allemagne & de S//;^ipour condamner
les Dogmes du Profeffeur Pifcator fur la
Juftification , 258. Et travailler à la Ré-
union des Proiel^ans , avec les Refor-
més, 274. Règlement pour les Univer-
&té%AzFrance, 275. Dccrcr touchant les
Comptes qu'elles dévoient rendre , & -es
Bibliothèques qu'elles dévoient dreffer,
276. Diihibution qui leur ttoit faite
chaque Année de plus de douze Mille
Livres, 279.339. Cenfures & Aman-
des cmploiées contre celles qui manque-
rentd'en rendre Compte, dans le Syno-
de National àah Rochelle, 308. Décret
touchant les Débats qui y iurvenoient
po«rrEle6tiondes Profeffeurs& des Re-
gens, 309. Celles duBearn , de Sedan,
&c dt Gene-Jc , furent comprifes entre cel-
les de France , 312. Décret pour aug-
menter !e Nombre decesUniverfités, &
'pour régler tout ce qui concernoit hurs
Pnjfcfl'eiirî, de leurs Gages, 315. Divi-
fions&: Procès, au Sujetdeceile deMo»-
tartban , 326. Difputes touchant l'Inten-
dance ^qu'elle pretendcjit avoir furies au-
tres , 368. Nouveau Règlement qui fut
dreffé pour en fixer leNombie , & celui
de leurs Profeifeurs, à chacun defquels on
allîgna de bons Apointemens , 378. Di-
vers autres Reglemens , concernant lef-
ditesUniverfiEés, tant en General, qu'en
'Particulier, & les Devoirs de tous leurs
Profcff;urs , leurs Confeils Académi-
ques, leurs Apointemens Annuels, les
Gages de leurs Regens , la Liquidation
de leurs Comptes, &: plufieurs autres
Matières qui en dépendent , 434. &c,
jufqu'à 440. Dirtnbution que le Synode
National de Privas leur fit de leur Part,
de Cent quatre-vints Mille Livres don-
nées tous les Ans p.ir le /?o;auxditesUni-
verfités , & aux Eglifes Reformées ,443.
444-
Vocation desPafteurs. Par qui & comment
cUedoit êtrefaite,2. 3-Ï5.34. 64. y^. 6$.
Quelle a été celle despremiers Réforma-
teurs , 259 . Autre Décret fort important
là-deifus, & contraire au precedent,307.
Reglemens pour la Vocation des Profef-
feurs & des Regens des Univerfités Re-
formées, iiç. i2i. 260. 275. 309. 315.
Pour celle des Anciens, & des Diacres,
5. 15. 80 305. Voies Profefeurs, Pafieurs,
Miiiijlres , Anciens c5" Diacres.
Ufures défendues aux Reformés , z6. 153,
PPPFP i
Xai'itet,
TABLE
A L P H A B E T 1 CLU E
prime par le Synode National de Privas,
419.
X
Aitttcs. Le Pafteur de cette Ville qui
fut député au premier Synode Natio-
nal , y mit en Queftion , s'il étoic permis
aux Reformés de le fervir des Monitoi-
res & des Excommunications de l'Egli-
fe Romaine, ii. Un autre Député de la
même Ville y propofa un Cas de Con-
fcience.touchant les Rechutes des Refor-
més qui ont fait quelque Pénitence Pu-
blique de leurs Fautes, 40'
Xaintonge, Tous les Reformés de cette Pro-
vince firent de grandes Inllances au Syno-
de National de Montauban, pour le por-
ter à obtenir de la Seigneurie & Eglife
de Genève Mr. Rotao , afin qu'il fut éta-
bli Pafteur à la /^wM/s, 191. Cette mê-
me Province fut chargée de veiller fur les
-Prédications d'un MiniftrCjqui avoir fait
un Commentaire fur la Meflèjqui fut fu-
Y.
YSfoirc. Les Plaintes que l'Eglife Re-
formée de ce Lieu fit au Synode Na-
tional de St. Maixcnt , 383.
Z.
ZEle du Sieur Piâai , reconnu par le
Synode National de Saiat Maixetit,
en ce qu'il avoir fait un Recueil de tous
les Aiftes des XVIII. Synodes Nationaux
precedens, 386.
Zurùh. Les Miniftres de ce Canton de Suiffc
aiant écrit au Synode National àcNimes,
il chargea Beze de leur répondre , & de
leur faire Part de ce qui avoir été décré-
té dans les Synodes Reformés de Fronce,
Mn de la Table du Tome Premier.
TABLE
DES MATIERES.
TABLE
ALPHABETIQUE
Des principales Matières contenues dam Je Second Tome des
Synodes Nationaux des EgUfes Reformées de France.
ACtes pour l'Union àt toutes l;s
Eglifes Reformées de France . 50,
142. 143. Et de celles des Païi-
firtj Reformés, 145.146. Pour
la Convocation d'une Affembiée Géné-
rale Mixte, 51. 5Z. Ceux quiconcer-
noient Icfdites Eglifes de France , leurs
Coloques, leurs Synodes, leursDeputes
en Cour, & leurs Procédures, dévoient
être mis dans les Archives de \zRochelle,
pour éviter qu'on ne les perdit, comme
on avoir fait auparavant , 375. On nom-
ma XIV. Eglifes pour conferver ceux
qui ctoient de moindre importance, ibid.
& 376. Revilîon que le fécond Synodi
National de Chétrencon ordonna de faire
de tous ceux des XXV. premiers Syno-
des Nationaux , des Eglifes Reformées
de France , 487. Autre Décret du Synode
National d'AL-iifo» , qui ordonna d'en
faire un Recueil , 549. Ordonnance tou-
chant le Soin qu'on devoit avoir de con-
fervcr tous ceux des Eiabliflemens de la
Religion Reformée , faits par les Com-
miflaircs des Rois de France , 676. Com-
pilation de tous ceux des XXVII. pre-
miers Synodes Nationaiu des Eglifes Re-
■ formées de France , faite par Monfieur
Gautier, Miniftre d'Archiac, 693. Au-
tre Compilation que le dernier Synode
National tenu à Loudun , ordonna d'en
faire, pour en envoler des Copies dans tou-
tes les Provinces Ecclellaftiques, où les
Reformés de France afîembloient leurs
Synodes , 777. Par qui ces Aftcs dévoient
être lignés , pour les rendre valides & di-
gnes de Foi, 704.805.
Adultes , fortant du Paganifme , du Maho-
metifme , ou du Judailme , pour embraf-
fer la Religion Reformée. Ils dévoient
être inftruits & batifés félon le Formulai-
re particulier , qui fut drefle pour cela ,
dans le III. Synode National ds Charen-
ton, 653. &c, )ufqu'à 660.
Afaues d'Etat très-importantes, qui cau-
foient de la Divifion entre les ReforinéSj
6. 152. Celles qui furent traitées au pre-
mier Synode National de Charcntoii , &
defquelles plufieurs Députés à celui de
Ca/lres trouvoienc ftnauvais que ledit Sy-
node fe fut mêlé, 352. Plufieurs autres
Déclarations la-delTus de grande Confe-
quence, SiS- 5i6. 544. 549-631. 634.
636. 673. 718. 724.757. Voies Politique,
à" AJJ'cniblées.
Ajoints aux Modérateurs des Synodes Na-
tionaux des Eglifes Reformées de France.
Quels furent les Miniilres qui ont eu
cette Charge , i. 78. 138. 240. 331.
453.53^627.713'
Awirand, Profefieur à Saimiar, Se Têtard,
Pafteur à Uhis , firent des Ecrits,touchaot
les Décrets de Dieu, qui cauferent plu-
fieurs gr.nndes Difpiites dans les Univer •
fîtes Reformées de France , & des Pais
étrangers , que les Synodes Nationaux
eurent beaucoup de peine d'alToupir ,
571. &c. jufqu'à 576. Lettre fort am-
ple des Piofelleurs de Genève , fur cette
Ma>
TABLE A L P H A B E T 1 Q_U E
Matière, 604. &:c. jufqira6i9. Gran-
des Plaintes faites contre ledit âmiraud àu
III. Synode National de Cbarento», qui
ne trouva pas bon de Is cen%er de ce
qu'il avoit violé les Canons du Synode
National dVi7tv;yon, en publiant quelques
Livres fur la Réprobation, fans les faire
voir ni aprouverà aucun Aliniftre, 66^.
PermilTion qui lui fut donne'e par ledit
Synode de réfuter par Ecrit tousceux qui
l'ataqueroient au Sujet de fes Livres im-
primés , fur le Contenu defquels le mê-
me Synode impofa Silence à tous lesRe-
formés de Fronce , & exhorta ceux des
Pais étrangers à ne plus difputer fur cela,
ibifi. & 664. Ce Profeiïeur fut charge,
par le Synode National de Lourfun^de tai-
re un Recueil de tous les Statuts de la Dif-
cipline Ecclcfiaftique pour les imprimer,
774-
Anexes des Reformés. C'étoient des Egli-
fes fans Pafteurs , unies à celles qui en
avoient , & qui alloient faire les Fonc-
tions Paftorales en certains tems dans ces
Anexes ; mais cela leur fut défendu fous
divers Prétextes, 780. 78X. Voies EgliJ es
ir MMJtrcs.
Anragoniftes fiers &: dangereux, parmi les
Théologiens Reformés &: les Proteftans ,
qui dans leurs Combats ont déchiré &
mis en Pièces l'Eglife Chrétienne, par
leurs Difputes Metaphifiqircs , 611.
612. Votés Q^ueflions de Del^.ts, & Ami-
raud.
Antecbrifl. Le Roi de France défendit aux
-Reformés de fes Etats , d'emploier ce
Terme & les autres Expreflîons qui pou-
voient être injuri.iifes au Pape, aux Ca-
tholiques Romains, ou à leur Rel'.gion,
537. 541-632. C 3.636.637.6^8. 7IS'-
Apellations interjettées aux Synodes Na-
tionaux de Frnnce , par diverfes Provin-
ces, Egiifes, &Perfonnes, fur des Ma-
tières, des Griefs , des Coiiteiations &
des Procédures , où il y a beaucoup de
Chofes qui concernent les Intérêts Spiri-
tuels & Temporels desEgliles, des Paf-
jeurs , des Confiftoires, des Coloques,
des Synodes Provinciaux, & le Procédé
irregulier, les Malverfations , & les Pré-
tentions injuiles de ces Affemblées Ec-
rlefiaftiques, ou de quelques-uns deleurs
Membres , qui ont donne Liju à ces
Apellations, & à beaucoup de Chicanes
qui ont été formées par les Parties qui
étoient en conteilation fur ces Matières,
14. Sec. jufqu'à 23. Sur XL. Articles.
88. &c. iufq^rà 96. Sur XXXIV. Arti-
cles. 157. &c. julqu'à 176. Sur LXII.
Articles. 250. &e. jufqu'à 260. Sur
XXXVII. Articles. 357. &c. jufqu'à
364. Sur XXXIII. Articles. 368. &:c.
jufqu'a 372. Sur XI. Articles. 492. &rc.
jufqu'à 498. Sur XXVII. Articles.
554. Sec. jufqu'à 564. Sur XXXIV.
Articles. 664. &c. jufqu'à 676. Sur
XXXVI. Articles. 751. &c. jufqu'à
772. Sur XXIII. Articles du dernier
Synode National qui fut tenu à Loit-
duti.
Apologie de plufieurs Miniftres Reformés,
qui ne refîdoient pas dans leurs Eglifcs ,
551-
Apoftats , Dcpofés , 01; Vagabonds. Ce
fontLXXII. Minières, ou Profefleurs
Reformés, convaincus de plufieurs grands
Crimes , fpecifiés dans les Décrets des Sy-
nodes qui en ont fait des Rôles , où ils ont
tracé les Portraits naturels de ces Perfon-
nages , qui avoient tellement deshonoré
leur Cara(Sere , qu'il étoit bon que cha-
cun les reconnût pour en éviter la Com-
pagnie,49. 136. 137.219.220. 295 296.
297.415- 416.417. 523- 524. 52.5- 589-
590.704.804. Ce que le Roi de France
ordonna aux Reformés touchant ces Apo-
ffats, 537. Ils ne dévoient pas êtrecenfurés
publiquement dans les Eglilés Refor-
mées. 578.728.729.
Aprobation des Livres des Reformés. Dé-
crets & Reglemens fort amples fur cette
Matière, 151.278. 279. 476.537.547.
565. 567. 6iz. 6^6. 677- 720.
ArlmlJi, Pafteur &: Profeffeur à Monta-.ihau ,
futcenfuré pour avoir publié des Chofes
très-prqud:ciab!es aux Libertés & aux
Privilèges des Egiifes Reformées , & pour
avoir commis dix Fautes très -grandes,
qui font fpecifiées dans un fort long Arti-
cle, 776. 777-
Arminiens. Décrets & Formulaires de
Doilrine pour confirmer la Condam-
nation qu'en a fait le Synode National
de D.yrdrecht , 182., 183. 184. 278. 280.
28t.
AfTeir.iik- ?s Politiques & Mixtes des Ktîor-
laésdi France, 6. 7. 10. II. 23. 25.51.
52.
DES MATIERES.
Î2. 344.346. 383.444- 558. 6}4. 6i6.
Mandement du Roi de France , & diver-
fesRefolutions Synodales pour cela, Çi.
&c.iufqu'à 56. Refulcat de celle delà
Rochelle, loz. Autres Délibérations fort
importantes fur cette Matière, & les
grands Defordres qui en font arrivés, 176.
177. Le Roi défendit aux Miniftres d'y
a/rifter , & à tous les Reformés d'en te-
nir aucune fans faPermiffion, 270. 271.
350. 407. 634.718. 719. 724.
Avocats & Procureurs Reformés. Pour
quelles Caufes &: Afaires ils ne dévoient
pass'emploier, 150. Cruelles étoient cel-
les qu'ils dévoient tenir fecretes, 265.
A'tsbomg, Ceux de la ConitSionà' Ausbomg
conviennent ,avecles Reformés de Fran-
ce , dans les Points Fondamentaux de la
véritable Religion , & font reçus à leur
Communion , & peuvent contrader des
Mariages & prcfenter d:s Enfans au Ba-
rème avec eux , n'aiant ni Superftition,
ni Idolâtrie dans leur Culte , fuivant un
Décret du Second Synode National tenu
à Charenton l'An M. DC. XXXI. Page
■çoo. 501. Ce Synode étoit le XXVI.
National de France , mais le XXIX. qui
fut le dernier tenu à Lo:i,iim l'An M. DC.
LX. fit un autre Décret là-defTus, par
lequel il fut enjoint aux Conftftoires de
prendre bien garde aux Inclinations de
ceux de ladite Confefliond'/l«j^o/»-^, lors
qu'ils viendroient prefenter des Enfans
au Batême dans les Eglifes Reformées ,
fans y avoir communié, ou pour y con-
trader des Mariages , afin de ne les y re-
cevoir point, lorsqu'on s'apercevra qu'ils
n'y viennent pas avec un Efprit de Paix
& de Charité, 774- 775-
BAfnage {Benjamin) Pafteur deSf^. iWi'-
re Egliji , fut député par la Province
de Normandie à trois Synodes Natio-
naux , où il fur clioifi alternativement
pour Modérateur, 533. Et pour.Apint,
627. Il s'aqnita fi bien de ces deux
importantes Charges, qu'on lui donna
plus de Commillîons dans ces Synodes
qu'à aucun autre Miniftre , comme
cela paroit en divers endroits des Ac-
tes defdits Synodes , 466. 471. 539.
Sec. jufqu'à 544. 546, 570. 592. 595.
TOINC II.
642.644.650. 651.688. 690, 705-
Bajlide, ^\nû\iQ en Languedoc , aiant vou-
lu troubler la Paix, & la Tranquillité
Publique, fatemprifonné, & le fécond
Synode National de Charentoti implora la
Clémence du Roi en fa Faveur , 459.
Batème & tout ce qui en dépend réglé par
divers Statuts , 10. 11. 96. 97. 348. ^7$,
iyô.'iyS-^T?- 500.776. Ilpeutêtread-
miniftré fans aucune Prédication , 486.
Mandement du Roi as France, touchant
les Perfonnes qu'il foutenoit pouvoir le
conférer , nonobftant les Refolutions con-
traires du Synode National àtNimes,Si9'
543. Remontrance faite au Commiflaiic
du Roi fur cela , 568. Et au Roi même
par des Députés Synodaux en Cour, 593.
600. Le Batème des Adultes, fortantdu
Paganifme , du Mahometifme , ou du
Judaifine , doit leur être adminilké fé-
lon le Formulaire particulier qui en fuc
dreffé au troifiême Synode National de
ChareutoH, 655. &c. jufqu'à 66a.
Beani. A quelles Conditions les Reformés
de cette Principauté dévoient convoquer
un Synode National de toutes les Eglifes
Reformées de France, 49. Pourquoi ils
ne firent pas cette Convocation, 82. Re-
folutions qu'ils dévoient prendre pour
s'aiïujetir à la Difcipline de ces Eglifes,
& aux Décrets de leurs Synodes, 110.
Les Lettres de Créance des Députés du
Bearn, au Synode National d'/l//J«, n'a-
voient pas la Claufe de la Soumiflion , &
de l'Obéidance (ans referve , promife
par tous les autres Députés , 140. 141.
Demande faite par un Député de ce Pais-
là pour une Tolérance, 277. Refolution
Synodale pour faire imprimer les Ouvra-
ges de Mr. Daneau , fameux ProfeOfeur
de l'Univerfité du Bearn , 389. Quelles
Penfions le Roi de France donnoit aux Mi-
niftres du Bearn , & comment on les di-
minua , 464. L'Incorporation d:s Egli-
fes Reformées du Bcam avec celles de
Fiance propofée fous quatre Conditions ,
auxquelles le CommilTaire du Roi s'opofa
fortement, ce qui caufa de très -grands
Débats, 476. &c. jufqu'à 482. Lettres,
Ades , & Procédures , concernant uti
Synode du Beam , fur des Matières fort
importantes , 498. Droits que cette
Principauté avoit fur plufieurs Miniftres
des Eglifes Reformées de France , 505.
Q^qqqq LîS
TABLE ALPHABETI Q^U E
L:s Afaires des Eglifes du Veam furent
recommandées aux Députés Généraux
en Cour, par le fécond Synode National
de Chm-cnton, 507. Les Eglifes du Bearn
furent enfin unies & incorporées avec cel-
les des Reformés de France, 553. Juge-
ment définitif du Synode National à'A-
/f»;ofl touchant de grandes ConrelUtions
& Procès , fondés fur plufieurs Procédu-
res injuftes du Synode du Bearn , & des
Ordonnances du Parlement da Navarre ,
concernant les K-eformés de ladite Princi-
pauté, 557.558. CommiCQon du Syno-
de National à'Aknfon pour rendre un Ju-
gement définitif là-defîus, & pourapai-
fer ces Troubles, 580. Remontrance fai-
te au Roi par ledit Synode, touchant les
Infraftions que le Parlement àz Navarre
faifoit à l'EUlit de Reifitution, au Préju-
dice des Eglifes du Bearn , où l'on em-
pêchoit leRetabliiTement desPafteurs, la
Publication des Jeûnes, & l'Ufage des
Cloches, 603. 604 Çenfures faites aux
Reformés de cette Principauté , fur ce
qu'ils avoient refufé de paier cinquante
Livres qu'ils avoient promis de donner
tous les Ans , pour l'Entretien de l'U-
niverfité de Montauban, 195.
Bellarmin Reformé. C'eft le Titre d'un Li-
vre de Mr. d'AuLus, qui fut aprouvé avec
des Eloges, par le fécond Synode Natio-
nal àfCharentoa, où les Députés promi-
rent d'en recompenfer l'Auteur , 505.
Veratid, Miniftre& Profcffeur en Théolo-
gie à Montauban^ s'étant mêlé d'Afaircs
d'Etat & de Guerre , foutint dans un
Livre, que les Miniftres pouvoient por-
ter les Armes, & repandreleSang,456.
Le fécond Synode National dtCharento»
aiant vu ce que le Confeil Privé du Roi
avoir fait la-delfus, & entendu les Plain-
tes que le Commiifaire de Sa Majejli
en nt dans ledit Synode, condamna la
pernicieufe Doftrine de ce Livre, &cen-
fura fortement ledit Sieur Eeraud , qui
avoua d'en être l'Auteur , & qui fit une
Retradtation Publique devant ce Synode,
de ce qu'il avoir mis par Ecrit dans le-
dit Livre, 458. Les Ecrits de ce Profef-
feur avoient beaucoup fcandalifé les Re-
formés , & donné Lieu à former plufieurs
Plaintes contr'eux ; mais il fut néan-
:noins rétabli dans fon Eglife , par une
mtc grâce du Roi, fur la Demande «lue
ledit Synode National en fit a 5"^ Majejié,
167. ié8. Deux autres Minilhes furent
compris dans cette Faveur du Roi , ibiJ.
&472.
Bible dont on fe fervoit dans les Eglifes Re-
formées. Elle devoit être corrigée de plu-
fieurs Fautes notables , 98. Le nouveau
Teftament imprimé à Movtauhan de-
voit être entièrement fuprimé , ihid. Les
Notes que le premier Synode National
dcChareiiton refufade mettre à la Marge
d'une nouvelle Edition de la Bible, 264.
Les Livres de la Bible que Mr. Diodati
avoir traduits furent" prefentés au Synode
National d'AkrtfO'i , qui ne les reçut pas
favorablement, 581. Il fut trèsexpref-
fémcnt défendu par le troifième Synode
National de Charenton , de faire aucun
Changement dans la Verfiondc la Bible,
fans le Confentement des Confiftoires &
des Eglifes où il y avoir des Imprimeries
établies pour les Reformés , 678. Ces
Reglemens furent fi mal obfervés que le
dernier Synode National de Lomlun fut
obligé de chargerdix neuf Miniftres d'a-
voir Soin de faire exécuter les Ordres ré-
itérés qui avoient été donnés aux Synodes
Provinciaux, de recueillir tous les Chan-
gcmens qui avoient été faits dans les di-
ferentes Editions delà Bible , des Pfeau-
mes, duCatechifme, & de la Liturgie,
pour les corriger, afin que les nouvelles
Editions qu'on en feroit fe trouvalTent
plus uniformes que celles qui avoient été
mifes au )our les Années précédentes par
les Reformés , 775. 776.
Blafphemes de plufieurs Impies & Propha-
nes , que le dernier Synode National de
Loadim ordonna d'empêcher par de fortes
Cenfure? , 780.
Bîondd Miniftre. Un Synode National le
chargea d'écrire l'Hilfoire Ecclefiafti-
que, &; ordonna qu'on lui en paieroit les
Fraix, 490. Trois autres Synodes Na-
tionaux lui permirent de refider à Paris,
& lui donnèrent une Pcnfion Viagère,
pour y travailler à plufieurs Ouvrages de
Thcoiogie Pofitive , d'Hiftoire &: de
Controverfe, fuivant les Refolutions du
troifième Synode National dcCh/irenton ,
692. 693.
Boutcrnite , Miniftre de Crenohte , fut réta-
bli dans fon Eglife par une pure Grâce
du Roi de trunci , qui fit ceffer les Pour-
fuite:;
DES MATIERES.
fuites que le Parlement du Dauphinéfai-
foit contre ce Miniftre, àcaufed'unLi-
vre rempli d'injures & de Calomniei
qu'il avoir compofé, & fait imprimer,
lequel fut condamné par ledit Parlement,
466. 467. 470. 471- 472.
Brevets du Roi de Finna acordés aux Re-
formés, & lus dans leurs Synodes Natio-
naux , où l'on agita diverfes Q^ueftions
la-deflus, 6. i2. 2$. 34. 240. 241. 328.
329. 340- 341' 450- 45Î- 454- 465- 472-
530.531. 533. 534- 628. Voies Lettres.
CAmeron , ProfeflTeur à Montauban , for-
ma le Deffein d'allier la Religion des
Reformés & des Proteftans, avec celle
des Catholiques, 269. Penfion gratuite
qu'on lui donna de mille Livres par An ,
285. Il fut difgracié auprès du Roi de
France , ihid.
Captifs Reformés , que le fécond Synode
National de Cbarenton laifla parmi les
Itircs , faute de donner quelque Chofe
pour leur Délivrance, 507. 508. Décret
touchant lesCapcifs,ou EfclaveSjdont les
Chrétiens font un Trafic, 565. Captifs
Reformés qui étoienc fur les Galères de
France , l'An M. DC. XXXVII. 602.
Collège faite pour ceux qui étoient en
lurquie , èyy. 6y8. L'emploi qui en fut
fait , 750.
Casde Confcience, fur diverfes Matières,
qui ont donné lieu à plufieurs Délibéra-
tions des Synodes Nationaux de France,
24. 84. 86. 96. 97. 99,100. 147.149,
243.269.270.458. 539- 543- 547- 577-
653- 746. 749- 773- 774; 775.
Catechifme des Egliles Reformées de Fran-
ce. Décrets touchant fon Contenu, 24.
La Manière de l'enfeigner . 98. 148. 245.
249. 250. 261. 747. Ce qu'on devoir ob-
ferveren l'imprimant, 483. 633. Il fut
imprimé en Langue Bijcoievne , aux Dé-
pens du fécond Synode National àtCha-
renton,^io. Ordonnance du Roi de Fran-
ce touchant ce qu'on ne devoir pa^ y met-
tre, 633. La Réponfe qu'on fît là-def-
fusà SaMaje/Ié , 637.638. Letroifiéme
Synode National de Cbnren/aj & le der-
nier de Lntidun , défendirent d'y faire au-
cun Changement, dans les nouvelles Edi-
tions , fans un Ordre Exprès des Confiltoi-
res des Eglifesoù il y avoit des Imprime»
ries deftinées pour les Reformés , 678.
750.
Cène du Seigneur. A quels Reformés on
doit larefufer, 26. PlufieursStatutsqui
concernent ceux qui donnent & ceux qui
reçoivent ce Sacrement , 149. 151. 194.
24c. La Coupe de la Cène ne doit être
donnée que par les Miniftres,488. 547.
Décret contraire à ceux-là , 660. Les
Luthériens eurent la PermilTion de rece-
voir la Cène dans les Eglifes Reformées
de France, fans faire aucune Abjuration
de leur Créance, 500.501.
Ccnfures qui doivent être emploiées contre
les Reformés , qui n'aquiefcent pas à
toutes les Refolucions des Afl'emblées
Générales & Provinciales , tant Ecclefia-
ftiques que Politiques de ceux de leur
Communion , 10, Plufîeurs Décrets &
Statuts Synodaux qui concernent les Cen-
fures Ecclefiaftiques des Eglifes Refor-
mées , Se les Cas qui obligent de lesem-
ploier contre des Particuliers, ou contre
des Communautés , 39. 84. 86. 87. 96,
98. 99 123. 124. 127. 148. 152. 163.
164. 165. 181. 182. 199. 243. 247. 252.
258.259.264.278. 348.355.364. 366.
367.368 370, }7i- 372- 375- 382. 458.
485. 493- 497- 512- 555- &c. jufqu'à
560.577.578.636.663, 667. 669. 673.
682. 744. 749. 75 1 . &c. jufqu'à 794. 775.
776.
Chambres de l'Edit , & Chambres Mi-
parties. Quelle étoit leur Juridiâion &
Autorité pour les Afaires des Reformés
de France , & ce qu'elles ont fait pour
maintenir leurs Droirs , 602. 603. 6n.
639.647.768.794-776.
Chancellier de France. Déclarations très-
importantes qu'il fit aux Députés des
Eglifes Reformées en Cour , 261. 262.
Changemens de la Confefllon d.' Foi , de la
Diicipline , du Catechifme & des Prières
des Eglifes Reformées de France. Par
qui & de quelle Manière ils doivent être
faits , 24.
Charges, Ofices & Métiers dont les Réfor-
més étoient injuftement exclus en France,
603.
Cinquième Partie de toutes les Charités, qui
fut refervée pour l'Entretien des Univer-
fités Reformées de F/-tf;;f?, 511 512. El-
le fut évaluée à la Somme de quatre mille
Qjî q q q 2 Livres,
TABLE ALPHABETiaUE
Livres, ^pour chacjiie Année, 513. Par-
tage qui en fut fait entre les Univerfités
5 les Coleges, 514. 515. Ordonnance
du/?o?la-de(rus, pour empêcher les Mi-
mftrcs de fe prévaloir de ces Charités
dans leurs Befoins particuliers, 538. 632.
637.720. 721. 729.
Cloche du Temple des Reformés de la Ville
d'Ufez, pour laquelle on fie beaucoup de
Bruit, & des plaintes au Roi de France ,
634- 639-
Coleges des Reformés de Frs?>ce. Divers
Reglemens & Statuts qui les concernent,
6 leurs Regens ,33. &c. jufqu'à 36. 46.
47. 122. &c.iufqu'a 127. 134. 135- 2.0}.
&C. jufqu'à 206. 209. &c. jufqu'à 2I2.
249. 286. 287- 292. 401. 402. 403. 410.
&c. jufqu'à 413. 510. &c. jufqu'a 516.
583. 584. 80p. 694. &c. jufqu'à 7or.
720.795. &c. jufqu'à 799.
Collede Générale faite parla Permiffiondu
Roi , dans toutes les If glifes Reformées
de Finuce , pour aflifter les Villes de la
Rechelk , de Montaiiban , & deCaJlres, la-
quells caufa de grands Débats entre ces
trois Villes •, 378. 379- ,Mr. Roijues du
Languedoc , qui avoic reçu une Partie de
l'Argent de cette Collecte , ne vouloir pas
en rendre Compte , 488. Mr. d'Huiffcau
en paia foixante - neuf mille , fept cens ,
trente Livres , qu'il avoir entre fes Mains,
490. Ordonnances du Roi de Fr<wcc, tou-
chant les Collèges des Reformés, 538.
632. 637. CoUeâe faite pour la Déli-
vrance des Captifs Reformés, 677. 678.
De quelle manière elle fut emploiée,75o.
Collerions des XXV. premiers Synodes
Nationaux des Eglifes Reformées de
Frmice, dont toutes les Provinces Eccle-
fiaftiques dévoient faire la Revifîon.pour
les rendreconformeSjdansunSynodc Na-
tional auquel on devoir les produire, 487.
549.745. Voies ASi's, DiJcipUne, & Re-
cueil.
Commiffaires du Roi de Frmice , envolés aux
Synodes- Nationaux des Eglifes Refor-
mées, avec des Ordres très-importans,
qui ont donné Lieu à plufieurs Conrefta-
tions, Remontrances & Plaintes, fur di-
verfes Matières Ecclefiaftiques & Civiles,
240.241.263.268. 270. 271. 328. 329.
332- 3?5- 3?4- Mî- 344- 345- 355- 385-
392- }97- 398. 449- 453- &c. jufqu'a 457.
4;33. &c. lufqu'a 539. 549. 568, 627.
629. &c. jufqu'à 634. 646, 647. 714. &:c,
julqu'à733. Refolucion trcs-importanre
du dernier Synode National de Loudun ,
touchant les Ordres du Roi Loiiis XIV.
donnés à fes Commiflaires pour interdire
& abolir plufieurs Eglifes Anexes des
Reformés , & la Réponfe fort vigoureu-
fe que ce dernier Synode fit pour y main-
tenir les Pafteurs qui en étoient en Poffef-
fion, 596.597.720.728.780.781,
Comptesdes Apointemens que les Univerfi-
tés,'les Coleges ,& les Eglifes des Refor-
més avoicnt en/'ivnccjpar des Affignations
que le Roi leur faifoit tous les Ans delà
Somme de Cent quatre-vinrs mille Li-
vres,r34. 135-213.214. 215. Quifutaug-
mentée julqn'à la Somme de deux Cens,
vint-cinq Mille Livres , 292. 410. En
■ Compenfâtion des Dixmes qu'ils paioienc
■ aux Ecclefiaftiques Romains, 604. De
laquelle Somme la Diftribution & les
Comptes éroienc réglés a la fin de chaque
Synode National , 40. 41. 42. 126. 12.~.
ijy. 206. &-C. jufqu'a 209. 212 &c. juf-
qu'à n6. 249. 287. Stc. jufqu'à 290.
403. &c. jufqu'a 407. 514. 515. 516.
584. &c. jufqu'a 587. 701. 702. 703.
798. Les Comptes rendus auxdits Syno-
des par le Sieur Ducund.il , Receveur Ge-
neral des Eglifes Reformées de France,
42. &c. jufqu'à48. 131. &c. jufqu'à 136.
177. 178. 184. 216. 217. 291. 374- 517»
518. 519. 587. 588. 648. 780. 781. 799-
Concile de Trente , rejette comme detefta-
ble, par les Reformes & par lesProte-
flans, 633. Demandes & Plaintes du
Roi de France là-deflus , iUd. La Ré-
ponfe que Ici IL Synode National àtCha-
reiiton fit àSaMajefté fur ces Demandes,
638.
Confelfion de Foi des Eglifes Reformées de
France , revue & corrigée fur IV. Arti-
cles , par le Synode National de Tomteins,
7. 13. 14, Décret fort important là-def-
fiis, 24. Projet d'une autre ConfelFion
de Foi , dreffé par ledit Synode , 58.
Revi'iîon des Textes qui étoient à la Mar-
ge de cette première Confeffion de Foi ,
374. Avcrriffemens Synodaux aux Impri-
meurs qui dévoient en faire quelques
Editions, 483.750. Ordonnance du i?oî
Loiiis XIV. touchant quelques Expref-
fions qu'il vouloir obliger les Reformés
d'en retrancher, 633. Réponfe que lui
DES MATIERES.
fit, fur cela, le III. Synode National de
Charetuon, 637.638.
Confcils Académiques, Ordinaires & Ex-
traordinaires , avec tout ce qui les con-
cerne, 209 &c. jufqu'à 212. 287. 402.
510. 5"- 515- 577- 69s- 697- 754- 796-
797.
Confiftoircs & tout ce qui les concerne, tant
en General , que pour les Charges & les
Devoirs de leurs Membres Particuliers,
& ce que les Synodes Nationaux des
Eglifes Reformées de France leur ont or-
donne, 11. iç. 25. 26 3t. 83.84. 85. 99.
148. 169. 182. 24.^.z6s.278. 279. 347.
i6i.i64. 366.368.375. 378. 473- 474-
484.496.499.502. 503. 512. 552-556.
&c. )ulqu'a 561. 577. 578. 66Z.666.
667. 668. 670. 67i. 674. 688. 744- 745-
749. 751. &c. jufqu-a 77i. 775. 777.
783. &c. jufqu'à 798.
Controverfes très - importantes entre les
Sieurs Duvioulin & Tilemis Profeffeurs Re-
formés , 6. 37. 38. Autres grandes Con-
troverfes entre plulleurs Univerfités &:
Profeffeurs, tant de France que des Pais
étrangers , au Sujet des Ecrits & des
Dogmes des Sieurs Amiiand & Têtard, fur
des Queftions très - dificiles, 571. &c.
jufqu'à 576. Votés QiieJ} ions , Ecrits j é^
Lettres.
D.
DEbat fort grand , fur la première
Commiffion que le Rvi de France don-
na , pour faire alfifter un CommifTaire
General , de fa Part , à toutes les Déli-
bérations des Synodes Nationaux des
Eglifes Reformées de fes Etats , 241.
242. Autre Débat fur un Mandement de
Sa Majejlé donné à un nouveau Commif-
fairequi vint dans un autre Synode Na-
tional avec la même Autorité que le
Commiffaire précèdent , 338. Ce qui
donna Lieu à l'Envoi de ces Commiffai-
res du Roi auxdits Synodes , & quelle fut
la Soumiffion de tous les Députés des
Eglifes Reformées qui reçurent ces Man-
demens, après qu'ils eurent prefenté di-
verfes Requêtes au Roi , pour éviter
l'Infpcûion de ces Commiffaires , 456.
457. Autre grand Débat au Sujet de l'In-
corporation des Eglifes du Betir» , avec
ficlles de France , 476, &c. jufqu'à 482.
Plufieurs grands Débats entre les Uni-
verfités & les Profelfeurs Reformés , tou-
chant les Ecrits & les nouveaux Dogmes
de Mrs. /Iv;;Vjot/, Têtard, Dnmnulm, 8c
autres Miniftres, 5:^1. &:c. jufqu'à 576.
604. &c. jufqu'à 619. 66^. Débats qui
étoient entre tous les Reformés , & qui
caufoient beaucoup de Diflcntions , donc
le CommilTaire du Roi Loiiis XIV. fe plai-
gnit , au dernier Synode National de Loti-
dtm, 716. Débats entre l'Eglife&rUni-
verfité de Montatiban , fur plufieurs Ma-
tières, 754. Sec. jufqu'à 758. Voies Apels
<Ùf Qiieflioiis.
Demandes faites aux Synodes Nationaux ,
par diverfes Provinces , Eglifes & Per-
f»nnes Reformées, 9. lo. 12.23. 26. 28.
34.35.36. SI- &c. jufqu'à 56. 84. 85.
96. 97. 107. 114. 115. 119. I20. 121,
124. 125. 147. 149. 150. 180. 186. 187.
191. &c. jufqu'a 199. 20t. zsz. 264.
276.277.279.280.281. 284.351. 354.
356. 359> 383- 397- 484- 485- 486. 489.
505. Sec. jufqu'a 510. 554. Sec. julqu'à
564. 578. 663. &c. jufqu'à 679. 687.
690.751. &c. jufqu'à 798.
Députés aux Synodes Nationaux. Regle-
niens touchant ceux qui ne dévoient pas
y être Députés , 8. 507.Quels ont été les
Miniftres,!es Anciens,&: les autres Refor-
mes qui furent envoies en cette Qualité
auxdits Synodes,!. &c. jufqu'à 4.78. &c.
jufqu'à 82. 138. &c. jufqu'à 142.236.&C.
}ufqu'à 240. 329. &c. jufqu'à 331. 450.
&c.jufqu'à453 .53 1. &:c. jufqu'à533.625.
&c. jufqu'à 6Z7, 711. 8cc. jufqu'a 713.
Les Deputésau fécond Synode National
de Charcnton reçurent une Gratification
an Roi defeize mille Livres, 519. 525.
526. Ceux qui furent députés auSynodc
National à'Alen;ou en reçurent autant, &
on leur taxa leur Dépenfe à cinq Livres
Tournois par jour, 577. Ceux qui aflî-
fterent au III. SynodeNational de Cba-
reiiton , eurent chacun fix Livres par jour,
d'une pareille Gratification , 701. Les
Deputésau dernier Synode National de
Loiidun aianc auffi obtenu feize mille Li-
vres du Roi Loiiis XlV. fe les partagè-
rent entre XLV. qu'ils étoient, & en
eurent pareillement fix Livres chacun
pourleur Dépenfe de chaque jour, ^3.
805. Les Noms & Suinoms avec les
Qualités des Députés Généraux des Egli-
Q3qq„q,3 fes
TABLE ALPH
(es Reformées en Cour , 4. 141. 241.
Quel Rang ils dévoient tenir dans les Sy-
nodes Nationaux, 502. Commiflions qui
leur furent données , & aux autres Dé-
putés que lefdits Synodes envoioient ex-
traordinairement auprès du Roi,26.wZ.
177. 179. 189. 242.260. 261. 262. 266.
267. 268. 272. 340. ?42. &c. jufqu'à
346- 355- i75- 376. 384. 395- i9^- 407-
459. Sec. jufqu'à 464. 4(^7. 468. 470.
501. $03. 507. 509- 543- 545- 567- 568.
591. &c.)ufqn'a594.652.6;4. 639.641.
642. 644. 646. 648. 650. 710. 713. 718.
724.732. 733- 739- 781.
Defchamps , Miniftre à D/V/»/»^ , fut convain-
cu par le Synode de Ca'én d'être coupable
de plufieurs Intrigues faûieufes, & exclus
de fon Miniftere , par le Synode National
d'Ak»fon , à caufe de fes Folies , fie def-
dites Faftions , 555.
Dimanche. Comment ce jour doit être
fandlifié par les Reformés , 773. C'eft un
Sobat qui a été établi par Jefus-Chrift lui-
même, 774.
DifcipIineEcclefiaftique des Eglifes Refor-
mées de France , revue & corrigée par le
Synode National de Towieins , l'ur XIV.
Articles, 83. &c. jufqu'à 86. Par celui
d'A/ûis fur XXII. Articles, 147. &c.
jufqu'à 151. Par le I. àtCharentou, fur
XI. Articles , 243. &c. jufqu'à 146. Par
celui dzCaflres, fur XII. Articles, 347.
348. Par le II. de Charemmt , fur XX.
Articles, 473. &c jufqu'à 476. & 485.
486. Par celui d'/4/f«fo« fur VIII. Arti-
cles, 546.547. Par lelll. dcCZïrtifnrfiw,
fur XXV. Articles, 652. 653. 660. &c.
jufqu'à 664. Par celui de Loudtm , qui
fut le dernier Synode Nationaljfur XIV.
Articles, 743. &c. jufqu'à 747. Tous
ces Statuts de laDifciplineEcclefiaftique
furent compilés en un Corps, & expli-
qués par deux Miniftres , qui prefente-
rent cet Ouvrage audit Synode , lequel
recommanda à leurs Provinces de les en
recompenfer , 693. Ce même Synode
chargea Mr. Amiraml & trois autres Mi-
niftres , de tirer une autre Copie plus
exade de ces Statuts de la Difcipline,
fur les Actes Synodaux , pour la faire
imprimer , attendu que tous les Exem-
plaires a qui en avoient été publiés,
étoient diferens, 774.
©iftnbuEions faites aux Eglifes Reforniées
ABETI Q^U E
Aq France, à leurs Paileurs, à leurs Co-
leges , & àleursUniverfités, delaSom-
me de cent quatre-vints mille Livres que
le Koi leur donnoit tous les Ans , 44. &c.
jufqu'à 48. 217. 218. 286. Sec. jufqu'à
295. Autre Diftribution qui leur fut fai-
te de deux cens vint-cinq mille Livres ,
410. &c. jufqu'à4i5. Somme de plusde
iix cens mille Livres qui leur devoit être
paiée des Deniers du /loi, 463.464, Au-
tre Diftribution qui leur fut faite par le
II. Synode National de Charento» , 520.
&c. jufqu'à 523. Celui d'A/enfon leur fit
auffi une Diftribution des Deniers Roiaux,
588. 589. Mais les deux derniers Syno-
des Nationaux ne reçurent que chacun
feize mille Livres pour les Fraix de leurs
Députés, 701.803. 805. Et au lieu de
deux cens vint-cinq mille Livres que le
Roi Loilis XIV. avoir fait diftribuer à
quelques-uns des Synodes Nationaux
precedens, comme lefaifoient fes Ayeuls,
292. &c. jufqu'à 295. 410. S)ic. jufqu'à
415. Ces derniers Synodes ne trouvèrent
que des Arrérages dans tous les Comptes
des Provinces , des Univerfités, & des
Coleges , 695. 696. 698. 700. &c. juf-
qu'à 703. 797. 79»- 799'
Divorce fait par l'Autorité des Magiftrats,
improuvé par un Synode National qui
donna Lieu à une Ordonnance du Roi de
France , par laquelle il obligeoit le Syno-
de National d Aleii/o» de s'expliquer là-
deffus , 537.
Dixmes que les Reformés paioient aux Ec-
clefiaftiques de la Religion Romaine, &
dont la Compsnfation en étoic faite aux
Eglifes, & aux Univetfités Reformées,
par la Somme de deux cens , vint-cinq
mille Livres, que le Roi de France leur
donnoit tous les Ans , 604.
Dordrecht. Le Synode National des Eglifes
Keïormées des Pais lias qiiifuttenu dans
cette Ville, aiantfait LXXXXIII. Dé-
crets pour établir la Dodrine de l'Elec-
tion , de la Réprobation , de la Corrup-
tion des Hommes , de leur Redemtion
par la Mort de Jefns Chifl de leur Con-
verfion , &dela Perfeverance des Fidè-
les, condamna XXXV. Dogmes des
Remontrans,qui furent aufli rejettes par
le XXIV. Synode National des Eglifes
Reformées de France, qui ratifia tout ce
.qui fut décrété par celui de Dordrecht,
comave
D E s M A
comme cela parait fort au long dans les
Adesdudit Synodz de Fraiice,ttn\i zCha-
renion l'An M. DC. XXIII. 298. &rc.
jufqu'à 11}. Les Synodes Nationaux pre-
cedens firent quelques Décrets prélimi-
naires fur cette Matière, 182. 183. 18+.
278.279-
Droit des Piiiflances Souveraines , mainte-
nu par les Reformés de Fronce , contre
les Ecrits du 'Jefuite Suarez, 38.39. Et
contre d'autres Cafuiftes de la même So-
ciété qui étoient en Procès fur cela avec
lesDodeursdeSorbonne, 640.
Duélliftes déclarés infâmes, par les Edits
A\xRoi de Frattce, & cenfurés par le Sy-
node National de Loudu» , 774.
Ecrits de Mr. Chamiiy , Profefleur en
Théologie à Moiitanhan , examinés, i ï.
Et aprouvés par un Synode National qui
lui donna deux Mille Livres de Recom-
penfe, 100. Aprobationdeceux de Mr.
le Profefleur Rivet, 32. Il en fut auflî
paie, 487. Ceux du Miniltre du Frêne,
remplis d'Erreurs très pernicieufes, 92.
93. Q_uelle Aprobation dévoient avoir
tous les Ecrits des Auteurs Reformés,
151. Plufieurs Décrets & Reglemens
concernant l'Aprobation necefl'aire à
tous les Ecrits qui traitent de la Religion
Reformée ,278. 279. 476. 537- 54i- f-i?-
565. ^67- 632. 636. éyy. 720. 721. 7-27.
Quels étoient ceux que les Synodes dé-
voient paier aux Auteurs, 119, 501. Ceux
du Capucin Reformé envoies de toutes
Parts , 18^. Ceux des Pères dont on fit
des Collerions , 264. Ceux du Profef-
feur D«wo/;//;; imprimés en LXXV. Vo-
lumes & le Catalogue de leurs Titres,
273. 274. 275- Ceux de Mr. Tilloi , 251.
483. Ceux qui étoient entre les Mains
des Ekputés Généraux , & des autres Per-
fonnes oui avoient recueilli les Adles des
Eglifes Reformées, 375. Ceux de Mr.
Blomkl, 384. Ceux de !Vlr.d'/*i;Mn,389.
Ceux de Mr. Chav.ter . ibiJ. Ceux de Mr.
Cnnieron , 401. CeuxdeMr. fc'L^^>v;«</,Pro-
felfeur à Montmiluvi étant fcanda^eux , &
prernicieux aux Rtformés , furent con-
damnés par le lï. Synode National de
Cèarevton, /^^6 458. 467. 468 Ceux dss
Miaï[\xiS Uajiide te Douteroik, étantaufîi
T I E R E S.
fort mauvais, irritèrent le Roi de Frewe,
& furent pareillement condamnés, 459.
466. 467. 470. 471. 472. Plufieurs au-
tres Ecrits des Reformés tous remplis
d'Injures , furent envoies par le Roi de
France audit Synode, qui s'excufa de les
condamner, 476. Ceux de Mr. Elundel
& de Mr. le Faucheur imprimés aux Dé-
pens des Eglifes Reformées , 490. 491.
Ceux de Mr. d'Aubus mis au jour fous le
Titre de Bel/armin Reformé , & paies par
Ordre d'un Synode National, 505. De
même que ceux de Mr. Cottiere , touchant
la Foi des trois premiers Siècles , 506,
Ceux de Mr. Amiraud, Prof:efl"eur àS/ï« -
mur, & de Mr. Têtard Pafteur à Elois ^
qui cauferent de très grandes Difputesj
& troublèrent plufieurs Synodes , 571.
Ceux de Mrs. Dnmouli» & Rivet Profef-
feurs , touchant L-s Difputes defdits Ami'
raud & Têtard, expliquées en XIII. Ar-
ticles, 572. Sec. jufq-u'à 576. Ceux de
Mr. de la MiHeticre , touchant la Réunion
des Ketormés & des Proteftans avec les
Catholiques, 580.581. Ecrits fur plu-
fieurs Difputes que les Reformés ne dé-
voient point mettre au jour , 663. Ceux
d'un Miniltre fur plufieurs Afairesd'E-
tat, 673. Ceux d'un autre Minillre ren-
verfant la Dodlrine des Eglife?. Refor-
mées, 680. Ceux que Mr. de la Milletieri
publia derechef contre lesSentimens des
Reformés & d'un Synode National qui
l'excoqamunia , 683. &c. jufqu'à 686.
Ceux de deux autres Miniltres renvoies à
l'Examen de leurs Synodes Provinciaux,
687. 688. Ceux de JVÎr. Drelincourt con-
tre l'Evèquedefi.'/fl;, touchant le Culte
illicite qu'on rend à la S. Vierge dans l'E-
glife Romaine, 689. Ceux de deux au-
tres Mmiftres qui avoient travaillé à con-
cilier les Textes de l'Ecriture S-ainte 690.
Ceux d'un Miniftre qui avoit pro)etté de
réfuter les Annales du Cardinal Baronitis,
ibid. Se 691. Ceux d'un fameux Avocat
qui avoit une Penfion pour travailler à
cette Réfutation, 793 , Ceux de Mr. B/a»-
del, fur diverfes Matières fort importan-
tes de Théologie & d'Hiftoire, 692; 6^^,
Ceux de Mr. Derhndoii Wo^s^t^v àOran-
ge, 699. Ceux de rx. autres Miniftres
ftir plufieurs Matières de Controverfe ,
700. Ceux des Etrangers que les Refor-
mes de Francs ne dévoient recevoir ni pu-
TABLE ALPHABETI Q^V E
blier en aucune manière, 721. Ceux qui
furent envoies de Hollnude contre Mr.
Morus, & ceux qu'il en reçût pour fa Ju-
ilificarion, touchant les grands Crimes
qu'on lui imputoit, 760. &c. jufqu'à
763. Ceux de Mr. é'HuiJfemi contre Mr.
Amiraud qui cauferent de grandes Con-
tcftations dans l'EgHfe de S/iiwim- , 765.
&c. jufqu'à 768. Ceux que lesContro-
verfiftes Reformés ne dévoient pas pu-
blier en Langue Vulgaire , mais feule-
ment en Latin,pour ne fcandalifer pas les
Peuples fur certaines C^ueftions , 7^6.
777- Ceux des Prédicateurs Reformés ,
inisen Forme de Sermons, ne dévoient
pas être publiés fans Aprobacion , yyj.
. Décret touchant les Queftions que les
Reformés ne dévoient pas mettre dans
leurs Ecrits , 778. Avis très - important
fur plufieurs Ecrits qui avoient caufé des
Troubles & des Difputes fore dangereu-
les, entre les Théologiens Reformés,
779.
Edk de Nantes\io\é par le Procédé irregu-
Jier de quelques Reformés , 6. 6^4. In-
fraâions que les Synodes Nationaux fou-
ténoienty avoir été faites par les Com-
miflaires du Rei, & par diverfes autres
Perfonnes, 24X.242. Ades, Lettres,
Harangues, Réponfes, & Décrets Sy-
nodaux , concernant cet Edit, & plu-
sieurs autres, 240. 241. 263. 268. 270.
271. 328. iZ^. 332. &C. jufqu'à 336. 454.
&C. jufqu'à 464. 466. 53e. 437. 538.
542. 544. 568. 569. 570. 596. &:c. juf-
qu'à 606. 630. 634. 635. 637. 639. 643.
65:1.717.719 722 727-728.
Eglifes Reformées de France deftituées de
Pafteurs , &deMoienspour les entrete-
nir, 128. &c. jufqu'à 131. 461. 462.
Combien elles avoient de Pafteurs & de
Propofans , entretenus de la Somme de
cent quatre-vints mille Livres , qui leur
étoient données tous les Ans par le Roi,
134.135 213.214.215. Catalogue Ge-
neral de toutes ces Eglifes , dont le Nom-
bre étoit de D C C. LX. avec les Noms
& Surnoms de DCC. XLIL Pafteurs
Sui les defervoient, 220, &c. jufqu'à 232.
'ecret touchant les Catalogues de cette
Nature que les Synodes Provinciaux dé-
voient envoler aux Nationaux , 271. Di-
ftribution de deux cens , vingt-cinq mille
I-ivres, faire auxdites Eglifes fur le Fié
de ce dernier Catalogue, 292. &c. juf-
qu'à 295. Autre Diftribution d'une pa-
ràille Somme qui fut donnée aux Pa-
fteurs, aux Propofans , aux Profefteurs
& aux Regens , fpecifiés dans un Cata-
logue du Synode National de Cfl/?>«, 410.
ôcc. jufqu'à 415. Autre Catalogue de
toutes les Eglifes Reformées de Irance,
avec les Noms & Surnoms de D C.
XXin. Pafteurs qui les defervoient l'An
M. DC. XXVI. 418. &c. jufqu'à 432.
Autre Diftribution qui fut faite auxdites
Eglifes de la Somme de foixante mille
Livres , 520. &c. jufqu'à 523. Diftri-
bution faite aux DeputésSynodaux defdi-
tes Eglifes, 588.589. Le dernier Cata-
logue de toutes les Eglifes Reformées de
France , & de tous leurs Pafteurs , qui
fut drcfle par le Synode National à^AUti-
çon, l'An M, DC. XXXVII. 591. Fo/«
ie Détail de tous les Noms de ces Egli-
fes, & de leurs Pafteurs , à la Tète de
ces Aftes Synodaux , dans le premier
Volume. Les Noms d'une Centaine d'E-
glifcs , où il ne fe faifoit plus aucuns
Exercices de laRehgion Reformée l'An
M.DC.XXXVII. quoi que le Roi de
France ne l'eût pas défendu , 596. 597.
720. 728.
Efclaves Reformés que le II. Synode Na-
tional àsCharenton n'avoit pas le Moien
de rachetter, 507. 5o8^ Décret du Sy-
node National d'.4/f;;|-o« touchant les Ef-
claves dont les Chrétiens font un Trafic,
565. Remontrance faite au Roi par ledit
Synode touchant les Efclaves Reformés
qui étoient furies Galères de frrtwf,6o2.
Collecte faite pour la Délivrance deceux
qui étoient en 7«>7«;f, 677.678. L'Em-
ploi qui en fut fait pour le Rachat de plu-
fieurs Reformés , 750.
EJpagne. Les Reformés de Frnnce prioient
Dieu qu'elle fut aflujetie au Pouvoir du
Roi de France Loii'is XlV, fuivant les
Proteftations qu'en faifoient tous les Dé-
putés du dernier Synode National convo-
qué à Lnuâun , 735. Ils y déclarèrent
auiïi qu'ils étoient obligés indifpenfable-
ment , & engagez à dévouer avec Ar-
deur & Plaifir leurs Biens , & leurs Vies,
pour le Service de SaMajefté, 734.740.
Etrangers. Ils ne pouvoient pas exercer les
Fondions Paftorales dans les EgliCes Re-
formées de France , 455. Et pourquoi,
457.
4^7.458. 4^z.46i. 6^1. 719. 725- Les
Miniftresde France ne dévoient recevoir
aucunes Lettres d'eux , 535. 536. 631.
636. 717. 721. 726. 730, 740,
Examen des Lettres de Deputation aux Sy-
nodes Nationaux , i. 2. 78. 138. 140.
240. 329. 451. 452. 625. 653. 7H. 712.
7x3.
Excommunication. Chaque Eglife Refor-
me'e avoit la Liberté d'emploier tel For-
mulaire qu'elle vouloir pour cela , 84.
Si on y devoit laiffer ces mots , Livré à
Satan , ibid. Formulaire qui en fut dref-
fé par le Synode National à'A/ais, 181.
182. Et confirmé par le L'de Charenton ,
247. Plufieurs Décrets concernant cette
Matière, 474.686. Autre Formulaire
d'Excommunication dreffé par le IIL
Synode National de Charenton , 686.
Exemtions & Prerojçatives qui e'toient
acordées aux Miniftres Reformés de
France , par les Edits de Pacification , &
par d'autres Concevions du Roi , qui
étoient violées en plufieurs Manières ,
602. 603. l^oiés tous l.'s Gritfs qu' font
depuis la Page 596. &:c jufqu'à 604.
F A mine extrême jfuivie de la Contagion,
dans le Roiaume de France, où Dieu
faifoit paroitre un Déluge de fa Vangean-
ee , qui donna Lieu à la Célébration d'un
Jeune Univerfel , parmi les Reformés ,
499. 500.
Faucheur, Miniftre. Il fit un Traité de l'Eu-
chariftie qui fut trouvé fi bon, qu'on l'im-
prima aux Fraix des Eglifes Refor-
méesj par Ordre d'un Synode National,
491.
Fête que ceux de la Communion de Rome
nomment du St. Sacrement, ou du Corps
fin Seigneur , aiant donné Lieu à plufieurs
Ordonnances des Magiftrats , qui obli-
geoientles Reformés à parer les Rués, &
à allumer des Cierges devant leurs Mai-
fons pendant la Prnceffioiide ce jour-là ,
le II. Synode National de Charenton fit
des Remontrances, & des Cenfures très-
fortes à tous ceux qui avoient eu la Lâ-
cheté d'obéir à ces Ordonnances , 499.
552. 553. Remontrance faite là - deiTus
auCommififaire du Roi , dans le Synode
National d'Alenfon, 568. Et au fiwmê-
Tomc II.
DES MATIERES.
me par des Députés Synodaux en Cour,
S9i- 599-
Foi. Voies Covfejfion de Foi.
Funérailles des Reformés. Décret du Syno-
de National A'Aletifon qui en toleroit la
Pompe , & les autres Ufages particuliers
de chacune des Eglifes Reformées, 547.
GEntilhommes confervés , par les Sy-
nodes Nationaux des Reformés de
France , dans la PolTeflion des Avanta-
ges qui leur avoient été acordés par les
Edits de Pacification , & autres , 668.
Gratifications & autres Faveurs que tous les
Députés au dernier Synode National de
Loadun déclarèrent par Ecrit , avoir "été
procurées aux Reformés de France par le
CarJinal .l/<72rtW« .premier Miniflred'E-
tat du Roi LoiiisXlV. 717.719- Voies Mtt-
zarin.
Grecque, (Langue) Le Synode National
à'Alais jugea qu'il n'étoitpas bien-féant
que les Minières Reformés fuficnt Pro-
fefleurs en cette Langue , parce qu'elle
étoit emploiée à l'Expofîtion des Au-
teurs Paiens & Prophanes , 204. Le
XXIV. Synode National tenu à Charen-
ton, fuprima entièrement les Charges
des Profefieurs en Langue Grecque , dans
toutes les Univerfités Reformées de Fran-
ce, & pour cet Efet il déclara très-ex-
preffément que cette Langue étoit de peu
d'Utilité, 286. Le Synode National de
Ca/lrei n'aiant pas trouvé ces Décrets
bien fondes , rétablit les Charges de ces
Profeffeurs en Langue Grecque dans les
Univerfités Reformées de France , fans
exprimer néanmoins ouvertement ce
qu'il penfoit de ces Décrets, 402. Mais le
II. Synode lianonzldcCharenton déclara
très-expreffément que cette Langue étoit
d'une Neceffité abfolué pour les Mini-
lires Reformés, & obligea les Regens
des baflfesClafles des Univerfités, à l'en-
feigner, au défaut des Profeffeurs qu'on
n'avoir pas le Moien d'entretenir pour
cela , 511. Le III. Synode National de
Charenton aiant trouvé que ces Univerfi-
tés n'avoient pas encore pu trouver de
quoi pourvoiraux Gages de quelque Pro-
feffeur en Grec , accepta les Ofrcs qu'un
Gentilhomme fit d'enfeigner cette Langue
Rrrrr Gratui-
TABLE ALP
Gratuitement , & fans en pretendie ja-
mais aucune Recompenfr, 697.
Griefs &c Dennandes que les Reformés de
Frttnce mirent dans un Mémoire de XIX.
Articles , prefentés à une Aflcmblée Na-
tionale Politique, Si- &c. jufqu'à 56.
Autres Griefs & Demandes du II. Syno-
de National de Cbarenton , fur XX.V.
Articles d'un Cahier des Eglifes Refor-
•mées , prefenté au Roi àe France, 461.
&c. jufqu'à 464. Autres Griefs & De-
înandes du Synode National à'Alenço»,
fur X. Articles d'une Harangue extraor-
dinaire, touchant les Pretenfions & les
nouvelles Ordonnances du Roi , expli-
v^uées audit Svnode par le Commiflaire
de Sa Majeflé' , 539. &c. jufqu'à 543.
Î54. &c. jufqu'à 564. 567. 568. 570. Au-
tres Griefs fur XIX. Articles fort im-
portans , touchant lefquels le Synode
National d'AknfOu demandoit Juftice au
Roi, 596. 8:c. jufqu'à 604. 647. Autres
Griefs, fur XI. Articles de grande Con-
fequence , fur lefquels le III. Synode Na-
tional de Chnrentort fît plufieurs Remon-
trances à Sa Maj:flé , 63 Ç. &c. jufqu'à
641. Les Griefs fur lefquels le dernier
Synode National de Londun fit auffi des
Remontrances , & plufieurs Inftances
par des Députés extraordinaires auprès
du Roi Louis XIV. au Sujet de XIX.
Articles, d'une très-grande Confequen-
ce, par lefquels on voit que les Ennemis
des Reformés travailloient en Cour , a
faper les Fondemens de la Religion Re-
formée , pour la détruire entièrement ,
715. &c. jufqu'à 741. 780. 781. Voies
Plaintes, Remontrances & Apellations.
H.
HArangues faites au Roi de France , à
la Rei'ie Régente, à des Miniftres
d'Etat, & à des Cardinaux en Cour par
5es Dépurés extraordinaires des Synodes
Nationaux , 105. io6. 591. S9^- 594-
595. 643. 644. 7il- &■«:• jufqu'à 742.
Voies Remontrances. Les Harangues que
les Commiflaires dzSaMajefté firent aux-
dJtsSynodes Nationaux , & les Répon-
fes que ces Synodes leur firent fur plu-
fieurs Matières Ecclefiaftiqucs & Civiles
très - importantes , contenues dans ces
Harangues & dans cesRéponfes, 333.
H A B E T I Q^V E
8cc. jufqu'à 336. 454. Sec. jufqu'à 460.
534. ècc. jufqu'à 544. 570. 593. 5Çi'i.bZ9.
&c. jufqu'à 641. 715. &c. jufqu'a73i.
Voies Réponfes. Harangues faites a l'Uni-
verfité de S'aawwr , par Mrs. du Bourdicii
& Guitiots, Députés par le Synode Na-
tional de Z-ok(/««, pour terminer les Di-
ferens qui étoient dans cette Univerfité,
& pour y corriger la Vie déréglée des P;o-
pofans , qui fuivoient toutes les Maximes
des Mondains &r des Débauchés, 806.
&c. jufqu'à 81Z.
Hirtoire des Vandois , faiteparleSieur Per-
fin, ir.87. Celle des Martirs du Bt?(7»-«,
ajoutée a celle de tous les autres Martirs
Reformés , 99. Celle du Sieur Bnffan con-
cernant les Chofes mémorables des Egli-
fes Reformées, 151. L'HiftoireUniver-
felle de l'Eglifc par ledit Sienr Perrin ,
185'. 186. Commiflion donnée pour fai-
re une autre Hiftoire des l'ariifois, 248.
Autres Commilîîons Synodales pour ré-
futer l'Hil^oire du Cardinal Haromns ,
396. 397. 508. Permiffion qui fut don
née par un autre Synode , à un fameux
Avocat pour détruire cette même HifLii-
re de Baronins , 791-
Hoiheconfacrée , que ceux de la Religion
Romaineapellcnt le Sacrement de l'Eu-
chariftie. Il fut défendu aux Reformés,
parle III. Synode National de Cbarenton
d'y jetterles Yeux dedus, de fc décou-
vrir en fa Prefence , de lui rendre aucun
Culte, & de ne regarder pas même l'A-
pareil ni la Marche des ProcefiTions de
ceux de ladite Religion, (eus Peine d'en-
courir routes les Cenfures de la Difcipli-
ne des Eglifes Reformées ,680.681. 682,
Hiiijfeau , Paftcur à Sanw.ir , fit des Ecrits
de Controverfe qui donnèrent Lieu à plu-
fieurs Difputes& Procédures, lefquelles
ne piirent pas être terminées par les Soins
de plufieurs Synodes & Coloques, qui y
travaillèrent , mais feulement par les
Cenfures &lesjugemensdefinitifsdu der-
nier Synode National de Loudim , 765.
&c, jufqu'à 768.
Huron, Miniftrede Ci3r%«/«v/, aiauT fait
un Ecrit fur des Afaires d'Etat qu'un Sy-
node de la Bajfe Guienne lui défendit de pu-
blier, ilenapella au III. Synode Natio-
nal de Char mt on , qui confirma cette Dé •
fenfe, 673.
Jeûnes
D E s M A
I.
JEùncs Généraux que les Synodes Na-
tionaux de Fyaace indiquèrent par di-
vers Motifs très-importans aux Refor-
més, 24. 178. 377. 499. 500. 682. 776.
802. Le Roi de France défendit aux Syno-
des Provinciaux d'en publier, 6.;2. 6^7.
725. Mais le dernier Synode National
letwxii Loadim , ne s'écant point arrêté à
la Défenfe expreiTe que le Commidaire du
Roi Leiiis XIV. lui en fit , recommanda
à tous les Synodes Provinciaux de procla-
mer des Jeûnes Publics, quand ils le iu-
geroient neceflaire , 776. Décret tou-
chant les Suffrages de ceux qui doivent in-
diquer ces JeûnesPublics, 577.
Impieté & Indiference pour la Religion qui
s'augmentoit parmi les Reformés, 24.
85. 178. 348. ijy. 499. 500.682.683.
Règlement trcs-confiderablc fait pour y
remédier, 349. L'Impiété, l'Âthéil-
me, leBlafphème, l'Injuftice, la Dé-
bauche, l'Impureté, & tous les autres
Péchés, contre la première & la féconde
Table de la Loi de Dieu , le multiplioient
tous les )ours, & marchoient tête levée,
pour braver la îuftice de Dieu , & pour
allumer le Feu de fa Colère, 802. Ce qui
fut ordonné pour corriger ces Impiétés,
ces Vices & ces Defordres , ibiJ.
Imprimeurs Reformés. Avertiffemens Sy-
nodaux qui leur furent donnés, touchant
l'ImpreiTion qu'ils faifoient de la Confef-
fion de Foi , de la Liturgie , & des Ca-
techifmesdesEglifes Reformées de Fran-
ce, 483. Défenfe que leur fit le III. Sy-
node National de Chmenton , de faire au-
cun Changement dans l'Impreflion déf-
aits Livres , fans un Ordre exprès des
Confiftoires où il y avoir des Imprimeries
deftinées pour les Reformés , 678. Ce
Décret fut renouvelle par le dernier Sy-
node National de Lnudun , 750. Voies
Ecrits, Livres à?- KaUndriers.
Indemnité promife réciproquement , par
tous les D^^putés au Synode National de
Charenton , en F.weur de tous les iWini-
ftres qui fe défendroient en Juftice, con-
tre ceux qui les pourfuivroient pour des
Aûions faites félon leur Devoir, & con-
formes à la DifciplineEcclefiaftique, &
aux Editsdu Roi de FrarKe» 6?^. Aa-
T I E R E S.
très Décrets faits en Execution de cette
Promeffe, 691.780.781.792.
Independans qui enfeignoient que chaque
Eglife Particulière devoit être gouvernée
par fes propres Loix , fans dépendre de
Perfonne, 678. Décret fort important
& remarquablejdu III. Synode National
de Charenton, par lequel ces Independans
furent )ugés Ennemis de l'Etat , à Caufc
qu'ils mettoient tout en Confufion par
leurs Singularités,& leurs Extravagances ,
qui aboutiffoient a établir autant de Re-
ligions toutes diferentes, qu'il y avoitde
ParoifTes , 678. 679. Remarques très-
curieufes, fur ces Independans qui vou-
loient s'établir en France , & qui firent
unecfpecc d'Union avec tous les Noncon-
formi^es à' Angleterre , 679. 680.
Inftrudlion à la Foi Catholique. C'eft le
Titre d'un Livre du Sieur à^\3. Mjlletiere ,
qui donna Lieu à diverfes Conférences
& Procédures des Députés de deux Sy-
nodes Nationaux , où cet Auteur fut ex-
communié publiquement , pour avoir
voulu réunir la Religion Reformée avec
la Romaine , 580. 581. 68}. &c. )ufqu'à
686. Voies Union , Réunion , & Mélange.
Juftification. Dodtrine des Eglifes Refor-
mées de France fur cette Matière , 13.
14. Grande Controverfe très-dangereufc
là-deffus , pour laquelle le Roi d'Angleter-
re cenfura le Synode National de Ton-
iieias, 62.61. Voies ce qui concerne l'E-
ledtion , la Réprobation , la Redemtion,
la Vocation, laSantification, la Juftifi-
cation, & tout ce qui en dépend , expli-
qué fort amplement dans LXXXXIII.
Décrets SynodauK,248. &c, jufqu'à J23.
K.
KAlendriersdcs Reformés , dans lefquels
ils ne dévoient pas inférer des Remar-
ques Hiftoriques contre leurs Averfaires»
& pourquoi, 37Ç. Ordonnance du Roi
de Vrance là-deffus , 6ii,
L.
LAngue Grecque. Le Synode National
d'Alais déclara qu'il n'étoit pas bien-
féant que les Miniftres Reformés fuffent
Profeffeurs en cette Langue , d'autant
qu'elle ne fervoit prefque jamais qu'à
Rrrrr 2 l'Expu-
TABLE ALPHABETI Q^U E
rExpofuion des Auteurs Païens & Pio
phanes , 204. Le XXIV. Synode Na-
tional de Chareiiton jugea pareillement
que cette Langue étoit fi peu utile aux
rafteurs Reformés , qu'il ordonna de fu-
primer entièrement les Charges de tous
les Profeffeurs qui l'enfeignoient dans les
Uiiiverfités Reformées de France, 286.
Le Synode National de Cajlres n'aiant
pas trouvé ces Décrets bien fondés ., re-
folut & commanda qu'on y rétabliroit les
Charges de ces Profeffcurs en Langue
Grecque , à Condition qu'ils explique-
roient les plus élegans Traités des Pères 1
402. Le XXVL Synode National tenu
zChûieiHou declana très expreflement que
cette Langue étoit d'une Neceflité abfo-
lué pour Ls Miniftres Reformés, & obli-
gea les Profeffeurs à l'enTeigner , 511.
Le XXVII Synode National qui fut
auffi tenu à Chareiiton , aiant trouvé que
les Univerfités Reformées n'avoient pas
de quoi entretenir des Profeffeurs en Lan-
gue Grecque , accepta l'Otrc que fit un
Gentilhomme de l'enfeigner Givjm , 697.
Lettres Synodales des Eglil'es Reformées de
Frawe , données aux Almillres & aux
Anciens qu'elles deputoient aux Synodes
Nationaux , avec des Claules très ex-
preffcs de la So'.imiffion Se de l'Obéif-
fance qu'elles promettoient, fans aucu-
ne Referve , ni Modification , à tous les
Décrets & Reglemens defdits Synodes ,
5. 81. 82. 140. 141. 375- Lettres du Duc
de Rohan & du Duc de SiiiUy , avec celles
de Mr. du Pkffîs Marli , & du Roi d'An-
gleterre au Synode National de Tomieins ,
pour le Maintien de la Religion Refor-
mée, 5.6. .:;7.38. Celles du K'oi de /^'r/?/!-
ce aux Pafteurs qu'il déchargeoit des
Tailles & des Subfides , 24. Celles du
Maréchal de Bouillon & de l'Eglife de
Genève , audit Synode.fur des Controver-
fes fort importantes , ^7. Celles du Roi
d'Angleterre audit Synode, contenant di-
verfes Plaintes & Remontrances fur les
Dereglemens , & la mauvaife Conduite
des Reformes en plulîeurs Chofes très-
importantes, 65. &c. )urqu'à72. Celles
de Mr. du P/f^j audit Synode, pour lui
remontrer plufieurs Chofes de grande
Confequence , ibid. & 73. Celles du Duc
de Rohim, audit Synode , pour lui faire
desRemercJmens, ibU.èi?^- Celles de
Mr. de Caunwnt , otrant fes Services au-
dit Synode ,/W. & 75. Celles de Mr. de
Cbailitlun, expliquant audit Synode tout
ce qu'il avoit tait à la Cour, pour l'A-
vantage des Reformés , ihid. &cy6. Cel-
les du Duc de linuillon , touchant les per-
nicieux Efets des Conteftations des Théo-
logiens Reformés, ibid. de 77. Celles de
quatre Députés envolés au Roi de France
par ledit Synode, 82. Celles de Mr. du
P/e/^tau Synode National de Vitré fur les
Drferens des Profeffeurs Tilenus &: Du-
moulin, 88. Celles de l'Affemblée Poli-
tique de la Rochelle audit Synode pour
l'Union des Reformés , 102 Celles du
Roi de France audit Synode touchant le
Zélé & la Fidélité des Reformés , 107,
Celles du Duc de Rohan, auSynode Na-
tional d'Alais pour lui témoigner fou
Afeaion ,141. Celles des Payeurs &
Profeffeurs de Genève , pour entretenir
leur Union avec les Députés audit Syno-
de, 142. Celles de Mr. dtLeJdiguieres ,
& de M. de Cia/Mc/», déclarant leur bon-
ne Volonté pour tous lesiieformés,/W(/.
Celles des Magilhats de Privas , avec
celles du Synode & de l'Affemblée Pro-
vinciale du Vivarez, touchant les Aflic-
tions extraordinaires des Reforme's de ce
Pais-là, 186. Celles des Vaudois , Ré-
fugiés en Daiiplmé , reprefentan: audit
Synode leur Pauvreté , 187. Celles dti
Prince d'Orange , des Bourguemaitres ,
& des Curateurs de l'Univerfité de Leide,
demandant audit Synode un Profeffeur
François , 193. Celles des Pafteurs &
Profeffeurs de Genève, au même Synode,
touchant l'Uniformité de leur Croiance,
avec celle des Reformés de France , 244.
Celles du Roi d^ France, au I. Synode
National de Cbarenton , touchant les Af-
femblées Politiques des Miniftres Refor-
més, 270 271. Celles de Mr. Dumoulin,
au Koid' Angleterre fur des Matières Po-
litiques, qui donnèrent Lieu à l'Exil de
ce Miniftre , que ledit Synode auroit vou-
lu faire révoquer s'il lui avoit été poffi-
ble, 172.173. Celles des Directeurs de
PUniverfité de Leide touchant un Profef-
feur François qu'ils demandèrent une fé-
conde fois audit Synode, 283. Celles du
Roi de Fiance, au Synode National de
Cfi/lres, touchant la Conduite qu'ils dé-
voient tenir pour confcrvcr leurs Privilc
DES MATIERES.
gcs j 328. J29. Et les Matières qu'ils ne
dévoient pas traiter dans ledit Synode,
i}Z. m- 341. Celles de Mr. d'H«-i<ja.',
audit Synode , touchant les bonnes In-
tentions du Roi pour les Reformés, J41.
Celles du Duc de Koi(j«, & de plufieurs
Reformés de la RnchelU touchant le Prêt
d'unMiniftre, 351. Celles dudu Syno-
de, au Roi de France, touchant les Dé-
putés Généraux Reformés, en Cour, 407.
408. Celles des Fafteurs & ProfeffeUrs
de Genève , fur la Defolation de plufieurs
Eglifes Reformées , & diverfes autres
Matières très-importantes , dont ils in-
formoient ledit Synode , & la Réponfe
que les Députés de ce Synode leur firent,
433. &c. jufqu'à 440. Cellesde l'Egiife
de Paris audii Synode, contenant degran-
des Plaintes contre les Synodes Provin-
ciaux de l'Ifle de Fiance, 441. Sec. juf-
3u'à 445. Celles dull. Synode National
e Charentotj , au Roi de France , fur le
Cahier des Griefs & des Plaintes des Re-
formés , 459. 460. Celles du Roi de
France audit Synode , pour lui témoigner
qu'il étoit fort fatisfait de fa Conduite ,
465. Celles de ce Monarque à fon Com-
miffaire General audit Synode , confir-
mant la mèmeChofe, &r promettant de
donner une bonne Somme du Trefor
Roial pour les Fraix de cette Affémbléc
Synodale, 466. Celles duJit Synode au
Roidef»v7w« , touchant TOpreffion des
Reformés dans fes Etats , & les Remon-
trances des Dépurés Généraux de leurs
Eglifes, 469 470. Cellesdudit Synode,
aux Eglifes du Beam , fur des Procédures
contraires à leur Union avec les Refor-
més de France, 498. C lies que le Roi
de France défendoit aux Miniftres , & à
leurs Synodes , de rececevoir des Pais
étrangers, 535- 536 540. Celles du Sy-
node National à'ALnçnn au Roi de France,
pour lui rendre Hommage , & lui donner
des Affurances d'une Fidélité inviolable
de la Part des Reformés, 543. 544. Et
pour informer Sa Maj-fié de la Nomina-
tion de leurs Députés Généraux , 545:.
Celles du Roi audit Synode touchant le
Cahier des Plaintes & les Dépurés Géné-
raux qu'il envoia à 5« Mnjejîé 569. Cel-
les que ledit Synode envoia au Roi , pour
Réponfe de la Lettre précédente , 570.
Celles des Univerlités de Genive , Si de
Leide, audit Synode, touchant lesgrân-
des Difputes des Profeffeurs Amiraud, Du-
riwdlin , Rivet S: du Miniftre Têtard, ^71.
&:c. jufqu'à 576. Celles des ProfelTeurs
de Genève, fort amples fur cette Matière,
&lur l'Etat dangereux où fe trouvoient
ks Eglifes Reformées de France par la
Perfecution par la Guerre , par les Dif-
putes , & par les nouvelles Opinions des
Minillres, 604. &c. julqu'i 615. Celles
que le ProfelTeur Dnau'u/i» écrivit audit
Synode , lur la même Matière , au Su)et
de laquelle il blâma fortement les Ou-
vrages de Mr. Amiraud Si ceux de Mr.
Teiard, 615. &:c. jufqu'à 619. Celles du
Roi de France au Commiftaire qu'il en-
voiapouraffifterau III. Synode Natio-
nal de CWf/??9« , 62S. Celles que ledit
Synode envoia kSa Maje/té pour le com-
plimenter &• le féliciter fur fes bons Suc-
cès, 641. 642. Celles du même Synode
à la Reine Régente , pour la remercier &
la congratuler de plufieurs Choies, 650.
65 1. Celles du Roi de France, pour auto-
rifer le Commiflaire qu'il envoia au Sy-
node National de if-oM^w 714.715. Cel-
les dudit Synode au Roi Loiiis XIV. , à
la «c-wf Régente , & au Cardinal Maza-
rin , très-remarquables , & leurs Répon-
fes très - importantes audit Synode , qui
fontbeaucoup d'Honneur aux Reformés,
&: qui prouvent leur Fidélité inviolable ,
& leur Zélé pour Sa Majefle , & pour le
Bien de fes Etats, 73;. &c.)ufqu'a 742.
Celles des Profeffeurs & des Palfcursde
Genève , de Bille , de Ziii icb , & ésScbaf-
honfe audit Synode , pour lui déclarer
leur Afeftion pour les Reformés de Fran-
ce , & les Prières qu'ils faifoient pour le
Roi Lciiis Z/f. qui avoir eu la Bonté de
laiffer convoquer ce Synode National à
fesSujets de la Religion Reformée, 740.
Voies Mandemens é" Réponjh.
Libelles très- dangereux que les Catholiques
publioient contre ios Reformés , par lef-
quels ils donnèrent Lieu au Synode Na-
tional A'Alenpn d'ordonner que les Mi-
niftresen feroient la Réfutation dans leurs
Sermons , ik dans leurs Ecrits . 565. 566.
Livres des Réformes Plufieurs Décrets fort
amples touchant l'Aprobation qu'ils dé-
voient avoir en fV/if/f^ , & fans laquelleils
ne dévoient pas être imprimés , içr. 278.
279 '^76 5i7- 541- 547. 5^5- 567- ^}z'.
Rrrrr 3 635,
T A B L
6i6. 677. 720. 7Z7. Le Synode National
de LoiicJm mit les Sermons des Miniftres
dans le Rang des Livres ou Traités de Re-
ligion , qu'on ne dévoie pas faire impri-
mer fans Examen & Aprobation , 777.
Le Roi de Frarice en envoia plufieurs à
fon CommilTaire au IL Synode National
de Charenton , dont il demandoit la Con-
damnation , parce qu'ils étoienc tous
remplis d'Injures & de Calomnies, 151.
278.279.47^. Ces Livres & la Réponfe
que ledit Synode fit à Sa Ma/^/ïé pour s'ex-
cufer de les condamner , donnèrent Lieu
à plufieurs Mandemens Roiaux concer-
nant tous les Livres des Reformés de
Frtjvce , & ceux qu'ils faifoient venir des
Pais Etrangers , 5i7- 632. 6^6.
Loridc des- Gû/inkres , Avocat au Conleil
Privé du Roi de France LoUis XIV, Se en
fon Confeil d'Etat , & au Parlement de
Paris, fut chargé de toutes les Afaires
Civiles des Eglil'es Reformées de France,
par le dernier Synode National de Lmi-
du», qui promit de lui donner trois mil-
le Livres tous les Ans , .pour les Ecrits
qu'il feroit , & les Dépêches qu'il rece-
vroit, en foutenant leurs Droits, par de-
vant lefdits Confeils de Sa Mtijejlé , 781.
782.
Luthériens de la Conïe^xonà'' Aushottrg. Le
IL Synode National deCbarenton, déclara
qu'ils convenoient avec les Reformés de
France dans les Point Fondamentaux de
la véritable Religion , & qu'ils pouvoient
être reçus à leur Communion , & à con-
tradter des Mariages , & à prefenter des
Enfans au Batême avec eux , attendu aufli
qu'ils n'avoient ni Superftition , ni Ido-
lâtrie dans leur Culte, 500. 501.
M.
MAndemens du Roi de Fmvce , pour ia
Convocation d'une AfTemblée Na-
tionale Politique & Mixte , en Faveur
des Reformés de fes Etats , 51. 52
Griefs &• Demandes qu'ils y produifirent
furXI.K. Articles, «j?. &c. jurqu'à 56.
Autres Mandemens & Lettres de Sa Ma-
jefté concernant diverfes Matières fore
importantes, desSynodesNationauxdes
"Eglifes Reformées defonRoiaume, 270.
271. 328.329. 332. 333. 537. 340. 341-
34^- 342- 395- 399- 45o. 5io. 531. 624-
E ALPHABET! CLU E
6zç.628.6^S- 715. 7"-7i4-732-7î^î
Mariages & tout ce qui en dépend, expli-
qué dans plufieurs Reglemetis Synodaux,
10.25.85. 96. 98. 149. 150. i8x. 243.
244- 347- 348- 375- 475- 5oo- 537- 547-
578.653.668.689. 746. 749. 773- 774-
VoiifS Cas deConJcience.
MazartH , Cardinal, & premier Miniftre
d'Etat du Roi de France Loi;is XlV.QntWc
étoit fa Bonté & fon Equité pour les Re-
formés, 716. Lettres que It dernier Sy-
node National dsLondim lui écrivit, fort
remarquables, & de très-grande Confe-
quence , par les Expreffions extraordinai-
res que les Députés de ce Synode y em-
ploierent , pour flatter cet Emincnt Pré-
lat, 735.737. 742. La Réponfe que ce
Cardinal fit audit Synode , par une Let-
tre où il déclara très-exprcflemcnc que
les Reformés de France étoient de bons
Serviteurs & Sujets du Roi , comme Sa
Majeflé en étoit auffi bien perfuadée par
les Efets de leur Fidélité inviolable , &;
de leur Zélé à fon Service , ■739-
Mélange de la Religion Reformée avec la
Romaine, dtfendu très-expreflement, par
deux Synodes Nationaux de MontpeÙlicy
& de Charenton , qui cenfurerent forte-
ment tous ceux qui entreprenoient de
faire cette Union , 500. Mr. de la Mille-
titre aiant travaillé pour cela fut excom-
munié publiquement , 580. 581. Voies
les Procédures faites contre lui , dans le
III. Synode National de Charenton , Se le
Formulairede l'Excommunication qu'on
ydrefia pour ceSujet, 683. &c. jufqu'à
686.
Mémoires qui dévoient être dreffés par les
Synodes Provinciaux , & les Formalités
qu'on y devoir obferver pour les envoier
aux Synodes Nationaux , par les Députés
de chaque Province, 661. Voies Remon-
trances.
Metaphifique remife en fon Luftre par le
II. Synode National de Charenton, qui
la )ugea d'une NeceiTité abfoluë pour ré-
futer les Subtilités des Dofteurs de l'E-
glife Romaine, & qui reconnut auflî que
c'étoit une des principales Sciences dont
toutes les autres tiroient leurs Principes,
510. Décret du Synode National d'/î-
hii^on qni obligeoit les Profefleurs des
Univerfités Reformées à enf.'igner cette
Science aux Propofans, 553. Livre de
Met." -
D E s M A
■ MetAphifique compofé par un Miniftre
qui fut recompenfc de cet Ouvrage, par
le Synode National d'/l/w;owj 578. Voies
la mauvaife Opinion que ics Profefleurs
de Genève avoient de la iVletaphifique ,
dans la Lettre qu'ils écrivirent au Synode
National d'Ajenfon, 6ii. 612. Et tout
ce qui eft depuis la Page 571. 5cc. juf-
qu'à 576. 604. &c. juiqu'a 614. Que-
ftions que le III, Synode National de C/'j-
rento» défendit , aux ProfeiTeurs Refor-
més , de mettre dans leurs Traités de IVle-
taphifique, 696.
Meurtres qui arrivoient pour des Difputes
& des Querelles à rOcafion de la Prefean-
ce dans les Eglifes Reformées des Fa-
milles Nobles, & un Règlement Synodal
fait pour les empêcher , 502. Autres
Reglemens & Décrets faits fur cette
Matière , 674. 747.
Miniftres des Eglifes Reformées de France.
Quels étoient ceux qu'on ne devoit pas
députer aux Synodes Nationaux, 8. De
quelles Afaires ils ne dévoient pas fe mê-
ler , 65. &c. jufqu'a 72. Sur quelles
Chofes ils ne dévoient pas prêcher , &
quelle Méthode ils devoieiH ûiivre, 100,
152. 245. 246- 278. 279- 536. 5J7-56''.
567.568.632.634.636. 661. 66}. 664.
7i9-720-72-5-744-7'i7-74S- 77i- 777-
780. 781. Voies Semions c^ Prédicateurs.
Dans quels Lieux ils dévoient refider ,
110. Plufieurs autres Décrets qui les con-
cernent, 147. 148. 149. 152- 153- 176.
177. 179- »oi. 204. 247- .261. 263. 264.
270. 271. 292. 8f c. jufqu'à 294. 350.355.
368.369. 370. 371- 374- 410» &c. )uf-
qu'à4i3.455.456. 4'52- 463- 473- 474-
484.485.487.496.501.502. 504. 520.
&c.jufau'à 523. 535- S:c. jufqu'à 539.
540. 54^.542. 548. 549- 550. 552- 554-
Sec. jufqu'à 559. 567. 568. 593. 601.
602. 604. 631. 632. 663. 665. &c. juf-
qu'à 679. 697. 720. 743- 744- 750- 75^-
&:c. jufqu'à 773. 775- 777- 779- 780.781.
783. &c. jufqu'à 798.
Modérateurs des Synodes Nationaux de^
Eglifes Reformées de France. Les Noms,
Les Surnoms, Se les Qualités des Mini-
ftres qui ont eu cette Charge , i. 78 138,
240. 331. 453. 533. 627. 713- Décrets
pour leur Ele(Stion , gui devoir être faite
à la Pluralité des Sufrages, 661. 713.
JVhrnt, Pafteur à Chmevten , eût une Afai-
T I E R E S.
rc très - importante debatuë au dernier
Synode National de /,«/,•/«»/, & pour la-
quelle le CommiflTaire du Ro, Loitis XIV.
s'interefla beaucoup, auffitôt qu'ily eut
des Miniftres nommés pour l'examiner
dans ledit Synode , 760. On y fit venir
des Ecrits d'Hollande contre ce Pafteur ,
ihul. Le Commi (Taire du Roi donna Per-
miffion audit Synode de les examiner,
quoi qu'ils fuffent envoies des Pais étran-
gers contre les Ordres de5rtyWrt;>/?é, 761.
Mr. .Afoiw voulut pafler en Hollatide pour
fe juflifiêr de toutes les Chofes qu'on lui
avoit impofées ; mais on ne voulut pas
le lui permettre, ibid. L'Eglife de Cha-
rcnto» demanda trêsinftanment qu'il fut
confirmé dans fa ChargedePafleur , té-
moignant être contente de fon Minifiere,
ibid. L'Examen de cette Caufe Se de tou-
tes les Procédures qui en dependoienc
dura plufieurs jours , 762, On reçût
beaucoup de Témoignages en fa Faveur
des Alagiftrats , des Univerfités , & des
Pafteurs des Pais étrangers, Se des Sy-
nodes de Hollande , par Ijfquels il fut dé-
chargé de toutes les Acufations qui
avoient été intentées contre lui, & on le
confirma dans fon Minitf ère , en l'aver-
tiffant d'être plus circonfpeâ qu'il nel'a-
voit été, dans fcs Difcours & dans fes
Ecrits, ibid. &: 762. Le même Synode
fit un autre Décret , par lequel Mr. Mo-
rus fut déclaré innocent de tous les Cri;
mes atroces, & des Impuretés dont on
l 'avoir acufé, 763.
N.
NOms & Surnoms de DCC.XLIL
Pafteur qui defervoient DCC LX,
Eglifes Reformées qu'ily avoit en France,
l'An M.DC.XX. Page 220. &c. juf-
qu'à 232. Noms & Surnoms de DC.
XXIII. Pafteurs , qui defervoient les
("ufdites Eglifes l'An M. DC. XXVI.
Pag. 418. &c. julqu'à 432. Le dernier
Catalogue de toutes les Eglifes -Refor-
mées de France , avec les Noms & les
Surnoms de tous leurs Pafteurs 3 dreffé
par le Synode National d'Alençon, l'An
M. DC. XXXVII. Pag. 591. Voies le
Détail qui en a été- mis à la Tête des
Aétes Nationaux::, dans le î; Volume.
Votés auflL les Noms & ics Surnoms àt ■
'eus
TABLE ALPHABETIQUE
tous cenx qui onc été députés aux Syno- fiftoire de l'Eglife Reformée de ladite
clés Nationaux, ceux de leurs Modéra* Ville, pour lefc
teurs , Ajoints , Secrétaires , Députés
Généraux en Cour , Députés extraordi-
naires , & ceux des Commiflaires des Rois
de France , tant dans lefdits Synodes
qu'en plufieurs autres A(femblées Eccle-
fiaftiques , Politiques Se Mixtes , avec
toutes les Qualités de ces Pcrfonnes , fous
leurs Titres Particuliers dans cette Ta-
ble & dans celle du I. Volume.
OFrandes que toutes les Eglifcs Refor-
mées Je France , tous les Seigneurs ,
les Geiitilhommes , & les Particuliers
defdices Eglifes,devoient faireà D;V« ,en
fe cotcifanc pour l'Entretien desUnivcr-
fïtés & des Coleges où l'on élevoit des
Propofans, fi neceflaires pour remplit les
Charges Paftorales de ces Eglifes, 584.
Ombres d'Armwm. C'eft le Titre d'un Li-
vre que le Profefleur Amira:ul vouhk fai-
re condamner au Synode National d'A-
lei/fon, parce que cet Auteur le maltrai-
toit beaucoup , a caufe des grandes Dif-
putes & des Troubles qu'il avoir caufés
dans les Univerfités Reformées de Frauce,
581. Voii's ces Difpuces à la Page 571.
êic. jufqu'à 576.
PAllot , Secrétaire du Roi ds France , fe
voiant pourfuivi au Confeil Privé de Sa
Majeflé , pour le Paiement des Sommes
qu'il devoit aux Eglifes Reformées, tran-
figea finalement avec les Députés du II.
Synode National de Charentnn qui fouJe-
rent fes Comptes, 503.523.
Péché Originel. En quoi il confifte, félon
un Décret du III. Synode National Az
Charcnton , 680. Déclaration faite pour
adoucir cette Matière , dans le dernier
Synode National de io«</»», 750.
Places des Reformés dans les Temples, oii
il y avoir des Querelles, des Débats, &
des Meurtres pour la Preféance , & les
Reglemens Synodaux quiont été faits fur
cela, 502.674.747. Il y eût un grand
Diferent entre les Bourgeois, les Mar-
chands , 3c les Procureurs au Parlement
de GrtmbU , touchant les Places du Con-
Ville, pour lefquelles le dernier Synode
National de Leiiiiim&i un Décret, 768.
Il en fit un autre pour un Débat encore
plus grand touchant les Places de l'Eglife
de Xaintonge , dont plufieurs Synodes Pro-
vinciaux s'étoient mêlés , fans pouvoir
terminer ces DifputesS: ces Procès, iW</.
& 769.
Plaintes faites aux Synodes Nationaux de
France , par diverfes Provinces , Egli-
fes & Pcrfonnes Reformées , & cel-
les que lefdits Synodes & leurs Députés
Généraux , ou Extraordinaires firent au
Roi de France & aux Miniftres d'Etat en
Cour , II. 25. 26. 29. 31. 35. 87. 99,
103.no. 114, 118. 121. 122. 152. 155.
i88. 189. 191. 194. 199. 196. 197. 202.
254.256.279- 280. 283. 284, 356. 363.
364.380.381.385. iS6. 485. 488.489.
493. 494. 509. 534. &c. jufqu'a 544-550-
554. &c. )ufqu'a 564. 567. 568. 570.
579- 583- 584- 592. 593- 594- 596. &c.
jufqu'à604. 637.647. 663. 664. &c. juf-
qu'à 6yy. 687. 690. 694. 720. 728. 744.
745.783. &:c. julqu'à 798. Plaintes qui
furent mifes , par les Synodes Nationaux,
dans les Cahiers de leurs Députés Géné-
raux en Cour , tant pour les Afaires Ec-
clcfiaftiques , que pour les Civiles & Po-
litiques, qui concernoient les Eglifes Re-
formées de France , 461. 8cc. jufqu'à 464.
Voies Griefs , Remontrances ér Politique.
Pluralité des Voix félon laquelle tout de-
voir être décidé p.2r lesDeputésaux Sy-
nodes, & aux autres Âffemblées Ecclc-
fialliques , Mixtes & Politiques, tant
Générales que Particulières des Refor-
més, 10. n. 577. 6^1. Décret touchant
l'Ordre qui devoit être gardé parmi ceux
qui opinoient , & donnoient leur Voix
dans les Synodes Nationaux, 777. 778.
Politique des Synodes & des Eglifes Refor-
mées de Fronce , mife en Ufage pour di-
vers Sujets dont on trouvera les Particu-
larités dans les Ades & les Décrets qui
font indiqués par les Nombres fui-
vans, 6. 7. ro. 53. &c. jufqu'à 56. 6^.
S:c. jufqu'à 72. 97. 100. 102. io8. 152.
176. 177.242.263.270- 271. 272. 334.
3?5- ^6. 456. 461. &:c. jufqu'à 464. 535.
&c. «jufqu'à 544. 549. 557. 558. Si^?-
568. 631. 634. 636. 673.718. 724.
Predcftination , Eleilion , Vocation , &
Saatifi-
DES MATIERES.
Santification des Fidèles. Plufieurs Dif-
putes très-épineufes agitées là- deffiiSjdans
les Univeriités Reformées de France,
& des Pais étrangers à l'Ocafion des
Ecrits de quelques Profelleurs & Mini-
ftres , qui troublèrent plufieurs Eglifes &
Synodes , 171. &:c jufqu'a 176.
Prédicateurs Reformés, sur quelles Ma-
tières ils ne dévoient pas prêcher; quels
Auteurs ils ne dévoient pas citer ; quel
devoit être leur Maintien, & quelle M3-
thode ils dévoient fuivre , ou éviter dans
leurs Sermons 3 îoo. 152. 245. 246. 278.
279-536. 537- 566.567. 568. 632.634.
636.661.663.664. 719 720. 71^. 744.
747. y ^%. 77^.777- 780. 781. En quels
Lieux de France ils ne dévoient pas prê-
cher, félon deux nouvelles Ordonnances
du Roi Louis XIII. 537. 341. 542. 593.
Et félon plufieurs autres du Rot Louis
XIV. 634.640.670.719.720.728. Re-
folution fort vigoureufe qui fut prife
contre ces dernières Ordonnances , par
le Synode National de Loudua, 780.
781.
Prétendue Reformée. Le Roi de France
vouloir que ce Mot Preterjiiui fur pint à
celui de Religion , quand il s'agiffoit de
celle des Reformés, dans les Mémoires
des Synodes Nationaux , quilui dévoient
être prefentés en Cour , par leurs Dépu-
tés Généraux, 544.
Prières Publiques dont TUfagc fut rétabli
dans les Eglifes Reformées de Fiance,
par le Svnode National de Tmineins , con-
tre les Refolutions des Synodes Natio-
naux precedens, 24. 108. Et par celui
ds Crijlres, 348. Prières que les Synodes
faifoient pour le Roj de France & pour la
Famille Roiale , 373- 644. 723. 72^.
726.740. 802 Les Prières Ecclefiafli-
ques ("ulifent pour adminillrer le Batème
fans aucune Prédication , 486. Les au-
tres Synodes ont fait plufieurs Décrets
contraires» celui-là, comme on peut le
voir dans \i premier Totne,Coui le Titre du
Batême, & fur tout depuis la Page 446.
&c. jufqu'a 457 Décret touchant la Ma-
nière de chanter la Prière qui eft à la fin
dcsCommandemensde D/tv/, 564. For-
mulaire pour celle du Batême des Adul-
tes fortis du Paganifme , 659 660. Dé-
cret concernant celle qu'on vouloit obli-
ger tous les Reformés de faire à Genoux
Tome II.
d'abord qu'ils entroieiH dans les Templer,
677.
Profefleurs des L^niverfités Reformées de
Fronce. Plufieurs Reglemens & Décrets
Synodaux qui les concernent , 33. &c.
jufqu'a 36. 99. 122. &c. jufqu'a 125.
152. 158. 161. 173. 174. i8o. i8x. 203.
&c. jufqu'à2o6. 209. &c. jufqu'à 212.
249.268. 269. 272.282. 286. 287.401.
402.403. 409.410. 507. 510. 565. 566.
567.577-582.583. 586. 587. 663.664.
694. &c. jufqu'à 701 . 779.
Propofans Reformés. Plufieurs Reglemens
& DecretsSynoJaux qui les concernent,
13. 83.84.93. 115. 116. ii8. 120. 121.
147. 148. 154. 178. 179. 209. &c. juf-
qu'à 212. 247. 287. 292. &c. jufqu'à
294- 374- 410- &c- jufqu'à 413-474-
485. 505. 520. &c. jufqu'a 523. 546.
565.566.567.577. 582.584.633. 640.
663. 664. 676. 694. 697. 719. 730. 743.
749. 750. 779. Décret fort remarquable
concernant diverfes Plaintes faites contre
les Propofans desUniverfités de France,
& les Remontrances qui leur furent fai-
tes de la Part du dernier Synode Natio-
nal de Lniu/rm , pour corriger leurs Dere-
glemens 795. 796. 806. &c. jufqu'à 809.
Profelites Reformés. Décrets Synodaux
faits pour ce qui les concerne , 9. 24. 28.
91. 99. 100. 193. 374. 485. 743- î-es
Reformés ne doivent pas chercher leur
Converfionavecempreffement ,ibiel. Pro-
fcliteEvanneliqiie. C 'eft le Titre d'un Li-
vre qui fut condimné par le Parlement
à'Aix, mais le Synode National d' Alen-
f07t fit des Remontrances au Rai Loiiis
XIII pour faire révoquer cet Arrêt à la
Chambse de l'E lit , & pour juftifier ce-
lui qui étoit l'Auteur de cet Ouvrage,
603.
Pupitre ou Lutrin, mis dans l'Eglife Re-
formée A'Alais , pour lequel on fe quere-
k & bâtit , de telle forte qu'il en arriva
des Sufpenfions & des Procès , 176.
Q
U?relles & Débats qui arrivoient à
l'Ocafion de la Prefeince dans les
Eglifes Reformé .-s des Familles No-
bles & trois Règlement Sy -odaux faits
fur cela, 502. 674. 746. 747. Voies Débats
& giflions.
Sffff Que-
TABLE ALP
C^ueftions fur des Matières de Théologie ,
qui troublcrenr la Paix & l'Union des
Eglifes Reformées de France , 62. 67.
73.76. 77. Décret pour luprinner toutes
celles que les Profeffeurs & les Prédica-
teurs Reformés examinoient trop curieu-
fement , 278. 279. Autre Décret tou-
chant les Q.ueftions trop curieufes , qui le
rrouvoient dans les Procédures des Re-
formés , portées aux Synodes Nationaux,
552. Reglemens & Statuts fort amplas
touchant les Ç^eftions curieufes , dont
les Profeffeurs , les Minières, Se les Pro-
pofans dévoient entièrement s'abllenir
dans leur Théologie, dans leurs Ser-
mons , dans leurs Ecrirs & Difputes,
comme auffi tous les autres Reformés
dans leurs Leftures , Converfations &
Entretiens, 566.567. C^uellionsfurplu-
fieurs grandes Dificultés des Controver-
fes entre Mr. Amiraud Profeffeur à Sau-
mur, Mr. /;vr.riParteur zBloh, &plu-
fieurs Profi-ffeur» de France Se des autres
Pais, qui donnèrent Lieu à plufieurs
Ecrits des Profeffeurs de Genève, , de Se-
dan , de Lcieie , & à un Comité de XII.
Profeffeurs , ou Palpeurs nommés par le
Synode National dM/fWfO», où ces Q.ue-
ftions furent expliquées en XIII. Arti-
cles, 571. &c. jufqu'à 576. Lettre fort
ample, fur cesÔiieuionsdificilcs &:dan-
gereufes, envolée audit Synode, par les
Profeffeurs de Gtneve , 604. &c. jufqu'a
619. ydés principalement les pagesôii.
612. 616. Qucftions & Rçponfes fami-
lières du Caiechifme de Cnlviu , dont le
III. Synode National de Cè/jrc«c«aprou-
va le Changement qu'en avoient fait
quelques Miniûres, en les expliquant
par des Sermons fur des Lieux Communs
delà Théologie , 661. 747- 748- Règle-
ment Synodal touchant certaines Oue-
ftions de la Théologie des Eglifes Refor-
mées, que les Profeffeurs & les Miniftres
ne dévoient point mettre dans leurs
Ecrits , ni traiter dans leurs Sermons,
ni foutenir dans leurs Thefes , ou dans
leurs Difputes , à Caufe des inauvaifes
Suites qu'elles pouvoientavoir,662. 663.
Décret par lequel ledit Synode défendit
aux Profeffeurs Reformés de mettre des
Queftions inutiles dans leurs Traités de
Metaphilîque, 696. Le dernier Synode
National de Loudun renouvella tous ces
H A B E T I au E
Décrets, & défendit expreffément à tous
les Profeffeurs , Miniftres & Propofans,
de ne s'attacher en aucune Manière à des
Queitions épineufes dans leurs Leçons
Publiques , ni dans leurs Sermons", ni
dans leurs Ecrits, ni dans leurs Thefes,
ni dans leurs Difputes, 778.779.
REcueil de toutes les Chofes mémora-
bles , qui devoit être fait dans cha-
que Province , par les Pafteurs Refor-
més , 84. Cet Ordre aiant été réitéré
plufieurs fois , n'a jamais été exécuté,
151. Recueil qui devoit être fait, dans
chaque Province de France, de tous les
A6tes des Synodes Nationaux, des Egli,
fes Reformées , 487. 549- Ces Ordres
n'aiant point encore été exécutés lors
qu'on affembla le dernier Synode Natio-
nal de Lotidun , il les renouvella par des
Claufes plus fpecifiques que celles des
Synodes Nationaux precedens, 745'.
Regitres des Batêmes , des Mariages &
des Enterremcns des Refoimés. Ils dé-
voient être portés dans les Cours deju-
ftice dont les Eglifes Reformées depen-
doient , ^7^,
Réitération du Batême conféré par des Laï-
ques , ou par des Femmes , défendue
aux Miniftres Reformés de Fr/wce , par
une Ordonnance du Roi , qui vouloir leur
faire révoquer un Décret du Synode Na-
tional de Nimes fait far cette Matière ,
539. Réponfe que le Synode National
à'Alcnçon fit à i'a Majefté fur celn , 543.
Et celles de plufieurs autresSynodes Na-
tionaux fur divers Ufages & Dogmes, qui
ont un Raport effentiel à ces fortes de De-
mandes faites par les Commiffaires des
Rois de France auxdits Synodes , 537,
541.632.633.636.637.
Remontrances faites aux Synodes Natio-
naux par divcriés Provinces , Eglifes &
Perfonnes, 5. 8 9. i8. Z^. 24. 27.28.
30. 33. 34. 3''-83. 84 99. 113. 115. ii8.
128.156. 182. 183. 185. i88. 195. &c.
jufqu'à 198. 200. 201. 356. 382. 388.
397. 398-407. 408. 475- 48^ $^9- &c.
)u[qu'à 545. 554. &c. jufqu'à 564 644.
&c. jufqu'à 679. 689.744. 780. &e. juf-
qu'à 798. Remontrances que les Synodes
Nationaux firent au Rni de Fretice par
leurs Lettres , par leurj Mémoires Sr par
leurs
DES MATIERES.
JeursDeputcs en Cour, 51.56.242.272.
^34. &c jufqu'à 3;J9. 407. 408. 456. &rc.
jurqu'à459.46i. &c. jufqu'à 465. 469.
470. 539- &c. jiifqu'a 545- 5~o. 59i-
594. 596. Sec. jufqu'àéo4. 635. &C. juf-
qu'à 641.
Réponfes que les Synodes Nationaux Re-
formés firent aux Lettres & Mandemens
dix Roi de France, aux Demandes tk Ha-
rangues des Couimiflaires de Sa MtJjefléy
Se les Réponfcs du Roi auxdits Synodes ,
51. &c. jufqn 'a 56. 242.263. 272.^34.
335-336. 339. 407- 408. 456. &:c.jur-
qu'à459.465. 469. 470. 539. &c. juf-
qu'à 545. 570. 593- 594 6|5- &c. juf-
qu'à 643. 649. 650. 722. Sec. jufqu'à
7îi. Réponfes Synodales faites au Roi
LoiiitXIV., à la /it'Wf Régente , auCar-
dinal Mazarin , 8c à plufieurs Miniftres
d'Etat, 733. &:c. jufqu'à 742. Réponfe
très importante que le dernier Synode
National de Lo»dun fit au Comniiflairc
du Rei Loiiis XIV. au Sujet des Eglifes
Anexesdes Reformés que ce Monarque
vouloir fuprimer, 781.
Revifion que toutes les Provinces Refor-
mées dévoient faire des Collerions des
A£les des XXV. premiers Synodes Na-
tionaux, des Eglifes Reformées de iv-^w-
ce, 487. Autre Décret du Synode Na-
tional d'/l/f"/o« pour ce Sujet, 549. La
grande Altération & Diverfité qui fe trou-
voit dans les Copies de ces Aftes, quand
on en faifoit la Revifion, 693. 774. Voiét
Difciplinei;- Aâes , duns les lieux Tomes de
cet Ouvrage.
Réunion de tous les Seigneurs Reformés, &
des autres Perfonnes de Qualité, II. Cel-
le de toutes les Eglifes Reformées &
Proteftantes , entreprife ^fans-Succès, 38.
Expediens propofés dans' XXI. Articles
pour faire réùfTir cette Entreprife, 57.
&c. jufqu'à 6a. Nouveau Projet qui fut
drefle pour cela , dans le Synode Natio-
nal de rï/»f, 108 109. Autre Expédient
exploié dans le II. Synode National de
Chnrentoii pour cette Reunion , 500. $01.
Et pour plufieurs autres, 142. &c. juf-
qu'à 146. 182. 183. 184. 278. 279. 298.
&c. jufqu'à 323 476. 483. Ecrits de
Mr. de la Mill.-tiere , faits pour cela , &
condamnés , lui attirèrent une Excom-
munication Synodale , 580. 581. 683.
&c. jufqu'à 686.
Revocation & Changement de plufieurs
Décrets Synodaux, lo. &c. jufqu'à 14.
24.83. &c. jufqu'à 86. 147. &c. jufqu'à
151. 243. &c. jufqu'à 246. J47. 348.
473- &c. jufqu'à 476. 485. 486. 539.
543. 547. 662. 663.664. Ordonnance du
Roipowc faire révoquer les Décrets duSy-
node National deNimes touchant la Nul-
lité du Batcme conféré par des Perfonnes^
fans Caradere , 539. V^oiés Réponfes,
Rôle de VI. Miniftres Apoftats dont quel-
ques-uns furent depofés pour divers Cri-
mes, 49. Rôle de VII. autres Apoftats
ou Depofés, 136. 137. Rôle de IX. au-
tres Apoftats, Depofés, ou Vagabonds,
219. 220. Rôle de XII. autres Apoftats
ou Depofés , 295. 296. 297. Rôlede XII.
autres Apoftats Depofés, & Vagabonds,
415.416. 417. Rôlede X. autres Apo-
flatsou Depofés , 523. 524. 525. Rôle
de VI. autres Apoftats ou Depofés, 589.
590. RôledeV.autresDepoies ou Apo-
ftats , 704. Rôle de VII. autres Apo-
ftats ou Depofés , 804. Voies les Crimée
detousces LXXIV. Miniftres, dans les
Rôles marqués ci-deffus , où les Synodes
Nationaux ont fait les Portraits Naturels
de CCS Pcrfonnages Scandaleux & Per-
fides.
S Albert Miniftre de la Rochelle , avoft mé-
prifé l'Autorité du Roi de France , 455.
Le fécond Synode National dsCharenton
implora la Clémence de Sa Mojeflé pour
lui, & pour quelques autres Rebelles,
458.463.
Saumaife Miniftre. Il fut prié par le II. Sy-
node National de Chnretiten, de travailler
à la Réfutation des Annales du Cardinal
Baioniiis , 487.
Secrétaires des Synodes Nationaux des
Eglifes Reformées de France. Les Mini-
fîres & les Anciens qui ont eu cette Char-
ge, avec leurs Noms , leurs Surnoms &
Qualités, 1.78.138.240.331.453. 533.
627.713. Quelle étoit la Validité des
Aftes Synodaux qu'ils fignolent tous
feuls , 704. 805.
Serment fait dans un Synode National pour
rUnroii de tous les Reformés, 83. An-
tre Serment fait pour cela , 142. 143.
'%
Deux Formulaires de Serment mis
ff f Z eu
TABLE A L F H A B E T I Q^U E
en Ufage entre toutes les Eglifes Refor-
mées de Fiance & des Pnïs-Bas, 145. 146.
182. 183. 184.278.279 S.'rtn.'nt queUes
Reformés ne dévoient pas exiger des Ca-
tholiques , 475. Serment des Députés
Généraux que les Eglifes Reformées de
Ffvirjw envoioicnt en Cour, 502. Celui
que les Synodes Provinciaux exigeoient
de leurs Propofans fut déclaré injulte , &
défendu par le III. Synode National de
Cbarenton , 676. Quelles ExprciTions le
RoidcFfinice Loiiis XIV. défendit au Sy-
node National de Loudun , d'emploier
daublesSermensdes Députés audit Syno-
de, 719 723. Décret du même Synode
qui prefcrivic tout ce que les Minières dé-
voient faire, ou dire, lors qu'ils prêtoient
Serment dans les Synodes, 779.
Sermon très -important d'un Jefiitc , qui
cailla la Difgrace & l'Exil de tous les
Miniftres Reformés étrangers, qui étoient
en Fiance, 269. Décrets & Reglcmens
Synodaux qui concernent ceux des Mini-
ftres Rcfarmv's , 100. 145. 146. 152.
278. 279. 53<5. Si7 ^66. s^y- 568. 632.
634.636.661.663.670.720.725. Au-
tres Décrets fort amples là-deffus , 744.
747. 748. 773. Règlement du Synode
National de Loudun , par lequel les Ser-
mons furent mis dans le Rang des Traités
de Religion, qu'on ne doit pas faire im-
primer fans Examen & Aprobation,777.
779. Sermon très-important qui devoir
être fait en Prefence du Commiflaire du
Roi ds France , Loiiis XIV. dansle dernier
Synode National de Loudun , touchant
l'Obéiflance que les Peuples doivent à
leur Souverain, 719. 720.726.727.
Sorbonne dontles ProfefiTeiirsavoient inten-
té un Procès contre les ^eftiites , pour un
Sujet qui concernoit les Reformés auffi
bien que les Catholiques , 640.
Soumifiîon & ObéilTance qui étoit promife,
fans aucune Referve , ni Modification ,
à toutes les Decifions& Ordonnances des
Synodes Nationaux des Eglifes Ktio<i-
mées de Fr/iiice , par toutes ks Provinces
qui y envoioient leurs Députés, 5. Le
Formulaire de cette Soumilïïon avec tou-
tes fesClaufes , 81. 82. Décret pour y
obliger tous les Reformés du Beam , 140.
Ï41. Cette Claufe d'une entière Soumif-
iîon ne devoir pas être mife dans le.~ Let-
Kcs de Créance de ceux que les EgUfes
Reformées envoioient aux Synodes Pro-
vinciaux, 375. Mais elle devoit être mi-
fe, fans aucune Modification ni Refer-
ve, dans toutes les Lettres des Députés
aux Synodes Nationaux , 653.
Sufrages dont la Pluralité devoit fervir pour
décider & régler toutes Chofes , dans
les Synodes , & dans les autres Àffem-
blées, tantEcclefiaftiques que Politiques
des Reformés de France , 10. ii. 577.
661. Décret toachant l'Ordre qui devoit
être gardé parmi ceux qui donnoient leurs
Sufrages dans les Synodes Nationaux def-
dits Reformés , 777. 778.
Synodes Nationaux des Eglifes Reformées
de F'-ance. Délibérations & Statuts qui les
concernent , 24. 31. 49. 85. 108. 165.
179.271.272. 279- 358. 367. 370- 474-
63c. 636.774. Le Roi de France Loiiis
XIV. défendit au Synode National de
Loudun d'en convoquer aucun autre i
c'eft pourquoi celui - là fut le dernier
qu'on tint çn France , yzi. yZ}. La Rc-
poiife que ce Synode fit à Sa Majejlé fur
cefa , 7x9. 730. Ce Monarque donna
gratuitement feize mille Livres pour les
Fraix duditSynode, 739. CemêmeSy-
node fit un Règlement fort ample fur les
Matières des Àpellations, qui dévoient
être jugées définitivement par les Synodes
Provinciaux , n'aiant refervé pour les
Nationaux que ce qui concernoit la Doc-
trine, les Sacremens, & la Difcipline,
779. 780. Revifion que toutes les Pro-
vinces dévoient faire des CoUedtions des
Ades des XXV. premiers Synodes Na-
tionaux , 487.
Synodes Provinciaux Si Coloques des Eg^li-
fes Reformées de Fiviwf?. Griefs & Plain-
tes qu'on trouve dans les Synodes Natio-
naux contre buts Décrets & Jugemens,
dont plufieursont été déclarés in^uftes &
révoqués , avec plufieurs autres Matiè-
res qui les concernent , 9. 10. 11. 14.
&c.|urqu'à23 30- 36. 37.85.87. &c.
jufqu'à96 108. 112. 148. 157. &c. juf-
qu à 176.180 182. 190 202. 244.250.
&c.)ufqu'a26o. 265.278.279. 348. 357.
&:c. jufqu'à 363. 492. &c. )ufqu'à 498.
53.5.540. 550. 551. 552. 554. &c. )uf-
qu'.i 564. 664. &c. jufqu'à 676. 746.
750. 751- &c. jufqu'à 772.783 &:c. juf-
qu'à 798. Règlement fort ampletouchant
h Manière de juger définitivement tous
les-
DES MATIERES.
les Diferens qui furvenoient fur ces Ma-
tières j 779. 780. Qiiel étoiE le Pouvoir
que tous les Réformés dévoient donner à
leurs Synodes Provinciaux en France,
par Ordre du Roi Loiiis XIV. depuis qu'il
leur défendit la Convocation des Synodes
Nationaux , 7^1.
T.
TE igjtiir , fur lequel les Reformés ne
doivent pas exiger le Sennent des Ca-
tholiques , 475. Qz que c'eft que ce Te
igitur , ihd.
Témoignages que dévoient neceffairement
avoir les Gouverneurs Reformés des Pla-
ces de Sûreté , & les Confeillers Refor-
més, tant des Parlemens que des Cham-
bres Mi- parties, 25. Décrets concernant
les Témoignages que les Confifloires
acordent aux Reformés de leurs Eglifes
particulières, 26.98. 178.243 247. Dé-
cret touchant ceux que les Propofans 'doi-
vent avoir, tantdcsConiîlloiresdu Lieu
de leur Demeure , que des Profeffeurs
fous lefquels ils ont étudié, 577.
Temples des Reformés pour la Conftruc-
tion defquels les Grands Seigneurs & les
Gentilhommes dévoient contribuer, par-
ce qu'à Défaut de cela on faifoit des Af-
fembléesde Pieté dans plufieurs Lieux
très peu convenables , & mal propres,
777-
Tremoail/e ( Ducheffe de la ) Cette Dame
obtint du III. Synode National de Cha-
reiitotj que les deux Pafteurs qui férvoieot
l'Eglife de Vitre , n'y refteroient plus, à
Caufe de la Mefintelligence , &c des Dif-
putesqu'ily avoit entr'eux, depuis plu-
sieurs Années, attendu aufll que l.esPeu-
ples s'étoient ennuies de leurs Qiierelles,
dans lefquelles plufieurs avoisnt pris Par-
ti, 672.
Thefesdes Profelfeurs Reformés, dans lef-
quelles il leur fut très - expreffcment dé-
fendu , par deux Synod;s Nationaux , de
mettre certaines Queftions dificiles de la
Théologie , qui avoient des Suites- dan-
gereuf.s , 66^ . Voies Qnellintis.
Tolérance mutuelle de tous les Chrétiens ,
feparés de la Communion de Rome , pro-
pofée, & aprouvée par le Syiod; Natio-
nal deTofUhws 57. &c. jufqu'a 62. Cel-
le-que le II. Synode National de Charen-
<on trouva bon d'aproiiver, pour établir
une efpece d'Union avec les Luthériens de
la Confeffion à'Aiishoiirg , auxquels il
permit de communier , de contradter des
Mariages , & de prefcnter des Enfans au
Batême avec les Reformés de France,
500.501.
VAnité des Femmes & des Enfans des
Miniftres , qui portoient des Habits
ornés & parés contre la Bienféance & la
Modeftie , en fuivant avec Afeâiatiora
toutes les nouvelles Modes , dans leurs
Ajuftemens , au grand Scandale des Fi-
dèles, 744. Quels Remèdes le dernier
Synode National de Lnudim y aporta ,
, 745.
Vatidois. LeurHiftoire faite par Mr. Perri»,
II. L'Examen en fut renvoie aux Vz-
Reurs de Genève, 87. CommiflionSyno-
dale qui fut donnée pour faire une autre
Hilloire des Vatidois , 248.
Union des Eglifes Reformées de France,
pour laquelle tous les Députés au Syno-
de National de Tomieins devoienrtravail-
1er, 6.7. Afte qui fut drefle pour cette
Union, 50. Serment fait dans un Syno-
de pour obferver cette Union, 83. Di-
vers Expediens propofés touchant celle
des Liithcriens avec les Refmmes , fur XXI^
Articles, 57. &c. )iifqu'à 62. Ce qu'on
fit dans l'AfTemblée Politique de la lio-
ir';.-//!- pour le même Sujit, io2. Nouveau
Projet d'Union entre les Reformés & les
Luthériens fait dans le Synode National
àeVitré , 108. 109. Autre Serment fait
pour l'Union de tous les Reformés, &
ligné au Synode NationaMd'^rtw, 142.
143. 144. Formulaire d'un autre Ser-
inent, îîgné pour cela dans lemêmeSy-
node, 145. 146. Autre Formulaire pour
confirmer les Décrets du Synode Natio-
nal de Dordrecht , 182. 183. 184. 27^.
27^ Tous ces Décrets furent inférés en.
LIX. Arncles de Dodtrine , dans les Ac-
tes du I. SyrK)de National de Charenton ,
opolés à XXIX. Erreurs qu'on y rcjet-
ta, 298. Sec. lufqu'à 323. Claufes de
l'Union des Eglifes Reformées du Bearn
avec celles de France , rejettées par le
Commiflaire du Roi, au II. Synode N.a-
lional deCharenton, & fout«nucspa^de^•■
Sf f ff i Proce-
TABLE ALPHABET. DES MATIERES.
Décrets des Synodes , & des autres Af-
feinblécs Ecclefiaftiques, ou Politiques,
faits à la iMuralité des Voix , lo. Ordon-
nance que ces Députes firent faire pour les
Gouverneurs des Places de S iireté,& pour
les Conleillcrs Reformés desParlemenS ,
25 Projet qu'ils donnèrent touchant les
Univerfités Reformées , 26,
Procédures qui cauferent de très-grandes
Conteftations , 476. &c. jufqu'à 48^.
Ces Eglifes furent enfin unies & incorpo-
rées avec celles de France , 553. Décret
f'ar lequel le fuJdit Synode déclara que
es Luther tins pouvoient s'unir avec les
Reformés dans la Réception des Sacre-
mens & les Exercices du Culte Religieux,
fansbire aucune Abjuration , 500. 501.
Union & Correfpondance des Reformés
At France avec ceux des Pais étrangers,
défendue par une Ordonnance du R«i
Louis XIII. 536.
Univerfités Reformées de France, Les Dé-
putés de IV. Provinces demandèrent que
le Nombre en fut dimirfué, 3.6. Regle-
mens. Statuts , & Diftributions qui les
concernent & leurs Profeffeurs, 33. &c.
iufqu'à36.45.46- 99- ^^.Z. &c. jufqu'à
128. 134 152- i7i- 177-ioj- &c. juf-
qu'à 212. 264. 268. 282. 286. 287. 292'
356. 378 400- Sic. jufqu'à 403. 409.
410. 474- 476- 489- 497. 507- 510- &c.
jufqu'à 516. 520. 538- 553- 565. 577-
583. &c. jufqu'à 587. 604. 611.633.640.
675. 676.694.&.'c. jufqu'à 701. 717-748.
749.795. &c. jufqu'à 799-
X.
XA'mtoMge. Demande très - important»
faite par les Députés de cette Provin-
ce au Synode National de Tomeins , con-
tre ceux qui u'acquiefccnt pas à tous les
Y.
YSJôire. Lieu où les Députés Généraux
en Cour dévoient procurer le Reta-
bliflement de la Religion Reformée,
qu'on y avoir détruite, 27. Cequel'Ai-
femblée Politique de la Rochelle fit pour
cela, 103. Nouvelles Demandes qui fu-
rent faites pour le même Sujet , 189.
Z.
ZEIande, Province des Pais-Bas Refor-
més. Elle fiit choific , par le Synode
National dcToaneins , pour y envoler tous
les Députés des Eglifes Reformées Sc
Proteftantcs , qui dévoient y travailler à
s'unir dans une même Communion, félon
le Projet qui en fut dreffé par ce Synode,
§7. &c. jufqu'à 62. Autre Projet du Sy-
node National de Vitré , pour le même
Sujet , 108. 109,
Zélé de plufieurs Grands Seigneurs Refor-
més, pour l'Union de tous les Fidèles
Chrétiens, à laqueneilstravaTlloient,i3.
Fin de la Table au 11 lomt.
Fautes d'imprejfion qu^on doit corriger.
Dans II Tome Premier.
Page 7. ligne 30. dreffées , lijés , drelTés. ligne 34. le, lifés , les. page 2fî. ligne 5.
dreflée , lijés, dreffée. page39-ligne2o.de, tijés , des. page 52. ligne zo. Delinqucns,
Ùés . Delinquans. page 76. ligne i IV. lifés , VI. page 113. ligne 12 aucun , lifés,
aucun. p.ige 132. ligne 10. le premi^-r, lijes, le prefent. page 133. ligne 28. fcandali-
fées, lifés, fcandalifée. page 376. ligne 9. Députés, lijés, Depolés. page 387 ligne 27-
dénonceront, lijés , donneront.
Dans le Tome Second.
Page 65. ligne 27. Lettrée , lifés , Lettre, page 471. ligne 8. Quarantin, lifés, Ca-
rantan, page 452. ligne j6. Quarantin, liJes, Caraman. page 706. ligne Z. foa Fils,
Hfés, ton Neveu.
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